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GENÈSE

Nom, but, subdivisions.

Le nom de Genèse porté par le premier livre du Pentateuque lui est venu, en passant par la Vulgate latine, de la version grec des LXX, qui emploie ce mot de gene-sis (=naissance, origine) dans Ge 2:4 ; a Bible hébraïque emploie l'expression de Beréchith (=au commencement), premier mot du ch. 1. C'est donc le livre qui raconte la naissance des cieux et de la terre, les débuts de l'histoire de l'homme, l'origine des diverses races humaines et de celle d'Israël en particulier. Il constitue la première partie d'un grand ouvrage historique qui s'étend jusqu'à la fin de 2 Rois, c-à-d, qui raconte toute l'histoire d'Israël jusqu'à la ruine du royaume de Juda.

Quand ces cinq livres ont-ils été séparés les uns des autres ? Il est difficile d'indiquer une date précise, mais il paraît probable que ce fut l'oeuvre des derniers rédacteurs du Pentateuque, car les versions samaritaine et alexandrine (du IV e et du III e siècle av. J. -C.) présentent déjà la division en cinq volumes. Le point où la Genèse a été séparée de l'ensemble est très heureusement choisi, après les récits qui parlent de l'émigration en Egypte, de sorte que, entre ces récits et ceux qui décrivent la sortie de ce pays dans l'Ex., on peut intercaler un intervalle de plusieurs siècles.

On peut donc, à première vue, distinguer deux grandes parties dans Genèse :

1. ch. 1-11 ; la préhistoire, telle que les Hébreux la concevaient : création (Ge 1-2) ; le désordre entrant dans le monde de l'homme (Ge 3) ; débuts de la civilisation (Ge 4-5) ; cataclysme du déluge (Ge 6-9) ; naissance des diverses nations (Ge 10) ; et, comme point d'aboutissement, place occupée par les Hébreux dans le groupe sémitique (Ge 11) ;

2. ch. 12-50 ; ici, l'intérêt est concentré sur les destinées anciennes de la nation qui est en voie de formation, Israël, et sur la personne des trois premiers ancêtres : Abraham (Ge 12:1-25:18), Isaac (Ge 25:19 à Ge 36), Jacob (Ge 37) à (Ge 50) ; l'ensemble des traditions relatives aux pères se termine par les récits de l'émigration en Egypte et par ceux qui sont groupés autour du nom de Joseph.

Il faut indiquer ici un groupement inspiré d'un principe différent, posé par le document P qui a fourni aux rédacteurs du Pent. le cadre dans lequel ils ont fait entrer les fragments empruntés aux autres sources. P a groupé les ch. 1 à 50 en 10 thôledôth, mot difficile à traduire et qui correspondrait à peu près à : générations, descendance, postérité, généalogie (voir ce mot), sans qu'aucun de ces termes en soit l'équivalent exact. Ce groupement de généalogies et de textes narratifs sous une même rubrique est destiné « à confondre en un seul et même enchaînement l'origine du monde et celle du peuple élu » (A. Westphal, Sources, I, p. 232). En voici la liste : thôledôth des cieux et de la terre, Ge 1:1-2 4a ; d'Adam, Ge 5:1 ; de Noé, Ge 6:9 ; des fils de Noé, Ge 10:1 ; de Sem, Ge 11:10 ; de Tharé, Ge 11:27 ; d'Ismaël, Ge 25:12 ; d'Isaac, Ge 25:19 ; d'Esaü, Ge 36:1 ; de Jacob, Ge 37:2.

Autoricité et composition.

La tradition juive d'abord, chrétienne ensuite (d'origine plutôt récente car elle ne paraît remonter qu'au I er siècle av. J. -C), a longtemps considéré la Gen., ainsi que les quatre autres livres du Pent., comme l'oeuvre de Moïse. Cette manière de voir, complètement abandonnée aujourd'hui, ne répond à aucune réalité : le livre lui-même ne se donne pas une seule fois comme étant, en tout ou en partie, l'oeuvre de Moïse, alors que dans d'autres livres du Pent. on voit, à plusieurs reprises, certains fragments du texte attribués à sa main (Ex 17:14 24:4 34:27, No 33:2, De 31:9). D'autre part, et quelle que soit l'unité de plan qu'on y constate (unité si remarquable que, pendant bien des siècles, la présence de sources diverses combinées dans la Genèse avait échappé presque complètement à l'attention des lecteurs), le livre renferme de très nombreuses preuves qu'il n'a pas pu être composé par Moïse, et qu'il résulte de la combinaison de plusieurs documents, d'origines et d'âges différents. On est, en particulier, frappé :

Par des expressions d'époques plus tardives : « les Cananéens étaient alors dans le pays » (Ge 12:6 13:7) ; or, ce n'est que depuis le règne de Salomon que leurs dernières villes ont été incorporées à Israël. Dans Ge 14:14, on parle, à l'époque d'Abraham, de la ville de Dan, laquelle n'a reçu ce nom que depuis l'époque des Juges (Jug 18:29). L'observation : « voici les noms des rois qui ont régné sur Édom, avant qu'il (y) régnât un roi israélite » (Ge 36:31), suppose un auteur vivant après la conquête d'Edom par David (2Sa 8:13 et suivant),. donc longtemps après Moïse.

Par la répétition, de récits à double et à triple, qui ne s'expliquerait nullement dans le cas d'un auteur unique et qui dénote nettement le travail de plusieurs mains. Ainsi, il existe un double récit des origines de l'homme, Ge 1:1-2:4 et Ge 2:4 et suivants ; dans le ch. 4, on trouve la trace de plusieurs traditions distinctes, d'après l'une desquelles (Ge 4:1,17-24) Caïn aurait été le père de l'humanité actuelle, car c'est de lui que descendraient les trois classes d'hommes composant la, société des nomades, et cette tradition ignore le déluge ; d'après une autre (Ge 4:25, Ge 5), l'humanité descendrait d'Adam par Seth ; enfin, une troisième tradition présente un Caïn qui ne serait pas le fils du premier homme, puisqu'il craint d'être tué par le premier qu'il rencontrera (Ge 4:2,16). Dans les récits du déluge, il y a deux traditions différentes (Ge 6:9-13, est un doublet de Ge 6:5,8, et Ge 7:1-6 un doublet de Ge 6:18,22). Dans Ge 12:10-20 20 et Ge 26, un triple récit des dangers auxquels Sara d'abord, puis Rébecca sont exposées, parce qu'Abraham, puis Isaac ont voulu faire passer leur femme pour leur soeur. La promesse d'un fils est faite deux fois à Sara (Ge 17:16-19 18:9,16) ; il y a trois explications différentes de l'origine du nom Isaac ; trois (Ge 17 19 18:12-15 21:6) traditions sur l'origine du nom de Béer-Séba (Ge 21:28-30 21:31 26:23,32) ; il y a désaccord entre Ge 26:34 28:9 et Ge 36:2 et suivant, quant aux noms des femmes d'Ésaü. Dans les récits concernant Joseph, nouveau désaccord : d'après Ge 37 28 b, il est vendu à des marchands ismaélites, après une intervention de Juda, tandis que Ge 37 28 a parle de Madianites et que c'est Ruben qui empêche ses frères de tuer Joseph (Ge 37:22)

--En présence de tous ces indices d'une diversité de traditions et de mains ayant collaboré à la rédaction de nos textes actuels, l'autoricité d'un seul homme, et dans le cas présent tout particulièrement celle de Moïse, apparaît comme impossible et comme ne répondant d'ailleurs à aucune déclaration quelconque du texte.

Documents.

Pour la description détaillée des documents qui sont entrés dans la composition du Pentateuque, voir ce mot. Indiquons brièvement, à propos de Gen., que son texte actuel provient de la combinaison des sources suivantes :

1. Un recueil de traditions populaires, inspiré par l'esprit du prophétisme, composé entre 900 et 850 dans le royaume du S., et dont on retrouve, dans les récits de Gen., trois couches que la critique désigne par les lettres J 1, J 2, J 3. La caractéristique principale du Yahviste consiste dans le fait qu'il emploie, dès le début de ses récits (2:4b), le nom de Yahvé pour désigner Dieu.

2. Un recueil d'inspiration semblable à J, mais ayant pris naissance dans l'Israël du N., et plus récent d'un siècle (800-750). On le désigne par la lettre E (Élohim), parce qu'il emploie ce nom pour désigner Dieu, jusqu'au moment où Moïse reçoit la révélation du nom de Yahvé (Ex 3:14). On n'en trouve la trace, d'une manière sûre, qu'à partir du ch. 15. --La fusion de ces deux recueils, en une combinaison unique JE, a dû être effectuée vers le milieu du ; VII e siècle. Ce serait une erreur de voir, dans ces recueils J et E, l'oeuvre personnelle de plusieurs auteurs, dont chacun correspondrait à l'une des couches diverses que l'on distingue aujourd'hui dans J et E (J, J 1, J 2, J 3 ; E, E 1) ; quand on parle d'eux, il convient de se représenter qu'ils sont le produit, les uns d'une école yahviste, les autres d'une école élohiste, dont l'activité littéraire a pu se prolonger durant plusieurs générations, et qui puisaient dans des amas de traditions orales, lesquelles étaient sans doute depuis longtemps déjà en voie de codification. --Enfin, il faut se rappeler que les deux doc t et suivant J et E présentent entre eux une si grande analogie de point de vue et de style, et que, dans un grand nombre de cas, ils ont été si bien fondus l'un dans l'autre, qu'il est devenu très difficile, parfois même impossible, à l'analyse critique de les dissocier dans notre texte actuel et de rétablir la teneur primitive de chacun.

3. Un document d'origine sacerdotale, P (prêtres), auquel appartient la majeure partie des lois contenues dans le Pent. et dont la partie narrative seule est entrée dans la composition de la Genèse ; mais les chap, dans lesquels il est parlé de certaines coutumes ayant trait au culte et aux usages religieux d'Israël (l'institution du sabbat, Ge 2:3 ; l'alliance avec Noé et l'humanité d'après le déluge, Ge 9:1-17 ; l'institution de la circoncision, Ge 17:9,14) proviennent aussi de P. Ce doct attache une importance particulière à tout ce qui concerne les généalogies et la chronologie. Les dates de composition et ses diverses parties s'échelonnent de 573 (époque d'Ézéchiel) jusqu'en 444, date de sa promulgation solennelle par Esdras.

On a observé que les emprunts faits à P dans la Genèse occupent 1 /6, et ceux qui l'ont été à J et à E, les 5 /6 du livre. Les données tirées de P constituent, par rapport à celles qui viennent des autres, un fil très ténu qui traverse le livre d'un bout à l'autre, mais ce n'est que dans un petit nombre de cas (Ge 1-2:4 9:1-17 Ge 17 Ge 23) qu'on se trouve en présence d'une narration un peu développée. (Voy. dans Skinner, Genesis [ICC, p. 58], une reconstruction de la courte biographie d'Abraham telle que P l'a conçue ; le récit est sans solution de continuité, mais d'une extrême brièveté, puisqu'il occupe à peine une page d'impression.)

Pour le détail des parties de chacun des trois documents entrant dans la composition du livre, les lecteurs de langue française sont renvoyés aux ouvrages spéciaux tels que : A. Westphal, Sources (vol. I, 1888), qui donne la reconstruction de toute une série de récits tirés des divers docts (p. 231-265) ; L. Gautier, Introd. A.T. (2° éd., vol. I, 1914, pp. 81ss) ; la Bible du Centenaire (Paris 1916) qui donne, en marge de son texte, l'indication détaillée des sources entrant dans la composition de chaque chap. ; voy. aussi Die Genesis mit tsusserer Untersckeidung der QueUen-schrijten, de Kautzsch et Socin, le texte imprimé en caractères différents suivant les doc t et suivant (1891).

De cet ensemble de matériaux empruntés à des sources provenant de milieux et d'époques si divers, le rédacteur final a tiré une oeuvre conçue sur un plan très net et rigoureux et qui, faisant partir le lecteur des temps lointains de la préhistoire, le fait parvenir jusqu'au moment où les premiers ancêtres de la nation, après un court séjour sur le sol qui devait devenir plus tard le théâtre de leur histoire, sont montrés entrant dans un pays qui allait les retenir comme esclaves pendant plusieurs siècles. --Parmi les multiples questions que soulèvent la tractation de sujets si variés, l'étendue des périodes envisagées et la complexité des matériaux mis en oeuvre, il ne sera examiné brièvement ici que deux d'entre les principales :

les emprunts faits aux cosmogonies et traditions des peuples étrangers ;

l'interprétation et la valeur historique des récits patriarcaux.

Cosmogonie et préhistoire.

La première partie de la Genèse (ch. 1-2) a pour but de montrer comment l'histoire d'Israël se rattache à celle de l'humanité primitive ; elle s'applique, en remontant jusqu'à la création même du monde, à mettre en lumière cette pensée que le monde de la nature et celui de l'homme sont également l'oeuvre de Dieu. Cette première partie expose donc les idées qui avaient cours en Israël sur la préhistoire, c-à-d, sur la création de l'univers, sur les premiers âges de l'humanité, sur la première expérience qu'elle fit de sa liberté morale, sur le châtiment qui fut envoyé à la race humaine qui s'était éloignée de Dieu, sur les diverses races humaines, et enfin sur les premiers rapports établis entre les ancêtres d'Israël et Dieu. En effet, en consacrant ces premiers chapitres à la préhistoire, les rédacteurs n'ont pas seulement voulu montrer comment la terre a été créée pour être le séjour de l'humanité, et donner une vue d'ensemble sur les débuts de celle-ci ; mais ils ont eu pour but essentiel de montrer comment, au sein des nations, Israël en est venu à occuper la place exceptionnelle qui lui a été assignée dans les plans divins, Dieu ayant choisi une famille humaine dont les premiers ancêtres furent les objets de ses dispensations providentielles. Les ch. 1 et 2 contiennent une cosmogonie décrite en deux récits empruntés à deux documents différents. Le premier (Ge 1-2 4) appartient à P ; le deuxième à J (Ge 2:4,24). L'auteur sacerdotal trace, d'un style à la fois sobre et grave, un tableau de l'activité créatrice de Dieu, distribuée sur un espace de sept jours. Quant au second récit, celui de J, il ne contient aucune indication de temps ; il contraste avec le premier par sa couleur plus poétique, et place la création de l'homme, puis de la femme, avant celle des animaux et des plantes.

On s'est, pendant longtemps, efforcé de trouver un accord possible entre les conceptions cosmogoniques de Ge 1-2 et les données de la science actuelle, dans les divers domaines de l'astronomie, de la géologie, de l'anthropologie, etc. Partant, en général, de cette théorie de l'inspiration qui aboutit à la conclusion forcée que tout texte scripturaire ne peut, comme tel, qu'exprimer la vérité absolue, indiscutable, dans tous les domaines des connaissances humaines, et non pas seulement dans celui de la pensée religieuse, on ne pouvait, a priori, admettre que les récits de Ge 1-2 ne pussent être mis d'accord avec les résultats acquis de la science de notre temps. Il est évident que les auteurs de Ge 1-2 avaient réellement l'intention de donner un exposé systématique de la façon dont l'univers a été créé ; à voir les détails si nets et si bien coordonnés dans lesquels ils sont entrés pour décrire le processus de la création, ils ne se proposaient pas seulement un but religieux : mettre en évidence la toute-puissance créatrice de Dieu. Ils se sont encore appliqués à exposer les conceptions cosmogoniques qui avaient cours en Israël et les idées de leur temps sur les rapports qui existèrent dès l'origine entre Dieu et le monde. Mais il a bien fallu reconnaître que leurs affirmations de l'ordre scientifique ne pouvaient pas être mises d'accord avec les faits les mieux établis par la science actuelle, et que, vouloir tenter à tout prix cet accord, ce serait « perpétuer l'idée qu'il existe un conflit entre la religion et la science » (Erith, Genesis, p. 39). Les nombreux essais tentés à cet égard n'ont, en définitive, donné satisfaction ni aux partisans de la vérité scripturaire à tout prix, ni aux adeptes de la science indépendante ; on n'aboutissait, en somme, qu'à la confusion de deux domaines qui sont absolument distincts l'un de l'autre, et les résultats de tous ces efforts harmonistiques étaient à la fois dangereux pour la confiance que doit inspirer l'Écriture et opposés aux faits que la science considère comme assurés.

Il faut donc consentir à reconnaître que ce qui fait la grandeur incomparable et éternelle de Ge 1-2, ce sont les vérités, non de l'ordre scientifique, mais de l'ordre spirituel et religieux que ces chap, ont mises en pleine lumière avec tant de force et dans un langage d'une si noble simplicité. Dès qu'on situe ces vieux récits à leur vraie place, comme reflet des conceptions antiques qui les ont inspirés, on voit tomber les objections que la science a pu élever contre eux, et, cette science même, amenée à envisager ces traditions anciennes sous leur vrai jour et s'inclinant devant les grandes vérités de l'ordre religieux qu'elles proclament, se gardera bien de « lire ces pages antiques avec dédain ; elles doivent être vénérées comme le premier essai d'une conception scientifique de l'univers » (Gunkel, Le récit biblique de la création, p. 184).

La valeur exceptionnelle des récits de Ge 1-2 ressortira plus fortement encore de leur comparaison avec les traditions cosmogoniques de l'ancienne Babylonie, et en particulier avec le récit similaire de la création qui a été conservé dans la bibliothèque du roi Assourbanipal découverte en 1872 à Kouyoundjik (l'ancienne Ninive), et dont la forme originale circulait déjà en Babylonie plus de deux mille ans av. J. -C. C'est en confrontant les doc t et suivant bibliques avec cet antique texte qui nous transporte en plein polythéisme, parfois bien grossier, avec son absence totale d'idées morales et son cortège de détails monstrueux ou absurdes, qu'on verra ressortir l'immense supériorité du récit hébreu, où la seule parole créatrice de Dieu est montrée agissante à l'exclusion de tout moyen extérieur frappant l'imagination. Que ce récit ait eu pour point de départ la tradition babylonienne et que, sous l'action puissante de la foi monothéiste, il l'ait dépouillée de tout son appareil mythologique et polythéiste, pour l'amener à cette forme d'une si haute spiritualité, c'est la conclusion qui s'impose avec une évidence toujours plus grande et qui s'explique facilement par les nombreux rapports que, à plusieurs époques, Israël a eus avec le monde babylonien. Comme ce travail d'épuration et de transformation a dû se poursuivre durant une longue période, l'opinion la plus probable paraît être celle qui admet que la tradition babylonienne était connue en Canaan, par voie orale, dès avant l'époque dont parlent les tablettes de Tell el-Amarna (XV e siècle av. J. -C. ; voir plus loin), où l'influence du monde babylonien se faisait sentir d'une manière particulièrement forte dans ce pays ; les Israélites l'y trouvèrent répandue et l'y auront recueillie lors de la conquête de Canaan. Quant au second récit, celui de J, il a été rapproché d'un doct dont la transcription et la traduction ont été publiées par Pinches en 1891 et qui, dans son récit de la création, plaçait aussi celle de l'homme avant celle des plantes et des animaux. Sayce y voit « le point de départ le plus ancien à nous connu de cette forme de l'histoire de la création qui est contenue au chap. 2 ». Hommel, en effet, a émis l'hypothèse qu'elle remonterait à trois ou quatre mille ans av. J. -C.

Le récit de la scène au jardin d'Éden (ch. 3) ne semble pas jusqu'à présent avoir trouvé son pendant parmi les traditions étrangères à Israël. On a cru retrouver cette scène sur une pierre gravée montrant deux figures humaines assises de chaque côté d'un arbre et, derrière l'une d'elles, une image représentant assez nettement un serpent. Mais les figures paraissent représenter des divinités (l'une d'elles porte la coiffure réservée aux êtres divins), et les points de ressemblance entre Ge 3 et cette scène gravée ne sont pas assez marqués pour qu'on puisse y retrouver une reproduction de celle d'Éden. On a, d'autre part, essayé parfois d'établir un rapprochement entre Ge 3 et le mythe d'Adapa trouvé parmi les tablettes de Tell el-Amarna, et par conséquent connu en Palestine au XV e siècle av. J. -C. ; c'est l'histoire d'un personnage créé par le dieu Éa, doué par lui d'une sagesse supérieure et qui, pour avoir mal compris le conseil que lui a donné son dieu, refuse l'immortalité qui lui est offerte. Si, entre Ge 3 et le mythe babylonien, il existe quelques points de contact, la teneur générale des deux récits est trop différente pour qu'on puisse voir dans l'un une recension modifiée de l'autre. Enfin, quelques savants ont cru retrouver, dans un vieux document sumérien, un récit parallèle à celui de Ge 3. Mais, dans l'état actuel de nos connaissances, et en présence des divergences qui existent entre les interprètes, il paraît indiqué, pour le moment du moins, de ne pas s'appuyer sur le texte en question. Cependant, si jusqu'à présent on n'a pas retrouvé, dans les traditions étrangères à Israël, d'équivalent positif de Ge 3, on peut, en se basant sur un certain nombre de traits qui rappellent les traditions babyloniennes ou d'autres nations (le serpent ; le jardin, séjour de la divinité ; l'arbre de vie ; l'épée flamboyante ; les chérubins gardiens du jardin, etc.), admettre qu'une tradition concernant les débuts de l'humanité et contenant des éléments qui provenaient de Babylone ou d'ailleurs, a eu cours dans l'ancien Israël, après avoir été dépouillée de ses éléments polythéistes et avoir subi l'empreinte de l'esprit hébreu ; cette tradition aurait été adaptée par J au but qu'il se proposait d'atteindre : « exprimer et inculquer à Israël de hautes vérités de l'ordre spirituel » (Gunkel, Genesis, p. 33).

Enfin, dans les deux récits combinés du déluge (J et P), récits qu'on peut reconstituer d'une manière remarquablement exacte, bien qu'ils soient très enchevêtrés l'un dans l'autre, on retrouve des ressemblances, nombreuses et frap-'pa-ntes avec la tradition babylonienne contenue dans l'épopée de Gilgamesch découverte en 1872 dans les ruines de la bibliothèque d'Assourbanipal à Kouyoundjik. Cette légende est la confirmation de l'histoire racontée en grec par Bérose, de ce Xisou-thros, dixième roi antédiluvien de Babylone, lequel aurait été averti par les dieux de la destruction prochaine de la ville de Schourippak, sur les bords de l'Euphrate : Xisouthros est la transcription grecque de Ziusuddu, nom que porte le héros du déluge dans la forme sumérienne plus ancienne (non sémitique) de la tradition. D'après cette épopée, les dieux ont décidé de détruire l'humanité dans les flots d'un déluge. Seul, Utnapischtim, averti par Éa, réussit à sauver sa vie, celle de sa famille et de tous les animaux, et il obtient ensuite des dieux le don de l'immortalité. Les récits bibliques et l'épopée babylonienne, tout en différant sur bien des points, en présentent un grand nombre de communs : la construction d'une arche, tout enduite de poix ; l'envoi de divers oiseaux pour constater l'état de la terre (dans Gen., un corbeau et une colombe ; dans l'épopée, une colombe, une hirondelle, un corbeau) ; l'arche qui s'arrête sur une haute montagne (dans Gen., les montagnes du pays d'Ararat ; dans l'épopée, le mont Niçir, ou, d'après une variante, les monts Kordyéens en Arménie) ; le sacrifice offert après le déluge. La tradition de Gilgamesch était répandue en Babylonie deux mille deux cents ans av. J. -C, et il paraît très vraisemblable qu'elle a passé, par voie orale, dans le domaine hébreu, puis dans les documents qui l'ont recueillie. Par sa teneur générale et son coloris local (la basse Babylonie est, par excellence, le pays exposé de tout temps aux inondations), cette tradition est de nature essentiellement babylonienne ; mais, là encore, on voit se produire le même travail de lente et profonde épuration de tous les éléments polythéistes que renfermait l'épopée babylonienne, avec ses conflits violents entre les dieux, qui ne visent que des buts de rivalité et de vengeance personnelle et qui, en présence du désastre déclanché par eux, sont incapables de maîtriser les éléments déchaînés et se réfugient au fond des cieux « en se serrant les uns contre les autres comme des chiens ». Le contraste est grand avec la tradition hébraïque renfermée dans J et P : un Dieu unique, qui préside seul à l'ordre moral du monde et qui, en présence de la corruption dans laquelle est plongée l'humanité qu'il a créée, prend la résolution de punir les coupables et de sauver le seul juste qui marchât avec lui ; la raison morale de ce cataclysme apparaît ici très marquée, tandis qu'elle l'est à peine dans l'épopée ; et, à la fin, lorsqu'une humanité nouvelle va se fonder, une alliance solennelle est conclue entre Dieu et les représentants de ce monde nouveau.

A propos du cataclysme qui aurait été à la base, d'abord du poème babylonien, puis du récit biblique de la Genèse, il est intéressant de rappeler ici quelques-unes des considérations que fait valoir Woolley (Sumer., pp. 39SS) : « Dans quelque proportion que la tradition ait enrichi et coloré le récit, il est impossible de dénier un caractère historique fondamental à une histoire qui porte la marque de la vérité ; les détails s'harmonisent si parfaitement avec les conditions locales du delta méridional (du Tigre et de l'Euphrate réunis), que le conte (ou poème du déluge) ne pouvait naître que là... La destruction totale de la race humaine, ni même celle des habitants du delta, n'est évidemment pas supposée..., mais il y avait eu assez de ravages pour former un point de repère dans l'histoire et pour délimiter une ère. Les effets du déluge ont dû s'étendre très loin... et il est probable que le dépeuplement causé par le Déluge favorisa, mieux qu'autre chose, l'avance des Sumériens vers le Nord. » Il faut mentionner encore ici l'hypothèse de l'assyriologue américain Clay, qui a soutenu que la plupart des grands mythes babyloniens sur les origines du monde, et en particulier celui du Déluge, auraient pris naissance dans le pays d'Amourrou (la Syrie), et que les Sémites de ce pays, lorsqu'ils allèrent s'établir dans la basse Mésopotamie, les y auraient transportés avec eux. Ad. Lods a élevé contre cette hypothèse des objections d'une grande portée et il en a montré le peu de vraisemblance (Israël, P- 93).

Voy. les deux récits bibliques du Déluge reconstitués dans A. Westphal, o. c, I, p. 2375s, et la comparaison, en trois colonnes, du texte de ces deux récits avec celui de l'épopée de Gilgamesch, dans Rothstein, Unterrickt im A.T. II, 210ss. Sur le fait lui-même, voir Déluge.

Période patriarcale. Interprétation ethnique ou individualiste ?

La deuxième partie du livre, ch. 12 à 50, qui raconte la vie des trois grands ancêtres d'Israël, soulève une question très controversée, celle de la réalité historique de ces personnages. Les difficultés commencent dès que l'on veut tenter de déterminer la base chronologique de cette période. Or, cette base ne peut être fournie par les textes bibliques eux-mêmes. En effet, l'accord n'existe pas toujours, d'abord, entre les données de P (le seul doct qui contienne une chronologie systématique) et celles de J et de E ; et ensuite, il y a désaccord entre les textes hébreu, samaritain et grec-alexandrin, chacun d'eux donnant un total différent pour la somme des années comptées depuis la création du monde jusqu'à la sortie d'Egypte (hébreu 2.666 ans, samar. 2.752, grec des LXX 3.837), bien que tous trois s'accordent à attribuer une durée de deux cent quinze ans à la période patriarcale. Si l'on pouvait être assuré qu'Abraham a bien joué le rôle que lui assigne le ch. 14 (le seul qui le mette en rapports avec l'histoire politique de ce temps), on pourrait dire : déterminer la date du règne de ce roi Amra-phel (verset 1) dans lequel on retrouve assez généralement le fameux Hammourapi, sixième roi de la première dynastie babylonienne, c'est déterminer du même coup l'époque où vécut Abraham ; or, on indique soit 2123-2081 (d'après King), soit 2067-2015 (d'après Fotheringham et Langdon) pour la durée du règne d'Hammourapi. La période patriarcale commencerait donc vers 2100 et s'étendrait en gros sur la première moitié du II e millénaire av. J. -C. Mais l'unanimité est loin d'exister sur cette question. Outre les difficultés historiques que présente ce ch. 14, on a fait valoir diverses raisons pour rabaisser notablement la date des débuts de la période patriarcale ; Boehl a même déclaré que, faire d'Abraham un contemporain d'Hammourapi, c'était « commettre un anachronisme d'un demi-millénaire » (Die Koenige von Genesis 14, dans ZATW, 1916, p. 66). D'autres auteurs ont estimé que, si l'on identifie les Chabîrî des tablettes de Tell el-Amarna avec les Hébreux (voir plus loin), il faut alors descendre jusque vers le milieu du XVI e siècle av. J. -C, pour placer les premières migrations patriarcales en Canaan (Kittel, Gesch. des Volkes Israël, 1 912:2, pp. 432, 442). Cette opinion extrême, malgré les avantages qu'elle peut présenter d'une part, aurait d'autre part l'inconvénient de trop abréger : 1°la durée de la période patriarcale, 2° celle du séjour des clans hébreux en Egypte, séjour qui, pour de nombreux critiques, aurait pris fin sous le règne du pharaon Mernephtah (1234 à 1214). Pour cette question, voir Chronol. de l'A.T.

Cette période qui, pendant longtemps, ne nous était connue que par les récits bibliques, a été éclairée d'une vive lumière par les découvertes de l'archéologie. Cependant les clartés qui ont été projetées par celle-ci sur l'antiquité hébraïque sont restées assez pâles et rares. Le cadre dans lequel se mouvaient les hommes de la période patriarcale et les conditions dans lesquelles leur vie s'écoula, nous sont, il est vrai, apparus comme tout à fait conformes à ce que nous savons maintenant de ces milieux et de ces temps-là. Mais nulle part, pourtant, on n'a trouvé la confirmation positive de l'existence des personnages appelés Abraham, Isaac et Jacob. On relève, il est vrai, sur les monuments, des noms identiques aux leurs ; on retrouve maint indice de l'existence des Hébreux à telle époque donnée, et tous ces éléments réunis ne laissent pas de fournir à la tradition biblique un appui qui a sa réelle valeur. Ainsi, une inscription de Thoutmès III (vers 1470) sur les murs de Karnak mentionne le nom de Jacob-El parmi les pays et les villes conquis par lui au cours de son expédition en Syrie. Vers cette même époque, les tablettes cunéiformes découvertes à Tell el-Amarna en Egypte, et contenant la correspondance échangée entre les princes méso-potamiens ou les gouverneurs palestiniens et le pouvoir central égyptien, mentionnent plusieurs fois le nom d'une peuplade d'envahisseurs nomades, les Chabîrî, et la prise par eux de la ville de Sichem. On retrouve généralement dans ce nom de Chabîrî celui de Hibrîm (=Hébreux), en y voyant indiqué, non pas exclusivement le groupe sémitique qui porta ensuite le nom d'Israélites, mais une masse ethnique plus considérable, dont les Hébreux-Israélites, au sens restreint, n'auraient formé qu'une branche. Ce fait guerrier de la prise de Sichem par les Chabîrî a été mis en corrélation avec la migration qui marqua le retour en Canaan de Jacob et de ses fils et la prise par eux de Sichem racontée dans Ge 34. Dans les inscriptions de Ramsès III et IV (vers 1100), il est parlé d'une population étrangère établie en Egypte, les Apuriu, dans lesquels on retrouve ce même nom de Hibrîm. Quant au nom d'Israël, on le trouve mentionné dans une inscription de la stèle de Mernephtah comme étant celui d'une peuplade ou tribu israélite, sans doute restée en Canaan alors que les autres émigrèrent en Egypte, et que Mernephtah aurait soumise lors de son expédition en Syrie. On pourrait en dire autant de la mention de Asaru indiqué au nombre des conquêtes faites au Nord de la Palestine par Séti I er et Ramsès II, donc dans une région que Jos 19:24-31 indique comme ayant été occupée par la tribu d'Asser. Quant au nom d'Abraham, il appartenait au monde babylonien ; on l'a retrouvé dans des documents de l'époque d'Ammizaduga, dixième roi de la dynastie à laquelle appartenait Hammourapi, et dans la liste des villes et régions conquises par Scheschonq I er, contemporain de Roboam (vers 930), il est question d'un « champ d'Abraham », qui devrait être cherché au Sud de la Palestine.

Que dire maintenant de la façon dont il faut comprendre les récits de la période patriarcale ? Depuis Ewald, les critiques ont relevé un grand nombre d'indices qui permettent de croire que ces récits mettraient en scène, non pas des personnalités distinctes, des individus, mais des collectivités, peuples, tribus ou clans. Évidemment dans certaines pages comme Ge 10 et Ge 36:9-43, le doute n'est pas possible, et le contexte montre clairement que, par l'emploi du mot fils, on entend exprimer un rapport de dépendance ou de communauté d'origine entre deux peuples donnés. Mais, ailleurs encore et dans des cas très fréquents, les individus semblent être la personnification de collectivités ; ainsi dans Ge 25:1, Kétura, femme d'Abraham, paraît comme personne distincte et, dans v. 2 et suivant, ses fils et petits-fils portent les noms de tribus et de peuples. Makir, dans Ge 50:23, est un individu ; dans No 32:40, c'est un clan qui (d'après No 26:29) engendre Galaad, un autre clan ; et dans Jug 11:1, ce Galaad-clan engendrera Jephté-individu. On pourrait multiplier ces exemples dans ch. 12-50, de sorte que, pour beaucoup de critiques, il convient d'appliquer cette interprétation ethnique à presque tous les noms de personnes qui paraissent dans les récits patriarcaux.

Il est certain que, dans un grand nombre de cas, c'est elle qui fournit l'explication la plus acceptable, quelquefois même la seule acceptable, de certains faits ; nous aurions donc, dans les biographies d'individus déterminés, la personnification tardive de tribus ou de peuples dont les origines, les transactions, les migrations, les destinées historiques nous seraient présentées sous cette forme littéraire-là. Ainsi, le récit de l'inceste des filles de Lot (ch. 19), qui n'a évidemment pour but que de présenter sous un jour défavorable l'origine de deux nations, Ammon et Moab, avec lesquelles Israël a été souvent en lutte ; Ge 38, qui indique, sous la forme du mariage de Juda avec une Cananéenne, l'existence de clans étrangers au sein de la tribu royale de ce nom ; Ge 25:19-34, l'origine d'Édom, ennemi héréditaire d'Israël, etc. Avec cette interprétation, on ne s'étonnera plus que nos textes présentent sous un jour peu sympathique des personnages tels qu'Ésaü (=Édom), Ismaël et d'autres, quand on sait qu'il s'agit de peuples, avec lesquels Israël avait une communauté de race, mais pour lesquels il nourrissait des sentiments d'hostilité séculaire. Ce qui vient encore, dans nombre de cas, justifier cette interprétation, c'est que les récits patriarcaux présentent les faits comme si la formation du peuple d'Israël et d'autres encore était le résultat de l'accroissement naturel d'une famille humaine. Or, ce n'est nullement comme cela que les choses se passent dans la réalité : une nation provient de la fusion de divers clans et tribus, sous l'action de différents facteurs historiques et géographiques (parenté raciale, voisinage, intérêts ou dangers communs, etc.).

Cependant, quelque part que l'on doive faire à l'interprétation ethnique, il faut reconnaître que son application uniforme à toute la période patriarcale a trop souvent abouti à des résultats très forcés et même absurdes ; et, à voir les différences qui existent entre les divers critiques, dans l'application du principe, on constate sans peine que l'explication ethnique ne fournit nullement la clé unique de Ge 12 à Ge 50. Si l'on s'en tient aux figures dont les noms sont nettement attestés comme étant ceux de tribus et de peuples (Ismaël, Galaad, Ammon, Moab, Édom, etc.), on restera certainement sur le terrain de la réalité historique et l'on ne risquera pas de faire violence au sens direct des textes. Il serait, en effet, impossible de donner, comme le font quelques critiques, un sens toujours métaphorique aux termes fils et engendrer, et de voir toujours indiquée par eux (comme dans Ge 10) la naissance, non pas d'individus isolés mais de peuples. (Koenig Comment, sur Gen., 1919, p. 93s) a montré que, si ces mêmes critiques sont bien obligés de prendre ces deux termes au sens propre, dans le cas des généalogies d'Héli et de Saül par ex. (1Sa 2:12 9:1 et suivant), il n'y a pas de raison valable pour qu'ils écartent le même sens de certains textes de Genèse où ils paraissent employés aussi naturellement que dans 1Sa 2 et 1Sa 9. En outre, il faut, en présence d'un grand nombre de récits, reconnaître qu'ils ne revêtent un sens acceptable que si l'on admet la réalité historique individuelle des personnages qu'ils mettent en scène devant nos yeux. S'il est difficile d'admettre que, au cours d'une longue transmission orale des traditions populaires, la mémoire des générations humaines ait toujours conservé l'exacte reproduction des faits, il est permis d'admettre aussi qu'elle nous a, au moins, conservé un fond solide d'éléments historiques. Ainsi, la personne d'Abraham occupe, à cet égard, une place exceptionnelle. Ce nom lui-même, dans les documents cunéiformes où il paraît, est toujours celui d'une personne, jamais d'une collectivité ; et, dans l'A.T., il n'est jamais employé pour désigner le peuple d'Israël ou une fraction de ce peuple ; le nom d'Isaac ne l'est que très rarement dans ce sens (Am 7:9-16) ; et Jacob, qui l'est quelquefois, l'est beaucoup moins que le nom d'Israël, lequel est devenu celui du peuple. De sorte qu'on a pu poser cette question : si Abraham avait été jadis le nom d'une tribu, comment pourrait-il se faire que la tribu qui aurait donné son nom au personnage le plus important de la période patriarcale eût disparu si totalement de l'horizon, sans laisser aucune trace dans l'histoire ? (Kittel, o. e, p. 414).

Si l'on est en droit de maintenir l'interprétation individuelle pour Abraham, on l'est aussi sans doute pour nombre d'autres personnalités et récits de Ge 12 à Ge 50. On aurait, en effet, beaucoup de peine à découvrir la signification ethnique de récits comme les suivants : Ge 14, Melchisédec, roi et prêtre de Salem ; le roi de Guérar Abimélec et son général en chef (Ge 21:22 et suivants Ge 26:26 et suivants) ; l'intervention d'Abraham en faveur de Sodome (Ge 18:23-33) ; le sacrifice d'Isaac (Ge 22) ; le songe de Béthel (Ge 28) ; la lutte au torrent de Jabbok (Ge 32:24-32) ; le pharaon et ses officiers dans l'histoire de Joseph (Ge 39) ; la scène dans laquelle ce dernier reconnaît ses frères (Ge 45) ; voy. A. Westphal, Jéhovah, 4 e éd., p. 86. Et si les voyages des patriarches devaient toujours représenter des migrations de peuples, on se demande comment de tels mouvements de population (clans ou tribus) auraient été possibles dans un pays qui était déjà occupé par de petits États indigènes avec lesquels il ne semble pas que les nouveaux venus eussent des conflits armés. Une considération, déjà indiquée par Ewald dans son Histoire d'Israël, a été relevée par plusieurs critiques importants (ainsi Driver, Kittel, Koenig, etc.) en faveur de la crédibilité historique des récits patriarcaux. Ils ont constaté que les récits ne présentent jamais les patriarches comme ayant étendu leur autorité sur le territoire cananéen tout entier, mais que, au contraire, ils les montrent toujours confinés dans des régions de peu d'étendue et dans des localités déterminées (Abraham, à Hébron et à Béer-Séba ; Isaac, dans cette dernière ; Jacob, à Sichem), qui étaient considérées comme les gages d'un avenir plus glorieux. Si donc les ancêtres d'Israël n'avaient jamais vécu réellement en Canaan, si tout dans leurs biographies n'avait appartenu qu'à la pure légende, les traditions nationales recueillies dans J, E et P auraient présenté la situation d'une tout autre façon : elles auraient sans doute fait de ces hommes, dès les temps les plus anciens, les maîtres uniques et incontestés du territoire cananéen, montrant ainsi qu'Israël possédait de toute antiquité les droits les plus indiscutables à la possession de Canaan. « La modération des vues prophétiques concernant les hautes destinées à venir des descendants d'Abraham (Ge 12:2 et suivant, etc.), au moins dans J et E (car P seul, dans Ge 17:6, parle de rois comme devant être issus d'eux), pourrait aussi être regardée comme un indice que ces narrateurs se tenaient dans les limites de la tradition qu'ils avaient recueillie, plutôt que de créer librement eux-mêmes des tableaux idéalisés. » (Driver.)

Enfin, dans une question comme celle-ci, à côté de toutes les considérations habituelles de crédibilité et de valeur historique des faits, il est un point de vue qui s'impose à l'attention : il s'agit de savoir si le rôle essentiel, prédominant, que la tradition nationale a assigné à Abraham, a bien réellement été le sien. Or, ce rôle, il n'a pas été seulement, dans l'ordre historique, celui du guide qui a présidé à la première migration de son clan (Cornill, ZA TW, 1914, p. 150) : il a été avant tout de l'ordre religieux. En effet, le mot qui résume sa carrière et sa personnalité tout ensemble, c'est le mot de foi, de confiance en Yahvé, et c'est bien là ce que fait entendre Ge 15:6 : « Il eut foi en l'Éternel, qui le lui compta pour justice. » C'est en cela qu'ont résidé sa vraie grandeur et son rôle historique. Par lui le premier, une conception plus morale et plus haute de la divinité fut révélée à l'humanité. Moïse, auquel la postérité a pourtant attribué un rôle et une importance exceptionnels, Moïse ne se donne jamais comme ayant été le premier à faire connaître la personne et la volonté divines à Israël ; il parle « au nom du Dieu des pères », et ce Dieu, c'est Abraham qui, d'après la tradition unanime des documents nationaux, a été le premier à le manifester à sa race et à mettre sa confiance en lui. C'est là encore, si l'on veut bien reconnaître sa valeur à l'argument tiré du domaine religieux, une raison qui milite en faveur de l'existence individuelle du personnage dans lequel la conscience religieuse d'Israël a salué le premier dépositaire des promesses et des révélations divines. En résumé, s'il n'est pas possible d'affirmer l'historicité de tous les détails qui nous ont été transmis sur sa vie, il est du moins permis de maintenir la réalité historique du personnage d'Abraham auquel remontent les plus anciens souvenirs de la nation. Et ces souvenirs, comme ceux des autres grands ancêtres, ils ont été transmis par trois doc ts distincts, dont les deux plus anciens, écrits, l'un dans le royaume du S. et l'autre dans celui du N., sont d'accord entre eux sur tous les points essentiels et ne présentent que des différences d'ordre secondaire. Si cette unité de la tradition n'est pas, par elle-même, une garantie absolue de l'historicité des faits et des êtres, elle en constitue au moins une présomption dont il serait injuste de méconnaître la valeur.

Pour se représenter en raccourci la façon dont la conception ethnique a pu, dans la Gen., se combiner avec la réalité historique des personnages qui y jouent les premiers rôles, il faudrait donc admettre que, autour des noms de ceux-ci, sont venues se grouper les traditions concernant des migrations successives, lesquelles, partant des régions de la Mésopotamie, ont amené les clans hébreux (les fils d'Héber =ceux qui sont venus de l'autre côté du fleuve [l'Euphrate], Ge 10:21) jusqu'en Canaan d'abord, et ensuite jusqu'en Egypte. Le début de ces déplacements de populations, si l'on admet qu'Abraham et Hammourapi étaient contemporains, se serait produit vers le XXII e siècle av. J. -C, et serait marqué par le départ de Tharé, père d'Abraham, quittant Ur pour venir s'établir plus au Nord, à Charan, où il mourut. De là un second courant migratoire, rattaché au nom d'Abraham et de Lot, aurait amené un nouveau groupe jusqu'en Canaan. Il semble même, si nous en jugeons par Ge 12 et Ge 13, que cette migration se serait poursuivie déjà alors jusqu'en Egypte, mais pour n'y pas rester longtemps et revenir en Canaan. Une fois rétablis dans ce pays, les premiers clans d'émigrés en auraient attiré d'autres auxquels ils étaient apparentés, et qui, dans nos textes, sont représentés par Jacob et les fils nés de ses diverses femmes. Enfin, de Canaan, quelques-uns de ces clans hébreux, groupés autour du nom de Joseph, pressés par des raisons d'ordre économique (une famine), auraient pénétré jusque dans les régions fertiles limitrophes de l'Egypte. Et c'est là que les laissent les récits de la Genèse. Tous ces mouvements ont dû évidemment occuper de longs siècles, représentés sans doute dans nos textes par la longévité extraordinaire que ceux-ci attribuent à la vie des quatre grands patriarches. Mais il n'en demeure pas moins que la succession des faits, telle qu'elle s'y reflète sous la forme biographique que ces textes lui donnent, semble bien, d'une manière générale, cadrer avec ce que l'ethnographie et l'histoire de l'Orient nous font connaître, durant ces mêmes périodes, de migrations plus ou moins considérables qui se produisirent dans le monde sémitique et avec lesquelles celles de l'époque dite patriarcale pourraient sans doute être mises en corrélation. BIBLIOGRAPHIE

--A. Westphal, Jéhovah ; Sources

--V Zapletal, Le récit de la création

--A. Lods, Les découvertes babyl, et l'A.T. ; Israël, des orig. au milieu du VIII° s., Paris 1930.

--L.E.P. Erith (dans A new Comm. on Holy Scripture, éd. Gore, Gough et Guillaume).

--Hugo Gressmann, AT-oriental. Texte mm A.T.

--L. Aubert (dans Bbl. Cent.).

-- L.C. Woolley Les Sumériens (trad.F. Lévy, Paris 1930).

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Versets relatifs

    • Genèse 1

      1

      « Genèse » est un nom tiré du grec, il signifie « le livre de la création, ou de la réalisation » ; ce titre est correctement traduit car l'ouvrage contient le récit de l'origine de toutes choses. C'est le plus ancien livre historique. Aucun autre livre sur l'antiquité ne conteste son autorité ; la plupart des choses enregistrées par plusieurs auteurs païens des plus anciens, ainsi que les différentes coutumes des nations, confirment ce qui est compté dans le livre de la Genèse.

      Dieu crée les cieux et la terre. (Genèse 1:1,2)
      La création de la lumière. (Genèse 1:3-5)
      Dieu sépare la terre des eaux ; Il rend la terre fructueuse. (Genèse 1:6-13)
      Dieu crée le soleil, la lune et les étoiles. (Genèse 1:14-19)
      Les animaux sont créés. (Genèse 1:20-25)
      L'homme est créé à l'image de Dieu. (Genèse 1:26-28)
      La nourriture est fournie. (Genèse 1:29,30)
      L'œuvre de la création est complètement achevée. (Genèse 1:31)

      Le premier verset de la Bible nous donne une explication rationnelle et utile des origines de la terre et des cieux. Les chrétiens réellement humbles, grâce à leur foi, sont mieux à même de comprendre ces choses, plus que ne le peuvent, par leur imagination, les hommes les plus instruits.

      Ce que nous pouvons voir du ciel et de la terre, nous fait découvrir la puissance du grand Créateur. Au vu, ici-bas, de notre condition humaine, nous devons garder à l'esprit notre devoir de chrétiens : lever toujours les yeux vers le ciel, et garder la terre sous nos pieds. Le Fils de Dieu, ne faisant qu'un avec le Père, était avec Celui-ci, lors de la création du monde ; qui plus est, on nous dit, dans Sa Parole, que le monde a été fait par Lui, et que rien n'a été fait sans Lui. Ah, quelles nobles pensées devrions-nous avoir au sujet de ce grand Dieu que nous adorons, ce grand Médiateur vers qui nous adressons nos prières ! Et ici, dès le début du Saint Livre, nous lisons, au sujet de cet esprit divin, qu'Il travaille dans le cœur de l'homme ; ce type d'action est d'ailleurs souvent mentionné dans d'autres passages de la bible. Il faut remarquer qu'au début, il n'y avait rien d'enviable sur la surface terrestre car le monde d'alors était informe et vide ; tout n'était que désolation. De manière imagée, l'œuvre effectuée par la grâce, dans l'âme, est aussi une création nouvelle : dans une âme « en friche », là où il n'y a pas eu de nouvelle naissance, on ne peut trouver que désordre, confusion et tout ce qui concerne le mal ; cette âme est vide de tout ce qui concerne le bien, de tout contexte divin ; on n'y trouve que l'obscurité car il n'y a en elle que ténèbres : c'est ici notre état naturel, avant que la Grâce toute puissante ne produise en nous Son changement.

      3 Dieu dit : « Que la lumière soit » ; ce fut Sa volonté et aussitôt la lumière jaillit. Que de puissance, dans la Parole de Dieu !

      Lors de la nouvelle naissance, la première chose traitée dans l'âme est la lumière : le Saint Esprit œuvre sur la volonté et les affections, de façon à éclairer notre compréhension. Ceux, qui dans leur péché, vivaient dans les ténèbres, sont, par grâce, parvenus à la Lumière, à savoir, le Seigneur.

      L'obscurité aurait régné éternellement sur l'homme déchu si le Fils de Dieu n'avait pas été ému de compassion à son égard, 1Jean 5:20. La lumière que Dieu désirait, au tout début, a été agréée. Dieu a séparé la lumière des ténèbres ; qu'y a-t-il en effet de commun entre les deux ? Dans les lieux célestes se trouve une lumière parfaite, l'obscurité n'existe pas ; en enfer, c'est l'inverse : ce ne sont que ténèbres, il n'y a aucune clarté. Le jour et la nuit appartiennent au Seigneur ; vivons-les chacun en Son honneur, en travaillant pour Lui le jour et en nous reposant sur Lui chaque nuit, méditant Sa parole sans cesse.

      6 Le monde était vide, mais par le biais d'une Parole, il se remplit des richesses divines et ce, jusqu'à ce jour.

      Il est cependant permis à l'homme de jouir de ces richesses, elles proviennent de Dieu, et doivent être utilisées pour Son service et à Son honneur. Dès que Dieu a donné son ordre, la terre a produit l'herbe, les plantes, et les fruits. Dieu doit être glorifié pour tous les avantages que nous recevons des produits de la terre. Si nous recevons les bénédictions de la Fontaine de la grâce divine, nous pouvons nous réjouir en Lui, même si ces miséricordes semblent parfois temporairement tarir.

      14 Au quatrième jour, le soleil, la lune et les étoiles sont créés. Tout cela est l'œuvre de Dieu. Les étoiles apparaissent alors, sans que l'on nous en dise plus sur leur nombre, leur nature, leur place, leur taille et leur mouvement ; les écritures ont été en effet écrites, non pour satisfaire notre curiosité ou pour nous instruire dans le domaine astronomique, mais pour nous mener à Dieu et pour nous rendre saints. Les luminaires célestes ont été créés pour servir Sa gloire ; ils émettent leur lumière avec régularité, de manière conforme à chaque saison, et ce, sans défaillance.

      Nous sommes de véritables lumières dans ce monde, destinés à servir Dieu ; devons-nous le faire d'une manière qui manifeste avec orgueil la prétendue force du genre humain ? Pas du tout ! La lumière que nous pouvons rayonner ne peut être comparable à celle émise par Dieu, dans notre direction. Nous consommons la lumière du Maître, n'oublions pas Ses œuvres à notre égard !

      20 Dieu a ordonné aux poissons et aux oiseaux d'être féconds. Cet ordre, Il l'a rendu Lui-même exécutable. Les insectes, qui sont bien plus nombreux que les oiseaux et les gros animaux, semblent curieusement avoir été créés le même jour. La sagesse et la puissance du créateur peuvent être contemplées à la fois devant une fourmi et devant un éléphant. La puissance de la Providence divine préserve toute la création, Ses bénédictions sont abondantes.
      26 L'homme a été le dernier des êtres créés : c'est à la fois un honneur et une faveur qui lui ont été faits. L'homme a été toutefois créé le même jour que les animaux. Son corps a été tiré de la terre, tout comme pour eux. Tant que l'être humain est en vie, il habite dans le même environnement terrestre que l'animal. Dieu nous interdit de nous conduire de la même manière que les bêtes, sous prétexte que nous avons un corps sujet aux mêmes instincts et aux mêmes penchants !

      L'homme a été créé pour être une créature différente des autres. La chair et l'esprit, les cieux et la terre sont présents en même temps devant le Créateur. Dieu dit : « Faisons l'homme ». L'homme, quand il fut créé, était destiné à glorifier le Père, le Fils et le Saint Esprit.

      Nous sommes baptisés en Son Nom, nous ne pouvons demeurer sur terre que par Lui. (Il n'y a que l'âme de l'homme qui ne peut rechercher l'image de Dieu). Au début, l'homme a été créé juste, Ec 7:29. Son intelligence a su discerner clairement les préceptes divins ; il n'a commis aucune erreur ni faute dans la connaissance des Préceptes divins ; il a consenti immédiatement, en toutes choses, à suivre la volonté de Dieu. Ses pensées n'étaient pas détournées, et il ne s'est pas dirigé vers de mauvaises passions. Ses pensées ont été tout de suite polarisées vers les meilleurs sujets. Nos premiers parents étaient ainsi, dans un état de sainteté, heureux, ayant l'image de Dieu en eux. Mais maintenant, combien cet aspect de Dieu, aux yeux de sa créature, est défiguré ! Que le seigneur inonde nos âmes de Sa grâce !

      29 L'homme doit se nourrir des plantes et des fruits, en particulier les céréales et tous les produits que donne la terre. Que le peuple de Dieu rejette donc tout souci de nourriture sur Lui et ne soit pas anxieux sur le « manger » et le « boire ». Celui qui nourrit les oiseaux du ciel ne délaissera pas Ses enfants.
      31 Quand nous examinons nos œuvres, nous constatons, avec une certaine honte, qu'elles sont vraiment mauvaises ; Dieu quant à Lui, a vu au contraire, que les siennes étaient très bonnes. Elles ont été bonnes car elles furent crées telles que le Créateur l'a désiré. Toutes Ses œuvres, en tous lieu, Le louent et Le bénissent ; Oh Seigneur, bénis mon âme !

      Bénissons Dieu pour l'évangile de Christ ; quand nous considérons Sa puissance, fuyons, en tant que pécheurs, la Colère à venir. Si nous sommes nés de nouveau, en toute sainteté, à l'image de Dieu, nous irons vers de « nouveaux cieux et la nouvelle terre, où demeure la droiture ».

      Genèse 2

      1

      Le premier Sabbat. (Genèse 2:1-3)
      Détails sur la création. (Genèse 2:4-7)
      La création du jardin Éden. (Genèse 2:8-14)
      L'homme y est placé. (Genèse 2:15)
      Les commandements de Dieu. (Genèse 2:16,17)
      Les animaux sont nommés, La création de la femme, L'institution divine du mariage. (Genèse 2:18-25)

      Après six jours, Dieu termina l'œuvre de la création. Quand le Créateur opère des miracles, il dépasse la nature mais ne change jamais les lois qu'Il a dictées, Il n'ajoute rien à Ses préceptes établis. Dieu ne s'est pas reposé parce qu'il était las, mais seulement lorsque Ses souhaits furent comblés. Notez déjà le début de l'œuvre de la grâce, dans la sanctification ou dans le désir de rester saint, au jour de sabbat. Le respect solennel d'un jour sur sept, consacré au saint repos, à l'honneur de Dieu, est le devoir de tous ceux pour qui le Créateur a réservé cette sainte journée, à savoir le sabbat. En ce temps-là, les représentants de la race humaine ne pouvaient être que nos premiers parents. C'est pour eux que le sabbat a été institué ; il a été aussi clairement établi pour toutes les générations suivantes.

      Le sabbat chrétien, celui que nous observons, est le septième jour ; en lui nous célébrons le repos de Dieu le Fils, et l'accomplissement de son œuvre de rédemption à notre égard.

      4 Le texte nous donne ici le nom du Créateur : « Jéhovah ».

      Quand le mot « Seigneur » est en majuscules, dans certaines versions de nos bibles, cela signifie que le terme original est « Jéhovah ». Ce nom de Dieu dénote qu'Il est l'Être par excellence, et qu'Il a le pouvoir de créer toutes choses et toutes créatures. Le texte nous révèle ensuite l'existence des plantes et des herbes : elles sont destinées à servir de nourriture à l'homme. La terre ne peut produire des fruits elle-même : cela est opéré par le Tout Puissant. La grâce ne peut croître d'elle-même dans une âme où règne le péché, en fait, c'est Dieu qui opère. La pluie est aussi un don de Dieu ; elle ne vient à nous que si Dieu le permet. Bien que Dieu soit satisfait de ses œuvres, Il peut fort bien s'en passer ; et bien que nous ne devons pas tenter Dieu en négligeant Sa création, nous devions Lui faire confiance et respecter notre environnement. Quel que soit le cours des évènements, Dieu arrosera les plantes de Sa création. La grâce divine descend comme la rosée, et arrose l'église, sans bruit. Le corps de l'homme a été tiré de la poussière, la même que celle que l'on voit sur le sol. L'âme, par contre, n'a pas été tirée de la terre : de cette terre nous venons donc, gardons à l'esprit cette origine ! Nous devons rendre compte à Dieu de l'occupation de nos âmes ici-bas ; et si l'on constate que nous les avons négligées, en les consacrant aux gains du monde, nous sommes perdus à jamais !

      Les fous dédaignent leur propre âme, en prenant soin de leur corps en priorité.

      8 Le lieu de résidence prévu pour Adam n'était pas un palace, mais un jardin. Plus nous nous contenterons de choses simples et plus nous resterons éloignés de celles qui mènent vers l'orgueil et le luxe, plus nous nous rapprocherons de l'innocence. La nature se contente de peu, et de ce qui, finalement, reste simple ; mais l'avidité désire tout et ne se satisfait de rien. Rien ne peut mieux satisfaire l'âme que ce que Dieu a prévu et destiné pour elle. « Éden » signifie « joie », plaisir.

      Quel que pût être le lieu de ce jardin, tout y était désirable, sans défaut ; aucune maison ni jardin terrestre n'ont jamais été ainsi. Ce lieu a été orné de nombreuses variétés d'arbres, tous plaisants à la vue, et capables de donner des fruits nourrissants et agréables au goût. Dieu, en tant que Père, n'a pas recherché uniquement le bien-être d'Adam, mais aussi Son bon plaisir ; on trouve, en effet, le véritable plaisir dans l'innocence, dans la simplicité. Quand la Providence nous place dans un endroit où l'on rencontre l'abondance et le plaisir, nous devrions servir Dieu avec joie et gaieté de cœur, le remerciant des bonnes choses qu'Il nous accorde.

      Le jardin d'Éden avait deux arbres bien particuliers. Le premier, l'arbre de la vie, au centre du jardin. L'homme pouvait en manger et vivre. Christ représente maintenant pour nous, l'Arbre de Vie, Apocalypse 2:7;22:2 et le Pain de vie Jean 6:48,51. Le deuxième arbre, celui de la connaissance du bien et du mal, ainsi nommé car il révélait la pensée que Dieu avait du fruit de cet arbre, permettait à l'homme d'avoir la notion du bien et du mal.

      Qu'est-ce le bien ? C'est tout simplement de ne pas manger de cet arbre. Qu'est-ce que le mal ? C'est d'en manger. Avec ces deux arbres, Dieu a placé devant Adam le bien et le mal, la bénédiction et la malédiction.

      15 Après que Dieu ait créé Adam, Il le plaça dans le jardin d'Éden. Toute prétention autonomiste éventuelle du premier homme a été ainsi étouffée. Seul Celui qui nous a conçus peut nous rendre heureux ; Celui qui a créé notre corps et notre esprit est le seul capable de donner vie aux deux à la fois. Même dans ce paradis d'Éden, l'homme devait travailler.

      Personne n'a été envoyé sur terre pour rester inactif. Celui qui a fait nos âmes et nos corps, nous a donné les moyens de pouvoir travailler. S'il nous a donné la terre pour y habiter, Il a tout agencé pour que nous puissions exécuter nos diverses tâches. Ceux à qui les cieux sont promis, bien qu'ils vivent encore ici-bas, ont un devoir à remplir : ils se doivent de partager leur temps et leurs dons avec les autres. De plus, s'ils le font sous le regard de Dieu, ils le servent de manière effective, tels des enfants sur les genoux de leur Père. Notez, que déjà le mot « homme » était déjà défini : il était honorable ; cet homme avait déjà son utilité, même dans ce paradis. Il y a un réel plaisir à accomplir les œuvres que Dieu nous demande de faire, dans ce qu'Il a prévu pour nous. Adam n'aurait pu être heureux s'il avait été libre : là encore, nous rencontrons la loi divine ; celui qui ne travaille pas, n'a pas le droit de manger 2Th 3:10.

      16 Ne cherchons jamais à contrecarrer la sainte volonté de Dieu. L'homme n'avait pas seulement la liberté de profiter des fruits du paradis terrestre, il bénéficiait également de la vie éternelle. Il y avait toutefois une barrière, une condition liée à son obéissance : par la transgression, il se plaçait sous le jugement et la désapprobation de son Créateur, avec tous les terribles impacts que cela pouvait engendrer ; il devint ainsi sujet à la douleur, à la maladie et à la mort. Pire que cela, il a terni la sainteté divine, et perdu tout le bénéfice qu'il pouvait en tirer ; il a souffert à cause de sa passion pour le péché, et a dû subir la vengeance terrifiante de son Créateur ; cet état pénalise maintenant l'âme immortelle de l'homme.

      L'interdiction de manger du fruit d'un arbre spécifique a été sagement ordonnée à nos premiers parents. Dans leur état d'innocence, seuls êtres humains sur terre, quel avantage avaient-ils à transgresser les commandements divins ? Cet acte montre que toute la race humaine a été concernée par cette épreuve, suite à la chute de nos premiers parents. Le fait de douter de la véracité de ces choses revient à nier des faits évidents, aussi bien que la révélation divine ; l'homme est pécheur, cela se voit dès ses premiers pas, puis tout au long de sa vie : il est toujours prêt à faire le mal. De ce fait, il subit le mécontentement divin et donc, est sujet à la souffrance et à la mort. Les Écritures associent toujours l'homme au péché et, en conséquence, à son état misérable ; toutes ces choses sont bien réelles, elles s'adressent aux hommes de toutes les nations.

      18 Le pouvoir sur toutes les créatures a été donné à l'homme, preuve en est qu'il a donné un nom à toutes celles qu'il a vues. Cela montre aussi qu'il participe, dans ce qu'il fait, au plan que Dieu a initialement prévu. Mais bien qu'il ait une suprématie sur les créatures, rien en ce monde n'a été fait pour lui venir en aide. Notre aide ne peut provenir que de Dieu seul. Si nous plaçons notre confiance en Dieu, Celui-ci fera concourir toutes choses en vue de notre bien. Dieu a endormi profondément Adam ; bien que celui-ci n'ait pas encore commis de péché, L'Éternel a organisé toutes choses pour que Sa créature n'éprouve aucune douleur. Dieu, en tant que Père, a procuré à l'homme, la femme, son aide et sa conjointe. Cette femme, résultat de la grâce et de la providence divines, a pour ainsi dire été créée pour lui servir de compagne. Vous comprendrez ainsi l'utilité de la prudence et de la prière dans le choix de cette relation, qui est à la fois intime et durable. Ce choix se doit d'être le bon car il est fait pour toute la vie.

      Nos premiers parents n'avaient pas besoin de vêtements pour les protéger de la chaleur ou du froid, car rien ne pouvait les atteindre : ils n'avaient pas besoin de parure.

      Dans cet état d'innocence, l'homme était vraiment heureux et sans soucis. Quelle bonté Dieu leur avait témoignée ! Que de faveurs Il leur avait fait don ! Cet homme, malgré toutes ces précautions, n'a pas compris que cela a été pour son intérêt et il est tombé bien vite au point le plus bas, celui des bêtes qui périssent.

      Genèse 3

      1

      Le serpent trompe Ève. (Genèse 3:1-5)
      Adam et Ève transgressent l'ordre Divin, et sombrent dans le péché et la misère. (Genèse 3:6-8)
      Dieu cherche à dialoguer avec Adam et Ève. (Genèse 3:9-13)
      Le serpent est maudit, la Semence promise. (Genèse 3:14,15)
      La punition de la race humaine. (Genèse 3:16-19)
      Le premier vêtement de l'homme. (Genèse 3:20,21)
      Adam et Ève sont exclus du paradis. (Genèse 3:22-24)

      Satan a assailli nos premiers parents, pour les entraîner dans le péché, la tentation leur a été fatale. Le tentateur n'était, en fait, que le diable, sous l'apparence d'un serpent. Le plan satanique consistait à attirer nos premiers parents vers le péché, afin ensuite, de les séparer de Dieu. Le diable fut ainsi, au tout début, un meurtrier, le Prince des démons. La victime de cette tentation fut la femme : la tactique de l'ennemi a consisté à entrer en contact avec elle, pendant qu'elle était seule. Beaucoup de tentations sont fatales lorsque la personne visée est seule ; mais la réunion et la communion des saints augmentent infiniment leur force et leur sécurité. Satan était dans une position d'avantage en trouvant Ève près de l'arbre défendu. L'ennemi l'a tentée, de façon à atteindre ensuite Adam. Une des grandes stratégies de l'ennemi consiste à nous envoyer des tentations par le moyen de mains innocentes, mais qui ont toutefois une influence certaine sur nous. Satan a posé la question si le fait de manger de cet arbre constituait un péché. Il n'a pas, au début, dissimulé son plan, mais il a posé une question qui semblait, au premier abord, pleine d'innocence. Ceux qui se sentiraient trop sûrs d'eux, devraient observer une sage prudence avant d'entamer le dialogue avec le tentateur. Ce qu'Il a cité n'était que fausseté ; Il a employé un ton de moquerie. Le diable, ce menteur, est aussi un moqueur et ce, dès le début des temps ; ses adeptes sont également des trompeurs. Satan est très habile pour tourner le loi divine en dérision, attirant de ce fait, les âmes vers le péché ; c'est une grande sagesse de notre part de nous appuyer fermement sur les commandements divins et de les respecter de notre mieux. Dieu a-t-Il bien dit : « Tu ne mentiras pas, tu ne prendras pas Mon Nom en vain, tu ne sombreras pas dans l'ivresse » ? Toutes ces paroles prononcées sont certaines et bonnes ; avec l'aide de Sa grâce, il faut nous y soumettre. Ève a eu la faiblesse d'entamer la conversation avec le serpent : elle aurait dû percevoir le côté sournois des questions qui lui ont été posées et cela aurait dû la faire fuir. Satan a commencé à séduire l'homme par le doute, puis il l'a conduit à lui faire refuser ce qui a été établi par Dieu. L'ennemi a promis quantité d'avantages du fait de manger de ce fruit. Le but satanique a consisté à provoquer de l'insatisfaction dans le cœur de l'homme, comme si tout le contexte dans lequel il se trouvait n'était pas aussi bon qu'il le semblait, et devrait être. Aucune amélioration de condition n'était envisageable, à moins que l'esprit de l'homme ne remédie à cette situation. Satan a toujours poussé les hommes dans la recherche d'une amélioration, les persuadant de se prendre pour des dieux. L'ennemi a couru à sa perte en voulant être comme le Très Haut ; il est donc normal qu'il ait procédé de manière identique avec nos premiers parents en les animant du même désir, afin qu'ils courent aussi à leur ruine.

      Le diable manipule toujours des personnes pour son propre intérêt, en leur suggérant de fausses pensées à l'égard de Dieu et en leur faisant miroiter de faux espoirs pour les conduire au péché.

      Ayons donc toujours une excellente opinion de notre Dieu et rejetons le péché, comme le pire des maux : résistons au diable et il fuira loin de nous.

      6 Observons biens les étapes qui mènent à la transgression : aucune d'elles n'élève l'homme, mais au contraire, toutes le conduisent dans la fosse de la perdition. Au début, « Elle vit ». Un grand nombre de péchés provient de ce que l'on voit. Ne regardons pas à ce qui peut nous conduire dangereusement à la convoitise, Matthieu 5:28. Ensuite, « Elle prit ». Elle a commis cet acte de son propre chef.

      Satan peut tenter mais ne peut forcer à agir ; Il peut nous faire convoiter l'attrait négatif du péché mais Il ne peut nous y faire sombrer Lui-même, de force, Matthieu 4:6. Après, « Elle mangea ». Quand elle vit le fruit, au début, Ève pensait qu'elle ne le prendrait peut-être pas ; ou quand elle le prit, elle a peut-être pensé qu'elle ne le mangerait pas : mais elle finit par le consommer. Il est sage de s'arrêter au premier signe du péché et de s'en éloigner avant de le commettre. Ensuite, Ève en donna aussi à son mari. Ceux qui sont sur une pente dangereuse tentent d'entraîner les autres avec eux. En négligeant l'arbre de la vie, qu'il avait le droit de manger, et en consommant celui de la connaissance, qui lui, était interdit, Adam a pleinement montré qu'il se moquait de ce que Dieu lui avait dit et de ce qu'Il lui avait recommandé de ne pas faire. Il n'a fait que ce qu'il lui plaisait de faire. Son péché s'appelle tout simplement la désobéissance, Romains 5:19 ; une désobéissance au commandement divin.

      Il n'a eu aucune circonstance atténuante, mais au contraire, une pleine liberté pour accomplir totalement sa propre volonté. Il s'est détourné rapidement. Il a entraîné toute sa postérité dans le péché et la ruine. Qui peut minimiser le mal du péché commis par Adam ?

      Adam et Ève se sont aperçus, un peu tard, de leur folie, en mangeant du fruit interdit. Ils ont vu le bonheur qu'ils ont perdu, et la misère dans laquelle ils sont tombés. Le Dieu plein d'amour qu'ils ont connu a été bafoué, Sa grâce et Sa faveur ont été écartées. Observez bien à quel point le péché mène à la honte et amène les problèmes ; où qu'il entre, tout est détruit. Tôt ou tard il apporte la confusion ; ce sentiment de tristesse peut conduire, soit à la vraie repentance, qui se terminera dans la gloire céleste, soit au mépris de l'ordre divin qui fera comparaître le méchant devant Dieu, au jour du jugement. Notez à quel point de folie sont rendus ceux qui ont péché. Ils sont plus occupés par le souci de plaire aux hommes que par celui d'obtenir le pardon divin. Les hommes s'efforcent de couvrir et de diminuer la gravité de leurs péchés ; toutes ces tentatives sont vaines et frivoles ; ils sont comme nos premiers parents qui se sont vêtus de feuilles de figuier, faisant ainsi le maximum pour masquer leur faute : avouons qu'il nous est facile de faire de même. Avant de commettre le péché, Adam et Ève acceptaient les visites divines, pleines de grâces, avec joie et humilité ; maintenant ces visites sont devenues pour eux une véritable terreur. Il ne fait aucun doute qu'ils étaient remplis de confusion.

      Tout cela révèle la fausseté du tentateur et ses méthodes frauduleuses. Satan a promis la sécurité à Adam et Ève, mais en fait, ils en étaient bien dépourvus ! Nos parents furent désormais misérables et incapables de se réconforter mutuellement !

      9 Observez bien la question posée par Dieu, au début de ce texte : « Où es-tu » ? Celui qui, par son péché, s'éloigne de Dieu, devrait sérieusement considérer la situation dans laquelle il se trouve ; il est loin de toute bénédiction, en plein territoire ennemi, esclave de Satan, sur la route de la ruine totale. Cette brebis perdue erre dans un chemin sans issue ; si le Bon berger ne l'avait pas recherchée et appelée, cette âme n'aurait eu aucun espoir de bonheur et de paix. Si les pécheurs considéraient vraiment l'état dans lequel ils se trouvent, ils se tourneraient rapidement vers Dieu. Il est classique de constater que ceux qui ont pratiqué le mal nient toujours l'évidence des faits, quand on les interroge. Comme Adam, nous avons de bonnes raisons d'être effrayés quand nous nous approchons de Dieu sans être revêtus de la Justice de Christ. Le péché originel a été clairement révélé par le rappel du commandement divin à Adam. Nous sommes dans le même cas lorsque l'Esprit nous parle. Mais au lieu de reconnaître carrément leur péché, avec toute la honte qui cela entraîne, Adam et Ève l'ont esquivé, en reportant leur faute sur les autres.

      On rencontre une curieuse tendance chez ceux qui sont tentés : à les écouter on pourrait croire qu'ils sont tentés par Dieu ; comme si notre Dieu de bénédictions pouvait excuser les manquements à la Loi qu'Il a dictée. Ceux qui veulent tirer des bénéfices et des plaisirs du péché doivent s'attendre, en retour, à être blâmés et honteux. IL découle de tout cela, que les tentations de Satan ne sont toutes qu'enchantements ; tous les arguments de l'ennemi ne peuvent mener qu'à la déception ; toutes ses séductions ne sont que tricheries ; quand il semble parler honnêtement, ne le croyez pas. Ce n'est que par la déception qui suit le péché que le cœur s'endurcit. Voyez Romains 7:11;Heb 3:13.

      Mais bien que la subtilité satanique puisse nous faire tomber, cela ne nous justifiera en aucune manière. Bien qu'Il soit le Tentateur, nous, nous sommes les pécheurs. Ne nous laissons pas aller dans la facilité du péché car celui-ci aura vite fait de nous enjôler ; affermissons, au contraire notre détermination à le combattre, afin de ne pas souffrir de la déception et de la tricherie envoyées par cet ennemi juré, qui ne cherche qu'à détruire nos âmes.

      14 Dieu applique sa sentence ; Il commence là où le péché a débuté, par le serpent. Les disciples du Diable doivent partager les punitions qui Lui sont réservées. Sous l'apparence du serpent, le Diable a été découvert par Dieu, et Celui-ci l'a abaissé et puni ; le serpent a été détesté par la race humaine : Il sera aussi détruit et ruiné aux derniers jours par le Rédempteur, ce dernier lui brisera la tête. La guerre est déclarée entre la Semence de la femme et celle du serpent.

      On peut voir dans tout cela les fruits de cette inimitié : il y a une guerre perpétuelle entre la grâce et la corruption, dans les cœurs du peuple de Dieu. Satan, par ses corruptions, ébranles ces cœurs, les passe au crible, et cherche à les dévorer. Les cieux et l'enfer ne pourront jamais être réconciliés, tout comme la lumière et l'obscurité ; il en est de même avec Satan et l'âme sanctifiée. Il y a également, en ce monde, une lutte perpétuelle entre le méchant et l'homme de Dieu. Une promesse pleine de grâce est faite dans ce texte, au sujet de Christ : Il est Celui qui délivre l'homme tombé sous la puissance de Satan. On découvre ici toute la perspective de l'évangile : dès que la blessure a été faite, le remède a été fourni et révélé. C'est une révélation, pleine de grâce, représentée par un Sauveur, venu de Son plein gré, alors que l'on ne le recherchait même pas. Sans cette révélation de la grâce, qui donne l'espérance et le pardon, le pécheur convaincu sombrerait dans le désespoir et l'endurcissement.

      Par la foi en cette promesse, nos premiers parents et les patriarches qui vécurent avant le déluge, étaient justifiés et sauvés.

      Des points doivent être remarqués au sujet de Christ.

      Premièrement, Son incarnation, ou Sa venue dans la chair. C'est un grand encouragement pour le pécheur de voir que le Sauveur est la Semence de la femme, Il est os de nos os, Heb 2:11,14.

      Deuxièmement, Ses souffrances et Sa mort ; la remarque de Satan « qui brise le talon » représente Sa nature humaine meurtrie. Les souffrances de Christ sont prolongées par celles des saints qui souffrent en Son Nom. Le Diable tente le peuple de Dieu, il le persécute et le met à mort ; il en est de même avec les meurtrissures de Christ, affligé par les afflictions des siens. Mais tandis que le talon est brisé ici-bas, la Tête est dans les cieux.

      Troisièmement, Sa victoire sur Satan. Christ a réduit à néant la tentation de Satan, en extirpant les âmes de Son pouvoir. Par Sa mort Il a porté un coup fatal au royaume satanique, Il a frappé la tête du serpent d'une blessure inguérissable. Dès que l'évangile gagne du terrain, l'Ennemi finit par tomber.

      16 La femme, par son péché, est condamnée à souffrir et à être assujettie ; les punitions à ce manquement, ont été déterminées après qu'elle ait succombé au désir de ses yeux, de sa chair et de son orgueil. Le péché n'apporte que souffrance et tristesse dans le monde, ce qui provoque des torrents de larmes. Ne cherchons pas l'origine de tous nos soucis quand nous vivons dans le péché. Le commandement divin « Il dominera sur toi » s'adresse aux épouses. Si l'homme n'avait pas péché, il aurait tout régi avec sagesse et amour ; de même, la femme aurait obéi avec douceur et humilité. Adam a fait porter la responsabilité de la faute à sa femme ; mais bien qu'Ève soit en faute d'avoir persuadé son mari de manger du fruit défendu, il revient à Adam de porter la responsabilité de l'avoir écoutée. Ainsi, au jour du Jugement, les indulgences demandées par les hommes quant à leurs frivolités, se retourneront contre eux. Dieu a montré son déplaisir envers Adam. Premièrement, en maudissant son environnement habitable. Dieu avait donné à la descendance humaine une terre où il faisait bon vivre ; celle-ci est maintenant souillée par le péché humain. Adam n'a pas été maudit, comme le serpent le fut, uniquement le sol en subit les conséquences. Deuxièmement son travail et ses plaisirs sont tachés d'amertume. Le travail est notre devoir, il doit être accompli avec fidélité ; toute pratique d'oisiveté finira par être condamnée. Les désagréments et la fatigue dus au travail ne sont qu'une juste rétribution que nous devons subir avec patience ; et ce n'est même pas la punition que nous devrions avoir à cause de notre péché.

      Bien que l'homme ne soit pas astreint à manger la poussière, comme le serpent, il en est réduit à se nourrir avec l'herbe des champs. Troisièmement, la durée de sa vie sera réduite ; si l'on considère tous les ennuis qui lui sont échus après la chute, c'est presque une faveur de lui avoir donné peu de jours à vivre ici-bas.

      Bien que la mort soit redoutable par nature, et bien triste, même à la fin d'une vie bien remplie, cela aboutit toujours par cette punition. Le péché a apporté la mort dans le monde : si Adam n'avait pas commis d'iniquité, il ne serait pas mort. Il a ouvert le chemin de la tentation, mais le Seigneur a pallié à sa faute. Quelle satisfaction admirative nous pouvons avoir, devant la mort et les souffrances expiatoires de notre Seigneur Jésus !

      Il a ainsi subi la sentence prévue à l'origine pour nos premiers parents. Est-ce que les douleurs de l'enfantement sont survenues par le péché ? Nous pouvons lire en, Isa 53:11 à quel point l'âme de Christ a souffert ; Il a souffert jusqu'à la mort, Actes 2:24. Est-ce que la servitude est survenue par le péché ? Christ est né sous la loi, Galates 4:4. Il a été fait malédiction pour nous, Il a été maudit dans Sa mort, Galates 3:13. Les épines sont-elles venues par le péché ?

      Notre Sauveur a été couronné d'épines, pour nous. Est-ce que la sueur est survenue par le péché ? Il a été couvert de sueur pour nous, il a été couvert de grumeaux de sang. Est-ce que la douleur est due au péché ? Il a été fait homme de douleur ; pendant Son agonie, Son âme a été au comble de la souffrance. Est-ce que la mort est survenue suite au péché ? Il a été obéissant jusqu'à la mort. Le remède est proportionnel à la blessure. Béni soit Dieu pour son Fils, notre Seigneur Jésus-Christ.

      20 Dieu appela l'homme Adam, ce qui signifie « terre rouge » ; Adam appela la femme Ève, c'est à dire « la vie ».

      Adam a porté le nom du corps mortel, Ève celui de l'âme vivante. Le premier homme a probablement espéré entrevoir les bénédictions que pourrait offrir un rédempteur, la Semence promise, en appelant sa femme Ève, « la vie ». Car Christ a été « la vie » offerte à tous les croyants ; en Lui toutes les familles de la terre reçoivent les bénédictions. Notez aussi avec quelle attention Dieu a pris soin de nos premiers parents, malgré leur péché. Leurs vêtements sont arrivés en même temps que le péché. Ne soyons pas fiers de nos vêtements, ils ne sont en effet que le gage de notre honte originelle. Quand Dieu a fabriqué les habits de nos premiers parents, il les fit, d'une part, chauds et solides, mais aussi, simples et ordinaires ; pas de robe de pourpre, mais un manteau de peau. Que ceux qui sont revêtus de triste manière ne se plaignent pas. Ils doivent se contenter de pouvoir disposer de la nourriture et du vêtement ; ils sont au même stade qu'Adam et Ève. Quant à ceux qui sont vêtus avec raffinement, qu'ils apprennent à ne pas en faire une pierre d'achoppement. On suppose que les bêtes dont la peau a servi à faire des vêtements, n'ont pas été tuées pour servir de nourriture mais à titre de sacrifice, en image à Christ, La Victime expiatoire.

      Adam et Ève ont fabriqué des sortes de tabliers en feuilles de figuiers ; ces vêtements se sont avérés trop petits, Isa 28:20.

      Il en est ainsi pour les haillons de notre droiture. Dieu a remplacé les vêtements de nos premiers parents par de nouveaux, en peau, confortables, solides, durables et à leur pointure : il en est ainsi pour la droiture de Christ ; appuyons-nous donc, en toute confiance, sur notre Seigneur Jésus-Christ !

      22 Dieu a ordonné que l'homme sorte du jardin ; Il lui a dit qu'il ne devait en aucun cas en avoir la jouissance plus longtemps. Mais l'homme aimait bien cet endroit et ne voulait pas le quitter, ce qui a poussé Dieu à l'en expulser. Ceci révèle bien la chute d'Adam et le côté fautif de la race humaine ; la communion avec Dieu a été rompue, l'homme a été séparé des bénédictions et de la gloire du paradis. Adam a été expulsé pour travailler la terre, de laquelle il avait été tiré. Il a été envoyé sur un site de travail, non pas sur un lieu de souffrance. Nos premiers parents ont été privés des privilèges qu'ils avaient de par leur état d'innocence ; il n'ont pas pour autant été laissés dans le désespoir. Le chemin de l'arbre de vie a été barré. Il a été dorénavant impossible à l'homme d'accéder par ses propres moyens à la droiture, à la vie et à la joie car l'alliance divine a été rompue avec toute la malédiction que cela a engendré. Nous sommes tous condamnés si nous tombons sous le jugement de cette alliance divine. Dieu a révélé cela à Adam, non pas pour le conduire au désespoir, mais pour l'inciter à se tourner vers la vie et la joie que peut fournir la Semence promise, par laquelle nous pouvons entrer, en nouveauté de vie, dans la voie de la sainteté qui nous est ouverte.

      Genèse 4

      1

      La naissance, le travail et la vie spirituelle de Caïn et d'Abel. (Genèse 4:1-7)
      Caïn tue Abel, la malédiction de Caïn. (Genèse 4:8-15)
      La conduite de Caïn, sa famille. (Genèse 4:16-18)
      Lémec et ses femmes, L'habileté des descendants de Caïn. (Genèse 4:19-24)
      La naissance d'un autre fils et petit fils d'Adam. (Genèse 4:25,26)

      Quand Caïn est né, Ève a dit : « J'ai acquis un homme avec l'Eternel ». Elle pensa peut être que cette naissance représentait la semence promise ce qui aurait pu vraiment la désappointer. Abel signifie « vanité ». Quand elle a pensé avoir la semence promise avec Caïn, dont le nom signifie « possession », l'arrivée de ce deuxième fils lui a donné des pensées vaniteuses. Notez bien que chacun de ses fils avait sa vocation. C'est la volonté de Dieu que chacun, ici bas, ait une tâche à accomplir. Les parents devraient enseigner à leurs enfants cette notion du travail. « Donnez-leur une bible et une vocation » disait un certain Mr. Dod, et Dieu sera avec eux. On peut croire que Dieu, après la chute, ait commandé à Adam de faire couler le sang des animaux innocents et qu'après leur mort, de brûler ce qui restait de leur corps. Une telle punition était déjà préfigurée, à savoir que les pécheurs méritent de subir la mort physique et la colère divine, bien représentées par l'image des souffrances de Christ. Il faut remarquer que l'adoration divine n'était pas quelque chose de nouveau. Cela existait dès les temps anciens et c'était une excellente pratique, Jer 6:16. Les offrandes de Caïn et d'Abel étaient fort différentes. Caïn a montré qu'il avait un cœur fier et incrédule, ce qui a fait rejeter son offrande. Abel s'est approché de son Dieu, en tant que pécheur, avec un sacrifice rempli d'humilité, de sincérité et d'obéissance.

      Ayant ainsi recherché le bénéfice de la Grâce, au travers de la Semence promise, son sacrifice a été tel que Dieu l'a accepté. Abel a offert ce sacrifice par la foi, à l'inverse de Caïn, Heb 11:4. Il s'est trouvé de tout temps deux sortes d'adorateurs, tels Caïn et Abel ; d'une part, il y a ceux, qui comme Caïn sont fiers et méprisent les méthodes indiquées par l'Évangile et tentent de plaire à Dieu en suivant leur propre imagination ; d'autre part, on trouve d'humbles croyants, suivant de près le chemin divin qui leur a été révélé. Caïn a cédé à sa colère envers Abel. Il a été animé d'un mauvais esprit, à savoir le mécontentement et la rébellion contre Dieu.

      Celui-ci constate avec tristesse les passions qui sont inhérentes à nos péchés. Il n'y a aucune colère, envie ou convoitise qui ne puisse échapper à Sa vue.

      Le Seigneur n'a pu, hélas, que constater la rébellion de l'homme ; ce dernier aurait pu revenir dans le droit chemin tout en étant bien accepté par Dieu. Certains interprètent cela comme une invitation à s'approcher du trône de la grâce. « Certainement, si tu agis bien, tu relèveras ton visage ; et si tu agis mal, le péché se couche à la porte, et ses désirs se portent vers toi : mais toi, domine sur lui ».

      Le mot « péché » signifie à la fois péché, mais aussi, sacrifice pour le péché. « Quoi que tu n'aies pas pratiqué le bien, ne désespère pas ; le remède est à la portée de ta main ».

      Christ s'étant volontairement offert pour nos péchés, se tient à la porte, Apocalypse 3:20. Et ceux qui n'ouvrent pas la porte pour pouvoir bénéficier de l'offre de rédemption du péché, ne méritent que la mort. Le fait que Dieu ait accepté l'offrande d'Abel n'a changé en rien le droit d'aînesse de Caïn. Pourquoi Caïn s'est-il donc mis tant en colère ? Le péché avive les discordes et les vanités, il ne peut que fausser l'impartialité de nos jugements.

      8 La malice du cœur finit par pousser au meurtre. Caïn a attaqué Abel, son propre frère, le fils de sa mère, celui qu'il aurait dû aimer, ce jeune frère, qui lui, ne lui avait jamais fait de mal. Un des rôles de Caïn était de protéger Abel. Quelle fatalité, le péché de nos premiers parents a pu entraîner et quelle colère se trouvait alors dans les cœurs ! Observez l'orgueil et l'incrédulité de Caïn. Il nia son crime, comme s'il pouvait le dissimuler devant Dieu. Il tenta de couvrir un meurtre délibéré, par un mensonge. Le meurtre est un péché que l'on ne peut cacher. Le sang appelle le sang ; le sang de la victime crie après celui du meurtrier.

      Qui peut connaître les conséquences et le poids d'une sentence divine ? Elle peut nous atteindre n'importe où et nous blesser profondément. Seuls sont en Christ ceux qui sont rachetés, ils hériteront de nombreuses bénédictions. Caïn a été maudit sur la terre. Il a été puni là même où il a exécuté son crime et où il avait placé son cœur. Chaque créature nous apporte ce en quoi Dieu l'a façonnée, soit du réconfort soit une croix à porter, soit une bénédiction ou une malédiction. Le cœur du méchant disperse ce contexte de malédiction tout autour de lui. Caïn ne s'est pas plaint de son péché, mais de sa punition. Il faut avoir une grande dureté de cœur pour être davantage affecté par ses souffrances que par ses péchés. Dieu fait preuve de sagesse et de sainteté en prolongeant la vie même des méchants.

      Il serait vain de chercher à savoir quel genre de marque portait Caïn. Il devait être connu, à la fois, pour son infamie et par la protection que Dieu lui avait procurée afin de ne pas être tué. Abel même mort, témoignait de sa souffrance. Il dénonçait la faute hideuse du meurtrier en nous avertissant qu'il est bon de tuer la colère dès qu'elle naît et en nous enseignant qu'il est profitable de rester sur la voie de la droiture. Il nous montre aussi qu'il existe une vie éternelle future où l'on trouvera toutes les récompenses, au travers de la foi en Christ et de son sacrifice réconciliateur. Il nous parle également de l'excellence de la foi dans le sacrifice et dans le sang de l'Agneau de Dieu. Abel a été massacré par Caïn car les œuvres de ce dernier étaient mauvaises, à l'inverse de celles du premier qui n'étaient que droiture, 1Jean 3:12. C'est aussi la conséquence de l'inimitié entre la Semence de la femme et celle du serpent ; cette guerre a tout détruit. Et nous sommes tous concernés par ce combat, nous ne sommes pas neutres ; notre Maître a déclaré : « celui qui n'est pas avec moi, est contre moi ».

      Engageons-nous fermement sur la voie de la vérité et de la droiture, contre Satan !

      16 Caïn a rejeté toute notion de crainte envers Dieu et, de plus, n'a même pas observé Ses préceptes. Les professeurs hypocrites, qui dissimulent ou traitent à la légère les enseignements divins, sont de ce fait, abandonnés à eux-mêmes, dans des théories grotesques et scandaleuses. Ils rejettent ainsi cette forme de piété, dont ils nient d'ailleurs toute puissance originale, à leur grande honte. Caïn s'est éloigné de la présence divine, et nous pouvons constater qu'il n'a jamais tenté de s'en rapprocher à nouveau, pour son plus grand bien. L'endroit où Caïn habitait s'appelait le « pays de Nod », ce qui signifie « secouant » ou « tremblant » ; cela montre l'agitation et le manque de paix de son esprit, il s'agissait en fait d'un « endroit où l'on vagabonde ».

      Ceux qui s'éloignent de Dieu ne peuvent trouver un vrai repos, quel que soit l'endroit où ils se trouvent. Ceux qui, sur terre, aspirent à la cité céleste, choisissent de demeurer dans des tabernacles ou dans des tentes ; Caïn, lui, n'a pas recherché ce genre de cité, mais s'est orienté vers ce qui est terrestre.

      Il en est de même pour ceux qui sont maudits par Dieu et qui cherchent par eux-mêmes à s'établir et à satisfaire leurs convoitises ici-bas.

      19 Une des premières fautes de la descendance de Caïn a été d'avoir transgressé la loi du mariage. Jusqu'ici, un homme n'avait qu'une femme à la fois ; Lémec, par contre, en prit deux. Les choses du monde sont les seules qui soient charnelles et les méchants y placent tout leur cœur et s'y attachent. Il en était ainsi au temps de Caïn : on trouvait des bergers, des musiciens, mais aucun qui soit fidèle en la foi. Il y en avait qui étaient capables d'enseigner le travail du bronze et de l'acier, mais aucun n'était apte à enseigner la connaissance de l'Eternel : on savait comment s'enrichir ou comment devenir puissant et joyeux ; mais, au sujet de Dieu, de la crainte qu'on devait éprouver à Son égard, de Son service, c'était l'ignorance. Les choses de ce monde accaparent toutes les pensées.

      Lémec s'était fait des ennemis. Il a comparé sa conduite à celle de ses ancêtres, en particulier Caïn ; il s'est trouvé plus juste que tous ces criminels. Il semble qu'il ait abusé de la patience divine en pensant que par le fait d'avoir épargné Caïn, l'Éternel laisserait finalement le péché impuni.

    • Genèse 1

      1 Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre.
      2 La terre n’était que chaos et vide. Il y avait des ténèbres à la surface de l'abîme et l'Esprit de Dieu planait au-dessus de l’eau.
      3 Dieu dit : « Qu’il y ait de la lumière ! » et il y eut de la lumière.
      4 Dieu vit que la lumière était bonne, et il sépara la lumière des ténèbres.
      5 Dieu appela la lumière jour, et les ténèbres nuit. Il y eut un soir et il y eut un matin. Ce fut le premier jour.
      6 Dieu dit : « Qu'il y ait une étendue entre les eaux pour les séparer les unes des autres ! »
      7 Dieu fit l'étendue et sépara ainsi l’eau qui est au-dessous de l'étendue de celle qui est au-dessus. Cela se passa ainsi.
      8 Dieu appela l'étendue ciel. Il y eut un soir et il y eut un matin. Ce fut le deuxième jour.
      9 Dieu dit : « Que les eaux qui sont au-dessous du ciel se rassemblent à un seul endroit et que le sec apparaisse ! » Et cela se passa ainsi.
      10 Dieu appela le sec terre, et la masse des eaux mers. Dieu vit que c'était bon.
      11 Puis Dieu dit : « Que la terre produise de la verdure, de l'herbe à graine, des arbres fruitiers qui donnent du fruit selon leur espèce et qui contiennent leur semence sur la terre ! » Et cela se passa ainsi :
      12 la terre produisit de la verdure, de l'herbe à graine selon son espèce et des arbres qui donnent du fruit et contiennent leur semence selon leur espèce. Dieu vit que c'était bon.
      13 Il y eut un soir et il y eut un matin. Ce fut le troisième jour.
      14 Dieu dit : « Qu'il y ait des luminaires dans l'étendue du ciel pour séparer le jour de la nuit ! Ils serviront de signes pour marquer les époques, les jours et les années,
      15 ainsi que de luminaires dans l'étendue du ciel pour éclairer la terre. » Et cela se passa ainsi :
      16 Dieu fit les deux grands luminaires, le plus grand pour présider au jour et le plus petit pour présider à la nuit. Il fit aussi les étoiles.
      17 Dieu les plaça dans l'étendue du ciel pour éclairer la terre,
      18 pour dominer sur le jour et la nuit et pour séparer la lumière des ténèbres. Dieu vit que c'était bon.
      19 Il y eut un soir et il y eut un matin. Ce fut le quatrième jour.
      20 Dieu dit : « Que l’eau pullule d'animaux vivants et que des oiseaux volent dans le ciel au-dessus de la terre ! »
      21 Dieu créa les grands poissons et tous les animaux vivants capables de se déplacer : l’eau en pullula selon leur espèce. Il créa aussi tous les oiseaux selon leur espèce. Dieu vit que c'était bon,
      22 et il les bénit en disant : « Reproduisez-vous, devenez nombreux et remplissez les mers, et que les oiseaux se multiplient sur la terre ! »
      23 Il y eut un soir et il y eut un matin. Ce fut le cinquième jour.
      24 Dieu dit : « Que la terre produise des animaux vivants selon leur espèce : du bétail, des reptiles et des animaux terrestres selon leur espèce. » Et cela se passa ainsi.
      25 Dieu fit les animaux terrestres selon leur espèce, le bétail selon son espèce et tous les reptiles de la terre selon leur espèce. Dieu vit que c'était bon.
      26 Puis Dieu dit : « Faisons l'homme à notre image, à notre ressemblance ! Qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. »
      27 Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu. *Il créa l'homme et la femme.
      28 Dieu les bénit et leur dit : « Reproduisez-vous, devenez nombreux, remplissez la terre et soumettez-la ! Dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tout animal qui se déplace sur la terre ! »
      29 Dieu dit aussi : « Je vous donne toute herbe à graine sur toute la surface de la terre, ainsi que tout arbre portant des fruits avec pépins ou noyau : ce sera votre nourriture.
      30 A tout animal de la terre, à tout oiseau du ciel et à tout ce qui se déplace sur la terre, à ce qui est animé de vie, je donne toute herbe verte pour nourriture. » Et cela se passa ainsi.
      31 Dieu regarda tout ce qu'il avait fait, et il constata que c'était très bon. Il y eut un soir et il y eut un matin. Ce fut le sixième jour.

      Genèse 2

      1 C’est ainsi que furent terminés le ciel et la terre et toute leur armée.
      2 Le septième jour, Dieu mit un terme à son travail de création. *Il se reposa de toute son activité le septième jour.
      3 Dieu bénit le septième jour et en fit un jour saint, parce que ce jour-là il se reposa de toute son activité, de tout ce qu'il avait créé.
      4 Telle fut l'histoire du ciel et de la terre quand ils furent créés.
      5 Lorsque l'Eternel Dieu fit la terre et le ciel, il n'y avait encore aucun arbuste des champs sur la terre et aucune herbe des champs ne poussait encore, car l'Eternel Dieu n'avait pas fait pleuvoir sur la terre et il n'y avait pas d'homme pour cultiver le sol.
      6 Cependant, une vapeur montait de la terre et arrosait toute la surface du sol.
      7 L'Eternel Dieu façonna l'homme avec la poussière de la terre. Il insuffla un souffle de vie dans ses narines et *l'homme devint un être vivant.
      8 L'Eternel Dieu planta un jardin en Eden, du côté de l'est, et il y mit l'homme qu'il avait façonné.
      9 L'Eternel Dieu fit pousser du sol des arbres de toute sorte, agréables à voir et porteurs de fruits bons à manger. Il fit pousser l'arbre de la vie au milieu du jardin, ainsi que l'arbre de la connaissance du bien et du mal.
      10 Un fleuve sortait d'Eden pour arroser le jardin, et de là il se divisait en quatre bras.
      11 Le nom du premier est Pishon : il entoure tout le pays de Havila où se trouve l'or.
      12 L'or de ce pays est pur. On y trouve aussi le bdellium et la pierre d'onyx.
      13 Le nom du deuxième fleuve est Guihon : il entoure tout le pays de Cush.
      14 Le nom du troisième est le Tigre : il coule à l'est de l'Assyrie. Le quatrième fleuve, c'est l'Euphrate.
      15 L'Eternel Dieu prit l'homme et le plaça dans le jardin d'Eden pour qu’il le cultive et le garde.
      16 L'Eternel Dieu donna cet ordre à l'homme : « Tu pourras manger les fruits de tous les arbres du jardin,
      17 mais tu ne mangeras pas le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras, c’est certain. »
      18 L'Eternel Dieu dit : « Il n'est pas bon que l'homme soit seul. Je lui ferai une aide qui soit son vis-à-vis. »
      19 L'Eternel Dieu façonna à partir de la terre tous les animaux sauvages et tous les oiseaux du ciel, puis il les fit venir vers l'homme pour voir comment il les appellerait. Il voulait que tout être vivant porte le nom que l'homme lui donnerait.
      20 L'homme donna des noms à tout le bétail, aux oiseaux du ciel et à tous les animaux sauvages, mais pour lui-même il ne trouva pas d'aide qui soit son vis-à-vis.
      21 Alors l'Eternel Dieu fit tomber un profond sommeil sur l'homme, qui s'endormit. Il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place.
      22 L'Eternel Dieu forma une femme à partir de la côte qu'il avait prise à l'homme et il l'amena vers l'homme.
      23 L'homme dit : « Voici cette fois celle qui est faite des mêmes os et de la même chair que moi. On l'appellera femme parce qu'elle a été tirée de l'homme. »
      24 *C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme, et ils ne feront qu’un.
      25 L'homme et sa femme étaient tous les deux nus, et ils n'en avaient pas honte.

      Genèse 3

      1 Le serpent était le plus rusé de tous les animaux sauvages que l'Eternel Dieu avait faits. Il dit à la femme : « Dieu a-t-il vraiment dit : ‘Vous ne mangerez aucun des fruits des arbres du jardin’ ? »
      2 La femme répondit au serpent : « Nous mangeons du fruit des arbres du jardin.
      3 Cependant, en ce qui concerne le fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : ‘Vous n'en mangerez pas et vous n'y toucherez pas, sinon vous mourrez.’ »
      4 Le serpent dit alors à la femme : « Vous ne mourrez absolument pas,
      5 mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous serez comme Dieu : vous connaîtrez le bien et le mal. »
      6 La femme vit que l'arbre était porteur de fruits bons à manger, agréable à regarder et précieux pour ouvrir l'intelligence. Elle prit de son fruit et en mangea. Elle en donna aussi à son mari qui était avec elle et il en mangea.
      7 Leurs yeux à tous les deux s'ouvrirent, et ils prirent conscience qu'ils étaient nus. Ils attachèrent des feuilles de figuier ensemble et s'en firent des ceintures.
      8 Quand ils entendirent la voix de l'Eternel Dieu en train de parcourir le jardin vers le soir, l'homme et sa femme se cachèrent loin de l'Eternel Dieu au milieu des arbres du jardin.
      9 Cependant, l'Eternel Dieu appela l'homme et lui dit : « Où es-tu ? »
      10 Il répondit : « J'ai entendu ta voix dans le jardin et j'ai eu peur, parce que j’étais nu. Alors je me suis caché. »
      11 L'Eternel Dieu dit : « Qui t'a révélé que tu étais nu ? Est-ce que tu as mangé du fruit de l'arbre dont je t'avais interdit de manger ? »
      12 L'homme répondit : « C’est la femme que tu as mise à mes côtés qui m'a donné de ce fruit, et j'en ai mangé. »
      13 L'Eternel Dieu dit à la femme : « Pourquoi as-tu fait cela ? » La femme répondit : « Le serpent m'a trompée et j'en ai mangé. »
      14 L'Eternel Dieu dit au serpent : « Puisque tu as fait cela, tu seras maudit parmi tout le bétail et tous les animaux sauvages. Tu marcheras sur ton ventre et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie.
      15 Je mettrai l'hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : celle-ci t'écrasera la tête et tu lui blesseras le talon. »
      16 Il dit à la femme : « J'augmenterai la souffrance de tes grossesses. C'est dans la douleur que tu mettras des enfants au monde. Tes désirs se porteront vers ton mari, mais lui, il dominera sur toi. »
      17 Il dit à l'homme : « Puisque tu as écouté ta femme et mangé du fruit au sujet duquel je t'avais donné cet ordre : ‘Tu n'en mangeras pas’, le sol est maudit à cause de toi. C'est avec peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie.
      18 Il te produira des ronces et des chardons, et tu mangeras de l'herbe des champs.
      19 C'est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, et ce jusqu'à ce que tu retournes à la terre, puisque c’est d’elle que tu as été tiré. Oui, tu es poussière et tu retourneras à la poussière. »
      20 Adam appela sa femme Eve, car elle devait être la mère de tous les vivants.
      21 L'Eternel Dieu fit des habits en peau pour Adam et pour sa femme, et il les leur mit.
      22 L'Eternel Dieu dit : « Voilà que l'homme est devenu comme l'un de nous pour la connaissance du bien et du mal. Maintenant, empêchons-le de tendre la main, de prendre aussi du fruit de l'arbre de vie, d'en manger et de vivre éternellement ! »
      23 Ainsi, l'Eternel Dieu le chassa du jardin d'Eden pour qu'il cultive la terre d'où il avait été tiré.
      24 Après avoir chassé Adam, il posta à l'est du jardin d'Eden les chérubins qui agitent une épée flamboyante pour garder le chemin de l'arbre de vie.

      Genèse 4

      1 Adam eut des relations conjugales avec sa femme Eve. Elle tomba enceinte et mit au monde Caïn. Elle dit : « J'ai donné vie à un homme avec l'aide de l'Eternel. »
      2 Elle mit encore au monde le frère de Caïn, Abel. Abel fut berger et Caïn fut cultivateur.
      3 Au bout de quelque temps, Caïn fit une offrande des produits de la terre à l'Eternel.
      4 De son côté, Abel en fit une des premiers-nés de son troupeau et de leur graisse. L'Eternel porta un regard favorable sur Abel et sur son offrande,
      5 mais pas sur Caïn et sur son offrande. Caïn fut très irrité et il arbora un air sombre.
      6 L'Eternel dit à Caïn : « Pourquoi es-tu irrité et pourquoi arbores-tu un air sombre ?
      7 Certainement, si tu agis bien, tu te relèveras. Si en revanche tu agis mal, le péché est couché à la porte et ses désirs se portent vers toi, mais c’est à toi de dominer sur lui. »
      8 Cependant, Caïn dit à son frère Abel : « Allons dans les champs » et, alors qu'ils étaient dans les champs, il se jeta sur lui et le tua.
      9 L'Eternel dit à Caïn : « Où est ton frère Abel ? » Il répondit : « Je ne sais pas. Suis-je le gardien de mon frère ? »
      10 Dieu dit alors : « Qu'as-tu fait ? Le sang de ton frère crie de la terre jusqu'à moi.
      11 Désormais, tu es maudit, chassé loin du sol qui s’est entrouvert pour boire le sang de ton frère versé par ta main.
      12 Quand tu cultiveras le sol, il ne te donnera plus toutes ses ressources. Tu seras errant et vagabond sur la terre. »
      13 Caïn dit à l'Eternel : « Ma peine est trop grande pour être supportée.
      14 Voici que tu me chasses aujourd'hui de cette terre. Je serai caché loin de toi, je serai errant et vagabond sur la terre, et toute personne qui me trouvera pourra me tuer. »
      15 L'Eternel lui dit : « Si quelqu'un tue Caïn, Caïn sera vengé sept fois » et l'Eternel mit un signe sur Caïn afin que ceux qui le trouveraient ne le tuent pas.
      16 Caïn s'éloigna de l'Eternel et habita le pays de Nod, à l'est d'Eden.
      17 Caïn eut des relations conjugales avec sa femme. Elle tomba enceinte et mit au monde Hénoc. Il construisit ensuite une ville à laquelle il donna le nom de son fils Hénoc.
      18 Hénoc eut pour fils Irad, Irad eut Mehujaël, Mehujaël eut Metushaël et Metushaël eut Lémec.
      19 Lémec prit deux femmes. L'une s’appelait Ada, l'autre Tsilla.
      20 Ada mit au monde Jabal. Il est l'ancêtre de ceux qui habitent sous des tentes et près des troupeaux.
    • Genèse 1

      1 Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre.
      2 Or la terre était informe et vide, et les ténèbres étaient à la surface de l'abîme, et l'Esprit de Dieu se mouvait sur les eaux.
      3 Et Dieu dit : Que la lumière soit ; et la lumière fut.
      4 Et Dieu vit que la lumière était bonne ; et Dieu sépara la lumière d'avec les ténèbres.
      5 Et Dieu nomma la lumière, jour ; et il nomma les ténèbres, nuit. Et il y eut un soir, et il y eut un matin ; ce fut le premier jour.
      6 Puis Dieu dit : Qu'il y ait une étendue entre les eaux ; et qu'elle sépare les eaux d'avec les eaux.
      7 Et Dieu fit l'étendue, et sépara les eaux qui sont au-dessous de l'étendue, d'avec les eaux qui sont au-dessus de l'étendue ; et cela fut ainsi.
      8 Et Dieu nomma l'étendue, cieux. Et il y eut un soir, et il y eut un matin ; ce fut le second jour.
      9 Puis Dieu dit : Que les eaux qui sont au-dessous des cieux se rassemblent en un seul lieu, et que le sec paraisse ; et cela fut ainsi.
      10 Et Dieu nomma le sec, terre ; et il nomma l'amas des eaux, mers ; et Dieu vit que cela était bon.
      11 Puis Dieu dit : Que la terre pousse de la végétation, des herbes portant semence, des arbres fruitiers portant du fruit selon leur espèce, qui aient leur semence en eux-mêmes sur la terre ; et cela fut ainsi.
      12 Et la terre produisit de la végétation, des herbes portant semence selon leur espèce, et des arbres portant du fruit, qui avaient leur semence en eux-mêmes, selon leur espèce ; et Dieu vit que cela était bon.
      13 Et il y eut un soir, et il y eut un matin ; ce fut le troisième jour.
      14 Puis Dieu dit : Qu'il y ait des luminaires dans l'étendue des cieux, pour séparer le jour d'avec la nuit, et qu'ils servent de signes, et pour les saisons, et pour les jours, et pour les années ;
      15 Et qu'ils servent de luminaires dans l'étendue des cieux, pour éclairer la terre ; et cela fut ainsi.
      16 Et Dieu fit les deux grands luminaires ; le grand luminaire, pour dominer sur le jour, et le petit luminaire, pour dominer sur la nuit ; il fit aussi les étoiles.
      17 Et Dieu les mit dans l'étendue des cieux, pour éclairer la terre ;
      18 Et pour dominer sur le jour et sur la nuit, et pour séparer la lumière d'avec les ténèbres ; et Dieu vit que cela était bon.
      19 Et il y eut un soir, et il y eut un matin ; ce fut le quatrième jour.
      20 Puis Dieu dit : Que les eaux produisent en abondance des êtres vivants ; et que des oiseaux volent sur la terre devant l'étendue des cieux.
      21 Et Dieu créa les grands poissons, et tous les êtres vivants qui se meuvent, dont les eaux foisonnèrent, selon leurs espèces, et tout oiseau ailé, selon son espèce ; et Dieu vit que cela était bon.
      22 Et Dieu les bénit, en disant : Croissez et multipliez, et remplissez les eaux dans les mers ; et que les oiseaux multiplient sur la terre.
      23 Et il y eut un soir, et il y eut un matin ; ce fut le cinquième jour.
      24 Puis Dieu dit : Que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce, bétail, reptiles et animaux de la terre selon leur espèce ; et cela fut ainsi.
      25 Et Dieu fit les animaux de la terre selon leur espèce, le bétail selon son espèce, et tous les reptiles du sol selon leur espèce ; et Dieu vit que cela était bon.
      26 Puis Dieu dit : Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, et sur les oiseaux des cieux, et sur le bétail, et sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre.
      27 Et Dieu créa l'homme à son image ; il le créa à l'image de Dieu ; il les créa mâle et femelle.
      28 Et Dieu les bénit ; et Dieu leur dit : Croissez et multipliez, et remplissez la terre, et l'assujettissez, et dominez sur les poissons de la mer et sur les oiseaux des cieux, et sur tout animal qui se meut sur la terre.
      29 Et Dieu dit : Voici je vous ai donné toute herbe portant semence, qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre qui a en soi du fruit d'arbre portant semence ; ce sera votre nourriture.
      30 Et à tous les animaux des champs, et à tous les oiseaux des cieux, et à tout ce qui se meut sur la terre, qui a en soi une âme vivante, j'ai donné toute herbe verte pour nourriture ; et cela fut ainsi.
      31 Et Dieu vit tout ce qu'il avait fait, et voici, c'était très bon. Et il y eut un soir, et il y eut un matin ; ce fut le sixième jour.

      Genèse 2

      1 Ainsi furent achevés les cieux et la terre, et toute leur armée.
      2 Et Dieu eut achevé au septième jour son oeuvre qu'il avait faite ; et il se reposa au septième jour de toute son oeuvre qu'il avait faite.
      3 Et Dieu bénit le septième jour, et le sanctifia, parce qu'en ce jour-là il se reposa de toute son oeuvre, pour l'accomplissement de laquelle Dieu avait créé.
      4 Telles sont les origines des cieux et de la terre, quand ils furent créés, lorsque l'Éternel Dieu fit la terre et les cieux.
      5 Or aucun arbrisseau des champs n'était encore sur la terre, et aucune herbe des champs ne germait encore ; car l'Éternel Dieu n'avait point fait pleuvoir sur la terre, et il n'y avait point d'homme pour cultiver le sol ;
      6 Mais une vapeur montait de la terre, et arrosait toute la surface du sol.
      7 Et l'Éternel Dieu forma l'homme de la poussière de la terre, et souffla dans ses narines une respiration de vie ; et l'homme devint une âme vivante.
      8 Et l'Éternel Dieu planta un jardin en Éden du côté de l'Orient, et y mit l'homme qu'il avait formé.
      9 Et l'Éternel Dieu fit germer du sol toute sorte d'arbres agréables à la vue, et bons à manger, et l'arbre de vie au milieu du jardin, et l'arbre de la connaissance du bien et du mal.
      10 Et un fleuve sortait d'Éden pour arroser le jardin ; et de là il se divisait et formait quatre bras.
      11 Le nom du premier est Pishon ; c'est celui qui entoure le pays de Havila, où se trouve l'or.
      12 Et l'or de ce pays est bon ; là se trouve le bdellion, et la pierre d'onyx.
      13 Le nom du second fleuve est Guihon ; c'est celui qui entoure tout le pays de Cush.
      14 Le nom du troisième fleuve est Hiddékel ; c'est celui qui coule à l'orient de l'Assyrie. Et le quatrième fleuve, c'est l'Euphrate.
      15 L'Éternel Dieu prit donc l'homme et le plaça dans le jardin d'Éden, pour le cultiver et pour le garder.
      16 Et l'Éternel Dieu commanda à l'homme, en disant : Tu peux manger librement de tout arbre du jardin.
      17 Mais, quant à l'arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n'en mangeras point ; car au jour où tu en mangeras, certainement tu mourras.
      18 Et l'Éternel Dieu dit : Il n'est pas bon que l'homme soit seul ; je lui ferai une aide semblable à lui.
      19 Et l'Éternel Dieu forma de la terre tous les animaux des champs, et tous les oiseaux des cieux ; et il les fit venir vers Adam, pour voir comment il les nommerait, et que tout nom qu'Adam donnerait à chacun des êtres vivants, fût son nom.
      20 Et Adam donna des noms à toutes les bêtes, et aux oiseaux des cieux, et à tous les animaux des champs ; mais, pour l'homme, il ne trouva point d'aide semblable à lui.
      21 Et l'Éternel Dieu fit tomber un profond sommeil sur Adam, qui s'endormit ; et il prit une de ses côtes, et resserra la chair à sa place.
      22 Et l'Éternel Dieu forma une femme de la côte qu'il avait prise d'Adam, et la fit venir vers Adam.
      23 Et Adam dit : Celle-ci enfin est os de mes os, et chair de ma chair. Celle-ci sera nommée femme (en hébreu Isha), car elle a été prise de l'homme (en hébreu Ish).
      24 C'est pourquoi l'homme laissera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et ils seront une seule chair.
      25 Or Adam et sa femme étaient tous deux nus, et ils n'en avaient point honte.

      Genèse 3

      1 Or, le serpent était le plus fin de tous les animaux des champs, que l'Éternel Dieu avait faits ; et il dit à la femme : Quoi ! Dieu aurait dit : Vous ne mangerez point de tout arbre du jardin !
      2 Et la femme répondit au serpent : Nous mangeons du fruit des arbres du jardin ;
      3 Mais quant au fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n'en mangerez point, et vous n'y toucherez point, de peur que vous ne mouriez.
      4 Alors le serpent dit à la femme : Vous ne mourrez nullement ;
      5 Mais Dieu sait qu'au jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal.
      6 Et la femme vit que le fruit de l'arbre était bon à manger, et qu'il était agréable à la vue, et que l'arbre était désirable pour devenir intelligent ; et elle prit de son fruit et en mangea, et en donna aussi à son mari auprès d'elle, et il en mangea.
      7 Et les yeux de tous deux s'ouvrirent ; et ils connurent qu'ils étaient nus ; et ils cousirent des feuilles de figuier, et se firent des ceintures.
      8 Et ils entendirent la voix de l'Éternel Dieu, qui se promenait dans le jardin, au vent du jour. Et Adam et sa femme se cachèrent de devant la face de l'Éternel Dieu, au milieu des arbres du jardin.
      9 Et l'Éternel Dieu appela Adam, et lui dit : Où es-tu ?
      10 Et il répondit : J'ai entendu ta voix dans le jardin, et j'ai craint, parce que je suis nu ; et je me suis caché.
      11 Et Dieu dit : Qui t'a montré que tu es nu ? As-tu mangé de l'arbre dont je t'avais ordonné de ne pas manger ?
      12 Et Adam répondit : La femme que tu as mise auprès de moi, m'a donné du fruit de l'arbre, et j'en ai mangé.
      13 Et l'Éternel Dieu dit à la femme : Pourquoi as-tu fait cela ? Et la femme répondit : Le serpent m'a séduite, et j'en ai mangé.
      14 Alors l'Éternel Dieu dit au serpent : Puisque tu as fait cela, tu seras maudit entre toutes les bêtes et entre tous les animaux des champs ; tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras la poussière tous les jours de ta vie.
      15 Et je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : celle-ci t'écrasera la tête, et toi tu la blesseras au talon.
      16 Il dit à la femme : J'augmenterai beaucoup ta peine et ta grossesse ; tu enfanteras des enfants avec douleur, et tes désirs se tourneront vers ton mari, et il dominera sur toi.
      17 Et il dit à Adam : Puisque tu as obéi à la voix de ta femme, et que tu as mangé de l'arbre au sujet duquel je t'avais donné cet ordre : Tu n'en mangeras point ! le sol sera maudit à cause de toi ; tu en mangeras les fruits avec peine tous les jours de ta vie.
      18 Et il te produira des épines et des chardons ; et tu mangeras l'herbe des champs.
      19 Tu mangeras le pain à la sueur de ton visage, jusqu'à ce que tu retournes dans la terre, d'où tu as été pris ; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière.
      20 Or, Adam appela sa femme, Eve (vie), parce qu'elle fut la mère de tous les vivants.
      21 Et l'Éternel Dieu fit à Adam et à sa femme des robes de peau, et les en revêtit.
      22 Et l'Éternel Dieu dit : Voici, l'homme est devenu comme l'un de nous, pour la connaissance du bien et du mal. Et maintenant prenons garde qu'il n'avance sa main, et ne prenne aussi de l'arbre de vie, et qu'il n'en mange, et ne vive à toujours.
      23 Et l'Éternel Dieu le fit sortir du jardin d'Éden, pour cultiver la terre d'où il avait été pris.
      24 Il chassa donc l'homme ; et il plaça à l'orient du jardin d'Éden les chérubins et la lame d'épée flamboyante, pour garder le chemin de l'arbre de vie.

      Genèse 4

      1 Or, Adam connut Eve sa femme, et elle conçut, et enfanta Caïn (acquisition), et elle dit : J'ai acquis un homme avec l'aide de l'Éternel.
      2 Elle enfanta encore son frère Abel ; et Abel fut berger, et Caïn fut laboureur.
      3 Or, au bout de quelque temps, Caïn offrit des fruits de la terre une oblation à l'Éternel ;
      4 Et Abel offrit, lui aussi, des premiers-nés de son troupeau, et de leurs graisses. Et l'Éternel eut égard à Abel, et à son oblation ;
      5 Mais il n'eut point égard à Caïn, ni à son oblation ; et Caïn fut fort irrité, et son visage fut abattu.
      6 Et l'Éternel dit à Caïn : Pourquoi es-tu irrité, et pourquoi ton visage est-il abattu ?
      7 Si tu fais bien, ne relèveras-tu pas ton visage ? Mais, si tu ne fais pas bien, le péché est couché à la porte, et son désir est tourné vers toi ; mais toi, tu dois dominer sur lui.
      8 Et Caïn parla à Abel, son frère. Et comme ils étaient aux champs, Caïn s'éleva contre Abel son frère, et le tua.
      9 Et l'Éternel dit à Caïn : Où est Abel ton frère ? Et il répondit : Je ne sais ; suis-je le gardien de mon frère, moi ?
      10 Et l'Éternel dit : Qu'as-tu fait ? La voix du sang de ton frère crie de la terre jusqu'à moi.
      11 Et maintenant tu seras maudit de la terre, qui a ouvert sa bouche pour recevoir de ta main le sang de ton frère.
      12 Quand tu cultiveras la terre, elle ne te rendra plus son fruit ; tu seras vagabond et fugitif sur la terre.
      13 Et Caïn dit à l'Éternel : Ma peine est trop grande pour être supportée.
      14 Voici, tu m'as chassé aujourd'hui de cette terre, et je serai caché de devant ta face, et je serai vagabond et fugitif sur la terre ; et il arrrivera que quiconque me trouvera, me tuera.
      15 Et l'Éternel lui dit : C'est pourquoi, si quelqu'un tue Caïn, Caïn sera vengé sept fois. Et l'Éternel mit à Caïn un signe, afin que quiconque le trouverait ne le tuât point.
      16 Alors Caïn sortit de devant l'Éternel, et habita au pays de Nod (exil), à l'orient d'Éden.
      17 Puis Caïn connut sa femme, qui conçut et enfanta Hénoc ; or il construisit une ville, qu'il appela Hénoc, du nom de son fils.
      18 Puis Irad naquit à Hénoc, et Irad engendra Mehujaël, et Mehujaël engendra Methushaël, et Methushaël engendra Lémec.
      19 Et Lémec prit deux femmes : le nom de l'une était Ada, le nom de l'autre Tsilla.
      20 Et Ada enfanta Jabal ; il fut père de ceux qui demeurent dans des tentes et près des troupeaux.
    • Genèse 1

      1 In the beginning God created the heavens and the earth.
      2 Now the earth was formless and empty. Darkness was on the surface of the deep. God's Spirit was hovering over the surface of the waters.
      3 God said, "Let there be light," and there was light.
      4 God saw the light, and saw that it was good. God divided the light from the darkness.
      5 God called the light "day," and the darkness he called "night." There was evening and there was morning, one day.
      6 God said, "Let there be an expanse in the middle of the waters, and let it divide the waters from the waters."
      7 God made the expanse, and divided the waters which were under the expanse from the waters which were above the expanse; and it was so.
      8 God called the expanse "sky." There was evening and there was morning, a second day.
      9 God said, "Let the waters under the sky be gathered together to one place, and let the dry land appear"; and it was so.
      10 God called the dry land "earth," and the gathering together of the waters he called "seas." God saw that it was good.
      11 God said, "Let the earth yield grass, herbs yielding seed, and fruit trees bearing fruit after their kind, with its seed in it, on the earth"; and it was so.
      12 The earth yielded grass, herbs yielding seed after their kind, and trees bearing fruit, with its seed in it, after their kind; and God saw that it was good.
      13 There was evening and there was morning, a third day.
      14 God said, "Let there be lights in the expanse of sky to divide the day from the night; and let them be for signs, and for seasons, and for days and years;
      15 and let them be for lights in the expanse of sky to give light on the earth"; and it was so.
      16 God made the two great lights: the greater light to rule the day, and the lesser light to rule the night. He also made the stars.
      17 God set them in the expanse of sky to give light to the earth,
      18 and to rule over the day and over the night, and to divide the light from the darkness. God saw that it was good.
      19 There was evening and there was morning, a fourth day.
      20 God said, "Let the waters swarm with swarms of living creatures, and let birds fly above the earth in the open expanse of sky."
      21 God created the large sea creatures, and every living creature that moves, with which the waters swarmed, after their kind, and every winged bird after its kind. God saw that it was good.
      22 God blessed them, saying, "Be fruitful, and multiply, and fill the waters in the seas, and let birds multiply on the earth."
      23 There was evening and there was morning, a fifth day.
      24 God said, "Let the earth produce living creatures after their kind, livestock, creeping things, and animals of the earth after their kind"; and it was so.
      25 God made the animals of the earth after their kind, and the livestock after their kind, and everything that creeps on the ground after its kind. God saw that it was good.
      26 God said, "Let us make man in our image, after our likeness: and let them have dominion over the fish of the sea, and over the birds of the sky, and over the livestock, and over all the earth, and over every creeping thing that creeps on the earth."
      27 God created man in his own image. In God's image he created him; male and female he created them.
      28 God blessed them. God said to them, "Be fruitful, multiply, fill the earth, and subdue it. Have dominion over the fish of the sea, over the birds of the sky, and over every living thing that moves on the earth."
      29 God said, "Behold, I have given you every herb yielding seed, which is on the surface of all the earth, and every tree, which bears fruit yielding seed. It will be your food.
      30 To every animal of the earth, and to every bird of the sky, and to everything that creeps on the earth, in which there is life, I have given every green herb for food"; and it was so.
      31 God saw everything that he had made, and, behold, it was very good. There was evening and there was morning, a sixth day.

      Genèse 2

      1 The heavens and the earth were finished, and all their vast array.
      2 On the seventh day God finished his work which he had made; and he rested on the seventh day from all his work which he had made.
      3 God blessed the seventh day, and made it holy, because he rested in it from all his work which he had created and made.
      4 This is the history of the generations of the heavens and of the earth when they were created, in the day that Yahweh God made the earth and the heavens.
      5 No plant of the field was yet in the earth, and no herb of the field had yet sprung up; for Yahweh God had not caused it to rain on the earth. There was not a man to till the ground,
      6 but a mist went up from the earth, and watered the whole surface of the ground.
      7 Yahweh God formed man from the dust of the ground, and breathed into his nostrils the breath of life; and man became a living soul.
      8 Yahweh God planted a garden eastward, in Eden, and there he put the man whom he had formed.
      9 Out of the ground Yahweh God made every tree to grow that is pleasant to the sight, and good for food; the tree of life also in the middle of the garden, and the tree of the knowledge of good and evil.
      10 A river went out of Eden to water the garden; and from there it was parted, and became four heads.
      11 The name of the first is Pishon: this is the one which flows through the whole land of Havilah, where there is gold;
      12 and the gold of that land is good. There is aromatic resin and the onyx stone.
      13 The name of the second river is Gihon: the same river that flows through the whole land of Cush.
      14 The name of the third river is Hiddekel: this is the one which flows in front of Assyria. The fourth river is the Euphrates.
      15 Yahweh God took the man, and put him into the garden of Eden to dress it and to keep it.
      16 Yahweh God commanded the man, saying, "Of every tree of the garden you may freely eat;
      17 but of the tree of the knowledge of good and evil, you shall not eat of it; for in the day that you eat of it you will surely die."
      18 Yahweh God said, "It is not good that the man should be alone; I will make him a helper suitable for him."
      19 Out of the ground Yahweh God formed every animal of the field, and every bird of the sky, and brought them to the man to see what he would call them. Whatever the man called every living creature, that was its name.
      20 The man gave names to all livestock, and to the birds of the sky, and to every animal of the field; but for man there was not found a helper suitable for him.
      21 Yahweh God caused a deep sleep to fall on the man, and he slept; and he took one of his ribs, and closed up the flesh in its place.
      22 He made the rib, which Yahweh God had taken from the man, into a woman, and brought her to the man.
      23 The man said, "This is now bone of my bones, and flesh of my flesh. She will be called 'woman,' because she was taken out of Man."
      24 Therefore a man will leave his father and his mother, and will join with his wife, and they will be one flesh.
      25 They were both naked, the man and his wife, and were not ashamed.

      Genèse 3

      1 Now the serpent was more subtle than any animal of the field which Yahweh God had made. He said to the woman, "Has God really said, 'You shall not eat of any tree of the garden?'"
      2 The woman said to the serpent, "Of the fruit of the trees of the garden we may eat,
      3 but of the fruit of the tree which is in the middle of the garden, God has said, 'You shall not eat of it, neither shall you touch it, lest you die.'"
      4 The serpent said to the woman, "You won't surely die,
      5 for God knows that in the day you eat it, your eyes will be opened, and you will be like God, knowing good and evil."
      6 When the woman saw that the tree was good for food, and that it was a delight to the eyes, and that the tree was to be desired to make one wise, she took of its fruit, and ate; and she gave some to her husband with her, and he ate.
      7 The eyes of both of them were opened, and they knew that they were naked. They sewed fig leaves together, and made themselves aprons.
      8 They heard the voice of Yahweh God walking in the garden in the cool of the day, and the man and his wife hid themselves from the presence of Yahweh God among the trees of the garden.
      9 Yahweh God called to the man, and said to him, "Where are you?"
      10 The man said, "I heard your voice in the garden, and I was afraid, because I was naked; and I hid myself."
      11 God said, "Who told you that you were naked? Have you eaten from the tree that I commanded you not to eat from?"
      12 The man said, "The woman whom you gave to be with me, she gave me of the tree, and I ate."
      13 Yahweh God said to the woman, "What is this you have done?" The woman said, "The serpent deceived me, and I ate."
      14 Yahweh God said to the serpent, "Because you have done this, you are cursed above all livestock, and above every animal of the field. On your belly you shall go, and you shall eat dust all the days of your life.
      15 I will put enmity between you and the woman, and between your offspring and her offspring. He will bruise your head, and you will bruise his heel."
      16 To the woman he said, "I will greatly multiply your pain in childbirth. In pain you will bear children. Your desire will be for your husband, and he will rule over you."
      17 To Adam he said, "Because you have listened to your wife's voice, and have eaten of the tree, of which I commanded you, saying, 'You shall not eat of it,' cursed is the ground for your sake. In toil you will eat of it all the days of your life.
      18 It will yield thorns and thistles to you; and you will eat the herb of the field.
      19 By the sweat of your face will you eat bread until you return to the ground, for out of it you were taken. For you are dust, and to dust you shall return."
      20 The man called his wife Eve, because she was the mother of all living.
      21 Yahweh God made coats of skins for Adam and for his wife, and clothed them.
      22 Yahweh God said, "Behold, the man has become like one of us, knowing good and evil. Now, lest he reach out his hand, and also take of the tree of life, and eat, and live forever..."
      23 Therefore Yahweh God sent him out from the garden of Eden, to till the ground from which he was taken.
      24 So he drove out the man; and he placed Cherubs at the east of the garden of Eden, and the flame of a sword which turned every way, to guard the way to the tree of life.

      Genèse 4

      1 The man knew Eve his wife. She conceived, and gave birth to Cain, and said, "I have gotten a man with Yahweh's help."
      2 Again she gave birth, to Cain's brother Abel. Abel was a keeper of sheep, but Cain was a tiller of the ground.
      3 As time passed, it happened that Cain brought an offering to Yahweh from the fruit of the ground.
      4 Abel also brought some of the firstborn of his flock and of its fat. Yahweh respected Abel and his offering,
      5 but he didn't respect Cain and his offering. Cain was very angry, and the expression on his face fell.
      6 Yahweh said to Cain, "Why are you angry? Why has the expression of your face fallen?
      7 If you do well, will it not be lifted up? If you don't do well, sin crouches at the door. Its desire is for you, but you are to rule over it."
      8 Cain said to Abel, his brother, "Let's go into the field." It happened when they were in the field, that Cain rose up against Abel, his brother, and killed him.
      9 Yahweh said to Cain, "Where is Abel, your brother?" He said, "I don't know. Am I my brother's keeper?"
      10 Yahweh said, "What have you done? The voice of your brother's blood cries to me from the ground.
      11 Now you are cursed because of the ground, which has opened its mouth to receive your brother's blood from your hand.
      12 From now on, when you till the ground, it won't yield its strength to you. You shall be a fugitive and a wanderer in the earth."
      13 Cain said to Yahweh, "My punishment is greater than I can bear.
      14 Behold, you have driven me out this day from the surface of the ground. I will be hidden from your face, and I will be a fugitive and a wanderer in the earth. It will happen that whoever finds me will kill me."
      15 Yahweh said to him, "Therefore whoever slays Cain, vengeance will be taken on him sevenfold." Yahweh appointed a sign for Cain, lest any finding him should strike him.
      16 Cain went out from Yahweh's presence, and lived in the land of Nod, east of Eden.
      17 Cain knew his wife. She conceived, and gave birth to Enoch. He built a city, and called the name of the city, after the name of his son, Enoch.
      18 To Enoch was born Irad. Irad became the father of Mehujael. Mehujael became the father of Methushael. Methushael became the father of Lamech.
      19 Lamech took two wives: the name of the one was Adah, and the name of the other Zillah.
      20 Adah gave birth to Jabal, who was the father of those who dwell in tents and have livestock.
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