Dictionnaire Biblique de Top Bible

MARC (évangile de) 2.

II Contenu.

ANALYSE.

Marc est avant tout une narration. On ne peut guère y trouver un « plan » qu'en dépouillant ce terme de son sens technique, celui de construction de l'esprit, pour y voir un simple exposé des événements. Ce plan est donc chronologique, par définition ; et il est géographique, parce qu'il suit un ministère exercé en divers lieux, au cours de séjours et de déplacements. Il n'y faut pas chercher, comme dans une oeuvre littéraire, les divisions proportionnées et symétriques correspondant à des idées ; il suffit de s'en tenir à la marche générale de l'histoire, marquée par les traits dominants des périodes successives.

INTRODUCTION, Mr 1:1-13.

Titre remarquablement bref annonçant le sujet (Mr 1:1), puis brusque apparition : de Jean-Baptiste au désert de Judée (Mr 1:2,8) ; de Jésus, baptisé par lui, et tenté par Satan (Mr 1:9-13).

I MINISTÈRE AUPRES DES FOULES, EN GALILEE, Mr 1:14-8:26.

C'est l'oeuvre populaire de Jésus, prêchant l'Évangile du Royaume et multipliant les guérisons.

1. Autorité de Maître, Mr 1 14-3:6. L'extraordinaire nouveauté de son enseignement, de ses actes et de son autorité jaillît d'une accumulation d'épisodes significatifs :

(a) première activité, à Capernaüm et dans toute la contrée ; premiers disciples ; grande sensation parmi le peuple (Mr 1:14,45) ;

(b) premiers conflits, avec les chefs religieux : scribes et pharisiens (Mr 2:1-3:6).

2. Programme de Chef, Mr 3:7,35.

Jésus, menacé, développe son oeuvre et se prépare des successeurs :

(a) tout en poursuivant ses tournées qui lui valent une renommée grandissante non seulement en Galilée, mais de la Judée à la Phénicie (Mr 3:7, 12),

(b) il appelle douze disciples à « être avec lui », pour les former (Mr 3:13,19), --ce qui provoque

(c) double conflit, avec les hommes du temple et avec sa propre famille (Mr 3:30,35).

3. Prédication du Royaume, Mr 4:1,34.

Jésus enseigne les foules par la méthode des paraboles, et les explique à ses disciples sur leur demande.

4. Miracles de toute-puissance, Mr 4:35-6:6. Quittant par eau la Galilée, Jésus

(a) apaise la tempête (Mr 4:35,41),

(b) guérît en pays païen le démoniaque « Légion » (Mr 5:1,20),

(c) de retour à Capernaüm opère une guérison apparemment involontaire et une résurrection (Mr 5:31,43),

(d) mais à Nazareth se heurte à la résistance de ses concitoyens (Mr 6:1-6).

5. Mission des Douze, Mr 6:6-29 Jésus continue d'étendre son rayon d'action :

(a) il envoie les Douze prêcher la repentance et guérir (Mr 6:6-13) ;

(b) le bruit de sa popularité trouble Hérode, ce qui amène le récit rétrospectif du crime de ce gouverneur qui a fait mourir Jean-Baptiste (Mr 6:13-29).

6. Suprêmes appels, Mr 6:30-8:26. Au retour de la mission des Douze,

(a) Jésus ne peut plus se soustraire à l'empressement de la foule, à laquelle il donne au delà du lac de nombreux enseignements couronnés par le miracle de la multiplication des Pains (Mr 6:30-44) ;

(b) de la montagne où Jésus est allé prier seul, il revient aux Douze en marchant sur les eaux, et retrouve la multitude enthousiaste dont il guérit de nombreux malades (Mr 6:45-56) ;

(c) dans une grave discussion soulevée par les pharisiens sur les observances rituelles, Jésus condamne leur tradition qui annule la parole de Dieu, et pour la foule et les disciples il rappelle que la seule souillure qui importe est celle du coeur (Mr 7:1-23) ;

(d) il opère deux guérisons en pays païen (Mr 7:24-37) ;

(e) une nouvelle version de la multiplication des pains, donnée comme une répétition du fait (Mr 8:1-10) et suivie aussi d'une discussion avec les pharisiens, d'une instruction aux disciples et d'une guérison (Mr 8:11,26), témoigne de l'importance capitale que la tradition attachait à ce miracle dans le ministère du Seigneur.

II MINISTÈRE AUPRÈS DES DOUZE, DE GALILEE EN JUDEE, Mr 8:27-10:52.

Jésus quitte définitivement la Galilée et se dirige vers Jérusalem ; dans cette période, son oeuvre est présentée surtout comme un enseignement, soit en paroles soit en action, destiné à ses disciples soit directement par ses instructions réitérées, soit indirectement par les incidents du voyage ; cet enseignement est désormais l'Evangile du Messie, dominé par la perspective de son martyre à Jérusalem, qu'à trois reprises Jésus leur annonce explicitement, sans d'ailleurs être compris.

-1ere PREDICTION, Mr 8:27-9:29.

(a) Épisode du chemin de Césarée, (Mr 8:27-9:1) le point tournant du ministère : Jésus, ayant obtenu des Douze la proclamation de sa messianité, définit aussitôt celle-ci comme impliquant sa mise à mort par les chefs juifs et sa résurrection, et comme appelant ses disciples au sacrifice.

(b) La transfiguration (Mr 9:2-13), confirmation divine de l'oeuvre du Fils, effraye les trois intimes de Jésus, qui n'en saisissent pas le sens.

(c) Les autres disciples, en présence de l'enfant épileptique, n'ont pu le guérir, faute de foi (Mr 9:14,29).

-2 e PREDICTION, Mr 9:30-10:31.

(a) Par elle, Jésus veut justifier son incognito en traversant la Galilée à son départ (Mr 9:30-32) ;

(b) à Capernaüm, les Douze, qui se sont disputé le premier rang, reçoivent les leçons du Maître : le petit enfant, la tolérance, les scandales (Mr 9:33-50) ;

(c) en Pérée, trois incidents de route instructifs : sainteté du mariage, les petits enfants, le jeune riche (Mr 10:1,31).

-3e PREDICTION, Mr 10:32,52.

(a) Jésus fait cette troisième annonce devant les craintes de ses disciples désorientés (Mr 10:32-34) ;

(b) la demande intéressée de deux d'entre eux et l'indignation des autres provoquent une leçon du Maître sur le service, qui culmine dans la grande déclaration de sa mission rédemptrice (Mr 10:35-45) ;

(c) une guérison d'aveugle se rattache à la traversée de Jérico, à la fin du ministère itinérant (Mr 10:46,52).

III MINISTÈRE AUPRÈS DU TEMPLE, A JERUSALEM, ch. 11-13.

Dans la capitale, le ministère de Jésus se concentre naturellement au sanctuaire de la piété israélite, qui aurait dû recevoir son Roi, et où les oppositions des chefs religieux vont au contraire machiner sa perte.

1. Entrée a Jérusalem, Mr 11:1,26.

(a) Manifestation messianique dans les acclamations des pèlerins (Mr 11:1,11), suivie de deux actes symboliques chargés de condamnation pour son peuple :

(b) malédiction du figuier (Mr 11:12-14,20-26), et

(c) purification du temple (Mr 11:15-19).

2. Discussions dans le temple, Mr 11:27-12:44. Les divers partis se relayent pour lui tendre des pièges ; Jésus tranche sans réplique leurs quatre questions : l'autorité, l'impôt, la résurrection, le 1 er commandement, puis prend à son tour trois offensives : parabole des vignerons, question sur le fils de David, dénonciation des scribes, --ce dernier sujet rattaché, en frappant contraste, au tableau de l'offrande de la veuve.

3. Instructions sur les choses finales, ch. 13. C'est encore au temple, objet de la naïve admiration des disciples, que se rattache cet enseignement de Jésus, leur annonçant les troubles à venir, la ruine de Jérusalem, l'avènement du Fils de l'homme, et concluant par l'exhortation : Veillez !

IV MINISTERE DE LA PASSION, DE LA MORT ET DE LA RESURRECTION, ch. 14-16.

Dernières journées ; les épisodes s'enchaînent étroitement.

1. En contraste avec l'hommage à Béthanie, le complot des prêtres et la trahison de Judas (Mr 14:1,11).

2. Institution de la Cène, et avertissement aux Douze et à Pierre (Mr 14:12,31).

3. Gethsémané : l'agonie et l'arrestation (Mr 14:32,52).

4. Comparution devant Caïphe et reniement de Pierre (Mr 14:53,72).

5. Comparution devant Pilate et condamnation (Mr 15:1,20).

6. Crucifiement et sépulture (Mr 15:21,47).

7. Résurrection (Mr 16:1-8) et apparitions (Mr 16:9-20).

Cette analyse révèle l'angle même de vision du premier témoignage apostolique, ouvert par Pierre dès le début de l'Église : (Ac 1:21 et suivant) celui des compagnons de vie de Jésus depuis le baptême de Jean jusqu'à l'ascension, et témoins de sa résurrection ; celui de la prédication résumée du même Pierre chez Corneille et qui ressemble fort à un sommaire de l'évangile de Marc (Ac 10:36-42). Constatations favorables à la tradition sur cet évangile.

L'analyse met ensuite en relief, comme nous l'avons dit, une ligne générale chronologique et géographique : le ministère du Christ, préparé en Judée, s'exerce largement en Galilée et dans les régions environnantes, se déplace de Galilée en Judée et s'y consomme dans la capitale. Cette suite est logique, non point au sens systématique (ce que Papias justifiait Marc de n'être pas), mais parce que les événements se succèdent suivant les lois internes des causes et des effets. Toutefois, comme il s'agit surtout de causes spirituelles et morales, il vaut mieux dire : suite psychologique, très apparente par endroit et toujours plus ou moins perceptible ; c'est ainsi qu'on voit s'y préciser graduellement : la messianité de Jésus et la nécessité de son sacrifice ; la foi des disciples, d'abord spontanée puis plus tard réfléchie ; la réponse des foules, depuis les acclamations de la Galilée jusqu'aux cris de mort devant Pilate ; l'hostilité des chefs qui aboutit au crime. Mais il serait exagéré d'attribuer à Marc l'esquisse d'une progression ou même simplement d'une évolution. En ce qui concerne les autorités juives, c'est de très bonne heure (dès Mr 3:6) qu'on les voit prendre position contre Jésus dans une coalition de partis décidée à le faire périr. Sa messianité est déjà proclamée en termes exprès au ch. I er (verset 11, voir verset 24 2:10-28), tandis que la foi des Douze reste jusqu'à la fin inextricablement mélangée de conceptions charnelles intéressées (II e part.), qui expliquent leur débâcle devant la défaite apparente de leur Maître (Mr 14:50,66), même après sa résurrection, le chap. 16 ne rapporte pas les émotions sans doute triomphales des témoins qui vont en porter la nouvelle, mais il constate chez leurs auditeurs effroi, étonnement, incrédulité (Mr 16:8-13). Seule la dernière phrase (verset 20) parle des exploits dont le Seigneur les rend capables après son ascension ; mais cette remarque, qui relève de la philosophie de l'histoire, appartient à l'appendice dont il va maintenant être question. Incontestablement il y a eu évolution dans les esprits, au cours de tous ces événements ; mais lorsqu'il en note divers moments, l'évangéliste se montre fidèle narrateur et non point créateur d'un système préconçu.

L'APPENDICE.

Suivant les manuscrits, l'évangile a trois fins différentes, quelquefois combinées,

(a) Il se termine à 16:8 dans les deux plus anciens manuscrits grecs du IV e -V e siècle (B,), la Vers. Syr. Sin., 9 évang, arméniens sur les 10 plus anciens connus, et ailleurs encore. Le ms. B, contre son habitude, a laissé ensuite une colonne en blanc, comme si quelque chose devait manquer. Mais les divisions des évangiles, rattachées à Ammonius et à Eusèbe (voir Bible, parag. 4) semblent aussi s'arrêter à Mr 16:8 ; et Eusèbe lui-même déclarait que si certains exemplaires avaient là un texte additionnel, les plus exacts finissaient par les mots : « car elles avaient peur » (Quoest. ad Mar.)

(b) Les verset 9,20, reproduits dans nos Bibles (entre crochets dans les éditions modernes à cause de leur absence de ces plus anciens manuscrits), apparaissent dans la plupart des autres manuscrits grecs (déjà A, W, D) et des antiques versions. Irénée en tout cas, peut-être après d'autres, cite ce passage comme étant de Marc ; mais ces témoignages représentent surtout la Gaule, alors que les autres centres chrétiens ont l'une des deux autres finales, et que leurs autorités (Tertullien, Cyprien, Origène) ne disent rien de celle-ci. De plus, certains des manuscrits qui donnent ces versets 9,20 les marquent d'un signe ou de l'observation qu'ils manquent dans d'autres.

(c) La troisième forme de conclusion consiste en ces deux courtes phrases à la suite du verset 8 : « Tout ce qui leur avait été commandé, elles le firent connaître aux compagnons de Pierre. Ensuite Jésus lui-même fit porter par eux, de l'orient jusqu'à l'occident, la prédication sainte et incorruptible du salut éternel. » Cette fin se trouve seule dans un ms. de l'antique Vers, latin, et introduite dans divers manuscrits des VII° et VIII° siècle, des évang, coptes, etc., entre le verset 8 et la fin habituelle 6, celle-ci précédée alors de la mention : « On trouve aussi, après : « car elles avaient peur », etc. »

D'emblée cette troisième forme apparaît comme inauthentique. Le style n'en est pas celui de Marc. Elle a visiblement pour objectif de suppléer par une finale triomphante à l'impression de défaite donnée par le verset 8. Sa présence dans la Vers. latin lui assigne une origine reculée au cours du II° siècle, peut-être à Rome ; mais elle ne se répandit guère et ne pénétra pas dans les écrits des Pères, sans doute parce que fort inférieure à la conclusion habituelle de nos v. 9, 20.

Ces v. 9, 20 eux-mêmes peuvent-ils être attribués à l'évangéliste ? On a vu que malgré leur antiquité, attestée par Irénée, les témoignages de l'Église ne leur sont pas très favorables. La comparaison avec les synoptiques ne l'est pas davantage : le parallélisme étroit de Matthieu et de Luc avec Marc cesse brusquement dans leurs parallèle avec ce verset 8 (Mt 28:8, Lu 24:6) ; alors qu'ici la peur empêche les femmes de rien dire à personne, Matthieu et Luc les montrent portant la nouvelle du tombeau vide, mais leurs narrations désormais indépendantes l'une de l'autre comme aussi de Mr 16:9,20 ont perdu ici la source d'information commune qu'ils avaient en Marc.

Le contenu même de ces versets 9,20 les éloigne de Marc. On n'y trouve plus ni ses récits détaillés, ni ses paragraphes et phrases juxtaposés par un simple et, mais une rédaction condensée, une variété plus soignée des transitions : après cela (verset 12), plus tard (verset 15), etc. Le passage ne se rattache pas au verset 8 : son premier verbe, apparut (verset 9), est sans sujet dans le texte grec ; Marie-Madeleine, toute seule, est présentée comme un personnage nouveau (verset 9), alors qu'elle vient d'être mentionnée trois fois (Mr 15:40-47 16:1) et qu'elle est l'une des femmes effrayées du verset 8 ; il n'est plus question ni de Pierre ni d'apparition en Galilée, comme le verset 7 le présageait.

Le but du narrateur est surtout didactique : il tend à montrer le lent essor de la foi des disciples (voir 11, 13, 14, 16, 17, 20) et l'historien devient enfin théologien, en montrant le Seigneur Jésus, après son ascension, assis à la droite de Dieu et agissant avec les Onze (verset 19 et suivant). On pense à Jean plutôt qu'à Marc ; du reste on retrouve dans ces versets 9, 20 des réminiscences des trois autres évangile, des Act., peut-être même de certaines épîtres et de l'apocr. évangile de Pierre. Il est clair que ce fragment n'appartenait pas à Marc et c'est pour cela qu'il est généralement désigné comme « l'appendice » de cet évangile.

Dut-il être rédigé pour suppléer à son évidente lacune, ou appartenait-il à un document indépendant, ce qui expliquerait mieux la coupure abrupte après le verset 8 ? A l'appui de cette dernière hypothèse on a produit deux considérations.

Le ms. W donne l'appendice, mais interrompu, entre v. 14 et v. 15, par une importante addition dont parlait déjà Jérôme (Dial. e. Pel., 2:15) ; après le reproche de Jésus aux Onze pour leur incrédulité, « ceux-ci s'excusèrent, disant : Ce siècle méchant et incrédule est sous le pouvoir de Satan qui, par le moyen des esprits impurs, ne permet pas de comprendre la vérité et la puissance de Dieu ; c'est pourquoi révèle maintenant ta justice. Ils parlèrent ainsi au Christ. Et le Christ leur répondit : Elle est remplie, la mesure des années de la domination de Satan ; déjà s'approchent d'autres choses terribles, et pour les pécheurs j'ai été livré à la mort afin qu'ils se convertissent à la vérité et ne pèchent plus, et qu'ils héritent de la gloire, spirituelle et incorruptible, de la justice qui est dans le ciel. » Suit la mission confiée aux Onze. Ce supplément améliore la continuité du récit, et s'il en avait fait partie primitivement, les autres manuscrits l'auraient conservé ; c'est donc une intercalation ultérieure, comme le confirme du reste le rôle attribué aux esprits et à Satan.

S'il faut donc faire abstraction de ce supplément, ne faudrait-il pas par ailleurs faire état d'une note de l'unique ancien ms. arménien (de l'an 989) qui possède les versets 9,20 ? L'évang, semble s'y terminer, comme dans les autres, avec le verset 8, suivi des ornements en rouge marquant la fin d'un livre ; mais le verset 9 est repris à l'alinéa, sans autre espacement, de la même écriture, et dans l'interligne on lit une surcharge en rouge, de la même main aussi : « Du presbytre Ariston. » On a pensé qu'il s'agit du presbytre (ou ancien) Aristion, disciple direct de Jésus dont parle Papias, auteur de « traditions » et de « récits des paroles du Seigneur » (dans Eus., H.E., III, 39:8 et suivant). Les deux formes du nom sont équivalentes, et dans les récits de Papias plus ou moins inspirés d'Aristion l'histoire de Justus Barsabas (cf. Ac 1:23 et suivant) qui aurait bu du poison impunément expliquerait la curieuse prophétie de Mr 16:18. Bien des auteurs, attribuant donc l'appendice de Marc à cet ancien, qui d'après la tradition avait appartenu à l'entourage de l'apôtre Jean à Éphèse, rendent compte aussi par là de son ton quelque peu johannique. Contre l'hypothèse d'un document indépendant milite pourtant le fait que l'appendice est constitué dans sa plus grande partie d'emprunts aux évangiles et aux Actes ; mais Aristion pourrait être à l'origine d'une de ses sources, par exemple pour les versets 14,18.

Si l'appendice pas plus que la conclusion brève n'appartient à l'évangile de Marc que penser de sa fin abrupte ? Un accident aurait-il empêché l'achèvement de l'ouvrage ? pas la mort de Pierre en tout cas, car Marc connaissait fort bien son témoignage aux apparitions du Ressuscité ; celle de Marc lui-même eût été une coïncidence bien singulière pour arrêter un ouvrage sur une conjonction car dans le grec, et un évang, du Messie ressuscité sur la frayeur des visiteuses au tombeau vide. Aussi admet-on généralement que Marc avait bien terminé son livre, et que sa fin authentique se sera perdue de si bonne heure qu'aucune copie n'en aura survécu. Les différences entre les conclusions de Matthieu et de Luc en indiquant que leur source commune, Marc leur manquait ici, nous interdisent tout sérieux essai de reconstitution de sa conclusion ; seule l'indication de Mr 16:7 (cf. Mr 14:28) donne à penser qu'il s'y trouvait l'apparition annoncée de Jésus en Galilée, sans doute à Pierre. Des critiques modernes croient que cette page fut supprimée volontairement, à cause, pensent-ils, de traditions divergentes sur le lieu des apparitions du Ressuscité, soit en Galilée seulement (Marc primitif), soit en Judée seulement, (Luc, Jn 20, appendice de Mc) soit en Galilée et en Judée. (Matthieu, Jn 21) Mais le procédé radical de la mutilation volontaire semble bien peu conforme aux habitudes de ce temps, plus enclin au contraire à juxtaposer et combiner des traditions différentes, lesquelles, en l'espèce, n'étaient pas inconciliables. La supposition la plus simple paraît encore la plus vraisemblable : ce qui manque de Marc devait tenir sur le dernier feuillet, et il est connu que la dernière feuille d'un manuscrit est toujours la plus exposée à s'abîmer ou disparaître. Il paraît extraordinaire que cet accident ait pu survenir avant toute copie du manuscrit initial ; mais, comme nous l'avons vu, l'évangile de Marc ne fut pas, aux premiers siècles, estimé à sa juste valeur, et les premières copies qu'on en fit peuvent avoir été relativement tardives.

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      Il t’ouvrira la voie.
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      Préparez le chemin pour le Seigneur,
      Aplanissez les sentiers par lesquels il doit passer.
      4 (Réalisant cette prophétie,) Jean-Baptiste se trouvait dans la steppe inhabitée (des bords du Jourdain). Il prêchait et demandait à ceux qui venaient : — Faites-vous baptiser pour indiquer que vous voulez changer de vie, et Dieu vous pardonnera vos péchés.
      5 Tous les habitants de la Judée et de Jérusalem se rendaient auprès de lui. Ils confessaient leurs péchés et Jean les plongeait dans les eaux du Jourdain.
      6 Il était vêtu d’un tissu en poil de chameau, serré autour des reins par une ceinture de cuir. Il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage.
      7 Il disait dans sa prédication : — Voici, il va venir, celui qui est plus grand, plus puissant que moi. Il me suit. Je ne serais même pas digne de m’agenouiller devant lui pour dénouer les lanières de ses sandales.
      8 Moi, je vous baptise dans l’eau, mais lui, il vous baptisera dans l’Esprit saint.
      9 Or, en ces jours-là, Jésus vint de Nazareth, un village de la Galilée, et il se fit baptiser par Jean dans le Jourdain.
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      11 Au même instant, une voix retentit des cieux disant : — Tu es mon Fils, celui que j’aime, tu fais toute ma joie.
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      39 Et le voilà parti à travers toute la Galilée pour prêcher dans les synagogues des Juifs et pour chasser les démons.
      40 Un jour, un lépreux s’approche de lui. Il se jette à ses genoux et le supplie : — Si tu le veux, tu peux me guérir et me rendre pur.
      41 Jésus, rempli de pitié pour cet homme, étend sa main, touche le lépreux et lui dit : — Oui, je le veux, sois purifié.
      42 À l’instant même, la lèpre disparaît et l’homme est guéri.
      43 Jésus lui dit aussitôt de partir, après lui avoir fait de sévères recommandations : —
      44 Attention ! ne parle à personne de ce qui t’est arrivé, mais va tout de suite te faire examiner par l’un des prêtres et offre, pour ta guérison, ce que Moïse a prescrit dans ce cas. Cela leur prouvera qui je suis.
      45 Mais à peine parti, cet homme se met à raconter à tout le monde ce qui lui est arrivé, de sorte que son histoire se répand partout. Résultat : Jésus ne peut plus se montrer en public dans une ville, il doit se tenir en dehors des villages dans des endroits peu fréquentés. Mais là aussi, les gens continuent à venir de partout pour le retrouver.

      Marc 2

      1 Quelques jours plus tard, Jésus retourna à Capernaüm. On apprit rapidement qu’il se trouvait dans telle maison.
      2 Les gens accoururent en si grand nombre qu’il n’y eut bientôt plus de place, même devant la porte. Pendant qu’il leur annonce le message,
      3 voilà un groupe qui arrive, amenant un paralysé porté par quatre hommes.
      4 Mais impossible de s’approcher de Jésus à cause de la foule. Alors, les porteurs montent sur la terrasse qui forme le toit de la maison, enlèvent quelques poutres, juste au-dessus de l’endroit où se tient Jésus et, par cette ouverture, font descendre le brancard avec le paralysé.
      5 Lorsque Jésus voit leur confiance en lui, il dit au paralysé : — Mon enfant, tes péchés te sont pardonnés.
      6 Or, il y a dans l’assistance quelques interprètes de la loi qui se disent en eux-mêmes : —
      7 Comment cet homme ose-t-il parler ainsi ? C’est du blasphème ! Qui d’autre que Dieu peut pardonner les péchés ?
      8 Instantanément, Jésus pénètre, par son esprit, les réflexions qu’ils se font à eux-mêmes : — Pourquoi raisonnez-vous ainsi en vous-mêmes ? leur dit-il.
      9 Qu’est-ce qui est plus facile de dire au paralysé : « Tes péchés te sont pardonnés » ou : « Lève-toi, prends ton lit et marche » ?
      10 Eh bien, vous saurez que le Fils de l’homme a les pleins pouvoirs sur la terre pour accorder le pardon des péchés.
      11 C’est pourquoi, poursuit-il en s’adressant au paralysé, je te l’ordonne : lève-toi, emporte ton brancard et rentre chez toi.
      12 Sur le champ, l’homme saute sur ses pieds, il saisit son brancard et sort de la maison devant tout le monde. Tous sont stupéfaits et comme hors d’eux-mêmes. Ils rendent gloire à Dieu disant : — Jamais nous n’avons rien vu de pareil !
      13 Une autre fois, Jésus s’en était allé du côté du lac (de Génézareth). Les foules accouraient, et il leur parlait pour les instruire.
      14 En passant un peu plus loin, il aperçut Lévi, le fils d’Alphée, installé à son poste de péage : — Viens, lui dit-il, suis-moi. Lévi se leva, quitta son comptoir et se joignit à lui.
      15 Puis Jésus fut invité à manger dans la maison de Lévi. Il était à table avec un grand nombre de collègues de Lévi, de ces péagers de mauvaise réputation, ainsi que d’autres gens à la réputation douteuse, car ces gens-là étaient nombreux à l’accompagner.
      16 Se trouvaient là quelques interprètes de la loi, du parti des pharisiens. En le voyant manger en pareille compagnie, avec des pécheurs et des employés du péage, ils s’adressèrent à ses disciples : — Comment votre maître peut-il manger avec ces péagers et pécheurs ?
      17 Jésus entendit leurs propos et leur dit : — Ceux qui sont en bonne santé peuvent se passer de médecin, mais ce sont les malades qui en ont besoin. Je suis venu appeler à la conversion ceux qui vivent dans le péché, et non pas les gens pieux et respectables.
      18 Les disciples de Jean et les pharisiens observaient strictement les jours de jeûne. Certains d’entre eux vinrent demander à Jésus : — Comment se fait-il que tes disciples ne jeûnent jamais alors que ceux de Jean et les pharisiens respectent les jeûnes (réglementaires) ?
      19 Jésus leur répondit : — Avez-vous déjà vu les invités d’une noce qui renoncent au repas en présence du marié ? De même, vous ne pouvez attendre des invités à la grande fête des noces qu’ils jeûnent pendant que l’Époux est avec eux.
      20 Mais le temps viendra bien où il leur sera arraché : ce sera pour eux le moment de jeûner !
      21 Personne, continua-t-il, ne va raccommoder un vieux manteau en y recousant un morceau de tissu neuf et non foulé. Sinon, la pièce rapportée, en se rétrécissant, tirerait sur la vieille étoffe et en arracherait une partie. Finalement, la déchirure serait pire qu’avant.
      22 De même, personne ne verse du moût qui fermente encore dans de vieilles outres, sinon le vin nouveau les fait éclater : l’un comme l’autre seraient perdus. Non : pour du vin nouveau, il faut des outres neuves.
      23 Un jour de sabbat, Jésus traversait des champs de blé, et ses disciples, tout en marchant, se mirent à égrener des épis.
      24 Les pharisiens le firent remarquer à Jésus : — Regarde ce qu’ils font ! De quel droit se permettent-ils de faire ce qui est défendu le jour du sabbat ?
      25 Il leur répondit : — N’avez-vous jamais lu ce qu’a fait David lorsqu’il fut pressé par la faim, lui et ses compagnons d’armes ?
      26 C’était à l’époque où Abiathar était grand-prêtre. David entra dans la maison de Dieu, mangea des pains consacrés à Dieu que seuls les prêtres avaient le droit de manger. Et il en donna aussi à ceux qui étaient avec lui.
      27 Et Jésus d’ajouter : — Le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat.
      28 C’est pourquoi le Fils de l’homme est aussi maître du sabbat.

      Marc 3

      1 Un autre jour, il entra de nouveau dans une synagogue. Il s’y trouvait un homme avec une main paralysée.
      2 (Les adversaires de Jésus) étaient là et le surveillaient attentivement pour voir s’il guérirait cet homme un jour de sabbat. Ainsi, ils pourraient l’accuser formellement (de violer le sabbat).
      3 Jésus dit à l’homme qui avait la main infirme : — Lève-toi et tiens-toi ici, devant tous.
      4 Puis il s’adressa aux autres : — Est-ce qu’il est permis de faire une bonne action le jour du sabbat ou d’en commettre une mauvaise ? Peut-on sauver une vie ou faut-il la laisser se détruire ?
      5 Profond silence ! Jésus promena son regard sur eux. Il fut profondément attristé par tant d’aveuglement et indigné par la dureté de leurs cœurs. Il dit à l’homme : — Étends ton bras. Il le fit, et sa main fut guérie.
      6 Immédiatement, les pharisiens quittèrent la synagogue et allèrent se concerter avec les hérodiens sur les moyens de le faire mourir.
      7 Jésus s’en alla avec ses disciples vers le lac. Une foule immense le suivit venant non seulement de la Galilée,
      8 mais aussi de la Judée, de Jérusalem, de l’Idumée, des territoires situés au-delà du Jourdain, ainsi que du pays de Tyr et de Sidon. Ces gens venaient à lui car ils avaient appris tout ce qu’il avait fait.
      9 Il demanda alors à ses disciples de lui trouver une barque et de la tenir à sa disposition à cause de la foule qui le pressait de tous côtés et menaçait de l’étouffer.
      10 En effet, il avait guéri beaucoup de personnes, si bien que tous les malades se précipitaient vers lui pour le toucher.
      11 Lorsque des gens qui étaient sous l’emprise d’esprits mauvais le voyaient, ils se prosternaient devant lui. Les esprits impurs s’écriaient : « Tu es le Fils de Dieu ! »
      12 Mais il les reprenait sévèrement et leur interdisait formellement de le faire connaître.
      13 Plus tard, il monta sur une colline avoisinante et appela auprès de lui ceux qu’il avait choisis (comme collaborateurs). Ils se rangèrent à ses côtés.
      14 Il en désigna ainsi douze qu’il appela apôtres pour être constamment avec lui
      15 et pour aller, comme ses envoyés, prêcher l’Évangile avec le pouvoir de chasser les démons.
      16 Voici les noms des douze qu’il choisit (comme apôtres) :
      17 Simon, qu’il appela Pierre, Jacques, fils de Zébédée et Jean son frère qu’il surnomma tous deux Boanergès, ce qui veut dire « fils du tonnerre »,
      18 André, Philippe, Barthélémy, Matthieu, Thomas,
      19 Jacques, fils d’Alphée, Thaddée, Simon, le Zélé, et Judas de Kérioth qui le trahira.
      20 Après cela, Jésus retourna dans une maison, et, de nouveau, la foule s’y pressa au point que lui et ses disciples n’arrivaient même plus à manger.
      21 Quand les gens de sa famille l’apprirent, ils vinrent pour le ramener de force avec eux. On chuchotait en effet : « Il est devenu fou ».
      22 Les interprètes de la loi venus de Jérusalem discutaient et disaient qu’il était sous l’emprise de Béelzébul. Il pouvait chasser les démons, prétendaient-ils, parce qu’il avait partie liée avec leur chef.
      23 Alors, Jésus les appela et leur répondit en employant des images : — Vous dites que Satan chasse Satan. Comment vous expliquez-vous cela ?
      24 Si un État connaît des dissensions intérieures et la guerre civile, ce pays ne pourra pas se maintenir.
      25 Si les membres d’une même famille sont divisés entre eux et se battent les uns contre les autres, cette famille ne pourra pas subsister.
      26 Si donc Satan se soulève contre lui-même, si son royaume est divisé, il ne peut pas se maintenir, et ses jours sont comptés.
      27 De plus, personne ne peut pénétrer dans la maison d’un homme fort et piller ses biens avant d’avoir ligoté cet homme. Mais s’il l’a fait, il peut alors mettre toute sa maison à sac.
      28 Vraiment, je vous l’assure : tous les péchés des hommes peuvent être pardonnés, et même toutes les insultes qu’ils auront pu lancer contre Dieu peuvent leur être remises.
      29 Mais si quelqu’un insulte l’Esprit saint, il ne sera jamais pardonné : la peine de son péché demeurera éternellement sur lui.
      30 Jésus leur parla ainsi, parce qu’ils avaient dit : « Il est sous l’emprise d’un esprit impur ».
      31 La mère et les frères de Jésus arrivèrent. Ils restèrent dehors devant la maison et le firent appeler.
      32 Beaucoup de gens étaient assis autour de lui quand on lui dit : — Ta mère et tes frères sont là et ils te cherchent.
      33 Il répondit : — Qui est ma mère ? Qui sont mes frères ?
      34 Et promenant les regards sur ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit : — Tenez, voici ma mère ; mes frères, les voilà.
      35 Celui qui accomplit la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère.

      Marc 4

      1 Un autre jour, Jésus était de nouveau en train d’enseigner au bord du lac. Autour de lui, la foule s’assembla si nombreuse qu’il fut obligé de s’installer dans une barque et d’aller vers le large pendant que les gens restaient face au lac, le long du rivage.
      2 Il leur apprenait bien des choses sous forme de paraboles. Pendant qu’il les enseignait, il raconta l’histoire suivante : —
      3 Écoutez bien, leur dit-il : le semeur vient de sortir pour aller semer.
      4 Pendant qu’il jette sa semence, il arrive que des grains tombent au bord du chemin ; les oiseaux viennent et les mangent.
      5 D’autres tombent sur un sol rocailleux où ils ne trouvent qu’une mince couche de terre ; ils ne tardent pas à lever, parce que la terre sur laquelle ils sont tombés n’est pas profonde.
      6 Mais quand le soleil monte haut dans le ciel et qu’il darde ses rayons, les petits plants sont vite brûlés et, comme ils n’ont guère de racines, ils dessèchent et meurent.
      7 D’autres grains tombent au milieu des ronces ; celles-ci grandissent et étouffent les jeunes pousses avant qu’elles n’aient produit leur fruit.
      8 D’autres encore tombent dans la bonne terre et forment des épis qui croissent et se développent jusqu’à maturité, avec un rendement de trente, soixante ou même cent pour un.
      9 Et Jésus d’ajouter : « Que celui qui est capable d’écouter s’efforce de bien comprendre ce que je viens de dire ».
      10 Lorsqu’ils furent seuls avec lui, ses intimes ainsi que les douze le questionnèrent sur le sens des paraboles qu’il venait de raconter.
      11 Il leur dit : — Vous avez reçu le privilège de comprendre les vérités cachées du règne de Dieu, mais pour les autres, pour ceux du dehors, tout cela n’est qu’histoires et images,
      12 de sorte qu’ils ont beau regarder de tous leurs yeux, ils ne saisissent pas ; ils ont beau écouter attentivement, ils ne comprennent pas ; de peur qu’un jour, ils ne se convertissent et ne reçoivent le pardon de leurs fautes.
      13 Puis il leur dit : — Vraiment, vous ne comprenez pas cette parabole ? Comment alors pourrez-vous comprendre toutes les autres paraboles ?
      14 Le semeur, c’est celui qui sème la parole.
      15 Certains hommes se trouvent « le long du chemin » où elle est semée : à peine l’ont-ils entendue que Satan vient arracher la parole que le semeur a déposée dans leur cœur.
      16 Puis il y a ceux qui reçoivent la semence « dans des endroits rocailleux » : quand ils entendent la parole, ils l’acceptent tout de suite avec joie,
      17 mais comme ils sont inconstants, ils ne lui permettent pas de s’enraciner en eux, de sorte qu’elle n’a qu’une influence éphémère. Si les difficultés surviennent, s’ils doivent souffrir ou subir la persécution à cause de cette parole, aussitôt ils vacillent dans leur foi et font défection.
      18 D’autres reçoivent la semence « parmi les ronces », ce sont ceux qui écoutent bien la parole,
      19 mais dans leur cœur s’insinuent, en même temps, les soucis de ce monde, l’attrait trompeur des richesses et toutes sortes d’autres désirs. Tout cela étouffe la parole entendue, qui ne porte aucun fruit dans leur vie.
      20 Enfin, il y a ceux qui reçoivent la semence « dans la bonne terre » : ce sont ceux qui écoutent la parole, qui l’assimilent et en qui elle porte du fruit. Un grain en donne trente, un autre soixante, un autre cent.
      21 Il leur dit aussi : — Est-ce qu’on apporte une lampe allumée pour la mettre sous une mesure à grains ou sous un lit ? Sa place n’est-elle pas sur son support ?
      22 Chaque mystère doit être dévoilé un jour. Si des choses ont été cachées, c’est pour être découvertes. Tout ce qui a été tenu secret est destiné à paraître au grand jour.
      23 Que celui qui est capable d’écouter s’efforce de bien comprendre ce que je viens de dire.
      24 Et il ajouta : — Faites bien attention à ce que vous entendez, car on vous mesurera avec la mesure dont vous vous servez, et vous recevrez même un surplus.
      25 Car on donnera à celui qui sait conserver ce qu’il a, mais à celui qui ne garde rien, on ôtera même ce qu’il a reçu.
      26 Il dit aussi : — Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui a répandu de la semence dans son champ.
      27 À présent, qu’il dorme ou qu’il veille, au fil des jours et des nuits, le grain germe et la plante grandit sans qu’il s’en occupe. Il ne prend pas garde à la manière dont cela se passe.
      28 La terre travaille toute seule pour faire pousser le blé : d’abord la tige, puis l’épi vert et enfin les grains de blé.
      29 Et lorsque le grain est mûr, l’homme n’a plus qu’à y mettre la faucille, car la moisson est à point.
      30 Il continua en disant : — À quoi pourrions-nous encore comparer le règne de Dieu ? Par quelle nouvelle image pourrions-nous le représenter ?
      31 Tenez : il en est de lui comme d’un grain de moutarde : lorsque vous le jetez en terre, c’est la plus minuscule des semences du monde.
      32 Mais une fois semée, elle monte et devient plus grande que toutes les plantes du jardin. Elle pousse des rameaux si grands que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre.
      33 Par beaucoup de paraboles de ce genre, il annonçait à ses auditeurs la parole (de Dieu) en s’adaptant à leurs facultés de compréhension.
      34 C’est pourquoi il employait toujours des images en leur parlant et, lorsqu’il était seul avec ses disciples, il leur donnait l’explication de toutes ces paraboles.
      35 Ce même jour, à la tombée de la nuit, il leur dit : — Passons de l’autre côté du lac.
      36 Ils renvoyèrent la foule et emmenèrent Jésus dans la barque. D’autres bateaux les accompagnaient.
      37 Or, voilà que, soudain, un vent violent se déchaîne, les vagues se jettent contre la barque. L’eau commence à la remplir.
      38 Pendant ce temps, Jésus dort à l’arrière du bateau, la tête posée sur un coussin. Les disciples le secouent pour le réveiller : — Maître, lui crient-ils, tu ne vois pas que nous sommes en train de périr ? Tu ne t’en soucies pas ?
      39 Alors, il se lève, lance au vent un ordre impératif et crie à la mer : — Silence ! Tais-toi ! Le vent tombe, l’orage cesse. Un grand calme se répand sur les eaux.
      40 Puis il dit à ses disciples : — Pourquoi avez-vous eu si peur ? Qu’est-il arrivé à votre foi ? N’avez-vous pas encore confiance ?
      41 Mais eux sont saisis d’une grande crainte et ils chuchotent entre eux : « Qui peut bien être cet homme, pour que même le vent et les eaux du lac lui obéissent ? »

      Marc 5

      1 Ils arrivèrent de l’autre côté du lac, dans la région de Gérasa.
      2 Au moment même où Jésus débarquait, un homme qui était sous l’emprise d’un mauvais esprit sortit du cimetière et vint à sa rencontre.
      3 Cet homme habitait dans les tombeaux. Personne ne pouvait plus le lier, même avec une chaîne.
      4 Plusieurs fois, on l’avait enchaîné et on lui avait mis des fers aux pieds, mais il cassait les chaînes et mettait les fers en pièces : personne ne pouvait le maîtriser.
      5 Sans cesse, nuit et jour, il errait parmi les tombes et sur les montagnes en hurlant et en se jetant contre les rochers.
      6 Dès qu’il voit Jésus, il accourt de loin, se jette à terre devant lui
      7 et lui crie de toutes ses forces : — Que me veux-tu, Jésus, Fils du Dieu très-haut ? Je t’en supplie, au nom de Dieu, laisse-moi tranquille, ne me tourmente pas !
      8 Car Jésus lui disait : — Esprit mauvais, sors de cet homme !
      9 Puis il demande au démon : — Quel est ton nom ? — Je m’appelle Légion, lui répond-il, car nous sommes toute une armée.
      10 Et il demande instamment à Jésus de ne pas les expulser du pays.
      11 Près d’eux, un grand troupeau de porcs est en train de paître sur la montagne.
      12 Les esprits mauvais supplient Jésus : — Envoie-nous dans ces cochons, laisse-nous entrer en eux !
      13 Il y consent. Ils sortent donc de cet homme pour entrer dans les porcs. Aussitôt, le troupeau, qui compte environ deux mille bêtes, s’élance impétueusement du haut de la falaise pour se précipiter dans le lac et s’y noyer.
      14 Leurs gardiens s’enfuient et vont raconter l’histoire dans la ville et dans les fermes. Les gens viennent pour se rendre compte de ce qui s’est passé.
      15 Arrivés auprès de Jésus, ils aperçoivent l’homme qui avait été tourmenté par cette légion de démons : il est assis là, correctement habillé et tout à fait normal. Alors, ils sont saisis d’un sentiment d’effroi.
      16 Les témoins de l’événement leur racontent en détail ce qui est arrivé à cet homme et aux porcs,
      17 et les gens se mettent à supplier Jésus de quitter leur contrée.
      18 Au moment où il remonte dans la barque, l’homme qui a été délivré des démons lui demande s’il peut rester avec lui.
      19 Mais Jésus ne le lui permet pas. Il lui dit : — Va, rentre chez toi, auprès des tiens, et raconte-leur ce que le Seigneur a fait pour toi et comment il a eu pitié de toi.
      20 Alors, cet homme s’en va et se met à annoncer dans la région des dix villes (à l’est du Jourdain) ce que Jésus a fait pour lui. Et tous ceux qui l’écoutent sont remplis d’admiration.
      21 Jésus regagne l’autre rive en barque. Là, une foule immense s’assemble sur le rivage autour de lui.
      22 Survient un des chefs de la synagogue nommé Jaïrus. En voyant Jésus, il tombe à genoux devant lui
      23 et le supplie instamment : — Ma fillette va mourir. Viens lui imposer les mains pour la guérir et lui sauver la vie !
      24 Jésus part avec lui, suivi d’une foule compacte qui le serre de tous côtés.
      25 Au milieu d’elle se trouve une femme atteinte d’hémorragies depuis douze ans.
      26 Elle a passé entre les mains de nombreux médecins et en a beaucoup souffert. Elle a dépensé toute sa fortune sans trouver la moindre amélioration. Au contraire, son état n’a fait qu’empirer.
      27 Elle a entendu parler de Jésus et, sous le couvert de la foule, elle s’approche de lui, se glisse derrière lui et touche son manteau.
      28 Elle se dit en effet : « Si au moins j’arrive à toucher un bout de ses vêtements, je serai guérie ».
      29 À l’instant même, son hémorragie s’arrête ; elle ressent dans son corps qu’elle est délivrée de son mal.
      30 Jésus aussi s’est aperçu immédiatement que quelqu’un a fait appel à sa puissance (de guérison). Il se retourne et dit aux gens qui l’entourent : — Qui vient de toucher mes vêtements ?
      31 Ses disciples lui disent : — Tu vois bien la foule qui te presse de tous côtés ! Comment peux-tu demander « Qui m’a touché ? »
      32 Mais lui continue à promener son regard autour de lui pour découvrir qui a fait cela.
      33 La femme, sachant ce qui s’est passé en elle, se met alors à trembler de peur. Elle vient se jeter à ses pieds et lui avoue toute la vérité.
      34 Jésus lui dit : — Ma fille, ta foi t’a sauvée. Pars tranquille et sois guérie de ton mal.
      35 Pendant qu’il parle encore, des messagers arrivent de chez le chef de la synagogue pour lui dire : — Ta fille est morte, inutile de continuer à importuner le Maître.
      36 Mais Jésus, qui a surpris ces paroles, n’en tient aucun compte. Il dit au chef de la synagogue : — N’aie pas peur, continue à croire, cela suffit.
      37 Il ne permet à personne de le suivre plus loin, excepté à Pierre, Jacques et Jean, son frère.
      38 En arrivant à la maison du chef de la synagogue, Jésus aperçoit une cohue bruyante, il entend des gens qui pleurent et qui poussent de longs gémissements.
      39 Il entre dans la maison et leur dit : — Pourquoi tout ce tumulte ? Qu’avez-vous à pleurer ? L’enfant n’est pas morte, elle est seulement endormie.
      40 Les gens lui répondent par des rires moqueurs. Après avoir mis tout le monde à la porte, Jésus prend avec lui le père et la mère de l’enfant, ainsi que les disciples qui l’accompagnent. Il entre dans la pièce où l’enfant est couchée.
      41 Il lui prend la main en disant : — Talitha koumi, ce qui veut dire : jeune fille, lève-toi, je te l’ordonne.
      42 Aussitôt, la jeune fille se lève et se met à marcher. Elle a environ douze ans. Ses parents et les autres témoins du miracle sont frappés de stupeur.
      43 Jésus leur recommande instamment de n’en parler à personne et il leur ordonne de faire manger la jeune fille.

      Marc 6

      1 Après avoir quitté cette contrée, Jésus retourna dans son pays d’origine, accompagné de ses disciples.
      2 Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. La plupart de ses auditeurs étaient fort surpris : — D’où tire-t-il cela ? murmuraient-ils. Qui lui a donné cette sagesse ? Comment peut-il accomplir tous ces miracles ?
      3 N’est-ce pas le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de Joseph, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne vivent-elles pas ici parmi nous ? Et ils ne savaient que penser. Tout cela les empêchait de croire en lui.
      4 Alors, Jésus leur dit : — C’est seulement dans sa patrie, dans sa parenté et dans sa famille qu’on refuse d’honorer un prophète.
      5 Dans un tel milieu, il ne put faire aucun miracle, aussi se borna-t-il à imposer les mains à quelques malades pour les guérir.
      6 Il fut très étonné de leur incrédulité.
      7 Il allait de village en village répandre son enseignement. Puis il appela les douze et commença à les envoyer en mission deux par deux, en leur donnant les pleins pouvoirs pour chasser les esprits mauvais.
      8 Il leur recommanda de ne rien emporter pour la route, sauf un bâton. Il leur dit : — Ne prenez ni provision, ni sac, ni monnaie dans votre poche.
      9 Mettez des sandales à vos pieds et n’emportez pas plus qu’un habit.
      10 Si, dans une localité, vous avez été accueillis dans une maison, restez-y jusqu’à votre départ.
      11 Si, en quelque endroit, les gens refusent de vous recevoir et de vous écouter, partez de là et secouez la poussière de vos sandales en signe de protestation contre eux.
      12 Ils partirent donc et appelèrent les gens à changer de vie.
      13 Ils chassèrent aussi beaucoup de démons et guérirent de nombreux malades en les oignant d’huile.
      14 Entre-temps, la réputation de Jésus se répandait partout. Son nom était dans toutes les bouches. Même le roi Hérode entendit parler de lui. On disait : — C’est Jean le Baptiseur ressuscité d’entre les morts ! Voilà pourquoi cette puissance qui opère des miracles agit par lui.
      15 D’autres prétendaient : — C’est Élie. D’autres encore : — C’est un prophète comme il en existait autrefois.
      16 Mais Hérode, qui entendait tout cela, se dit : — Ce doit être Jean, celui que j’ai fait décapiter et qui est ressuscité !
      17 En effet, Hérode lui-même avait fait arrêter Jean et avait ordonné de le faire enchaîner et jeter en prison. Il avait agi ainsi sur la demande d’Hérodiade, la femme de son demi-frère Philippe, qu’il avait épousée.
      18 Jean lui avait déclaré : — Tu n’as pas le droit de prendre la femme de ton frère !
      19 Hérodiade lui en voulait et elle était résolue à le faire mourir, mais elle n’y parvenait pas,
      20 car Hérode avait du respect pour Jean. Il savait que c’était un homme droit, il le tenait pour un saint. Il le gardait sous sa protection et veillait sur lui. Il s’entretenait volontiers avec lui et, après l’avoir consulté, il était profondément troublé et se trouvait fort embarrassé.
      21 Un jour pourtant, l’occasion favorable se présenta à Hérodiade pour l’exécution de son dessein. Pour fêter son anniversaire, Hérode organisa une grande fête à laquelle il invita les hauts dignitaires de sa cour, les officiers supérieurs et tous les notables de Galilée.
      22 Au cours du banquet, la fille d’Hérodiade entra dans la salle et se mit à exécuter plusieurs danses, à la grande joie d’Hérode et de ses invités. Le roi fut fasciné par elle, au point de lui dire : — Demande-moi ce que tu voudras et je te le donnerai.
      23 Il alla même jusqu’à lui faire ce serment : — Tout ce que tu me demanderas, je te le donnerai… même si c’est la moitié de mon royaume.
      24 Elle sortit pour prendre conseil auprès de sa mère : — Qu’est-ce que je pourrais bien lui demander ? — La tête de Jean le Baptiseur, lui répondit celle-ci.
      25 La jeune fille s’empressa de rentrer auprès du roi et de lui exprimer son vœu en ces termes : — Je désire qu’à l’instant même tu me donnes sur un plat la tête de Jean-Baptiste.
      26 Le roi fut embarrassé, il devint fort triste, mais il avait promis avec serment et, à cause de ses invités, il ne voulut pas se dédire et avoir l’air de manquer à sa parole.
      27 Immédiatement, il envoya donc un de ses gardes en lui ordonnant de rapporter la tête de Jean. Celui-ci s’en alla décapiter Jean dans sa prison.
      28 Il apporta sa tête sur un plat et la donna à la jeune fille qui la remit à sa mère.
      29 Lorsque les disciples de Jean apprirent ce qui s’était passé, ils vinrent prendre le corps de leur Maître pour l’ensevelir dans un tombeau.
      30 Au retour de leur mission, les apôtres se rassemblèrent auprès de Jésus et lui rendirent compte de tout ce qu’ils avaient fait, ils lui racontèrent ce qu’ils avaient enseigné.
      31 Alors, il leur dit : — Venez avec moi, nous allons nous retirer dans un endroit isolé pour être tranquilles, il vous faut prendre un peu de repos. Il y avait effectivement tant de visiteurs et tant de va-et-vient qu’ils n’avaient même pas le temps de manger.
      32 Ils partirent donc dans la barque pour se retirer à l’écart dans un endroit inhabité.
      33 Mais les gens les virent s’éloigner et beaucoup d’entre eux devinèrent où ils se dirigeaient. De toutes les bourgades, on accourut en longeant le lac, de sorte que les gens y arrivèrent avant eux.
      34 Au moment de débarquer, Jésus aperçut une foule nombreuse. En la voyant, son cœur fut saisi de pitié, car ces gens étaient là comme des moutons sans berger. Et il se mit à leur parler longuement pour les instruire.
      35 Les heures passaient. Le soir descendait. Ses disciples s’approchèrent de lui pour lui dire : — Tu sais, nous sommes ici dans un endroit désert, et il se fait bien tard.
      36 Congédie maintenant ces gens pour qu’ils se dispersent çà et là dans les fermes et les hameaux d’alentour et s’achètent de quoi manger.
      37 Mais Jésus leur répondit : — Donnez-leur vous-mêmes à manger. Ils lui répliquèrent : — Voyons, comment veux-tu que nous allions acheter des pains, il faudrait bien deux cents deniers pour les faire manger !
      38 Jésus reprit : — Allez voir combien vous avez de pains. Ils allèrent se renseigner et revinrent lui dire : — Il y a cinq pains et deux poissons.
      39 Alors, il leur ordonna de répartir les gens par groupes et de les faire asseoir sur l’herbe verte.
      40 Ils s’installèrent par terre, se regroupant par rangées de cent et de cinquante.
      41 Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, il leva les yeux vers le ciel, prononça la prière de bénédiction sur les pains et les partagea, puis il les donna aux disciples pour les distribuer à la foule. Il partagea aussi les deux poissons entre tous.
      42 Chacun mangea à sa faim.
      43 Finalement, on ramassa douze paniers pleins de morceaux de pain ainsi que des restes de poissons.
      44 Or, il y avait bien cinq mille hommes (femmes non comprises) qui avaient mangé de ces pains.
      45 Aussitôt après cela, Jésus obligea ses disciples à remonter dans la barque pour passer avant lui sur la rive opposée du lac, vers Betsaïda, pendant qu’il congédierait lui-même la foule.
      46 Dès qu’elle se fut dispersée, il monta sur une colline pour prier.
      47 Entre-temps, la nuit est venue. La barque est au milieu du lac. Jésus est resté seul à terre.
      48 Il voit que ses disciples avancent péniblement : ils s’épuisent à ramer contre le vent. Alors, il va les rejoindre. C’est le petit matin. Il marche sur la surface du lac, arrive à leur hauteur et semble vouloir les dépasser.
      49 Quand ils le voient ainsi marcher sur l’eau, ils croient que c’est un fantôme et se mettent à pousser des cris d’épouvante.
      50 En effet, tous l’ont aperçu, ils sont saisis de panique et se mettent à trembler. Mais il leur parle aussitôt : — Rassurez-vous, leur dit-il, c’est moi, n’ayez pas peur !
      51 Il monte auprès d’eux dans la barque et, tout d’un coup, le vent tombe. Les voilà encore plus bouleversés. Ils sont au comble de l’étonnement,
      52 car ils n’ont pas encore compris (qui est Jésus) : le miracle de la multiplication des pains n’a pas suffi pour leur ouvrir les yeux. Leur cœur reste endurci.
      53 La traversée s’achève. Ils entrent au port de Génézareth où ils accostent.
      54 À peine sont-ils descendus à terre que les gens reconnaissent Jésus et vont parcourir tout le pays d’alentour pour annoncer sa venue.
      55 On lui amène les malades sur des brancards partout où l’on apprend sa présence.
      56 En quelque lieu qu’il aille, hameau, bourgade ou ferme, on dépose les malades sur les places et on lui demande de leur permettre de toucher au moins la frange de son vêtement. Et tous ceux qui la touchent sont guéris.

      Marc 7

      1 Une délégation de pharisiens et d’interprètes de la loi, venue de Jérusalem, se rassembla autour de Jésus.
      2 Ils remarquèrent que certains de ses disciples prenaient leur repas avec des mains « impures » : ils ne les avaient pas lavées en suivant le rite usuel.
      3 En effet, les pharisiens, et les Juifs en général, ne se mettent jamais à table sans avoir pratiqué des ablutions minutieuses sur les mains et les poignets, en suivant la tradition de leurs ancêtres.
      4 Lorsqu’ils reviennent de la rue ou du marché, ils ne mangent pas sans avoir fait, auparavant, leurs aspersions rituelles. Ils observent encore quantité d’autres pratiques transmises par la coutume : ils plongent les verres dans l’eau ainsi que les bols, le pot et les plats en métal.
      5 Les pharisiens et les interprètes de la loi demandèrent donc à Jésus : — Pourquoi tes disciples ne respectent-ils pas les prescriptions établies par la tradition des anciens et prennent-ils leur repas avec des mains impures ? —
      6 Espèce d’hypocrites, leur répondit-il, comme Ésaïe a vu juste ! Il vous a fort bien caractérisés d’avance lorsqu’il écrivait : Ce peuple m’honore du bout des lèvres,
      mais au fond de son cœur, il est bien loin de moi.
      7 Le culte qu’il me rend n’a aucune valeur,
      car il prend pour dogmes
      des ordonnances imaginées par les hommes.
      8 Vous mettez de côté ce que Dieu a prescrit, pour vous attacher à la tradition des hommes !
      9 Puis il ajouta : — Ah ! vous vous entendez à merveille pour contourner et annuler la loi de Dieu au profit de votre tradition !
      10 Ainsi, par exemple, Moïse a dit : Honore ton père et ta mère et : Que celui qui injurie et maudit son père ou sa mère soit puni de mort.
      11 Mais vous, qu’est-ce que vous dites ? Que quelqu’un n’aurait qu’à déclarer ceci à son père ou à sa mère : « La part de mes biens avec laquelle j’aurais pu t’assister est corban, c’est-à-dire une offrande sacrée (autrement dit : ce que j’aurais pu, et dû, te donner pour ton entretien, j’en ai fait cadeau au temple) » ;
      12 et cette personne serait alors dégagée de ses obligations envers ses parents. Et vous ne lui permettez plus de rien faire, ni pour son père ni pour sa mère.
      13 Voilà comment vous annulez la parole de Dieu par une tradition que vous avez vous-mêmes établie et que vous vous transmettez les uns aux autres. Et vous faites bien d’autres choses du même genre.
      14 Puis Jésus appela de nouveau la foule et lui demanda d’approcher : — Écoutez-moi tous, leur dit-il, et comprenez-moi bien.
      15 Rien de ce qui vient du dehors et qui pénètre dans l’homme ne peut le rendre « impur ». Au contraire, c’est ce qui vient de l’homme lui-même qui le salit et le rend « impur » !
      16 Que celui qui est capable d’écouter s’efforce de bien comprendre ce que je viens de dire.
      17 Lorsque Jésus fut entré dans la maison, loin de la foule, ses disciples lui demandèrent de leur expliquer le sens de l’image qu’il venait d’employer.
      18 Il leur répondit : — Alors, vous aussi, vous n’êtes guère plus intelligents ? Ne comprenez-vous pas que rien de ce qui pénètre de l’extérieur dans le corps d’un homme ne peut le rendre impur ?
      19 En effet, cela n’entre pas dans son cœur : c’est digéré dans son ventre, puis rejeté par voie naturelle (il voulait dire par là que tous les aliments sont également purs).
      20 Car, continua-t-il, c’est ce qui provient de l’homme lui-même qui le rend impur.
      21 C’est du cœur des hommes que viennent les mauvaises pensées : l’envie de donner libre cours aux instincts sexuels, de voler, de tuer,
      22 de commettre des adultères, de dépouiller les autres, de les tromper, de se laisser aller sans pudeur à des actes immoraux, de s’approprier les biens d’autrui, de dire du mal d’eux et de se croire meilleur que tous ; bref, de céder à toutes les folies (que conçoit un cœur déréglé).
      23 Toutes ces vilenies viennent de l’intérieur, ce sont elles qui souillent l’homme et le rendent impur.
      24 En partant de là, Jésus se rendit dans la région de Tyr. Il entra dans une maison et ne voulut pas qu’on sache qu’il était là, mais il ne réussit pas à cacher sa présence.
      25 En effet, à peine était-il arrivé qu’une femme qui avait entendu parler de lui, et dont la fillette était sous l’emprise d’un mauvais esprit, vint se jeter à ses pieds.
      26 C’était une femme étrangère née dans la Syro-Phénicie. Elle le supplia de chasser le démon qui tourmentait sa fille.
      27 Jésus répondit : — Il faut permettre aux enfants de la maison de se rassasier d’abord : ce n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. —
      28 Sans doute, Seigneur, répliqua-t-elle, pourtant, les petits chiens peuvent manger sous la table quelques miettes de pain que les enfants laissent tomber.
      29 Et Jésus de répondre : — À cause de cette réponse, va, retourne chez toi, le démon vient de quitter ta fille.
      30 Elle rentra chez elle et trouva effectivement l’enfant reposant calmement sur son lit : le démon était parti.
      31 Jésus quitta la région de Tyr et, passant par Sidon, il regagna le lac de Galilée en traversant le territoire des dix villes.
      32 En chemin, on lui amena un sourd qui parlait difficilement et on le pria de lui imposer les mains.
      33 Jésus l’emmena seul avec lui loin de la foule, il lui mit ses doigts dans les oreilles et, après les avoir humectés avec sa propre salive, il lui toucha la langue.
      34 Puis il leva les yeux au ciel, poussa un profond soupir et dit : — Ephphatha, ce qui veut dire : ouvre-toi.
      35 Aussitôt, les oreilles de cet homme s’ouvrirent, sa langue se délia et il se mit à parler distinctement comme tout le monde.
      36 Jésus recommanda aux assistants de n’en rien dire à personne, mais plus il le leur défendait, plus ils en parlaient.
      37 Remplis d’une admiration sans bornes, ils s’écriaient : — Tout ce qu’il fait est magnifique. Il fait même entendre les sourds et parler les muets !

      Marc 8

      1 En ces jours-là, une grande foule s’assembla de nouveau autour de lui et, une fois de plus, elle n’avait rien à manger. Jésus fit approcher ses disciples et leur dit : —
      2 Ces gens me font pitié, voilà déjà trois jours qu’ils ne me quittent pas et ils n’ont rien à manger.
      3 Si je les renvoie maintenant chez eux à jeûn, ils vont tomber en défaillance en chemin, car certains d’entre eux sont venus de loin.
      4 Ses disciples lui répondirent : — Comment veux-tu qu’on trouve ici, dans cette solitude, assez de pain pour les faire manger à leur faim ? —
      5 Combien avez-vous de pains ? — Nous en avons sept, répondirent-ils.
      6 Alors, il pria tout le monde de s’asseoir par terre, il prit les sept pains et, après avoir prononcé la bénédiction, il les partagea et les donna à ses disciples pour qu’ils les distribuent à la foule. Ce qu’ils firent.
      7 Ils avaient aussi quelques menus poissons à leur disposition. Jésus les bénit et les fit aussi distribuer.
      8 Tous mangèrent à leur faim. Finalement, on ramassa sept corbeilles pleines de restes.
      9 Or, environ quatre mille hommes (sans compter les femmes) avaient été nourris ainsi. Jésus leur dit ensuite de partir.
      10 Aussitôt après, il s’embarqua avec ses disciples et se rendit au pays de Dalmanoutha.
      11 Les pharisiens l’accostèrent et commencèrent à discuter avec lui et à lui poser toutes sortes de questions pour l’embarrasser. Ils voulaient lui tendre un piège et exigeaient qu’il leur fasse voir quelque signe miraculeux dans le ciel pour montrer que Dieu l’avait envoyé.
      12 Jésus poussa un profond soupir et dit : — Pourquoi ces gens de notre temps réclament-ils un miracle ? Vraiment, je vous assure qu’ils n’en auront aucun !
      13 Il les quitta, remonta dans la barque et regagna l’autre rive.
      14 En route, les disciples s’aperçurent qu’ils avaient oublié d’emporter des pains ; ils n’avaient qu’un seul pain pour tous ceux qui étaient dans la barque.
      15 Jésus les avertit : — Attention ! méfiez-vous du levain des pharisiens et de celui d’Hérode.
      16 Ils réfléchissaient au sens de cette parole et en discutaient entre eux : — Pourquoi a-t-il fait cette remarque ? Sans doute parce que nous n’avons pas pris (assez) de pains.
      17 Jésus se rendit compte de ce qu’ils pensaient : — Quelle idée ! leur dit-il. Comment pouvez-vous supposer qu’il s’agit des pains que vous n’avez pas ? Pourquoi vous faites-vous du souci à ce sujet ? Vous n’avez pas encore compris ? Vous ne réfléchissez donc pas ? Votre intelligence est-elle si aveuglée ?
      18 Vous avez des yeux, mais vous ne voyez pas ; vous avez des oreilles, mais vous n’entendez pas ! Avez-vous tout oublié ?
      19 Quand j’ai partagé les cinq pains entre les cinq mille hommes, combien de paniers pleins de restes avez-vous ramassés ? — Douze, lui répondirent-ils. —
      20 Et quand j’ai partagé les sept pains entre les quatre mille hommes, combien de corbeilles pleines de morceaux avez-vous emportées ? — Sept, dirent-ils.
      21 Alors, il ajouta : — Ne comprenez-vous pas encore ?
      22 Ils arrivèrent à Bethsaïda. On lui amena un aveugle en lui demandant de le toucher.
      23 Jésus prit l’aveugle par la main et le conduisit hors du village, puis il lui mouilla les yeux avec sa salive, lui imposa les mains et lui demanda : — Vois-tu quelque chose ?
      24 L’aveugle regarda et répondit : — J’aperçois des hommes. On dirait des arbres qui se déplacent.
      25 Alors, Jésus posa encore une fois ses mains sur les yeux de l’aveugle. Celui-ci regarda droit devant lui. À ce moment-là, il vit tout distinctement, même de loin.
      26 Jésus le renvoya chez lui en lui disant : — Ne passe pas par le village !
      27 Jésus s’en alla, accompagné de ses disciples, et se rendit dans les villages autour de Césarée de Philippe. En chemin, il interrogea ses disciples : — Que disent les gens à mon sujet ? Qui suis-je pour eux ?
      28 Ils lui répondirent : — Pour les uns, tu es Jean-Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres encore, l’un des prophètes.
      29 Alors, il leur demanda : — Et vous, qui dites-vous que je suis ? Pierre lui répondit : — Tu es le Christ, le Messie promis !
      30 Il leur défendit formellement de révéler son identité à qui que ce soit.
      31 À partir de ce moment, il commença à leur apprendre que le Fils de l’homme devait beaucoup souffrir, qu’il serait rejeté par les chefs des Juifs, les grands-prêtres et les interprètes de la loi, qu’on le ferait mourir et qu’il ressusciterait trois jours après.
      32 Il dit tout cela très clairement et ouvertement. Alors, Pierre le prit à part et se mit à lui faire des reproches (pour l’empêcher de s’exposer à un tel sort).
      33 Mais Jésus se retourna, regarda ses disciples et reprit sévèrement Pierre devant tous : — Va-t’en, tentateur, éloigne-toi de moi, car tu vois les choses du point de vue des hommes, et non de celui de Dieu.
      34 Là-dessus, Jésus appela la foule ainsi que ses disciples et leur dit : — Si quelqu’un veut me suivre, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il suive la trace de mes pas.
      35 En effet, celui qui est préoccupé de sauver sa vie (d’ici-bas), perdra sa vie (véritable), mais celui qui acceptera de perdre sa vie (ici-bas), par amour pour moi et pour l’Évangile, trouvera la (vraie) vie.
      36 Si un homme gagnait le monde entier au prix de sa vie, à quoi cela lui servirait-il ?
      37 Que pourrait-il bien donner pour la racheter ?
      38 Si quelqu’un a honte de moi et de mes paroles au milieu des hommes infidèles et pervers de ce temps, le Fils de l’homme, à son tour, aura honte de lui quand il apparaîtra, environné de la gloire de son Père et escorté des saints anges.

      Marc 9

      1 — Oui, vraiment, je vous le déclare, ajouta-t-il, quelques-uns de ceux qui sont ici présents ne mourront pas avant d’avoir vu le règne de Dieu faire puissamment irruption dans ce monde.
      2 Six jours après, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean et les emmena seuls à l’écart sur une montagne. Là, il fut transfiguré en leur présence : son aspect changea d’apparence,
      3 ses vêtements devinrent éblouissants d’une blancheur telle que nul blanchisseur au monde n’en pourrait produire de pareille.
      4 Ils aperçurent Élie et Moïse en train de parler avec Jésus.
      5 Alors, Pierre s’adressa à Jésus et lui dit : — Maître, il est bon que nous soyons ici ! Nous allons dresser trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie.
      6 En fait, il ne savait pas ce qu’il disait, car ils étaient tous les trois tremblants et subjugués (par ce qui leur arrivait).
      7 Entre-temps, un nuage se forma et les enveloppa. Une voix en sortit : — Celui-ci est mon Fils, celui que j’aime, écoutez-le.
      8 Aussitôt, ils regardèrent autour d’eux, mais ne virent plus que Jésus seul avec eux.
      9 Pendant qu’ils descendaient de la montagne, Jésus leur défendit de raconter à personne ce qu’ils venaient de voir, avant que le Fils de l’homme ne soit ressuscité d’entre les morts.
      10 Ils obéirent à cet ordre, tout en se demandant entre eux ce que voulaient dire ces mots : ressusciter d’entre les morts.
      11 Ils lui demandèrent : — Pourquoi les interprètes de la loi disent-ils qu’avant (l’arrivée du Messie), Élie doit d’abord venir ? —
      12 Certes, leur répondit-il, Élie doit venir d’abord pour remettre toutes choses en ordre, mais comment se fait-il que, d’après l’Écriture, le Fils de l’homme doive beaucoup souffrir et être traité avec mépris ?
      13 Eh bien moi, je vous dis qu’Élie est déjà venu, et ils lui ont fait subir tout ce qu’ils voulaient, comme l’Écriture l’a annoncé à son sujet.
      14 Lorsqu’ils revinrent vers les disciples, ils virent une grande foule qui les entourait et des interprètes de la loi qui discutaient avec eux.
      15 En apercevant Jésus, tout le monde fut stupéfait : on se précipita vers lui pour le saluer. —
      16 De quoi êtes-vous en train de discuter avec eux ? leur demanda-t-il.
      17 Quelqu’un de la foule lui répondit : — Maître, je t’ai amené mon fils ; il est sous l’emprise d’un esprit qui le rend muet.
      18 N’importe où, quand cet esprit s’empare de lui, il le jette par terre, de l’écume sort de la bouche de l’enfant qui grince des dents. Tout son corps devient raide. J’ai demandé à tes disciples de chasser ce mauvais esprit, mais ils n’ont pas pu le faire.
      19 Jésus s’adressa à eux et leur dit : — Quelle race incrédule ! Combien de temps est-ce que je devrai donc rester avec vous ? Jusqu’à quand est-ce que je devrai encore vous supporter ? Amenez-moi l’enfant ici.
      20 On le lui amena, mais, dès qu’il vit Jésus, le mauvais esprit agita convulsivement l’enfant et le jeta par terre. Celui-ci se roula sur le sol en écumant de la bouche. —
      21 Depuis combien de temps cela lui arrive-t-il ? demanda Jésus à son père. — Depuis qu’il est tout petit.
      22 Plus d’une fois, l’esprit l’a poussé à se jeter dans le feu ou dans l’eau pour le faire mourir. Si tu peux faire quelque chose, aie pitié de nous et viens à notre aide. —
      23 « Si tu peux » ! répliqua Jésus. Tout est possible à celui qui croit.
      24 Aussitôt, le père de l’enfant s’écria : — Je crois, Seigneur, mais aide-moi, ma foi est si faible !
      25 Jésus, voyant les gens affluer, parla à l’esprit impur d’un ton impératif et menaçant : — Esprit qui rends sourd et muet, lui dit-il, je te l’ordonne, sors de cet enfant et ne rentre plus jamais en lui !
      26 Après avoir poussé un grand cri et secoué l’enfant, l’esprit sortit de son corps, le laissant comme inanimé. — Il est mort, dirent la plupart de ceux qui avaient assisté à la scène.
      27 Mais Jésus, prenant l’enfant par la main, l’aida à se relever. Celui-ci se tint debout.
      28 Lorsque les disciples furent seuls à la maison avec Jésus, ils lui demandèrent : — Pourquoi n’avons-nous pas réussi à chasser nous-mêmes cet esprit ?
      29 Jésus leur répondit : — Des esprits comme celui-là ne sortent qu’en réponse à la prière.
      30 En partant de là, ils traversèrent la Galilée, mais Jésus désirait y passer sans se faire connaître,
      31 car il voulait se consacrer à l’instruction de ses disciples. Il leur répétait : — Le Fils de l’homme va être livré entre les mains des hommes. Ils le feront mourir, mais trois jours après qu’il aura été mis à mort, il ressuscitera.
      32 Eux ne comprenaient cependant pas le sens de ces paroles et ils n’osaient pas le questionner à ce sujet.
      33 Ils arrivèrent à Capernaüm. Quand ils furent rentrés à la maison, Jésus leur demanda : — De quoi avez-vous discuté en route ?
      34 Silence embarrassé, car durant le trajet, ils avaient discuté pour savoir à qui d’entre eux devait revenir la première place.
      35 Jésus s’assit, appela les douze et leur dit : — Si quelqu’un désire occuper la première place, qu’il prenne la dernière et se fasse le serviteur de tous.
      36 Puis il prit un petit enfant par la main, le plaça au milieu d’eux et, après l’avoir serré dans ses bras, il leur dit : —
      37 Si quelqu’un accueille, par amour pour moi, un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille, et pas moi seulement, mais aussi celui qui m’a envoyé.
      38 Jean lui dit : — Maître, nous avons vu quelqu’un qui chasse les démons en ton nom et nous l’en avons empêché, parce qu’il ne nous suit pas. —
      39 Vous n’auriez pas dû, lui répondit Jésus, car personne ne peut dire du mal de moi aussitôt après avoir accompli un miracle en mon nom.
      40 Celui qui n’est pas contre nous est pour nous.
      41 Et même, si quelqu’un vous donne à boire, ne fût-ce qu’un verre d’eau, parce que vous appartenez au Christ, vraiment, je vous l’assure, son geste ne sera pas oublié. Il en sera récompensé.
      42 Par contre, si quelqu’un détournait de moi un de ces petits qui ont confiance en moi et le faisait tomber dans le péché, il s’en tirerait à meilleur compte si on lui attachait au cou une de ces meules que font tourner les ânes et si on le jetait dans le lac.
      43 Si ta main te fait tomber dans le péché, coupe-la : mieux vaut entrer dans la vie avec une seule main que d’aller avec les deux dans l’enfer où le feu ne s’éteint jamais.
      45 Si ton pied te fait tomber dans le péché, coupe-le : mieux vaut entrer dans la vie avec un membre de moins que d’être jeté avec tes deux pieds en enfer
      47 Si c’est ton œil qui te pousse au mal et qui risque de causer ta chute, arrache-le et jette-le au loin : mieux vaut entrer borgne dans le royaume de Dieu que d’être jeté avec les deux yeux dans l’enfer
      48 où le ver rongeur ne meurt point et où le feu ne s’éteint jamais.
      49 En effet, chacun doit être (purifié) par le feu et (préparé pour Dieu comme on prépare l’offrande du sacrifice) avec du sel.
      50 C’est une chose précieuse que le sel, mais s’il devient fade, avec quoi lui rendrez-vous son goût ?
      51 Ayez du sel en vous-mêmes et vivez en paix entre vous.

      Marc 10

      1 Jésus se remit en route pour se rendre aux confins de la Judée, puis au-delà du Jourdain. De nouveau, les foules se rassemblèrent autour de lui et, une fois de plus, selon son habitude, il se mit à les enseigner.
      2 Survinrent des pharisiens qui lui posèrent cette question pour le prendre au piège : — Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ?
      3 Il leur demanda à son tour : — Qu’est-ce que Moïse vous a ordonné ? —
      4 Moïse, lui dirent-ils, a permis de renvoyer sa femme, à condition de lui donner un certificat de divorce.
      5 Et Jésus de répliquer : — Moïse vous a concédé cette réglementation parce que vous avez des cœurs de pierre.
      6 Mais à l’origine, au moment de la création du monde, les choses étaient différentes. Dieu a créé un homme et une femme.
      7 C’est pourquoi il est dit : L’homme quittera père et mère
      pour se lier à sa femme,
      8 et les deux ne feront plus qu’un,
      si bien qu’ils ne seront plus deux,
      mais un seul être.
      9 Que l’homme ne dissocie donc pas une unité que Dieu lui-même a créée.
      10 Une fois rentrés à la maison, les disciples lui posèrent de nouveau des questions à ce sujet.
      11 Il leur dit : — Celui qui divorce d’avec sa femme et en épouse une autre, commet un adultère vis-à-vis de la première.
      12 Et si une femme divorce d’avec son mari et épouse un autre homme, elle aussi commet un adultère.
      13 Alors, quelques personnes présentent à Jésus des petits enfants pour qu’il les touche, mais les disciples s’interposent et rabrouent ceux qui les amènent.
      14 Lorsque Jésus s’en aperçoit, il se fâche et leur dit : — Laissez donc ces petits enfants venir vers moi et n’essayez pas de les en empêcher, car le royaume de Dieu appartient à ceux qui leur ressemblent.
      15 Vraiment, je vous l’assure : celui qui n’accepte pas le royaume de Dieu avec la mentalité d’un petit enfant, n’y entrera jamais.
      16 Là-dessus, il les prend l’un après l’autre dans ses bras, pose ses mains sur eux et les bénit.
      17 Au moment de partir, un homme accourt, se jette à genoux devant lui et lui demande : — Ô Maître, toi qui es bon, dis-moi : que puis-je faire pour gagner la vie éternelle ? —
      18 Pourquoi m’appelles-tu bon ? lui demande Jésus. Nul n’est bon, sauf Dieu.
      19 Tu n’es pas sans connaître les commandements : Ne commets pas de meurtre, pas d’adultère, ne vole pas, ne rends pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne,
      20 respecte ton père et ta mère. — Mais, Maître, lui répond l’homme, tout cela je l’ai scrupuleusement observé dès ma prime jeunesse !
      21 Jésus pose sur cet homme un regard plein d’affection et lui dit : — Une chose te manque… Va ! Vends tout ce que tu possèdes, donnes-en le produit aux pauvres, cela te fera un trésor au ciel. Ensuite, viens faire route avec moi.
      22 À ces mots, l’homme s’assombrit, et il s’éloigne le cœur lourd… C’est qu’il est très riche.
      23 Jésus parcourt lentement du regard le cercle de ses disciples, puis il leur dit : — Qu’il est difficile à ceux qui ont des richesses, et qui y sont attachés, d’entrer dans le royaume de Dieu !
      24 Cette affirmation surprend les disciples, mais Jésus insiste : — Oui, mes enfants, vous ne savez à quel point il est difficile d’entrer dans le royaume de Dieu.
      25 Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu.
      26 En entendant cela, les disciples sont de plus en plus étonnés. — Mais alors, se demandent-ils entre eux, qui donc peut être sauvé ?
      27 Jésus les regarde droit dans les yeux et leur dit : — Oui, c’est tout à fait impossible aux hommes, mais non pas à Dieu, car pour Dieu, tout est possible.
      28 Alors, Pierre lui fait remarquer : — Et nous alors, tu sais que nous avons tout laissé pour te suivre ?
      29 C’est vrai, lui répond Jésus, et je vous le promets : personne n’aura quitté maison, frères, sœurs, mère, père, enfants ou terres à cause de moi et de la Bonne Nouvelle
      30 sans recevoir cent fois plus à partir de maintenant, même pendant cette vie : maisons, frères, sœurs, enfants et terres – avec des persécutions en surplus – et dans l’âge à venir, la vie éternelle.
      31 Mais beaucoup de ceux qui sont maintenant les premiers seront alors parmi les derniers, et beaucoup de ceux qui sont maintenant les derniers seront parmi les premiers.
      32 Les voilà à présent en route pour monter à Jérusalem. Jésus marche en tête, ses disciples sont étonnés et consternés. Ceux qui le suivent encore le font avec crainte. De nouveau, Jésus prend les douze à part et leur annonce ce qui doit lui arriver : —
      33 Comme vous le voyez, nous montons à Jérusalem. Le Fils de l’homme sera livré aux grands-prêtres et aux interprètes de la loi. Ils le condamneront à mort et le remettront entre les mains des étrangers
      34 qui le ridiculiseront, lui cracheront au visage, le feront battre à coups de fouet et le feront mourir. Mais au bout de trois jours, il ressuscitera.
      35 Alors, Jacques et Jean, les fils de Zébédée, s’approchent de lui et lui disent : — Maître, nous avons une demande à t’adresser et nous voudrions que tu nous l’accordes, quelle qu’elle soit. —
      36 Et que voulez-vous que je fasse pour vous ? leur répond-il. —
      37 Promets-nous qu’au jour de ton triomphe dans ton royaume glorieux, nous siégerons I’un à ta droite et l’autre à ta gauche.
      38 Mais Jésus leur dit : — Vous ne vous rendez pas compte de ce que vous demandez ! Est-ce que vous êtes capables de boire la coupe (de douleur) que je dois boire, ou de passer par le baptême (de souffrance) que j’aurai à subir ? —
      39 Oui, lui répondent-ils, nous en sommes capables. Alors, Jésus reprend : — C’est bien, vous boirez en effet la coupe que je dois boire, et vous subirez le baptême par lequel j’aurai à passer,
      40 mais quant à siéger à ma droite ou à ma gauche, ce n’est pas à moi de vous l’accorder : ces places appartiennent à ceux pour qui elles sont déjà réservées.
      41 Lorsque les dix autres surprennent cet entretien, ils se fâchent contre Jacques et Jean.
      42 Mais Jésus les appelle tous ensemble près de lui et leur dit : — Vous savez comment cela se passe dans le monde : ceux qui sont considérés comme chefs et maîtres exercent sur leurs peuples un pouvoir despotique, et les puissants d’entre eux les tyrannisent en abusant de leur autorité.
      43 Il ne faut pas qu’il en soit ainsi parmi vous. Au contraire, celui qui voudra devenir grand parmi vous, prendra la place d’un serviteur,
      44 et s’il veut être à la tête des autres, qu’il soit prêt à être l’esclave de tous.
      45 Car le Fils de l’homme lui-même n’est pas venu pour se faire servir, mais pour servir et donner sa vie pour payer la rançon de beaucoup d’hommes.
      46 Entre-temps, ils arrivent à Jéricho. Lorsque Jésus et ses disciples sortent de la ville, une foule nombreuse les accompagne. Le fils de Timée, Bartimée, un mendiant aveugle, est assis à sa place habituelle près de la route.
      47 Lorsqu’il entend dire que c’est Jésus de Nazareth, il se met à crier : — Jésus, Fils de David, aie pitié de moi !
      48 Beaucoup de gens le rabrouent et insistent avec menaces pour qu’il se taise. Mais il n’en continue pas moins à crier de plus belle : — Fils de David, aie pitié de moi !
      49 Jésus s’arrête et dit : — Faites-le venir. On appelle l’aveugle en lui disant : — Courage, lève-toi, il t’appelle.
      50 À ces mots, il se lève d’un bond, jette son manteau et s’élance vers Jésus.
      51 Jésus lui demande : — Que veux-tu que je fasse pour toi ? — Cher Maître, lui répond l’aveugle, fais que je puisse voir. —
      52 Va, lui dit Jésus, ta foi t’a guéri. À l’instant, il recouvre la vue et se joint à Jésus pour le suivre.

      Marc 11

      1 Jésus approche de Jérusalem. À la hauteur de Bethphagé et de Béthanie, tout près du mont des Oliviers, il envoie deux de ses disciples
      11 C’est ainsi que Jésus fait son entrée à Jérusalem. Il se rend au temple et observe attentivement tout ce qui s’y passe. Ensuite, comme il se fait déjà tard, il repart de la ville avec les douze pour se rendre à Béthanie.
      12 Le lendemain, après avoir quitté Béthanie avec eux, il a faim.
      13 Il aperçoit de loin un figuier couvert de feuillage. Il se dirige vers cet arbre dans l’espoir d’y trouver quelque fruit, mais en y arrivant, il ne voit que des feuilles : ce n’est pas la saison des figues (d’été).
      14 S’adressant alors au figuier, il lui dit, en présence de ses disciples : — Que plus jamais personne ne mange de ton fruit !
      15 Ils arrivent à Jérusalem. Jésus entre dans le temple et se met à chasser les vendeurs et les acheteurs : il renverse les comptoirs des changeurs d’argent et les tréteaux des marchands de pigeons ;
      16 il ne permet à personne de se servir de l’enceinte sacrée comme d’un lieu de passage pour le transport des marchandises.
      17 S’adressant à ceux qui se sont rassemblés, il les enseigne, disant : — N’est-il pas écrit (dans la Bible) : Ma maison s’appellera
      une maison de prière
      pour tous les peuples. Et qu’en avez-vous fait ? Un repaire de voleurs.
      18 Lorsque la nouvelle parvient aux oreilles des chefs des prêtres et des interprètes de la loi, ils n’ont plus qu’une pensée : trouver un moyen de le faire disparaître discrètement. En effet, ils ont peur de lui et craignent son influence, car tout le peuple est frappé d’admiration pour son enseignement.
      19 Le soir, Jésus et ses disciples quittent la ville.
      20 Le lendemain matin, ils remarquent, en passant, que le figuier est devenu tout sec, des racines aux branches.
      26 Mais si vous ne pardonnez pas, votre Père qui est dans les cieux ne vous pardonnera pas non plus vos offenses.
      27 Ils retournent à Jérusalem. Pendant que Jésus va et vient dans la cour du temple, les chefs des prêtres, les interprètes de la loi et les anciens s’approchent de lui et lui demandent : —
      28 De quel droit agis-tu ainsi ? Qui t’a donné la permission de faire cela ?
      29 Il leur répond : — Moi aussi, j’ai une question à vous poser, une seule. Si vous me répondez, je vous dirai de quel droit je fais cela.
      30 En vertu de quelle autorité Jean baptisait-il ? Tenait-il son mandat de Dieu ou des hommes ? Répondez-moi.
      31 En entendant cela, ils se mettent à discuter entre eux : « Qu’est-ce qu’il faut dire ? Si nous disons : “C’est Dieu qui l’a envoyé”, il va nous demander : “Pourquoi donc n’avez-vous pas cru en lui ?”
      32 Mais, d’autre part, si nous répondons qu’il tenait sa mission des hommes, alors… ? » En effet, ils craignaient le peuple, car tout le monde était persuadé que Jean avait été un vrai prophète.
      33 C’est pourquoi ils répondent à Jésus : — Nous ne saurions le dire. Et Jésus de répliquer : — Alors, moi non plus, je ne vous dirai pas de quel droit je fais cela.

      Marc 12

      1 Puis il se met à leur parler en se servant d’images et de comparaisons : — Un propriétaire a planté une vigne. Il l’a entourée d’un mur et a creusé le sol pour aménager une cuve de pressoir. Il construit une tour de garde dans le vignoble, après quoi il en confie le soin à des vignerons et part en voyage à l’étranger.
      2 À la fin des vendanges, il envoie un de ses serviteurs aux vignerons pour percevoir d’eux la part de la vendange qui lui revient.
      3 Mais les vignerons s’emparent de ce serviteur, le battent et le renvoient les mains vides.
      4 Alors, le propriétaire leur envoie un deuxième serviteur ; ils l’accueillent avec une volée de pierres, le blessent à la tête et le renvoient après l’avoir insulté et lui avoir fait subir toutes sortes d’outrages.
      5 Le maître leur en envoie un troisième ; celui-là, ils le tuent. Puis il leur envoie plusieurs autres serviteurs qui subissent le même sort : tantôt battus à coups de bâtons, tantôt assommés et tués.
      6 Il ne lui reste maintenant plus qu’une personne : son propre fils bien-aimé. À la fin, il tente sa dernière chance. Il le leur envoie, se disant : C’est mon fils, sûrement qu’ils le respecteront.
      7 Mais les vignerons se concertent entre eux : « Voilà le futur propriétaire, venez, on va le tuer et tout l’héritage sera à nous ! »
      8 Et ils se précipitent sur lui, le tuent et jettent son cadavre hors du vignoble.
      9 À votre avis, que va faire le propriétaire de la vigne ? Il viendra certainement lui-même, fera exécuter les vignerons et louera le vignoble à d’autres.
      10 N’auriez-vous jamais lu ces paroles de l’Écriture :
      11 La pierre que les constructeurs
      avaient mise au rebut (comme inutilisable)
      est devenue la pierre fondamentale
      à l’angle de l’édifice.
      C’est l’œuvre du Seigneur.
      C’est lui qui l’a voulu ainsi,
      et nous en sommes émerveillés !
      12 Alors, les chefs des prêtres et les interprètes de la loi étudient les moyens de mettre la main sur Jésus. Ils voudraient bien l’arrêter (tout de suite), mais ils ont peur des réactions de la foule. En effet, ils ont bien compris que ce sont eux que cette parabole a visés. Le laissant donc, ils se retirent.
      13 Cependant, ils ne tardent pas à lui envoyer une délégation de pharisiens accompagnés de quelques membres du parti d’Hérode pour lui tendre un piège et lui arracher, si possible, quelque parole compromettante.
      14 Ceux-ci arrivent et lui disent : — Maître, nous savons que tu dis toujours la vérité et que tu n’as peur de personne, parce que tu ne fais pas de différence entre les hommes et tu ne te laisses pas impressionner par leur position ou leurs opinions, mais tu enseignes selon la stricte vérité comment suivre la voie de Dieu. Dis-nous donc, avons-nous le droit de payer l’impôt à César, oui ou non ?
      15 Mais Jésus connaît leur fausseté et, démasquant leurs desseins hypocrites, il leur dit : — Pourquoi essayez-vous de me prendre au piège ? Apportez-moi un denier, que je l’examine.
      16 Ils en cherchent un et le lui présentent. Alors, il leur demande : — Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles ? — De César.
      17 Et Jésus leur répond : — Rendez à César ce qui appartient à César, et donnez à Dieu ce qui revient à Dieu. Ils en restent tout décontenancés.
      18 Ensuite, les sadducéens, ceux qui nient la résurrection des morts, viennent le trouver. Ils lui posent une question : —
      19 Maître, Moïse nous a laissé la prescription suivante : Si quelqu’un meurt en laissant sa femme sans enfants, son frère devra épouser la veuve pour lui donner des enfants, et susciter ainsi une descendance à son frère.
      20 Or, il était une fois sept frères. L’aîné s’est marié et il est mort sans laisser de descendant.
      21 Le deuxième a épousé la veuve, puis il est mort, lui aussi sans avoir d’enfant. Le troisième a fait de même.
      22 En fin de compte, les sept sont morts sans laisser de descendance. La femme, restée la dernière, meurt à son tour.
      23 De qui sera-t-elle l’épouse au jour de la résurrection, quand tous les morts reviendront à la vie, puisque tous les sept l’ont eue pour femme ?
      24 Jésus leur dit : — Vous êtes complètement dans l’erreur, parce que vous ne connaissez ni les Écritures ni la puissance de Dieu.
      25 En effet, lorsqu’on ressuscite d’entre les morts, on ne se marie pas et on n’est pas donné en mariage, mais on vit comme les anges dans les cieux.
      26 En ce qui concerne la résurrection des morts, n’avez-vous jamais lu dans le livre de Moïse, lorsqu’il est question du buisson ardent, en quels termes Dieu lui a parlé : Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob.
      27 Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Oui, vous êtes tout à fait dans l’erreur.
      28 À ce moment-là, un interprète de la loi, qui a entendu leur discussion et qui a remarqué avec quel à-propos Jésus a répondu aux sadducéens, s’approche et lui demande : — Quel est le commandement le plus important ?
      29 Jésus répond : — Voici le commandement le plus important : Écoute Israël, le Seigneur, notre Dieu, est le seul Dieu,
      30 et : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de tout ton être, de toute ta pensée et de toutes tes forces.
      31 Et voici celui qui le suit immédiatement : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus important que ceux-là. —
      32 C’est parfait, Maître, lui dit l’interprète de la loi, tu as fort bien répondu. C’est comme tu dis : il n’y a qu’un seul Dieu,
      33 et l’homme doit l’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence et de toute son énergie. En même temps, il doit aimer son prochain autant que lui-même. C’est bien plus important que tous les holocaustes et tous les sacrifices.
      34 Jésus, voyant qu’il a donné une réponse judicieuse, lui dit : — Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. Après cela, personne n’osa plus l’importuner avec des questions.
      35 Plus tard, pendant qu’il enseignait dans la cour du temple, Jésus posa, à son tour, une question : — Comment les interprètes de la loi peuvent-ils prétendre que le Messie est un descendant de David ?
      36 David lui même, inspiré par le Saint-Esprit, a déclaré : Le Seigneur a dit à mon Seigneur :
      Siège à ma droite jusqu’à ce que
      j’aie mis tes ennemis à tes pieds.
      37 Si donc David lui-même s’adresse au Messie en l’appelant Seigneur, comment celui-ci peut-il être son descendant ? Il y avait là une foule nombreuse et elle écoutait Jésus avec un vif plaisir.
      38 Il leur dit dans son enseignement : — Méfiez-vous des interprètes de la loi : ils se complaisent à parader en habits de cérémonie, ils aiment qu’on les salue respectueusement sur les places publiques,
      39 ils affectionnent les sièges d’honneur dans les synagogues et les premières places dans les banquets.
      40 Mais ils arrachent aux veuves tout ce qu’elles possèdent et s’en emparent sous prétexte de faire de longues prières. Ce sont ces gens-là qui seront jugés le plus sévèrement.
      41 Puis Jésus s’assit en face du tronc et observa les gens qui y jetaient leur offrande. Beaucoup de riches y avaient déjà déposé de fortes sommes d’argent quand arriva une pauvre veuve.
      42 Elle y mit deux piécettes de cuivre valant quelques centimes.
      43 Alors, Jésus appela ses disciples et leur dit : — Vraiment, je vous l’assure : de tous ceux qui ont mis de l’argent dans le tronc, c’est cette pauvre veuve qui a donné le plus.
      44 Car tous les autres ont donné de leur superflu, mais elle, dans sa pauvreté, elle a sacrifié de son nécessaire, elle a donné tout ce qu’elle possédait pour vivre ; oui, en quelque sorte, c’est sa vie elle-même qu’elle a déposée dans le tronc.

      Marc 14

      1 On était à deux jours des fêtes de la Pâque et des pains sans levain. Les grands-prêtres et les interprètes de la loi cherchaient par quel moyen ils pourraient s’emparer de Jésus et le faire disparaître.
      11 Sa proposition les réjouit, et ils promirent de lui donner de l’argent. Dès lors, il chercha une occasion favorable pour leur livrer Jésus.
      12 Le premier jour de la fête des pains sans levain, celui où l’on tue l’agneau pascal, les disciples lui demandèrent : — Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs pour le repas de la Pâque ?
      28 Néanmoins, quand je serai ressuscité, j’irai vous attendre en Galilée.
      31 Mais Pierre proteste avec véhémence : — Même s’il me fallait mourir avec toi, jamais je ne te renierai. Et tous protestent de même (de leur fidélité).
      32 Ils arrivent à un petit domaine nommé Gethsémané. Jésus dit à ses disciples : — Asseyez-vous ici pendant que je vais prier.
      50 Alors, tous ses disciples l’abandonnent et prennent la fuite.
      52 Les agents se précipitent sur lui et veulent le saisir, mais lui, abandonnant sa toile de lin entre leurs mains, s’enfuit tout nu.
      53 Jésus est conduit chez le grand-prêtre chez qui les chefs des prêtres, les anciens et les interprètes de la loi se réunissent au grand complet.
      66 Pendant ce temps, Pierre est toujours en bas dans la cour intérieure. Une des domestiques du grand-prêtre arrive.
      72 Soudain, pour la seconde fois, un coq lance son cri. Aussitôt, Pierre se rappelle la prédiction que Jésus lui a faite : « Avant que le coq ne chante deux fois, tu m’auras déjà renié trois fois ». Et il fond en larmes.

      Marc 15

      1 Dès l’aube, les chefs des prêtres délibèrent avec les anciens et les interprètes de la loi en assemblée plénière du Conseil supérieur, pour statuer sur le sort de Jésus. Ils le font ligoter avec des chaînes et l’emmènent pour le remettre entre les mains de Pilate.
      20 Puis, quand ils ont fini de se moquer de lui, ils lui arrachent la cape pourpre, lui remettent ses habits et le conduisent hors de la ville pour le crucifier.
      21 Ils réquisitionnent un passant revenant des champs, Simon de Cyrène, le père d’Alexandre et de Rufus, et l’obligent à porter la croix de Jésus.
      40 Quelques femmes se tenaient à distance et suivaient la scène de loin. Il y avait, entre autres, Marie de Magdala, Marie la mère de Jacques le cadet et de José, ainsi que Salomé.
      41 C’étaient celles qui l’avaient suivi habituellement et qui l’avaient assisté de leurs services et de leurs biens lorsqu’il était encore en Galilée. Il y en avait encore plusieurs autres qui étaient montées avec lui à Jérusalem.
      42 Déjà le soir tombait, or c’était le « jour de préparation », c’est-à-dire une veille de sabbat.
      43 Joseph d’Arimathée était un membre estimé du Conseil supérieur des Juifs. Il vivait, lui aussi, dans l’attente du règne de Dieu. Il prit une décision courageuse et alla trouver Pilate pour lui demander le corps de Jésus.
      44 Pilate fut surpris d’apprendre que Jésus était déjà mort. Il fit appeler l’officier de service et lui demanda s’il était mort depuis longtemps.
      45 Celui-ci lui confirma le fait. Pilate ordonna donc que le corps soit mis à la disposition de Joseph.
      46 Celui-ci, après avoir acheté un linceul, détacha le corps de la croix, l’enveloppa dans le linceul et le déposa dans une tombe taillée en plein roc. Finalement, il roula un bloc de pierre devant l’entrée du tombeau.
      47 Or, Marie de Magdala et Marie, mère de José, suivaient toute la scène, elles regardaient attentivement l’endroit où on l’avait mis.

      Marc 16

      1 Quand le sabbat fut passé, Marie de Magdala, mère de Jacques, et Salomé achetèrent différentes huiles aromatiques pour embaumer le corps de Jésus.
      2 Il était encore très tôt, le dimanche matin, lorsqu’elles arrivèrent au tombeau. Le soleil venait de se lever.
      3 En chemin, elles s’étaient demandé les unes aux autres : — Qui nous roulera la pierre qui ferme l’entrée de la tombe ?
      4 Or, voilà qu’en arrivant, elles s’aperçurent que cette énorme pierre avait été roulée sur le côté.
      5 Elles pénétrèrent dans le caveau et trouvèrent, assis sur le côté droit, un jeune homme revêtu d’une robe toute blanche. Elles furent saisies de frayeur.
      6 Mais le jeune homme leur dit : — N’ayez pas peur ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, celui qui a été crucifié ? Il est ressuscité, il n’est plus ici. Voici l’endroit où on l’avait déposé.
      7 Et maintenant, allez dire à ses disciples, aussi à Pierre, qu’il est allé en Galilée, où il vous attend. Vous le verrez là-bas, comme il vous l’a déclaré.
      8 Elles se précipitèrent hors du tombeau et s’enfuirent en courant, toutes tremblantes d’excitation. Elles étaient si surprises et apeurées qu’elles restèrent muettes de saisissement et ne dirent mot à personne.
      9 Étant ressuscité à l’aube du dimanche matin, Jésus apparut tout d’abord à Marie de Magdala, dont il avait chassé sept démons.
      10 Celle-ci courut porter la nouvelle à ceux qui avaient suivi Jésus et qui, à cette heure, étaient encore plongés dans la tristesse et dans les larmes.
      11 Mais quand ils apprirent que Jésus était vivant et qu’elle venait de le voir, ils refusèrent de la croire.
      12 Plus tard, il apparut, sous les traits d’un étranger, à deux de ses disciples qui étaient en chemin pour se rendre à un village en pleine campagne.
      13 Les deux revinrent (à Jérusalem) pour annoncer la nouvelle aux autres disciples, mais ceux-ci n’ajoutèrent pas davantage foi à leur témoignage.
      14 Finalement, il se montra aux onze eux-mêmes pendant qu’ils étaient en train de manger. Il leur reprocha leur incrédulité et leur dureté de cœur, parce qu’ils avaient refusé de croire ceux qui l’avaient vu vivant après sa résurrection d’entre les morts.
      15 Et il leur dit : — Allez dans le monde entier, annoncez l’heureuse nouvelle à toute l’humanité.
      16 Celui qui croira et se fera baptiser sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné.
      17 Voici les miracles qui marqueront la vie des croyants : en mon nom, ils chasseront des démons, ils parleront des langues nouvelles,
      18 ils saisiront sans dommage des serpents venimeux, et s’il leur arrive de boire quelque poison mortel, ils n’en subiront aucun mal. Ils imposeront les mains à des malades et les guériront.
      19 Après leur avoir ainsi parlé, le Seigneur fut enlevé au ciel, où il siège à la droite de Dieu.
      20 Quant à eux, ils s’en allèrent répandre en tout lieu la Bonne Nouvelle. Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la vérité de leur prédication en l’accompagnant de miracles. :::::

      Luc 24

      6 Il n’est plus ici, il est ressuscité. Rappelez-vous ce qu’il vous annonçait quand il était encore en Galilée.

      Jean 20

      1 Le dimanche matin, à l’aube, Marie de Magdala se rend au tombeau. Il fait encore très sombre. Elle voit que la pierre fermant l’entrée du sépulcre a été roulée de côté.
      2 Alors, elle court prévenir Simon Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait. — On a enlevé le Seigneur de sa tombe, leur dit-elle, et nous n’avons aucune idée de l’endroit où on l’a mis.
      3 Aussitôt, Pierre et l’autre disciple partent pour aller au sépulcre.
      4 Ils courent tous deux ensemble, mais l’autre disciple, plus rapide que Pierre, le distance et parvient le premier au tombeau.
      5 Il se penche vers l’intérieur et voit les bandes de lin par terre, mais il n’entre pas.
      6 Simon Pierre qui le suit arrive à son tour. Il pénètre dans le caveau et considère les bandes posées là par terre.
      7 Le suaire qui avait recouvert la tête de Jésus n’est pas rangé avec les bandes, il est enroulé à part, à sa place.
      8 Alors, l’autre disciple, celui qui est arrivé le premier, entre à son tour dans le caveau. Il voit tout et il croit.
      9 En effet, jusque-là, ils n’avaient pas encore compris l’Écriture d’après laquelle Jésus devait ressusciter d’entre les morts.
      10 Pendant que les disciples rentrent chez eux,
      11 Marie, tout en larmes, est restée dehors, près du tombeau. Elle vient en pleurant vers la tombe et se penche pour regarder l’intérieur du caveau.
      12 Et voilà que deux anges vêtus de blanc lui apparaissent, assis à l’endroit où le corps de Jésus a été déposé.
      13 Ils lui demandent : — Pourquoi pleures-tu ? — Parce qu’on a enlevé mon Seigneur, leur répond-elle, et je ne sais pas où on l’a mis.
      14 Tout en disant cela, elle se retourne et voit Jésus qui se tient là, mais elle ne le reconnaît pas. —
      15 Pourquoi pleures-tu ? lui demande Jésus. Qui cherches-tu ? Elle le prend pour le gardien du jardin et lui dit : — Si c’est toi qui l’as enlevé, dis-moi où tu l’as mis, pour que j’aille le reprendre. —
      16 Marie, lui dit Jésus. D’un bond, elle se retourne et s’écrie : — Rabbouni ! (En hébreu : Maître !) —
      17 Ne t’attache pas ainsi à moi, lui dit Jésus, car je ne suis pas encore remonté vers mon Père. Va plutôt trouver mes frères et dis-leur de ma part que je vais remonter vers celui qui est à la fois mon Père et votre Père, mon Dieu et votre Dieu.
      18 Marie de Magdala court donc annoncer aux disciples : — J’ai vu le Seigneur, et voici ce qu’il m’a dit.
      19 Ce même dimanche, tard dans la soirée, les disciples étaient dans une maison dont ils avaient soigneusement verrouillé les portes, parce qu’ils avaient peur de leurs compatriotes. Jésus survint. Tout à coup, il se trouvait là, debout au milieu d’eux. Il leur dit : — Que la paix soit avec vous.
      20 Après ces mots, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie parce qu’ils revoyaient le Seigneur. —
      21 Que la paix soit avec vous, leur répéta-t-il. Comme mon Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie.
      22 Après avoir dit cela, il souffla sur eux et continua : — Recevez l’Esprit saint.
      23 Ceux à qui vous pardonnerez leurs péchés en seront effectivement tenus quittes, et ceux à qui vous refuserez ce pardon resteront chargés de leurs péchés.
      24 L’un des douze, Thomas, surnommé le jumeau, n’était pas avec eux lorsque Jésus était venu les voir.
      25 Les autres disciples lui racontèrent : — Nous avons vu le Seigneur. Mais il leur répondit : — Si je ne vois pas de mes propres yeux l’empreinte des clous dans ses mains, si je n’enfonce pas moi-même mon doigt à la place des clous et si je ne mets pas ma main dans la plaie de son côté, je n’en croirai rien.
      26 Huit jours plus tard, les disciples étaient de nouveau réunis dans la même chambre. Cette fois-ci, Thomas était avec eux. Jésus survint, toutes portes closes. Soudain, il était là, debout au milieu d’eux, et leur dit : — Que la paix soit avec vous.
      27 Puis il se tourna vers Thomas : — Avance ton doigt, lui dit-il, mets-le ici, regarde mes mains. Avance aussi ta main et pose-la dans la plaie de mon côté. Cesse de douter et crois.
      28 Thomas s’écria : — Mon Seigneur et mon Dieu ! —
      29 Parce que tu m’as vu, tu crois ! lui dit Jésus. Heureux ceux qui croiront sans avoir vu.
      30 Jésus a accompli, sous les yeux de ses disciples, encore beaucoup d’autres miracles qui n’ont pas été rapportés dans ce livre.
      31 Ceux qui y sont mentionnés ont été consignés par écrit pour que vous puissiez croire que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et que par cette foi, vous possédiez la vie dans la communion avec sa personne.

      Jean 21

      1 Quelque temps après, Jésus apparut encore à ses disciples sur les bords du lac de Tibériade. Voici dans quelles circonstances.
      2 Simon Pierre, Thomas appelé le jumeau, Nathanaël de Cana en Galilée, les fils de Zébédée et deux autres disciples se trouvaient ensemble.
      3 Simon Pierre dit aux autres : — Je m’en vais pêcher. — Nous aussi. Nous y allons avec toi, lui dirent-ils. Et les voilà partis. Ils montent dans la barque, mais la nuit s’écoule sans qu’ils attrapent un seul poisson.
      4 Déjà le jour commence à se lever. Jésus est là, debout sur le rivage. Mais les disciples ne se doutent pas que c’est lui.
      5 Il les appelle : — Eh, les enfants ! Vous avez quelque chose à manger ? — Rien du tout, lui répondent-ils. —
      6 Jetez donc le filet du côté droit de la barque, leur dit-il alors, vous ferez une bonne prise. Ils le lancent, et voilà qu’ils prennent tant de poissons qu’ils n’arrivent plus à hisser le filet.
      7 Le disciple que Jésus aimait dit alors à Pierre : — C’est le Seigneur. En entendant que c’est le Seigneur, Simon Pierre qui avait enlevé sa tunique pour pêcher, la remet et se jette à l’eau.
      8 Les autres disciples regagnent la rive avec la barque, en remorquant le filet plein de poissons, car ils ne sont qu’à une centaine de mètres du rivage.
      9 Une fois descendus à terre, ils aperçoivent un feu de braise avec du poisson posé dessus, et du pain.
      10 Jésus leur dit : — Apportez encore de ces poissons que vous venez de prendre.
      11 Simon Pierre remonte dans la barque et tire le filet à terre. Il est rempli de cent cinquante-trois gros poissons, et malgré la quantité, le filet ne se déchire pas. —
      12 Venez déjeuner, leur dit Jésus. Ils s’assoient, mais aucun d’eux n’ose lui demander : « Qui es-tu ? » Ils savent bien que c’est le Seigneur.
      13 Jésus s’approche, prend le pain et le leur distribue, puis il fait de même pour le poisson.
      14 C’est déjà la troisième fois depuis sa résurrection que Jésus apparaît à ses disciples.
      15 Après le déjeuner, Jésus s’adresse à Simon Pierre : — Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? — Oui, Seigneur, répond-il, tu sais bien que je suis ton ami. Jésus lui dit : — Sois un berger pour mes agneaux.
      16 Puis il lui redemande une deuxième fois : — Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? — Oui, Seigneur, lui répond Simon. Tu sais que je suis ton ami. Jésus lui dit : — Conduis mes petites brebis.
      17 Puis, pour la troisième fois, il lui demande : — Simon, fils de Jean, es-tu mon ami ? Pierre est peiné de ce que, cette troisième fois, il lui demande : Es-tu mon ami ? Il lui répond : — Seigneur, tu sais tout, tu sais que je suis ton ami. Jésus lui dit : — Sois un berger pour mes brebis.
      18 Vraiment, je te l’assure : quand tu étais plus jeune, tu mettais toi-même ta ceinture et tu allais où tu voulais, mais quand tu seras devenu vieux, tu étendras les bras, un autre nouera ta ceinture et te mènera là où tu ne voudras pas aller.
      19 Par ces mots, il faisait allusion au genre de mort que Pierre allait endurer à la gloire de Dieu. Après avoir dit cela, il ajouta : — Continue à me suivre.
      20 Mais Pierre, en se retournant, aperçut, marchant derrière eux, le disciple que Jésus aimait. C’était celui qui, au cours de la cène, s’était penché sur la poitrine de Jésus et lui avait demandé : « Seigneur, qui va te trahir ? »
      21 En le voyant, Pierre demanda à Jésus : — Et lui, Seigneur, que lui arrivera-t-il ?
      22 Jésus lui répondit : — Si je voulais qu’il reste en vie jusqu’à mon retour, est-ce que cela te regarde ? Toi, suis-moi.
      23 Là-dessus, le bruit courut parmi les frères que ce disciple ne mourrait pas. En réalité, Jésus n’a pas dit qu’il ne mourrait pas, mais seulement : « Si je voulais qu’il reste en vie jusqu’à mon retour, est-ce que cela te regarde ? »
      24 C’est ce même disciple qui rapporte ces faits parce qu’il en a été témoin, c’est lui qui les a consignés par écrit et chacun parmi nous sait que son témoignage est conforme à la vérité.
      25 Jésus a accompli encore bien d’autres actions. Si on voulait les raconter une à une en détail, je suppose que le monde entier ne suffirait pas pour contenir tous les livres qu’il faudrait écrire. :::::

      Actes 1

      21 Que l’on choisisse donc l’un des hommes qui nous ont accompagnés durant tout le temps où le Seigneur Jésus a vécu parmi nous,
      23 Les frères proposèrent deux hommes : Joseph, fils de Sabbas, surnommé le Juste, et Matthias.

      Actes 10

      36 C’est lui le Seigneur de tous les hommes, le Maître de l’univers. Il a envoyé un message aux Israélites en leur annonçant la paix et le salut par Jésus-Christ.
      37 Vous avez sans doute appris ce qui s’est passé et comment cette Bonne Nouvelle s’est répandue dans toute la Judée. C’est dans la Galilée que tout a commencé après le temps où Jean appelait les foules à se faire baptiser.
      38 Vous savez que Dieu a conféré l’onction messianique à Jésus de Nazareth en le revêtant de son Saint-Esprit et en lui donnant sa puissance. Vous avez entendu comment il a parcouru le pays, allant de lieu en lieu en faisant le bien : guérissant les malades et délivrant tous ceux qui étaient tombés sous la domination du diable. Manifestement, Dieu était avec lui et agissait par son intermédiaire.
      39 Nous avons vu de nos yeux, et nous attestons tout ce qu’il a fait, tant au pays des Juifs qu’à Jérusalem, où ils l’ont mis à mort en le pendant au gibet.
      40 Mais Dieu l’a ramené à la vie le troisième jour et lui a donné le pouvoir de se montrer vivant,
      41 non pas à tout le peuple, mais aux témoins qu’il avait lui-même choisis d’avance. Or, nous sommes ces témoins : nous avons mangé et bu avec lui après sa résurrection d’entre les morts.
      42 À présent, il nous a donné l’ordre de prêcher au peuple et de proclamer solennellement que c’est lui que Dieu a désigné pour juger les vivants et les morts.
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