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Dictionnaire Biblique de Top Bible

PALESTINE 6.

VI Flore de la Palestine.

Elle appartient à trois grands types de végétation : la flore méditerranéenne, la flore steppico-désertique orientale et la flore tropicale.

1.

LA FLORE MEDITERRANEENNE. La plus grande partie de la végétation de la Palestine se rattache à cette flore. Elle comprend environ 900 espèces, caractéristiques par leur aspect, en harmonie avec le climat : pluvieux en hiver et au début du printemps, et sec en été. Il impose aux plantes, pour résister à la grande sécheresse, des adaptations spéciales et variées qui tendent à diminuer l'évaporation et la transpiration. Beaucoup d'entre elles ont les feuilles petites, dures et coriaces (chêne kermès), enroulées sur elles-mêmes ou couvertes d'un duvet de poils raides ou tomenteux (cistes). Les feuilles sont souvent remplacées, du reste, par des épines (voir ce mot) ou des aiguillons acérés qui les transforment en buissons piquants (genêts épineux). Beaucoup de plantes sont printanières ou automnales et leur appareil végétatif se dessèche définitivement ou provisoirement pendant la saison chaude. La vie se concentre dans les organes souterrains : tubercules ou bulbes, à l'abri des rayons solaires (tulipes, jacinthes, etc.). Quelquefois aussi les tiges ou feuilles deviennent charnues et grasses, en emmagasinant de véritables réserves d'eau : sedums, figuiers de Barbarie.

La flore méditerranéenne palestinienne se subdivise en trois zones principales :

(a) La zone littorale, étroite bande côtière dont le sol sablonneux est couvert d'ammophiles, graminées fixatrices des dunes (ammophila arenaria), de composées aux feuilles vert-gris (artemisia monosperma). Par endroits, elle est formée de larges terrasses d'alluvions anciennes, très fertiles, où l'on cultive les orangers, les citronniers, etc. (jardins de Jaffa).

(b) Une plaine côtière, dont la richesse est proverbiale depuis les temps anciens. Les blés y sont très productifs, les arbres fruitiers y prospèrent, les tulipes, les asphodèles, les narcisses y constituent des tapis colores.

(c) Une zone de collines et de basses montagnes, sur lesquelles se développent des maquis, taillis touffus et serrés, plus hauts que la taille de l'homme, caractérisés par les styrax (styrax officinale), les aubépines (crataegus azarolus), les molènes (verbascum tripolitanum), etc. Lorsque la végétation s'éclaircit et laisse voir de larges plaques du sol, on a les garrigues caractérisées par les petits chênes kermès (quercus coccifera), par les sauges (salvia triloba), les cistes (cistus villosus), etc. Si la végétation est encore plus rabougrie et plus clairsemée, on a les bathas où dominent les pimprenelles (poterium spinosum), les scolymes (scolymus macu-latus), etc.

La flore méditerranéenne occupe toute la Galilée. Grâce à l'humidité et à la fertilité du sol, elle est très riche en végétaux arborescents : oliviers, chênes, lauriers, lentisques, térébinthes, pins, etc. Les espèces herbacées sont nombreuses, surtout au printemps où elles forment des prairies de : renoncules, dauphinelles, scilles, anémones (parmi lesquelles le « lis des champs », l'anémone rouge, Mt 6:28). Cette flore s'étend sur la Samarie et la Judée où le nombre des espèces se raréfie, occupant le versant O. des montagnes jusqu'à la crête de partage des eaux ; elle s'arrête au Négeb. A l'Est, elle couvre les hauts plateaux de l'Auranitide et du pays de Galaad. Elle est limitée par la région steppico-désertique orientale qui commence à la ligne du chemin de fer du Hedjaz.

2.

LA FLORE STEPPICO-DESERTIQUE s'étend au Sud, dans le Négeb, et au Sud-E. Elle s'avance en pointe vers le N., dans la vallée du Jourdain. Elle est caractérisée par des plantes à période végétative courte, utilisant rapidement l'eau à n'importe quelle saison (la rosé de Jérico [anastatica hierochuntia], boule sarmenteuse et sèche, pousse des feuilles à la moindre pluie !). Les formes buissonnantes de taille naine, espacées les unes des autres, sont fréquentes (astragalus). Les graminées sèches plus ou moins serrées (stipa) ou en touffes isolées (aegilops) forment les grandes étendues de la « steppe d'herbe ». Il y a des labiées grises aromatiques et de petites plantes annuelles qui durent peu. Pendant la saison sèche, les plantes se flétrissent et leur emplacement est transformé en un triste et morne désert, mais la moindre ondée les fait reverdir. Dans certaines régions du S., le sol est quelquefois salé. Il y pousse des plantes halophiles aux tiges et aux feuilles grasses, véritables réserves d'eau. Elles rappellent les végétaux des bords de nos marais salants : des arroches (atriplex Halimus), soudes (salsolarigida, suasda), etc. Elles constituent les paysages caractéristiques des « steppes salées », en « îlots moutonnants » ne couvrant pas complètement le sol.

La flore steppique peut se diviser en deux régions distinctes : a) la flore du Négeb au Sud et au Sud-O., qui se rattache aux steppes saharo-égyptiennes et comprend 298 espèces ; 6) la flore des steppes transjordaniennes, qui se rattache aux steppes syriennes et comprend 256 espèces.

3.

LA FLORE TROPICALE constitue des enclaves isolées et cantonnées dans la vallée du Jourdain, dans les oasis près de la mer Morte (Engeddi, Callirhoé, Ghôr es-Sâfiyé), et dans les ravins de quelques ouadi à fond numide et bien exposés. L'existence de cette flore s'explique à raison du climat très chaud et sans hiver de ces différents sites. Presque toujours encaissés, ils sont en outre à l'abri des vents secs. La flore est d'origine éthiopienne et se rattache à celles de Nubie et d'Abyssinie. Les plantes qui la composent, contrairement aux autres plantes de la Palestine, fleurissent aux mois les plus chauds de l'année (août, septembre). Aussi ces enclaves font-elles un saisissant contraste avec les régions désolées voisines. C'est là que croissent le nabk (zizyphus spina-Christi) et l'ochr (calotropis procera), plantes nubiennes ; les acacias épineux (a. seyal), le bois de Sittim de l'A.T. ; la curieuse moringa aptera ; le loranthus acacias, plante parasite d'un beau rouge sang ; le câprier (capparis sodada), ornement des falaises, etc. Enfin, près du lac Hoûlé, le célèbre papyrus antiquorum et quelques autres plantes des marais, dont les graines ont été apportées par les oiseaux migrateurs.

4.

AGRICULTURE. Dans les terres argilo-calcaires brunâtres de la Palestine, les céréales croissent admirablement. Les blés à « grains longs » de la plaine de Jizréel et les blés à « grains courts » du Hauran (le grenier de l'Arabie) sont célèbres. L'orge vulgaire (le grain des pauvres), le millet sont répandus un peu partout ainsi que l'avoine. Le maïs est plus localisé. Les fourrages prospèrent dans les terres marneuses jaune clair qui couvrent la Palestine sur de grandes étendues.

Les plantes potagères sont surtout représentées par les pois, fèves, lentilles, oignons, poireaux, échalotes (ail d'Ascalon), asperges, choux, aubergines, artichauts, bamiyés (hibiscus), etc. Il faudrait ajouter les cucurbitacées comestibles : concombres, pastèques, melons, et les épices : câpre, safran, hysope, cumin, etc. (voir Herbe).

Dans les alluvions sablonneuses de la Samarie et de la Judée croissent l'oranger, le citronnier et les principaux arbres fruitiers d'Europe (abricotier, prunier, pêcher, etc.). De même sur la côte, où les jardins de villes comme Jaffa, Ascalon, Gaza sont célèbres à cet égard. Dans les terrains calcaires et les sols rocailleux se développent le figuier, l'olivier, l'amandier, le pistachier, le caroubier, le grenadier et aussi la vigne. Le palmier se développe dans l'oasis de Jérico, et aux environs de la mer Morte quelques plantes tropicales ont été acclimatées. Les cultures du mûrier, du coton et du riz ont été introduites dans diverses régions de la Palestine. De nombreuses plantations de cactées et d'eucalyptus ont été faites en Judée, dans la plaine de Jizréel et surtout en Galilée.

Au pied du Liban, on a planté de nombreuses variétés de chêne et de noyer, ainsi que des conifères d'essences diverses (cèdre, pin, sapin, etc.) pour reconstituer les anciennes forêts, en grande partie détruites par les Turcs. Sous l'influence des colons étrangers et des Sionistes, l'agriculture scientifique a pris un essor tout nouveau.

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