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CLEFS (pouvoir des)

Le grand Dict. cathol. de la Bible, de F. Vigouroux, définit ainsi la potestas clavium  : Jésus « -transmet à Pierre les clefs du royaume des cieux (Mt 16:19) et le constitue ainsi le grand dignitaire de l'Église militante, avec le pouvoir d'introduire dans l'Église triomphante les âmes auxquelles il applique les mérites du Rédempteur. Les clefs sont ainsi la marque de son autorité ».

En regard de cette définition, que nous enseignent les textes évangéliques ? Ceux-ci constituent deux séries : les déclarations de Jésus, les passages du N.T. où Simon Pierre se trouve caractérisé.

I

Pierre, le disciple de la première heure, l'apôtre enthousiaste, le grand impulsif, répond le premier à la question de Jésus « Qui dites-vous que je suis ? » : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Mt 16:16). Il y a donc désormais sur la terre un homme qui a compris ce qu'est Jésus et qui le confesse. Cet homme est la première « pierre vivante » (1Pi 2:4) de l'édifice de l'Église. Jésus le proclame en déclarant : « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église » (Mt 16:18). La prophétie s'est réalisée : Pierre, premier confesseur, premier témoin de la résurrection, est le porte-parole des disciples au jour de la Pentecôte (Ac 2, cf. Ac 4) ; comme président du collège des Douze, il juge Ananias (Ac 5:1 et suivants) ; il est le premier à introduire des païens dans la communauté chrétienne (Ac 10:48). C'est vraiment à lui, dans la fondation de l'Église, que remontent les commencements.

Jésus en proclamant cette prééminence a-t-il confié à Pierre la, primauté ? L'a-t-il créé souverain pontife, maître de l'absolution ? On allègue, pour le prétendre, qu'il a reçu de Jésus le pouvoir des clefs : « Je te donnerai les clefs du royaume des cieux ; tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux » (Mt 16:19). Par ces paroles, Jésus fait allusion aux grandes clefs de bois dont on se servait dans l'antiquité pour lier et pour délier les cordes dont l'enchevêtrement fermait les portes en Orient. On peut rappeler aussi que dans le langage des rabbins de l'époque, « lier et délier » désignait couramment le droit de défendre et de permettre, le pouvoir législatif. Si cette déclaration était isolée, elle serait péremptoire et Pierre serait bien le « vicaire de Christ », maître des destinées de l'Église, chef incontesté des autres disciples. Mais il se trouve que le pouvoir ainsi conféré, Jésus l'accorde, deux chapitres plus loin, à tous ses disciples : « Je vous le dis en vérité, tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel » (Mt 18:18). On ne peut, sans manquer à la vérité, attribuer une valeur exclusive à un verset et refuser toute valeur à l'autre. S'il fallait, ce qui d'ailleurs ne s'impose pas, choisir l'une des deux formules en conformité avec l'ensemble des doctrines du Seigneur, il suffirait de rappeler cette parole de Jésus, tirée encore du même évangile : « Ne vous faites point appeler maître, car vous n'avez qu'un seul maître et vous êtes tous frères ; n'appelez personne sur la terre votre Père, car vous n'avez qu'un seul Père, celui qui est dans les cieux... Quiconque s'élève sera abaissé » (Mt 23:8-12). On voit ici que l'idée d'établir dans l'Église un « Saint-Père », un maître infaillible, un prince exerçant sur les chrétiens, évêques ou laïques, la souveraine autorité, non seulement est étrangère aux institutions de Jésus, mais qu'elle leur est directement opposée.

II

Dira-t-on que les textes du N.T. qui nous parlent de Pierre le présentent comme un disciple conscient d'avoir reçu un magistère qui lui subordonne ses pairs et à plus forte raison les évêques, les presbytres, les diacres, le peuple entier de l'Église naissante ?

C'est le contraire qui ressort des événements tels que les évangiles, les Actes, les épîtres nous les racontent. Dans la page même où se trouve le tu es Petrus, Jésus, après avoir loué son apôtre pour sa déclaration de foi, le rabroue pour ses erreurs et lui dit : « Arrière de moi, Satan, car tu m'es en scandale, tu penses à la manière des hommes, et tes pensées ne viennent pas de Dieu » (Mt 16:23). Cette parole montre que l'ardent apôtre pouvait, dans les mêmes jours et presque au même moment, tomber des hauteurs de l'intuition céleste aux abîmes de l'inintelligence humaine. C'est encore dans ce même évangile de Matthieu que Jésus annonce à Pierre qu'il le reniera (Mt 26:34). Un autre évangile, Jn 21:15-19, nous montre Jésus réintégrant Pierre dans sa charge pastorale après l'avoir, par ses questions, plongé dans la plus extrême confusion ; une réhabilitation n'est pas une intronisation, et les brebis, les agneaux que Pierre aura à paître ne sont sûrement pas ses compagnons d'apostolat, lesquels n'avaient pas renié leur Sauveur, surtout l'apôtre Jean qui avait suivi Jésus fidèlement chez le grand-prêtre et jusqu'à la croix (Jn 18-19). Pierre, blâmé par ses condisciples d'avoir baptisé des païens chez Corneille, ne songe nullement à invoquer pour sa défense un droit de pasteur universel que Jésus lui aurait confié (Ac 11:17). Paul, quand il parle des colonnes de l'Église, cite Jacques et Jean sur le même rang que Pierre et nomme Jacques le premier des trois (Ga 2:9). Quand Pierre, dominé par Jacques, s'est laissé intimider à Antioche par les judéo-chrétiens, Paul le réprimande sur un ton qui ne permet pas de supposer que l'apôtre des Gentils avait devant lui le chef qui doit être obéi (Ga 2:11).

Dans la grande assemblée constituante de l'Église, le Synode de Jérusalem (Ac 15:6-21), ce n'est pas Pierre qui préside, c'est Jacques, qui conclut les débats et donne les instructions. Dans le monde judéo-chrétien de l'Église primitive, c'est bien Jacques en effet qui est la grande autorité, le chef de la communauté de Jérusalem, et dans le monde pagano-chrétien c'est Paul qui est la personnalité dominante, le grand fondateur d'Eglises. Ainsi s'est étendu aux autres, à mesure qu'ils professaient à leur tour la foi, le privilège que Pierre fut le premier à posséder puisqu'il fut le premier confesseur. Le N.T. parle de la communauté chrétienne de Rome, il nous apprend qu'il y avait à Jérusalem, parmi beaucoup d'autres, des Juifs venus de Rome, lorsque Pierre prononça son discours le jour de la Pentecôte (Ac 2:10) ; mais il ne mentionne pas de ministère pastoral de Pierre dans la capitale de l'empire ; il ne sait rien d'un Pierre fondateur de l'Église de Rome et son premier évêque. Les textes prouvent, au contraire, que la communauté de Rome existait avant qu'aucun apôtre eût visité la ville éternelle (Ro 1:7,13-15 15:22-24). Ils racontent explicitement que Paul a séjourné à Rome et y a fait oeuvre d'évangéliste, après avoir adressé aux chrétiens de cette ville, sous forme de lettre, un traité doctrinal si complet et si puissant que la chrétienté y trouvera son principal statut théologique (ép. aux Rom.). Si Rome doit se réclamer d'un apôtre, c'est de Paul, non de Pierre (voir Apôtre, Simon Pierre, Linus).

On a beau s'évertuer, la chaîne des papes « n'accroche pas » dans le N.T. Aussi bien, Pierre, pendant sa carrière apostolique, a si peu songé à réclamer pour lui l'autorité législative, la maîtrise de la pensée et le droit de commander, que nous pouvons constater, en comparant la théologie de sa grande épître à celle de ses premiers discours dans les Actes, combien la pensée de Paul avait agi sur lui. Et quand il en vient dans sa lettre à donner, lui, le vieux pasteur, des recommandations suprêmes aux anciens, il ne le fait pas comme prince de l'Église et chef responsable de ses conducteurs, mais tout simplement comme un chrétien qui a l'expérience du ministère, qui a été témoin des souffrances de Christ et qui aura part à la gloire réservée à tous les fidèles. Il met les autres sur le même pied que lui (1Pi 5:1,8). Pour Pierre il n'y a qu'un seul souverain pasteur : Jésus-Christ (1Pi 5:4).

Voilà les textes et les faits du N.T. Si nous avions à faire ici de l'histoire ecclésiastique, il nous serait facile de montrer combien l'Église romaine s'est progressivement écartée de l'enseignement évangélique, ne retenant des textes et des faits que ce qui pouvait, une fois isolé de l'ensemble, être interprété d'une façon favorable à l'organisation impérialiste qu'elle s'est donnée par ses conciles. Le concile du Vatican (1869-1870) a couronné l'édifice en proclamant l'infaillibilité du pape. Le concile de Trente (1545-1563), d'où est sortie proprement la constitution de l'Eglise romaine en opposition à la Réforme évangélique, avait préparé le terrain au dogme de l'infaillibilité, en établissant un vaste ensemble de législation canonique condamnant Luther et jetant l'anathème à quiconque ne reconnaît pas dans le souverain pontife de Rome le chef des prêtres, lesquels sont les seuls ministres de l'absolution.

Plus on recule dans le temps et moins l'autorité du prétendu successeur de saint Pierre est article de foi. Au concile d'Aix-la-Chapelle (809), on discute à nouveau la question du filiogue ; le concile de Francfort (694) rejette la doctrine du concile de Nicée sur l'adoration des images. En 681, le concile de Constantinople n'hésite pas à condamner comme hérétique le pape romain Honorius (jusqu'au XIe siècle et à Grégoire VII, le nom de pape, grec pappas =père, était donné à tous les évêques). L'Église du Moyen âge est « une sorte de république aristocratique » fondée sur l'égalité dans l'épiscopat du pape et des évêques (Rouffet). Au IV e siècle divers conciles discutent les décisions du concile de Nicée, les uns se prononçant pour Athanase, les autres s'estimant libres de se prononcer contre lui. Plus on va vers l'origine et plus la primauté de Rome, rejetée par toute une partie du monde chrétien, se discute, se cherche, s'estompe. Le primus inter paves, situation dont jouit en Occident l'évêque romain, achève de s'effacer quand on atteint les premiers siècles ; et quand on touche au siècle de Jésus, la primauté de Pierre lui-même s'est évanouie dans la démocratie fraternelle des rachetés de Jésus-Christ.

On ne saurait assez déplorer qu'une Église aussi nombreuse que l'Église catholique romaine, qui renferme par ailleurs de si hautes vertus d'obéissance et d'adoration, se soit constituée sans tenir compte de l'ensemble des instructions du siècle évangélique. L'attitude qu'elle a prise est pour elle de grande conséquence. Prisonnière de son système, disqualifiée par l'usurpation des clefs, sa logique l'oblige de se tenir à l'écart des grandes assemblées oecuméniques auxquelles elle est périodiquement invitée et où la grande majorité des chrétiens cherchent aujourd'hui à réaliser au sein de l'Église militante ce que le Symbole des apôtres appelle la « sainte Église universelle, la communion des saints ». Et rien ne sert à Rome pour justifier son isolement de traiter les autres chrétiens de schismatiques et d'hérétiques, car ceux-ci démontrent tous les jours par leur oeuvre de civilisation, de compassion, d'évangélisation et de mission, qu'ils appartiennent à la plus authentique lignée de l'Évangile. L'anathème ne peut rien contre la parole du Christ : « Vous les reconnaîtrez à leurs fruits » (Mt 7:16). Alex. W.

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      Matthieu 7

      16 Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons ?

      Matthieu 16

      16 Simon Pierre répondit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant.
      18 Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle.
      19 Je te donnerai les clefs du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux.
      23 Mais Jésus, se retournant, dit à Pierre : Arrière de moi, Satan ! tu m'es en scandale ; car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes.

      Matthieu 18

      18 Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel.

      Matthieu 23

      8 Mais vous, ne vous faites pas appeler Rabbi ; car un seul est votre Maître, et vous êtes tous frères.
      9 Et n'appelez personne sur la terre votre père ; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux.
      10 Ne vous faites pas appeler directeurs ; car un seul est votre Directeur, le Christ.
      11 Le plus grand parmi vous sera votre serviteur.
      12 Quiconque s'élèvera sera abaissé, et quiconque s'abaissera sera élevé.

      Matthieu 26

      34 Jésus lui dit : Je te le dis en vérité, cette nuit même, avant que le coq chante, tu me renieras trois fois.

      Jean 18

      1 Lorsqu'il eut dit ces choses, Jésus alla avec ses disciples de l'autre côté du torrent du Cédron, où se trouvait un jardin, dans lequel il entra, lui et ses disciples.
      2 Judas, qui le livrait, connaissait ce lieu, parce que Jésus et ses disciples s'y étaient souvent réunis.
      3 Judas donc, ayant pris la cohorte, et des huissiers qu'envoyèrent les principaux sacrificateurs et les pharisiens, vint là avec des lanternes, des flambeaux et des armes.
      4 Jésus, sachant tout ce qui devait lui arriver, s'avança, et leur dit : Qui cherchez-vous ?
      5 Ils lui répondirent : Jésus de Nazareth. Jésus leur dit : C'est moi. Et Judas, qui le livrait, était avec eux.
      6 Lorsque Jésus leur eut dit : C'est moi, ils reculèrent et tombèrent par terre.
      7 Il leur demanda de nouveau : Qui cherchez-vous ? Et ils dirent : Jésus de Nazareth.
      8 Jésus répondit : Je vous ai dit que c'est moi. Si donc c'est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci.
      9 Il dit cela, afin que s'accomplît la parole qu'il avait dite : Je n'ai perdu aucun de ceux que tu m'as donnés.
      10 Simon Pierre, qui avait une épée, la tira, frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui coupa l'oreille droite. Ce serviteur s'appelait Malchus.
      11 Jésus dit à Pierre : Remets ton épée dans le fourreau. Ne boirai-je pas la coupe que le Père m'a donnée à boire ?
      12 La cohorte, le tribun, et les huissiers des Juifs, se saisirent alors de Jésus, et le lièrent.
      13 Ils l'emmenèrent d'abord chez Anne ; car il était le beau-père de Caïphe, qui était souverain sacrificateur cette année-là.
      14 Et Caïphe était celui qui avait donné ce conseil aux Juifs : Il est avantageux qu'un seul homme meure pour le peuple.
      15 Simon Pierre, avec un autre disciple, suivait Jésus. Ce disciple était connu du souverain sacrificateur, et il entra avec Jésus dans la cour du souverain sacrificateur ;
      16 mais Pierre resta dehors près de la porte. L'autre disciple, qui était connu du souverain sacrificateur, sortit, parla à la portière, et fit entrer Pierre.
      17 Alors la servante, la portière, dit à Pierre : Toi aussi, n'es-tu pas des disciples de cet homme ? Il dit : Je n'en suis point.
      18 Les serviteurs et les huissiers, qui étaient là, avaient allumé un brasier, car il faisait froid, et ils se chauffaient. Pierre se tenait avec eux, et se chauffait.
      19 Le souverain sacrificateur interrogea Jésus sur ses disciples et sur sa doctrine.
      20 Jésus lui répondit : J'ai parlé ouvertement au monde ; j'ai toujours enseigné dans la synagogue et dans le temple, où tous les Juifs s'assemblent, et je n'ai rien dit en secret.
      21 Pourquoi m'interroges-tu ? Interroge sur ce que je leur ai dit ceux qui m'ont entendu ; voici, ceux-là savent ce que j'ai dit.
      22 A ces mots, un des huissiers, qui se trouvait là, donna un soufflet à Jésus, en disant : Est-ce ainsi que tu réponds au souverain sacrificateur ?
      23 Jésus lui dit : Si j'ai mal parlé, fais voir ce que j'ai dit de mal ; et si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ?
      24 Anne l'envoya lié à Caïphe, le souverain sacrificateur.
      25 Simon Pierre était là, et se chauffait. On lui dit : Toi aussi, n'es-tu pas de ses disciples ? Il le nia, et dit : Je n'en suis point.
      26 Un des serviteurs du souverain sacrificateur, parent de celui à qui Pierre avait coupé l'oreille, dit : Ne t'ai-je pas vu avec lui dans le jardin ?
      27 Pierre le nia de nouveau. Et aussitôt le coq chanta.
      28 Ils conduisirent Jésus de chez Caïphe au prétoire : c'était le matin. Ils n'entrèrent point eux-mêmes dans le prétoire, afin de ne pas se souiller, et de pouvoir manger la Pâque.
      29 Pilate sortit donc pour aller à eux, et il dit : Quelle accusation portez-vous contre cet homme ?
      30 Ils lui répondirent : Si ce n'était pas un malfaiteur, nous ne te l'aurions pas livré.
      31 Sur quoi Pilate leur dit : Prenez-le vous-mêmes, et jugez-le selon votre loi. Les Juifs lui dirent : Il ne nous est pas permis de mettre personne à mort.
      32 C'était afin que s'accomplît la parole que Jésus avait dite, lorsqu'il indiqua de quelle mort il devait mourir.
      33 Pilate rentra dans le prétoire, appela Jésus, et lui dit : Es-tu le roi des Juifs ?
      34 Jésus répondit : Est-ce de toi-même que tu dis cela, ou d'autres te l'ont-ils dit de moi ?
      35 Pilate répondit : Moi, suis-je Juif ? Ta nation et les principaux sacrificateurs t'ont livré à moi : qu'as-tu fait ?
      36 Mon royaume n'est pas de ce monde, répondit Jésus. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour moi afin que je ne fusse pas livré aux Juifs ; mais maintenant mon royaume n'est point d'ici-bas.
      37 Pilate lui dit : Tu es donc roi ? Jésus répondit : Tu le dis, je suis roi. Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix.
      38 Pilate lui dit : Qu'est-ce que la vérité ? Après avoir dit cela, il sortit de nouveau pour aller vers les Juifs, et il leur dit : Je ne trouve aucun crime en lui.
      39 Mais, comme c'est parmi vous une coutume que je vous relâche quelqu'un à la fête de Pâque, voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ?
      40 Alors de nouveau tous s'écrièrent : Non pas lui, mais Barabbas. Or, Barabbas était un brigand.

      Jean 19

      1 Alors Pilate prit Jésus, et le fit battre de verges.
      2 Les soldats tressèrent une couronne d'épines qu'ils posèrent sur sa tête, et ils le revêtirent d'un manteau de pourpre ; puis, s'approchant de lui,
      3 ils disaient : Salut, roi des Juifs ! Et ils lui donnaient des soufflets.
      4 Pilate sortit de nouveau, et dit aux Juifs : Voici, je vous l'amène dehors, afin que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun crime.
      5 Jésus sortit donc, portant la couronne d'épines et le manteau de pourpre. Et Pilate leur dit : Voici l'homme.
      6 Lorsque les principaux sacrificateurs et les huissiers le virent, ils s'écrièrent : Crucifie ! crucifie ! Pilate leur dit : Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le ; car moi, je ne trouve point de crime en lui.
      7 Les Juifs lui répondirent : Nous avons une loi ; et, selon notre loi, il doit mourir, parce qu'il s'est fait Fils de Dieu.
      8 Quand Pilate entendit cette parole, sa frayeur augmenta.
      9 Il rentra dans le prétoire, et il dit à Jésus : D'où es-tu ? Mais Jésus ne lui donna point de réponse.
      10 Pilate lui dit : Est-ce à moi que tu ne parles pas ? Ne sais-tu pas que j'ai le pouvoir de te crucifier, et que j'ai le pouvoir de te relâcher ?
      11 Jésus répondit : Tu n'aurais sur moi aucun pouvoir, s'il ne t'avait été donné d'en haut. C'est pourquoi celui qui me livre à toi commet un plus grand péché.
      12 Dès ce moment, Pilate cherchait à le relâcher. Mais les Juifs criaient : Si tu le relâches, tu n'es pas ami de César. Quiconque se fait roi se déclare contre César.
      13 Pilate, ayant entendu ces paroles, amena Jésus dehors ; et il s'assit sur le tribunal, au lieu appelé le Pavé, et en hébreu Gabbatha.
      14 C'était la préparation de la Pâque, et environ la sixième heure. Pilate dit aux Juifs : Voici votre roi.
      15 Mais ils s'écrièrent : Ote, ôte, crucifie-le ! Pilate leur dit : Crucifierai-je votre roi ? Les principaux sacrificateurs répondirent : Nous n'avons de roi que César.
      16 Alors il le leur livra pour être crucifié. Ils prirent donc Jésus, et l'emmenèrent.
      17 Jésus, portant sa croix, arriva au lieu du crâne, qui se nomme en hébreu Golgotha.
      18 C'est là qu'il fut crucifié, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu.
      19 Pilate fit une inscription, qu'il plaça sur la croix, et qui était ainsi conçue : Jésus de Nazareth, roi des Juifs.
      20 Beaucoup de Juifs lurent cette inscription, parce que le lieu où Jésus fut crucifié était près de la ville : elle était en hébreu, en grec et en latin.
      21 Les principaux sacrificateurs des Juifs dirent à Pilate : N'écris pas : Roi des Juifs. Mais écris qu'il a dit : Je suis roi des Juifs.
      22 Pilate répondit : Ce que j'ai écrit, je l'ai écrit.
      23 Les soldats, après avoir crucifié Jésus, prirent ses vêtements, et ils en firent quatre parts, une part pour chaque soldat. Ils prirent aussi sa tunique, qui était sans couture, d'un seul tissu depuis le haut jusqu'en bas. Et ils dirent entre eux :
      24 Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera. Cela arriva afin que s'accomplît cette parole de l'Écriture : Ils se sont partagé mes vêtements, Et ils ont tiré au sort ma tunique. Voilà ce que firent les soldats.
      25 Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la soeur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala.
      26 Jésus, voyant sa mère, et auprès d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère : Femme, voilà ton fils.
      27 Puis il dit au disciple : Voilà ta mère. Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui.
      28 Après cela, Jésus, qui savait que tout était déjà consommé, dit, afin que l'Écriture fût accomplie : J'ai soif.
      29 Il y avait là un vase plein de vinaigre. Les soldats en remplirent une éponge, et, l'ayant fixée à une branche d'hysope, ils l'approchèrent de sa bouche.
      30 Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit : Tout est accompli. Et, baissant la tête, il rendit l'esprit.
      31 Dans la crainte que les corps ne restassent sur la croix pendant le sabbat, -car c'était la préparation, et ce jour de sabbat était un grand jour, -les Juifs demandèrent à Pilate qu'on rompît les jambes aux crucifiés, et qu'on les enlevât.
      32 Les soldats vinrent donc, et ils rompirent les jambes au premier, puis à l'autre qui avait été crucifié avec lui.
      33 S'étant approchés de Jésus, et le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes ;
      34 mais un des soldats lui perça le côté avec une lance, et aussitôt il sortit du sang et de l'eau.
      35 Celui qui l'a vu en a rendu témoignage, et son témoignage est vrai ; et il sait qu'il dit vrai, afin que vous croyiez aussi.
      36 Ces choses sont arrivées, afin que l'Écriture fût accomplie : Aucun de ses os ne sera brisé.
      37 Et ailleurs l'Écriture dit encore : Ils verront celui qu'ils ont percé.
      38 Après cela, Joseph d'Arimathée, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate la permission de prendre le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Il vint donc, et prit le corps de Jésus.
      39 Nicodème, qui auparavant était allé de nuit vers Jésus, vint aussi, apportant un mélange d'environ cent livres de myrrhe et d'aloès.
      40 Ils prirent donc le corps de Jésus, et l'enveloppèrent de bandes, avec les aromates, comme c'est la coutume d'ensevelir chez les Juifs.
      41 Or, il y avait un jardin dans le lieu où Jésus avait été crucifié, et dans le jardin un sépulcre neuf, où personne encore n'avait été mis.
      42 Ce fut là qu'ils déposèrent Jésus, à cause de la préparation des Juifs, parce que le sépulcre était proche.

      Jean 21

      15 Après qu'ils eurent mangé, Jésus dit à Simon Pierre : Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu plus que ne m'aiment ceux-ci ? Il lui répondit : Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. Jésus lui dit : Pais mes agneaux.
      16 Il lui dit une seconde fois : Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu ? Pierre lui répondit : Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. Jésus lui dit : Pais mes brebis.
      17 Il lui dit pour la troisième fois : Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu ? Pierre fut attristé de ce qu'il lui avait dit pour la troisième fois : M'aimes-tu ? Et il lui répondit : Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t'aime. Jésus lui dit : Pais mes brebis.
      18 En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais ; mais quand tu seras vieux, tu étendras tes mains, et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudras pas.
      19 Il dit cela pour indiquer par quelle mort Pierre glorifierait Dieu. Et ayant ainsi parlé, il lui dit : Suis-moi.

      Actes 2

      1 Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu.
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