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Dictionnaire Biblique de Top Bible

JÉSUS-CHRIST (5)

IV Les moyens d'action.

1.

LES MIRACLES.

Les évangiles ne renferment pas moins de quarante et un miracles ou groupes de miracles. En les examinant de près, on a pu y pratiquer certaines réductions. L'oreille de Malchus, d'abord : guérison attestée par une source orale peu sûre (Lu 22:51). Puis les doublets de Matthieu Ici, il y a quatre aveugles au lieu d'un seul. Le démoniaque muet et le possédé aveugle et muet (Mt 9:33 12:22), qui tiennent chez Matthieu la place du démoniaque muet de Luc font double emploi. De même l'hydropique de Lu 14:2, et l'homme à la main sèche de Lu 6:6 et suivants. Il reste un nombre considérable de récits. Ils racontent toutes sortes de guérisons, et des plus extraordinaires qui soient, allant jusqu'aux guérisons de lépreux et aux résurrections.

D'abord les guérisons de démoniaques. Satan apparaît dans les évang, comme l'auteur de maladies : des maladies nerveuses en particulier. Il est responsable de la paralysie (Lu 13:11,16), mais aussi du mutisme (Mt 12:22) ; de la cécité ; et même, de la fièvre en général (Lu 4:39). C'est une époque de terreur, où il semble que le démon ait tout envahi. Jésus considère que sa première tâche est de combattre Satan en libérant ses victimes. C'est un fait à l'abri de toute conteste. L'accusation des Pharisiens : « Il chasse les démons par Béelzébul » ne répondrait à rien si Jésus ne chassait pas les démons. Et l'histoire de l'exorciste qui chasse les démons au nom de Jésus (Lu 9:49 et suivant) prouve à quel degré de notoriété avaient atteint les guérisons de démoniaques opérées par Jésus. Les rabbins pratiquaient largement l'exorcisme. Il y avait là une thérapeutique très en vogue au temps de Jésus.

Exclure l'hypothèse du démon n'est pas aussi raisonnable qu'il pourrait le sembler, quand il s'agit d'un phénomène de double personnalité comme celui du démoniaque de Gadara ( « Je m'appelle Légion, car nous sommes plusieurs » Mr 5:9). On conçoit très bien que des maladies mentales à crises intermittentes, sans lésions apparentes, aient été attribuées au démon, et que le malade lui-même en ait eu la persuasion (voir l'histoire de Gottliebin Dittus dans la Vie de Jean-Christophe Blumhardt : celui-ci a eu le sentiment d'une lutte, d'un véritable corps à corps, avec l'esprit du mal). Cette persuasion d'être l'esclave de Satan donne au malade des pensées infernales. Il y a là une obsession démoniaque, qui peut être chassée par l'intervention d'une personnalité forte et pure.

Il est certain que Jésus a voulu s'attaquer à ces maladies plus qu'à d'autres. Il y voyait une manifestation de l'esprit du mal, auquel il venait arracher son empire. L'action qu'il exerçait sur les démoniaques consistait d'abord à provoquer leur rage, dont les accès s'entremêlaient parfois de déclarations qui attestaient la clairvoyance subite de ces cerveaux en délire. « Tu es le Messie ! » criaient les démoniaques. Ils étaient seuls à le savoir. Ce témoignage des démoniaques a été contesté par certains critiques ; il n'a rien pourtant qui doive étonner. Ce mélange d'attraction et de répulsion qui caractérise l'attitude des démoniaques vis-à-vis de Jésus, atteste l'action qu'exerçait sur eux une personnalité supérieure absolument saine et unifiée.

Les évangiles racontent en détail la guérison du démoniaque de la synagogue, à Capernaüm (Mr 1:23-28), celle du fou de Gadara (Mt 8:28,34, Mr 5:1-20, Lu 8:26-39) ; celle de l'enfant épileptique, à propos de qui Matthieu prête à Jésus ce propos : « Cette sorte de démon ne se chasse que par la prière et le jeûne » (Mt 17:21).

Jésus a guéri également, au témoignage des évangiles, des maladies de la locomotion ou des organes des sens qui étaient mises parfois, elles aussi, de façon expresse sous la dépendance de Satan.

Notons la perte de sang guérie (Mt 9:20, Mr 5:25), la fièvre de la belle-mère de Pierre (Mt 8:14, Mr 1:30) et encore les guérisons des lépreux. Sur cette terrible maladie (dans sa forme nerveuse ou anesthésique), Jésus a exercé une influence. Des ulcères ont disparu en un instant sans laisser de traces. L'action de Jésus a provoqué le processus de guérison, avec le concours de la foi du lépreux.

Restent les résurrections. Dans le cas de la fille de Jaïrus, Jésus dit : « Elle n'est pas morte : elle dort » (Mt 9:24, Mr 5:39, Lu 8:52). On peut parler aussi du cas du fils de la veuve de Naïn, (Lu 7:11,17). Reste l'histoire de Lazare.

De toute façon, l'extraordinaire tient une place considérable dans la vie de Jésus.

Le miracle, dans la tradition synoptique, n'est pas envisagé sous le même aspect que dans la tradition johannique. Celle-ci considère les miracles comme des signes de la puissance divine qui était en Jésus. Ce sont des moyens dont Dieu se sert pour accréditer Celui qu'il envoie. Par ces actes de puissance, le Christ manifeste sa gloire. Jean n'en raconte pas beaucoup ; mais ils ont tous une signification spirituelle et un caractère merveilleux. Pas de guérisons de démoniaques. Un aveugle-né ; un paralytique qui est là depuis trente-huit ans (Jn 5:5) ; un mort qui est depuis trois jours au sépulcre ; enfin, des transformations de substance : les noces de Cana, la multiplication des pains. A la lumière de ces actes, Jésus apparaît comme le roi de la nature, l'Être divin qui, dans son humilité apparente, continue de manifester sa gloire. Il en est autrement de la tradition synoptique. Celle-ci laisse de côté les leçons spirituelles qu'on peut retirer de tel ou tel miracle. Ce ne sont pas des symboles, des illustrations de vérités spirituelles. Ce sont des actes de charité.

Jésus a une puissance divine qui est en lui, qui peut même se manifester sans qu'il l'ait voulu, comme un simple rayonnement de son être (Mr 5:30). Cette puissance, il se refuse à l'employer pour lui-même. S'il la fait servir généreusement à soulager la souffrance humaine, c'est par pure charité, sans aucun dessein d'utiliser ses guérisons à fonder sa royauté. Au contraire, il fait ce qu'il peut pour que les bénéficiaires de son initiative miséricordieuse gardent le silence sur son intervention, quand celle-ci est particulièrement extraordinaire (guérison d'un lépreux, rappel à la vie de la fille de Jaïrus). Sauf dans le cas du possédé de Gadara, il ne songe pas à prendre de telles précautions quant aux guérisons de démoniaques. Elles sont un élément normal de son ministère. Elles sont dans la ligne de son programme, puisqu'il vient combattre Satan. Et, sans doute, elles ont contribué à lui amener les foules ; mais ce n'était pas le but qu'il poursuivait.

Il y a encore d'autres miracles de Jésus : des manifestations d'une force qui contredit apparemment la nature, et qui l'oblige à servir ses desseins. Il y a notamment la tempête apaisée (Mr 4:35,41), la multiplication des pains (Mr 6:30-44), la marche sur les eaux (Mr 6:47,52).

Quant aux miracles de guérison, la réponse de Jésus aux envoyés de Jean-Baptiste semble indiquer qu'il leur attribuait parfois une valeur apologétique (Mt 11:2-6, Lu 7:18-23). Certains auteurs ont essayé de spiritualiser cette énumération des oeuvres de miséricorde accomplies par Jésus. Sans doute, on peut entendre métaphoriquement ce qui est dit des sourds qui entendent et des aveugles qui recouvrent la vue.

Mais quand il est question des oeuvres du Messie, il est malaisé de ne pas entendre les choses au sens littéral. Les choses extraordinaires dont Jésus parle font songer à la prophétie d'Ésaïe (Esa 61:1). Il annonce donc au Baptiste :

que les temps messianiques approchent ;

qu'il est le Serviteur de l'Éternel dont a parlé le prophète.

S'il attribue à ces actes une importance considérable, c'est parce que cet afflux de puissance atteste la proximité du siècle futur. De telles oeuvres ne suffiraient pas à le faire reconnaître comme le Messie. Nul doute que le Messie ne doive en accomplir de semblables ; mais à cette époque, des actes de cet ordre ne sont pas tenus pour si extraordinaires. Ce n'est pas encore le signe du ciel qu'on réclame du Messie, et que Jésus se refusera toujours à donner.

Les frontières du réel, en ce temps-là, ne sont pas rigoureusement circonscrites. On vit dans la croyance au merveilleux. La foi peut à tout instant se développer sans être contrariée par la froide raison. Et cette acceptation de l'extraordinaire fait reculer les limites du possible. A cela, il faut ajouter l'action d'un être saint.

Si des personnalités consacrées à leur idéal, et agissant avec la force que leur donnait la communion du Sauveur, telles que Jean-Christophe Blumhardt, le curé d'Ars, le P. Jean de Cronstadt, ont pu au siècle dernier accomplir des guérisons miraculeuses, comment ne pas admettre que Jésus ait possédé un tel don ? Il ne guérissait pas d'après un plan prémédité. Parfois, il semble qu'il n'ait guéri qu'à regret, et comme contraint par les requêtes dont il était assiégé. Ses miracles étaient des actes d'amour, qui manifestaient sa charité humaine et non sa gloire divine. En général, il agissait sans le secours de remèdes matériels, par sa seule volonté, et au besoin à distance : ainsi dans le cas du serviteur du centurion (Mt 8:5, Lu 7:2), dans celui de la fille de la Cananéenne (Mr 7:24-30). Parfois cependant, il a employé des remèdes d'aspect matériels : ainsi, la salive, pour guérir l'aveugle (Mr 8:22,26) et le sourd-muet (Mr 7:31-37). Avec ou sans remède apparent, c'était la foi qui agissait. Il nous est dit qu'à Nazareth, il ne put guérir personne « à cause de leur incrédulité » (Mr 6:1,6). Là-bas, il était le « fils de Joseph ». Il lui est arrivé de guérir à cause de la foi de ceux qui assistaient un malade. Mais il n'est pas dit que le malade n'ait pas partagé la foi des siens.

Il est remarquable que la critique rationaliste admette aujourd'hui la possibilité de guérisons merveilleuses, du moment où la confiance du malade y peut jouer un rôle. Les guérisons des démoniaques (en désignant par ce nom des malades atteints d'affections nerveuses et de troubles cérébraux) ne font de doute pour personne.

2.

L'ENSEIGNEMENT.

(a) La forme. Le terme de parabole est employé sans explication dans les évangiles, à propos de l'enseignement de Jésus. Marc dit, par ex. : « Il leur donnait beaucoup d'enseignements en paraboles » (Mr 4:2).

Le mot grec parabole est une traduction de l'hébreu mâchai

Le machal est une forme de discours dans laquelle on fait une comparaison ; parfois une sentence très courte, comme celles que nous trouvons dans les Proverbes. Salomon, nous dit le livre des Rois, en a prononcé trois mille (1Ro 4:32). Or, les évangélistes ont confondu la parabole grecque, qui est une énigme, avec le machal. Ceci apparaît clairement chez Jean, où l'on voit Jésus s'exprimer d'une façon symbolique et les disciples lui dire : « Maintenant, tu parles ouvertement, tu ne dis pas de paraboles » (Jn 16:29).

Déjà, chez Marc, nous trouvons le refrain : « Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende ! » et la terrible parole : « Afin qu'en voyant de leurs yeux, ils ne voient point, qu'en entendant de leurs oreilles, ils n'entendent point » (Mr 4:12) Quand il est dit que Jésus, après avoir exposé publiquement sa doctrine en forme de paraboles, expliquait tout en privé à ses disciples (Mr 4:34), ceci montre bien que les paraboles sont considérées comme des allégories, c'est-à-dire comme des discours figurés qui présentent à l'esprit un sens caché sous le sens littéral (défin. de Darmesteter-Hatzfeld).

En réalité, les paraboles sont tout autre chose. Ce sont des comparaisons, des exemples, qu'il faut prendre dans leur sens naturel. Elles font intervenir des personnages, des situations qui peuvent être réels. La leçon a en tirer est en général spirituelle.

Les fables, au contraire, peuvent faire intervenir des animaux, des végétaux, et les faire discourir dans des situations imaginaires. La leçon a en tirer est en général morale.

Le type de l'allégorie, c'est le Voyage du Chrétien, ou encore le Roman de la Rose, où les vertus et les vices sont figurés par des personnages. Les allégories ont besoin d'explication. Or, nous comprenons les paraboles sans explication. Deux paraboles seulement sont expliquées dans les évangiles : le Semeur et l'Ivraie ; et l'explication est superflue.

L'allégorie est chose savante et artificielle. On s'y donne beaucoup de mal pour peu de résultat. Jésus n'avait pas le temps de composer des allégories. L'image, pour faire son effet, doit être comprise : au sens propre dans la parabole, au sens impropre dans l'allégorie. En style allégorique, il sera parlé du levain des Pharisiens ; en style parabolique, du levain qui fait lever toute la pâte. La parabole n'a pas à être résolue comme une énigme. Elle a pour mission de faire pénétrer une idée en la rendant en quelque sorte sensible. Elle n'a pas à être interprétée, mais appliquée.

On distingue, dans les évangiles, trois sortes de paraboles.

Il y en a une trentaine qui sont de simples comparaisons ; l'aveugle qui veut conduire un autre aveugle (Mt 15:14) ; la lumière sur le chandelier (Mr 4:21) ; l'oeil qui est la lumière du corps (Mt 6:22), les vieilles outres et le vieil habit (Mr 2 : et suivant) ; l'arbre et les fruits (Mt 7:16-20 12:33-37), etc.

Viennent ensuite les paraboles proprement dites. Ici, il ne s'agit plus de choses qui arrivent constamment, mais d'histoires composées dans un dessein didactique. Le principe fondamental dont elles s'inspirent, c'est l'unité du monde spirituel et de la nature. Les lois de la vie trouvent leur explication dans l'ordre religieux. C'est ce qui fait la supériorité des paraboles de Jésus sur celles des rabbins et même sur celles de l'A. T,. (cf. 2Sa 12:1, Esa 5:1,7) Les paraboles ont été prononcées dans des circonstances déterminées que nous ignorons, d'où certaines obscurités. La tâche du lecteur est de dégager l'enseignement central, au lieu de se perdre dans des détails qui sont là pour encadrer la leçon et non pour disperser la signification de l'histoire.

Ceci étant, les paraboles proprement dites sont :

l'Ami importun (Lu 11:5-8) ; le Juge inique (Lu 18:1-8) ; le Serviteur impitoyable (Mt 18:21-35) ; le Semeur (Mr 4:3,9) ; les paraboles du Règne de Dieu (Mt 13, Mr 4:26-29) ; la Brebis et la Drachme perdues, l'Enfant prodigue (Lu 15) ; l'Économe infidèle (Lu 16) ; les Vignerons (Mr 12:1-12) ; les Ouvriers (Mt 20) ; le Festin (Mt 22) ; les Dix Vierges (Mt 25:1-13) ; les Talents (Mt 25:14-30).
En troisième lieu, nous trouvons dans les évangiles une série de récits dont les données sont déjà d'ordre religieux, et qui sont propres, tels quels, à servir d'exemple. Ils démontrent une vérité générale en racontant une histoire particulière.
Le Bon Samaritain (Lu 10:29-37) ; le Pharisien et le Péager (Lu 18:9-14) ; le Riche insensé (Lu 12:16,21) ; Lazare et le Riche (Lu 16:19-31).
Il faut mentionner enfin les allégories de Jean (Jn 10:1-16 15:1).

Les premiers chrétiens ont tenu les paraboles pour des allégories. C'étaient des Juifs. L'endurcissement de leur peuple, qui avait persisté malgré l'enseignement si populaire de Jésus, leur sembla un tel mystère, qu'ils ne purent se l'expliquer que par une intention divine (c'est la théorie de l'apôtre Paul dans Ro 11:7,10). Ce qui était une conséquence non voulue devint une fin poursuivie, conforme à l'ordre providentiel. C'est ainsi qu'on a entendu une parole de Jésus sur le mystère du Royaume de Dieu Elle a été mise en rapport avec une parabole qui n'avait rien de mystérieux : le Semeur.

Que l'allégorie se soit glissée de très bonne heure dans les paraboles, que Jésus lui-même y ait eu recours, c'est ce dont on ne peut guère nier la possibilité. On sait l'opinion très catégorique de l'homme le plus compétent en la matière, Adolf Julicher. « Jésus, dit-il, n'a négligé aucun moyen de faire pénétrer la Parole de Dieu dans le coeur de ses auditeurs ; seule, l'allégorie, qui ne révèle pas mais qui cache, qui n'unit pas mais qui sépare, qui ne convainc pas mais qui repousse, --le plus clair, le plus puissant, le plus simple de tous les orateurs ne pouvait l'utiliser pour ses fins. »

C'est très juste en principe ; un peu exagéré toutefois. Même dans la parabole du Semeur, il n'est pas absolument nécessaire que des graines tombent parmi les épines, d'autres sur le sol pierreux. C'est déjà l'allégorie qui commence. Les invraisemblances que renferment certaines paraboles sont le résultat de l'allégorisation du thème initial. Ainsi, quand le roi de la parabole fait la guerre aux gens qui ont décliné son invitation, et brûle leur ville (Mt 22:7) ; ou quand l'homme qui n'a pas d'habit de noces est jeté dans les ténèbres du dehors, parmi les pleurs et les grincements de dents (Mt 22:13). C'est être trop puriste que de dire : Jésus n'a pu raconter cela.

Quoi qu'il en soit, la valeur esthétique des paraboles est incomparable. S'il s'y trouve des traces d'adaptation à l'usage catéchétique, ou des ornements qui sont le fait des traducteurs, ce que le travail de la critique en dégage, c'est un pur diamant. Le genre littéraire existe ailleurs ; mais il n'y a qu'à comparer les paraboles chrétiennes aux fables du Lotus, produit de l'imagination démesurée du monachisme bouddhique, ou aux froides allégories des rabbins, pour apercevoir le caractère unique des paraboles de l'Évangile.

(b) Le contenu.

Dieu

Il ne paraît pas indiqué de grouper les principaux thèmes de l'enseignement de Jésus autour de la rubrique générale du Royaume de Dieu (voir art.). Ce terme n'est pas nouveau à l'époque (sans être d'une application courante), et il n'est pas ce qu'il y a de plus central dans l'Évangile. Sans doute, Jésus a parlé de la royauté de Dieu. Il l'a appelée de ses prières. Il a considéré que c'était sa tâche d'en préparer la venue. Mais cela, Jean-Baptiste l'avait pensé avant lui. Pourtant, Jean-Baptiste appartenait encore au passé. En quoi consistait donc l'ère nouvelle ?

Devait-elle apporter à l'humanité un Dieu nouveau ?

Oui et non (voir Goguel, Le Dieu de Jésus, Paris 1929). L'apologie d'autrefois attribuait à Jésus, sans aucune réserve, la révélation du Dieu Père. Il y avait là une grosse exagération. Le mot Père est familier au rabbinisme tout comme à l'ancien Israël. Toutefois, dans le langage des Juifs, il comporte une idée de souveraineté qui paraît étrangère à l'Évangile, ou du moins, qui reste à la surface des choses. Le Père, dans le judaïsme, c'est le monarque divin. « Un fils honore son père, dit Malachie ; un serviteur, son maître. Si je suis Père, où est l'honneur qui m'est dû ? » (Mal 1:6). Les termes de Père et de Roi alternent dans la grande prière juive, le Chemoné Esré. Sans doute, l'individualisme religieux a fleuri chez les prophètes et dans les Psaumes. On trouve chez eux l'expression classique de la foi et de l'amour pour Dieu. Toutefois, chez les plus grands, la note dominante est celle de la vision d'Ésaïe : l'effroi devant le mystère ; et c'est plutôt, pour emprunter le langage d'un théologien d'aujourd'hui, le mystère qui fait trembler que ce n'est le mystère qui fascine. Le Dieu des prophètes, c'est le Dieu personnel et saint.

Tel est aussi le Dieu de Jésus. Et, en ce sens, Jésus est bien l'héritier de l'A.T. Mais il ajoute une note d'intimité qui le caractérise. Il n'y a pas, dans les évangiles, une doctrine de Dieu, bâtie suivant les règles de la logique. Il y a Dieu. Élaborer une théodicée ? A quoi bon ? Jésus vit de Dieu. Et son Dieu, le Dieu proche, le Dieu qui est amour, est autre chose encore que le Dieu personnel et saint. Dieu est le Père. Cette expression a perdu tout caractère national. Elle ne comporte plus aucune limite ethnique. L'amour de Dieu s'étend à toutes ses créatures. Il déborde les cadres de l'humanité : il s'intéresse aux moineaux et aux fleurs des champs. A plus forte raison Dieu se soucie-t-il des êtres faits à son image, et ceci, sans aucune restriction. Évidemment, il y a la parole : « Je ne suis envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël » (Mt 15:24). Il y a l'avertissement aux envoyés de Jésus : « N'allez pas chez les païens. N'allez pas chez les Samaritains » (Mt 10:5). Question de méthode, de sage division du travail, économie des forces qui ne doivent pas se disperser en vain ; mais sans rien qui vienne circonscrire l'horizon de Dieu et limiter ses ambitions aux possibilités actuelles de son Envoyé.

Il y aura des étapes dans la conquête du monde par Dieu. Le premier objectif, c'est Israël. Les enfants d'Abraham ont dans le coeur du Père un droit de primogéniture. Mais la foi des païens efface tous les intervalles. « Il en viendra d'Orient et d'Occident, du Nord et du Midi, qui seront à table avec Abraham, Isaac et Jacob dans le Royaume des Cieux » (Mt 8:11). Cette foi, Jésus l'a constatée chez la Cananéenne (Mr 7:26 et suivants) comme chez le centurion de Capernaüm (Mt 8:5 et suivants). Il l'a admirée, et sans doute elle a découvert devant lui les perspectives de l'avenir missionnaire. L'Évangile de Jésus n'accorde, dans son principe, aucune place aux considérations ethniques. Celui qui fait la volonté du Père montre par là qu'il est un enfant du Père et un frère de Jésus (Mt 12:50, Mr 3:35). Et si le Père est bien le Berger qui cherche sa brebis perdue, n'est-ce pas faire entendre qu'à ce droit de primogéniture succède une préférence accordée à la souffrance humaine, et même au péché de l'homme, sur la justice des satisfaits ?

L'unité de cette doctrine est si forte, que l'occasion de pécher, la tentation elle-même, se trouve dans la dépendance de ce pouvoir dominateur, à la fois saint et aimant, d'un Dieu qui conserve en toutes choses l'initiative souveraine. Mais toutefois, cette unité n'est qu'apparente, car Dieu est l'Être saint qui a horreur du mal. Il est le Berger qui va chercher sa brebis au désert : ce n'est pas lui qui la mènerait aux abîmes. Son initiative s'exerce dans le sens du salut de l'homme : elle est incompatible avec un entraînement au mal. Sans doute, il faut admettre ici la possibilité d'une permission. Dieu peut permettre que l'homme tombe dans la tentation, comme il peut permettre que le moineau tombe du nid. Son action s'exerce toujours dans le sens du bien. Il peut laisser libre cours au mal ou à la souffrance ; ce n'est pas qu'il les veuille. Sa volonté se confond avec celle de Jésus qu'il envoie. Jésus lui obéit : or, son obéissance le porte à combattre la souffrance sous toutes les formes. C'est sa mission.

On voit ce qu'il faut penser de l' « optimisme » évangélique. Sans doute, Jésus montre l'amour de Dieu se révélant dans la nature. Au règne du caprice ou de la fatalité se substitue le règne de l'amour. Jésus retrouve les traces de la sagesse et de l'amour du Père dans l'éclat des lis des champs, qui sont les anémones rouges des printemps galiléens, comme dans l'humble existence des oiseaux du ciel, que le Père céleste nourrit. « Deux moineaux, demande-t-il, ne se vendent-ils pas un sou ? et il n'en tombe pas un seul à terre, sans votre Père... Ne craignez donc rien : vous valez plus que beaucoup de moineaux » (Mt 10:29-31). Si Jésus ne retient ici que l'aspect lumineux des choses, c'est qu'il interprète la nature qui l'environne à la lumière de sa propre vie intérieure. Mais il n'ignore pas les aspects sombres de la réalité. Son optimisme est fait non d'ignorance, mais de confiance en Dieu, dont l'amour aura le dernier mot. Le monde des paraboles nous montre Lazare agonisant sur les marches du palais du riche ; ou encore, le serviteur à qui son maître a remis sa lourde dette, prenant à la gorge son compagnon de service, et lui disant : Paye ce que tu dois ! Il y a dans ce monde des scandales, et d'une telle portée, qu'il faudrait mettre une meule au cou de l'auteur du scandale, et le jeter au fond de la mer (Mt 18:7). Il y a des cambrioleurs qui percent les maisons (Mt 24:43, Lu 12:39), et des attaques à main armée, le long des routes (Lu 10:30). On y voit des tyrans, qui exigent de ceux qu'ils oppriment le titre de bienfaiteurs (Lu 22:25 et suivant). C'est un monde où les oiseaux ne tombent pas du nid sans l'intervention du Père ; mais dans ce monde, on emprunte de gré ou de force (Mt 5:42), on trompe, on vole, il y a entre proches des conflits d'intérêts ; les faits-divers sanglants s'y multiplient (Lu 13:3 et suivant). Même les transformations apparentes des âmes ne préservent pas des rechutes (Mt 12:43-45). Mais c'est un monde derrière lequel Dieu est à l'oeuvre. Il ne préserve pas les siens de la souffrance : au contraire, les persécutions seront leur lot ; mais ils ne doivent pas craindre ceux qui peuvent tuer le corps et ne peuvent tuer l'âme. Le seul qu'il faille craindre, c'est celui qui peut perdre l'âme et le corps dans la géhenne (Mt 10:28). Les adversaires de Jésus pourront torturer ses disciples : ils ne les sépareront pas de Dieu.

On s'est demandé si Jésus considérait la filiation divine de l'homme comme d'ordre naturel ou s'il l'envisageait comme un état surnaturel, auquel on arriverait par le libre choix de Dieu. Est-on fils de Dieu par grâce ou par nature ? Les penseurs qui font de l'homme un fils de Dieu sont les représentants de la sagesse grecque. Le judaïsme n'envisage pas ainsi les choses : il place Dieu trop haut et trop loin. Et Jésus, qui vit de cette réalité immédiate qu'est la présence de Dieu en lui, reste sur le terrain du judaïsme en affirmant le choix de Dieu qui fait de l'homme son fils (Lu 10:20). Ici, ce n'est pas la nature de l'homme qui intervient ; c'est le pardon de Dieu.

L' homme ; la conversion

Quelle opinion l'Évangile a-t-il de la nature humaine ? Il la met aussi haut que possible. L'enthousiasme de Jésus, quand il parle de l'homme, surpasse celui du psalmiste s'écriant : « Tu l'as fait à peine inférieur à Dieu : tu l'as couronné de gloire et de magnificence » (8:6). « Que servirait à un homme de gagner le monde entier, demande Jésus, s'il perdait son âme ? Que peut donner un homme en équivalent de son âme ? » (Mr 8:36 et suivant). Si l'équivalent de l'âme n'existe pas, c'est qu'elle est fille de Dieu.

Ceci ne s'accorderait guère avec cette extrême dépréciation de l'homme qui est impliquée dans la doctrine du péché originel. Et de fait, cette doctrine ne se trouve pas dans l'Évangile. Jésus dit : « Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs » (Mt 9:13, Mr 2:17, Lu 5:32). On s'est demandé si ce n'était pas ironie. Mais ce qui, sûrement, n'est pas une ironie, c'est cette autre parole : « L'homme de bien tire de bonnes choses de son bon trésor ; mais le méchant tire de mauvaises choses de son mauvais trésor » (Mt 12:35). Il y a donc des gens de bien. C'est que l'Évangile ne fait pas sur la nature humaine des théories abstraites. Il observe les faits. Il constate qu'il y a des actes de vertu. Il admet l'existence d'un oeil intérieur (Mt 6:23), qui n'est pas nécessairement obscurci. Il ne dit pas, comme le dira l'apôtre Paul, que la Loi est là pour donner la connaissance du péché. Il croit à la possibilité de satisfaire, dans tel cas déterminé, aux exigences de la Loi. A celui qui l'interroge sur les conditions de la vie éternelle, Jésus dit : « Fais ceci, et tu vivras » (Lu 10:28). Il envisage même la possibilité, pour ses disciples, de surpasser la justice des Scribes et des Pharisiens (Mt 5:20).

Mais il n'excepte personne de la nécessité de la repentance. Il reprend l'enseignement qui était celui des prophètes, et auquel le message du Baptiste a donné un relief nouveau. Il y a entre sa personne et celle de Jean un contraste extérieur ; mais vis-à-vis de l'âme, il a les mêmes exigences. Il est venu sauver ce qui était perdu, et il dit à ses auditeurs : « Si vous ne vous repentez, vous périrez tous » (Lu 13:2,5). On ne voit nulle trace dans l'Évangile d'une morale fadement sentimentale, annonçant un pardon sans repentir. Jésus vient dans des temps tragiques, et sans doute, pense-t-il, à la fin des temps. C'est pour son peuple la dernière occasion de se convertir avant la ruine. Sa prédication se rapporte toute à la repentance. Ses guérisons elles-mêmes ont pour but de remuer dans les âmes le regret de leurs fautes et de leur communiquer une terreur sacrée, en leur donnant la sensation que le divin s'est approché d'elles. Si Tyr et Sidon avaient été témoins de ces choses, « elles se seraient repenties en prenant le sac et la cendre » (Mt 11:21).

Jésus veut qu'on passe par la porte étroite et le chemin étroit. Et il insiste sur le petit nombre de ceux qui y passent (Mt 7:13, Lu 13:23). Son optimisme se résout ici en pessimisme. Mais il exerce sur ceux qui l'écoutent une action thérapeutique, au sens moral comme au sens matériel. Il pardonne les péchés. Et dans ce pardon, il y a plus qu'une simple façon d'absoudre le péché. Il le guérit par la parole de pardon elle-même. Ainsi, il sauve (le mot araméen akhi, que Jésus a employé, signifie donner la vie : soit celle du corps, soit celle de l'âme). En tout ceci, il y a une foi puissante en l'humanité, même morte : Jésus affirmant qu'il peut promouvoir, effectivement, ceux auxquels il s'adresse, à la dignité de fils de Dieu.

Dans cette phase de sa prédication, Jésus ne subordonne à aucune condition la réconciliation de l'homme avec Dieu. Il fait entendre aux hommes l'appel de l'amour divin, et cela suffit. Mais il faut passer par une crise. Et cette crise est une mort. Il faut mourir à soi, pour renaître. Le commentaire naturel des Synoptiques, c'est la parole que le Christ johannique adresse à Nicodème : « Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le Royaume de Dieu » (Jn 3:3). Il n'y a ici aucune complaisance envers le mal. La vie humaine est un drame où le ciel et l'enfer s'affrontent.

La repentance dont il est question dans l'Évangile, la techoubâ, était envisagée par les rabbins comme la condition du salut. Le judaïsme n'avait pas une doctrine formelle du péché originel. Il considérait que le coeur de l'homme était le théâtre d'un conflit entre le bon penchant (jézer hattôb) et le mauvais penchant (jézer hâra). Mais, étant donnée la faiblesse invétérée de l'homme, l'instinct mauvais dominait. Le judaïsme, dès lors, percevait le tragique de la vie. Seulement il y associait la pénitence, qui, selon lui, préexistait au monde, et pouvait restituer à l'homme sa gloire perdue. La synagogue concentrait son effort de pénitence sur la fête de Kippour. Là, par le moyen de la confession et du jeûne, le peuple effaçait ses péchés. A cette nécessité de la repentance, Jésus n'a rien changé. Mais il a intériorisé la pénitence. Loin d'en faire un ensemble d'actes extérieurs, il y a vu l'acte initial et essentiel par lequel l'âme se tourne vers Dieu. S'il ne confirme pas le rite ancien, c'est qu'il se met d'emblée sur un autre terrain. Ce qu'il veut provoquer, c'est un sentiment plus qu'un acte rituel, et il n'attend pas pour cela la fête de Kippour.

La pénitence, d'ailleurs, ne saurait suffire. La dette contractée par l'homme vis-à-vis de Dieu est de telle nature, qu'elle ne peut être réglée par des prestations. Il y faut le pardon de Dieu. Ce pardon laisse subsister l'offense dans sa gravité tragique. Elle ne saurait être réparée par la bonne volonté de l'homme : il faut pour l'effacer un miracle de la grâce. Mais le pardon que Dieu offre au pécheur est instantané et complet. Il est gratuit. Si l'enfant prodigue a offert de réparer sa faute en acceptant d'être traité comme un journalier de son père (Lu 15:19), on ne voit pas que le père ait songé à accepter cette réparation. Le pardon divin apparaît illimité. Tel doit être, pratiquement, le pardon que l'homme accorde à l'homme. Or, le repentir de l'homme est déjà une réponse à l'initiative divine, c'est une décision que l'homme prend de se confier à la grâce d'un Dieu de miséricorde. « Ta foi t'a sauvé. » Dans cette déclaration de Jésus aux malades de l'âme comme aux malades du corps, tout est contenu. La délivrance vient de Dieu : il a la volonté de guérir, comme il a celle de pardonner. Cette loi du pardon, que Jésus va proclamer comme devant régir désormais les relations humaines, elle est valable pour Dieu avant de l'être pour l'homme.

Ainsi, Jésus n'affaiblit rien des exigences divines. Il affirme l'universelle obligation de la pénitence. Mais ce n'est pas sur elle qu'il compte pour sauver, c'est sur la miséricorde infinie qui fait lever son soleil sur les bons et sur les méchants et qui, lorsque l'homme répond à son initiative, fait de lui un fils de Dieu, le rétablissant dans sa dignité perdue. L'Évangile n'a rien de cette fadeur souriante que lui attribuaient volontiers ceux qui ont parlé de l'idylle galiléenne. C'est un appel à la conscience, poussé en des temps tragiques. Il faut que l'âme se décide pour ou contre Dieu. L'alternative, c'est la mort ou la vie. L'enseignement des deux chemins existait dans le judaïsme. Mais ici, nous n'avons pas affaire aux exhortations d'un moralisme assez plat. Nous sommes devant la révélation d'un Dieu de pardon. Elle emprunte sa solennité aux catastrophes pressenties du peuple élu. Le pardon de l'homme prend modèle sur le pardon de Dieu. La dette humaine est sans limites. Ce sont les dix mille talents (Mt 18:24), c'est la somme que le débiteur ne trouvera jamais. Mais Dieu consent à se contenter du repentir. L'Évangile constate que la faiblesse humaine est sujette à des rechutes. Il ne place pas l'homme devant un pardon unique, mais devant une volonté constante de pardonner (Mt 18:21, cf. Lu 17:3). Toutefois, l'acte initial de pardon produit une guérison. Et Jésus dit au malade comme au pécheur : « Ta foi t'a sauvé. » « Tes péchés te sont pardonnes. » (Mt 9:22, Mr 5:34 10:52, Lu 7:48,50 17:19).

Jésus demande à ses auditeurs, pour que son oeuvre de salut s'accomplisse, la foi. C'est elle qui rend la repentance efficace ; car il n'est pas de repentance sans la croyance à la possibilité de la guérison, et c'est cette croyance qui est la foi. La foi suppose-t-elle de plus un élément purement intellectuel ? On l'a contesté, en se fondant sur l'histoire de la pécheresse pardonnée (Lu 7:36-50). Il est certain que Jésus, en principe, ne demande pas à son disciple autre chose que de croire au pardon. Mais c'est beaucoup. Croire au pardon, au sens où Jésus l'entend, c'est croire à un pardon qui est une guérison de l'âme : c'est affirmer un miracle de Dieu. Et ceci suppose une grande confiance en Jésus, qui assure l'homme de son pardon. Jésus dit que, si l'on a de la foi gros comme un grain de moutarde, et qu'on dise à cette montagne : « Ote-toi de là et jette-toi dans la mer », elle s'y jettera (Mt 17:20, Lu 17:6). On ne voit pas comment une foi qui développe une telle puissance se passerait d'éléments intellectuels. Cette foi suppose, non que l'on entende manoeuvrer Dieu à sa guise, mais qu'on s'appuie à la volonté divine considérée comme sage et aimante, et qu'on ait, en somme, Dieu derrière soi. La foi de l'Évangile qui a Jésus pour sujet, disent certains, est distincte de la foi de l'Évangile qui a Jésus pour objet. Mais lorsqu'il est question de la foi, elle a toujours pour objet Jésus, ou Dieu à travers Jésus.

La prière et le culte

Comment cette relation entre Dieu et l'âme va-t-elle s'affirmer dans la vie quotidienne ? L'exemple de Jésus le montre. Si le christianisme est, comme l'a dit un théologien, « la religion de la prière », c'est l'oeuvre de Jésus. Il n'y a pas de point où il ait davantage innové. Partout ailleurs (sauf dans le Ps 73), la prière tend à utiliser la puissance divine pour l'accomplissement des desseins de l'homme. Elle se sert du Dieu qu'elle sert. Pour agir plus efficacement sur lui, elle multiplie les « vaines redites ». Il en est ainsi, très particulièrement, en Israël. Qu'on songe au Chemonê Esré, la grande prière de la Synagogue, dont les dix-huit demandes sont répétées trois fois par jour... « Celui qui fait de longues prières, disait un rabbin, ne reviendra pas à vide. » La prière juive est une oeuvre méritoire. L'Oraison dominicale, par sa brièveté même, traduit admirablement la relation filiale que Jésus est venu créer entre l'homme et Dieu.

Ce ne sont pas les paroles qui sont nouvelles. Elles ont des parallèles dans les prières de la Synagogue. C'est l'attitude qui est nouvelle. Tous les éléments artificiels de la prière juive ont disparu. La prière est une adhésion à la volonté du Père. Elle élève l'âme sur le plan divin ; elle la met à l'unisson des intentions du Père ; et par là, elle fraye la voie au Règne de Dieu. Hoeffding a pu dire que la prière de Gethsémané était la parole religieuse la plus profonde qui ait jamais été dite. Ce n'est pas seulement à Gethsémané que Jésus a dit cette parole. Elle est un élément de l'Oraison dominicale. Celle-ci est donc bien la prière personnelle de Jésus. Il a pu demander, en communion avec la race humaine qu'il venait sauver, et pour elle, le pardon. Avant tout, il est question ici de Dieu et de son Règne. Mais on voit bien que ce n'est pas la révolution cosmique qui est au premier plan. C'est la souveraineté actuelle et intérieure du Père céleste, qui doit s'achever par la transfiguration de l'univers. L'Oraison dominicale n'est pas seulement adhésion à la volonté divine. C'est une requête. La prière peut modifier les desseins de Dieu ; elle entre en ligne de compte dans ses délibérations. C'est le paradoxe de la prière chrétienne que, tout en faisant à Dieu le sacrifice de ses désirs, elle lui demande de les exaucer. Elle est une requête, et une requête ardente, comme le montrent les paraboles de l'ami importun (Lu 11:6-8) et de la veuve qui supplie le juge inique (Lu 18:1-5). Mais elle est une requête filiale, où l'imploration se soumet d'avance à la volonté mystérieuse du Père.

La prière est donc autre chose, encore, qu'une méditation sur l'amour de Dieu. Assurément, l'oraison d'union y tient une grande place. Marie a choisi la bonne part (Lu 10:42). Mais la prière peut être aussi une demande, et qui va jusqu'à l'importunité (Lu 11:8 18:5). Cette demande, toutefois, est déjà intercession. Elle est une force active au service du Règne de Dieu. Et il n'y a pas de doute que Dieu ne veuille se servir de la requête des hommes pour hâter son intervention dans l'histoire. Il ne s'agit donc pas de soumettre la volonté de Dieu à celle de l'homme, mais de faire collaborer l'homme à la réalisation des plans de Dieu. La prière ainsi entendue crée entre Dieu et l'homme un accord, qui est décrit dans la parabole de l'Enfant prodigue. « Mon enfant, dit le Père au fils aîné, tu es toujours avec moi, et tout ce que j'ai est à toi » (Lu 15:31). Telle est la situation de l'homme vis-à-vis de Dieu. Il n'y a pas moyen d'en concevoir une plus haute.

Quel est maintenant le rôle du culte, selon l'Évangile ? Dans la religion de l'Esprit, telle que la professe Jésus, le Temple tient-il encore une place ? L'entretien avec la Samaritaine ne laisse guère d'avenir aux sanctuaires terrestres ; et il est permis d'y voir l'interprétation légitime des sentiments de Jésus. Il a prédit la ruine du Temple, s'abîmant dans la catastrophe qu'il voyait prête à fondre sur son peuple, et le seul crime qu'on ait pu lui reprocher avec quelque fondement, semble-t-il, c'est d'avoir annoncé l'édification d'un sanctuaire nouveau qui serait son oeuvre et dont l'établissement coïnciderait avec sa manifestation glorieuse.

Toutefois, l'histoire de Jésus commence dans le Temple, par une profession d'attachement enthousiaste à la maison du Père. Ensuite, les seuls points d'attache auxquels on puisse agrafer les phases du ministère de Jésus, ce sont les fêtes religieuses. Évidemment, les évang, ne nous disent pas que Jésus soit venu au Temple en pèlerinage. Ils ont fait crédit en cela à l'intelligence du lecteur. Dans l'épisode où Luc montre Jésus pleurant sur Jérusalem (Lu 19:41 et suivants), le Temple domine le paysage, et il n'y a pas de doute que la vue du splendide édifice, dont Jésus entrevoit la destruction, ne lui fasse verser des larmes. Jamais il n'a désavoué le Temple. Il n'a combattu nulle part la religion du sacrifice ; il a seulement dit, reprenant un thème de la religion prophétique, que la miséricorde valait mieux (Mt 9:13 12:7). Il a fréquenté le Temple, et, s'il a attiré sur lui la mort, c'est pour avoir voulu purifier la maison du Père du commerce impie qui en faisait une caverne de voleurs (Mr 11:17).

En tout cela, il est resté un fils pieux de la grande tradition d'Israël. Mais pour lui, qui trouvait Dieu sur la montagne solitaire, et à qui le spectacle des foules donnait plus de sujets de scandale que d'édification, le culte du Temple était à la périphérie de la religion, au lieu d'en former le centre. Désormais, la présence divine n'est plus réalisée exclusivement dans le Temple. La chambre dont un enfant de Dieu ferme la porte avant de prier est un sanctuaire du Dieu vivant (Mt 6:6). Ce n'est donc pas une religion nouvelle qui se crée, en hostilité à l'autre. C'est l'axe de la religion qui se déplace. Le sacré n'est plus extérieur à la VI° sociale ; il en devient l'âme, étant associé à toutes ses manifestations.

La loi d'amour

Comment la sainteté va-t-elle se réaliser ? Y faudra-t-il employer des moyens extérieurs ? Jésus ne méprise pas les oeuvres prescrites par ses contemporains. Il n'ordonne pas le jeûne à ses disciples, et ils ne le pratiquent pas (Mt 9:14). Lui-même ne le pratique pas davantage (Mt 11:19, Lu 7:34) ; mais il admet qu'on y ait recours comme à une méthode d'hygiène spirituelle, à condition de ne penser qu'au bien de son âme et de se refuser systématiquement à se servir de ses pratiques d'ascétisme pour faire impression sur les hommes (Mt 6:16,18). De même Jésus prescrit l'aumône, mais il la veut discrète, ignorée des hommes, connue de Dieu seul (Mt 6:2-4). Il fait une place, et quelle place ! à la prière, mais en lui ôtant tout ce qu'elle a d'extérieur, et jusqu'à l'apparence d'une contrainte exercée sur la divinité (Mt 6:6-8).

Ce qui caractérise la religion de Jésus, c'est qu'elle élimine tout mérite. L'homme n'a aucun droit à faire valoir devant Dieu. Ayant fait tout ce qui lui était prescrit, il doit encore se tenir pour un serviteur indigne, qui n'a fait que ce qui lui était ordonné (Lu 17:10). La parabole des ouvriers loués à des heures différentes (Mt 20:1 et suivant) a la même signification. A travail différent, salaire identique : c'est l'économie divine, où tout se fait par grâce (voir ce mot). Ceci dit, il faut se garder de voir dans l'Évangile un idéalisme intransigeant. Jésus admet que le bonheur soit la sanction de la vertu. Mais c'est un résultat qu'on ne doit pas envisager. Il faut perdre sa vie pour la sauver (Mt 10:28 16:25, Mr 8:35, Lu 9:24 17:33). Il est impossible que le don de soi ne s'épanouisse pas en vie éternelle. Si c'était le but qu'on poursuit, on ne l'atteindrait jamais. C'est simplement une conséquence de l'action désintéressée. Le ciel sera la revanche de la terre. Les Béatitudes (voir ce mot) font briller devant l'homme la félicité céleste ; mais celle-ci n'est accessible qu'à ceux qui se sont donnés. Quant au but à atteindre, il est clair. « Soyez parfaits, comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5:48). Il n'y a aucune limite à l'effort humain. La perfection consiste dans l'amour. Aimer Dieu, d'abord, à qui l'on doit tout : l'aimer de tout son coeur, de toute son âme, de toute sa pensée. Ensuite, aimer ses frères comme soi-même, l'amour que l'on porte à ses frères étant la conséquence de l'amour que Dieu porte à ses enfants (Mt 22:34-40, Mr 12:30 et suivant, Lu 10:25-27). Le Sermon sur la Montagne (voir art.) montre jusqu'où doit aller l'amour fraternel, quand il prêche la non-résistance au méchant et l'amour des ennemis (Mt 5:38,48, Lu 6:27-35).

Quelle sera, dans cette moralité nouvelle, l'attitude de Jésus vis-à-vis de la Loi ? Ici, nous sommes sur un terrain moins solide qu'ailleurs. Les problèmes de la Loi ont été d'abord discutés entre Jésus et les Pharisiens ; mais ensuite, ils ont été le thème de controverses prolongées entre les fidèles du judaïsme et les premiers chrétiens. C'est un domaine où l'Église naissante a pu interpréter ses souvenirs, les prolonger, y ajouter peut-être, et, dans une certaine mesure, créer. Il y a de la casuistique dans de telles controverses, et la casuistique nous éloigne peu à peu de l'Évangile.

La base de l'enseignement, pour Jésus comme pour ses adversaires, c'est l'Écriture Sainte. Il argumente constamment au nom de l'Écriture (Mr 2:25 7:9-13 12:24-37). S'il s'élève contre une tradition qui est l'oeuvre des hommes, c'est au nom de l'Écriture, révélation de Dieu. Mais la révélation de l'A.T. n'est pas pour lui la lettre dont on accepte d'avance l'autorité. C'est la parole vivante de Dieu, qui agit et se renouvelle dans la conscience. Il interprète la doctrine ancienne à la lumière de la révélation nouvelle. Dès lors, il ne faut pas s'étonner si Jésus reste un adorateur selon la Loi. Il ne condamne pas indistinctement tous les Scribes. Il y en a qui peuvent devenir disciples du Règne de Dieu (Mt 13:52). Ceux-ci tirent de leurs armoires du vieux et du neuf. Le neuf, c'est l'Évangile ; le vieux, c'est la Loi. Il faut conserver ce qui est bon dans le passé, mais le vieux est transformé par le neuf. Il n'y a pas juxtaposition entre le vieux et le neuf : il y a unité organique. Jésus songe bien à un achèvement de la Révélation, mais qui se fait en prolongeant la pensée de la Loi : « Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir » (Mt 5:17). On a dit que cette parole supposait tout l'âge apostolique. Elle est plutôt un résumé admirable de la pensée de Jésus. Il semble d'ailleurs que Jésus soit entré en conflit presque aussitôt avec les interprétations pharisaïques. Il est difficile de croire qu'il ait dit, à propos des Pharisiens : « Faites et observez tout ce qu'ils vous disent » (Mt 23). Mais il a dit, avec l'autorité de celui que Dieu inspire : « Vous avez entendu qu'il a été dit aux anciens... Moi, je vous dis... »

Il y a une parole de lui où l'on retrouve l'écho des livres sapientiaux d'Israël : « Chargez-vous de mon joug, et soyez mes disciples, je suis doux et humble de coeur. Et vous trouverez le repos de vos âmes. Car mon joug est aisé, et mon fardeau léger » (Mt 11:28-30). On ne voit aucune raison sérieuse pour que Jésus n'ait pas repris, en se l'appliquant et en l'approfondissant singulièrement, un thème de la prédication inspirée d'Israël. En tout cas, cette parole correspond parfaitement à l'impression de la plus ancienne communauté. Mais en quoi le joug de Jésus était-il léger ? Il l'était en ceci, qu'il délivrait ses disciples de cette scrupulosité paralysante sous laquelle les Pharisiens tenaient l'âme juive, ligotée par des exigences toujours plus minutieuses. Il envisageait la Loi comme une institution salutaire, qui perdait sa raison d'être dès qu'elle devenait oppressive. « Le sabbat est fait pour l'homme, disait-il, et non l'homme pour le sabbat » (Mr 2:27). Ce qui importait à Jésus, c'était le principe de vie nouvelle, déposé au fond du coeur, et qui devait produire de lui-même ses conséquences sous l'inspiration de Dieu. Il affranchissait l'homme des terreurs de la Loi. Il le libérait de la contrainte des autorités extérieures et le laissait en tête-à-tête avec sa conscience. En ce sens, son joug était léger.

On a remarqué qu'il l'était moins pour ces êtres faibles qu'accable le sentiment de leur responsabilité. Entre la catégorie du défendu, très vaste, et celle de l'obligatoire, la casuistique pharisienne intercalait la catégorie de ce qui est permis. Il y avait là matière à concessions, et il arrivait aux Pharisiens de composer avec la faiblesse humaine. On ne retrouve point trace de cette casuistique dans l'Évangile. L'obéissance, aux yeux de Jésus, n'avait pas un caractère fragmentaire : on n'était pas quitte envers Dieu pour avoir mis en pratique un certain nombre de commandements ; il fallait, en toute circonstance, faire la volonté de Dieu, et c'était une volonté de perfection. C'est pourquoi, dans l'Évangile, la loi morale s'intériorise, et ce n'est plus l'acte seulement qu'elle condamne, c'est l'intention coupable. Jésus affranchit son disciple des hommes. Il le remet à sa conscience. Mais celle-ci ne lui accorde aucune atténuation. La loi divine est un absolu.

Mais il faut songer à ce que représentait le joug des Pharisiens. Il y avait d'abord les 613 ordonnances de la Loi écrite. Et les Pharisiens y ajoutaient sans relâche des prescriptions nouvelles. L'Israélite qui voulait être fidèle devait recourir à des ablutions sans nombre pour se purifier des souillures qu'il contractait tout le long du jour. Le sabbat, avec ses 42 interdictions, créait une perpétuelle inquiétude. Les relations avec les païens étaient à ce point prohibées, qu'elles faisaient surgir sans cesse de nouveaux cas de conscience. L'observation de la Loi était, d'ailleurs, fort onéreuse. Et le clergé y tenait la main. Il fallait acquitter dans leur intégralité les dîmes prescrites par la Loi, autant de fois qu'elles reviennent dans les textes. (On n'avait pas encore de clartés sur les sources du Pentateuque et les répétitions qu'elles engendrent.) Il fallait payer l'impôt du Temple. La Loi prescrivait des voyages à Jérusalem, à l'occasion des grandes fêtes. Ces voyages, avec les sacrifices qui en étaient le complément, coûtaient cher. On a compté qu'un bon Israélite devait donner, bon an, mal an, le tiers de ses revenus. Si l'Israélite transgressait la Loi, il tombait sous la réprobation de ses coreligionnaires : il devenait un homme du commun, un am-haarez, avec tout ce que le mot comportait de mépris. Il faut se souvenir de cela quand on lit la réponse de Jésus aux envoyés du Baptiste : « L'Évangile est annoncé aux pauvres » (Mt 11:5). Il est question de ces pauvres dans les Béatitudes. Ailleurs, Jésus parle dans le même sens des enfants (Mt 11:25, Lu 10:21) ou des petits (Mt 18:6-10 25:40,45). Parmi ces pauvres, il y avait des coeurs pieux, descendants spirituels des Psalmistes, qui attendaient la consolation d'Israël, et qui souffraient dans leur conscience, lasse de la tyrannie pharisaïque, ou en révolte contre elle. La situation des pauvres était intolérable. Les saints n'étaient plus en règle avec la Loi. Ils étaient devenus, bien malgré eux, des pécheurs. Aussi le judaïsme d'alors tenait-il la pauvreté pour une malédiction. Pour ces pauvres, l'Évangile fut une libération. Jésus les appela à lui. Devant les Pharisiens, il se solidarisa avec eux. Et il dit : « Heureux les pauvres en esprit ! » entendant par là ceux dont l'indigence consistait dans l'ignorance des finesses de la casuistique légale, et qui, pour ce motif, étaient exclus en bloc par les Scribes du Royaume de Dieu.

Par ailleurs, Jésus a maintenu la Loi. « Au vin nouveau, des outres neuves », a-t-il dit (Mr 2:21 et suivant). Il semble qu'il y ait là un mot d'ordre qui doive s'appliquer à toute la vie du disciple de Jésus. Mais ce mot d'ordre anticipait sur l'avenir. Pour le moment, Jésus se bornait à mettre une âme dans les formules anciennes, en remplaçant la pureté lévitique par la pureté de l'âme, et l'autorité de la lettre par celle de l'Esprit. Il acceptait la Loi ; il en était le commentateur ; il faisait fonction de rabbin dans les synagogues. L'heure n'était pas venue où le vin nouveau ferait craquer les outres vieillies. Mais le principe de la religion nouvelle était posé. Au nom de cette religion, Jésus condamnait une dévotion sans moralité. En cela, rien d'antinomien. La liberté selon Jésus n'est pas le rejet de la Loi. Jésus en a donné une interprétation très large, véritablement humaine : il ne l'a pas abrogée. Il n'est pas exact de dire qu'il ait été un « Pharisien libéral ». Son enseignement ne ressemble pas à celui de Hillel. Il n'adoucit pas la Loi, en principe, pas plus qu'il ne l'abolit. Loin de reculer devant ses exigences, il les porte à leur point de perfection. Il veut que la justice de ses disciples surpasse celle des Scribes et des Pharisiens (Mt 5:20). Dans l'épisode où se trouve le Sommaire de la Loi, Jésus, selon Luc (Lu 10:27), adhère au résumé des exigences divines que lui présente son interlocuteur. D'après les textes parallèle (Mt 22:37, Mr 12:29,31), c'est lui qui formule le Sommaire de la Loi. Même si l'on admet l'autre façon de voir, il se peut que le légiste d'Israël renvoie à Jésus l'écho de son enseignement ; ce qui est vraisemblable, étant donné que le Sommaire réunit deux paroles qui se trouvent dans des régions différentes de la Loi, et qui sont, dans le texte de l'A.T., très disparates. De toute façon, Jésus dégage de l'accumulation des ordonnances ce qui en fait l'esprit, en plaçant dans une situation dominante l'amour pour Dieu et pour les hommes. Et il invite le Scribe à dépasser la formule de la Loi en entendant par le prochain non plus le compatriote, ni l'étranger domicilié, le ger, mais l'ennemi, le Samaritain.

Plus caractéristique encore est l'entretien avec le jeune homme riche. « Il te manque une chose », dit Jésus (Mr 10:21). Pourtant, son interlocuteur a conscience d'avoir accompli la Loi. Il faudra qu'il fasse davantage, car il ne suffit pas d'obéir à la lettre d'un code, et l'appel intérieur peut obliger au sacrifice sans limite. C'est dans le même sens qu'il faut entendre la parole sur ceux qui se sont faits eunuques en vue du Règne de Dieu (Mt 19:12). L'homme, dans certains cas, doit renoncer au mariage.

Jésus peut dispenser ses disciples de l'observance extérieure de tel ou tel détail de la Loi. Il ne les libère d'aucune de ses exigences morales. Et, toujours, il accomplit la Loi. C'est dire que, remontant au principe éternel du commandement, il en déduit toutes les conséquences, dussent-elles entrer en conflit avec la lettre de la Loi. Mais il ne combat la loi rituelle que lorsqu'elle entre en conflit avec les devoirs d'humanité ; il ne réagit contre elle, par les libertés qu'il octroie, que dans la mesure où elle risque de favoriser la négligence quant aux devoirs de l'âme. S'il attache peu d'importance à ce qu'on entretienne soigneusement la coupe et le plat (Mt 23:25), c'est qu'il ne veut pas qu'on se serve des apparences pour dissimuler la corruption de l'âme. « Vous payez, dit-il aux Pharisiens, la dîme de la menthe, de l'aneth et du cumin, et vous négligez ce qu'il y a de plus grave dans la Loi : la justice, la miséricorde et la fidélité. Il fallait faire ceci sans négliger cela » (Mt 23:23). Il faut rapprocher de ce texte l'épisode rapporté dans le Codex D, à la suite de Lu 6:6: Jésus voit un homme qui travaille le jour du sabbat ; il lui dit : « Si tu sais ce que tu fais, salut à toi ! mais si tu ne le sais pas, tu es maudit : tu es contempteur du sabbat. »

Aucune préoccupation, en tout cela, de libérer ses auditeurs des ordonnances rituelles. Celles-ci lient la conscience, tant que la conscience ne s'est pas élevée au point de vue supérieur d'où l'on apprécie l'importance des choses suivant le rapport qu'elles soutiennent avec le service de Dieu.

Les antithèses du Sermon sur la Montagne permettent de saisir sur le vif l'originalité de la morale nouvelle. Il y a là une surenchère du bien que le disciple de Jésus opposera aux forces du mal. « Si quelqu'un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l'autre. Si quelqu'un veut te forcer à une lieue de corvée, fais-en deux » (Mt 5:40 et suivant). Aux anciens, on disait : « Tu ne tueras point. » Et Jésus condamne l'injure. Il condamne la colère. Il condamne le sentiment secret de haine, qui est le principe de tout cela (Mt 5 : et suivant). Aux anciens, il avait été dit : « Tu ne commettras point adultère. » Mais désormais, c'est le regard même de convoitise jeté sur la femme du prochain qui est condamné (Mt 5:27 et suivant). Pensée, geste, parole, et jusqu'aux plus obscurs sentiments du coeur, rien n'échappe à la justice éternelle. Aux anciens, on avait dit de ne point se parjurer. Jésus renchérit sur l'interdiction du parjure par l'interdiction du serment (Mt 5:33,37). Il ne faut rien ajouter à l'affirmation pure et simple : ce qu'on y ajoutait, pour la fortifier en apparence, était un manque d'égards envers le Dieu souverain : que peut-on prendre à témoin qui ne soit une part de lui ?

Enfin, le divorce. Ici l'opposition est flagrante entre l'enseignement de Jésus et celui qui fut donné « aux anciens ». Et Jésus n'hésite pas à entrer en conflit avec Moïse lui-même. Au nom de la pensée divine qui institua le mariage, il écarte les concessions que Moïse faisait à la dureté du coeur de l'homme (Mt 19:8, Mr 10:5). Il n'admet le divorce d'aucune façon : (Mr 10:2-9) la concession qui figure dans le texte de Matthieu (Mt 5:32) a été, elle aussi, insérée par la tradition dans la parole authentique de Jésus, par égard pour la dureté du coeur humain. Paul, relatant le commandement du Seigneur, n'admet aucune exception au principe de l'indissolubilité du mariage (1Co 7:10 et suivant). Ainsi, Jésus a été formel dans son interdiction.

Les rabbins avaient élargi singulièrement la facilité que leur donnait le texte primitif de la Loi (De 24:1), en permettant à un mari de renvoyer sa femme sous n'importe quel prétexte. « S'il en a trouvé une plus belle, disait R. Aqiba, ainsi qu'il est écrit : Et si elle n'a pas trouvé grâce à tes yeux » (voir Guittin, IX, 10). A la casuistique misérable où se complaisaient les Pharisiens, Jésus oppose l'absolu des exigences divines, la volonté de Dieu, manifestée à la conscience individuelle.

Le judaïsme poussait jusqu'à la manie le souci de la pureté rituelle. Il assimilait à un adultère la négligence en fait d'ablutions rituelles. A un régime d'ablutions et de purifications ininterrompues, Jésus oppose l'unique souci de la pureté du coeur (Mr 7:18), ruinant ainsi toute la distinction du sacré et du profane, et abattant la barrière qui séparait les Juifs des païens. Logiquement, c'était toute la législation lévitique qui se trouvait condamnée. Jésus n'est pas allé jusque-là : il s'est borné à combattre la tradition pharisaïque. Mais de son point de vue, cette parole : « le vin nouveau dans les outres nouvelles », ne doit pas nous étonner. Peu importent les analogies avec son enseignement qu'on peut trouver çà et là dans la littérature rabbinique. Le judaïsme qui dégénère est en conflit mortel avec le prophète qui est sorti de lui. A sa morale rituelle se substitue une morale intérieure adaptée aux intentions secrètes qu'elle juge, et en défiance à l'égard de tout ce qui, étant fidélité tout extérieure au précepte, est propre à illusionner sur ce qui se passe à l'intérieur des âmes.

Jésus va plus loin lorsqu'il démasque une dévotion qui invoque les devoirs envers Dieu pour se soustraire aux devoirs de l'humanité. Il en est ainsi lorsque des voeux rituels viennent priver de vieux parents de l'appui filial sur lequel ils étaient en droit de compter. Ceci, dit-on, est un présent fait à Dieu (Corban) : on n'en dispose plus. Ainsi, le rite s'oppose aux plus élémentaires devoirs (Mr 7 : et suivant). On pressent le conflit mortel qui va opposer à la Loi et au Temple l'enseignement nouveau.

Mais cette justice nouvelle a-t-elle vraiment un caractère définitif ? N'aurait-elle pas été promulguée à titre intérimaire seulement ? L'intervention de l'eschatologie a paru utile à expliquer certaines outrances de la morale évangélique, qui semblaient incompatibles avec la notion d'une société bien ordonnée. On en a conclu que la morale de Jésus avait, dans sa pensée, un caractère provisoire ; qu'elle devait être mise en vigueur, sans doute, mais jusqu'à la venue prochaine du Règne de Dieu. Cette explication n'est pas sans valeur lorsqu'il s'agit des Béatitudes. Il est certain que, pour Jésus, la pauvreté, la faim, la persécution ne sont pas des biens en elles-mêmes : elles ne le sont qu'en fonction de l'idéal qui sera. Mais de façon générale, l'enseignement de l'Évangile s'explique, en ses apparentes abdications, sans qu'on fasse intervenir les considérations eschatologiques. Il faut se souvenir que la société de ce temps-là n'était pas, ne pouvait pas être, une société bien ordonnée. La non-résistance au méchant, la renonciation au droit semblent plus aisées à concevoir dans une société où le droit est inexistant. Et ce temps des Hérodes est, dans l'histoire du judaïsme, une sombre page. Il ne faut pas oublier que Jésus a en vue, non une organisation sociale qui eût été à créer, mais les intérêts de l'âme individuelle qu'il est venu sauver. Sa morale n'est pas une morale de la solidarité, qui suppose certaines accommodations : c'est une morale nettement individualiste. Paul, qui légifère pour une société religieuse, applique l'Évangile au monde du relatif : il en donne la première adaptation. L'Évangile primitif reste sur le terrain de l'absolu.

Jésus se refuse à être un réformateur social. A l'homme qui lui dit : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi l'héritage », il répond : « Homme, qui m'a institué votre juge ? » (Lu 12:13 et suivant). Ce n'est pas l'effet d'un spiritualisme exclusif. Il prêche le détachement des liens terrestres, parce qu'il veut établir, dans le coeur de ses disciples, la foi. Le grand obstacle qu'il rencontre, c'est Mammon, et c'est le souci, qui est la négation de la foi et la tare propre aux adorateurs de Mammon. Dès lors, il s'interdira de prendre position dans des conflits relatifs aux biens de la terre.

La morale de Jésus est une morale de l'action, et de l'action héroïque. On lui fait tort en y voyant l'attitude de laisser-aller et d'abdication d'une époque transitoire, où on attendrait la catastrophe finale. La justice meilleure que Jésus prescrit est du même ordre que celle des Scribes et des Pharisiens. C'est une façon analogue, mais supérieure, d'observer la Loi. Car la Loi garde en principe son autorité divine. Sans doute, il y a un rapport entre cette justice et le Règne à venir. Elle est la condition d'entrée au Règne à venir. Que subsistera-t-il d'elle ensuite ? Il n'appartient à personne de le préciser.

Le Règne de Dieu

Nous arrivons au cycle eschatologique de la pensée de Jésus, dont le terme classique est celui de Règne de Dieu. On peut entendre ce terme de deux façons. Il y a la signification spatiale : le ciel opposé à la terre. Il y a la signification temporelle : le siècle futur, opposé au siècle présent. C'est ce second sens qui prédomine dans la tradition évangélique.

Faut-il dire le Royaume de Dieu, ou le Règne de Dieu ? En général, les auteurs sont d'accord pour voir des inconvénients à l'emploi du terme de Royaume, qui semblerait désigner une société régie par la loi divine. Il s'agit, non de l'ensemble que régit la volonté de Dieu, mais de l'autorité divine elle-même : non pas des sujets de Dieu, ni de son domaine, mais de son pouvoir royal. Règne convient mieux que Royaume, étant d'ailleurs la traduction exacte de malkouth, qui était le terme employé par les contemporains de Jésus. De Dieu, ou des cieux ? Cela n'a aucune importance. On disait des cieux, pour n'avoir pas à employer le nom sacré qu'on craignait de profaner. Il est certain, d'autre part, que le Règne de Dieu doit venir sur la terre, et qu'il viendra du ciel. Il y a là un terme courant de la piété juive. Le judaïsme, au temps de Jésus, attend une économie nouvelle, qui doit s'installer ici-bas. Sans doute, les rabbins ont entendu parfois par ce terme le Règne de la Loi, mais le plus souvent ils ont voulu dire le Règne futur de Dieu, en face duquel se dresse le règne actuel de Satan. C'est la notion courante des apocalypses, où il ne faut pas méconnaître une influence du dualisme perse. Nous en trouvons des traces dans les évangile ; mais la foi de Jésus renverse Satan de son trône et prépare l'avènement de Dieu.

L'idée du Règne de Dieu, conçu comme un principe spirituel de transformation progressive des institutions humaines, est une idée moderne. Le Règne viendra sur la terre non par évolution, mais par révolution. Certes, il a pu se faire des confusions dans l'esprit des disciples. Les conceptions de l'eschatologie populaire ont pu les influencer dans leur reproduction des discours de Jésus. Mais Jésus a prédit la ruine du Temple. Il a annoncé la venue du jugement dernier, où le Fils de l'Homme doit jouer un rôle prépondérant. A-t-il dit à ses disciples : « Vous n'aurez pas achevé de parcourir les villes d'Israël, que le Fils de l'Homme sera venu » ? (Mt 10:23) Cette parole, dont la critique maintient habituellement l'authenticité, ne peut guère s'appliquer à la première mission des disciples et à l'arrivée de Jésus sur leur champ de travail. Indique-t-elle que Jésus attendait, de son vivant, une manifestation du Règne de Dieu ? Ou bien, y avait-il là une instruction du Ressuscité ? De toute façon, c'est une parole qui nous reste parfaitement mystérieuse.

Par ailleurs, Jésus a prédit la ruine de Jérusalem. Elle marquait certainement pour lui la fin du siècle présent. Il n'est aucun texte des évangiles, relatif au Règne de Dieu, qui ne puisse avoir la signification d'un Règne de Dieu futur. Jésus n'a jamais songé à donner de ce terme de Règne de Dieu, qui était d'usage courant, une explication. Il l'emploie donc au sens où ses contemporains l'employaient. S'est-il borné, toutefois, à faire entrer son espérance dans les cadres du judaïsme ? Ceci, à la réflexion, ne paraît guère vraisemblable. Il convient d'examiner de ce point de vue certains textes controversés.

Ainsi Mr 4:10 et suivant, Mt 13:11, Lu 8:10. Il est question ici d'un mystère, et ce mystère est en relation avec le Règne de Dieu. Certains commentateurs ont pensé qu'il y avait là une simple étiquette que la tradition aurait mise sur les paraboles. C'est possible. Pourtant, il est des paraboles qui semblent bien se rapporter au Règne de Dieu : le levain, p. ex., et le grain de sénevé (Lu 13:18-21). Sans doute aussi Mr 4:26-29. Que les paraboles soient destinées à expliquer et non à dérouter l'auditeur, nul ne le conteste. Il peut y avoir quand même, dans une parabole, un élément mystérieux. Si nous voulons trouver un sens à cette expression : le mystère du Règne, il faut chercher une interprétation qui serait, pour les contemporains, inédite. Les Juifs attendaient un Règne de Dieu futur. Le mystère, ne serait-ce pas la présence ignorée, sur la terre, du Règne de Dieu, représenté par le Messie ? Il y a en effet des déclarations de Jésus selon lesquelles le Règne de Dieu apparaît comme présent. Il est dit que le Règne de Dieu paraîtra un jour avec puissance. C'est donc qu'actuellement il est déjà là, mais qu'il n'y est encore que de façon virtuelle. Ailleurs, Jésus dit : « Si je chasse les démons par le doigt de Dieu, c'est donc que le Règne de Dieu est venu à vous » (Lu 11:20, Mt 12:28). Ceci peut être rapproché de son exclamation, au retour des disciples : « J'ai vu Satan tomber du ciel comme un éclair » (Lu 10:18). Jésus est venu arracher à Satan son empire. La guérison des démoniaques lui est un témoignage de la défaite de l'adversaire et de la venue du Règne de Dieu. C'est le doigt de Dieu qui agit par lui. Donc, Dieu règne déjà sur un point de la terre. Dès lors, le sens de Lu 17:20 et suivant semble assez clair. Le Règne de Dieu ne vient pas de telle manière qu'on puisse calculer d'avance la date de sa venue. Et on ne dira pas : Le voici ! Le voilà ! Car le Règne de Dieu est au dedans de vous (ou au milieu de vous). Au dedans de vous ? Ce serait le thème de la religion intérieure. Mais Jésus a-t-il jamais dit que le Règne de Dieu se trouvât dans l'âme humaine en général ? Si le Règne de Dieu, c'est partout ailleurs un triomphe apparent et universel de Dieu, se réalisant par un cataclysme, il est impossible de lui donner ici une signification qui n'aurait aucun contact avec l'acception habituelle. Si l'on traduit au milieu de vous, ce qui est possible (Il y a des cas, peu nombreux il est vrai, où la préposition grecque correspondante est'employée dans ce sens), le sens du texte est celui-ci : les hommes ne se rendent pas compte que les énergies du Règne de Dieu sont déjà à l'oeuvre, préludant à la transformation de l'univers. Dans l'activité de Jésus, il y a une manifestation de la souveraineté de Dieu. Et voici le mystère : le Règne de Dieu, encore à venir, et pourtant déjà présent.

Pourquoi ne pas rapprocher de ce texte les paraboles du levain et du grain de sénevé ? On dit parfois que l'idée d'évolution est étrangère à la pensée antique, que celle-ci n'envisage nulle part l'action d'une force immanente, produisant du dedans au dehors l'épanouissement de l'être. La croissance étant due, selon l'idée de ce temps-là, à une création continue, c'est ainsi qu'il faudrait expliquer le développement du grain de moutarde et l'action du levain. Ceci paraît quelque peu étrange. Comment se représenter le levain d'une façon qui exclue l'idée de force immanente ? Quand il est dit que la terre produit d'elle-même l'herbe, puis l'épi, puis le grain tout formé dans l'épi, il paraît bien difficile de concevoir cette croissance de l'épi autrement que comme le déploiement d'une force interne, et de se représenter que le germe, au lieu de contenir la plante en puissance, ne soit que l'antécédent nécessaire pour que Dieu crée la plante. Dans ces paraboles, il est question de la puissance de l'Évangile. Il y a bien une relation organique entre le commencement--la présence de Jésus--et l'achèvement futur du Règne de Dieu. Assurément, il n'est pas question d'une Église qui se développerait lentement au cours des siècles. Mais il est parlé de l'amour divin révélé par Jésus, et qui, faisant irruption dans l'économie présente, la bouleverse, frayant les voies à Dieu. Sans doute, on ne peut pas dire de Jésus avec Wellhausen : « Son champ était le temps », car Jésus n'a guère compté avec le temps, et la parousie se précisait déjà devant ses yeux. C'est ce qu'indiquent nettement Mr 8:38 9:1 et les textes parallèles. Cependant, il y a dans les évang, les premiers éléments d'une conception évolutive du Règne de Dieu. La leçon des paraboles est tirée du contraste entre les commencements obscurs et l'avenir glorieux. Mais entre ces deux termes extrêmes, il y a une relation. C'est comme si l'un était sorti de l'autre. Tout est dû à une initiative constante de Dieu ; mais il est permis, en voyant le grain qui tombe dans le sillon, d'attendre avec confiance la venue de la moisson. Attendre, car la croissance sera l'oeuvre de Dieu, et non celle du vouloir humain. En ce sens, on ne provoque pas l'avènement du Règne de Dieu : il faut que le semeur laisse les conséquences des semailles se développer. Encore en est-il l'auteur, puisqu'il a semé. Le Règne de Dieu ne peut être provoqué artificiellement, mais il est en marche.

Tel est, semble-t-il, le sens d'une déclaration que la critique juge trop obscure pour n'y pas voir une parole authentique de Jésus : « Depuis les jours de Jean-Baptiste jusqu'à maintenant, le Règne des cieux est assailli, et les violents le tirent à eux » (Mt 11:12). Tirer à soi le Règne de Dieu, vouloir le contraindre à se manifester, c'est, du point de vue juif déjà, une entreprise blasphématoire. Le Règne de Dieu, dans toutes ses manifestations, dépend de l'initiative divine. Il n'y a donc pas de doute que le terme qu'on traduit par les violents ne soit pris en mauvaise part. S'agit-il de ces terroristes qui sont apparus lorsque Rome a prétendu pour la première fois (en 6-7 de notre ère) assujettir la Judée à l'impôt ? Ces hommes attendaient une manifestation de Dieu. Ils pensaient, par leurs violences, lui forcer la main, en le contraignant à se manifester. Il est très sûr que Jésus a condamné leur méthode, et qu'il s'est refusé à y faire appel. Il n'y a chez lui aucune impatience. Mais il a cru que le Règne de Dieu viendrait bientôt ; que Dieu ferait justice à ses élus, « qui crient à lui jour et nuit » (Lu 18:7).

Jésus a pensé que sa mort hâterait la venue du Règne. Il faut songer à une grande parole, qui est johannique, mais qui est une interprétation merveilleuse du sentiment du Maître : « Si le grain de froment ne meurt..., il demeure seul ; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jn 12:24).

Dès la vie terrestre de Jésus, les énergies du Règne de Dieu ont commencé à se manifester dans la personne faible et méprisée de celui qui se sentait appelé à revenir un jour, en qualité de Fils de l'Homme, dans la gloire. Comme le dit Joh. Weiss, « il appartient à la nature d'une personnalité vraiment historique de penser dans les formes, dans les limites de son temps, et c'est le signe d'une personnalité qui dépasse son temps qu'on puisse faire abstraction de ces formes contemporaines, sans que sa grandeur en soit diminuée ».

Comment Jésus a-t-il représenté à ses fidèles l'avenir glorieux qu'il attendait ? L'Évangile n'a pas donné « dans la chimère inhumaine d'un désintéressement absolu » (Grandmaison, o. c, t. II, p. 375). Il fait envisager aux hommes les conséquences normales de leurs actes. Mais ce qui est caractéristique, c'est l'extrême sobriété de ses descriptions. Il n'y est question ni de Léviathan, ni de Béhémoth. Il est parlé seulement, à propos de la Cène, du vin nouveau que les disciples boiront avec leur Maître dans le Royaume de Dieu (Mt 26:29). Et il y a bien le passage relatif aux douze trônes, où seront assis les Douze, jugeant Israël (Mt 19:28, cf. Lu 22:30). Mais c'est un des textes les moins sûrs des évangile : il porte la marque d'un judéo-christianisme qui exalte les Douze, et qui transfère sur eux une prérogative qui doit être, selon Paul, celle de tous les croyants. Quant à l'image du festin, elle est le symbole habituel et normal de la joie. Dans les Béatitudes, il est dit que les débonnaires hériteront la terre (Mt 5:5), mais c'est là une expression figurée. Cette terre est celle de la promesse. Les bénédictions dont il s'agit sont celles du monde nouveau. L'univers sera transfiguré. Ce sera la palingénésie (Mt 19:28). Non seulement toute vision de haine et de vengeance est exclue, mais encore les conditions normales de la vie terrestre seront transformées. L'entretien avec les Sadducéens, relativement au cas des sept frères qui ont épousé la même femme, montre bien la spiritualité de l'espérance évangélique (Mc 12:18 et suivants). « Heureux ceux qui ont le coeur pur, car ils verront Dieu » (Mt 5:8). Contempler la face de Dieu, c'est une expression du langage des Psaumes, et qui traduit le sentiment d'un culte déjà spiritualisé, où il n'y avait pas d'image de la Divinité. On voit à quel point la perspective suprême que l'Évangile fait luire devant les hommes est étrangère à toute convoitise de l'égoïsme humain. Ce qui est promis à l'être pur, c'est de refaire l'expérience de Jésus, qui voyait Dieu. Les trésors qu'il faut s'amasser dans le ciel (Mt 6:19 et suivant) sont donc de nature spirituelle. C'est pourquoi le ver et la rouille ne mordent pas sur eux. Et l'apogée du bonheur, dans l'au-delà, c'est la contemplation de Dieu, dans la paix de l'union mystique. Si le Christ a promis aux siens le centuple de ce qu'ils auront donné, ceci s'applique, dans le siècle présent, à la confraternité des disciples de Jésus (Mr 10:29 et suivant). Et le texte peut avoir été coloré par l'événement. Mais, de toute façon, la vie éternelle occupe ici une place à part. Des frères, des soeurs, une mère, des enfants, des champs, avec des persécutions, voilà pour le siècle présent. Pour l'avenir, il y a la vie éternelle : cela suffit. Et sur l'authenticité du mot, il n'y a pas d'incertitude.

Faut-il croire que, comme ses contemporains, Jésus place en regard de la vie éternelle le châtiment éternel ? Il paraît difficile d'en douter. C'est l'alternative. La vie ou la mort. L'heure est solennelle : il y a là une occasion qui ne se renou vellera pas. Certes, la parabole de l'Enfant prodigue, celle de la Brebis perdue, sont là pour donner confiance en la victoire finale de l'amour de Dieu ; mais rien dans l'Évangile ne fait prévoir un pardon au delà de la tombe. Il y a bien la parole : « Tu ne sortiras pas de là, que tu n'aies payé jusqu'à la dernière obole » (Mt 5:26). Mais ceci implique-t-il nécessairement que la dernière obole doive être payée un jour ? L'Évangile est un message de salut : le salut a pour contre-partie la perdition (Mt 25:46).

Jusqu'où s'étendent les perspectives de l'Évangile ? Que faut-il penser de ce qu'on a appelé l'universalisme de Jésus ? L'ordre sur lequel se fonde l'oeuvre missionnaire du Ressuscité (Mt 28:19) représente, par rapport à la carrière terrestre de Jésus de Nazareth, un merveilleux élargissement. Jésus avait écarté d'abord l'idée d'une mission en terre païenne. Il avait dit à ses disciples : « N'allez pas vers les païens ; n'entrez pas dans les villes des Samaritains ; allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d'Israël » (Mt 10:5 et suivant). Il est difficile d'admettre que, sur ce point, la tradition chrétienne ait été influencée par le préjugé judaïsant. Et il n'est pas exact de dire que Jésus se soit lui-même affranchi de l'interdiction qu'il avait signifiée à ses disciples, car ses voyages en terre païenne n'ont pas eu un caractère missionnaire. Toutefois, l'épisode du centurion de Capernaüm et celui de la Cananéenne ont fait apparaître les possibilités divines de l'âme païenne. Était-ce pour Jésus une révélation, comme on l'a dit souvent ? Il n'est nullement nécessaire de le supposer.

Les conditions du salut, selon l'Évangile, sont étrangères à toute considération ethnique. Les Juifs sont bien les enfants du Règne ; mais s'ils rejettent l'appel divin, ils seront jetés dans les ténèbres du dehors. Abraham, Isaac et Jacob occupent les places d'honneur au festin du Règne ; mais à côté d'eux, il y aura des gens qui seront venus de partout. Impossible de faire plus complètement table rase des prérogatives d'Israël. Il y a plus : aucune considération proprement religieuse n'intervient ici. Ceux qui sont à la droite du Fils de l'Homme, et en qui il salue les bénis de son Père, ce sont des hommes qui n'ont pas cru en lui, qui ne l'ont pas reconnu pour ce qu'il était, mais qui l'ont honoré sous les traits des souffrants, en accomplissant envers eux les oeuvres de miséricorde (Mt 25:31-46). La vraie religion, c'est donc la charité divine manifestée par la charité humaine. Ici, l'Évangile primitif apparaît très au-dessus de toutes les formes contingentes que le christianisme a revêtues au cours des siècles. Jésus révèle l'excellence de sa doctrine et la valeur unique de sa personne, en faisant passer les hommes, sous son influence, de la mort à la vie.

Révision Yves Petrakian 2005

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      7 Oui, la vigne de l'Eternel, le maître de l’univers, c'est la communauté d'Israël, et Juda, c'est le plant qui faisait son plaisir. Il avait espéré de la droiture et voici de l’injustice, de la justice et voici des cris d’accusation !

      Esaïe 61

      1 *L'Esprit du Seigneur, de l'Eternel, est sur moi parce que l'Eternel m'a consacré par onction pour annoncer de bonnes nouvelles aux pauvres ; il m'a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux déportés la liberté et aux prisonniers la délivrance,

      Malachie 1

      6 Un fils honore son père, et un serviteur son maître. Si je suis père, où est l'honneur qui me revient ? Si je suis maître, où est la crainte qui m’est due ? dit l'Eternel, le maître de l’univers, à vous, les prêtres, qui méprisez mon nom et qui dites : « En quoi avons-nous méprisé ton nom ? »

      Matthieu 5

      1 A la vue de ces foules, Jésus monta sur la montagne. Il s'assit et ses disciples s'approchèrent de lui.
      2 Puis il prit la parole pour les enseigner ; il dit :
      3 « Heureux ceux qui reconnaissent leur pauvreté spirituelle, car le royaume des cieux leur appartient !
      4 Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés !
      5 Heureux ceux qui sont doux, car ils hériteront la terre !
      6 Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés !
      7 Heureux ceux qui font preuve de bonté, car on aura de la bonté pour eux !
      8 Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu !
      9 Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu !
      10 Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux leur appartient !
      11 Heureux serez-vous lorsqu'on vous insultera, qu'on vous persécutera et qu'on dira faussement de vous toute sorte de mal à cause de moi.
      12 Réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse, parce que votre récompense sera grande au ciel. En effet, c'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés.
      13 » Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on ? Il ne sert plus qu'à être jeté dehors et piétiné par les hommes.
      14 Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut pas être cachée,
      15 et on n'allume pas non plus une lampe pour la mettre sous un seau, mais on la met sur son support et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison.
      16 Que, de la même manière, votre lumière brille devant les hommes afin qu'ils voient votre belle manière d’agir et qu’ainsi ils célèbrent la gloire de votre Père céleste.
      17 » Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes ; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir.
      18 En effet, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre n’auront pas disparu, pas une seule lettre ni un seul trait de lettre ne disparaîtra de la loi avant que tout ne soit arrivé.
      19 Celui donc qui violera l'un de ces plus petits commandements et qui enseignera aux hommes à faire de même sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux ; mais celui qui les mettra en pratique et les enseignera aux autres, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux.
      20 En effet, je vous le dis, si votre justice ne dépasse pas celle des spécialistes de la loi et des pharisiens, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux.
      21 » Vous avez appris qu'il a été dit aux anciens : ‘Tu ne commettras pas de meurtre ; celui qui commet un meurtre mérite de passer en jugement.’
      22 Mais moi je vous dis : Tout homme qui se met [sans raison] en colère contre son frère mérite de passer en jugement ; celui qui traite son frère d’imbécile mérite d'être puni par le tribunal, et celui qui le traite de fou mérite d'être puni par le feu de l'enfer.
      23 Si donc tu présentes ton offrande vers l'autel et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi,
      24 laisse ton offrande devant l'autel et va d'abord te réconcilier avec ton frère, puis viens présenter ton offrande.
      25 Mets-toi rapidement d'accord avec ton adversaire, pendant que tu es en chemin avec lui, de peur qu'il ne te livre au juge, que le juge ne te livre à l'officier de justice et que tu ne sois mis en prison.
      26 Je te le dis en vérité, tu n'en sortiras pas avant d'avoir remboursé jusqu'au dernier centime.
      27 » Vous avez appris qu'il a été dit : Tu ne commettras pas d'adultère.
      28 Mais moi je vous dis : Tout homme qui regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur.
      29 Si ton œil droit te pousse à mal agir, arrache-le et jette-le loin de toi, car il vaut mieux pour toi subir la perte d'un seul de tes membres que de voir ton corps entier jeté en enfer.
      30 Et si ta main droite te pousse à mal agir, coupe-la et jette-la loin de toi, car il vaut mieux pour toi subir la perte d'un seul de tes membres que de voir ton corps entier jeté en enfer.
      31 » Il a été dit : Que celui qui renvoie sa femme lui donne une lettre de divorce.
      32 Mais moi, je vous dis : Celui qui renvoie sa femme, sauf pour cause d'infidélité, l'expose à devenir adultère, et celui qui épouse une femme divorcée commet un adultère.
      33 » Vous avez encore appris qu'il a été dit aux anciens : Tu ne violeras pas ton serment, mais tu accompliras ce que tu as promis au Seigneur.
      34 Mais moi je vous dis de ne pas jurer du tout, ni par le ciel, parce que c'est le trône de Dieu,
      35 ni par la terre, parce que c'est son marchepied, ni par Jérusalem, parce que c'est la ville du grand roi.
      36 Ne jure pas non plus par ta tête, car tu ne peux pas rendre blanc ou noir un seul cheveu.
      37 Que votre parole soit ‘oui’pour oui, ‘non’pour non ; ce qu'on y ajoute vient du mal.
      38 » Vous avez appris qu'il a été dit : Œil pour œil et dent pour dent.
      39 Mais moi je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l'autre.
      40 Si quelqu'un veut te faire un procès et prendre ta chemise, laisse-lui encore ton manteau.
      41 Si quelqu'un te force à faire un kilomètre, fais-en deux avec lui.
      42 Donne à celui qui t’adresse une demande et ne te détourne pas de celui qui veut te faire un emprunt.
      43 » Vous avez appris qu'il a été dit : ‘Tu aimeras ton prochain et tu détesteras ton ennemi.’
      44 Mais moi je vous dis : Aimez vos ennemis, [bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous détestent] et priez pour ceux [qui vous maltraitent et] qui vous persécutent,
      45 afin d'être les fils de votre Père céleste. En effet, il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes.
      46 Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les collecteurs d’impôts n'agissent-ils pas de même ?
      47 Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous d'extraordinaire ? Les membres des autres peuples n'agissent-ils pas de même ?
      48 Soyez donc parfaits comme votre Père céleste est parfait.

      Matthieu 6

      2 Donc, lorsque tu fais un don à quelqu'un, ne sonne pas de la trompette devant toi, comme le font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues afin de recevoir la gloire qui vient des hommes. Je vous le dis en vérité, ils ont leur récompense.
      3 Mais toi, quand tu fais un don, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite,
      4 afin que ton don se fasse en secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra [lui-même ouvertement].
      6 Mais toi, quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte et prie ton Père qui est là dans le lieu secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra [ouvertement].
      7 » En priant, ne multipliez pas les paroles comme les membres des autres peuples : ils s'imaginent en effet qu'à force de paroles ils seront exaucés.
      8 Ne les imitez pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin avant que vous le lui demandiez.
      16 » Lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air triste comme les hypocrites. En effet, ils présentent un visage tout défait pour montrer aux hommes qu'ils jeûnent. Je vous le dis en vérité, ils ont leur récompense.
      18 afin de ne pas montrer que tu jeûnes aux hommes, mais à ton Père qui est là dans le lieu secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.
      19 » Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où les mites et la rouille détruisent et où les voleurs percent les murs pour voler,
      22 » L'œil est la lampe du corps. Si ton œil est en bon état, tout ton corps sera éclairé ;
      23 mais si ton œil est en mauvais état, tout ton corps sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien ces ténèbres seront grandes !

      Matthieu 7

      13 » Entrez par la porte étroite ! En effet, large est la porte, spacieux le chemin menant à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là,
      16 Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des ronces ou des figues sur des chardons ?
      17 Tout bon arbre produit de bons fruits, mais le mauvais arbre produit de mauvais fruits.
      18 Un bon arbre ne peut pas porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre porter de bons fruits.
      19 Tout arbre qui ne produit pas de bons fruits est coupé et jeté au feu.
      20 C'est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.

      Matthieu 8

      5 Alors que Jésus entrait dans Capernaüm, un officier romain l'aborda et le supplia
      11 Or, je vous le déclare, beaucoup viendront de l'est et de l'ouest et seront à table avec Abraham, Isaac et Jacob dans le royaume des cieux.
      14 Jésus se rendit ensuite à la maison de Pierre. Il vit la belle-mère de celui-ci couchée, avec de la fièvre.
      28 Lorsqu'il fut arrivé sur l'autre rive, dans le pays des Gadaréniens, deux démoniaques qui sortaient des tombeaux vinrent à sa rencontre. Ils étaient si dangereux que personne n'osait passer par là.
      34 Alors tous les habitants de la ville sortirent à la rencontre de Jésus et, dès qu'ils le virent, ils le supplièrent de quitter leur territoire.

      Matthieu 9

      13 Allez apprendre ce que signifie : Je désire la bonté, et non les sacrifices. En effet, je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs, [à changer d’attitude]. »
      14 Alors les disciples de Jean vinrent vers Jésus et dirent : « Pourquoi nous et les pharisiens jeûnons-nous [souvent], tandis que tes disciples ne jeûnent pas ? »
      20 C'est alors qu'une femme qui souffrait d'hémorragies depuis 12 ans s'approcha par-derrière et toucha le bord de son vêtement,
      22 Jésus se retourna et dit en la voyant : « Prends courage, ma fille, ta foi t'a sauvée. » Et cette femme fut guérie dès ce moment.
      24 Il leur dit : « Retirez-vous, car la jeune fille n'est pas morte, mais elle dort », et ils se moquaient de lui.
      33 Il chassa le démon et le muet se mit à parler. La foule disait, émerveillée : « On n’a jamais rien vu de pareil en Israël »,

      Matthieu 10

      5 Ce sont les douze que Jésus envoya, après leur avoir donné les instructions suivantes : « N'allez pas vers les non-Juifs et n'entrez pas dans les villes des Samaritains.
      23 Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre. Je vous le dis en vérité, vous n'aurez pas fini de parcourir les villes d'Israël avant que le Fils de l'homme ne vienne.
      28 Ne redoutez pas ceux qui tuent le corps mais qui ne peuvent pas tuer l'âme. Redoutez plutôt celui qui peut faire périr l'âme et le corps en enfer.
      29 Ne vend-on pas deux moineaux pour une petite pièce ? Cependant, pas un ne tombe par terre sans l’accord de votre Père.
      30 Même vos cheveux sont tous comptés.
      31 N’ayez donc pas peur : vous valez plus que beaucoup de moineaux.

      Matthieu 11

      2 Or, dans sa prison, Jean avait entendu parler de ce que faisait Christ. Il envoya deux de ses disciples lui demander :
      3 « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? »
      4 Jésus leur répondit : « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et ce que vous voyez :
      5 les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres.
      6 Heureux celui pour qui je ne représenterai pas un obstacle ! »
      12 Depuis l’époque de Jean-Baptiste jusqu'à présent, le royaume des cieux est assailli avec force, et des violents s'en emparent.
      19 Le Fils de l'homme est venu, il mange et il boit, et l'on dit : ‘C'est un glouton et un buveur, un ami des collecteurs d’impôts et des pécheurs.’Mais la sagesse a été reconnue juste par ses enfants. »
      21 « Malheur à toi, Chorazin, malheur à toi, Bethsaïda, car si les miracles accomplis au milieu de vous l'avaient été dans Tyr et dans Sidon, il y a longtemps que leurs habitants se seraient repentis, habillés d’un sac et assis dans la cendre.
      25 A ce moment-là, Jésus prit la parole et dit : « Je te suis reconnaissant, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents et les as révélées aux enfants.
      28 » Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et courbés sous un fardeau, et je vous donnerai du repos.
      29 Acceptez mes exigences et laissez-vous instruire par moi, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme.
      30 En effet, mes exigences sont bonnes et mon fardeau léger. »

      Matthieu 12

      7 Si vous saviez ce que signifie : Je désire la bonté, et non les sacrifices, vous n'auriez pas condamné des innocents.
      22 Alors on lui amena un démoniaque aveugle et muet, et il le guérit, de sorte que le muet parlait et voyait.
      28 Mais si c'est par l'Esprit de Dieu que je chasse les démons, alors le royaume de Dieu est venu jusqu'à vous.
      33 Dites que l'arbre est bon et que son fruit est bon, ou bien dites que l'arbre est mauvais et que son fruit est mauvais, car on reconnaît l'arbre à son fruit.
      35 L'homme bon tire de bonnes choses de son bon trésor et l'homme mauvais tire de mauvaises choses de son mauvais trésor.
      43 » Lorsqu'un esprit impur est sorti d'un homme, il va dans des endroits arides pour chercher du repos, et il n'en trouve pas.
      44 Alors il dit : ‘Je retournerai dans ma maison, d'où je suis sorti.’A son arrivée, il la trouve vide, balayée et bien rangée.
      45 Alors il s'en va prendre avec lui sept autres esprits plus mauvais que lui ; ils entrent dans la maison, s'y installent, et la dernière condition de cet homme est pire que la première. Il en ira de même pour cette génération mauvaise. »
      50 En effet, celui qui fait la volonté de mon Père céleste, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère. »

      Matthieu 13

      1 Ce jour-là, Jésus sortit de la maison et s'assit au bord du lac.
      2 La foule se rassembla autour de lui, si nombreuse qu'il monta dans une barque où il s'assit. Toute la foule se tenait sur le rivage.
      3 Il leur parla en paraboles sur beaucoup de choses. Il dit :
      4 « Un semeur sortit pour semer. Comme il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin ; les oiseaux vinrent et la mangèrent.
      5 Une autre partie tomba dans un sol pierreux où elle n'avait pas beaucoup de terre ; elle leva aussitôt, parce qu'elle ne trouva pas un terrain profond,
      6 mais quand le soleil parut, elle fut brûlée et sécha, faute de racines.
      7 Une autre partie tomba parmi les ronces ; les ronces poussèrent et l'étouffèrent.
      8 Une autre partie tomba dans la bonne terre ; elle donna du fruit avec un rapport de 100, 60 ou 30 pour 1.
      9 Que celui qui a des oreilles [pour entendre] entende. »
      10 Les disciples s'approchèrent et lui dirent : « Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? »
      11 Jésus [leur] répondit : « Parce qu'il vous a été donné, à vous, de connaître les mystères du royaume des cieux, mais qu'à eux cela n'a pas été donné.
      12 En effet, on donnera à celui qui a et il sera dans l'abondance, mais à celui qui n'a pas on enlèvera même ce qu'il a.
      13 C'est pourquoi je leur parle en paraboles, parce qu'en voyant ils ne voient pas et qu’en entendant ils n'entendent pas et ne comprennent pas.
      14 Pour eux s'accomplit cette prophétie d'Esaïe : Vous aurez beau entendre, vous ne comprendrez pas, vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas.
      15 En effet, le cœur de ce peuple est devenu insensible ; ils se sont bouché les oreilles et ils ont fermé les yeux de peur que leurs yeux ne voient, que leurs oreilles n'entendent, que leur cœur ne comprenne, qu'ils ne se convertissent et que je ne les guérisse.
      16 Mais heureux sont vos yeux parce qu'ils voient, et vos oreilles parce qu'elles entendent !
      17 Je vous le dis en vérité, beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez et ne l'ont pas vu, entendre ce que vous entendez et ne l'ont pas entendu.
      18 » Vous donc, écoutez ce que signifie la parabole du semeur.
      19 Lorsqu'un homme entend la parole du royaume et ne la comprend pas, le mauvais vient et enlève ce qui a été semé dans son cœur : cet homme est celui qui a reçu la semence le long du chemin.
      20 Celui qui a reçu la semence dans le sol pierreux, c'est celui qui entend la parole et l’accepte aussitôt avec joie ;
      21 mais il n'a pas de racines en lui-même, il est l’homme d’un moment et, dès que surviennent les difficultés ou la persécution à cause de la parole, il trébuche.
      22 Celui qui a reçu la semence parmi les ronces, c'est celui qui entend la parole, mais les préoccupations de ce monde et l’attrait trompeur des richesses étouffent cette parole et la rendent infructueuse.
      23 Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c'est celui qui entend la parole et la comprend ; il porte du fruit avec un rapport de 100, 60 ou 30 pour 1. »
      24 Il leur proposa une autre parabole : « Le royaume des cieux ressemble à un homme qui avait semé une bonne semence dans son champ.
      25 Mais, pendant que les gens dormaient, son ennemi vint, sema de la mauvaise herbe parmi le blé et s'en alla.
      26 Lorsque le blé eut poussé et donné du fruit, la mauvaise herbe apparut aussi.
      27 Les serviteurs du maître de la maison vinrent lui dire : ‘Seigneur, n'as-tu pas semé une bonne semence dans ton champ ? Comment se fait-il donc qu'il y ait de la mauvaise herbe ?’
      28 Il leur répondit : ‘C'est un ennemi qui a fait cela.’Les serviteurs lui dirent : ‘Veux-tu que nous allions l'arracher ?’
      29 ‘Non, dit-il, de peur qu'en arrachant la mauvaise herbe vous ne déraciniez en même temps le blé.
      30 Laissez l'un et l'autre pousser ensemble jusqu'à la moisson et, au moment de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Arrachez d'abord la mauvaise herbe et liez-la en gerbes pour la brûler, mais amassez le blé dans mon grenier.’ »
      31 Il leur proposa une autre parabole : « Le royaume des cieux ressemble à une graine de moutarde qu'un homme a prise et semée dans son champ.
      32 C'est la plus petite de toutes les semences, mais quand elle a poussé, elle est plus grande que les légumes et devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel viennent habiter dans ses branches. »
      33 Il leur dit cette autre parabole : « Le royaume des cieux ressemble à du levain qu'une femme a pris et mis dans trois mesures de farine pour faire lever toute la pâte. »
      34 Jésus dit toutes ces choses en paraboles à la foule, et il ne lui parlait pas sans parabole
      35 afin que s'accomplisse ce que le prophète avait annoncé : J'ouvrirai ma bouche pour parler en paraboles, je proclamerai des choses cachées depuis la création [du monde].
      36 Alors Jésus renvoya la foule et entra dans la maison. Ses disciples s'approchèrent de lui en disant : « Explique-nous la parabole de la mauvaise herbe dans le champ. »
      37 Il [leur] répondit : « Celui qui sème la bonne semence, c'est le Fils de l'homme ;
      38 le champ, c'est le monde ; la bonne semence, ce sont les enfants du royaume ; la mauvaise herbe, ce sont les enfants du mal ;
      39 l'ennemi qui l'a semée, c'est le diable ; la moisson, c'est la fin du monde ; les moissonneurs, ce sont les anges.
      40 Tout comme on arrache la mauvaise herbe et la jette au feu, on fera de même à la fin du monde :
      41 le Fils de l'homme enverra ses anges ; ils arracheront de son royaume tous les pièges et ceux qui commettent le mal,
      42 et ils les jetteront dans la fournaise de feu où il y aura des pleurs et des grincements de dents.
      43 Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles [pour entendre] entende.
      44 » Le royaume des cieux ressemble [encore] à un trésor caché dans un champ. L'homme qui l'a trouvé le cache et, dans sa joie, il va vendre tout ce qu'il possède et achète ce champ.
      45 » Le royaume des cieux ressemble encore à un marchand qui cherche de belles perles.
      46 Lorsqu'il a trouvé une perle de grande valeur, il est allé vendre tout ce qu'il possédait et l'a achetée.
      47 » Le royaume des cieux ressemble encore à un filet jeté dans la mer et qui ramène des poissons de toutes sortes.
      48 Quand il est rempli, les pêcheurs le tirent sur le rivage et s’asseyent ; puis ils mettent dans des paniers ce qui est bon et jettent ce qui est mauvais.
      49 Il en ira de même à la fin du monde : les anges viendront séparer les méchants d'avec les justes
      50 et les jetteront dans la fournaise de feu, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. »
      51 [Jésus leur dit : ] « Avez-vous compris tout cela ? » « Oui, [Seigneur] », répondirent-ils.
      52 Et il leur dit : « C'est pourquoi, tout spécialiste de la loi instruit de ce qui concerne le royaume des cieux ressemble à un maître de maison qui tire de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes. »
      53 Lorsque Jésus eut fini de dire ces paraboles, il partit de là.
      54 Il se rendit dans sa patrie, et il enseignait dans la synagogue, de sorte que ceux qui l'entendirent étaient étonnés et disaient : « D'où lui viennent cette sagesse et ces miracles ?
      55 N'est-il pas le fils du charpentier ? N'est-ce pas Marie qui est sa mère ? Jacques, Joseph, Simon et Jude ne sont-ils pas ses frères ?
      56 Et ses sœurs ne sont-elles pas toutes parmi nous ? D'où lui vient donc tout cela ? »
      57 Et il représentait un obstacle pour eux. Mais Jésus leur dit : « Un prophète n'est méprisé que dans sa patrie et dans sa famille. »
      58 Il ne fit pas beaucoup de miracles à cet endroit à cause de leur incrédulité.

      Matthieu 15

      14 Laissez-les : ce sont des aveugles qui conduisent des aveugles ; si un aveugle conduit un aveugle, ils tomberont tous les deux dans un fossé. »
      24 Il répondit : « Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la communauté d'Israël. »

      Matthieu 16

      25 En effet, celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la retrouvera.

      Matthieu 17

      20 « C'est parce que vous manquez de foi, leur dit Jésus. Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi comme un grain de moutarde, vous diriez à cette montagne : ‘Déplace-toi d'ici jusque-là’, et elle se déplacerait ; rien ne vous serait impossible.
      21 [Cependant, cette sorte de démon ne sort que par la prière et par le jeûne. ] »

      Matthieu 18

      6 Mais si quelqu'un fait trébucher un seul de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu'on suspende à son cou une meule de moulin et qu'on le jette au fond de la mer.
      7 » Malheur au monde à cause des pièges ! Les pièges sont inévitables, mais malheur à l'homme qui en est responsable !
      8 Si ta main ou ton pied te poussent à mal agir, coupe-les et jette-les loin de toi. Mieux vaut pour toi entrer dans la vie boiteux ou manchot que d'avoir deux pieds ou deux mains et d'être jeté dans le feu éternel.
      9 Et si ton œil te pousse à mal agir, arrache-le et jette-le loin de toi. Mieux vaut pour toi entrer dans la vie avec un seul œil que d'avoir deux yeux et d'être jeté dans l’enfer de feu.
      10 » Faites bien attention de ne pas mépriser un seul de ces petits, car je vous dis que leurs anges dans le ciel sont continuellement en présence de mon Père céleste.
      21 Alors Pierre s'approcha de Jésus et lui dit : « Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu'il péchera contre moi ? Est-ce que ce sera jusqu'à 7 fois ? »
      22 Jésus lui dit : « Je ne te dis pas jusqu'à 7 fois, mais jusqu'à 70 fois 7 fois.
      23 » C'est pourquoi, le royaume des cieux ressemble à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs.
      24 Quand il se mit à l’œuvre, on lui en amena un qui devait 10'000 sacs d’argent.
      25 Comme il n'avait pas de quoi payer, son maître ordonna de le vendre, lui, sa femme, ses enfants et tout ce qu'il avait, afin d’être remboursé de cette dette.
      26 Le serviteur se jeta par terre et se prosterna devant lui en disant : ‘[Seigneur, ] prends patience envers moi et je te paierai tout.’
      27 Rempli de compassion, le maître de ce serviteur le laissa partir et lui remit la dette.
      28 Une fois sorti, ce serviteur rencontra un de ses compagnons qui lui devait 100 pièces d’argent. Il l’attrapa à la gorge et se mit à l'étrangler en disant : ‘Paie ce que tu me dois.’
      29 Son compagnon tomba [à ses pieds] en le suppliant : ‘Prends patience envers moi et je te paierai.’
      30 Mais l'autre ne voulut pas et alla le faire jeter en prison jusqu'à ce qu'il ait payé ce qu'il devait.
      31 A la vue de ce qui était arrivé, ses compagnons furent profondément attristés, et ils allèrent raconter à leur maître tout ce qui s'était passé.
      32 Alors le maître fit appeler ce serviteur et lui dit : ‘Méchant serviteur, je t'avais remis en entier ta dette parce que tu m'en avais supplié.
      33 Ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitié de ton compagnon comme j'ai eu pitié de toi ?’
      34 Et son maître, irrité, le livra aux bourreaux jusqu'à ce qu'il ait payé tout ce qu'il devait.
      35 C'est ainsi que mon Père céleste vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère de tout son cœur. »

      Matthieu 19

      8 Il leur répondit : « C'est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de divorcer de vos femmes ; au commencement, ce n’était pas le cas.
      12 En effet, il y a des eunuques qui le sont dès le ventre de leur mère, d'autres le sont devenus par les hommes, et il y en a qui se sont faits eux-mêmes eunuques à cause du royaume des cieux. Que celui qui peut comprendre comprenne. »
      28 Jésus leur répondit : « Je vous le dis en vérité, quand le Fils de l'homme, au renouvellement de toutes choses, sera assis sur son trône de gloire, vous qui m'avez suivi, vous serez de même assis sur douze trônes et vous jugerez les douze tribus d'Israël.

      Matthieu 20

      1 » En effet, le royaume des cieux ressemble à un propriétaire qui sortit dès le matin afin d'embaucher des ouvriers pour sa vigne.
      2 Il se mit d'accord avec eux pour un salaire d'une pièce d’argent par jour et les envoya dans sa vigne.
      3 Il sortit vers neuf heures du matin et en vit d'autres qui étaient sur la place, sans travail.
      4 Il leur dit : ‘Allez aussi à ma vigne et je vous donnerai ce qui sera juste.’
      5 Et ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers midi et vers trois heures de l'après-midi et il fit de même.
      6 Il sortit enfin vers cinq heures de l'après-midi et en trouva d'autres qui étaient là, [sans travail]. Il leur dit : ‘Pourquoi vous tenez-vous ici toute la journée sans travailler ?’
      7 Ils lui répondirent : ‘C'est que personne ne nous a embauchés.’‘Allez aussi à ma vigne, leur dit-il, [et vous recevrez ce qui sera juste].’
      8 Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant : ‘Appelle les ouvriers et paie-leur le salaire, en allant des derniers aux premiers.’
      9 Ceux de cinq heures de l'après-midi vinrent et reçurent chacun une pièce d’argent.
      10 Quand les premiers vinrent à leur tour, ils pensèrent recevoir davantage, mais ils reçurent aussi chacun une pièce d’argent.
      11 En la recevant, ils murmurèrent contre le propriétaire
      12 en disant : ‘Ces derniers arrivés n'ont travaillé qu'une heure et tu les as traités comme nous, qui avons supporté la fatigue du jour et de la chaleur !’
      13 Il répondit à l'un d'eux : ‘Mon ami, je ne te fais pas de tort. N'as-tu pas été d'accord avec moi pour un salaire d’une pièce d’argent ?
      14 Prends ce qui te revient et va-t'en. Je veux donner à ce dernier arrivé autant qu'à toi.
      15 Ne m'est-il pas permis de faire ce que je veux de mes biens ? Ou vois-tu d'un mauvais œil que je sois bon ?’
      16 Ainsi les derniers seront les premiers et les premiers seront les derniers. [Beaucoup sont invités mais peu sont choisis. ] »
      17 Pendant qu'il montait à Jérusalem, Jésus prit à part les douze disciples et leur dit en chemin :
      18 « Nous montons à Jérusalem et le Fils de l'homme sera livré aux chefs des prêtres et aux spécialistes de la loi. Ils le condamneront à mort
      19 et le livreront aux non-Juifs pour qu'ils se moquent de lui, le fouettent et le crucifient ; le troisième jour il ressuscitera. »
      20 Alors la mère des fils de Zébédée s'approcha de Jésus avec ses fils et se prosterna pour lui faire une demande.
      21 Il lui dit : « Que veux-tu ? » « Ordonne, lui dit-elle, que dans ton royaume mes deux fils que voici soient assis l'un à ta droite et l'autre à ta gauche. »
      22 Jésus répondit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire [ou être baptisés du baptême dont je vais être baptisé] ? » « Nous le pouvons », dirent-ils.
      23 Il leur répondit : « Vous boirez en effet ma coupe [et vous serez baptisés du baptême dont je vais être baptisé]. Mais quant à être assis à ma droite et à ma gauche, cela ne dépend pas de moi et ne sera donné qu'à ceux pour qui mon Père l'a préparé. »
      24 Après avoir entendu cela, les dix autres furent indignés contre les deux frères.
      25 Jésus les appela et leur dit : « Vous savez que les chefs des nations dominent sur elles et que les grands les tiennent sous leur pouvoir.
      26 Ce ne sera pas le cas au milieu de vous, mais si quelqu'un veut être grand parmi vous, il sera votre serviteur ;
      27 et si quelqu'un veut être le premier parmi vous, qu'il soit votre esclave.
      28 C'est ainsi que le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup. »
      29 Lorsqu'ils sortirent de Jéricho, une grande foule suivit Jésus.
      30 Deux aveugles, assis au bord du chemin, entendirent que Jésus passait et crièrent : « Aie pitié de nous, Seigneur, Fils de David ! »
      31 La foule les reprenait pour les faire taire, mais ils crièrent plus fort : « Aie pitié de nous, Seigneur, Fils de David ! »
      32 Jésus s'arrêta, les appela et dit : « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? »
      33 Ils lui dirent : « Seigneur, que nos yeux s'ouvrent. »
      34 Rempli de compassion, Jésus toucha leurs yeux ; aussitôt ils retrouvèrent la vue et ils le suivirent.

      Matthieu 22

      1 Jésus prit la parole et leur parla de nouveau en paraboles. Il dit :
      2 « Le royaume des cieux ressemble à un roi qui fit des noces pour son fils.
      3 Il envoya ses serviteurs appeler ceux qui étaient invités aux noces, mais ils ne voulurent pas venir.
      4 Il envoya encore d'autres serviteurs, avec cet ordre : ‘Dites aux invités : J'ai préparé mon festin ; mes bœufs et mes bêtes grasses sont tués, tout est prêt, venez aux noces.’
      5 Mais eux, négligeant l'invitation, s'en allèrent l'un à son champ, un autre à ses affaires.
      6 Les autres s’emparèrent des serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent.
      7 [A cette nouvelle, ] le roi se mit en colère ; il envoya ses troupes, fit mourir ces meurtriers et brûla leur ville.
      8 Alors il dit à ses serviteurs : ‘Les noces sont prêtes, mais les invités n'en étaient pas dignes.
      9 Allez donc dans les carrefours et invitez aux noces tous ceux que vous trouverez.’
      10 Ces serviteurs s’en allèrent sur les routes, ils rassemblèrent tous ceux qu'ils trouvèrent, mauvais et bons, et la salle des noces fut remplie d’invités.
      11 Le roi entra pour les voir, et il aperçut là un homme qui n'avait pas mis d'habit de noces.
      12 Il lui dit : ‘Mon ami, comment as-tu pu entrer ici sans avoir d'habit de noces ?’Cet homme resta la bouche fermée.
      13 Alors le roi dit aux serviteurs : ‘Attachez-lui les pieds et les mains, [emmenez-le et] jetez-le dans les ténèbres extérieures, où il y aura des pleurs et des grincements de dents.’
      14 En effet, beaucoup sont invités, mais peu sont choisis. »
      15 Alors les pharisiens allèrent tenir conseil sur les moyens de prendre Jésus au piège de ses propres paroles.
      16 Ils envoyèrent vers lui leurs disciples avec les hérodiens. Ils lui dirent : « Maître, nous savons que tes paroles sont vraies et que tu enseignes le chemin de Dieu en toute vérité, sans te laisser influencer par personne, car tu ne regardes pas à l'apparence des personnes.
      17 Dis-nous donc ce que tu en penses : est-il permis, ou non, de payer l'impôt à l'empereur ? »
      18 Mais Jésus, connaissant leur méchanceté, répondit : « Pourquoi me tendez-vous un piège, hypocrites ?
      19 Montrez-moi la monnaie avec laquelle on paie l'impôt. » Ils lui présentèrent une pièce de monnaie.
      20 Il leur demanda : « De qui porte-t-elle l'effigie et l'inscription ? »
      21 « De l'empereur », lui répondirent-ils. Alors il leur dit : « Rendez donc à l'empereur ce qui est à l'empereur et à Dieu ce qui est à Dieu. »
      22 Etonnés de ce qu'ils entendaient, ils le quittèrent et s'en allèrent.
      23 Le même jour, les sadducéens, qui disent qu'il n'y a pas de résurrection, vinrent trouver Jésus et lui posèrent cette question :
      24 « Maître, Moïse a dit : Si quelqu'un meurt sans enfants, son frère épousera la veuve et donnera une descendance à son frère.
      25 Or, il y avait parmi nous sept frères. Le premier s’est marié et est mort et, comme il n'avait pas d'enfants, il a laissé sa femme à son frère.
      26 Il en est allé de même pour le deuxième, puis le troisième, et ce jusqu'au septième.
      27 Après eux tous, la femme est morte [aussi].
      28 A la résurrection, duquel des sept sera-t-elle donc la femme ? En effet, tous l'ont épousée. »
      29 Jésus leur répondit : « Vous êtes dans l'erreur parce que vous ne connaissez ni les Ecritures, ni la puissance de Dieu.
      30 En effet, à la résurrection, les hommes et les femmes ne se marieront pas, mais ils seront comme les anges de Dieu dans le ciel.
      31 En ce qui concerne la résurrection des morts, n'avez-vous pas lu ce que Dieu vous a dit :
      32 Je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob ? Dieu n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants. »
      33 La foule qui écoutait fut frappée par l'enseignement de Jésus.
      34 Les pharisiens apprirent qu'il avait réduit au silence les sadducéens. Ils se rassemblèrent
      35 et l'un d'eux, professeur de la loi, lui posa cette question pour le mettre à l'épreuve :
      36 « Maître, quel est le plus grand commandement de la loi ? »
      37 Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée.
      38 C'est le premier commandement et le plus grand.
      39 Et voici le deuxième, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
      40 De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes. »
      41 Comme les pharisiens se trouvaient rassemblés, Jésus les interrogea
      42 en ces termes : « Que pensez-vous du Messie ? De qui est-il le fils ? » Ils lui répondirent : « De David. »
      43 Et Jésus leur dit : « Comment donc David, animé par l'Esprit, peut-il l'appeler Seigneur lorsqu'il dit :
      44 Le Seigneur a dit à mon Seigneur : ‘Assieds-toi à ma droite jusqu'à ce que j'aie fait de tes ennemis ton marchepied’ ?
      45 Si donc David l'appelle Seigneur, comment peut-il être son fils ? »
      46 Aucun ne put lui répondre un mot. Et, depuis ce jour, personne n'osa plus lui poser de questions.

      Matthieu 23

      1 Alors Jésus s'adressa à la foule et à ses disciples
      2 en disant : « Les spécialistes de la loi et les pharisiens se sont faits les interprètes de Moïse.
      3 Tout ce qu'ils vous disent [de respecter], faites-le donc et respectez-le, mais n'agissez pas comme eux, car ils disent et ne font pas.
      4 Ils lient des fardeaux pesants et les mettent sur les épaules des hommes, mais ils ne veulent pas les remuer du doigt.
      5 Toutes leurs actions, ils les font pour se faire remarquer des hommes. Ainsi, ils portent de grands phylactères et allongent les franges [de leurs vêtements].
      6 Ils aiment occuper la meilleure place dans les festins et les sièges d'honneur dans les synagogues.
      7 Ils aiment être salués sur les places publiques et être appelés par les hommes ‘Maître, [Maître]’.
      8 Mais vous, ne vous faites pas appeler maîtres, car un seul est votre maître, [c'est le Christ, ] et vous êtes tous frères.
      9 N'appelez personne sur la terre votre père, car un seul est votre Père, c'est celui qui est au ciel.
      10 Ne vous faites pas appeler chefs, car un seul est votre chef, c'est le Christ.
      11 Le plus grand parmi vous sera votre serviteur.
      12 Celui qui s'élèvera sera abaissé et celui qui s'abaissera sera élevé.
      14 » [Malheur à vous, spécialistes de la loi et pharisiens hypocrites, parce que vous dépouillez les veuves de leurs biens tout en faisant pour l'apparence de longues prières ; à cause de cela, vous serez jugés plus sévèrement. ]
      15 » Malheur à vous, spécialistes de la loi et pharisiens hypocrites, parce que vous parcourez la mer et la terre pour faire un converti et, quand il l'est devenu, vous en faites un fils de l'enfer deux fois pire que vous.
      16 » Malheur à vous, conducteurs aveugles ! Vous dites : ‘Si quelqu'un jure par le temple, cela ne compte pas, mais si quelqu'un jure par l'or du temple, il est engagé.’
      17 Espèces de fous aveugles ! Lequel est le plus grand : l'or ou le temple qui consacre l'or ?
      18 Vous dites encore : ‘Si quelqu'un jure par l'autel, cela ne compte pas, mais si quelqu'un jure par l'offrande qui est sur l'autel, il est engagé.’
      19 Espèces de fous aveugles ! Lequel est le plus grand : l'offrande ou l'autel qui consacre l'offrande ?
      20 Celui qui jure par l'autel jure par l'autel et par tout ce qui est dessus,
      21 celui qui jure par le temple jure par le temple et par celui qui l'habite,
      22 et celui qui jure par le ciel jure par le trône de Dieu et par celui qui y est assis.
      23 » Malheur à vous, spécialistes de la loi et pharisiens hypocrites, parce que vous versez la dîme de la menthe, de l'aneth et du cumin et que vous laissez ce qu'il y a de plus important dans la loi : la justice, la bonté et la fidélité. C'est cela qu'il fallait pratiquer, sans négliger le reste.
      24 Conducteurs aveugles ! Vous filtrez vos boissons pour éliminer le moucheron, mais vous avalez le chameau.
      25 » Malheur à vous, spécialistes de la loi et pharisiens hypocrites, parce que vous nettoyez l'extérieur de la coupe et du plat, alors qu'à l'intérieur ils sont pleins du produit de vos vols et de vos excès.
      26 Pharisien aveugle ! Nettoie d'abord l'intérieur de la coupe et du plat, afin que l'extérieur aussi devienne pur.
      27 » Malheur à vous, spécialistes de la loi et pharisiens hypocrites, parce que vous ressemblez à des tombeaux blanchis qui paraissent beaux de l’extérieur et qui, à l’intérieur, sont pleins d'ossements de morts et de toutes sortes d'impuretés.
      28 Vous de même, de l’extérieur, vous paraissez justes aux hommes, mais à l’intérieur vous êtes pleins d'hypocrisie et d'injustice.
      29 » Malheur à vous, spécialistes de la loi et pharisiens hypocrites, parce que vous construisez les tombeaux des prophètes et que vous décorez les tombes des justes,
      30 et vous dites : ‘Si nous avions vécu à l’époque de nos ancêtres, nous ne nous serions pas joints à eux pour verser le sang des prophètes.’
      31 Vous témoignez ainsi contre vous-mêmes que vous êtes les descendants de ceux qui ont tué les prophètes.
      32 Portez donc à son comble la mesure de vos ancêtres !
      33 Serpents, race de vipères ! Comment échapperez-vous au jugement de l'enfer ?
      34 C'est pourquoi, je vous envoie des prophètes, des sages et des spécialistes de la loi. Vous tuerez et crucifierez les uns, vous fouetterez les autres dans vos synagogues et vous les persécuterez de ville en ville,
      35 afin que retombe sur vous tout le sang innocent versé sur la terre, depuis le sang d'Abel le juste jusqu'au sang de Zacharie, fils de Bérékia, que vous avez tué entre le temple et l'autel.
      36 En vérité je vous le dis, tout cela retombera sur cette génération.
      37 » Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés ! Combien de fois j’ai voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu !
      38 Voici que votre maison vous sera laissée déserte
      39 car, je vous le dis, vous ne me verrez plus désormais, jusqu'à ce que vous disiez : ‘Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !’ »

      Matthieu 24

      43 Vous le savez bien, si le maître de la maison savait à quelle heure de la nuit le voleur doit venir, il resterait éveillé et ne laisserait pas percer les murs de sa maison.

      Matthieu 25

      1 » Alors le royaume des cieux ressemblera à dix jeunes filles qui ont pris leurs lampes pour aller à la rencontre du marié.
      2 Cinq d'entre elles étaient folles et cinq étaient sages.
      3 Celles qui étaient folles ne prirent pas d'huile avec elles en emportant leurs lampes,
      4 tandis que les sages prirent, avec leurs lampes, de l'huile dans des vases.
      5 Comme le marié tardait, toutes s'assoupirent et s'endormirent.
      6 Au milieu de la nuit, on cria : ‘Voici le marié, allez à sa rencontre !’
      7 Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent et préparèrent leurs lampes.
      8 Les folles dirent aux sages : ‘Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s'éteignent.’
      9 Les sages répondirent : ‘Non, il n'y en aurait pas assez pour nous et pour vous. Allez plutôt chez ceux qui en vendent et achetez-en pour vous.’
      10 Pendant qu'elles allaient en acheter, le marié arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces et la porte fut fermée.
      11 Plus tard, les autres jeunes filles vinrent et dirent : ‘Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !’
      12 mais il répondit : ‘Je vous le dis en vérité, je ne vous connais pas.’
      13 Restez donc vigilants, puisque vous ne savez ni le jour ni l'heure [où le Fils de l'homme viendra].
      14 » Ce sera en effet pareil au cas d'un homme qui, partant pour un voyage, appela ses serviteurs et leur remit ses biens.
      15 Il donna cinq sacs d’argent à l'un, deux à l'autre et un au troisième, à chacun selon sa capacité, puis il partit aussitôt.
      16 Celui qui avait reçu les cinq sacs d’argent s'en alla travailler avec eux et gagna cinq autres sacs d’argent.
      17 De même, celui qui avait reçu les deux sacs d’argent en gagna deux autres.
      18 Celui qui n'en avait reçu qu'un alla creuser un trou dans la terre et cacha l'argent de son maître.
      19 Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et leur fit rendre des comptes.
      20 Celui qui avait reçu les cinq sacs d’argent s'approcha, en apporta cinq autres et dit : ‘Seigneur, tu m'as remis cinq sacs d’argent. En voici cinq autres que j'ai gagnés.’
      21 Son maître lui dit : ‘C'est bien, bon et fidèle serviteur ; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup. Viens partager la joie de ton maître.’
      22 Celui qui avait reçu les deux sacs d’argent s'approcha aussi et dit : ‘Seigneur, tu m'as remis deux sacs d’argent. En voici deux autres que j'ai gagnés.’
      23 Son maître lui dit : ‘C'est bien, bon et fidèle serviteur ; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup. Viens partager la joie de ton maître.’
      24 Celui qui n'avait reçu qu'un sac d’argent s'approcha ensuite et dit : ‘Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes où tu n'as pas semé et tu récoltes où tu n'as pas planté.
      25 J'ai eu peur et je suis allé cacher ton sac d’argent dans la terre. Le voici, prends ce qui est à toi.’
      26 Son maître lui répondit : ‘Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne où je n'ai pas semé et que je récolte où je n'ai pas planté.
      27 Il te fallait donc remettre mon argent aux banquiers et à mon retour j'aurais retiré ce qui est à moi avec un intérêt.
      28 Prenez-lui donc le sac d’argent et donnez-le à celui qui a les dix sacs d’argent.
      29 En effet, on donnera à celui qui a et il sera dans l'abondance, mais à celui qui n'a pas on enlèvera même ce qu'il a.
      30 Quant au serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres extérieures : c’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents.’
      31 » Lorsque le Fils de l'homme viendra dans sa gloire avec tous les [saints] anges, il s'assiéra sur son trône de gloire.
      32 Toutes les nations seront rassemblées devant lui. Il séparera les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs ;
      33 il mettra les brebis à sa droite et les boucs à sa gauche.
      34 Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite : ‘Venez, vous qui êtes bénis par mon Père, prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la création du monde !
      35 En effet, j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger ; j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire ; j'étais étranger et vous m'avez accueilli ;
      36 j'étais nu et vous m'avez habillé ; j'étais malade et vous m'avez rendu visite ; j'étais en prison et vous êtes venus vers moi.’
      37 Les justes lui répondront : ‘Seigneur, quand t'avons-nous vu affamé et t'avons-nous donné à manger, ou assoiffé et t'avons-nous donné à boire ?
      38 Quand t'avons-nous vu étranger et t'avons-nous accueilli, ou nu et t'avons-nous habillé ?
      39 Quand t'avons-nous vu malade ou en prison et sommes-nous allés vers toi ?’
      40 Et le roi leur répondra : ‘Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait cela à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait.’
      41 Ensuite il dira à ceux qui seront à sa gauche : ‘Eloignez-vous de moi, maudits, allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges !
      42 En effet, j'ai eu faim et vous ne m'avez pas donné à manger ; j'ai eu soif et vous ne m'avez pas donné à boire ;
      43 j'étais étranger et vous ne m'avez pas accueilli ; j'étais nu et vous ne m'avez pas habillé ; j'étais malade et en prison et vous ne m'avez pas rendu visite.’
      44 Ils répondront aussi : ‘Seigneur, quand t'avons-nous vu affamé, ou assoiffé, ou étranger, ou nu, ou malade ou en prison et ne t'avons-nous pas servi ?’
      45 Et il leur répondra : ‘Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous n'avez pas fait cela à l'un de ces plus petits, c'est à moi que vous ne l'avez pas fait.’
      46 Et ils iront à la peine éternelle, tandis que les justes iront à la vie éternelle. »

      Matthieu 26

      29 Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu'au jour où je le boirai nouveau avec vous dans le royaume de mon Père. »

      Matthieu 28

      19 Allez [donc], faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit

      Marc 1

      23 Il y avait dans leur synagogue un homme qui avait un esprit impur. Il s'écria :
      24 « [Ah ! ] Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : le Saint de Dieu. »
      25 Jésus le menaça en disant : « Tais-toi et sors de cet homme. »
      26 L'esprit impur sortit de cet homme en le secouant violemment et en poussant un grand cri.
      27 Tous furent si effrayés qu'ils se demandaient les uns aux autres : « Qu'est-ce que ceci ? Quel est ce nouvel enseignement ? Il commande avec autorité même aux esprits impurs, et ils lui obéissent ! »
      28 Et sa réputation gagna aussitôt toute la région de la Galilée.
      30 La belle-mère de Simon était couchée avec de la fièvre ; aussitôt on parla d'elle à Jésus.

      Marc 2

      1 Quelques jours après, Jésus revint à Capernaüm. On apprit qu'il était à la maison,
      2 et un si grand nombre de personnes se rassemblèrent qu'il n'y avait plus de place, pas même devant la porte. Il leur annonçait la parole.
      3 On vint lui amener un paralysé porté par quatre hommes.
      4 Comme ils ne pouvaient pas l'aborder à cause de la foule, ils découvrirent le toit au-dessus de l’endroit où il se tenait et descendirent par cette ouverture le brancard sur lequel le paralysé était couché.
      5 Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Mon enfant, tes péchés te sont pardonnés. »
      6 Il y avait là quelques spécialistes de la loi qui étaient assis et qui se disaient en eux-mêmes :
      7 « Pourquoi cet homme parle-t-il ainsi ? Il blasphème. Qui peut pardonner les péchés, si ce n'est Dieu seul ? »
      8 Jésus sut aussitôt dans son esprit qu’ils raisonnaient ainsi en eux-mêmes, et il leur dit : « Pourquoi raisonnez-vous ainsi dans vos cœurs ?
      9 Qu'est-ce qui est le plus facile à dire au paralysé : ‘Tes péchés sont pardonnés’, ou : ‘Lève-toi, prends ton brancard et marche’ ?
      10 Afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés,
      11 je te l'ordonne – dit-il au paralysé –, lève-toi, prends ton brancard et retourne chez toi. »
      12 Aussitôt il se leva, prit son brancard et sortit devant tout le monde, de sorte qu'ils étaient tous très étonnés et célébraient la gloire de Dieu en disant : « Nous n'avons jamais rien vu de pareil. »
      13 Jésus sortit de nouveau du côté du lac. Toute la foule venait à lui et il l'enseignait.
      14 En passant, il vit Lévi, fils d'Alphée, assis au bureau des taxes. Il lui dit : « Suis-moi. » Lévi se leva et le suivit.
      15 Comme Jésus était à table dans la maison de Lévi, beaucoup de collecteurs d’impôts et de pécheurs se mirent aussi à table avec lui et avec ses disciples, car ils étaient nombreux à le suivre.
      16 Le voyant manger avec les collecteurs d’impôts et les pécheurs, les spécialistes de la loi et les pharisiens dirent à ses disciples : « Pourquoi mange-t-il avec les collecteurs d’impôts et les pécheurs ? »
      17 Jésus, qui avait entendu, leur dit : « Ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs, [à changer d’attitude]. »
      18 Les disciples de Jean et les pharisiens jeûnaient. Ils vinrent dire à Jésus : « Pourquoi les disciples de Jean et ceux des pharisiens jeûnent-ils, tandis que tes disciples ne jeûnent pas ? »
      19 Jésus leur répondit : « Les invités à la noce peuvent-ils jeûner pendant que le marié est avec eux ? Aussi longtemps que le marié est avec eux, ils ne peuvent pas jeûner.
      20 Les jours viendront où le marié leur sera enlevé, et alors ils jeûneront durant ces jours-là.
      21 Personne ne coud un morceau de tissu neuf sur un vieil habit, sinon la pièce neuve ajoutée arrache une partie du vieux, et la déchirure devient pire.
      22 Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres, sinon les outres éclatent, le vin coule et les outres sont perdues ; mais [il faut mettre] le vin nouveau dans des outres neuves. »
      23 Un jour de sabbat, Jésus traversait des champs de blé. Tout en marchant, ses disciples se mirent à arracher des épis.
      24 Les pharisiens lui dirent : « Regarde ! Pourquoi font-ils ce qui n'est pas permis pendant le sabbat ? »
      25 Jésus leur répondit : « N'avez-vous jamais lu ce qu’a fait David, lorsqu'il a été dans le besoin et qu'il a eu faim, lui et ses compagnons ?
      26 Il est entré dans la maison de Dieu, à l’époque du grand-prêtre Abiathar, a mangé les pains consacrés qu'il n'est permis qu'aux prêtres de manger et en a même donné à ses compagnons ! »
      27 Puis il leur dit : « Le sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat,
      28 de sorte que le Fils de l'homme est le Seigneur même du sabbat. »

      Marc 3

      35 En effet, celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère. »

      Marc 4

      2 Il leur enseignait beaucoup de choses en paraboles. Il leur disait dans son enseignement :
      3 « Ecoutez ! Un semeur sortit pour semer.
      9 Puis il dit : « Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. »
      10 Lorsqu'il fut seul avec eux, ceux qui l'entouraient avec les douze l'interrogèrent sur cette parabole.
      12 afin qu'en regardant ils regardent et ne voient pas, et qu'en entendant ils entendent et ne comprennent pas, de peur qu'ils ne se convertissent et que leurs péchés ne soient pardonnés. »
      21 Il leur dit encore : « Apporte-t-on la lampe pour la mettre sous un seau ou sous le lit ? N'est-ce pas pour la mettre sur son support ?
      26 Il dit encore : « Voici à quoi ressemble le royaume de Dieu. Il est semblable à un homme qui jette de la semence en terre ;
      27 qu'il dorme ou qu'il reste éveillé, nuit et jour la semence germe et pousse sans qu'il sache comment.
      28 [En effet, ] d’elle-même la terre produit d'abord l'herbe, puis l'épi, enfin le grain tout formé dans l'épi,
      29 et, dès que le fruit est mûr, on y met la faucille, car c’est le moment de la moisson. »
      34 Il ne leur parlait pas sans parabole, mais en privé il expliquait tout à ses disciples.
      35 Ce jour-là, le soir venu, Jésus leur dit : « Passons sur l'autre rive. »
      41 Ils furent saisis d'une grande frayeur et ils se disaient les uns aux autres : « Qui est donc cet homme ? Même le vent et la mer lui obéissent ! »

      Marc 5

      1 Ils arrivèrent sur l'autre rive du lac, dans le pays des Gadaréniens.
      2 Dès que Jésus fut hors de la barque, un homme vint à sa rencontre ; il sortait des tombeaux et il était animé par un esprit impur.
      3 Cet homme habitait dans les tombeaux, et personne ne pouvait plus l'attacher, même avec une chaîne.
      4 En effet, souvent on l’avait attaché avec des fers aux pieds et des chaînes, mais il avait cassé les chaînes et brisé les fers, et personne n'avait la force de le maîtriser.
      5 Il était sans cesse, nuit et jour, dans les tombeaux et sur les montagnes ; il criait et se blessait lui-même avec des pierres.
      6 Il vit Jésus de loin, accourut, se prosterna devant lui
      7 et s'écria d'une voix forte : « Que me veux-tu, Jésus, Fils du Dieu très-haut ? Je t'en supplie au nom de Dieu, ne me tourmente pas. »
      8 En effet, Jésus lui disait : « Sors de cet homme, esprit impur ! »
      9 Il lui demanda : « Quel est ton nom ? » « Mon nom est légion, car nous sommes nombreux », répondit-il.
      10 Et il le suppliait avec insistance de ne pas les envoyer hors du pays.
      11 Il y avait là, vers la montagne, un grand troupeau de porcs en train de chercher à manger.
      12 Tous les démons le supplièrent : « Envoie-nous dans ces porcs afin que nous entrions en eux. »
      13 Il le leur permit [aussitôt]. Les esprits impurs sortirent de l'homme, entrèrent dans les porcs, et le troupeau se précipita du haut de la falaise dans le lac ; il y avait environ 2000 porcs, et ils se noyèrent dans le lac.
      14 Les gardiens du troupeau s'enfuirent et allèrent le raconter dans la ville et dans les campagnes. Les gens allèrent voir ce qui était arrivé.
      15 Ils vinrent vers Jésus et virent le démoniaque, celui qui avait eu la légion de démons, assis, habillé et dans son bon sens ; et ils furent saisis de frayeur.
      16 Ceux qui avaient été témoins de la scène leur racontèrent ce qui était arrivé au démoniaque et aux porcs.
      17 Alors ils se mirent à supplier Jésus de quitter leur territoire.
      18 Comme il montait dans la barque, celui qui avait été démoniaque le suppliait, demandant à l’accompagner.
      19 Jésus ne le lui permit pas mais lui dit : « Va dans ta maison, vers les tiens, et raconte-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi, comment il a eu pitié de toi. »
      20 Il s'en alla et se mit à proclamer dans la Décapole tout ce que Jésus avait fait pour lui. Et tous étaient dans l'étonnement.
      25 Or, il y avait une femme atteinte d'hémorragies depuis 12 ans.
      30 Jésus se rendit aussitôt compte qu'une force était sortie de lui ; il se retourna au milieu de la foule et dit : « Qui a touché mes vêtements ? »
      34 Alors il lui dit : « Ma fille, ta foi t'a sauvée. Pars dans la paix et sois guérie de ton mal. »
      39 Il entra et leur dit : « Pourquoi faites-vous ce tumulte et pourquoi pleurez-vous ? L'enfant n'est pas morte, mais elle dort. »

      Marc 6

      1 Jésus partit de là et se rendit dans sa patrie. Ses disciples le suivirent.
      6 Et il s'étonnait de leur incrédulité. Jésus parcourait les villages des environs en enseignant.
      30 Les apôtres se rassemblèrent autour de Jésus et lui racontèrent tout ce qu'ils avaient fait et tout ce qu'ils avaient enseigné.
      31 Jésus leur dit : « Venez à l'écart dans un endroit désert et reposez-vous un peu. » En effet, il y avait beaucoup de monde qui allait et venait, et ils n'avaient même pas le temps de manger.
      32 Ils partirent donc dans une barque pour aller à l'écart dans un endroit désert.
      33 Beaucoup de gens les virent s'en aller et le reconnurent, et de toutes les villes on accourut à pied et on les devança à l'endroit où ils se rendaient.
      34 Quand il sortit de la barque, Jésus vit une grande foule et fut rempli de compassion pour eux, parce qu'ils étaient comme des brebis qui n'ont pas de berger, et il se mit à leur enseigner beaucoup de choses.
      35 Comme l’heure était déjà bien tardive, ses disciples s'approchèrent de lui et dirent : « Cet endroit est désert, et il est déjà tard.
      36 Renvoie-les afin qu'ils aillent dans les campagnes et dans les villages des environs pour s'acheter du pain, car ils n'ont rien à manger. »
      37 Jésus leur répondit : « Donnez-leur vous-mêmes à manger ! » Mais ils lui dirent : « Faut-il aller acheter des pains pour 200 pièces d’argent et leur donner à manger ? »
      38 Il leur dit : « Combien de pains avez-vous ? Allez voir. » Ils s'en assurèrent et répondirent : « Cinq, et deux poissons. »
      39 Alors il leur ordonna de les faire tous asseoir par groupes sur l'herbe verte ;
      40 ils s'assirent par rangées de 100 et de 50.
      41 Il prit les cinq pains et les deux poissons, leva les yeux vers le ciel et prononça la prière de bénédiction. Puis il rompit les pains et les donna aux disciples afin qu'ils les distribuent à la foule. Il partagea aussi les deux poissons entre tous.
      42 Tous mangèrent et furent rassasiés,
      43 et l'on emporta douze paniers pleins de morceaux de pain et de ce qui restait des poissons.
      44 Ceux qui avaient mangé les pains étaient au nombre de 5000 hommes.
      47 Le soir venu, la barque était au milieu du lac et Jésus était seul à terre.
      52 car ils n'avaient pas compris le miracle des pains, parce que leur cœur était endurci.

      Marc 7

      1 Les pharisiens et quelques spécialistes de la loi, venus de Jérusalem, se rassemblèrent auprès de Jésus.
      2 Ils virent quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c'est-à-dire non lavées.
      3 – Or, les pharisiens et tous les Juifs ne mangent pas sans s'être lavé soigneusement les mains, conformément à la tradition des anciens.
      4 Et quand ils reviennent de la place publique, ils ne mangent pas avant de s'être purifiés. Ils tiennent encore à beaucoup d'autres traditions comme le lavage des coupes, des cruches et des vases de bronze. –
      5 Alors les pharisiens et les spécialistes de la loi lui demandèrent : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens mais prennent-ils au contraire leur repas avec des mains non lavées ? »
      6 Jésus leur répondit : « Hypocrites, Esaïe a bien prophétisé sur vous, comme il est écrit : Ce peuple m'honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi.
      7 C'est faussement qu'ils m'honorent en donnant des enseignements qui sont des commandements humains.
      8 Vous abandonnez le commandement de Dieu et vous gardez la tradition des hommes [car vous lavez les pots et les coupes et vous faites beaucoup d'autres choses semblables]. »
      9 Il leur dit encore : « Vous rejetez très bien le commandement de Dieu pour garder votre tradition.
      10 En effet, Moïse a dit : Honore ton père et ta mère et : Celui qui maudira son père ou sa mère sera puni de mort.
      11 Mais d’après vous, si un homme dit à son père ou à sa mère : ‘Ce dont j'aurais pu t'assister est corban, c'est-à-dire une offrande à Dieu’,
      12 alors il peut ne plus rien faire pour son père ou pour sa mère.
      13 Vous annulez ainsi la parole de Dieu par la tradition que vous avez établie et vous faites beaucoup d'autres choses semblables. »
      14 Ensuite, Jésus appela toute la foule et lui dit : « Ecoutez-moi tous et comprenez.
      15 Il n'y a rien d'extérieur à l'homme qui puisse le rendre impur en pénétrant en lui, mais c'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur.
      16 [Si quelqu'un a des oreilles pour entendre, qu'il entende. ] »
      17 Lorsqu'il fut entré dans la maison, loin de la foule, ses disciples l'interrogèrent sur cette parabole.
      18 Il leur dit : « Vous aussi, vous êtes donc sans intelligence ? Ne comprenez-vous pas que rien de ce qui, de l’extérieur, entre dans l'homme ne peut le rendre impur ?
      19 En effet, cela n'entre pas dans son cœur, mais dans son ventre, puis est évacué dans les toilettes. » Il déclarait ainsi que tous les aliments sont purs.
      20 Il dit encore : « C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur.
      21 En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres,
      22 les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie.
      23 Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur. »
      24 Jésus partit de là et s'en alla dans le territoire de Tyr et de Sidon. Il entra dans une maison, désirant que personne ne le sache, mais il ne put rester caché,
      25 car une femme dont la fillette avait un esprit impur entendit parler de lui et vint se jeter à ses pieds.
      26 Cette femme était une non-Juive d'origine syro-phénicienne. Elle le pria de chasser le démon hors de sa fille. Jésus lui dit :
      27 « Laisse d'abord les enfants se rassasier, car il n'est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. »
      28 « Oui, Seigneur, lui répondit-elle, mais les petits chiens, sous la table, mangent les miettes des enfants. »
      29 Alors il lui dit : « A cause de cette parole, tu peux t’en aller : le démon est sorti de ta fille. »
      30 Et quand elle rentra chez elle, elle trouva l'enfant couchée sur le lit : le démon était sorti.
      31 Jésus quitta le territoire de Tyr et revint par Sidon vers le lac de Galilée en traversant la région de la Décapole.
      32 On lui amena un sourd qui avait de la difficulté à parler et on le supplia de poser la main sur lui.
      33 Il le prit à part loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles et lui toucha la langue avec sa propre salive.
      34 Puis il leva les yeux au ciel, soupira et dit : « Ephphatha » – c'est-à-dire « Ouvre-toi ».
      35 Aussitôt ses oreilles s'ouvrirent, sa langue se délia et il se mit à parler correctement.
      36 Jésus leur recommanda de n'en parler à personne, mais plus il le leur recommandait, plus ils le proclamaient.
      37 Remplis d'étonnement, ils disaient : « Il fait tout à merveille ; il fait même entendre les sourds et parler les muets. »

      Marc 8

      22 Ils se rendirent à Bethsaïda ; on amena un aveugle vers Jésus et on le supplia de le toucher.
      26 Alors Jésus le renvoya chez lui en disant : « N'entre pas dans le village [et n'en parle à personne]. »
      35 En effet, celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera.
      36 Et que servira-t-il à un homme de gagner le monde entier, s'il perd son âme ?
      38 En effet, celui qui aura honte de moi et de mes paroles au milieu de cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l'homme aura aussi honte de lui quand il viendra dans la gloire de son Père avec les saints anges. »

      Marc 9

      1 Il leur dit encore : « Je vous le dis en vérité, quelques-uns de ceux qui sont ici ne mourront pas avant d'avoir vu le royaume de Dieu venir avec puissance. »

      Marc 10

      2 Les pharisiens l'abordèrent et, pour lui tendre un piège, ils lui demandèrent s'il est permis à un homme de divorcer de sa femme.
      3 Il leur répondit : « Que vous a prescrit Moïse ? »
      4 « Moïse, dirent-ils, nous a permis d'écrire une lettre de divorce et de renvoyer notre femme. »
      5 Jésus leur dit : « C'est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a donné cette règle.
      6 Mais au commencement de la création, Dieu a fait l'homme et la femme ;
      7 c'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère [et s'attachera à sa femme],
      8 et les deux ne feront qu’un. Ainsi, ils ne sont plus deux mais ne font qu’un.
      9 Que l'homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni. »
      21 L'ayant regardé, Jésus l'aima, et il lui dit : « Il te manque une chose : va vendre tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, [charge-toi de la croix] et suis-moi. »
      29 Jésus répondit : « Je vous le dis en vérité, personne n'aura quitté à cause de moi et à cause de la bonne nouvelle sa maison ou ses frères, ses sœurs, sa mère, son père, [sa femme, ] ses enfants ou ses terres,
      52 Jésus lui dit : « Vas-y, ta foi t'a sauvé. » Aussitôt il retrouva la vue et il suivit Jésus sur le chemin.

      Marc 11

      17 et il les enseignait en disant : « N'est-il pas écrit : Mon temple sera appelé une maison de prière pour toutes les nations ? Mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs. »

      Marc 12

      1 Jésus se mit ensuite à leur parler en paraboles : « Un homme planta une vigne. Il l'entoura d'une haie, creusa un pressoir et construisit une tour. Puis il la loua à des vignerons et quitta le pays.
      2 Le moment venu, il envoya un serviteur vers les vignerons pour recevoir d'eux une part de récolte de la vigne.
      3 Ils s’emparèrent de lui, le battirent et le renvoyèrent les mains vides.
      4 Il envoya de nouveau vers eux un autre serviteur ; ils [lui jetèrent des pierres, ] le frappèrent à la tête et l'insultèrent.
      5 Il en envoya un troisième et ils le tuèrent, puis beaucoup d’autres qu'ils battirent ou tuèrent.
      6 Il avait encore un fils bien-aimé ; il l'envoya vers eux en dernier, disant : ‘Ils auront du respect pour mon fils.’
      7 Mais ces vignerons dirent entre eux : ‘Voilà l'héritier. Venez, tuons-le et l'héritage sera à nous.’
      8 Et ils s’emparèrent de lui, le tuèrent et le jetèrent hors de la vigne.
      9 Que fera donc le maître de la vigne ? Il viendra, fera mourir les vignerons et donnera la vigne à d'autres.
      10 » N'avez-vous pas lu cette parole de l'Ecriture : La pierre qu'ont rejetée ceux qui construisaient est devenue la pierre angulaire ;
      11 c'est l’œuvre du Seigneur, et c'est un prodige à nos yeux ? »
      12 Ils cherchaient à l'arrêter, mais ils redoutaient les réactions de la foule. Ils avaient compris que c'était pour eux que Jésus avait dit cette parabole. Ils le laissèrent alors et s'en allèrent.
      18 Les sadducéens, qui disent qu'il n'y a pas de résurrection, vinrent auprès de Jésus et lui posèrent cette question :
      24 Jésus leur répondit : « N'êtes-vous pas dans l'erreur parce que vous ne connaissez ni les Ecritures ni la puissance de Dieu ?
      29 Jésus répondit : « Voici le premier : Ecoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l'unique Seigneur
      30 et tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force.
      31 Voici le deuxième : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas d'autre commandement plus grand que ceux-là. »

      Luc 4

      39 Il se pencha sur elle, menaça la fièvre, et la fièvre la quitta. Elle se leva immédiatement et se mit à les servir.

      Luc 5

      32 Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs, à changer d’attitude. »

      Luc 6

      6 Un autre jour de sabbat, Jésus entra dans la synagogue et se mit à enseigner. Là se trouvait un homme dont la main droite était paralysée.
      27 » Mais je vous dis, à vous qui m'écoutez : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous détestent,
      28 bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous maltraitent.
      29 Si quelqu'un te frappe sur une joue, présente-lui aussi l'autre. Si quelqu'un prend ton manteau, ne l'empêche pas de prendre encore ta chemise.
      30 Donne à toute personne qui t’adresse une demande et ne réclame pas ton bien à celui qui s'en empare.
      31 Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le [vous aussi] de même pour eux.
      32 Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance en avez-vous ? En effet, les pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment.
      33 Si vous faites du bien à ceux qui vous font du bien, quelle estime en avez-vous ? [En effet, ] les pécheurs aussi agissent de même.
      34 Et si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir en retour, quel gré vous en sait-on ? [En effet, ] les pécheurs aussi prêtent aux pécheurs afin de recevoir l'équivalent.
      35 Mais aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. Votre récompense sera grande et vous serez fils du Très-Haut, car il est bon pour les ingrats et pour les méchants.

      Luc 7

      2 Un officier romain avait un esclave auquel il était très attaché et qui était malade, sur le point de mourir.
      11 Le jour suivant, Jésus alla dans une ville appelée Naïn ; ses disciples [en assez grand nombre] et une grande foule faisaient route avec lui.
      17 Cette déclaration sur Jésus se propagea dans toute la Judée et dans toute la région.
      18 Jean fut informé de tout cela par ses disciples.
      19 Il en appela deux qu'il envoya vers Jésus pour lui dire : « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? »
      20 Arrivés vers Jésus, ils dirent : « Jean-Baptiste nous a envoyés vers toi pour te demander : ‘Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ?’ »
      21 A ce moment-là, Jésus guérit de nombreuses personnes de maladies, d'infirmités et d'esprits mauvais et il rendit la vue à bien des aveugles.
      22 Puis il leur répondit : « Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres.
      23 Heureux celui pour qui je ne représenterai pas un obstacle ! »
      34 Le Fils de l'homme est venu, il mange et il boit, et vous dites : ‘C'est un glouton et un buveur, un ami des collecteurs d’impôts et des pécheurs.’
      36 Un pharisien invita Jésus à manger avec lui. Jésus entra dans la maison du pharisien et se mit à table.
      37 Une femme pécheresse qui se trouvait dans la ville apprit qu'il était à table dans la maison du pharisien. Elle apporta un vase plein de parfum
      38 et se tint derrière, aux pieds de Jésus. Elle pleurait, et bientôt elle lui mouilla les pieds de ses larmes, puis les essuya avec ses cheveux, les embrassa et versa le parfum sur eux.
      39 Quand le pharisien qui avait invité Jésus vit cela, il se dit en lui-même : « Si cet homme était prophète, il saurait qui est celle qui le touche et de quel genre de femme il s'agit, il saurait que c'est une pécheresse. »
      40 Jésus prit la parole et lui dit : « Simon, j'ai quelque chose à te dire. » « Maître, parle », répondit-il.
      41 « Un créancier avait deux débiteurs : l'un d’eux lui devait 500 pièces d’argent, et l'autre 50.
      42 Comme ils n'avaient pas de quoi le rembourser, il leur remit à tous deux leur dette. Lequel des deux l'aimera le plus ? »
      43 Simon répondit : « Celui, je pense, auquel il a remis la plus grosse somme. » Jésus lui dit : « Tu as bien jugé. »
      44 Puis il se tourna vers la femme et dit à Simon : « Tu vois cette femme ? Je suis entré dans ta maison et tu ne m'as pas donné d'eau pour me laver les pieds ; mais elle, elle les a mouillés de ses larmes et les a essuyés avec ses cheveux.
      45 Tu ne m'as pas donné de baiser ; mais elle, depuis que je suis entré, elle n'a pas cessé de m'embrasser les pieds.
      46 Tu n'as pas versé d'huile sur ma tête ; mais elle, elle a versé du parfum sur mes pieds.
      47 C'est pourquoi je te le dis, ses nombreux péchés ont été pardonnés, puisqu'elle a beaucoup aimé. Mais celui à qui l'on pardonne peu aime peu. »
      48 Et il dit à la femme : « Tes péchés sont pardonnés. »
      49 Les invités se mirent à dire en eux-mêmes : « Qui est cet homme qui pardonne même les péchés ? »
      50 Mais Jésus dit à la femme : « Ta foi t'a sauvée. Pars dans la paix ! »

      Luc 8

      10 Il répondit : « Il vous a été donné, à vous, de connaître les mystères du royaume de Dieu ; mais pour les autres, cela est dit en paraboles, afin qu'en voyant ils ne voient pas et qu'en entendant ils ne comprennent pas.
      26 Ils abordèrent dans le pays des Gadaréniens, qui est vis-à-vis de la Galilée.
      27 Lorsque Jésus fut descendu à terre, un homme de la ville vint à sa rencontre ; il avait des démons depuis assez longtemps. Il ne portait pas de vêtement et n’habitait pas dans une maison, mais dans les tombeaux.
      28 Quand il vit Jésus, il poussa un cri, se jeta à ses pieds et dit d'une voix forte : « Que me veux-tu, Jésus, Fils du Dieu très-haut ? Je t'en supplie, ne me tourmente pas. »
      29 Jésus ordonnait en effet à l'esprit impur de sortir de cet homme, car il s'était emparé de lui depuis longtemps. On attachait le démoniaque avec des chaînes et on lui mettait les fers aux pieds pour le garder, mais il rompait les liens et il était entraîné par le démon dans les endroits déserts.
      30 Jésus lui demanda : « Quel est ton nom ? » « Légion », répondit-il, car de nombreux démons étaient entrés en lui.
      31 Ils suppliaient Jésus de ne pas leur ordonner d'aller dans l'abîme.
      32 Il y avait là, sur la montagne, un grand troupeau de porcs en train de chercher à manger. Les démons supplièrent Jésus de leur permettre d'entrer dans ces porcs. Il le leur permit.
      33 Les démons sortirent de cet homme, entrèrent dans les porcs, et le troupeau se précipita du haut de la falaise dans le lac et se noya.
      34 Quand les gardiens du troupeau virent ce qui était arrivé, ils s'enfuirent et rapportèrent la nouvelle dans la ville et dans les campagnes.
      35 Les gens allèrent voir ce qui était arrivé. Ils vinrent vers Jésus et trouvèrent assis à ses pieds l'homme dont les démons étaient sortis ; il était habillé et dans son bon sens. Ils furent saisis de frayeur.
      36 Ceux qui avaient été témoins de la scène leur racontèrent comment le démoniaque avait été guéri.
      37 Alors tous les habitants du pays des Gadaréniens demandèrent à Jésus de s’en aller de chez eux, car ils étaient saisis d'une grande crainte. Jésus monta dans la barque pour repartir.
      38 L'homme dont les démons étaient sortis le priait de le laisser rester avec lui, mais Jésus le renvoya en disant :
      39 « Retourne dans ta maison et raconte tout ce que Dieu a fait pour toi. » Il s'en alla et proclama dans toute la ville tout ce que Jésus avait fait pour lui.
      52 Tous pleuraient et se lamentaient sur elle. Alors Jésus dit : « Ne pleurez pas, [car] elle n'est pas morte, mais elle dort. »

      Luc 9

      24 car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la sauvera.
      49 Jean prit la parole et dit : « Maître, nous avons vu quelqu'un chasser des démons en ton nom et nous l'en avons empêché, parce qu'il ne nous suit pas. »

      Luc 10

      18 Jésus leur dit : « Je regardais Satan tomber du ciel comme un éclair.
      20 Cependant, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis, mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont inscrits dans le ciel. »
      21 A ce moment même, Jésus fut rempli de joie par le Saint-Esprit et il dit : « Je te suis reconnaissant, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents et les as révélées aux enfants. Oui, Père, je te suis reconnaissant car c’est ce que tu as voulu.
      25 Un professeur de la loi se leva et dit à Jésus pour le mettre à l'épreuve : « Maître, que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle ? »
      26 Jésus lui dit : « Qu'est-il écrit dans la loi ? Qu'y lis-tu ? »
      27 Il répondit : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée, et ton prochain comme toi-même. »
      28 « Tu as bien répondu, lui dit Jésus. Fais cela et tu vivras. »
      29 Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus : « Et qui est mon prochain ? »
      30 Jésus reprit la parole et dit : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba entre les mains de brigands qui le dépouillèrent, le rouèrent de coups et s'en allèrent en le laissant à moitié mort.
      31 Un prêtre qui, par hasard, descendait par le même chemin vit cet homme et passa à distance.
      32 De même aussi un Lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa à distance.
      33 Mais un Samaritain qui voyageait arriva près de lui et fut rempli de compassion lorsqu'il le vit.
      34 Il s'approcha et banda ses plaies en y versant de l'huile et du vin ; puis il le mit sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui.
      35 Le lendemain, [à son départ, ] il sortit deux pièces d’argent, les donna à l'aubergiste et dit : ‘Prends soin de lui, et ce que tu dépenseras en plus, je te le rendrai à mon retour.’
      36 Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands ? »
      37 « C'est celui qui a agi avec bonté envers lui », répondit le professeur de la loi. Jésus lui dit [donc] : « Va agir de la même manière, toi aussi. »
      42 mais une seule est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, elle ne lui sera pas enlevée. »

      Luc 11

      5 Il leur dit encore : « Supposons que l'un de vous ait un ami et qu'il aille le trouver au milieu de la nuit pour lui dire : ‘Mon ami, prête-moi trois pains,
      6 car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi et je n'ai rien à lui offrir.’
      7 Supposons que, de l'intérieur de sa maison, cet ami lui réponde : ‘Ne m'ennuie pas, la porte est déjà fermée, mes enfants et moi sommes au lit, je ne peux pas me lever pour te donner des pains.’
      8 Je vous le dis, même s'il ne se lève pas pour les lui donner parce que c'est son ami, il se lèvera à cause de son insistance et lui donnera tout ce dont il a besoin.
      20 Mais si c'est par le doigt de Dieu que je chasse les démons, alors le royaume de Dieu est venu jusqu'à vous.

      Luc 12

      13 Du milieu de la foule, quelqu'un dit à Jésus : « Maître, dis à mon frère de partager notre héritage avec moi. »
      16 Il leur dit cette parabole : « Les terres d'un homme riche avaient beaucoup rapporté.
      21 Voilà quelle est la situation de celui qui amasse des trésors pour lui-même et qui n'est pas riche pour Dieu. »
      39 Vous le savez bien, si le maître de la maison connaissait l’heure à laquelle le voleur doit venir, il resterait éveillé et ne laisserait pas percer les murs de sa maison.

      Luc 13

      2 Jésus leur répondit : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, parce qu’ils ont subi un tel sort ?
      3 Non, je vous le dis. Mais si vous ne changez pas d’attitude, vous périrez tous de même.
      5 Non, je vous le dis. Mais si vous ne changez pas d’attitude, vous périrez tous de même. »
      11 Or il y avait là une femme habitée par un esprit qui la rendait infirme depuis 18 ans ; elle était courbée et ne pouvait pas du tout se redresser.
      16 Et cette femme, qui est une fille d'Abraham et que Satan tenait attachée depuis 18 ans, ne fallait-il pas la délivrer de cette chaîne le jour du sabbat ? »
      18 Il dit encore : « A quoi le royaume de Dieu ressemble-t-il et à quoi le comparerai-je ?
      19 Il ressemble à une graine de moutarde qu'un homme a prise et plantée dans son jardin ; elle pousse, devient un [grand] arbre, et les oiseaux du ciel habitent dans ses branches. »
      20 Il dit encore : « A quoi comparerai-je le royaume de Dieu ?
      21 Il ressemble à du levain qu'une femme a pris et mis dans trois mesures de farine pour faire lever toute la pâte. »
      23 Quelqu'un lui dit : « Seigneur, n'y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? » Il leur répondit :

      Luc 14

      2 Or un homme rempli d’œdème se trouvait devant lui.

      Luc 15

      1 Tous les collecteurs d’impôts et les pécheurs s'approchaient de Jésus pour l'écouter.
      2 Mais les pharisiens et les spécialistes de la loi murmuraient, disant : « Cet homme accueille des pécheurs et mange avec eux. »
      3 Alors il leur dit cette parabole :
      4 « Si l'un de vous a 100 brebis et qu'il en perde une, ne laisse-t-il pas les 99 autres dans le désert pour aller à la recherche de celle qui est perdue jusqu'à ce qu'il la retrouve ?
      5 Lorsqu'il l'a retrouvée, il la met avec joie sur ses épaules
      6 et, de retour à la maison, il appelle ses amis et ses voisins et leur dit : ‘Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé ma brebis qui était perdue.’
      7 De même, je vous le dis, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour 99 justes qui n'ont pas besoin de changer d’attitude.
      8 » Ou bien, si une femme a 10 pièces d’argent et qu'elle en perde une, ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison et chercher avec soin jusqu'à ce qu'elle la retrouve ?
      9 Lorsqu'elle l'a retrouvée, elle appelle ses amies et ses voisines et dit : ‘Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé la pièce que j'avais perdue.’
      10 De même, je vous le dis, il y a de la joie parmi les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent. »
      11 Il dit encore : « Un homme avait deux fils.
      12 Le plus jeune dit à son père : ‘Mon père, donne-moi la part de l’héritage qui doit me revenir.’Le père leur partagea alors ses biens.
      13 Peu de jours après, le plus jeune fils ramassa tout et partit pour un pays éloigné, où il gaspilla sa fortune en vivant dans la débauche.
      14 Alors qu'il avait tout dépensé, une importante famine survint dans ce pays et il commença à se trouver dans le besoin.
      15 Il alla se mettre au service d'un des habitants du pays, qui l'envoya dans ses champs garder les porcs.
      16 Il aurait bien voulu se nourrir des caroubes que mangeaient les porcs, mais personne ne lui en donnait.
      17 Il se mit à réfléchir et se dit : ‘Combien d'ouvriers chez mon père ont du pain en abondance et moi, ici, je meurs de faim !
      18 Je vais retourner vers mon père et je lui dirai : Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi,
      19 je ne suis plus digne d'être appelé ton fils, traite-moi comme l'un de tes ouvriers.’
      20 Il se leva et alla vers son père. Alors qu’il était encore loin, son père le vit et fut rempli de compassion, il courut se jeter à son cou et l'embrassa.
      21 Le fils lui dit : ‘Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils.’
      22 Mais le père dit à ses serviteurs : ‘Apportez [vite] le plus beau vêtement et mettez-le-lui ; passez-lui un anneau au doigt et mettez-lui des sandales aux pieds.
      23 Amenez le veau qu’on a engraissé et tuez-le ! Mangeons et réjouissons-nous,
      24 car mon fils que voici était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et il est retrouvé.’Et ils commencèrent à faire la fête.
      25 » Or le fils aîné était dans les champs. Lorsqu'il revint et approcha de la maison, il entendit la musique et les danses.
      26 Il appela un des serviteurs et lui demanda ce qui se passait.
      27 Le serviteur lui dit : ‘Ton frère est de retour et ton père a tué le veau engraissé parce qu'il l'a retrouvé en bonne santé.’
      28 Le fils aîné se mit en colère et il ne voulait pas entrer. Son père sortit le supplier d'entrer,
      29 mais il répondit à son père : ‘Voilà tant d'années que je suis à ton service sans jamais désobéir à tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau pour que je fasse la fête avec mes amis.
      30 Mais quand ton fils est arrivé, celui qui a mangé tes biens avec des prostituées, pour lui tu as tué le veau engraissé !’
      31 ‘Mon enfant, lui dit le père, tu es toujours avec moi et tout ce que j'ai est à toi,
      32 mais il fallait bien faire la fête et nous réjouir, parce que ton frère que voici était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et il est retrouvé.’ »

      Luc 16

      1 Jésus dit aussi à ses disciples : « Un homme riche avait un intendant. On vint lui rapporter qu’il gaspillait ses biens.
      2 Il l'appela et lui dit : ‘Qu'est-ce que j'entends dire à ton sujet ? Rends compte de ta gestion, car tu ne pourras plus gérer mes biens.’
      3 L'intendant se dit en lui-même : ‘Que vais-je faire, puisque mon maître m'enlève la gestion de ses biens ? Travailler la terre ? Je n'en ai pas la force. Mendier ? J'en ai honte.
      4 Je sais ce que je ferai pour qu'il y ait des gens qui m'accueillent chez eux quand je serai renvoyé de mon emploi.’
      5 Il fit venir chacun des débiteurs de son maître et dit au premier : ‘Combien dois-tu à mon maître ?’
      6 ‘Je dois 100 tonneaux d'huile d'olive’, répondit-il. Il lui dit : ‘Voici ton reçu, assieds-toi vite et écris 50.’
      7 Il dit ensuite à un autre : ‘Et toi, combien dois-tu ?’‘Je dois 100 mesures de blé’, répondit-il. Et il lui dit : ‘Voici ton reçu, écris 80.’
      8 Le maître fit l’éloge de l'intendant malhonnête à cause de l’habileté dont il avait fait preuve. En effet, les enfants de ce monde sont plus habiles vis-à-vis de leur génération que ne le sont les enfants de la lumière.
      9 » Et moi, je vous dis : Faites-vous des amis avec les richesses injustes, afin qu’ils vous accueillent dans les habitations éternelles lorsqu'elles viendront à vous manquer.
      10 Celui qui est fidèle dans les petites choses l'est aussi dans les grandes, et celui qui est malhonnête dans les petites choses l'est aussi dans les grandes.
      11 Si donc vous n'avez pas été fidèles dans les richesses injustes, qui vous confiera les biens véritables ?
      12 Et si vous n'avez pas été fidèles dans ce qui est à autrui, qui vous donnera ce qui est à vous ?
      13 Aucun serviteur ne peut servir deux maîtres, car ou il détestera le premier et aimera le second, ou il s'attachera au premier et méprisera le second. Vous ne pouvez pas servir Dieu et l’argent. »
      14 En entendant tout cela, les pharisiens qui aimaient l'argent se moquaient de lui.
      15 Jésus leur dit : « Vous, vous cherchez à paraître justes devant les hommes, mais Dieu connaît votre cœur. De fait, ce qui est très estimé parmi les hommes est abominable devant Dieu.
      16 La loi et les prophètes ont subsisté jusqu'à Jean ; depuis lors, la bonne nouvelle du royaume de Dieu est annoncée et chacun cherche avec force à y entrer.
      17 Le ciel et la terre disparaîtront plus facilement que ne tombera un seul trait de lettre de la loi.
      18 Tout homme qui renvoie sa femme et en épouse une autre commet un adultère, et tout homme qui épouse une femme divorcée de son mari commet un adultère.
      19 » Il y avait un homme riche, qui s'habillait de pourpre et de fin lin et qui chaque jour menait joyeuse et brillante vie.
      20 Un pauvre du nom de Lazare était couché devant son portail, couvert d'ulcères.
      21 Il aurait bien voulu se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche, cependant même les chiens venaient lécher ses ulcères.
      22 Le pauvre mourut et fut porté par les anges auprès d'Abraham. Le riche mourut aussi et fut enterré.
      23 Dans le séjour des morts, en proie à une grande souffrance il leva les yeux et vit de loin Abraham, avec Lazare à ses côtés.
      24 Il s'écria : ‘Père Abraham, aie pitié de moi et envoie Lazare pour qu'il trempe le bout de son doigt dans l'eau afin de me rafraîchir la langue, car je souffre cruellement dans cette flamme.’
      25 Abraham répondit : ‘Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie et que Lazare a connu les maux pendant la sienne ; maintenant, il est consolé ici et toi, tu souffres.
      26 De plus, il y a un grand abîme entre nous et vous, afin que ceux qui voudraient passer d'ici vers vous, ou de chez vous vers nous, ne puissent pas le faire.’
      27 Le riche dit : ‘Je te prie alors, père, d'envoyer Lazare chez mon père, car j'ai cinq frères.
      28 C'est pour qu'il les avertisse, afin qu'ils n’aboutissent pas, eux aussi, dans ce lieu de souffrances.’
      29 Abraham [lui] répondit : ‘Ils ont Moïse et les prophètes, qu'ils les écoutent.’
      30 Le riche dit : ‘Non, père Abraham, mais si quelqu'un vient de chez les morts vers eux, ils changeront d’attitude.’
      31 Abraham lui dit alors : ‘S'ils n'écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader, même si quelqu'un ressuscite.’ »

      Luc 17

      3 Faites bien attention à vous-mêmes. Si ton frère a péché [contre toi], reprends-le et, s'il reconnaît ses torts, pardonne-lui.
      6 Le Seigneur dit : « Si vous aviez de la foi comme une graine de moutarde, vous diriez à ce mûrier : ‘Déracine-toi et va te planter dans la mer’, et il vous obéirait.
      10 Vous de même, quand vous avez fait tout ce qui vous a été ordonné, dites : ‘Nous sommes des serviteurs inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire.’ »
      19 Puis il lui dit : « Lève-toi, vas-y, ta foi t'a sauvé. »
      20 Les pharisiens demandèrent à Jésus quand viendrait le royaume de Dieu. Il leur répondit : « Le royaume de Dieu ne vient pas en se faisant remarquer.
      33 Celui qui cherchera à sauver sa vie la perdra, et celui qui la perdra la conservera.

      Luc 18

      1 Jésus leur dit une parabole pour montrer qu'ils devaient toujours prier, sans se décourager.
      2 Il dit : « Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et qui n'avait d'égards pour personne.
      3 Il y avait aussi dans cette ville une veuve qui venait lui dire : ‘Rends-moi justice contre ma partie adverse.’
      4 Pendant longtemps il refusa. Mais ensuite il se dit : ‘Même si je ne crains pas Dieu et n'ai d'égards pour personne,
      5 puisque cette veuve me fatigue, je vais lui rendre justice afin qu'elle ne vienne pas sans cesse me déranger.’ »
      6 Le Seigneur ajouta : « Ecoutez ce que dit le juge injuste.
      7 Et Dieu ne fera-t-il pas justice à ceux qu’il a choisis et qui crient à lui jour et nuit ? Les fera-t-il attendre ?
      8 Je vous le dis, il leur fera rapidement justice. Mais, quand le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »
      9 Il dit encore cette parabole, à l'intention de certaines personnes qui étaient convaincues d'être justes et qui méprisaient les autres :
      10 « Deux hommes montèrent au temple pour prier ; l'un était un pharisien, l'autre un collecteur d’impôts.
      11 Le pharisien, debout, faisait cette prière en lui-même : ‘O Dieu, je te remercie de ce que je ne suis pas comme les autres hommes, qui sont voleurs, injustes, adultères, ou même comme ce collecteur d’impôts.
      12 Je jeûne deux fois par semaine et je donne la dîme de tous mes revenus.’
      13 Le collecteur d’impôts, lui, se tenait à distance et n'osait même pas lever les yeux au ciel, mais il se frappait la poitrine en disant : ‘O Dieu, aie pitié de moi, qui suis un pécheur.’
      14 Je vous le dis, lorsque ce dernier descendit chez lui, il était considéré comme juste, mais pas le pharisien. En effet, toute personne qui s'élève sera abaissée, et celle qui s'abaisse sera élevée. »

      Luc 19

      41 Quand il approcha de la ville et qu’il la vit, Jésus pleura sur elle et dit :

      Luc 22

      25 Jésus leur dit : « Les rois des nations dominent sur leurs peuples et ceux qui exercent le pouvoir se font appeler bienfaiteurs.
      30 Ainsi, vous mangerez et boirez à ma table dans mon royaume et vous serez assis sur des trônes pour juger les douze tribus d'Israël. »
      51 Mais Jésus prit la parole et dit : « Laissez faire, arrêtez ! » Puis il toucha l'oreille de cet homme et le guérit.

      Jean 3

      3 Jésus lui répondit : « En vérité, en vérité, je te le dis, à moins de naître de nouveau, personne ne peut voir le royaume de Dieu. »

      Jean 5

      5 Là se trouvait un homme infirme depuis 38 ans.

      Jean 10

      1 » En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n'entre pas dans l'enclos des brebis par la porte mais s'y introduit par un autre endroit est un voleur et un brigand.
      2 Mais celui qui entre par la porte est le berger des brebis.
      3 Le gardien lui ouvre et les brebis écoutent sa voix ; il appelle par leur nom les brebis qui lui appartiennent et il les conduit dehors.
      4 Lorsqu'il les a [toutes] fait sortir, il marche devant elles et les brebis le suivent, parce qu'elles connaissent sa voix.
      5 Elles ne suivront pas un étranger, mais elles fuiront au contraire loin de lui, parce qu'elles ne connaissent pas la voix des étrangers. »
      6 Jésus leur dit cette parabole, mais ils ne comprirent pas de quoi il leur parlait.
      7 Jésus leur dit encore : « En vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis.
      8 Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des brigands, mais les brebis ne les ont pas écoutés.
      9 C’est moi qui suis la porte. Si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé ; il entrera et sortira, et il trouvera de quoi se nourrir.
      10 Le voleur ne vient que pour voler, égorger et détruire ; moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie et qu'elles l'aient en abondance.
      11 » Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis.
      12 Le simple salarié, quant à lui, n'est pas le berger et les brebis ne lui appartiennent pas. Lorsqu'il voit venir le loup, il abandonne les brebis et prend la fuite ; alors le loup s'en empare et les disperse.
      13 [Le simple salarié s'enfuit] car il travaille pour de l’argent et ne se soucie pas des brebis.
      14 Moi, je suis le bon berger. Je connais mes brebis et elles me connaissent,
      15 tout comme le Père me connaît et comme je connais le Père. Je donne ma vie pour mes brebis.
      16 J'ai encore d'autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos ; celles-là aussi, il faut que je les amène ; elles écouteront ma voix et il y aura un seul troupeau, un seul berger.

      Jean 12

      24 En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit.

      Jean 15

      1 » C’est moi qui suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron.

      Jean 16

      29 Ses disciples lui dirent : « Vois ! Maintenant tu parles ouvertement et tu n'emploies aucune parabole.

      Romains 11

      7 Qu’en est-il donc ? Ce qu'Israël recherche, il ne l'a pas obtenu, mais ceux qui ont été choisis l'ont obtenu et les autres ont été endurcis.
      10 Que leurs yeux soient obscurcis pour ne pas voir, fais-leur courber constamment le dos !

      1 Corinthiens 7

      10 A ceux qui sont mariés j’adresse, non pas moi, mais le Seigneur, cette instruction : que la femme ne se sépare pas de son mari
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