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MARC (évangile de) 5.

V Valeur historique et religieuse.

L'évangile se présente donc, dans l'ensemble, non pas comme une anthologie d'anecdotes relatives à Jésus, mais comme le déroulement général de sa carrière unique entre toutes. C'est le plus ancien des témoignages venus jusqu'à nous de l'Église primitive et dont nous avons ailleurs reconnu l'autorité (Év. syn., t. I, pp. 400, 401). Sans doute l'exactitude historique peut n'en être pas toujours absolue dans le détail, et l'évangéliste a pu grouper certains matériaux par sujets, introduire en certains récits le reflet des préoccupations de l'Église de son temps (comme les amplifications apocalyptiques du discours eschatologique confondant plus ou moins la ruine de Jérusalem et l'avènement du Christ), voire laisser échapper--lui ou quelque copiste--un lapsus facile à rectifier (Abiathar au lieu d'Abimélec, Mr 2:26). Mais d'aussi légères déformations, bien explicables au cours des trois ou quatre décades écoulées entre les faits et leur narration, ne sauraient en entamer la valeur profonde. C'est le simple et vivant exposé, sans prétentions littéraires ni développements théologiques de parti, des faits extraordinaires encore tout récents d'où étaient issues l'Eglise et la mission chrétiennes, et tout rempli de souvenirs des plus intimes disciples du Seigneur, qui, après avoir participé personnellement, dans l'ignorante candeur de leur noviciat, à cette surhumaine histoire, avaient été rendus capables par l'inspiration divine d'en devenir les humbles et fervents continuateurs. Dans sa spontanéité, sa fraîcheur de souvenir, l'évangile de Marc est l'écrit le plus proche de la vie de Jésus, le témoin le plus sûr que nous puissions consulter. Lors des premières rédactions évangéliques, ce fut le document le plus consulté et le plus utilisé, puisqu'il entra presque tout entier dans Luc et Matthieu, fut connu de Jean (cf. Mr 6:37 et Jn 6:7, Mr 14:5 et Jn 12:5, etc.) et même de l'apocryphe évangile de Pierre, qui paraît le citer plus directement qu'il ne fait pour Matthieu et pour Luc.

1.

LES FAITS.

1. LE CADRE DU MINISTERE DE JESUS.

Dépositaire avant tout d'un témoignage apostolique, Marc n'a pas mis son intérêt dans la documentation extérieure, historique et sociale ; mais même à ce point de vue il nous est des plus précieux, par les données fort nombreuses quoique incidentes qu'il fournit en passant, avec son information précise. Il abonde en menus détails de la vie courante, . souvent rendus en termes expressifs qui lui sont propres, et dressant en un vivant relief l'entourage de Jésus : agriculture, commerce, pêche, domestiques, malfaiteurs, juges, armées, maladies, médecine, sépulture, cérémonies, alimentation, vêtements, logements, ustensiles, chauffage, monnaies, divisions du temps, animaux, etc. Les deux sections de Marc ont pour théâtre deux régions, Galilée et Judée, avec deux centres, Capernaüm et Jérusalem, quelques villes ou villages (Nazareth, Bethsaïda, Jérico, Béthanie, etc.) et mentions occasionnelles de contrées voisines (Tyr et Sidon, Décapole, Idumée, etc.), au delà de la mer de Galilée, du désert de Judée ou du fleuve du Jourdain. A vrai dire, les déplacements de Jésus sont souvent résumés, avec le minimum de noms d'endroits, et plus volontiers décrits que localisés ; ses tournées au bord du lac pivotent autour de Capernaüm ; les circonstances le décident parfois à se retirer à l'écart, avant de se rendre volontairement à la capitale. Sans définir les conditions politiques dont Jésus a dû tenir compte, le récit confirme pleinement ce qu'on en peut connaître par ailleurs : en Galilée gouvernait le « roi » Hérode (Mr 6:14), le tétrarque hostile, gouverneur païen sous ses dehors juifs ; Jésus était relativement en sûreté dans la tétrarchie de Philippe au delà du lac, dans le territoire de Césarée de Philippe, comme en Phénicie. Il savait du reste que le péril serait beaucoup plus grave à Jérusalem, où les autorités juives le livreraient aux autorités païennes (Mr 10:33), au pouvoir d'un César (Mr 12:17) dont le procurateur le ferait mourir d'un supplice romain. --Quant (Mr 8:34) aux pouvoirs ecclésiastiques, ce sont en Galilée les chefs de synagogues (Mr 5:22,35-38) à Jérusalem les principaux prêtres (Mr 8:31 14:1 15:1) ; dans les deux provinces, les scribes, instructeurs religieux (Mr 2:6 11:18) ; des deux grandes sectes, les Pharisiens paraissent en Galilée comme en Judée (Mr 2:16 7:1 12:13), les Sadducéens à Jérusalem seulement (Mr 12:18). Au cours de la Passion, les scribes pharisiens se fondent à l'arrière-plan et l'action passe aux mains des prêtres Sadducéens qui dominent le Temple : dès que Jésus y entre, il se heurte à la hiérarchie (Mr 11:18), qui prépare sa mort, lui fait poser par une délégation du Sanhédrin la question de son autorité (Mr 11:27 et suivants), puis par une délégation de Pharisiens et d'Hérodiens (prêtres politiciens) celle de l'impôt (Mr 12:13 et suivants), puis reprend l'offensive au sujet de la résurrection (Mr 12:18), négocie l'arrestation avec Judas (Mr 14:1,11), lui fournit une troupe (Mr 14:43) où l'on remarque un serviteur du grand-prêtre (Mr 14:47) ; c'est chez ce dernier que Jésus est amené, jugé par le Sanhédrin, condamné sous la pression de son clergé (Mr 14:53-64), livré au gouverneur romain, et ce sont les prêtres qui portent les accusations (Mr 15:3) ; si le libéralisme du Christ avait scandalisé le conservatisme des scribes, ce sont ses prétentions divines qui lui ont aliéné les prêtres, et ceux-ci l'ont condamné non pour son indépendance à l'égard de la Loi (Mr 14:58 et suivant), mais pour sa prétendue usurpation messianique (Mr 14:63 et suivant). Il y a dans ce déplacement des responsabilités, indépendamment de la condamnation officielle par le tribunal romain, la marque d'une profonde connaissance de la complexe situation religieuse du temps. --L'évangéliste se montre aussi au courant de ses conditions sociales : en Galilée, surtout des ruraux, autour des bourgs, travailleurs des champs ou du lac, « la foule » qui est le personnage principal dans les relations de Jésus ; et dans cette foule enthousiaste et mélangée, des péagers, fonctionnaires du poste central de Capernaüm, et des pécheurs en général, foule dont le Christ a compassion (Mr 2:17 6:34), à laquelle il accorde guérisons, simples instructions imagées, alors que les grands sont massés en ville (à Tibériade) autour des plaisirs d'Antipas ; --en (Mr 6:21) Judée et à Jérusalem, où pour la première fois dans l'évangile apparaissent les pauvres (Mr 10:21,46 12:42 14:5-7), Jésus n'a guère avec lui, à part quelques amis nommés ou anonymes, que les pèlerins venus de Galilée ; au procès, la foule est menée par les prêtres (Mr 15:11) ; pour le condamné, le supplicié, objet de moqueries, aucune sympathie du public, hors l'hommage de l'officier romain et la fidélité des saintes femmes... Rapproché (Mr 15:39 et suivants) des autres sources de renseignements qu'on possède sur la Palestine de cette époque, le tableau constitué par tant de traits épars en reçoit et leur apporte d'éclatantes confirmations d'où se dégage l'exactitude historique de notre évangile.

2. LE MINISTERE DE JESUS.

Dans ce cadre bien déterminé se place désormais avec la plus naturelle vraisemblance l'oeuvre brève mais définitive du Christ comme nous l'avons vue ressortir de l'analyse du livre.

Précédé par la mission de Jean-Baptiste, qui accomplit la prophétie messianique (Mr 1:2 et suivants), consacré Sors de son baptême comme « Fils bien-aimé de Dieu » (Mr 1:11), c'est bien en Messie juif que Jésus ouvre son ministère. Il répète la prédication de Jean, mais il l'approfondit : (Mr 1:15) n'attendant pas ses auditeurs dans le désert (Mr 1:5), il va les chercher dans la populeuse Galilée (Mr 1:14-17) ; il confirme ses appels mieux que par un acte symbolique comme le baptême : par sa puissance réelle sur les malades (Mr 1:27), tout en répudiant dès le début les hommages compromettants des détraqués nerveux, considérés comme victimes des démons (Mr 1:34 3:11 5:7). Dès le début il s'applique le titre de Fils de l'homme, qui tout en le solidarisant avec l'humanité (cf. Eze 2:1-3, etc., Da 7:13) le met à part comme l'homme-type, l'homme normal, détenteur de droits divins tels que le pardon des péchés, l'appréciation des règles du sabbat, les rétributions futures (Mr 2:10-28 8:38 et suivant). Mais ses dons extraordinaires demeurent inexplicables aux témoins : son village de Nazareth s'étonne et lui en veut (Mr 6:2 et suivant), sa famille le croit fou (Mr 3:21), les scribes venus de Jérusalem l'accusent de possession satanique (Mr 3:22 et suivants). Il décrit les aspects du Royaume de Dieu en des paraboles que ni la foule ni même les disciples ne comprennent dans leur portée spirituelle (Mr 4:10,33). Entre temps, le bruit court que c'est un prophète, égal à ceux de l'A.T., peut-être Élie lui-même au retour annoncé, ou bien, après le martyre de Jean, sa réapparition miraculeuse (Mr 6:14 8:28 9:11). Les disciples eux-mêmes partagent l'incertitude du public (Mr 4:41) ; tout le long du ministère en Galilée Jésus a souvent réprimé ou fui les acclamations populaires (Mr 1:44 5:43 6:45 7:24,36 9:30). on ne l'y voit pas se définir ouvertement comme le Messie, et personne n'en répand la découverte sensationnelle.

C'est aux Douze qu'elle était réservée, mais ils ne devaient la proclamer que sur la question directe de leur Maître relative à sa personne ; la réponse lapidaire de Pierre : « Tu es le Christ ! » (Mr 8:29) marque décisivement l'éveil de leur foi en Lui : désormais ils appartiennent au Christ (Mr 9:41) ; et celui-ci leur parle de sa gloire céleste (Mr 8:38), dont une sorte d'anticipation est révélée aux trois disciples témoins de sa transfiguration : plus grand que les prophètes, même qu'Élie et Moïse, Jésus est le Fils bien-aimé de Dieu (Mr 9:7), à l'avance apparu pour eux dans un rayonnement d'En-haut. Seulement, cette grandiose révélation du ciel se double des tragiques perspectives de la terre : de la confession de foi de Pierre, Jésus a tout de suite tiré les inévitables conséquences, voulues dans le plan de Dieu, en annonçant aux Douze ses souffrances et sa mort (Mr 8:34), sinistre prédiction à laquelle il revient plusieurs fois par la suite, en la complétant de l'assurance de sa résurrection (Mr 9:9,12,31 10:33 et suivant). Mais le profil de la croix pour leur Maître, qui les entraînerait à sa suite comme eux-mêmes porteurs de croix (Mr 8:34 et suivants), les inquiète sans les convaincre : ils semblent avoir peur de comprendre (Mr 9:10,32) ; c'est alors au contraire qu'ils se jettent à l'extrême opposé, vers les espérances de grandeur et de domination, et le Seigneur cherche à les ramener aux lois fondamentales du Royaume de Dieu, celles du service et du sacrifice, dont lui-même va donner l'exemple rédempteur (Mr 9:33-35 10:21,24,29-31 35-45).

Une fois quittée la Galilée, plus de risques d'engouements politiques en faveur du rabbi populaire ; donc plus de raisons pour garder la réserve sur sa personne révélatrice de Dieu. Sa messianité est connue des disciples et de la grande foule qui les accompagne (Mr 10:46), évidemment les pèlerins de la Pâque. A Jérico retentit pour la première fois le titre messianique de Fils de David (Mr 10:47 et suivant) ; en vue de Jérusalem ce sont les acclamations messianiques des fidèles (Mr 11:10), bientôt suivies des conflits : leçon du temple, leçon du figuier (Mr 11:12,25). Au cours des discussions avec les chefs juifs, Jésus se qualifie clairement de Fils bien-aimé de Dieu, et d'Héritier (Mr 12:6), il fait allusion à sa messianité par sa question sur le Christ Fils de David (Mr 12:35 et suivants). A l'adjuration du grand-prêtre : « C'est toi qui es le Christ, le Fils du Dieu béni ? » il répond nettement : « Je le suis », et s'associe aux visions messianiques de Daniel (Mr 14:61). C'est en qualité de Messie qu'il est condamné, comme l'exprime en termes intelligibles au juge romain l'épithète « le roi des Juifs » (Mr 15:2,9,12,26). et les suprêmes outrages des passants contre « le Christ, roi d'Israël », les railleries des témoins à propos du secours d'Élie (Mr 15:32,36) montrent à quel point tous les Juifs mêlés au drame le sentaient dominé par l'évocation du Messie que décidément cet homme avait prétendu incarner. Dans le témoignage même de l'officier païen, tout remué par le spectacle de la mort d'un héros (un « fils de Dieu »), l'évangéliste voit sans doute un hommage du paganisme pieux à celui « qui était véritablement le Fils de Dieu » (Mr 15:39).

La fin de Marc s'étant perdue (voir ci-dessus, II, 2), l'évangile ne mène pas le lecteur jusqu'à l'apparition du Christ ressuscité ; mais le récit de l'ensevelissement du Crucifié et de la visite des femmes au tombeau établit avec une précision absolue le fait qu'au surlendemain du supplice ce tombeau était vide, et que « Jésus de Nazareth » allait être vu par ses disciples, ressuscité, comme il le leur avait annoncé.

Telle est la trame simple et psychologique dans sa dramatique progression, que nous vaut le plus ancien recueil évangélique sur le ministère de Jésus. Aucune âme chrétienne ne la suivra sans ressentir avec une émotion profonde la valeur historique et religieuse de son témoignage.

2.

LES IDÉES.

Le point de vue objectif du narrateur des actes de Jésus ne pouvait donner une grande place au développement de la pensée du Seigneur. Si mince que puisse paraître toutefois la théologie d'un évangile écrit sans préoccupation dogmatique, les paroles du Maître inextricablement unies à son activité et ses diverses instructions conservées par Marc nous ouvrent des points de vue révélateurs sur l'essentiel tout au moins de sa doctrine.

1. LA DOCTRINE DANS MARC.

1° Dieu.

Le Dieu de Jésus-Christ, dans Marc est tout-puissant (Mr 10:27 12 24 14:36) et, dans l'absolu, il est le seul Être bon (Mr 10:18). La parabole des vignerons le décrit comme Maître, ayant le droit d'exiger le service (Mr 12:2) et le pouvoir de châtier les rebelles (Mr 12:9). Elle montre aussi en Dieu le Père de Jésus, envoyé de sa part aux hommes (Mr 12:6 et suivant) ; trois autres fois le Christ désigne Dieu comme son Père ou comme le Père (Mr 8:38 13 32 14:36) ; une seule fois comme le Père des hommes en général, duquel le pardon est conditionné par le pardon qu'ils s'accordent entre eux (Mr 11:25 et suivant). Il convient enfin de rattacher à la volonté de Dieu l'expression consacrée : « Il fallait... » ; elle établit que les souffrances du Messie et sa victoire (Mr 8:31) faisaient partie du plan rédempteur divin.

2° Jésus.

Comme nous l'avons noté, le titre de Fils de l'Homme que s'attribue Jésus affirme par là, quoique ce ne fût pas une désignation proprement messianique, son autorité dans le Royaume de Dieu (Mr 2:10,28) ; toutefois il l'emploie le plus souvent à propos de sa Passion (Mr 8:31 9:12,31 10:33), voulue d'En-haut, de sa résurrection (Mr 8:31 9:9,31) et de sa gloire future (Mr 14:62 13:26 8:38), mettant ainsi dans cette expression la relation nécessaire entre lui et le salut des hommes qu'il apportait au monde, telle qu'elle se définit dans son programme de Sauveur : « Le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie pour la rançon d'e plusieurs » (Mr 10:45). L'image de la rançon pour le pécheur est ensuite complétée par le symbole de la communion en son corps et en son sang, sceau de l'alliance avec Dieu (Mr 14:22,25). Quant au titre de Fils de Dieu, Jésus ne se l'attribue jamais ; il le reçoit seulement, soit de la voix du ciel, qui le désigne comme l'unique objet de l'amour divin, remplissant sa mission d'En-haut à la satisfaction de Dieu (Mr 1:11 9:7), soit des témoignages de malades démoniaques (Mr 3:11 5:7 ; cf. le Saint de Dieu, Mr 12:4), soit dans l'adjuration du grand-prêtre acceptée par Jésus (Mr 14:61), soit enfin dans le cri du centenier (Mr 15:39) ; la qualité de Fils de Dieu ressort en tout cas des paroles mêmes de Jésus citées au paragraphe précédent, où il désigne Dieu tout spécialement comme son Père. La proclamation du ciel au baptême et à la transfiguration, comme la déclaration rédemptrice de Jésus peuvent renfermer l'idée de la préexistence du Christ, mais seulement implicite (Mr 1:11 9:7 10:45). L'ensemble de ces passages montre d'abord la subordination au Père de Celui qui le prie, qui ignore le jour et l'heure suprêmes (Mr 13:32), puis la conscience en Jésus d'une harmonie profonde entre la volonté du Père et la sienne (Mr 14:36), enfin la remise à Jésus par le Père du droit de juger au dernier jour (Mr 8:38 9:1). Voir Jésus-Christ (noms et titres de).

3° Le Royaume de Dieu.

Cette expression, qu'emploie Marc était la plus générale dans le langage messianique juif. C'est le point de départ des appels de Jean-Baptiste (Mr 1:15). Les conditions d'appartenance au Royaume sont la conduite, l'état d'âme : repentance (Mr 1:4,15), renoncement (Mr 9:47 10:23 et suivants), humilité (Mr 10:14 et suivant), amour pour Dieu et pour le prochain suivant le sommaire de la Loi (Mr 12:28,34). Mais le mystère du Royaume implique les souffrances, la résurrection et le triomphe glorieux du Christ ; et il faut prévoir le temps nécessaire au développement du Royaume (Mr 4:26-29,30-32). Certaines manifestations peuvent en être prochaines (Mr 9:1), et il peut traverser des crises comme en décrivent les tableaux eschatologiques (Mr 13), mais le Seigneur transporte aussi la perspective du Royaume de Dieu dans la gloire du ciel (Mr 14:25). Voir Royaume de Dieu.

4° Salut et jugement.

Aussi, tout en affirmant certaines sanctions divines déjà dans la vie présente, Jésus reporte-t-il nettement la vie éternelle au siècle à venir (Mr 10:29 et suivant). Les conditions de l'acquisition de ce salut, ce sont les relations personnelles avec lui-même : suivre avec lui la voie du sacrifice, n'avoir pas honte de lui dans le monde pervers (Mr 8:34-38), entretenir sous son influence la repentance et la foi qui obtient le pardon de Dieu (Mr 1:15 2:5 6:12) ; à cet égard, les malades guéris par Jésus grâce à leur foi représentent le pécheur sauvé (Mr 5:34 10:52). La part du Seigneur dans le salut ne se borne point, du reste, aux appels et à l'exemple de Jésus de Nazareth : il faudra le don de sa propre vie en rançon, de son propre sang comme sacrifice de la nouvelle alliance ; le cycle intégral de son oeuvre rédemptrice est : service, sacrifice, salut (Mr 10:45 14:24). Quant au jugement futur, il est indiqué dans Marc par la certitude qu'un jour tout sera mis en lumière (Mr 4:22), que le Fils de l'homme aura honte des infidèles (Mr 8:38), que le péché non dominé mènera à la géhenne (Mr 9:43,48), que chacun sera salé de feu (Mr 9:49), et que Dieu fera périr les révoltés (Mr 12:9).

On voit combien la valeur religieuse de tous ces éléments doctrinaux réside en ce qu'ils sont inséparables de la personne même de Jésus-Christ ; c'est pourquoi ils constituent déjà un noyau fort important de la doctrine chrétienne.

2. L'INDEPENDANCE DOCTRINALE DE MARC.

On est donc loin aujourd'hui des théories critiques qui naguère considéraient Marc comme un ouvrage de théologie polémique soit à l'appui, soit à l'encontre du paulinisme. Même en se contentant d'y déceler des idées tributaires de la pensée de saint Paul, on exagère, bien souvent l'influence du grand apôtre sur l'évangéliste. La nécessité de la mort du Messie n'est point une conception spécifiquement paulinienne : ne suffit-il pas que Jésus l'ait affirmée ? (cf. Esa 53) Les condamnations par Jésus des pratiques juives dans Marc (Mr 2:23-3:6 7:1,23) restent sur le terrain pratique des discussions de cas précis, indépendamment de la théorie paulinienne sur le régime de la Loi aboli par le régime de la foi (Ga 3). La citation par Jésus de Esa 6:9 et suivant à propos des paraboles et de l'incompréhension des foules (Mr 4 : et suivant) ne se réduit point à la théorie paulinienne de l'endurcissement d'Israël (Ro 9-11,11:8), car il y a loin de la situation de fait devant laquelle se trouvait Jésus et qui devait le mener au Calvaire, au système de l'apôtre qui doit aboutir à l'évangélisation des païens. Qu'on voie plus simplement dans ce passage d'Esaïe l'expérience décevante de tout messager de Dieu parmi les hommes, et l'on comprendra pourquoi ce passage se trouve--sans portée théologique particulière--si souvent cité dans le N.T. (Mr 4:11 8:18, Mt 13:14, Lu 8:10, Jn 12:40, Ac 28:28 et suivant, Ro 11:8). On peut sans doute, à la rigueur, tirer argument, en faveur de la mission de Paul auprès des païens, de textes comme (Mr 7:27 9:38 13:10). mais cela n'autorise nullement à y voir une apologie intentionnelle de l'apôtre. On peut relever l'analogie des formules de Mr 11:5 et de Ga 4:4 (le temps accompli), ou de Mr 14:36 et de Ga 4:6 (les seules mentions bibliques du terme : abba), ou de l'opposition de la chair et de l'esprit dans Mr 14:38 et Ga 5:13 et suivant, Ro 8, etc. ; mais ces rencontres occasionnelles de locutions religieuses déjà répandues correspondent en chaque cas à des situations différentes. Les rapprochements les plus intéressants pourraient être celui de la malédiction du figuier (Mr 11:12,20) avec la notion paulinienne de la malédiction de la Loi (Ro 7 etc.), ou celui de la déchirure du voile du temple (Mr 15:38) avec le deutéro-paulinisme de l'épître aux Hébreux (Heb 10:20) ; mais il s'agit alors de faits qui ont pu influer sur les doctrines, et non de doctrines ayant pu créer les faits. La langue même de Marc est indépendante de celle de Paul ; les termes comme les idées qu'ils ont en commun appartenaient au patrimoine de la chrétienté primitive. L'influence de la pensée de Paul sur la doctrine dans Marc est donc à peu près insignifiante.

Une analogie avec Marc a déjà été signalée, à propos de l'analyse de l'évangile, dans deux des premiers discours de Pierre (Ac 1:21 et suivant Ac 10:37,43) : de Pierre, précisément, informateur de Marc. En dehors de ces passages les résumés des discours de Pierre rédigés par l'auteur des Actes diffèrent du contenu de la prédication du même Pierre d'après son interprète Marc : ceux des Act., dont la rédaction a subi, elle, à travers Luc, une indéniable influence paulinienne, sont des discussions scripturaires avec des Juifs (sauf justement la prédication chez Corneille), tandis qu'à Rome Marc entendait Pierre parler en témoin devant des auditeurs en majorité païens. Du reste, même dans les discours des 1 er et suivant chapitres des Ac on retrouverait quelques idées maîtresses de Marc comme celle du dessein divin relatif à la Passion (Ac 2:23), ou comme la conception de Jésus serviteur (le grec d'Ac 3:13,26 dit même : enfant), Saint de Dieu (Ac 3:14, cf. Mr 12:4), pierre de l'angle (Ac 4:11, cf. Mr 12:10), etc. De toutes ces comparaisons, la valeur religieuse comme la valeur historique de notre évangile ressort de plus en plus apparente et sensible.

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      Esaïe 6

      9 Il reprit : « Va dire à ce peuple : “Vous aurez beau écouter, vous n’entendrez pas. Vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas.”

      Esaïe 53

      1 Qui de nous a cru la nouvelle que nous avons apprise ? Qui de nous a reconnu que le Seigneur était intervenu ?
      2 Car, devant le Seigneur, le serviteur avait grandi comme une simple pousse, comme une pauvre plante qui sort d’un sol desséché. Il n’avait pas l’allure ni le genre de beauté qui attirent les regards. Il était trop effacé pour se faire remarquer.
      3 Il était celui qu’on dédaigne, celui qu’on ignore, la victime, le souffre-douleur. Nous l’avons dédaigné, nous l’avons compté pour rien, comme quelqu’un qu’on n’ose pas regarder.
      4 Or il supportait les maladies qui auraient dû nous atteindre, il subissait la souffrance que nous méritions. Mais nous pensions que c’était Dieu qui le punissait ainsi, qui le frappait et l’humiliait.
      5 Pourtant il n’était blessé que du fait de nos crimes, il n’était accablé que par l’effet de nos propres torts. Il a subi notre punition, et nous sommes acquittés ; il a reçu les coups, et nous sommes épargnés.
      6 Nous errions tous ça et là comme un troupeau éparpillé, c’était chacun pour soi. Mais le Seigneur lui a fait subir les conséquences de nos fautes à tous.
      7 Il s’est laissé maltraiter sans protester, sans rien dire, comme un agneau qu’on mène à l’abattoir, comme une brebis devant ceux qui la tondent.
      8 On l’a arrêté, jugé, supprimé, mais qui se souciait de son sort ? Or, il était éliminé du monde des vivants, il était frappé à mort du fait des crimes de mon peuple.
      9 On l’a enterré avec les criminels, dans la mort, on l’a mis avec les riches, bien qu’il n’ait pas commis de violence ni pratiqué la fraude.
      10 Mais le Seigneur approuve son serviteur accablé, et il a rétabli celui qui avait offert sa vie à la place des autres. Son serviteur aura des descendants et il vivra longtemps encore. C’est lui qui fera aboutir le projet du Seigneur.
      11 « Après avoir subi tant de peines, dit le Seigneur, mon serviteur verra la lumière de la vie, il en fera l’expérience parfaite. Les masses humaines reconnaîtront mon serviteur comme le vrai Juste, lui qui s’est chargé de leurs fautes.
      12 C’est pourquoi je le place au rang des plus grands, c’est avec les plus puissants qu’il partagera le butin. Car il s’est dépouillé lui-même jusqu’à en mourir, il s’est laissé placer au nombre des malfaiteurs, il a pris sur lui les fautes des masses humaines, et il est intervenu en faveur des coupables. »

      Ezéchiel 2

      1 Il me dit : « Toi, l’homme, mets-toi debout ; j’ai à te parler. »
      2 Pendant qu’il disait cela, l’Esprit de Dieu me pénétra et me fit tenir debout. J’écoutai donc celui qui me parlait.
      3 « Toi qui n’es qu’un homme, dit-il, je t’envoie auprès des Israélites, cette bande de rebelles qui se sont révoltés contre moi. Tout comme leurs ancêtres, ils n’ont jamais cessé de rejeter mon autorité.

      Daniel 7

      13 « Je continuai de regarder les visions qui m’apparaissaient pendant la nuit : un être semblable à un homme arrivait parmi les nuages du ciel. Il s’avança en direction du vieillard, devant lequel on le conduisit.

      Matthieu 13

      14 Ainsi s’accomplit pour eux la prophétie exprimée par Ésaïe en ces termes : “Vous entendrez bien, mais vous ne comprendrez pas ; vous regarderez bien, mais vous ne verrez pas.

      Marc 1

      2 Dans le livre du prophète Ésaïe, il est écrit : « Je vais envoyer mon messager devant toi, dit Dieu, pour t’ouvrir le chemin.
      4 Ainsi, Jean le Baptiste parut dans le désert ; il lançait cet appel : « Changez de comportement, faites-vous baptiser et Dieu pardonnera vos péchés. »
      5 Tous les habitants de la région de Judée et de la ville de Jérusalem allaient à lui ; ils confessaient publiquement leurs péchés et Jean les baptisait dans la rivière, le Jourdain.
      11 Et une voix se fit entendre du ciel : « Tu es mon Fils bien-aimé ; je mets en toi toute ma joie. »
      14 Après que Jean eut été mis en prison, Jésus se rendit en Galilée ; il y proclamait la Bonne Nouvelle venant de Dieu.
      15 « Le moment fixé est arrivé, disait-il, car le Royaume de Dieu s’est approché ! Changez de comportement et croyez la Bonne Nouvelle ! »
      16 Jésus marchait le long du lac de Galilée lorsqu’il vit deux pêcheurs, Simon et son frère André, qui pêchaient en jetant un filet dans le lac.
      17 Jésus leur dit : « Venez avec moi et je ferai de vous des pêcheurs d’hommes. »
      27 Les gens furent tous si étonnés qu’ils se demandèrent les uns aux autres : « Qu’est-ce que cela ? Un nouvel enseignement donné avec autorité ! Cet homme commande même aux esprits mauvais et ils lui obéissent ! »
      34 Jésus guérit beaucoup de gens qui souffraient de toutes sortes de maladies et il chassa aussi beaucoup d’esprits mauvais. Il ne laissait pas parler les esprits mauvais, parce qu’ils savaient, eux, qui il était.
      44 « Écoute bien, lui dit-il, ne parle de cela à personne. Mais va te faire examiner par le prêtre, puis offre le sacrifice que Moïse a ordonné, pour prouver à tous que tu es guéri. »

      Marc 2

      5 Quand Jésus vit la foi de ces hommes, il dit au paralysé : « Mon fils, tes péchés sont pardonnés. »
      6 Quelques maîtres de la loi, qui étaient assis là, pensaient en eux-mêmes :
      10 Mais je veux que vous le sachiez : le Fils de l’homme a le pouvoir sur la terre de pardonner les péchés. » Alors il adressa ces mots au paralysé :
      11 « Je te le dis, lève-toi, prends ta natte, et rentre chez toi ! »
      12 Aussitôt, tandis que tout le monde le regardait, l’homme se leva, prit sa natte et partit. Ils furent tous frappés d’étonnement ; ils louaient Dieu et disaient : « Nous n’avons jamais rien vu de pareil ! »
      13 Jésus retourna au bord du lac de Galilée. Une foule de gens venaient à lui et il leur donnait son enseignement.
      14 En passant, il vit Lévi, le fils d’Alphée, assis au bureau des impôts. Jésus lui dit : « Suis-moi ! » Lévi se leva et le suivit.
      15 Jésus prit ensuite un repas dans la maison de Lévi. Beaucoup de collecteurs d’impôts et autres gens de mauvaise réputation étaient à table avec lui et ses disciples, car nombreux étaient les hommes de cette sorte qui le suivaient.
      16 Et les maîtres de la loi qui étaient du parti des Pharisiens virent que Jésus mangeait avec tous ces gens ; ils dirent à ses disciples : « Pourquoi mange-t-il avec les collecteurs d’impôts et les gens de mauvaise réputation ? »
      17 Jésus les entendit et leur déclara : « Les personnes en bonne santé n’ont pas besoin de médecin, ce sont les malades qui en ont besoin. Je ne suis pas venu appeler ceux qui s’estiment justes, mais ceux qui se sentent pécheurs. »
      18 Un jour, les disciples de Jean-Baptiste et les Pharisiens jeûnaient. Des gens vinrent alors demander à Jésus : « Pourquoi les disciples de Jean-Baptiste et ceux des Pharisiens jeûnent-ils, tandis que tes disciples ne le font pas ? »
      19 Et Jésus leur répondit : « Pensez-vous que les invités d’une noce peuvent refuser de manger pendant que le marié est avec eux ? Bien sûr que non ! Tant que le marié est avec eux, ils ne peuvent pas refuser de manger.
      20 Mais le temps viendra où le marié leur sera enlevé ; ce jour-là, ils jeûneront.
      21 « Personne ne coud une pièce d’étoffe neuve sur un vieux vêtement ; sinon, la nouvelle pièce arrache une partie du vieux vêtement et la déchirure s’agrandit encore.
      22 Et personne ne verse du vin nouveau dans de vieilles outres ; sinon, le vin fait éclater les outres : le vin est perdu et les outres aussi. Mais non ! Pour le vin nouveau, il faut des outres neuves ! »
      23 Un jour de sabbat, Jésus traversait des champs de blé. Ses disciples se mirent à cueillir des épis le long du chemin.
      24 Les Pharisiens dirent alors à Jésus : « Regarde, pourquoi tes disciples font-ils ce que notre loi ne permet pas le jour du sabbat ? »
      25 Jésus leur répondit : « N’avez-vous jamais lu ce que fit David un jour où il se trouvait en difficulté, parce que lui-même et ses compagnons avaient faim ?
      26 Il entra dans la maison de Dieu et mangea les pains offerts à Dieu. Abiatar était le grand-prêtre en ce temps-là. Notre loi permet aux seuls prêtres de manger ces pains, mais David en prit et en donna aussi à ses compagnons. »
      27 Jésus leur dit encore : « Le sabbat a été fait pour l’homme ; l’homme n’a pas été fait pour le sabbat.
      28 Voilà pourquoi, le Fils de l’homme est maître même du sabbat. »

      Marc 3

      1 Ensuite, Jésus retourna dans la synagogue. Il y avait là un homme dont la main était paralysée.
      2 Les Pharisiens observaient attentivement Jésus pour voir s’il allait le guérir le jour du sabbat, car ils voulaient l’accuser.
      3 Jésus dit à l’homme dont la main était paralysée : « Lève-toi, là, devant tout le monde. »
      4 Puis il demanda à ceux qui regardaient : « Que permet notre loi ? de faire du bien le jour du sabbat ou de faire du mal ? de sauver la vie d’un être humain ou de le laisser mourir ? » Mais ils ne voulaient pas répondre.
      5 Jésus les regarda tous avec indignation ; il était en même temps profondément attristé qu’ils refusent de comprendre. Il dit alors à l’homme : « Avance ta main. » Il l’avança et sa main redevint saine.
      6 Les Pharisiens sortirent de la synagogue et se réunirent aussitôt avec des membres du parti d’Hérode pour décider comment ils pourraient faire mourir Jésus.
      11 Et quand ceux que les esprits mauvais tourmentaient le voyaient, ils se jetaient à ses pieds et criaient : « Tu es le Fils de Dieu ! »
      21 Quand les membres de sa famille apprirent cela, ils se mirent en route pour venir le prendre, car ils disaient : « Il a perdu la raison ! »
      22 Les maîtres de la loi qui étaient venus de Jérusalem disaient : « Béelzébul, le diable, habite en lui ! » Et encore : « C’est le chef des esprits mauvais qui lui donne le pouvoir de chasser ces esprits ! »

      Marc 4

      1 Jésus se mit de nouveau à enseigner au bord du lac de Galilée. Une foule nombreuse s’assembla autour de lui, si bien qu’il monta dans une barque et s’y assit. La barque était sur le lac et les gens étaient à terre, près de l’eau.
      2 Il leur enseignait beaucoup de choses en utilisant des paraboles et il leur disait dans son enseignement :
      3 « Écoutez ! Un jour, un homme s’en alla dans son champ pour semer.
      4 Or, tandis qu’il lançait la semence, une partie des grains tomba le long du chemin : les oiseaux vinrent et les mangèrent.
      5 Une autre partie tomba sur un sol pierreux où il y avait peu de terre. Les grains poussèrent aussitôt parce que la couche de terre n’était pas profonde.
      6 Quand le soleil fut haut dans le ciel, il brûla les jeunes plantes : elles se desséchèrent parce que leurs racines étaient insuffisantes.
      7 Une autre partie des grains tomba parmi des plantes épineuses. Celles-ci grandirent et étouffèrent les bonnes pousses, qui ne produisirent rien.
      8 Mais d’autres grains tombèrent dans la bonne terre ; les plantes poussèrent, se développèrent et produisirent des épis : les uns portaient trente grains, d’autres soixante et d’autres cent. »
      9 Et Jésus dit : « Écoutez bien, si vous avez des oreilles pour entendre ! »
      10 Quand ils furent seuls avec Jésus, ceux qui l’entouraient d’habitude et les douze disciples le questionnèrent au sujet des paraboles.
      11 Il leur répondit : « Vous avez reçu, vous, le secret du Royaume de Dieu ; mais les autres n’en entendent parler que sous forme de paraboles,
      12 et ainsi “Ils peuvent bien regarder mais sans vraiment voir, ils peuvent bien entendre mais sans vraiment comprendre, sinon ils reviendraient à Dieu et Dieu leur pardonnerait !” »
      13 Puis Jésus leur dit : « Vous ne comprenez pas cette parabole ? Alors comment comprendrez-vous toutes les autres paraboles ?
      14 Le semeur sème la parole de Dieu.
      15 Certains sont comme le bord du chemin où tombe la parole : dès qu’ils l’ont entendue, Satan arrive et arrache la parole semée en eux.
      16 D’autres reçoivent la semence dans des sols pierreux : aussitôt qu’ils entendent la parole, ils l’acceptent avec joie.
      17 Mais ils ne la laissent pas s’enraciner en eux, ils ne s’y attachent qu’un instant. Et alors, quand survient la détresse ou la persécution à cause de la parole de Dieu, ils renoncent bien vite à la foi.
      18 D’autres encore reçoivent la semence parmi des plantes épineuses : ils ont entendu la parole,
      19 mais les préoccupations de ce monde, l’attrait trompeur de la richesse et les désirs de toutes sortes pénètrent en eux, ils étouffent la parole et elle ne produit rien.
      20 D’autres, enfin, reçoivent la semence dans de la bonne terre : ils entendent la parole, ils l’accueillent et portent des fruits, les uns trente, d’autres soixante et d’autres cent. »
      21 Puis Jésus leur dit : « Quelqu’un apporte-t-il la lampe pour la mettre sous un seau ou sous le lit ? N’est-ce pas plutôt pour la mettre sur son support ?
      22 Tout ce qui est caché paraîtra au grand jour, et tout ce qui est secret sera mis en pleine lumière.
      23 Écoutez bien, si vous avez des oreilles pour entendre ! »
      24 Jésus leur dit encore : « Faites attention à ce que vous entendez ! Dieu mesurera ce qu’il vous donne avec la mesure que vous employez vous-mêmes et il y ajoutera encore.
      25 Car celui qui a quelque chose recevra davantage ; mais à celui qui n’a rien on enlèvera même le peu qui pourrait lui rester. »
      26 Jésus dit encore : « Voici à quoi ressemble le Royaume de Dieu : Un homme lance de la semence dans son champ.
      27 Ensuite, il va dormir durant la nuit et il se lève chaque jour, et pendant ce temps les graines germent et poussent sans qu’il sache comment.
      28 La terre fait pousser d’elle-même la récolte : d’abord la tige des plantes, puis l’épi vert, et enfin le grain bien formé dans l’épi.
      29 Dès que le grain est mûr, l’homme se met au travail avec sa faucille, car le moment de la moisson est arrivé. »
      30 Jésus dit encore : « A quoi pouvons-nous comparer le Royaume de Dieu ? Au moyen de quelle parabole allons-nous en parler ?
      31 Il ressemble à une graine de moutarde ; quand on la sème dans la terre, elle est la plus petite de toutes les graines du monde.
      32 Mais après qu’on l’a semée, elle monte et devient la plus grande de toutes les plantes du jardin. Elle pousse des branches si grandes que les oiseaux peuvent faire leurs nids à son ombre. »
      33 Ainsi, Jésus donnait son enseignement en utilisant beaucoup de paraboles de ce genre ; il le donnait selon ce que ses auditeurs pouvaient comprendre.
      34 Il ne leur parlait pas sans utiliser des paraboles ; mais quand il était seul avec ses disciples, il leur expliquait tout.
      35 Le soir de ce même jour, Jésus dit à ses disciples : « Passons de l’autre côté du lac. »
      36 Ils quittèrent donc la foule ; les disciples emmenèrent Jésus dans la barque où il se trouvait encore. D’autres barques étaient près de lui.
      37 Et voilà qu’un vent violent se mit à souffler, les vagues se jetaient dans la barque, à tel point que, déjà, elle se remplissait d’eau.
      38 Jésus, à l’arrière du bateau, dormait, la tête appuyée sur un coussin. Ses disciples le réveillèrent alors en criant : « Maître, nous allons mourir : cela ne te fait donc rien ? »
      39 Jésus, réveillé, menaça le vent et dit à l’eau du lac : « Silence ! calme-toi ! » Alors le vent tomba et il y eut un grand calme.
      40 Puis Jésus dit aux disciples : « Pourquoi avez-vous si peur ? N’avez-vous pas encore confiance ? »
      41 Mais ils éprouvèrent une grande frayeur et ils se dirent les uns aux autres : « Qui est donc cet homme, pour que même le vent et les flots lui obéissent ? »
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