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GENÈSE

Nom, but, subdivisions.

Le nom de Genèse porté par le premier livre du Pentateuque lui est venu, en passant par la Vulgate latine, de la version grec des LXX, qui emploie ce mot de gene-sis (=naissance, origine) dans Ge 2:4 ; a Bible hébraïque emploie l'expression de Beréchith (=au commencement), premier mot du ch. 1. C'est donc le livre qui raconte la naissance des cieux et de la terre, les débuts de l'histoire de l'homme, l'origine des diverses races humaines et de celle d'Israël en particulier. Il constitue la première partie d'un grand ouvrage historique qui s'étend jusqu'à la fin de 2 Rois, c-à-d, qui raconte toute l'histoire d'Israël jusqu'à la ruine du royaume de Juda.

Quand ces cinq livres ont-ils été séparés les uns des autres ? Il est difficile d'indiquer une date précise, mais il paraît probable que ce fut l'oeuvre des derniers rédacteurs du Pentateuque, car les versions samaritaine et alexandrine (du IV e et du III e siècle av. J. -C.) présentent déjà la division en cinq volumes. Le point où la Genèse a été séparée de l'ensemble est très heureusement choisi, après les récits qui parlent de l'émigration en Egypte, de sorte que, entre ces récits et ceux qui décrivent la sortie de ce pays dans l'Ex., on peut intercaler un intervalle de plusieurs siècles.

On peut donc, à première vue, distinguer deux grandes parties dans Genèse :

1. ch. 1-11 ; la préhistoire, telle que les Hébreux la concevaient : création (Ge 1-2) ; le désordre entrant dans le monde de l'homme (Ge 3) ; débuts de la civilisation (Ge 4-5) ; cataclysme du déluge (Ge 6-9) ; naissance des diverses nations (Ge 10) ; et, comme point d'aboutissement, place occupée par les Hébreux dans le groupe sémitique (Ge 11) ;

2. ch. 12-50 ; ici, l'intérêt est concentré sur les destinées anciennes de la nation qui est en voie de formation, Israël, et sur la personne des trois premiers ancêtres : Abraham (Ge 12:1-25:18), Isaac (Ge 25:19 à Ge 36), Jacob (Ge 37) à (Ge 50) ; l'ensemble des traditions relatives aux pères se termine par les récits de l'émigration en Egypte et par ceux qui sont groupés autour du nom de Joseph.

Il faut indiquer ici un groupement inspiré d'un principe différent, posé par le document P qui a fourni aux rédacteurs du Pent. le cadre dans lequel ils ont fait entrer les fragments empruntés aux autres sources. P a groupé les ch. 1 à 50 en 10 thôledôth, mot difficile à traduire et qui correspondrait à peu près à : générations, descendance, postérité, généalogie (voir ce mot), sans qu'aucun de ces termes en soit l'équivalent exact. Ce groupement de généalogies et de textes narratifs sous une même rubrique est destiné « à confondre en un seul et même enchaînement l'origine du monde et celle du peuple élu » (A. Westphal, Sources, I, p. 232). En voici la liste : thôledôth des cieux et de la terre, Ge 1:1-2 4a ; d'Adam, Ge 5:1 ; de Noé, Ge 6:9 ; des fils de Noé, Ge 10:1 ; de Sem, Ge 11:10 ; de Tharé, Ge 11:27 ; d'Ismaël, Ge 25:12 ; d'Isaac, Ge 25:19 ; d'Esaü, Ge 36:1 ; de Jacob, Ge 37:2.

Autoricité et composition.

La tradition juive d'abord, chrétienne ensuite (d'origine plutôt récente car elle ne paraît remonter qu'au I er siècle av. J. -C), a longtemps considéré la Gen., ainsi que les quatre autres livres du Pent., comme l'oeuvre de Moïse. Cette manière de voir, complètement abandonnée aujourd'hui, ne répond à aucune réalité : le livre lui-même ne se donne pas une seule fois comme étant, en tout ou en partie, l'oeuvre de Moïse, alors que dans d'autres livres du Pent. on voit, à plusieurs reprises, certains fragments du texte attribués à sa main (Ex 17:14 24:4 34:27, No 33:2, De 31:9). D'autre part, et quelle que soit l'unité de plan qu'on y constate (unité si remarquable que, pendant bien des siècles, la présence de sources diverses combinées dans la Genèse avait échappé presque complètement à l'attention des lecteurs), le livre renferme de très nombreuses preuves qu'il n'a pas pu être composé par Moïse, et qu'il résulte de la combinaison de plusieurs documents, d'origines et d'âges différents. On est, en particulier, frappé :

Par des expressions d'époques plus tardives : « les Cananéens étaient alors dans le pays » (Ge 12:6 13:7) ; or, ce n'est que depuis le règne de Salomon que leurs dernières villes ont été incorporées à Israël. Dans Ge 14:14, on parle, à l'époque d'Abraham, de la ville de Dan, laquelle n'a reçu ce nom que depuis l'époque des Juges (Jug 18:29). L'observation : « voici les noms des rois qui ont régné sur Édom, avant qu'il (y) régnât un roi israélite » (Ge 36:31), suppose un auteur vivant après la conquête d'Edom par David (2Sa 8:13 et suivant),. donc longtemps après Moïse.

Par la répétition, de récits à double et à triple, qui ne s'expliquerait nullement dans le cas d'un auteur unique et qui dénote nettement le travail de plusieurs mains. Ainsi, il existe un double récit des origines de l'homme, Ge 1:1-2:4 et Ge 2:4 et suivants ; dans le ch. 4, on trouve la trace de plusieurs traditions distinctes, d'après l'une desquelles (Ge 4:1,17-24) Caïn aurait été le père de l'humanité actuelle, car c'est de lui que descendraient les trois classes d'hommes composant la, société des nomades, et cette tradition ignore le déluge ; d'après une autre (Ge 4:25, Ge 5), l'humanité descendrait d'Adam par Seth ; enfin, une troisième tradition présente un Caïn qui ne serait pas le fils du premier homme, puisqu'il craint d'être tué par le premier qu'il rencontrera (Ge 4:2,16). Dans les récits du déluge, il y a deux traditions différentes (Ge 6:9-13, est un doublet de Ge 6:5,8, et Ge 7:1-6 un doublet de Ge 6:18,22). Dans Ge 12:10-20 20 et Ge 26, un triple récit des dangers auxquels Sara d'abord, puis Rébecca sont exposées, parce qu'Abraham, puis Isaac ont voulu faire passer leur femme pour leur soeur. La promesse d'un fils est faite deux fois à Sara (Ge 17:16-19 18:9,16) ; il y a trois explications différentes de l'origine du nom Isaac ; trois (Ge 17 19 18:12-15 21:6) traditions sur l'origine du nom de Béer-Séba (Ge 21:28-30 21:31 26:23,32) ; il y a désaccord entre Ge 26:34 28:9 et Ge 36:2 et suivant, quant aux noms des femmes d'Ésaü. Dans les récits concernant Joseph, nouveau désaccord : d'après Ge 37 28 b, il est vendu à des marchands ismaélites, après une intervention de Juda, tandis que Ge 37 28 a parle de Madianites et que c'est Ruben qui empêche ses frères de tuer Joseph (Ge 37:22)

--En présence de tous ces indices d'une diversité de traditions et de mains ayant collaboré à la rédaction de nos textes actuels, l'autoricité d'un seul homme, et dans le cas présent tout particulièrement celle de Moïse, apparaît comme impossible et comme ne répondant d'ailleurs à aucune déclaration quelconque du texte.

Documents.

Pour la description détaillée des documents qui sont entrés dans la composition du Pentateuque, voir ce mot. Indiquons brièvement, à propos de Gen., que son texte actuel provient de la combinaison des sources suivantes :

1. Un recueil de traditions populaires, inspiré par l'esprit du prophétisme, composé entre 900 et 850 dans le royaume du S., et dont on retrouve, dans les récits de Gen., trois couches que la critique désigne par les lettres J 1, J 2, J 3. La caractéristique principale du Yahviste consiste dans le fait qu'il emploie, dès le début de ses récits (2:4b), le nom de Yahvé pour désigner Dieu.

2. Un recueil d'inspiration semblable à J, mais ayant pris naissance dans l'Israël du N., et plus récent d'un siècle (800-750). On le désigne par la lettre E (Élohim), parce qu'il emploie ce nom pour désigner Dieu, jusqu'au moment où Moïse reçoit la révélation du nom de Yahvé (Ex 3:14). On n'en trouve la trace, d'une manière sûre, qu'à partir du ch. 15. --La fusion de ces deux recueils, en une combinaison unique JE, a dû être effectuée vers le milieu du ; VII e siècle. Ce serait une erreur de voir, dans ces recueils J et E, l'oeuvre personnelle de plusieurs auteurs, dont chacun correspondrait à l'une des couches diverses que l'on distingue aujourd'hui dans J et E (J, J 1, J 2, J 3 ; E, E 1) ; quand on parle d'eux, il convient de se représenter qu'ils sont le produit, les uns d'une école yahviste, les autres d'une école élohiste, dont l'activité littéraire a pu se prolonger durant plusieurs générations, et qui puisaient dans des amas de traditions orales, lesquelles étaient sans doute depuis longtemps déjà en voie de codification. --Enfin, il faut se rappeler que les deux doc t et suivant J et E présentent entre eux une si grande analogie de point de vue et de style, et que, dans un grand nombre de cas, ils ont été si bien fondus l'un dans l'autre, qu'il est devenu très difficile, parfois même impossible, à l'analyse critique de les dissocier dans notre texte actuel et de rétablir la teneur primitive de chacun.

3. Un document d'origine sacerdotale, P (prêtres), auquel appartient la majeure partie des lois contenues dans le Pent. et dont la partie narrative seule est entrée dans la composition de la Genèse ; mais les chap, dans lesquels il est parlé de certaines coutumes ayant trait au culte et aux usages religieux d'Israël (l'institution du sabbat, Ge 2:3 ; l'alliance avec Noé et l'humanité d'après le déluge, Ge 9:1-17 ; l'institution de la circoncision, Ge 17:9,14) proviennent aussi de P. Ce doct attache une importance particulière à tout ce qui concerne les généalogies et la chronologie. Les dates de composition et ses diverses parties s'échelonnent de 573 (époque d'Ézéchiel) jusqu'en 444, date de sa promulgation solennelle par Esdras.

On a observé que les emprunts faits à P dans la Genèse occupent 1 /6, et ceux qui l'ont été à J et à E, les 5 /6 du livre. Les données tirées de P constituent, par rapport à celles qui viennent des autres, un fil très ténu qui traverse le livre d'un bout à l'autre, mais ce n'est que dans un petit nombre de cas (Ge 1-2:4 9:1-17 Ge 17 Ge 23) qu'on se trouve en présence d'une narration un peu développée. (Voy. dans Skinner, Genesis [ICC, p. 58], une reconstruction de la courte biographie d'Abraham telle que P l'a conçue ; le récit est sans solution de continuité, mais d'une extrême brièveté, puisqu'il occupe à peine une page d'impression.)

Pour le détail des parties de chacun des trois documents entrant dans la composition du livre, les lecteurs de langue française sont renvoyés aux ouvrages spéciaux tels que : A. Westphal, Sources (vol. I, 1888), qui donne la reconstruction de toute une série de récits tirés des divers docts (p. 231-265) ; L. Gautier, Introd. A.T. (2° éd., vol. I, 1914, pp. 81ss) ; la Bible du Centenaire (Paris 1916) qui donne, en marge de son texte, l'indication détaillée des sources entrant dans la composition de chaque chap. ; voy. aussi Die Genesis mit tsusserer Untersckeidung der QueUen-schrijten, de Kautzsch et Socin, le texte imprimé en caractères différents suivant les doc t et suivant (1891).

De cet ensemble de matériaux empruntés à des sources provenant de milieux et d'époques si divers, le rédacteur final a tiré une oeuvre conçue sur un plan très net et rigoureux et qui, faisant partir le lecteur des temps lointains de la préhistoire, le fait parvenir jusqu'au moment où les premiers ancêtres de la nation, après un court séjour sur le sol qui devait devenir plus tard le théâtre de leur histoire, sont montrés entrant dans un pays qui allait les retenir comme esclaves pendant plusieurs siècles. --Parmi les multiples questions que soulèvent la tractation de sujets si variés, l'étendue des périodes envisagées et la complexité des matériaux mis en oeuvre, il ne sera examiné brièvement ici que deux d'entre les principales :

les emprunts faits aux cosmogonies et traditions des peuples étrangers ;

l'interprétation et la valeur historique des récits patriarcaux.

Cosmogonie et préhistoire.

La première partie de la Genèse (ch. 1-2) a pour but de montrer comment l'histoire d'Israël se rattache à celle de l'humanité primitive ; elle s'applique, en remontant jusqu'à la création même du monde, à mettre en lumière cette pensée que le monde de la nature et celui de l'homme sont également l'oeuvre de Dieu. Cette première partie expose donc les idées qui avaient cours en Israël sur la préhistoire, c-à-d, sur la création de l'univers, sur les premiers âges de l'humanité, sur la première expérience qu'elle fit de sa liberté morale, sur le châtiment qui fut envoyé à la race humaine qui s'était éloignée de Dieu, sur les diverses races humaines, et enfin sur les premiers rapports établis entre les ancêtres d'Israël et Dieu. En effet, en consacrant ces premiers chapitres à la préhistoire, les rédacteurs n'ont pas seulement voulu montrer comment la terre a été créée pour être le séjour de l'humanité, et donner une vue d'ensemble sur les débuts de celle-ci ; mais ils ont eu pour but essentiel de montrer comment, au sein des nations, Israël en est venu à occuper la place exceptionnelle qui lui a été assignée dans les plans divins, Dieu ayant choisi une famille humaine dont les premiers ancêtres furent les objets de ses dispensations providentielles. Les ch. 1 et 2 contiennent une cosmogonie décrite en deux récits empruntés à deux documents différents. Le premier (Ge 1-2 4) appartient à P ; le deuxième à J (Ge 2:4,24). L'auteur sacerdotal trace, d'un style à la fois sobre et grave, un tableau de l'activité créatrice de Dieu, distribuée sur un espace de sept jours. Quant au second récit, celui de J, il ne contient aucune indication de temps ; il contraste avec le premier par sa couleur plus poétique, et place la création de l'homme, puis de la femme, avant celle des animaux et des plantes.

On s'est, pendant longtemps, efforcé de trouver un accord possible entre les conceptions cosmogoniques de Ge 1-2 et les données de la science actuelle, dans les divers domaines de l'astronomie, de la géologie, de l'anthropologie, etc. Partant, en général, de cette théorie de l'inspiration qui aboutit à la conclusion forcée que tout texte scripturaire ne peut, comme tel, qu'exprimer la vérité absolue, indiscutable, dans tous les domaines des connaissances humaines, et non pas seulement dans celui de la pensée religieuse, on ne pouvait, a priori, admettre que les récits de Ge 1-2 ne pussent être mis d'accord avec les résultats acquis de la science de notre temps. Il est évident que les auteurs de Ge 1-2 avaient réellement l'intention de donner un exposé systématique de la façon dont l'univers a été créé ; à voir les détails si nets et si bien coordonnés dans lesquels ils sont entrés pour décrire le processus de la création, ils ne se proposaient pas seulement un but religieux : mettre en évidence la toute-puissance créatrice de Dieu. Ils se sont encore appliqués à exposer les conceptions cosmogoniques qui avaient cours en Israël et les idées de leur temps sur les rapports qui existèrent dès l'origine entre Dieu et le monde. Mais il a bien fallu reconnaître que leurs affirmations de l'ordre scientifique ne pouvaient pas être mises d'accord avec les faits les mieux établis par la science actuelle, et que, vouloir tenter à tout prix cet accord, ce serait « perpétuer l'idée qu'il existe un conflit entre la religion et la science » (Erith, Genesis, p. 39). Les nombreux essais tentés à cet égard n'ont, en définitive, donné satisfaction ni aux partisans de la vérité scripturaire à tout prix, ni aux adeptes de la science indépendante ; on n'aboutissait, en somme, qu'à la confusion de deux domaines qui sont absolument distincts l'un de l'autre, et les résultats de tous ces efforts harmonistiques étaient à la fois dangereux pour la confiance que doit inspirer l'Écriture et opposés aux faits que la science considère comme assurés.

Il faut donc consentir à reconnaître que ce qui fait la grandeur incomparable et éternelle de Ge 1-2, ce sont les vérités, non de l'ordre scientifique, mais de l'ordre spirituel et religieux que ces chap, ont mises en pleine lumière avec tant de force et dans un langage d'une si noble simplicité. Dès qu'on situe ces vieux récits à leur vraie place, comme reflet des conceptions antiques qui les ont inspirés, on voit tomber les objections que la science a pu élever contre eux, et, cette science même, amenée à envisager ces traditions anciennes sous leur vrai jour et s'inclinant devant les grandes vérités de l'ordre religieux qu'elles proclament, se gardera bien de « lire ces pages antiques avec dédain ; elles doivent être vénérées comme le premier essai d'une conception scientifique de l'univers » (Gunkel, Le récit biblique de la création, p. 184).

La valeur exceptionnelle des récits de Ge 1-2 ressortira plus fortement encore de leur comparaison avec les traditions cosmogoniques de l'ancienne Babylonie, et en particulier avec le récit similaire de la création qui a été conservé dans la bibliothèque du roi Assourbanipal découverte en 1872 à Kouyoundjik (l'ancienne Ninive), et dont la forme originale circulait déjà en Babylonie plus de deux mille ans av. J. -C. C'est en confrontant les doc t et suivant bibliques avec cet antique texte qui nous transporte en plein polythéisme, parfois bien grossier, avec son absence totale d'idées morales et son cortège de détails monstrueux ou absurdes, qu'on verra ressortir l'immense supériorité du récit hébreu, où la seule parole créatrice de Dieu est montrée agissante à l'exclusion de tout moyen extérieur frappant l'imagination. Que ce récit ait eu pour point de départ la tradition babylonienne et que, sous l'action puissante de la foi monothéiste, il l'ait dépouillée de tout son appareil mythologique et polythéiste, pour l'amener à cette forme d'une si haute spiritualité, c'est la conclusion qui s'impose avec une évidence toujours plus grande et qui s'explique facilement par les nombreux rapports que, à plusieurs époques, Israël a eus avec le monde babylonien. Comme ce travail d'épuration et de transformation a dû se poursuivre durant une longue période, l'opinion la plus probable paraît être celle qui admet que la tradition babylonienne était connue en Canaan, par voie orale, dès avant l'époque dont parlent les tablettes de Tell el-Amarna (XV e siècle av. J. -C. ; voir plus loin), où l'influence du monde babylonien se faisait sentir d'une manière particulièrement forte dans ce pays ; les Israélites l'y trouvèrent répandue et l'y auront recueillie lors de la conquête de Canaan. Quant au second récit, celui de J, il a été rapproché d'un doct dont la transcription et la traduction ont été publiées par Pinches en 1891 et qui, dans son récit de la création, plaçait aussi celle de l'homme avant celle des plantes et des animaux. Sayce y voit « le point de départ le plus ancien à nous connu de cette forme de l'histoire de la création qui est contenue au chap. 2 ». Hommel, en effet, a émis l'hypothèse qu'elle remonterait à trois ou quatre mille ans av. J. -C.

Le récit de la scène au jardin d'Éden (ch. 3) ne semble pas jusqu'à présent avoir trouvé son pendant parmi les traditions étrangères à Israël. On a cru retrouver cette scène sur une pierre gravée montrant deux figures humaines assises de chaque côté d'un arbre et, derrière l'une d'elles, une image représentant assez nettement un serpent. Mais les figures paraissent représenter des divinités (l'une d'elles porte la coiffure réservée aux êtres divins), et les points de ressemblance entre Ge 3 et cette scène gravée ne sont pas assez marqués pour qu'on puisse y retrouver une reproduction de celle d'Éden. On a, d'autre part, essayé parfois d'établir un rapprochement entre Ge 3 et le mythe d'Adapa trouvé parmi les tablettes de Tell el-Amarna, et par conséquent connu en Palestine au XV e siècle av. J. -C. ; c'est l'histoire d'un personnage créé par le dieu Éa, doué par lui d'une sagesse supérieure et qui, pour avoir mal compris le conseil que lui a donné son dieu, refuse l'immortalité qui lui est offerte. Si, entre Ge 3 et le mythe babylonien, il existe quelques points de contact, la teneur générale des deux récits est trop différente pour qu'on puisse voir dans l'un une recension modifiée de l'autre. Enfin, quelques savants ont cru retrouver, dans un vieux document sumérien, un récit parallèle à celui de Ge 3. Mais, dans l'état actuel de nos connaissances, et en présence des divergences qui existent entre les interprètes, il paraît indiqué, pour le moment du moins, de ne pas s'appuyer sur le texte en question. Cependant, si jusqu'à présent on n'a pas retrouvé, dans les traditions étrangères à Israël, d'équivalent positif de Ge 3, on peut, en se basant sur un certain nombre de traits qui rappellent les traditions babyloniennes ou d'autres nations (le serpent ; le jardin, séjour de la divinité ; l'arbre de vie ; l'épée flamboyante ; les chérubins gardiens du jardin, etc.), admettre qu'une tradition concernant les débuts de l'humanité et contenant des éléments qui provenaient de Babylone ou d'ailleurs, a eu cours dans l'ancien Israël, après avoir été dépouillée de ses éléments polythéistes et avoir subi l'empreinte de l'esprit hébreu ; cette tradition aurait été adaptée par J au but qu'il se proposait d'atteindre : « exprimer et inculquer à Israël de hautes vérités de l'ordre spirituel » (Gunkel, Genesis, p. 33).

Enfin, dans les deux récits combinés du déluge (J et P), récits qu'on peut reconstituer d'une manière remarquablement exacte, bien qu'ils soient très enchevêtrés l'un dans l'autre, on retrouve des ressemblances, nombreuses et frap-'pa-ntes avec la tradition babylonienne contenue dans l'épopée de Gilgamesch découverte en 1872 dans les ruines de la bibliothèque d'Assourbanipal à Kouyoundjik. Cette légende est la confirmation de l'histoire racontée en grec par Bérose, de ce Xisou-thros, dixième roi antédiluvien de Babylone, lequel aurait été averti par les dieux de la destruction prochaine de la ville de Schourippak, sur les bords de l'Euphrate : Xisouthros est la transcription grecque de Ziusuddu, nom que porte le héros du déluge dans la forme sumérienne plus ancienne (non sémitique) de la tradition. D'après cette épopée, les dieux ont décidé de détruire l'humanité dans les flots d'un déluge. Seul, Utnapischtim, averti par Éa, réussit à sauver sa vie, celle de sa famille et de tous les animaux, et il obtient ensuite des dieux le don de l'immortalité. Les récits bibliques et l'épopée babylonienne, tout en différant sur bien des points, en présentent un grand nombre de communs : la construction d'une arche, tout enduite de poix ; l'envoi de divers oiseaux pour constater l'état de la terre (dans Gen., un corbeau et une colombe ; dans l'épopée, une colombe, une hirondelle, un corbeau) ; l'arche qui s'arrête sur une haute montagne (dans Gen., les montagnes du pays d'Ararat ; dans l'épopée, le mont Niçir, ou, d'après une variante, les monts Kordyéens en Arménie) ; le sacrifice offert après le déluge. La tradition de Gilgamesch était répandue en Babylonie deux mille deux cents ans av. J. -C, et il paraît très vraisemblable qu'elle a passé, par voie orale, dans le domaine hébreu, puis dans les documents qui l'ont recueillie. Par sa teneur générale et son coloris local (la basse Babylonie est, par excellence, le pays exposé de tout temps aux inondations), cette tradition est de nature essentiellement babylonienne ; mais, là encore, on voit se produire le même travail de lente et profonde épuration de tous les éléments polythéistes que renfermait l'épopée babylonienne, avec ses conflits violents entre les dieux, qui ne visent que des buts de rivalité et de vengeance personnelle et qui, en présence du désastre déclanché par eux, sont incapables de maîtriser les éléments déchaînés et se réfugient au fond des cieux « en se serrant les uns contre les autres comme des chiens ». Le contraste est grand avec la tradition hébraïque renfermée dans J et P : un Dieu unique, qui préside seul à l'ordre moral du monde et qui, en présence de la corruption dans laquelle est plongée l'humanité qu'il a créée, prend la résolution de punir les coupables et de sauver le seul juste qui marchât avec lui ; la raison morale de ce cataclysme apparaît ici très marquée, tandis qu'elle l'est à peine dans l'épopée ; et, à la fin, lorsqu'une humanité nouvelle va se fonder, une alliance solennelle est conclue entre Dieu et les représentants de ce monde nouveau.

A propos du cataclysme qui aurait été à la base, d'abord du poème babylonien, puis du récit biblique de la Genèse, il est intéressant de rappeler ici quelques-unes des considérations que fait valoir Woolley (Sumer., pp. 39SS) : « Dans quelque proportion que la tradition ait enrichi et coloré le récit, il est impossible de dénier un caractère historique fondamental à une histoire qui porte la marque de la vérité ; les détails s'harmonisent si parfaitement avec les conditions locales du delta méridional (du Tigre et de l'Euphrate réunis), que le conte (ou poème du déluge) ne pouvait naître que là... La destruction totale de la race humaine, ni même celle des habitants du delta, n'est évidemment pas supposée..., mais il y avait eu assez de ravages pour former un point de repère dans l'histoire et pour délimiter une ère. Les effets du déluge ont dû s'étendre très loin... et il est probable que le dépeuplement causé par le Déluge favorisa, mieux qu'autre chose, l'avance des Sumériens vers le Nord. » Il faut mentionner encore ici l'hypothèse de l'assyriologue américain Clay, qui a soutenu que la plupart des grands mythes babyloniens sur les origines du monde, et en particulier celui du Déluge, auraient pris naissance dans le pays d'Amourrou (la Syrie), et que les Sémites de ce pays, lorsqu'ils allèrent s'établir dans la basse Mésopotamie, les y auraient transportés avec eux. Ad. Lods a élevé contre cette hypothèse des objections d'une grande portée et il en a montré le peu de vraisemblance (Israël, P- 93).

Voy. les deux récits bibliques du Déluge reconstitués dans A. Westphal, o. c, I, p. 2375s, et la comparaison, en trois colonnes, du texte de ces deux récits avec celui de l'épopée de Gilgamesch, dans Rothstein, Unterrickt im A.T. II, 210ss. Sur le fait lui-même, voir Déluge.

Période patriarcale. Interprétation ethnique ou individualiste ?

La deuxième partie du livre, ch. 12 à 50, qui raconte la vie des trois grands ancêtres d'Israël, soulève une question très controversée, celle de la réalité historique de ces personnages. Les difficultés commencent dès que l'on veut tenter de déterminer la base chronologique de cette période. Or, cette base ne peut être fournie par les textes bibliques eux-mêmes. En effet, l'accord n'existe pas toujours, d'abord, entre les données de P (le seul doct qui contienne une chronologie systématique) et celles de J et de E ; et ensuite, il y a désaccord entre les textes hébreu, samaritain et grec-alexandrin, chacun d'eux donnant un total différent pour la somme des années comptées depuis la création du monde jusqu'à la sortie d'Egypte (hébreu 2.666 ans, samar. 2.752, grec des LXX 3.837), bien que tous trois s'accordent à attribuer une durée de deux cent quinze ans à la période patriarcale. Si l'on pouvait être assuré qu'Abraham a bien joué le rôle que lui assigne le ch. 14 (le seul qui le mette en rapports avec l'histoire politique de ce temps), on pourrait dire : déterminer la date du règne de ce roi Amra-phel (verset 1) dans lequel on retrouve assez généralement le fameux Hammourapi, sixième roi de la première dynastie babylonienne, c'est déterminer du même coup l'époque où vécut Abraham ; or, on indique soit 2123-2081 (d'après King), soit 2067-2015 (d'après Fotheringham et Langdon) pour la durée du règne d'Hammourapi. La période patriarcale commencerait donc vers 2100 et s'étendrait en gros sur la première moitié du II e millénaire av. J. -C. Mais l'unanimité est loin d'exister sur cette question. Outre les difficultés historiques que présente ce ch. 14, on a fait valoir diverses raisons pour rabaisser notablement la date des débuts de la période patriarcale ; Boehl a même déclaré que, faire d'Abraham un contemporain d'Hammourapi, c'était « commettre un anachronisme d'un demi-millénaire » (Die Koenige von Genesis 14, dans ZATW, 1916, p. 66). D'autres auteurs ont estimé que, si l'on identifie les Chabîrî des tablettes de Tell el-Amarna avec les Hébreux (voir plus loin), il faut alors descendre jusque vers le milieu du XVI e siècle av. J. -C, pour placer les premières migrations patriarcales en Canaan (Kittel, Gesch. des Volkes Israël, 1 912:2, pp. 432, 442). Cette opinion extrême, malgré les avantages qu'elle peut présenter d'une part, aurait d'autre part l'inconvénient de trop abréger : 1°la durée de la période patriarcale, 2° celle du séjour des clans hébreux en Egypte, séjour qui, pour de nombreux critiques, aurait pris fin sous le règne du pharaon Mernephtah (1234 à 1214). Pour cette question, voir Chronol. de l'A.T.

Cette période qui, pendant longtemps, ne nous était connue que par les récits bibliques, a été éclairée d'une vive lumière par les découvertes de l'archéologie. Cependant les clartés qui ont été projetées par celle-ci sur l'antiquité hébraïque sont restées assez pâles et rares. Le cadre dans lequel se mouvaient les hommes de la période patriarcale et les conditions dans lesquelles leur vie s'écoula, nous sont, il est vrai, apparus comme tout à fait conformes à ce que nous savons maintenant de ces milieux et de ces temps-là. Mais nulle part, pourtant, on n'a trouvé la confirmation positive de l'existence des personnages appelés Abraham, Isaac et Jacob. On relève, il est vrai, sur les monuments, des noms identiques aux leurs ; on retrouve maint indice de l'existence des Hébreux à telle époque donnée, et tous ces éléments réunis ne laissent pas de fournir à la tradition biblique un appui qui a sa réelle valeur. Ainsi, une inscription de Thoutmès III (vers 1470) sur les murs de Karnak mentionne le nom de Jacob-El parmi les pays et les villes conquis par lui au cours de son expédition en Syrie. Vers cette même époque, les tablettes cunéiformes découvertes à Tell el-Amarna en Egypte, et contenant la correspondance échangée entre les princes méso-potamiens ou les gouverneurs palestiniens et le pouvoir central égyptien, mentionnent plusieurs fois le nom d'une peuplade d'envahisseurs nomades, les Chabîrî, et la prise par eux de la ville de Sichem. On retrouve généralement dans ce nom de Chabîrî celui de Hibrîm (=Hébreux), en y voyant indiqué, non pas exclusivement le groupe sémitique qui porta ensuite le nom d'Israélites, mais une masse ethnique plus considérable, dont les Hébreux-Israélites, au sens restreint, n'auraient formé qu'une branche. Ce fait guerrier de la prise de Sichem par les Chabîrî a été mis en corrélation avec la migration qui marqua le retour en Canaan de Jacob et de ses fils et la prise par eux de Sichem racontée dans Ge 34. Dans les inscriptions de Ramsès III et IV (vers 1100), il est parlé d'une population étrangère établie en Egypte, les Apuriu, dans lesquels on retrouve ce même nom de Hibrîm. Quant au nom d'Israël, on le trouve mentionné dans une inscription de la stèle de Mernephtah comme étant celui d'une peuplade ou tribu israélite, sans doute restée en Canaan alors que les autres émigrèrent en Egypte, et que Mernephtah aurait soumise lors de son expédition en Syrie. On pourrait en dire autant de la mention de Asaru indiqué au nombre des conquêtes faites au Nord de la Palestine par Séti I er et Ramsès II, donc dans une région que Jos 19:24-31 indique comme ayant été occupée par la tribu d'Asser. Quant au nom d'Abraham, il appartenait au monde babylonien ; on l'a retrouvé dans des documents de l'époque d'Ammizaduga, dixième roi de la dynastie à laquelle appartenait Hammourapi, et dans la liste des villes et régions conquises par Scheschonq I er, contemporain de Roboam (vers 930), il est question d'un « champ d'Abraham », qui devrait être cherché au Sud de la Palestine.

Que dire maintenant de la façon dont il faut comprendre les récits de la période patriarcale ? Depuis Ewald, les critiques ont relevé un grand nombre d'indices qui permettent de croire que ces récits mettraient en scène, non pas des personnalités distinctes, des individus, mais des collectivités, peuples, tribus ou clans. Évidemment dans certaines pages comme Ge 10 et Ge 36:9-43, le doute n'est pas possible, et le contexte montre clairement que, par l'emploi du mot fils, on entend exprimer un rapport de dépendance ou de communauté d'origine entre deux peuples donnés. Mais, ailleurs encore et dans des cas très fréquents, les individus semblent être la personnification de collectivités ; ainsi dans Ge 25:1, Kétura, femme d'Abraham, paraît comme personne distincte et, dans v. 2 et suivant, ses fils et petits-fils portent les noms de tribus et de peuples. Makir, dans Ge 50:23, est un individu ; dans No 32:40, c'est un clan qui (d'après No 26:29) engendre Galaad, un autre clan ; et dans Jug 11:1, ce Galaad-clan engendrera Jephté-individu. On pourrait multiplier ces exemples dans ch. 12-50, de sorte que, pour beaucoup de critiques, il convient d'appliquer cette interprétation ethnique à presque tous les noms de personnes qui paraissent dans les récits patriarcaux.

Il est certain que, dans un grand nombre de cas, c'est elle qui fournit l'explication la plus acceptable, quelquefois même la seule acceptable, de certains faits ; nous aurions donc, dans les biographies d'individus déterminés, la personnification tardive de tribus ou de peuples dont les origines, les transactions, les migrations, les destinées historiques nous seraient présentées sous cette forme littéraire-là. Ainsi, le récit de l'inceste des filles de Lot (ch. 19), qui n'a évidemment pour but que de présenter sous un jour défavorable l'origine de deux nations, Ammon et Moab, avec lesquelles Israël a été souvent en lutte ; Ge 38, qui indique, sous la forme du mariage de Juda avec une Cananéenne, l'existence de clans étrangers au sein de la tribu royale de ce nom ; Ge 25:19-34, l'origine d'Édom, ennemi héréditaire d'Israël, etc. Avec cette interprétation, on ne s'étonnera plus que nos textes présentent sous un jour peu sympathique des personnages tels qu'Ésaü (=Édom), Ismaël et d'autres, quand on sait qu'il s'agit de peuples, avec lesquels Israël avait une communauté de race, mais pour lesquels il nourrissait des sentiments d'hostilité séculaire. Ce qui vient encore, dans nombre de cas, justifier cette interprétation, c'est que les récits patriarcaux présentent les faits comme si la formation du peuple d'Israël et d'autres encore était le résultat de l'accroissement naturel d'une famille humaine. Or, ce n'est nullement comme cela que les choses se passent dans la réalité : une nation provient de la fusion de divers clans et tribus, sous l'action de différents facteurs historiques et géographiques (parenté raciale, voisinage, intérêts ou dangers communs, etc.).

Cependant, quelque part que l'on doive faire à l'interprétation ethnique, il faut reconnaître que son application uniforme à toute la période patriarcale a trop souvent abouti à des résultats très forcés et même absurdes ; et, à voir les différences qui existent entre les divers critiques, dans l'application du principe, on constate sans peine que l'explication ethnique ne fournit nullement la clé unique de Ge 12 à Ge 50. Si l'on s'en tient aux figures dont les noms sont nettement attestés comme étant ceux de tribus et de peuples (Ismaël, Galaad, Ammon, Moab, Édom, etc.), on restera certainement sur le terrain de la réalité historique et l'on ne risquera pas de faire violence au sens direct des textes. Il serait, en effet, impossible de donner, comme le font quelques critiques, un sens toujours métaphorique aux termes fils et engendrer, et de voir toujours indiquée par eux (comme dans Ge 10) la naissance, non pas d'individus isolés mais de peuples. (Koenig Comment, sur Gen., 1919, p. 93s) a montré que, si ces mêmes critiques sont bien obligés de prendre ces deux termes au sens propre, dans le cas des généalogies d'Héli et de Saül par ex. (1Sa 2:12 9:1 et suivant), il n'y a pas de raison valable pour qu'ils écartent le même sens de certains textes de Genèse où ils paraissent employés aussi naturellement que dans 1Sa 2 et 1Sa 9. En outre, il faut, en présence d'un grand nombre de récits, reconnaître qu'ils ne revêtent un sens acceptable que si l'on admet la réalité historique individuelle des personnages qu'ils mettent en scène devant nos yeux. S'il est difficile d'admettre que, au cours d'une longue transmission orale des traditions populaires, la mémoire des générations humaines ait toujours conservé l'exacte reproduction des faits, il est permis d'admettre aussi qu'elle nous a, au moins, conservé un fond solide d'éléments historiques. Ainsi, la personne d'Abraham occupe, à cet égard, une place exceptionnelle. Ce nom lui-même, dans les documents cunéiformes où il paraît, est toujours celui d'une personne, jamais d'une collectivité ; et, dans l'A.T., il n'est jamais employé pour désigner le peuple d'Israël ou une fraction de ce peuple ; le nom d'Isaac ne l'est que très rarement dans ce sens (Am 7:9-16) ; et Jacob, qui l'est quelquefois, l'est beaucoup moins que le nom d'Israël, lequel est devenu celui du peuple. De sorte qu'on a pu poser cette question : si Abraham avait été jadis le nom d'une tribu, comment pourrait-il se faire que la tribu qui aurait donné son nom au personnage le plus important de la période patriarcale eût disparu si totalement de l'horizon, sans laisser aucune trace dans l'histoire ? (Kittel, o. e, p. 414).

Si l'on est en droit de maintenir l'interprétation individuelle pour Abraham, on l'est aussi sans doute pour nombre d'autres personnalités et récits de Ge 12 à Ge 50. On aurait, en effet, beaucoup de peine à découvrir la signification ethnique de récits comme les suivants : Ge 14, Melchisédec, roi et prêtre de Salem ; le roi de Guérar Abimélec et son général en chef (Ge 21:22 et suivants Ge 26:26 et suivants) ; l'intervention d'Abraham en faveur de Sodome (Ge 18:23-33) ; le sacrifice d'Isaac (Ge 22) ; le songe de Béthel (Ge 28) ; la lutte au torrent de Jabbok (Ge 32:24-32) ; le pharaon et ses officiers dans l'histoire de Joseph (Ge 39) ; la scène dans laquelle ce dernier reconnaît ses frères (Ge 45) ; voy. A. Westphal, Jéhovah, 4 e éd., p. 86. Et si les voyages des patriarches devaient toujours représenter des migrations de peuples, on se demande comment de tels mouvements de population (clans ou tribus) auraient été possibles dans un pays qui était déjà occupé par de petits États indigènes avec lesquels il ne semble pas que les nouveaux venus eussent des conflits armés. Une considération, déjà indiquée par Ewald dans son Histoire d'Israël, a été relevée par plusieurs critiques importants (ainsi Driver, Kittel, Koenig, etc.) en faveur de la crédibilité historique des récits patriarcaux. Ils ont constaté que les récits ne présentent jamais les patriarches comme ayant étendu leur autorité sur le territoire cananéen tout entier, mais que, au contraire, ils les montrent toujours confinés dans des régions de peu d'étendue et dans des localités déterminées (Abraham, à Hébron et à Béer-Séba ; Isaac, dans cette dernière ; Jacob, à Sichem), qui étaient considérées comme les gages d'un avenir plus glorieux. Si donc les ancêtres d'Israël n'avaient jamais vécu réellement en Canaan, si tout dans leurs biographies n'avait appartenu qu'à la pure légende, les traditions nationales recueillies dans J, E et P auraient présenté la situation d'une tout autre façon : elles auraient sans doute fait de ces hommes, dès les temps les plus anciens, les maîtres uniques et incontestés du territoire cananéen, montrant ainsi qu'Israël possédait de toute antiquité les droits les plus indiscutables à la possession de Canaan. « La modération des vues prophétiques concernant les hautes destinées à venir des descendants d'Abraham (Ge 12:2 et suivant, etc.), au moins dans J et E (car P seul, dans Ge 17:6, parle de rois comme devant être issus d'eux), pourrait aussi être regardée comme un indice que ces narrateurs se tenaient dans les limites de la tradition qu'ils avaient recueillie, plutôt que de créer librement eux-mêmes des tableaux idéalisés. » (Driver.)

Enfin, dans une question comme celle-ci, à côté de toutes les considérations habituelles de crédibilité et de valeur historique des faits, il est un point de vue qui s'impose à l'attention : il s'agit de savoir si le rôle essentiel, prédominant, que la tradition nationale a assigné à Abraham, a bien réellement été le sien. Or, ce rôle, il n'a pas été seulement, dans l'ordre historique, celui du guide qui a présidé à la première migration de son clan (Cornill, ZA TW, 1914, p. 150) : il a été avant tout de l'ordre religieux. En effet, le mot qui résume sa carrière et sa personnalité tout ensemble, c'est le mot de foi, de confiance en Yahvé, et c'est bien là ce que fait entendre Ge 15:6 : « Il eut foi en l'Éternel, qui le lui compta pour justice. » C'est en cela qu'ont résidé sa vraie grandeur et son rôle historique. Par lui le premier, une conception plus morale et plus haute de la divinité fut révélée à l'humanité. Moïse, auquel la postérité a pourtant attribué un rôle et une importance exceptionnels, Moïse ne se donne jamais comme ayant été le premier à faire connaître la personne et la volonté divines à Israël ; il parle « au nom du Dieu des pères », et ce Dieu, c'est Abraham qui, d'après la tradition unanime des documents nationaux, a été le premier à le manifester à sa race et à mettre sa confiance en lui. C'est là encore, si l'on veut bien reconnaître sa valeur à l'argument tiré du domaine religieux, une raison qui milite en faveur de l'existence individuelle du personnage dans lequel la conscience religieuse d'Israël a salué le premier dépositaire des promesses et des révélations divines. En résumé, s'il n'est pas possible d'affirmer l'historicité de tous les détails qui nous ont été transmis sur sa vie, il est du moins permis de maintenir la réalité historique du personnage d'Abraham auquel remontent les plus anciens souvenirs de la nation. Et ces souvenirs, comme ceux des autres grands ancêtres, ils ont été transmis par trois doc ts distincts, dont les deux plus anciens, écrits, l'un dans le royaume du S. et l'autre dans celui du N., sont d'accord entre eux sur tous les points essentiels et ne présentent que des différences d'ordre secondaire. Si cette unité de la tradition n'est pas, par elle-même, une garantie absolue de l'historicité des faits et des êtres, elle en constitue au moins une présomption dont il serait injuste de méconnaître la valeur.

Pour se représenter en raccourci la façon dont la conception ethnique a pu, dans la Gen., se combiner avec la réalité historique des personnages qui y jouent les premiers rôles, il faudrait donc admettre que, autour des noms de ceux-ci, sont venues se grouper les traditions concernant des migrations successives, lesquelles, partant des régions de la Mésopotamie, ont amené les clans hébreux (les fils d'Héber =ceux qui sont venus de l'autre côté du fleuve [l'Euphrate], Ge 10:21) jusqu'en Canaan d'abord, et ensuite jusqu'en Egypte. Le début de ces déplacements de populations, si l'on admet qu'Abraham et Hammourapi étaient contemporains, se serait produit vers le XXII e siècle av. J. -C, et serait marqué par le départ de Tharé, père d'Abraham, quittant Ur pour venir s'établir plus au Nord, à Charan, où il mourut. De là un second courant migratoire, rattaché au nom d'Abraham et de Lot, aurait amené un nouveau groupe jusqu'en Canaan. Il semble même, si nous en jugeons par Ge 12 et Ge 13, que cette migration se serait poursuivie déjà alors jusqu'en Egypte, mais pour n'y pas rester longtemps et revenir en Canaan. Une fois rétablis dans ce pays, les premiers clans d'émigrés en auraient attiré d'autres auxquels ils étaient apparentés, et qui, dans nos textes, sont représentés par Jacob et les fils nés de ses diverses femmes. Enfin, de Canaan, quelques-uns de ces clans hébreux, groupés autour du nom de Joseph, pressés par des raisons d'ordre économique (une famine), auraient pénétré jusque dans les régions fertiles limitrophes de l'Egypte. Et c'est là que les laissent les récits de la Genèse. Tous ces mouvements ont dû évidemment occuper de longs siècles, représentés sans doute dans nos textes par la longévité extraordinaire que ceux-ci attribuent à la vie des quatre grands patriarches. Mais il n'en demeure pas moins que la succession des faits, telle qu'elle s'y reflète sous la forme biographique que ces textes lui donnent, semble bien, d'une manière générale, cadrer avec ce que l'ethnographie et l'histoire de l'Orient nous font connaître, durant ces mêmes périodes, de migrations plus ou moins considérables qui se produisirent dans le monde sémitique et avec lesquelles celles de l'époque dite patriarcale pourraient sans doute être mises en corrélation. BIBLIOGRAPHIE

--A. Westphal, Jéhovah ; Sources

--V Zapletal, Le récit de la création

--A. Lods, Les découvertes babyl, et l'A.T. ; Israël, des orig. au milieu du VIII° s., Paris 1930.

--L.E.P. Erith (dans A new Comm. on Holy Scripture, éd. Gore, Gough et Guillaume).

--Hugo Gressmann, AT-oriental. Texte mm A.T.

--L. Aubert (dans Bbl. Cent.).

-- L.C. Woolley Les Sumériens (trad.F. Lévy, Paris 1930).

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    • Genèse 1

      1 Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre.
      2 Or, la terre était alors informe et vide. Les ténèbres couvraient l’abîme, et l’Esprit de Dieu planait au-dessus des eaux.
      3 Et Dieu dit alors :
      —Que la lumière soit !
      Et la lumière fut.
      4 Dieu vit que la lumière était bonne, et il sépara la lumière des ténèbres.
      5 Il appela la lumière : « jour » et les ténèbres : « nuit ».
      Il y eut un soir, puis un matin. Ce fut le premier jour.
      6 Et Dieu dit :
      —Qu’il y ait une étendue entre les eaux pour les séparer.
      7 Dieu fit l’étendue. Il sépara les eaux d’en-dessous de l’étendue des eaux d’au-dessus. Et ce fut ainsi.
      8 Dieu appela cette étendue : « ciel ». Il y eut un soir, puis un matin : ce fut le deuxième jour.
      9 Et Dieu dit :
      —Je veux que les eaux d’au-dessous du ciel se rassemblent en un seul endroit afin que la terre ferme paraisse.
      Et ce fut ainsi.
      10 Dieu appela « terre » la terre ferme, et « mer » l’amas des eaux. Et Dieu vit que c’était bon.
      11 Et Dieu dit :
      —Que la terre se recouvre de verdure, d’herbe portant sa semence, et d’arbres fruitiers produisant du fruit selon leur sorte, portant chacun sa semence, partout sur la terre.
      Et ce fut ainsi.
      12 La terre fit germer de la verdure, de l’herbe portant sa semence selon sa sorte et des arbres produisant du fruit selon leur sorte, portant chacun sa semence. Dieu vit que c’était bon.
      13 Il y eut un soir, puis un matin : ce fut le troisième jour.
      14 Et Dieu dit :
      —Que, dans l’étendue du ciel, il y ait des luminaires pour que l’on distingue le jour de la nuit, et pour marquer les saisons, les jours et les ans.
      15 Que, dans l’étendue du ciel, ils servent de luminaires pour illuminer la terre.
      Et ce fut ainsi.
      16 Dieu fit deux grands luminaires, le plus grand des deux afin qu’il préside au jour, et le plus petit pour présider à la nuit. Il fit aussi les étoiles.
      17 Et il les plaça dans l’étendue du ciel afin d’illuminer la terre,
      18 de présider au jour ainsi qu’à la nuit, et de séparer la lumière des ténèbres. Et Dieu vit que c’était bon.
      19 Il y eut un soir, puis un matin : ce fut le quatrième jour.
      20 Et Dieu dit :
      —Que les eaux foisonnent d’une multitude d’animaux vivants, et que des oiseaux volent dans le ciel, au-dessus de la terre !
      21 Alors Dieu créa les grands animaux marins et tous les êtres vivants qui se meuvent et foisonnent dans les eaux, selon leur sorte, et tous les oiseaux ailés selon leur sorte. Et Dieu vit que c’était bon.
      22 Et il les bénit, en ces termes :
      —Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez les eaux des mers, et que les oiseaux aussi se multiplient sur la terre.
      23 Il y eut un soir, puis un matin : ce fut le cinquième jour.
      24 Et Dieu dit :
      —Que la terre produise des êtres vivants selon leur sorte, des bestiaux, des reptiles et des insectes, et des animaux sauvages selon leur sorte.
      Et ce fut ainsi.
      25 Dieu fit les animaux sauvages selon leur sorte, il fit les bestiaux selon leur sorte, les reptiles et les insectes selon leur sorte. Et Dieu vit que c’était bon.
      26 Et Dieu dit :
      —Faisons les hommes pour qu’ils soient notre image, ceux qui nous ressemblent. Qu’ils dominent sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur les bestiaux sur toute la terre et sur tous les reptiles et les insectes.
      27 Dieu créa les hommes pour qu’ils soient son image, oui, il les créa pour qu’ils soient l’image de Dieu. Il les créa homme et femme.
      28 Dieu les bénit en disant :
      —Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre, rendez-vous en maîtres, et dominez les poissons des mers, les oiseaux du ciel et tous les reptiles et les insectes.
      29 Et Dieu dit :
      —Voici, je vous donne, pour vous en nourrir, toute plante portant sa semence partout sur la terre, et tous les arbres fruitiers portant leur semence.
      30 Je donne aussi à tout animal vivant sur la terre, aux oiseaux du ciel, à tout animal qui se meut à ras de terre, et à tout être vivant, toute plante verte pour qu’ils s’en nourrissent.
      Et ce fut ainsi.
      31 Dieu considéra tout ce qu’il avait créé, et trouva cela très bon.
      Il y eut un soir, puis un matin : ce fut le sixième jour.

      Genèse 2

      1 Ainsi furent achevés le ciel et la terre avec toute l’armée de ce qu’ils contiennent.
      2 Au septième jour, Dieu avait achevé tout ce qu’il avait créé. Alors il se reposa en ce jour-là de toutes les œuvres qu’il avait accomplies.
      3 Il bénit le septième jour, il en fit un jour qui lui est réservé, car, en ce jour-là, il se reposa de toute l’œuvre de création qu’il avait accomplie.
      4 Telle est l’histoire de ce qui est issu du ciel et de la terre lorsqu’ils furent créés.
      Au temps où l’Eternel Dieu fit la terre et le ciel,
      5 il n’existait encore sur la terre aucun arbuste, et aucune herbe des champs n’avait encore germé, car l’Eternel Dieu n’avait pas fait pleuvoir sur la terre, et il n’y avait pas d’homme pour cultiver la terre.
      6 De l’eau se mit à sourdre et à irriguer toute la surface du sol.
      7 L’Eternel Dieu façonna l’homme avec de la poussière du sol, il lui insuffla dans les narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant.
      8 L’Eternel Dieu planta un jardin vers l’Orient : l’Eden, le Pays des délices. Il y plaça l’homme qu’il avait façonné.
      9 L’Eternel Dieu fit pousser du sol toutes sortes d’arbres d’aspect agréable portant des fruits délicieux, et il mit l’arbre de la vie au milieu du jardin. Il y plaça aussi l’arbre du choix entre le bien et le mal.
      10 Du pays d’Eden sortait un fleuve qui arrosait le jardin. De là, il se divisait en quatre bras.
      11 Le nom de l’un était Pichôn : il contourne tout le pays de Havila au sol gorgé d’or,
      12 un or d’excellente qualité. On trouve aussi dans cette contrée de l’ambre parfumée et la pierre précieuse appelée onyx.
      13 Le deuxième fleuve s’appelait Guihôn, il parcourt toute l’Ethiopie.
      14 Le troisième fleuve s’appelait le Tigre, c’est celui qui coule à l’orient de l’Assyrie.
      Et le quatrième fleuve c’est l’Euphrate.
      15 L’Eternel Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Eden pour le cultiver et le garder.
      16 Et l’Eternel Dieu ordonna à l’homme :
      —Mange librement des fruits de tous les arbres du jardin,
      17 sauf du fruit de l’arbre du choix entre le bien et le mal. De celui-là, n’en mange pas, car le jour où tu en mangeras, tu mourras.
      18 L’Eternel Dieu dit :
      —Il n’est pas bon que l’homme soit seul, je lui ferai une aide qui soit son vis-à-vis.
      19 L’Eternel Dieu, qui avait façonné du sol tous les animaux des champs et tous les oiseaux du ciel, les fit venir vers l’homme pour voir comment il les nommerait, afin que tout être vivant porte le nom que l’homme lui donnerait.
      20 L’homme donna donc un nom à tous les animaux domestiques, à tous les oiseaux du ciel et aux animaux sauvages. Mais il ne trouva pas d’aide qui soit son vis-à-vis.
      21 Alors l’Eternel Dieu plongea l’homme dans un profond sommeil. Pendant que celui-ci dormait, il prit une de ses côtes et referma la chair à la place.
      22 Puis l’Eternel Dieu forma une femme de la côte qu’il avait prise de l’homme, et il l’amena à l’homme.
      23 Alors l’homme s’écria :
      Voici bien cette fois
      celle qui est
      os de mes os,
      chair de ma chair.
      Elle sera appelée « femme »
      car elle a été prise
      de l’homme.
      24 C’est pourquoi un homme se séparera de son père et de sa mère et s’attachera à sa femme, et les deux ne feront plus qu’un.
      25 L’homme et sa femme étaient tous deux nus sans en éprouver aucune honte.

      Genèse 3

      1 Le Serpent était le plus tortueux de tous les animaux des champs que l’Eternel Dieu avait faits. Il demanda à la femme :
      —Vraiment, Dieu vous a dit : « Ne mangez du fruit d’aucun des arbres du jardin ! » ?
      2 La femme répondit au Serpent :
      —Nous mangeons des fruits des arbres du jardin,
      3 excepté du fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin. Dieu a dit de ne pas en manger et de ne pas y toucher sinon nous mourrons.
      4 Alors le Serpent dit à la femme :
      —Mais pas du tout ! Vous ne mourrez pas !
      5 Seulement Dieu sait bien que le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme Dieu, choisissant vous-mêmes entre le bien et le mal.
      6 Alors la femme vit que le fruit de l’arbre était bon à manger, agréable aux yeux, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence. Elle prit donc de son fruit et en mangea. Elle en donna aussi à son mari qui était avec elle, et il en mangea.
      7 Aussitôt, les yeux de tous deux s’ouvrirent et ils se rendirent compte qu’ils étaient nus. Alors ils se firent des pagnes en cousant ensemble des feuilles de figuier.
      8 Au moment de la brise du soir, ils entendirent l’Eternel Dieu parcourant le jardin. Alors l’homme et sa femme se cachèrent de l’Eternel Dieu parmi les arbres du jardin.
      9 Mais l’Eternel Dieu appela l’homme et lui demanda :
      —Où es-tu ?
      10 Celui-ci répondit :
      —Je t’ai entendu dans le jardin et j’ai eu peur, car je suis nu ; alors je me suis caché.
      11 Dieu dit :
      —Qui t’a appris que tu es nu ? Aurais-tu mangé du fruit de l’arbre dont je t’avais défendu de manger ?
      12 Adam répondit :
      —C’est la femme que tu as placée auprès de moi qui m’a donné du fruit de cet arbre, et j’en ai mangé.
      13 L’Eternel Dieu dit à la femme :
      —Pourquoi as-tu fait cela ?
      —C’est le Serpent qui m’a trompée, répondit la femme, et j’en ai mangé.
      14 Alors l’Eternel Dieu dit au Serpent :
      —Puisque tu as fait cela, te voilà maudit parmi tout le bétail et les animaux sauvages, tu te traîneras sur le ventre et tu mangeras de la poussière tout au long de ta vie.
      15 Je susciterai l’hostilité entre toi-même et la femme, entre ta descendance et sa descendance. Celle-ci t’écrasera la tête, et toi, tu lui écraseras le talon.
      16 Dieu dit à la femme :
      —Je rendrai tes grossesses très pénibles, et tu mettras tes enfants au monde dans la souffrance. Ton désir se portera vers ton mari, mais lui te dominera.
      17 Il dit à Adam :
      —Puisque tu as écouté ta femme et que tu as mangé du fruit de l’arbre dont je t’avais défendu de manger, le sol est maudit à cause de toi. C’est avec beaucoup de peine que tu en tireras ta nourriture tout au long de ta vie.
      18 Il te produira des épines et des chardons. Et tu mangeras des produits du sol.
      19 Oui, tu en tireras ton pain à la sueur de ton front jusqu’à ce que tu retournes au sol dont tu as été tiré, car tu es poussière et tu retourneras à la poussière.
      20 L’homme nomma sa femme Eve (Vie) parce qu’elle est la mère de toute vie humaine.
      21 L’Eternel Dieu fit à Adam et à sa femme des vêtements de peaux pour les habiller.
      22 Puis il dit :
      —Voici que l’homme est devenu comme l’un de nous pour le choix entre le bien et le mal. Maintenant il ne faut pas qu’il tende la main pour cueillir aussi du fruit de l’arbre de la vie, qu’il en mange et qu’il vive éternellement.
      23 Alors l’Eternel Dieu le chassa du jardin d’Eden pour qu’il travaille le sol d’où il avait été tiré.
      24 Après avoir chassé l’homme, il posta des *chérubins à l’est du jardin d’Eden, avec une épée flamboyante tournoyant en tout sens pour barrer l’accès de l’arbre de la vie.

      Genèse 4

      1 L’homme s’unit à Eve, sa femme ; elle devint enceinte et donna naissance à Caïn. Elle dit :
      —Avec l’aide de l’Eternel, j’ai formé un homme.
      2 Elle mit encore au monde le frère de Caïn, Abel. Abel devint berger et Caïn cultivateur.
      3 Au bout d’un certain temps, Caïn présenta des produits de la terre en offrande à l’Eternel.
      4 Abel, de son côté, présenta les premiers-nés de son troupeau et en offrit les meilleurs morceaux. L’Eternel porta un regard favorable sur Abel et sur son offrande ;
      5 mais pas sur Caïn et son offrande. Caïn se mit dans une grande colère, et son visage s’assombrit.
      6 L’Eternel dit à Caïn :
      —Pourquoi te mets-tu en colère et pourquoi ton visage est-il sombre ?
      7 Si tu agis bien, tu le relèveras. Mais si tu n’agis pas bien, le péché est tapi à ta porte : son désir se porte vers toi, mais toi, maîtrise-le !
      8 Mais Caïn dit à son frère Abel :
      —Allons aux champs.
      Et lorsqu’ils furent dans les champs, Caïn se jeta sur son frère Abel et le tua.
      9 Alors l’Eternel demanda à Caïn :
      —Où est ton frère Abel ?
      —Je n’en sais rien, répondit-il. Suis-je le gardien de mon frère ?
      10 Et Dieu lui dit :
      —Qu’as-tu fait ? J’entends le sang de ton frère crier vengeance depuis la terre jusqu’à moi.
      11 Maintenant, tu es maudit et chassé loin du sol qui a bu le sang de ton frère versé par ta main.
      12 Lorsque tu cultiveras le sol, il te refusera désormais ses produits, tu seras errant et fugitif sur la terre.
      13 Caïn dit à l’Eternel :
      —Mon châtiment est trop lourd à porter.
      14 Voici que tu me chasses aujourd’hui loin du sol fertile, et je devrai me cacher devant toi, je serai errant et fugitif sur la terre et si quelqu’un me trouve, il me tuera.
      15 L’Eternel lui dit :
      —Eh bien ! Si on tue Caïn, Caïn sera vengé sept fois.
      Et l’Eternel marqua Caïn d’un signe pour qu’il ne soit pas tué par qui le rencontrerait.
      16 Caïn partit loin de l’Eternel : il alla séjourner au pays de Nod, le Pays de l’Errance, à l’orient d’Eden, le Pays des délices.
      17 Caïn s’unit à sa femme, elle devint enceinte et mit au monde Hénoc. Ensuite Caïn bâtit une ville qu’il appela Hénoc, du nom de son fils.
      18 Hénoc fut l’ancêtre d’Irad, qui eut pour descendants : Mehouyaël, Metouchaël et Lémek.
      19 Lémek épousa deux femmes : l’une s’appelait Ada et l’autre Tsilla.
      20 Ada mit au monde Yabal, l’ancêtre des nomades habitant sous des tentes et au milieu de leurs troupeaux.
      21 Il avait pour frère Youbal, l’ancêtre de tous ceux qui jouent de la lyre et de la flûte.
      22 Tsilla, de son côté, mit au monde Toubal-Caïn, qui forgeait tous les instruments de bronze et de fer. La sœur de Toubal-Caïn s’appelait Naama.
      23 Lémek dit à ses femmes :
      Ada et Tsilla, écoutez-moi bien,
      femmes de Lémek, et prêtez l’oreille à ce que je dis :
      J’ai tué un homme pour une blessure
      et un jeune enfant pour ma plaie.
      24 Caïn sera vengé sept fois
      et Lémek soixante-dix-sept fois.
      25 Adam s’unit encore à sa femme et elle mit au monde un fils qu’elle nomma Seth car, dit-elle, Dieu m’a suscité une autre descendance pour remplacer Abel que Caïn a tué.
      26 Seth aussi eut un fils qu’il appela Enoch. C’est à cette époque-là qu’on a commencé à prier l’Eternel.

      Genèse 5

      1 Voici le livret de l’histoire de la famille d’Adam. Quand Dieu créa les êtres humains, il les fit pour qu’ils soient ceux qui lui ressemblent.
      2 Il les créa homme et femme, il les bénit et leur donna le nom d’hommes le jour où ils furent créés.
      3 Adam était âgé de 130 ans quand il eut un fils pour être celui qui lui ressemble, son image. Il lui donna le nom de Seth.
      4 Après cela, Adam vécut encore 800 ans et il eut d’autres enfants.
      5 Il mourut à l’âge de 930 ans.
      6 Quand Seth fut âgé de 105 ans, il eut pour fils Enoch.
      7 Après cela, il vécut encore 807 ans et il eut d’autres enfants.
      8 Il mourut à l’âge de 912 ans.
      9 Quand Enoch fut âgé de 90 ans, il eut pour fils Qénân.
      10 Après cela, il vécut encore 815 ans et il eut d’autres enfants.
      11 Il mourut à l’âge de 905 ans.
      12 Quand Qénân fut âgé de 70 ans, il eut pour fils Mahalaleél.
      13 Après cela, il vécut encore 840 ans et il eut d’autres enfants.
      14 Il mourut à l’âge de 910 ans.
      15 Quand Mahalaleél fut âgé de 65 ans, il eut pour fils Yéréd.
      16 Après cela, Mahalaleél vécut encore 830 ans et il eut d’autres enfants.
      18 Quand Yéréd fut âgé de 162 ans, il eut pour fils Hénoc.
      19 Après cela, il vécut encore 800 ans, et il eut d’autres enfants.
      20 Il mourut à l’âge de 962 ans.
      21 Quand Hénoc fut âgé de 65 ans, il eut pour fils Mathusalem.
      22 Après cela, Hénoc conduisit sa vie sous le regard de Dieu durant 300 ans et il eut d’autres enfants.
      23 La durée totale de sa vie fut de 365 ans.
      24 Hénoc vécut en communion avec Dieu puis il disparut, car Dieu le prit auprès de lui.
      25 Quand Mathusalem fut âgé de 187 ans, il eut pour fils Lémek.
      26 Après cela, il vécut encore 782 ans et il eut d’autres enfants.
      27 Il mourut à l’âge de 969 ans.
      28 Quand Lémek fut âgé de 182 ans, il eut un fils.
      29 Il l’appela Noé (Consolation) en disant : Celui-ci nous consolera de notre travail et de la tâche pénible que nous impose ce sol que l’Eternel a maudit.
      30 Après cela, Lémek vécut encore 595 ans, et il eut d’autres enfants.
      31 Il mourut à l’âge de 777 ans.
      32 Quand Noé fut âgé de 500 ans, il eut pour fils Sem, Cham et Japhet.

      Genèse 6

      1 Quand les hommes commencèrent à se multiplier sur la terre et qu’ils eurent des filles,
      2 les fils de Dieu virent que les filles des hommes étaient belles, et ils prirent pour femmes celles qu’ils choisirent parmi elles.
      3 Alors l’Eternel dit :
      —Mon Esprit ne va pas lutter indéfiniment avec les hommes, à cause de leurs fautes. Ce sont des êtres dominés par leurs faiblesses. Je leur donne encore cent vingt ans à vivre.
      4 A cette époque-là, il y avait des géants sur la terre, et aussi après que les fils de Dieu se furent unis aux filles des hommes et qu’elles leur eurent donné des enfants. Ce sont ces héros si fameux d’autrefois.
      5 L’Eternel vit que les hommes faisaient de plus en plus de mal sur la terre : à longueur de journée, leur cœur ne concevait que le mal.
      6 Alors l’Eternel fut peiné d’avoir créé l’homme sur la terre, et il en eut le cœur très affligé.
      7 Il dit alors :
      —Je supprimerai de la surface de la terre les hommes que j’ai créés. Oui, j’exterminerai les hommes et les animaux jusqu’aux bêtes qui se meuvent à ras de terre et aux oiseaux du ciel, car je regrette de les avoir faits.
      8 Mais Noé obtint la faveur de l’Eternel.
      9 Voici l’histoire de la famille de Noé. Noé était un homme juste et irréprochable au milieu de ses contemporains. Il conduisait sa vie sous le regard de Dieu.
      10 Il eut trois fils : Sem, Cham et Japhet.
      11 Aux yeux de Dieu, les hommes s’étaient corrompus et avaient rempli la terre d’actes de violence.
      12 Dieu observait ce qui se passait sur la terre, il vit que le monde était corrompu, car toute l’humanité suivait la voie du mal.
      13 Alors Dieu dit à Noé :
      —J’ai décidé de mettre fin à l’existence de toutes les créatures car, à cause des hommes, la terre est remplie d’actes de violence. Je vais les détruire ainsi que la terre.
      14 Mais toi, construis un grand bateau en bois résineux. Tu en diviseras l’intérieur en compartiments, et tu l’enduiras intérieurement et extérieurement de goudron.
      15 Voici comment tu le feras : tu lui donneras cent cinquante mètres de longueur, vingt-cinq mètres de largeur et quinze mètres de hauteur.
      16 Tu ménageras une ouverture dans le haut du bateau : un espace de cinquante centimètres entre les côtés et le toit que tu fixeras par-dessus. Tu mettras la porte du bateau sur le côté. A l’intérieur, tu disposeras trois étages.
      17 Et moi, je vais faire venir le déluge d’eau sur la terre pour détruire, sous le ciel, tout être animé de vie. Tout ce qui est sur la terre périra.
      18 Mais j’établirai mon alliance avec toi et tu entreras dans le bateau, toi, tes fils, ta femme et tes belles-filles avec toi.
      19 Tu feras aussi entrer dans le bateau un couple de tous les êtres vivants, c’est-à-dire un mâle et une femelle de tous les animaux, pour qu’ils restent en vie avec toi.
      20 De toutes les sortes d’oiseaux, de quadrupèdes et d’animaux qui se meuvent à ras de terre, un couple viendra vers toi pour pouvoir rester en vie.
      21 Procure-toi aussi toutes sortes d’aliments et fais-en provision pour vous en nourrir, toi et eux.
      22 Noé obéit et fit tout comme Dieu le lui avait ordonné.

      Genèse 7

      1 Puis l’Eternel dit à Noé :
      —Entre dans le bateau, toi et toute ta famille car je ne vois que toi qui sois juste au milieu de tes contemporains.
      2 Prends sept couples de chaque sorte d’animaux purs, sept mâles et sept femelles de chaque sorte, et un couple de tous les animaux impurs, un mâle et une femelle.
      3 Prends aussi sept couples de chaque sorte d’oiseaux pour en perpétuer la race sur toute la terre.
      4 Car dans sept jours, je ferai pleuvoir durant quarante jours et quarante nuits sur la terre et j’effacerai de la surface de la terre tous les êtres que j’ai créés.
      5 Noé fit tout ce que l’Eternel lui avait ordonné.
      6 Noé était âgé de six cents ans quand le déluge vint sur la terre.
      7 Il entra dans le bateau avec ses fils, sa femme et ses belles-filles pour échapper au déluge.
      8 Un couple de toutes les sortes d’animaux — un mâle et une femelle de ceux qui sont purs et de ceux qui ne le sont pas — ainsi que des oiseaux et de tout ce qui se meut à ras de terre
      9 vinrent trouver Noé pour entrer dans le bateau, comme Dieu l’avait prescrit à Noé.
      10 Au bout de sept jours, les eaux du déluge s’abattirent sur la terre.
      11 L’an 600 de la vie de Noé, le dix-septième jour du deuxième mois de l’année, quand toutes les sources d’eaux souterraines jaillirent et les écluses du ciel s’ouvrirent ;
      12 la pluie tomba sur la terre durant quarante jours et quarante nuits.
      13 En ce même jour, Noé entra dans le bateau ainsi que ses fils, Sem, Cham et Japhet, sa femme et ses trois belles-filles.
      14 Avec eux était entré un couple de toutes les sortes d’animaux sauvages, de bestiaux, de bêtes qui se meuvent à ras de terre, d’oiseaux, de petits oiseaux et toutes les bestioles ailées.
      15 Un couple de tout être vivant était venu trouver Noé pour entrer dans le bateau.
      16 Toutes ces créatures étaient arrivées par deux, mâle et femelle, comme Dieu l’avait ordonné. Puis l’Eternel referma la porte derrière Noé,
      17 et le déluge s’abattit durant quarante jours sur la terre, les eaux montèrent et soulevèrent le bateau, qui se mit à flotter au-dessus de la terre.
      18 Les eaux montèrent et grossirent jusqu’à former une masse énorme et le bateau dériva sur les flots.
      19 Le niveau de l’eau montait de plus en plus, de sorte que toutes les hautes montagnes sous tous les cieux furent submergées.
      20 Les eaux s’élevèrent de sept ou huit mètres au-dessus du sommet des montagnes qui disparurent sous les flots,
      21 et toute créature qui bougeait sur la terre périt : les oiseaux, le bétail et les animaux sauvages, toutes les bestioles qui pullulaient sur la terre, et tous les hommes.
      22 Tout ce qui respirait sur la terre ferme mourut.
      23 Ainsi l’Eternel effaça de la surface du sol toutes les créatures vivantes, depuis l’homme jusqu’au bétail, y compris les animaux qui se meuvent à ras de terre et les oiseaux du ciel. Ils furent effacés de la terre et il ne resta que Noé et ceux qui étaient avec lui dans le bateau.
      24 La crue des eaux au-dessus de la terre dura cent cinquante jours.

      Genèse 8

      1 Mais Dieu n’avait pas oublié Noé et toutes les bêtes sauvages et les bestiaux qui étaient avec lui dans le bateau. Il fit souffler un vent sur la terre ; alors les eaux se mirent à baisser.
      2 Les sources des eaux souterraines et les écluses du ciel se refermèrent. La pluie cessa de tomber.
      3 Peu à peu, les eaux se retirèrent de dessus la terre. Au bout des cent cinquante jours, elles commencèrent à baisser.
      4 Le dix-septième jour du septième mois, le bateau s’échoua dans le massif montagneux de l’Ararat.
      5 Les eaux continuèrent à baisser jusqu’au dixième mois ; le premier jour de ce mois, les sommets des montagnes apparurent.
      6 Quarante jours après, Noé ouvrit la fenêtre qu’il avait ménagée dans le bateau
      7 et lâcha un corbeau ; celui-ci s’envola, il revint bientôt et repartit à plusieurs reprises jusqu’à ce que les eaux se soient résorbées sur la terre.
      8 Puis Noé lâcha une colombe pour savoir si les eaux avaient baissé sur la terre,
      9 mais n’ayant pas trouvé de perchoir, elle revint vers lui dans le bateau, car toute la terre était encore inondée. Noé avança la main, prit la colombe et la ramena auprès de lui dans le bateau.
      10 Il attendit encore sept autres jours et lâcha de nouveau la colombe hors du bateau ;
      11 elle revint vers lui sur le soir, tenant dans son bec une feuille d’olivier toute fraîche ; Noé sut ainsi que les eaux s’étaient résorbées sur la terre.
      12 Il attendit encore sept autres jours et relâcha la colombe ; cette fois, elle ne revint plus vers lui.
      13 L’an 601 de la vie de Noé, le premier jour du premier mois, les eaux s’étant résorbées sur la terre, Noé enleva la toiture du bateau ; il regarda dehors et constata que la surface du sol était sèche.
      14 Le vingt-septième jour du deuxième mois, la terre était complètement sèche.
      15 Alors Dieu dit à Noé :
      16 —Sors du bateau avec ta femme, tes fils et tes belles-filles.
      17 Fais sortir aussi tous les animaux qui sont avec toi : les oiseaux, les bestiaux et les bêtes qui se meuvent à ras de terre : qu’ils se répandent sur la terre, et qu’ils s’y reproduisent et s’y multiplient.
      18 Noé sortit avec ses fils, sa femme et ses belles-filles.
      19 Tous les animaux, les bêtes qui se meuvent à ras de terre et les oiseaux, tous les êtres qui remuent sur la terre sortirent du bateau par familles.
      20 Noé construisit un autel pour l’Eternel, il prit de tous les animaux purs et de tous les oiseaux purs, et les offrit en *holocauste sur l’autel.
      21 Le parfum apaisant du sacrifice parvint jusqu’à l’Eternel qui se dit en lui-même :
      —Jamais plus je ne maudirai la terre à cause de l’homme, car le cœur de l’homme est porté au mal dès son enfance, et je ne recommencerai plus à détruire tous les êtres vivants comme je viens de le faire.
      22 Aussi longtemps que la terre subsistera,
      semailles et moissons,
      froid et chaleur,
      été, hiver,
      et jour et nuit
      ne cesseront jamais.

      Genèse 9

      1 Dieu bénit Noé et ses fils et leur dit :
      —Soyez féconds, multipliez-vous et remplissez la terre.
      2 Vous inspirerez désormais la crainte et la terreur à toutes les bêtes de la terre et à tous les oiseaux du ciel ; tous les animaux qui se meuvent sur la terre et tous les poissons de la mer sont livrés en votre pouvoir.
      3 Tout ce qui remue et qui vit vous servira de nourriture au même titre que les légumes et les plantes : je vous donne tout cela.
      4 Toutefois, vous ne mangerez pas de viande contenant encore sa vie, c’est-à-dire son sang.
      5 Quant à votre sang à vous — celui qui est votre vie — j’en demanderai compte à quiconque le répandra, que ce soit un animal ou un homme. Je demanderai compte à chaque homme de la vie de son semblable.
      6 Dieu a fait l’homme
      pour être son image :
      c’est pourquoi si quelqu’un répand le sang d’un homme,
      son sang à lui doit être répandu par l’homme.
      7 Vous donc, soyez féconds, multipliez-vous et répandez-vous en grand nombre sur la terre.
      8 Dieu dit encore à Noé et à ses fils :
      9 —Pour ma part, je vais établir mon alliance avec vous et avec vos descendants après vous,
      10 ainsi qu’avec tous les êtres vivants qui sont avec vous : oiseaux, bétail et bêtes sauvages, tous ceux qui sont sortis du bateau avec vous et ils peupleront la terre.
      11 Je m’engage envers vous par alliance à ce que toutes les créatures ne soient plus jamais détruites par les eaux d’un déluge et qu’il n’y ait plus de déluge pour ravager la terre.
      12 Et Dieu ajouta :
      —Voici le signe de l’alliance que je conclus pour tous les âges à venir entre moi et vous et tout être vivant qui est avec vous :
      13 j’ai placé mon arc dans la nuée ; il servira de signe d’alliance entre moi et la terre.
      14 Quand j’accumulerai des nuages au-dessus de la terre et que l’arc apparaîtra dans la nuée,
      15 alors je me souviendrai de mon alliance avec vous et avec tout être vivant, quel qu’il soit, et les eaux ne formeront plus de déluge pour détruire l’ensemble des créatures.
      16 L’arc sera dans la nuée, et je le regarderai pour me rappeler l’alliance éternelle conclue entre moi et tous les êtres vivants qui sont sur la terre.
      17 Dieu répéta à Noé :
      —Tel est le signe de l’alliance que j’ai établie entre moi et toute créature qui vit sur la terre.
      18 Les fils de Noé qui sortirent du bateau s’appelaient Sem, Cham et Japhet ; Cham était le père de Canaan.
      19 C’est à partir de ces trois fils de Noé que toute la terre fut repeuplée.
      20 Noé se mit à cultiver la terre et il planta une vigne.
      21 Il en but le vin et s’enivra, de sorte qu’il se mit tout nu sous sa tente.
      22 Cham, le père de Canaan, vit son père nu et sortit pour le raconter à ses frères.
      23 Alors Sem et Japhet prirent la tunique de Noé et la placèrent sur leurs épaules. Puis ils marchèrent à reculons vers leur père et le couvrirent. Comme leur visage était tourné de l’autre côté, ils ne virent pas leur père tout nu.
      24 Quand Noé se réveilla de son ivresse, il apprit ce que son plus jeune fils avait fait.
      25 Alors il s’écria :
      —Maudit soit Canaan ! Qu’il soit le dernier des esclaves de ses frères !
      26 Puis il ajouta : Béni soit l’Eternel, le Dieu de Sem, et que Canaan soit asservi à Sem !
      27 Que Dieu étende le territoire de Japhet, qu’il habite dans les tentes de Sem et que Canaan soit leur esclave !
      28 Après le déluge Noé vécut encore 350 ans.
      29 La durée totale de sa vie fut de 950 ans, puis il mourut.

      Genèse 10

      1 Voici l’histoire de la famille des fils de Noé : Sem, Cham et Japhet. Ils eurent des enfants après le déluge.
      2 Fils de Japhet : Gomer, Magog, Madeï, Yavân, Toubal, Méchek et Tiras.
      3 Fils de Gomer : Achkenaz, Riphat et Togarma.
      4 Fils de Yavân : Elicha, Tarsis, Kittim et Dodanim.
      5 Ce sont leurs descendants qui ont peuplé les îles et les régions côtières. Ils se sont répartis par pays selon la langue et par tribus dans chaque nation.
      6 Les fils de Cham furent : Kouch, Mitsraïm, Pouth et Canaan.
      7 Les fils de Kouch : Seba, Havila, Sabta, Raema et Sabteka. Les fils de Raema : Cheba et Dedân.
      8 Kouch eut aussi pour fils Nimrod qui se mit à exercer un grand pouvoir sur la terre.
      9 C’était un redoutable chasseur devant l’Eternel. De là vient l’expression : « redoutable chasseur devant l’Eternel comme Nimrod ».
      10 Les capitales de son royaume furent Babel, Erek, Akkad et Kalné au pays de Chinéar.
      11 De ce pays-là, il passa en Assyrie et bâtit Ninive, Rehobot-Ir, Kalah,
      12 et Résen, la grande cité entre Ninive et Kalah.
      13 Mitsraïm fut l’ancêtre des Loudim, des Anamim, des Lehabim, des Naphtouim,
      14 des Patrousim, des Kaslouhim — dont sont issus les Philistins — et des Crétois.
      15 Canaan eut pour fils Sidon, son aîné, et Heth.
      16 De lui descendent les Yebousiens, les Amoréens, les Guirgasiens,
      17 les Héviens, les Arqiens et les Siniens,
      18 les Arvadiens, les Tsemariens et les Hamathiens. Ensuite les différentes tribus des Cananéens se dispersèrent.
      19 Le territoire des Cananéens s’étendait de Sidon, en direction de Guérar, jusqu’à Gaza et en direction de Sodome, de Gomorrhe, d’Adma et de Tseboïm jusqu’à Lécha.
      20 Tels sont les descendants de Cham selon leurs tribus et leurs langues, dans leurs divers pays et leurs nations.
      21 Sem aussi, le frère aîné de Japhet, eut une descendance. Il fut l’ancêtre d’Héber et de ses descendants.
      22 Les descendants de Sem furent Elam, Assour, Arpakchad, Loud et Aram.
      23 Les descendants d’Aram sont : Outs, Houl, Guéter et Mach.
      24 Arpakchad eut pour fils Chélah, et Chélah eut pour fils Héber.
      25 Héber eut deux fils : l’un s’appelait Péleg (Partage), parce que de son temps la terre fut partagée, et son frère s’appelait Yoqtân.
      26 Yoqtân eut pour fils Almodad, Chéléph, Hatsarmaveth, Yerah,
      27 Hadoram, Ouzal, Diqla,
      28 Obal, Abimaël, Saba,
      29 Ophir, Havila et Yobab. Tous ceux-là étaient des descendants de Yoqtân.
      30 Ils habitaient la contrée s’étendant de Mécha jusque du côté de Sephar, la montagne d’orient.
      31 Tels sont les descendants de Sem selon leurs familles et leurs langues, dans leurs divers pays et leurs nations.
      32 Telles sont les familles issues des fils de Noé selon leurs lignées et d’après leur appartenance nationale. C’est d’eux que sont issues toutes les nations qui se sont répandues sur la terre après le déluge.

      Genèse 11

      1 A cette époque-là, tous les hommes parlaient la même langue et tenaient le même langage.
      2 Lors de leurs migrations depuis le soleil levant, ils découvrirent une vaste plaine dans le pays de Chinéar et ils s’y établirent.
      3 Ils se dirent les uns aux autres :
      —Allons, moulons des briques et cuisons-les au four.
      Ainsi ils employèrent les briques comme pierres et le bitume leur servit de mortier.
      4 Puis ils dirent :
      —Allons, construisons-nous une ville et une tour dont le sommet atteindra jusqu’au ciel, alors notre nom deviendra célèbre et nous ne serons pas disséminés sur l’ensemble de la terre.
      5 L’Eternel descendit du ciel pour voir la ville et la tour que les hommes construisaient.
      6 Alors il dit :
      —Voici qu’ils forment un seul peuple parlant tous la même langue, et c’est là ce qu’ils ont entrepris de faire ! Et maintenant, quels que soient les projets qu’ils concevront, rien ne les empêchera de les réaliser.
      7 Eh bien, descendons et brouillons leur langage pour qu’ils ne se comprennent plus entre eux !
      8 Et l’Eternel les dissémina loin de là sur toute la terre ; ils cessèrent donc la construction de la ville.
      9 C’est pourquoi on l’appela Babel parce que là, l’Eternel avait confondu le langage des hommes de toute la terre, et c’est à partir de là qu’il les a dispersés sur toute la terre.
      10 Voici l’histoire de la famille de Sem. Deux ans après le déluge, alors qu’il était âgé de cent ans, il eut pour fils Arpakchad.
      11 Après cela, Sem vécut encore 500 ans et eut d’autres enfants.
      12 Arpakchad, âgé de 35 ans, eut pour fils Chélah.
      13 Après cela, il vécut encore 403 ans et eut d’autres enfants.
      14 Chélah, âgé de 30 ans, eut pour fils Héber.
      15 Puis il vécut encore 403 ans et eut d’autres enfants.
      16 Héber, âgé de 34 ans, eut pour fils Péleg.
      17 Après cela, Héber vécut 430 ans et eut d’autres enfants.
      18 Péleg, âgé de 30 ans, eut pour fils Reou.
      19 Après cela, il vécut 209 ans et eut d’autres enfants.
      20 Reou, âgé de 32 ans, eut pour fils Seroug.
      21 Après cela, il vécut 207 ans et eut d’autres enfants.
      22 Seroug, âgé de 30 ans, eut pour fils Nahor.
      23 Après cela, Seroug vécut 200 ans et eut d’autres enfants.
      24 Nahor, âgé de 29 ans, eut pour fils Térah.
      25 Après cela, il vécut encore 119 ans et eut d’autres enfants.
      26 Térah, âgé de 70 ans, eut pour fils Abram, Nahor et Harân.
      27 Voici l’histoire de la famille de Térah : il eut pour fils Abram, Nahor et Harân ; ce dernier fut le père de Loth.
      28 Harân mourut du vivant de son père Térah, dans son pays natal, à Our en Chaldée.
      29 Abram et Nahor se marièrent. La femme d’Abram s’appelait Saraï et celle de Nahor Milka. Milka était la fille de Harân, qui, outre Milka, avait eu une autre fille du nom de Yiska.
      30 Saraï était stérile, elle ne pouvait pas avoir d’enfant.
      31 Térah partit d’Our en Chaldée, emmenant avec lui son fils Abram, son petit-fils Loth, le fils de Harân, et Saraï, sa belle-fille, la femme d’Abram, pour se rendre au pays de Canaan, mais arrivés à Harân, ils s’y établirent.
      32 Térah vécut 205 ans, puis il mourut à Harân.

      Genèse 12

      1 L’Eternel dit à Abram :
      —Va, quitte ton pays, ta famille et la maison de ton père pour te rendre dans le pays que je t’indiquerai.
      2 Je ferai de toi l’ancêtre d’une grande nation ; je te bénirai, je ferai de toi un homme important et tu deviendras une source de bénédiction pour d’autres.
      3 Je bénirai ceux qui te béniront et je maudirai ceux qui t’outrageront. Tous les peuples de la terre seront bénis à travers toi.
      4 Abram partit donc comme l’Eternel le lui avait demandé, et Loth s’en alla avec lui. Abram avait soixante-quinze ans quand il quitta Harân.
      5 Il emmena Saraï, sa femme, son neveu Loth, les biens et les serviteurs qu’ils avaient acquis à Harân, et ils se mirent en route pour aller au pays de Canaan. Quand ils furent arrivés,
      6 Abram traversa le pays jusqu’à un lieu appelé Sichem, jusqu’au chêne de Moré. A cette époque-là, les Cananéens habitaient le pays.
      7 L’Eternel apparut à Abram et lui dit :
      —Je donnerai ce pays à ta descendance.
      Abram érigea là un autel à l’Eternel qui lui était apparu.
      8 Puis il leva son camp pour se rendre dans la région montagneuse à l’est de Béthel ; il établit son campement entre Béthel, à l’ouest, et Aï, à l’est. Il y construisit un autre autel à l’Eternel et le pria.
      9 Ensuite Abram repartit vers le sud ; d’étape en étape, il gagna le *Néguev.
      10 Une famine survint dans le pays. Alors Abram se rendit en Egypte pour y séjourner quelque temps, car la famine sévissait dans le pays.
      12 Quand les Egyptiens te verront, ils se diront : « C’est sa femme. » Ils me tueront et te laisseront en vie.
      13 Dis-leur donc que tu es ma sœur, pour qu’on me traite bien à cause de toi. Ainsi, grâce à toi, ma vie sera épargnée.
      14 En effet, quand Abram arriva en Egypte, les Egyptiens remarquèrent la grande beauté de sa femme.
      15 Des gens de la cour du pharaon la remarquèrent et la vantèrent à leur maître, de sorte qu’elle fut enlevée et emmenée au palais royal.
      16 A cause d’elle, le pharaon traita Abram avec bonté. Il lui offrit des moutons, des chèvres, des bovins, des ânes, des serviteurs, des servantes, des ânesses et des chameaux.
      17 Mais l’Eternel infligea de grands maux au pharaon et aux gens de sa maison, à cause de Saraï, la femme d’Abram.
      18 Alors le pharaon fit venir Abram et lui dit :
      —Pourquoi m’as-tu fait cela ? Pourquoi ne m’as-tu pas dit qu’elle était ta femme ?
      19 Pourquoi l’as-tu présentée comme ta sœur ? A cause de cela, j’en ai fait ma femme. Maintenant, voilà ta femme ; reprends-la et va-t’en !
      20 Et le pharaon chargea ses gens de le reconduire avec sa femme et avec tout ce qu’il possédait.

      Genèse 13

      1 Abram quitta donc l’Egypte avec sa femme et tout ce qu’il possédait en direction du *Néguev. Loth était avec lui.
      2 Abram était très riche en troupeaux, en argent et en or.
      3 D’étape en étape, il retourna du Néguev jusqu’à Béthel, au lieu où il avait auparavant établi son campement, entre Béthel et Aï,
      4 c’est-à-dire à l’endroit où était l’autel qu’il avait précédemment érigé, et il y pria l’Eternel.
      5 Loth, qui accompagnait Abram, avait aussi des moutons, des chèvres, des bovins et des tentes,
      6 et le pays ne suffisait pas pour qu’ils puissent habiter ensemble, car leurs troupeaux étaient trop nombreux,
      7 et, de plus, les Cananéens et les Phéréziens habitaient alors le pays. Alors, les bergers d’Abram se disputèrent avec ceux de Loth.
      8 Abram dit à Loth :
      —Nous sommes de la même famille. Il ne faut donc pas qu’il y ait dispute entre moi et toi, entre mes bergers et les tiens.
      9 Séparons-nous plutôt. Tout le pays est à ta disposition. Si tu vas à gauche, j’irai à droite, et si tu vas à droite, j’irai à gauche.
      10 Alors Loth regarda et vit toute la plaine du *Jourdain qui s’étendait jusqu’à Tsoar : avant que l’Eternel eût détruit Sodome et Gomorrhe, elle était comme le jardin de l’Eternel, comme la terre d’Egypte.
      11 Loth choisit donc pour lui toute la plaine du *Jourdain et il se dirigea vers l’est. Ainsi, ils se séparèrent l’un de l’autre.
      12 Abram se fixa dans le pays de Canaan, et Loth s’établit au milieu des villes de la plaine, dressant ses tentes jusqu’aux environs de Sodome.
      13 Or, les gens de Sodome étaient pervertis, ils commettaient de grands péchés contre l’Eternel.
      14 L’Eternel dit à Abram après que Loth se fut séparé de lui :
      —Lève les yeux et regarde depuis l’endroit où tu es, vers le nord, le sud, l’est et l’ouest :
      15 tout le pays que tu vois, je te le donnerai, à toi et à ta descendance pour toujours.
      16 Je rendrai ta descendance aussi nombreuse que les grains de poussière de la terre ; si l’on peut compter les grains de poussière de la terre, alors on pourra aussi compter ta descendance.
      17 Lève-toi, parcours le pays en long et en large car je te le donnerai.
      18 Alors Abram déplaça son campement et vint se fixer près des chênes de Mamré aux environs d’Hébron, et il bâtit là un autel à l’Eternel.

      Genèse 14

      1 Il arriva au temps d’Amraphel, roi de Chinéar, d’Aryok, roi d’Ellasar, de Kedorlaomer, roi d’Elam, et de Tideal, roi de Goyim,
      2 que ces quatre rois firent la guerre à Béra, roi de Sodome, à Bircha, roi de Gomorrhe, à Chineab, roi d’Adma, à Chémeéber, roi de Tseboïm et au roi de Béla, c’est-à-dire Tsoar.
      3 Ces derniers rassemblèrent leurs troupes dans la vallée de Siddim que recouvre aujourd’hui la mer Morte.
      4 Pendant douze ans, ils avaient été assujettis à Kedorlaomer, mais la treizième année, ils se révoltèrent.
      5 Un an plus tard, Kedorlaomer se mit en campagne avec les rois qui lui étaient alliés et ils battirent les Rephaïm à Achteroth-Qarnaïm, puis les Zouzim à Ham, et les Emim à Chavé-Qiryataïm.
      6 Ils défirent les Horiens dans leur montagne de Séir, et les poursuivirent jusqu’au chêne de Parân, aux confins du désert.
      7 En revenant sur leurs pas, ils arrivèrent à Eyn-Michpath, — c’est-à-dire Qadech — ravagèrent tout le pays des Amalécites et battirent les Amoréens qui habitaient Hatsatsôn-Tamar.
      8 C’est alors que les rois de Sodome, de Gomorrhe, d’Adma, de Tseboïm et de Béla, c’est-à-dire Tsoar, s’avancèrent et se mirent en position de combat dans la vallée de Siddim
      9 pour attaquer Kedorlaomer, roi d’Elam, Tideal, roi de Goyim, Amraphel, roi de Chinéar et Aryok, roi d’Ellasar. Ils étaient quatre rois contre cinq.
      10 Les rois de Sodome et de Gomorrhe prirent la fuite. Or, il y avait dans la vallée de Siddim beaucoup de puits de bitume, et des fuyards y tombèrent ; les rescapés s’enfuirent dans la montagne.
      11 Les vainqueurs s’emparèrent de tous les biens de Sodome et de Gomorrhe, ils prirent toutes leurs réserves de vivres et s’en allèrent.
      12 Ils enlevèrent aussi Loth le neveu d’Abram, avec ses biens, car il demeurait à Sodome.
      13 Un rescapé vint annoncer la nouvelle à Abram l’Hébreu qui habitait près des chênes de Mamré l’Amoréen, un frère d’Echkol et d’Aner ; ces trois frères étaient tous trois des alliés d’Abram.
      14 Quand Abram apprit que son parent avait été emmené captif, il arma trois cent dix-huit hommes bien entraînés, nés dans sa maison, et poursuivit les quatre rois jusqu’à Dan.
      15 Il divisa sa troupe et attaqua les ennemis pendant la nuit avec ses serviteurs, il les battit et les poursuivit jusqu’à Hoba au nord de Damas.
      16 Il récupéra tout le butin, il ramena aussi Loth son parent, ainsi que ses biens, les femmes et les autres prisonniers.
      17 Lorsque Abram revint après avoir battu Kedorlaomer et les rois qui étaient avec lui, le roi de Sodome vint à sa rencontre dans la vallée de Chavé qui est la vallée royale.
      18 Melchisédek, roi de Salem, qui était prêtre du Dieu très-haut, apporta du pain et du vin.
      19 Il bénit Abram en ces termes :
      —Que le Dieu très-haut qui a formé le ciel et la terre bénisse Abram,
      20 et béni soit le Dieu très-haut qui t’a donné la victoire sur tes ennemis !
      Et Abram lui donna le dixième de tout le butin.
      21 Le roi de Sodome dit alors à Abram :
      —Rends-moi les personnes et garde les biens pour toi.
      22 Abram lui répondit :
      —Je jure à main levée vers l’Eternel, le Dieu très-haut qui a formé le ciel et la terre,
      23 que je ne prendrai rien de ce qui t’appartient, pas même un fil ou une courroie de soulier, pour que tu ne puisses pas dire : « J’ai enrichi Abram. »
      24 Je ne veux rien si ce n’est ce qu’ont mangé les jeunes gens. De plus, la part des hommes qui m’ont accompagné, Aner, Echkol et Mamré, eux, ils la prendront.

      Genèse 15

      1 Après ces événements, l’Eternel s’adressa à Abram dans une vision :
      —Ne crains rien, Abram, lui dit l’Eternel, je suis ton protecteur, ta récompense sera très grande.
      2 Abram répondit :
      —Eternel Dieu, que me donnerais-tu ? Je n’ai pas d’enfant, et c’est Eliézer de Damas qui héritera tous mes biens.
      3 Tu ne m’as pas donné de descendance, poursuivit-il, et c’est un serviteur attaché à mon service qui sera mon héritier.
      4 Alors l’Eternel lui parla en ces termes :
      —Non, cet homme-là ne sera pas ton héritier : c’est celui qui naîtra de toi qui héritera de toi.
      5 Puis Dieu le fit sortir de sa tente et lui dit :
      —Contemple le ciel et compte les étoiles, si tu en es capable. Et il ajouta : Tes descendants seront aussi nombreux qu’elles.
      6 Abram fit confiance à l’Eternel et, à cause de cela, l’Eternel le déclara juste.
      7 Il lui dit :
      —Je suis l’Eternel qui t’ai fait sortir d’Our en Chaldée pour te donner ce pays en possession.
      8 —Seigneur Dieu, répondit Abram, comment aurai-je la certitude que je le posséderai ?
      9 Dieu lui dit :
      —Va chercher une génisse, une chèvre et un bélier ayant chacun trois ans, une tourterelle et un jeune pigeon.
      10 Abram alla prendre ces animaux, les coupa tous en deux par le milieu, excepté les oiseaux, et pour chacun d’eux disposa les deux moitiés face à face.
      11 Des oiseaux de proie fondirent sur les bêtes mortes, mais Abram les chassa.
      12 Au moment où le soleil se couchait, une grande torpeur s’empara d’Abram et, en même temps, l’angoisse le saisit dans une profonde obscurité.
      13 Le Seigneur lui dit :
      —Sache bien que tes descendants vivront en étrangers dans un pays qui ne leur appartiendra pas, on en fera des esclaves et on les opprimera pendant quatre cents ans.
      14 Mais je punirai la nation qui les aura réduits en esclavage et ils quitteront le pays chargés de grandes richesses.
      15 Quant à toi, tu rejoindras en paix tes ancêtres, et tu seras enterré après une heureuse vieillesse.
      16 C’est seulement à la quatrième génération que tes descendants reviendront ici car, jusqu’à présent, les Amoréens n’ont pas encore mis le comble à leurs crimes.
      17 Lorsque le soleil fut couché et que l’obscurité fut totale, un tourbillon de fumée et une torche de feu passèrent soudain entre les animaux partagés.
      18 Ce jour-là, l’Eternel fit alliance avec Abram et lui dit :
      —Je promets de donner à ta descendance tout ce pays, depuis le fleuve d’Egypte jusqu’au grand fleuve, l’Euphrate,
      19 le pays des Qéniens, des Qeniziens, des Qadmonéens,
      20 des Hittites, des Phéréziens, des Rephaïm,
      21 des Amoréens, des Cananéens, des Guirgasiens et des Yebousiens.

      Genèse 16

      1 Saraï, l’épouse d’Abram, ne lui avait pas donné d’enfant. Mais elle avait une esclave égyptienne nommée Agar.
      2 Elle dit à Abram :
      —Tu vois que l’Eternel m’a empêchée d’avoir des enfants. Va donc vers ma servante : peut-être aurai-je un fils par son intermédiaire.
      Abram suivit le conseil de sa femme.
      3 Saraï, femme d’Abram, prit donc sa servante Agar et la donna pour femme à Abram, son mari. Il y avait alors dix ans qu’Abram séjournait au pays de Canaan.
      4 Il s’unit à Agar et elle devint enceinte.
      Quand elle vit qu’elle attendait un enfant, elle se mit à mépriser sa maîtresse.
      5 Alors Saraï dit à Abram :
      —C’est toi qui es responsable de l’injure qui m’est faite. J’ai poussé ma servante dans tes bras et depuis qu’elle s’est vue enceinte, elle me méprise. Que l’Eternel soit juge entre nous.
      6 Abram lui répondit :
      —Ta servante est en ton pouvoir. Agis envers elle comme bon te semblera.
      Alors Saraï la traita si durement que celle-ci s’enfuit.
      7 L’*ange de l’Eternel la rencontra près d’une source d’eau dans le désert, celle qui se trouve sur le chemin de Chour.
      8 Il lui demanda :
      —Agar, servante de Saraï, d’où viens-tu et où vas-tu ?
      Elle répondit :
      —Je m’enfuis de chez Saraï, ma maîtresse.
      9 L’ange de l’Eternel lui dit :
      —Retourne auprès de ta maîtresse et humilie-toi devant elle.
      10 Et il ajouta : Je te donnerai de très nombreux descendants ; ils seront si nombreux qu’on ne pourra pas les compter.
      11 Puis il ajouta : Voici que tu attends un enfant : ce sera un garçon. Tu l’appelleras Ismaël (Dieu entend) car l’Eternel t’a entendue dans ta détresse.
      12 Ton fils sera comme un âne sauvage : il s’opposera à tous et sera en butte à l’opposition de tous, mais il assurera sa place en face de tous ses semblables.
      13 Agar se demanda :
      —Ai-je réellement vu ici même le Dieu qui me voit ?
      Et elle appela l’Eternel qui lui avait parlé du nom de Atta-El-Roï (C’est toi le Dieu qui me voit).
      14 C’est pourquoi on appelle ce puits : Beer-Lachaï-Roï (le Puits du Vivant-qui-me-voit). Il se trouve entre Qadech et Béréd.
      15 Agar donna le jour à un fils que son père appela Ismaël.
      16 Abram avait quatre-vingt-six ans quand Agar lui donna ce fils.

      Genèse 17

      1 Quand Abram eut quatre-vingt-dix-neuf ans, l’Eternel lui apparut et lui dit :
      —Je suis le Dieu tout-puissant. Conduis ta vie sous mon regard et comporte-toi de manière irréprochable !
      2 Je conclurai une alliance avec toi et je multiplierai ta descendance à l’extrême.
      3 Abram se prosterna, la face contre terre, et Dieu continua de lui parler en disant :
      4 —Voici quelle est mon alliance avec toi : Tu deviendras l’ancêtre d’une multitude de peuples.
      5 Désormais ton nom ne sera plus Abram (Père éminent), mais Abraham (Père d’une multitude), car je ferai de toi le père d’une multitude de peuples.
      6 Je multiplierai à l’extrême le nombre de tes descendants et je te donnerai d’être à l’origine de diverses nations ; des rois même seront issus de toi.
      7 Je maintiendrai éternellement mon alliance avec toi, puis avec ta descendance après toi, de génération en génération. En vertu de cette alliance, je serai ton Dieu et celui de ta descendance après toi.
      8 Je te donnerai, ainsi qu’à ta descendance, ce pays de Canaan où tu vis maintenant en étranger et en nomade. Il sera votre propriété pour l’éternité. Et je serai le Dieu de ta descendance.
      9 Puis Dieu ajouta : De ton côté, tu observeras les clauses de mon alliance, toi et ta descendance, de génération en génération.
      10 Voici quelle est mon alliance avec vous et avec ta descendance, quels en sont les termes que vous devrez respecter : Tous ceux qui sont de sexe masculin parmi vous seront *circoncis.
      11 Vous porterez cette marque dans votre chair, et cela sera le signe de l’alliance entre moi et vous.
      12 De génération en génération, tout garçon devra être circoncis à l’âge de huit jours. Cela s’applique aussi à tout garçon né dans ta maison, et aux étrangers qui auront été achetés comme esclaves, et qui ne sont pas de ta descendance.
      13 Tous sans exception seront circoncis, qu’ils soient nés dans ta maison ou acquis à prix d’argent ; ainsi le signe de mon alliance sera gravé dans votre chair. C’est là une alliance à perpétuité.
      14 Celui qui n’aura pas été circoncis sera retranché de son peuple parce qu’il n’aura pas respecté les clauses de mon alliance.
      15 Dieu dit encore à Abraham :
      —Pour ce qui concerne ta femme Saraï, tu ne l’appelleras plus Saraï (Ma princesse), désormais son nom est Sara (Princesse).
      16 Je la bénirai et je t’accorderai par elle un fils ; je la bénirai et elle deviendra la mère de plusieurs nations ; des rois de plusieurs peuples sortiront d’elle.
      17 Alors Abraham se prosterna de nouveau la face contre terre, et il se mit à rire en se disant intérieurement :
      —Eh quoi ! un homme centenaire peut-il encore avoir un enfant ? Et Sara, une femme de quatre-vingt-dix ans, peut-elle donner naissance à un enfant ?
      18 Et il dit à Dieu : Tout ce que je demande c’est qu’Ismaël vive et que tu prennes soin de lui.
      19 Dieu reprit :
      —Mais non ! c’est Sara, ta femme, qui te donnera un fils. Tu l’appelleras Isaac (Il a ri) et j’établirai mon alliance avec lui, pour l’éternité, et avec sa descendance après lui.
      20 En ce qui concerne Ismaël, j’ai aussi entendu ta prière en sa faveur. Oui, je le bénirai. Je lui donnerai aussi de très nombreux descendants : je le multiplierai à l’extrême. Douze princes seront issus de lui et je ferai de lui l’ancêtre d’une grande nation.
      21 Mais j’établirai mon alliance avec Isaac, le fils que Sara te donnera l’année prochaine à cette époque.
      22 Après avoir achevé de parler avec Abraham, Dieu s’éleva au-dessus de lui.
      23 Ce même jour, Abraham *circoncit Ismaël son fils, ainsi que tous les gens nés dans sa maison et tous les esclaves qu’il avait achetés. Tous les gens de sexe masculin qui appartenaient à la maison d’Abraham furent circoncis comme Dieu le lui avait ordonné.
      24 Abraham avait quatre-vingt-dix-neuf ans quand il fut circoncis et
      25 Ismaël son fils en avait treize.
      26 Abraham et son fils Ismaël furent circoncis le même jour,
      27 en même temps que tous les hommes de sa maison nés chez lui et les étrangers acquis à prix d’argent.

      Genèse 18

      1 L’Eternel apparut à Abraham près des chênes de Mamré. Abraham était assis à l’entrée de sa tente. C’était l’heure de la forte chaleur.
      2 Il regarda et aperçut soudain trois hommes qui se tenaient à quelque distance de lui. Dès qu’il les vit, il courut à leur rencontre depuis l’entrée de sa tente et se prosterna jusqu’à terre.
      3 —Mes seigneurs, leur dit-il, faites-moi la faveur de ne pas passer près de chez votre serviteur sans vous arrêter !
      4 Permettez-moi d’aller chercher un peu d’eau pour que vous vous laviez les pieds, puis vous vous reposerez là sous cet arbre.
      5 Je vous apporterai un morceau de pain et vous reprendrez des forces avant de poursuivre votre chemin puisque vous êtes passés si près de chez votre serviteur.
      Ils répondirent :
      —Très bien, fais comme tu as dit !
      6 Abraham se dépêcha d’entrer dans sa tente et de dire à Sara :
      —Pétris vite trois mesures de fleur de farine, et fais-en des galettes.
      7 Puis il courut au troupeau et choisit un veau gras à la chair bien tendre, il l’amena à un serviteur qui se hâta de l’apprêter.
      8 Il prit du fromage et du lait avec la viande qu’il avait fait apprêter, et les apporta aux trois hommes. Abraham se tint auprès d’eux pendant qu’ils mangeaient sous l’arbre.
      9 Après cela, ils lui demandèrent :
      —Où est Sara, ta femme ?
      —Elle est là dans la tente, leur répondit-il.
      10 Puis l’Eternel lui dit :
      —L’an prochain, à la même époque, je ne manquerai pas de revenir chez toi, et ta femme Sara aura un fils.
      Derrière lui, à l’entrée de la tente, Sara entendit ces paroles.
      11 Or, Abraham et Sara étaient tous deux très âgés et Sara avait depuis longtemps dépassé l’âge d’avoir des enfants.
      12 Alors Sara rit en elle-même en se disant :
      —Maintenant, vieille comme je suis, aurais-je encore du plaisir ? Mon mari aussi est un vieillard.
      13 Alors l’Eternel dit à Abraham :
      —Pourquoi donc Sara a-t-elle ri en se disant : « Peut-il être vrai que j’aurai un enfant, âgée comme je suis ? »
      14 Y a-t-il quoi que ce soit de trop extraordinaire pour l’Eternel ? L’an prochain, à l’époque où je repasserai chez toi, Sara aura un fils.
      15 Saisie de crainte, Sara mentit :
      —Je n’ai pas ri, dit-elle.
      —Si ! tu as bel et bien ri, répliqua l’Eternel.
      16 Puis ces hommes se remirent en route en prenant la direction de Sodome. Abraham les accompagna pour prendre congé d’eux.
      17 L’Eternel se dit alors :
      —Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire ?
      18 Il deviendra l’ancêtre d’une grande et puissante nation et une source de bénédictions pour tous les peuples de la terre.
      19 Car je l’ai choisi pour qu’il prescrive à ses descendants et à tous les siens après lui de faire la volonté de l’Eternel, en faisant ce qui est juste et droit ; ainsi j’accomplirai les promesses que je lui ai faites.
      20 Alors l’Eternel dit à Abraham :
      —De graves accusations contre Sodome et Gomorrhe sont montées jusqu’à moi : leur perversité est énorme.
      21 Je veux y descendre pour voir si leur conduite est vraiment conforme à ce que j’entends dire. Et si ce n’est pas le cas, je le saurai.
      22 Là-dessus, ces hommes partirent en direction de Sodome, tandis qu’Abraham continuait à se tenir en présence de l’Eternel.
      23 Il s’approcha et dit :
      —Vas-tu vraiment faire périr le juste avec le coupable ?
      24 Peut-être y a-t-il cinquante justes dans la ville ; vas-tu aussi les faire périr ? Ne pardonneras-tu pas à la ville à cause de ces cinquante justes qui sont au milieu d’elle ?
      25 Tu ne peux pas faire cela ! Tu ne peux pas traiter de la même manière le juste et le coupable et faire mourir le juste avec le *méchant ! Toi qui juges la terre entière, n’agirais-tu pas selon le droit ?
      26 L’Eternel lui répondit :
      —Si je trouve à Sodome cinquante justes, je pardonnerai à toute la ville à cause d’eux.
      27 Abraham reprit :
      —Je ne suis que poussière et cendre, et pourtant j’ai osé parler à mon Seigneur.
      28 Peut-être que des cinquante justes, il en manquera cinq. A cause de ces cinq hommes en moins, vas-tu détruire toute la ville ?
      Dieu répondit :
      —Non, je ne la détruirai pas si j’y trouve quarante-cinq justes.
      29 Abraham reprit à nouveau la parole et dit :
      —Peut-être ne s’y trouvera-t-il que quarante justes ?
      Et Dieu dit :
      —A cause de ces quarante, je ne la détruirai pas.
      30 Abraham poursuivit :
      —Que mon Seigneur ne se fâche pas si j’insiste. Peut-être n’y aura-t-il que trente justes ?
      Et Dieu dit :
      —Si j’en trouve trente, je ne détruirai pas la ville.
      31 Abraham reprit :
      —Voilà que j’ai osé parler à mon Seigneur. Mais peut-être s’en trouvera-t-il seulement vingt.
      Et Dieu répondit :
      —A cause de ces vingt, je ne détruirai pas la ville.
      32 Abraham dit :
      —Que mon Seigneur ne se mette pas en colère, et je parlerai une dernière fois. Peut-être ne s’y trouvera-t-il que dix justes.
      Et Dieu dit :
      —A cause de ces dix, je ne détruirai pas Sodome.
      33 Quand il eut fini de s’entretenir avec Abraham, l’Eternel s’en alla et Abraham retourna chez lui.

      Genèse 19

      1 Le soir, les deux *anges arrivèrent à Sodome. Loth était assis à la porte de la ville. En les voyant, il se leva pour aller à leur rencontre et se prosterna face contre terre.
      2 Il leur dit :
      —S’il vous plaît, mes seigneurs, acceptez de faire un détour et de venir loger dans la maison de votre serviteur. Vous pourrez vous y laver les pieds, et vous y passerez la nuit, avant de poursuivre votre route.
      —Non, lui répondirent-ils, nous passerons la nuit sur la place.
      3 Mais Loth insista tant qu’ils finirent par accepter de se rendre dans sa maison. Il leur fit préparer un bon repas et cuire du pain sans *levain et ils se mirent à manger.
      4 Quand ils furent sur le point de se coucher, la maison fut encerclée par les gens de la ville : tous les hommes de Sodome, jeunes et vieux, étaient venus là des différents quartiers de la ville.
      5 Ils appelèrent Loth et lui demandèrent :
      —Où sont ces hommes qui sont venus chez toi cette nuit ? Amène-les nous pour que nous couchions avec eux !
      6 Loth sortit sur le pas de sa porte et referma la porte derrière lui.
      7 —Non, mes frères, leur dit-il, je vous en supplie, ne commettez pas le mal !
      8 Ecoutez : j’ai deux filles qui sont encore vierges. Je vais vous les amener, vous leur ferez ce qui vous plaira, mais ne touchez pas ces hommes puisqu’ils sont venus s’abriter sous mon toit.
      9 —Ote-toi de là ! lui crièrent-ils. Puis ils ajoutèrent : Voyez-moi cet individu, il est venu ici comme étranger et maintenant, il veut jouer au juge ! Eh bien, nous t’en ferons voir plus qu’à eux.
      Puis ils poussèrent violemment Loth de côté et s’approchèrent de la porte pour l’enfoncer.
      10 Mais les deux hommes venus chez Loth se saisirent de lui, le ramenèrent vers eux à l’intérieur de la maison, et refermèrent la porte.
      11 Ils frappèrent d’aveuglement les gens massés à l’entrée de la maison, jeunes et vieux, de sorte qu’ils n’arrivaient plus à trouver la porte.
      12 Alors les deux hommes dirent à Loth :
      —Qui as-tu encore de ta parenté dans cette ville ? Des gendres, des fils et des filles ? Qui que ce soit, fais-les sortir de là,
      13 car nous allons détruire cette ville, parce que de graves accusations contre ses habitants sont montées jusque devant l’Eternel. C’est pourquoi l’Eternel nous a envoyés pour détruire la ville.
      14 Là-dessus, Loth sortit et alla trouver les maris de ses filles.
      —Allons, leur dit-il, il faut quitter ce lieu car l’Eternel va détruire la ville !
      Mais ses gendres prirent ses paroles pour une plaisanterie.
      15 Dès que l’aube parut, les anges se firent pressants. Ils dirent à Loth :
      —Debout ! Emmène ta femme et tes deux filles qui sont ici, si tu ne veux pas périr emporté par le jugement qui va s’abattre sur cette ville.
      16 Comme il hésitait encore, les deux hommes les prirent de force par la main, lui, sa femme et ses deux filles, et les entraînèrent hors de la ville, car Dieu voulait les épargner.
      17 Une fois hors de la ville, l’un des hommes lui dit :
      —Sauve-toi ! Il y va de ta vie. Ne regarde pas derrière toi et ne t’arrête nulle part dans la plaine ! Fuis vers la montagne si tu ne veux pas périr !
      18 —Oh non, mon seigneur, lui dit Loth,
      19 ton serviteur a déjà obtenu ta faveur et tu as été très bon envers moi en me sauvant la vie ; je ne pourrai pas m’enfuir jusqu’à la montagne, je risque d’être atteint par le malheur et de mourir.
      20 Il y a cette ville là-bas ; elle est assez proche pour que j’aie le temps de m’y réfugier. Elle est insignifiante, permets-moi de fuir jusque là pour sauver ma vie ! N’est-elle pas peu de chose ?
      21 —Bon, lui dit l’*ange, je t’accorde encore cette faveur et je ne ferai pas venir de catastrophe sur la ville dont tu parles.
      22 Mais dépêche-toi de t’y sauver, car je ne peux rien faire avant que tu y sois arrivé ! C’est pourquoi on a nommé la ville Tsoar (Peu de chose).
      23 Au moment où le soleil se levait, Loth arrivait à Tsoar.
      24 Alors l’Eternel fit tomber sur Sodome et sur Gomorrhe une pluie de soufre enflammé par un feu qui venait du ciel, de l’Eternel.
      25 Il fit venir une catastrophe sur ces villes ainsi que sur toute la région. Toute la population de ces villes périt ainsi que la végétation.
      26 La femme de Loth regarda derrière elle et fut changée en une statue de sel.
      27 Abraham se rendit de bon matin à l’endroit où il s’était tenu en présence de l’Eternel.
      28 Il porta son regard vers Sodome et Gomorrhe et vers toute la plaine environnante et il vit s’élever de la terre une épaisse fumée, comme celle d’un immense brasier.
      29 Ainsi, lorsque Dieu détruisit les villes de la plaine, il n’oublia pas Abraham et il fit échapper Loth à la catastrophe par laquelle il anéantit les villes dans lesquelles Loth avait habité.
      30 Par la suite, Loth quitta Tsoar car il avait peur d’y demeurer, et il alla habiter avec ses deux filles dans la montagne. Il s’installa avec elles dans une caverne.
      31 L’aînée dit à la cadette :
      —Notre père est déjà âgé et il n’y a pas d’autre homme dans ce pays pour s’unir à nous selon l’usage de tout le monde.
      32 Allons ! faisons-lui boire du vin et couchons avec lui pour lui donner une descendance.
      33 Cette nuit-là, elles firent donc boire du vin à leur père et l’aînée vint partager la couche de son père, qui ne se rendit compte de rien, ni quand elle se coucha, ni quand elle se leva.
      34 Le lendemain, l’aînée dit à la plus jeune :
      —Voici que la nuit dernière j’ai couché avec mon père ; enivrons-le encore ce soir et tu iras partager son lit. Ainsi nous lui donnerons une descendance.
      35 Ce soir-là, elles firent donc encore boire du vin à leur père et la cadette alla s’étendre auprès de lui, mais il ne s’aperçut ni quand elle se coucha ni quand elle se leva.
      36 Les deux filles de Loth devinrent enceintes de leur père.
      37 L’aînée eut un fils qu’elle appela Moab (Issu du père) ; c’est l’ancêtre des Moabites qui existent encore aujourd’hui.
      38 La cadette aussi eut un fils, qu’elle appela Ben-Ammi (Fils de mon parent) ; c’est l’ancêtre des Ammonites qui existent encore aujourd’hui.

      Genèse 20

      1 Abraham quitta cette région pour aller dans le *Néguev. Il s’installa entre Qadech et Chour, puis il séjourna à Guérar.
      2 En parlant de sa femme Sara, il disait : « C’est ma sœur ! » de sorte qu’Abimélek, le roi de Guérar, la fit enlever.
      3 Mais Dieu visita Abimélek de nuit en songe et lui dit :
      —Tu vas mourir, à cause de cette femme que tu as enlevée, car elle est mariée.
      4 Or Abimélek ne s’était pas encore uni à elle. Il s’écria :
      —Mon Seigneur, frapperais-tu des innocents ?
      5 Son mari lui-même ne m’a-t-il pas dit : « C’est ma sœur » ? D’ailleurs, elle-même me l’a confirmé en affirmant : « C’est mon frère. » C’est en toute bonne conscience et avec innocence que j’ai agi ainsi.
      6 Dieu lui répondit en songe :
      —Je sais, moi aussi, que tu as agi en toute bonne conscience. C’est pourquoi je t’ai empêché de commettre un péché contre moi et je ne t’ai pas laissé la toucher.
      7 Maintenant, renvoie cette femme à son mari, car c’est un prophète. Il priera pour toi et tu resteras en vie. Si tu ne la lui rends pas, sache que tu mourras, toi et tous les tiens.
      8 De bon matin, Abimélek convoqua tous ses familiers et leur raconta tout ce qui lui était arrivé. Ces gens en furent extrêmement troublés.
      9 Puis Abimélek fit venir Abraham et lui dit :
      —Pourquoi nous as-tu fait cela ? Quel mal t’ai-je fait pour que tu nous aies exposés, moi et mon royaume, à commettre un si grand péché ? Tu as fait envers moi des choses qui ne se font pas.
      10 Puis il demanda à Abraham : Pour quelle raison as-tu agi de la sorte ?
      11 Abraham répondit :
      —Je me suis dit : Certainement, on n’a aucun respect de Dieu dans ce pays-ci, et on me tuera à cause de ma femme.
      12 De plus, elle est réellement ma parente, puisqu’elle est fille de mon père, mais pas de ma mère. Et elle est devenue ma femme.
      13 Quand Dieu m’a fait quitter la maison de mon père et aller de lieu en lieu, j’ai dit à ma femme : « Aie la bonté de dire, partout où nous irons, que je suis ton frère. »
      14 Alors Abimélek prit des moutons, des chèvres et des bovins, des serviteurs et des servantes et en fit cadeau à Abraham. Il lui rendit aussi Sara, sa femme.
      15 Puis il ajouta :
      —Mon pays est à ta disposition ; établis-toi où bon te semblera.
      16 Puis, se tournant vers Sara, il dit :
      —Voici que j’ai donné mille pièces d’argent à ton frère. C’est là un gage de ton innocence pour tous ceux qui sont avec toi et cela te justifiera devant tous.
      17 Abraham pria Dieu, et Dieu guérit Abimélek ainsi que sa femme et ses servantes, et elles purent de nouveau avoir des enfants.
      18 Car l’Eternel avait frappé de stérilité toutes les femmes dans la maison d’Abimélek à cause de l’enlèvement de Sara, femme d’Abraham.

      Genèse 21

      1 L’Eternel intervint en faveur de Sara comme il l’avait annoncé et il accomplit pour elle ce qu’il avait promis.
      2 Elle devint enceinte et, au temps promis par Dieu, elle donna un fils à Abraham, bien que celui-ci fût très âgé.
      3 Il appela ce fils qui lui était né de Sara : Isaac (Il a ri).
      4 Il le *circoncit à l’âge de huit jours, comme Dieu le lui avait ordonné.
      5 Abraham avait cent ans au moment de la naissance d’Isaac.
      6 Sara dit alors :
      —Dieu m’a donné une occasion de rire, et tous ceux qui l’apprendront riront à mon sujet.
      7 Elle ajouta : Qui aurait dit à Abraham qu’un jour Sara allaiterait des enfants ? Et cependant, je lui ai donné un fils dans sa vieillesse.
      8 L’enfant grandit et Sara cessa de l’allaiter. Le jour où l’on sevra Isaac, Abraham fit un grand festin.
      9 Sara vit rire le fils qu’Agar l’Egyptienne avait donné à Abraham.
      10 Alors elle dit à Abraham :
      —Chasse cette esclave et son fils, car celui-ci ne doit pas partager l’héritage avec mon fils Isaac.
      11 Cette parole affligea beaucoup Abraham, à cause de son fils.
      12 Mais Dieu lui dit :
      —Ne t’afflige pas à cause du garçon et de ta servante. Accorde à Sara tout ce qu’elle te demandera. Car c’est par Isaac que te sera suscitée une descendance.
      13 Néanmoins, je ferai aussi du fils de l’esclave l’ancêtre d’une nation, car lui aussi est issu de toi.
      14 Le lendemain, de bon matin, Abraham prépara du pain et une *outre d’eau qu’il donna à Agar en les plaçant sur son épaule ; il lui donna aussi l’enfant et la congédia. Elle partit à l’aventure et s’égara dans le désert de Beer-Chéba.
      15 L’eau qui était dans l’outre s’épuisa, alors elle laissa l’enfant sous un buisson
      16 et alla s’asseoir à l’écart, à une centaine de mètres plus loin, car elle se disait :
      —Je ne veux pas voir mourir mon enfant.
      Elle resta assise en face de lui, gémissant et pleurant.
      17 Dieu entendit la voix du garçon et l’*ange de Dieu appela Agar du haut du ciel et lui dit :
      —Qu’as-tu, Agar ? N’aie pas peur, car Dieu a entendu le garçon là où tu l’as laissé.
      18 Lève-toi, relève le garçon et prends-le par la main, car je ferai de lui une grande nation.
      19 Dieu lui ouvrit les yeux, et elle aperçut un puits. Elle alla remplir d’eau son *outre et donna à boire au garçon.
      20 Dieu fut avec lui. Il grandit et vécut dans le désert où il devint un habile chasseur à l’arc.
      21 Il s’établit dans le désert de Parân, et sa mère choisit pour lui une femme du pays d’Egypte.
      22 A la même époque, Abimélek accompagné de Pikol, chef de son armée, vint trouver Abraham et lui dit :
      —Dieu fait réussir tout ce que tu entreprends.
      23 Maintenant donc, jure-moi ici par le nom de Dieu de ne trahir ni moi, ni mes enfants, ni ma descendance, mais d’agir envers moi et envers ce pays où tu séjournes avec la même bonté dont j’ai usé envers toi.
      24 Abraham répondit :
      —Oui, je le jure.
      25 Il saisit l’occasion pour lui faire des doléances au sujet d’un puits dont les serviteurs d’Abimélek s’étaient emparés.
      26 Abimélek lui répondit :
      —J’ignore qui a fait cela. Toi-même, tu ne m’en avais pas informé et je l’apprends aujourd’hui.
      27 Abraham choisit des moutons, des chèvres et des bovins et en fit cadeau à Abimélek et tous deux conclurent ensemble une alliance.
      28 Puis Abraham mit à part sept jeunes brebis du troupeau.
      29 Abimélek lui demanda :
      —Pourquoi as-tu mis ces sept brebis à part ?
      30 Il répondit :
      —Accepte ces sept jeunes brebis de ma main : cela me servira d’attestation que c’est bien moi qui ai fait creuser ce puits.
      31 C’est pourquoi on a appelé ce lieu-là Beer-Chéba (le Puits du serment), parce que c’est là que tous deux prêtèrent serment.
      32 Ainsi ils firent alliance à Beer-Chéba, puis Abimélek partit avec Pikol, le chef de son armée, et ils s’en retournèrent au pays des Philistins.
      33 Abraham planta un tamaris à Beer-Chéba et il invoqua l’Eternel, le Dieu d’éternité.
      34 Il séjourna encore longtemps au pays des Philistins.

      Genèse 22

      1 Après ces événements, Dieu mit Abraham à l’épreuve. Il l’appela :
      —Abraham !
      Et celui-ci répondit :
      —Me voici.
      2 —Prends Isaac, ton fils unique, que tu aimes, lui dit Dieu, et va au pays de Morija. Là, tu me l’offriras en sacrifice sur l’une des collines, celle que je t’indiquerai.
      3 Le lendemain, Abraham se leva de grand matin, sella son âne et emmena deux de ses serviteurs ainsi que son fils Isaac ; il fendit du bois pour l’*holocauste, puis il se mit en route en direction de l’endroit que Dieu lui avait indiqué.
      4 Après trois jours de marche, Abraham, levant les yeux, aperçut le lieu dans le lointain.
      5 Alors il dit à ses serviteurs :
      —Restez ici avec l’âne ; le garçon et moi, nous irons jusque là-bas pour adorer Dieu, puis nous reviendrons vers vous.
      6 Abraham chargea le bois de l’holocauste sur son fils Isaac ; il prit lui-même des braises pour le feu et le couteau, puis tous deux s’en allèrent ensemble.
      7 Isaac s’adressa à son père Abraham et lui dit :
      —Mon père !
      Abraham dit :
      —Qu’y a-t-il, mon fils ?
      —Voici le feu et le bois, dit-il, mais où est l’agneau pour l’holocauste ?
      8 Abraham répondit :
      —Mon fils, Dieu pourvoira lui-même à l’agneau pour l’holocauste.
      Et ils poursuivirent leur chemin tous deux ensemble.
      9 Quand ils furent arrivés à l’endroit que Dieu lui avait indiqué, Abraham construisit un autel et y disposa les bûches. Puis il ligota son fils Isaac et le mit sur l’autel par-dessus le bois.
      10 Alors Abraham prit en main le couteau pour immoler son fils.
      11 A ce moment-là, l’*ange de l’Eternel lui cria du haut du ciel :
      —Abraham ! Abraham !
      —Me voici, répondit-il.
      12 L’ange reprit :
      —Ne porte pas la main sur le garçon, ne lui fais pas de mal, car maintenant je sais que tu révères Dieu puisque tu ne m’as pas refusé ton fils unique.
      13 Alors Abraham aperçut un bélier qui s’était pris les cornes dans un buisson. Il s’en saisit et l’offrit en *holocauste à la place de son fils.
      14 Abraham appela ce lieu-là : Adonaï-Yireéh (le Seigneur pourvoira). C’est pourquoi on dit aujourd’hui : Sur la montagne du Seigneur, il sera pourvu.
      15 Puis l’*ange de l’Eternel appela une seconde fois Abraham du haut du ciel
      16 et lui dit :
      —Je le jure par moi-même, parole de l’Eternel, puisque tu as fait cela, puisque tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique,
      17 je te comblerai de bénédictions, je multiplierai ta descendance et je la rendrai aussi nombreuse que les étoiles du ciel et que les grains de sable au bord de la mer. Ta descendance dominera sur ses ennemis.
      18 Tous les peuples de la terre seront bénis à travers ta descendance parce que tu m’as obéi.
      19 Abraham revint vers ses serviteurs et ils se remirent ensemble en route pour rentrer à Beer-Chéba où Abraham continua d’habiter.
      20 Après ces événements, on annonça à Abraham que Milka avait donné des enfants à Nahor, son frère :
      21 Outs son premier-né, Bouz le second, Qemouel, père d’Aram,
      22 Késéd, Hazo, Pildach, Yidlaph et Betouel.
      23 Betouel fut le père de Rébecca. Ce sont là les huit fils que Milka avait donnés à Nahor, frère d’Abraham.
      24 Son épouse de second rang Reouma lui donna aussi des enfants : Tébah, Gaham, Tahach et Maaka.

      Genèse 23

      1 Sara vécut cent vingt-sept ans.
      2 Elle mourut à Qiryath-Arba, c’est-à-dire Hébron, dans le pays de Canaan. Abraham célébra ses funérailles et la pleura.
      3 Puis il se leva de l’endroit où reposait le corps de sa femme et alla parler aux Hittites.
      4 Il leur dit :
      —Je ne suis qu’un étranger chez vous ; accordez-moi parmi vous une propriété funéraire pour que je puisse enterrer ma femme qui est morte.
      5 Les Hittites répondirent à Abraham :
      6 —Ecoute-nous, mon seigneur, nous te considérons comme un prince de Dieu au milieu de nous. Ensevelis le corps de ta femme dans la meilleure de nos tombes. Aucun de nous ne te refusera un tombeau pour ensevelir ta femme.
      7 Alors Abraham s’avança et se prosterna devant les Hittites qui habitaient le pays.
      8 Puis il leur dit :
      —Puisque vous me permettez d’enterrer le corps de ma femme, faites-moi la faveur de prier Ephrôn, fils de Tsohar,
      9 de me céder la caverne de Makpéla qui lui appartient et qui se trouve à l’extrémité de son champ. Qu’il me l’accorde en propriété funéraire en votre présence contre sa pleine valeur en argent.
      10 Or Ephrôn le Hittite siégeait parmi eux. Il répondit à Abraham devant tous les Hittites qui venaient à la porte de sa ville :
      11 —Non, mon seigneur, écoute-moi. Je te donne le champ et la caverne qui s’y trouve. Je t’en fais don en présence des gens de mon peuple pour que tu y ensevelisses le corps de ta femme.
      12 Abraham s’inclina profondément devant les gens de la région
      13 et il répondit à Ephrôn de façon à être entendu par tous :
      —S’il te plaît, écoute-moi à ton tour. Permets-moi de te payer le prix du champ. Accepte-le de ma part et j’y ensevelirai le corps de ma femme.
      14 Alors Ephrôn reprit :
      15 —Mon seigneur, écoute-moi. Que représente entre nous une terre qui vaut quatre cents pièces d’argent ? Prends-la donc et ensevelis le corps de ta femme.
      16 Abraham accepta la proposition d’Ephrôn et lui pesa la somme qu’il avait mentionnée en présence des autres Hittites, à savoir quatre cents pièces d’argent suivant le cours usuel.
      17 De la sorte, le terrain d’Ephrôn, qui est à Makpéla, vis-à-vis de Mamré, ainsi que la caverne qui s’y trouvait et tous les arbres sur le terrain et ceux qui l’entouraient passèrent
      18 en propriété à Abraham en présence des Hittites et de tous ceux qui étaient venus à la porte de sa ville.
      19 Après quoi, Abraham ensevelit sa femme Sara dans la caverne du champ de Makpéla, vis-à-vis de Mamré, c’est-à-dire d’Hébron, dans le pays de Canaan.
      20 Les Hittites garantirent à Abraham la propriété du champ et de la caverne pour qu’il y enterre ses morts.

      Genèse 24

      1 Abraham était un vieillard très âgé. L’Eternel l’avait béni en toutes choses.
      2 Il dit à son serviteur le plus ancien qui administrait tous ses biens :
      —Place ta main sous ma cuisse
      3 et jure-moi par l’Eternel, le Dieu du ciel et le Dieu de la terre, que tu ne prendras pas pour mon fils une femme parmi les filles des Cananéens, au milieu desquels j’habite,
      4 mais que tu iras dans mon pays, au sein de ma parenté, prendre une femme pour mon fils Isaac.
      5 Le serviteur lui répondit :
      —Peut-être cette femme ne voudra-t-elle pas me suivre dans ce pays-ci. Devrai-je alors ramener ton fils dans le pays d’où tu es parti ?
      6 —Garde-toi bien de ramener mon fils là-bas, lui dit Abraham.
      7 L’Eternel, le Dieu du ciel qui m’a fait quitter ma famille et le pays où elle s’était établie, qui m’a parlé et m’a promis par serment de donner ce pays-ci à ma descendance, te fera précéder par son *ange pour que tu puisses emmener de là-bas une femme pour mon fils.
      8 Si cette femme ne consent pas à te suivre, tu seras dégagé du serment que je te demande de prêter ; mais quoi qu’il arrive, tu ne ramèneras pas mon fils là-bas.
      9 Alors le serviteur mit sa main sous la cuisse d’Abraham son maître et lui jura d’exécuter ses ordres.
      10 Par la suite, il prit dix chameaux de son maître et partit en emportant toutes sortes de biens excellents appartenant à son maître. Il prit la direction de la Haute-Mésopotamie, du côté de la ville où habitait Nahor.
      11 Arrivé là-bas, il fit s’agenouiller les chameaux près d’un puits, à l’extérieur de la ville. C’était le soir, au moment où les femmes sortent pour puiser de l’eau.
      12 Alors il pria :
      —Eternel, Dieu d’Abraham mon maître, veuille témoigner ta bonté à mon maître en me faisant rencontrer aujourd’hui celle que je cherche.
      13 Voici, je me tiens près de la source et les filles des habitants de la ville vont venir puiser de l’eau.
      14 Que celle à qui je dirai : « S’il te plaît, penche ta cruche pour me donner à boire » et qui me répondra : « Bois, et je vais aussi faire boire tes chameaux », soit celle que tu destines à ton serviteur Isaac. Ainsi je saurai que tu témoignes de la bonté à mon maître.
      15 Il n’avait pas encore fini de parler, que Rébecca arriva, la cruche sur l’épaule. C’était la fille de Betouel, fils de Milka et de Nahor, le frère d’Abraham.
      16 La jeune fille était très belle ; elle était vierge, aucun homme ne s’était encore uni à elle. Elle descendit à la source, remplit sa cruche et remonta.
      17 Alors le serviteur courut à sa rencontre et lui dit :
      —S’il te plaît, laisse-moi boire un peu d’eau de ta cruche.
      18 Elle répondit :
      —Bois, mon seigneur !
      Et elle s’empressa de descendre la cruche de son épaule pour la prendre dans ses mains et de lui donner à boire.
      19 Après quoi, elle lui dit :
      —Je vais aussi puiser de l’eau pour tes chameaux, jusqu’à ce qu’ils aient assez bu.
      20 Elle s’empressa de vider sa cruche dans l’abreuvoir, courut encore au puits et puisa de l’eau pour tous les chameaux !
      21 Le serviteur, étonné, l’observait sans dire un mot pour voir si, oui ou non, l’Eternel faisait réussir son voyage.
      22 Quand les chameaux eurent fini de boire, il prit un anneau d’or d’environ six grammes ainsi que deux bracelets d’or pesant chacun plus de cent grammes qu’il passa aux poignets de la jeune fille.
      23 Puis il lui demanda :
      —De qui es-tu la fille ? Dis-le moi, s’il te plaît. Y a-t-il dans la maison de ton père de la place pour que nous puissions y passer la nuit ?
      24 Elle lui répondit :
      —Je suis une fille de Betouel, le fils de Milka et de Nahor.
      25 Puis elle ajouta : Il y a chez nous de la paille et du fourrage en abondance et toute la place pour vous loger.
      26 Alors le serviteur s’inclina pour se prosterner devant l’Eternel.
      27 Il dit :
      —Loué soit l’Eternel, le Dieu d’Abraham mon maître, qui n’a cessé de témoigner sa bonté et sa fidélité à mon maître. Il m’a conduit dans mon voyage jusque dans la parenté de mon maître.
      28 La jeune fille courut chez sa mère raconter tout ce qui s’était passé.
      29 Rébecca avait un frère nommé Laban. Celui-ci se précipita au dehors et courut rejoindre le serviteur près de la source.
      30 Car il avait vu l’anneau et les bracelets aux poignets de sa sœur et il avait entendu Rébecca raconter ce que l’homme lui avait dit ; il alla donc trouver le serviteur qui se tenait avec les chameaux près de la source.
      31 Il lui dit :
      —Viens chez nous, homme béni de l’Eternel. Pourquoi restes-tu dehors ? J’ai préparé la maison et fait de la place pour tes chameaux.
      32 Alors le serviteur entra dans la maison et Laban fit décharger les chameaux et leur fit donner de la paille et du fourrage. Il fit apporter aussi de l’eau pour lui laver les pieds ainsi qu’aux hommes qui l’accompagnaient.
      33 Puis il leur servit le repas, mais le serviteur prit la parole :
      —Je ne mangerai pas avant d’avoir dit ce que j’ai à dire.
      —Eh bien, parle ! lui dit Laban.
      34 —Je suis le serviteur d’Abraham, dit-il.
      35 L’Eternel a richement béni mon maître et il a fait de lui un homme important. Il lui a donné des moutons, des chèvres et des bovins, de l’argent et de l’or, des serviteurs et des servantes, des chameaux et des ânes.
      36 Dans ses vieux jours, Sara, la femme de mon maître, lui a donné un fils à qui il a fait don de tout ce qu’il possède.
      37 Or, mon maître m’a fait prêter serment en disant : « Tu ne feras pas épouser à mon fils une Cananéenne du pays où j’habite.
      38 Mais tu te rendras dans la famille de mon père, et c’est là que tu prendras une femme pour mon fils. »
      39 J’ai répondu à mon maître : « Peut-être la femme ne voudra-t-elle pas me suivre. »
      40 Il m’a dit alors : « J’ai toujours vécu selon la volonté de l’Eternel ; il enverra son *ange avec toi et fera réussir ton voyage pour que tu trouves une femme pour mon fils dans ma parenté, dans la famille de mon père.
      41 Une fois que tu te seras rendu dans ma parenté, si l’on refuse de laisser partir la jeune fille, alors tu seras dégagé du serment que je t’impose. »
      42 Or, aujourd’hui, quand je suis arrivé à la source, j’ai prié : Eternel, Dieu de mon maître Abraham, veuille faire réussir le voyage que j’ai entrepris.
      43 Je me tiens près de la source ; la jeune fille qui sortira pour puiser de l’eau, à qui je demanderai de me donner à boire un peu d’eau de sa cruche,
      44 et qui me répondra : « Bois, puis je puiserai aussi de l’eau pour tes chameaux », qu’elle soit la femme que tu destines au fils de mon maître.
      45 Je n’avais pas encore fini de prier en moi-même, que Rébecca est sortie, une cruche sur l’épaule. Elle est descendue à la source et a puisé de l’eau. Je lui ai demandé : « S’il te plaît, donne-moi à boire. »
      46 Elle s’est empressée de descendre sa cruche de l’épaule et m’a dit : « Bois, et je donnerai aussi à boire à tes chameaux. » J’ai donc bu, et elle a aussi donné à boire aux chameaux.
      47 Puis je lui ai demandé : « De qui es-tu la fille ? » Elle m’a répondu : « Je suis la fille de Betouel, le fils de Nahor et de Milka. » Alors j’ai mis un anneau à son nez et j’ai passé des bracelets à ses poignets.
      48 Ensuite, je me suis incliné pour me prosterner devant l’Eternel, et j’ai loué l’Eternel, le Dieu de mon maître Abraham, pour m’avoir conduit sur le bon chemin chez la petite-nièce de mon maître, afin que je la ramène pour son fils.
      49 Et maintenant, si vous voulez témoigner une véritable bienveillance à mon maître, dites-le moi. Sinon, dites-le aussi pour que je me tourne d’un autre côté.
      50 Laban et Betouel répondirent :
      —Tout cela vient de l’Eternel. Que pourrions-nous dire de plus en bien ou en mal ?
      51 Voici Rébecca : elle est là, devant toi. Prends-la, emmène-la et donne-la comme épouse au fils de ton maître, comme l’Eternel en a décidé.
      52 Lorsque le serviteur d’Abraham entendit ces paroles, il se prosterna jusqu’à terre devant l’Eternel.
      53 Puis il sortit des objets d’argent et d’or et des vêtements pour les donner à Rébecca ; il fit aussi de riches présents à son frère et à sa mère.
      54 Après cela, lui et ses compagnons mangèrent et burent, puis ils passèrent la nuit dans la maison.
      Le lendemain matin tôt, il dit :
      —Laissez-moi retourner chez mon maître.
      55 Le frère et la mère de Rébecca répondirent :
      —Que la jeune fille reste encore quelques jours avec nous ; dans une dizaine de jours, tu partiras avec elle.
      56 Mais il plaida :
      —Ne me retardez pas, puisque l’Eternel a fait réussir mon voyage. Laissez-moi partir de suite pour retourner chez mon maître.
      57 —Appelons la jeune fille, dirent-ils, et demandons-lui son avis.
      58 Ils appelèrent donc Rébecca et lui demandèrent :
      —Veux-tu partir avec cet homme ?
      Elle répondit :
      —Oui.
      59 Alors ils firent leurs adieux à Rébecca leur sœur, à sa nourrice et au serviteur d’Abraham ainsi qu’à ses compagnons.
      60 Ils bénirent Rébecca et lui dirent :
      Toi, notre sœur, puisses-tu devenir la mère de milliers de milliers
      et que ta descendance se rende maître de tous ses ennemis !
      61 Alors Rébecca et ses servantes se levèrent et montèrent sur les chameaux pour suivre le serviteur. C’est ainsi que le serviteur emmena Rébecca avec lui.
      62 Isaac s’était établi dans la région du *Néguev et il revenait du puits de Lachaï-Roï.
      63 Le soir, il était sorti seul dans les champs pour se promener. Levant les yeux, il aperçut au loin des chameaux qui venaient vers lui.
      64 Rébecca aussi leva les yeux, elle vit Isaac et sauta à bas du chameau.
      65 Elle demanda au serviteur :
      —Qui est cet homme qui vient à notre rencontre dans la campagne ? Le serviteur répondit :
      —C’est mon maître.
      Alors elle prit son voile et se couvrit le visage.
      66 Le serviteur raconta à Isaac tout ce qu’il avait fait.
      67 Là-dessus, Isaac conduisit Rébecca dans la tente de Sara, sa mère ; il la prit pour femme et il l’aima. C’est ainsi qu’il fut consolé de la mort de sa mère.

      Genèse 25

      1 Abraham avait pris une autre femme nommée Qetoura
      2 dont il eut plusieurs fils : Zimrân, Yoqchân, Medân, Madian, Yichbaq et Chouah.
      3 Yoqchân fut le père de Saba et Dedân. De ce dernier descendent les Achourim, les Letouchim et les Leoumim.
      4 Madian fut le père d’Epha, d’Epher, d’Hénoc, d’Abida, et d’Eldaa. Tous ceux-là sont les descendants de Qetoura.
      5 Abraham donna tout ce qui lui appartenait à Isaac.
      6 Il fit des donations aux fils qu’il avait eus par ses épouses de second rang ; mais, de son vivant, il les éloigna de son fils Isaac en les envoyant dans un pays d’Orient.
      7 Abraham atteignit l’âge de cent soixante-quinze ans,
      8 puis il rendit son dernier soupir. Il mourut au terme d’une heureuse vieillesse, âgé et comblé, et rejoignit ses ancêtres.
      9 Ses fils Isaac et Ismaël l’enterrèrent dans la caverne de Makpéla, dans le terrain d’Ephrôn, fils de Tsohar, le Hittite, qui se trouve vis-à-vis de Mamré,
      10 ce champ qu’Abraham avait acheté aux Hittites. Abraham fut enterré là à côté de sa femme Sara.
      11 Après la mort d’Abraham, Dieu bénit son fils Isaac qui s’établit près du puits de Lachaï-Roï.
      12 Voici l’histoire de la famille d’Ismaël, fils d’Abraham par Agar, la servante égyptienne de Sara.
      13 Voici les noms des fils d’Ismaël par ordre de naissance. Son premier-né s’appelait Nebayoth, puis viennent Qédar, Adbeél, Mibsam,
      14 Michma, Douma, Massa,
      15 Hadad, Téma, Yetour, Naphich et Qedma.
      16 Tels sont les noms des fils d’Ismaël qui devinrent les chefs de douze familles établies dans leurs villages et leurs campements respectifs.
      17 Ismaël vécut cent trente-sept ans, puis il rendit son dernier soupir ; il mourut et rejoignit ses ancêtres.
      18 Ses descendants se sont établis de Havila jusqu’à Chour, aux confins de l’Egypte, en direction d’Ashour. Il vivait en hostilité avec tous ses semblables.
      19 Voici l’histoire de la famille d’Isaac, fils d’Abraham. Abraham eut pour fils Isaac.
      20 Celui-ci avait quarante ans quand il épousa Rébecca, fille de Betouel, l’Araméen de Paddân-Aram, et sœur de Laban l’Araméen.
      21 Isaac implora l’Eternel au sujet de sa femme, car elle était stérile. L’Eternel exauça sa prière et Rébecca sa femme devint enceinte.
      22 Des jumeaux se heurtaient dans son ventre et elle s’écria :
      —Qu’est-ce qui m’arrive ?
      Elle alla consulter l’Eternel
      23 qui lui répondit :
      Il y a deux nations dans ton ventre,
      deux peuples différents naîtront de toi.
      L’un des deux sera plus puissant que l’autre,
      et l’aîné sera assujetti au cadet.
      24 Quand le moment de l’accouchement arriva, il se confirma qu’elle portait des jumeaux.
      25 Le premier qui parut était roux, le corps couvert de poils comme une fourrure, c’est pourquoi on l’appela Esaü (le Velu).
      26 Après lui naquit son frère, la main agrippée au talon d’Esaü, et on l’appela Jacob (le Talon). Isaac avait soixante ans au moment de leur naissance.
      27 Les deux garçons grandirent. Esaü devint un habile chasseur, qui aimait courir les champs ; Jacob était d’un caractère paisible et préférait se tenir dans les tentes.
      28 Isaac avait une préférence pour Esaü, car il appréciait le gibier, tandis que Rébecca préférait Jacob.
      29 Un jour, Jacob était en train de préparer une soupe quand Esaü revint des champs, épuisé.
      30 Il lui dit :
      —Laisse-moi manger de ce roux, de ce roux-là ! Car je n’en peux plus ! — D’où le nom Edom (le Roux) qu’on lui donna.
      31 Mais Jacob lui dit :
      —Alors vends-moi aujourd’hui-même ton droit de fils aîné.
      32 Esaü répondit :
      —Je vais mourir de faim, que m’importe mon droit d’aînesse ?
      33 Jacob insista :
      —Promets-le moi tout de suite par serment !
      Esaü lui prêta serment et lui vendit ainsi son droit d’aînesse.
      34 Là-dessus, Jacob lui servit du pain et de la soupe de lentilles. Esaü mangea et but puis se leva et s’en alla. C’est ainsi qu’Esaü méprisa son droit d’aînesse.

      Genèse 26

      1 A cette époque-là, il y eut de nouveau une famine dans le pays, comme naguère au temps d’Abraham. Alors Isaac se rendit à Guérar chez Abimélek, roi des Philistins.
      2 En effet, l’Eternel lui était apparu et lui avait dit :
      —Ne descends pas en Egypte ! Fixe-toi dans le pays que je te désignerai.
      3 Séjourne dans ce pays-ci. Je serai avec toi et je te bénirai. Car c’est à toi et à ta descendance que je donnerai tous ces territoires. J’accomplirai ainsi le serment que j’ai fait à ton père Abraham.
      4 Je rendrai ta descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel et je lui donnerai tous ces territoires ci, et tous les peuples de la terre seront bénis en ta descendance.
      5 Je le ferai parce qu’Abraham m’a obéi et qu’il a observé mes prescriptions, mes commandements, mes préceptes et mes lois.
      6 C’est pourquoi Isaac resta à Guérar.
      7 Lorsque les hommes de l’endroit s’enquéraient au sujet de sa femme, il répondait :
      —C’est ma sœur.
      Il ne disait pas qu’elle était sa femme : il avait peur que les gens de l’endroit le tuent à cause d’elle, car elle était très belle.
      8 Comme il était déjà depuis assez longtemps dans le pays, Abimélek, le roi des Philistins, regardant par la fenêtre, surprit Isaac en train de s’amuser avec Rébecca sa femme.
      9 Alors il le fit appeler et lui dit :
      —C’est sûrement ta femme. Pourquoi as-tu dit : « C’est ma sœur » ?
      Isaac lui répondit :
      —Je me disais que je risquais de mourir à cause d’elle.
      10 Abimélek rétorqua :
      —Te rends-tu compte de ce que tu nous as fait là ? Il s’en est fallu de peu qu’un homme de ce peuple couche avec ta femme ; dans ce cas, tu nous aurais chargés d’une lourde culpabilité.
      11 Alors Abimélek fit publier ce décret à tout le peuple : Quiconque fera du mal à cet homme ou à sa femme sera puni de mort.
      12 Isaac fit des semailles dans le pays et récolta cette année-là le centuple de ce qu’il avait semé. L’Eternel le bénissait.
      13 Isaac devint un personnage important. Son importance s’accrut encore et il devint même un homme très puissant.
      14 Il possédait des troupeaux de moutons, de chèvres et de bovins, et beaucoup de serviteurs, de sorte que les Philistins devinrent jaloux de lui.
      15 Ils comblèrent tous les puits que les serviteurs de son père Abraham avaient creusés du vivant de ce dernier en les remplissant de terre.
      16 Alors Abimélek dit à Isaac :
      —Va, quitte ce pays, car tu es devenu beaucoup plus puissant que nous.
      17 Isaac partit et alla dresser son camp dans la vallée de Guérar où il s’établit.
      18 Il s’installa et fit déboucher les puits qu’on avait creusés du temps de son père Abraham et que les Philistins avaient comblés après la mort d’Abraham, et il leur donna les mêmes noms que son père.
      19 En creusant dans la vallée, les serviteurs d’Isaac découvrirent une source d’eau vive.
      20 Les bergers de Guérar cherchèrent querelle aux bergers d’Isaac en prétendant : « Cette eau est à nous. » Isaac donna à ce puits le nom d’Esèq (Dispute) parce qu’on s’était disputé avec lui à son sujet.
      21 Ensuite ils creusèrent un autre puits, pour lequel on lui chercha de nouveau querelle ; il le nomma Sitna (Opposition).
      22 Puis il partit de là et creusa un autre puits pour lequel on ne lui chercha pas querelle ; il l’appela donc Rehoboth (Larges espaces), car, dit-il, maintenant l’Eternel nous a mis au large et nous prospérerons dans le pays.
      23 De là, il remonta à Beer-Chéba.
      24 La nuit de son arrivée, l’Eternel lui apparut et lui dit :
      —Je suis le Dieu de ton père Abraham. Sois sans crainte car je suis avec toi ; je te bénirai et je te donnerai une nombreuse descendance à cause d’Abraham, mon serviteur.
      25 Isaac bâtit un autel à cet endroit, il y invoqua l’Eternel et y dressa sa tente. Les serviteurs d’Isaac y creusèrent un autre puits.
      26 Abimélek vint le trouver depuis Guérar avec Ahouzath son conseiller, et Pikol, le chef de son armée.
      27 Isaac leur demanda :
      —Pourquoi êtes-vous venus me trouver, alors que vous me détestez et que vous m’avez renvoyé de chez vous ?
      28 Ils lui répondirent :
      —Nous avons bien vu que l’Eternel est avec toi, et nous nous sommes dit : Nous devrions nous engager, nous et toi, par serment ! Nous voudrions donc faire alliance avec toi.
      29 Promets-nous, en le jurant, de ne pas nous faire de mal, comme nous ne t’avons pas fait de mal, car nous t’avons toujours bien traité et nous t’avons laissé partir sain et sauf. A présent tu es béni par l’Eternel.
      30 Isaac leur fit préparer un grand festin ; ils mangèrent et burent
      31 et, le lendemain de bon matin, ils s’engagèrent l’un envers l’autre par serment, puis Isaac les reconduisit et ils le quittèrent en bons termes.
      32 Or, ce même jour, les serviteurs d’Isaac vinrent lui annoncer qu’ils avaient trouvé de l’eau dans le puits qu’ils étaient en train de creuser.
      33 Alors Isaac appela ce puits Chibea (Serment). C’est pour cela que la ville se nomme Beer-Chéba (le Puits du serment) jusqu’à ce jour.
      34 A l’âge de quarante ans, Esaü épousa Judith, fille de Beeri le Hittite, et Basmath, fille d’Elôn le Hittite.
      35 Elles rendirent toutes deux la vie amère à Isaac et à Rébecca.

      Genèse 28

      1 Alors Isaac appela Jacob, il le bénit et lui donna cet ordre :
      —Tu n’épouseras pas une Cananéenne.
      2 Mets-toi en route, va à Paddân-Aram chez Betouel, ton grand-père maternel, et prends une femme de là-bas parmi les filles de ton oncle Laban.
      3 Le Dieu tout-puissant te bénira, il te donnera des enfants, il rendra tes descendants nombreux et tu deviendras l’ancêtre d’un grand nombre de peuples.
      4 Il te transmettra la bénédiction d’Abraham à toi et à ta descendance, afin que tu hérites le pays dans lequel tu habites en immigrant et que Dieu a donné à Abraham.
      5 Jacob, envoyé par son père, partit donc pour Paddân-Aram, et il se rendit chez Laban, fils de Betouel l’Araméen, et frère de Rébecca, sa mère et celle d’Esaü.
      6 Esaü vit qu’Isaac avait béni Jacob et qu’il l’avait envoyé à Paddân-Aram pour y trouver une épouse, et qu’en le bénissant il lui avait ordonné de ne pas épouser une fille du pays de Canaan,
      7 que Jacob avait obéi à son père et à sa mère et qu’il était parti pour Paddân-Aram.
      8 Il comprit alors que les filles de Canaan étaient mal vues de son père,
      9 Esaü se rendit chez Ismaël, fils d’Abraham, et épousa, en plus de ses autres femmes, sa fille Mahalath, la sœur de Nebayoth.
      10 Jacob avait quitté Beer-Chéba et marchait en direction de Harân.
      11 Comme le soleil se couchait, il prit une pierre pour s’en faire un oreiller et se coucha pour passer ainsi la nuit dans le lieu qu’il avait atteint.
      12 Dans son rêve, il vit une sorte d’escalier reposant sur la terre, et dont le haut atteignait le ciel. Et voici que des *anges de Dieu montaient et descendaient cet escalier.
      13 L’Eternel lui-même se tenait tout en haut et lui dit :
      —Je suis l’Eternel, le Dieu d’Abraham ton ancêtre et le Dieu d’Isaac. Cette terre sur laquelle tu reposes, je te la donnerai, à toi et à ta descendance.
      14 Elle sera aussi nombreuse que la poussière de la terre ; elle étendra son territoire dans toutes les directions : vers l’ouest et l’est, vers le nord et le sud. Par toi et par elle, toutes les familles de la terre seront bénies.
      15 Et voici : je suis moi-même avec toi, je te garderai partout où tu iras ; et je te ferai revenir dans cette région ; je ne t’abandonnerai pas mais j’accomplirai ce que je t’ai promis.
      16 Jacob s’éveilla et s’écria :
      —Assurément, l’Eternel est en ce lieu, et moi je l’ignorais !
      17 Il fut saisi de crainte et ajouta :
      —Ce lieu est redoutable ! Ce ne peut être que le sanctuaire de Dieu. C’est ici la porte du ciel.
      18 Le lendemain, de grand matin, il prit la pierre sur laquelle avait reposé sa tête, il la dressa en *stèle et répandit de l’huile sur son sommet.
      19 Il appela cet endroit Béthel (Maison de Dieu). Auparavant la localité s’appelait Louz.
      20 Puis il fit le *vœu suivant :
      —Si Dieu est avec moi, s’il me protège au cours du voyage que je suis en train de faire, s’il me fournit de quoi manger et me vêtir,
      21 et si je reviens sain et sauf chez mon père, alors l’Eternel sera mon Dieu.
      22 Cette pierre que j’ai dressée comme stèle deviendra un sanctuaire de Dieu et je t’offrirai le dixième de tous les biens que tu m’accorderas.

      Genèse 32

      24 Après leur avoir fait traverser le torrent et avoir fait passer tout ce qui lui appartenait,
      25 Jacob resta seul. Alors un homme lutta avec lui jusqu’à l’aube.
      26 Quand l’adversaire vit qu’il n’arrivait pas à vaincre Jacob, il lui porta un coup à l’articulation de la hanche qui se démit pendant qu’il luttait avec lui.
      27 Puis il dit à Jacob :
      —Laisse-moi partir, car le jour se lève.
      Mais Jacob répondit :
      —Je ne te laisserai pas aller avant que tu ne m’aies béni.
      28 —Quel est ton nom ? demanda l’homme.
      —Jacob, répondit-il.
      29 —Désormais, reprit l’autre, tu ne t’appelleras plus Jacob mais Israël (Il lutte avec Dieu), car tu as lutté avec Dieu et avec les hommes et tu as vaincu.
      30 Jacob l’interrogea :
      —S’il te plaît, fais-moi connaître ton nom.
      —Pourquoi me demandes-tu mon nom ? lui répondit-il.
      Et il le bénit là.
      31 Jacob nomma ce lieu Péniel (La face de Dieu) car, dit-il, j’ai vu Dieu face à face et j’ai eu la vie sauve.
      32 Quand il eut passé le gué de Péniel, le soleil se leva. Jacob boitait de la hanche.

      Genèse 34

      1 Dina, la fille que Léa avait donnée à Jacob, sortit pour aller voir les filles du pays.
      2 Sichem, fils de Hamor le Hévien qui gouvernait la région, la remarqua : il l’enleva et coucha avec elle en lui faisant violence.
      3 Il s’attacha à Dina, la fille de Jacob, en tomba amoureux et chercha par ses paroles à conquérir le cœur de la jeune fille.
      4 Il dit à son père Hamor :
      —Obtiens-moi cette jeune fille pour femme.
      5 Or Jacob avait appris que sa fille Dina avait été déshonorée. Mais comme ses fils étaient aux champs avec son bétail, il n’avait rien dit jusqu’à leur retour.
      6 Hamor, le père de Sichem, se rendit chez Jacob pour lui parler.
      7 Entre-temps, les fils de Jacob étaient revenus des champs et apprirent ce qui s’était passé. Ces hommes en furent outrés et ils se mirent dans une grande colère parce que Sichem s’était rendu coupable d’une action qui est infâme contre Israël en couchant avec la fille de Jacob, ce qui est une chose inadmissible.
      8 Hamor leur parla ainsi :
      —Sichem, mon fils, s’est épris de votre fille ; s’il vous plaît, donnez-la lui pour femme
      9 et alliez-vous par mariage avec nous. Vous nous donnerez vos filles et vous prendrez les nôtres.
      10 Vous vous établirez chez nous ; le pays sera à votre disposition ; demeurez-y, vous y ferez vos affaires et vous y acquerrez des propriétés.
      11 Sichem, de son côté, s’adressa au père et aux frères de la jeune fille :
      —Faites-moi cette faveur ! Je vous donnerai ce que vous me demanderez.
      12 Exigez de moi une forte dot et des présents. Je vous donnerai ce que vous me demanderez ; accordez-moi seulement la jeune fille pour épouse.
      13 Parce qu’on avait déshonoré leur sœur Dina, les fils de Jacob usèrent de ruse en répondant à Sichem et à Hamor, son père,
      14 en ces termes :
      —Il ne nous est pas possible de donner notre sœur à un homme incirconcis ; ce serait un déshonneur pour nous.
      15 Nous ne vous donnerons notre consentement qu’à la condition que, comme nous, vous fassiez *circoncire tous ceux qui sont du sexe masculin parmi vous.
      16 Alors nous vous donnerons nos filles en mariage et nous épouserons les vôtres, nous nous établirons chez vous et nous formerons un seul peuple.
      17 Par contre, si vous n’acceptez pas de vous faire circoncire, nous reprendrons notre fille et nous nous en irons.
      18 Hamor et son fils Sichem acceptèrent cette proposition,
      19 et le jeune homme fit sans délai ce qu’on lui demandait, tant il était épris de la fille de Jacob. Or, il était le plus influent dans la famille de son père.
      20 Il se rendit donc avec lui à la porte de leur ville et ils parlèrent ainsi à leurs concitoyens :
      21 —Ces gens-là sont bien disposés envers nous ; qu’ils s’établissent dans le pays et qu’ils y fassent des affaires ; voici le pays est assez vaste pour eux dans toute son étendue. Nous épouserons leurs filles et nous leur donnerons les nôtres.
      22 Seulement, ces hommes ne consentiront à habiter avec nous pour que nous formions ensemble un seul peuple que si tous les hommes parmi nous sont circoncis comme chez eux.
      23 Ainsi, leurs troupeaux et leurs biens et toutes leurs bêtes de somme nous appartiendront. Consentons donc à ce qu’ils demandent et ils s’établiront chez nous.
      24 Alors tous ceux qui se trouvaient à la porte de la ville se laissèrent convaincre par Hamor et son fils Sichem, et tous les hommes et les garçons qui se trouvaient dans la ville furent circoncis.
      25 Le troisième jour, alors qu’ils étaient souffrants, deux des fils de Jacob, Siméon et Lévi, les frères de Dina, prirent chacun son épée, et tombèrent sur la ville qui se croyait en sécurité. Ils tuèrent tous les hommes et les garçons.
      26 Ils tuèrent aussi Hamor et son fils Sichem, reprirent Dina de la maison de Sichem et partirent.
      27 Les autres fils de Jacob vinrent achever les blessés et pillèrent la ville, parce qu’on avait déshonoré leur sœur.
      28 Ils prirent le gros et le petit bétail ainsi que les ânes et tout ce qui était dans la ville et dans les champs.
      29 Ils s’emparèrent de tous leurs biens, de leurs enfants et de leurs femmes et raflèrent tout ce qui était dans les maisons.
      30 Jacob dit à Siméon et à Lévi :
      —Vous me causez des ennuis car vous m’avez rendu odieux aux Cananéens et aux Phéréziens qui habitent le pays. Je ne dispose que d’un petit nombre d’hommes ; s’ils se liguent contre moi, ils me battront et extermineront toute ma famille avec moi.
      31 Ils lui répliquèrent :
      —Pouvions-nous laisser traiter notre sœur comme une *prostituée ?

      Genèse 36

      1 Voici l’histoire de la famille d’Esaü appelé aussi Edom.
      2 Esaü épousa trois femmes cananéennes : Ada, fille d’Elôn le Hittite ; Oholibama, fille d’Ana, fille de Tsibeôn le Hévien,
      3 et Basmath, fille d’Ismaël et sœur de Nebayoth.
      4 Ada lui donna Eliphaz ; et Basmath, Reouel ;
      5 Oholibama accoucha de Yeouch, Yaelam et Qorah. Tels sont les fils d’Esaü qui lui naquirent au pays de Canaan.
      6 Esaü emmena ses femmes, ses fils et ses filles et tous les gens attachés à sa maison ainsi que ses troupeaux, son bétail et tous les biens qu’il avait acquis au pays de Canaan, et il émigra dans un autre pays, loin de Jacob, son frère.
      7 Car leurs troupeaux étaient trop nombreux pour qu’ils puissent demeurer ensemble, et le pays où ils séjournaient ne pouvait plus subvenir à leurs besoins à cause de l’importance de leurs troupeaux.
      8 Ainsi, Esaü s’établit dans la montagne de Séir. Esaü, c’est Edom.
      9 Voici l’histoire de la famille d’Esaü, l’ancêtre d’Edom, dans la montagne de Séir.
      10 Noms des fils d’Esaü : Eliphaz, fils d’Ada, épouse d’Esaü ; Reouel, fils de Basmath, épouse d’Esaü.
      11 Eliphaz eut pour fils : Témân, Omar, Tsepho, Gaetam et Qenaz.
      12 L’épouse de second rang d’Eliphaz, Timna, lui donna Amalec. Ce sont là les fils d’Ada, femme d’Esaü.
      13 Et voici les fils de Reouel : Nahath, Zérah, Chamma et Mizza. Tels sont les fils de Basmath, femme d’Esaü.
      14 Oholibama, fille d’Ana, fille de Tsibeôn, femme d’Esaü, lui donna Yeouch, Yaelam et Qorah.
      15 Voici les chefs des familles des fils d’Esaü. Fils d’Eliphaz, premier-né d’Esaü : les chefs Témân, Omar, Tsepho, Qenaz,
      16 Qorah, Gaetam et Amalec. Tels sont les chefs de la famille d’Eliphaz, fils d’Ada, au pays d’Edom.
      17 Voici les fils de Reouel, fils d’Esaü : les chefs Nahath, Zérah, Chamma et Mizza. Tels sont les chefs de la famille de Reouel, fils de Basmath, au pays d’Edom.
      18 Voici les fils d’Oholibama, femme d’Esaü : les chefs Yeouch, Yaelam et Qorah. Tels sont les chefs de la famille d’Oholibama fille d’Ana et femme d’Esaü.
      19 Ce sont là les fils d’Esaü, les chefs des familles d’Edom.
      20 Voici les descendants de Séir, le Horien, premiers habitants du pays : Lotân, Chobal, Tsibeôn, Ana,
      21 Dichôn, Etsér et Dichân. Tels sont les chefs des familles des Horiens, fils de Séir, au pays d’Edom.
      22 Les fils de Lotân sont Hori et Hémam. La sœur de Lotân s’appelait Timna.
      23 Et voici les fils de Chobal : Alvân, Manahath, Ebal, Chepho et Onam.
      24 Et voici les fils de Tsibeôn : Ava et Ana. C’est Ana qui trouva de l’eau dans le désert quand il faisait paître les ânes de son père Tsibeôn.
      25 Voici les enfants d’Ana : son fils Dichôn et sa fille Oholibama.
      26 Voici les fils de Dichân : Hemdân, Echbân, Yitrân et Kerân.
      27 Voici les fils d’Etser : Bilhân, Zaavân et Aqân.
      28 Voici les fils de Dichân : Outs et Arân.
      29 Voici les chefs des familles des Horiens ; les chefs Lotân, Chobal, Tsibeôn, Ana,
      30 Dichôn, Etsér et Dichân. Ce sont eux qui étaient les chefs des familles des Horiens au pays de Séir.
      31 Voici les rois qui ont régné dans le pays d’Edom avant qu’il y ait des rois en Israël :
      32 Béla, fils de Béor, régna sur Edom, sa ville s’appelait Dinhaba.
      33 Après sa mort, Yobab, fils de Zérah, de Botsra, régna à sa place.
      34 Yobab mourut et Houcham, du pays des Témanites, régna à sa place.
      35 Après la mort de Houcham, Hadad, fils de Bedad, régna à sa place. Il battit les Madianites dans la campagne de Moab ; il venait de la ville d’Avith.
      36 Après la mort de Hadad, Samla de Masréqa régna à sa place.
      37 Après la mort de Samla, Saül, de Rehoboth sur le fleuve, régna à sa place.
      38 Après la mort de Saül, Baal-Hanân, fils d’Akbor, régna à sa place.
      39 Après la mort de Baal-Hanân, fils d’Akbor, Hadar régna à sa place. Sa ville s’appelait Paou. Sa femme était Mehétabeél, fille de Matréd et petite-fille de Mézahab.
      40 Voici les noms des chefs des familles d’Esaü, selon leurs localités et d’après leurs noms : les chefs Timna, Alva, Yetéth,
      41 Oholibama, Ela, Pinôn,
      42 Qenaz, Témân, Mibtsar,
      43 Magdiel et Iram. Tels sont les chefs d’Edom selon leurs régions au pays qu’ils occupent. Voilà pour Esaü, l’ancêtre d’Edom.

      Genèse 37

      1 Jacob s’établit au pays de Canaan où son père avait séjourné.
      2 Voici l’histoire de la famille de Jacob. Joseph, âgé de dix-sept ans, gardait les moutons et les chèvres avec ses frères. Il avait passé son enfance avec les fils de Bilha et de Zilpa, femmes de son père. Il rapportait à leur père leurs mauvais propos.
      3 Israël aimait Joseph beaucoup plus que tous ses autres fils, car il l’avait eu dans sa vieillesse. Il lui fit une tunique splendide.
      4 Ses frères virent que leur père le préférait à eux tous ; alors ils le prirent en haine, et ils ne pouvaient plus lui parler aimablement.
      5 Joseph fit un rêve et le raconta à ses frères, qui ne l’en détestèrent que davantage.
      6 Il leur dit, en effet :
      —Ecoutez, je vous prie, ce songe que j’ai eu.
      7 Nous étions en train de lier des gerbes dans les champs. Soudain, ma gerbe s’est dressée et s’est tenue debout ; les vôtres se sont placées autour d’elle et se sont prosternées devant elle.
      8 Ses frères lui dirent :
      —Prétendrais-tu devenir notre roi et nous gouverner ? Et ils le détestèrent de plus belle à cause de ses songes et de ses propos.
      9 Il eut encore un autre rêve qu’il raconta également à ses frères :
      —Voici, leur dit-il, j’ai encore fait un rêve. J’ai vu le soleil, la lune et onze étoiles se prosterner devant moi.
      10 Il raconta également ce rêve à son père qui le réprimanda et lui dit :
      —Qu’as-tu rêvé là ? T’imagines-tu que moi, ta mère et tes frères, nous allons nous prosterner en terre devant toi ?
      11 Ses frères étaient jaloux de lui : mais son père garda ce fait en mémoire.
      12 Les frères de Joseph allèrent faire paître les troupeaux de leur père dans la région de Sichem.
      13 Israël dit à Joseph :
      —Je veux t’envoyer trouver tes frères qui font paître les troupeaux à Sichem.
      Joseph répondit :
      —Eh bien, j’y vais.
      14 Son père lui dit :
      —Va voir comment se portent tes frères et si tout se passe bien pour les troupeaux. Tu m’en rapporteras des nouvelles.
      Il l’envoya donc depuis la vallée d’Hébron et Joseph se rendit à Sichem.
      15 Un homme l’y rencontra, alors qu’il errait dans la campagne. Il lui demanda :
      —Que cherches-tu ?
      16 —Je cherche mes frères, lui dit-il, peux-tu me dire où ils font paître leurs troupeaux ?
      17 —Ils sont partis d’ici, lui répondit l’homme, et je les ai entendu dire : « Allons vers Dotân. »
      Joseph partit donc à la recherche de ses frères et les trouva à Dotân.
      18 Ceux-ci l’aperçurent de loin. Avant qu’il ne soit près d’eux, ils complotèrent de le faire mourir.
      19 —Voilà le maître-rêveur qui arrive, se dirent-ils les uns aux autres.
      20 C’est le moment ! Allez, tuons-le et jetons-le dans une citerne, nous dirons qu’une bête féroce l’a dévoré. On verra bien alors ce qu’il advient de ses rêves !
      21 Lorsqu’il entendit cela, Ruben chercha à sauver Joseph. Il dit :
      —Ne portons pas atteinte à sa vie !
      22 Ne répandez pas le sang ! Jetez-le dans cette citerne qui se trouve dans le désert, mais ne portez pas la main sur lui !
      Il avait l’intention de le sauver pour le renvoyer à son père.
      23 Dès que Joseph eut rejoint ses frères, ils le dépouillèrent de sa tunique splendide.
      24 Ils se saisirent de lui et le jetèrent au fond de la citerne qui était vide ; il n’y avait pas d’eau dedans.
      25 Puis ils s’assirent pour manger. En regardant au loin, ils aperçurent une caravane d’Ismaélites venant de la région de Galaad et dont les chameaux étaient chargés de gomme, de baume et de *myrrhe, qu’ils transportaient en Egypte.
      26 Alors Juda dit à ses frères :
      —Quel intérêt avons-nous à tuer notre frère et à cacher sa mort ?
      27 Vendons-le plutôt aux Ismaélites. Ne portons pas la main sur lui, car c’est notre frère, il est de même sang que nous.
      Ses frères furent d’accord
      28 et, lorsque les marchands madianites passèrent, ils hissèrent Joseph hors de la citerne et le vendirent aux Ismaélites pour vingt pièces d’argent. Ceux-ci l’emmenèrent en Egypte.
      29 Quand Ruben retourna à la citerne, il n’y trouva plus Joseph. Alors il déchira ses vêtements en signe de désespoir,
      30 il alla trouver ses frères et leur dit :
      —Le garçon n’y est plus ! Que vais-je faire maintenant ?
      31 Alors ils égorgèrent un bouc, prirent la tunique de Joseph et la trempèrent dans le sang du bouc.
      32 Ils envoyèrent la tunique splendide à leur père en disant :
      —Voici ce que nous avons trouvé. Reconnais-tu ou non la tunique de ton fils ?
      33 Jacob la reconnut et s’écria :
      —La tunique de mon fils ! Une bête féroce l’a dévoré ! Joseph a été mis en pièces !
      34 Alors il déchira ses vêtements et mit un tissu de sac sur ses reins. Il porta longtemps le deuil de son fils.
      35 Tous ses fils et toutes ses filles vinrent pour le consoler ; mais il refusa toute consolation et dit :
      —Non ! c’est dans le deuil que je rejoindrai mon fils au séjour des morts !
      Et il continua à pleurer Joseph.
      36 Les Madianites vendirent Joseph en Egypte à Potiphar, un haut fonctionnaire du pharaon, chef de la garde royale.

      Genèse 38

      1 A la même époque, Juda se sépara de ses frères et alla vivre chez un habitant d’Adoullam nommé Hira.
      2 Il y fit la connaissance de la fille d’un Cananéen nommé Choua, il l’épousa et s’unit à elle.
      3 Elle devint enceinte et lui donna un fils : il l’appela Er.
      4 Elle devint encore enceinte et mit au monde un fils qu’elle appela Onân.
      5 Elle eut encore un troisième fils qu’elle appela Chéla. Quand sa femme accoucha du troisième, Juda se trouvait à Kzib.
      6 Juda prit pour Er, son premier-né, une femme nommée Tamar.
      7 Jugeant Er mauvais, l’Eternel le fit mourir.
      8 Alors Juda dit à Onân :
      —Tu connais ton devoir de proche parent du défunt : épouse ta belle-sœur pour donner une descendance à ton frère.
      9 Onân savait que les enfants qui naîtraient ne seraient pas pour lui. Chaque fois qu’il avait des rapports avec sa belle-sœur, il laissait tomber sa semence à terre pour éviter de donner une descendance à son frère.
      10 Son comportement déplut à l’Eternel qui le fit aussi mourir.
      11 Alors Juda dit à Tamar, sa belle-fille :
      —Reste veuve dans la maison de ton père jusqu’à ce que mon fils Chéla soit devenu adulte.
      Car il se disait :
      —Il ne faut pas que celui-ci meure aussi comme ses frères.
      Tamar retourna donc dans la maison de son père et y resta.
      12 Bien longtemps après cela, la fille de Choua, femme de Juda, mourut. Quand les jours de deuil furent passés pour Juda, il monta avec son ami Hira l’Adoullamite à Timna, pour la tonte de ses moutons.
      13 Quelqu’un en informa Tamar en lui disant :
      —Voici, ton beau-père monte à Timna pour la tonte de ses moutons.
      14 Alors elle ôta ses habits de veuve, se couvrit le visage d’un voile et, ainsi déguisée, s’assit au carrefour d’Enaïm, sur la route de Timna ; car elle voyait bien que Chéla était devenu adulte sans qu’on le lui ait donné pour mari.
      15 Juda aperçut cette femme et la prit pour une *prostituée, car elle avait le visage voilé.
      16 Il s’approcha d’elle au bord du chemin et lui dit :
      —Permets-moi d’aller avec toi !
      Car il n’avait pas reconnu sa belle-fille. Elle répondit :
      —Que me donneras-tu pour venir avec moi ?
      17 —Je te ferai apporter un chevreau du troupeau, lui dit-il.
      —D’accord, répondit-elle, à condition que tu me donnes un gage jusqu’à ce que tu l’envoies.
      18 —Quel gage veux-tu que je te donne ?
      —Ton *cachet, le cordon qui le tient et le bâton que tu as en main.
      Il les lui remit et s’unit à elle, et elle devint enceinte.
      19 Elle se leva et partit ; elle ôta son voile et remit ses habits de veuve.
      20 Juda chargea son ami l’Adoullamite d’apporter le chevreau à cette femme et de retirer les gages qu’il lui avait donnés. Mais celle-ci resta introuvable.
      21 Hira interrogea les hommes de l’endroit :
      —Où est cette *prostituée sacrée qui se tenait sur le chemin à Enaïm ?
      Ils lui répondirent :
      —Il n’y a jamais eu de prostituée sacrée à cet endroit.
      22 Il revint dire à Juda :
      —Je ne l’ai pas trouvée, et les gens de là-bas ont même affirmé qu’il n’y a jamais eu de prostituée sacrée à cet endroit.
      23 Alors Juda s’écria :
      —Qu’elle garde ce qu’elle a ! Ne nous rendons pas ridicules. Quoi qu’il arrive, moi j’ai envoyé ce chevreau, et toi, tu n’as pas retrouvé cette femme.
      24 Environ trois mois après cela, on vint dire à Juda :
      —Tamar, ta belle-fille, s’est prostituée, et même : la voilà enceinte suite à cela.
      —Qu’on la fasse sortir et qu’elle soit brûlée vive !
      25 Comme on la jetait dehors, elle envoya un message à son beau-père :
      —C’est de l’homme à qui appartiennent ces objets que je suis enceinte. Reconnais, je te prie, à qui sont ce cachet, ces cordons et ce bâton.
      26 Juda les reconnut et s’écria :
      —Elle est plus juste que moi ; elle a fait cela parce que je ne l’ai pas donnée pour femme à mon fils Chéla.
      Il ne s’unit plus jamais à elle.
      27 Quand vint le moment de la naissance, il s’avéra qu’elle portait des jumeaux.
      28 Pendant l’accouchement l’un d’eux présenta une main ; la sage-femme la saisit et y noua un fil rouge en disant :
      —C’est celui-ci qui sort le premier.
      29 Mais il retira sa main, et c’est son frère qui vint au monde. La sage-femme s’écria :
      —Quelle brèche ne t’es-tu pas ouverte ! La brèche soit sur toi ! Et on le nomma Pérets (Brèche).
      30 Ensuite son frère naquit, celui dont la main portait le fil rouge, et il fut appelé Zérah (Lever du soleil).

      Genèse 39

      1 Quand Joseph arriva en Egypte, il fut acheté aux Ismaélites qui l’avaient conduit là-bas, par un haut fonctionnaire du pharaon nommé Potiphar qui était le commandant de la garde royale.
      2 L’Eternel fut avec Joseph, de sorte qu’il réussissait tout ce qu’il entreprenait. Il demeurait dans la maison de son maître égyptien.
      3 Celui-ci remarqua que l’Eternel était avec Joseph et faisait prospérer tout ce qu’il entreprenait.
      4 Ainsi Joseph obtint la faveur de son maître qui l’attacha à son service personnel : il l’établit comme intendant sur sa maison et lui confia la gérance de tous ses biens.
      5 A partir de ce moment-là, l’Eternel bénit la maison de l’Egyptien à cause de Joseph. Sa bénédiction reposait sur tout ce qu’il possédait, dans sa maison comme aux champs.
      6 Alors Potiphar laissa tout ce qui lui appartenait entre les mains de Joseph — ne s’occupant plus de rien — sauf de ses repas.
      Joseph était un très bel homme ayant un beau visage,
      7 de sorte que la femme de son maître porta les yeux sur lui et lui dit :
      —Viens coucher avec moi !
      8 Mais il s’y refusa et lui dit :
      —Mon maître ne me demande compte de rien dans la maison, il m’a confié tous ses biens.
      9 Lui-même n’a pas plus d’autorité que moi ici et il ne m’a rien interdit — excepté toi, parce que tu es sa femme. Comment commettrais-je un acte aussi abominable et pécherais-je contre Dieu ?
      10 Jour après jour, elle revenait à la charge ; mais Joseph ne voulait pas l’écouter, refusant de coucher avec elle et d’être avec elle.
      11 Un certain jour, Joseph était entré dans la maison pour faire son travail. Aucun domestique ne se trouvait là.
      12 Alors elle l’agrippa par son vêtement en disant :
      —Viens coucher avec moi !
      Mais il s’enfuit, lui abandonnant son vêtement entre les mains, et s’élança dehors.
      13 Quand elle vit qu’il s’était enfui dehors en lui laissant son vêtement entre les mains,
      14 elle se mit à crier pour appeler ses domestiques, puis elle leur dit :
      —Voyez cela ! On nous a amené un Hébreu pour se jouer de nous. Il est venu vers moi pour coucher avec moi. Mais j’ai crié très fort.
      15 Quand il a entendu que je poussais des cris pour appeler à l’aide, il a abandonné son vêtement à côté de moi et s’est enfui dehors.
      16 Elle garda le vêtement de Joseph à côté d’elle jusqu’au retour de son mari à la maison.
      17 Alors elle lui raconta la même histoire :
      —L’esclave hébreu que tu nous as amené, dit-elle, est venu vers moi pour se jouer de moi.
      18 Mais quand je me suis mise à crier et que j’ai appelé au secours, il a abandonné son vêtement à côté de moi et s’est enfui dehors.
      19 Quand le maître de Joseph entendit le récit de sa femme qui lui disait : « Voilà comment ton serviteur s’est comporté envers moi », il se mit dans une grande colère.
      20 Il fit saisir Joseph pour le jeter dans la maison d’arrêt où étaient détenus les prisonniers du roi. Ainsi Joseph demeura dans la prison.
      21 Mais l’Eternel fut avec lui et lui témoigna sa bonté : il lui fit gagner la faveur du commandant de la prison.
      22 Celui-ci lui confia le soin de tous les détenus qui se trouvaient dans la prison et la direction de tout ce qu’on y faisait.
      23 Il ne s’occupait plus de rien de ce qui passait par la main de Joseph, parce que l’Eternel était avec lui et faisait réussir tout ce qu’il entreprenait.

      Genèse 45

      1 Alors Joseph, ne pouvant plus dominer son émotion devant tous ceux qui étaient présents, s’écria :
      —Faites sortir tout le monde !
      Ainsi personne de son entourage n’était en sa présence lorsqu’il fit connaître son identité à ses frères.
      2 Mais il sanglotait si fort en parlant que les Egyptiens l’entendirent, et la nouvelle parvint jusqu’au palais du pharaon.
      3 Il dit à ses frères :
      —Je suis Joseph ! Mon père est-il encore en vie ?
      Mais ses frères étaient incapables de lui répondre tant ils avaient peur de lui.
      4 Alors Joseph leur dit :
      —Venez près de moi !
      Ils s’approchèrent.
      —Je suis Joseph, leur dit-il, votre frère, que vous avez vendu pour être emmené en Egypte.
      5 Et maintenant, ne vous tourmentez pas et ne vous accablez pas de remords de m’avoir vendu comme esclave. C’est pour vous sauver la vie que Dieu m’a envoyé devant vous.
      6 Car voici deux ans que la famine sévit dans ce pays et pendant cinq ans encore, il n’y aura ni labour ni moisson.
      7 Dieu m’a envoyé devant vous pour vous faire subsister sur la terre et vous garder la vie, par une très grande délivrance.
      8 C’est pourquoi ce n’est pas vous qui m’avez envoyé ici, c’est Dieu. Et il m’a élevé au rang de « Père pour le pharaon », faisant de moi le maître de toute sa cour et le dirigeant de toute l’Egypte.
      9 Retournez donc au plus vite auprès de mon père et dites-lui : « Ton fils Joseph te fait dire ceci : Dieu m’a établi maître de toute l’Egypte ; viens auprès de moi sans tarder.
      10 Tu habiteras dans la région de Gochên, pour être proche de moi, toi, tes enfants et tes petits-enfants, tes moutons, tes chèvres et tes bœufs et tout ce qui t’appartient.
      11 Et là, je pourvoirai à tes besoins pour que tu ne restes pas sans ressources, toi, ta famille et tout ce qui t’appartient. En effet, il y aura encore cinq ans de famine. »
      12 Et voici : vous voyez de vos yeux, et mon frère Benjamin également, que c’est bien moi qui vous parle.
      13 Informez mon père des honneurs dont je suis comblé en Egypte, racontez-lui tout ce que vous avez vu et dépêchez-vous de le faire venir ici.
      14 Puis il se jeta au cou de Benjamin, son frère, et tous deux pleurèrent de joie sur les épaules l’un de l’autre.
      15 Ensuite, il embrassa tous ses frères en pleurant. Après quoi, ses frères s’entretinrent avec lui.
      16 La nouvelle de l’arrivée des frères de Joseph se répandit aussitôt au palais du pharaon. Elle fit plaisir au pharaon et à ses hauts fonctionnaires.
      17 Le pharaon dit à Joseph :
      —Tu diras à tes frères : « Voilà ce que vous allez faire : Chargez vos bêtes et retournez au pays de Canaan,
      18 pour aller y chercher votre père ainsi que vos familles. Puis vous reviendrez chez moi et je vous donnerai les bonnes terres d’Egypte et vous mangerez les meilleurs produits du pays. »
      19 Quant à toi, transmets-leur l’ordre suivant : « Emmenez avec vous d’Egypte des chariots pour vos enfants et vos femmes, faites-y monter aussi votre père et revenez.
      20 N’ayez pas de regret pour ce que vous laisserez, car ce qu’il y a de meilleur dans toute l’Egypte sera à votre disposition. »
      21 Les fils d’Israël firent ce qu’on leur avait dit. Joseph leur procura des chariots, selon ce qu’avait déclaré le pharaon, et il leur donna des provisions pour le voyage.
      22 Il offrit un habit de rechange à chacun de ses frères ; quant à Benjamin, il lui donna trois cents pièces d’argent et cinq habits de rechange.
      23 Il envoya à son père dix ânes chargés des meilleurs produits de l’Egypte, et dix ânesses chargées de blé, de pain et de vivres pour son voyage.
      24 Il prit congé de ses frères en leur recommandant de ne pas se disputer en chemin. Et ils s’en allèrent.
      25 Ils retournèrent donc d’Egypte au pays de Canaan auprès de Jacob, leur père.
      26 Ils lui annoncèrent la nouvelle : « Joseph vit encore, et c’est même lui qui gouverne toute l’Egypte. » Mais il ne réagit pas parce qu’il ne les croyait pas.
      27 Ils lui répétèrent tout ce que Joseph avait dit. Puis Jacob vit les chariots que Joseph avait envoyés pour le transporter. Alors ce fut comme s’il reprit vie.
      28 Et Israël déclara :
      —Oui, je suis convaincu : Joseph mon fils est encore en vie, j’irai le voir avant de mourir.

      Genèse 50

      1 Joseph se jeta sur le visage de son père, pleura sur lui et l’embrassa.
      2 Puis il ordonna aux médecins qui étaient à son service de l’embaumer. Ceux-ci embaumèrent donc Israël.
      3 Ils y passèrent quarante jours pleins, le temps nécessaire à un embaumement, et les Egyptiens le pleurèrent pendant soixante-dix jours.
      4 Quand les jours de deuil furent écoulés, Joseph dit aux hauts fonctionnaires de la cour du pharaon :
      —Si vous êtes d’accord de m’accorder cette faveur, veuillez dire de ma part au pharaon
      5 que mon père m’a fait prêter serment en disant : « Me voici sur le point de mourir ; j’ai fait creuser un tombeau au pays de Canaan, c’est là que tu m’enterreras. » Maintenant donc, permets-moi d’y monter pour ensevelir mon père ; après quoi, je reviendrai.
      6 Le pharaon répondit à Joseph :
      —Va et enterre ton père, comme il te l’a fait jurer, et selon le serment qu’il t’a fait prêter.
      7 Joseph partit donc pour ensevelir son père, accompagné de tous les hauts fonctionnaires du pharaon, des dignitaires de sa cour et de tous les hauts responsables d’Egypte,
      8 ainsi que de toute sa famille, de ses frères et de la famille de son père. Ils ne laissèrent dans le pays de Gochên que leurs enfants, leurs moutons, leurs chèvres et leurs bœufs.
      9 Joseph fit le voyage, escorté de chars et de leur équipage ; le convoi ainsi formé était très impressionnant.
      10 Lorsqu’ils furent arrivés à l’Aire d’Atad, située de l’autre côté du *Jourdain, ils y célébrèrent de grandes funérailles très imposantes. Joseph mena deuil pour son père pendant sept jours.
      11 En voyant ces funérailles dans l’Aire d’Atad, les Cananéens qui habitaient le pays dirent :
      —Ce doit être un deuil important pour les Egyptiens.
      C’est pourquoi on a nommé cet endroit de l’autre côté du *Jourdain : Abel-Mitsraïm (Deuil de l’Egypte).
      12 Les fils de Jacob firent donc ce que leur père leur avait demandé.
      13 Ils le transportèrent au pays de Canaan et l’enterrèrent dans la caverne du champ de Makpéla qu’Abraham avait achetée avec le champ à Ephrôn le Hittite, comme propriété funéraire vis-à-vis de Mamré.
      14 Après avoir enterré son père, Joseph revint en Egypte avec ses frères et tous ceux qui l’avaient accompagné aux funérailles.
      15 Maintenant que leur père était mort, les frères de Joseph se dirent :
      —Qui sait, peut-être Joseph se mettra à nous haïr et à nous rendre tout le mal que nous lui avons fait.
      16 Alors ils lui envoyèrent un messager pour lui dire :
      —Avant de mourir, ton père nous a donné cet ordre :
      17 « Vous demanderez à Joseph : Veuille, je te prie, pardonner le crime de tes frères et leur péché ; car ils t’ont fait beaucoup de mal. Oui, je te prie, pardonne maintenant la faute des serviteurs du Dieu de ton père. »
      En recevant ce message, Joseph se mit à pleurer.
      18 Ses frères vinrent en personne se jeter à ses pieds en disant :
      —Nous sommes tes esclaves.
      19 Mais Joseph leur dit :
      —N’ayez aucune crainte ! Suis-je à la place de Dieu ?
      20 Vous aviez projeté de me faire du mal, mais par ce que vous avez fait, Dieu a projeté de faire du bien en vue d’accomplir ce qui se réalise aujourd’hui, pour sauver la vie à un peuple nombreux.
      21 Maintenant donc, n’ayez aucune crainte, je pourvoirai à vos besoins ainsi qu’à ceux de vos enfants.
      Ainsi il les rassura et leur parla affectueusement.
      22 Joseph demeura en Egypte, ainsi que la famille de son père. Il vécut cent dix ans.
      23 Il vit les descendants d’Ephraïm jusqu’à la troisième génération ; de plus, les enfants de Makir, fils de Manassé, furent placés sur ses genoux à leur naissance.
      24 A la fin de sa vie, il dit aux siens :
      —Je vais mourir, mais Dieu ne manquera pas d’intervenir en votre faveur et vous fera remonter de ce pays vers celui qu’il a promis par serment à Abraham, à Isaac et à Jacob.
      25 Puis Joseph fit prêter serment aux Israélites en leur disant :
      —Lorsque Dieu interviendra pour vous, vous emporterez d’ici mes ossements.
      26 Joseph mourut à l’âge de cent dix ans ; on l’embauma, et on le déposa dans un sarcophage en Egypte.

      Exode 3

      14 Alors Dieu dit à Moïse :
      —Je suis celui qui est. Puis il ajouta : Voici ce que tu diras aux Israélites : Je suis m’a envoyé vers vous.

      Exode 17

      14 L’Eternel dit à Moïse :
      —Consigne cela par écrit pour qu’on en garde le souvenir et déclare à Josué que j’effacerai complètement le souvenir d’Amalec de sous le ciel.

      Exode 24

      4 Moïse mit par écrit toutes les paroles de l’Eternel. Le lendemain, de bonne heure, il bâtit un autel au pied de la montagne et dressa douze pierres pour les douze tribus d’Israël.

      Exode 34

      27 L’Eternel dit à Moïse :
      —Inscris-toi ces paroles-là ; car c’est dans ces termes que j’ai conclu l’alliance avec toi et avec le peuple d’Israël.

      Lévitique 4

      1 L’Eternel s’adressa à Moïse en ces termes :
      2 —Parle aux Israélites et dis-leur : Lorsque quelqu’un aura péché involontairement en commettant l’une quelconque des choses qui sont interdites par les commandements de l’Eternel, voici comment on procédera :
      3 —Si c’est le prêtre qui a reçu l’onction qui a péché et qui par là-même a chargé le peuple de culpabilité, il offrira à l’Eternel pour le péché qu’il aura commis, un jeune taureau sans défaut, en sacrifice pour le péché.
      4 Il amènera le taureau à l’entrée de la *tente de la Rencontre devant l’Eternel, il posera sa main sur la tête du taureau et l’égorgera devant l’Eternel.
      5 Le prêtre qui a reçu l’onction prendra du sang de la victime et l’apportera dans la tente de la Rencontre.
      6 Il trempera son doigt dans le sang et en aspergera sept fois le voile du sanctuaire devant l’Eternel.
      7 Puis il appliquera de ce sang sur les cornes de l’autel des parfums aromatiques, devant l’Eternel, dans la tente de la Rencontre. Il répandra tout le reste du sang du taureau sur le socle de l’autel des *holocaustes situé à l’entrée de la tente de la Rencontre.
      8 Ensuite, il enlèvera toute la graisse du taureau du sacrifice pour le péché, celle qui recouvre les entrailles et toute celle qui y est attachée,
      9 les deux rognons et la graisse qui les enveloppe et qui couvre les flancs, ainsi que le lobe du foie qu’il ôtera avec les rognons,
      10 comme on le fait pour le sacrifice de communion. Le prêtre les brûlera sur l’autel des holocaustes.
      11 Quant à la peau du taureau, toute sa viande, sa tête, ses pattes, ses entrailles avec leur contenu,
      12 soit tout le reste du taureau, il l’emportera hors du camp en un lieu rituellement pur, où sont déversées les cendres grasses, et il le brûlera sur un feu de bûches, à l’endroit où l’on déverse les cendres.
      13 —Si c’est l’ensemble de la communauté d’Israël qui s’est rendue coupable d’un péché involontaire — si, sans le savoir, l’assemblée a fait l’une des choses que l’Eternel a défendues dans ses commandements et s’est ainsi rendue coupable —
      14 l’assemblée offrira, quand on découvrira la faute, un jeune taureau en sacrifice pour le péché. On l’amènera devant la tente de la Rencontre,
      15 les responsables de la communauté poseront leurs mains sur la tête du taureau devant l’Eternel, et on l’égorgera devant lui.
      16 Le prêtre ayant reçu l’onction emportera du sang de la victime dans la tente de la Rencontre.
      17 Il y trempera son doigt et en aspergera sept fois le voile devant l’Eternel.
      18 Il appliquera du sang sur les cornes de l’autel, devant l’Eternel dans la tente de la Rencontre. Il répandra tout le reste du sang sur le socle de l’autel des holocaustes situé à l’entrée de la Tente.
      19 Ensuite, il enlèvera toute la graisse et la brûlera sur l’autel.
      20 Il suivra, pour le reste du taureau, la même procédure que pour le taureau sacrifié pour son péché. Le prêtre accomplira ainsi le rite d’*expiation pour eux, et il leur sera pardonné.
      21 Il fera transporter le taureau hors du camp et le brûlera comme il a été ordonné pour le taureau précédent. Tel est le sacrifice pour le péché de la communauté.
      22 —Si c’est un chef qui a péché en faisant involontairement l’une des choses que l’Eternel son Dieu a défendues dans ses commandements, et qu’il se soit ainsi rendu coupable,
      23 dès qu’il se rendra compte de son péché, il ira apporter comme sacrifice un bouc mâle sans défaut.
      24 Il posera sa main sur la tête de la victime avant de l’égorger à l’endroit où l’on égorge l’*holocauste devant l’Eternel. C’est un sacrifice pour le péché.
      25 Le prêtre prendra avec son doigt du sang du sacrifice offert pour le péché et en appliquera sur les cornes de l’autel des holocaustes ; puis il répandra le reste du sang sur le socle de l’autel des holocaustes.
      26 Il brûlera toute la graisse sur l’autel, comme dans le cas du sacrifice de communion. Ainsi le prêtre accomplira pour ce chef le rite d’*expiation pour son péché, et il lui sera pardonné.
      27 —Si c’est un simple membre du peuple qui a péché en faisant involontairement quelque chose que l’Eternel a défendu dans ses commandements, et qu’il se soit ainsi rendu coupable,
      28 quand il se rendra compte de son péché, il apportera comme sacrifice une chèvre sans défaut pour le péché qu’il a commis.
      29 Il posera sa main sur la tête de la victime sacrifiée pour le péché et l’égorgera dans le lieu où l’on offre l’holocauste.
      30 Puis le prêtre prendra avec son doigt du sang de la victime pour l’appliquer sur les cornes de l’autel des holocaustes, et il répandra tout le reste du sang sur le socle de l’autel.
      31 Il ôtera toute la graisse, comme on le fait pour le sacrifice de communion, et il la brûlera sur l’autel pour que l’odeur du sacrifice apaise l’Eternel. Le prêtre accomplira ainsi le rite d’expiation pour cet homme, et il lui sera pardonné.
      32 Si l’homme offre un agneau en sacrifice pour le péché, il amènera une femelle sans défaut.
      33 Il posera sa main sur la tête de la victime du sacrifice pour le péché et l’égorgera comme telle à l’endroit où l’on immole l’holocauste.
      34 Puis le prêtre prendra avec son doigt du sang de l’animal sacrifié pour le péché et le mettra sur les cornes de l’autel des holocaustes ; puis il répandra le reste du sang sur le socle de l’autel.
      35 Il enlèvera toute la graisse, comme on le fait pour l’agneau offert en sacrifice de communion ; ensuite le prêtre la brûlera sur l’autel, sur les sacrifices et offrandes consumés par le feu qui appartiennent à l’Eternel. Le prêtre accomplira ainsi le rite d’expiation pour le péché commis par cet homme, et il lui sera pardonné.

      Lévitique 14

      1 L’Eternel parla à Moïse en ces termes :
      2 —Voici la loi concernant la purification de l’homme atteint d’une maladie de peau évolutive, du genre lèpre : on l’amènera au prêtre,
      3 qui sortira du camp pour l’examiner. S’il est guéri de sa maladie de peau,
      4 le prêtre ordonnera que l’on apporte en vue de sa purification deux petits oiseaux vivants et purs, un morceau de bois de cèdre, un fil de laine teint en rouge éclatant et une branche d’*hysope.
      5 Il donnera ordre d’égorger l’un des oiseaux au-dessus d’un récipient de terre cuite rempli d’eau de source.
      6 Puis il prendra l’oiseau vivant, le bois de cèdre, le fil de laine rouge et l’hysope, et il les trempera avec l’oiseau vivant dans le sang de l’oiseau égorgé, sur l’eau de source.
      7 Il en fera sept fois aspersion sur celui qui doit être purifié de la lèpre, il le déclarera pur et lâchera l’oiseau vivant dans la nature.
      8 Celui qui est soumis au rite de purification lavera ses vêtements, se rasera tous les poils et se baignera dans l’eau, ainsi il sera pur. Après cela, il pourra réintégrer le camp, mais il restera hors de sa tente pendant sept jours.
      9 Le septième jour, il rasera tous les poils de sa peau, cheveux, barbe, sourcils et tout autre poil, il lavera ses vêtements, se baignera dans l’eau et alors il sera pur.
      10 Le huitième jour, il prendra deux agneaux sans défaut et une brebis dans sa première année, sans défaut, il y ajoutera neuf kilogrammes de fleur de farine en offrande pétrie à l’huile et un demi-litre d’huile.
      11 Le prêtre qui procède à sa purification le placera avec tout cela devant l’Eternel à l’entrée de la tente de la Rencontre.
      12 Le prêtre prendra l’un des agneaux et l’offrira en sacrifice de réparation avec l’huile offerte ; il fera devant l’Eternel le geste de présentation.
      13 Il égorgera l’agneau au lieu où l’on immole le sacrifice pour le péché et l’*holocauste, dans ce lieu saint ; car la victime du sacrifice de réparation revient au prêtre comme le sacrifice pour le péché ; c’est une chose très sainte.
      14 Le prêtre prendra du sang du sacrifice de réparation, et en mettra sur le lobe de l’oreille droite de celui qui se purifie, sur le pouce de sa main droite et sur le gros orteil de son pied droit.
      15 Ensuite il prendra le demi-litre d’huile, et en versera un peu dans le creux de sa main gauche.
      16 Il y trempera l’index droit et fera sept fois aspersion de l’huile devant l’Eternel.
      17 Puis il appliquera de l’huile qui reste dans le creux de sa main sur le lobe de l’oreille droite de celui qui se purifie, sur le pouce de sa main droite et sur le gros orteil de son pied droit, à l’endroit où il a mis du sang du sacrifice de réparation.
      18 Il versera ce qui reste d’huile dans sa main sur la tête de celui qui se purifie, afin de faire le rite d’*expiation pour lui devant l’Eternel.
      19 Après cela, il offrira le sacrifice pour le péché afin d’accomplir le rite d’expiation pour celui qui se purifie de son impureté ; ensuite il immolera l’*holocauste.
      20 Il placera l’holocauste avec l’offrande sur l’autel. Ainsi il accomplira le rite d’expiation pour cet homme, et il sera pur.
      21 Si l’homme est trop pauvre pour se procurer tout cela, il prendra un seul agneau qui sera offert en sacrifice de réparation avec le geste de présentation pour accomplir le rite d’expiation en sa faveur ; il y ajoutera une offrande de trois kilogrammes de fleur de farine pétrie à l’huile et un demi-litre d’huile.
      22 Il prendra aussi deux tourterelles ou deux pigeonneaux, selon ses ressources ; l’un des oiseaux sera destiné au sacrifice pour le péché, l’autre à l’holocauste.
      23 Il les apportera au prêtre le huitième jour, pour sa purification, à l’entrée de la *tente de la Rencontre devant l’Eternel.
      24 Le prêtre prendra l’agneau du sacrifice de réparation et la mesure d’huile, et il accomplira le geste de présentation devant l’Eternel.
      25 Il immolera l’agneau du sacrifice de réparation et il prendra du sang de l’animal pour en mettre sur le lobe de l’oreille droite de celui qui se purifie, sur le pouce de sa main droite et sur l’orteil de son pied droit.
      26 Il versera une partie de l’huile dans le creux de sa main gauche.
      27 Il fera sept fois l’aspersion de l’huile qui est dans sa main devant l’Eternel avec son index droit.
      28 Puis il appliquera un peu de cette huile sur le lobe de l’oreille droite de celui qui se purifie, sur le pouce de sa main droite et sur le gros orteil de son pied droit, à l’endroit où il a mis du sang de la victime du sacrifice de réparation.
      29 Il versera ce qui reste d’huile dans sa main sur la tête de celui qui se purifie, afin d’accomplir le rite d’expiation pour lui devant l’Eternel.
      30 Il offrira l’une des tourterelles ou l’un des pigeonneaux — selon ce que la personne a pu se procurer —
      31 comme sacrifice pour le péché, et l’autre comme holocauste accompagnant l’offrande. Le prêtre accomplira ainsi le rite d’expiation devant l’Eternel pour celui qui se purifie.
      32 Telle est la loi concernant l’homme atteint d’une maladie de peau évolutive dont les ressources sont insuffisantes pour sa purification.
      33 L’Eternel parla à Moïse et à Aaron en ces termes :
      34 —Lorsque vous serez entrés au pays de Canaan que je vous donne en propriété, si je produis une tache de moisissure, du genre lèpre, à une maison du pays que vous posséderez,
      35 le propriétaire de la maison ira déclarer au prêtre : « J’ai remarqué quelque chose qui ressemble à une tache de moisissure sur ma maison. »
      36 Alors le prêtre ordonnera de vider la maison avant qu’il y entre pour examiner la tache, afin que tout ce qui est dans la maison ne devienne pas impur. Puis il entrera pour examiner la maison.
      37 Il examinera la tache : s’il voit qu’elle se présente sous forme de plaques verdâtres ou rougeâtres, formant un creux visible dans le mur,
      38 il sortira de la maison, se placera à l’entrée et mettra pour sept jours la maison sous séquestre.
      39 Il y retournera le septième jour, et s’il constate que la tache s’est étendue sur les murs de la maison,
      40 il ordonnera d’arracher les pierres tachées et les fera jeter à l’extérieur de la ville dans un endroit impur.
      41 Puis il fera racler toutes les parois intérieures et jeter le crépi ainsi arraché à l’extérieur de la ville dans un endroit impur.
      42 On remplacera les pierres enlevées par de nouvelles et l’on prendra un nouveau mortier pour recrépir la maison.
      43 Si la tache réapparaît dans la maison après qu’on a enlevé les pierres, raclé et recrépi les murs,
      44 le prêtre viendra l’examiner ; s’il constate que la tache s’est étendue dans la maison, c’est une moisissure maligne, une sorte de « lèpre » : cette maison est impure.
      45 On la démolira. Les pierres, sa charpente et tout son crépi seront transportés à l’extérieur de la ville dans un endroit impur.
      46 Quiconque entrerait dans la maison durant toute la période où elle est sous séquestre sera impur jusqu’au soir.
      47 Celui qui y coucherait ou qui y mangerait, lavera ses vêtements.
      48 Mais si le prêtre, lorsqu’il vient, constate que la tache ne s’est pas étendue dans la maison après qu’elle a été recrépie, il la déclarera pure, car le mal est guéri.
      49 Il prendra, pour ôter la tare rituelle de la maison, deux petits oiseaux, du bois de cèdre, un fil de laine de rouge éclatant et une branche d’*hysope.
      50 Il égorgera l’un des oiseaux au-dessus d’un récipient de terre cuite rempli d’eau de source.
      51 Puis il prendra le bois de cèdre, l’hysope, le fil de laine rouge et l’oiseau vivant, et il les trempera dans le sang de l’oiseau égorgé, mêlé à l’eau de source, et il en fera l’aspersion sept fois sur la maison.
      52 Il ôtera ainsi l’impureté rituelle de la maison par le sang de l’oiseau, par l’eau de source, par l’oiseau vivant, le bois de cèdre, l’hysope et le fil de laine rouge.
      53 Ensuite il lâchera l’oiseau vivant à l’extérieur de la ville, dans la nature. C’est ainsi qu’il accomplira le rite d’*expiation pour la maison et elle sera pure.
      54 —Telle est la loi concernant toute affection du genre lèpre et teigne,
      55 concernant la moisissure à caractère évolutif sur les tissus et dans les maisons,
      56 les boursouflures, les dartres et les taches.
      57 Cette loi permet de déterminer si une personne ou un objet est rituellement pur ou impur. Telle est la loi concernant toutes les formes de « lèpre ».

      Nombres 26

      29 Fils de Manassé :
      Makir, de qui est issue la famille des Makirites et qui eut pour fils Galaad, de qui sont issus les Galaadites.

      Nombres 32

      40 Moïse leur donna le pays de Galaad et ils s’y établirent.

      Nombres 33

      2 Sur ordre de l’Eternel, Moïse consigna par écrit leurs lieux de campement, d’étape en étape. Voici donc quel fut leur itinéraire.

      Josué 19

      24 Le cinquième lot échut par le sort aux familles de la tribu d’Aser.
      25 Leur territoire comprenait les villes de Helqath, Hali, Béten, Akchaph,
      26 Allammélek, Amead et Micheal. La frontière atteignait le mont Carmel à l’ouest, et Chihor-Libnath.
      27 Puis elle tournait à l’est vers Beth-Dagôn, touchait le territoire de Zabulon et la vallée de Yiphtah-El, au nord de Beth-Emeq et Neïel, pour se prolonger vers Kaboul à gauche,
      28 Ebrôn, Rehob, Hammôn et Qana, jusqu’à Sidon-la-Grande.
      29 Ensuite elle tournait vers Rama et la forteresse de Tyr, partait vers Hosa, pour aboutir à la mer Méditerranée en passant dans la région d’Akzib,
      30 puis par Oumma, Apheq et Rehob. Le territoire comprenait vingt-deux villes et leurs villages.
      31 Tel fut le patrimoine des familles de la tribu d’Aser avec leurs villes et leurs villages.

      Juges 11

      1 Jephté, originaire de Galaad, était un vaillant guerrier. Il était le fils d’une *prostituée et d’un homme appelé Galaad.

      Juges 18

      29 Ils appelèrent la ville Dan, du nom de leur ancêtre Dan, le fils d’Israël, alors qu’auparavant elle s’appelait Laïch.

      1 Samuel 2

      1 Alors Anne prononça cette prière :
      La joie remplit mon cœur, c’est grâce à l’Eternel ;
      oui, grâce à l’Eternel, mon front s’est relevé
      et j’ai de quoi répondre à ceux qui me blessaient.
      Oui, je jubile, car Dieu m’a secourue.
      2 Nul ne l’égale. L’Eternel seul est saint,
      et, à part lui, il n’y a pas de Dieu,
      pas de rocher semblable à notre Dieu.
      3 Que cessent donc, vos paroles hautaines
      et les bravades sortant de votre bouche !
      Car l’Eternel est un Dieu qui sait tout,
      c’est lui qui pèse les actes des humains.
      4 Voilà brisé l’arc des guerriers !
      Ceux qui chancellent sont armés de vigueur.
      5 Tous les repus s’embauchent pour du pain,
      les affamés seront comblés de biens
      et la stérile met sept enfants au monde,
      alors que celle qui en avait beaucoup sera flétrie.
      6 C’est l’Eternel qui fait mourir et vivre,
      il fait descendre dans le séjour des morts et en fait remonter.
      7 L’Eternel seul dépouille et enrichit,
      il humilie, et il élève aussi.
      8 De la poussière, il arrache le pauvre,
      et il relève l’indigent de la fange
      pour l’installer au milieu des puissants
      et lui donner une place d’honneur.
      A l’Eternel sont les fondements de la terre,
      et c’est sur eux qu’il a posé le monde.
      9 Il gardera les pas de ses fidèles,
      mais les *méchants périront dans la nuit,
      car aucun homme n’est vainqueur par la force.
      10 Ceux qui contestent contre Dieu sont brisés.
      Du haut du ciel, il tonnera contre eux.
      Il jugera les confins de la terre ;
      il donnera la puissance à son roi
      et il élèvera l’homme qui, de sa part, a reçu l’onction d’huile.
      11 Après cela, Elqana retourna chez lui à Rama, et le jeune garçon fut au service de l’Eternel auprès du prêtre Eli.
      12 Les fils d’Eli étaient des vauriens qui ne se souciaient pas de l’Eternel.
      13 En effet, voici comment ils agissaient à l’égard du peuple. Chaque fois que quelqu’un offrait un sacrifice, au moment où la viande cuisait, un de leurs serviteurs arrivait, une fourchette à trois dents à la main.
      14 Il piquait dans la casserole, la marmite, le chaudron ou le pot, et prenait pour le prêtre tout ce que la fourchette ramenait. C’est ainsi qu’ils procédaient envers tous les Israélites qui venaient à Silo.
      15 Et même parfois, avant que l’on fasse brûler la graisse, le serviteur du prêtre arrivait et disait à l’homme qui offrait le sacrifice :
      —Donne-moi de la viande à rôtir pour le prêtre, car il n’acceptera de toi que de la viande crue, il ne veut pas de viande cuite.
      16 Si l’offrant objectait : « Il faut d’abord brûler la graisse, ensuite tu pourras prendre ce que tu voudras », le serviteur lui répondait :
      —Tu m’en donnes immédiatement, sinon j’en prends de force.
      17 Le péché de ces jeunes gens était très grave aux yeux de l’Eternel, car ils profanaient les offrandes faites à l’Eternel.
      18 Mais Samuel accomplissait son service en présence de l’Eternel. Ce jeune garçon était vêtu d’un vêtement de lin semblable à ceux des prêtres.
      19 Chaque année, sa mère lui confectionnait un petit vêtement qu’elle lui apportait quand elle venait avec son mari offrir le sacrifice annuel.
      20 Eli bénit Elqana et sa femme en disant :
      —Que l’Eternel t’accorde d’autres enfants de cette femme pour remplacer celui qu’elle a consacré à l’Eternel !
      Puis ils repartirent chez eux.
      21 L’Eternel intervint en faveur d’Anne : elle fut plusieurs fois enceinte et mit au monde trois fils et deux filles, tandis que le jeune Samuel grandissait dans la présence de l’Eternel.
      22 Eli était très âgé. Il entendait dire comment ses fils agissaient envers les Israélites, et même qu’ils couchaient avec les femmes qui se rassemblaient à l’entrée de la *tente de la Rencontre.
      23 Il leur dit :
      —Pourquoi agissez-vous ainsi ? J’apprends de tout le peuple votre mauvaise conduite.
      24 Cessez donc, mes fils, car ce que j’entends raconter n’est pas beau. Vous détournez de la bonne voie le peuple de l’Eternel.
      25 Si un homme pèche contre un autre, Dieu est là pour arbitrer, mais si quelqu’un pèche contre l’Eternel lui-même, qui interviendra en sa faveur ?
      Mais les fils ne tinrent aucun compte de l’avertissement de leur père, car l’Eternel voulait les faire mourir.
      26 Le jeune Samuel continuait à croître et il gagnait de plus en plus la faveur de Dieu et celle des hommes.
      27 Un jour, un homme de Dieu vint trouver Eli et lui dit :
      —Voici ce que déclare l’Eternel : « Est-ce que je ne me suis pas clairement fait connaître à tes ancêtres et à leur famille quand ils vivaient encore en Egypte, esclaves du pharaon ?
      28 Je les ai choisis parmi toutes les tribus d’Israël pour qu’ils exercent le sacerdoce pour moi en offrant les sacrifices sur mon autel, en brûlant l’*encens, et pour qu’ils portent le vêtement sacerdotal devant moi. Je leur ai attribué une part de viande de tous les sacrifices consumés par le feu offerts par les Israélites.
      29 Pourquoi donc méprisez-vous les sacrifices et les offrandes qui me sont destinés et que j’ai ordonné d’offrir dans ma demeure ? Pourquoi honores-tu tes fils plus que moi en vous engraissant des meilleurs morceaux des sacrifices que mon peuple Israël vient m’offrir ? »
      30 Puisqu’il en est ainsi, voici ce que moi, l’Eternel, le Dieu d’Israël, je déclare : « J’avais promis à ta famille et à celle de tes ancêtres que vous seriez toujours chargés du service devant moi. Mais à présent, moi l’Eternel, je le déclare : c’est fini ! Car j’honorerai ceux qui m’honorent, mais ceux qui me méprisent seront à leur tour couverts d’opprobre.
      31 Voici que le temps va venir où je briserai ta vigueur et celle de ta famille, de sorte qu’on n’y trouvera plus de vieillard.
      32 Alors que tout ira bien pour Israël, tu verras la détresse au sujet de ma demeure et personne n’atteindra plus jamais un âge avancé dans ta famille.
      33 Cependant, je maintiendrai l’un des tiens au service de mon autel, mais ce sera pour épuiser tes yeux à pleurer et pour t’affliger, et tous tes descendants mourront dans la force de l’âge.
      34 Ce qui arrivera à tes deux fils, Hophni et Phinéas, sera pour toi un signe : ils mourront tous deux le même jour.
      35 Ensuite, je me choisirai un prêtre fidèle qui agira selon ma pensée et mes désirs. Je lui bâtirai une dynastie qui me sera fidèle et qui officiera en présence du roi auquel j’aurai accordé l’onction.
      36 Ceux qui subsisteront dans ta famille viendront se prosterner devant lui pour obtenir une obole et un morceau de pain, et ils lui diront : De grâce, accorde-nous une charge sacerdotale quelconque à côté de toi, pour que nous ayons du moins quelque chose à manger. »

      1 Samuel 9

      1 Un homme de la tribu de Benjamin nommé Qich avait pour ancêtres en ligne ascendante : Abiel, Tseror, Bekorath et Aphiah, qui descendaient d’un Benjaminite. Qich était un vaillant guerrier.
      2 Il avait un fils nommé Saül. C’était un beau jeune homme, aucun Israélite n’avait plus belle allure que lui ; il les dépassait tous de la tête.
      3 Un jour, les ânesses de son père s’égarèrent et Qich lui dit :
      —Mon fils, emmène l’un des serviteurs et pars à la recherche des ânesses !
      4 Saül parcourut la région montagneuse d’Ephraïm, puis le territoire de Chalicha sans les trouver. Ensuite ils traversèrent la région de Chaalim sans succès, puis le pays de Benjamin, toujours sans trouver les ânesses.
      5 Arrivés au territoire de Tsouph, Saül dit au serviteur qui l’accompagnait :
      —Viens, nous allons rentrer, sinon mon père va s’inquiéter à notre sujet sans plus penser aux ânesses.
      6 Le serviteur lui répondit :
      —Attends, il y a justement dans cette ville un homme de Dieu très considéré ; tout ce qu’il annonce arrive immanquablement. Allons le voir ! Peut-être nous indiquera-t-il par quel chemin continuer notre route.
      7 —D’accord, allons-y ! dit Saül. Mais qu’est-ce que nous apporterons à cet homme ? Nos provisions sont épuisées et nous n’avons aucun cadeau que nous puissions offrir à l’homme de Dieu. Il ne nous reste plus rien.
      8 Le serviteur lui répondit :
      —Il se trouve que j’ai encore sur moi une petite pièce d’argent, je la donnerai à l’homme de Dieu et il nous indiquera le chemin à prendre.
      9 Autrefois en Israël, quand on allait consulter Dieu, on disait : « Venez, allons chez l’homme qui reçoit des révélations ! » C’était là le nom par lequel on désignait ceux qu’on appelle aujourd’hui des « prophètes ».
      10 Saül dit à son serviteur :
      —Tu as raison ! Allons-y !
      Et ils se dirigèrent vers la ville où habitait l’homme de Dieu.
      11 Pendant qu’ils gravissaient la montée qui mène vers la ville, ils croisèrent des jeunes filles qui en descendaient pour aller puiser de l’eau. Ils leur demandèrent :
      —L’homme qui reçoit des révélations est-il là ?
      12 —Oui, lui répondirent-elles, il est là-haut, droit devant vous ! Mais dépêchez-vous, il vient d’arriver en ville car il y a aujourd’hui un sacrifice pour le peuple sur le *haut-lieu.
      13 Dès que vous serez entrés dans la ville, vous allez le trouver avant qu’il ne monte sur le haut-lieu pour le repas ; car le peuple ne se mettra pas à table avant son arrivée, parce que c’est lui qui doit bénir le sacrifice ; après cela, les invités prendront part au repas. Si vous montez tout de suite, vous le trouverez sûrement.
      14 Ils montèrent donc à la ville. Au moment où ils y pénétrèrent par la porte, Samuel sortait dans leur direction pour monter au haut-lieu.
      15 Or, la veille, l’Eternel avait fait cette révélation à Samuel :
      16 « Demain, à cette même heure, lui avait-il dit, je t’enverrai un homme du territoire de Benjamin, tu lui conféreras l’onction pour l’établir chef de mon peuple Israël, et il le délivrera des Philistins, car j’ai vu la misère de mon peuple, et j’ai entendu sa plainte. »
      17 Dès que Samuel aperçut Saül, l’Eternel l’avertit :
      —Voici l’homme dont je t’ai dit qu’il gouvernerait mon peuple.
      18 Saül aborda Samuel au milieu de la porte et lui demanda :
      —Peux-tu m’indiquer où est la maison de l’homme qui reçoit des révélations ?
      19 Samuel lui répondit :
      —C’est moi cet homme qui reçoit des révélations ! Passe devant moi et montons au haut-lieu. Ton serviteur et toi, vous mangerez avec moi aujourd’hui ; demain matin, je te laisserai repartir après avoir répondu à toutes les questions qui te préoccupent.
      20 Quant aux ânesses disparues il y a trois jours, ne t’en inquiète plus ; elles sont retrouvées. D’ailleurs, à qui est réservé tout ce qu’il y a de précieux en Israël ? N’est-ce pas à toi et à toute ta famille ?
      21 Saül répliqua :
      —Que dis-tu là ? Ne suis-je pas un Benjaminite, de la plus petite des tribus d’Israël, et ma famille n’est-elle pas la moins importante de tous ceux de ma tribu ? Pourquoi parles-tu donc de cette manière ?
      22 Samuel emmena Saül et son serviteur et les fit entrer dans la salle du festin. Il les installa à la place d’honneur au milieu d’une trentaine d’invités.
      23 Ensuite, il ordonna au cuisinier :
      —Sors pour lui le morceau de viande que je t’ai remis pour que tu le mettes de côté.
      24 Le cuisinier apporta le gigot et sa garniture et le déposa devant Saül pendant que Samuel lui dit :
      —Voici la part qui t’a été réservée. Sers-toi et mange, car, pour cette occasion, elle a été gardée exprès pour toi, lorsque j’ai invité le peuple.
      Ainsi Saül mangea avec Samuel ce jour-là.
      25 Puis ils redescendirent ensemble du haut-lieu à la ville, et Samuel s’entretint avec Saül sur la terrasse de sa maison.
      26 Le lendemain, au lever du jour, Samuel appela Saül sur la terrasse :
      —Mets-toi en route, et je prendrai congé de toi.
      Saül se leva et se mit en route. Il sortit en compagnie de Samuel.
      27 Quand ils arrivèrent à la limite de la ville, Samuel dit à Saül :
      —Ordonne à ton serviteur d’aller devant nous.
      Le serviteur s’éloigna.
      —Maintenant, tiens-toi là et je te ferai savoir ce que Dieu a dit.

      2 Samuel 8

      13 David devint encore plus célèbre après son retour d’une campagne où il avait battu dix-huit mille Edomites dans la vallée du Sel.

      Amos 7

      9 Les *hauts-lieux d’Isaac seront détruits, les sanctuaires d’Israël seront rasés, j’interviendrai avec l’épée contre la dynastie du roi Jéroboam.
      10 Alors Amatsia, prêtre de Béthel, envoya un message à Jéroboam, roi d’Israël, pour lui dire :
      —Amos conspire contre toi dans le royaume d’Israël, et le pays ne saurait tolérer plus longtemps tous ses discours.
      11 Voici, en effet, ce que déclare Amos : « Jéroboam mourra par l’épée, et Israël sera déporté loin de sa patrie. »
      12 Puis Amatsia dit à Amos :
      —Va-t’en, prophète, enfuis-toi au pays de Juda ! Là-bas tu pourras gagner ton pain en prophétisant.
      13 Mais ne recommence pas à prophétiser à Béthel, car ici, c’est un sanctuaire du roi, c’est un temple du royaume.
      14 Amos répondit à Amatsia :
      —Je ne suis pas un prophète de métier et je ne fais pas partie d’une confrérie de prophètes. Je gagne ma vie en gardant des bœufs et en incisant les fruits des sycomores.
      15 Mais l’Eternel m’a pris de derrière le troupeau et il m’a dit : « Va prophétiser à Israël, mon peuple.
      16 Maintenant, écoute ce que te dit l’Eternel : Tu me dis de ne plus prophétiser contre Israël, et de ne plus parler contre les descendants d’Isaac.
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