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Dictionnaire Biblique de Top Bible

CÈNE (sainte)

Du latin coena =souper, dîner, et peut-être surtout dîner en commun (cf. l'origine grec de coena : koïnos =qui est en commun). Ce mot désigne le dernier repas pris par Jésus avec ses apôtres, la veille de sa mort, et plus particulièrement le sacrement qu'il a institué au cours de ce repas. Mais il désigne aussi le repas commémoratif, réduit à ses éléments essentiels, que des chrétiens prennent ensemble en souvenir du repas d'adieux de Jésus et de sa mort, et pendant lequel ils célèbrent le sacrement institué par le Maître. La Cène est encore appelée (1Co 11:20) « le repas du Seigneur ». (cf. 1Co 10:21, « la table du Seigneur ») Il se peut que l'action de « rompre le pain » dont il est parlé dans Ac 2:42,46 et Ac 20:7 soit une allusion à la célébration de la Cène, mais ce n'est pas absolument sûr. Le nom d' « eucharistie », également donné à la sainte Cène et qui veut dire « action de grâces », est emprunté aux textes : 1Co 11:24, Mt 26:26 et suivant, Mr 14:22, Lu 22:19. La désignation moderne de « communion », devenue synonyme de sainte Cène, est dérivée de 1Co 10:16. Le sens de ces diverses appellations se précisera davantage par les observations faites au cours de cet article.

Le N.T. contient quatre récits de l'institution de la Cène : le premier dans 1Co 11:23-25 et les trois autres dans les évangiles synoptiques (Mr 14:22-25, Mt 26:26-29, Lu 22:15-20). Jean mentionne, il est vrai, le repas d'adieux (Jn 13:2 et suivants), mais ne dit rien de l'institution du sacrement. On a cherché à rendre compte de ce silence, étonnant de prime abord de la part de l'évangéliste qui insiste le plus sur la nécessité et sur le prix d'une intime communion de l'âme du croyant avec le Sauveur. D'aucuns ont tiré argument de ce silence pour dire que Jean n'a rien su de l'institution de la Cène, et que par conséquent elle n'a dû apparaître que plus tard dans la pratique de l'Église. Mais cette interprétation est formellement contredite par le texte de la 1 re aux Cor. qui montre que la célébration de la Cène était un usage constant au temps de saint Paul, antérieurement donc à la rédaction du 4 e évangile. D'autres ont pensé que Jean n'avait pas jugé à propos de relater l'institution de la Cène parce que le récit s'en trouvait déjà dans la narration synoptique. Cette réponse ne paraît pas suffisante, car dans d'autres cas Jean n'hésite pas à redire ce qu'on trouve déjà dans les évangiles antérieurs. (Voir, par ex., la relation de la multiplication des pains : Jn 6:1-13, cf. Mt 14:1-21, Mr 6:34,44. Voir aussi la mention du reniement de Pierre, Jn 18:15-18,25-27 ; cf. Mt 26:69-75, Mr 14:66-72) Dira-t-on que le spiritualisme de Jean s'accommodait mal d'un acte que la plupart, de son temps déjà, considéraient comme essentiellement rituel, et qu'il a voulu désavouer implicitement cet acte en le passant sous silence ? Mais à supposer que ce fût là l'intention de Jean--et ce n'est qu'une pure conjecture--, il paraît bien peu vraisemblable qu'il se soit résolu à se mettre ainsi en contradiction avec un usage aussi fortement établi dans la vie de l'Église. Ce désaveu, même implicite, de ce que l'Église tenait pour un sacrement institué par le Seigneur et pour un mémorial de son sacrifice, n'eût servi qu'à scandaliser les croyants et qu'à rendre suspect le témoignage de l'évangéliste. Non, l'auteur du 4 e évangile n'a pas voulu désavouer l'institution de la Cène, mais, dans sa préoccupation dominante de mettre surtout en relief le côté spirituel de toutes choses et le prix d'une communion permanente de l'âme avec Celui qui est devenu le principe même de sa vie (voy. dans Jn 6 le discours sur le pain de vie et dans Jn 15:4-6 l'allégorie du cep et des sarments), il n'a vu, semble-t-il, dans la communion eucharistique, qu'un moment particulier d'un état d'âme qui doit être habituel chez le croyant, et sa pensée ne s'est pas arrêtée aux circonstances extérieures et occasionnelles de cette communion.

A propos de la relation du dernier souper de Jésus avec ses disciples, tel qu'il est rapporté par le 4 e évangile, il se pose encore une question : la question de date. Nous ne l'abordons pas ici ; on la trouvera traitée dans l'article Chronologie du N.T., I, parg. 4.

Venons-en maintenant aux quatre récits que le N.T. nous a conservés de l'institution de la Cène. On peut relever entre eux des variantes d'importance inégale. Nous ne pouvons nous attarder ici qu'à la plus considérable. Elle ressort de la comparaison des relations de Matthieu et de Marc d'une part, et de Luc et de Paul d'autre part. Les mots : « Faites ceci en mémoire de moi », prononcés par Jésus, ne se trouvent en effet que dans Lu 22:19 et dans 1Co 11:24 et suivant. On saisit sans peine toute la portée de cette différence : dans le premier cas (Mt et Mc) la Cène apparaît comme un repas solennel qui a eu lieu une fois pour toutes, qui n'a pas à être renouvelé. Dans le second cas, au contraire, la Cène est un acte rituel dont la répétition indéfinie a fait l'objet d'un ordre formel du Seigneur. La question se pose donc de savoir lequel de ces deux groupes de récits reflète le mieux la réalité, exprime le plus exactement la pensée de Jésus. Nous ne pouvons entrer ici dans le détail des controverses auxquelles ce problème a donné lieu, et des explications plus ou moins ingénieuses qu'on a parfois hasardées pour harmoniser les différents récits.

Une considération tirée de la chronologie nous paraît de la plus grande importance : la 1 re aux Cor. est très certainement antérieure, peut-être d'une trentaine d'années, au plus ancien de nos récits synoptiques : n'est-ce pas une raison suffisante pour donner la préférence à la relation paulinienne de l'institution de la Cène, que le récit des deux premiers synoptiques ne contredit d'ailleurs pas, mais qu'il nous offre sous une forme plus ramassée, plus concise, en y omettant ce qui n'était pas directement en rapport avec le but particulier visé par les deux premiers évangélistes. Au reste, on conçoit difficilement que saint Paul ait osé donner, dans son récit de la Cène, comme venant de Jésus lui-même, l'ordre formel de répéter cet acte « en mémoire de lui », si Jésus n'avait rien dit de pareil. Comment Paul aurait-il pu ajouter qu'il tenait son récit « du Seigneur » ? Cela ne signifie d'ailleurs pas nécessairement que ce qu'il rapporte au sujet du repas eucharistique lui a été révélé directement, sans aucun intermédiaire, à la faveur d'une intervention spéciale et personnelle du Christ glorifié, par exemple dans une vision. On ne voit pas bien, en effet, la nécessité d'une telle intervention à un moment où le récit de la Cène était déjà connu de tous, dans l'Église.

Le fait que l'apôtre semble insister sur le caractère personnel de la révélation qu'il a reçue, en disant : « Pour moi (ego) j'ai appris du Seigneur » (1Co 11:23), ne semble pas décisif. On peut très bien admettre, avec la plupart des commentateurs d'aujourd'hui, que l'apôtre a reçu du Seigneur ce qu'il dit de la Cène, mais par le moyen des autres apôtres qui, à Jérusalem, avaient pleinement approuvé son évangile et son ministère, et lui avaient donné la main d'association (Ga 1:18 2:9).

D'autre part, cette conformité, au moins pour tout l'essentiel, de l'évangile de Paul avec celui des apôtres qui avaient accompagné Jésus pendant son ministère terrestre, nous paraît suffisante pour réduire à néant la thèse très en vogue dans certains milieux pour qui l'évangile du salut et, dans l'évangile, le récit de l'institution seraient une pure invention de Paul ou une adaptation à la religion chrétienne d'une certaine idée païenne de la rédemption (par le sacrifice d'un dieu), idée qu'il aurait empruntée au culte des Mystères (cela n'exclut d'ailleurs pas la possibilité d'un emprunt fait par l'apôtre à la langue des Mystères, de certains termes qu'il aurait christianisés en quelque sorte et incorporés dans son vocabulaire théologique, pour mieux se faire comprendre de tels anciens païens à qui s'adressaient ses épîtres ; voir Mystère).

Abordons maintenant la narration même de l'institution de la Cène, et demandons-nous quelle fut, dans cette circonstance, la véritable pensée, l'intention profonde et miséricordieuse du Seigneur. D'après les Synoptiques (Mt 26:17-19, Mr 14:12,36, Lu 22:7-13), indirectement confirmés par ce que dit Paul quand il appelle Christ « notre agneau pascal » (1Co 5:7), il est hors de doute que Jésus, le soir des adieux, a voulu prendre avec ses apôtres le repas de la Pâque prescrit par la Loi (Ex 12:24 et suivant ; voir Paque), et que ce repas fut l'occasion de l'institution du sacrement eucharistique.

Le repas pascal, en unissant les enfants d'Israël plus étroitement les uns aux autres par la communauté d'un grand souvenir, devait aussi--et surtout--les unir d'une manière plus intime au Dieu à qui ils appartenaient à un double titre, puisqu'il était en même temps que leur Créateur leur Libérateur, Celui qui les avait sauvés de « la maison de servitude », et les avait appelés ainsi à l'existence en tant que peuple indépendant et organisé. Jésus, venu non pour abolir mais pour accomplir (Mt 5:17), et qui a toujours voulu affirmer son étroite solidarité avec son peuple, a tenu à prendre avec ses disciples le repas commémoratif de la Pâque tel qu'il vient d'être défini. Mais au sens primitif, religieux et national du repas traditionnel, il va surajouter une signification nouvelle, complémentaire et toute spirituelle, et c'est la seule qui comptera et restera après lui, substituée à la première, dans la pratique de l'Église : au cours du repas il accomplit un acte symbolique destiné à graver au plus profond de l'âme de ses disciples non seulement le souvenir de sa mort, mais l'idée du véritable caractère de cette mort, don total de lui-même, sacrifice librement consenti pour ses disciples et pour le monde entier (Mr 10:45, Mt 20:28, Jn 10:11,16,17). Hanté par la pensée de sa fin toute proche, il prend du pain, le rompt, comme faisait le père de famille au début du repas pascal (on rompait toujours le pain chez les Juifs) et, après avoir rendu grâces, le donne à ses disciples en leur disant (D'après les différents récits combinés) : « Prenez, mangez, ceci est mon corps qui est donné (ou rompu) pour vous. Faites ceci en mémoire de moi. » Puis, « quand ils eurent dîné » (Lu 22:20,1Co 11:26), prenant la coupe (la troisième du repas, appelée la « coupe de bénédiction »), il la leur donna en disant : « Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance, lequel est répandu en faveur d'un grand nombre, pour la rémission des péchés » (ces cinq derniers mots d'après Matthieu seul ; d'après Luc et Paul : « cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang »).

Il est impossible de méconnaître le rapport qu'il y a entre l'expression employée ici par Jésus : « le sang de la nouvelle alliance » (ou « la nouvelle alliance en mon sang ») et celle qui est attribuée à Moïse quand, au pied du mont Sinaï, il met en quelque sorte le sceau sur l'alliance contractée par JHVH avec le peuple d'Israël (Ex 24:8). D'autre part, le rapport entre la parole de Jésus et la prophétie de Jérémie (Jer 31 et suivants, cf. Heb 8:8 ss) n'est pas moins évident.

Les paroles prononcées par Jésus au moment d'offrir la coupe aux convives ont donné lieu à de vives controverses que nous ne pouvons rappeler ici. Par contre, celles qu'il a dites en leur donnant le pain rompu sont admises par la très grande majorité des critiques. Remarquons aussi que les mots « pour vous » se trouvent dans les quatre récits de la Cène. Cela nous suffit pour pouvoir affirmer sans hésitation qu'en instituant la Cène Jésus a voulu caractériser sa mort comme un don complet de lui-même, un sacrifice total consenti pour ses disciples d'abord, mais aussi pour l'humanité tout entière.

Il n'est peut-être pas de paroles de l'Écriture qui aient prêté à plus de discussions entre les critiques et entre les différentes Églises chrétiennes, discussions passionnées, véhémentes, que les célèbres paroles de l'institution. Convient-il de voir dans l'expression : « Ceci est mon corps », plus qu'une manière figurée de parler ? Faut-il, prenant ces mots dans leur sens le plus littéral et matériel, penser qu'à ce moment solennel entre tous, Jésus a voulu communiquer la substance même de son corps à ses apôtres, à la faveur d'une transformation soudaine, miraculeuse, encore que mystérieuse et imperceptible aux sens, des « éléments » de la Cène--le pain et le vin--, si bien que les apôtres auraient vraiment absorbé quelque chose de sa chair et de son sang, tandis que les éléments (ou, comme disent les théologiens, les « espèces ») seraient apparemment restés les mêmes ? Ou bien faut-il croire, sans admettre cette transmutation miraculeuse, que les « espèces » restant ce qu'elles étaient en réalité, le corps spirituel et mystique du Christ est venu s'y surajouter en quelque sorte, dans l'invisible, au moment de la consécration des éléments et qu'il fut absorbé et assimilé en même temps qu'eux ? L'examen approfondi de ces questions relève de la dogmatique et ne peut trouver place ici. Nous dirons seulement que le texte des paroles de l'institution ne nous paraît rien impliquer de ce que nous venons de voir. Il est reconnu aujourd'hui qu'on ne peut tirer argument du mot « est » dans l'expression : « Ceci est mon corps », car dans un cas semblable l'araméen, que parlait Jésus, n'employait généralement pas le verbe auxiliaire, en sorte que Jésus a dû dire : « Ceci, mon corps. » Cela pourrait tout aussi bien se traduire par : « Ceci représente (symbolise) mon corps. » D'ailleurs l'emploi du verbe « être » lui-même ne serait pas encore décisif. Il est hors de doute que ce verbe est parfois employé pour indiquer une simple comparaison, quand, par exemple, voyant le portrait de quelqu'un, on dit : « C'est bien lui », ou quand, regardant un enfant, on dit : « C'est tout à fait son père. » On pourrait citer, du reste, un bon nombre de passages bibliques où le verbe « être » est employé dans le cas d'une simple comparaison et non point d'une identité substantielle. (cf. Ge 17:10 41:26, Mt 13:37, Jn 15:1,5 etc.) Cette façon de s'exprimer était très répandue en Israël. C'est ainsi que Moïse dit en instituant la Pâque : « Ceci (=l'agneau pascal) est la Pâque (=le passage) de l'Éternel » (Ex 12:11), ce qui veut dire que l'agneau pascal devait rappeler aux enfants d'Israël le passage de l'ange de l'Éternel sur l'Egypte et la façon dont il les avait épargnés. Que cette explication n'ait qu'un sens figuré, purement symbolique, c'est l'évidence même (cf. l'expression : « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang » ; une coupe [ou son contenu] n'est pas une alliance, elle ne peut que la symboliser). Jésus a dû hésiter d'autant moins à parler comme il l'a fait que justement Moïse avait employé une expression analogue et que l'usage de l'allégorie était plus répandu dans la langue de son peuple, et tout particulièrement dans la prédication des prophètes, dont il s'était nourri. On comprend très bien que Celui qui aimait parler en paraboles pour rendre plus concrète et plus impressive la vérité religieuse et pour la graver plus profondément dans les coeurs, ait légué à ses apôtres, au moment de les quitter, sa suprême pensée dans un acte symbolique qu'on a pu appeler une parabole en action.

Quant à prétendre que Jésus a voulu distribuer aux apôtres son corps mystique, spirituel (qu'il ne devait revêtir, par ailleurs, qu'après sa glorification), c'est une explication que les paroles de l'institution ne justifient en aucune façon, pas plus qu'aucun des textes pauliniens qui font allusion au « repas du Seigneur ». On pourrait bien plutôt objecter le passage de 1Co 15:50, où l'apôtre déclare expressément que ni la chair ni le sang ne peuvent hériter du royaume de Dieu et, par conséquent, ne peuvent être attribués à l'organisme spirituel du Ressuscité glorifié dont il serait ici question.

Toute théorie qui affirme la manducation du corps même de Jésus aboutit d'ailleurs logiquement à cette extraordinaire et choquante conclusion, que le Maître a lui-même mangé son propre corps et bu son propre sang. (cf. Lu 22:15) Enfin, l'argument qu'on a cru pouvoir tirer des conséquences de communions indignes, (voir 1Co 11:27-32, où il est question d'infirmités, de maladies et même de cas mortels) conséquences attribuées à une mystérieuse influence du corps mystique de Jésus absorbé par le communiant, n'a rien de probant. Le fait de ne pas savoir « discerner (ou reconnaître) le corps du Seigneur » (1Co 11:29), c'est-à-dire de ne pas accepter par la foi le don que le Christ a fait de lui-même pour sauver les pécheurs et que symbolisent le pain rompu et le vin répandu, n'attire pas sur le pécheur, comme le croient bien des chrétiens, la condamnation éternelle, mais un châtiment temporaire et temporel infligé par Dieu dans une intention pédagogique pour son amendement (1Co 11:32).

Toutefois ce serait singulièrement amoindrir la signification de la Cène que d'y voir, sans plus, la préfiguration ou le mémorial de la mort de Jésus sur la croix. Il ne faut jamais séparer du souvenir de cette mort la pensée de l'immense bienfait qui en est résulté pour les croyants de tous les temps. D'après tout le N.T., le sacrifice du Fils de Dieu a été la condition et restera à tout jamais le gage de la rémission des péchés et du salut apporté au pécheur, comme le sang répandu au moment de la Pâque et au pied du Sinaï était pour Israël le gage du bon vouloir de l'Éternel à son égard, la garantie de l'alliance qu'il avait conclue avec son peuple.

« Se souvenir du Christ, a dit très justement Mélanchton..., c'est se rappeler les bienfaits du Christ et les accepter par la foi, afin d'être vivifié par eux » (Apol. de la Confess. d'Augsbourg, XII, parag. 72). Comme le corps ne vit qu'en assimilant de la nourriture, ainsi le chrétien qui communie s'assimile par un acte de foi tout le bienfait de la rédemption, le pardon complet de Dieu, le salut que le sacrifice du Christ lui a procuré, et dont la certitude devient le principe même de sa vie renouvelée. Réconcilié avec Dieu, il se sait entré dans l'alliance de grâce, l'alliance nouvelle annoncée par les prophètes. En communiant, il affirme chaque fois à nouveau la valeur rédemptrice et la vertu vivifiante de la mort du Sauveur, il se fait en quelque sorte à la face du monde le héraut de la bonne nouvelle de l'amour de Dieu manifesté au Calvaire (tel est le sens de l'expression : « Vous annoncez la mort du Seigneur », 1Co 11:26). « Jusqu'à ce qu'il vienne », ajoute l'apôtre, car la Cène est aussi le gage de la rédemption finale des enfants de Dieu, « sauvés en espérance » (Ro 8:24 ; voir tout le passage ; v. 18, 25). Il va sans dire qu'elle doit être aussi l'occasion d'une consécration nouvelle, d'un don total du croyant, corps et âme, à Celui qui s'est si complètement donné à lui, au Dieu Sauveur qui l'a racheté à un si grand prix (1Pi 1:18,20). Le chrétien doit souffrir et mourir avec Lui pour revivre aussi déjà ici-bas, avec Lui par son Esprit (Ro 8:16 et suivant, Col 3:11, Ga 2:20). Il doit vivre en particulier, comme son Maître, d'une vie d'amour fraternel (1Jn 4 :, 19 et suivant). La Cène, communion avec le Dieu d'amour, est aussi un repas de communion fraternelle (cf. le mot « agape » qui désignait le repas fraternel pris en commun par les premiers chrétiens et pendant lequel était célébrée la sainte Cène : agapê veut dire « amour »). Par là la Cène devient le signe caractéristique, le signe de ralliement en quelque sorte de l'Église, communauté des rachetés du Crucifié Ressuscité (1Co 10:17, cf. Jn 13:35). Et enfin, si la Cène est essentiellement le gage sensible de l'Amour Rédempteur, si le croyant doit la prendre non pour être sauvé, mais parce que, se sachant sauvé, il veut se fortifier ainsi dans cette bienheureuse conviction, comment pourrait-il communier autrement qu'avec un coeur débordant de gratitude et de joie ? Le repas pascal avait déjà ce caractère, et nous savons que le chant y avait sa place. Jésus et les apôtres ont aussi chanté, lors du repas d'adieux dans la chambre haute (Mt 26:30, Mr 14:26). Autant que son nom de « communion », la sainte Cène mérite donc celui d' « eucharistie », c'est-à-dire d' « action de grâces », que l'Église lui a donné dès la plus haute antiquité, déjà dans saint Ignace et dans la Didachè. Voir Agape, Communion, Chair. M. M.

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      3 si c'est le prêtre consacré par onction qui a péché et a rendu par là le peuple coupable, il offrira à l'Eternel, en sacrifice d'expiation pour le péché qu'il a commis, un jeune taureau sans défaut.
      4 Il amènera le taureau à l'entrée de la tente de la rencontre, devant l'Eternel. Il posera sa main sur la tête du taureau et l’égorgera devant l'Eternel.
      5 Le prêtre consacré par onction prendra du sang du taureau et l'apportera dans la tente de la rencontre.
      6 Il trempera son doigt dans le sang et il en fera 7 fois l'aspersion devant l'Eternel, en face du voile du sanctuaire.
      7 Le prêtre mettra du sang sur les cornes de l'autel des parfums odoriférants, qui est devant l'Eternel dans la tente de la rencontre. Il versera tout le sang du taureau au pied de l'autel des holocaustes, qui est à l'entrée de la tente de la rencontre.
      8 Il enlèvera toute la graisse du taureau expiatoire, la graisse qui couvre les entrailles et toute celle qui y est attachée,
      9 les deux rognons et la graisse qui les entoure, qui couvre les flancs, et le grand lobe du foie, qu'il détachera près des rognons.
      10 Le prêtre enlèvera ces parties comme on les enlève du taureau dans le sacrifice de communion et il les brûlera sur l'autel des holocaustes.
      11 Mais la peau du taureau, toute sa viande avec sa tête, ses pattes, ses entrailles et ses excréments,
      12 le taureau entier, il l'emportera à l’extérieur du camp, dans un endroit pur où l'on jette les cendres, et il le brûlera au feu sur du bois ; c'est sur le tas de cendres qu’on le brûlera.
      13 » Si c'est toute l'assemblée d'Israël qui a péché involontairement, si sans y prêter attention elle a fait contre l'un des commandements de l'Eternel des choses qui ne doivent pas se faire et s’est ainsi rendue coupable,
      14 et si le péché commis vient à être découvert, l'assemblée offrira un jeune taureau en sacrifice d'expiation et on l'amènera devant la tente de la rencontre.
      15 Les anciens d'Israël poseront leurs mains sur la tête du taureau devant l'Eternel et l’on égorgera le taureau devant l'Eternel.
      16 Le prêtre consacré par onction apportera du sang du taureau dans la tente de la rencontre.
      17 Il trempera son doigt dans le sang et il en fera 7 fois l'aspersion devant l'Eternel, en face du voile.
      18 Il mettra du sang sur les cornes de l'autel qui est devant l'Eternel dans la tente de la rencontre. Puis il versera tout le sang au pied de l'autel des holocaustes, qui est à l'entrée de la tente de la rencontre.
      19 Il enlèvera toute la graisse du taureau et la brûlera sur l'autel.
      20 Il procédera avec ce taureau exactement comme pour le taureau expiatoire. C'est ainsi que le prêtre fera l’expiation pour eux, et le pardon leur sera accordé.
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      25 Le prêtre prendra avec son doigt du sang de la victime expiatoire, il en mettra sur les cornes de l'autel des holocaustes et il versera le sang au pied de l'autel des holocaustes.
      26 Il brûlera toute la graisse sur l'autel, comme la graisse du sacrifice de communion. C'est ainsi que le prêtre fera pour ce chef l'expiation de son péché, et le pardon lui sera accordé.
      27 » Si c'est quelqu'un du peuple qui a péché involontairement en faisant contre l'un des commandements de l'Eternel des choses qui ne doivent pas se faire et en se rendant ainsi coupable,
      28 et s’il vient à découvrir le péché qu'il a commis, il offrira en sacrifice une chèvre, une femelle sans défaut, pour le péché qu'il a commis.
      29 Il posera sa main sur la tête de la victime expiatoire et l’égorgera à l’endroit où l'on égorge les holocaustes.
      30 Le prêtre prendra avec son doigt du sang de la victime, il en mettra sur les cornes de l'autel des holocaustes et il versera tout le sang au pied de l'autel.
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      32 » Si c’est un agneau qu’il offre en sacrifice d'expiation, il offrira une femelle sans défaut.
      33 Il posera sa main sur la tête de la victime et l’égorgera en sacrifice d'expiation à l’endroit où l'on égorge les holocaustes.
      34 Le prêtre prendra avec son doigt du sang de la victime, il en mettra sur les cornes de l'autel des holocaustes et il versera tout le sang au pied de l'autel.
      35 Le prêtre enlèvera toute la graisse comme on enlève la graisse de l'agneau dans le sacrifice de communion, et il la brûlera sur l'autel comme un sacrifice passé par le feu pour l'Eternel. C'est ainsi que le prêtre fera pour cet homme l'expiation du péché qu'il a commis, et le pardon lui sera accordé.

      Jérémie 31

      1 A ce moment-là, déclare l'Eternel, je serai le Dieu de toutes les familles d'Israël, et eux, ils seront mon peuple.
      2 Voici ce que dit l’Eternel : Il a trouvé grâce dans le désert, le peuple des rescapés de l'épée. Israël marche vers son lieu de repos.
      3 De loin, l'Eternel s’est montré à moi : « Je t'aime d'un amour éternel, c'est pourquoi je te conserve ma bonté. »
      4 Je te rétablirai encore et tu seras rétablie, jeune fille d'Israël ! Tu resplendiras encore avec tes tambourins et tu te mêleras aux danses de ceux qui manifestent leur joie.
      5 Tu planteras encore des vignes sur les montagnes de Samarie. Les planteurs accompliront leur tâche et profiteront de la récolte.
      6 En effet, il y aura un jour où les gardes crieront dans la région montagneuse d'Ephraïm : « Levez-vous, montons à Sion vers l'Eternel, notre Dieu ! »
      7 car voici ce que dit l’Eternel : Poussez des cris de joie à propos de Jacob, éclatez d'allégresse avec la plus importante des nations ! Faites retentir votre voix, chantez des louanges et dites : « Eternel, délivre ton peuple, ce qui reste d'Israël ! »
      8 Je vais les ramener du pays du nord, je les rassemblerai des extrémités de la terre. Parmi eux figureront l'aveugle et le boiteux, la femme enceinte et celle qui accouche. Ensemble ils forment une grande assemblée, ils reviennent ici.
      9 Ils reviennent en pleurant, mais je les conduis au milieu de leurs supplications. Je les conduis vers des torrents d'eau par un chemin tout droit où ils ne trébucheront pas. En effet, je suis un père pour Israël et Ephraïm est mon premier-né.
      10 Nations, écoutez la parole de l'Eternel et annoncez-la dans les îles lointaines ! Dites : « Celui qui a dispersé Israël le rassemblera et le gardera comme un berger garde son troupeau. »
      11 En effet, l'Eternel a libéré Jacob, il l’a racheté à celui qui était plus fort que lui.
      12 Ils viendront et pousseront des cris de joie sur les hauteurs de Sion. Ils accourront vers les biens de l'Eternel : le blé, le vin nouveau, l'huile, le petit et le gros bétail. Leur vie sera pareille à un jardin arrosé et ils ne dépériront plus.
      13 Alors les jeunes filles se réjouiront en dansant, les jeunes hommes et les vieillards se réjouiront ensemble. Je changerai leur deuil en joie et je les consolerai, je les rendrai joyeux après leurs chagrins.
      14 Je gaverai les prêtres de graisse et mon peuple sera rassasié grâce à mes biens, déclare l'Eternel.
      15 Voici ce que dit l’Eternel : *On a entendu des cris à Rama, des lamentations et des pleurs amers : c’est Rachel qui pleure ses enfants et n’a pas voulu être consolée à propos de ses enfants, parce qu’ils ne sont plus là.
      16 Voici ce que dit l’Eternel : Retiens tes pleurs ainsi que les larmes de tes yeux, car il y aura une compensation pour ta peine, déclare l'Eternel. Ils reviendront du pays de l'ennemi.
      17 Il y a de l’espoir pour ton avenir, déclare l'Eternel : tes enfants reviendront dans leur territoire.
      18 J'entends clairement Ephraïm se lamenter : « Tu m'as corrigé et je me suis laissé corriger, pareil à un jeune taureau qui n’a pas encore été dressé. Fais-moi revenir et je reviendrai, car tu es l'Eternel, mon Dieu.
      19 Revenu à de meilleures intentions, je regrette mon attitude. Après avoir pris conscience de mon état, je me frappe la cuisse. Je suis honteux, rempli d’humiliation, car je dois porter le déshonneur de ma jeunesse. »
      20 Ephraïm est-il donc pour moi un fils chéri, un enfant qui fait mon plaisir, pour que chaque fois que je parle contre lui son souvenir reste si fort en moi ? C’est que je suis profondément bouleversé quand il est question de lui, je ressens beaucoup de compassion pour lui, déclare l'Eternel.
      21 Dresse-toi des poteaux indicateurs, place des points de repère, prête attention à la route, au chemin que tu as suivi ! Reviens, jeune fille d'Israël, reviens dans ces villes qui t’appartiennent !
      22 Jusqu'à quand resteras-tu dans l’errance, fille rebelle ? En effet, l'Eternel crée une chose nouvelle sur la terre : la femme tourne autour de l'homme.
      23 Voici ce que dit l’Eternel, le maître de l’univers, le Dieu d'Israël : Quand j'aurai ramené leurs déportés, on dira encore ces paroles dans le pays de Juda et dans ses villes : « Que l'Eternel te bénisse, domaine de la justice, sainte montagne ! »
      24 Là s’installeront ensemble les habitants de Juda et de toutes ses villes, les cultivateurs et les nomades.
      25 En effet, je désaltère celui qui est fatigué et je rassasie tous ceux qui dépérissent.
      26 Là-dessus je me suis réveillé et j'ai ouvert les yeux. Mon sommeil m'avait fait du bien.
      27 Voici que les jours viennent, déclare l'Eternel, où j’accorderai à la communauté d'Israël et à celle de Juda une foule d'hommes et de bêtes.
      28 De même que j'ai veillé sur eux pour arracher, démolir, ruiner, détruire et faire du mal, de même je veillerai sur eux pour construire et pour planter, déclare l'Eternel.
      29 Durant ces jours-là, on ne dira plus : « Ce sont les pères qui ont mangé des raisins verts, mais ce sont les enfants qui ont eu mal aux dents. »
      30 Chacun mourra en raison de sa faute. Quand un homme mangera des raisins verts, il aura lui-même mal aux dents.
      31 *Voici que les jours viennent, déclare l'Eternel, où je conclurai avec la communauté d'Israël et la communauté de Juda une alliance nouvelle.
      32 Elle ne sera pas comme l’alliance que j’ai conclue avec leurs ancêtres le jour où je les ai pris par la main pour les faire sortir d'Egypte. Eux, ils ont violé mon alliance, alors que moi, j’étais leur maître, déclare l'Eternel.
      33 Mais voici l'alliance que je ferai avec la communauté d'Israël après ces jours-là, déclare l'Eternel : je mettrai ma loi à l’intérieur d'eux, je l'écrirai dans leur cœur, je serai leur Dieu et ils seront mon peuple.
      34 Personne n'enseignera plus son prochain ni son frère en disant : « Vous devez connaître l'Eternel ! » car tous me connaîtront, depuis le plus petit jusqu'au plus grand d’entre eux, déclare l'Eternel. En effet, je pardonnerai leur faute et je ne me souviendrai plus de leur péché.
      35 Voici ce que dit l’Eternel, celui qui a donné le soleil comme lumière du jour, qui a donné comme règle à la lune et aux étoiles d’être des lumières dans la nuit, qui agite la mer et fait gronder ses vagues, lui dont le nom est l'Eternel, le maître de l’univers :
      36 Il faudrait que ces lois s’interrompent devant moi, déclare l'Eternel, pour que la descendance d'Israël cesse aussi pour toujours d’exister en tant que nation devant moi.
      37 Voici ce que dit l’Eternel : Il faudrait que le ciel, là-haut, puisse être mesuré, que les fondations de la terre, là-dessous, puissent être explorées, pour que moi je rejette toute la descendance d'Israël à cause de tout ce qu'ils ont fait, déclare l'Eternel.
      38 Les jours viennent, déclare l'Eternel, où la ville sera reconstruite pour l'Eternel, depuis la tour de Hananeel jusqu'à la porte de l'angle.
      39 En face d’elle, on tendra encore le ruban à mesurer jusqu'à la colline de Gareb, puis il tournera du côté de Goath.
      40 Toute la vallée où sont déversés les cadavres et les cendres, toutes les cultures qui s’étendent jusqu'au torrent du Cédron, jusqu'à l'angle de la porte des chevaux à l'est, tout sera consacré à l'Eternel et ne sera plus jamais ni dévasté ni détruit.

      Lamentations 1

      1 Comment ! Elle est assise solitaire, cette ville si peuplée, elle est pareille à une veuve ! Elle qui était grande parmi les nations, elle qui était une princesse parmi les provinces, la voilà maintenant astreinte à la corvée !
      2 Elle pleure durant la nuit et ses joues sont couvertes de larmes. Parmi tous ceux qui l'aimaient, pas un ne la console : tous ses amis l’ont trahie, ils sont devenus ses ennemis.
      3 Juda est en exil, accablé par la misère et un grand esclavage. Il habite au milieu des nations sans y trouver de repos. Tous ses persécuteurs l'ont rattrapé au beau milieu des détresses.
      4 Les chemins de Sion sont dans le deuil, car on ne va plus aux fêtes. Toutes ses portes sont désertes, ses prêtres gémissent, ses jeunes filles sont pleines de chagrin et elle-même est remplie d'amertume.
      5 Ses adversaires ont pris le dessus, ses ennemis sont tranquilles, car c’est l'Eternel qui l’a plongée dans le chagrin à cause du grand nombre de ses transgressions. Ses enfants ont marché en déportés devant l’adversaire.
      6 La fille de Sion a perdu toute sa splendeur. Ses chefs sont pareils à des cerfs qui n’ont rien trouvé à brouter et qui fuient, sans force, devant celui qui les pourchasse.
      7 Durant ces jours de misère et d’errance, Jérusalem s'est souvenue de tous les biens précieux dont elle jouissait par le passé. Quand sa population est tombée entre les mains de l’adversaire, il n’y a eu personne pour l’aider : ses ennemis l'ont regardée et ont ri de sa chute.
      8 Jérusalem a gravement péché. Voilà pourquoi elle inspire le dégoût. Tous ceux qui l'honoraient la méprisent, car ils ont vu sa nudité. Elle-même gémit et tourne le dos.
      9 Son impureté se trouve dans les pans de sa robe. Elle n’avait pas imaginé sa fin ; elle est tombée d'une manière étonnante et personne ne la console. « Vois ma misère, Eternel, face à l’arrogance de l’ennemi ! »
      10 L’adversaire a étendu la main sur tout ce qu'elle avait de précieux. En effet, Jérusalem a vu les nations pénétrer dans son sanctuaire, alors que tu leur avais interdit d’entrer dans ton assemblée.
      11 Toute sa population gémit, elle cherche du pain. Ils ont donné tout ce qu’ils avaient de précieux pour de la nourriture afin de retrouver des forces. « Vois, Eternel, regarde, car je suis méprisée !
      12 Que cela ne vous arrive pas, à vous qui passez sur le chemin ! Regardez et voyez s'il y a une souffrance pareille à la mienne, à celle qui me fait si mal, à celle que l'Eternel m'a infligée le jour où il a déversé toute l’ardeur de sa colère.
      13 D'en haut il a lancé un feu dans mes os et il les piétine. Il a tendu un piège sous mes pieds, il m'a fait tomber en arrière. Il m'a livrée à la dévastation, je suis constamment souffrante.
      14 Sa main a fait de mes transgressions une charge, elles se sont entremêlées, hissées sur ma nuque. Il a brisé ma force. Le Seigneur m'a livrée entre des mains auxquelles je suis incapable de résister.
      15 Le Seigneur a terrassé tous les guerriers qui étaient avec moi, il a convoqué contre moi un rassemblement pour briser mes jeunes hommes. Le Seigneur a écrasé au pressoir la jeune fille, la fille de Juda.
      16 C'est pour cela que je pleure. Mes yeux fondent en larmes car il s'est éloigné de moi, celui qui pourrait me consoler, celui qui aurait pu me redonner des forces. Mes fils sont désespérés car l'ennemi est puissant. »
      17 Sion a tendu les mains et personne ne l'a consolée ; l'Eternel a donné ses ordres contre Jacob aux adversaires qui l’entouraient et Jérusalem est devenue un objet d'horreur au milieu d'eux.
      18 « L'Eternel est juste, car je me suis révoltée contre ses ordres. Ecoutez donc, vous, tous les peuples, et voyez ma douleur ! Mes jeunes filles et mes jeunes hommes sont partis en déportation ;
      19 j'ai appelé mes amis et ils m'ont trompée ; mes prêtres et mes anciens ont expiré dans la ville, alors qu’ils cherchaient de la nourriture pour retrouver des forces.
      20 Regarde, Eternel, car je suis dans la détresse ! Je suis profondément tourmentée, profondément bouleversée, car j'ai été vraiment rebelle. Dehors, l'épée m’a privée d’enfants ; dedans, c’est la mort.
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