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CLEFS (pouvoir des)

Le grand Dict. cathol. de la Bible, de F. Vigouroux, définit ainsi la potestas clavium  : Jésus « -transmet à Pierre les clefs du royaume des cieux (Mt 16:19) et le constitue ainsi le grand dignitaire de l'Église militante, avec le pouvoir d'introduire dans l'Église triomphante les âmes auxquelles il applique les mérites du Rédempteur. Les clefs sont ainsi la marque de son autorité ».

En regard de cette définition, que nous enseignent les textes évangéliques ? Ceux-ci constituent deux séries : les déclarations de Jésus, les passages du N.T. où Simon Pierre se trouve caractérisé.

I

Pierre, le disciple de la première heure, l'apôtre enthousiaste, le grand impulsif, répond le premier à la question de Jésus « Qui dites-vous que je suis ? » : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Mt 16:16). Il y a donc désormais sur la terre un homme qui a compris ce qu'est Jésus et qui le confesse. Cet homme est la première « pierre vivante » (1Pi 2:4) de l'édifice de l'Église. Jésus le proclame en déclarant : « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église » (Mt 16:18). La prophétie s'est réalisée : Pierre, premier confesseur, premier témoin de la résurrection, est le porte-parole des disciples au jour de la Pentecôte (Ac 2, cf. Ac 4) ; comme président du collège des Douze, il juge Ananias (Ac 5:1 et suivants) ; il est le premier à introduire des païens dans la communauté chrétienne (Ac 10:48). C'est vraiment à lui, dans la fondation de l'Église, que remontent les commencements.

Jésus en proclamant cette prééminence a-t-il confié à Pierre la, primauté ? L'a-t-il créé souverain pontife, maître de l'absolution ? On allègue, pour le prétendre, qu'il a reçu de Jésus le pouvoir des clefs : « Je te donnerai les clefs du royaume des cieux ; tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux » (Mt 16:19). Par ces paroles, Jésus fait allusion aux grandes clefs de bois dont on se servait dans l'antiquité pour lier et pour délier les cordes dont l'enchevêtrement fermait les portes en Orient. On peut rappeler aussi que dans le langage des rabbins de l'époque, « lier et délier » désignait couramment le droit de défendre et de permettre, le pouvoir législatif. Si cette déclaration était isolée, elle serait péremptoire et Pierre serait bien le « vicaire de Christ », maître des destinées de l'Église, chef incontesté des autres disciples. Mais il se trouve que le pouvoir ainsi conféré, Jésus l'accorde, deux chapitres plus loin, à tous ses disciples : « Je vous le dis en vérité, tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel » (Mt 18:18). On ne peut, sans manquer à la vérité, attribuer une valeur exclusive à un verset et refuser toute valeur à l'autre. S'il fallait, ce qui d'ailleurs ne s'impose pas, choisir l'une des deux formules en conformité avec l'ensemble des doctrines du Seigneur, il suffirait de rappeler cette parole de Jésus, tirée encore du même évangile : « Ne vous faites point appeler maître, car vous n'avez qu'un seul maître et vous êtes tous frères ; n'appelez personne sur la terre votre Père, car vous n'avez qu'un seul Père, celui qui est dans les cieux... Quiconque s'élève sera abaissé » (Mt 23:8-12). On voit ici que l'idée d'établir dans l'Église un « Saint-Père », un maître infaillible, un prince exerçant sur les chrétiens, évêques ou laïques, la souveraine autorité, non seulement est étrangère aux institutions de Jésus, mais qu'elle leur est directement opposée.

II

Dira-t-on que les textes du N.T. qui nous parlent de Pierre le présentent comme un disciple conscient d'avoir reçu un magistère qui lui subordonne ses pairs et à plus forte raison les évêques, les presbytres, les diacres, le peuple entier de l'Église naissante ?

C'est le contraire qui ressort des événements tels que les évangiles, les Actes, les épîtres nous les racontent. Dans la page même où se trouve le tu es Petrus, Jésus, après avoir loué son apôtre pour sa déclaration de foi, le rabroue pour ses erreurs et lui dit : « Arrière de moi, Satan, car tu m'es en scandale, tu penses à la manière des hommes, et tes pensées ne viennent pas de Dieu » (Mt 16:23). Cette parole montre que l'ardent apôtre pouvait, dans les mêmes jours et presque au même moment, tomber des hauteurs de l'intuition céleste aux abîmes de l'inintelligence humaine. C'est encore dans ce même évangile de Matthieu que Jésus annonce à Pierre qu'il le reniera (Mt 26:34). Un autre évangile, Jn 21:15-19, nous montre Jésus réintégrant Pierre dans sa charge pastorale après l'avoir, par ses questions, plongé dans la plus extrême confusion ; une réhabilitation n'est pas une intronisation, et les brebis, les agneaux que Pierre aura à paître ne sont sûrement pas ses compagnons d'apostolat, lesquels n'avaient pas renié leur Sauveur, surtout l'apôtre Jean qui avait suivi Jésus fidèlement chez le grand-prêtre et jusqu'à la croix (Jn 18-19). Pierre, blâmé par ses condisciples d'avoir baptisé des païens chez Corneille, ne songe nullement à invoquer pour sa défense un droit de pasteur universel que Jésus lui aurait confié (Ac 11:17). Paul, quand il parle des colonnes de l'Église, cite Jacques et Jean sur le même rang que Pierre et nomme Jacques le premier des trois (Ga 2:9). Quand Pierre, dominé par Jacques, s'est laissé intimider à Antioche par les judéo-chrétiens, Paul le réprimande sur un ton qui ne permet pas de supposer que l'apôtre des Gentils avait devant lui le chef qui doit être obéi (Ga 2:11).

Dans la grande assemblée constituante de l'Église, le Synode de Jérusalem (Ac 15:6-21), ce n'est pas Pierre qui préside, c'est Jacques, qui conclut les débats et donne les instructions. Dans le monde judéo-chrétien de l'Église primitive, c'est bien Jacques en effet qui est la grande autorité, le chef de la communauté de Jérusalem, et dans le monde pagano-chrétien c'est Paul qui est la personnalité dominante, le grand fondateur d'Eglises. Ainsi s'est étendu aux autres, à mesure qu'ils professaient à leur tour la foi, le privilège que Pierre fut le premier à posséder puisqu'il fut le premier confesseur. Le N.T. parle de la communauté chrétienne de Rome, il nous apprend qu'il y avait à Jérusalem, parmi beaucoup d'autres, des Juifs venus de Rome, lorsque Pierre prononça son discours le jour de la Pentecôte (Ac 2:10) ; mais il ne mentionne pas de ministère pastoral de Pierre dans la capitale de l'empire ; il ne sait rien d'un Pierre fondateur de l'Église de Rome et son premier évêque. Les textes prouvent, au contraire, que la communauté de Rome existait avant qu'aucun apôtre eût visité la ville éternelle (Ro 1:7,13-15 15:22-24). Ils racontent explicitement que Paul a séjourné à Rome et y a fait oeuvre d'évangéliste, après avoir adressé aux chrétiens de cette ville, sous forme de lettre, un traité doctrinal si complet et si puissant que la chrétienté y trouvera son principal statut théologique (ép. aux Rom.). Si Rome doit se réclamer d'un apôtre, c'est de Paul, non de Pierre (voir Apôtre, Simon Pierre, Linus).

On a beau s'évertuer, la chaîne des papes « n'accroche pas » dans le N.T. Aussi bien, Pierre, pendant sa carrière apostolique, a si peu songé à réclamer pour lui l'autorité législative, la maîtrise de la pensée et le droit de commander, que nous pouvons constater, en comparant la théologie de sa grande épître à celle de ses premiers discours dans les Actes, combien la pensée de Paul avait agi sur lui. Et quand il en vient dans sa lettre à donner, lui, le vieux pasteur, des recommandations suprêmes aux anciens, il ne le fait pas comme prince de l'Église et chef responsable de ses conducteurs, mais tout simplement comme un chrétien qui a l'expérience du ministère, qui a été témoin des souffrances de Christ et qui aura part à la gloire réservée à tous les fidèles. Il met les autres sur le même pied que lui (1Pi 5:1,8). Pour Pierre il n'y a qu'un seul souverain pasteur : Jésus-Christ (1Pi 5:4).

Voilà les textes et les faits du N.T. Si nous avions à faire ici de l'histoire ecclésiastique, il nous serait facile de montrer combien l'Église romaine s'est progressivement écartée de l'enseignement évangélique, ne retenant des textes et des faits que ce qui pouvait, une fois isolé de l'ensemble, être interprété d'une façon favorable à l'organisation impérialiste qu'elle s'est donnée par ses conciles. Le concile du Vatican (1869-1870) a couronné l'édifice en proclamant l'infaillibilité du pape. Le concile de Trente (1545-1563), d'où est sortie proprement la constitution de l'Eglise romaine en opposition à la Réforme évangélique, avait préparé le terrain au dogme de l'infaillibilité, en établissant un vaste ensemble de législation canonique condamnant Luther et jetant l'anathème à quiconque ne reconnaît pas dans le souverain pontife de Rome le chef des prêtres, lesquels sont les seuls ministres de l'absolution.

Plus on recule dans le temps et moins l'autorité du prétendu successeur de saint Pierre est article de foi. Au concile d'Aix-la-Chapelle (809), on discute à nouveau la question du filiogue ; le concile de Francfort (694) rejette la doctrine du concile de Nicée sur l'adoration des images. En 681, le concile de Constantinople n'hésite pas à condamner comme hérétique le pape romain Honorius (jusqu'au XIe siècle et à Grégoire VII, le nom de pape, grec pappas =père, était donné à tous les évêques). L'Église du Moyen âge est « une sorte de république aristocratique » fondée sur l'égalité dans l'épiscopat du pape et des évêques (Rouffet). Au IV e siècle divers conciles discutent les décisions du concile de Nicée, les uns se prononçant pour Athanase, les autres s'estimant libres de se prononcer contre lui. Plus on va vers l'origine et plus la primauté de Rome, rejetée par toute une partie du monde chrétien, se discute, se cherche, s'estompe. Le primus inter paves, situation dont jouit en Occident l'évêque romain, achève de s'effacer quand on atteint les premiers siècles ; et quand on touche au siècle de Jésus, la primauté de Pierre lui-même s'est évanouie dans la démocratie fraternelle des rachetés de Jésus-Christ.

On ne saurait assez déplorer qu'une Église aussi nombreuse que l'Église catholique romaine, qui renferme par ailleurs de si hautes vertus d'obéissance et d'adoration, se soit constituée sans tenir compte de l'ensemble des instructions du siècle évangélique. L'attitude qu'elle a prise est pour elle de grande conséquence. Prisonnière de son système, disqualifiée par l'usurpation des clefs, sa logique l'oblige de se tenir à l'écart des grandes assemblées oecuméniques auxquelles elle est périodiquement invitée et où la grande majorité des chrétiens cherchent aujourd'hui à réaliser au sein de l'Église militante ce que le Symbole des apôtres appelle la « sainte Église universelle, la communion des saints ». Et rien ne sert à Rome pour justifier son isolement de traiter les autres chrétiens de schismatiques et d'hérétiques, car ceux-ci démontrent tous les jours par leur oeuvre de civilisation, de compassion, d'évangélisation et de mission, qu'ils appartiennent à la plus authentique lignée de l'Évangile. L'anathème ne peut rien contre la parole du Christ : « Vous les reconnaîtrez à leurs fruits » (Mt 7:16). Alex. W.

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      Matthieu 7

      16 Comment les reconnaître ? Aux résultats de leurs actes. Est-ce que vous allez cueillir du raisin aux buissons d’épines, ou récolter des figues sur des ronces ?

      Matthieu 16

      16 Ce fut Simon Pierre qui lui répondit : — Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant.
      18 À mon tour, je te déclare : tu es Pierre (c’est-à-dire Roc), et sur cette roche, j’édifierai mon Église, devant laquelle ni le pouvoir de la mort ni les puissances infernales ne résisteront. Aucun ennemi ne pourra la détruire.
      19 Je te donnerai les clés du royaume des cieux : ce que tu interdiras ou permettras ici-bas sera sanctionné par l’autorité divine.
      23 Mais Jésus, se retournant, lui dit : — Va-t’en ! Arrière, tentateur, porte-parole de Satan ! Tu me tends un piège ! Tu veux me faire hésiter sur le chemin à prendre et me détourner (de celui que Dieu a fixé pour moi), car tu vois les choses du point de vue des hommes, et non de celui de Dieu.

      Matthieu 18

      18 Vraiment, je vous l’assure : tout ce que vous aurez défendu ou permis sur la terre sera sanctionné par l’autorité divine.

      Matthieu 23

      8 Mais vous, ne vous faites pas appeler ainsi, car pour vous, il n’y a qu’un seul Maître, et vous êtes tous frères.
      9 Ne donnez pas non plus à quelqu’un, ici-bas, le titre de Père, car pour vous, il n’y a qu’un seul père : le Père céleste.
      10 Ne vous faites pas non plus appeler Chef, car un seul est votre chef : le Christ.
      11 Le seul supérieur parmi vous sera celui qui vous servira tous.
      12 Car celui qui s’élève sera abaissé, et celui qui s’abaisse sera élevé. —

      Matthieu 26

      34 Jésus reprit : — Vraiment, je te l’assure : cette nuit même, avant le chant du coq, tu m’auras déjà renié trois fois.

      Jean 18

      1 Après avoir ainsi prié, Jésus s’en alla vers ses disciples et traversa le torrent du Cédron. Il y avait là un jardin où il entra avec eux.
      2 Judas, le traître qui allait le livrer, connaissait bien l’endroit, car Jésus s’y était souvent rendu avec ses disciples.
      3 Il prit donc la tête d’une troupe de soldats et de gardes fournis par les chefs des prêtres et les pharisiens, et il arriva dans ce jardin. Ils venaient munis de lanternes et de torches, ils étaient bien armés.
      4 Jésus, qui savait tout ce qui allait lui arriver, s’avança vers eux et leur demanda : — Qui cherchez-vous ?
      5 Ils lui répondirent : — Jésus de Nazareth. — C’est moi, leur dit-il. Au milieu d’eux se tenait Judas, celui qui le livrait.
      6 À peine Jésus leur eut-il dit : « C’est moi », qu’ils eurent un mouvement de recul et tombèrent par terre.
      7 Une seconde fois, il leur demanda : — Qui cherchez-vous ? — Jésus de Nazareth, répétèrent-ils. —
      8 Je vous ai dit que c’était moi, reprit Jésus. Puisque c’est moi que vous venez chercher, laissez partir ces gens-là en paix.
      9 Ainsi s’accomplit cette parole qu’il avait prononcée peu avant : « Je n’ai perdu aucun de ceux que tu m’as confiés ».
      10 Simon Pierre, qui avait une épée, la dégaina et, frappant le serviteur du grand-prêtre, lui coupa l’oreille droite. Ce serviteur s’appelait Malchus.
      11 Jésus dit à Pierre : — Remets ton épée dans son fourreau. Ne faut-il pas que j’aille jusqu’au bout de l’épreuve que mon Père m’a donnée à porter ?
      12 Alors, la troupe de soldats sous le commandement de son officier et les responsables des Juifs s’emparèrent de Jésus, le ligotèrent
      13 et le conduisirent tout d’abord chez Hanne, le beau-père de Caïphe, qui était le grand-prêtre en exercice cette année-là.
      14 C’était ce même Caïphe qui avait suggéré aux responsables des Juifs qu’il valait mieux qu’un seul homme meure plutôt que le peuple entier périsse.
      15 Simon Pierre et un autre disciple suivirent Jésus. Comme ce dernier connaissait personnellement le grand-prêtre, il entra avec Jésus dans la cour du palais du grand-prêtre
      16 tandis que Pierre était resté dehors près du portail. L’autre disciple qui connaissait le grand-prêtre ressortit donc, dit un mot à la concierge qui laissa entrer Pierre.
      17 La jeune servante qui gardait la porte demanda alors à Pierre : — Tu fais aussi partie des disciples de cet homme-là ? — Non, lui répondit-il, je n’en suis pas.
      18 Les serviteurs et les gardes avaient allumé un feu de braise car il faisait froid, et ils se tenaient tout autour pour se chauffer. Pierre se joignit à eux et se réchauffa également.
      19 Pendant ce temps, le grand-prêtre se mit à interroger Jésus sur ses disciples et sur son enseignement.
      20 Jésus lui répondit : — J’ai parlé ouvertement devant tout le monde. J’ai toujours enseigné dans les synagogues et dans la cour du temple où tous les Juifs se réunissent. Je n’ai rien dit en secret.
      21 Pourquoi donc m’interroges-tu ? Demande à ceux qui m’ont écouté comment je leur ai parlé. Ils savent fort bien ce que j’ai dit.
      22 À ces mots, un des gardes qui se tenait à côté de lui le gifla en disant : — C’est comme ça que tu réponds au grand-prêtre ?
      23 Jésus se tourna vers lui et rétorqua : — Si j’ai dit quelque chose de mauvais, prouve-le. Mais si ce que j’ai dit est vrai, pourquoi me frappes-tu ?
      24 Hanne l’envoya chargé de chaînes à Caïphe, le grand-prêtre.
      25 Entre-temps, Simon Pierre était resté dans la cour en train de se chauffer. Quelqu’un lui dit : — Ne serais-tu pas, toi aussi, un des disciples de celui-là ? Mais Pierre le nia en disant : — Non, je n’en suis pas.
      26 Un des serviteurs du grand-prêtre, parent de celui à qui Pierre avait coupé l’oreille, l’interpella : — Voyons, ne t’ai-je pas vu avec lui dans le jardin ?
      27 Mais Pierre le nia encore et, au même moment, un coq se mit à chanter.
      28 De chez Caïphe, les chefs des Juifs emmenèrent Jésus au palais de justice du gouverneur romain. Le jour commençait à se lever. Ceux qui l’avaient amené n’entrèrent pas eux-mêmes au palais pour garder leur pureté légale et pouvoir participer au repas pascal.
      29 C’est pourquoi Pilate sortit vers eux et leur demanda : — De quoi accusez-vous cet homme ?
      30 Et eux de lui répondre : — S’il n’avait rien fait de mal, nous ne te l’aurions pas livré. —
      31 Gardez-le, répliqua Pilate, et jugez-le vous-mêmes d’après votre loi. Mais ils lui répondirent : — Nous n’avons pas le droit de prononcer la peine capitale ni de l’exécuter.
      32 Il fallait ainsi que s’accomplisse la parole par laquelle Jésus avait annoncé quelle mort il allait subir.
      33 Pilate rentra donc dans le palais de justice et fit comparaître Jésus : — C’est toi, le roi des Juifs ? lui demanda-t-il. —
      34 Est-ce de toi-même que tu me poses cette question, répondit Jésus, ou bien d’autres te l’ont-ils suggérée ? —
      35 Est-ce que je suis juif, moi ? répliqua Pilate. Ce sont ceux de ton propre peuple et les chefs des prêtres qui t’ont livré à moi. Qu’est-ce que tu as fait ?
      36 Jésus lui répondit : — Ma royauté ne provient pas de ce monde et n’appartient pas à cette terre. Si mon royaume appartenait à ce monde, mes sujets se seraient battus pour que je ne tombe pas aux mains des chefs des Juifs. Mais ma royauté, maintenant, n’est pas d’ici-bas. —
      37 Donc tu es tout de même roi, reprit Pilate. — Oui, tu as raison : je suis roi ! Voici pourquoi je suis né et pourquoi je suis venu dans ce monde : c’est pour rendre témoignage à la vérité. Celui qui aime la vérité écoute ce que je dis.
      38 Pilate répliqua : — Qu’est-ce que la vérité ? Là-dessus, il sortit de nouveau auprès des Juifs et leur dit : — Pour ma part, je ne trouve aucune raison de condamner cet homme.
      39 Il est d’usage que je vous libère un prisonnier à l’occasion de la Pâque. Voulez-vous donc que je vous libère le roi des Juifs ?
      40 Alors, tous se remirent à crier : — Non ! Pas celui-là ! Barabbas ! Or, Barabbas était un bandit.

      Jean 19

      1 Alors, Pilate donna l’ordre d’emmener Jésus et de le faire fouetter.
      2 Les soldats prirent des branches d’épineux, en tressèrent une couronne et la lui enfoncèrent sur la tête. Ensuite, ils l’affublèrent d’un manteau pourpre
      3 et, s’avançant solennellement au-devant de lui, ils s’écriaient : — Salut, le roi des Juifs ! Puis ils se mirent à le gifler.
      4 Pilate ressortit et dit aux chefs des Juifs : — Voilà ! Je vous le fais amener ici pour que vous sachiez que je ne trouve en lui aucune raison de le condamner.
      5 Jésus parut donc dehors, portant la couronne d’épines et le manteau pourpre. Pilate leur dit : — Voici l’homme.
      6 Dès qu’ils le virent, les chefs des prêtres et leurs serviteurs se mirent à crier : — À la croix ! À la croix ! — Vous n’avez qu’à le prendre, leur lança Pilate, et le clouer vous-mêmes à la croix. Moi, je ne trouve pas de raison de le condamner.
      7 Les chefs des Juifs répliquèrent : — Nous, nous avons une loi, et d’après cette loi, il mérite la mort, car il s’est fait passer pour le Fils de Dieu.
      8 À ces mots, Pilate fut encore plus effrayé.
      9 Il rentra au palais de justice et demanda à Jésus : — D’où viens-tu ? Mais Jésus ne lui répondit rien.
      10 Alors, Pilate l’apostropha : — Comment ! Tu refuses de me répondre, à moi ? Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te relâcher aussi bien que de t’envoyer à la croix ?
      11 Jésus lui répondit : — Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi s’il ne t’avait pas été donné d’en haut. Voilà pourquoi l’homme qui m’a livré entre tes mains est plus coupable que toi.
      12 À partir de ce moment, Pilate cherchait encore plus à remettre Jésus en liberté. Mais les chefs des Juifs redoublèrent leurs cris : — Si tu relâches cet homme, tu n’es pas l’ami de César. Si quelqu’un se fait roi, il s’oppose à César.
      13 En entendant ces paroles, Pilate fit amener Jésus dehors et s’installa à la tribune que les Grecs appellent le Pavé de mosaïque, et les Hébreux Gabbatha (la terrasse). Il s’assit sur son siège de juge.
      14 C’était la veille de la Pâque, vers midi. Pilate dit aux Juifs : — Voilà votre roi.
      15 Mais ils se mirent à vociférer : — À mort ! À mort ! À la croix ! — Crucifier votre roi ? répondit Pilate. Les chefs des prêtres répliquèrent : — Nous n’avons pas d’autre roi que César !
      16 Alors, Pilate le leur abandonna pour qu’il soit crucifié. Ils s’emparèrent donc de Jésus
      17 qui, portant lui-même sa croix, se dirigea vers l’endroit appelé Place du Crâne, en hébreu Golgotha.
      18 C’est là qu’ils le crucifièrent, lui et deux autres. On plaça une croix de chaque côté de la sienne. Jésus était au milieu.
      19 Pilate fit faire un écriteau que l’on fixa au-dessus de la croix. Il avait ordonné d’y marquer cette inscription : « Jésus de Nazareth, le Roi des Juifs ».
      20 Comme l’endroit où Jésus avait été crucifié se trouvait près de la ville, beaucoup de Juifs lurent cette pancarte rédigée en hébreu, en latin et en grec.
      21 Aussi, les chefs des prêtres vinrent-ils réclamer auprès de Pilate : — Il ne fallait pas mettre « le Roi des Juifs », mais « Celui qui se prétend Roi des Juifs ».
      22 Pilate répliqua : — Ce que j’ai écrit reste écrit.
      23 Lorsque les soldats eurent crucifié Jésus, ils s’emparèrent de ses vêtements et en firent quatre parts, une pour chacun d’eux. Restait la tunique qui était sans couture, tissée tout d’une seule pièce de haut en bas.
      24 Les soldats se dirent entre eux : — Au lieu de la déchirer, tirons au sort pour savoir qui l’aura. C’est ainsi que s’accomplit cette prophétie de l’Écriture : Ils se sont partagé mes vêtements et ils ont tiré ma tunique au sort. C’est exactement ce que firent les soldats.
      25 Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère, la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas et Marie de Magdala.
      26 En voyant sa mère et, à côté d’elle, le disciple qu’il aimait, Jésus dit à sa mère : — Femme, voilà ton fils.
      27 Puis il dit au disciple : — Voilà ta mère. À partir de ce moment-là, le disciple la prit chez lui.
      28 Après cela, sachant que tout était vraiment fini et qu’il avait pleinement accompli (sa mission), Jésus dit : — J’ai soif. Cela pour que se réalise jusqu’au bout ce que l’Écriture avait prédit.
      29 Près de là se trouvait un vase rempli de vin aigre. On attacha donc une éponge imbibée de ce vin aigre au bout d’une branche d’hysope et on l’approcha de la bouche de Jésus.
      30 Quand il eut goûté le vin aigre, Jésus dit : — Tout est accompli. Il pencha la tête et rendit l’esprit.
      31 Comme on était à la veille du sabbat, et de plus, d’un sabbat particulièrement solennel, les chefs des Juifs voulaient éviter que les cadavres ne restent en croix durant la fête. Ils allèrent trouver Pilate pour lui demander de faire briser les jambes aux suppliciés et de les faire enlever des croix.
      32 Les soldats vinrent donc et brisèrent les jambes, d’abord au premier des criminels crucifiés avec Jésus, puis à l’autre.
      33 Mais quand ils arrivèrent à Jésus, ils constatèrent qu’il était déjà mort et ils ne lui brisèrent pas les jambes.
      34 L’un des soldats lui enfonça la lance dans le côté, et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau.
      35 Celui qui rapporte ces faits les a lui-même vus de ses yeux et son témoignage est digne de foi. Il a conscience d’être le porte-parole de la vérité pour que, vous aussi, vous parveniez à la foi.
      36 En effet, tout cela est arrivé pour que se réalise cette parole de l’Écriture : Aucun de ses os ne sera brisé.
      37 De plus, un autre texte déclare : Ils tourneront leurs regards vers celui qu’ils ont transpercé.
      38 Après ces événements, Joseph d’Arimathée alla demander à Pilate la permission d’enlever le corps de Jésus. Il était aussi disciple du Seigneur, mais s’en cachait par peur des autorités religieuses. Pilate y consentit. Joseph alla donc détacher le corps (de la croix) et l’emporta.
      39 Nicodème survint également. C’était lui qui, au commencement, était allé trouver Jésus de nuit. Il apportait environ trente kilos d’un mélange de myrrhe et d’aloès.
      40 Tous deux prirent donc le corps de Jésus et l’enveloppèrent de bandes de lin en les saupoudrant d’aromates, comme il est d’usage chez les Juifs d’ensevelir les morts.
      41 Non loin de l’endroit où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin dans lequel se trouvait un tombeau neuf où personne n’avait encore été enseveli.
      42 C’est donc là, dans cette tombe toute proche, qu’ils déposèrent le corps de Jésus, en toute hâte parce que c’était le vendredi soir, c’est-à-dire, pour les Juifs, le jour de la préparation du sabbat.

      Jean 21

      15 Après le déjeuner, Jésus s’adresse à Simon Pierre : — Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? — Oui, Seigneur, répond-il, tu sais bien que je suis ton ami. Jésus lui dit : — Sois un berger pour mes agneaux.
      16 Puis il lui redemande une deuxième fois : — Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? — Oui, Seigneur, lui répond Simon. Tu sais que je suis ton ami. Jésus lui dit : — Conduis mes petites brebis.
      17 Puis, pour la troisième fois, il lui demande : — Simon, fils de Jean, es-tu mon ami ? Pierre est peiné de ce que, cette troisième fois, il lui demande : Es-tu mon ami ? Il lui répond : — Seigneur, tu sais tout, tu sais que je suis ton ami. Jésus lui dit : — Sois un berger pour mes brebis.
      18 Vraiment, je te l’assure : quand tu étais plus jeune, tu mettais toi-même ta ceinture et tu allais où tu voulais, mais quand tu seras devenu vieux, tu étendras les bras, un autre nouera ta ceinture et te mènera là où tu ne voudras pas aller.
      19 Par ces mots, il faisait allusion au genre de mort que Pierre allait endurer à la gloire de Dieu. Après avoir dit cela, il ajouta : — Continue à me suivre.

      Actes 2

      1 Le jour de la Pentecôte arriva. Les disciples étaient tous rassemblés au même endroit.
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