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PAUL (l'apôtre) 6.

V Le chef d'Eglise.

Paul n'avait ni à fonder ni à organiser l' « Église » ; elle existait avant lui, et, quelque obstination qu'il mît à se déclarer apôtre « non de la part des hommes mais de la part de Dieu », il n'avait pas laissé de prendre contact avec elle et de faire reconnaître son ministère, craignant sans cela « d'avoir couru en vain » (Ga 2:2). Mais la naissance de communautés où l'élément païen était nettement prépondérant posait la question sous un jour nouveau.

L'Église primitive avait si exactement épousé les cadres israélites que l'on se représentait difficilement la naissance dans son sein d'un sacerdoce et d'un rituel spécifiquement chrétiens, puisque le sacerdoce et le rituel israélites y restaient en vigueur. Ceux qui constituaient « le véritable Israël », ayant discerné le Messie méconnu par les chefs du peuple, restaient sous l'obédience de la loi, et nous voyons d'après les Actes (Ac 18:18 21:20,27) Paul lui-même se soumettre pour son compte personnel aux cérémonies traditionnelles et se préparer à offrir un sacrifice. (Même si cette mention devait être tenue pour inexacte, elle révélerait tout au moins qu'aux environs de l'an 70 on pouvait présenter les apôtres et Paul lui-même comme « pleins de zèle pour la loi » sans soulever l'étonnement du lecteur.) Le christianisme était pour eux « la voie (hodos) selon laquelle ils servaient le Dieu de leurs pères » (Ac 24:14), et ce qui les distinguait des autres Juifs c'était la reconnaissance de la messianité de Jésus, ainsi que la pratique du baptême et de la « fraction du pain » dans les agapes. Mais ces traits qui « distinguaient » leur foi ne la « constituaient » pas essentiellement ; leur vie morale et religieuse avait pour fond l'adoration du Dieu saint et l'obéissance à la loi ; leur milieu religieux, l'assemblée des frères, était inclus dans un milieu plus large : Israël.

Il en était tout autrement dans les communautés fondées par Paul. Ici l'assemblée des chrétiens était tout : pas d'autre discipline morale, pas d'autre ministère, pas d'autre rituel que le sien ; les saints ne quittaient pas leur milieu antérieur par évolution et comme à regret ; ils devaient rompre radicalement avec lui. Il ne leur restait que la parole qui les avait convertis et les fruits que l'Esprit avait produits en eux. C'est sur ces seuls éléments que Paul va construire « l'Église de Dieu ».

Il ne s'agit d'abord que de l'Église locale, « l'Église de Dieu qui est à Corinthe » ou « à Thessalonique ». Quelque soin que Paul ait pris de ne pas rompre l'unité de l'Église universelle en faisant reconnaître son ministère par les apôtres de Jérusalem, il pense surtout à l'Église locale, car l'Église de Dieu est tout entière dans chacun de ses groupements, comme l'Esprit est tout entier dans chacun des croyants.

1.

LE PRINCIPE de l'Église, c'est en effet la maîtrise de l'Esprit. L'Église est la société des consacrés (hagioï)  ; cela ne signifie pas qu'elle ne comprend que des parfaits (teleioï), elle comprend aussi des faibles (astheneïs) , des enfants (nèpioï)  ; il se peut même qu'on y trouve des charnels (sarkikoï) , car ils n'ont pas su encore se débarrasser de ce qui est inférieur ; mais ce sont cependant des hommes dans lesquels l'Esprit habite (cf. 1Co 3, notamment v. 4 et v. 16) et qui, vivant par l'Esprit, doivent marcher selon l'Esprit (Ga 5:25).

L'Église s'oppose au monde comme l'Esprit à la chair : non seulement dans ce sens que l'on « doit » y vivre selon l'Esprit et y accepter une discipline morale qui ne s'applique pas à « ceux du dehors » (1Co 5:9,13), mais bien plus profondément encore parce que toutes les activités collectives sont dans la dépendance directe, immédiate de l'Esprit. Non seulement ce que le monde appelle « des vertus », comme la bonté, la tempérance, etc. sont des fruits de l'Esprit (Ga 5:22), mais ce qu'il appelle des « actes religieux », comme la prière, la prédication inspirée (=prophétie), les langues, les guérisons, les miracles, sont des dons de l'Esprit (1Co 12:8-10). La prédication de l'apôtre est une démonstration de la puissance de l'Esprit, et le culte même de l'Église apparaît comme une succession d'actes révélant la présence et l'initiative de l'Esprit. Le chrétien qui se lève dans l'assemblée de l'Église de Corinthe et prononce une prière ne dira pas qu'il s'est résolu à prier, mais que « l'Esprit lui a donné une parole de prière ».

Le principe créateur dans la vie collective de l'Église n'est pas la libre initiative de l'homme, mais la toute-puissante spontanéité de l'Esprit.

2.

UNE ORGANISATION quelconque, même dans le domaine le plus humble, celui du bon ordre matériel, sera-t-elle possible avec une semblable conception ? La maîtrise de l'Esprit, c'est-à-dire, humainement parlant, la souveraineté de l'inspiration individuelle, n'est-elle pas la négation même de toute autorité collective et de toute règle ? Pour parler notre langage moderne, la spontanéité du sentiment religieux ne va-t-elle pas revendiquer ses droits absolus, divins, contre tout conformisme, toute tradition, tout ordre reconnu ou imposé par la collectivité ?

Remarquons cependant qu'il ne faut pas pousser les choses à l'absolu. L'ecclésiologie de Paul se réduit à une pneumatologie, sans doute ; mais c'est une pneumatologie chrétienne, affectée par conséquent d'un coefficient historique. L'Esprit qui anime les croyants n'est pas un Esprit anonyme et inconditionné, c'est l'Esprit de Jésus ; il ne peut rien dire contre le Seigneur, comme le chrétien ne peut sans lui rien dire de conforme à la parole du Seigneur, car le Seigneur c'est l'Esprit (1Co 12:28). Et bien que Paul ne fasse pas grand cas de la tradition, il connaît cependant un certain nombre de commandements précis, concrets, donnés par le Seigneur ; par exemple, dans ses enseignements relatifs au mariage, il distingue avec soin ce qui est ordonné par le Seigneur et ce qui l'est seulement par lui-même (1Co 7:10,12,25). Il y a donc là les éléments d'un rudiment de discipline, qui ne saurait apparaître comme une négation des droits souverains du Saint-Esprit, puisqu'elle vient du Seigneur-lui-même. Mais il y a plus : la doctrine des dons de l'Esprit, bien loin d'être une doctrine d'arbitraire et d'anarchie--comme si l'Esprit n'était qu'un nom pompeux dont on se plaît à revêtir les fantaisies de chacun--, porte en elle-même son correctif et engendre spontanément une discipline du culte aussi bien que de la vie morale et du ministère, quand elle est interprétée selon l'Esprit du Christ.

Les dons de l'Esprit, en effet, ne sont pas accordés pour notre avantage particulier et bien moins encore pour la satisfaction de notre orgueil ; la doctrine de l'Esprit, qui n'est qu'une application particulière de la doctrine de la grâce, est au contraire faite expressément pour éliminer toute possibilité d'orgueil, puisqu'il n'y a rien en nous qui ne soit un don ; ils nous sont donnés pour l'utilité commune (1Co 12:7) ou pour l'édification de l'Église (1Co 14:5). Ils n'ont donc pas tous la même valeur et vont se hiérarchiser d'après leur utilité pour l'Église, d'après les possibilités de servir qu'ils offrent pour ceux qui les ont reçus. En dépit de leur multiplicité ils proviennent tous d'un seul et même Esprit ; ceux donc qui exciteraient notre orgueil et nous dresseraient ainsi contre nos frères se révéleraient comme inférieurs ou même inauthentiques, puisqu'ils mettraient en danger l'unité de l'Esprit, et nous devons donner notre préférence à ceux qui nous mettent le plus profondément au service des autres ; ainsi, de degré en degré, c'est-à-dire de service en service, nous arriverons au point culminant, au plus grand de tous les dons, qui est la charité. Dans l'atmosphère créée par la conception évangélique de la vie spirituelle, la doctrine de l'Esprit engendre spontanément une organisation ; car la discipline n'est pas pour le croyant une vertu d'obéissance, la soumission de l'Esprit divin à un règlement humain ; elle est un hommage rendu aux formes supérieures de l'inspiration, c'est-à-dire aux plus désintéressées, aux plus respectueuses de la vie collective ; elle est un sacrifice offert à l'amour, au bien des frères qui eux aussi sont sous l'inspiration d'un même Esprit et auxquels nous devons céder le pas, dans l'humilité et dans l'amour.

Si l'homme qui ne reçoit de l'Esprit que des paroles d'extase, inintelligibles pour tout autre que lui et que Dieu, se tait dans l'assemblée des frères, ce n'est pas pour obéir à un règlement ecclésiastique, c'est pour céder le pas à des formes de l'inspiration telles que la parole inspirée ou la prière, dont la supériorité se révèle par leur utilité, par le fait qu'elles multiplient les actions de grâces sur les lèvres de beaucoup (1Co 14 en entier). La doctrine de l'inspiration ne s'achève pas en illuminisme, car « le prophète est maître de l'esprit prophétique qui l'anime » (verset 32) et Dieu n'est pas un Dieu de désordre, mais le Dieu de l'ordre (verset 33) qui veut être adoré « dans le bon sens », par des croyants qui sont des enfants pour la malice, mais qui pour la raison sont des hommes (verset 20).

3.

LE MINISTERE sera organisé selon la même conception d'humilité et de charité. Car les ministères eux aussi sont des dons de l'Esprit, et en aucune manière des institutions humaines. L'Église reçoit les ministères, elle ne les crée pas ; elle ne les organise que dans la sphère de leurs manifestations pratiques. C'est Dieu qui a donné les uns pour être apôtres, les autres pour être prophètes, les autres pour être docteurs, etc. (1Co 12:28, Eph 4:11) ; il y a diversité de ministères mais un seul Seigneur, diversité d'actions mais un seul Dieu qui produit tout en tous (1Co 12:5). Il en est comme des membres du corps, qui ont des fonctions diverses, mais dont aucun n'est inutile ou ne peut se passer des autres.

Il y a donc hiérarchie, ici encore, non dans la dignité mais dans l'utilité pratique. Celui qui plante et celui qui arrose ne font pas le même travail ni n'exercent les mêmes dons, mais ils sont sur la même ligne, et chacun recevra son salaire proportionnellement à son travail (1Co 3:8) ; au fond, ils ne sont rien ni l'un ni l'autre, si ce n'est des instruments dont Dieu se sert pour l'édification de son Eglise. Ce serait donc se tromper, penser charnellement, que de s'attacher à eux comme si Christ était divisé ou comme si les fidèles avaient été baptisés au nom de Paul ou d'un autre. Que personne ne mette son orgueil dans les hommes, car ce sont des administrateurs auxquels on demande seulement d'être fidèles. Encore le jugement de cette fidélité appartient-il à Dieu, non aux hommes, même pas aux intéressés eux-mêmes (1Co 4:1-5).

D'un point de vue humain, les ministres de Dieu sont les plus misérables des hommes, les apôtres notamment, donnés comme en spectacle à l'univers (1Co 4:9,13), comme des gladiateurs dans l'arène et luttant contre les bêtes fauves ou contre les esprits démoniaques. Mais du point de vue de l'Esprit, ils sont les serviteurs de Dieu, les hérauts de Jésus-Christ, ils ont droit au respect de l'Eglise et l'apôtre recommande souvent aux croyants ce devoir de considération et de reconnaissance envers ceux qui se sont faits leurs serviteurs à cause du Christ Jésus (1Co 16:11-16-18, Ro 16:1-3,7, Col 4:10).

Dans la mesure où cela est nécessité par leur labeur, ces ministres doivent recevoir de la communauté ce qui est nécessaire à leur entretien (1Co 9 en entier). Pierre et les frères du Seigneur usent de ce droit pour eux et leur famille. Ils ont raison (verset 5). Ce droit leur est reconnu non seulement par les usages humains (verset 6 et suivant), par les traditions d'Israël (verset 13) et par la législation lévitique (verset 9 et suivant) --remarquer l'identification qui paraît déjà évidente entre le ministère chrétien et le service de l'autel en Israël--, mais par un ordre exprès du Seigneur (verset 14). Paul lui-même cependant, qui réclame pour d'autres des subsides (1Co 16:1 et suivant), refuse d'accepter quoi que ce soit si ce n'est, de la part de ses chers Philippiens, « le fruit de l'amitié ». Sa gloire, c'est de servir le Seigneur gratuitement ; prêcher l'Evangile lui est imposé comme une loi, et il serait sous la malédiction s'il ne se conformait à cet ordre ; mais librement, volontairement, il s'impose cette difficulté spéciale de le prêcher à ses frais, en subvenant à ses besoins par son travail.

On a cru voir là une fissure par où l'idée de mérite, l'idée du surérogatoire, allait reprendre sa place dans la pensée de Paul : évangéliser c'est l'obligation, le faire gratuitement c'est le surérogatoire. Il suffit pour se convaincre du contraire de voir comment Paul explique et légitime son initiative : c'est afin de gagner le plus de frères possible qu'il s'est fait esclave de tous alors qu'il était libre, de toute dépendance (1Co 9:19). C'est un ascétisme certes qu'il accepte, ascétisme pédagogique toutefois et non méritoire (1Co 9:19,23). « Tout est permis mais tout n'édifie pas » ; il se fait à lui-même l'application de ce principe essentiel de la discipline spirituelle, et c'est d'ailleurs pour légitimer ce principe même qu'il cite son propre exemple. Nombre de prescriptions, qui ne sont nullement obligatoires par elles-mêmes, doivent être acceptées pour ne pas scandaliser les frères ; c'est dans cet esprit que lui-même a renoncé à ses droits apostoliques : Tout cela, je le fais pour l'Evangile (1Co 9:23). (La fin du verset : afin de participer à celui-ci, est obscure ; il semble qu'il faille la traduire par analogie avec le verset 27 : « de peur qu'après avoir prêché aux autres, je ne sois moi-même éliminé » ; elle signifierait alors que l'apôtre ne peut se soustraire aux règles qu'il formule pour les autres et doit en prendre sa part.) On retrouve ici le même critère pratique dont nous avons déjà signalé l'importance.

4.

L'UNITE DE L'EGLISE s'édifiera de même sur l'Esprit ; il ne peut y avoir qu'une Église, parce qu'il n'y a qu'un seul Esprit : « Il y a un seul corps et un seul Esprit, de même que vous avez été appelés, par la vocation que vous avez reçue, à une seule espérance. Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême. Il y a un seul Dieu, Père de tous, qui est au-dessus de tous, qui agit et demeure en tous » (Eph 4:4-6). Ce texte célèbre établit nettement que pour Paul l'unité de l'Eglise, ainsi que l'unité de la foi et de l'espérance, est posée comme une réalité et non proposée comme un devoir. Il y a une seule Eglise, une seule foi, comme il y a un seul Dieu et un seul Esprit. Il ne s'agit donc pas pour l'Eglise de conserver ou de retrouver son unité ; elle est nécessairement une, car il n'y a Eglise que là où il y a Esprit, et celui-ci est nécessairement un. Sans doute l'apôtre invite les fidèles à « conserver l'unité de l'Esprit par le lien de la paix » ; mais il ne semble pas que ceci doive être interprété comme une invitation à ne pas mettre en péril par des sentiments peu fraternels l'unité de l'Église, c'est plutôt une invitation à ne pas se mettre en dehors de l'unité de l'Esprit, et par conséquent en dehors de l'Église, en détruisant les liens de la foi et de l'amour.

A la lumière de cette conception, nos idées modernes soit sur l'unité dogmatique soit sur l'unité visible de l'Eglise apparaissent nettement étrangères à la pensée de Paul. On aurait tort de voir un parti pris de littéralisme dans les recommandations sur la fidélité avec laquelle doivent être retenus et transmis ses enseignements. Les deux textes où elles se trouvent énoncées (1Co 11:12 15:3) concernent non des enseignements personnels de l'apôtre, mais les catéchèses relatives aux paradoseïs dont nous avons parlé plus haut, et qui étaient les seuls véhicules de la tradition évangélique. Si l'on songe d'autre part aux déformations que subissait l'enseignement de l'apôtre (à Salonique sur le travail, par exemple), on ne jugera pas la précaution superflue.

On ne doit pas voir non plus une préoccupation d'uniformité dogmatique dans les mots (1Co 1:10) hina to auto légèté pantes ; il paraît clair qu'écrivant à des hommes qui disent, les uns : je suis de Paul, les autres : je suis d'Apollos, l'expression « que vous disiez tous la même chose » doit être traduite « que vous vous réclamiez tous du même nom ». L'apôtre indique d'ailleurs quelques lignes plus loin que la seule exigence absolue est de « poser tous le même fondement, Jésus-Christ », mais qu'ensuite chacun peut bâtir sur ce fondement avec ce qu'il a, avec de l'or, de l'argent, des pierres de taille, du bois, du chaume. Toutes ces constructions ne se valent pas, et le jour du jugement mettra en lumière la valeur de chacune ; on verra ce qui tient et ce qui s'écroule. L'architecte mal inspiré ou mal approvisionné ne sera cependant pas condamné : il perdra son salaire, mais lui-même sera sauvé... à grand'peine ! Attendez donc le jugement de Dieu et ne prononcez pas sur les conceptions ou les méthodes de chacun (1Co 3:10-15 4:5).

Cependant cette attitude de prudence dans les jugements n'est-elle pas contredite par les ana-thèmes dont l'apôtre accable (Ga 1:8 et suivant) ceux qui « prêchent un autre Evangile » que le sien ? N'y a-t-il pas là, sous la forme la plus catégorique, un de ces jugements qu'il semblait s'interdire ? --Il faut remarquer que cet Évangile dont il dit fort justement : « il n'y en a pas d'autre », n'est pas un corps de doctrine ; c'est l'Evangile de la liberté chrétienne, de l'indépendance à l'égard des observances juives, c'est l'attitude spirituelle qu'exprime le principe du salut par la foi, c'est l'Évangile de la grâce et de l'Esprit.

Il faut s'interdire sévèrement de chercher dans les conceptions de l'apôtre une préfiguration, et bien moins encore une légitimation de nos attitudes modernes dans le sens du dogmatisme ou de l'anti-dogmatisme. Car il n'aurait jamais admis que l'on assimilât à l'Évangile--ou à « son Évangile » --un ensemble doctrinal quelconque, et que les mêmes anathèmes fussent portés contre ceux qui abandonnent l'Évangile de la grâce et de l'Esprit, et contre ceux dont le séparaient des divergences intellectuelles. Mais il n'aurait pas admis davantage que l'ensemble des conceptions morales et religieuses édifiées par lui sous la pression des expériences que lui impose l'Esprit fût considéré comme résultant d'un exercice de la raison profane sur les données de la psychologie religieuse. Ce n'est pas une « sagesse » humaine, c'est la sagesse de Dieu, que personne ne possède si ce n'est Dieu lui-même et dont on ne peut juger que par l'Esprit. La parole évangélique est la parole même de Dieu : « Pour nous, nous possédons la pensée du Christ » (1Co 2:16).

Par là, Paul est bien le père des orthodoxies, c'est-à-dire des systèmes qui établissent une solidarité radicale entre l'Évangile de Jésus-Christ et les constructions idéologiques par lesquelles les croyants s'efforcent de le légitimer devant la pensée, d'en établir les fondements devant la psychologie et devant l'histoire, et de reconstituer le plan divin auquel se rattachent notre libération et notre salut. Mais il faut ajouter qu'il y a un abîme entre ce que l'apôtre nous livre de la sagesse de Dieu, sous la pression de l'Esprit, en pensées toujours frémissantes de vie, proches encore de l'expérience qui les détermine, et les systèmes postérieurs qui ne possèdent avec le sien que des analogies extérieures, toutes schématiques et souvent verbales, et dont les parentés avec les sagesses humaines ne sont que trop facilement discernables.

Il serait également décevant de vouloir faire de Paul un théologien conservateur ou un penseur moderne ; il se faut garder de pareils anachronismes.

Quelles que puissent être les analogies extérieures du paulinisme avec tel ou tel système, une chose est certaine, c'est qu'il ne s'est jamais orienté dans le sens d'un conformisme, que celui-ci doive être de l'ordre cultuel, sacramentaire ou doctrinal. L'unité de l'Église dans tous ces domaines est impliquée dans l'unité de l'Esprit et ne peut être mise en défaut que par trahison vis-à-vis de l'Esprit. Ainsi les divisions de Corinthe sont la preuve du caractère charnel des membres de l'Église (1Co 3:3 et suivant), tandis que l'unanimité est une promesse de victoire, non pour les raisons opportunistes que nous supposerions aujourd'hui, mais parce qu'elle est révélatrice de la présence souveraine de l'Esprit (Php 1:28). Mais par contre, tout conformisme établi par des moyens humains, en dehors de l'action de l'Esprit, serait en lui-même inutile et dépourvu de signification ; il serait contraire à la nature de l'Église, étant une forme de l'inertie.

Car l'Église n'est pas une chose, une institution, pas même une institution divine ; elle est un organisme, le Corps du Christ, et chacun des croyants est un de ses membres. Ces mots doivent être entendus dans la plénitude de leur réalisme. Le rôle des croyants, et d'abord de ceux que l'Esprit a investis des divers ministères, est de construire le Corps du Christ, jusqu'à ce que l'ensemble de l'Église constitue un organisme humain complet, dont Christ est la tête, et qui réalise dans sa stature la plénitude du Christ (Eph 4:11,16).

(On peut traduire aussi ce passage comme si c'était chacun des chrétiens qui devait arriver à la stature de la plénitude du Christ, mais le verset 16 milite en faveur de l'interprétation que nous en donnons ici : l'Église est un corps qui se constitue et grandit par le ministère des croyants ; ceux-ci en représentent les éléments [les membres], tandis que Christ en est la tête. Des images dont la cohésion est imparfaite, comme celle d'un corps de Christ dont Christ est la tête, sont fréquentes chez saint Paul.)

Aussi la diversité est-elle, dans l'Église, la loi même de sa nature ; son unité n'est pas dans l'uniformité de ses parties, mais dans l'identité de leur orientation, et toute l'action de Paul tendra non à créer des conformismes, mais à manifester un esprit, l'Esprit.

En vérité on ne peut qu'être saisi d'admiration quand on voit avec quelle décision et quelle fermeté l'apôtre a conformé son action pratique à ce but souverain. Créer un conformisme rituel, ecclésiastique ou doctrinal, est chose relativement facile, et dans tous les cas susceptible d'entraîner l'adhésion des esprits les plus frustes ; mais créer une Église qui se définisse par son esprit et non par ses formes ou ses doctrines, est une entreprise singulièrement hardie et dont on comprend qu'elle ait imposé à l'apôtre un labeur surhumain. Cependant il n'a pas cru que ce labeur pût être économisé. L'Église qu'il tend à édifier pour son Maître doit être l'Église de la liberté spirituelle, du sacerdoce universel, du salut par la foi. Elle aura sa doctrine, qui n'est pas humaine, et ses traditions, qui lui viennent du Christ lui-même, et ses cadres, que nul ne saurait briser sans risquer de travailler contre le Christ en travaillant contre l'amour ; mais tout cela ne sera qu'instruments à la disposition de l'Esprit, seule réalité souveraine. Quiconque se fierait à son conformisme rendrait vaine la mort du Christ ; il relèverait une religion de la loi, de la lettre ; il serait déchu de la grâce, s'il attendait son salut d'autre chose que de la vocation venue de Dieu et saisie par la foi. Chercher un moyen de salut autre que la foi en Jésus-Christ, ce serait manquer de foi en Lui, comme en la grâce de Dieu dont il est le porteur, et, si l'on ose dire, ce serait manquer de foi en la foi.

Tout ce qui est de la chair et du monde passe ; seul l'Esprit demeure. Abstinences, jeûnes, sabbats, tout cela n'est que l'ombre de ce qui devait venir ; la réalité est en Christ, le Seigneur qui est l'Esprit. C'est sur Lui seul que peut être fondée l'Église en qui s'incarne une alliance nouvelle qui n'est plus selon la lettre, mais selon l'Esprit.

Il n'y a peut-être pas, à travers toute l'histoire de l'humanité, de plus bel acte de foi dans la puissance de Dieu et dans les possibilités de l'âme humaine, que cette tentative--dont l'Évangile du Christ a rendu le succès possible--, pour introduire des hommes à peine arrachés de la veille aux pires servitudes de la matière, dans la société de l'Esprit.

5.

LES RITES ont cependant leur place dans cette Église de l'Esprit qui ne veut pas être une Église sans corps. Paul lui-même réclame une place à part, dans les manifestations collectives de la vie chrétienne, pour deux actes du culte qui ne sont pas l'expression spontanée des sentiments éveillés par l'Esprit dans le coeur des fidèles, mais des formes traditionnelles dans lesquelles s'expriment les réalités fondamentales de la mystique chrétienne : le baptême et la Cène (voir ces mots).

L'un et l'autre remontent au Seigneur lui-même ; mais le lien avec l'histoire évangélique est plus lâche pour le baptême. Nulle part il n'est fait allusion, au cours des épîtres, à son origine ni au fait que le Seigneur l'aurait pratiqué ou l'aurait reçu lui-même. Les Actes (Ac 19:17) distinguent entre le baptême de Jean, administré sans doute au nom de Dieu, et le baptême de l'Esprit, administré au nom de Jésus ; mais des références de ce genre ne se trouvent nulle part sous la plume de Paul. Le baptême n'est plus pour lui un signe de repentance ; il est la participation du fidèle à la mort et à la résurrection du Sauveur ; le chrétien meurt à lui-même et ressuscite avec Christ à une vie nouvelle.

On a voulu voir là une infiltration de l'idée d'initiation qui est au fond des mystères antiques, et il n'est pas niable que dans la mesure où les philosophies de mystères sont à base de mysticisme, la conception paulinienne s'en rapproche, dans toute la mesure où elle est elle-même mystique et réaliste.

Faut-il aller plus loin ? Faut-il dire, comme le veut Loisy, que le christianisme de Paul n'est qu'une forme particulièrement heureuse des religions de mystères ? Dans ce cas, le baptême n'est plus, en effet, qu'un rite d'initiation. L'acte baptismal, institué jadis pour d'autres fins, est maintenant interprété à travers le « mythe » du Sauveur mort et ressuscité, et la figuration rituelle de cette mort et de cette résurrection assure aux initiés une immortalité bienheureuse.

Nous verrons plus loin (cf. VII, 2) dans quelle mesure il est légitime d'assimiler la rédemption aux mythes explicatifs des mystères ; mais en tout état de cause, les conclusions que l'on tire de ce rapprochement en ce qui concerne le baptême paraissent fort exagérées.

Il ne faut pas méconnaître, dans la notion paulinienne du baptême--et à un moindre degré de la sainte Cène--l'existence d'un réalisme radical. Le baptisé « meurt et ressuscite » avec son Sauveur. Le baptême--que Paul trouve naturel d'administrer à des vivants à l'intention des morts--n'est pas un signe, un symbole consciemment imaginé par l'Église pour figurer une transformation intérieure ; il porte en lui-même sa réalité ; le recevoir, ce n'est pas déclarer que l'on veut mourir à l'humanité naturelle et renaître à l'humanité de l'Esprit, c'est mourir et ressusciter avec Christ.

Mais ce réalisme est plus mystique encore que rituel, plus moral même que sacramentaire. S'il y a dans le baptême une réalité que la foi ne crée pas, il n'est rien cependant sans la foi, en sorte que toute action magique du rite est exclue. On ne saurait, sans abus de langage, parler d'un rite d'initiation expliqué par un mythe étranger à ses origines ; car si le sens du rite a évolué, il n'y a pas transfert du plan moral au plan rituel, de l'évangélisme aux mystères ; il y a approfondissement, enrichissement de l'idée de repentance jusqu'à la notion de mort à soi-même et de nouvelle naissance. La mort du vieil homme, la naissance de l'homme nouveau sont des réalités essentiellement spirituelles, qui ne sauraient être confondues avec l'immortalité bienheureuse que procurent les initiations aux mystères.

De même en est-il pour la Cène, que l'on a voulu mettre en parallèle avec le repas rituel des mystes mangeant leur dieu sous les espèces de l'animal sacrifié. Il y a là un abus évident que n'autorisent même pas des paroles comme Jn 6:31,59, et moins encore les paroles infiniment plus sobres de 1Co 11:18-34 ou 1Co 10:16-21 La Cène se rattache à des souvenirs incontestés, et la paradosis de 1Co 11:23-26 est celle de toute l'Église primitive. Le « repas du Seigneur » n'a pas cessé d'être le lien de la famille chrétienne, et toute sa valeur est compromise du fait que l'on y participe sans amour. Paul assimile la communion du chrétien avec son Sauveur à la communion des païens avec les démons ; mais il l'assimile également à la communion du prêtre lévitique avec l'autel, en sorte que l'on ne voit pas pourquoi on voudrait intégrer de force sa pensée à la tradition des mystères plutôt qu'à celle d'Israël d'où elle dérive si nettement.

Le réalisme qui se révèle ici est d'ailleurs assez clairement inhérent à la pensée de l'apôtre pour que l'on n'ait pas à lui chercher ailleurs une source occasionnelle, et les éléments spirituels y restent toujours prédominants. Si la Cène nous permet de « communier au corps du Christ », elle reste par là le ciment de l'Église qui est, elle aussi, « corps du Christ ». Ainsi l'apôtre demeure fidèle à sa doctrine fondamentale, qui fonde sur la participation à l'Esprit du Seigneur l'unité de l'Église et la solidarité des saints.

Attribuer au magisme ou aux religions de mystères tout ce qui est chez lui réaliste ou sacramentaire, c'est dépouiller sa pensée non seulement de sa valeur morale et de sa sève religieuse, mais aussi de sa cohérente unité et de son originalité profonde.

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      Lévitique 1

      16 Il ôtera le jabot avec ses plumes, et le jettera près de l'autel, vers l'orient, dans le lieu où l'on met les cendres.

      Jean 6

      31 Nos pères ont mangé la manne dans le désert, selon ce qui est écrit : Il leur donna le pain du ciel à manger.
      59 Jésus dit ces choses dans la synagogue, enseignant à Capernaüm.

      Actes 18

      18 Paul resta encore assez longtemps à Corinthe. Ensuite il prit congé des frères, et s'embarqua pour la Syrie, avec Priscille et Aquilas, après s'être fait raser la tête à Cenchrées, car il avait fait un voeu.

      Actes 19

      17 Cela fut connu de tous les Juifs et de tous les Grecs qui demeuraient à Éphèse, et la crainte s'empara d'eux tous, et le nom du Seigneur Jésus était glorifié.

      Actes 21

      20 Quand ils l'eurent entendu, ils glorifièrent Dieu. Puis ils lui dirent : Tu vois, frère, combien de milliers de Juifs ont cru, et tous sont zélés pour la loi.
      27 Sur la fin des sept jours, les Juifs d'Asie, ayant vu Paul dans le temple, soulevèrent toute la foule, et mirent la main sur lui,

      Actes 24

      14 Je t'avoue bien que je sers le Dieu de mes pères selon la voie qu'ils appellent une secte, croyant tout ce qui est écrit dans la loi et dans les prophètes,

      Romains 16

      1 Je vous recommande Phoebé, notre soeur, qui est diaconesse de l'Église de Cenchrées,
      2 afin que vous la receviez en notre Seigneur d'une manière digne des saints, et que vous l'assistiez dans les choses où elle aurait besoin de vous, car elle en a donné aide à plusieurs et à moi-même.
      3 Saluez Prisca et Aquilas, mes compagnons d'oeuvre en Jésus Christ,
      7 Saluez Andronicus et Junias, mes parents et mes compagnons de captivité, qui jouissent d'une grande considération parmi les apôtres, et qui même ont été en Christ avant moi.

      1 Corinthiens 1

      10 Je vous exhorte, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus Christ, à tenir tous un même langage, et à ne point avoir de divisions parmi vous, mais à être parfaitement unis dans un même esprit et dans un même sentiment.

      1 Corinthiens 2

      16 Car Qui a connu la pensée du Seigneur, Pour l'instruire ? Or nous, nous avons la pensée de Christ.

      1 Corinthiens 3

      1 Pour moi, frères, ce n'est pas comme à des hommes spirituels que j'ai pu vous parler, mais comme à des hommes charnels, comme à des enfants en Christ.
      2 Je vous ai donné du lait, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas la supporter ; et vous ne le pouvez pas même à présent, parce que vous êtes encore charnels.
      3 En effet, puisqu'il y a parmi vous de la jalousie et des disputes, n'êtes-vous pas charnels, et ne marchez-vous pas selon l'homme ?
      4 Quand l'un dit : Moi, je suis de Paul ! et un autre : Moi, d'Apollos ! n'êtes-vous pas des hommes ?
      5 Qu'est-ce donc qu'Apollos, et qu'est-ce que Paul ? Des serviteurs, par le moyen desquels vous avez cru, selon que le Seigneur l'a donné à chacun.
      6 J'ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a fait croître,
      7 en sorte que ce n'est pas celui qui plante qui est quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui fait croître.
      8 Celui qui plante et celui qui arrose sont égaux, et chacun recevra sa propre récompense selon son propre travail.
      9 Car nous sommes ouvriers avec Dieu. Vous êtes le champ de Dieu, l'édifice de Dieu.
      10 Selon la grâce de Dieu qui m'a été donnée, j'ai posé le fondement comme un sage architecte, et un autre bâtit dessus. Mais que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit dessus.
      11 Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus Christ.
      12 Or, si quelqu'un bâtit sur ce fondement avec de l'or, de l'argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, l'oeuvre de chacun sera manifestée ;
      13 car le jour la fera connaître, parce qu'elle se révèlera dans le feu, et le feu éprouvera ce qu'est l'oeuvre de chacun.
      14 Si l'oeuvre bâtie par quelqu'un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense.
      15 Si l'oeuvre de quelqu'un est consumée, il perdra sa récompense ; pour lui, il sera sauvé, mais comme au travers du feu.
      16 Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous ?
      17 Si quelqu'un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est saint, et c'est ce que vous êtes.
      18 Que nul ne s'abuse lui-même : si quelqu'un parmi vous pense être sage selon ce siècle, qu'il devienne fou, afin de devenir sage.
      19 Car la sagesse de ce monde est une folie devant Dieu. Aussi est-il écrit : Il prend les sages dans leur ruse.
      20 Et encore : Le Seigneur connaît les pensées des sages, Il sait qu'elles sont vaines.
      21 Que personne donc ne mette sa gloire dans des hommes ; car tout est à vous,
      22 soit Paul, soit Apollos, soit Céphas, soit le monde, soit la vie, soit la mort, soit les choses présentes, soit les choses à venir.
      23 Tout est à vous ; et vous êtes à Christ, et Christ est à Dieu.

      1 Corinthiens 4

      1 Ainsi, qu'on nous regarde comme des serviteurs de Christ, et des dispensateurs des mystères de Dieu.
      2 Du reste, ce qu'on demande des dispensateurs, c'est que chacun soit trouvé fidèle.
      3 Pour moi, il m'importe fort peu d'être jugé par vous, ou par un tribunal humain. Je ne me juge pas non plus moi-même, car je ne me sens coupable de rien ;
      4 mais ce n'est pas pour cela que je suis justifié. Celui qui me juge, c'est le Seigneur.
      5 C'est pourquoi ne jugez de rien avant le temps, jusqu'à ce que vienne le Seigneur, qui mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres, et qui manifestera les desseins des coeurs. Alors chacun recevra de Dieu la louange qui lui sera due.
      9 Car Dieu, ce me semble, a fait de nous, apôtres, les derniers des hommes, des condamnés à mort en quelque sorte, puisque nous avons été en spectacle au monde, aux anges et aux hommes.

      1 Corinthiens 5

      9 Je vous ai écrit dans ma lettre de ne pas avoir des relations avec les impudiques, -

      1 Corinthiens 7

      10 A ceux qui sont mariés, j'ordonne, non pas moi, mais le Seigneur, que la femme ne se sépare point de son mari

      1 Corinthiens 9

      1 Ne suis-je pas libre ? Ne suis-je pas apôtre ? N'ai-je pas vu Jésus notre Seigneur ? N'êtes-vous pas mon oeuvre dans le Seigneur ?
      2 Si pour d'autres je ne suis pas apôtre, je le suis au moins pour vous ; car vous êtes le sceau de mon apostolat dans le Seigneur.
      3 C'est là ma défense contre ceux qui m'accusent.
      4 N'avons-nous pas le droit de manger et de boire ?
      5 N'avons-nous pas le droit de mener avec nous une soeur qui soit notre femme, comme font les autres apôtres, et les frères du Seigneur, et Céphas ?
      6 Ou bien, est-ce que moi seul et Barnabas nous n'avons pas le droit de ne point travailler ?
      7 Qui jamais fait le service militaire à ses propres frais ? Qui est-ce qui plante une vigne, et n'en mange pas le fruit ? Qui est-ce qui fait paître un troupeau, et ne se nourrit pas du lait du troupeau ?
      8 Ces choses que je dis, n'existent-elles que dans les usages des hommes ? la loi ne les dit-elle pas aussi ?
      9 Car il est écrit dans la loi de Moïse : Tu n'emmuselleras point le boeuf quand il foule le grain. Dieu se met-il en peine des boeufs,
      10 ou parle-t-il uniquement à cause de nous ? Oui, c'est à cause de nous qu'il a été écrit que celui qui laboure doit labourer avec espérance, et celui qui foule le grain fouler avec l'espérance d'y avoir part.
      11 Si nous avons semé parmi vous les biens spirituels, est-ce une grosse affaire si nous moissonnons vos biens temporels.
      12 Si d'autres jouissent de ce droit sur vous, n'est-ce pas plutôt à nous d'en jouir ? Mais nous n'avons point usé de ce droit ; au contraire, nous souffrons tout, afin de ne pas créer d'obstacle à l'Évangile de Christ.
      13 Ne savez-vous pas que ceux qui remplissent les fonctions sacrées sont nourris par le temple, que ceux qui servent à l'autel ont part à l'autel ?
      14 De même aussi, le Seigneur a ordonné à ceux qui annoncent l'Évangile de vivre de l'Évangile.
      15 Pour moi, je n'ai usé d'aucun de ces droits, et ce n'est pas afin de les réclamer en ma faveur que j'écris ainsi ; car j'aimerais mieux mourir que de me laisser enlever ce sujet de gloire.
      16 Si j'annonce l'Évangile, ce n'est pas pour moi un sujet de gloire, car la nécessité m'en est imposée, et malheur à moi si je n'annonce pas l'Évangile !
      17 Si je le fais de bon coeur, j'en ai la récompense ; mais si je le fais malgré moi, c'est une charge qui m'est confiée.
      18 Quelle est donc ma récompense ? C'est d'offrir gratuitement l'Évangile que j'annonce, sans user de mon droit de prédicateur de l'Évangile.
      19 Car, bien que je sois libre à l'égard de tous, je me suis rendu le serviteur de tous, afin de gagner le plus grand nombre.
      20 Avec les Juifs, j'ai été comme Juif, afin de gagner les Juifs ; avec ceux qui sont sous la loi, comme sous la loi (quoique je ne sois pas moi-même sous la loi), afin de gagner ceux qui sont sous la loi ;
      21 avec ceux qui sont sans loi, comme sans loi (quoique je ne sois point sans la loi de Dieu, étant sous la loi de Christ), afin de gagner ceux qui sont sans loi.
      22 J'ai été faible avec les faibles, afin de gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous, afin d'en sauver de toute manière quelques-uns.
      23 Je fais tout à cause de l'Évangile, afin d'y avoir part.
      24 Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans le stade courent tous, mais qu'un seul remporte le prix ? Courez de manière à le remporter.
      25 Tous ceux qui combattent s'imposent toute espèce d'abstinences, et ils le font pour obtenir une couronne corruptible ; mais nous, faisons-le pour une couronne incorruptible.
      26 Moi donc, je cours, non pas comme à l'aventure ; je frappe, non pas comme battant l'air.
      27 Mais je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur d'être moi-même rejeté, après avoir prêché aux autres.

      1 Corinthiens 10

      16 La coupe de bénédiction que nous bénissons, n'est-elle pas la communion au sang de Christ ? Le pain que nous rompons, n'est-il pas la communion au corps de Christ ?
      17 Puisqu'il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps ; car nous participons tous à un même pain.
      18 Voyez les Israélites selon la chair : ceux qui mangent les victimes ne sont-ils pas en communion avec l'autel ?
      19 Que dis-je donc ? Que la viande sacrifiée aux idoles est quelque chose, ou qu'une idole est quelque chose ? Nullement.
      20 Je dis que ce qu'on sacrifie, on le sacrifie à des démons, et non à Dieu ; or, je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons.
      21 Vous ne pouvez boire la coupe du Seigneur, et la coupe des démons ; vous ne pouvez participer à la table du Seigneur, et à la table des démons.

      1 Corinthiens 11

      12 Car, de même que la femme a été tirée de l'homme, de même l'homme existe par la femme, et tout vient de Dieu.
      18 Et d'abord, j'apprends que, lorsque vous vous réunissez en assemblée, il y a parmi vous des divisions, -et je le crois en partie,
      19 car il faut qu'il y ait aussi des sectes parmi vous, afin que ceux qui sont approuvés soient reconnus comme tels au milieu de vous. -
      20 Lors donc que vous vous réunissez, ce n'est pas pour manger le repas du Seigneur ;
      21 car, quand on se met à table, chacun commence par prendre son propre repas, et l'un a faim, tandis que l'autre est ivre.
      22 N'avez-vous pas des maisons pour y manger et boire ? Ou méprisez-vous l'Église de Dieu, et faites-vous honte à ceux qui n'ont rien ? Que vous dirai-je ? Vous louerai-je ? En cela je ne vous loue point.
      23 Car j'ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné ; c'est que le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain,
      24 et, après avoir rendu grâces, le rompit, et dit : Ceci est mon corps, qui est rompu pour vous ; faites ceci en mémoire de moi.
      25 De même, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez.
      26 Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne.
      27 C'est pourquoi celui qui mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur.
      28 Que chacun donc s'éprouve soi-même, et qu'ainsi il mange du pain et boive de la coupe ;
      29 car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-même.
      30 C'est pour cela qu'il y a parmi vous beaucoup d'infirmes et de malades, et qu'un grand nombre sont morts.
      31 Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés.
      32 Mais quand nous sommes jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde.
      33 Ainsi, mes frères, lorsque vous vous réunissez pour le repas, attendez-vous les uns les autres.
      34 Si quelqu'un a faim, qu'il mange chez lui, afin que vous ne vous réunissiez pas pour attirer un jugement sur vous. Je réglerai les autres choses quand je serai arrivé.

      1 Corinthiens 12

      5 diversité de ministères, mais le même Seigneur ;
      7 Or, à chacun la manifestation de l'Esprit est donnée pour l'utilité commune.
      8 En effet, à l'un est donnée par l'Esprit une parole de sagesse ; à un autre, une parole de connaissance, selon le même Esprit ;
      9 à un autre, la foi, par le même Esprit ; à un autre, le don des guérisons, par le même Esprit ;
      10 à un autre, le don d'opérer des miracles ; à un autre, la prophétie ; à un autre, le discernement des esprits ; à un autre, la diversité des langues ; à un autre, l'interprétation des langues.
      28 Et Dieu a établi dans l'Église premièrement des apôtres, secondement des prophètes, troisièmement des docteurs, ensuite ceux qui ont le don des miracles, puis ceux qui ont les dons de guérir, de secourir, de gouverner, de parler diverses langues.

      1 Corinthiens 14

      1 Recherchez la charité. Aspirez aussi aux dons spirituels, mais surtout à celui de prophétie.
      2 En effet, celui qui parle en langue ne parle pas aux hommes, mais à Dieu, car personne ne le comprend, et c'est en esprit qu'il dit des mystères.
      3 Celui qui prophétise, au contraire, parle aux hommes, les édifie, les exhorte, les console.
      4 Celui qui parle en langue s'édifie lui-même ; celui qui prophétise édifie l'Église.
      5 Je désire que vous parliez tous en langues, mais encore plus que vous prophétisiez. Celui qui prophétise est plus grand que celui qui parle en langues, à moins que ce dernier n'interprète, pour que l'Église en reçoive de l'édification.
      6 Et maintenant, frères, de quelle utilité vous serais-je, si je venais à vous parlant en langues, et si je ne vous parlais pas par révélation, ou par connaissance, ou par prophétie, ou par doctrine ?
      7 Si les objets inanimés qui rendent un son, comme une flûte ou une harpe, ne rendent pas des sons distincts, comment reconnaîtra-t-on ce qui est joué sur la flûte ou sur la harpe ?
      8 Et si la trompette rend un son confus, qui se préparera au combat ?
      9 De même vous, si par la langue vous ne donnez pas une parole distincte, comment saura-t-on ce que vous dites ? Car vous parlerez en l'air.
      10 Quelque nombreuses que puissent être dans le monde les diverses langues, il n'en est aucune qui ne soit une langue intelligible ;
      11 si donc je ne connais pas le sens de la langue, je serai un barbare pour celui qui parle, et celui qui parle sera un barbare pour moi.
      12 De même vous, puisque vous aspirez aux dons spirituels, que ce soit pour l'édification de l'Église que vous cherchiez à en posséder abondamment.
      13 C'est pourquoi, que celui qui parle en langue prie pour avoir le don d'interpréter.
      14 Car si je prie en langue, mon esprit est en prière, mais mon intelligence demeure stérile.
      15 Que faire donc ? Je prierai par l'esprit, mais je prierai aussi avec l'intelligence ; je chanterai par l'esprit, mais je chanterai aussi avec l'intelligence.
      16 Autrement, si tu rends grâces par l'esprit, comment celui qui est dans les rangs de l'homme du peuple répondra-t-il Amen ! à ton action de grâces, puisqu'il ne sait pas ce que tu dis ?
      17 Tu rends, il est vrai, d'excellentes actions de grâces, mais l'autre n'est pas édifié.
      18 Je rends grâces à Dieu de ce que je parle en langue plus que vous tous ;
      19 mais, dans l'Église, j'aime mieux dire cinq paroles avec mon intelligence, afin d'instruire aussi les autres, que dix mille paroles en langue.
      20 Frères, ne soyez pas des enfants sous le rapport du jugement ; mais pour la malice, soyez enfants, et, à l'égard du jugement, soyez des hommes faits.
      21 Il est écrit dans la loi : C'est par des hommes d'une autre langue Et par des lèvres d'étrangers Que je parlerai à ce peuple, Et ils ne m'écouteront pas même ainsi, dit le Seigneur.
      22 Par conséquent, les langues sont un signe, non pour les croyants, mais pour les non-croyants ; la prophétie, au contraire, est un signe, non pour les non-croyants, mais pour les croyants.
      23 Si donc, dans une assemblée de l'Église entière, tous parlent en langues, et qu'il survienne des hommes du peuple ou des non-croyants, ne diront-ils pas que vous êtes fous ?
      24 Mais si tous prophétisent, et qu'il survienne quelque non-croyant ou un homme du peuple, il est convaincu par tous, il est jugé par tous,
      25 les secrets de son coeur sont dévoilés, de telle sorte que, tombant sur sa face, il adorera Dieu, et publiera que Dieu est réellement au milieu de vous.
      26 Que faire donc, frères ? Lorsque vous vous assemblez, les uns ou les autres parmi vous ont-ils un cantique, une instruction, une révélation, une langue, une interprétation, que tout se fasse pour l'édification.
      27 En est-il qui parlent en langue, que deux ou trois au plus parlent, chacun à son tour, et que quelqu'un interprète ;
      28 s'il n'y a point d'interprète, qu'on se taise dans l'Église, et qu'on parle à soi-même et à Dieu.
      29 Pour ce qui est des prophètes, que deux ou trois parlent, et que les autres jugent ;
      30 et si un autre qui est assis a une révélation, que le premier se taise.
      31 Car vous pouvez tous prophétiser successivement, afin que tous soient instruits et que tous soient exhortés.
      32 Les esprits des prophètes sont soumis aux prophètes ;
      33 car Dieu n'est pas un Dieu de désordre, mais de paix. Comme dans toutes les Églises des saints,
      34 que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis d'y parler ; mais qu'elles soient soumises, selon que le dit aussi la loi.
      35 Si elles veulent s'instruire sur quelque chose, qu'elles interrogent leurs maris à la maison ; car il est malséant à une femme de parler dans l'Église.
      36 Est-ce de chez vous que la parole de Dieu est sortie ? ou est-ce à vous seuls qu'elle est parvenue ?
      37 Si quelqu'un croit être prophète ou inspiré, qu'il reconnaisse que ce que je vous écris est un commandement du Seigneur.
      38 Et si quelqu'un l'ignore, qu'il l'ignore.
      39 Ainsi donc, frères, aspirez au don de prophétie, et n'empêchez pas de parler en langues.
      40 Mais que tout se fasse avec bienséance et avec ordre.

      1 Corinthiens 16

      1 Pour ce qui concerne la collecte en faveur des saints, agissez, vous aussi, comme je l'ai ordonné aux Églises de la Galatie.
      11 Que personne donc ne le méprise. Accompagnez-le en paix, afin qu'il vienne vers moi, car je l'attends avec les frères.
      12 Pour ce qui est du frère Apollos, je l'ai beaucoup exhorté à se rendre chez vous avec les frères, mais ce n'était décidément pas sa volonté de le faire maintenant ; il partira quand il en aura l'occasion.
      13 Veillez, demeurez fermes dans la foi, soyez des hommes, fortifiez-vous.
      14 Que tout ce que vous faites se fasse avec charité !
      15 Encore une recommandation que je vous adresse, frères. Vous savez que la famille de Stéphanas est les prémices de l'Achaïe, et qu'elle s'est dévouée au service des saints.
      16 Ayez vous aussi de la déférence pour de tels hommes, et pour tous ceux qui travaillent à la même oeuvre.

      Galates 1

      8 Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu'il soit anathème !

      Galates 2

      2 et ce fut d'après une révélation que j'y montai. Je leur exposai l'Évangile que je prêche parmi les païens, je l'exposai en particulier à ceux qui sont les plus considérés, afin de ne pas courir ou avoir couru en vain.

      Galates 5

      22 Mais le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance ;
      25 Si nous vivons par l'Esprit, marchons aussi selon l'Esprit.

      Ephésiens 4

      4 Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance par votre vocation ;
      5 il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême,
      6 un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous.
      11 Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs,
      16 C'est de lui, et grâce à tous les liens de son assistance, que tout le corps, bien coordonné et formant un solide assemblage, tire son accroissement selon la force qui convient à chacune de ses parties, et s'édifie lui-même dans la charité.

      Colossiens 4

      10 Aristarque, mon compagnon de captivité, vous salue, ainsi que Marc, le cousin de Barnabas, au sujet duquel vous avez reçu des ordres (s'il va chez vous, accueillez-le) ;
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