Paramètres de lecture

Afficher les numéros de versets
Mode dyslexique
Police d'écriture
Taille de texte

Merci à Bibles et Publications Chrétiennes pour la conception du processus d’affichage DYS.

Un outil révolutionnaire de lecture et d'étude de la Bible en ligne. Démarrez dès aujourd'hui le plan de lecture offert dont vous avez besoin.

PALESTINE AU SIÈCLE DE JESUS-CHRIST

Voir Atlas 6

C'est l'histoire politique que nous nous proposons de traiter ici. SOURCES

La principale : Flavius Josèphe, Guerre juive, en 7 livres ; Antiquités juives, en 20 livres ; V Autobiographie ; le traité dit Contre Apion ou de l'ancienneté du peuple juif, en 2 livres (voir Josèphe). Les auteurs latins comme Tacite, Suétone, Dion Cassius nous apportent des renseignements précieux sur les relations de Rome et de la Judée (voir Th. Reinach, Textes d'auteurs grecs et latins relatifs au judaïsme). Bornons-nous à mentionner, à côté des dictionnaires et commentaires de la Bible, deux ouvrages capitaux : E. Schurer, Geschichte des jüdischen Volkes im Zeitalter Jesu Christi, en 3 volumes, et S. Dubnow, Weltgeschichte des jiidischen Volkes, en 10 volumes, dont le deuxième raconte la période qui va du début de la domination grecque en Palestine jusqu'à la ruine de Jérusalem et nous intéresse particulièrement ; l'original est écrit en russe, maïs il a été traduit en allemand par A. Steinberg.

1.

Arrivée des Romains en Palestine.

Voir Atlas 11 Voir Atlas 26

Alexandra, veuve d'Alexandre Jannée (voir Macchabées), était morte en 69 av. J. -C, laissant deux fils : Hyrcan II et Aristobule II ; leurs luttes fratricides devaient avoir les plus tragiques conséquences, puisque, afin d'y mettre un terme, ils firent appel à l'intervention des Romains, qui pénétrèrent ainsi pour la première fois dans le pays ; ce fut le commencement du drame qui, après des péripéties diverses et mouvementées, ne devait se terminer que par la catastrophe de l'an 70 ap. J. -C.

Au printemps de 63 av. J. -C, Pompée est à Damas, il répond favorablement à la demande d'intervention qui lui est adressée et met le siège devant Jérusalem ; la ville est prise, et ce fait va avoir pour la Judée des conséquences graves : désormais, elle sera vassale de Rome. Hyrcan II est nommé ethnarque et grand-prêtre, tandis qu'Antipater, père d'Hérode le Grand, alors gouverneur de l'Idumée, s'attache à lui et, sous l'autorité nominale d'Hyrcan, exerce en réalité le pouvoir et en profite pour faire pommer ses fils à des postes importants de l'administration du pays : Phasaël est administrateur de Jérusalem, et Hérode de la Galilée (63 av. J. -C). Après la bataille de Pharsale (9 août 48) et la mort de Pompée (28 sept. 48), Hyrcan et Antipater se jettent du côté de Jules César, qu'Antigone, dernier fils survivant d'Aristobule, cherche vainement à gagner à sa cause. César comble de ses faveurs Hyrcan et Antipater. Hérode, à ce moment-là, a 25 ans : il fait preuve d'une rare énergie dans la répression des brigands, et d'une réelle effronterie vis-à-vis des autorités qui auraient voulu le condamner à cause de ses procédés trop sommaires ; lorsque son père meurt empoisonné (43 av. J. -C), il fait mourir le coupable. Deux incidents compromettent momentanément les intérêts d'Hérode et de son frère : d'abord lorsque, devant Antoine, alors en Bithynie, apparaît une députation de la noblesse juive pour se plaindre d'Hérode ; ce dernier réussit à garder la faveur de son protecteur ; ensuite, lorsque Antigone, avec l'appui des Parthes, réussit à s'emparer du pays, il contraint Hérode à fuir. Antigone reste maître du pays et, pour une courte période, le pouvoir royal des Hasmonéens est rétabli en Palestine. Antigone ne possède pas les qualités nécessaires à un souverain chargé d'exercer l'autorité dans des circonstances aussi délicates, ni le patriotisme enflammé, ni le génie politique, tandis que, pour lui arracher le pouvoir qu'il convoite, Hérode déploie une activité extraordinaire. Il accourt auprès d'Antoine, qui est acheté à prix d'or, et cela d'autant plus facilement que le Romain comprend qu'il importe d'avoir en Judée un instrument docile des volontés de Rome, puisque Hyrcan est prisonnier des Parthes. Dans une séance solennelle du Sénat, Hérode est proclamé roi de Judée, allié et vassal de Rome ; mais il lui faudra encore deux années de guerre civile, ensanglantant la Judée, avant d'être réellement roi. En 39 commencèrent les luttes entre Antigone et Hérode ; elles furent terribles ; Hérode fut obligé de faire le siège de Jérusalem, qui commença au printemps de 38 av. J. -C, et c'est à ce moment-là qu'il interrompit les opérations militaires pour épouser Mariamme, fille d'Alexandre, fils lui-même de cet Aristobule II dont nous avons parlé et d'Alexandra, fille elle-même d'Hyrcan II : elle était donc la petite-fille d'Hyrcan par sa mère. Par ce mariage avec une princesse hasmonéenne (ils étaient fiancés depuis 5 ans), il entrait dans la famille royale des Macchabées et espérait ainsi se concilier l'appui des patriotes juifs. Après une résistance désespérée de 40 jours, la ville succomba, et il y eut des carnages atroces. Hérode eut fort à faire pour éviter le pillage de la cité et la profanation du temple. Sans l'appui du général romain Sosius, il n'aurait jamais pu s'emparer de Jérusalem : le gouverneur de Syrie envoya Antigone à Antioche où se trouvait Antoine qui, obéissant aux suggestions d'Hérode, le fit mettre à mort. < (Ce fut le premier Romain, écrit le géographe Strabon, qui fit décapiter un roi. Il ne voyait pas d'autre moyen d'amener les Juifs à accepter Hérode, qui avait remplacé Antigone ; les supplices mêmes ne pouvaient, en effet, les décider à le reconnaître comme roi, tant ils avaient gardé une haute opinion de son prédécesseur. Antoine pensa que le supplice ignominieux d'Antigone obscurcirait le souvenir qu'il avait laissé et atténuerait la haine qu'on avait pour Hérode. » Cette haine ne devait pas désarmer durant toute la vie du nouveau roi.

2.

Hérode le Grand (37-4 av. J. -C).

Ce titre de « Grand » qui lui est appliqué doit être compris comme signifiant l'aîné ou le premier du nom.

1° LA CONQUETE DU POUVOIR (37-25 av. J. -C).

Il est roi, et pourtant il lui faut encore, en réalité, conquérir son pouvoir. Robuste et endurant, de bonne heure accoutumé à l'effort, cavalier excellent et chasseur infatigable, il s'est, dès sa jeunesse, exercé au métier des armes ; sauvage et passionné, dur et inflexible, il est étranger aux sentiments délicats comme aussi aux impulsions de la tendresse ; quand son intérêt est en jeu, il intervient avec une main de fer, sans reculer devant les plus cruels sacrifices et les flots de sang. Il se montre prudent, habile, rusé même dans le choix des moyens, sachant discerner d'un coup d'oeil les mesures à employer ; intraitable envers tous ceux qui dépendent de lui, il est vis-à-vis des puissants du jour le plus parfait courtisan. Il comprend que jamais il ne pourra être quelque chose que grâce à l'appui de Rome ; son souci constant sera de garder cet appui nécessaire ; par Rome il arrive et par Rome il se maintient. Pour conquérir réellement le pouvoir, il faut qu'il se débarrasse de ses ennemis : le peuple, l'aristocratie sacerdotale, les derniers Hasmonéens.

Le peuple le déteste et le traite de demi-juif ; il ne voit en lui qu'un roi par la grâce de Rome, souillé du sang des Hasmonéens ; il n'est ni grand-prêtre, ni prêtre-roi, mais souverain purement temporel : ce n'est pas un Juif authentique choisi par des Juifs, mais un souverain moitié juif et moitié païen, imposé par l'étranger. Hérode supprime les résistances : les plus décidés de ses adversaires, il les brise ; les plus souples, il cherche à les gagner par ses faveurs. Ceux qui sont les premiers par la piété, les pharisiens, le détestent ; ils voient en lui » l'esclave iduméen ». Ceux qui occupent le premier rang et qui furent jadis les partisans d'Antigone, il les fait égorger en masse ; « parmi eux se trouvaient quarante-cinq hommes, appartenant aux meilleures familles ; il n'épargne pas les membres du sanhédrin, puis s'empare de la fortune de ses victimes » (Graetz). Enfin il a encore devant lui les derniers Hasmonéens : le vieil Hyrcan, grand-père de sa femme, puis la mère de sa femme, Alexandra, le fils de cette dernière, donc le propre frère de sa femme, nommé Aristobule III Hyrcan fut rappelé de Babylonie, où les Parthes l'avaient emmené prisonnier ; il fut traité d'abord avec respect, avant d'être mis à mort sous le prétexte qu'il avait trahi. Alexandra intrigua pour que son fils obtînt le souverain pontificat ; Hérode résista aussi longtemps qu'il put, mais Alexandra ayant réussi à gagner la faveur de Cléopâtre, Hérode fut obligé, contre son gré, d'accorder au jeune homme la dignité suprême. Le peuple éprouva une immense joie en voyant le fils de ses anciens rois, dans tout l'éclat de sa jeunesse et de sa beauté, remplir avec noblesse ses augustes fonctions, mais Hérode en conçut une jalousie féroce et résolut de se débarrasser de lui. La scène se passe à Jérico : « Comme l'endroit était excessivement chaud, les convives sortirent tous ensemble en flânant et vinrent chercher au bord des piscines--il y en avait de fort grandes autour de la cour--un peu de fraîcheur contre les ardeurs du soleil de midi. Tout d'abord, ils regardèrent nager leurs familiers et leurs amis ; puis le jeune homme se joignit aux baigneurs, excité par Hérode ; alors, certains des amis du roi auxquels il avait donné ses instructions, à la faveur de l'obscurité croissante, pesant sans cesse sur le nageur et le faisant plonger comme par manière de jeu, le maintinrent sous l'eau jusqu'à ce qu'il fût asphyxié » (Jos., Ant., XV, 54 ; trad. Reinach). Cité devant Antoine pour se justifier de ce meurtre, Hérode acheta le Romain et réussit à se tirer de ce mauvais pas. Mais, avant de partir, il avait donné l'ordre à son oncle et beau-frère Joseph, tout à la fois frère de son père et mari de sa soeur, de mettre à mort sa femme, Mariamme, dans le cas où il ne reviendrait pas. Salomé, soeur d'Hérode, joua dans cette affaire un rôle particulièrement odieux, accusant son propre mari d'avoir eu des relations coupables avec Mariamme. On peut se représenter les sentiments d'Hérode, à son retour. Joseph est mis à mort, mais Mariamme s'irrite en apprenant l'ordre la concernant que le roi avait donné à son frère. De nouvelles difficultés se dressent sur son chemin : il se voit obligé, pour plaire à Cléopâtre, de lui céder de fort belles parties de son territoire, entre autres la région de Jérico, et, de plus, de faire la guerre au roi des Arabes : Hérode n'en retirait aucun profit car, à cette époque, il aurait aimé voler au secours de son protecteur Antoine, alors en lutte avec Octave. Ce ne fut pas sans courir de grands dangers qu'il put terminer la guerre contre les Arabes ; enfin il fut victorieux, mais un tremblement de terre causa de grands ravages dans le pays et coûta la vie à 30.000 personnes. Sur ces entrefaites, la bataille d'Actium (2 sept. 31 av. J. -C.) se terminait par la victoire d'Octave et l'effondrement de la puissance de son protecteur Antoine. Alors, sans hésiter, Hérode abandonne le vaincu pour se tourner du côté du vainqueur ; il s'empresse auprès de lui, lui narre un service qu'il vient de lui rendre : une troupe de gladiateurs, entretenue par Antoine en Syrie, aurait voulu passer en Egypte pour aider son patron à reprendre l'avantage ; unissant ses forces à celles du gouverneur de Syrie, il avait défait les rebelles. Avant de partir, il avait renouvelé l'ordre, déjà donné dans une précédente occasion, de mettre à mort Mariamme s'il ne revenait pas. Il accourut à Rhodes, se présenta devant Octave, se couvrit du masque de l'humilité, comme un humble vassal de Rome, montra que son concours avait été dans le passé profitable à Rome et qu'il en serait de même dans l'avenir. En politique avisé, Octave discerna ce qu'il y avait de vrai dans les affirmations du royal suppliant et lui rendit, avec la dignité royale, les territoires que Cléopâtre lui avait ravis. Mais, à son retour, ayant appris l'ordre que, pour la seconde fois, son mari avait donné de la mettre à mort s'il ne revenait pas, Mariamme ne lui cache pas son horreur. Et de nouveau Salomé joue son rôle de perfide calomniatrice. Mariamme est condamnée à mort et exécutée, non sans avoir, avant de marcher au supplice, été couverte d'injures par sa propre mère. « La plus belle fille de Juda, la belle Hasmonéenne, l'orgueil de la nation, marcha du tribunal à l'échafaud. Elle y monta calme et résolue, sans faiblesse et sans crainte, et resta digne de ses aïeux. Mariamme était l'image de la Judée, livrée à la hache du bourreau par l'intrigue et la haine. » (Graetz ; cf. Ant., XV, 236 ; l'historien juif trace de la princesse juive un portrait fort remarquable.)

2° LES ANNEES DE GLOIRE (25-13 av. J. -C).

En cette période de sa vie, le roi est au comble de la puissance : rien ne trouble ses relations avec Rome. Agrippa (Marcus Vipsanius Agrippa), le général, l'homme d'État, gendre d'Auguste, vient à Jérusalem rendre visite à Hérode. Ce dernier se montre habile politique et guerrier éprouvé dans la répression des désordres causés par les tribus arabes pillardes dans le voisinage de ses États, qu'il réussit à agrandir par l'adjonction de la Batanée, de l'Auranitide et de la Trachonite. Il est passionné pour les constructions somptueuses : il reconstruit Samarie de la manière la plus brillante ; il la nomme Sébaste-Auguste ; il transforme la tour sur la place du Temple, qui devient l'Antonia dont nous aurons l'occasion de reparler. A la place de la Tour de Straton, sur les bords de la mer Méditerranée, s'élève, après 10 ans de travaux, la ville fameuse de Césarée de Palestine ; son port est tout particulièrement remarquable : une digue puissante, qui s'avance bien avant dans la mer, est bâtie de matériaux amenés de fort loin. La plus célèbre de ses constructions est le Temple de Jérusalem (voir Temple). « Il fit part de son projet aux chefs de la nation, qui en furent effrayés. Ils craignaient qu'Hérode ne voulût seulement démolir l'ancien sanctuaire ou que la reconstruction ne traînât en longueur. Hérode les rassura en leur promettant de ne pas toucher au vieux temple avant que les matériaux du nouveau et les ouvriers ne fussent tous rassemblés. Des milliers de chariots amenèrent sur le chantier d'énormes pierres de taille, des blocs de marbre. Dix mille hommes, experts dans l'art de la construction, se mirent à l'oeuvre. Ce travail commença dans la 18 e année du règne d'Hérode (janvier 19 av. J. -C). L'intérieur du temple fut achevé en un an et demi. La construction des murs, des colonnades et des portiques demanda 8 ans, et, longtemps après, on travaillait encore aux parties extérieures. Le temple d'Hérode était un chef-d'oeuvre, que les contemporains ne pouvaient assez admirer. Il se distinguait du sanctuaire de Zorobabel par des proportions plus vastes et une splendeur plus grande. Au-dessus de l'entrée principale, Hérode avait, au grand scandale des pieux Israélites, fixé une aigle d'or, symbole de la puissance romaine » (Graetz, Hist, des Juifs). Malgré cela, comme aussi en dépit de sages mesures qu'il prend en allégeant les impôts en des temps particulièrement difficiles ou en intervenant en faveur des Juifs de Cyrénaïque ou de certaines régions de l'Asie Mineure pour que leurs privilèges soient respectés, la population le déteste : à cause des charges accablantes qui pèsent sur elle, des édifices païens qu'il fait élever en Palestine et dans les villes voisines, de son attitude de valet de Rome, de son système perfectionné d'espionnage, de son entourage de Grecs et de Romains, comme aussi à cause des forteresses qui se dressent pour rappeler à la nation qu'elle a perdu sa liberté : Hérodeïon, Masada, Machéronte, etc.

3° LE DECLIN (13-4 av. J. -C.)

est marqué par la plus épouvantable des tragédies dans le palais royal. Hérode s'était marié plusieurs fois ; chacune de ses femmes habitait, avec ses enfants, un quartier particulier du palais ; quelques-uns de ses enfants étaient mariés et avaient eux-mêmes des enfants (voir Hérodes [les], tableau généalogique). Il y avait là les fils de Mariamme, qui étaient de race royale, et Antipater, fils aîné du roi, sorti des rangs du peuple, d'abord exilé de la cour, puis rappelé ; il devait être un des mauvais génies de ce drame. A la suite d'atroces calomnies, les fils de Mariamme, Alexandre et Aristobule, sont condamnés à mort et étranglés à Samarie (7 av. J. -C). Antipater, désireux comme il l'avait été de mettre de côté ses frères, croit être alors parvenu à son but ; il complote la mort de son père, de concert avec son oncle Phéroras, frère du roi, et la ruine de deux de ses plus jeunes frères, Archélaüs et Philippe ; mais, à la mort de Phéroras, toute l'intrigue se découvre. Antipater est rappelé de Rome pour être jeté en prison en attendant que, de Rome, vienne l'autorisation de le faire mettre à mort. Secoué par tous ces événements, le roi tombe gravement malade, et le peuple, le croyant perdu, manifeste sa haine contre le despote. Deux docteurs de la loi poussent leurs disciples à enlever l'aigle d'or placée au-dessus de la porte principale du temple, symbole doublement odieux de soumission politique et de violation de la loi. L'aigle est arrachée vers midi, au moment où les fidèles sont le plus nombreux. Les mercenaires royaux s'emparent des 40 jeunes gens coupables de ce crime et des instigateurs, qui sont deux pharisiens. Cités devant le roi, ils font de courageuses déclarations. Le roi leur demande s'ils ont réellement osé abattre l'aigle d'or ; ils l'avouent. « --Qui vous l'a ordonné ? --La loi de nos pères. --Et pourquoi tant de joie au moment où vous allez être mis à mort ? --C'est qu'après notre mort nous jouirons d'une félicité plus parfaite. » Envoyés a Jérico, ils y furent sévèrement punis : les chefs brûlés vifs, les plus coupables des jeunes gens mis à mort par le bourreau, et les moins coupables frappés de diverses condamnations. La maladie du roi s'aggrave sans cesse ; un séjour aux célèbres eaux thermales de Callirhoé, sur les bords de la mer Morte, à une dizaine de kilomètres de Machéronte (voir plus loin), ne lui apporte aucun soulagement. Ramené à Jérico, il reçoit d'Auguste-l'autorisation de disposer à son gré d'Antipater ; le roi se hâte de profiter de la permission, d'autant plus qu'il a appris qu'Antipater cherche à corrompre son geôlier pour recouvrer sa liberté et, à la fin prochaine de son père, s'emparer du pouvoir : Hérode fait donc tuer Antipater. Il meurt lui-même à Jérico avant la Pâque de l'an 4 av. J. -C, et il est enterré en grande pompe dans la forteresse d'Hérodeïon, à 3 lieues au Sud de Jérusalem. (Sur Hérodeïon, voir plus loin, parag. 9, 3° et 5°.)

3.

Au lendemain de la mort d'Hérode.

1° CE QUI SE PASSE EN PALESTINE.

Pour entrer en vigueur, le testament d'Hérode devait être ratifié par l'empereur ; néanmoins, Archélaüs agit en roi ; bien qu'ayant fait au peuple les plus généreuses promesses, il fut obligé d'user de mesures cruelles pour ramener la paix, ce qui lui fit perdre sa popularité naissante. Alors se déchaîna ce qu'on appelle la guerre de Varus : elle fut provoquée par les exactions du trésorier d'Auguste, envoyé dans le pays pour confisquer les trésors d'Hérode ; ce Sabinus se vit bientôt assiégé dans le palais d'Hérode ; il appela à son secours Varus qui, après avoir soumis à son autorité le reste du pays, réussit sans trop de peine à terminer la campagne par la prise de Jérusalem. Il fit rechercher les véritables auteurs du soulèvement ; les plus compromis, au

nombre de 2.000, furent mis en croix, les autres gardés en prison. Quant à Sabinus, qui avait mauvaise conscience, il prit soin, avant l'arrivée de Varus, de quitter Jérusalem.

2° CE QUI SE PASSE A ROME.

Archélaüs, Antipas et Philippe sollicitent de l'empereur la validation du testament de leur père, en vertu duquel Archélaüs obtiendrait la couronne royale avec la Judée, la Samarie et l'Idumée ; Antipas, la Galilée et la Pérée ; Philippe, la Batanée, l'Auranitide et la Trachonite. Après de longues et violentes discussions, deux comparutions devant l'empereur et un temps de réflexion, Auguste fit connaître sa décision : le testament, tel que nous venons d'en déterminer les dispositions essentielles, était confirmé ; mais aucun des trois prétendants ne recevait la couronne royale : Archélaüs devenait ethnarque ; ses deux frères, tétrarques ; les revenus du premier étaient de 600 talents, ceux du second de 200 et ceux du troisième de 100 talents. Les villes de Gaza, Gadara et Hippos étaient enlevées à Archélaüs et jointes à la province de Syrie. Il faut mettre ici en évidence un fait d'une importance capitale : l'arrivée à Rome, sans doute entre les deux séances, d'une ambassade des Juifs, venus, avec l'autorisation de Varus, pour demander à l'empereur de les délivrer de tous les princes de la famille d'Hérode, contre lesquels ils prononcent un réquisitoire fortement motivé, et de bien vouloir les faire administrer par un gouverneur particulier, rattaché à la province de Syrie ; ils ne désirent qu'une chose : l'autonomie religieuse. C'est le point de vue des pharisiens, c'est-à-dire la prédominance des intérêts spirituels sur les intérêts civils, la possibilité de vivre conformément à leurs propres lois. D'après Josèphe, huit mille Juifs de Rome appuyèrent cette démarche.

4.

Les fils d'Hérode.

1° ARCHELAÜS.

Il avait été élevé à Rome ; il reçut, au moment de sa comparution devant l'empereur, le conseil de se comporter avec douceur dans ses relations avec ses administrés ; ethnarque (ce titre désignait un prince d'un rang plus élevé que le tétrarque), il recevrait la couronne royale, s'il savait s'en montrer digne. Il ne put, ni ne voulut le faire. Il paraît cependant avoir respecté les scrupules de ses administrés, en ne faisant pas frapper de monnaies portant des images choquantes pour la piété des Juifs. Il donna aussi, grâce à la construction d'un aqueduc, un grand développement aux plantations de palmiers qui constituaient une des richesses de Jérico. Comme il avait traité les Juifs et les Samaritains avec une égale cruauté, ses ennemis héréditaires s'unirent pour l'accuser auprès d'Auguste. N'ayant pu se justifier des accusations portées contre lui, il fut envoyé en exil en Gaule (6 ap. J. -C). Il est certain que sa cruauté fut le principal motif de cette sentence ; on peut supposer, d'après un passage de l'historien Dion Cassius, qu'il aura manqué de la souplesse qui distinguait ses frères, dont nous allons parler. Lui-même, aussi bien que sa femme Glaphyra, fut averti en songe de la destinée qui les attendait. Réduit en province romaine, son territoire fut désormais géré par des procurateurs, et sa fortune fut confisquée.

2° PHILIPPE (de 4 av. J. -C, à 34 ap. J. -C).

A la suite des calomnies d'Antipater, il avait été complètement déshérité par un précédent testament de son père Hérode, et c'est seulement dans le dernier qu'il obtenait les territoires qui lui furent dévolus par Auguste. Il pouvait, vis-à-vis de ses frères, se vanter de la pureté de sa descendance : tandis qu'ils étaient fils d'une Samaritaine, lui-même l'était d'une femme juive de Jérusalem. Il éleva, ou plutôt réédifia en l'embellissant, la ville de Panéas, qu'en l'honneur d'Auguste il nomma Césarée ou Césarée-Sébaste : c'est la Césarée de Philippe de nos évangiles (Mt 16:13, Mr 8:27). Il fit de même pour

Bethsaïda, bourgade de la basse Gaulanitide, non loin de l'embouchure du Jourdain dans le lac de Génézareth, sur la rive orientale du fleuve ; il lui donna le nom de Julias, en l'honneur de Julie, fille d'Auguste ; c'est la ville de Philippe, d'André et de Pierre, apôtres. Ce que nous savons encore de lui est tout à son honneur ; il menait un genre de vie mesuré et tranquille ; il passait sa vie dans ses États, d'où il ne sortait guère. Quand il se produisait en public, il ne se faisait entourer que d'une petite troupe de soldats d'élite, tant il avait confiance dans le respect et l'affection de ses administrés. Et de plus, dans ses voyages, il était accompagné de son siège de juge que l'on dressait partout où cela était nécessaire : il pouvait ainsi rendre la justice, sans faire perdre de temps aux plaignants. Nous savons peu de chose de sa vie de famille : il avait épouse sa nièce, fille de son frère Hérode et d'Hérodiade, cette Salomé qui dansa lors du festin qu'Hérode Antipas donna au jour anniversaire de sa naissance, festin qui se termina par la mort du Baptiste (Mt 14:6, Mr 6:22). Ses funérailles furent magnifiques ; il fut enseveli dans un sépulcre préparé d'avance par ses soins à Bethsaïda Julias. Les monnaies frappées par lui sont toutes païennes d'aspect ; au dire des numismates, elles furent les premières monnaies juives à porter une tête humaine, celle de l'empereur ; au revers, elles ont toutes l'image d'un temple tétrastyle.

3° HERODE ANTIPAS (de 4 av. J. -C, à 39 ap. J. -C).

Celui-ci, ainsi que son frère Philippe, paraît avoir abandonné son frère Archélaüs dans les circonstances relatées plus haut et montré vis-à-vis du pouvoir romain une obséquiosité satisfaisante ; aussi put-il conserver ses États tandis qu'Archélaüs les perdait. Celle de ses constructions qui intéresse le plus le lecteur du N.T. est Tibériade, dont la situation était fort remarquable ; les Juifs fidèles n'eurent pendant longtemps que de la répugnance pour elle, parce qu'elle était bâtie sur des tombeaux ; aussi, pour peupler la ville nouvelle, appelée du nom de Tibériade pour honorer l'empereur Tibère, fallut-il avoir recours à la violence. Il avait épousé la fille du roi des Arabes Arétas IV (2Co 11:32, Ac 9:24 et suivant) Rencontrant Hérodiade, il conçut pour elle une vive passion ; elle était la femme de son frère Hérode, simple particulier qui avait été rayé du testament de son père à la suite de la découverte d'un complot auquel avait pris part sa mère Mariamme, fille du grand-prêtre. Hérodiade accueillit ses ouvertures ; ils convinrent entre eux qu'elle irait habiter avec Hérode Antipas dès qu'il serait de retour de Rome. Son épouse légitime ayant eu vent de la trahison de son mari, se fit conduire à Machéronte, forteresse à l'Est de la mer Morte ; de là, elle se retira auprès de son père.

Cette union fut pour Antipas une source de malheurs. Elle scandalisait ses sujets parce que contraire à la loi : il y avait, en effet, double adultère. En outre, Hérodiade était tout à la fois sa belle-soeur comme femme de son frère, et sa nièce comme fille de son autre frère Aristobule, ce fils d'Hérode le Grand et de Mariamme, qui avait été mis à mort avec son frère Alexandre, comme il a été dit plus haut. Sur la mort de Jean-Baptiste, Josèphe (Ant., XVIII, 116-119) fournit des renseignements précieux, que voici en résumé : parlant de la défaite essuyée par les troupes d'Antipas auquel Arétas avait déclaré la guerre pour venger l'honneur de sa fille, outragée par la répudiation dont elle avait été la victime, Josèphe expose que, « à quelques-uns des Juifs, il paraissait que cette défaite devait être expliquée comme une punition méritée, en expiation du meurtre de Jean, surnommé le Baptiste. C'était un homme de bien qui exhortait les hommes à la vertu et au baptême, envisagé non pas comme un moyen de détourner de soi-même un châtiment, mais d'obtenir (ou de produire) la pureté du corps, attendu que leur âme avait été précédemment purifiée par la justice. Le grand succès que remportent les prédications de Jean fait craindre que, par ces discours mêmes, ils ne soient entraînés à quelque rébellion ; c'est à cause de ces appréhensions que Jean est d'abord jeté dans la prison de Machéronte, puis mis à mort. L'opinion des Juifs était que la destruction qui avait anéanti son armée n'était pas autre chose qu'un châtiment qui lui avait été infligé par Dieu qui avait voulu par là le rendre malheureux » (Jos., Ant., XVIII, 116ss). L'authenticité de ce passage a été contestée ; on y a vu une interpolation due à une main chrétienne. L'historien juif Simon Dubnow croit, au contraire, que ces lignes sont de la main de Josèphe, et il a certainement raison. Nous trouvons donc, dans Josèphe, des renseignements d'une réelle valeur ; Jean avait acquis sur le peuple une autorité extraordinaire, aussi bien par ses prédications qui attiraient les foules que par la sainteté de sa vie ; l'influence qu'il exerçait sur les masses populaires était telle que le tétrarque ne tarda pas à en prendre ombrage ; il craignit enfin que cet enthousiasme ne devînt le point de départ d'un soulèvement préjudiciable à la paix de l'Etat ; aussi, avant qu'il fût trop tard, fit-il mourir à Machéronte le prédicateur redouté. La grande popularité de Jean est attestée par nos évangiles (Mr 1:5 11:27,33). Jean fut jeté en prison par Hérode : « Mais Hérode le tétrarque, étant repris par Jean au sujet d'Hérodiade, femme de son frère, et de tous les autres crimes qu'il avait commis, ajouta encore à tous les autres celui de faire jeter Jean en prison » (Lu 3:19 et suivant). « Jean lui disait : Il ne t'est pas permis de prendre la femme de ton frère » (Mr 6:18). Les deux récits que nous possédons de sa mort se lisent Mt 14:1-12, Mr 6:21-29. D'après les renseignements de Josèphe, c'est à Machéronte qu'il aurait été mis à mort (voir Rev. Bbl. 1909, pp. 386SS, art. de F. -M. Abel). Cette ville, couronnée d'une forteresse, est pour Josèphe l'extrémité méridionale de la Pérée ; il en fait une description détaillée (G. ]., VIII, 66ss) ; à ses yeux sa situation naturelle comme l'industrie des hommes en ont fait une forteresse imprenable ; elle domine de plus de 1.100 m. les eaux de la mer Morte, que l'on aperçoit à une dizaine de km. à vol d'oiseau. Machéronte fut détruite une première fois par Gabinius, lors de la venue de Pompée en Palestine. Reconstruite par les soins d'Hérode, elle devait tomber au pouvoir des Romains lors de la dernière guerre (voir plus loin, 9, 5°). Antipas apparaît encore dans deux passages des évangile : Lu 13:31-33 23:1-16 (voir Jésus-Christ) ; bornons-nous à rappeler ici que si Jésus l'appelle un « renard », c'est à cause de sa ruse et de sa cruauté. Voici les derniers renseignements que nous possédons à son sujet (Jos., Ant., XVIII, 240SS) : l'ambition d'Hérodiade l'empêcha de passer dans le calme les dernières années de sa vie ; son frère Agrippa I er étant devenu roi, elle aurait aimé voir son mari porter la couronne royale ; elle chercha à le persuader d'aller mendier auprès de Caligula cette dignité ardemment convoitée. Pour tâcher de l'y décider, elle excita sa jalousie : si César avait fait d'un simple particulier un roi, hésiterait-il à donner le même titre à un tétrarque ? A ces assauts réitérés, Antipas opposait son désir de repos et sa méfiance de Rome, qu'il connaissait pour y avoir vécu dans sa jeunesse et y être retourné à maintes reprises ; mais il finit par céder aux objurgations de sa femme. Comparaissant devant l'empereur, il fut accusé par un messager qu'Agrippa avait dépêché à Rome, d'avoir, au temps de Tibère, été en relations avec Séjan et plus récemment avec Artaban, roi des Parthes ; cette dernière assertion était appuyée par l'affirmation qu'Antipas avait préparé des armements considérables, ce qui faisait supposer en lui des intentions guerrières. Au lieu d'obtenir la dignité royale, Antipas fut condamné à l'exil ; alors se passa une scène d'une incontestable grandeur : Caligula voulait laisser à Hérodiade la libre disposition de sa fortune personnelle et, supposant qu'elle ne serait pas disposée à partager le malheur de son époux, la remettre à la garde de son frère. Elle lui répondit : « Certes, toi, empereur, c'est avec magnanimité et comme il convient à ta race que tu viens de parler ; il y a quelque chose qui m'empêche de jouir de la faveur de ton présent, c'est l'amour que j'ai pour mon mari ; il ne serait pas juste que celle qui fut sa compagne dans le bonheur l'abandonnât dans le malheur. » L'empereur, âme vile s'il en fut jamais et perdu de vices et de crimes, n'était certes pas capable de comprendre la noblesse d'une telle attitude ; il l'envoya donc, elle aussi, en exil avec Hérode et fit présent de sa fortune à Agrippa. Ils moururent, soit en Espagne (d'après G.J.), soit à Lyon, ville des Gaules (d'après Ant.)

5.

Les procurateurs romains (6-41 ap. J. -C).

Pour la détermination exacte de leurs pouvoirs, voir Gouverneur, Archélaüs ayant été déposé en 6 ap, J. -C, la Judée et la Samarie furent, dès cette date, administrées par Rome ; il en fut de même de la tétrarchie de Philippe, de 34 à 37, c-à-d, de la mort de Philippe jusqu'au moment où Caligula fit présent de cette tétrarchie à Agrippa. Quant à celle d'Antipas, elle passa directement des mains du prince envoyé en exil à celles de son accusateur Agrippa. Voici les noms des procurateurs : Coponius, Marcus Ambibulus, Annius Rufus, Valerius Gratus, Ponce Pilate, Marcellus, Marullus. Ils ne restèrent pas longtemps en fonction, à l'exception de Valerius Gratus et de Ponce Pilate, qui furent envoyés dans leur province par Tibère ; c'était un procédé dont celui-ci usait souvent, de conserver longtemps aux mêmes fonctionnaires la charge d'administrer les provinces, pour éviter qu'elles ne fussent pressurées à nouveau par un autre gouverneur.

1° PONCE PILATE (26-36 ap. J. -C).

Tacite écrit, parlant de l'incendie de Rome dont on accusa les chrétiens (Ann., XV, 44) : « Ce nom leur vient du Christ qui, sous le règne de Tibère, fut condamné au supplice par le procurateur Ponce Pilate » (voir Rome). Le philosophe Philon, dans une lettre qu'il aurait écrite à Hérode Agrippa II, déclare que Pilate était d'un caractère indomptable et d'une dureté sans égard pour personne, et, quant à son gouvernement, il lui reproche sa vénalité, sa violence, ses pillages, les mauvais traitements qu'il faisait subir à ses administrés, ses vexations, ses exécutions capitales continuelles et prononcées sans jugement régulier, ses cruautés sans fin et insupportables. --L'affaire des aigles. Les procurateurs qui avaient précédé Pilate, voulant ménager les scrupules religieux des Juifs, avaient évité d'introduire dans Jérusalem les enseignes qui, surmontées d'un aigle, symbole de la puissance romaine, et ornées du médaillon de l'empereur (personnage divin), étaient particulièrement odieuses aux Juifs. Pilate, à la faveur de la nuit, les introduisit dans la ville. Le peuple ameuté se précipita à Césarée pour supplier Pilate de faire cesser ce scandale, se déclarant prêt à mourir plutôt qu'à subir un pareil outrage ; Pilate céda. --Le pillage du trésor du temple et la construction de l'aqueduc. Un peu plus tard, nouvelle émeute. Pilate pilla le trésor sacré et, à l'aide des sommes d'argent ainsi acquises, il amena l'eau à Jérusalem. Pour calmer le peuple, violemment irrité de cette profanation, il envoya ses soldats qui, déguisés en simples particuliers et armés de gourdins, se dispersèrent dans la foule ; comme elle refusait d'obéir et de se retirer, elle fut frappée à coups de bâtons. Ce n'est que par ces cruautés qu'elle fut réduite au silence. --Les Galiléens massacrés. Ce fait ne nous est connu que par Lu 13:1. Mais nous savons que, lors des discussions qui eurent lieu à Rome à l'occasion de la demande que firent les fils d'Hérode pour obtenir l'investiture du testament de leur père, on reproche à Archélaüs d'avoir fait massacrer autour du temple un grand nombre de Juifs venus pour la fête et qui furent immolés de la façon la plus barbare au moment où eux-mêmes allaient offrir leurs sacrifices. Les Galiléens avaient, il est vrai, un fort penchant aux séditions, et Pilate était aussi violent que cruel. --Les boucliers dorés. Dans une oeuvre historique perdue en partie, Philon racontait comment les persécuteurs des Juifs avaient péri de mort violente. (Ce thème devait être plus tard repris. par l'orateur chrétien Lactance, vers 312, dans son « Au sujet des morts des persécuteurs ».) Dans ce traité, il raconte que Pilate avait fait placer aux murs de sa demeure à Jérusalem (l'ancien palais d'Hérode) des boucliers richement dorés portant le nom de l'empereur. Le peuple en conçut une vive irritation et, comme Pilate refusait obstinément d'éloigner ces objets de scandale, quelques personnages haut placés et quatre des fils d'Hérode intervinrent auprès de lui, mais sans succès. Ils s'adressèrent à l'empereur Tibère qui, discernant les vrais mobiles de Pilate, donna l'ordre d'enlever ces boucliers et de les suspendre à Césarée dans le temple d'Auguste. Malheureusement, la date de cet événement n'est pas connue, parce qu'elle n'est pas fixée par Philon, mais les savants croient pouvoir la placer à une époque tardive de l'administration de Pilate. S'il en est réellement ainsi, nous aurions l'explication de ce que Luc dit (Lu 23:12) de l'inimitié de Pilate et d'Hérode, qui aura pris naissance à propos de la participation d'Hérode Antipas à l'ambassade auprès de Tibère ; elle cessa lors du procès de Jésus, Et si Pilate (voir Jésus-Christ) hésite aussi longtemps à condamner le Christ, c'est qu'il voudrait refuser aux Juifs ce qu'ils lui demandent, afin de ne pas faire plaisir à ceux qui l'ont accusé auprès de l'empereur ; lorsqu'il finit par céder, aux cris de la foule disant : « Si tu le relâches, tu n'es pas l'ami de César ! Quiconque se fait roi se déclare contre César ! » (Jn 19:12), c'est parce qu'il y entend, nettement exprimé, le grief que les Juifs porteront à Rome contre lui s'ils vont de nouveau s'y plaindre comme ils l'ont déjà fait. --Le massacre des Samaritains et la déposition de Pilate. Un faux prophète avait engagé les Samaritains à monter avec lui sur le mont Garizim et leur avait promis qu'il leur montrerait les vases sacrés enfouis par Moïse. A sa voix, ils se rassemblèrent dans une bourgade, Tirathana, quand une armée de soldats romains, sur l'ordre de Pilate, fit un massacre de ces malheureux, tandis que d'autres furent mis en fuite ou emmenés en captivité. Sur plainte portée devant Vitellius, légat de Syrie, Pilate fut envoyé à Rome pour se justifier : le gouverneur resta fort longtemps en voyage, près d'un an ! Quand il parvint à Rome, Tibère était mort et l'affaire n'eut pas de suite. On croit que Pilate mourut de mort violente ; Eusèbe affirme qu'il se serait suicidé. La légende s'est beaucoup occupée de lui : comme son corps semait partout la terreur, il aurait été transporté à Vienne en Gaule, puis à Lausanne, d'où il aurait été emmené jusque dans le voisinage de Lucerne ; de là le nom du mont Pilate.

6.

Les troubles sous Caligula.

Le pays jouit d'un peu de calme pendant un certain temps. Vitellius, père du futur empereur, légat propréteur de Syrie (35-39 ap. J. -C), vint à deux reprises à Jérusalem et y fit preuve de dispositions bienveillantes envers les Juifs. Il eut pour successeur Pétrone, qui administra la Syrie de 39 à 42 environ. (Il ne faut pas le confondre avec le Romain du même nom qui vivait à la cour de Néron et qui était appelé par lui « arbitre des élégances ».) La ville de Jamnia (voir Jabné) était alors peuplée en majorité de Juifs ; leurs concitoyens païens, autant pour les irriter que pour faire preuve de dévotion à l'empereur, lui élevèrent un autel, que les Juifs s'empressèrent de renverser. Pour tirer une éclatante vengeance de ceux-ci, Caligula donne l'ordre d'ériger sa statue dans le temple de Jérusalem : cet ordre doit s'exécuter avec le secours de l'armée. Les Juifs opposent à cette odieuse profanation une résistance acharnée. Comprenant à quel point il lui sera difficile, sinon impossible, de vaincre cette violente résistance, Pétrone cherche à gagner du temps : la préparation de la statue doit être faite avec tant de soin qu'il faudra bien des jours pour l'achever ; ensuite, l'époque, celle des récoltes, est défavorable. Caligula cède quand Pétrone lui écrit pour solliciter un délai ; puis il se ravise ; il exige que la statue soit dressée. Hérode Agrippa 1 er intervient et réussit à obtenir de l'empereur qu'il renonce à son projet. Sur une nouvelle démarche de Pétrone, la colère de Caligula s'enflamme ; ordre est envoyé au magistrat de se donner la mort. Les messagers, arrêtés par la tempête, arrivèrent en Palestine après que d'autres messagers eurent apporté la nouvelle de la mort de Caligula, assassiné le 24 janv. 41.

7.

Hérode Agrippa I er et ses enfants.

1° HERODE AGRIPPA I er.

Celui-ci était né en 10 av. J. -C, car c'est à 54 ans qu'il mourut, en 44 ap. J. -C. Il avait passé dix ans à Rome pour son éducation. Aussi longtemps que vécut sa mère, il dissimula ses penchants à la dissipation, dans la crainte d'attirer sur lui sa colère ; mais, après sa mort, il dépensa sa fortune en prodigalités et en largesses de tous genres, si bien qu'en peu de temps il fut réduit à la gêne : ce qui l'empêcha de vivre à Rome. Il épousa une noble femme, Cypros, sa cousine germaine, fille d'un frère aîné de son père. Il revint en Palestine ; sur l'intervention de sa femme, il obtint d'Hérode Antipas, son beau-frère parce qu'époux de sa soeur, la place d'intendant du marché de Tibériade. Malheureusement, tous les deux étaient grands buveurs et, dans la chaleur d'une dispute, ils en vinrent aux insultes et se séparèrent. Perdu de dettes, à bout d'expédients, poursuivi par ses créanciers, roulant dans sa tête des pensées de suicide, il finit par échouer à Rome et, grâce à la protection d'Antonia, mère du futur empereur Claude, qui avait été l'amie de sa mère, il reçut de Tibère la charge d'éducateur de son petit-fils nommé Tiberius Gemellus. Il s'attacha davantage encore au petit-fils de sa bienfaitrice, le futur empereur Caligula. Le chemin des honneurs semblait définitivement ouvert devant lui, quand une imprudence de langage le fit jeter en prison : il se laissa aller, devant son domestique, à des paroles regrettables par lesquelles il souhaitait la mort prochaine de « ce vieillard » (Tibère), mort qui mettrait Caligula (proche de lui quand il parlait) en possession de l'empire du monde. Dénoncé, il fut jeté en prison. La rigueur de sa captivité fut adoucie par les attentions de Caligula qui, devenu empereur par la mort de Tibère (16 mars 37), s'empressa de faire sortir de prison son ami et lui remit une chaîne d'or, en souvenir de la chaîne de fer qu'il avait portée dans sa prison : de cette chaîne, Agrippa fit hommage au Dieu des Juifs, en la faisant placer comme une pieuse offrande dans le temple de Jérusalem. Il est roi et reçoit peu à peu tous les territoires qui avaient autrefois formé le royaume de son grand-père, Hérode le Grand. Lorsque Caligula tomba sous les coups d'un assassin, Agrippa se souvint des bontés du défunt envers lui et lui rendit les premiers honneurs funèbres. S'il faut en croire Josèphe, il aurait joué un rôle considérable au moment de l'avènement de Claude, en s'entremettant entre le Sénat et ce dernier, intervention dont l'empereur le récompensa largement. Son pharisaïsme était finesse politique plutôt que conviction sincère, mais, ainsi que l'écrit J. Derenbourg (Essai sur l'Histoire et la Géographie de la Palestine) : « Le bonheur inattendu de sa situation paraît avoir affermi et corrigé un peu le caractère léger du roi... Cypros paraît avoir été... favorable aux pharisiens et a sans doute engagé Agrippa à une certaine déférence envers ce parti. » C'est aussi à l'influence de sa femme que le même auteur attribue le changement notable que nous voyons s'accomplir dans son attitude. Il fut généreux et habile ; Josèphe vante la douceur de son caractère et sa libéralité ; il en donne pour preuve la reconnaissance qu'il montra envers ceux qui avaient été bons pour lui durant ses années de misère. De plus, il intervint, de concert avec son frère Hérode de Chalcis (non mentionné dans le N.T.), en faveur des Juifs d'Alexandrie, et, d'une manière générale, de ceux de tout l'empire. Gallion, le proconsul d'Achaïe, obéit aux directives de l'empereur Claude, influencé par Hérode Agrippa, quand il refusa d'intervenir dans les querelles intestines des Juifs de Corinthe (Ac 18:12,17). C'est sous la protection de cette tolérance relative que Paul a pu exercer son ministère sans être moleste plus qu'il ne le fut par les autorités romaines. Agrippa prit deux initiatives intelligentes :

Il ordonna la construction, au Nord de Jérusalem, d'un mur qui entourait le quartier nommé Bézétha ou nouvelle ville ; c'est de ce côté que la cité pouvait être prise le plus facilement. Dut-il interrompre ce travail sur l'ordre de Rome ou le fit-il de son propre gré ? Nos sources ne sont pas d'accord sur ce point. (Voir Jérusalem [murs et portes], et la pl. VII)

Il tenta de se rapprocher des autres rois ses voisins, comme lui vassaux de Rome. Il les avait reçus chez lui, quand le légat de Syrie leur enjoignit de retourner chez eux : une entente s'établissant entre ces princes pouvait en effet constituer un danger pour Rome. Dans le N.T., il apparaît comme persécuteur de la jeune Église, faisant périr Jacques « frère de Jean » et mettre en prison Pierre, que la puissance de Dieu délivra au dernier moment (Ac 12:1,19). Le récit de sa mort se lit dans Ac 12:20-25 et dans Ant., XIX, 343SS ; les traits essentiels se retrouvent dans les deux narrations : l'habit magnifique, les acclamations flatteuses, une assemblée solennelle, une mort violente. Si Josèphe ne dit rien de l'hostilité de Tyr et de Sidon, ni du rôle de Blastus, le chambellan, il ajoute : « le roi ne réprima pas leurs propos et ne repoussa pas leurs flatteries impies », et il relève ce détail que le roi souffrait de douleurs abdominales.

En mourant, il laissait 4 enfants : Agrippa II, Bérénice, Mariamme, Drusille. Mariamme nous est peu connue et ne figure pas dans le N.T.

2° AGRIPPA II était trop jeune pour succéder à son père, au dire des conseillers de Claude qui détournèrent l'empereur de son dessein de lui confier le gouvernement de la Judée. Il reçut le royaume de son oncle (celui du Liban), puis l'échangea contre la tétrarchie de Philippe et celle de Lysanias, auxquelles il put joindre plus tard certaines parties de la Galilée. Sa résidence était Césarée de Philippe (voir art.) qu'il nomma Neronias pour honorer l'empereur. Au début de la guerre (voir plus loin, parag. 9), il chercha à amener les Juifs à renoncer à leur projet de révolte contre Rome ; Bérénice se joignit à lui dans cette tentative qui n'eut aucun succès. Dès lors il se mit du côté de Rome. Sa vie privée fut coupable ; Juvénal nous a conservé le souvenir de l'accusation d'inceste que l'on portait contre lui et sa soeur Bérénice (voir ce mot). Du haut de son palais de Jérusalem, il s'amusait à suivre les cérémonies religieuses qui se déroulaient dans le temple ; pour se débarrasser de cette curiosité déplacée, les prêtres avaient fait élever un mur, dont Agrippa leur avait demandé en vain la suppression. L'affaire fut portée à Rome ; mais, grâce à l'appui de l'impératrice Poppée, favorable au judaïsme, les Juifs eurent gain de cause. Du reste, son intérêt pour le peuple se montra par l'importance qu'il attachait à des choses sans valeur réelle. Ac 25:13 et suivant nous raconte que, venant à Césarée pour saluer Festus, il prit part à l'assemblée solennelle devant laquelle Paul fut appelé à présenter sa défense (Ac 26:1-32). C'est lui qui donne la parole à Paul et lui que l'apôtre interpelle. Il est souvent à Rome, par ex. en 75 ap. J. -C, alors que, grâce à l'amour qu'elle avait inspiré à Titus, Bérénice faillit devenir impératrice. Il mourut en 100 ap. J. -C.

8.

Les procurateurs romains de 44 à 66 ap. J. -C.

-Sous CUSPIUS FADUS (44- ?) eurent lieu de violents débats au sujet de la garde des vêtements du grand-prêtre, que Cuspius aurait voulu enlever aux prêtres, mais qui finalement leur resta, en vertu d'une décision de Rome.

-Sous TIBERE ALEXANDRE, Juif renégat, neveu de Philon, on crucifia les fils de Judas le Galiléen, dans la crainte qu'ils ne fomentassent la révolte comme l'avait fait leur père (Ac 5:37).

-A VENTIDIUS CUMANUS appartient le triste honneur d'ouvrir la série des procurateurs dont la brutalité et la cruauté devaient fatalement pousser les Juifs à la révolte de l'an 66.

-ANTONIUS FELIX (52-60). Tacite dit de lui : « Il exerça, avec les instincts d'un esclave et au milieu de tous les vices et de toutes les cruautés, la puissance d'un roi » (Hist., V, 9) et « il croyait, grâce à l'appui de Pallas, que l'impunité serait acquise à ses crimes » (Ann., XII, 54). Nombreuses furent les causes de troubles : d'abord les abominations des sicaires ou brigands qui poignardaient secrètement leurs ennemis ; les zélotes (voir ce mot) commencèrent la guerre civile ; les faux prophètes troublaient les esprits ; de violentes discordes s'élevaient entre Juifs et païens au sujet de l'égalité des droits des citoyens dans des villes comme Césarée. Ajoutons que son mariage avec une princesse juive, Drusille (voir ce mot), fut un effroyable scandale : les deux époux étaient mariés, et c'est sur ce double adultère que se fonda leur union. Sur les relations de Paul avec Félix, cf. Ac 23:23-24:27.

-PORCIUS FESTUS (40-42) trouva le pays bouleversé par les brigands qui incendiaient et pillaient tous les villages ; il intervint énergiquement, mais sans réussir à mettre fin à ces désordres ; il mourut en charge. Sur les relations de Paul avec lui, cf. Ac 24:27-26:32. C'est entre la mort de Festus et l'arrivée de son successeur qu'on mit à mort Jacques, frère du Seigneur (voir Jacques, parag. 3).

-L'administration d'ALBINUS (62-64) est dépeinte par Josèphe de la manière suivante : « Il n'y a pas un genre de scélératesse qu'il n'ait pratiqué ; il vola et pilla les biens des particuliers, accabla de contributions extraordinaires toute la nation ; ceux qui avaient été jetés en prison pouvaient, moyennant rançon payée par leurs parents, être délivrés de la prison, et nul n'était criminel que celui qui n'avait rien à donner. »

-GESSIUS FLORUS (64-66). « La patience... resta aux Juifs jusqu'à Gessius Florus ; c'est pendant qu'il était en charge que la guerre éclata » (Tac, Hist., V, 10). Il fut d'une insatiable cupidité ; il ne fit rien pour secourir les Juifs de Césarée, molestés par leurs compatriotes païens ; il pilla le trésor du temple : cet acte provoqua un soulèvement populaire qui fut étouffé dans le sang ; en vain Bérénice supplia-t-elle Florus de faire arrêter le carnage ; les soldats étaient si irrités qu'ils tuèrent sous ses yeux leurs captifs, et ce fut la guerre. Josèphe détermine la date précise de cet événement : 3 juin 66.

9.

La guerre des Juifs contre Rome (66-70).

1° DEBUTS DE LA GUERRE.

Un affront, fait par les soldats aux Juifs, provoqua des combats dans les rues de Jérusalem et une sanglante répression par Florus ; les Juifs coupèrent les portiques qui reliaient le temple a la forteresse : les Romains ne pouvaient plus intervenir rapidement dans les parvis en cas de troubles. (cf. Ac 21:34,37 22:24) Incapable de rétablir l'ordre, Florus se retira et Cestius Gallus intervint, en sa qualité de légat de Syrie. Profitant de dispositions plus conciliantes du peuple, Agrippa chercha à le détourner de la révolte et, pour y réussir, il lui adressa, sur le Xyste (voir ce mot), place publique devant le palais des Hasmonéens, un discours où il exposait combien cette guerre était une folie, puisque la puissance militaire de Rome était invincible ; Th. Reinach tient ce discours pour le plus remarquable dans l'oeuvre de Josèphe (G.J., II, 345SS), à la fois par l'habile rhétorique et par l'abondance et la précision des renseignements concernant l'empire romain et en particulier son organisation militaire. Le peuple semble touché, mais refuse de se soumettre à Florus. Les Juifs eux-mêmes sont divisés en partisans et adversaires de la paix ; parmi ces derniers se distinguent des groupes plus ou moins violents. Cestius Gallus entre en campagne avec son armée : il est battu et meurt peu après. Néron envoie Vespasien pour le remplacer.

2° CAMPAGNE DE GALILEE.

Pendant ce temps, dans les villes frontières, il y avait entre Juifs et païens des luttes sanglantes accompagnées de massacres effrayants par leur nombre et leurs cruautés. Aussi les Juifs se virent-ils forcés d'organiser la résistance : celle de la Galilée fut confiée à l'historien Josèphe ; choix malencontreux, car, ayant vécu à Rome, celui-ci était en secret ami des Romains, convaincu de leur force, et en outre totalement dépourvu de talents militaires. Il n'en vante pas moins ses prodiges de vaillance et d'ingéniosité dans la forteresse de Jotapata (Djéfat), qui succomba fin juin 67 ; Josèphe lui-même fut fait prisonnier. Amené devant Vespasien, il lui aurait dit : « Tu seras César... Tu n'es pas seulement mon maître, tu es celui de la terre, de la mer et de toute l'humanité. » Aussi fut-il l'objet de la bienveillance du général. Suétone fait allusion à cette prophétie. A la tête d'une armée évaluée à 60.000 hommes, Vespasien avait commencé à exécuter son plan de campagne : attaquer l'ennemi par le N. (la Galilée) avant de l'écraser à Jérusalem.

3° AVANT LE SIEGE.

Jean de Giscala, le zélote qui commandait à Jérusalem, y est bientôt rejoint par Simon Bar Giora, zélote lui aussi, tous deux partisans de la guerre à outrance ; ils vont rivaliser entre eux de violence, pour se disputer le pouvoir, en attendant qu'un troisième parti, celui d'Eléazar, fils de Simon, vienne encore augmenter le désordre. Après la Galilée, c'est la Pérée que soumettent les Romains : avec Jérusalem, seules trois forteresses tiennent encore : Hérodeïon (N. de Thékoa et S. -E, de Bethléhem), Masada (O. de la mer Morte) et Machéronte (S. de Callirhoé et E. de la mer Morte) ; elles ne sont pas mentionnées dans la Bible. Les nouvelles reçues de Rome amenèrent Vespasien à suspendre les opérations militaires. Néron avait été assassiné (9 juin 68 ap. J. -C) ; Galba s'était proclamé empereur ; puis, à sa mort, Othon avait été désigné par le Sénat ; les légions d'Occident avaient acclamé Vitellius ; alors les légions d'Orient, jalouses de cette prétention, saluèrent Vespasien du titre d'imperator ; il fut reconnu comme tel d'abord par l'Egypte, puis par tout l'Orient, en attendant que la mort de Vitellius le fît seul maître du monde (20 déc. 69 ap. J. -C). Il remit à son fils Titus, âgé de 28 ans, le commandement des troupes romaines. Au printemps, Titus fit voile d'Alexandrie à Césarée ; il atteignit Jérusalem peu avant la Pâque en l'an 70. C'est à ce moment-là qu'au dire d'Eusèbe (H.E., III, 5:2 - 3), les chrétiens quittèrent Jérusalem, avertis comme ils l'avaient été par les prophéties de Jésus (Lu 19:41-44 21:20-24). « Le peuple de l'Église de Jérusalem, grâce à une prophétie qui avait été révélée aux hommes notables qui s'y trouvaient, reçut l'avertissement de quitter la ville avant la guerre et d'aller habiter une certaine ville de Pérée que l'on nomme Pella. C'est là que se retirèrent les fidèles du Christ, sortis de Jérusalem. Ainsi la métropole des Juifs et tout le pays de Judée furent abandonnés par les saints. »

4° LE SIEGE DE JERUSALEM.

Pendant que les luttes intestines, qui ne devaient prendre fin qu'au moment où le danger devint extrême, continuent à affaiblir les Juifs et provoquent l'incendie de grands magasins d'approvisionnements, les Romains accroissent leurs forces et commencent par le N. leurs attaques à l'aide de béliers et de catapultes ; les Juifs se défendent avec des flèches, des brandons, des pierres, de l'huile bouillante et aussi des machines de guerre qu'ils avaient arrachées à Cestius lors de sa défaite. Celles des Romains furent brûlées par les Juifs, mais cela n'empêcha pas les Romains de s'emparer du mur N. dit mur d'Agrippa. A l'imitation de ce que Jules César avait fait à Alésia (Comm., VII, 69), Titus fit dresser un rempart qui, enserrant la ville entière, empêchait toute sortie des habitants ; une horrible famine, durant laquelle une mère aurait mangé son enfant, ravagea la cité. Quinze jours plus tard, la deuxième muraille tomba. L'attaque du temple commença ; le 5 juillet, la tour Antonia fut prise et rasée. A partir de ce moment-là, il ne fut plus possible d'offrir les oblations quotidiennes : il n'y avait plus personne pour se charger de ce ministère. C'est autour de la place du temple que se concentra la lutte : à l'incendie allumé par les Juifs répondit l'incendie allumé par les Romains (août 70). Avant que le temple eût été consumé, les soldats plantèrent leurs aigles dans le portique extérieur et saluèrent leur général du nom d'Imperator ; toute la ville fut livrée au pillage et le feu acheva de détruire ce que les armes avaient épargné.

5° FIN DE LA GUERRE.

C'est alors dans la ville haute que se transporta la lutte, que les Juifs ne poursuivaient pas avec la même vaillance. Le palais d'Hérode, avec ses trois tours, constituait une véritable forteresse ; sous les coups répétés des béliers, les murailles s'écroulèrent ; le 2 septembre. Rome fut victorieuse des dernières résistances ; le 26, toute la ville était en ruines (70). Ceux des habitants qui avaient échappé à la mort furent tués, réduits en esclavage, condamnés aux travaux forcés ou réservés pour les jeux du cirque. Il fallut encore s'emparer des dernières forteresses restées aux mains des insurgés : Hérodeïon, Machéronte, Masada ne furent prises que plus tard. C'est au gouverneur de Palestine, Lucilius Bassus, qui, après que Titus eut quitté le pays, avait été chargé de la direction des opérations militaires, qu'incomba la mission de s'emparer de ces trois foyers de résistance, demeurés encore aux mains des insurgés. La prise d'Hérodeïon ne paraît pas lui avoir coûté beaucoup d'efforts. Il en fut autrement de Machéronte ( « autrefois la seconde forteresse du pays après Jérusalem », écrit Pline, H.N., V, 16:72) ; elle finit pourtant par se rendre, dans les circonstances suivantes. Parmi les Juifs, l'un d'entre eux, nommé Éléazar, qui se distinguait dans les sorties et restait le dernier pour surveiller la rentrée de ses compagnons dans la forteresse, fut, un jour, victime de sa témérité : les Romains réussirent à se saisir de lui. En présence des assiégés, groupés sur le rempart, le général fit dépouiller de ses vêtements et battre de verges le jeune homme, ce qui lui arracha des cris de douleur ; les assistants étaient saisis d'horreur ; ils le furent davantage encore lorsqu'ils virent que l'on dressait une croix pour y clouer le malheureux ; Éléazar, de son côté, les suppliait de ne pas le livrer au plus lamentable de tous les trépas, mais de S'en remettre à la puissance et à la destinée de Rome, maintenant qu'elle avait soumis déjà tous leurs compatriotes. Les assiégés promirent de se rendre à merci si on leur assurait la vie sauve, à eux et à leur vaillant camarade. Ces conditions furent acceptées par le général romain. Plusieurs des habitants de la ville ne se considérèrent pas comme liés par cet accord et cherchèrent à se frayer un chemin à travers le camp des Romains : ce qui ne réussit qu'aux plus courageux d'entre eux. Quant à ceux qui demeurèrent en ville, les hommes (au nombre de 1.700) furent massacrés, et les femmes, ainsi que leurs enfants, réduits en esclavage. Éléazar et ceux qui avaient promis de rendre la forteresse purent partir en liberté, attendu que Bassus se considéra comme lié par l'accord qu'il avait conclu.

Après la mort de Bassus, Flavius Silva fut chargé de la direction des affaires militaires, qui n'étaient pas achevées puisque Masada tenait encore. Là commandait Éléazar, fils de Jaïr, descendant et probablement petit-fils de Judas le Galiléen (Ac 9:37), zélote ardent et chef courageux ; aussi les Romains durent-ils procéder à un siège difficile. Les opérations militaires étaient rendues fort pénibles par la nature du terrain : Masada, située sur un plateau, au sommet d'un rocher, dominait des ravins profonds ; elle n'était accessible que par deux seuls mauvais passages, qui permettaient l'escalade du rocher : elle constituait le plus précieux des refuges pour des patriotes fermement décidés à vendre chèrement leur vie. L'attaque fut longue : il fallut entourer Masada d'un rempart pour que personne ne pût échapper, avoir recours à l'incendie et aux béliers pour pratiquer les brèches nécessaires à l'envahissement de la forteresse ; les Romains ne manquèrent pas de mettre à profit les expériences tout récemment acquises lors du siège de Jérusalem. La voyant réduite à toute extrémité, Éléazar exhorta ses compagnons de lutte à tuer leurs femmes et leurs enfants pour les préserver du déshonneur et de l'esclavage, enfin à incendier la citadelle avant de se tuer l'un l'autre : ils épargneraient les approvisionnements pour montrer aux ennemis que s'ils avaient péri, ce n'était pas parce que les vivres manquaient, mais bien parce qu'ils avaient préféré la mort à la servitude. Si ce premier discours ne toucha pas les coeurs, il devait en être autrement du second qu'il leur adressa plus tard ; il affirmait que, puisque tel était le décret rendu par Dieu même contre toute la race juive, il fallait s'y soumettre et mourir. Alors, après avoir fait à leurs femmes et à leurs enfants de déchirants adieux, ils les firent mourir de leurs propres mains ; puis ils tirèrent au sort dix d'entre eux, qu'ils chargèrent de faire passer leurs frères de vie à trépas ; puis, de la même façon, ils désignèrent, parmi les dix restants, celui qui égorgerait les autres, avant de se jeter lui-même sur son épée et de tomber sans vie auprès des cadavres des siens. Les seuls survivants de cette scène atroce furent une femme âgée et une autre, parente d'Éléazar, avec ses cinq enfants, qui s'étaient cachés dans un aqueduc souterrain, pendant que les soldats étaient absorbés par leur sanglant labeur. Pénétrant dans l'enceinte fortifiée, les Romains, épouvantés par les ravages du feu, la solitude et l'impressionnant silence qui les environnaient, se mirent à pousser des cris perçants qui firent sortir de leur retraite les pauvres rescapés. Entendant de leurs bouches le récit de ces tragiques événements, les Romains eurent peine à y croire, mais, à leur entrée dans le palais royal qui en avait été le théâtre, ils durent se convaincre de sa réalité : aussi furent-ils remplis d'admiration « de la noblesse du dessein et de l'immuable mépris de la mort » dont ces héros leur avaient donné la preuve (2 mai 73 ap. J. -C).

Mais, avant que ces faits se fussent produits, Titus avait ordonné de célébrer de grands jeux à Césarée de Philippe, puis en l'honneur de l'anniversaire de son frère Domitien (24 oct. 70 ap. J. -C), à Césarée de Palestine, puis pour célébrer l'anniversaire de son père Vespasien (17 nov.), à Béryte, et ailleurs encore ; partout les prisonniers juifs, contraints au métier de gladiateurs, étaient appelés à lutter les uns contre les autres. Après avoir congédié les légions à Alexandrie, Titus prit le chemin de Rome, emmenant avec lui 700 des plus beaux captifs juifs, avec les chefs de l'insurrection, Jean de Giscala et Simon Bar Giora ; il atteignit la capitale vers la mi-juin 71 ap. J. -C. Cette même année, le Sénat décerna à Vespasien et à ses deux fils, Titus et Domitien, les honneurs d'un triomphe particulièrement solennel ; tandis que Jean de Giscala était condamné à la captivité perpétuelle, Simon, le jour même du triomphe, fut égorgé dans la prison. On voyait dans le cortège les dépouilles du temple, entre autres la table des pains de proposition, le chandelier aux sept branches et un rouleau de la loi. Ces précieux restes furent plus tard transportés, sur l'ordre de Vespasien, dans le temple par lui érigé en l'honneur de la déesse de la Paix (75 ap. J. -C), sauf le rouleau de la loi qui, avec les tentures de pourpre arrachées au temple de Jérusalem, orna le palais de l'empereur. L'arc de triomphe de Titus sur le Forum en perpétue le souvenir (fig. 268, 269). On ne connaît pas bien la destinée ultérieure de ces précieuses reliques ; on suppose que, lors du pillage de Rome par les Vandales en 455 ap. J. -C, elles furent transportées en Afrique par Genséric, avant d'être emportées par Bélisaire lorsqu'en 635 il mit fin au royaume vandale (voir Schürer, Gesch., I, 637). Enfin on frappa de nombreuses monnaies en l'honneur de cette victoire ; la plus caractéristique nous paraît être une monnaie d'airain (fig. 179) portant à l'avers la tête de Vespasien avec l'inscription : TITUS VESPASIANUS IMPERATOR PONTIFEX TK (ibunicia potestas) Cos. II (c-à-d. : pour la seconde fois consul) ; comme il fut nommé consul pour la seconde fois le I er janvier 72 et pour la troisième fois le 1 er janvier 74, la monnaie a donc été frappée entre 72 et 73 ap. J. -C Au revers, Titus a le pied sur un casque, ce qui symbolise la victoire qu'il vient de remporter. Il est représenté en costume militaire. De la main gauche, il tient un poignard. Les lettres S.C. signifient : en vertu d'une délibération du Sénat, parce que, pour frapper des monnaies de bronze, il fallait l'autorisation du Sénat, autorisation qui n'était pas nécessaire pour la frappe de monnaies d'or et d'argent. La femme assise et éplorée, c'est la Judée vaincue et captive. Ern. M.

Vous avez aimé ? Partagez autour de vous !


Ce texte est la propriété du TopChrétien. Autorisation de diffusion autorisée en précisant la source. © 2022 - www.topchretien.com
  • Contenus
  • Versions
  • Commentaires
  • Strong
  • Dictionnaire
  • Versets relatifs
  • Carte
  • Versets favoris

Pour ajouter un favori, merci de vous connecter : Se connecter

Vous avez aimé ? Partagez autour de vous !

Créer un verset illustré

Logo TopChrétien carré

Télécharger l'image

Choisissez une image

Personnalisez le verset

Alignement : | | | Haut | Milieu | Bas

Taille :

Couleur :

Police :

Personnalisez la référence

Couleur :

Police :

Taille :

De légères variations de mise en page peuvent apparaitre sur l'image téléchargée.

Versets relatifs

    • Ces vidéos ne sont pas disponibles en colonnes en dehors de la vue Bible.

      Lévitique 1

      1 Le Seigneur appela Moïse ; de la tente de la rencontre, il lui ordonna
      2 de communiquer aux Israélites les prescriptions suivantes : « Quand l’un de vous veut offrir un animal en sacrifice au Seigneur, il peut le choisir dans un troupeau de gros ou de petit bétail.
      3 « S’il offre en sacrifice complet une tête de gros bétail, il doit prendre un taureau sans défaut : il le conduit à l’entrée de la tente de la rencontre, afin d’obtenir la faveur du Seigneur ;
      4 il pose la main sur la tête de l’animal, qui est ainsi accepté comme offrande pour obtenir le pardon ;
      5 il égorge l’animal devant le sanctuaire. Les prêtres, fils d’Aaron, présentent son sang au Seigneur, puis en aspergent les côtés de l’autel dressé à l’entrée de la tente.
      6 L’homme ôte la peau du taureau et le découpe en morceaux.
      7 Les prêtres allument du feu sur l’autel et y disposent des bûches ;
      8 au-dessus ils placent les morceaux de viande, avec la tête et les parties grasses.
      9 Les entrailles et les pattes de l’animal sont lavées, puis un des prêtres brûle le tout sur l’autel, en sacrifice entièrement consumé, dont le Seigneur apprécie la fumée odorante.
      10 « Si quelqu’un offre en sacrifice complet une tête de petit bétail, il doit prendre un bélier ou un bouc sans défaut :
      11 il l’égorge devant le sanctuaire, au nord de l’autel. Les prêtres, fils d’Aaron, aspergent de son sang les côtés de l’autel.
      12 L’homme découpe l’animal en morceaux, en détachant la tête et les parties grasses. Un des prêtres place tous ces morceaux sur les bûches enflammées de l’autel.
      13 Les entrailles et les pattes sont lavées. Le prêtre les présente alors au Seigneur, puis brûle le tout sur l’autel. C’est un sacrifice entièrement consumé, dont le Seigneur apprécie la fumée odorante.
      14 « Si quelqu’un offre un oiseau en sacrifice complet au Seigneur, il doit prendre une tourterelle ou un pigeon.
      15 Le prêtre apporte l’oiseau devant l’autel, détache sa tête et la brûle sur l’autel ; ensuite il fait couler son sang le long des côtés de l’autel.
      16 Il arrache le jabot avec son contenu et le jette à l’est de l’autel, là où sont déposées les cendres grasses.
      17 Après avoir fendu l’oiseau en deux, entre les ailes, mais sans séparer les deux moitiés, il le brûle sur les bûches enflammées de l’autel. C’est un sacrifice entièrement consumé, dont le Seigneur apprécie la fumée odorante. »

      Lévitique 2

      1 « Si quelqu’un veut apporter au Seigneur une offrande végétale, il doit prendre de la farine sur laquelle il verse de l’huile et dépose de l’encens ;
      2 il l’apporte aux prêtres, fils d’Aaron. On y prélève une poignée de farine mêlée d’huile, et tout l’encens. L’un des prêtres brûle sur l’autel cette partie de l’offrande appelée “mémorial”. Le Seigneur apprécie la fumée odorante de ce qui est ainsi consumé.
      3 Le reste de l’offrande revient à Aaron et à ses fils : c’est une part strictement réservée au Seigneur, parce qu’elle provient d’un présent qui lui a été offert.
      4 « S’il s’agit d’une offrande cuite au four, on ne peut apporter que des gâteaux à l’huile sans levain ou des galettes sans levain arrosées d’huile.
      5 S’il s’agit d’une offrande cuite sur la plaque, elle doit consister en farine pétrie avec de l’huile, mais sans levain ;
      6 on la rompt en morceaux sur lesquels on verse encore de l’huile. C’est une offrande végétale.
      7 S’il s’agit d’une offrande cuite dans la poêle, elle doit être composée de farine et d’huile.
      8 On amène l’offrande ainsi préparée pour le Seigneur, et on la remet au prêtre, qui l’apporte à l’autel.
      9 Il en prélève la part appelée “mémorial” et la brûle sur l’autel. Le Seigneur apprécie la fumée odorante de ce qui est ainsi consumé.
      10 Le reste de l’offrande revient à Aaron et à ses fils : c’est une part strictement réservée au Seigneur, parce qu’elle provient d’un présent qui lui a été offert.
      11 « Aucune offrande destinée au Seigneur ne doit contenir de levain. On n’utilisera jamais de levain ou de miel dans la préparation d’une offrande qui sera consumée pour le Seigneur.
      12 On peut lui en offrir lorsqu’on lui apporte les premiers produits de la nature, mais on ne doit pas en brûler sur l’autel dans une offrande à la fumée odorante.
      13 « On doit déposer du sel sur chaque offrande végétale. Jamais on ne négligera d’en mettre, car le sel symbolise l’alliance conclue par Dieu avec vous. C’est pourquoi une offrande de sel sera jointe à tout sacrifice.
      14 « Lorsque vous apporterez au Seigneur une offrande des premiers produits de vos terres, vous commencerez par griller des épis au feu, puis vous en écraserez les grains. Au moment de l’apporter,
      15 vous verserez de l’huile et déposerez de l’encens dessus. Ce sera une offrande végétale.
      16 Le prêtre en brûlera la part appelée “mémorial”, à savoir une partie du grain et de l’huile, avec tout l’encens. Ce qui est ainsi consumé, c’est ce qui appartient au Seigneur. »

      Lévitique 5

      1 « Supposons qu’un homme entende un appel solennel adressé à ceux qui ont été témoins d’une affaire ; s’il refuse d’aller dire ce qu’il a vu ou appris, c’est un péché dont il porte la responsabilité.
      2 « Autre exemple : Un homme entre en contact avec quoi que ce soit d’impur, cadavre d’une bête impure, qu’elle soit sauvage ou domestique, ou cadavre d’une bestiole impure ; même s’il ne s’en est pas rendu compte, il est devenu impur et il en porte la responsabilité.
      3 « Autre exemple : Un homme entre en contact avec un être humain atteint d’une impureté qui se transmet, quelle qu’elle soit ; il ne s’en est peut-être pas rendu compte sur le moment, mais dès qu’il l’apprend, il en porte la responsabilité.
      4 « Autre exemple : Un homme se laisse aller à prononcer un serment inconsidéré dans n’importe quel domaine, que ce soit à l’avantage ou au détriment de quelqu’un ; lorsqu’il s’en rend compte, il en porte la responsabilité.
      5 « L’homme qui est responsable d’une faute du genre de celles qui viennent d’être décrites doit confesser en quoi il a péché.
      6 Ensuite, pour obtenir le pardon de la faute commise, il doit amener une brebis ou une chèvre qu’on offre en sacrifice au Seigneur à titre de réparation. Alors le prêtre effectue sur lui le geste rituel du pardon de son péché. »
      7 « Si un homme n’a pas les moyens de fournir une brebis ou une chèvre à titre de réparation pour le péché commis, il peut apporter au Seigneur deux tourterelles ou deux pigeons ; l’un des oiseaux est destiné à un sacrifice pour obtenir le pardon, l’autre à un sacrifice complet.
      8 L’homme les remet au prêtre, qui présente au Seigneur d’abord l’oiseau offert pour le pardon : il lui rompt la nuque, mais sans détacher la tête ;
      9 il fait couler une partie du sang le long du côté de l’autel, et répand le reste à la base de l’autel. C’est un sacrifice pour obtenir le pardon d’un péché.
      10 Ensuite le prêtre offre le second oiseau en sacrifice complet, selon la règle. Alors il effectue sur le coupable le geste rituel du pardon des péchés, et celui-ci obtient le pardon de Dieu.
      11 « Si un homme n’a pas à sa disposition les deux tourterelles ou pigeons exigés, il peut apporter trois kilos de farine comme offrande pour obtenir le pardon de son péché ; mais il ne doit pas verser d’huile ni déposer d’encens dessus, puisque c’est une offrande pour le pardon.
      12 Il apporte la farine au prêtre, qui en prélève une poignée, appelée “mémorial”, et la brûle sur l’autel avec les autres sacrifices consumés pour le Seigneur. C’est une offrande pour obtenir le pardon.
      13 Alors le prêtre effectue sur le coupable le geste rituel du pardon pour le péché commis, et l’homme obtient le pardon de Dieu. « Le prêtre accomplit cette cérémonie comme dans le cas d’une offrande végétale. »
      14 Le Seigneur dit à Moïse :
      15 « Si un homme, par mégarde, commet une faute grave à l’égard des offrandes consacrées au Seigneur, il doit procéder comme ceci : il amène pour le Seigneur, à titre de réparation, un bélier sans défaut, dont la valeur correspond au tarif en vigueur au sanctuaire ; cet animal est destiné à un sacrifice de réparation.
      16 L’homme doit en outre compenser le préjudice subi par le sanctuaire et ajouter à cette compensation un cinquième de sa valeur, et il remet le tout au prêtre. Après avoir offert l’animal en sacrifice, le prêtre effectue sur le coupable le geste rituel du pardon des péchés, et celui-ci obtient le pardon de Dieu.
      17 « Si l’homme pèche en commettant un acte interdit par un commandement du Seigneur, il est coupable, même s’il l’a fait sans s’en rendre compte, et il en porte la responsabilité.
      18 Il doit amener au prêtre un bélier sans défaut, de la valeur réglementaire, pour un sacrifice de réparation ; le prêtre effectue sur le coupable le geste rituel du pardon pour le péché qu’il a commis par inadvertance, et l’homme obtient le pardon de Dieu.
      19 C’est un sacrifice de réparation, car l’homme était effectivement coupable envers le Seigneur. »

      Lévitique 24

      1 Le Seigneur dit à Moïse :
      2 « Ordonne aux Israélites de te fournir de l’huile d’olive de la meilleure qualité, afin que tous les soirs les lampes soient allumées.
      3 Aaron placera le porte-lampes dans la tente de la rencontre, devant le rideau qui cache le coffre de l’alliance ; les lampes brûleront du soir au matin devant moi. Cette règle devra toujours être appliquée par vous, de génération en génération.
      4 Aaron placera les lampes devant moi, sur le porte-lampes d’or pur, pour qu’elles brûlent toutes les nuits. »
      5 « Prends de la farine et fais cuire douze galettes de pain, de six kilos chacune.
      6 Tu les placeras devant moi, sur la table d’or pur, en deux piles de six galettes.
      7 Sur chaque pile tu déposeras de l’encens pur, qui sera ensuite brûlé en mon honneur, à la place du pain, en tant que “mémorial”.
      8 « Chaque jour de sabbat, à perpétuité, on devra disposer devant moi de telles galettes. Les Israélites seront tenus pour toujours par cette obligation.
      9 Les galettes reviendront à Aaron et à ses descendants, qui les mangeront dans un endroit réservé du sanctuaire ; en effet, puisqu’elles m’ont été offertes, elles me sont strictement réservées, et je les leur donne pour toujours. »
      10 Un jour, il y eut une bagarre dans le camp entre un Israélite et le fils d’un Égyptien et d’une Israélite nommée Chelomith, fille de Dibri, de la tribu de Dan. Le fils de Chelomith injuria Dieu en utilisant son nom d’une manière insultante. Aussitôt on l’amena à Moïse
      12 et on le mit sous bonne garde, en attendant que Dieu prononce lui-même la sentence.
      13 Le Seigneur dit alors à Moïse :
      14 « Emmenez cet homme hors du camp ! Tous ceux qui l’ont entendu insulter mon nom poseront leurs mains sur sa tête, puis toute la communauté d’Israël le tuera en lui jetant des pierres.
      15 Et voici les commandements que tu communiqueras aux Israélites : « Si un homme injurie son Dieu, il doit en porter la responsabilité.
      16 Quiconque insulte le nom du Seigneur doit être mis à mort : toute la communauté d’Israël le tuera en lui jetant des pierres. Qu’il s’agisse d’un étranger ou d’un Israélite, il sera mis à mort pour avoir insulté le nom de Dieu.
      17 « Si un homme tue un autre être humain, il doit être mis à mort.
      18 S’il tue un animal appartenant à quelqu’un d’autre, il doit le remplacer par un animal vivant.
      19 « Si un homme blesse une autre personne, on lui infligera la même blessure :
      20 fracture pour fracture, œil pour œil, dent pour dent ; on lui rendra le mal qu’il a fait à l’autre.
      21 « Celui qui tue un animal doit le remplacer ; celui qui tue un être humain doit être mis à mort.
      22 « Vous aurez une seule et même législation pour les étrangers et pour les Israélites, car je suis le Seigneur votre Dieu. »
      23 Moïse transmit ces commandements aux Israélites. Ceux-ci emmenèrent l’homme à l’extérieur du camp et le tuèrent en lui jetant des pierres. Ils exécutèrent ainsi la sentence que le Seigneur avait communiquée à Moïse.

      Lévitique 26

      1 « Ne vous fabriquez pas de faux dieux, ne dressez pas d’idoles ou de pierres sacrées, ne placez pas dans votre pays de pierres décorées pour les adorer. En effet, je suis le Seigneur votre Dieu.
      2 « Observez le repos du sabbat, et traitez mon sanctuaire avec respect. Je suis le Seigneur. »
      3 « Si vous observez mes lois, si vous prenez soin de mettre en pratique mes commandements,
      4 j’enverrai en temps voulu les pluies dont vous avez besoin, afin que la terre produise des récoltes et les arbres des fruits.
      5 Alors chez vous le battage des céréales durera jusqu’aux vendanges et les vendanges dureront jusqu’aux semailles. Vous aurez de la nourriture en abondance, et vous habiterez en sécurité dans votre pays.
      6 J’y ferai régner la tranquillité : quand vous vous coucherez, rien ne viendra vous troubler. J’en éliminerai les bêtes malfaisantes. On ne viendra plus vous y faire la guerre ;
      7 vous mettrez en fuite vos ennemis, ils tomberont sous vos attaques.
      8 Cinq d’entre vous suffiront à mettre en fuite cent ennemis, cent d’entre vous en chasseront dix mille, qui tomberont sous vos attaques.
      9 J’interviendrai en votre faveur, je vous accorderai de nombreux enfants et je maintiendrai mon alliance avec vous.
      10 Vos récoltes seront si abondantes que vous pourrez vivre longtemps des réserves accumulées, vous devrez même vous débarrasser du reste pour faire place à de nouvelles récoltes.
      11 J’établirai ma demeure au milieu de vous et je ne me détournerai pas de vous.
      12 Je marcherai à vos côtés ; je serai votre Dieu et vous serez mon peuple.
      13 Je suis le Seigneur votre Dieu, qui vous ai fait sortir du pays des Égyptiens afin que vous ne soyez plus leurs esclaves. Depuis que j’ai brisé la domination égyptienne qui pesait sur vous, vous pouvez marcher la tête haute. »
      14 « Si vous ne m’obéissez pas et ne mettez pas en pratique tous ces commandements,
      15 si vous rompez mon alliance en rejetant mes lois et en vous détournant des règles qui viennent de moi,
      16 voici comment moi je vous traiterai : « Je mobiliserai contre vous l’épouvante, avec le dépérissement et la fièvre, ces maux qui épuisent les regards et rongent la vie. Vous ensemencerez vos champs, mais en vain, car ce sont vos ennemis qui s’empareront des récoltes.
      17 J’interviendrai contre vous : vous serez battus par vos adversaires, vous tomberez sous la domination de vos ennemis ; vous fuirez, même si personne ne vous poursuit.
      18 « Si cela ne vous amène pas à m’obéir, je multiplierai par sept le châtiment de vos fautes :
      19 pour briser votre orgueilleuse assurance, je rendrai le ciel au-dessus de vous dur comme du fer, et vos terres, privées de pluie, deviendront dures comme du bronze.
      20 Vous épuiserez vos forces sans résultat : la terre ne produira rien et les arbres ne donneront aucun fruit.
      21 « Si vous vous opposez à moi en refusant de m’obéir, je multiplierai encore par sept le châtiment de vos fautes :
      22 j’enverrai dans votre pays des bêtes sauvages qui tueront vos enfants, extermineront votre bétail et vous décimeront au point que vos chemins deviendront déserts.
      23 « Si cela ne suffit pas encore à vous corriger, si vous continuez à vous opposer à moi,
      24 à mon tour je m’opposerai à vous, et une fois encore je multiplierai par sept le châtiment de vos fautes :
      25 je déclencherai une guerre contre vous, pour avoir rompu mon alliance ; vous vous réfugierez dans les villes, mais j’y provoquerai une épidémie de peste et vous tomberez sous la domination de vos ennemis.
      26 Je vous priverai de nourriture ; dix femmes pourront cuire votre pain dans un seul four et elles vous en ramèneront de si petites rations que vous mangerez sans arriver à calmer votre faim.
      27 « Si tout cela ne vous conduit pas à m’obéir, si vous persistez à vous opposer à moi,
      28 à mon tour, dans ma fureur, je m’opposerai à vous et une fois de plus je multiplierai par sept le châtiment de vos fautes.
      29 Vous devrez manger la chair de vos propres enfants.
      30 Dans ma haine contre vous, je détruirai vos lieux sacrés, j’abattrai vos autels à parfums, j’entasserai vos cadavres sur les débris de vos idoles.
      31 Je réduirai vos villes en ruine et vos sanctuaires en lieux déserts ; je ne me laisserai plus apaiser par vos sacrifices à la fumée odorante.
      32 Je ravagerai tellement votre pays que vos ennemis venus l’occuper en seront stupéfaits.
      33 Je déclencherai des attaques contre vous et je vous disperserai parmi les nations étrangères ; votre pays sera réduit en désert et vos villes en ruine.
      34 « Alors, durant toutes les années où vous serez exilés chez vos ennemis, votre pays abandonné jouira d’un temps de repos en compensation des périodes de repos qui n’auront pas été observées.
      35 Oui, le sol se reposera pour compenser toutes les périodes de repos que vous ne lui aurez pas accordées, lorsque vous y habitiez.
      36 « Quant à ceux d’entre vous qui subsisteront dans les pays de leurs ennemis, je les remplirai d’angoisse : le simple bruit d’une feuille agitée par le vent les mettra en fuite ; ils fuiront comme devant un ennemi en armes et ils tomberont, même si personne ne les poursuit.
      37 Ils trébucheront les uns sur les autres comme lorsqu’on fuit devant l’ennemi, alors même que personne ne les poursuivra. Ils seront incapables de résister à leurs ennemis.
      38 Finalement ils mourront en exil, dévorés par ces pays étrangers.
      39 Si quelques-uns d’entre vous survivent dans les pays de vos ennemis, ils y dépériront à cause de leurs propres péchés, et à cause aussi des péchés de leurs ancêtres. »
      40 « Mais ces survivants finiront par reconnaître qu’eux et leurs ancêtres ont péché en commettant des fautes graves envers moi et en s’opposant à moi ;
      41 ils comprendront que je me sois opposé à eux et que je les aie conduits en exil dans le pays de leurs ennemis. Ils s’humilieront de leur infidélité et accepteront le châtiment de leur faute.
      42 Alors je me souviendrai des alliances conclues avec leurs ancêtres, Jacob, Isaac et Abraham, et je me souviendrai aussi de ma promesse relative à leur pays.
      43 Tant qu’ils en seront absents, le pays, abandonné, jouira d’une période de repos. Pendant ce temps, ils subiront leur châtiment pour s’être détournés de mes lois et avoir rejeté les règles qui viennent de moi.
      44 Pourtant, même durant leur exil dans le pays de leurs ennemis, je ne les rejetterai pas complètement, je ne me détournerai pas d’eux, je ne les exterminerai pas, je ne romprai pas mon alliance, car je suis le Seigneur leur Dieu.
      45 Oui, je me souviendrai, pour leur salut, de l’alliance conclue avec leurs ancêtres, que j’ai fait sortir d’Égypte, sous les yeux des autres nations, pour devenir leur Dieu. Je suis le Seigneur. »
      46 Telles sont les lois, les règles et les enseignements qui fixent les rapports entre le Seigneur et les Israélites ; le Seigneur les leur a communiqués par l’intermédiaire de Moïse, sur le mont Sinaï.

      Matthieu 14

      1 En ce temps-là, Hérode, qui régnait sur la Galilée, entendit parler de Jésus.
      2 Il dit à ses serviteurs : « C’est Jean-Baptiste : il est revenu d’entre les morts ! Voilà pourquoi il a le pouvoir d’accomplir des miracles. »
      3 En effet, Hérode avait ordonné d’arrêter Jean, de l’enchaîner et de le jeter en prison. C’était à cause d’Hérodiade, la femme de son frère Philippe.
      4 Car Jean disait à Hérode : « Il ne t’est pas permis d’avoir Hérodiade pour femme ! »
      5 Hérode voulait faire mourir Jean, mais il craignait le peuple juif, car tous considéraient Jean comme un prophète.
      6 Cependant, le jour de l’anniversaire d’Hérode, la fille d’Hérodiade dansa devant les invités. Elle plut tellement à Hérode
      7 qu’il jura de lui donner tout ce qu’elle demanderait.
      8 Sur le conseil de sa mère, elle lui dit : « Donne-moi ici la tête de Jean-Baptiste sur un plat ! »
      9 Le roi en fut attristé ; mais à cause des serments qu’il avait faits devant ses invités, il donna l’ordre de la lui accorder.
      10 Il envoya donc quelqu’un couper la tête de Jean-Baptiste dans la prison.
      11 La tête fut apportée sur un plat et donnée à la jeune fille, qui la remit à sa mère.
      12 Les disciples de Jean vinrent prendre son corps et l’enterrèrent ; puis ils allèrent annoncer à Jésus ce qui s’était passé.

      Matthieu 16

      13 Jésus se rendit dans le territoire de Césarée de Philippe. Il demanda à ses disciples : « Que disent les gens au sujet du Fils de l’homme ? »

      Marc 1

      5 Tous les habitants de la région de Judée et de la ville de Jérusalem allaient à lui ; ils confessaient publiquement leurs péchés et Jean les baptisait dans la rivière, le Jourdain.

      Marc 6

      18 Car Jean disait à Hérode : « Il ne t’est pas permis de prendre la femme de ton frère ! »
      21 Cependant, une occasion favorable se présenta pour Hérodiade le jour de l’anniversaire d’Hérode. Celui-ci donna un banquet aux membres de son gouvernement, aux chefs de l’armée et aux notables de Galilée.
      22 La fille d’Hérodiade entra dans la salle et dansa ; elle plut à Hérode et à ses invités. Le roi dit alors à la jeune fille : « Demande-moi ce que tu voudras, et je te le donnerai. »
      23 Et il lui fit ce serment solennel : « Je jure de te donner ce que tu demanderas, même la moitié de mon royaume. »
      24 La jeune fille sortit et dit à sa mère : « Que dois-je demander ? » Celle-ci répondit : « La tête de Jean-Baptiste. »
      25 La jeune fille se hâta de retourner auprès du roi et lui fit cette demande : « Je veux que tu me donnes tout de suite la tête de Jean-Baptiste sur un plat ! »
      26 Le roi devint tout triste ; mais il ne voulut pas lui opposer un refus, à cause des serments qu’il avait faits devant ses invités.
      27 Il envoya donc immédiatement un soldat de sa garde, avec l’ordre d’apporter la tête de Jean-Baptiste. Le soldat se rendit à la prison et coupa la tête de Jean.
      28 Puis il apporta la tête sur un plat et la donna à la jeune fille, et celle-ci la donna à sa mère.
      29 Quand les disciples de Jean apprirent la nouvelle, ils vinrent prendre son corps et le mirent dans un tombeau.

      Marc 8

      27 Jésus et ses disciples partirent ensuite vers les villages proches de Césarée de Philippe. En chemin, il leur demanda : « Que disent les gens à mon sujet ? »

      Marc 11

      27 Ils revinrent à Jérusalem. Pendant que Jésus allait et venait dans le temple, les chefs des prêtres, les maîtres de la loi et les anciens vinrent auprès de lui.
      33 Alors ils répondirent à Jésus : « Nous ne savons pas. » – « Eh bien, répliqua Jésus, moi non plus, je ne vous dirai pas de quel droit je fais ces choses. »

      Luc 3

      19 Cependant Jean fit des reproches à Hérode, qui régnait sur la Galilée, parce qu’il avait épousé Hérodiade, la femme de son frère, et parce qu’il avait commis beaucoup d’autres mauvaises actions.

      Luc 13

      1 En ce temps-là, quelques personnes vinrent raconter à Jésus comment Pilate avait fait tuer des Galiléens au moment où ils offraient des sacrifices à Dieu.
      31 A ce moment-là, quelques Pharisiens s’approchèrent de Jésus et lui dirent : « Pars d’ici, va-t’en ailleurs, car Hérode veut te faire mourir. »
      32 Jésus leur répondit : « Allez dire à cette espèce de renard : “Je chasse des esprits mauvais et j’accomplis des guérisons aujourd’hui et demain, et le troisième jour j’achève mon œuvre.”
      33 Mais il faut que je continue ma route aujourd’hui, demain et le jour suivant, car il ne convient pas qu’un prophète soit mis à mort ailleurs qu’à Jérusalem.

      Luc 19

      41 Quand Jésus fut près de la ville et qu’il la vit, il pleura sur elle,
      42 en disant : « Si seulement tu comprenais toi aussi, en ce jour, comment trouver la paix ! Mais maintenant, cela t’est caché, tu ne peux pas le voir !
      43 Car des jours vont venir pour toi où tes ennemis t’entoureront d’ouvrages fortifiés, t’assiégeront et te presseront de tous côtés.
      44 Ils te détruiront complètement, toi et ta population ; ils ne te laisseront pas une seule pierre posée sur une autre, parce que tu n’as pas reconnu le temps où Dieu est venu te secourir ! »

      Luc 21

      20 « Quand vous verrez Jérusalem encerclée par des armées, vous saurez, à ce moment-là, qu’elle sera bientôt détruite.

      Luc 23

      1 L’assemblée entière se leva et ils amenèrent Jésus devant Pilate.
      12 Hérode et Pilate étaient ennemis auparavant ; ce jour-là, ils devinrent amis.

      Jean 19

      12 Dès ce moment, Pilate cherchait un moyen de relâcher Jésus. Mais les Juifs se mirent à crier : « Si tu relâches cet homme, tu n’es pas un ami de l’empereur ! Quiconque se prétend roi est un ennemi de l’empereur ! »

      Actes 5

      37 Après lui, à l’époque du recensement, est apparu Judas le Galiléen ; il entraîna une foule de gens à sa suite. Mais il fut tué, lui aussi, et tous ceux qui l’avaient suivi furent dispersés.

      Actes 9

      24 mais il fut averti de leur complot. On surveillait les portes de la ville jour et nuit, afin de le mettre à mort.
      37 En ce temps-là, elle tomba malade et mourut. Après avoir lavé son corps, on le déposa dans une chambre, en haut de la maison.

      Actes 12

      1 En ce temps-là, le roi Hérode se mit à persécuter quelques-uns des membres de l’Église.
      19 Hérode le fit rechercher, mais on ne le trouva pas. Il fit interroger les gardes et donna l’ordre de les exécuter. Ensuite, il se rendit de Judée à Césarée où il resta un certain temps.
      20 Hérode était très irrité contre les habitants de Tyr et de Sidon. Ceux-ci se mirent d’accord pour se présenter devant lui. Ils gagnèrent à leur cause Blastus, l’officier de la chambre du roi ; puis ils allèrent demander à Hérode de faire la paix, car leur pays s’approvisionnait dans celui du roi.
      21 Au jour fixé, Hérode mit son vêtement royal, s’assit sur son trône et leur adressa publiquement un discours.
      22 Le peuple s’écria : « C’est un dieu qui parle et non pas un homme ! »
      23 Mais, au même moment, un ange du Seigneur frappa Hérode, parce qu’il s’était réservé l’honneur dû à Dieu : il fut rongé par les vers et mourut.
      24 Or, la parole de Dieu se répandait de plus en plus.
      25 Quant à Barnabas et Saul, après avoir achevé leur mission à Jérusalem, ils s’en retournèrent et emmenèrent avec eux Jean surnommé Marc.

      Actes 18

      12 A l’époque où Gallion était le gouverneur romain de l’Achaïe, les Juifs s’unirent contre Paul. Ils l’amenèrent devant le tribunal
      17 Alors, tous se saisirent de Sosthène, le chef de la synagogue, et se mirent à le battre devant le tribunal. Mais Gallion ne s’en souciait pas.

      Actes 21

      34 Mais, dans la foule, les uns criaient une chose, les autres une autre. Le commandant ne pouvait rien apprendre de précis au milieu de ce désordre ; il ordonna donc de conduire Paul dans la forteresse.
      37 Au moment où on allait faire entrer Paul dans la forteresse, il dit au commandant : « M’est-il permis de te dire quelque chose ? » Le commandant lui demanda : « Tu sais le grec ?

      Actes 22

      24 Le commandant romain ordonna de faire entrer Paul dans la forteresse et de le battre à coups de fouet pour l’obliger à parler, afin de savoir pour quelle raison la foule criait ainsi contre lui.

      Actes 23

      23 Ensuite le commandant appela deux de ses officiers et leur dit : « Rassemblez deux cents soldats, ainsi que soixante-dix cavaliers et deux cents hommes armés de lances, et soyez tous prêts à partir pour Césarée à neuf heures du soir.
      24 Préparez aussi des chevaux pour transporter Paul et le mener sain et sauf au gouverneur Félix. »
      25 Puis il écrivit la lettre suivante :
      26 « Claude Lysias adresse ses salutations à Son Excellence, le gouverneur Félix.
      27 Les Juifs s’étaient emparés de l’homme que je t’envoie et allaient le supprimer, quand j’ai appris qu’il était citoyen romain : je suis alors intervenu avec mes soldats et l’ai délivré.
      28 Comme je voulais savoir de quoi les Juifs l’accusaient, je l’ai amené devant leur Conseil supérieur.
      29 J’ai découvert qu’ils l’accusaient à propos de questions relatives à leur propre loi, mais qu’on ne pouvait lui reprocher aucune faute pour laquelle il aurait mérité la mort ou la prison.
      30 Puis j’ai été averti que les Juifs formaient un complot contre lui ; j’ai aussitôt décidé de te l’envoyer et j’ai demandé à ses accusateurs de porter leur plainte contre lui devant toi. »
      31 Les soldats exécutèrent les ordres qu’ils avaient reçus : ils prirent Paul et le menèrent de nuit à Antipatris.
      32 Le lendemain, les soldats qui étaient à pied retournèrent à la forteresse et laissèrent les cavaliers continuer le voyage avec Paul.
      33 Dès leur arrivée à Césarée, les cavaliers remirent la lettre au gouverneur et lui présentèrent Paul.
      34 Le gouverneur lut la lettre et demanda à Paul de quelle province il était. Après avoir appris qu’il était de Cilicie,
      35 il lui dit : « Je t’interrogerai quand tes accusateurs seront arrivés. » Et il donna l’ordre de garder Paul dans le palais d’Hérode.

      Actes 24

      1 Cinq jours après, le grand-prêtre Ananias arriva à Césarée avec quelques anciens et un avocat, un certain Tertullus. Ils se présentèrent devant le gouverneur Félix pour déposer leur plainte contre Paul.
      2 Celui-ci fut appelé et Tertullus se mit à l’accuser en ces termes : « Excellence, grâce à vous nous jouissons d’une paix complète et c’est à votre sage administration que nous devons les réformes effectuées pour le bien de cette nation.
      3 Pour tout ce que nous recevons ainsi en tout temps et partout, nous vous sommes très reconnaissants.
      4 Mais je ne veux pas abuser de votre temps, c’est pourquoi je vous prie d’avoir la bonté de nous écouter juste un instant.
      5 Nous nous sommes aperçus que cet homme est un personnage extrêmement nuisible : en tant que chef du parti des Nazaréens, il provoque du désordre chez tous les Juifs du monde.
      6 Il a même essayé de porter atteinte à la sainteté du temple et nous l’avons alors arrêté. [Nous avons voulu le juger selon notre loi,
      7 mais le commandant Lysias est intervenu et c’est avec une grande rudesse qu’il l’a pris de nos mains.
      8 Puis Lysias a ordonné à ses accusateurs de se présenter devant vous. ] Si vous interrogez cet homme, vous pourrez vous-mêmes vous rendre compte de la vérité de tout ce dont nous l’accusons. »
      9 Les Juifs appuyèrent l’accusation et déclarèrent que c’était exact.
      10 Le gouverneur fit alors signe à Paul de parler et celui-ci déclara : « Je sais que tu exerces la justice sur notre nation depuis de nombreuses années ; c’est donc avec confiance que je présente ma défense devant toi.
      11 Comme tu peux le vérifier toi-même, il n’y a pas plus de douze jours que je suis arrivé à Jérusalem pour y adorer Dieu.
      12 Personne ne m’a trouvé dans le temple en train de discuter avec qui que ce soit ou en train d’exciter la foule, et cela pas davantage dans les synagogues ou ailleurs dans la ville.
      13 Ces gens sont incapables de te prouver ce dont ils m’accusent maintenant.
      14 Cependant, je reconnais ceci devant toi : je suis engagé sur le chemin nouveau qu’ils disent être faux ; mais je sers le Dieu de nos ancêtres et je crois à tout ce qui est écrit dans les livres de la Loi et des Prophètes.
      15 J’ai cette espérance en Dieu, espérance qu’ils ont eux-mêmes, que les êtres humains, les bons comme les mauvais, seront relevés de la mort.
      16 C’est pourquoi je m’efforce d’avoir toujours la conscience nette devant Dieu et devant les hommes.
      17 « Après une absence de plusieurs années, je suis revenu à Jérusalem pour apporter de l’aide à mon peuple et pour présenter des offrandes à Dieu.
      18 Voilà à quoi j’étais occupé quand ils m’ont trouvé dans le temple : j’avais alors participé à la cérémonie de purification, il n’y avait ni foule avec moi, ni désordre.
      19 Mais quelques Juifs de la province d’Asie étaient là et ce sont eux qui auraient dû se présenter devant toi pour m’accuser, s’ils ont quelque chose contre moi.
      20 Ou alors, que ces gens, ici, disent de quel crime ils m’ont reconnu coupable quand j’ai comparu devant le Conseil supérieur.
      21 Il s’agit tout au plus de cette seule déclaration que j’ai faite à voix forte, debout devant eux : “C’est parce que je crois en la résurrection des morts que je suis mis aujourd’hui en jugement devant vous !” »
      22 Félix, qui était bien renseigné au sujet du christianisme, renvoya à plus tard la suite du procès en disant aux accusateurs : « Quand le commandant Lysias viendra, je jugerai votre affaire. »
      23 Il ordonna à l’officier de garder Paul en prison, tout en lui laissant une certaine liberté et en permettant à ses amis de lui rendre des services.
      24 Quelques jours plus tard, Félix vint avec sa femme Drusille, qui était juive. Il envoya chercher Paul et écouta ce qu’il avait à dire au sujet de la foi en Jésus-Christ.
      25 Mais au moment où Paul se mit à parler de la manière juste de vivre, de la maîtrise de soi et du jugement à venir, Félix, mal à l’aise, lui dit : « Tu peux t’en aller maintenant. Quand j’aurai le temps, je te rappellerai. »
      26 Il espérait aussi que Paul lui donnerait de l’argent ; c’est pourquoi il le faisait souvent venir pour causer avec lui.
      27 Deux années passèrent ainsi, puis Porcius Festus succéda à Félix. Ce dernier, qui voulait plaire aux Juifs, laissa Paul en prison.

      Actes 25

      1 Trois jours après son arrivée dans la province, Festus se rendit de Césarée à Jérusalem.
      2 Les chefs des prêtres et les notables juifs vinrent lui présenter leur plainte contre Paul. Ils lui demandèrent
      3 de leur accorder la faveur de ramener Paul à Jérusalem ; en effet, ils avaient formé un complot contre lui et voulaient le tuer en chemin.
      4 Mais Festus répondit que Paul était en prison à Césarée et que lui-même allait bientôt repartir.
      5 Et il ajouta : « Que vos chefs m’accompagnent à Césarée et qu’ils y accusent cet homme, s’il a fait quelque chose de mal. »
      6 Festus passa huit à dix jours seulement chez eux, puis il retourna à Césarée. Le lendemain, il prit place au tribunal et donna l’ordre d’amener Paul.
      7 Quand celui-ci fut arrivé, les Juifs qui étaient venus de Jérusalem l’entourèrent et portèrent contre lui de nombreuses et graves accusations qu’ils étaient incapables de justifier.
      8 Mais Paul se défendit en disant : « Je n’ai commis aucune faute, ni contre la loi des Juifs, ni contre le temple, ni contre l’empereur. »
      9 Festus qui voulait plaire aux Juifs, demanda alors à Paul : « Veux-tu te rendre à Jérusalem pour y être jugé devant moi au sujet de cette affaire ? »
      10 Paul répondit : « Je me tiens devant le tribunal de l’empereur et c’est là que je dois être jugé. Je n’ai rien fait de mal contre les Juifs, comme tu le sais très bien toi-même.
      11 Si je suis coupable et si j’ai commis une action pour laquelle je mérite la mort, je ne refuse pas de mourir. Mais s’il n’y a rien de vrai dans les accusations que ces gens portent contre moi, personne n’a le droit de me livrer à eux. J’en appelle à l’empereur. »
      12 Alors Festus, après avoir parlé avec ses conseillers, répondit : « Tu en as appelé à l’empereur, tu iras donc devant l’empereur. »
      13 Quelques jours plus tard, le roi Agrippa et Bérénice, sa sœur, arrivèrent à Césarée pour saluer Festus.
      14 Comme ils passaient là plusieurs jours, Festus présenta au roi le cas de Paul : « Il y a ici, lui dit-il, un homme que Félix a laissé en prison.
      15 Lorsque je suis allé à Jérusalem, les chefs des prêtres et les anciens des Juifs ont porté plainte contre lui et m’ont demandé de le condamner.
      16 Je leur ai répondu que les Romains n’ont pas l’habitude de livrer un accusé à la justice avant qu’il ait eu l’occasion, face à ses adversaires, de se défendre contre leurs accusations.
      17 Ils sont alors venus ici avec moi. Sans perdre de temps, j’ai pris place au tribunal le lendemain même et j’ai donné l’ordre d’amener cet homme.
      18 Ses adversaires se sont présentés, mais ne l’ont accusé d’aucun des méfaits que je pensais.
      19 Ils avaient seulement avec lui des discussions au sujet de leur propre religion et d’un certain Jésus, qui est mort et que Paul affirmait être vivant.
      20 Quant à moi, je ne voyais pas comment procéder dans un tel cas, c’est pourquoi j’ai proposé à Paul d’aller à Jérusalem pour y être jugé au sujet de cette affaire.
      21 Mais Paul a fait appel : il a demandé que sa cause soit réservée à la décision de l’empereur. J’ai donc donné l’ordre de le garder en prison jusqu’à ce que je puisse l’envoyer à l’empereur. »
      22 Agrippa dit à Festus : « Je voudrais bien entendre moi-même cet homme. » – « Demain, tu l’entendras », répondit Festus.
      23 Le lendemain donc, Agrippa et Bérénice vinrent en cortège solennel et entrèrent dans la salle d’audience avec les chefs militaires et les notables de la ville. Sur un ordre de Festus, Paul fut amené.
      24 Puis Festus déclara : « Roi Agrippa et vous tous qui êtes présents avec nous, vous voyez cet homme : toute la population juive est venue se plaindre de lui auprès de moi, aussi bien à Jérusalem qu’ici, en criant qu’il n’était plus digne de vivre.
      25 Quant à moi, j’ai constaté qu’il n’a commis aucune action pour laquelle il mériterait la mort. Cependant, lui-même en a appelé à l’empereur ; j’ai donc décidé de le lui envoyer.
      26 Toutefois, je n’ai rien de précis à écrire à l’empereur sur son cas ; c’est pourquoi je l’ai fait comparaître devant vous, et surtout devant toi, roi Agrippa, afin que, après l’interrogatoire, j’aie quelque chose à écrire.
      27 Il me semble absurde, en effet, d’envoyer à Rome un prisonnier sans indiquer clairement les accusations portées contre lui. »

      Actes 26

      1 Agrippa dit à Paul : « Il t’est permis de parler pour te défendre. » Alors Paul étendit la main et présenta sa défense en ces termes :
      2 « Roi Agrippa, je m’estime heureux d’avoir aujourd’hui à me défendre devant toi de tout ce dont les Juifs m’accusent,
      3 et cela en particulier parce que tu connais bien toutes les coutumes des Juifs et leurs sujets de discussion. Je te prie donc de m’écouter avec patience.
      4 « Tous les Juifs savent ce qu’a été ma vie, dès ma jeunesse ; ils savent comment j’ai vécu depuis le début au milieu de mon peuple et à Jérusalem.
      5 Ils me connaissent depuis longtemps et peuvent donc témoigner, s’ils le veulent, que j’ai vécu en tant que membre du parti le plus strict de notre religion, celui des Pharisiens.
      6 Et maintenant, je suis mis en jugement parce que j’espère en la promesse que Dieu a faite à nos ancêtres.
      7 Les douze tribus de notre peuple espèrent voir l’accomplissement de cette promesse en servant Dieu avec ardeur jour et nuit. Et c’est à cause de cette espérance, roi Agrippa, que les Juifs m’accusent !
      8 Pourquoi estimez-vous incroyable, vous Juifs, que Dieu ramène les morts à la vie ?
      9 Moi-même, j’avais pensé devoir combattre par tous les moyens Jésus de Nazareth.
      10 C’est ce que j’ai fait à Jérusalem. J’ai reçu un pouvoir spécial des chefs des prêtres et j’ai jeté en prison beaucoup de croyants ; et, quand on les condamnait à mort, je donnais mon approbation.
      11 Souvent, en allant d’une synagogue à l’autre, je les faisais punir et je voulais les obliger à renier leur foi. Ma fureur contre eux était telle que j’allais les persécuter jusque dans les villes étrangères. »
      12 « C’est ainsi que je me suis rendu à Damas avec le pouvoir et la mission que m’avaient confiés les chefs des prêtres.
      13 J’étais en route, à midi, roi Agrippa, lorsque j’ai vu une lumière qui venait du ciel, plus éclatante que celle du soleil, et qui brillait autour de moi et de mes compagnons de voyage.
      14 Nous sommes tous tombés à terre et j’ai entendu une voix qui me disait en araméen : “Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? C’est en vain que tu résistes, comme l’animal qui rue contre le bâton de son maître.”
      15 J’ai demandé : “Qui es-tu, Seigneur ?” Et le Seigneur m’a répondu : “Je suis Jésus que tu persécutes.
      16 Mais relève-toi, tiens-toi debout. Je te suis apparu pour faire de toi mon serviteur ; tu seras mon témoin pour annoncer comment tu m’as vu aujourd’hui et proclamer ce que je te révélerai encore.
      17 Je te protégerai face au peuple juif et aux autres peuples vers lesquels je vais t’envoyer.
      18 Je t’envoie pour que tu leur ouvres les yeux, pour que tu les ramènes de l’obscurité à la lumière et du pouvoir de Satan à Dieu. S’ils croient en moi, ils recevront le pardon de leurs péchés et une place parmi ceux qui appartiennent à Dieu.” »
      19 « Et ainsi, roi Agrippa, je n’ai pas désobéi à la vision qui m’est venue du ciel.
      20 Mais j’ai prêché d’abord aux habitants de Damas et de Jérusalem, puis à ceux de toute la Judée et aux membres des autres nations ; je les ai appelés à changer de comportement, à se tourner vers Dieu et à montrer par des actes la réalité de ce changement.
      21 C’est pour cette raison que les Juifs m’ont saisi alors que j’étais dans le temple et ont essayé de me tuer.
      22 Mais Dieu m’a accordé sa protection jusqu’à ce jour et je suis encore là pour apporter mon témoignage à tous, aux petits comme aux grands. Je n’affirme rien d’autre que ce que les prophètes et Moïse ont déclaré devoir arriver :
      23 que le Messie aurait à souffrir, qu’il serait le premier à se relever d’entre les morts et qu’il annoncerait la lumière du salut à notre peuple et aux autres nations. »
      24 Alors que Paul présentait ainsi sa défense, Festus s’écria : « Tu es fou, Paul ! Tu as tant étudié que tu en deviens fou ! »
      25 Paul lui répondit : « Je ne suis pas fou, Excellence. Les paroles que je prononce sont vraies et raisonnables.
      26 Le roi Agrippa est renseigné sur ces faits et je peux donc en parler avec assurance devant lui. Je suis persuadé qu’il n’en ignore aucun, car cela ne s’est pas passé en cachette, dans un coin.
      27 Roi Agrippa, crois-tu à ce qu’ont annoncé les prophètes ? Je sais que tu y crois ! »
      28 Agrippa dit à Paul : « Penses-tu faire de moi un chrétien en si peu de temps ? »
      29 Paul répondit : « Qu’il faille peu ou beaucoup de temps, je prie Dieu que non seulement toi, mais encore vous tous qui m’écoutez aujourd’hui, vous deveniez tels que je suis, à l’exception de ces chaînes ! »
      30 Le roi, le gouverneur, Bérénice et tous ceux qui se trouvaient avec eux, se levèrent alors
      31 et, en se retirant, ils se dirent les uns aux autres : « Cet homme n’a commis aucune faute pour laquelle il mériterait la mort ou la prison. »
      32 Et Agrippa dit à Festus : « Cet homme aurait pu être relâché s’il n’en avait pas appelé à l’empereur. »

      2 Corinthiens 11

      32 Quand j’étais à Damas, le gouverneur représentant le roi Arétas plaça des gardes aux portes de la ville pour m’arrêter.
    • Ajouter une colonne
Update Required To play the media you will need to either update your browser to a recent version or update your Flash plugin pour Firefox & Safari - Flash plugin pour Opera & Chrome.