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CLEFS (pouvoir des)

Le grand Dict. cathol. de la Bible, de F. Vigouroux, définit ainsi la potestas clavium  : Jésus « -transmet à Pierre les clefs du royaume des cieux (Mt 16:19) et le constitue ainsi le grand dignitaire de l'Église militante, avec le pouvoir d'introduire dans l'Église triomphante les âmes auxquelles il applique les mérites du Rédempteur. Les clefs sont ainsi la marque de son autorité ».

En regard de cette définition, que nous enseignent les textes évangéliques ? Ceux-ci constituent deux séries : les déclarations de Jésus, les passages du N.T. où Simon Pierre se trouve caractérisé.

I

Pierre, le disciple de la première heure, l'apôtre enthousiaste, le grand impulsif, répond le premier à la question de Jésus « Qui dites-vous que je suis ? » : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Mt 16:16). Il y a donc désormais sur la terre un homme qui a compris ce qu'est Jésus et qui le confesse. Cet homme est la première « pierre vivante » (1Pi 2:4) de l'édifice de l'Église. Jésus le proclame en déclarant : « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église » (Mt 16:18). La prophétie s'est réalisée : Pierre, premier confesseur, premier témoin de la résurrection, est le porte-parole des disciples au jour de la Pentecôte (Ac 2, cf. Ac 4) ; comme président du collège des Douze, il juge Ananias (Ac 5:1 et suivants) ; il est le premier à introduire des païens dans la communauté chrétienne (Ac 10:48). C'est vraiment à lui, dans la fondation de l'Église, que remontent les commencements.

Jésus en proclamant cette prééminence a-t-il confié à Pierre la, primauté ? L'a-t-il créé souverain pontife, maître de l'absolution ? On allègue, pour le prétendre, qu'il a reçu de Jésus le pouvoir des clefs : « Je te donnerai les clefs du royaume des cieux ; tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux » (Mt 16:19). Par ces paroles, Jésus fait allusion aux grandes clefs de bois dont on se servait dans l'antiquité pour lier et pour délier les cordes dont l'enchevêtrement fermait les portes en Orient. On peut rappeler aussi que dans le langage des rabbins de l'époque, « lier et délier » désignait couramment le droit de défendre et de permettre, le pouvoir législatif. Si cette déclaration était isolée, elle serait péremptoire et Pierre serait bien le « vicaire de Christ », maître des destinées de l'Église, chef incontesté des autres disciples. Mais il se trouve que le pouvoir ainsi conféré, Jésus l'accorde, deux chapitres plus loin, à tous ses disciples : « Je vous le dis en vérité, tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel » (Mt 18:18). On ne peut, sans manquer à la vérité, attribuer une valeur exclusive à un verset et refuser toute valeur à l'autre. S'il fallait, ce qui d'ailleurs ne s'impose pas, choisir l'une des deux formules en conformité avec l'ensemble des doctrines du Seigneur, il suffirait de rappeler cette parole de Jésus, tirée encore du même évangile : « Ne vous faites point appeler maître, car vous n'avez qu'un seul maître et vous êtes tous frères ; n'appelez personne sur la terre votre Père, car vous n'avez qu'un seul Père, celui qui est dans les cieux... Quiconque s'élève sera abaissé » (Mt 23:8-12). On voit ici que l'idée d'établir dans l'Église un « Saint-Père », un maître infaillible, un prince exerçant sur les chrétiens, évêques ou laïques, la souveraine autorité, non seulement est étrangère aux institutions de Jésus, mais qu'elle leur est directement opposée.

II

Dira-t-on que les textes du N.T. qui nous parlent de Pierre le présentent comme un disciple conscient d'avoir reçu un magistère qui lui subordonne ses pairs et à plus forte raison les évêques, les presbytres, les diacres, le peuple entier de l'Église naissante ?

C'est le contraire qui ressort des événements tels que les évangiles, les Actes, les épîtres nous les racontent. Dans la page même où se trouve le tu es Petrus, Jésus, après avoir loué son apôtre pour sa déclaration de foi, le rabroue pour ses erreurs et lui dit : « Arrière de moi, Satan, car tu m'es en scandale, tu penses à la manière des hommes, et tes pensées ne viennent pas de Dieu » (Mt 16:23). Cette parole montre que l'ardent apôtre pouvait, dans les mêmes jours et presque au même moment, tomber des hauteurs de l'intuition céleste aux abîmes de l'inintelligence humaine. C'est encore dans ce même évangile de Matthieu que Jésus annonce à Pierre qu'il le reniera (Mt 26:34). Un autre évangile, Jn 21:15-19, nous montre Jésus réintégrant Pierre dans sa charge pastorale après l'avoir, par ses questions, plongé dans la plus extrême confusion ; une réhabilitation n'est pas une intronisation, et les brebis, les agneaux que Pierre aura à paître ne sont sûrement pas ses compagnons d'apostolat, lesquels n'avaient pas renié leur Sauveur, surtout l'apôtre Jean qui avait suivi Jésus fidèlement chez le grand-prêtre et jusqu'à la croix (Jn 18-19). Pierre, blâmé par ses condisciples d'avoir baptisé des païens chez Corneille, ne songe nullement à invoquer pour sa défense un droit de pasteur universel que Jésus lui aurait confié (Ac 11:17). Paul, quand il parle des colonnes de l'Église, cite Jacques et Jean sur le même rang que Pierre et nomme Jacques le premier des trois (Ga 2:9). Quand Pierre, dominé par Jacques, s'est laissé intimider à Antioche par les judéo-chrétiens, Paul le réprimande sur un ton qui ne permet pas de supposer que l'apôtre des Gentils avait devant lui le chef qui doit être obéi (Ga 2:11).

Dans la grande assemblée constituante de l'Église, le Synode de Jérusalem (Ac 15:6-21), ce n'est pas Pierre qui préside, c'est Jacques, qui conclut les débats et donne les instructions. Dans le monde judéo-chrétien de l'Église primitive, c'est bien Jacques en effet qui est la grande autorité, le chef de la communauté de Jérusalem, et dans le monde pagano-chrétien c'est Paul qui est la personnalité dominante, le grand fondateur d'Eglises. Ainsi s'est étendu aux autres, à mesure qu'ils professaient à leur tour la foi, le privilège que Pierre fut le premier à posséder puisqu'il fut le premier confesseur. Le N.T. parle de la communauté chrétienne de Rome, il nous apprend qu'il y avait à Jérusalem, parmi beaucoup d'autres, des Juifs venus de Rome, lorsque Pierre prononça son discours le jour de la Pentecôte (Ac 2:10) ; mais il ne mentionne pas de ministère pastoral de Pierre dans la capitale de l'empire ; il ne sait rien d'un Pierre fondateur de l'Église de Rome et son premier évêque. Les textes prouvent, au contraire, que la communauté de Rome existait avant qu'aucun apôtre eût visité la ville éternelle (Ro 1:7,13-15 15:22-24). Ils racontent explicitement que Paul a séjourné à Rome et y a fait oeuvre d'évangéliste, après avoir adressé aux chrétiens de cette ville, sous forme de lettre, un traité doctrinal si complet et si puissant que la chrétienté y trouvera son principal statut théologique (ép. aux Rom.). Si Rome doit se réclamer d'un apôtre, c'est de Paul, non de Pierre (voir Apôtre, Simon Pierre, Linus).

On a beau s'évertuer, la chaîne des papes « n'accroche pas » dans le N.T. Aussi bien, Pierre, pendant sa carrière apostolique, a si peu songé à réclamer pour lui l'autorité législative, la maîtrise de la pensée et le droit de commander, que nous pouvons constater, en comparant la théologie de sa grande épître à celle de ses premiers discours dans les Actes, combien la pensée de Paul avait agi sur lui. Et quand il en vient dans sa lettre à donner, lui, le vieux pasteur, des recommandations suprêmes aux anciens, il ne le fait pas comme prince de l'Église et chef responsable de ses conducteurs, mais tout simplement comme un chrétien qui a l'expérience du ministère, qui a été témoin des souffrances de Christ et qui aura part à la gloire réservée à tous les fidèles. Il met les autres sur le même pied que lui (1Pi 5:1,8). Pour Pierre il n'y a qu'un seul souverain pasteur : Jésus-Christ (1Pi 5:4).

Voilà les textes et les faits du N.T. Si nous avions à faire ici de l'histoire ecclésiastique, il nous serait facile de montrer combien l'Église romaine s'est progressivement écartée de l'enseignement évangélique, ne retenant des textes et des faits que ce qui pouvait, une fois isolé de l'ensemble, être interprété d'une façon favorable à l'organisation impérialiste qu'elle s'est donnée par ses conciles. Le concile du Vatican (1869-1870) a couronné l'édifice en proclamant l'infaillibilité du pape. Le concile de Trente (1545-1563), d'où est sortie proprement la constitution de l'Eglise romaine en opposition à la Réforme évangélique, avait préparé le terrain au dogme de l'infaillibilité, en établissant un vaste ensemble de législation canonique condamnant Luther et jetant l'anathème à quiconque ne reconnaît pas dans le souverain pontife de Rome le chef des prêtres, lesquels sont les seuls ministres de l'absolution.

Plus on recule dans le temps et moins l'autorité du prétendu successeur de saint Pierre est article de foi. Au concile d'Aix-la-Chapelle (809), on discute à nouveau la question du filiogue ; le concile de Francfort (694) rejette la doctrine du concile de Nicée sur l'adoration des images. En 681, le concile de Constantinople n'hésite pas à condamner comme hérétique le pape romain Honorius (jusqu'au XIe siècle et à Grégoire VII, le nom de pape, grec pappas =père, était donné à tous les évêques). L'Église du Moyen âge est « une sorte de république aristocratique » fondée sur l'égalité dans l'épiscopat du pape et des évêques (Rouffet). Au IV e siècle divers conciles discutent les décisions du concile de Nicée, les uns se prononçant pour Athanase, les autres s'estimant libres de se prononcer contre lui. Plus on va vers l'origine et plus la primauté de Rome, rejetée par toute une partie du monde chrétien, se discute, se cherche, s'estompe. Le primus inter paves, situation dont jouit en Occident l'évêque romain, achève de s'effacer quand on atteint les premiers siècles ; et quand on touche au siècle de Jésus, la primauté de Pierre lui-même s'est évanouie dans la démocratie fraternelle des rachetés de Jésus-Christ.

On ne saurait assez déplorer qu'une Église aussi nombreuse que l'Église catholique romaine, qui renferme par ailleurs de si hautes vertus d'obéissance et d'adoration, se soit constituée sans tenir compte de l'ensemble des instructions du siècle évangélique. L'attitude qu'elle a prise est pour elle de grande conséquence. Prisonnière de son système, disqualifiée par l'usurpation des clefs, sa logique l'oblige de se tenir à l'écart des grandes assemblées oecuméniques auxquelles elle est périodiquement invitée et où la grande majorité des chrétiens cherchent aujourd'hui à réaliser au sein de l'Église militante ce que le Symbole des apôtres appelle la « sainte Église universelle, la communion des saints ». Et rien ne sert à Rome pour justifier son isolement de traiter les autres chrétiens de schismatiques et d'hérétiques, car ceux-ci démontrent tous les jours par leur oeuvre de civilisation, de compassion, d'évangélisation et de mission, qu'ils appartiennent à la plus authentique lignée de l'Évangile. L'anathème ne peut rien contre la parole du Christ : « Vous les reconnaîtrez à leurs fruits » (Mt 7:16). Alex. W.

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      Matthieu 7

      16 Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Est-ce que l’on cueille des raisins sur des buissons d’épines ou des figues sur des ronces ?

      Matthieu 16

      16 Simon Pierre lui répondit : —Tu es le *Messie, le Fils du Dieu vivant.
      18 Et moi, je te déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre j’édifierai mon Eglise, contre laquelle la mort elle-même ne pourra rien.
      19 Je te donnerai les clés du *royaume des cieux : tous ceux que tu excluras sur la terre auront été exclus aux yeux de Dieu et tous ceux que tu accueilleras sur la terre auront été accueillis aux yeux de Dieu.
      23 Mais Jésus, se retournant, lui dit : —Arrière, « *Satan » ! Eloigne-toi de moi ! Tu es un obstacle à ma mission, car tes pensées ne sont pas celles de Dieu ; ce sont des pensées tout humaines.

      Matthieu 18

      18 Vraiment, je vous l’assure : tous ceux que vous exclurez sur la terre auront été exclus aux yeux de Dieu et tous ceux que vous accueillerez sur la terre auront été accueillis aux yeux de Dieu.

      Matthieu 23

      8 Mais vous, ne vous faites pas appeler « Maître », car pour vous, il n’y a qu’un seul Maître, et vous êtes tous frères.
      9 Ne donnez pas non plus à quelqu’un, ici-bas, le titre de « Père », car pour vous, il n’y a qu’un seul Père : le Père céleste.
      10 Ne vous faites pas non plus appeler chefs, car un seul est votre Chef : le Christ.
      11 Le plus grand parmi vous sera votre serviteur.
      12 Car celui qui s’élève sera abaissé ; et celui qui s’abaisse lui-même sera élevé.

      Matthieu 26

      34 Jésus reprit : —Vraiment, je te l’assure : cette nuit même, avant que le coq ait chanté, tu m’auras renié trois fois.

      Jean 18

      1 Après avoir ainsi prié, Jésus s’en alla avec ses *disciples et traversa le torrent du Cédron. Il y avait là un jardin où il entra avec eux.
      2 Or Judas, qui le trahissait, connaissait bien cet endroit, car Jésus s’y était rendu souvent avec ses disciples.
      3 Il prit donc la tête d’une troupe de soldats et de gardes fournis par les chefs des *prêtres et les *pharisiens, et il arriva dans ce jardin. Ces hommes étaient munis de lanternes, de torches et d’armes.
      4 Jésus, qui savait tout ce qui allait lui arriver, s’avança vers eux et leur demanda : —Qui cherchez-vous ?
      5 Ils lui répondirent : —Jésus de *Nazareth. —C’est moi, leur dit-il. Au milieu d’eux se tenait Judas, celui qui le trahissait.
      6 Au moment même où Jésus leur dit : « C’est moi », ils eurent un mouvement de recul et tombèrent par terre.
      7 Une seconde fois, il leur demanda : —Qui cherchez-vous ? —Jésus de Nazareth, répétèrent-ils.
      8 —Je vous ai dit que c’était moi, reprit Jésus. Puisque c’est moi que vous venez chercher, laissez partir les autres.
      9 Ainsi s’accomplit cette parole qu’il avait prononcée peu avant : « Je n’ai perdu aucun de ceux que tu m’as donnés. »
      10 *Simon Pierre, qui avait une épée, la dégaina, en donna un coup au serviteur du *grand-prêtre et lui coupa l’oreille droite. Ce serviteur s’appelait Malchus.
      11 Jésus dit à Pierre : —Remets ton épée au fourreau. Ne dois-je pas boire la coupe de souffrance que le Père m’a destinée ?
      12 Alors la cohorte et les gardes des *Juifs s’emparèrent de Jésus
      13 et le conduisirent enchaîné tout d’abord chez Hanne, le beau-père de Caïphe, qui était le *grand-prêtre en exercice cette année-là.
      14 Caïphe était celui qui avait suggéré aux Juifs qu’il valait mieux qu’un seul homme meure pour le peuple.
      15 Simon Pierre et un autre disciple suivirent Jésus. Ce disciple connaissait personnellement le grand-prêtre, et il entra en même temps que Jésus dans la cour du palais du grand-prêtre.
      16 Pierre, lui, resta dehors près du portail. L’autre disciple qui connaissait le grand-prêtre ressortit donc, dit un mot à la concierge, et fit entrer Pierre.
      17 La servante qui gardait la porte demanda alors à Pierre : —Ne fais-tu pas partie, toi aussi, des disciples de cet homme ? —Non, lui répondit-il, je n’en suis pas.
      18 Les serviteurs et les gardes avaient allumé un feu de braise car il faisait froid, et ils se tenaient tout autour pour se réchauffer. Pierre se joignit à eux et se réchauffa également.
      19 De son côté, le grand-prêtre commença à interroger Jésus sur ses disciples et sur son enseignement.
      20 Jésus lui répondit : —J’ai parlé ouvertement devant tout le monde. J’ai toujours enseigné dans les *synagogues et dans la cour du *Temple où tout le monde se réunit. Je n’ai rien dit en secret.
      21 Pourquoi donc m’interroges-tu ? Demande à ceux qui m’ont écouté comment je leur ai parlé. Ils savent fort bien ce que j’ai dit.
      22 A ces mots, un des gardes qui se tenait à côté de lui le gifla en disant : —C’est comme cela que tu réponds au grand-prêtre ?
      23 Jésus lui répondit : —Si j’ai mal parlé, montre où est le mal. Mais si ce que j’ai dit est vrai, pourquoi me frappes-tu ?
      24 Hanne l’envoya enchaîné à Caïphe, le grand-prêtre.
      25 Pendant ce temps, *Simon Pierre se tenait toujours au même endroit et se chauffait. Quelqu’un lui dit : —N’es-tu pas, toi aussi, un des disciples de cet homme ? Mais Pierre le nia en disant : —Non, je n’en suis pas.
      26 Un des serviteurs du grand-prêtre, parent de celui à qui Pierre avait coupé l’oreille, l’interpella : —Voyons, ne t’ai-je pas vu avec lui dans le jardin ?
      27 Mais Pierre le nia de nouveau, et aussitôt, un coq se mit à chanter.
      28 De chez Caïphe, on amena Jésus au palais du gouverneur. C’était l’aube. Ceux qui l’avaient amené n’entrèrent pas eux-mêmes dans le palais pour conserver leur *pureté rituelle et pouvoir manger ainsi le repas de la *Pâque.
      29 C’est pourquoi *Pilate sortit du palais pour les voir et leur demanda : —De quoi accusez-vous cet homme ?
      30 Ils lui répondirent : —S’il n’avait rien fait de mal, nous ne te l’aurions pas livré.
      31 —Reprenez-le, répliqua Pilate, et jugez-le vous-mêmes d’après votre *Loi. Mais ils lui répondirent : —Nous n’avons pas le droit de mettre quelqu’un à mort.
      32 La parole par laquelle Jésus avait annoncé quelle mort il allait subir devait ainsi s’accomplir.
      33 Pilate rentra donc dans le palais de justice et fit comparaître Jésus : —Es-tu le roi des Juifs ? lui demanda-t-il.
      34 —Dis-tu cela de toi-même ou d’autres t’ont-ils dit cela à mon sujet ? répondit Jésus.
      35 —Est-ce que je suis juif, moi ? répliqua Pilate. Ce sont ceux de ta nation et les chefs des *prêtres qui t’ont livré à moi. Qu’as-tu fait ?
      36 Jésus lui répondit : —Mon *royaume n’est pas de ce monde. Si mon royaume appartenait à ce monde, mes serviteurs se seraient battus pour que je ne tombe pas aux mains des chefs des Juifs. Non, réellement, mon royaume n’est pas d’ici.
      37 —Es-tu donc roi ? reprit Pilate. —Tu le dis toi-même : je suis roi ! Si je suis né et si je suis venu dans ce monde, c’est pour rendre témoignage à la vérité. Celui qui appartient à la vérité écoute ce que je dis.
      38 —Qu’est-ce que la vérité ? lui répondit Pilate. Là-dessus, il alla de nouveau trouver les Juifs et leur dit : —En ce qui me concerne, je ne trouve chez cet homme aucune raison de le condamner.
      39 Il est d’usage que je vous relâche un prisonnier à l’occasion de la fête de la Pâque. Voulez-vous donc que je vous relâche le roi des Juifs ?
      40 Ils lui répondirent en criant : —Non ! Pas lui ! Barabbas ! Or, Barabbas était un bandit.

      Jean 19

      1 Alors *Pilate donna l’ordre d’emmener Jésus et de le faire fouetter.
      2 Les soldats lui mirent sur la tête une couronne tressée de rameaux épineux et ils l’affublèrent d’un manteau de couleur pourpre
      3 et, s’avançant au-devant de lui, ils s’écriaient : —Salut, roi des *Juifs ! Et ils lui donnaient des gifles.
      4 Pilate sortit de nouveau du palais et dit aux chefs des Juifs : —Voilà ! je vous le fais amener ici dehors pour que vous sachiez que je ne trouve en lui aucune raison de le condamner.
      5 Jésus parut donc dehors, portant la couronne d’épines et le manteau de couleur pourpre. Pilate leur dit : —Voici l’homme.
      6 En le voyant, les chefs des *prêtres et les gardes se mirent à crier : —Crucifie-le ! Crucifie-le ! —Vous n’avez qu’à le prendre, leur lança Pilate, et le crucifier vous-mêmes. Moi, je ne trouve aucune raison de le condamner.
      7 Les chefs des Juifs répliquèrent : —Nous, nous avons une *Loi, et d’après cette Loi, il doit mourir, car il a prétendu être le Fils de Dieu.
      8 Ces propos effrayèrent vivement Pilate.
      9 Il rentra au palais de justice et demanda à Jésus : —D’où viens-tu ? Mais Jésus ne lui donna aucune réponse.
      10 Alors Pilate lui dit : —Comment ! C’est à moi que tu refuses de parler ? Tu ne sais donc pas que j’ai le pouvoir de te relâcher et celui de te crucifier ?
      11 Jésus lui répondit : —Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi, s’il ne t’avait été donné d’en haut. Voilà pourquoi celui qui me livre entre tes mains est plus coupable que toi.
      12 A partir de ce moment, Pilate cherchait à le relâcher. Mais les chefs des Juifs redoublèrent leurs cris : —Si tu relâches cet homme, tu n’es pas l’ami de César. Si quelqu’un se fait roi, il s’oppose à César.
      13 Quand il eut entendu ces mots, Pilate fit amener Jésus dehors et s’assit à son tribunal, au lieu appelé « la Place Pavée » (en hébreu « Gabbatha »).
      14 C’était la veille de la semaine pascale, vers midi. Pilate dit aux Juifs : —Voici votre roi !
      15 Mais ils se mirent à crier : —A mort ! A mort ! Crucifie-le ! —C’est votre roi : est-ce que je dois le crucifier ? répondit Pilate. Les chefs des prêtres répliquèrent : —Nous n’avons pas d’autre roi que César.
      16 Alors Pilate le leur livra pour qu’il soit crucifié. Ils s’emparèrent donc de Jésus.
      17 Celui-ci, portant lui-même sa croix, sortit de la ville pour se rendre à l’endroit appelé « Lieu du Crâne » (en hébreu : « Golgotha »).
      18 C’est là qu’ils le crucifièrent, lui et deux autres. On plaça une croix de chaque côté de la sienne. Celle de Jésus était au milieu.
      19 *Pilate fit placer un écriteau que l’on fixa au-dessus de la croix. Il portait cette inscription : « Jésus de *Nazareth, le roi des Juifs ».
      20 Comme l’endroit où Jésus avait été crucifié se trouvait près de la ville, beaucoup de Juifs lurent l’inscription écrite en hébreu, en latin et en grec.
      21 Les chefs des prêtres protestèrent auprès de Pilate : —Il ne fallait pas mettre « le roi des Juifs », mais « Cet homme a dit : Je suis le roi des Juifs ».
      22 Pilate répliqua : —Ce que j’ai écrit restera écrit.
      23 Lorsque les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses vêtements et en firent quatre parts, une pour chacun d’eux. Restait la tunique qui était sans couture, tissée tout d’une seule pièce de haut en bas.
      24 Les soldats se dirent entre eux : —Au lieu de la déchirer, tirons au sort pour savoir qui l’aura. C’est ainsi que s’accomplit cette prophétie de l’Ecriture : Ils se sont partagé mes vêtements et ils ont tiré ma tunique au sort. C’est exactement ce que firent les soldats.
      25 Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère, la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala.
      26 En voyant sa mère et, à côté d’elle, le *disciple qu’il aimait, Jésus dit à sa mère : —Voici ton fils.
      27 Puis il dit au disciple : —Voici ta mère. A partir de ce moment-là, le disciple la prit chez lui.
      28 Après cela, Jésus, sachant que désormais tout était achevé, dit, pour que l’Ecriture soit accomplie : —J’ai soif.
      29 Près de là se trouvait un vase rempli de vinaigre. On attacha donc une éponge imbibée de ce vinaigre au bout d’une branche d’hysope, et on l’approcha de la bouche de Jésus.
      30 Quand il eut goûté le vinaigre, Jésus dit : —Tout est accompli. Il pencha la tête et rendit l’esprit.
      31 Comme on était à la veille du *sabbat, et de plus, d’un sabbat particulièrement solennel, les chefs des Juifs voulaient éviter que les cadavres restent en croix durant la fête. Ils allèrent trouver Pilate pour lui demander de faire briser les jambes des suppliciés et de faire enlever les corps.
      32 Les soldats vinrent donc et brisèrent les jambes au premier des criminels crucifiés avec Jésus, puis à l’autre.
      33 Quand ils arrivèrent à Jésus, ils constatèrent qu’il était déjà mort et ils ne lui brisèrent pas les jambes.
      34 L’un des soldats lui enfonça sa lance dans le côté, et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau.
      35 Celui qui rapporte ces faits, les a vus de ses propres yeux et son témoignage est vrai. Il sait parfaitement qu’il dit la vérité pour que, vous aussi, vous croyiez.
      36 En effet, tout cela est arrivé pour que se réalise cette parole de l’Ecriture : Aucun de ses os ne sera brisé.
      37 De plus, un autre texte déclare : Ils tourneront leurs regards vers celui qu’ils ont transpercé.
      38 Après ces événements, Joseph, de la ville d’Arimathée, alla demander à Pilate la permission d’enlever le corps de Jésus. Il était aussi disciple du Seigneur, mais il s’en cachait par peur des autorités religieuses. Pilate y consentit. Joseph alla donc prendre le corps de Jésus.
      39 Nicodème vint également. C’était lui qui, auparavant, était allé trouver Jésus de nuit. Il apporta environ trente kilogrammes d’un mélange de *myrrhe et d’aloès.
      40 Tous deux prirent donc le corps de Jésus et l’enveloppèrent de linges funéraires en y mettant des aromates, selon les usages funéraires des Juifs.
      41 Non loin de l’endroit où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin dans lequel se trouvait un tombeau neuf où personne n’avait encore été enseveli.
      42 Comme c’était, pour les Juifs, le soir de la préparation du *sabbat, ils déposèrent Jésus dans cette tombe parce qu’elle était toute proche.

      Jean 21

      15 Après le repas, Jésus s’adressa à Simon Pierre : —Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ne le font ceux-ci ? —Oui, Seigneur, répondit-il, tu connais mon amour pour toi. Jésus lui dit : —Prends soin de mes agneaux.
      16 Puis il lui demanda une deuxième fois : —Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? —Oui, Seigneur, lui répondit Simon. Tu connais mon amour pour toi. Jésus lui dit : —Nourris mes brebis.
      17 Jésus lui demanda une troisième fois : —Simon, fils de Jean, as-tu de l’amour pour moi ? Pierre fut peiné car c’était la troisième fois que Jésus lui demandait : « As-tu de l’amour pour moi ? » Il lui répondit : —Seigneur, tu sais tout, tu sais que j’ai de l’amour pour toi. Jésus lui dit : —Prends soin de mes brebis.
      18 Vraiment, je te l’assure : quand tu étais plus jeune, tu mettais toi-même ta ceinture et tu allais où tu voulais, mais quand tu seras vieux, tu étendras les bras, un autre nouera ta ceinture et te mènera là où tu n’aimerais pas aller.
      19 Par ces mots, il faisait allusion au genre de mort que Pierre allait endurer à la gloire de Dieu. Après avoir dit cela, il ajouta : —Suis-moi !

      Actes 2

      1 Quand le jour de la Pentecôte arriva, les *disciples étaient tous rassemblés au même endroit.
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