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Dictionnaire Biblique de Top Bible

FOI

Le terme de foi est usuel dans le langage profane. Les philosophes ont distingué entre le sens objectif : confiance que mérite une chose, par ex. la foi des traités, ou une personne, par ex. un homme de bonne foi, et le sens subjectif : croyance à un objet, par ex. la foi à la liberté, ou en une personne, par ex. la foi en Dieu.

La fréquence du terme est bien plus grande dans le langage religieux, si grande qu'il est devenu un terme technique pour traduire, du point de vue spirituel, la conviction de l'homme ; l'expression familière : « avoir ou n'avoir pas la foi » indique, avec une netteté parfaite, l'adhésion ou l'opposition que l'on constate ou que l'on manifeste devant la religion. Les théologiens ont naturellement opéré la distinction logique entre les deux sens objectif et subjectif ; le Moyen âge l'a exprimée dans les formules traditionnelles  : -fides quoe creditur, la foi à laquelle on croit ; fides qua creditur, la foi par laquelle on croit.

Dans quelques textes bibliques, le mot est pris au sens objectif : Ac 6:7, « une foule de sacrificateurs obéissaient à la foi » ; Ga 1:23, « celui qui nous persécutait annonce la foi » ; Ro 10:8, « c'est la parole de la foi que nous prêchons », etc. Mais l'immense majorité des textes donne au mot le sens subjectif : adhésion à une vérité, confiance en une personne. Les écrivains de l'A.T., les prophètes eux-mêmes, emploient très rarement le substantif « foi », assez rarement le verbe « croire », pour exprimer l'espérance, l'obéissance, l'amour vis-à-vis de Jéhovah. Dans le N.T., au contraire, on les retrouve à chaque page et ils ne traduisent plus la disposition des fidèles dans quelques cas exceptionnels ou la manière d'être de quelques témoins remarquables, mais ils s'appliquent à la vie entière du chrétien et de tous les chrétiens quels qu'ils soient et quoi qu'ils fassent.

I

1.

Dans les évangiles synoptiques, la foi est une attitude à l'égard de Dieu, un sentiment d'espérance et d'assurance en Lui, une acceptation de sa volonté. Dieu ne contraignant pas ses créatures libres, la foi est la condition morale, première et nécessaire, pour que s'exercent, en faveur de l'homme, la puissance de Dieu et son amour. Aussi Jésus, avant d'exaucer ceux qui l'invoquent, les interroge-t-il. Il dit au centenier de Capernaüm : « Va et qu'il te soit fait selon ta foi » (Mt 8:13) ; aux deux aveugles qui le suivent : « Croyez-vous que je puisse faire ce que vous désirez ? Qu'il vous soit fait selon votre foi » (Mt 9:28 et suivant) ; à la Cananéenne : « Femme, ta foi est grande, qu'il te soit fait comme tu le veux », etc. Ces actes surhumains que Jésus accomplit et qu'il citera en réponse à la question de Jean-Baptiste : « Es-tu celui qui doit venir ? », ces délivrances et ces bénédictions appartiennent à ce que les Synoptiques appellent : « les biens du Royaume », biens qui ne sauraient être attribués qu'aux membres du Royaume, du Royaume dans lequel on entre par la foi.

Commencement de la vie religieuse, la foi demeure le principe générateur de cette vie dans son développement. Elle se rapporte à Dieu, et aussi à Celui que Dieu a envoyé : Jésus-Christ. La foi qui reçoit la grâce divine, ou qui prie pour l'obtenir, ne sépare pas, dans sa gratitude ou dans son appel, Dieu qui exauce par le moyen du Christ et le Christ qui exauce au nom de Dieu. Nombre de guérisons sont rappelées par Matthieu, Marc Lu : femme atteinte d'une perte de sang ! (Mt 9:22 et suivant) ; fille de Jaïrus (Mr 5:22) ; aveugle de Jérico (Lu 18:35 et suivant), etc., guérisons qui sont attendues de Jésus et qui supposent, chez ceux qui se tournent vers lui, la foi qu'il est le Libérateur, le Réparateur au sens messianique, qu'avec lui le Royaume de Dieu est venu.

Cette foi peut être incomplète, obscure, élémentaire, aussi petite qu'un grain de moutarde (Mt 17:20) ; mais si, même à cet état de germe, elle est réelle, sincère, elle transforme l'homme en disciple de Jésus. Les préceptes que le Christ donne à ceux qui veulent le suivre : dominer les impulsions de la colère, s'affranchir de l'emprise des biens terrestres, aimer son prochain, compter sur le Père pour avoir au jour le jour le nécessaire et le superflu, tout ce qui constitue la vie avec Dieu est inadmissible théoriquement, impossible pratiquement, sans la foi.

L'action du croyant sur lui-même s'accompagne d'une action sur son milieu ; il n'est pas de difficulté extérieure qu'il ne puisse vaincre, pas de limite à son pouvoir parce qu'en son pouvoir se transmet quelque chose du pouvoir de Dieu. « Ayez foi en Dieu. En vérité, je vous le déclare, quiconque dira à cette montagne : soulève-toi et jette-toi à la mer, s'il ne doute pas dans son coeur mais s'il croit que ce qu'il dit s'accomplira, cela lui sera accordé... Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l'avez obtenu et cela vous sera accordé. » (Mr 11:22-24).

La foi qui met l'homme en contact avec son Créateur, qui unit le fils terrestre au Père céleste, n'a pas sa cause première en l'homme, mais en Dieu. Par la foi l'homme répond à l'appel de Dieu. Jésus la considère comme un écho, dans l'âme humaine, de la révélation qu'il lui apporte de l'éternelle volonté miséricordieuse. Venant de Dieu, elle amène l'homme toujours plus près de Dieu. Elle lui apprend à s'en remettre à Dieu pour toutes choses ; plus la foi grandit et plus grandit l'action divine, plus devient sensible la présence divine dans le coeur. Aussi Jésus s'étonne-t-il que chez ceux qui ont commencé à comprendre, à percevoir le dessein de Dieu, l'assurance se heurte encore aux contingences matérielles ; il reprend les disciples quand ils tremblent au milieu de la tempête : « Pourquoi avez-vous peur, gens de peu de foi ? » (Mt 8:26), ou quand ils s'effrayent devant l'apparente victoire du péché, : « O gens d'un coeur lent à croire, ne fallait-il pas que le Christ souffrît et entrât ainsi dans la gloire ? » (Lu 24:25). Précisément parce que la foi est tout entière tournée vers Dieu, elle entraîne comme contre-partie l'oubli de soi, la transfiguration, à l'exemple du Fils unique, et la félicité proclamée par les Béatitudes dépasse l'homme naturel et l'économie terrestre.

La foi en Dieu et en Christ s'étend normalement au contenu de la prédication de Jésus. « Le Royaume de Dieu est venu ; repentez-vous et croyez à l'Évangile » (Mr 1:15). Elle concerne pareillement tels messagers suscités d'En-haut, comme les prophètes (Lu 24:26), ou comme Jean-Baptiste : « Jean est venu dans la voie de la justice et vous ne l'avez pas cru » (Mt 21:32), et la parole de ces prophètes et de ce précurseur : « Scribes et anciens raisonnaient ainsi : si nous répondons que le baptême de Jean venait du ciel, il dira : pourquoi n'avez-vous pas cru à sa parole ? » (Mr 11:31). Exceptionnellement, croire indique la créance que l'on pourrait accorder à une erreur. Jésus, à propos de la ruine de Jérusalem et de la ruine du monde, met en garde les siens : « Si l'on vous dit alors : le Christ est ici, ou bien : il est là, ne le croyez pas » (Mr 13:21).

2.

Dans l'évangile de Jean se retrouve, dominante, la conception des Synoptiques : la foi qui écoute, qui accepte, qui se donne, la foi qui unit à Dieu et au Christ. « Vous croyez en Dieu, dit Jésus aux disciples, croyez aussi en moi » (Jn 14:1). Dieu et le Christ liés dans la pensée de l'homme, comme ils sont liés dans le même dessein, la même activité en faveur de l'homme : « Ne crois-tu pas, Philippe, que je suis dans le Père et que le Père est en moi ? » (Jn 14:10). Cependant, plus que dans les Synoptiques, la foi concerne spécialement la personne du Christ, reçoit en Jésus la véritable lumière, fait des enfants de Dieu de tous ceux qui croient au nom de Jésus.

Rapprochement propre au quatrième évangile : l'idée de « foi » est mise ici et là en parallèle avec l'idée de « connaissance » : « Nous savons que tu sais toutes choses, voilà pourquoi nous croyons que tu es issu du Père » (Jn 16:30) ; « ils ont connu que je suis venu de Toi, et ils ont cru que c'est Toi qui m'as envoyé » (Jn 17:8) ; « tu as les paroles de la vie éternelle, et nous avons cru et nous avons connu que tu es le Christ » (Jn 6:69) ; « croyez à mes oeuvres, afin que vous sachiez et connaissiez que le Père est en moi et que je suis dans le Père » (Jn 10:38). Cette foi qui connaît, cette connaissance qui croit, s'élève au-dessus du visible, du transitoire, du terrestre ; elle saisit Dieu qui conduit au Christ comme en retour le Christ conduit à Dieu : « Nul ne peut venir à moi si le Père qui m'a envoyé ne l'attire » (Jn 6:44) ; Dieu qui donne le Christ au monde pour que par le Christ le monde revienne à Dieu : « Dieu a tellement aimé le monde qu'il lui a donné son Fils afin que quiconque croit en lui ne périsse pas » (Jn 3:16) ; elle pénètre dans la vie éternelle, elle fait de la vie éternelle une possession présente : « celui qui croit a la vie éternelle » (Jn 6:47), « celui qui écoute ma parole et croit en Celui qui m'a envoyé est passé de la mort à la vie » (Jn 5:24). L'aube de cette vie, de la vie divine, se lève sur le croyant aussitôt que se lève en lui la foi ; aussitôt qu'il croit, il entre en communion avec le Père et avec le Fils.

Parce qu'elle sait et qu'elle expérimente, la foi est à elle-même sa preuve ; elle n'a point besoin de signes extérieurs, de sètneïa, point besoin de toucher et de voir : « Heureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru » (Jn 20:29).

Mais, le quatrième évangile le souligne plus nettement que les trois premiers, quoique venant de Dieu, la foi n'est pas imposée à l'homme. Le don divin peut être méconnu ; le coeur se laisse séduire par la gloire que dispensent les hommes et ne recherche pas celle qui est auprès de Dieu seul (Jn 5:44) ; le coeur se laisse asservir par le péché et préfère les ténèbres à la lumière (Jn 3:19). Et de même que celui qui croit ne subit pas de jugement, celui qui ne croit pas est déjà jugé (Jn 3:18).

3.

Dans les épîtres de Paul, la foi est l'acceptation du salut que Dieu a préparé et institué pour l'humanité, salut qui se résume dans la personne et dans l'oeuvre du Christ. Si c'est là, assurément, la grande proclamation de l'apôtre, elle n'est pas, en son fond, une innovation. Et peut-être les théologiens, du côté positif comme du côté négatif, ont-ils trop accentué l'empreinte spéciale que le christianisme primitif aurait reçue du paulinisme. Dès la première prédication des disciples, l'Évangile est présenté comme une révélation, un message, et même une doctrine, annoncés par les témoins de Jésus, et dont le centre est le Christ considéré comme Seigneur et Sauveur (Ac 2:12). Dans la controverse de Paul avec Pierre, à Antioche, cette thèse ressort comme étant l'essence de la religion chrétienne (Ga 2:2,9,11). Ce qui caractérise les lettres pauliniennes, c'est qu'elles insistent, plus qu'aucun autre écrit du N.T., sur ce point cardinal, et l'originalité de l'apôtre c'est d'avoir cherché à l'établir systématiquement, rationnellement en quelque sorte, pour que les Églises, nées de sa mission, en possèdent la claire conscience. Puisque l'Évangile est la révélation de la volonté compatissante de Dieu, la seule attitude raisonnable de l'homme est de croire aux dispensations de Dieu ; elles lui offrent la lumière, la force et le salut en Christ. La qualité unique de la personne de Jésus, la valeur unique de son oeuvre sont confirmées par la résurrection ; celle-ci est le noeud vital du plan divin tel qu'il s'est déroulé dans l'histoire. La foi portera donc d'aplomb sur ce fait ; elle sera par-dessus tout la confiance en Dieu qui a ressuscité Jésus (Eph 1:20, Ga 1:1 1Cor 15:14,20,2Co 5:15, Ro 4:24 6:4 8:11 10:9 etc.). A la résurrection est jointe la mort de Jésus sur la croix, la mort, parachèvement de la sainteté, couronnement de la substitution de Jésus au pécheur, et qui devient ainsi, pour ce dernier, le moyen de la justice que Dieu demande (2Co 5:15, Ro 4:25 5:10 6:3 8:2, Php 2:8-11, Col 1:22,2Ti 1:10 etc.). Pour être mis à son bénéfice, le pécheur doit simplement devenir un croyant en Jésus-Christ (Ga 2:16, Ro 3:22 etc.).

Les lettres de Paul ne posent pas entre la foi et la repentance l'étroit rapport que les évangiles accentuent souvent. Le grand modèle de la foi est Abraham, espérant contre toute espérance, parce que Dieu avait parlé (Ro 4:17-21).

Quelque grande que soit la part de l'homme pour que la foi naisse et croisse dans son coeur, en réalité, cependant, la foi est une grâce de Dieu (Php 1:29), un don qui parvient à l'homme et qui lui est proposé par la prédication de l'Évangile (Ro 10:17). La ferme assurance de celui qui croit éclaire son esprit, anime sa vie, produit en pratique l'obéissance (Ro 1:5 16:26). L'obéissance consiste à se laisser déterminer, conduire par le Christ avec lequel la foi met en communion ; alors le Christ glorifié, le Christ tout présent devient le fondement et le principe de l'existence du croyant (Ga 2:20,2Co 5:17, Php 1:20 et suivant). Une semblable participation à la vie divine est procurée par le Saint-Esprit que le croyant peut recevoir dans sa plénitude ; cette merveilleuse communication le rend certain, d'une part, de l'amour de Dieu (Ga 3:2, Ro 5:15 8:16), d'autre part le rend capable d'accomplir la volonté de Dieu (Ga 5:16,22).

Parmi les dons de l'Esprit, au nombre des « charismes » dont il dote le croyant, Paul inscrit la foi (1Co 12:9 13:2). Sa répercussion intellectuelle est profonde ; comme chez Jean, la foi, chez Paul, conduit à la connaissance, la foi est une connaissance, et si pénétrante, si compréhensive, qu'elle discerne et s'approprie en Christ tous les trésors de la sagesse et de la science (Col 2:3).

Le concept de la foi revêt, chez l'apôtre, une précision particulière par la rigoureuse distinction établie entre la foi, moyen vrai de la justice, moyen donné par Dieu, et la loi, mutile moyen de la justice, moyen tenté par les hommes (Ro 10:5, Ga 3:11). Les deux idées se trouvent assez souvent opposées, comme les deux parties d'un dilemme s'excluant l'une l'autre (Ro 4:13 et suivant, Ga 3:23,25 5:4 et suivant). L'opposition porte sur ceci : la loi exige une action (Ro 10:5), un faire (Ga 3:12), c-à-d, et pour tout dire, des oeuvres (Ro 9:32, Ga 3:2,5 2:16) ; or l'homme qui est véritablement justifié par Dieu l'est uniquement par la foi et Paul appuie expressément : sans les oeuvres de la loi (Ro 3:28). En effet, croire c'est s'abandonner, s'en remettre absolument à la bonté de Dieu pour être revêtu par Lui de la justice ; faire, par contre, impliquerait quelque mérite pour l'homme, si par ses oeuvres il obtenait, en tout ou en partie, la justice ; or c'est parce que l'homme était impuissant à se justifier par lui-même que l'amour de Dieu l'a justifié par Sa grâce pure. Il y a équivalence complète entre les expressions : nomos pistêôs, loi de la foi (Ro 3:27), et nomos dikaïosunès, loi de la justice (Ro 9:31) ; la justice, selon le plan divin du salut, étant acquise par la foi à l'exclusion des oeuvres, il en résulte que donner une valeur quelconque aux oeuvres c'est ne pas savoir croire, ne pas vouloir croire comme Dieu veut.

Dieu a posé, a imposé cette condition à l'homme pour qu'il soit sauvé : la foi ; il faut remplir cette condition, et elle seule ; la remplir, c'est par là même être soumis à l'ordre de choses nouveau institué par la justice qui vient de Dieu (Ro 10:3). Car, en un sens, la foi peut bien être envisagée comme une oeuvre, comme l'oeuvre seule valable et seule efficace que contredirait l'addition des oeuvres de la loi. Mais cette oeuvre de la foi demeure opposée à toute oeuvre de nature humaine, à toute observation de règles, de normes, de préceptes dictés par l'homme, à tout ce qui, émanant directement ou indirectement de l'homme, laisserait conclure à un droit quelconque pour lui. Il n'est de justification possible, il n'est de réelle justice que par la foi.

C'est du point de vue négatif surtout que la foi est susceptible d'être une oeuvre, parce qu'elle comporte une renonciation à toute valeur personnelle, à toute action méritoire (Ro 4:5) ; ainsi seulement elle est totale confiance en Dieu, vie nouvelle en Christ. Dans et pour cette vie, le croyant possède, par la foi, la rectitude morale qui lui permet un jugement sain (Ro 14:23), la puissance suffisante pour agir sans hésitation et sans erreur de manière à donner gloire à Dieu (Ro 4:20, Ga 5:6).

4.

Epître de Jacques. Quand on se plaît à découvrir chez Jacques et chez Paul des représentations divergentes, voire contraires, de la foi, on néglige, en premier lieu, de placer dans leur contexte les affirmations de Jacques touchant les oeuvres, les oeuvres qu'il considère comme des résultats de la foi et non comme des moyens de parvenir à la justice, et, en second lieu, de rappeler que la vie dont Paul a fait une vie religieuse et morale, orientée par l'inspiration de Dieu, remplie de la force de Dieu, est une vie réelle, donc tissée d'actions, d'oeuvres, et non une vie de stérile contemplation. Les déclarations sur les fruits de l'Esprit (Ga 5:22), ou de la justice (2Co 9:10, Ro 7:4, Phi 1:11), sur la souveraineté de l'amour (1Co 13), attestent jusqu'à l'évidence que Paul n'exclut que les oeuvres de la loi, les oeuvres que la tradition appellera « méritoires ». Et Jacques ne parle pas de ces oeuvres-là mais de celles qui constituent la vie chrétienne, sans lesquelles la foi se réduit à une croyance intellectuelle (Jas 2:14 et suivants), sans lesquelles l'action n'est jamais suscitée par l'inspiration divine.

Pour corroborer cet accord sur les conséquences, il suffit de constater combien est réel l'accord sur le principe de la foi. Selon Jacques, la foi fait le chrétien ; comme dans les évangiles et les épîtres pauliniennes, elle est essentiellement une parfaite confiance en Dieu (Jas 1:3-6 5:15), confiance du coeur et confiance de l'esprit, c-à-d, sentiment et conviction, en particulier conviction que la Parole de Dieu est la vérité (Jas 2:14 s).

5.

L'épître aux Hébreux, rapprochée avec raison, mais souvent rapprochée trop étroitement et à tort, des lettres de Paul, voit dans le N.T. l'accomplissement des promesses de l'A.T. On remarque, dans son argumentation, deux notions plus intimement juxtaposées que dans les autres livres du N.T. : celle de foi et celle d'espérance. La foi et l'espérance sont données toutes deux comme une inébranlable attente (Heb 3:6 6:11-18 10:23) ; toutes deux sont des conditions de participation aux biens de l'Alliance définitive que le Christ a fondée, toutes deux s'appuient sur la fidélité de Dieu. Mais juxtaposition n'est pas confusion : la foi n'englobe pas toute l'espérance, l'espérance ne prend pas la place de la foi ; la foi conduit à l'espérance et l'espérance couronne la foi.

La foi en Dieu est l'enseignement initial de l'Évangile du Christ (Heb 6:1). L'auteur de la lettre formule une définition : « La foi est une ferme assurance des choses qu'on espère, une démonstration de celles qu'on ne voit pas » (Heb 11:1), et les multiples exemples du chap, précisent, sous ses multiples aspects, ce critère de la piété : expérience de la puissance de Dieu qui ne se trompe pas (verset 11-19) ; obéissance à son appel (verset 8,17), connaissance que ne saurait donner la perception sensible (verset 3), etc. Pour le Christ lui-même, l'élévation suprême auprès de Dieu fut le ternie de ses victoires sur les obstacles et les maux que le péché dressait contre lui ; sa triomphante volonté de marcher avec Dieu le rend, lui qui est « le chef et le consommateur de la foi » (Heb 12:2), le modèle et le secours du croyant.

Une notable différence entre l'épître aux Hébreux et les ép. pauliniennes est que le rapport direct et constant de la foi avec la personne de Jésus-Christ, que celles-ci établissent, est à peu près passé sous silence par celle-là. On peut estimer qu'il est sous-entendu dans Heb 12:2 13:7 et suivant : « Imitez la foi de vos conducteurs, Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui, éternellement » ; Heb 13:20 : « Jésus-Christ, le grand Pasteur des brebis » ; mais le déclarer sous-entendu est bien convenir qu'il n'est pas explicite à la manière de Paul. La Parole de Dieu, qui déjà dans l'A. T, annonçait les promesses, doit être reçue par le coeur ; elle ne servirait de rien à celui qui l'entendrait sans « se l'approprier par la foi » (Heb 4:1 et suivant). La foi, ainsi nécessaire avant l'accomplissement du salut, l'est bien plus après que la révélation du Seigneur a confirmé la possibilité de son acquisition, de sa possession (Heb 2:1,4) ; seuls, en effet, les croyants entrent dans le repos de Dieu (Heb 4:3) et héritent la vie éternelle (Heb 10:38 et suivant).

II Le nombre, la richesse, la diversité d'acception des textes se laissent malaisément condenser en une synthèse exhaustive ; par contre, l'objet, la nature, les effets de la foi apparaissent en pleine lumière.

1.

Objet de la foi.

A première vue, la foi semble se rapporter à des objets multiples et divers, personnes ou choses. En réalité, l'objet de la foi est unique, toujours le même : c'est Dieu, la personne et l'action de Dieu. La personne est une ; l'action est complexe et variable. L'action diffère selon les milieux : générale et indirecte dans le monde, particulière et précise au sein d'Israël ; l'action diffère selon les temps : se développant, s'illuminant avec la réceptivité mieux préparée des consciences jusqu'à ce que, « les temps étant accomplis », elle atteigne sa plus grande puissance et son plus vif rayonnement dans l'apparition de Jésus-Christ. La foi porte sur l'ensemble de l'activité divine et sur chacun de ses détails. Ainsi la foi à « la Parole de Dieu » que les Thessaloniciens ont reçue (1Th 2:13) concerne la série des témoignages par lesquels Dieu s'est fait connaître, les déclarations des prophètes et des apôtres inspirées par Dieu, donc une révélation de Dieu lui-même par l'intermédiaire de ses messagers. Plus restreint, le contenu de la foi est souvent un groupe concret de vérités relatives à Jésus-Christ, l'affirmant comme le Sauveur : « Si tu confesses que Jésus est le Seigneur, tu seras sauvé » (Ro 6:8 10:9). Plus limitée encore, la foi peut se fixer sur un fait de la vie de Jésus : « Si nous croyons que Jésus est mort et qu'il est ressuscité, nous devons croire aussi que Dieu ramènera par Jésus ceux qui sont morts » (1Th 4:14).

A côté de la personne de Dieu se place donc la personne du Christ. Quand il est question, dans le texte grec, de « la foi de Jésus » (Ro 3:26), de « la foi du Christ » (Ga 2:16, Php 3:9), de « la foi du Fils de Dieu » (Ga 2:20), il faut traduire : foi en Jésus, foi en Christ, foi au Fils de Dieu. Il n'est pas d'exemple donnant Jésus comme sujet de la foi ; les exemples sont nombreux, indépendamment des écrits johanniques et pauliniens où ils abondent, donnant Jésus comme objet de la foi. Le chrétien croit en Jésus comme il croit en Dieu. Mais ceci ne contredit pas l'affirmation que l'objet de la foi est partout la personne de Dieu, car tous les autres objets mentionnés se ramènent à cette personne ; Jésus--le johannisme et le paulinisme sont précisément les plus nets sur ce point--Jésus est le Fils de Dieu qui ne parle pas et n'agit pas de son chef, mais de la part de Dieu : « Les paroles que je dis, explique-t-il, je ne les dis pas de moi-même ; le Père qui demeure en moi, c'est lui qui accomplit ses propres oeuvres » (Jn 14:10). Envoyé de Dieu, représentant de Dieu, médiateur entre Dieu et les hommes, il est « un avec Dieu » (Jn 10:30). La foi au Christ révélateur et Sauveur est une forme, la plus haute forme de la foi au Dieu qui a préparé la révélation et le salut. Le croyant ne dissocie pas la personne du Christ de la personne de Dieu : « Celui qui a vu le Fils, a vu le Père » (Jn 14:9) ; dans et par la foi au Christ le croyant confesse sa foi en Dieu.

2.

Nature de la foi.

La foi renferme plus d'éléments que ne l'ont estimé tels psychologues et tels dogmaticiens. A les écouter, la foi véritable n'intéresserait qu'une partie de l'être humain ; la partie essentielle sans doute puisque c'est dans le coeur qu'elle a sa racine et porte sa fleur, mais cette partie exclusivement ; la foi se résoudrait, se confinerait dans le sentiment. Important facteur de la vie intérieure, indispensable facteur de la vie religieuse et de la vie morale, elle serait sinon tout à fait indépendante de la pensée, de la raison, du moins sans lien intime et nécessaire avec elle. Il conviendrait, du point de vue de la psychologie et surtout du point de vue de la piété, de la séparer de la croyance ; la foi ressortirait au coeur, la croyance à la pensée ; la foi gagnerait à cette dissociation d'échapper aux hésitations, aux obscurités, aux limitations de la croyance, à ses conditions logiques, à ses exigences rationnelles.

Certes les deux concepts, foi et croyance, sont distincts et séparables ; ils le sont théoriquement et pratiquement. Seulement, il faut renverser l'ordre des termes, dire non que la foi peut être indépendante de la croyance, mais que la croyance peut être indépendante de la foi. Une certaine philosophie spiritualiste pose la croyance en Dieu comme une solution du problème de l'univers, sans que cette croyance aboutisse à la réalité vivante qu'est la foi. Un certain homme s'intitule chrétien, et son credo peut être le credo officiel de son Église, sans que cette croyance produise en lui la rénovation vivante de la foi. La croyance peut être purement intellectuelle, se réduire à l'adhésion mentale donnée à une formule religieuse, c-à-d, exister sans la foi. Or le contraire n'est pas possible : la foi ne peut naître, ne peut subsister sans la croyance. La foi a toujours un objet : être personnel, donnée morale, vérité religieuse. Comment croire à cet objet sans le connaître, le connaître partiellement, imparfaitement si l'on veut, cependant le connaître assez pour admettre son existence, sa qualité ?

Aussi bien les travaux de la psychologie contemporaine ont définitivement éliminé la traditionnelle représentation des facultés humaines sous forme d'entités autonomes, la traditionnelle division de l'homme en pensée, sentiment, volonté, comme si ces fonctions jouaient indépendamment l'une de l'autre. L'unité spirituelle de l'homme est indissoluble et permanente : il n'est pas de pensée qui ne soit accompagnée de sentiment et de volonté, pas de sentiment qui ne soit accompagné de pensée et de volonté, pas de volonté qui ne soit accompagnée de pensée et de sentiment. Ces éléments varient selon les individus ; chez tous l'élément prédominant est renforcé par les éléments autres, et, loin de les exclure, les implique comme inévitables auxiliaires. Ces éléments varient selon les objets ; pour tous, l'esprit, le coeur, la volonté restent étroitement liés ; s'ils occupent un rang différent, ils occupent toujours un rang, et peuvent tour à tour passer chacun au premier plan. On taxera d'inconséquence logique la philosophie spiritualiste qui, énonçant la croyance en Dieu, se refusera à déduire les conséquences de cette thèse ; on taxera de contradiction morale l'homme qui pense en chrétien et vit en païen.

Cette inconséquence logique, cette contradiction morale qui isolent la croyance ne sauraient isoler pareillement la foi. Assurément la foi n'enveloppe pas, ne présuppose pas, pour être, une. doctrine cohérente, un credo systématisé ; mais elle réclame une croyance, quelque rudimentaire que soit la croyance. Si la foi n'est pas la conséquence nécessaire de la croyance, la croyance est un principe primitif nécessaire de la foi. Sans l'idée de Dieu, sans la croyance en Dieu, la foi, sentiment de confiance, d'abandon, d'espérance en Dieu, est incompréhensible ; pas plus que dans l'ordre physique, il n'y a, dans l'ordre moral et religieux, de génération spontanée.

Et comme l'idée de Dieu ne s'impose pas indiscutablement, n'est pas un axiome à priori, une évidence contraignant l'adhésion, il y a dans la foi, toujours, une part de décision libre, personnelle, un élément volontaire qui donne à la foi religieuse un caractère de haute et profonde moralité.

Loin d'être un simple sentiment, la foi est donc un complexe dans lequel interviennent, à des degrés dissemblables, variables, le coeur, l'esprit, la volonté, dans lequel l'homme est engagé tout entier ; la foi vraie est plus que le don du coeur, elle est le don de l'être, l'acte le plus vivant et le plus humain.

3.

Effets de la foi.

La foi est, en même temps, le principe de la connaissance religieuse et le principe du salut.

Principe de connaissance, elle conduit à une révélation de Dieu. Comme la confiance vis-à-vis de ses semblables permet à l'homme de se mêler à leur vie, de discerner plus adéquatement leur volonté, de pénétrer dans leur intimité, de même la foi permet au croyant d'entrer en rapport direct, personnel avec Dieu, de comprendre sa Parole, de recevoir son inspiration. Dieu qui n'est pas une idée pure, une abstraction métaphysique, mais, selon l'Évangile qui le proclame et la raison qui l'exige, une personne, la Personne suprême vivante et agissante, Dieu, quand l'homme a rendu possible son action sur lui et en lui par la foi, Dieu se manifeste au croyant tel que Jésus l'a annoncé : le Père qui a aimé le monde, qui aime chacun de ses enfants. La foi qui, chez quelques-uns, se tourne d'abord vers Dieu peut-être avec quelque hésitation, qui n'est qu'une croyance sans arguments démonstratifs, devient, par l'action de Dieu dans la personne humaine, la certitude ; elle aboutit au fait qui dans tous les domaines est la preuve majeure : à l'expérience (voir ce mot). Seule la foi produit cet effet surnaturel. Non qu'elle l'amène par sa propre vertu et sa propre valeur, c-à-d, humainement ; en définissant l'expérience religieuse « un effet surnaturel », on l'attribue par là même à l'intervention de Dieu. Cependant, si c'est par Dieu qu'elle est en l'homme, elle n'est pas sans l'homme, sans sa foi préalable, condition sine qua non d'un rapport particulier entre Dieu et lui. Peu importe l'origine de la foi, et qu'elle ait sa source initiale dans la tradition, le milieu, l'éducation, la réflexion propre, le sentiment, la raison ; il faut qu'elle soit comme réalité, comme élément constitutif de la conscience. L'expérience est nécessaire pour qu'il y ait transmutation de la croyance en certitude, de l'hypothèse acceptée en fait évident ; mais la foi est l'unique porte ouverte en l'homme par laquelle Dieu veuille entrer dans son coeur, lui faire expérimenter que sa Parole est la vérité, que sa connaissance est la lumière, que sa présence est la souveraine réalité.

Principe de salut, la foi acquiert toute son importance. Pour Jésus, pour les apôtres, elle est non seulement le principe par excellence, mais le principe unique de la rédemption humaine. La Réforme n'a pas innové en faisant de cette doctrine le centre de sa dogmatique ; elle l'empruntait à l'Évangile. A-t-elle jamais eu expression plus formelle que la déclaration de Paul : « C'est par la grâce que vous êtes sauvés, par la foi ; et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu » ? (Eph 2:8) Foi et grâce sont mises en parallèle et unies l'une à l'autre dans et pour le salut ; la foi est le principe humain préparant le coeur à l'action de la grâce, principe divin ; la foi met l'homme sous l'influence de la grâce, lui permet de recevoir le don de Dieu. Dieu qui a créé l'homme libre n'agit jamais sur lui mécaniquement, magiquement, sans lui ; il veut l'adhésion de sa liberté pour que se déploie en lui sa puissance, pour que s'atteste son amour.

La foi qui sauve ne confère jamais à l'homme un mérite qui lui vaudrait un droit au salut, une capacité personnelle de remporter la victoire sur le mal ; elle est limitée au fait de rendre l'homme réceptif vis-à-vis de la grâce ; le salut que l'homme obtient par la foi, il ne l'obtient pas par lui-même : « Cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. » Dieu est l'auteur et le dispensateur du salut ; si l'homme ne reçoit rien sans la foi, tout vient de Dieu et Dieu donne tout. L'homme n'a qu'un pouvoir, un pouvoir négatif : il peut refuser le don divin, se détourner de la grâce offerte.

L'impuissance de l'homme est ainsi mise en relief dans l'affirmation même qui l'assure du salut comme d'une possession actuelle. Dans la langue originale de l'épître aux Éph., le verbe « vous êtes sauvés » est au parfait passif ; ce mode indique, en grec, un acte qui s'est produit dans le passé, mais dont l'effet subsiste dans le présent : « vous avez été sauvés » quand votre coeur s'est ouvert par la foi, « et vous l'êtes encore » si votre foi demeure.

Confiance de l'homme en Dieu, la foi marque donc l'origine de la vie nouvelle ; le salut c'est le pardon, la délivrance, la paix, la félicité, la vie avec Dieu. Dans la créature qui s'abandonne à Lui, Dieu reprend en quelque sorte le plan de la création mutilée par le péché. Dieu espère, et si l'on ose dire, Dieu croit, Lui aussi, que la créature déchue qui, en Jésus-Christ, est venue à Lui, le laissant purifier son âme, montera vers la sainteté, deviendra l'être qu'avait en vue sa pensée créatrice, accomplira, sous son inspiration et avec la force qu'il lui communiquera, « les oeuvres bonnes » qui Le glorifieront.

Conclusion.

Dans son double effet touchant la connaissance et touchant le salut, la foi garde son caractère éminemment moral, puisqu'elle ne saurait être sans le libre choix de l'homme qui veut croire, et son caractère nettement surnaturel puisqu'elle crée un lien, un rapport entre l'homme et Dieu. Par ailleurs, du point de vue psychologique, la foi, notion religieuse, reste apparentée à la foi, notion générale, et participe du caractère rationnel de celle-ci. La foi est la condition de toute activité intellectuelle. Nul ne conteste qu'elle se trouve dans les conséquences des doctrines philosophiques et sociales, et dans leurs parties secondaires ; on se rend trop peu compte qu'elle règne également dans ce que ces doctrines ont de fondamental. Principes premiers et faits primitifs sont tantôt niés, tantôt affirmés tout comme le sont les hypothèses qu'ils supportent. Bien plus, les sciences, sciences exactes ou sciences naturelles, reposent elles aussi sur la croyance. Elles ne discutent ni leurs points de départ, ni leurs données essentielles ; elles acceptent à priori les uns et les autres. Si les géomètres, les physiciens, les astronomes aboutissent--le plus souvent du moins--à des résultats concordants, tandis que les divergences s'opposent dans les résultats atteints par les moralistes et les philosophes et les sociologues, cela tient au fait que ceux-ci examinent et débattent les notions premières des problèmes traités, alors que ceux-là prennent comme bases des notions premières semblables qu'ils n'examinent ni ne débattent.

C'est une erreur formelle et formellement percée à jour de supposer qu'il existe un fondement indubitable et indiscutable pour la connaissance humaine. Il n'y a ni recherche, ni théorie, ni démonstration qui n'impliquent la foi ; il faut croire si l'on veut penser. Et la vie même de l'homme qui se passe de penser est impossible sans la foi. S'il peut y avoir conflit entre la pensée religieuse et la pensée non religieuse, c'est sur une affirmation concrète, dont on pèsera les motifs de crédibilité, sur un fait, dont on vérifiera la base historique, mais non sur la légitimité, la nature, la portée de la pensée religieuse ; la foi religieuse est dans l'ordre et dans le plan de la réalité humaine.

Dans la pratique, le droit théorique de la foi religieuse est justifié comme se justifie une hypothèse scientifique quelconque : par le résultat obtenu. L'expérience la transforme en savoir comme elle transforme l'hypothèse scientifique en évidence. Mais l'expérience religieuse l'emporte de beaucoup sur l'expérience scientifique. A la différence de l'objet de la croyance scientifique, partout et toujours purement passif, l'objet de la foi religieuse, Dieu, Conscience souveraine et souveraine Raison, est universellement et incessamment actif. Dieu ne se laisse pas seulement appréhender, mais il répond, il se révèle, il se donne en retour à la foi qui le cherche. Par là même, la foi religieuse n'est pas une hypothèse conservant à jamais quelque chose d'hypothétique, une croyance à jamais marquée par quelque ignorance ; elle devient la lumière rayonnante, l'évidence morale, le fait culminant de la conscience et de l'existence. Il n'est pas d'homme plus assuré de marcher droit dans les mystères dont s'enveloppent le monde, la vie, la mort, la destinée, plus certain de sa raison d'être et du but qui lui est assigné, il n'est pas d'homme plus véritablement, plus dignement homme, que celui qui affirme : « Je crois en Dieu. » AnD. A.

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      Matthieu 8

      13 Puis Jésus dit à l’officier : « Vas-y [et] sois traité conformément à ta foi. » Et au moment même le serviteur fut guéri.
      26 Il leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs, hommes de peu de foi ? » Alors il se leva, menaça les vents du lac et il y eut un grand calme.

      Matthieu 9

      22 Jésus se retourna et dit en la voyant : « Prends courage, ma fille, ta foi t'a sauvée. » Et cette femme fut guérie dès ce moment.
      28 Lorsqu'il fut arrivé à la maison, les aveugles s'approchèrent de lui et Jésus leur dit : « Croyez-vous que je puisse faire cela ? » « Oui, Seigneur », lui répondirent-ils.

      Matthieu 17

      20 « C'est parce que vous manquez de foi, leur dit Jésus. Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi comme un grain de moutarde, vous diriez à cette montagne : ‘Déplace-toi d'ici jusque-là’, et elle se déplacerait ; rien ne vous serait impossible.

      Matthieu 21

      32 car Jean est venu à vous dans la voie de la justice et vous n'avez pas cru en lui. En revanche, les collecteurs d’impôts et les prostituées ont cru en lui et vous, qui avez vu cela, vous n’avez pas ensuite montré de regret pour croire en lui.

      Marc 1

      15 et disait : « Le moment est arrivé et le royaume de Dieu est proche. Changez d’attitude et croyez à la bonne nouvelle ! »

      Marc 5

      22 Alors vint un des chefs de la synagogue, du nom de Jaïrus. Lorsqu'il aperçut Jésus, il se jeta à ses pieds

      Marc 11

      22 Jésus leur dit alors : « Ayez foi en Dieu.
      23 Je vous le dis en vérité, si quelqu'un dit à cette montagne : ‘Retire-toi de là et jette-toi dans la mer’, et s'il ne doute pas dans son cœur mais croit que ce qu'il dit arrive, il le verra s'accomplir.
      24 C'est pourquoi je vous le dis : tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l'avez reçu et cela vous sera accordé.
      31 Mais ils raisonnèrent ainsi entre eux : « Si nous répondons : ‘Du ciel’, il dira : ‘Pourquoi donc n'avez-vous pas cru en lui ?’

      Marc 13

      21 Si quelqu'un vous dit alors : ‘Le Messie est ici’ou : ‘Il est là’, ne le croyez pas,

      Luc 18

      35 Comme Jésus était près de Jéricho, un aveugle était assis au bord du chemin et mendiait.

      Luc 24

      25 Alors Jésus leur dit : « Hommes sans intelligence, dont le cœur est lent à croire tout ce qu'ont dit les prophètes !
      26 Ne fallait-il pas que le Messie souffre ces choses et qu'il entre dans sa gloire ? »

      Jean 3

      16 En effet, Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle.
      18 Celui qui croit en lui n'est pas jugé, mais celui qui ne croit pas est déjà jugé parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.
      19 Et voici quel est ce jugement : la lumière est venue dans le monde et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière parce que leur manière d’agir était mauvaise.

      Jean 5

      24 En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole et qui croit à celui qui m'a envoyé a la vie éternelle ; il ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie.
      44 Comment pouvez-vous croire, vous qui recevez votre gloire les uns des autres et qui ne recherchez pas la gloire qui vient de Dieu seul ?

      Jean 6

      44 Personne ne peut venir à moi, à moins que le Père qui m'a envoyé ne l'attire, et moi, je le ressusciterai le dernier jour.
      47 En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit [en moi] a la vie éternelle.
      69 Et nous, nous croyons et nous savons que tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant. »

      Jean 10

      30 Le Père et moi, nous sommes un. »
      38 Mais si je les fais, même si vous ne me croyez pas, croyez à ces œuvres afin de savoir et de reconnaître que le Père est en moi et que je suis en lui. »

      Jean 14

      1 » Que votre cœur ne se trouble pas ! Croyez en Dieu, croyez aussi en moi.
      9 Jésus lui dit : « Il y a si longtemps que je suis avec vous et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m'a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : ‘Montre-nous le Père’ ?
      10 Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; c'est le Père qui vit en moi qui fait lui-même ces œuvres.

      Jean 16

      30 Maintenant nous savons que tu sais tout et que tu n'as pas besoin qu'on t'interroge ; c'est pourquoi nous croyons que tu es sorti de Dieu. »

      Jean 17

      8 En effet, je leur ai donné les paroles que tu m'as données, ils les ont acceptées et ils ont vraiment reconnu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m'as envoyé.

      Jean 20

      29 « Parce que tu m'as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru ! »

      Actes 2

      12 Tous remplis d'étonnement et ne sachant que penser, ils se disaient les uns aux autres : « Qu'est-ce que cela veut dire ? »

      Actes 6

      7 La parole de Dieu se propageait de plus en plus, le nombre des disciples augmentait beaucoup à Jérusalem et une grande foule de prêtres obéissaient à la foi.

      Romains 1

      5 C'est par lui que nous avons reçu la grâce d’exercer le ministère d’apôtre pour conduire en son nom des hommes de toutes les nations à l'obéissance de la foi ;

      Romains 3

      22 c'est la justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux qui croient. Il n'y a pas de différence :
      26 Il la démontre dans le temps présent de manière à être juste tout en déclarant juste celui qui a la foi en Jésus.
      27 Où est donc la raison de se montrer fier ? Elle a été exclue. Par quelle loi ? Par celle des œuvres ? Non, par la loi de la foi.
      28 En effet, nous estimons que l'homme est déclaré juste par la foi, indépendamment des œuvres de la loi.

      Romains 4

      5 Par contre, si quelqu'un ne fait rien mais croit en celui qui déclare juste l’impie, sa foi lui est comptée comme justice.
      13 En effet, ce n'est pas par la loi que la promesse de recevoir le monde en héritage a été faite à Abraham ou à sa descendance, mais c'est par la justice de la foi,
      17 Je t'ai établi père d'un grand nombre de nations. Il est notre père devant le Dieu en qui il a cru, le Dieu qui donne la vie aux morts et appelle ce qui n'existe pas à l'existence.
      18 Espérant contre toute espérance, Abraham a cru et est ainsi devenu le père d'un grand nombre de nations, conformément à ce qui lui avait été dit : Telle sera ta descendance.
      19 Sans faiblir dans la foi, il n’a pas considéré que son corps était déjà usé, puisqu'il avait près de 100 ans, ni que Sara n'était plus en état d'avoir des enfants.
      20 Il n’a pas douté, par incrédulité, de la promesse de Dieu, mais il a été fortifié par la foi et il a rendu gloire à Dieu,
      21 car il avait la pleine conviction que ce que Dieu promet, il peut aussi l'accomplir.
      24 mais c'est aussi pour nous. Elle sera portée à notre compte, puisque nous croyons en celui qui a ressuscité Jésus notre Seigneur,
      25 lui qui a été donné à cause de nos fautes et qui est ressuscité à cause de notre justification.

      Romains 5

      10 En effet, si nous avons été réconciliés avec Dieu grâce à la mort de son Fils lorsque nous étions ses ennemis, nous serons à bien plus forte raison sauvés par sa vie maintenant que nous sommes réconciliés.
      15 Mais il y a une différence entre le don gratuit et la faute. En effet, si beaucoup sont morts par la faute d'un seul, la grâce de Dieu et le don de la grâce qui vient d'un seul homme, Jésus-Christ, ont bien plus abondamment été déversés sur beaucoup.

      Romains 6

      3 Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c'est en sa mort que nous avons été baptisés ?
      4 Par le baptême en sa mort nous avons donc été ensevelis avec lui afin que, comme Christ est ressuscité par la gloire du Père, de même nous aussi nous menions une vie nouvelle.
      8 Or, si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui,

      Romains 7

      4 De même, mes frères et sœurs, vous aussi vous avez été mis à mort par rapport à la loi à travers le corps de Christ pour appartenir à un autre, à celui qui est ressuscité afin que nous portions des fruits pour Dieu.

      Romains 8

      2 En effet, la loi de l'Esprit qui donne la vie en Jésus-Christ m'a libéré de la loi du péché et de la mort,
      11 Et si l'Esprit de celui qui a ressuscité Jésus habite en vous, celui qui a ressuscité Christ rendra aussi la vie à votre corps mortel par son Esprit qui habite en vous.
      16 L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.

      Romains 9

      31 tandis qu'Israël, qui cherchait une loi de justice, n'est pas parvenu à cette loi.
      32 Pourquoi ? Parce qu'Israël l'a cherchée non par la foi, mais par les œuvres [de la loi]. Ils se sont heurtés à la pierre qui fait obstacle,

      Romains 10

      3 Ils ignorent la justice de Dieu et cherchent à établir la leur propre ; ils ne se sont donc pas soumis à la justice de Dieu,
      5 En effet, Moïse décrit ainsi la justice qui vient de la loi : L'homme qui mettra ces prescriptions en pratique vivra par elles.
      8 Que dit-elle donc ? La parole est tout près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur. Or cette parole est celle de la foi, que nous prêchons.
      9 Si tu reconnais publiquement de ta bouche que Jésus est le Seigneur et si tu crois dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité, tu seras sauvé.
      17 Ainsi la foi vient de ce qu'on entend et ce qu'on entend vient de la parole de Dieu.

      Romains 14

      23 Mais celui qui a des doutes au sujet de ce qu'il mange est condamné, parce qu'il n'agit pas par une conviction de foi. Tout ce qui ne provient pas d’une conviction de foi est péché.

      Romains 16

      26 Ce mystère a maintenant été manifesté et porté à la connaissance de toutes les nations par les écrits des prophètes d'après l'ordre du Dieu éternel, afin qu'elles obéissent à la foi.

      1 Corinthiens 12

      9 à un autre la foi, par le même Esprit ; à un autre des dons de guérisons, par le même Esprit ;

      1 Corinthiens 13

      1 Si je parle les langues des hommes, et même celles des anges, mais que je n'ai pas l'amour, je suis un cuivre qui résonne ou une cymbale qui retentit.
      2 Si j'ai le don de prophétie, la compréhension de tous les mystères et toute la connaissance, si j'ai même toute la foi jusqu'à transporter des montagnes, mais que je n'ai pas l'amour, je ne suis rien.
      3 Et si je distribue tous mes biens aux pauvres, si même je livre mon corps aux flammes, mais que je n'ai pas l'amour, cela ne me sert à rien.
      4 L'amour est patient, il est plein de bonté ; l'amour n'est pas envieux ; l'amour ne se vante pas, il ne s'enfle pas d'orgueil,
      5 il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche pas son intérêt, il ne s'irrite pas, il ne soupçonne pas le mal,
      6 il ne se réjouit pas de l'injustice, mais il se réjouit de la vérité ;
      7 il pardonne tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout.
      8 L'amour ne meurt jamais. Les prophéties disparaîtront, les langues cesseront, la connaissance disparaîtra.
      9 En effet, nous connaissons partiellement et nous prophétisons partiellement,
      10 mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel disparaîtra.
      11 Lorsque j'étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; lorsque je suis devenu un homme, j'ai mis fin à ce qui était de l'enfant.
      12 Aujourd'hui nous voyons au moyen d'un miroir, de manière peu claire, mais alors nous verrons face à face ; aujourd'hui je connais partiellement, mais alors je connaîtrai complètement, tout comme j'ai été connu.
      13 Maintenant donc ces trois choses restent : la foi, l'espérance, l'amour ; mais la plus grande des trois, c'est l'amour.

      1 Corinthiens 15

      14 Et si Christ n'est pas ressuscité, alors notre prédication est vide, et votre foi aussi.

      2 Corinthiens 5

      15 Et s’il est mort pour tous, c’était afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux.
      17 Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles.

      2 Corinthiens 9

      10 Que celui qui fournit de la semence au semeur et du pain pour sa nourriture vous fournisse et vous multiplie la semence, et qu'il augmente les fruits de votre justice.

      Galates 1

      1 De la part de Paul, apôtre établi non par des hommes ni par l’intermédiaire d’un homme, mais par Jésus-Christ et par Dieu le Père qui l'a ressuscité,
      23 Elles avaient seulement entendu dire : « Celui qui nous persécutait auparavant annonce maintenant la foi qu'il s'efforçait alors de détruire »

      Galates 2

      2 J’y suis monté à la suite d'une révélation et je leur ai présenté l'Evangile que je prêche parmi les non-Juifs ; je l'ai exposé en privé à ceux qui sont les plus considérés afin de ne pas courir ou avoir couru pour rien.
      9 et ils ont reconnu la grâce qui m'avait été accordée. Jacques, Céphas et Jean, qui sont considérés comme des piliers, nous ont alors donné la main d'association, à Barnabas et à moi, afin que nous allions, nous vers les non-Juifs, eux vers les circoncis.
      11 Mais lorsque Pierre est venu à Antioche, je me suis ouvertement opposé à lui, parce qu'il était condamnable.
      16 Cependant, nous savons que ce n'est pas sur la base des œuvres de la loi que l'homme est déclaré juste, mais au moyen de la foi en Jésus-Christ. Ainsi, nous aussi nous avons cru en Jésus-Christ afin d'être déclarés justes sur la base de la foi en Christ et non des œuvres de la loi, puisque personne ne sera considéré comme juste sur la base des œuvres de la loi.
      20 J'ai été crucifié avec Christ ; ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi ; et ce que je vis maintenant dans mon corps, je le vis dans la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et qui s'est donné lui-même pour moi.

      Galates 3

      2 Voici seulement ce que je veux apprendre de vous : est-ce en pratiquant les œuvres de la loi que vous avez reçu l'Esprit ou en écoutant l'Evangile avec foi ?
      5 Celui qui vous accorde l'Esprit et qui accomplit des miracles parmi vous le fait-il donc parce que vous pratiquez les œuvres de la loi ou parce que vous écoutez avec foi ?
      11 De plus, il est évident que personne n'est déclaré juste devant Dieu dans le cadre de la loi, puisqu'il est dit : Le juste vivra par la foi.
      12 Or, la loi ne s’appuie pas sur la foi ; elle dit au contraire : L’homme qui mettra ces règles en pratique vivra par elles.
      23 Avant que la foi vienne, nous étions prisonniers sous la garde de la loi en vue de la foi qui devait être révélée.
      25 Depuis que la foi est venue, nous ne sommes plus soumis à ce guide.

      Galates 5

      4 Vous êtes séparés de Christ, vous tous qui cherchez à être considérés comme justes dans le cadre de la loi, vous êtes déchus de la grâce.
      6 En effet, en Jésus-Christ, ce qui a de l’importance, ce n’est ni la circoncision ni l'incirconcision, mais seulement la foi qui agit à travers l'amour.
      16 Voici donc ce que je dis : marchez par l'Esprit et vous n'accomplirez pas les désirs de votre nature propre.
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