Paramètres de lecture

Afficher les numéros de versets
Mode dyslexique
Police d'écriture
Taille de texte

Merci à Bibles et Publications Chrétiennes pour la conception du processus d’affichage DYS.

Un outil révolutionnaire de lecture et d'étude de la Bible en ligne. Démarrez dès aujourd'hui le plan de lecture offert dont vous avez besoin.

NOMBRES (livre des)

Titre.

Comme les trois premiers livres du Pent., celui-ci tire son nom de la traduction grecque des LXX, d'où il passa dans la Vulgate. Ce mot est pris dans le sens de dénombrement et ne se rapporte, en fait, qu'aux ch. 1-4 et 26, qui parlent du recensement des Israélites et des Lévites au Sinaï, puis à la sortie du désert. Le terme de Bammidbar (= « dans le désert », au milieu du premier verset du livre), dont les Juifs se servent pour le désigner, est plus conforme au contenu général du livre, dont l'intérêt est concentré sur le séjour des Israélites dans les divers déserts du Sinaï et de Paran et dans les plaines de Moab.

Subdivisions.

Ce livre, envisagé au point de vue du théâtre des événements qu'il raconte et des périodes dont il traite, est généralement divisé en trois sections :

-1 No 1-10:10 (auxquels il faut ajouter les versets 29,32 de ce ch. 10), lois et instructions données à Israël dans le désert du Sinaï :

a) ch. 1-4, premier recensement ; ordre prescrit pour les campements ; dénombrement des Lévites ; rachat des premiers-nés ; fonctions des diverses familles lévitiques.

b) ch. 5-6, lois et règlements comprenant, entre autres, la loi dite des eaux de jalousie et celle sur le naziréat,

c) ch. 7- 10:10, prescriptions diverses : offrandes faites par les chefs des tribus pour la dédicace du tabernacle ; consécration des Lévites ; Pâque supplémentaire du 2 e mois, etc.

-2 No 10:11-20 13, récits et lois de la période qui s'étend du Sinaï jusqu'au moment du départ de Kadès. Relevons : ch. 11, -les épisodes de Tabeéra, de Kibrôth-Hattaavâ et l'envoi des cailles ; ch. 12, les murmures de Marie et d'Aaron contre Moïse ; ch. 13-14, la mission des espions en Canaan ; ch. 16-18, les révoltes de Koré, de Dathan et d'Abiram ; la verge d'Aaron qui fleurit ; No 20:1,13, mort de Marie à Kadès, et les eaux de Mériba.

-3 No 20:14-36:13, de Kadès aux plaines de Moab. Ce troisième groupe rappelle d'abord (No 20:14-21) la vaine tentative faite auprès du roi d'Édom pour obtenir la permission de passer sur son territoire ; No 20:22,29, mort d'Aaron au mont Hor ; No 21:1,9, les serpents brûlants ; v. 10, 33, défaite des Amorrhéens et occupation du territoire entre Jabbok et Amon ; ch. 22-24, histoire de Balaam ; ch. 25, les Israélites et l'idolâtrie de Baal-Peôr ; épisode de Phinées ; No 27:12-23, annonce de sa mort faite à Moïse et nomination de Josué comme son successeur ; ch. 28-30, temps fixé pour les sacrifices, loi sur les voeux ; ch. 31, guerre d'extermination des Madianites ; ch. 32, Gad, Ruben et Manassé établis à l'Est du Jourdain ; ch. 33, catalogue des stations du voyage au désert ; ch. 34-36, lois diverses concernant la conquête et l'établissement en Canaan. En faisant abstraction de la première partie du livre (No 1-10:10) qui est d'ordre statistique et légal et qui est la suite naturelle du Lév., on peut dire, si l'on veut caractériser le but poursuivi par les rédacteurs du livre des Nomb., qu'ils ont eu en vue de raconter les faits qui s'échelonnèrent depuis le Sinaï jusqu'à l'arrivée d'Israël aux confins de Canaan.

Chronologie.

Nombres contient quelques dates appartenant au document P et qui montrent que le canevas chronologique a été emprunté à ce document. Ces dates sont :

- (a) Celle de No 1:1 (voir verset 18), l'ordre donné à Moïse de faire le dénombrement des tribus « le I er jour du 2 e mois de la 2 e année » de la sortie d'Egypte ; les tribus sont encore au pied du Sinaï.

- (b) No 9:1 rappelle l'ordre donné à Moïse (ce le 1er m. de la 2 e a. »), de célébrer la Pâque au temps fixé ; et le verset 5 indique l'exécution de cet ordre, « le 14 e j. du 1er m. » de cette même année.

- (c) Dans No 10:11, la date du départ du Sinaï, « le 20° j. du 2 e m. de la 2 e a. »

- (d) Dans No 33:3, « le 1 er m. et le 15 e j. du 1 er m. » n'est qu'un rappel de la date de la Sortie.

-(e) Dans No 33:38, la date de la mort d'Aaron au mont Hor, « le 1 er j. du 5 e m. de la 40°a. ».

-Il faut encore indiquer ici, comme appartenant aussi à P, le texte de 20:1 concernant la date de l'arrivée des tribus à Kadès et dans lequel l'indication de l'année est omise : « au premier mois... ».

-De l'ensemble des données de P, il résulte que ce document se représente la situation comme suit : après l'envoi des espions au ch. 13, envoi qui aurait eu le désert de Sin comme point de départ, les tribus, pour avoir murmuré contre Yahvé, auraient été condamnées à errer pendant 40 ans dans le désert de Paran (No 14:32), jusqu'à ce que toute la génération adulte actuelle eût disparu. Cette période une fois écoulée, les Israélites se seraient avancés du côté du pays qui avait été exploré par les espions ; ils seraient arrivés à Kadès. D'après P, il semble que ce document n'ait raconté, comme s'étant passé à Kadès, que le fait rapporté dans No 20.

Or, d'après JE, Kadès aurait été le point où les espions revinrent rendre compte de leur mission (No 13:25) et qui fut, durant 38 ans, le centre de ralliement et le point de départ des pérégrinations des tribus ; c'est là que se seraient passés les événements racontés par JE, jusqu'au moment où ces tribus, s'étant vu refuser le passage à travers Édom, durent contourner ce territoire pour arriver dans la région de Moab. Comment, alors, concilier la donnée de P dans No 20:1 (qui devait très probablement indiquer la 40 e année comme étant celle de l'arrivée à Kadès) avec la donnée de JE, qui avait déjà fait arriver les tribus à Kadès au moment dont parle No 13:26 ? Le compilateur des divers documents, pour éviter les contradictions qui existaient entre eux, se sera borné à omettre dans P (verset 1a) la mention de l'année et à insérer (verset 1) ces mots de JE : « et le peuple habitait à Kadès ».

Pour arriver à une suite chronologique acceptable des événements racontés dans Nomb., il faudrait, en coordonnant les données empruntées aux diverses sources, admettre que :

(a) la première partie du livre (No 1:1-10), qui est de P, seul utilisé dans ces chap., représente une période de 19 jours (No 1:1 10:11) ;

(b) la deuxième (No 10:11-33:38), d'après le point de vue de JE, embrasse une période de 38 ans (du départ du Sinaï à la mort d'Aaron) ;

(c) la dernière (depuis la mort d'Aaron, No 33:38, P, jusqu'à la fin de la 40 e année), une période d'environ 5 mois. On est généralement d'accord pour admettre qu'un espace de 19 jours seulement semble bien court pour y concentrer tout ce qui s'est dit et fait d'après ces 10 premiers chapitres. Et, pour la dernière partie du voyage, il semble également très difficile de croire que les nombreux faits racontés par ces chap, aient pu se dérouler dans le court espace de 5 mois.

-Reste la partie centrale des Nombres, à laquelle, d'après JE, on pourrait rattacher la plus grande partie des faits qui sont racontés, depuis le départ du Sinaï jusqu'au moment où les tribus se dirigent vers les rives du Jourdain ; les 38 ans de pérégrination, avec Kadès comme centre d'opérations et de ralliement, semblent donc bien représenter une réalité possible.

Il semble même que, vu la place si importante que Kadès a tenue dans l'histoire du séjour au désert, on doive souscrire à cette conclusion de Lods Israël, vol. I, p. 201 : « Presque tous les épisodes intercalés, dans le texte actuel, entre le passage de la mer Rouge et l'arrivée au Sinaï (Ex 16-18) avaient primitivement pour théâtre la région de Kadès » qui, pour la forme ancienne de la tradition conservée par J, aurait été « l'objectif, tout au moins le premier objectif, de l'exode des Israélites, le lieu de leur première rencontre solennelle avec Yahvé ».

Composition du livre.

Comme Gen., Ex et Lév., No montre nettement qu'il n'est pas l'oeuvre d'une seule main, et encore moins de celle de Moïse. Partout il est parlé de ce dernier à la 3 e personne ; dans un passage même (No 12:3,8), il est question de lui en des termes si élogieux qu'il serait impossible de supposer qu'un tel hommage fût sorti de sa propre plume. Un seul fragment, le catalogue des étapes parcourues par Israël au désert (No 33), est attribué à Moïse ; or, même pour ce chap., qui appartient à P dont il présente nettement les caractères particuliers et qui renferme 11 noms de stations ne se retrouvant que dans ce document, il paraît bien difficile d'admettre l'autoricité de Moïse ; il s'agit ici, au contraire, d'un des morceaux les plus récents du Pent., de l'oeuvre d'un rédacteur qui voulait grouper, en un catalogue unique, les traditions qui avaient cours sur l'ensemble du voyage au désert. Baentsch (Comment, sur Ex. Lév. Nomb., p. 672) pense que l'auteur de ce chap, a pu avoir à sa disposition un ou même plusieurs catalogues d'étapes, dont il aurait combiné les données avec celles du Pent. lui-même, dans lequel on ne retrouve pas 16 des noms mentionnés ch. 33. On a même supposé que chacune des 40 stations de la liste devait représenter une des 40 années passées au désert ; toutefois, cette opinion ne paraît pas soutenable, car, si le compilateur admet que les tribus ont quitté le Sinaï un an après la sortie d'Egypte et qu'elles ont passé le Jourdain à la fin de la 40 e année, il place 11 stations entre cette sortie et l'arrivée au Sinaï, tandis qu'il en assigne 9 à la 40 e année et qu'il n'en laisserait plus que 21 pour les 38 années restantes.

L'analyse du livre montre avec évidence qu'on y retrouve les mêmes documents que dans Gen., Ex et Le Seulement, ici, les emprunts faits à JE, la source combinée d'origine prophétique (voir Genèse et Exode), ne représentent qu'un quart à peine de l'ensemble du texte, l'apport de P, la source d'origine sacerdotale, constituant les trois autres quarts.

1. Le document JE réapparaît pour la première fois, depuis Ex 34, dans No 10, où l'on distingue nettement J dans v. 29, 32 et E dans v. 33-36 (parce qu'on y retrouve le nom de Hobab dont ce document se sert pour désigner le beau-père de Moïse). Toutefois, étant donnée l'étroite parenté d'origine de ces deux documents, il n'est pas facile d'établir entre eux une distinction toujours satisfaisante. Lorsqu'on se trouve, notamment, en présence de conceptions théologiques ou archéologiques propres à J ou à E, cette distinction peut se faire avec assez de probabilité ; ainsi, par exemple, le tabernacle placé « hors du camp » (No 11:16 17,24,30), les songes et les visions comme moyens de révélations divines (No 12) et l'accent mis sur l'élément prophétique de l'histoire d'Israël constituent des traits si caractéristiques de E qu'on n'éprouve pas d'hésitation à lui attribuer le ch. 12. --Les parties qu'on peut rapporter à J sont, entre autres : No 10:29,32 11:4-15,18-24 31-35 22:22-35 à E : No 11:16,17,24-30 12:1-15 20:14-21 21:21-24, et la plus grande partie de l'histoire de Balaam. C'est cette péricope (ch. 22-24) qui offre un des meilleurs échantillons de l'art avec lequel le rédacteur qui a combiné J et E (Rje) a su faire, des sources employées. par lui, un récit d'un très haut intérêt, bien qu'il n'ait pas atteint à une parfaite homogénéité (A.R.S. Kennedy, Comment, sur Lév. -Nomb., p. 18). Ce Rje a su, là où cela était nécessaire, harmoniser ses sources, par exemple dans No 23:27,29, et parfois, comme dans No 24:11,24, ajouter un développement de sa composition auquel la critique s'accorde à attribuer une date postérieure à celle de JE.

Dans JE, on trouve divers récits rentrant dans les catégories suivantes :

(a) des traditions ou légendes étymologiques, concernant certains noms de lieux auxquels on rattachait une histoire qui les expliquait (voir par ex., ch. 11, les noms de Tabeéra et de Kibrôth-Hattaavâ ; No 20:11-13, le nom de Meribath-Kadès, etc.) ;

(b) des légendes cultuelles étiologiques, par lesquelles la tradition explique, sous la forme d'une narration historique, la raison d'être d'une institution ou d'un usage de culte ; voir par ex., No 21:4-9, l'histoire du serpent d'airain, par laquelle on expliquait et justifiait la présence, dans le temple de Jérusalem, de cette image d'un serpent d'airain, qui fut détruite sous Ézéchias (2Ro 18:4) ; le récit étiologique, dans le cas présent, expliquerait un symbole qui serait provenu d'une origine étrangère au culte de Yahvé et qui, plus tard, aurait pris une signification nouvelle dans la religion populaire d'Israël (voir G.B. Gray, Comment, on Numbers, p. 275 ; Gressmann, Die Anfoenge Israels, pp. 10-13).

2.

A côté des emprunts faits à JE, il faut indiquer l'apport considérable du document sacerdotal P dans Nombres. Cet apport se présente sous la forme d'éléments narratifs d'une part, et d'éléments législatifs de l'autre. On retrouve ici, comme dans Ex., la combinaison de récits et de lois, les mêmes méthodes de composition et les mêmes caractères de rédaction.

(a) Les éléments narratifs, dans P, paraissent être d'une historicité moins certaine que ceux de JE, car ils appartiennent à une époque tardive et dénotent l'influence du milieu sacerdotal dans lequel ils ont pris naissance. Ainsi l'histoire de la révolte de Koré (qui se trouve actuellement mêlée à celle de Dathan et d'Abiram, dans ch. 16 : voir plus loin) reflète les souvenirs de luttes sur le terrain hiérarchique, qui se seraient produites à l'époque postexilique ; on pourrait en dire autant de No 25:10,13, qui établirait les privilèges conférés aux descendants de Tsadok, pour l'exercice du sacerdoce. Voir encore les ch. 17 et 18, qui fournissent un exemple remarquable de la façon dont P rattache au récit d'un fait (la verge d'Aaron fleurissant et confirmant la suprématie de sa tribu sur les autres) un ensemble d'institutions légales qui en aurait été la conséquence : la fixation des revenus et des fonctions des prêtres et lévites (Baentsch, ouvr. cit., p. LXIX). Enfin, tel récit de P, comme celui de la guerre d'extermination contre Madian (ch. 31, appartenant sans doute à la couche secondaire, P 8), ne présente aucun des caractères propres à la narration d'un fait vraiment historique. Point de données sur le lieu de la bataille, ni sur les conditions de la campagne, mais, par contre, une énumération détaillée du butin conquis, et une grande importance attachée, d'un côté, à la purification rituelle d'une partie de ce butin, et de l'autre au prélèvement fait sur lui en faveur de Yahvé et des Lévites. Par des exagérations de chiffres, par l'invraisemblance du fait que 12.000 Israélites (mille hommes par tribu) exterminent tous les Madianites mâles, sans perdre eux-mêmes un seul homme (verset 49... et cependant, après cela, les Madianites ont continué leur existence nationale, comme le prouvent les luttes du temps des Juges, ch. 7 et 8), on se rend compte qu'on est en dehors des conditions ordinaires de l'histoire, bien qu'à la base même du récit il ait pu y avoir certains éléments d'une tradition reposant sur un fond de réalité historique qu'il est actuellement impossible de déterminer. --Avec ce ch. 31, Gray observe très justement (ouvr. cit., p. 418) qu'on est ici en présence d'un exemple de ce genre littéraire i que les Juifs appellent Midrasch, sorte de tractation d'un thème ou d'une pensée fournis par le texte sacré et dont l'imagination s'applique à donner un développement soit didactique, soit édifiant. Peut-être aussi, comme le supposent plusieurs commentateurs, le récit avait-il pour but d'appuyer par un exemple se rapportant à l'époque mosaïque la règle qui exigeait (depuis l'époque de David, 1Sa 30:24) le partage équitable du butin entre les combattants et ceux qui n'avaient pas pu prendre part au combat.

(b) Les éléments légaux sont largement représentés dans No et renferment des prescriptions sur des sujets très divers, parmi lesquels il faut relever ici : la loi dite des « eaux de jalousie », concernant une épreuve, sorte de jugement de Dieu, que l'on imposait à la femme soupçonnée d'adultère (No 5) ; la loi sur le naziréat (No 6) ; celle sur l'eau de purification préparée avec les cendres de la vache rousse et destinée à laver celui qui avait contracté une souillure involontaire (No 19) ; les temps fixés pour les sacrifices et fêtes religieuses (No 28 et No 29) ; la loi sur les voeux (No 30). Pour bon nombre de ces lois de l'ordre rituel, on a observé que, dans Nomb., « les modifications introduites dans le rituel représentent surtout des sacrifices plus nombreux et des revenus plus considérables attribués aux prêtres ; elles correspondent, en partie, à des modifications qui se seraient produites à une époque plus récente, dans la pratique du culte ; et d'autres ne seraient même que l'énoncé de théories émises par les Scribes, plutôt que celui d'une réalité pratique tangible » (G.F. Moore, art. Nombres, dans EB, col. 3449). Parmi ces lois, il en est qui ont pour nous un intérêt archéologique très réel, car elles reflètent des croyances et des pratiques qui devaient remonter à une antiquité assez reculée, mais qui ont été introduites dans la pratique d'époques plus récentes par les auteurs des lois contenues dans P, après avoir été dépouillées plus ou moins complètement de leur signification primitive, ainsi : au ch. 5, l'épreuve des « eaux de jalousie » ; et au ch. 6, la loi réglant le voeu de naziréat.

La majeure partie de No est constituée par des emprunts faits à Ps (g =Geschichte, histoire), partie fondamentale du document P, sorte d'histoire des institutions religieuses d'Israël contenant des éléments narratifs et législatifs. Mais on retrouve aussi, dans le livre, des fragments empruntés à une couche plus récente de P et qu'on a l'habitude d'appeler P et suivant (s =secondaire), couche reconnaissable à divers indices assez caractéristiques et qui, elle aussi, renferme des récits et des groupes de lois. Si Pg a dû être composé vers 500 av. J. -C, P et suivant l'aurait été vers 250, puisqu'il renferme des éléments qui sont postérieurs à la version des LXX Enfin on retrouve encore, mais en petit nombre, des fragments isolés qui ont été empruntés à P h (h =Heiligkeit, sainteté), c'est-à-dire à ce Code de Sainteté dont la majeure partie est actuellement concentrée dans Le 17 à Le 26. Les éléments de P h, dans Nomb., se trouvent à No 15:37-41 33:52 et suivant, et peut-être aussi No 10:9 et suivant.

Comment le ou les compilateurs de nos documents JE et P ont-ils accompli leur travail ? Ils ont, comme ailleurs, employé deux méthodes :

(a) Celle qui consistait à juxtaposer simplement les emprunts faits à JE et à P ; ainsi, dans No 20:14,21, le fragment de JE est suivi, dans v. 22-29, d'un morceau emprunté à P ; dans les deux, c'est le récit parallèle du départ de Kadès et de la reprise du voyage des tribus en direction de Moab et du Jourdain,

(b) La deuxième méthode consistait dans la combinaison plus ou moins étroite des documents à utiliser ; voir, par exemple, le récit de l'envoi des espions (No 13 - No 14) et le No 16 qui raconte les révoltes distinctes de Koré et de Dathan et Abiram. Pour montrer le caractère composite de bon nombre des récits de Nomb., il convient d'étudier ici les deux narrations suivantes, choisies parmi les autres.

Chap. 13-14. Le récit de la mission des 12 espions envoyés en Canaan pour explorer le pays promis aux tribus a un but assez déterminé, qui est de répondre à la question suivante : pourquoi, après avoir été si miraculeusement libéré de la servitude en Egypte, Israël a-t-il dû errer si longtemps dans le désert, avant de pouvoir entrer en Canaan ? Les 2 chap, montrent, dans ce fait, un châtiment qui fut appliqué à Israël pour le punir d'un manque de foi et d'une explosion de murmures contre son Dieu. --Une lecture, même superficielle, de ces chap., révèle des variantes et contradictions qui ont mis depuis longtemps la critique en présence de deux et même de trois traditions d'un même fait ; les deux courants JE et P se retrouvent ici combinés, comme ailleurs, en un récit unique. On constate en effet que :

Le point d'où partent les espions est différent : au verset 3, c'est le désert de Paran (P) et, au verset 26 (JE), Kadès.

Le point extrême de l'exploration est, dans v. 22, 24, Hébron et son voisinage (JE), tandis que P (verset 2 et v. 17) dit que les espions poussèrent jusqu'à l'extrême nord du pays de Canaan.

Les résultats de l'exploration sont différents : dans JE, les espions rapportent que le pays est très fertile, mais que, vu la présence de populations géantes et de villes très fortes, il sera impossible de le conquérir (No 13:27,31,33). tandis que P, au verset 32, dit que ce pays « dévore ses habitants », c'est-à-dire qu'il est stérile.

Enfin, l'un des récits (P) montre Josué et Caleb exemptés, à cause de leur fidélité, du châtiment qui va frapper Israël (No 14:30-38), tandis que dans JE (No 13:30 14:24) Caleb est seul mentionné comme ne s'étant pas rallié à l'avis défavorable de la majorité des espions et, en récompense de sa conduite, comme devant échapper au châtiment. --Les critiques ont pu, sur la base de ces indices, reconstituer la trame des deux principaux récits et attribuer à JE les passages suivants : No 13:17-20,22-24,26 (depuis Kadès), v. 27 - 31, 32b, 33 No 14:1,3,4,8,25.31,32,39-45 et à P les groupes devoir suivants : No 13:1-17,21,25-26 (jusqu'à Paran), v. 32a No 14:1,2,5,7,10,26-30,33-38 Les versets11-24 du ch. 14 appartiendraient à une couche postérieure de JE.

Les deux narrations de J et de E ne devaient pas, sous leur forme primitive distincte, présenter des variantes bien sensibles. Quant à celle de P, elle devait différer d'une façon plus marquée, mais le Rédacteur qui a combiné JE et P ne s'est pas astreint à résoudre à tout prix les divergences qui existent entre eux.

--La reconstitution des deux grands courants narratifs JE et P est donnée par G.B. Gray (ouvr. cit., p. 130s) sous la forme graphique très claire et concluante de deux colonnes de textes parallèles.

Chap. 16-18. Ils forment un ensemble au point de vue du but poursuivi par les rédacteurs. En effet, No 16, partant du récit de la double révolte de Koré dirigée contre les prérogatives attribuées à la tribu de Lévi, et de celle de Dathan et d'Abiram contre l'autorité civile de Moïse, a pour aboutissement :

No 17 qui, sous le symbole de la verge d'Aaron qui fleurit, fait éclater et confirme aux yeux de tous le privilège accordé à la tribu de Lévi ; et

No 18 qui établit nettement les fonctions et revenus assignés aux membres de cette tribu.

Dans No 16, on constate facilement les indices d'une pluralité de récits distincts qui, à un moment donné, ont été réunis et combinés en une seule narration. On voit, d'abord, que trois causes différentes de révolte sont mentionnées :

(a) l'autorité civile exercée par Moïse ;

(b) le mécontentement suscité par les privilèges accordés à la tribu de Lévi.

(c) la protestation élevée par une certaine partie de cette tribu contre le monopole sacerdotal de la famille d'Aaron. Ces trois causes de révolte apparaissent distinctes les unes des autres, dans les récits groupés d'une part autour du nom de Koré, et, d'autre part, autour de ceux de Dathan et d'Abiram. En outre, les différents noms, dans la rédaction actuelle du ch. 16, ne se présentent réunis qu'aux v. 1, 24, 27, où il est probable qu'ils ne furent groupés qu'à une époque postérieure, et ceci afin d'harmoniser les diverses couches de récits que l'on faisait rentrer dans cette rédaction unique. --De plus, certains passages font allusion à tels des noms mentionnés au ch. 16 et semblent ignorer les autres ; c'est ainsi que No 27:3 ne rappelle que la révolte de Koré, tandis que De 11:6 paraît n'avoir connu que celle de Dathan et d'Abiram, et que Ps 106:17 et suivant ne fait mention que du châtiment infligé à ces derniers, ce qui paraît indiquer qu'il ne confondait pas leur histoire avec celle de Koré. --Enfin, la diversité des récits entrés dans la combinaison du ch. 16 actuel ressort aussi du fait que le châtiment qui frappe Koré ne se produit pas au même moment et sous la même forme que celui dont furent frappés Dathan et Abiram ; pour le premier et sa bande, ce fut un tremblement de terre qui fendit le sol, lequel les engloutit vivants, tandis que les autres furent soumis à l'épreuve des brasiers enflammés et périrent dans un incendie.

Partant de ces diverses données, on est mis en présence :

au verset 1a, d'un personnage nommé Koré dont l'ascendance remonte à Lévi et qui, au verset 2, est accompagné de 250 chefs du peuple, laïques, qui protestent avec lui contre l'autorité exclusive de Moïse et qui, prétendent que, « toute l'assemblée étant sainte », les privilèges de la tribu de Lévi sont injustifiés ;

au verset 1b, de trois Rubénites, Dathan, Abiram et On (qui n'apparaît plus dans la suite), qui articulent des griefs contre Moïse, l'accusant de n'avoir pas tenu ses promesses et de les avoir emmenés périr au désert ;

à côté de ce double courant de récits, on retrouve les éléments d'une troisième couche où Koré apparaît comme membre et porte-parole de la tribu de Lévi, pour protester contre les droits exclusifs à la prêtrise que s'arroge la maison d'Aaron ; ce sont donc ici des Lévites qui interviennent pour contester les prérogatives sacerdotales de cette maison d'Aaron, tandis que, dans les premiers récits, il semble que Koré et ses partisans s'insurgent contre les privilèges conférés à la tribu de Lévi dans son ensemble

On est généralement d'accord pour reconnaître que :

(a) Le premier récit appartient à Pi ! et que sa suite naturelle est constituée par les ch. 17 et 18, entièrement empruntés à cette même source.

(b) Le récit relatif à Dathan et à Abiram (personnages appartenant à cette tribu de Ruben qui avait jadis possédé la primauté sur les autres) présente nettement les caractères propres à JE.

(c) Enfin, les adjonctions qui introduisent dans l'ensemble de la narration la protestation élevée contre les prétentions sacerdotales de la maison d'Aaron (adjonctions que Gray caractérise par les mots : « une végétation parasite qui a poussé sur la combinaison des deux récits originaux », ouvr. cit., p. 188) proviennent de la couche secondaire du document P, c'est-à-dire de P et suivant. Elles doivent refléter des luttes qui se seraient produites entre prêtres et lévites, mais que l'on ne peut pas préciser exactement ; Kennedy y voit (ouvr. cit., p. 279) l'écho des protestations qui, à une époque tardive, auraient été élevées par les anciens prêtres des hauts-lieux, dépossédés de leurs droits sacerdotaux au profit de la prêtrise jérusalémite. Il donne la répartition suivante du texte du ch. 16 entre ces trois couches de récits :

De JE (histoire de Dathan et d'Abiram) : v. lb, 2a, 12-10,25,26,27b-32a, 3 3,34

De Ps (1re couche de l'histoire de Koré) : v. 1a (en partie), v. 26, 7,18, 24,27 - 35 - 41, 50.

De P et suivant (adjonctions à l'histoire de Koré) : v. 1a (en partie), v. 8 - 11, 16 - 17, 36, 40.

Les parties poétiques du livre des Nombres.

Le texte renferme ce que la tradition nationale, reproduite sous des formes diverses par deux ou trois documents d'origine et d'âge différents, a pu savoir de la période durant laquelle les tribus vécurent au désert et se préparèrent à faire la conquête de Canaan. Ces traditions, au cours des siècles, se transmirent, soit par voie orale (et c'est à propos de celles-ci qu'il convient d'admettre les plus grandes possibilités de déformation), soit peut-être encore sous la forme de rédactions partielles (voir ce qui a été dit de No 33), soit aussi sous celle de poèmes dont on verra plus loin que l'un d'entre eux, au moins, célébrait les victoires remportées par Yahvé sur les ennemis de son peuple. (voir No 21:14, « le Livre des Guerres de Yahvé ») Un des éléments les plus intéressants de Nomb., et spécialement de JE où ils sont le plus largement représentés, ce sont les fragments poétiques qu'on y rencontre. Nous ne ferons qu'énumérer brièvement ici :

La « bénédiction sacerdotale » de No 6:24,26, actuellement insérée dans P, et qui doit avoir été tirée de quelque hymne préexilique : elle se fait remarquer par sa structure pleine d'art ; on y discerne une gradation très marquée, chaque verset étant composé de deux hémistiches dont le deuxième renferme un mot de moins que le premier ; la pensée elle-même s'élève de la demande de bénédiction matérielle, v. 24, à celle de la Paix, terme qui implique toutes les grâces temporelles et spirituelles du verset 26 (voir Kautzsch, Die heil. Schrift des A.T., 3 e éd., p. 194, et les commentaires).

No 10:35 et suivant, la formule de souhait qu'on prononçait lorsque l'arche quittait un lieu ou se fixait dans un autre. L'arche étant la forme visible de la présence divine, ces paroles s'adressaient à Dieu même, dont on souhaitait le triomphe sur ses ennemis. Elle a un cachet d'antiquité très réel et il est possible qu'elle ait été empruntée à ce « Livre des Guerres de Yahvé » dont provient le fragment suivant.

No 21:14 et suivant, citation d'un poème plus ancien que E, dans lequel il est inséré ici, et tirée d'un « Livre des Guerres de Yahvé », recueil qui devait contenir des chants populaires célébrant les victoires d'Israël sur les Cananéens et autres ennemis. Il est possible que ce petit poème célébrait les conquêtes d'Israël en Moab.

No 21:17,18, le « chant du puits », échantillon d'un genre de poésie populaire dont il existe un petit nombre d'exemples dans l'A. T, (voir Esa 5:1 27:2- et suivant). Ce bref poème, composé sans doute à l'occasion de l'ouverture d'un puits et en vue d'une cérémonie d'inauguration, célèbre l'intervention bienfaisante des « princes et chefs » qui ont assuré à leur clan l'usage de ce puits.

No 21:27-30. On trouve ici, attribué aux môchelîm (litt., « faiseurs de sentences », mot qu'on a aussi traduit par « chanteurs de ballades »), un poème sur la nature duquel on a de la peine à s'accorder, car il présente de sérieuses difficultés d'interprétation. Les uns y voient l'oeuvre d'un poète amorrhéen chantant la victoire remportée par sa nation sur les Moabites ; les autres (et cette opinion paraît la plus probable) y reconnaissent l'oeuvre d'un poète hébreu, célébrant une victoire de son peuple sur Moab et exhortant, soit ses contemporains à rebâtir les villes que les conquérants avaient détruites, soit (sous une forme ironique) les Moabites eux-mêmes à reconstruire les villes de leur territoire qui avaient été ravagées au cours de la guerre. --Ce petit poème se retrouve, avec quelques variantes et sans la mention de Sihon roi des Amorrhéens du verset 29, dans Jer 48:45 et suivant. Quant à la date, on en a proposé plusieurs : d'après Causse (Les plus vieux chants de la Bible, Paris 1928, p. 60), il remonterait déjà au XII e ou au XI e siècle, et aurait été composé à l'occasion d'une guerre entre Ruben et Gad ; tandis que, d'après Stade, Basntsch, Kennedy, etc., le poème aurait été composé à l'époque où le roi d'Israël dirigea contre Moab (vers 887) les campagnes que rappelle la stèle de Mésa, qui date des environs de 860 ; il faudrait alors considérer les mots du verset 29. : Sihon roi des Amorrhéens, comme étant une glose postérieure.

Les quatre petits poèmes de No 23:7,10,18-24 24:3-9,15-19 sont enchâssés dans l'ensemble narratif 22-24 qui raconte l'histoire de Balaam, et dont on a pu dire qu'il constitue « un des chefs-d'oeuvre de la littérature hébraïque » ; les poèmes eux-mêmes « représentent la poésie la plus artistique de tout l'A.T., poésie qui est à peine surpassée par celle des passages les plus brillants du livre de Job » (F.C. Burkitt, dans Comment. de Gore, p. 420). Reposant sur une tradition populaire plus ancienne qu'eux, mais certainement antérieurs à la date des textes narratifs de J et E dans lesquels ils se trouvent insérés, ces poèmes paraissent rappeler la période ancienne de la royauté, car il ne semble pas que la nation ait été alors divisée en deux royaumes ; tout Israël est encore réuni sous un même sceptre, certains traits y rappellent l'âge d'or de la royauté israélite : la nation y révèle le sentiment de sa force et de la certitude du secours et de la protection divine assurés au peuple de Yahvé, etc. Si l'on pouvait certifier que le passage No 24:18 et suivant appartenait bien, dès l'origine, au 4 e de ces poèmes (verset 15,19), l'époque de David pourrait être indiquée comme ayant été celle de sa composition, parce que c'est ce roi qui soumit Edom au joug d'Israël. Mais des réserves assez sérieuses ont été faites à cet égard, et bien des critiques considèrent ces deux versets comme constituant plutôt la première des courtes prophéties concernant des peuples voisins d'Israël (Amalek, v. 20 ; les Kéniens, v. 21 et suivant ; Assur, v. 24), qui ont dû être ajoutées, à diverses époques, à la suite des ch. 22-24, et qui présentent un texte actuellement très altéré. Depuis quelques années, plusieurs critiques ont émis une opinion d'après laquelle ces quatre poèmes appartiendraient à une époque tardive, postexilique ; ils auraient le caractère de prophéties de portée eschatologique, ayant en vue les temps messianiques. Cette opinion, toutefois, paraît difficilement soutenable, et les raisons qu'on invoque en sa faveur ne sauraient contrebalancer celles qui parlent pour l'origine ancienne de ces poèmes. Il est d'ailleurs très possible que, à des époques tardives, des retouches et des traits nouveaux aient été introduits dans l'oeuvre des anciens poètes, supposition qui expliquerait suffisamment la présence d'expressions et de vues propres aux époques récentes..

Vous avez aimé ? Partagez autour de vous !


Ce texte est la propriété du TopChrétien. Autorisation de diffusion autorisée en précisant la source. © 2022 - www.topchretien.com
  • Contenus
  • Versions
  • Commentaires
  • Strong
  • Dictionnaire
  • Versets relatifs
  • Carte
  • Versets favoris

Pour ajouter un favori, merci de vous connecter : Se connecter

Vous avez aimé ? Partagez autour de vous !

Créer un verset illustré

Logo TopChrétien carré

Télécharger l'image

Choisissez une image

Personnalisez le verset

Alignement : | | | Haut | Milieu | Bas

Taille :

Couleur :

Police :

Personnalisez la référence

Couleur :

Police :

Taille :

De légères variations de mise en page peuvent apparaitre sur l'image téléchargée.

Versets relatifs

    • Exode 11

      1 Or l'Éternel avait dit à Moïse : Je ferai venir encore une plaie sur Pharaon et sur l'Égypte ; après cela, il vous laissera partir d'ici. Quand il vous laissera aller tout à fait, il vous chassera d'ici.
      2 Parle donc au peuple, et dis-leur qu'ils demandent, chacun à son voisin et chacune à sa voisine, des objets d'argent et d'or.
      3 Et l'Éternel fit trouver grâce au peuple devant les Égyptiens ; et même Moïse était un fort grand homme dans le pays d'Égypte, aux yeux des serviteurs de Pharaon et aux yeux du peuple.
      4 Et Moïse dit : Ainsi a dit l'Éternel : Sur le minuit, je passerai au milieu de l'Égypte.
      5 Et tout premier-né mourra au pays d'Égypte, depuis le premier-né de Pharaon, qui est assis sur son trône, jusqu'au premier-né de la servante qui est derrière la meule, ainsi que tout premier-né des bêtes.
      6 Et il y aura un si grand cri dans tout le pays d'Égypte, qu'il n'y en eut jamais et qu'il n'y en aura plus de semblable.
      7 Mais, parmi tous les enfants d'Israël, pas même un chien ne remuera sa langue, depuis l'homme jusqu'aux bêtes ; afin que vous sachiez quelle différence l'Éternel met entre les Égyptiens et Israël.
      8 Et tous tes serviteurs que voici descendront vers moi, et se prosterneront devant moi, en disant : Sors, toi, et tout le peuple qui te suit ! Et, après cela, je sortirai. Et Moïse sortit d'auprès de Pharaon dans une ardente colère.
      9 Or l'Éternel avait dit à Moïse : Pharaon ne vous écoutera point, afin que mes miracles se multiplient dans le pays d'Égypte.
      10 Et Moïse et Aaron firent tous ces miracles devant Pharaon. Mais l'Éternel endurcit le coeur de Pharaon, et il ne laissa point aller les enfants d'Israël hors de son pays.

      Exode 16

      1 Toute l'assemblée des enfants d'Israël, étant partie d'Élim, vint au désert de Sin, qui est entre Élim et Sinaï, au quinzième jour du second mois, après leur sortie du pays d'Égypte.
      2 Et toute l'assemblée des enfants d'Israël murmura dans ce désert contre Moïse et contre Aaron.
      3 Et les enfants d'Israël leur dirent : Ah ! que ne sommes-nous morts par la main de l'Éternel au pays d'Égypte, quand nous étions assis près des potées de viande, quand nous mangions du pain à satiété ! Car vous nous avez amenés dans ce désert, pour faire mourir de faim toute cette assemblée.
      4 Alors l'Éternel dit à Moïse : Voici, je vais vous faire pleuvoir des cieux du pain, et le peuple sortira, et ils en recueilleront chaque jour ce qu'il faut pour la journée, afin que je l'éprouve, pour voir s'il marchera, ou non, dans ma loi.
      5 Mais, le sixième jour, ils apprêteront ce qu'ils auront apporté, et il y en aura le double de ce qu'ils recueilleront chaque jour.
      6 Moïse et Aaron dirent donc à tous les enfants d'Israël : Ce soir vous saurez que c'est l'Éternel qui vous a retirés du pays d'Égypte ;
      7 Et au matin vous verrez la gloire de l'Éternel, parce qu'il a entendu vos murmures contre l'Éternel. Que sommes-nous, en effet, pour que vous murmuriez contre nous ?
      8 Et Moïse dit : Ce sera quand l'Éternel vous donnera ce soir de la chair à manger, et au matin du pain en abondance ; parce que l'Éternel a entendu vos murmures, que vous élevez contre lui. Que sommes-nous en effet ? Vos murmures ne sont pas contre nous, mais contre l'Éternel.
      9 Et Moïse dit à Aaron : Dis à toute l'assemblée des enfants d'Israël : Approchez-vous devant l'Éternel, car il a entendu vos murmures.
      10 Et comme Aaron parlait à toute l'assemblée des enfants d'Israël, ils se tournèrent vers le désert, et voici, la gloire de l'Éternel se montra dans la nuée ;
      11 Et l'Éternel parla à Moïse, en disant :
      12 J'ai entendu les murmures des enfants d'Israël. Parle-leur, et leur dis : Entre les deux soirs vous mangerez de la chair, et au matin vous vous rassasierez de pain, et vous saurez que je suis l'Éternel votre Dieu.
      13 Le soir donc les cailles montèrent et couvrirent le camp, et au matin il y eut une couche de rosée à l'entour du camp.
      14 Et la couche de rosée s'évanouit, et voici il y avait sur la surface du désert une chose menue, perlée, menue comme le givre sur la terre.
      15 Quand les enfants d'Israël la virent, ils se dirent l'un à l'autre : Qu'est cela ? car ils ne savaient ce que c'était. Et Moïse leur dit : C'est le pain que l'Éternel vous a donné à manger.
      16 Voici ce que l'Éternel a commandé : Recueillez-en chacun en proportion de ce qu'il mange, un homer par tête, selon le nombre de vos personnes ; vous en prendrez chacun pour ceux qui sont dans sa tente.
      17 Les enfants d'Israël firent donc ainsi ; et ils recueillirent, l'un plus et l'autre moins.
      18 Et ils le mesurèrent par homer ; et celui qui en recueillait beaucoup, n'en eut pas trop, et celui qui en recueillait peu, n'en manqua pas ; ils en recueillirent chacun en proportion de ce qu'il mangeait.
      19 Et Moïse leur dit : Que personne n'en laisse de reste jusqu'au matin.
      20 Mais ils n'obéirent point à Moïse, et quelques-uns en laissèrent jusqu'au matin, et il s'y engendra des vers et une mauvaise odeur ; et Moïse se mit en colère contre eux.
      21 Ils en recueillirent donc tous les matins, chacun en proportion de ce qu'il mangeait ; et lorsque le soleil était chaud, cela fondait.
      22 Et le sixième jour, ils recueillirent du pain au double, deux homers pour chacun. Et tous les principaux de l'assemblée vinrent le rapporter à Moïse.
      23 Et il leur répondit : C'est ce que l'Éternel a dit : Demain est le repos, le sabbat consacré à l'Éternel ; faites cuire ce que vous avez à cuire, et faites bouillir ce que vous avez à bouillir, et serrez tout le surplus, pour le garder jusqu'au matin.
      24 Ils le serrèrent donc jusqu'au matin, comme Moïse l'avait commandé, et il ne sentit point mauvais, et il n'y eut point de vers.
      25 Alors Moïse dit : Mangez-le aujourd'hui ; car c'est aujourd'hui le sabbat de l'Éternel ; aujourd'hui vous n'en trouverez point dans les champs.
      26 Pendant six jours vous le recueillerez, mais au septième jour, qui est le sabbat, il n'y en aura point.
      27 Et le septième jour, quelques-uns du peuple sortirent pour en recueillir ; mais ils n'en trouvèrent point.
      28 Alors l'Éternel dit à Moïse : Jusqu'à quand refuserez-vous de garder mes commandements et mes lois ?
      29 Considérez que l'Éternel vous a donné le sabbat, c'est pourquoi il vous donne au sixième jour du pain pour deux jours ; que chacun demeure à sa place, et que personne ne sorte de son lieu le septième jour.
      30 Le peuple se reposa donc le septième jour.
      31 Et la maison d'Israël nomma cette nourriture, manne ; elle était comme de la semence de coriandre, blanche, et avait le goût de beignets au miel.
      32 Et Moïse dit : Voici ce que l'Éternel a commandé : Qu'on en remplisse un homer, pour le garder d'âge en âge, afin qu'on voie le pain que je vous ai fait manger au désert, quand je vous ai retirés du pays d'Égypte.
      33 Et Moïse dit à Aaron : Prends une cruche, et mets-y un plein homer de manne, et dépose-le devant l'Éternel, pour être gardé d'âge en âge.
      34 Comme le Seigneur l'avait commandé à Moïse, Aaron le déposa devant le Témoignage, pour qu'il fût gardé.
      35 Et les enfants d'Israël mangèrent la manne quarante ans, jusqu'à ce qu'ils fussent venus dans un pays habité ; ils mangèrent la manne, jusqu'à ce qu'ils fussent venus à la frontière du pays de Canaan.
      36 Or, le homer est la dixième partie de l'épha.

      Exode 17

      1 Et toute l'assemblée des enfants d'Israël partit du désert de Sin, suivant leurs étapes, d'après le commandement de l'Éternel. Et ils campèrent à Réphidim ; et il n'y avait point d'eau à boire pour le peuple.
      2 Et le peuple contesta avec Moïse ; et ils dirent : Donnez-nous de l'eau ; que nous buvions. Et Moïse leur dit : Pourquoi me querellez-vous ? Pourquoi tentez-vous l'Éternel ?
      3 Le peuple eut donc soif dans ce lieu, faute d'eau ; et le peuple murmura contre Moïse, et dit : Pourquoi donc nous as-tu fait monter hors d'Égypte, pour nous faire mourir de soif, moi et mes enfants, et mes troupeaux ?
      4 Et Moïse cria à l'Éternel, en disant : Que ferai-je à ce peuple ? Encore un peu et ils me lapideront.
      5 Et l'Éternel répondit à Moïse : Passe devant le peuple, et prends avec toi des anciens d'Israël, et prends en ta main la verge dont tu frappas le fleuve, et marche.
      6 Voici, je me tiendrai devant toi, là, sur le rocher, en Horeb, et tu frapperas le rocher ; et il en sortira de l'eau, et le peuple boira. Moïse fit donc ainsi aux yeux des anciens d'Israël.
      7 Et on nomma le lieu Massa et Mériba (tentation et querelle), à cause de la contestation des enfants d'Israël, et parce qu'ils avaient tenté l'Éternel, en disant : L'Éternel est-il au milieu de nous, ou n'y est-il pas ?
      8 Alors Amalek vint et livra bataille à Israël à Réphidim.
      9 Et Moïse dit à Josué : Choisis-nous des hommes ; sors, et combats contre Amalek ; demain je me tiendrai au sommet de la colline, avec la verge de Dieu dans ma main.
      10 Et Josué fit comme Moïse lui avait dit, pour combattre contre Amalek. Moïse, Aaron et Hur montèrent au sommet de la colline.
      11 Et il arrivait, lorsque Moïse élevait sa main, qu'Israël était le plus fort, mais quand il reposait sa main, Amalek était le plus fort.
      12 Et les mains de Moïse étant devenues pesantes, ils prirent une pierre et la mirent sous lui, et il s'assit dessus ; et Aaron et Hur soutinrent ses mains, l'un d'un côté et l'autre de l'autre ; et ses mains furent fermes jusqu'au coucher du soleil.
      13 Et Josué défit Amalek et son peuple par le tranchant de l'épée.
      14 Alors l'Éternel dit à Moïse : Écris ceci pour mémoire dans le livre, et fais entendre à Josué que j'effacerai entièrement la mémoire d'Amalek de dessous les cieux.
      15 Et Moïse bâtit un autel, et le nomma : l'Éternel mon étendard (Jéhovah-nissi).
      16 Et il dit : Parce qu'il a levé la main sur le trône de l'Éternel, l'Éternel a guerre avec Amalek d'âge en âge.

      Exode 18

      1 Or, Jéthro, sacrificateur de Madian, beau-père de Moïse, apprit tout ce que Dieu avait fait à Moïse et à Israël, son peuple, et que l'Éternel avait retiré Israël de l'Égypte.
      2 Et Jéthro, beau-père de Moïse, prit Séphora, femme de Moïse, après son renvoi,
      3 Et ses deux fils, dont l'un s'appelait Guershom (étranger là), car, dit-il, j'ai séjourné dans un pays étranger ;
      4 Et l'autre Éliézer (Dieu aide), car le Dieu de mon père, dit-il, m'a été en aide, et m'a délivré de l'épée de Pharaon.
      5 Jéthro, beau-père de Moïse, vint donc vers Moïse, avec ses enfants et sa femme, au désert où il était campé, près de la montagne de Dieu.
      6 Et il fit dire à Moïse : Moi, Jéthro ton beau-père, je viens vers toi, avec ta femme et ses deux fils avec elle.
      7 Et Moïse sortit au-devant de son beau-père ; et il se prosterna, et le baisa ; et ils s'informèrent mutuellement de leur bien-être ; puis ils entrèrent dans la tente.
      8 Et Moïse raconta à son beau-père tout ce que l'Éternel avait fait à Pharaon et aux Égyptiens en faveur d'Israël, toute la peine qui leur était survenue par le chemin, et comment l'Éternel les avait délivrés.
      9 Et Jéthro se réjouit de tout le bien que l'Éternel avait fait à Israël, de ce qu'il l'avait délivré de la main des Égyptiens.
      10 Et Jéthro dit : Béni soit l'Éternel qui vous a délivrés de la main des Égyptiens et de la main de Pharaon ; qui a délivré le peuple de la puissance des Égyptiens !
      11 Maintenant je connais que l'Éternel est plus grand que tous les dieux ; car lorsqu'ils se sont élevés avec orgueil, il l'a emporté sur eux.
      12 Et Jéthro, beau-père de Moïse, prit un holocauste et des sacrifices pour les offrir à Dieu ; et Aaron et tous les anciens d'Israël vinrent manger le pain avec le beau-père de Moïse, en la présence de Dieu.
      13 Il arriva, le lendemain, que Moïse s'assit pour juger le peuple, et le peuple se tint devant Moïse depuis le matin jusqu'au soir.
      14 Et le beau-père de Moïse, voyant tout ce qu'il faisait pour le peuple, lui dit : Qu'est-ce que tu fais à l'égard de ce peuple ? Pourquoi sièges-tu seul, et tout le peuple se tient-il devant toi, depuis le matin jusqu'au soir ?
      15 Et Moïse répondit à son beau-père : C'est que le peuple vient à moi pour consulter Dieu.
      16 Quand ils ont quelque cause, ils viennent à moi ; je juge entre l'un et l'autre, et je fais connaître les ordonnances de Dieu et ses lois.
      17 Mais le beau-père de Moïse lui dit : Ce que tu fais n'est pas bien.
      18 Certainement, tu succomberas, et toi et ce peuple qui est avec toi ; car cela est trop pesant pour toi, tu ne peux le faire toi seul.
      19 Maintenant écoute ma voix ; je te conseillerai, et que Dieu soit avec toi ! Sois pour le peuple devant Dieu ; et rapporte les causes à Dieu.
      20 Instruis-les des ordonnances et des lois, et fais-leur connaître la voie dans laquelle ils doivent marcher, et ce qu'ils doivent faire.
      21 Et choisis-toi d'entre tout le peuple des hommes capables, craignant Dieu, des hommes fidèles, haïssant le gain déshonnête, et établis-les sur eux comme chefs de milliers, chefs de centaines, chefs de cinquantaines, et chefs de dizaines ;
      22 Et qu'ils jugent le peuple en tout temps ; s'il y a de grandes affaires, qu'ils te les rapportent ; mais qu'ils jugent eux-mêmes toutes les petites causes. Allège ton fardeau, et qu'ils le portent avec toi.
      23 Si tu fais cela, et que Dieu te le commande, tu pourras subsister, et tout ce peuple arrivera heureusement en son lieu.
      24 Et Moïse obéit à la voix de son beau-père, et fit tout ce qu'il avait dit.
      25 Moïse choisit donc de tout Israël des hommes capables, et les établit chefs sur le peuple, chefs de milliers, chefs de centaines, chefs de cinquantaines, et chefs de dizaines,
      26 Qui devaient juger le peuple en tout temps ; ils devaient rapporter à Moïse les affaires difficiles, et juger eux-mêmes toutes les petites affaires.
      27 Puis Moïse laissa aller son beau-père, qui s'en retourna en son pays.

      Exode 34

      1 Et l'Éternel dit à Moïse : Taille-toi deux tables de pierre comme les premières ; et j'écrirai sur ces tables les paroles qui étaient sur les premières tables que tu as brisées.
      2 Et sois prêt au matin ; et monte, dès le matin, sur le mont Sinaï ; tiens-toi là devant moi, sur le sommet de la montagne.
      3 Mais que personne ne monte avec toi, et même que personne ne paraisse sur toute la montagne ; que ni brebis, ni boeufs ne paissent même près de cette montagne.
      4 Moïse donc tailla deux tables de pierre comme les premières, et se leva de bon matin, et monta sur le mont Sinaï, comme l'Éternel le lui avait commandé ; et il prit en sa main deux tables de pierre.
      5 Et l'Éternel descendit dans la nuée, et se tint là avec lui, et cria le nom de l'Éternel.
      6 Et l'Éternel passa devant lui, et cria : L'Éternel, l'Éternel ! le Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, abondant en grâce et en fidélité,
      7 Qui conserve sa grâce jusqu'à mille générations, qui pardonne l'iniquité, le crime et le péché, mais ne tient point le coupable pour innocent ; qui punit l'iniquité des pères sur les enfants et sur les enfants des enfants, jusqu'à la troisième et à la quatrième génération.
      8 Et Moïse s'inclina aussitôt vers la terre et se prosterna ;
      9 Et il dit : Seigneur, je te prie, si j'ai trouvé grâce à tes yeux, que le Seigneur marche au milieu de nous ; car c'est un peuple de cou roide ; et pardonne notre iniquité et notre péché, et possède-nous comme ton héritage.
      10 Et l'Éternel répondit : Voici, je traite une alliance. Je ferai, devant tout ton peuple, des merveilles qui n'ont point été faites sur toute la terre, ni chez aucune nation ; et tout le peuple au milieu duquel tu te trouves, verra l'oeuvre de l'Éternel ; car ce que je vais faire avec toi, sera une chose terrible.
      11 Prends garde à ce que je te commande aujourd'hui. Voici, je vais chasser de devant toi les Amoréens, les Cananéens, les Héthiens, les Phéréziens, les Héviens, et les Jébusiens.
    • Cette partie de la Bible n'est pas disponible dans cette version.

      Exode 11

      Exode 16

      Exode 17

      Exode 18

      Exode 34

    • Exode 11

      1 Le Seigneur dit à Moïse : « Je vais infliger un dernier fléau au Pharaon et aux Égyptiens. Après cela, il vous laissera partir, il vous chassera même définitivement d’ici.
      2 Parle donc aux Israélites, que chaque homme demande à son voisin, chaque femme à sa voisine, des objets d’or ou d’argent. »
      3 Le Seigneur amena les Égyptiens à considérer les Israélites avec faveur. D’ailleurs, Moïse lui-même était un personnage très respecté en Égypte, tant par l’entourage du Pharaon que par la population.
      4 Moïse dit au Pharaon : « Voici ce que déclare le Seigneur : “Vers minuit, je passerai à travers l’Égypte.
      5 Tous les premiers-nés de ce pays vont mourir, aussi bien ton fils aîné, à toi qui règnes, que le fils aîné de la servante qui moud le blé, et que les premiers-nés du bétail.
      6 Alors dans toute l’Égypte retentiront de grands cris, tels qu’on n’en a jamais entendu et qu’on n’en entendra plus jamais.
      7 Mais chez les Israélites on n’entendra même pas un chien gronder contre un homme ou une bête. Ainsi vous saurez que moi, le Seigneur, je fais la différence entre les Égyptiens et les Israélites.”
      8 A ce moment-là, continua Moïse, tous les gens de ton entourage, que voici, viendront se jeter à genoux devant moi et me diront : “Allez-vous-en, toi et ton peuple !” Je m’en irai aussitôt. » Et Moïse, très en colère, sortit de chez le Pharaon.
      9 Le Seigneur lui dit encore : « Si le Pharaon ne veut pas vous écouter, c’est pour que je puisse multiplier mes prodiges dans son pays. »
      10 Or Moïse et Aaron avaient déjà accompli un grand nombre de prodiges sous les yeux du Pharaon, mais le Seigneur l’avait rendu si obstiné qu’il n’avait pas laissé partir les Israélites de son pays.

      Exode 16

      1 Toute la communauté d’Israël quitta Élim ; le quinzième jour du deuxième mois après la sortie d’Égypte, ils arrivèrent au désert de Sin, situé entre Élim et le mont Sinaï.
      2 Là, dans le désert, les Israélites se remirent à protester contre Moïse et Aaron.
      3 Ils disaient : « Si seulement le Seigneur nous avait fait mourir en Égypte, quand nous nous réunissions autour des marmites de viande et que nous avions assez à manger ! Mais vous nous avez conduits dans ce désert pour nous y laisser tous mourir de faim ! »
      4 Le Seigneur dit à Moïse : « Du haut du ciel, je vais faire pleuvoir du pain sur vous. Chaque jour les gens iront ramasser leur ration de la journée. Je vous mettrai ainsi à l’épreuve pour savoir si vous obéissez ou non à mes ordres.
      5 Le sixième jour, quand vous préparerez ce que vous aurez ramassé, vous en trouverez le double des autres jours. »
      6 Moïse et Aaron dirent à tous les Israélites : « Ce soir, le Seigneur vous donnera de la viande à manger, car il vous a entendus protester contre lui ; vous saurez alors que c’est lui qui vous a fait sortir d’Égypte. Et demain matin, quand il vous donnera du pain en suffisance, vous verrez sa gloire. Quant à nous, nous ne sommes même pas dignes que vous protestiez contre nous. Et si vous le faites, en réalité, c’est le Seigneur que vous attaquez. »
      9 Puis Moïse ordonna à Aaron : « Dis à toute la communauté d’Israël de venir se présenter devant le Seigneur, car il les a entendus protester contre lui. »
      10 Pendant qu’Aaron parlait à la communauté, ils se tournèrent du côté du désert et, soudain, la glorieuse présence du Seigneur se manifesta dans la fumée.
      11 Le Seigneur dit à Moïse :
      12 « J’ai entendu les protestations des Israélites. Dis-leur donc ceci de ma part : “Ce soir vous mangerez de la viande, et demain matin vous aurez du pain en suffisance ; ainsi vous saurez que moi, le Seigneur, je suis votre Dieu.” »
      13 En effet, le soir, des cailles arrivèrent et se posèrent sur tout le camp ; et le matin, tout autour du camp, il y avait une couche de rosée.
      14 Lorsque la rosée s’évapora, quelque chose de granuleux, fin comme du givre, restait par terre.
      15 Les Israélites le virent, mais ne savaient pas ce que c’était, et ils se demandèrent les uns aux autres : « Qu’est-ce que c’est ? » Moïse leur répondit : « C’est le pain que le Seigneur vous donne à manger.
      16 Et voici ce que le Seigneur a ordonné : “Que chacun en ramasse la ration qui lui est nécessaire ; vous en ramasserez environ quatre litres par personne, d’après le nombre de personnes vivant sous la même tente.” »
      17 Les Israélites agirent ainsi ; ils en ramassèrent, les uns beaucoup, les autres peu.
      18 Mais lorsqu’ils en mesurèrent la quantité, ceux qui en avaient beaucoup n’en avaient pas trop, et ceux qui en avaient peu n’en manquaient pas. Chacun en avait la ration nécessaire.
      19 Moïse leur dit encore : « Que personne n’en mette de côté pour demain matin. »
      20 Mais certains désobéirent et en conservèrent jusqu’au matin ; la vermine s’y mit et rendit le tout infect. Alors Moïse se mit en colère contre eux.
      21 Dès lors, chaque matin, ils en ramassèrent leur ration quotidienne. Quand le soleil devenait chaud, le reste fondait.
      22 Le sixième jour, ils en ramassèrent une double ration, environ huit litres par personne. Les responsables de la communauté allèrent l’annoncer à Moïse,
      23 qui leur dit : « C’est bien ce que le Seigneur a ordonné. Demain, c’est le sabbat, jour de repos consacré au Seigneur. Cuisez ce que vous voulez cuire, faites bouillir ce que vous voulez bouillir, et gardez le surplus jusqu’à demain matin. »
      24 Ils en mirent donc de côté pour le lendemain, selon les instructions de Moïse, et il n’y eut ni puanteur ni vermine.
      25 « Mangez cela aujourd’hui, leur dit alors Moïse. Car aujourd’hui, c’est le sabbat en l’honneur du Seigneur ; vous ne trouveriez rien dehors.
      26 En effet, pendant six jours, vous pouvez ramasser de cette nourriture, mais le septième jour, le jour du sabbat, il n’y en a pas. »
      27 Pourtant, le septième jour, certains Israélites sortirent du camp pour aller en ramasser, mais sans rien trouver.
      28 Le Seigneur dit à Moïse : « Allez-vous encore longtemps refuser d’obéir à mes commandements et à mes instructions ?
      29 Sachez-le bien, je vous ai donné le sabbat pour vous reposer, et voilà pourquoi je vous donne, le sixième jour, une ration de nourriture pour deux jours. Le septième jour, que chacun reste donc chez soi, que plus personne n’en sorte. »
      30 Ainsi le peuple d’Israël se reposa le septième jour.
      31 Les Israélites donnèrent à cette nourriture le nom de manne. Elle ressemblait à des graines de coriandre ; elle était blanche et avait un goût de gâteau au miel.
      32 Moïse dit : « Voici ce qu’ordonne le Seigneur : “Qu’on remplisse de manne un récipient, afin d’en conserver pour vos descendants. Ainsi ils pourront voir de quel pain je vous nourrissais dans le désert, quand je vous ai fait sortir d’Égypte.” »
      33 Puis Moïse dit à Aaron : « Prends donc une jarre à provision et mets-y une ration de manne. Puis dépose la jarre devant le Seigneur, afin de conserver un peu de manne pour vos descendants. »
      34 Comme le Seigneur l’avait ordonné à Moïse, Aaron déposa la jarre devant le document de l’alliance, pour qu’on l’y conserve.
      35 Les Israélites mangèrent de la manne pendant quarante ans, jusqu’à leur arrivée dans un pays habité, c’est-à-dire jusqu’à ce qu’ils aient franchi la frontière du pays de Canaan.
      36 – La ration de manne, quatre litres environ, représentait le dixième de l’unité de mesure habituelle. –

      Exode 17

      1 Sur l’ordre du Seigneur, toute la communauté d’Israël quitta le désert de Sin et se rendit par étapes à Refidim, où ils installèrent leur camp. Ils n’y trouvèrent pas d’eau à boire,
      2 de sorte qu’ils cherchèrent querelle à Moïse et dirent : « Donnez-nous de l’eau à boire ! » Moïse leur demanda : « Pourquoi me cherchez-vous querelle ? Et pourquoi mettez-vous ainsi le Seigneur à l’épreuve ? »
      3 Assoiffé, le peuple se mit à protester contre Moïse en disant : « Pourquoi nous as-tu fait quitter l’Égypte ? Est-ce pour nous faire mourir de soif ici, avec nos enfants et nos troupeaux ? »
      4 Moïse implora le secours du Seigneur : « Que dois-je faire pour ce peuple ? demanda-t-il. Encore un peu et ils vont me lancer des pierres ! » Le Seigneur lui répondit :
      5 « Passe devant le peuple, accompagné de quelques-uns des anciens d’Israël. Tu t’avanceras en tenant à la main le bâton avec lequel tu as frappé le Nil.
      6 Moi, je me tiendrai là, devant toi, sur un rocher du mont Horeb ; tu frapperas ce rocher, il en sortira de l’eau et le peuple pourra boire. » Moïse obéit à cet ordre, sous le regard des anciens.
      7 On a appelé cet endroit Massa et Meriba – ce qui signifie “Épreuve” et “Querelle” – parce que les Israélites avaient cherché querelle à Moïse et avaient mis le Seigneur à l’épreuve, en demandant : “Le Seigneur est-il parmi nous, oui ou non ?”
      8 Les Amalécites vinrent attaquer les Israélites à Refidim.
      9 Moïse dit à Josué : « Choisis des hommes capables de nous défendre et va combattre les Amalécites. Demain je me tiendrai au sommet de la colline, avec le bâton de Dieu à la main. »
      10 Josué partit combattre les Amalécites, comme Moïse le lui avait ordonné, tandis que Moïse, Aaron et Hour se postaient au sommet de la colline.
      11 Tant que Moïse tenait un bras levé, les Israélites étaient les plus forts, mais quand il le laissait retomber, les Amalécites l’emportaient.
      12 Lorsque les deux bras de Moïse furent lourds de fatigue, Aaron et Hour prirent une pierre et la placèrent près de Moïse. Moïse s’y assit. Aaron et Hour, chacun d’un côté, lui soutinrent les bras, qui restèrent ainsi fermement levés jusqu’au coucher du soleil.
      13 Josué remporta une victoire complète sur l’armée amalécite.
      14 Le Seigneur dit à Moïse : « Mets tout cela par écrit, pour qu’on ne l’oublie pas. Et dis à Josué que j’exterminerai les Amalécites, de telle sorte que personne sur terre ne se souviendra d’eux. »
      15 Alors Moïse construisit un autel, auquel il donna un nom signifiant “Le Seigneur est mon étendard”.
      16 Et il déclara : « Puisque les Amalécites ont osé lever la main contre le trône du Seigneur, le Seigneur sera toujours en guerre contre eux. »

      Exode 18

      1 Jéthro, prêtre de Madian et beau-père de Moïse, entendit parler de tout ce que le Seigneur Dieu avait fait pour Moïse et pour Israël, son peuple ; il apprit comment le Seigneur les avait fait sortir d’Égypte.
      2 Jéthro avait avec lui sa fille Séfora, femme de Moïse, que celui-ci lui avait renvoyée précédemment,
      3 ainsi que les deux fils de Séfora. Moïse avait appelé l’aîné Guerchom – ce qui signifie “Réfugié-là” – en déclarant : “Je suis devenu un réfugié dans un pays étranger” ;
      4 quant au cadet, il l’avait nommé Éliézer – “Mon Dieu me secourt” – en déclarant : “Le Dieu de mon père m’a secouru en me protégeant des attaques du Pharaon”.
      5 Jéthro partit avec les fils et la femme de Moïse et alla rejoindre celui-ci dans le désert proche de la montagne de Dieu, là où il avait installé son camp.
      6 Jéthro se fit annoncer à Moïse en ces termes : “Je suis ton beau-père ; je viens te trouver, accompagné de ta femme et de ses deux fils.”
      7 Moïse vint à sa rencontre, s’inclina profondément devant lui, puis l’embrassa. Après avoir échangé des nouvelles de leur santé, ils se rendirent dans la tente de Moïse.
      8 Moïse raconta à son beau-père comment le Seigneur avait traité le Pharaon et les Égyptiens, à cause d’Israël, et comment il avait délivré le peuple des difficultés rencontrées en chemin.
      9 Jéthro se réjouit de tout le bien que le Seigneur avait fait aux Israélites en les libérant de la domination des Égyptiens,
      10 et il s’écria : « Il faut remercier le Seigneur, qui vous a délivrés de la domination du Pharaon et des Égyptiens.
      11 Je reconnais maintenant que le Seigneur est plus grand que tous les autres dieux : il l’a montré lorsque les Égyptiens tyrannisaient les Israélites. »
      12 Jéthro offrit à Dieu un sacrifice complet et des sacrifices de communion. Alors Aaron et tous les anciens d’Israël vinrent prendre part au repas sacré, en compagnie du beau-père de Moïse.
      13 Le lendemain, Moïse prit place pour juger les querelles du peuple. Du matin au soir des gens attendirent de pouvoir se présenter devant lui.
      14 Lorsque son beau-père vit tout ce qu’il avait à faire pour le peuple, il lui dit : « Pourquoi procèdes-tu ainsi ? Pourquoi fais-tu ce travail tout seul, en obligeant les gens à attendre debout, du matin au soir, le moment de se présenter devant toi ? » –
      15 « C’est que ces gens viennent à moi pour obtenir un jugement inspiré par Dieu, répondit Moïse.
      16 Lorsqu’ils ont une dispute à régler, ils viennent me trouver : je tranche le cas qui les oppose et je leur fais connaître les lois et les enseignements de Dieu. »
      17 Son beau-père reprit : « Il n’est pas judicieux de procéder de cette manière !
      18 Vous allez tous vous épuiser complètement, toi et ceux qui viennent te consulter. Cette tâche est vraiment trop lourde pour toi, tu ne peux pas l’accomplir seul !
      19 Écoute donc ce que je te conseille, et que Dieu soit avec toi : Ton rôle consiste à représenter le peuple devant Dieu pour lui présenter les affaires litigieuses ;
      20 tu dois aussi informer les gens des lois et des enseignements de Dieu, leur indiquer la conduite à tenir et leur dire ce qu’ils doivent faire.
      21 Pour le reste, choisis parmi le peuple des hommes de valeur, pleins de respect pour Dieu, aimant la vérité et incorruptibles ; tu les désigneras comme responsables, à la tête de groupes de mille, de cent, de cinquante ou de dix hommes.
      22 Ce sont eux qui siégeront chaque jour pour juger les querelles du peuple ; ils te soumettront les affaires importantes, mais régleront eux-mêmes les causes mineures. De cette manière tu pourras alléger ta tâche, puisqu’ils en partageront la responsabilité avec toi.
      23 Si tu fais cela – et si c’est bien ce que Dieu t’ordonne –, tu ne t’épuiseras pas ; et de leur côté tous ces gens pourront rentrer chez eux réconciliés. »
      24 Moïse suivit les conseils de son beau-père :
      25 il choisit parmi les Israélites des hommes de valeur et les désigna comme responsables du peuple, à la tête de groupes de mille, de cent, de cinquante ou de dix hommes.
      26 Ils devaient siéger chaque jour pour juger les querelles du peuple ; ils soumettaient à Moïse les affaires difficiles, mais réglaient eux-mêmes les causes mineures.
      27 Moïse prit congé de son beau-père, qui s’en retourna dans son pays.

      Exode 34

      1 Le Seigneur donna cet ordre à Moïse : « Taille deux tablettes de pierre, semblables aux précédentes, que tu as fracassées ; j’y inscrirai les commandements qui figuraient sur celles-ci.
      2 Sois prêt pour demain matin. A l’aube, tu monteras au sommet du mont Sinaï et tu m’y attendras.
      3 Que personne ne t’accompagne ! Que personne non plus ne se montre ailleurs sur la montagne ; que même aucun animal – mouton, chèvre ou vache – ne paisse à proximité ! »
      4 Moïse tailla deux tablettes de pierre, semblables aux précédentes. Tôt le lendemain matin, il monta sur le Sinaï, conformément à l’ordre du Seigneur ; il emportait les deux tablettes.
      5 Le Seigneur descendit dans la colonne de fumée et se tint là, à côté de Moïse. Il proclama son nom : « Le Seigneur ».
      6 Puis il passa devant Moïse en proclamant encore : « Je suis le Seigneur ! Je suis un Dieu compatissant et bienveillant, patient, d’une immense et fidèle bonté.
      7 Je manifeste ma bonté envers les hommes jusqu’à mille générations, en supportant les péchés, les désobéissances et les fautes ; mais je ne tiens pas le coupable pour innocent, j’interviens contre celui qui a péché, contre ses enfants et ses descendants jusqu’à la troisième ou la quatrième génération. »
      8 En toute hâte, Moïse se jeta à terre pour adorer le Seigneur,
      9 puis il s’écria : « Seigneur, puisque tu m’accordes ta faveur, je t’en supplie, viens nous accompagner. Je sais bien que ces gens sont rebelles, mais pardonne nos péchés et nos fautes, et considère-nous comme ton peuple. »
      10 Le Seigneur déclara à Moïse : « Je vais conclure une alliance avec vous. En présence de tout ton peuple, je réaliserai des merveilles telles qu’on n’en a jamais vu de pareilles, nulle part sur terre, dans aucune nation ; les Israélites qui t’entourent verront alors combien sont impressionnantes les œuvres que j’aurai accomplies par ton intermédiaire.
      11 « Observez soigneusement ce que je vous ordonne en ce jour, et moi je chasserai devant vous les Amorites, les Cananéens, les Hittites, les Perizites, les Hivites et les Jébusites.
Afficher tous les 1787 versets relatifs
Update Required To play the media you will need to either update your browser to a recent version or update your Flash plugin pour Firefox & Safari - Flash plugin pour Opera & Chrome.