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Dictionnaire Biblique de Top Bible

CHRONOLOGIE DU NOUVEAU TESTAMENT (2)

II CHRONOLOGIE DES TEMPS APOSTOLIQUES.

1.

LA PRIMITIVE ÉGLISE.

On célébrait la Pentecôte cinquante jours après le 16 nisan, jour où se faisait l'offrande de la gerbe d'épis nouveaux. S'il y a eu coïncidence du 15 nisan et du sabbat, l'année de la mort de Jésus, la Pentecôte de cette année a dû être un dimanche, comme l'entend la tradition chrétienne. L'envoi du Saint-Esprit aux apôtres a fait d'une vieille fête de la moisson le jour de naissance de l'Église. Nous parlerons maintenant des dates qui comptent pour l'histoire de la communauté judéo-chrétienne de Jérusalem, en réservant les questions de chronologie paulinienne pour les deux paragraphes suivants.

La persécution que l'Église eut à souffrir de la part d'Hérode Agrippa I er (Ac 12:1) peut être datée assez exactement. Ce prince, petit-fils d'Hérode le Grand, avait obtenu de la faveur de Caligula, lors de l'avènement de celui-ci (mars 37), l'ancienne tétrarchie de Philippe, celle de Lysanias, puis vers 40 celle dont Hérode Antipas s'était vu déposséder. Après l'assassinat de Caligula (janvier 41), il reçut encore de Claude la Samarie et la Judée, et se trouva ainsi à la tête de tous les États qui avaient formé le royaume de son grand-père. Lorsque la mort le surprit, nous dit Josèphe (Ant., XIX, 8:2 ; G.J., II, 11:6), il régnait depuis trois ans accomplis sur toute la Judée (ici Judée signifie Palestine). Cela nous porte à l'année 44. La persécution ne peut pas être antérieure à 41, puisque c'est alors seulement que la Judée fut incorporée au royaume d'Agrippa. Elle semble, d'après les Actes, ne pas avoir précédé de beaucoup la fin cruelle du persécuteur, revenu de Jérusalem à Césarée (Ac 12:19). Si l'on en croit Josèphe, Agrippa fut frappé du mal qui devait l'emporter au moment où il donnait un spectacle en l'honneur de l'empereur. Nous savons que le retour de Claude, qui était parti en 43 pour la Grande-Bretagne, fut célébré à Rome par des jeux au commencement de l'année 44 (Dion Cass., LX, 23). En admettant que cet exemple a été suivi par Agrippa à quelques mois de distance, on peut faire de la Pâque pendant laquelle Pierre fut arrêté celle de la même année. Quoique mentionnée dans les Actes avant la persécution, la famine prédite par Agabus (Ac 11:27 et suivants) doit se placer un peu plus tard. L'auteur sacré note qu'elle arriva sous Claude (Ac 11:28), ce qui ne signifie pas que le fléau sévit dans tout l'empire en même temps, car dans ce cas on n'aurait pas pu se venir en aide d'une province ou d'une ville à l'autre. Nous savons par les historiens profanes qu'il y eut en effet de grandes disettes pendant le règne de cet empereur (Tacite, Ann., XII, 43 ; Suétone, Claud., 18 ; Dion Cass., LX, 11), et par Josèphe (Ant., XX, 5:2) que la Judée fut atteinte à l'époque du procurateur Tibère Alexandre, peut-être déjà sous son prédécesseur Cuspius Fadus, mais de toute façon en 45 au plus tôt. C'est après la mort d'Agrippa I er que le régime procuratorien fut rétabli et cette fois étendu à la Palestine entière (Ant., XIX, 9:2 ; G.J., II 11:6). Il semble que Luc, après avoir rassemblé dans sa notice d'Actes Ac 11:19-30 tout ce qu'il avait à dire de la fondation de l'Église d'Antioche, du travail de Barnabas et de Paul dans cette Église, de la prophétie d'Agabus et des mesures prises par les chrétiens d'Antioche pour secourir leurs frères de Jérusalem, revienne un peu en arrière pour raconter comment ceux-ci furent persécutés par le roi hérodien, peu de temps avant sa mort. Les derniers mots du ch. 12 reprennent le fil de la chronologie en signalant le retour des deux porteurs du secours envoyé à la communauté-mère.

Agrippa avait fait mettre à mort un des apôtres, « Jacques frère de Jean » (Ac 12:2). Certains critiques voudraient nous persuader que le texte portait primitivement : « Jacques et Jean son frère ». Il suivrait de là que la conférence dont Paul parle au ch. 2 des Galates, et à laquelle Jean prit part, devrait forcément avoir eu lieu avant 44. C'est pourquoi nous avons à toucher un mot d'une opinion qui intéresse surtout ce qu'on appelle le « problème johannique ». La trace du précoce martyre de Jean aurait été soigneusement effacée du récit des Actes à une époque où l'on croyait déjà que le disciple bien-aimé était mort à Éphèse après une longue vieillesse. Le principal appui de cette thèse subversive est un texte attribué à Papias et ainsi conçu : « Jean le théologien et Jacques son frère furent tués par les Juifs. » Mais ce texte n'a pour témoin que la citation qui en est faite dans une compilation historique du V e siècle, connue elle-même par des extraits qui datent de 600 à 800, puis dans un des manuscrits, d'une chronique du IX e siècle (ici sous cette forme : « Jean fut tué par les Juifs »). Il s'agit donc d'une notice dont le vrai contexte est inconnu, la teneur primitive douteuse, et dans l'histoire de laquelle une confusion entre Jean-Baptiste et Jean l'apôtre pourrait bien avoir joué un rôle, comme aussi l'idée que la parole de Jésus aux fils de Zébédée (Mr 10:39) avait dû s'accomplir par la mort violente des deux frères. Les. compilateurs de qui nous tenons ce problématique fragment, tout en le rapportant à Jean l'apôtre, ne songent point à y voir la preuve d'une fin si prompte de sa carrière. Et si saint Irénée et ses contemporains, qui possédaient l'ouvrage de Papias. aujourd'hui perdu, y avaient lu l'énoncé d'un fait aussi inconciliable avec la tradition relative au séjour et à l'activité de Jean en Asie, comment cette tradition aurait-elle pu s'accréditer ? Irénée n'aurait pas pu dire que Papias (né au plus tôt dans les années 70 !) avait été un des auditeurs, de l'apôtre. Et surtout Eusèbe ne se serait pas abstenu, dans le chapitre où il conteste cette affirmation d'Irénée (H.E., III, 39), de recourir à l'argument péremptoire que Papias lui-même lui aurait fourni par sa prétendue mention du double, martyre de l'an 44. Il convient donc d'écarter sans hésitation une hypothèse qui ajoute indûment à un passage bien clair des Actes ce que voudraient. y trouver les négateurs de l'authenticité de l'évangile de Jean (voir ce mot). D'après Josèphe (Ant., XX, 9:1), Jacques le frère du Seigneur fut lapidé par ordre du grand-prêtre Ananos, fils de celui que le N.T. appelle Annas (Anne), et cela pendant le temps qui s'écoula entre la mort du procurateur Festus et l'arrivée de son successeur Albinus. Un autre récit de Josèphe (G.J., VI, 5:3) noua, apprend qu'Albinus était à son poste lors de la fête des Tabernacles de l'année 62. C'est donc cette année au plus tard, et assez probablement cette année même, --la mort de Festus ne pouvant guère être antérieure, --que Jacques aurait été exécuté. Cependant Hégésippe, qui fait de ce martyre un récit détaillé (conservé par Eusèbe, H.E., II, 23), en rapproche la date de celle de l'investissement de Jérusalem par Vespasien.

C'est en 66 qu'éclata la grande guerre juive. La ruine du temple et de la ville sainte, annoncée par Jésus, se consomma dans les mois d'août et septembre 70. La communauté judéo-chrétienne, avertie d'En-haut d'avoir à fuir la cité condamnée, et se souvenant des instructions du Seigneur (Mr 13:14 et suivants et parallèle), s'était retirée à Pella, en Pérée, avant le commencement du siège (Eusèbe, H.E., III, 5:3). Elle ne fut pas atteinte par la catastrophe, et ceux de ses adhérents qui voulurent ensuite revenir en Judée ne furent pas empêchés., de le faire. Mais le temps de sa primauté était fini.

2.

SAINT PAUL DEVANT GALLION.

Il y a, dans la chronologie paulinienne, un point fixe qu'il faut marquer d'abord, et à partir duquel on peut ensuite compter, soit en arrière, soit en avant.

Nous savons par Ac 18:12 qu'étant à Corinthe, le grand apôtre eut à comparaître devant Gallion, proconsul d'Achaïe. Une inscription de Delphes, publiée en 1905 par M. E. Bourguet, permet d'établir avec assez d'exactitude la date de ce proconsulat. Cette inscription est mutilée, mais ce qui reste du texte laisse voir qu'elle reproduit une lettre de l'empereur Claude aux Delphiens. A la ligne 6, Junius Gallion est nommé avec le titre de proconsul. Le chiffre de 26, qu'on lit à la ligne 2, ne peut être que celui des acclamations impériales de Claude : vingt-six fois déjà, il avait été salué empereur à la suite de victoires des armées romaines. Ce renseignement permet de dater la lettre avec une précision suffisante. Voici comment. L'inscription de l' Aqua Claudia, à Rome, atteste que lorsque fut inauguré l'aqueduc qui porte son nom, Claude en était à sa 27 e acclamation impériale. Or, cette inauguration eut lieu le I er août 52 (Frontin, De Aquis, I, 13). Ainsi, la lettre aux Delphiens est sûrement antérieure à ce jour. D'autre part, une inscription de la ville de Kys, en Carie, porte la mention de la 26 e acclamation de Claude avec celle de la 12 e année de sa puissance tribunitienne, laquelle va du 25 janvier 52 au 25 janvier 53. Il y a donc coïncidence d'une partie au moins de cette année et du temps où le nombre des acclamations s'élevait à 26. Le terminus ad quem que nous venons d'établir (1er août 52) demeurant acquis, il se pourrait que Claude eût reçu pour la 26 e fois le titre d 'imperator avant d'entrer dans la 12 e année de son tribunat. Mais cette supposition est rendue extrêmement improbable par d'autres textes épigraphiques, où l'on voit la 22 e, puis la 24 e acclamation figurer dans la titulature de Claude au cours de sa II e année de pouvoir tribunitien. La vingt-troisième est naturellement supposée, et il faut encore réserver un intervalle pour la 25 e. Donc la lettre de Claude a dû être écrite pendant un temps qui a pour limite certaine, d'un côté, le I er août de l'année 52, et pour limite très probable, de l'autre, le commencement de cette année, ou plutôt la fin de l'hiver 51 à 52, puisque les opérations militaires n'étaient guère reprises avant le retour du printemps.

Cela étant, de quelle date à quelle autre Gallion a-t-il exercé ses fonctions proconsulaires en Achaïe ? Les gouverneurs de provinces sénatoriales, qui portaient tous le titre de proconsul, étaient nommés pour une année. Le cas exceptionnel d'une prorogation peut d'autant moins être envisagé ici que Gallion supportait mal le climat de la Grèce (Sénèque, Ep. mor., 104:1). Tibère avait décidé que les magistrats chargés d'un gouvernement provincial auraient à quitter Rome avant le I er juin, date à laquelle Claude substitua le I er avril, puis le milieu du même mois, ou plus exactement le 13, jour des ides d'avril (Dion Cass., LVII, 14 ; LX, 11 et 17). C'est à cette dernière disposition que Gallion a dû se conformer. On peut donc admettre qu'il était à son poste vers le milieu de mai. De quelle année ? Il a été proconsul de 51 à 52 suivant les uns, de 52 à 53 selon les autres. La première opinion nous paraît être la bonne. Il est assez clair que ce proconsulat n'était pas à son début quand le rescrit impérial fut communiqué aux Delphiens. En effet, si Gallion y est nommé, c'est sans doute parce qu'il avait eu à s'occuper des affaires de Delphes et probablement parce qu'il en avait fait rapport à l'empereur. Cela suppose des pourparlers et une correspondance qui ne trouvent pas bien leur place entre la venue du nouveau proconsul, entré en charge au printemps, et l'expédition de la lettre impériale, car enfin le I er août est un terme extrême : ce n'est pas la date même de la 27 e acclamation, mais une date où celle-ci était chose faite. Par contre, si Gallion a quitté son poste en mai 52, rien n'empêche que son nom figure sur une pièce officielle dont la date soit de peu antérieure à la fin de son gouvernement.

Reste à savoir à quel moment de l'année 51 à 52 Paul a comparu devant le magistrat romain. La façon même dont Luc introduit le récit de cette affaire (Ac 18:12) donne à penser qu'il s'agit d'un nouveau proconsul. C'est parce que Gallion est nouveau venu que les Juifs espèrent lui arracher une sentence contre l'apôtre. C'est parce que la magistrature de Gallion ne touche pas alors à sa fin que Paul peut ensuite rester à Corinthe un temps assez long (Ac 18:18) sans être inquiété. Ces considérations nous invitent à placer l'accusation juive à un moment peu éloigné de l'entrée en charge du proconsul, en juin par exemple ou au commencement de juillet 51, et l'embarquement de Paul pour la Syrie en automne, avant la mauvaise saison qu'évitaient autant que possible ceux qui se proposaient de naviguer. Ainsi on a l'espace voulu, quelque chose comme trois mois, entre sa comparution et son départ. Tirons maintenant parti du texte qui dit que Paul demeura à Corinthe un an et six mois (Ac 18:11). Si ces dix-huit mois comprennent la totalité du séjour, ainsi qu'on l'admet en général, il en résulte que Paul est arrivé à Corinthe au printemps de l'année 50. S'ils se rapportent seulement à la partie du séjour qui a précédé l'épisode de Gallion, c'est depuis le milieu de l'année 51 qu'il faut compter en remontant, et l'arrivée de Paul coïncide avec le début de 50. L'écart est de peu d'importance.

Ce résultat reçoit une confirmation qui n'est pas à négliger. Paul fit à Corinthe, dans les premiers temps de son séjour, la connaissance d'Aquilas et de Priscille, Juifs du Pont chassés de Rome par un édit de Claude (Ac 18:2), le même dont la mention se trouve dans Suétone (Claud., 25). Un historien chrétien du V e siècle, Orose (Hist. adv. paganos, VII, 6), donne pour date à cet édit la 9 e année de Claude (25 janv. 49-25 janv. 50). Il est vrai qu'il dit emprunter cette indication à Josèphe, et qu'elle ne figure pas dans les oeuvres de cet auteur. Mais quelle que soit l'origine du renseignement, il prend une valeur singulière par son accord avec la conclusion à laquelle on est amené par une tout autre voie. Si c'est en 49 qu'un décret d'expulsion a obligé Aquilas et Priscille à quitter Rome, ils devaient être, comme le disent les Actes, établis depuis peu à Corinthe quand Paul y arriva, trois mois au plus tard après le début de l'année 50.

3.

LES PRINCIPALES ETAPES DE LA CARRIERE DE SAINT PAUL.

Les dix-huit mois (si ce n'est plus) du premier séjour de Paul à Corinthe sont compris dans ce qu'on est convenu d'appeler son deuxième voyage missionnaire (Ac 15:36-18:22). Pour juger du temps écoulé entre le départ d'Antioche et l'arrivée à Corinthe, il faut tenir compte et de la longueur de l'itinéraire parcouru et de l'importance des travaux accomplis ; il faut compléter le récit des Actes à l'aide des lettres adressées aux Églises de Galatie et de Macédoine, dont la fondation date d'alors ; il faut noter, par exemple, que Paul s'arrêta à Thessalonique assez longtemps pour y recevoir par deux fois les dons des nouveaux chrétiens de Philippes (Php 4:16). L'intervalle doit bien être d'une douzaine de mois. Paul s'est donc mis en route vers le commencement de 49 ou la fin de 48, dans ce dernier cas assez tôt pour pouvoir franchir les défilés du Taurus avant le gros de l'hiver.

De toute façon, c'est en 48 que nous placerons la conférence de Jérusalem, ainsi que le conflit d'Antioche, qui apparemment l'a suivie de près. Entre Ga 2 et Ac 15, il y a des différences qui ne sont pas toutes faciles à expliquer ; mais les concordances l'emportent : même question, traitée entre les mêmes hommes, et pour l'essentiel même accord. Ce sont bien deux récits du même événement. On ne peut sans arbitraire identifier le voyage à Jérusalem dont parle Ga 2 avec celui qui est mentionné Ac 11:30 et Ac 12:25. Là, les circonstances sont tout autres : Barnabas et Paul ne vont à Jérusalem que pour porter un secours de la part de l'Église d'Antioche, et ce secours est remis aux anciens ; les apôtres ne sont même pas nommés. En outre, le silence de l'épître aux Galates sur la grande réunion racontée Ac 15 ne s'expliquerait que dans le cas où cette épître daterait d'avant cette réunion. Et alors, il faudrait admettre qu'elle a pour destinataires les habitants de la Pisidie et de la Lycaonie évangélisés lors du premier voyage de Paul (Ac 13 et Ac 14). Ces contrées faisaient partie, c'est vrai, de la Galatie au sens administratif, de la province romaine de la Galatie. Mais il vaut mieux ne pas avoir à chercher là les Galates auxquels Paul s'adresse dans son épître (3:1), car cette hypothèse « sud-galatique » se soutient mal. Les habitants de Lystre ou d'Antioche de Pisidie auraient été plutôt surpris de s'entendre appeler du même nom que les descendants des envahisseurs celtes fixés à Ancyre, Pessinonte et Tavium, sous prétexte qu'ils étaient gouvernés par le même légat propréteur. Nous ne croyons pas non plus à la possibilité de rapprocher Ga 2 de Ac 18:22. Dans ce dernier texte, les mots « étant monté et ayant salué l'Église » paraissent bien indiquer une visite de Paul à Jérusalem. Mais à cette époque il s'était séparé de Barnabas (Ac 15:39). Et rien ne donne à penser que cette visite ait marqué dans l'histoire de ses relations avec les premiers apôtres.

C'est donc en remontant à partir de 48, date du concile apostolique (Ga 2 =Ac 15), qu'il faut compter les quatorze ans après lesquels Paul dit être allé à Jérusalem avec Barnabas (Ga 2:1). La traduction « après » ou « au bout de », communément admise ici pour la préposition dia avec le génitif, est rejetée par M. Ch. Bruston. Selon lui, Paul écrirait avant le concile apostolique ; il voudrait dire que « pendant » les quatorze ans écoulés entre sa première venue à Jérusalem et le moment où il écrit, il y est retourné une fois, une seule, à savoir dans la circonstance rapportée par Ac 11:30. Mais lorsque la même préposition, suivie aussi d'une indication numérique de durée, a le sens de « pendant », « en l'espace de » (Ac 1:3, Mt 26:61), on veut parler d'une action qui se poursuit ou se répète durant tout le temps indiqué, et non d'une action qui tomberait à un moment donné de cette période. Le sens « après un intervalle de » est classique (Hérodote, VI, 118, « après vingt ans ») ; ici c'est le seul qui convienne.

La vraie difficulté est celle-ci : Paul compte-t-il dix-sept ans ou seulement quatorze, entre sa conversion et la conférence de Jérusalem ? Après la phrase relative à la conversion et à ses suites immédiates (Ga 1:15 et suivants), viennent trois « ensuite » qui s'enchaînent : « ensuite, trois ans après, je montai à Jérusalem » (Ga 1:18) ; « ensuite, je me rendis dans les régions de la Syrie et de la Cilicie » (Ga 1:21) ; « ensuite, au bout de quatorze ans, de nouveau je montai à Jérusalem » (Ga 2:1). Le deuxième marque la succession des faits, mais n'entre pas dans le compte des années. Le troisième, numériquement déterminé comme le premier, introduit le récit d'une nouvelle entrevue des apôtres. Cette indication reporte donc plus naturellement le lecteur à la mention de la première entrevue qu'au point de départ de l'énumération. Aussi admettrons-nous, quoique l'autre manière de compter ne puisse être péremptoirement exclue, que les quatorze ans de Ga 2:1 ne doivent pas comprendre les trois ans de Ga 1:18, mais s'y ajouter. Nous aurions donc 3 + 14 =17, et 48--17 = 31, date de la conversion. Il convient cependant de remarquer que l'usage des anciens permettait de dire « après trois années » du moment qu'on en était à la troisième selon le calendrier, et alors même qu'une seule des trois, celle du milieu, se trouvait entière, les deux autres n'étant représentées que par des fractions. Quand il s'agit de la résurrection de notre Seigneur, dont le corps devait rester dans le tombeau du vendredi soir au dimanche matin, « après trois jours » (Mr 8:31 9:31 10:34) ne signifie pas autre chose que « le troisième jour ». Ainsi, dans le cas qui nous occupe, la date qu'on obtient en soustrayant 17 de 48 correspond à un maximum possible d'intervalle. Mais on a des chances de serrer la réalité de plus près, en diminuant d'une unité, comme le font certains chronologistes, chacun des deux chiffres cités par l'apôtre, en comptant donc deux ans au lieu de trois, treize au lieu de quatorze, et quinze en tout au lieu de dix-sept ; ce qui ferait remonter la conversion de Paul non pas à 31 ap. J. -C, mais seulement à 33.

Ni les Actes ni les épîtres ne nous fournissent le moyen de préciser davantage. Si l'apparition qui a converti Saul de Tarse est mise par saint Paul à la suite de celles qui avaient été accordées à ses prédécesseurs dans l'apostolat (1Co 15:5,8), il n'en résulte pas nécessairement qu'elle doive avoir eu lieu à une date très rapprochée de la mort du Christ. Les événements racontés dans les premiers chapitres des Actes, y compris la mort d'Etienne, la persécution qui suivit, et l'évangélisation de la Samarie par les disciples que la persécution avait dispersés, paraissent plutôt réclamer un intervalle assez long. Le Sauveur ayant été crucifié au printemps de l'an 30, ce n'est qu'à la rigueur qu'on peut dater de l'année suivante la conversion de Saul le persécuteur. Pour la placer en 31, plus précisément en automne de cette année, on s'est appuyé sur un passage de l'Ascension d'Ésaïe, pseudépigraphe dont la partie chrétienne date du II e siècle. On y lit (9:16) que le Fils de l'homme restera 545 jours (dix-huit mois) dans ce monde après sa résurrection. Irénée a recueilli la même donnée chez les gnostiques (Adv. hoer., I, 3:2, 30:14). Suivant une hypothèse adoptée par Harnack, cette croyance proviendrait de ce qu'il s'était écoulé dix-huit mois entre la résurrection et l'apparition à Paul, envisagée comme la dernière de celles du Christ ressuscité. C'est peut-être faire bien de l'honneur à une telle tradition que de lui attribuer une origine historique. Nous nous bornerons donc à maintenir la possibilité de la conversion en 31, tout en donnant la préférence à la manière de compter qui retarde cet événement d'un à deux ans.

Mais on invoque souvent, en faveur d'une date plus tardive encore, un argument tiré de l'épisode de la fuite de Damas (Ac 9:23,25,2Co 11:32 et suivant). Selon notre estimation, cet épisode, à la suite duquel Paul vint à Jérusalem pour la première fois après sa conversion, se placerait en 34 (trois ans après 31) ou mieux en 35 (deux ans après 33). Mais la mention de « l'ethnarque du roi Arétas », dans le texte de 2 Cor., est interprétée par bien des auteurs comme établissant que ce roi nabatéen (Arétas IV, père de la première femme d'Hérode Antipas) était alors en possession de la ville de Damas. On juge peu vraisemblable qu'il ait pu s'en emparer de force, mais on suppose-qu'il l'aurait reçue amiablement de l'empereur Caligula. Ainsi l'évasion dans la corbeille serait postérieure à la mort de Tibère (37), et la conversion de Paul devrait être retardée en conséquence. Mais il n'y a d'autre preuve de cette prétendue cession que l'absence de l'effigie de Caligula et de celle de Claude dans la série des monnaies de Damas. Preuve trop négative pour appuyer suffisamment une telle hypothèse. Nous ignorons du reste la nature exacte des pouvoirs que possédait ledit ethnarque, comme aussi la nature exacte des circonstances qui ont rendu possible l'organisation du guet-apens auquel Paul n'échappa qu'à si grand'peine. Si l'on veut que cette affaire soit en rapport avec une éclipse de l'autorité romaine à Damas, pourquoi ce phénomène, d'assez peu de durée pour que les historiens n'en disent mot, ne se serait-il pas produit à une date antérieure à 37 ? Tout ce qu'on peut conclure, au point de vue chronologique, du bref passage où Paul évoque cette périlleuse aventure des premiers temps de son apostolat, c'est qu'elle date d'avant la mort d'Arétas, qui survint en 40. Et cette conclusion n'est guère utile pour nous, car nous n'avons pas besoin d'autant de marge qu'elle nous en laisse.

Nous avons parlé plus haut de la famine prédite par Agabus. C'est en 45 ou en 46 que Barnabas et Paul ont dû venir à Jérusalem avec l'offrande fraternelle de l'Église d'Antioche. Nombreux sont les critiques qui nient ce voyage, le considérant comme exclu par les déclarations de l'épître aux Galates. Il est vrai que Paul ne mentionne qu'une visite faite par lui aux apôtres entre sa conversion et la conférence apostolique. Mais s'il prend Dieu à témoin de l'exactitude de son dire (Ga 1:20), ce n'est point pour assurer que l'énumération de ses voyages à Jérusalem sera complète. Il veut prouver qu'il tient son mandat de Dieu et non des hommes (Ga 1:11 et suivant). Cette preuve est faite puisqu'il n'a vu Pierre et Jacques que trois ans après s'être converti, et qu'il n'a pas attendu leur approbation pour prêcher l'Évangile. Cependant les « colonnes de l'Église » ont expressément reconnu la validité de sa mission, et il veut aussi qu'on le sache. C'est pourquoi il parle ensuite de l'entrevue de 48. Mais quand il dit : « Je montai de nouveau à Jérusalem » (Ga 2:1), rien ne force à croire que ce de nouveau signifie pour la seconde fois. Il ne serait guère utile à son dessein de noter qu'on l'a vu une fois à Jérusalem dans l'intervalle, à un moment où Pierre n'y était probablement pas. (cf. Ac 12:17) S'il mentionne sa promesse d'intéresser les Églises des Gentils au sort de la communauté primitive, c'est que cette promesse, à laquelle il n'a pas manqué de faire honneur (Ga 2:10), a la valeur d'un gage d'union. Il n'est pas obligé pour cela de rappeler que déjà auparavant il était venu avec Barnabas, comme délégué de l'Église d'Antioche, alors qu'il ne s'agissait que de secourir des frères durement éprouvés.

De 45/46 à 48, on a le temps voulu pour le voyage missionnaire raconté aux ch. 13 et 14 des Actes, et pour le séjour de quelque durée que Paul et Barnabas firent à Antioche (14:28) avant de se rendre à la conférence de Jérusalem. Après les nouvelles pérégrinations qui remplissent l'année 49, vient l'important séjour à Corinthe dont on peut, grâce au synchronisme que nous avons étudié, faire le pivot de la chronologie paulinienne, et qui s'étend selon nous du début ou du printemps de 50 à l'automne de 51. De retour à Antioche, Paul y resta un « certain temps » (Ac 18:22), c'est-à-dire sans doute y séjourna pendant l'hiver de 51 à 52. Puis il se remit en route et parcourut la Galatie et la Phrygie, « fortifiant tous les disciples » (Ac 18:23). On ne nous dit pas combien cette tournée apostolique prit de mois, mais il nous paraît excessif de la faire durer jusqu'au printemps de l'année suivante. Disons seulement que l'année 52 devait être à son déclin quand, des hautes régions de l'Asie Mineure, Paul arriva à Éphèse.

Le séjour qu'il fit dans cette ville fut long, riche en travaux et en combats (Ac 19,1Co 15:32 16:9,2Co 1:8 et suivants), et coupé par un voyage à Corinthe (2Co 2:1 12:14 13:1 et suivant). Dans son discours de Milet, adressé aux anciens de l'Église d'Éphèse, il évalue à trois ans la durée de son ministère au milieu d'eux (Ac 20:31). L'auteur des Actes indique trois mois de prédication à la synagogue (Ac 19:8) et deux ans d'enseignement à l'école de Tyrannus (Ac 19:10). Mais il est possible que ces deux chiffres n'embrassent pas la totalité du séjour : il faudrait y ajouter le temps que Paul resta en Asie après avoir envoyé Timothée et Éraste en Macédoine (Ac 19:22). D'autre part, en disant « trois ans », l'apôtre peut arrondir son total. On ne doit pas être loin de compte en admettant que cette période éphésienne a commencé en 52 (automne) et s'est terminée en 55 (printemps), ce qui fait deux années et demie.

En Macédoine, où il passa ensuite après un arrêt à Troas, (Ac 20:18,2Co 2:12 et suivant) Paul paraît avoir déployé une grande activité, malgré le tourment d'esprit que lui causait la crise corinthienne et malgré les difficultés que lui suscitaient comme partout les ennemis de son oeuvre (2Co 7:5). Il s'occupa de la collecte en faveur des saints de Jérusalem, à laquelle les Églises de Macédoine contribuèrent généreusement (2Co 8:1 et suivants). Il travailla aussi parmi les païens : c'est alors, semble-t-il, qu'il porta l'Évangile jusqu'aux confins de l'Illyrie, sinon jusqu'à l'intérieur de ce pays (Ro 15:19). Rejoint entre temps par Tite, qui lui apportait des nouvelles rassurantes de Corinthe (2Co 7:6 et suivant), il l'y renvoya (2Co 8:6), probablement avec la lettre que nous appelons la seconde aux Corinthiens. A la fin de l'année, il se rendit lui-même en Grèce, c'est-à-dire sans doute à Corinthe, et y séjourna trois mois (Ac 20:2 et suivant), qui doivent correspondre à l'hiver de 55 à 56. Revenu en Macédoine, il s'embarqua à Néapolis, port de Philippes, « après les jours des azymes » (Ac 20:6). Si l'on était certain que ce départ eut lieu le lendemain même du 21 nisan, dernier jour des solennités pascales, on pourrait, en tenant compte des cinq jours de traversée de Néapolis à Troas, puis des sept jours d'arrêt dans cette ville, remonter à partir du lundi, jour où Paul quitta Troas (verset 7), jusqu'au jour où la Pâque avait été célébrée cette année ; et l'astronomie pourrait intervenir pour déterminer de quelle année il s'agit, avec toutes les réserves qu'appelle le caractère peu rigoureux des observations lunaires sur lesquelles se fondait le comput juif. Mais rien ne prouve que l'apôtre et ses compagnons ne se soient pas embarqués quelques jours seulement après la fin de la fête. On n'est pas absolument sûr, d'ailleurs, de la façon dont les cinq et les sept jours d'intervalle doivent être comptés. Il est question plus loin de la hâte de Paul, qui voulait être à Jérusalem avant la Pentecôte. Cette hâte se comprend d'autant mieux si d'abord il ne s'était pas autrement pressé--c'est bien ce que semble indiquer son séjour d'une semaine à Troas--, ou avait été retardé par les circonstances. Qu'il soit ou non arrivé à temps, son arrestation dut suivre d'assez près son arrivée (Ac 21:17 et suivants, 27 et suivants). Elle se placerait donc aux environs de la Pentecôte de l'an 56.

Paul était prisonnier depuis deux ans quand le procurateur Félix fut remplacé par Festus (Ac 24:27). Si nos estimations sont justes, ce changement a eu lieu en 58. Mais plusieurs chronologistes, pour les raisons que nous allons dire, croient devoir le mettre à une date antérieure, et avancer en conséquence celle de l'emprisonnement de Paul. Josèphe raconte (Ant., XX, 8:9) que Félix, rappelé à Rome et accusé par les Juifs devant Néron, fut acquitté à cause du crédit dont jouissait son frère Pallas. Le retour de Félix aurait ainsi précédé la disgrâce de Pallas, qui se produisit peu avant le 13 février 55, jour où Britannicus devait avoir quatorze ans (Tacite, Ann., XIII, 14:15 ; Suétone, Claud.. Mais comme le règne de Néron a commencé le 13 octobre 54, on ne voit pas la possibilité de faire tenir entre cette date et le milieu de février tous les événements qui se sont passés en Palestine après la mort de Claude, puis le rappel du procurateur, son voyage à Rome, son procès. Il faut croire que Pallas avait gardé assez d'influence, même après sa chute, pour pouvoir aider l'un des siens à se tirer d'une mauvaise affaire. A moins encore que son intervention n'ait été imaginée pour expliquer un non-lieu dont les Juifs avaient dû être extrêmement mortifiés. Ce que dit Josèphe du rôle de Pallas dans le procès de Félix ne saurait donc nous obliger à reporter plus tôt les événements de cette partie de la vie de Paul.

Mais on en appelle aussi à la Chronique d'Eusèbe, dont l'édition latine, due à saint Jérôme, donne pour date au remplacement de Félix par Festus la 2 e année de Néron (la date encore plus hâtive indiquée par la version arménienne de la Chronique, à savoir la 14 e année de Claude, est contredite par Eusèbe lui-même, H.E., II, 22:1). Il s'agirait alors de l'année 55 /56, et l'arrestation de Paul se trouverait remonter à la Pentecôte de 54. Voici cependant qui nous empêche de nous fier ici à Eusèbe. Au moment où Paul fut arrêté, le tribun crut avoir affaire à un Égyptien qui s'était mis quelque temps auparavant à la tête d'une révolte (Ac 21:38). Josèphe raconte la tentative de cet aventurier (Ant., XX, 8:6 ; G.J., II, 13:5) ; il la place après l'avènement de Néron, donc pas avant octobre 54. Conséquence : Félix ne peut avoir été remplacé en 55 /56. car si tel était le cas, Paul, deux ans plus tôt, aurait été pris pour l'auteur d'une sédition qui n'avait pas encore éclaté. Ce n'est pas tout. L'entrée en charge de Félix peut être fixée assez exactement à l'année 52. Josèphe (Ant., XX, 7:1) la mentionne juste avant de noter l'achèvement de la 12 e année du principat de Claude (janvier 53). D'après Tacite (Ann., XII, 54), Félix avait déjà gouverné une partie de la Palestine du temps de Cumanus ; mais Josèphe, ici plus précis et plus circonstancié, le fait venir de Rome seulement après la révocation de son prédécesseur (que Tacite raconte aussi comme un des événements de l'année 52). Dès lors est-il possible que Paul, comparaissant devant Félix en 54, lui ait dit qu'il gouvernait la nation juive « depuis plusieurs années » ? (Ac 24:10) Même si c'est là une formule de politesse, elle se comprend mieux deux ans plus tard.

Quelques-uns admettent cependant qu'Eusèbe est en retard d'une année et compte l'année 56/57 pour la 2 e de Néron. L'emprisonnement de Paul tomberait alors en 55, date qui se rapprocherait déjà davantage des vraisemblances historiques. Seulement le synchronisme de Gallion empêche de faire commencer le troisième voyage avant l'année 52 ; et ce voyage, ou plutôt cette grande période d'activité qui comprend le séjour à Éphèse, ne peut pas se réduire à trois ans et une fraction. Une année de plus est nécessaire. Il est à peu près sûr, d'un autre côté, que le rappel de Félix n'est pas postérieur à 60. En effet, il ne faut pas compter moins de deux ans pour les événements qui se sont passés sous le successeur de Félix, Festus. Et c'est en 62 au plus tard que celui-ci mourut, puisque Albinus, qui lui succéda, était déjà en Palestine en automne de cette année. Comme les fonctions de Félix ont débuté en 52, et qu'on doit bien leur attribuer une longueur totale d'au moins six ans, le flottement se limite entre 58 et 60. Ceux qui optent pour la date moyenne de 59 doivent mettre l'arrestation en 57. C'est possible en comptant trois années pleines pour le séjour à Éphèse, et en allongeant de quelques mois, soit le voyage d'Antioche à Éphèse (Ac 18:23 et Ac 19:1), de manière que Paul n'arrive dans cette ville qu'au printemps de 53, soit la phase Troas-Macédoine (2Co 2:12,13, Ac 20:1-2), qui aurait commencé en 55 et rempli presque toute l'année 56. La supputation à laquelle nous nous sommes arrêté nous paraît avoir l'avantage de ne pas trop distendre les intervalles, sans toutefois avoir l'inconvénient de les resserrer trop.

Le départ de Paul pour Rome, décidé dès que Festus, nouvellement entré en charge, l'eut entendu en appeler à César (Ac 25:12), eut lieu dans l'automne de la même année, qui est pour nous l'année 58. Le jeûne de Kippour était passé quand le navire qui portait l'apôtre et ses compagnons toucha à Beaux-Ports, sur la côte méridionale de l'île de Crète (Ac 27:8 et suivant). Les trois mois de séjour à Malte après la tempête et l'échouage, puis le voyage de Malte à Syracuse et de Syracuse à Rome (28:1,15), nous amènent à la fin de février ou au commencement de mars de l'année 59. Et deux ans après, en 61, s'achève le temps pendant lequel Paul fut gardé à domicile par un soldat (Ac 28:16,30).

La tradition très ferme de l'ancienne Église est que les apôtres Pierre et Paul ont subi tous deux le martyre à Rome, sous Néron. Il n'y a aucune raison valable d'en douter, mais la date de leur mort ne peut pas être fixée avec certitude, et quand Denys de Corinthe (cité par Eusèbe, H.E., II, 25:8) déclare qu'ils ont rendu témoignage « dans le même temps », on n'est pas sûr que cette simultanéité doive s'entendre à la lettre.

Une opinion qui s'exprime souvent est que Paul a été condamné et exécuté au bout de ses deux ans de captivité mitigée. Mais si la carrière de l'apôtre s'était terminée à ce moment-là et de cette façon, l'auteur des Actes l'aurait su, puisqu'il parle de ces deux ans comme d'une période close et révolue. Et il n'aurait pu moins faire que d'indiquer d'un mot ce dénouement tragique, qu'on ne pouvait espérer cacher en le taisant, à supposer qu'on en eût envie. Selon toute apparence, Luc se proposait de reprendre dans un autre livre son récit interrompu. On ne sait ce qui l'a empêché de donner cette suite à son ouvrage, mais c'était une bonne manière de l'amorcer que de dire brièvement comment Paul, arrivé à Rome, y vécut en attendant l'issue de son procès. Seulement, si ce procès--le premier--n'avait pas abouti à un élargissement suivi d'une nouvelle phase d'activité missionnaire, il n'eût pas été raisonnable de laisser en suspens une histoire qui allait toucher à sa fin. La mention du voyage en Espagne, qui se trouve dans l'épître de saint Clément aux Corinthiens sous la forme d'une périphrase d'ailleurs assez claire (V, 7), puis en termes exprès dans le fragment de Muratori, ne doit pas reposer uniquement sur le texte où Paul annonce son intention de se rendre dans ce pays (Ro 15:24,28). Aurait-on même conclu à tort du projet formé au projet exécuté, il n'est guère croyable que cette conclusion eût pu être tirée et se faire accepter si l'on n'avait su que l'apôtre, libéré après une première captivité, était parti pour de nouveaux voyages. Enfin, les épîtres pastorales apportent en faveur de cette libération un témoignage dont toute la valeur ne dépend pas, quoi qu'on en dise, de la question préalable de leur authenticité ; car si ces lettres étaient l'oeuvre d'un faussaire, il les aurait mieux accréditées en les mettant en rapport avec des circonstances réelles et connues qu'en leur donnant un cadre historique fictif.

Resterait à savoir si Paul, revenu à Rome, est mort dans la persécution qui suivit l'incendie de juillet 64, ce que beaucoup d'auteurs admettent pour lui comme pour Pierre, ou s'il faut songer à une autre date. Clément romain parle d'abord du martyre des deux apôtres (V, 3-7), puis de celui d'une « grande foule d'élus » qui vint s'adjoindre à eux (VI, 1,2). Il est clair que, par cette foule, l'évêque de Rome entend les victimes de l'horrible exécution collective dont l'incendie fut le prétexte (Tacite, Ann., XV, 44). Mais son langage n'est pas de nature à ce qu'on en puisse tirer des conclusions précises au sujet de l'époque de la mort des apôtres. Et quand il fait allusion au témoignage rendu par Paul « devant ceux qui gouvernent », ces expressions font penser à un jugement régulier plutôt qu'à des supplices où les chrétiens furent conduits en masse. On considérera aussi le texte de Caïus (cité par Eusèbe, H.E., II, 25:7), qui atteste vers 200 la localisation distincte des tombeaux apostoliques, et encore la tradition relative à la manière dont Pierre et Paul auraient péri : le premier crucifié, le second décapité, comme un condamné dont la qualité de citoyen romain aurait été reconnue. Tout cela donne quelque consistance à l'idée que Paul au moins serait mort à une date postérieure à la persécution de 64 ; non pas antérieure, car on ne voit pas qu'auparavant la « superstition nouvelle » (Suétone, Nero, 16) ait été un motif de condamnation. Signalons la date indiquée par Eusèbe (Chronique, éd. hiéronymienne) : 14 e année de Néron (67/68). Mais il en fait à la fois celle du double martyre de Pierre et de Paul et celle de la persécution néronienne qu'on rapporte d'après Tacite à l'année 64. Néron étant mort le 9 juin 68, nous nous bornerons à dire que la fin glorieuse des deux apôtres ne peut se placer ni avant 64, ni après 68.

Tableau récapitulatif.

Nativité : 7 ou 6 av. notre ère.

Début du ministère public : 27 ou 28 ap. J. -C.

Passion de notre Seigneur : 30.

Conversion de saint Paul : (31) 33.

Premier voyage de Paul à Jérusalem : (34) 35.

Persécution d'Hérode

Agrippa : 44.

Secours apporté par Barnabas et Paul à Jérusalem : 45 ou 56.

Conférence de Jérusalem : 48.

Paul à Corinthe : 50-51

Comparution devant Gallion : été 51.

Paul à Éphèse : 52-55.

Arrestation à Jérusalem : 56.

Captivité à Césarée : 56-58.

Arrivée à Rome : 59.

Fin du récit des Actes : 61 ?.

Mort des apôtres Pierre et Paul : entre 64 et 68.

Ruine de Jérusalem : 70.

BIBLIOGRAPHIE

--On a pris le parti de ne mentionner ici, à quelques exceptions près, que des ouvrages, articles et monographies qui ont paru ou ont été réédités depuis 1900 (pour la chronologie paulinienne : depuis 1905, date de la publication de l'inscription de Delphes). Et encore, parmi les très nombreuses publications postérieures qui intéressent la chronologie du N.T., s'est-on borné à faire un choix, soit pour compléter l'indication des références utilisées dans le présent article, soit pour signaler des travaux d'une importance particulière.

-Ch. Babut, Le proconsul Gallion et saint Paul. Rev. d'hist. et de litt. relig., II, 1911.

-A. Brassac, Une inscription de Delphes et la chronologie de saint Paul. Rev. bibl. internat., X, janv. et avril 1913.

-Ch. Brusïon, Les dates principales de la vie de saint Paul, de sa conversion à sa première épître (et autres et. de chronol. paulin.). Rev. Montaub., XXII, 1913.

-E. Cavaignac, Chronologie, 1925.

-A. Deissmann, Paulus, 1911.

-J.K. Fotheringham, Astronomical Evidence for the date of the Crucifixion. Journ. of theol. Stud., XII, oct. 1910.

-F. Godet, Introd. N.T., 2 vol., 1893-1897 ; Comment, sur l'év. de saint Jean, 3 vol., 4 e éd., 1901-1903.

-JYI Goguel, Essai sur la chronol. paulinienne. RHR, LXV, 1912 ; Notes d'hist. évangélique. Le problème chronologique. Ibid., LXXIV, 1916 ; Introd. N.T. (en cours de publication depuis 1922 ; voir en particulier le chap. de chronologie paulinienne du t. IV, 1re part., p. 81ss) ; Jean-Baptiste, 1928.

-E. Jacquier, Introd. au Nouv.T., 4 vol. (chacun rééd. plusieurs fois) ; Les Actes des apôtres, 1926.

-M. -J. Lagrange, Du Sinaï à Jérusalem, Rev. Bbl., oct. 1897 (voir p. 618) ; Évangile selon saint Marc, 4 e éd., 1929 (et Comment., sur Matthieu Luc Jn. chacun rééd. plusieurs fois) ; Ép. aux Galates, 2 e éd., 1926 ; L'Évangile de J. -C, 1928.

-A. Loisy, Les livres du N.T., 1922 (aperçu chronol., p. 16-17 ; voir aussi Comment, du même auteur).

-A.J. Maclean, Art. Chronol. of the N.T., DB, 6 e éd., 1924.

-Th. MoilM-sen, Le droit public romain, trad. franc, (voir t. III, p. 274SS, sur les gouverneurs de provinces ; t. V, p. 6oss, sur l'année : impériale tribunitienne).

-F. Prat, La chronologie de l'âge apostolique. Recherches de science religieuse, III, 1912 ; La théologie de saint Paul, t. I, 13 e éd., 1927 (Note A : La chronologie de l'apostolat de P.)

-CH. Turner, Chronol. of the N.T., HDB, t. I, 1898.

-A. Westfhal, Jésus de Nazareth D'après les témoins de sa vie, 2. vol.,. 1914 ; Les apôtres, 1918.

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Versets relatifs

    • Lévitique 9

      1 Le huitième jour, Moïse appela Aaron et ses fils et les responsables d’Israël.
      2 Il dit à Aaron : —Prends un jeune veau pour le sacrifice pour le péché et un bélier pour l’holocauste, tous deux sans défaut. Tu les offriras devant l’Eternel.
      3 Puis tu diras aux Israélites : « Prenez un bouc destiné au sacrifice pour le péché, un veau et un agneau sans défaut, dans sa première année, pour l’holocauste,
      4 un taureau et un bélier qui seront immolés devant l’Eternel en sacrifice de communion accompagnés d’offrande de farine pétrie à l’huile ; car aujourd’hui l’Eternel vous apparaîtra. »
      5 Ils amenèrent devant la tente de la Rencontre tout ce que Moïse avait énuméré. Toute la communauté s’approcha et se tint debout devant l’Eternel.
      6 Moïse dit : —Voici ce que l’Eternel vous ordonne ; faites-le, et la gloire de l’Eternel vous apparaîtra.
      7 S’adressant à Aaron, il poursuivit : —Approche-toi de l’autel ; offre ton sacrifice pour le péché et ton holocauste, tu accompliras ainsi le rite d’expiation pour toi et pour le peuple ; offre aussi les sacrifices et les offrandes du peuple et accomplis le rite d’expiation pour lui, comme l’Eternel l’a ordonné.
      8 Aaron s’approcha de l’autel et il égorgea le veau de son sacrifice pour le péché.
      9 Ses fils lui présentèrent le sang de l’animal ; il y trempa son doigt et en appliqua sur les cornes de l’autel, puis il répandit le reste sur le socle de l’autel.
      10 Il brûla sur l’autel la graisse, les rognons et le lobe du foie de l’animal offert en sacrifice pour le péché, comme l’Eternel l’avait ordonné à Moïse.
      11 Il brûla sa viande et sa peau à l’extérieur du camp.
      12 Puis il immola l’holocauste. Ses fils lui présentèrent le sang, et il en aspergea tous les côtés de l’autel.
      13 Ils lui remirent aussi l’holocauste découpé en quartiers, avec la tête. Il les brûla sur l’autel.
      14 Il lava les entrailles et les pattes, et les fit brûler avec l’holocauste sur l’autel.
      15 Après cela, il offrit les sacrifices et les offrandes du peuple. Il prit le bouc du sacrifice pour le péché du peuple ; il l’immola et l’offrit pour *expier le péché, comme il avait fait pour la première victime.
      16 Il offrit l’holocauste en se conformant aux règles.
      17 Il y joignit l’offrande : il en prit une pleine poignée qu’il fit brûler sur l’autel, en plus de l’*holocauste du matin.
      18 Il immola le taureau et le bélier en sacrifice de communion pour le peuple. Ses fils lui présentèrent le sang dont il aspergea l’autel sur tous ses côtés.
      19 Ils lui remirent aussi les parties grasses du taureau et du bélier, la queue, la graisse qui recouvre les entrailles, les rognons et le lobe du foie.
      20 Ils posèrent les graisses sur les poitrines des deux animaux, et Aaron brûla les graisses sur l’autel.
      21 Il fit avec les poitrines et le gigot droit le geste de présentation devant l’Eternel, comme Moïse l’avait ordonné.
      22 Puis Aaron leva ses mains vers le peuple et le bénit ; il redescendit de l’autel après avoir offert le sacrifice pour le péché, l’holocauste et le sacrifice de communion.
      23 Moïse et Aaron entrèrent dans la *tente de la Rencontre et, en ressortant, bénirent le peuple. Alors la gloire de l’Eternel apparut à tout le peuple.
      24 Une flamme jaillit devant l’Eternel et consuma l’holocauste et les graisses sur l’autel. A cette vue, tout le peuple poussa des cris de joie et se jeta face contre terre.

      Lévitique 13

      1 L’Eternel parla à Moïse et à Aaron en ces termes :
      2 —Si une boursouflure, une dartre ou une tache sur la peau de quelqu’un devient une plaie qui fait suspecter une maladie de peau évolutive, du genre lèpre, on le présentera au prêtre Aaron ou à l’un de ses descendants.
      3 Celui-ci examinera cette affection de la peau. Si, à l’endroit malade, les poils sont devenus blancs et si la plaie forme une dépression dans la peau, c’est bien un cas de maladie de peau évolutive. Sur la base de l’examen, le prêtre déclarera cette personne impure.
      4 Mais si la tache blanche ne forme pas de dépression visible de la peau, et si le poil n’est pas devenu blanc, le prêtre isolera le sujet pendant sept jours.
      5 Le septième jour, il l’examinera. S’il constate que le mal est resté stationnaire sans s’étendre sur la peau, il isolera le malade une deuxième semaine,
      6 puis il procédera à un nouvel examen. Si la partie malade s’est estompée, et ne s’est pas étendue sur la peau, le prêtre déclarera cet homme pur ; c’est une simple dartre. La personne lavera ses vêtements et sera pure.
      7 Mais si la dartre s’étend sur la peau après que le prêtre a examiné la personne et l’ait déclarée pure, celle-ci retournera se faire examiner par le prêtre.
      8 Si celui-ci constate une extension de la dartre sur la peau, il déclarera la personne impure : c’est une maladie de peau évolutive.
      9 Lorsqu’un homme sera atteint d’une maladie de peau évolutive, on l’amènera au prêtre
      10 qui l’examinera. S’il constate une boursouflure blanche sur la peau qui ait fait blanchir le poil et qu’il y ait un bourgeonnement de chair vive dans la tumeur,
      11 c’est une maladie de peau infectieuse et chronique. Le prêtre déclarera cet homme impur ; il ne sera pas nécessaire de l’isoler, car il est manifestement impur.
      12 Mais si cette affection s’étend sur toute la peau du malade et le couvre de la tête aux pieds, où que porte le regard du prêtre,
      13 celui-ci procédera à un nouvel examen. S’il constate que l’éruption couvre tout le corps du malade, il le déclarera pur : puisqu’il est devenu complètement blanc, il est pur.
      14 Toutefois, le jour où l’on apercevra sur lui de la chair vive, il devient impur.
      15 Après avoir constaté la présence de cette chair vive, le prêtre déclarera la personne impure : la chair vive est impure : c’est une maladie de peau évolutive.
      16 Si la chair vive redevient blanche, la personne retournera auprès du prêtre
      17 qui l’examinera. S’il constate que la plaie est effectivement devenue blanche, il déclarera la chair pure, et la personne sera en état de pureté.
      18 Si quelqu’un avait sur la peau un abcès qui a guéri,
      19 mais qu’à la place de cet abcès apparaisse une boursouflure blanche ou une tache d’un blanc rougeâtre, cette personne se fera examiner par le prêtre.
      20 Si celui-ci constate un creux dans la peau et un blanchissement du poil, il déclarera cette personne impure : c’est une affection de peau infectieuse qui est en train de bourgeonner dans l’abcès.
      21 Mais si, à l’examen, le prêtre constate qu’il n’y a pas de poil blanc à cet endroit, ni de creux dans la peau et que la tache s’est estompée, il isolera le malade pendant sept jours.
      22 Si la tache s’étend sur la peau, il le déclarera impur : il a une maladie.
      23 Mais si la tache est restée stationnaire, sans s’étendre, ce n’est que la cicatrice de l’abcès ; alors le prêtre le déclarera pur.
      24 Autre cas : lorsque la peau de quelqu’un aura une brûlure causée par le feu et qu’il se forme sur l’endroit de cette brûlure une tache blanche ou d’un blanc rougeâtre,
      25 le prêtre l’examinera ; si le poil a viré au blanc dans la tache et s’il y a une dépression dans la peau, c’est une affection de peau infectieuse qui s’est développée sur la brûlure. Le prêtre déclarera cette personne impure, car elle est atteinte d’une maladie de peau évolutive.
      26 Si, au contraire, le prêtre, à l’examen, ne constate pas de poils blancs dans la tache, ni de dépression dans la peau, et si la tache s’est estompée, il isolera le sujet pendant sept jours.
      27 Il l’examinera le septième jour, si la tache s’est étendue sur la peau, il le déclarera impur car il est atteint d’une maladie de peau infectieuse.
      28 Mais si la tache est restée stationnaire, sans s’étendre, et qu’elle s’est estompée, c’était une boursouflure due à la brûlure ; le prêtre déclarera donc le sujet pur, car c’est la cicatrice de la brûlure.
      29 Si un homme ou une femme a une plaie à la tête ou au menton,
      30 le prêtre examinera cette plaie. Si elle forme une dépression dans la peau et qu’il s’y trouve du poil jaunâtre ou clairsemé, il déclarera cette personne impure : c’est la teigne, c’est-à-dire une maladie de peau infectieuse de la tête ou du menton.
      31 Mais si le prêtre constate, à l’examen, qu’il n’y a pas de dépression visible de la peau, sans toutefois qu’il y ait de poil noir, il isolera le sujet pendant sept jours.
      32 Le septième jour, s’il constate que l’éruption ne s’est pas étendue, qu’elle ne renferme pas de poil de couleur douteuse et que la plaie ne semble pas plus profonde que la peau,
      33 le malade se rasera — sauf à l’endroit de la plaie — et le prêtre l’isolera de nouveau pour sept jours.
      34 Le septième jour, il examinera le mal. Si le mal ne s’est pas étendu sur la peau et s’il ne forme pas de dépression visible, il le déclarera pur ; le sujet lavera ses vêtements et il sera pur.
      35 Mais si la teigne s’est étendue sur la peau après que le malade a été déclaré pur,
      36 le prêtre en fera le constat et n’aura pas besoin de vérifier si le poil est de couleur jaunâtre : la personne est impure.
      37 Si le mal semble stationnaire et que des poils sombres ont poussé à l’endroit malade, c’est qu’il est guéri et pur. Le prêtre déclarera la personne pure.
      38 Si un homme ou une femme a des taches blanches sur la peau,
      39 le prêtre l’examinera ; si les taches sont d’un blanc pâle, c’est une éruption bénigne : le sujet est pur.
      40 Lorsqu’un homme perd ses cheveux, c’est une calvitie ; il est pur.
      41 Si la tête se dégarnit sur le devant, c’est une calvitie du front ; il est pur.
      42 Mais si une plaie d’un blanc rougeâtre apparaît dans la partie chauve sur la tête ou sur le front, c’est une maladie de peau infectieuse qui s’est déclarée dans la partie chauve.
      43 Si, à l’examen, le prêtre constate que la plaie provoque une boursouflure d’un blanc rougeâtre sur le crâne ou sur le front chauve, et qu’elle a l’aspect d’une maladie évolutive de la peau,
      44 l’homme a une maladie infectieuse, il est impur, et le prêtre doit le déclarer impur. C’est à la tête que le mal l’a frappé.
      45 La personne atteinte d’une telle maladie de la peau portera des vêtements déchirés et aura la tête décoiffée ; elle se couvrira la partie inférieure du visage et criera : « Impur ! Impur ! »
      46 Tant qu’elle a ce mal, elle est impure. Elle habitera à l’écart, à l’extérieur du camp.
      47 —Si une tache de moisissure, du genre lèpre, apparaît sur des vêtements en laine ou en lin,
      48 ou sur un tissu ou un tricot de lin ou de laine, ou encore sur une peau ou sur un objet en cuir,
      49 si elle devient verdâtre ou rougeâtre, sur le vêtement ou sur la peau, sur le tissu ou le tricot ou sur tout objet en cuir, c’est une sorte de « lèpre » des tissus : on la montrera au prêtre.
      50 Celui-ci l’examinera et enfermera l’objet atteint pendant sept jours.
      51 Le septième jour, il examinera la tache. Si elle s’est étendue sur le vêtement, le tissu ou le tricot, sur la peau ou l’objet en cuir, il s’agit d’une moisissure maligne ; l’objet est impur.
      52 Il le brûlera, quel qu’il soit, car il s’agit d’une moisissure maligne ; l’objet doit être brûlé au feu.
      53 Mais si le prêtre constate que la tache ne s’est pas étendue sur l’objet,
      54 il ordonnera de le laver, puis il le tiendra enfermé une deuxième semaine.
      55 Après ce lavage, il examinera à nouveau la tache ; si elle n’a pas changé d’aspect de façon visible, même si elle ne s’est pas étendue, l’objet est impur et devra être brûlé, que la moisissure l’ait corrodé à l’endroit ou à l’envers.
      56 Mais si le prêtre voit que la tache s’est estompée après le lavage, il arrachera cette partie du vêtement, de la peau, du tissu ou du tricot.
      57 Si la tache réapparaît plus tard sur l’objet, c’est une moisissure qui se développe, tu brûleras l’objet où est la tache.
      58 Quant au vêtement, au tissu, au tricot, ou à l’objet en cuir que tu auras lavé et d’où la tache aura disparu, tu le laveras une seconde fois, et il sera pur.
      59 Telle est la loi relative à une tache de moisissure sur un vêtement de laine ou de lin, sur un tissu ou un tricot ou sur tout objet de cuir selon laquelle on déterminera s’il est pur ou impur.

      Lévitique 16

      1 L’Eternel parla à Moïse après la mort des deux fils d’Aaron qui périrent lorsqu’ils se présentèrent devant l’Eternel.
      2 Il lui dit : —Dis à ton frère Aaron de ne pas entrer à tout moment dans le sanctuaire au-delà du voile, devant le *propitiatoire qui repose sur le *coffre sacré afin qu’il n’encoure pas la mort ; car j’apparais dans la nuée au-dessus du propitiatoire.
      3 Voici de quelle manière Aaron pourra pénétrer dans le sanctuaire : il prendra un jeune taureau pour le sacrifice pour le péché et un bélier pour l’*holocauste.
      4 Il se revêtira d’une tunique sainte en lin, il mettra des caleçons de lin, se ceindra d’une écharpe de lin et se coiffera d’un turban de lin. Il mettra ces vêtements sacrés après s’être lavé le corps dans l’eau.
      5 L’assemblée des Israélites lui fournira deux boucs pour le sacrifice pour le péché et un bélier pour l’*holocauste.
      6 Aaron offrira pour lui-même le taureau du sacrifice pour le péché, et il fera l’*expiation pour lui et pour sa famille.
      7 Puis il prendra les deux boucs et les placera devant l’Eternel à l’entrée de la *tente de la Rencontre.
      8 Il tirera au sort pour savoir lequel des deux sera destiné à être sacrifié à l’Eternel et lequel sera destiné à être un bouc émissaire.
      9 Il fera approcher le bouc que le sort aura attribué à l’Eternel, et l’offrira en sacrifice pour le péché.
      10 Quant au bouc désigné par le sort comme bouc émissaire, on le présentera vivant devant l’Eternel, pour servir à l’expiation et pour être chassé comme bouc émissaire dans le désert.
      11 Aaron offrira ensuite pour lui-même le taureau du sacrifice pour le péché afin de faire l’expiation pour lui-même et pour sa famille. Il immolera le taureau de son sacrifice pour le péché.
      12 Après cela, il prendra un plein encensoir de charbons ardents de l’autel, de devant l’Eternel, et deux pleines poignées de parfum à brûler réduit en poudre, et il emportera le tout au-delà du voile.
      13 Là, il répandra le parfum sur le feu devant l’Eternel, de sorte que le nuage de fumée couvre le *propitiatoire qui se trouve au-dessus de l’*acte de l’alliance. Ainsi il ne mourra pas.
      14 Il prendra du sang du taureau et en fera aspersion avec son doigt sur le côté oriental du propitiatoire, puis il en fera sept fois aspersion devant le *propitiatoire.
      15 Il immolera le bouc du sacrifice pour le péché du peuple et en portera le sang au-delà du voile ; il procédera avec ce sang comme avec celui du taureau : il en fera des aspersions sur le propitiatoire et devant lui.
      16 C’est ainsi qu’il accomplira le rite d’*expiation pour le sanctuaire pour l’impureté et pour les désobéissances des Israélites, pour toutes leurs fautes quelle qu’en soit la nature. Il procédera de même pour la *tente de la Rencontre, parce qu’elle est dressée au milieu d’eux et de leur impureté.
      17 Personne ne devra se trouver dans la tente de la Rencontre depuis le moment où il y entrera pour accomplir le rite d’expiation dans le sanctuaire jusqu’à ce qu’il en ressorte. Il accomplira ces rites d’expiation pour lui-même, pour sa famille et pour toute l’assemblée d’Israël.
      18 Après cela, il sortira vers l’autel qui est devant l’Eternel et accomplira le rite d’expiation pour celui-ci ; il prendra du sang du taureau et du sang du bouc, et il en appliquera sur les cornes de l’autel tout autour.
      19 Puis, avec son doigt, il fera sept fois l’aspersion du sang sur l’autel. Il le purifiera ainsi des impuretés des Israélites et me le consacrera.
      20 Quand il aura achevé le rite d’expiation pour le sanctuaire, pour la *tente de la Rencontre et pour l’autel, il fera amener le bouc vivant.
      21 Il posera ses deux mains sur la tête du bouc et confessera sur lui toutes les désobéissances, tous les péchés et toutes les fautes des Israélites ; ainsi il les fera passer sur la tête du bouc, puis il le fera chasser au désert par un homme désigné pour cela.
      22 Le bouc emportera sur lui tous leurs péchés dans une contrée déserte quand l’homme le chassera au désert.
      23 Aaron retournera dans la *tente de la Rencontre, il ôtera les vêtements de lin qu’il avait mis pour pénétrer dans le sanctuaire, et les déposera là.
      24 Il se lavera à l’eau dans un lieu saint, puis remettra ses vêtements sacerdotaux ordinaires, et il sortira pour offrir son *holocauste ainsi que celui du peuple, afin d’accomplir le rite d’*expiation pour lui et pour le peuple.
      25 Il brûlera sur l’autel la graisse de la victime du sacrifice pour le péché.
      26 L’homme qui aura été désigné pour chasser le bouc émissaire lavera ses vêtements, se baignera, et alors seulement il retournera dans le camp.
      27 On emportera à l’extérieur du camp le taureau et le bouc offerts en sacrifice pour le péché et dont le sang aura été introduit dans le sanctuaire pour accomplir le rite d’expiation, et l’on brûlera leur peau, leur viande et leurs déchets.
      28 Celui qui les aura brûlés lavera ses vêtements, se baignera dans l’eau, et ensuite seulement il retournera dans le camp.
      29 Ceci sera pour vous une règle en vigueur à perpétuité. Le dixième jour du septième mois vous vous humilierez et vous ne ferez aucun travail ce jour-là — aussi bien les autochtones que les étrangers résidant au milieu de vous.
      30 Car en ce jour-là, on accomplira le rite d’expiation pour vous afin de vous purifier de toutes vos fautes ; ainsi vous serez purs devant l’Eternel.
      31 Ce sera pour vous un sabbat, un jour de repos, pendant lequel vous vous humilierez ; c’est là une institution pour toujours.
      32 Le rite d’expiation sera accompli par le prêtre qui aura reçu l’onction et l’office sacerdotal à la place de son père. Il revêtira les vêtements sacrés en lin.
      33 Il accomplira le rite d’expiation pour le sanctuaire sacré, pour la tente de la Rencontre et pour l’autel, il fera aussi le rite d’expiation pour les prêtres et pour tout le peuple rassemblé.
      34 C’est pour vous une ordonnance en vigueur à perpétuité : une fois par an, il faut accomplir le rite d’expiation pour toutes les fautes des Israélites. Aaron fit tout ce que l’Eternel avait ordonné à Moïse.

      Lamentations 2

      1 Comment ! Dans sa colère, le Seigneur a couvert par les ténèbres la population de *Sion. Il a précipité du ciel jusque sur terre la splendeur d’Israël. Il a même oublié l’escabeau de ses pieds au jour de sa colère.
      2 Le Seigneur, sans pitié, a englouti toutes les maisons de Jacob. Dans son indignation, il a démantelé les villes fortifiées du peuple de Juda, il a jeté à terre et il a profané le royaume et ses princes.
      3 Dans sa colère ardente, il a brisé entièrement la force d’Israël. Il lui a retiré le secours de sa droite quand venait l’ennemi. Il a allumé en Jacob comme un brasier ardent qui consume tout à l’entour.
      4 Il a bandé son arc tout comme un ennemi. Il a brandi sa droite tout comme un assaillant et il a massacré tout ce qui charmait le regard. Il a déversé son courroux comme un feu sur la tente dans laquelle vivait la population de Sion.
      5 Le Seigneur a agi en ennemi. Il a englouti Israël, et englouti tous ses palais, démoli ses remparts. Et pour le peuple de Juda, il a multiplié les douleurs et les plaintes.
      6 Il a forcé sa haie tout comme celle d’un jardin ; il a détruit le lieu de la Rencontre qui lui appartenait. En Sion, l’Eternel a livré à l’oubli les jours de fête et de sabbat, et dans sa colère indignée, il a méprisé les rois et les prêtres.
      7 Le Seigneur a rejeté son autel, et il a dédaigné son sanctuaire. Il a livré à l’ennemi les murs de ses palais, leurs voix ont retenti dans le Temple de l’Eternel comme en un jour de fête.
      8 L’Eternel a résolu d’abattre les murs du peuple de Sion. Il a étendu le cordeau, il va la niveler, il n’a pas retiré sa main avant de les avoir détruits. Il fait mener le deuil au rempart et au mur : ensemble, ils se sont délabrés.
      9 Ses portes se sont effondrées, enfouies sous les décombres. Il a détruit tous leurs verrous, il les a fracassés. Son roi et ses ministres sont exilés chez les nations païennes. Il n’y a plus de Loi, et ses prophètes ne reçoivent plus de révélations de l’Eternel.
      10 Les responsables du peuple de Sion sont assis sur le sol et gardent le silence. Ils ont revêtu des habits faits de toile de sac, et ils se sont jeté de la poussière sur la tête. Les jeunes filles de Jérusalem courbent la tête jusqu’à terre.
      11 Mes yeux s’épuisent à verser des larmes et l’émotion me brûle ; tout courage me quitte à cause des malheurs qui ont frappé la communauté de mon peuple, à cause des petits enfants et des nourrissons qui défaillent dans les rues de la ville.
      12 Ils disent à leurs mères : « Où y a-t-il du pain ? Où y a-t-il du vin ? » Les voilà qui défaillent comme blessés à mort dans les rues de la ville, perdant leur dernier souffle sur le sein de leurs mères.
      13 Que te dirai-je ? A qui te comparer, ô peuple de Jérusalem ? Oui, pour te consoler, qui pourrais-je citer qui te serait semblable ? Communauté de Sion, ton désastre est immense comme la grande mer ; qui donc te guérira ?
      14 Tes prophètes ont eu pour toi des révélations mensongères et insipides, ils n’ont pas dénoncé tes fautes pour t’éviter l’exil. Oui, ils ont eu pour toi des révélations mensongères et illusoires.
      15 Les passants sur la route battent des mains, ils sifflent, ils hochent la tête en te voyant, ô population de Jérusalem : est-ce là cette ville qu’on appelait jadis : « Beauté parfaite », « Joie de toute la terre » ?
      16 Vois : tous tes ennemis ont ouvert largement leur bouche contre toi, ils sifflent, ils grincent des dents et ils s’exclament : « Nous l’avons engloutie, c’est le jour que nous attendions, nous y sommes, le voici enfin ! »
      17 L’Eternel a réalisé tout ce qu’il avait résolu, il a accompli la parole qu’il avait prononcée depuis des temps anciens. Il a tout démoli sans aucune pitié. Il a réjoui tes ennemis à tes dépens, il a exalté leur puissance.
      18 Le cœur du peuple crie vers le Seigneur. Muraille de Sion, laisse couler tes larmes jour et nuit comme un fleuve ! Ne t’accorde aucune relâche. Que ton œil n’ait pas de repos !
      19 Debout, que tes supplications s’élèvent dans la nuit au début de toutes les veilles ! Epanche ton cœur comme l’eau devant la face du Seigneur ! Lève les mains vers lui pour la vie de tes nourrissons qui défaillent de faim à tous les coins de rues.
      20 Vois, Eternel, et considère : qui as-tu traité de la sorte ? Se peut-il que des femmes dévorent les enfants qu’elles ont mis au monde, les bébés qu’elles ont choyés ? Se peut-il que l’on tue les prêtres, les prophètes jusqu’au sein même du sanctuaire du Seigneur ?
      21 Les enfants, les vieillards jonchent le sol des rues. Mes jeunes filles et mes jeunes gens sont tombés par l’épée. Tu les as abattus au jour où tu as fait éclater ta colère, tu les as égorgés sans aucune pitié.
      22 Tu as convoqué de partout des peuples redoutables. comme en un jour de fête Au jour où la colère de l’Eternel a éclaté, il n’y a eu ni rescapé ni survivant. Ceux que j’avais choyés, que j’avais élevés, mon ennemi les a exterminés.

      Matthieu 26

      61 qui déclarèrent : —Cet homme a dit : « Je peux démolir le *Temple de Dieu et le rebâtir en trois jours. »

      Marc 8

      31 Et il commença à leur enseigner que le *Fils de l’homme devait beaucoup souffrir, être rejeté par les responsables du peuple, les chefs des *prêtres et les *spécialistes de la Loi ; il devait être mis à mort et ressusciter trois jours après.

      Marc 9

      31 Car il se consacrait à l’enseignement de ses disciples. Il leur disait : —Le *Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes ; ils le feront mourir mais, trois jours après sa mort, il ressuscitera.

      Marc 10

      34 Ils se moqueront de lui, lui cracheront au visage, le battront à coups de fouet et le mettront à mort. Puis, au bout de trois jours, il ressuscitera.
      39 —Oui, lui répondirent-ils, nous le pouvons. Alors Jésus reprit : —Vous boirez en effet la coupe que je vais boire, et vous subirez le baptême par lequel je vais passer,

      Marc 13

      14 —Quand vous verrez l’abominable profanation établie dans le lieu où elle ne doit pas être — que celui qui lit comprenne ! — alors, que ceux qui sont en *Judée s’enfuient dans les montagnes.

      Actes 1

      3 Après sa mort, il se présenta à eux vivant et leur donna des preuves nombreuses de sa résurrection. Il leur apparut pendant quarante jours et leur parla du règne de Dieu.

      Actes 9

      23 Après un certain temps, les Juifs résolurent de le faire mourir.
      25 Mais une nuit, les disciples qu’il enseignait l’emmenèrent et le firent descendre dans une corbeille le long du rempart.

      Actes 11

      19 Les *disciples s’étaient dispersés lors de la persécution survenue après la mort d’Etienne. Ils allèrent jusqu’en Phénicie, dans l’île de Chypre et à Antioche, mais ils n’annonçaient la Parole qu’aux *Juifs.
      20 Toutefois, quelques-uns d’entre eux, qui étaient originaires de Chypre et de Cyrène, se rendirent à Antioche et s’adressèrent aussi aux non-Juifs en leur annonçant la Bonne Nouvelle qui concerne le Seigneur Jésus.
      21 Or le Seigneur était avec eux ; un grand nombre de personnes crurent et se convertirent au Seigneur.
      22 Bientôt l’Eglise de Jérusalem apprit la nouvelle. Elle envoya Barnabas à Antioche.
      23 A son arrivée, il constata ce que la grâce de Dieu avait accompli et il en fut rempli de joie. Il encouragea donc tous les croyants à rester fidèles au Seigneur avec une ferme assurance.
      24 Barnabas était en effet un homme bienveillant, rempli d’Esprit Saint et de foi. Et un grand nombre de personnes s’attachèrent au Seigneur.
      25 Barnabas se rendit alors à Tarse pour y chercher Saul. Quand il l’eut trouvé, il l’amena avec lui à Antioche.
      26 Ils passèrent toute une année à travailler ensemble dans l’Eglise et enseignèrent beaucoup de gens. C’est à Antioche que, pour la première fois, les disciples de Jésus furent appelés « chrétiens ».
      27 A cette même époque, des *prophètes se rendirent de Jérusalem à Antioche.
      28 L’un d’eux, nommé Agabus, se leva et prédit sous l’inspiration de l’Esprit qu’une grande famine sévirait bientôt dans le monde entier. Elle eut lieu, en effet, sous le règne de l’empereur Claude.
      29 Les disciples d’Antioche décidèrent alors de donner, chacun selon ses moyens, et d’envoyer des secours aux frères qui habitaient la *Judée.
      30 C’est ce qu’ils firent : ils envoyèrent leurs dons aux responsables de l’Eglise par l’intermédiaire de Barnabas et de Saul.

      Actes 12

      1 Vers la même époque, le roi *Hérode se mit à maltraiter quelques membres de l’Eglise de *Jérusalem.
      2 Il fit tuer par l’épée *Jacques, le frère de Jean.
      17 D’un geste de la main, Pierre leur fit signe de se taire, et il leur raconta comment le Seigneur l’avait fait sortir de prison. Il ajouta : —Faites savoir tout cela à Jacques et aux autres frères. Ensuite, il repartit et se rendit ailleurs.
      19 Hérode le fit rechercher, mais on ne le trouva nulle part. Alors, après avoir fait interroger les gardes, il ordonna leur exécution. Ensuite, il quitta la *Judée pour se rendre à *Césarée où il passa quelque temps.
      25 Barnabas et Saul, après avoir rempli leur mission en faveur des croyants de Jérusalem, partirent en emmenant avec eux Jean surnommé Marc.

      Actes 13

      1 Il y avait alors, dans l’Eglise d’Antioche, des *prophètes et des enseignants : Barnabas, Siméon surnommé le Noir, Lucius, originaire de Cyrène, Manaën, qui avait été élevé avec *Hérode le gouverneur, et Saul.
      2 Un jour qu’ils adoraient ensemble le Seigneur et qu’ils jeûnaient, le Saint-Esprit leur dit : —Mettez à part pour moi Barnabas et Saul pour l’œuvre à laquelle je les ai appelés.
      3 Alors, après avoir jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains et les laissèrent partir.
      4 C’est donc envoyés par le Saint-Esprit que Barnabas et Saul descendirent à Séleucie, où ils s’embarquèrent pour l’île de Chypre.
      5 Une fois arrivés à Salamine, ils annoncèrent la Parole de Dieu dans les *synagogues des *Juifs. Jean-Marc était avec eux et les secondait.
      6 Ils traversèrent toute l’île et arrivèrent à Paphos. Ils trouvèrent là un magicien juif nommé Bar-Jésus, qui se faisait passer pour un prophète.
      7 Il faisait partie de l’entourage du proconsul Sergius Paulus, un homme intelligent. Celui-ci invita Barnabas et Saul et leur exprima son désir d’entendre la Parole de Dieu.
      8 Mais Elymas le magicien (car c’est ainsi que l’on traduit son nom) s’opposait à eux ; il cherchait à détourner le proconsul de la foi.
      9 Alors Saul, qui s’appelait aussi Paul, rempli du Saint-Esprit, s’adressa à lui en le regardant droit dans les yeux :
      10 —Charlatan plein de ruse et de méchanceté, fils du diable, ennemi de tout ce qui est bien, quand cesseras-tu de fausser les plans du Seigneur qui sont droits ?
      11 Mais maintenant, attention ! La main du Seigneur va te frapper, tu vas devenir aveugle et, pendant un certain temps, tu ne verras plus la lumière du soleil. Au même instant, les yeux d’Elymas s’obscurcirent ; il se trouva plongé dans une nuit noire et se tournait de tous côtés en cherchant quelqu’un pour le guider par la main.
      12 Quand le proconsul vit ce qui venait de se passer, il crut ; car il avait été vivement impressionné par l’enseignement qui lui avait été donné au sujet du Seigneur.
      13 Paul et ses compagnons reprirent la mer à Paphos et arrivèrent à Perge en Pamphylie. Là, Jean-Marc les abandonna et retourna à *Jérusalem.
      14 Quant à eux, ils quittèrent Perge et continuèrent leur route jusqu’à Antioche en Pisidie. Là, ils se rendirent à la *synagogue le jour du *sabbat et s’assirent.
      15 Après qu’on eut fait la lecture dans la *Loi et les *prophètes, les chefs de la synagogue leur firent dire : —Frères, si vous avez quelques mots à adresser à la communauté, vous avez la parole.
      16 Alors Paul se leva ; d’un geste de la main il demanda le silence et dit : —Israélites et vous tous qui servez Dieu, écoutez-moi !
      17 Le Dieu de notre peuple d’*Israël a choisi nos ancêtres. Il a fait grandir le peuple pendant son séjour en Egypte. Ensuite, en déployant sa puissance, il l’en a fait sortir.
      18 Pendant quarante ans environ, il l’a supporté dans le désert.
      19 Après avoir détruit sept nations dans le pays de Canaan, il a donné leur territoire à son peuple.
      20 Tout cela a duré environ 450 ans. Après cela, il a donné à nos ancêtres des chefs jusqu’à l’époque du prophète Samuel.
      21 Alors le peuple a demandé un roi et Dieu leur a donné Saül, fils de Kis, de la tribu de Benjamin. Celui-ci a régné sur eux pendant quarante ans.
      22 Mais Dieu l’a rejeté et leur a choisi pour roi *David. C’est à lui qu’il a rendu ce témoignage : En David, fils d’Isaï, j’ai trouvé un homme qui correspond à mes désirs, il accomplira toute ma volonté.
      23 Or, voici que Dieu vient d’accorder à Israël un *Sauveur parmi les descendants de David, comme il l’avait promis, et ce Sauveur, c’est Jésus.
      24 Avant sa venue, Jean avait appelé tous les Israélites à se faire baptiser pour indiquer qu’ils changeaient de vie.
      25 Arrivé au terme de sa vie, Jean disait encore : « Qui pensez-vous que je suis ? Je ne suis pas celui que vous attendiez ! Non ! il vient après moi, et je ne mérite pas de dénouer ses sandales. »
      26 Mes frères, vous qui êtes les descendants d’*Abraham et vous qui voulez servir Dieu et qui êtes présents parmi nous, c’est à nous que Dieu a envoyé cette Parole de salut.
      27 En effet, les habitants de Jérusalem et leurs chefs n’ont compris ni qui était Jésus, ni les paroles des *prophètes qui sont lues chaque jour de *sabbat. Et voici qu’en condamnant Jésus, ils ont accompli ces prophéties.
      28 Ils n’ont trouvé chez lui aucune raison de le condamner à mort, et pourtant, ils ont demandé à *Pilate de le faire exécuter.
      29 Après avoir réalisé tout ce que les Ecritures avaient prédit à son sujet, ils l’ont descendu de la croix et l’ont déposé dans un tombeau.
      30 Mais Dieu l’a ressuscité des morts.
      31 Pendant de nombreux jours, Jésus s’est montré à ceux qui étaient montés avec lui de la *Galilée jusqu’à Jérusalem et qui sont maintenant ses témoins devant le peuple.
      32 Et nous, nous sommes venus vous annoncer cette Bonne Nouvelle : ce que Dieu avait promis à nos ancêtres,
      33 il l’a pleinement accompli pour nous, qui sommes leurs descendants, en ressuscitant Jésus, selon ce qui est écrit au Psaume deux : Tu es mon fils ; aujourd’hui, je fais de toi mon enfant.
      34 Dieu avait annoncé celui qui ne devait pas retourner à la pourriture. C’est ce qu’il avait dit en ces termes : Je vous accorderai les bénédictions saintes et sûres que j’ai promises à David.
      35 Dans un autre passage, il est dit encore : Tu ne laisseras pas ton serviteur fidèle se décomposer dans la tombe.
      36 Pourtant, David, après avoir en son temps contribué à l’accomplissement du plan de Dieu, est mort et a été enterré aux côtés de ses ancêtres. Il a donc connu la décomposition.
      37 Mais celui que Dieu a ressuscité ne l’a pas connue.
      38 Sachez-le donc, mes frères, c’est grâce à lui que le pardon des péchés vous est annoncé ;
      39 c’est par lui que tout homme qui croit est acquitté de toutes les fautes dont vous ne pouviez pas être acquittés par la *Loi de *Moïse.
      40 Veillez donc à ce qu’il n’arrive pas ce qu’ont dit les prophètes :
      41 Regardez, hommes pleins de mépris, soyez dans l’étonnement, et disparaissez. En effet, je vais accomplir une œuvre en votre temps, une œuvre que vous ne croiriez pas si quelqu’un venait vous l’annoncer.
      42 A la sortie, on leur demanda de reparler du même sujet le sabbat suivant.
      43 Quand l’assemblée se fut dispersée, beaucoup de *Juifs et de païens convertis au judaïsme suivirent Paul et Barnabas. Ceux-ci s’entretenaient avec eux et les encourageaient à rester attachés à la grâce de Dieu.
      44 Le sabbat suivant, presque toute la ville se rassembla pour écouter la Parole du Seigneur.
      45 En voyant tant de monde, les Juifs furent remplis de jalousie et se mirent à contredire Paul et à l’injurier.
      46 Paul et Barnabas leur déclarèrent alors avec une pleine assurance : —C’est à vous en premier que la Parole de Dieu devait être annoncée. Mais puisque vous la refusez et que vous-mêmes ne vous jugez pas dignes d’avoir part à la vie éternelle, nous nous tournons vers ceux qui ne sont pas Juifs.
      47 Car le Seigneur a bien défini notre mission lorsqu’il a dit : Je t’ai établi pour que tu sois la lumière des nations, et pour que tu portes le salut jusqu’au bout du monde.
      48 Quand les non-Juifs les entendirent parler ainsi, ils furent remplis de joie, ils se mirent à louer Dieu pour sa Parole et tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle crurent.
      49 La Parole du Seigneur se répandait dans toute la contrée avoisinante.
      50 Mais les Juifs excitèrent les femmes dévotes de la haute société qui s’étaient attachées au judaïsme, ainsi que les notables de la ville. Ils provoquèrent ainsi une persécution contre Paul et Barnabas et les expulsèrent de leur territoire.
      51 Ceux-ci secouèrent contre eux la poussière de leurs pieds et allèrent à Iconium.
      52 Les nouveaux *disciples, cependant, étaient remplis de joie et de l’Esprit Saint.

      Actes 14

      1 A Iconium, Paul et Barnabas se rendirent aussi à la *synagogue des *Juifs et y parlèrent de telle sorte que beaucoup de Juifs et de non-Juifs devinrent croyants.
      2 Mais les Juifs qui avaient refusé de croire suscitèrent chez les non-Juifs de l’hostilité et de la malveillance à l’égard des frères.
      3 Néanmoins, Paul et Barnabas prolongèrent leur séjour dans cette ville ; ils parlaient avec assurance, car ils étaient confiants dans le Seigneur et celui-ci confirmait la vérité du message de sa grâce, en leur donnant d’accomplir des signes miraculeux et des prodiges.
      4 La population de la ville se partagea en deux camps : les uns prenaient parti pour les Juifs, les autres pour les *apôtres.
      5 Les non-Juifs et les Juifs, avec leurs chefs, s’apprêtaient à maltraiter les *apôtres et à les tuer à coups de pierres,
      6 mais ceux-ci, dès qu’ils en furent informés, cherchèrent refuge dans les villes de la Lycaonie : Lystre, Derbe et les environs.
      7 Là aussi, ils annoncèrent l’Evangile.
      8 A Lystre se trouvait un homme paralysé des pieds : infirme de naissance, il n’avait jamais pu marcher.
      9 Il écoutait les paroles de Paul. L’apôtre fixa les yeux sur lui et, voyant qu’il avait la foi pour être *sauvé,
      10 il lui commanda d’une voix forte : —Lève-toi et tiens-toi droit sur tes pieds ! D’un bond, il fut debout et se mit à marcher.
      11 Quand ils virent ce que Paul avait fait, les nombreux assistants crièrent dans leur langue, le lycaonien : —Les dieux ont pris forme humaine et ils sont descendus parmi nous.
      12 Ils appelaient Barnabas Zeus, et Paul Hermès parce qu’il était le porte-parole.
      13 Le *prêtre du dieu Zeus, dont le temple se trouvait à l’entrée de la ville, fit amener devant les portes de la cité des taureaux ornés de guirlandes et de fleurs. Déjà il s’apprêtait, avec la foule, à les offrir en sacrifice.
      14 Quand les apôtres Barnabas et Paul l’apprirent, ils déchirèrent leurs vêtements en signe de consternation et se précipitèrent au milieu de la foule en s’écriant :
      15 —Amis, que faites-vous là ? Nous ne sommes que des hommes, nous aussi, semblables à vous. Nous sommes venus vous apporter une bonne nouvelle de la part de Dieu, qui vous appelle à abandonner ces idoles inutiles pour vous tourner vers le Dieu vivant, qui a créé le ciel, la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve.
      16 Dans les siècles passés, ce Dieu a laissé tous les peuples suivre leurs propres chemins.
      17 Pourtant, il n’a jamais cessé de leur donner des témoignages de sa bonté, car il vous envoie du ciel la pluie et des fruits abondants en leur saison. Oui, c’est lui qui vous donne de la nourriture en abondance et comble vos cœurs de joie.
      18 Même en leur parlant ainsi, ils eurent beaucoup de mal à dissuader la foule de leur offrir un sacrifice.
      19 Des Juifs arrivèrent d’Antioche et d’Iconium et ils parvinrent à retourner le peuple contre eux : ils lancèrent des pierres contre Paul pour le tuer, puis ils le traînèrent hors de la ville, croyant qu’il était mort.
      20 Mais quand les *disciples se rassemblèrent autour de lui, il se releva et rentra dans la ville. Le lendemain, il partit avec Barnabas pour Derbe.
      21 Après avoir annoncé la Bonne Nouvelle dans cette ville et y avoir fait de nombreux disciples, ils retournèrent à Lystre, à Iconium et à Antioche.
      22 Ils fortifiaient les disciples et les encourageaient à demeurer fermes dans la foi. —Car, leur disaient-ils, c’est au travers de beaucoup de souffrances qu’il nous faut entrer dans le *royaume de Dieu.
      23 Dans chaque Eglise, ils firent élire des responsables et, en priant et en jeûnant, ils les confièrent au Seigneur en qui ils avaient cru.
      24 De là, ils traversèrent la Pisidie et gagnèrent la Pamphylie.
      25 Après avoir annoncé la Parole à Perge, ils descendirent au port d’Attalie.
      26 Là ils s’embarquèrent pour Antioche d’où ils étaient partis et où on les avait confiés à la grâce de Dieu pour l’œuvre qu’ils venaient d’accomplir.
      27 A leur arrivée, ils réunirent les membres de l’Eglise et leur racontèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux ; ils exposèrent, en particulier, comment il avait ouvert aux non-Juifs la porte de la foi.
      28 Ils demeurèrent là assez longtemps parmi les disciples.

      Actes 15

      1 Quelques hommes venus de *Judée arrivèrent à Antioche. Ils enseignaient les frères, en disant : —Si vous ne vous faites pas *circoncire comme *Moïse l’a prescrit, vous ne pouvez pas être *sauvés.
      2 Il en résulta un conflit et de vives discussions avec Paul et Barnabas. Finalement, il fut décidé que Paul et Barnabas monteraient à *Jérusalem avec quelques autres frères pour parler de ce problème avec les *apôtres et les responsables de l’Eglise.
      3 L’Eglise pourvut à leur voyage. Ils traversèrent la Phénicie et la Samarie, racontant comment les non-Juifs se tournaient vers Dieu. Et tous les frères en eurent beaucoup de joie.
      4 A leur arrivée à Jérusalem, ils furent accueillis par l’Eglise, les *apôtres et les responsables ; ils leur rapportèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux.
      5 Mais quelques anciens membres du parti des *pharisiens qui étaient devenus des croyants intervinrent pour soutenir qu’il fallait absolument circoncire les non-Juifs et leur ordonner d’observer la *Loi de *Moïse.
      6 Les *apôtres et les responsables de l’Eglise se réunirent pour examiner la question.
      7 Après une longue discussion, Pierre se leva et leur dit : —Mes frères, comme vous le savez, il y a déjà longtemps que Dieu m’a choisi parmi vous pour que j’annonce la Bonne Nouvelle aux non-Juifs, pour qu’ils l’entendent et deviennent croyants.
      8 Dieu, qui lit dans le secret des cœurs, a témoigné qu’il les acceptait, en leur donnant lui-même le Saint-Esprit comme il l’avait fait pour nous.
      9 Entre eux et nous, il n’a fait aucune différence puisque c’est par la foi qu’il a *purifié leur cœur.
      10 Pourquoi donc maintenant vouloir provoquer Dieu en imposant à ces *disciples un joug que ni nos ancêtres ni nous n’avons jamais eu la force de porter ?
      11 Non ! Voici au contraire ce que nous croyons : c’est par la grâce du Seigneur Jésus que nous sommes sauvés, nous *Juifs, de la même manière qu’eux.
      12 Alors tout le monde se tut pour écouter Barnabas et Paul raconter les signes miraculeux et les prodiges que Dieu avait accomplis par eux parmi les païens.
      13 Quand ils eurent fini de parler, *Jacques prit la parole et dit : —Maintenant, mes frères, écoutez-moi !
      14 Simon vous a rappelé comment, dès le début, Dieu lui-même est intervenu pour se choisir parmi les non-Juifs un peuple qui lui appartienne.
      15 Cela concorde avec les paroles des *prophètes puisqu’il est écrit :
      16 Après cela, dit le Seigneur, je reviendrai, et je rebâtirai la maison de *David qui s’était effondrée, et j’en relèverai les ruines, je la redresserai.
      17 Alors, le reste de l’humanité se tournera vers le Seigneur, oui, toutes les nations qui sont appelées à m’appartenir.
      18 Ainsi parle le Seigneur qui réalise ce qu’il a préparé de toute éternité.
      19 Voici donc ce que je propose, continua *Jacques : ne créons pas de difficultés aux païens qui se convertissent à Dieu.
      20 Ecrivons-leur simplement de ne pas manger de viande provenant des sacrifices offerts aux idoles, de se garder de toute inconduite sexuelle, et de ne consommer ni viande d’animaux étouffés ni sang.
      21 En effet, depuis les temps anciens, il y a dans chaque ville des prédicateurs qui enseignent la Loi de Moïse, et chaque *sabbat, on la lit dans les *synagogues.
      22 Alors les apôtres et les responsables, avec toute l’Eglise, décidèrent de choisir parmi eux quelques délégués et de les envoyer à Antioche avec Paul et Barnabas. Ils choisirent donc Jude, surnommé Barsabbas, et *Silas. Tous deux jouissaient d’une grande estime parmi les frères.
      23 Voici la lettre qu’ils leur remirent : Les apôtres et les responsables de l’Eglise adressent leurs salutations aux frères d’origine païenne qui habitent Antioche, la *Syrie et la Cilicie.
      24 Nous avons appris que certains frères venus de chez nous ont jeté le trouble parmi vous et vous ont désorientés par leurs paroles. Or, ils n’avaient reçu aucun mandat de notre part.
      25 C’est pourquoi nous avons décidé à l’unanimité de choisir des délégués et de vous les envoyer avec nos chers frères Barnabas et Paul
      26 qui ont risqué leur vie pour la cause de notre Seigneur Jésus-Christ.
      27 Nous vous envoyons donc Jude et Silas, qui vous confirmeront de vive voix ce que nous vous écrivons.
      28 Car il nous a semblé bon, au Saint-Esprit et à nous-mêmes, de ne pas vous imposer d’autres obligations que celles qui sont strictement nécessaires :
      29 ne consommez pas de viandes provenant des sacrifices aux idoles, du sang, des animaux étouffés, et gardez-vous de toute inconduite sexuelle. Si vous évitez tout cela, vous agirez bien. Recevez nos salutations les plus fraternelles.
      30 On laissa partir les délégués et ils se rendirent à Antioche. Ils réunirent l’ensemble des croyants et leur remirent la lettre.
      31 On la lut et tous se réjouirent de l’encouragement qu’ils y trouvaient.
      32 Comme Jude et Silas étaient eux-mêmes *prophètes, ils parlèrent longuement aux frères pour les encourager et les affermir dans la foi.
      33 Ils restèrent là un certain temps, puis les frères leur souhaitèrent bon voyage et les laissèrent retourner auprès de ceux qui les avaient envoyés. [
      34 Silas cependant trouva bon de rester à Antioche, de sorte que Jude rentra seul à Jérusalem. ]
      35 Paul et Barnabas restèrent à Antioche, continuant avec beaucoup d’autres à enseigner et à annoncer la Parole du Seigneur.
      36 Après quelque temps, Paul dit à Barnabas : —Partons refaire le tour de toutes les villes où nous avons annoncé la Parole du Seigneur et rendons visite aux frères pour voir ce qu’ils deviennent.
      37 Mais Barnabas voulait emmener avec lui Jean, appelé aussi Marc,
      38 et Paul estimait qu’il ne convenait pas de prendre avec eux celui qui les avait abandonnés en Pamphylie et qui ne les avait pas accompagnés dans leur œuvre.
      39 Leur désaccord fut si profond qu’ils se séparèrent. Barnabas emmena Marc avec lui et s’embarqua pour Chypre.
      40 Paul, de son côté, choisit Silas et partit avec lui, après avoir été confié par les frères à la grâce du Seigneur.
      41 Il parcourut la *Syrie et la Cilicie en fortifiant les Eglises.

      Actes 16

      1 Paul se rendit ensuite à Derbe, puis à Lystre. Il y trouva un *disciple nommé *Timothée ; sa mère était une croyante d’origine juive et son père était Grec.
      2 Les frères de Lystre et d’Iconium disaient beaucoup de bien de lui.
      3 Paul désira le prendre avec lui. Il l’emmena donc et le fit *circoncire par égard pour les *Juifs qui habitaient dans ces régions et qui savaient tous que son père était Grec.
      4 Dans toutes les villes où ils passaient, ils communiquaient aux frères les décisions prises par les *apôtres et les responsables de l’Eglise de *Jérusalem, en leur demandant de s’y conformer.
      5 Et les Eglises s’affermissaient dans la foi et voyaient augmenter chaque jour le nombre de leurs membres.
      6 Ils traversèrent la Galatie phrygienne parce que le Saint-Esprit les avait empêchés d’annoncer la Parole dans la province d’*Asie.
      7 Parvenus près de la Mysie, ils se proposaient d’aller en Bithynie ; mais, là encore, l’Esprit de Jésus s’opposa à leur projet.
      8 Ils traversèrent donc la Mysie et descendirent au port de Troas.
      9 Là, Paul eut une vision au cours de la nuit : un Macédonien se tenait devant lui et le suppliait : —Viens en *Macédoine et secours-nous !
      10 A la suite de cette vision de Paul, nous avons aussitôt cherché à nous rendre en Macédoine, car nous avions la certitude que Dieu lui-même nous appelait à y prêcher la Bonne Nouvelle.
      11 Nous nous sommes embarqués à Troas et nous avons mis directement le cap sur l’île de Samothrace. Le lendemain, nous avons atteint Néapolis.
      12 De là, nous sommes allés jusqu’à la colonie romaine de Philippes, ville du premier district de Macédoine. Nous avons passé plusieurs jours dans cette ville.
      13 Le jour du *sabbat, nous nous sommes rendus hors de l’enceinte de la cité, au bord d’une rivière où nous supposions que les Juifs se réunissaient d’habitude pour la prière. Quelques femmes étaient rassemblées là. Nous nous sommes assis avec elles et nous leur avons parlé.
      14 Il y avait parmi elles une marchande d’étoffes de pourpre, nommée Lydie, originaire de la ville de Thyatire et qui adorait Dieu. Elle écoutait, et le Seigneur ouvrit son cœur, de sorte qu’elle fut attentive à ce que disait Paul.
      15 Elle fut baptisée avec sa famille et ceux qui en dépendaient, puis elle nous invita en disant : —Puisque vous avez jugé que je crois au Seigneur, venez loger chez moi. Et, avec insistance, elle nous pressa d’accepter.
      16 Un jour que nous nous rendions au lieu de prière, une esclave vint à notre rencontre. Elle avait en elle un esprit de divination, et ses prédictions procuraient de grands revenus à ses maîtres.
      17 Elle se mit à nous suivre, Paul et nous, en criant à tue-tête : —Ces hommes-là sont des serviteurs du Dieu très-haut : ils viennent vous annoncer comment être *sauvés !
      18 Elle fit cela plusieurs jours de suite. A la fin, Paul, excédé, se retourna et dit à l’esprit : —Je t’ordonne, au nom de Jésus-Christ, de sortir de cette femme ! A l’instant même, il la quitta.
      19 Lorsque les maîtres de l’esclave s’aperçurent que leurs espoirs de gains s’étaient évanouis, ils se saisirent de Paul et de *Silas et les traînèrent sur la grand-place de la ville devant les autorités.
      20 Ils les présentèrent aux magistrats romains et portèrent plainte contre eux en ces termes : —Ces gens-là sont des Juifs qui jettent le trouble dans notre ville.
      21 Ils cherchent à introduire ici des coutumes que nous, qui sommes Romains, n’avons le droit ni d’accepter, ni de pratiquer !
      22 La foule se souleva contre eux. Alors, les magistrats leur firent arracher les vêtements et ordonnèrent qu’on les batte à coups de bâton.
      23 On les roua de coups et on les jeta en prison. Le gardien reçut l’ordre de les surveiller de près.
      24 Pour se conformer à la consigne, il les enferma dans le cachot le plus reculé et leur attacha les pieds dans des blocs de bois.
      25 Vers le milieu de la nuit, Paul et *Silas priaient et chantaient les louanges de Dieu. Les autres prisonniers les écoutaient.
      26 Tout à coup, un violent tremblement de terre secoua la prison jusque dans ses fondations. Toutes les portes s’ouvrirent à l’instant même et les chaînes de tous les prisonniers se détachèrent.
      27 Le gardien se réveilla en sursaut et vit les portes de la prison grand ouvertes : alors il tira son épée et allait se tuer, car il croyait que ses prisonniers s’étaient enfuis.
      28 Mais Paul lui cria de toutes ses forces : —Arrête ! Ne te fais pas de mal, nous sommes tous là.
      29 Le gardien demanda des torches, se précipita dans le cachot et, tremblant de peur, se jeta aux pieds de Paul et de Silas.
      30 Puis il les fit sortir et leur demanda : —Messieurs, que dois-je faire pour être sauvé ?
      31 —Crois au Seigneur Jésus, lui répondirent-ils, et tu seras sauvé, toi et les tiens.
      32 Et ils lui annoncèrent la Parole de Dieu, à lui et à tous ceux qui vivaient dans sa maison.
      33 A l’heure même, en pleine nuit, le gardien les prit avec lui et lava leurs blessures. Il fut baptisé aussitôt après, lui et tous les siens.
      34 Puis il fit monter Paul et Silas dans sa maison, leur offrit un repas, et se réjouit, avec toute sa famille, d’avoir cru en Dieu.
      35 Quand il fit jour, les magistrats envoyèrent les huissiers à la prison pour faire dire au gardien : —Relâche ces hommes !
      36 Celui-ci courut annoncer la nouvelle à Paul : —Les magistrats m’ont donné ordre de vous remettre en liberté. Vous pouvez donc sortir maintenant et aller en paix.
      37 Mais Paul dit aux huissiers : —Comment ! Ils nous ont fait fouetter en public, sans jugement régulier, alors que nous sommes citoyens romains, puis ils nous ont jetés en prison. Et maintenant, ils voudraient se débarrasser de nous en cachette. Il n’en est pas question ! Qu’ils viennent eux-mêmes nous remettre en liberté.
      38 Les huissiers rapportèrent ces paroles aux magistrats. Ceux-ci, en apprenant qu’ils avaient affaire à des citoyens romains, furent pris de peur.
      39 Ils vinrent en personne leur présenter des excuses, leur rendirent la liberté et leur demandèrent de bien vouloir quitter la ville.
      40 A leur sortie de prison, Paul et Silas se rendirent chez Lydie, où ils retrouvèrent tous les frères, ils les encouragèrent, puis ils reprirent la route.

      Actes 17

      1 Ils traversèrent Amphipolis puis Apollonie et gagnèrent *Thessalonique où les *Juifs avaient une *synagogue.
      2 Selon son habitude, Paul s’y rendit et, pendant trois *sabbats, il discuta avec eux sur les Ecritures.
      3 Il les leur expliquait et leur démontrait que, d’après elles, le *Messie devait mourir, puis ressusciter. —Le Messie, disait-il, n’est autre que ce Jésus que je vous annonce.
      4 Quelques Juifs furent convaincus et se joignirent à Paul et *Silas, ainsi qu’un grand nombre de païens convertis au judaïsme et plusieurs femmes de la haute société.
      5 Mais les autres Juifs, jaloux, recrutèrent quelques voyous trouvés dans les rues et provoquèrent des attroupements et du tumulte dans la ville. Ils firent irruption dans la maison de Jason pour y chercher Paul et Silas qu’ils voulaient traduire devant l’assemblée du peuple.
      6 Mais ils ne les trouvèrent pas. Alors ils emmenèrent Jason et quelques frères devant les magistrats de la ville. —Ces individus, criaient-ils, ont mis le monde entier sens dessus dessous. Et maintenant ils sont ici.
      7 Jason les a reçus chez lui. Ils agissent tous contre les édits de César, car ils prétendent qu’il y a un autre roi, nommé Jésus.
      8 Ces paroles émurent la foule et les magistrats.
      9 Ceux-ci ne relâchèrent Jason et les autres croyants qu’après avoir obtenu d’eux le versement d’une caution.
      10 Dès qu’il fit nuit, les frères firent partir Paul et Silas pour Bérée. Une fois arrivés là, ceux-ci se rendirent à la synagogue des *Juifs.
      11 Ils y trouvèrent des gens qui étaient bien mieux disposés que les Juifs de *Thessalonique et qui accueillirent la Parole de Dieu avec beaucoup d’empressement ; ils examinaient chaque jour les Ecritures pour voir si ce qu’on leur disait était juste.
      12 Beaucoup d’entre eux crurent. Et, parmi les Grecs, un grand nombre de femmes de la haute société et beaucoup d’hommes acceptèrent également la foi.
      13 Mais quand les Juifs de *Thessalonique apprirent que Paul annonçait aussi la Parole de Dieu à Bérée, ils vinrent semer, là aussi, l’agitation et le trouble parmi la population.
      14 Alors, sans tarder, les frères firent partir Paul jusqu’à la mer pour prendre un bateau. Silas et *Timothée restèrent à Bérée.
      15 Ceux qui étaient chargés de conduire Paul l’amenèrent jusqu’à Athènes. L’*apôtre leur demanda d’inviter de sa part Silas et Timothée à venir le rejoindre au plus tôt, puis ils repartirent.
      16 Pendant qu’il attendait ses compagnons à Athènes, Paul bouillait d’indignation en voyant combien cette ville était remplie d’idoles.
      17 Il discutait donc, à la synagogue, avec les Juifs et les païens convertis au judaïsme et, chaque jour, sur la place publique, avec tous ceux qu’il rencontrait.
      18 Quelques philosophes, des épicuriens et des stoïciens, engageaient aussi des débats avec lui. Les uns disaient : —Qu’est-ce que cette pie bavarde peut bien vouloir dire ? D’autres disaient : —On dirait qu’il prêche des divinités étrangères. En effet, Paul annonçait la Bonne Nouvelle de « Jésus » et de la « résurrection ».
      19 Pour finir, ils l’emmenèrent et le conduisirent devant l’Aréopage. —Pouvons-nous savoir, lui dirent-ils alors, en quoi consiste ce nouvel enseignement dont tu parles ?
      20 Les propos que tu tiens sonnent de façon bien étrange à nos oreilles. Nous désirons savoir ce qu’ils veulent dire. (
      21 Il se trouve, en effet, que tous les Athéniens, et les étrangers qui résidaient dans leur ville, passaient le plus clair de leur temps à dire ou à écouter les dernières nouvelles.)
      22 Alors Paul se leva au milieu de l’Aréopage et dit : —Athéniens, je vois que vous êtes, à tous égards, extrêmement soucieux d’honorer les divinités.
      23 En effet, en parcourant les rues de votre ville et en examinant vos monuments sacrés, j’ai même découvert un autel qui porte cette inscription : A un dieu inconnu. Ce que vous révérez ainsi sans le connaître, je viens vous l’annoncer.
      24 Dieu, qui a créé l’univers et tout ce qui s’y trouve, et qui est le Seigneur du ciel et de la terre, n’habite pas dans des temples bâtis de mains d’hommes.
      25 Il n’a pas besoin non plus d’être servi par des mains humaines, comme s’il lui manquait quelque chose. Au contraire, c’est lui qui donne à tous les êtres la vie, le souffle et toutes choses.
      26 A partir d’un seul homme, il a créé tous les peuples pour qu’ils habitent toute la surface de la terre ; il a fixé des périodes déterminées et établi les limites de leurs domaines.
      27 Par tout cela, Dieu invitait les hommes à le chercher, et à le trouver, peut-être, comme à tâtons, lui qui n’est pas loin de chacun de nous.
      28 En effet, « c’est en lui que nous avons la vie, le mouvement et l’être », comme l’ont aussi affirmé certains de vos poètes, car « nous sommes ses enfants ».
      29 Ainsi, puisque nous sommes ses enfants, nous ne devons pas imaginer la moindre ressemblance entre la divinité et ces idoles en or, en argent ou en marbre que peuvent produire l’art ou l’imagination des hommes.
      30 Or Dieu ne tient plus compte des temps où les hommes ne le connaissaient pas. Aujourd’hui, il leur annonce à tous, et partout, qu’ils doivent *changer.
      31 Car il a fixé un jour où il jugera le monde entier en toute justice, par un homme qu’il a désigné pour cela, ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant d’entre les morts.
      32 Lorsqu’ils entendirent parler de résurrection des morts, les uns se moquèrent de Paul, et les autres lui dirent : —Nous t’écouterons là-dessus une autre fois.
      33 C’est ainsi que Paul se retira de leur assemblée.
      34 Cependant, quelques auditeurs se joignirent à lui et devinrent croyants, en particulier Denys, un membre de l’Aréopage, une femme nommée Damaris, et d’autres avec eux.

      Actes 18

      1 Après cela, Paul partit d’Athènes et se rendit à Corinthe.
      2 Il y fit la connaissance d’un *Juif nommé Aquilas, originaire du Pont, qui venait d’arriver d’Italie avec sa femme Priscille, car tous les Juifs avaient été expulsés de Rome par un décret de l’empereur Claude. Paul se lia avec eux.
      3 Comme il avait le même métier qu’eux — ils fabriquaient des toiles de tente — il logea chez eux et ils travaillèrent ensemble.
      4 Chaque *sabbat, Paul prenait la parole dans la *synagogue et cherchait à convaincre les Juifs et les Grecs.
      5 Quand *Silas et *Timothée arrivèrent de *Macédoine, il consacra tout son temps à annoncer la Parole. Il rendait témoignage aux Juifs que Jésus est le *Messie.
      6 Mais ceux-ci s’opposaient à lui et l’injuriaient. Aussi il secoua contre eux la poussière de ses vêtements et leur dit : —Si vous êtes perdus, ce sera uniquement de votre faute. Je n’en porte pas la responsabilité. A partir de maintenant, j’irai vers les non-Juifs.
      7 Il partit de là et se rendit chez un certain Titius Justus. C’était un païen converti au judaïsme, et sa maison était juste à côté de la synagogue.
      8 Crispus, le chef de la synagogue, crut au Seigneur ainsi que toute sa famille. Beaucoup de Corinthiens qui écoutaient Paul crurent aussi et furent baptisés.
      9 Une nuit, le Seigneur lui-même parla à Paul dans une vision : —N’aie pas peur, lui dit-il, parle et ne te tais pas,
      10 je suis avec toi. Personne ne pourra s’attaquer à toi pour te faire du mal, car il y a dans cette ville un peuple nombreux qui m’appartient.
      11 Alors Paul se fixa à Corinthe et, pendant un an et demi, y enseigna la Parole de Dieu.
      12 A l’époque où Gallion était gouverneur de la province d’Achaïe, les Juifs se mirent d’accord pour se saisir de Paul et ils l’amenèrent devant le tribunal.
      13 Là, ils l’accusèrent ainsi : —Cet homme cherche à persuader les gens de servir et d’adorer Dieu d’une façon contraire à la loi.
      14 Paul se préparait à répondre, quand Gallion dit aux Juifs : —Ecoutez-moi, ô Juifs, s’il s’agissait d’un délit ou de quelque méfait punissable, j’examinerais votre plainte comme il convient.
      15 Mais puisqu’il s’agit de discussions sur des mots, sur des noms, et sur votre loi particulière, cela vous regarde ; je ne veux pas en être juge.
      16 Là-dessus, il les renvoya du tribunal.
      17 Alors la foule s’en prit à Sosthène, le chef de la synagogue, et le roua de coups devant le tribunal, sans que Gallion s’en mette en peine.
      18 Après cet incident, Paul resta à Corinthe le temps qui lui parut nécessaire, puis il prit congé des frères et s’embarqua pour la *Syrie, emmenant avec lui Priscille et Aquilas. Avant de quitter le port de Cenchrées, Paul se fit raser la tête car il avait fait un *vœu.
      19 Ils arrivèrent à Ephèse, où Paul laissa ses compagnons. Quant à lui, il se rendit à la synagogue pour y discuter avec les Juifs.
      20 Ceux-ci l’invitèrent à prolonger son séjour, mais il refusa.
      21 En les quittant il leur dit toutefois : —Je reviendrai vous voir une autre fois, s’il plaît à Dieu. Il repartit donc d’Ephèse par mer.
      22 Il débarqua à *Césarée et, de là, il monta à *Jérusalem où il alla saluer l’Eglise. Puis il redescendit à Antioche.
      23 Après y avoir passé un certain temps, il repartit et parcourut de lieu en lieu la région galate de la Phrygie, en affermissant tous les *disciples dans la foi.

      Actes 19

      1 Pendant qu’Apollos se trouvait à Corinthe, Paul, après avoir traversé la région montagneuse d’Asie mineure, descendit à Ephèse. Il y rencontra un petit groupe de *disciples et leur demanda :
      2 —Avez-vous reçu le Saint-Esprit quand vous êtes devenus croyants ? Ils lui répondirent : —Nous n’avons même pas entendu dire qu’il y ait un Saint-Esprit.
      3 —Quel baptême avez-vous donc reçu ? poursuivit Paul. —Celui de Jean-Baptiste, lui répondirent-ils.
      4 —Oui, reprit Paul, Jean baptisait les Israélites pour indiquer qu’ils *changeaient de vie, mais il leur disait aussi de croire en celui qui viendrait après lui, c’est-à-dire en Jésus.
      5 Après avoir entendu cela, ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus.
      6 Paul leur imposa les mains et le Saint-Esprit descendit sur eux : ils se mirent à parler dans diverses langues et à *prophétiser.
      7 Il y avait là environ douze hommes.
      8 Paul se rendit ensuite à la *synagogue où, pendant trois mois, il prit la parole avec une grande assurance ; il y parlait du règne de Dieu et s’efforçait de convaincre ses auditeurs.
      9 Mais un certain nombre de *Juifs s’endurcissaient et refusaient de se laisser convaincre : en pleine assemblée, ils tinrent des propos méprisants au sujet de la voie du Seigneur. Alors Paul se sépara d’eux et prit à part les disciples qu’il continua d’enseigner tous les jours dans l’école d’un nommé Tyrannus.
      10 Cela dura deux ans, si bien que tous les habitants de la province d’*Asie, tant Juifs que Grecs, entendirent la Parole du Seigneur.
      11 Dieu faisait des miracles extraordinaires par les mains de Paul.
      12 On allait jusqu’à prendre des mouchoirs ou du linge qu’il avait touchés pour les appliquer aux malades. Ceux-ci guérissaient et les mauvais esprits s’enfuyaient.
      13 Quelques Juifs, qui allaient de lieu en lieu pour chasser les démons, voulurent alors invoquer, eux aussi, le nom du Seigneur Jésus sur ceux qui étaient sous l’emprise d’esprits mauvais. —Par le nom de ce Jésus que Paul annonce, disaient-ils, je vous ordonne de sortir.
      14 Ceux qui agissaient ainsi étaient les sept fils d’un certain Scéva, un chef des *prêtres juifs.
      15 Mais l’esprit mauvais leur répondit : —Jésus ? Je le connais. Paul, je sais qui c’est. Mais vous, qui êtes-vous ?
      16 Là-dessus, l’homme qui avait en lui le mauvais esprit se jeta sur eux, les maîtrisa et les malmena avec une telle violence qu’ils s’enfuirent de la maison, les vêtements en lambeaux, et couverts de blessures.
      17 Cet incident fut connu de tous les habitants d’Ephèse. Juifs et Grecs furent tous saisis de crainte, et le nom du Seigneur Jésus fut l’objet d’un grand respect.
      18 Beaucoup de ceux qui étaient devenus croyants venaient avouer et déclarer publiquement les pratiques auxquelles ils s’étaient livrés.
      19 Et beaucoup de ceux qui avaient exercé la magie apportèrent leurs livres de sorcellerie, les mirent en tas et les firent brûler aux yeux de tous. Leur valeur fut estimée à cinquante mille pièces d’argent.
      20 C’est ainsi que la Parole du Seigneur se répandait de plus en plus, grâce à la puissance du Seigneur.
      21 Après ces événements, Paul, poussé par l’Esprit, décida de se rendre à *Jérusalem en passant par la *Macédoine et l’Achaïe. —Après avoir été là-bas, dit-il, il faudra que je me rende aussi à Rome.
      22 Il envoya deux de ses collaborateurs, *Timothée et Eraste, en Macédoine, et resta lui-même encore quelque temps dans la province d’*Asie.
      23 A cette époque, la voie du Seigneur fut l’occasion de troubles sérieux à Ephèse.
      24 Un bijoutier, nommé Démétrius, fabriquait de petits temples d’Artémis en argent et procurait aux artisans de sa corporation des gains considérables.
      25 Un jour, il les convoqua tous, ainsi que les ouvriers qui vivaient de la même industrie. Il leur dit : —Mes amis ! Vous savez bien que nous devons notre prospérité à l’exercice de notre métier.
      26 Or, vous voyez ce qui se passe — ou vous en entendez parler : non seulement à Ephèse, mais dans presque toute la province d’*Asie, ce Paul a remué de grandes foules. Il les a persuadées que les divinités fabriquées par des hommes ne sont pas de vrais dieux.
      27 Ce n’est pas seulement notre corporation qui risque d’être discréditée, mais le temple de la grande déesse Artémis lui-même pourrait y perdre toute sa renommée. Toute l’Asie et le monde entier adore cette déesse et il n’en faudrait pas beaucoup pour qu’elle soit discréditée.
      28 A ces mots, les auditeurs devinrent furieux et se mirent à scander : —Grande est l’Artémis d’Ephèse !
      29 Bientôt, toute la ville fut en effervescence. On s’empara de Gaïus et d’Aristarque, deux Macédoniens qui accompagnaient Paul dans son voyage, et l’on se précipita en foule au théâtre.
      30 Paul voulait se présenter devant le peuple, mais les *disciples l’en empêchèrent.
      31 Et même quelques hauts fonctionnaires de la province, qui le tenaient en amitié, lui firent parvenir un message pour lui recommander de ne pas se rendre au théâtre.
      32 Cependant, l’assemblée se tenait dans la plus grande confusion. Les gens hurlaient, mais personne ne criait la même chose, et la plupart ne savaient pas pourquoi ils étaient venus.
      33 Des gens de la foule expliquèrent l’affaire à un certain Alexandre, que les Juifs avaient poussé en avant. Alexandre fit signe de la main qu’il voulait s’adresser au peuple pour prendre la défense de ses coreligionnaires.
      34 Mais dès qu’on eut appris qu’il était Juif, tous se remirent à crier en chœur pendant près de deux heures : —Grande est l’Artémis d’Ephèse !
      35 A la fin, le secrétaire de la ville parvint à calmer le peuple : —Ephésiens, dit-il, quel homme au monde ignore que notre cité d’Ephèse est la gardienne du temple de la grande Artémis et de sa statue tombée du ciel ?
      36 C’est là un fait incontestable. Il faut donc vous calmer et ne rien faire d’irréfléchi.
      37 Vous avez amené ici ces hommes, mais ils n’ont commis aucun sacrilège dans le temple, ils n’ont dit aucun mal de notre déesse.
      38 Si donc Démétrius et les artisans de sa corporation ont des griefs contre quelqu’un, ils n’ont qu’à porter plainte en bonne et due forme ! Il y a des jours d’audience et des magistrats pour cela.
      39 Et si vous avez encore d’autres réclamations à formuler, on les examinera lors de l’assemblée légale.
      40 Mais nous risquons de nous faire accuser de révolte pour ce qui s’est passé aujourd’hui, car nous ne pourrions donner aucune raison pour expliquer cette manifestation. Là-dessus, il ordonna à l’assemblée de se disperser.

      Actes 20

      1 Quand le tumulte se fut apaisé, Paul convoqua les *disciples pour les encourager. Puis il prit congé d’eux et partit pour la *Macédoine.
      2 En parcourant cette province, il eut de nombreuses occasions d’encourager les croyants. De là, il passa en Grèce
      6 Quant à nous, nous nous sommes embarqués à Philippes après la fête des *pains sans levain et, après une traversée de cinq jours, nous les avons rejoints à Troas où nous avons passé une semaine.
      18 Quand ils furent arrivés auprès de lui, il leur dit : —Vous savez comment je me suis comporté pendant tout le temps que j’ai passé parmi vous, depuis le jour de mon arrivée dans la province d’Asie.
      31 Soyez donc vigilants ! Rappelez-vous que, pendant trois années, la nuit comme le jour, je n’ai cessé de vous conseiller un à un, et parfois même avec larmes.

      Actes 21

      17 A notre arrivée à Jérusalem, les frères nous accueillirent avec joie.
      38 Tu n’es donc pas cet Egyptien qui a provoqué une émeute dernièrement et qui a entraîné quatre mille rebelles au désert ?

      Actes 24

      10 Sur un signe du gouverneur, Paul prit à son tour la parole : —Je sais, dit-il, que depuis plusieurs années tu exerces la justice sur notre nation. C’est donc en toute confiance que je viens te présenter ma défense.
      27 Deux années s’écoulèrent ainsi ; après quoi, Félix fut remplacé par Porcius Festus. Mais, pour se ménager les bonnes grâces des Juifs, Félix laissa Paul en prison.

      Actes 25

      12 Alors Festus, après avoir délibéré avec ses conseillers, décida : —Tu en as appelé à l’empereur ; tu comparaîtras donc devant l’empereur.

      Actes 27

      8 Nous avons eu du mal à longer la côte et nous sommes arrivés à un endroit appelé « Beaux Ports », près de la ville de Lasée.

      Actes 28

      16 Après notre arrivée à Rome, Paul fut autorisé à loger dans un appartement personnel, sous la garde d’un soldat.
      30 Paul resta deux années entières dans le logement qu’il avait loué. Il y recevait tous ceux qui venaient le voir.

      Romains 15

      19 par sa puissance qui s’est manifestée dans les miracles et les prodiges, c’est-à-dire par la puissance de l’Esprit de Dieu. Ainsi, à partir de *Jérusalem jusqu’en Illyrie, en rayonnant en tous sens, j’ai fait partout retentir le message du Christ.
      24 et cela pourra se réaliser quand j’irai en Espagne. En effet, j’espère vous voir en passant, et je compte sur vous pour m’aider à me rendre dans ce pays après avoir satisfait au moins en partie mon désir de vous rencontrer.
      28 Lorsque je me serai acquitté de ce service et que j’aurai remis à ses destinataires le fruit de cette initiative, je prendrai le chemin de l’Espagne et passerai donc par chez vous.

      1 Corinthiens 15

      5 Il est apparu à Pierre, puis aux Douze.
      32 Si la lutte que j’ai soutenue à Ephèse, véritable combat contre des bêtes fauves, n’a été inspirée que par des motifs purement humains, à quoi cela m’a-t-il servi ? Si les morts ne ressuscitent pas, alors, comme le dit le proverbe : « Mangeons et buvons, car demain nous mourrons. »

      2 Corinthiens 1

      8 Il faut, en effet, que vous sachiez, frères, quelle détresse nous avons connue dans la province d’*Asie. Nous étions écrasés, à bout de forces, au point même que nous désespérions de conserver la vie.

      2 Corinthiens 2

      1 C’est pourquoi j’ai décidé de ne pas retourner chez vous pour ne pas vous attrister de nouveau.
      12 Je suis allé à Troas pour y annoncer la Bonne Nouvelle du Christ. J’y ai trouvé, grâce au Seigneur, des portes largement ouvertes à mon activité.
      13 Cependant, je n’ai pas eu l’esprit tranquille parce que je n’y avais pas retrouvé mon frère *Tite. C’est pourquoi j’ai pris congé des croyants et je suis parti pour la *Macédoine.

      2 Corinthiens 7

      5 En effet, à notre arrivée en *Macédoine, nous n’avons pas eu un instant de repos, nous avons connu toutes sortes de détresses : conflits au-dehors, craintes au-dedans.
      6 Mais Dieu, qui réconforte ceux qui sont abattus, nous a réconfortés par l’arrivée de *Tite.

      2 Corinthiens 8

      1 Nous voulons vous faire connaître, frères, la grâce que Dieu a accordée aux Eglises de *Macédoine.
      6 Aussi avons-nous encouragé *Tite à mener à bonne fin chez vous cette œuvre de générosité qu’il avait si bien mise en train.

      2 Corinthiens 11

      32 A Damas, le gouverneur du roi Arétas faisait surveiller toutes les issues de la ville pour m’arrêter.

      Galates 1

      11 Je veux que vous le sachiez, frères : le message que je vous ai annoncé n’est pas le fruit d’une pensée humaine.
      15 Mais Dieu m’avait mis à part dès avant ma naissance et, dans sa grâce, il m’a appelé à le connaître.
      18 Ce n’est que trois ans plus tard que je suis allé à *Jérusalem pour faire la connaissance de Pierre, chez qui je suis resté quinze jours.
      20 — Dieu m’est témoin que je ne mens pas en vous écrivant cela. —
      21 Ensuite je me suis rendu dans les districts de la *Syrie et de la Cilicie.

      Galates 2

      1 Quatorze ans plus tard, je suis remonté à *Jérusalem en compagnie de Barnabas. J’avais aussi emmené *Tite avec moi.
      2 J’ai fait ce voyage pour obéir à une révélation divine. J’y ai exposé l’Evangile que j’annonce parmi les non-Juifs, je l’ai exposé dans un entretien particulier aux dirigeants les plus considérés. Car je ne voulais pas que tout mon travail passé et futur soit compromis.
      3 Or Tite, mon compagnon, était d’origine païenne. Eh bien, on ne l’a même pas obligé à se soumettre au rite de la *circoncision.
      4 Et cela, malgré la pression de faux-frères, des intrus qui s’étaient infiltrés dans nos rangs pour espionner la liberté dont nous jouissons dans notre union avec Jésus-Christ. Ils voulaient faire de nous des esclaves.
      5 Mais nous ne leur avons pas cédé un seul instant ni fait la moindre concession afin que la vérité de l’Evangile soit maintenue pour vous.
      6 Quelle a été, à cet égard, l’attitude des dirigeants les plus influents ? — En fait, ce qu’ils étaient alors m’importe peu, car Dieu ne fait pas de favoritisme. — Eh bien, ces gens très influents ne m’ont pas imposé d’autres directives.
      7 Au contraire ! Ils ont constaté que Dieu m’avait confié la charge d’annoncer l’Evangile aux non-Juifs comme à Pierre celle de l’annoncer aux *Juifs.
      8 — Car celui qui a agi en Pierre pour qu’il soit l’*apôtre des Juifs a aussi agi en moi pour que je sois celui des non-Juifs. —
      9 Ainsi *Jacques, Pierre et Jean, qui sont considérés comme « colonnes » de l’Eglise, ont reconnu que Dieu, dans sa grâce, m’avait confié cette tâche particulière. C’est pourquoi ils nous ont serré la main, à Barnabas et à moi, en signe d’accord et de communion ; et nous avons convenu ensemble que nous irions, nous, vers les peuples païens tandis qu’eux se consacreraient aux Juifs.
      10 Ils nous ont seulement demandé de nous souvenir des pauvres — ce que j’ai bien pris soin de faire.
      11 Mais, lorsque Pierre est venu à Antioche, je me suis opposé ouvertement à lui, car il avait tort.
      12 En effet, avant l’arrivée de quelques personnes de l’entourage de Jacques, il prenait part aux repas communs avec les frères non-juifs ; mais après leur venue, il s’est esquivé et s’est tenu à l’écart, parce qu’il craignait les croyants d’origine juive.
      13 Comme lui, les autres chrétiens d’origine juive se sont mis, eux aussi, à cacher leurs véritables convictions, au point que Barnabas lui-même s’est laissé entraîner par leur dissimulation.
      14 Mais quand j’ai vu qu’ils ne marchaient pas droit, selon la vérité de l’Evangile, j’ai dit à Pierre devant tous les frères : « Toi qui es d’origine juive, tu vis comme un croyant d’origine païenne, et non comme un Juif. Comment peux-tu vouloir obliger les frères d’origine païenne à vivre comme des Juifs ? »
      15 Nous qui sommes Juifs d’origine, nous ne faisons pas partie de ces « pécheurs » que sont les païens.
      16 Cependant, nous avons compris que l’on est déclaré juste devant Dieu, non parce que l’on accomplit les œuvres que commande la *Loi, mais uniquement par la foi en Jésus-Christ. C’est pourquoi nous avons, nous aussi, placé notre *confiance en Jésus-Christ pour être déclarés justes par la foi et non parce que nous aurions accompli ce qu’ordonne la Loi. Car, comme le dit l’Ecriture : Personne ne sera déclaré juste devant Dieu parce qu’il aura accompli ce qu’ordonne la Loi.
      17 Mais si, en cherchant à être déclarés justes dans l’union avec le Christ, nous avons montré par là même que nous étions des pécheurs comme les païens, cela signifie-t-il que le Christ est complice du péché ? Loin de là !
      18 Car si je remets en vigueur le régime de la Loi que j’ai abandonné, alors je me place moi-même dans la situation d’un homme qui transgresse la Loi.
      19 Car c’est par la Loi que je suis mort au régime de la Loi afin de vivre pour Dieu. En effet, j’ai été crucifié avec le Christ.
      20 Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. Ma vie en tant qu’homme, je la vis maintenant dans la foi au Fils de Dieu qui, par amour pour moi, s’est livré à la mort à ma place.
      21 Ainsi, je ne rejette pas la grâce de Dieu en revenant à la Loi. En effet, si c’est l’obéissance à la Loi qui permet d’être déclaré juste, alors le Christ est mort pour rien !
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