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Dictionnaire Biblique de Top Bible

ROIS (livre des)

1.

Division, nom, sujet.

La division actuelle en 2 livres était inconnue des Juifs encore à l'époque où Jérôme traduisit la Bible en latin (IV e siècle de notre ère). Elle vient des LXX, passa dans la Vulgate, et seulement depuis 1517 dans la Bible hébraïque (édition de Bomberg). La version grecque compte 4 livres des règnes (Basileiôn), et Jérôme 4 livres des règnes ou des rois (Regnorum ou Regum)  ; ce sont les 2 livres actuels de Samuel et les 2 des Rois. Notre ouvrage est donc en réalité unique.

Partant de la fin du règne de David (1Ro 1-2), il consacre les chapitres suivants (3-11) au règne de Salomon. Les destinées des deux royaumes d'Israël et de Juda jusqu'à la chute du premier sont exposées parallèlement dans la partie centrale du livre, de beaucoup la plus étendue (1Ro 12:1 à 2Ro 17:41). Les derniers chapitres (2Ro 18 à 25) continuent l'histoire de Juda de 722 à 586, c'est-à-dire jusqu'à la prise de Jérusalem par Nébucadnetsar, la déportation et (sorte d'appendice : 2Ro 25:27-30) la mise en liberté du roi captif Jéhojakin.

2.

But du livre.

Tout le long de l'ouvrage, le procédé d'exposition est aussi simple que rigide : chaque règne est raconté séparément ; puis ces petites biographies royales sont rangées par ordre chronologique d'après la date de l'avènement de chaque souverain. Il en résulte certaines étrangetés : ainsi Josaphat est devenu roi de Juda après qu'en Israël Achab a commencé de régner ; dans la vie d'Achab, il est donc plusieurs fois question de Josaphat avant qu'on sache qu'il occupait le trône de Jérusalem. En outre, toutes les biographies sont coulées dans un moule uniforme. Pour chaque roi d'Israël on indique au début la durée de son règne, et l'année du règne du souverain de Juda coïncidant avec celle de son avènement ; à la fin, en mentionnant sa mort, on renvoie aux sources à consulter pour ce le reste de ses actions » (plus amples renseignements). Le cadre est le même pour les règnes Judéens, mais en outre on mentionne au début l'âge de chaque nouveau monarque, le nom de sa mère, et à la fin le lieu de sa sépulture.

Plus frappant encore est le soin du rédacteur à caractériser chaque règne. On constate aisément qu'il juge le roi suivant sa fidélité plus ou moins grande aux prescriptions du code deutéronomique, et dans les termes mêmes de cette loi. Il reproche à peu près exclusivement à ceux des souverains qui « firent le mal aux yeux de l'Éternel » des manquements aux règles du culte. Cela montre combien, contrairement aux intentions des prophètes, l'élément cultuel de la réforme introduite sous Josias avait prédominé.

Les trois principales infidélités sont en effet :

a) de n'avoir pas aboli les hauts-lieux après la construction du temple ; ex. : Roboam (1Ro 14:21 à 34) ;

b) d'avoir rompu avec le sanctuaire et le clergé de Jérusalem, « péché de Jéroboam, fils de Nébat », imputé littéralement à cinq rois (1Ro 15:26,34 16:19 26 31), et, en d'autres termes, « suivant l'exemple de ses pères », à neuf de leurs successeurs (2Ro 8:18,27 16:2 21:2-20 23:32,37 24:9-19) ;

c) d'avoir adoré des dieux étrangers, « le péché d'Achab » ou « le péché des rois d'Israël ».

Par contre, des louanges sont adressées à ceux des rois de Juda qui ont combattu les cultes des hauts-lieux (2Ro 18:3 22:2 23:25) ; l'éloge subit une restriction lorsque le souverain a toléré ces sanctuaires que condamne le Deutéronome (1Ro 15:11-14 22:43 et suivant, 2Ro 12:3 14:3 15:3,34).

Il importe de noter que, quand bien même les jugements formulés à propos des rois de Juda présentent quelque variété (quelques-uns ont « fait ce qui est droit aux yeux de l'Éternel »), le rédacteur leur reproche à tous de n'avoir pas aboli les hauts-lieux. Font seuls exception Ézéchias et Josias, auxquels, par erreur, est attribuée à peu près la même initiative réformatrice. L'infidélité commune à tous les rois d'Israël est plus grave encore : tous, même Zimri qui régna 3 jours, ont commis le péché de Jéroboam I er, c'est-à-dire ont rompu avec le temple de Jérusalem. De très bonne foi, le rédacteur commet en ce qui les concerne le même anachronisme que pour les rois de Juda antérieurs à Josias : il juge les siècles passés d'après une loi qu'ils avaient foncièrement ignorée, et pour cause ; le culte des hauts-lieux, l'adoration des images, le sacerdoce accessible à tous, les dates variées des fêtes locales, tout cela, au temps de Jéroboam, avait libre cours aussi bien qu'avant l'apparition de la royauté en Israël.

« Nos pères n'ont pas obéi aux paroles de ce livre. » Telle pourrait être l'épigraphe de l'ouvrage sur tous les ancêtres de Josias, à la seule exception d'Ézéchias ; l'auteur est obligé de porter une sentence défavorable, parce qu'il les juge d'après les paroles du « livre », le Deutéronome.

Même inspiration dans les discours attribués à certains des personnages dont l'histoire est racontée, en particulier aux prophètes, qui y interviennent parfois assez inopinément. Même couleur, à plus forte raison encore, dans les considérations personnelles que l'auteur formule çà et là, par exemple quand il définit les causes de la ruine du royaume septentrional (2Ro 17:18,21-23 etc.). Il va jusqu'à citer expressément « le livre de la Loi de Moïse » (De 24:16,2Ro 14:6). C'est dans les termes mêmes de la loi découverte en 621 que Salomon fait part au roi de Tyr, Hiram, de son intention d'élever un temple à l'Éternel (1Ro 5:2-5, De 12:8-11).

Le choix des matières traitées trahit aussi le point de vue très spécial qui domine tout l'ouvrage. On constate une disproportion singulière entre les diverses biographies. Pour la plus grande partie, elles se réduisent au cadre commun à tous les rois, à des données statistiques, aux appréciations stéréotypées et à des renseignements tenant en peu de lignes, alors même qu'il s'agit de souverains aussi importants qu'Omri ou Jéroboam II entre autres. Nous sommes loin d'une histoire générale des deux royaumes.

Le tableau des éléments plus développés, reliés entre eux par ces biographies sommaires et quasi uniformes, achève de caractériser l'esprit qui présida à l'élaboration du livre. Ce sont (abstraction faite de 1Ro 1 et 2 qui se rattache à l'histoire de David et dont les sources ne sont autres que celles du livre de Samuel) :

le règne de Salomon (1Ro 3:11) ;

la séparation des deux royaumes, définie par l'abandon du temple dont les Israélites du N. se rendent coupables (1Ro 12-14) ;

les histoires d'Élie et d'Elisée, champions de l'Éternel, en lutte contre la pénétration du culte de Baal en terre israélite (1Ro 17 à 2Ro 10) ;

Athalie et Joas (2Ro 11 2Ro 12) ; la chute d'Athalie entraîne l'abolition du culte de Baal en Juda ; Joas instaure une nouvelle administration du temple ;

les changements opérés dans le sanctuaire par Achaz (2Ro 16) ;

Ézéchias et Ésaïe, épisodes merveilleux qui culminent dans la délivrance de Jérusalem assiégée par Sanchérib (2Ro 18 à 20) ;

la réforme de Josias (2Ro 22 et 2Ro 23).

L'intérêt de l'auteur gravite ainsi essentiellement autour du temple et de la lutte entreprise par les prophètes contre le paganisme ; plus du tiers de son livre est rempli par les histoires d'Élie, d'Elisée et d'Athalie. En définitive, il a voulu composer une histoire religieuse de la période royale, du point de vue du Deutéronome. C'est à titre très exceptionnel qu'il a admis certains récits profanes un peu développés, soit dans la biographie de Salomon, soit à l'état de rares fragments dans les histoires d'Élie et d'Elisée. Pour l'histoire profane, la note finale insérée après chaque règne a soin de renvoyer à d'autres ouvrages. Ces vues essentiellement religieuses et pratiques donnent le secret de l'interprétation exacte requise par le livre des Rois.

3.

Sources : procédés présidant à leur utilisation.

Tandis que les livres qui précèdent celui des Rois dans le canon biblique ne renvoient que fort rarement à d'autres textes auxquels ils empruntent de brèves citations (No 21:14, citant le « livre des guerres de l'Éternel » ; Jos 10:13,2Sa 1:18, extraits du « livre du Juste »), les notes finales de l'histoire des règnes mentionnent trois sources auxquelles l'auteur a puisé :

le livre des faits et gestes de Salomon (1Ro 11:41) ;

le livre des annales (ou chroniques) des rois de Juda : 15 références, de 1Ro 14:29 à 2Ro 24:5 ;

le livre des annales (ou chroniques) des rois d'Israël : 18 fois invoqué, de 1Ro 14:19 à 2Ro 15:31.

S'agit-il d'annales officielles, rédigées par un fonctionnaire royal, secrétaire (scribe, sôpher, cf. 2Ro 25:3) ou bien archiviste (mazkîr, cf. 1Ro 4:3), comme les chroniques ou mémoires des rois de Perse, conservées dans la « maison du trésor » que les auteurs des livres d'Esdras et d'Esther (Ne 12:23, Est 2:23) désignent comme ici, sous le nom de sépher dibré hayyâmîm ? L'existence de documents semblables n'est pas incompatible avec les changements presque continuels de dynasties dans le royaume du Nord. On sait, par exemple, que les rois de Perse continuèrent les chroniques des rois caldéens par eux détrônés (Esd 4:15) ; des inscriptions cunéiformes rapportent que Cyrus fit même rédiger celle du règne de Nabonid. Mais le caractère officiel des recueils auxquels l'auteur des Rois se réfère semble peu compatible avec la possibilité pour le premier venu d'aller les consulter comme on l'y invite. C'étaient apparemment des exposés qui, sous un titre imposant, gardaient une allure plus populaire, en utilisant peut-être et abrégeant les pièces mêmes de la chancellerie royale.

Les « annales des rois de Juda » sont citées pour la dernière fois à propos de Jojakim, qui régna jusqu'en 597. Mais on ne peut pas savoir à quelle époque exacte les premières pages en avaient été rédigées. En remarquant que l'auteur du livre biblique des Chroniques parle indifféremment des « annales des rois de Juda et d'Israël » ou « d'Israël et de Juda », on pourrait attribuer les trois titres des sources citées par le livre des Rois comme désignant trois sections d'un seul et même ensemble relatif aux deux royaumes. Mais la date tardive où fut compilé l'ouvrage du Chroniqueur ne permet guère de supposer qu'après les tribulations de l'exil et du retour il ait encore puisé directement aux mêmes documents que l'auteur des Rois. Les « annales des rois de Juda » ont fourni à celui-ci des données statistiques plus étendues que celles « des rois d'Israël » ; elles semblent donc bien avoir eu une existence indépendante.

Au surplus, notre écrivain a-t-il à proprement parler utilisé des sources auxquelles il n'a recours que pour renvoyer ses lecteurs les consulter s'ils veulent connaître les faits, spécialement ceux de l'histoire profane, qu'il s'abstient de narrer lui-même ? On n'est pas rigoureusement fondé à affirmer que les « annales » contenaient aussi l'histoire religieuse des règnes et furent mises à contribution dans cet ordre d'idées. Mais l'hypothèse reste fort vraisemblable. Comme les autres historiographes de l'époque deutéronomique, le rédacteur du livre des Rois aurait donc seulement retouché des ouvrages antérieurs au sien. Son rôle aurait consisté :

à entremêler l'histoire des rois d'Israël à celle des rois de Juda ;

à supprimer ou résumer tout ce qui n'intéressait pas directement l'histoire religieuse ;

à formuler ses appréciations et jugements, ainsi que certaines modifications de détail, le tout conditionné par les exigences de la loi deutéronomique.

Tel qu'il est, écrit tardivement, racontant les événements de deuxième ou de troisième main, ce livre garde néanmoins une réelle valeur historique. Cela ressortirait en particulier d'une comparaison suivie avec la compilation tardive et autrement tendancieuse des Chroniques. Mais, même considéré en soi, le travail de notre écrivain nous apporte directement ou par l'intermédiaire des « annales » l'utilisation de sources anciennes, quelques-unes très voisines des faits. La reconstitution de ces sources atteint parfois un degré de vraisemblance comparable à la solidité de la plupart des résultats aujourd'hui acquis par la critique de l'historiographie israélite relative aux temps antérieurs (Hexateuque, Juges, Samuel), car l'auteur a su respecter les différences de style, de points de vue, d'esprit, de traditions qui existaient entre ces documents.

On est ainsi amené à reconnaître qu'il utilisa pour son récit du règne de Salomon :

Certains actes officiels de l'époque (1Ro 4:1,6,7-19).

Une chronique anecdotique de ce règne, dont le noyau primitif doit remonter à deux générations seulement après Salomon, c'est-à-dire encore au IX e siècle, 1Ro 5:12-32 7:1-12 13-51 8:1-13 9:11-14,16-17,24 9:26-28 10:16-20,28 11:7 11:14-28,40. Embellissements ultérieurs : le songe et le jugement de Salomon (1Ro 3:4-13,16-28) la reine de Séba (1Ro 10:1,10,13 etc.). Chronique et amplifications auront formé le « livre des Actes de Salomon », expressément visé dans 1Ro 11:41.

Dans l'histoire d'Élie et d'Elisée (1Ro 17 2Ro 10), on reconnaît trois couches de traditions :

Des mémoires sur Achab et Jéhu, écrits probablement vers l'an 800 par un auteur fort bien informé et aussi littéraire que celui de 2Sa 9-20. C'est de l'histoire vivante et vécue, remarquablement impartiale (1Ro 20 et 1Ro 22,2Ro 9 et 2Ro 10 ; en détacher quelques additions reconnaissables à leur allure vague, incolore, conventionnelle : 1Ro 20:13,14-22-28 22:28,35,38 2Ro 9:7-10),

Une biographie populaire du prophète Élie, très idéalisée, mais remarquable par son coloris littéraire et la grandeur tout épique qu'elle confère aux épisodes narrés. Ces pages sont postérieures aux précédentes, mais ne se concevraient pas après l'apparition d'Amos en 760. Ce sont : 1Ro 17-19 21, chapitres auxquels s'ajoute peut-être 2Ro 1:2-8,17

Un recueil de traditions sur Elisée : 2Ro 2:1,8,15 13:14,21, de valeur religieuse et littéraire très inégale, et en général très inférieure à celle du cycle d'Élie. Le héros est surtout exalté comme thaumaturge. Les récits les moins suspects sont compris dans 2Ro 3 6:24-7:20. La plupart de ces éléments ressortissent au folklore. L'ensemble était achevé avant 722, peut-être vers 750 ; ce cycle émane d'un milieu populaire religieusement arriéré, resté étranger ou réfractaire au mouvement du grand prophétisme.

Les récits relatifs à Athalie, Joas, Amatsia (2Ro 11-16) laissent reconnaître l'utilisation d'au moins trois documents, car la déposition d'Athalie en combine visiblement deux, d'origine judéenne : l'un explique l'événement comme une révolution militaire et politique, l'autre en fait une explosion de sentiments religieux et populaires ; et d'autre part l'histoire de la guerre entre Israël et Juda sous Amatsia (2Ro 14:8,14) ne peut provenir que du royaume du Nord. Ces pages d'historiographie furent rédigées entre 760 et 621.

Pour le règne d'Ézéchias (2Ro 18 à 20), on discerne également trois sources :

une chronique fort exacte, reconnaissant qu'Ézéchias fut défait par Sanchérib (2Ro18:14,16) ;

un récit populaire, déjà très idéalisé, célébrant la retraite de Sanchérib qui accomplit une prédiction d'Ésaïe (2Ro 18:17,19 19:36 et suivant) ;

une série de traditions encore plus merveilleuses sur la maladie et la guérison d'Ézéchias, suivies d'une ambassade de Mérodac-Baladan (2Ro 20).

Il est possible que primitivement la chronique seule ait figuré dans le livre des Rois. Le deuxième document est postérieur non seulement à 621, mais aussi, semble-t-il, à Ézéchiel, de qui doit provenir l'image comparant l'Egypte à un roseau (Eze 29:6). En tout cas, le troisième suppose la déportation en Babylonie, au moins celle de 597, et paraît même trahir l'influence du Deutéro-Esaïe (2Ro 20:16 et suivant).

Par contre les chap. 22-23, réforme de Josias, doivent provenir de la main même de l'auteur, qui aura été témoin de ce grand événement.

En résumé, les sources sont nombreuses et le plus souvent reproduites avec fidélité. Plusieurs d'entre elles assurent au livre une sérieuse valeur historique.

4.

Chronologie.

Ses données chronologiques comprennent :

les années de règne, durée de pouvoir de chaque roi ;

les synchronismes entre les règnes en Israël et en Juda.

Ces deux séries de chiffres ne concordent pas. Si les totaux sont sensiblement égaux pour la période comprise entre la séparation des deux royaumes et la chute de Samarie : 258 et 260 ans, les nombres partiels diffèrent parfois considérablement. De ces deux ordres d'indications, les années de règne ont à priori le plus de chances de reposer sur une tradition ancienne, les contemporains se rappelant sans beaucoup de peine la durée du règne de chacun de leurs rois. Au contraire, les synchronismes trahissent des calculs faits après coup, suivant une chronologie divergente.

D'autre part, les années de règne donnent, d'abord depuis la séparation des deux royaumes jusqu'à la mort simultanée de Joram d'Israël et d'Achazia de Juda, tués par Jéhu à Jizréel, ensuite de Jéhu jusqu'à la chute de Samarie :

Pour Israël Pour Juda

Jusqu'à Jéhu... 98 ans 95 ans

De Jéhu à la fin de Samarie.. 143 ans 7 mois 165 ans

________________________

Totaux... 241 ans 7 mois 200 ans

Aucun de ces chiffres ne s'accorde avec les données absolument sûres que fournit la chronologie assyrienne et qui sont : pour l'avènement de Jéhu (mention de son tribut sur l'obélisque de Salmanasar III) : 842 ; pour la prise de Samarie : 722/721. Entre ces deux dates, il n'y eut donc que 121 ans, au lieu de 143 et 7 mois ou 165 des années de règne, et des 170 des synchronismes. Nous savons encore, par les inscriptions assyriennes, que le tribut de Ménahem se place en 738 ; entre cette année-là et celle de la prise de Samarie, on compte 16 ans, contre les 31 que donnent les années de règne et les 38 des synchronismes.

Pour expliquer ces désaccords, on a supposé des fautes de copistes, des corrections inexactes (synchronismes), ou que, dans l'un des royaumes, la dernière année d'un souverain et la première de son successeur n'en faisaient qu'une, l'autre royaume datant du nouveau règne l'année seulement qui suivait celle de la mort du roi précédent (système babylonien). On remarque aussi que les années partirent tantôt du printemps, tantôt de l'automne. Toutes ces observations ou conjectures ne sauraient suffire à trancher la difficulté. Il semble qu'en fait on n'ait guère compté en Israël d'après les années de règne avant le VII e siècle (cf. Jér., puis Ezéch.) ; auparavant, on prenait surtout pour point de repère un événement fortuit, resté fameux, tremblement de terre (Am 1:1) ; mort d'un roi (Esa 6:1 14:28), siège (Esa 20:1), et seulement par exception un avènement (1Ro 14:25,2Ro 12:7). Il semble en résulter que les données traditionnelles sur les anciens règnes présentaient des lacunes, que l'on chercha à combler au moyen d'évaluations approximatives, par exemple en comptant par générations, en tout cas jusqu'à l'époque des Juges. Le problème ne peut donc aboutir à une solution satisfaisante. On retiendra seulement deux conclusions :

Les synchronismes ont été calculés par un auteur autre que celui des années de règne. Dès lors, ou les années de règne sont attribuables au rédacteur même du livre des Rois, et les synchronismes furent ajoutés après coup à son oeuvre achevée ; ou les années de règne remontent aux « annales », et notre auteur aurait la paternité des synchronismes, ce qui s'expliquerait assez vraisemblablement dans son oeuvre de fusion entre Annales des rois d'Israël et Annales des rois de Juda.

La chronologie réelle de la période royale ne peut partir que des données sûres résultant de la liste assyrienne des éponymes. Cette grande inscription énonce pour 228 années (893-666) une série de personnages d'après lesquels chacune reçoit un nom ; ce sont en majeure partie des rois, éponymes pour la seconde année de leurs règnes respectifs. La liste mentionne aussi les principaux événements de l'année. Elle concorde en partie avec le canon de Ptolémée demeuré célèbre, qui date de 150 environ ap. J. -C, et qui donne la durée de tous les règnes de Babylone et de Perse depuis Nabonassar (747) jusqu'à Alexandre le Grand, mort en 323. Grâce aux éclipses mentionnées dans ces deux documents, l'astronomie permet d'en contrôler la rigoureuse exactitude. Il suffit enfin de ramener leurs chiffres à notre numération chronologique fondée sur l'ère chrétienne.

De la sorte, la première date sûrement établie pour l'histoire d'Israël est celle de la bataille de Karkar (854), à laquelle Achab participa. Puis viennent : le tribut de Jéhu (842), celui de Ménahem (738), l'hommage de Ménahem à Tiglath-Piléser à Damas (732), la prise de Samarie (722/721), le siège de Jérusalem par Sanchérib (701), la première année de Nébucadnetsar (604), la ruine de Jérusalem (586). Il ne reste plus qu'à insérer dans les mailles de ce réseau les règnes des rois d'Israël et de Juda, en modifiant par des conjectures vraisemblables les nombres d'années que donne le livre des Rois. Ainsi avons-nous procédé pour les dates attribuées à chaque souverain dans l'article qui lui est consacré. Comp. art. Chronol. de l'A.T.

5.

Date de rédaction.

Étant donné le coloris si authentiquement deutéronomiste, le livre ne peut pas avoir été composé avant la réforme de 621. D'autre part il est antérieur au code sacerdotal, qui apparaîtra avec Esdras en 458, car il ignore tous les éléments caractéristiques de cette législation, par exemple la distinction entre prêtres et lévites, la descendance aaronide du clergé, l'existence d'un sanctuaire central pour tout Israël avant la construction du temple de Salomon. Seules quelques rares interpolations très récentes trahissent l'influence du code sacerdotal (dans la description du temple).

Entre 621 et 458 se place la date capitale de 586. prise de Jérusalem, fin de l'existence proprement nationale du peuple de l'Éternel, qui ne se relèvera guère plus, au retour de l'exil, qu'à l'état de communauté religieuse. Notre livre est-il antérieur ou postérieur à ce tournant décisif ? De nombreux passages supposent la déportation comme un fait accompli ; ex. : 2Ro : 24 et 25, récit des débuts de l'exil ; 1 Ro 5:4 et suivant, où Palestine et Syrie sont appelées pays d'au-delà de l'Euphrate. Plusieurs prédictions décrivent l'exil de visu : 2Ro 22:15-20.

Mais ces différents passages semblent bien appartenir à un rédacteur moins ancien que l'auteur du grand ensemble. Si l'on convient d'appeler celui-ci RD, l'amplificateur animé du même esprit pourrait se désigner par RD 2 (cf. Bible de Kautzsch : Dt, Dt 2).

Cette hypothèse repose sur trois observations :

Des traits comme 1Ro 11:36, qui ne peuvent remonter à l'auteur, ne sauraient davantage dater d'après 586, sans tomber dans une cruelle ironie.

Salomon avant la construction du temple est tour à tour blâmé et excusé (1Ro 3:2 et suivant) pour son attitude à l'égard des hauts-lieux. Mêmes divergences entre 2Ro 17:18,21-23 et v. 7-17 : causes de la chute de l'Israël du Nord.

Certains passages supposant l'exil viennent de toute évidence en surcharge : 1Ro 5:4 9:1-9, 2Ro 17:19.

La première rédaction est donc très vraisemblablement comprise entre 621 et 586. Pouvant encore espérer le salut national par la fidèle observation de la loi, l'auteur vise à obtenir cet urgent résultat. Peut-être remontera-t-on au règne même de Josias, entre 621 et 608, après la réforme, mais avant le désastre de Méguiddo. L'ouvrage alors composé se serait achevé sur le récit de la réapparition de la loi.

Survient 586. Toute espérance subit le plus terrible des démentis. RD 2 s'attache alors à mettre les livres des Rois en harmonie avec la douloureuse réalité ; cf. 2Ro 21:7-15 22:15-20 24:2,4, 1Ro 8:46 9:6 et suivant, 2Ro 17:19 et suivant, etc. Les synchronismes, la notice 1Ro 6:1, les récits populaires 2Ro 18:17-20 19 peuvent aussi lui appartenir.

Cette seconde rédaction deutéronomiste fut achevée après la libération de Jojakin (561) et même, semble-t-il, après sa mort. On salue ce petit fait comme un gage de la délivrance prochaine, mais le livre ne s'achève pas moins sur une note désolée qui fait penser aux disciples d'Emmaüs. Wellhausen appelait le livre des Rois : « la grande confession de la nation exilée se remémorant son passé ».

Comme additions post-exiliques notons des retouches dans les synchronismes, deux petits midrachîm (contes à la manière de Ru ou de Jonas, dans 1Ro 13 et 2Ro 1), etc. Les remaniements, de peu d'importance, duraient encore lorsque fut entreprise la traduction grecque des LXX Jq. M.

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      Exode 2

      1 Un homme de la famille de Lévi avait pris pour femme une Lévite.
      2 Cette femme fut enceinte et mit au monde un fils. Elle vit qu'il était beau et elle le cacha pendant trois mois.
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      10 Quand il eut grandi, elle l'amena à la fille du pharaon et il fut un fils pour elle. Elle l'appela Moïse, « car, dit-elle, je l'ai retiré de l'eau. »
      11 Une fois devenu grand, Moïse sortit vers ses frères et vit leurs pénibles travaux. Il vit un Egyptien frapper un Hébreu, un de ses frères.
      12 Il regarda de tous côtés, vit qu'il n'y avait personne et tua l'Egyptien qu'il cacha dans le sable.
      13 Quand il sortit le jour suivant, il vit deux Hébreux se battre. Il dit à celui qui avait tort : « Pourquoi frappes-tu ton prochain ? »
      14 Cet homme répondit alors : * « Qui t'a établi chef et juge sur nous ? Est-ce pour me tuer que tu me parles, tout comme tu as tué l'Egyptien ? » Moïse eut peur et se dit : « L'affaire est certainement connue. »
      15 Le pharaon apprit ce qui s'était passé et il chercha à faire mourir Moïse, mais Moïse s'enfuit loin de lui et s'installa dans le pays de Madian. Il s'arrêta près d'un puits.
      16 Le prêtre de Madian avait sept filles. Celles-ci vinrent puiser de l'eau et elles remplirent les abreuvoirs pour faire boire le troupeau de leur père.
      17 Les bergers arrivèrent et les chassèrent. Alors Moïse se leva, prit leur défense et fit boire leur troupeau.
      18 Quand elles furent de retour chez Réuel, leur père, il demanda : « Pourquoi revenez-vous si vite aujourd'hui ? »
      19 Elles répondirent : « Un Egyptien nous a délivrées de la main des bergers ; il nous a même puisé de l'eau et a fait boire le troupeau. »
      20 Réuel dit à ses filles : « Où est-il ? Pourquoi avez-vous laissé cet homme ? Allez l'appeler pour qu'il vienne prendre un repas. »
      21 Moïse décida de s’installer chez cet homme, qui lui donna en mariage sa fille Séphora.
      22 Elle mit au monde un fils, qu'il appela Guershom « car, dit-il, je suis en exil dans un pays étranger. »
      23 Longtemps après, le roi d'Egypte mourut. Les Israélites gémissaient du fond de l'esclavage, ils poussaient des cris. Leurs appels montèrent du fond de l'esclavage jusqu'à Dieu.
      24 Dieu entendit leurs gémissements et se souvint de son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob.
      25 Dieu vit les Israélites, il comprit leur situation.

      Nombres 21

      14 C'est pourquoi il est parlé, dans le livre des Guerres de l'Eternel, de Vaheb en Supha et ses torrents, de l'Arnon

      Deutéronome 2

      1 » Nous nous sommes tournés et sommes partis pour le désert en empruntant le chemin de la mer des Roseaux, comme l'Eternel me l'avait ordonné. Nous avons tourné longtemps autour de la région montagneuse de Séir.
      2 » L'Eternel m’a dit :
      3 ‘Vous avez assez longtemps tourné autour de cette région montagneuse. Tournez-vous vers le nord.
      4 Donne cet ordre au peuple : Vous allez traverser le territoire de vos frères, les descendants d'Esaü qui habitent en Séir. Ils auront peur de vous, mais tenez-vous bien sur vos gardes.
      5 Ne les attaquez pas, car je ne vous donnerai dans leur pays pas même de quoi poser la plante du pied. En effet, c’est à Esaü que j'ai donné la région montagneuse de Séir en propriété.
      6 Vous leur achèterez à prix d'argent la nourriture que vous mangerez et même l'eau que vous boirez.’
      7 En effet, l'Eternel, ton Dieu, t'a béni dans tout le travail de tes mains, il était attentif à ton parcours dans ce grand désert. Voilà 40 ans que l'Eternel, ton Dieu, est avec toi : tu n'as manqué de rien.
      8 » Nous sommes passés à distance de nos frères, les descendants d'Esaü, qui habitent en Séir et à distance du chemin de la plaine, d'Elath et d'Etsjon-Guéber, puis nous nous sommes tournés vers le nord et nous avons pris la direction du désert de Moab.
      9 » L'Eternel m’a dit : ‘N'attaque pas Moab et ne t'engage pas dans un combat contre lui, car je ne te donnerai rien à posséder dans son pays : c'est aux descendants de Lot que j'ai donné Ar en propriété.
      10 – Les Emim y habitaient auparavant. C'était un peuple grand, nombreux et de haute taille, comme les Anakim.
      11 Ils passaient aussi pour être des Rephaïm, de même que les Anakim ; mais les Moabites les appelaient Emim.
      12 Séir était habité autrefois par les Horiens. Les descendants d'Esaü les avaient chassés et détruits devant eux, et ils s’étaient installés à leur place, comme l'a fait Israël dans le pays qu'il possède parce que l'Eternel le lui a donné. –
      13 Maintenant levez-vous et passez le torrent de Zéred.’Nous avons passé le torrent de Zéred.
      14 » Notre parcours de Kadès-Barnéa jusqu’au passage du torrent de Zéred a duré 38 ans, jusqu'à ce que toute la génération des hommes de guerre ait disparu du camp, comme l'Eternel le leur avait juré.
      15 L'Eternel a lui-même porté la main contre eux pour les éliminer du camp jusqu'à leur complète disparition.
      16 » Une fois que la mort a fait disparaître tous les hommes de guerre du milieu du peuple,
      17 l'Eternel m’a dit :
      18 ‘Tu vas aujourd'hui traverser le territoire de Moab en passant à Ar
      19 et tu t’approcheras des Ammonites. Ne les attaque pas et ne t'engage pas dans un combat contre eux, car je ne te donnerai rien à posséder dans le pays des Ammonites : c'est aux descendants de Lot que je l'ai donné en propriété.
      20 – Ce pays passait aussi pour être un pays de Rephaïm. Des Rephaïm y habitaient auparavant et les Ammonites les appelaient Zamzummim :
      21 c'était un peuple grand, nombreux et de haute taille, comme les Anakim. L'Eternel les avait détruits devant les Ammonites, qui les avaient chassés et s’étaient installés à leur place.
      22 C'est de la même manière que l'Eternel avait agi pour les descendants d'Esaü qui habitent en Séir, quand il avait détruit les Horiens devant eux ; ils les avaient chassés et s’étaient installés à leur place jusqu'à aujourd’hui.
      23 Les Avviens, qui habitaient dans des villages jusqu'à Gaza, avaient été détruits par les Caphtorim, venus de Caphtor, qui s’étaient installés à leur place. –
      24 Levez-vous, partez et passez le torrent de l'Arnon. Regarde, je livre entre tes mains l’Amoréen Sihon, roi de Hesbon, et son pays. Commence la conquête, fais-lui la guerre !
      25 Je vais répandre dès aujourd'hui la frayeur et la peur vis-à-vis de toi sur tous les peuples qui sont sous le ciel. A la seule mention de ton nom, ils trembleront et seront saisis d'angoisse à cause de toi.’
      26 » Du désert de Kedémoth, j’ai envoyé des messagers porteurs de paroles de paix à Sihon, le roi de Hesbon. Je lui ai fait dire :
      27 ‘Laisse-moi passer par ton pays. Je suivrai la grande route sans m'en écarter ni à droite ni à gauche.
      28 Tu me vendras à prix d'argent la nourriture que je mangerai et tu me donneras à prix d'argent l'eau que je boirai. Je ne ferai que passer.
      29 C'est ce que m'ont permis de faire les descendants d'Esaü qui habitent en Séir et les Moabites qui demeurent à Ar. Permets-le aussi, jusqu'à ce que j’aie passé le Jourdain pour entrer dans le pays que l'Eternel, notre Dieu, nous donne.’
      30 Mais Sihon, roi de Hesbon, n’a pas voulu nous laisser passer chez lui. En effet, l'Eternel, ton Dieu, a rendu son esprit inflexible et a endurci son cœur afin de le livrer entre tes mains, comme tu le vois aujourd'hui.
      31 L'Eternel m’a dit : ‘Regarde, je te livre dès maintenant Sihon et son pays.’
      32 » Sihon est sorti à notre rencontre avec tout son peuple pour nous combattre à Jahats.
      33 L'Eternel, notre Dieu, nous l’a livré et nous l’avons battu, lui, ses fils et tout son peuple.
      34 Nous avons alors pris toutes ses villes et nous les avons vouées à la destruction, hommes, femmes et petits enfants, sans laisser un seul survivant.
      35 Seulement, nous avons pillé pour nous le bétail et le butin des villes que nous avions prises.
      36 Depuis Aroër sur les bords du torrent de l'Arnon et la ville qui se trouve dans la vallée jusqu'à Galaad, il n'y a pas eu de ville trop forte pour nous : l'Eternel, notre Dieu, nous a tout livré.
      37 Mais tu ne t’es pas approché du pays des Ammonites, de tous les bords du torrent du Jabbok, des villes de la montagne, de tous les endroits que l'Eternel, notre Dieu, t'avait défendu d'attaquer.

      Josué 10

      13 Le soleil s'arrêta et la lune suspendit sa course jusqu'à ce que la nation se soit vengée de ses ennemis. Cela n'est-il pas écrit dans le livre du Juste ? « Le soleil s'arrêta au milieu du ciel et ne s’empressa pas de se coucher, durant presque tout un jour. »

      2 Samuel 1

      18 Il ordonna de l'enseigner aux Judéens. C'est la complainte de l'arc, qui figure dans le livre du Juste.

      2 Samuel 9

      1 David demanda : « Reste-t-il encore quelqu'un de la famille de Saül, pour que je lui fasse du bien à cause de Jonathan ? »
      2 Il y avait un serviteur de la famille de Saül, un dénommé Tsiba, que l'on fit venir vers David. Le roi lui dit : « Es-tu Tsiba ? » Il répondit : « Pour te servir ! »
      3 Le roi dit : « N'y a-t-il plus personne de la famille de Saül, pour que je fasse preuve envers lui de la bonté de Dieu ? » Tsiba répondit au roi : « Il y a encore un fils de Jonathan ; il est handicapé aux deux jambes. »
      4 Le roi lui demanda : « Où est-il ? » Et Tsiba répondit au roi : « Il est chez Makir, fils d'Ammiel, à Lodebar. »
      5 Le roi David l'envoya chercher chez Makir, le fils d'Ammiel, à Lodebar.
      6 Mephibosheth, fils de Jonathan et petit-fils de Saül, vint vers David, tomba le visage contre terre et se prosterna. David dit : « Mephibosheth ! » Il répondit : « Me voici, je suis ton serviteur. »
      7 David lui dit : « N’aie pas peur, car je veux te faire du bien à cause de ton père Jonathan. Je te rendrai toutes les terres de Saül, ton grand-père, et tu mangeras toujours à ma table. »
      8 Mephibosheth se prosterna et dit : « Que suis-je, moi ton serviteur, pour que tu prêtes attention à un chien mort tel que moi ? »
      9 Le roi appela Tsiba, le serviteur de Saül, et lui dit : « Je donne au fils de ton maître tout ce qui appartenait à Saül et à toute sa famille.
      10 Tu cultiveras les terres pour lui, avec tes fils et tes serviteurs, et tu feras les récoltes, afin que le fils de ton maître ait du pain, de quoi manger. En outre, Mephibosheth, le fils de ton maître, mangera constamment à ma table. » Or Tsiba avait 15 fils et 20 serviteurs.
      11 Il dit au roi : « Ton serviteur fera tout ce que le roi mon seigneur ordonne à son serviteur. » Mephibosheth mangea donc à la table de David comme s’il était l'un des fils du roi.
      12 Il avait un jeune fils du nom de Mica et tous ceux qui habitaient chez Tsiba étaient à son service.
      13 Mephibosheth habitait à Jérusalem, car il mangeait constamment à la table du roi. Il était estropié des deux pieds.

      2 Samuel 10

      1 Après cela, le roi des Ammonites mourut et son fils Hanun devint roi à sa place.
      2 David se dit : « Je vais montrer de la bonté envers Hanun, le fils de Nachash, tout comme son père en a montré envers moi. » Et il envoya ses serviteurs le consoler au sujet de son père. Lorsque les serviteurs de David arrivèrent dans le pays des Ammonites,
      3 les chefs des Ammonites dirent à leur maître Hanun : « Penses-tu que ce soit pour honorer ton père que David t'envoie des consolateurs ? N'est-ce pas pour faire une reconnaissance de la ville, pour l’explorer et la détruire, qu'il envoie ses serviteurs vers toi ? »
      4 Alors Hanun arrêta les serviteurs de David, leur fit raser la moitié de la barbe et fit couper leurs habits par le milieu jusqu'en haut des cuisses. Puis il les renvoya.
      5 On en informa David et il envoya des messagers à leur rencontre, car ces hommes étaient couverts de honte. Le roi leur fit dire : « Restez à Jéricho jusqu'à ce que votre barbe ait repoussé et ne revenez qu’ensuite. »
      6 Voyant qu’ils avaient provoqué le dégoût de David, les Ammonites firent engager 20'000 fantassins chez les Syriens de Beth-Rehob et chez ceux de Tsoba, 1000 hommes chez le roi de Maaca et 12'000 chez les habitants de Tob.
      7 A cette nouvelle, David envoya contre eux Joab et toute l'armée, les hommes vaillants.
      8 Les Ammonites sortirent de leurs villes et se rangèrent en ordre de bataille à l'entrée de la ville. Les Syriens de Tsoba et de Rehob ainsi que les hommes de Tob et de Maaca étaient à part dans la campagne.
      9 Joab vit qu'il avait à combattre par-devant et par-derrière. Il choisit alors sur toute l'élite d'Israël un groupe qu'il plaça en face des Syriens.
      10 Il plaça le reste du peuple sous le commandement de son frère Abishaï, pour qu’il s’oppose aux Ammonites.
      11 Il lui dit : « Si les Syriens sont plus forts que moi, tu viendras à mon secours, et si les Ammonites sont plus forts que toi, je viendrai au tien.
      12 Sois fort, montrons du courage pour notre peuple et pour les villes de notre Dieu, et que l'Eternel fasse ce qui lui semblera bon ! »
      13 Joab s'avança avec sa troupe pour attaquer les Syriens, et ceux-ci prirent la fuite devant lui.
      14 Quand les Ammonites virent que les Syriens s’étaient enfuis, ils prirent eux aussi la fuite devant Abishaï et rentrèrent dans la ville. Joab s'éloigna des Ammonites et revint à Jérusalem.
      15 Voyant qu'ils avaient été battus par Israël, les Syriens regroupèrent leurs forces.
      16 Hadadézer envoya chercher les Syriens qui habitaient de l'autre côté de l’Euphrate. Ils arrivèrent à Hélam, avec à leur tête Shobac, le chef de l'armée d'Hadadézer.
      17 On l'annonça à David, qui rassembla tout Israël, passa le Jourdain et vint à Hélam. Les Syriens se rangèrent en ordre de bataille face à David et combattirent contre lui,
      18 mais ils prirent la fuite devant Israël. David tua parmi eux l’équipage de 700 chars et 40'000 cavaliers. Il frappa aussi Shobac, le chef de leur armée, qui mourut sur place.
      19 Tous les rois soumis à Hadadézer, se voyant battus par Israël, firent la paix avec les Israélites et leur furent asservis. Quant aux Syriens, ils n'osèrent plus se porter au secours des Ammonites.

      2 Samuel 11

      1 L'année suivante, à l’époque où les rois partent en campagne, David envoya Joab, avec ses serviteurs et tout Israël, semer la dévastation chez les Ammonites et faire le siège de Rabba. Quant à lui, il resta à Jérusalem.
      2 Un soir, David se leva de son lit. Comme il se promenait sur le toit du palais royal, il aperçut de là une femme qui se baignait et qui était très belle.
      3 David fit demander qui était cette femme et on lui dit : « N'est-ce pas Bath-Shéba, fille d'Eliam et femme d'Urie le Hittite ? »
      4 David envoya alors des messagers la chercher. Elle vint vers lui et il coucha avec elle, alors qu’elle venait de se purifier après ses règles. Puis elle retourna chez elle.
      5 Cette femme tomba enceinte et elle fit dire à David : « Je suis enceinte. »
      6 Alors David fit dire à Joab : « Envoie-moi Urie le Hittite. » Et Joab envoya Urie à David.
      7 Urie se rendit vers David, qui l'interrogea sur l'état de Joab, du peuple et de la guerre.
      8 Puis David dit à Urie : « Descends chez toi et prends un moment de détente. » Urie sortit du palais royal, suivi d'un cadeau du roi.
      9 Mais il se coucha à la porte du palais royal, avec tous les serviteurs de son maître, et il ne descendit pas chez lui.
      10 On en informa David en lui disant : « Urie n'est pas descendu chez lui. » David dit à Urie : « N'arrives-tu pas de voyage ? Pourquoi n'es-tu pas descendu chez toi ? »
      11 Urie lui répondit : « L'arche de l’alliance ainsi qu’Israël et Juda habitent sous des tentes, mon seigneur Joab et les serviteurs de mon seigneur campent en rase campagne et moi, je rentrerais chez moi pour manger et boire et pour coucher avec ma femme ! Aussi vrai que tu es vivant et que ton âme est vivante, je ne ferai pas cela. »
      12 David dit à Urie : « Reste ici aujourd'hui encore et demain je te laisserai repartir. » Urie resta à Jérusalem ce jour-là et le lendemain.
      13 David l'invita à manger et à boire en sa présence et il l'enivra. Le soir, Urie sortit pour s’étendre sur son lit avec les serviteurs de son maître, mais il ne descendit pas chez lui.
      14 Le lendemain matin, David écrivit une lettre à Joab et il la lui fit parvenir par l’intermédiaire d'Urie.
      15 Il écrivit dans cette lettre : « Placez Urie au plus fort du combat, puis reculez derrière lui afin qu'il soit frappé et meure. »
      16 Au cours du siège de la ville, Joab plaça Urie à un endroit qu'il savait défendu par de vaillants soldats.
      17 Les habitants de la ville firent une sortie et livrèrent combat contre Joab. Plusieurs tombèrent parmi le peuple, parmi les serviteurs de David. Urie le Hittite fut lui aussi tué.
      18 Joab envoya un messager pour rapporter à David tout ce qui s'était passé dans le combat.
      19 Il donna cet ordre au messager : « Quand tu auras fini de raconter au roi tous les détails du combat,
      20 peut-être se mettra-t-il en colère et te dira-t-il : ‘Pourquoi vous êtes-vous approchés de la ville pour combattre ? Ne savez-vous pas qu'on peut lancer des projectiles du haut de la muraille ?
      21 Qui a tué Abimélec, le fils de Jerubbésheth ? C’est une femme qui a lancé sur lui, du haut de la muraille, un morceau de meule de moulin et il en est mort à Thébets ! Pourquoi vous êtes-vous approchés de la muraille ?’Alors tu diras : ‘Ton serviteur Urie le Hittite est mort aussi.’ »
      22 Le messager partit et, à son arrivée, il rapporta à David tout ce que Joab lui avait ordonné de dire.
      23 Il dit à David : « Ces gens ont pris l'avantage sur nous. Ils avaient fait une sortie contre nous dans la campagne et nous les avons repoussés jusqu'à la porte de la ville.
      24 Les archers ont tiré sur tes serviteurs du haut de la muraille et plusieurs des serviteurs du roi ont été tués. Ton serviteur Urie le Hittite est mort aussi. »
      25 David dit au messager : « Voici ce que tu diras à Joab : ‘Ne sois pas peiné de cette affaire, car l'épée dévore tantôt l'un, tantôt l'autre. Renforce ton combat contre cette ville et détruis-la.’Quant à toi, encourage-le ! »
      26 La femme d'Urie apprit que son mari était mort et elle le pleura.
      27 Quand sa période de deuil fut passée, David l'envoya chercher et l’accueillit chez lui. Elle devint sa femme et lui donna un fils. Ce que David avait fait déplut à l'Eternel.

      2 Samuel 12

      1 L'Eternel envoya Nathan vers David. Il vint donc le trouver et lui dit : « Il y avait dans une ville deux hommes, l'un riche et l'autre pauvre.
      2 Le riche avait des brebis et des bœufs en très grand nombre.
      3 Le pauvre n'avait rien du tout, sauf une petite brebis, qu'il avait achetée. Il la nourrissait et elle grandissait chez lui avec ses enfants. Elle mangeait de son pain, buvait dans sa coupe et dormait contre lui. Il la considérait comme sa fille.
      4 Un voyageur est arrivé chez l'homme riche, mais le riche n'a pas voulu toucher à ses brebis ou à ses bœufs pour préparer un repas au voyageur venu chez lui : il a pris la brebis du pauvre et l'a préparée pour l'homme qui était venu chez lui. »
      5 La colère de David s'enflamma violemment contre cet homme et il dit à Nathan : « L'Eternel est vivant ! L'homme qui a fait cela mérite la mort.
      6 En outre il remplacera la brebis par 4 autres, puisqu’il a commis cet acte et s’est montré sans pitié. »
      7 Nathan déclara alors à David : « C’est toi qui es cet homme-là ! Voici ce que dit l'Eternel, le Dieu d'Israël : Je t'ai désigné par onction comme roi sur Israël et je t'ai délivré de Saül.
      8 Je t'ai donné la famille de ton maître, j'ai mis ses femmes contre ta poitrine et je t'ai donné la communauté d'Israël et de Juda. Si cela avait été trop peu, j'y aurais encore ajouté.
      9 Pourquoi donc as-tu méprisé la parole de l'Eternel en faisant ce qui est mal à mes yeux ? Tu as tué par l'épée Urie le Hittite, tu as pris sa femme pour faire d’elle ta femme et lui, tu l'as tué sous les coups d'épée des Ammonites.
      10 Désormais, puisque tu m'as méprisé et que tu as pris la femme d'Urie le Hittite pour faire d’elle ta femme, l'épée ne s'éloignera plus de ton foyer.
      11 Voici ce que dit l'Eternel : Je vais faire sortir de ta propre famille le malheur contre toi et je vais prendre sous tes yeux tes propres femmes pour les donner à un autre, qui couchera au grand jour avec elles.
      12 En effet, tu as agi en secret, mais moi, c’est en présence de tout Israël et en plein jour que je ferai cela. »
      13 David dit à Nathan : « J'ai péché contre l'Eternel ! » Nathan lui répondit : « L'Eternel pardonne ton péché, tu ne mourras pas.
      14 Cependant, parce que tu as fait blasphémer les ennemis de l'Eternel en commettant cet acte, le fils qui t'est né mourra. »
      15 Nathan retourna chez lui. L'Eternel frappa l'enfant que la femme d'Urie avait donné à David, et il fut gravement malade.
      16 David pria Dieu pour l'enfant et jeûna. Lorsqu’il rentra, il passa la nuit couché par terre.
      17 Les responsables du palais insistèrent auprès de lui pour qu’il se relève, mais il refusa et il ne mangea rien avec eux.
      18 Le septième jour, l'enfant mourut. Les serviteurs de David avaient peur de lui annoncer que l'enfant était mort, car ils se disaient : « Lorsque l'enfant était encore vivant, nous lui avons parlé et il ne nous a pas écoutés. Comment oserons-nous lui dire que l'enfant est mort ? Il réagira mal. »
      19 David s’aperçut que ses serviteurs parlaient tout bas entre eux et comprit que l'enfant était mort. Il leur demanda : « L'enfant est-il mort ? » Ils répondirent : « Il est mort. »
      20 Alors David se releva. Il se lava, se parfuma et changea d’habits. Puis il se rendit dans la maison de l'Eternel et s’y prosterna. De retour chez lui, il demanda qu'on lui serve à manger et il mangea.
      21 Ses serviteurs lui dirent : « Que signifie ta façon d’agir ? Tant que l'enfant était vivant, tu jeûnais et tu pleurais. Maintenant qu’il est mort, tu te relèves et tu manges ! »
      22 Il répondit : « Lorsque l'enfant était encore vivant, je jeûnais et je pleurais, car je me disais : ‘Qui sait ? Peut-être l'Eternel me fera-t-il grâce et peut-être l'enfant restera-t-il en vie.’
      23 Maintenant qu'il est mort, pourquoi jeûner ? Puis-je le faire revenir ? C’est moi qui irai le retrouver, mais lui ne reviendra pas vers moi. »
      24 David consola sa femme Bath-Shéba, et il alla vers elle et coucha avec elle. Elle mit au monde un fils qu'elle appela Salomon et que l'Eternel aima.
      25 Il le confia au prophète Nathan et celui-ci l’appela Jedidja à cause de l'Eternel.
      26 Joab combattait toujours à Rabba, la capitale des Ammonites, et il s'empara du quartier royal.
      27 Il envoya alors des messagers à David pour lui dire : « J'ai attaqué Rabba et je me suis déjà emparé du quartier des eaux.
      28 Rassemble maintenant le reste du peuple, campe près de la ville et prends-la. Si je m’en empare moi-même, la gloire risque de m'en revenir. »
      29 David rassembla tout le peuple et marcha vers Rabba. Il l'attaqua et s'en empara.
      30 Il retira la couronne de la tête de son roi ; elle était faite d’une trentaine de kilos d'or et était garnie de pierres précieuses. On la mit sur la tête de David, qui emporta de la ville un très grand butin.
      31 Il déporta ses habitants et les affecta au maniement des scies, des pics de fer et des haches de fer, ou encore les fit travailler au moule à briques. Il traita de la même manière toutes les villes des Ammonites. Puis David retourna à Jérusalem avec tout le peuple.

      2 Samuel 13

      1 Après cela, voici ce qui arriva. Absalom, le fils de David, avait une sœur qui était belle et qui s'appelait Tamar. Or Amnon, le fils de David, tomba amoureux d’elle.
      2 Amnon était anxieux jusqu'à se rendre malade à cause de sa sœur Tamar. En effet, elle était vierge et il lui paraissait difficile de faire la moindre tentative auprès d’elle.
      3 Amnon avait un ami du nom de Jonadab. C’était un fils de Shimea, le frère de David, et un homme très rusé.
      4 Il lui demanda : « Pourquoi deviens-tu donc chaque matin plus abattu, toi qui es un fils de roi ? Ne veux-tu pas me le dire ? » Amnon lui répondit : « J'aime Tamar, la sœur de mon frère Absalom. »
      5 Jonadab lui dit : « Mets-toi au lit et fais le malade. Quand ton père viendra te voir, tu lui diras : ‘Permets à ma sœur Tamar de venir me donner à manger. Qu'elle prépare un plat sous mes yeux, afin que je le voie, et qu’elle me serve elle-même à manger.’ »
      6 Amnon se coucha et fit le malade. Le roi vint le voir et Amnon lui dit : « Que ma sœur Tamar vienne donc faire deux gâteaux sous mes yeux et qu’elle me les serve elle-même. »
      7 David fit dire à Tamar dans ses appartements : « Va donc chez ton frère Amnon et prépare-lui un plat. »
      8 Tamar alla chez son frère Amnon, qui était couché. Elle prit de la pâte, la pétrit, prépara des gâteaux devant lui et les fit cuire.
      9 Elle prit ensuite la poêle et les déposa devant lui, mais Amnon refusa de manger. Il ordonna de faire sortir tout le monde, et tout le monde sortit de chez lui.
      10 Alors Amnon dit à Tamar : « Apporte le plat dans la chambre et sers-moi. » Tamar prit les gâteaux qu'elle avait faits et les porta à son frère Amnon dans la chambre.
      11 Comme elle les lui présentait à manger, il l’attrapa et lui dit : « Viens, couche avec moi, ma sœur. »
      12 Elle lui répondit : « Non, mon frère, ne me déshonore pas, car on n'agit pas de cette manière en Israël. Ne commets pas cet acte odieux !
      13 Où irais-je, moi, traîner ma honte ? Et toi, tu serais comme l'un des plus ignobles en Israël. Maintenant, parle donc au roi et il ne m’empêchera pas d’être à toi. »
      14 Mais il ne voulut pas l'écouter. Il se montra plus fort qu’elle et il la viola, il coucha avec elle.
      15 Puis Amnon éprouva de la haine envers elle, une haine plus forte encore que ne l'avait été son amour, et il lui dit : « Lève-toi, va-t'en ! »
      16 Elle lui répondit : « Non ! N'augmente pas, en me chassant, le mal que tu m'as déjà fait. »
      17 Il refusa de l'écouter. Appelant le garçon qui était à son service, il dit : « Qu’on fasse partir cette femme de chez moi, qu'on la mette dehors ! Et ferme la porte derrière elle ! »
      18 Elle portait une robe de plusieurs couleurs. C'était en effet la tenue que portaient les filles du roi aussi longtemps qu'elles étaient vierges. Le serviteur d'Amnon la fit sortir et ferma la porte derrière elle.
      19 Tamar déversa de la cendre sur sa tête et déchira sa robe multicolore. Elle mit la main sur sa tête et s'en alla en poussant des cris.
      20 Son frère Absalom lui dit : « Est-ce que ton frère Amnon a couché avec toi ? Maintenant, ma sœur, garde le silence, car c'est ton frère. Ne prends pas cette affaire trop à cœur. » Et Tamar s’installa, accablée, chez son frère Absalom.
      21 Le roi David apprit tout ce qui s’était passé et il en fut très irrité.
      22 Quant à Absalom, il ne parla ni en bien ni en mal à Amnon, mais il éprouva de la haine pour lui parce qu'il avait déshonoré sa sœur Tamar.
      23 Deux ans après, comme il avait les tondeurs de moutons chez lui à Baal-Hatsor, près d'Ephraïm, Absalom invita tous les fils du roi.
      24 Il alla trouver le roi et dit : « Ton serviteur a les tondeurs de moutons chez lui. Que le roi et ses serviteurs viennent chez ton serviteur. »
      25 Le roi dit à Absalom : « Non, mon fils ! Nous n'irons pas tous chez toi, nous risquerions d’être une charge pour toi. » Absalom insista auprès de lui, mais le roi ne voulut pas y aller. Toutefois, il le bénit.
      26 Absalom dit : « Permets du moins à mon frère Amnon de venir avec nous. » Le roi lui répondit : « Pourquoi irait-il chez toi ? »
      27 Sur l’insistance d'Absalom, le roi laissa Amnon et tous ses fils partir avec lui.
      28 Absalom donna cet ordre à ses serviteurs : « Faites bien attention au moment où le cœur d'Amnon sera réjoui par le vin et où je vous dirai de le frapper ! Alors faites-le mourir sans crainte ! N'est-ce pas moi qui vous l'ordonne ? Montrez-vous forts et pleins de courage ! »
      29 Les serviteurs d'Absalom traitèrent Amnon comme Absalom l'avait ordonné. Tous les fils du roi se levèrent alors, montèrent chacun sur son mulet et s'enfuirent.
      30 Ils étaient encore en chemin quand le bruit parvint à David qu'Absalom avait tué tous les fils du roi et qu'il n’y avait pas un seul survivant.
      31 Le roi se leva, déchira ses habits et se coucha par terre. Tous ses serviteurs se tenaient là, les habits déchirés.
      32 Jonadab, fils de Shimea, le frère de David, prit la parole. Il dit : « Que mon seigneur ne pense pas que ce sont tous les jeunes gens, tous les fils du roi, qu’on a fait mourir. En effet, seul Amnon est mort. Absalom avait pris cette décision le jour où Amnon avait violé sa sœur Tamar.
      33 Que le roi mon seigneur ne se tourmente donc pas à l'idée que tous ses fils seraient morts. En effet, seul Amnon est mort. »
      34 Absalom prit la fuite. Or le jeune homme placé en sentinelle leva les yeux et regarda. Il vit une grande troupe venir par le chemin qui était derrière lui, du côté de la montagne.
      35 Jonadab dit au roi : « Voici les fils du roi qui arrivent ! Cela confirme ce que disait ton serviteur. »
      36 Il finissait de parler quand les fils du roi arrivèrent. Ils se mirent à pleurer tout haut ; le roi et tous ses serviteurs pleurèrent eux aussi abondamment.
      37 Absalom avait pris la fuite et il se rendit chez Talmaï, fils d'Ammihur et roi de Gueshur. Quant à David, il menait tous les jours deuil sur son fils.
      38 Absalom resta 3 ans à Gueshur, où il s’était rendu après avoir pris la fuite.
      39 Le roi David cessa de poursuivre Absalom lorsqu’il fut consolé de la mort d'Amnon.

      2 Samuel 14

      1 Joab, fils de Tseruja, s'aperçut que le cœur du roi était bien disposé envers Absalom.
      2 Il envoya chercher à Tekoa une femme rusée, à qui il dit : « Prends une attitude de deuil : mets des habits de deuil, ne te parfume pas, sois pareille à une femme qui pleure depuis longtemps un mort.
      3 Tu iras trouver le roi et voici ce que tu lui diras. » Et Joab lui précisa ce qu'elle devait dire.
      4 La femme de Tekoa alla parler au roi. Elle tomba le visage contre terre et se prosterna, puis elle dit : « Roi, sauve-moi ! »
      5 Le roi lui demanda : « Qu'as-tu ? » Elle répondit : « Hélas ! Je suis veuve, mon mari est mort !
      6 Moi, ta servante, j’avais deux fils. Ils se sont tous les deux disputés dans les champs et il n'y avait personne pour les séparer. L'un des deux a frappé l'autre à mort.
      7 Le clan tout entier s'est dressé contre ta servante en disant : ‘Livre-nous celui qui a tué son frère ! Nous voulons le faire mourir pour l’assassinat de son frère. Nous voulons le détruire, même s’il est l'héritier !’Ils éteindraient ainsi le seul tison qui me reste pour ne laisser à mon mari ni nom ni survivant à la surface de la terre. »
      8 Le roi dit à la femme : « Retourne chez toi. Je donnerai des ordres à ton sujet. »
      9 La femme de Tekoa dit au roi : « Mon seigneur le roi, c'est sur moi et sur ma famille que la faute doit retomber. Le roi et son trône en sont innocents. »
      10 Le roi dit : « Si quelqu'un parle contre toi, amène-le-moi, et il ne te touchera plus. »
      11 Elle dit : « Que le roi se souvienne de l'Eternel, ton Dieu, afin que le vengeur du sang n'augmente pas ma ruine et qu'on ne détruise pas mon fils ! » Il répondit : « L'Eternel est vivant ! Pas un cheveu de ton fils ne tombera à terre. »
      12 La femme dit : « Permets que ta servante dise un mot à mon seigneur le roi. » Il dit : « Parle. »
      13 La femme dit : « Pourquoi as-tu eu de telles pensées contre le peuple de Dieu ? Il découle des paroles mêmes du roi que le roi est comme coupable en ne faisant pas revenir celui qu'il a chassé.
      14 Il nous faudra tous mourir, et nous serons pareils à de l’eau versée par terre et qui ne se rassemble plus. Dieu ne relève pas un mort, mais il désire que le fugitif ne reste pas exclu de sa présence.
      15 Maintenant, si je suis venue dire ces choses au roi mon seigneur, c'est que le peuple m'a fait peur. Et moi ta servante, je me suis dit : ‘Je veux parler au roi. Peut-être le roi fera-t-il ce que dira sa servante.
      16 Oui, le roi écoutera sa servante pour la délivrer de ceux qui cherchent à nous éliminer, mon fils et moi, du peuple de Dieu.’
      17 Moi ta servante, j’ai dit : ‘Que la parole de mon seigneur le roi me donne le repos. En effet, mon seigneur le roi est comme un messager de Dieu pour distinguer le bien et le mal. Et que l'Eternel, ton Dieu, soit avec toi !’ »
      18 Le roi répondit à la femme : « Ne me cache rien dans ce que je vais te demander. » La femme dit : « Que mon seigneur le roi parle ! »
      19 Le roi dit alors : « Joab n’a-t-il pas manigancé tout cela avec toi ? » La femme répondit : « Aussi vrai que ton âme est vivante, roi mon seigneur, la réalité correspond bien à tout ce que dit mon seigneur le roi. C'est en effet ton serviteur Joab qui m'a donné des ordres et qui m’a précisé à moi, ta servante, tout ce que je devais dire.
      20 C'est pour présenter les choses d’une autre manière que ton serviteur Joab a fait cela. Mais mon seigneur est aussi sage qu'un ange de Dieu pour connaître tout ce qui se passe sur la terre. »
      21 Le roi dit à Joab : « Je veux bien agir comme tu l’as dit. Vas-y donc, ramène le jeune Absalom. »
      22 Joab tomba le visage contre terre et se prosterna. Il bénit le roi, puis il dit : « Moi ton serviteur, je sais aujourd'hui que j'ai trouvé grâce à tes yeux, roi mon seigneur, puisque tu agis conformément à ce que j’ai dit. »
      23 Joab se leva et partit pour Gueshur, et il ramena Absalom à Jérusalem.
      24 Mais le roi dit : « Qu'il se retire chez lui ! Il ne sera pas admis en ma présence. » Absalom se retira chez lui, et il ne fut jamais admis dans la présence du roi.
      25 Il n'y avait dans tout Israël aucun homme aussi réputé qu'Absalom pour sa beauté. Depuis la plante du pied jusqu'au sommet de la tête, il ne présentait aucun défaut.
      26 Il se rasait chaque année la tête, parce que sa chevelure était trop lourde pour lui. Lorsqu’il le faisait, les cheveux de sa tête pesaient environ 2 kilos et demi d’après la valeur étalon royale.
      27 Absalom eut trois fils ainsi qu’une fille du nom de Tamar. C’était une belle femme.
      28 Absalom habita 2 ans à Jérusalem sans être admis dans la présence du roi.
      29 Il fit appeler Joab pour l'envoyer vers le roi, mais celui-ci refusa de venir vers lui. Il le fit appeler une deuxième fois et Joab ne voulut pas venir.
      30 Absalom dit alors à ses serviteurs : « Voyez le champ de Joab ! Il est à côté du mien et il y a de l'orge. Allez y mettre le feu. » Et les serviteurs d'Absalom mirent le feu au champ.
      31 Joab se leva et alla trouver Absalom chez lui. Il lui dit : « Pourquoi tes serviteurs ont-ils mis le feu au champ qui m'appartient ? »
      32 Absalom répondit à Joab : « Eh bien ! Je t'avais fait dire de venir ici. Je voulais t’envoyer vers le roi, afin que tu lui dises : ‘Pourquoi suis-je revenu de Gueshur ? Il vaudrait mieux pour moi que j'y sois encore. Je désire maintenant être admis dans la présence du roi ou, si je suis coupable de quelque chose, qu'il me fasse mourir.’ »
      33 Joab alla vers le roi et lui rapporta cela. Le roi appela Absalom, qui vint vers lui et se prosterna le visage contre terre en sa présence. Et le roi embrassa Absalom.

      2 Samuel 15

      1 Après cela, Absalom se procura un char et des chevaux, ainsi que 50 hommes qui couraient devant lui.
      2 Il se levait de bon matin et se tenait au bord du chemin qui conduit à la porte de la ville. Chaque fois qu'un homme avait une contestation et se rendait vers le roi pour le procès, Absalom l'appelait et demandait : « De quelle ville viens-tu ? » Lorsqu'il avait répondu : « Je suis de telle tribu d'Israël »,
      3 Absalom lui disait : « Regarde ! Ta cause est bonne et juste, mais personne ne t'écoutera chez le roi. »
      4 Absalom ajoutait : « Qui m'établira juge dans le pays ? Tout homme qui aurait une contestation et un procès viendrait me trouver et je lui rendrais justice. »
      5 Quand quelqu'un s'approchait pour se prosterner devant lui, il lui tendait la main, le retenait et l'embrassait.
      6 Absalom agissait de cette manière envers tous les Israélites qui se rendaient vers le roi pour demander justice, et il gagnait le cœur des hommes d'Israël.
      7 Au bout de 4 ans, Absalom dit au roi : « Permets-moi d’aller à Hébron pour accomplir le vœu que j'ai fait à l'Eternel.
      8 En effet, moi ton serviteur, j’ai fait un vœu pendant que j’habitais à Gueshur en Syrie. J'ai dit : ‘Si l'Eternel me fait revenir à Jérusalem, je le servirai.’ »
      9 Le roi lui dit : « Vas-y en paix. » Alors Absalom se leva et partit pour Hébron.
      10 Absalom envoya des espions dans toutes les tribus d'Israël pour dire : « Quand vous entendrez le son de la trompette, vous direz : ‘Absalom est devenu roi à Hébron’ »,
      11 et 200 hommes de Jérusalem qui avaient été invités accompagnèrent Absalom. Ils le firent en toute innocence, sans rien savoir.
      12 Pendant qu'il offrait les sacrifices, Absalom fit venir de la ville de Guilo Achitophel le Guilonite, le conseiller de David. La conspiration devint puissante et le peuple était de plus en plus nombreux à se rallier à Absalom.
      13 Quelqu'un vint informer David en disant : « Le cœur des Israélites s'est attaché à Absalom. »
      14 David dit alors à tous ses serviteurs, qui se trouvaient avec lui à Jérusalem : « Levez-vous, prenons la fuite, car il n'y aura aucun moyen pour nous d’échapper à Absalom. Dépêchez-vous de partir ! Autrement, il ne va pas tarder à nous rattraper, et il nous précipitera dans le malheur et frappera la ville du tranchant de l'épée. »
      15 Les serviteurs du roi lui dirent : « Nous ferons tout ce que mon seigneur le roi voudra, nous sommes tes serviteurs. »
      16 Le roi sortit, suivi de toute sa famille, et il ne laissa que dix concubines pour garder le palais.
      17 Le roi sortit donc, suivi de tout le peuple, et ils s'arrêtèrent à la dernière maison.
      18 Tous ses serviteurs, tous les Kéréthiens et tous les Péléthiens avançaient à ses côtés, tandis que tous les Gathiens, 600 hommes qui l’avaient suivi depuis Gath, passaient devant lui.
      19 Le roi dit à Ittaï de Gath : « Pourquoi viendrais-tu aussi avec nous ? Retourne chez toi et reste avec le nouveau roi, car tu es un étranger. Tu as même été déporté de ton pays.
      20 Tu es arrivé hier et aujourd'hui je te ferais errer avec nous çà et là, alors que je ne sais pas moi-même où je vais ! Retourne chez toi et emmène tes frères avec toi. Que l'Eternel fasse preuve de bonté et de fidélité envers toi ! »
      21 Ittaï répondit au roi : « L'Eternel est vivant et mon seigneur le roi est vivant ! Là où se trouvera mon seigneur le roi, que ce soit pour mourir ou pour vivre, là aussi sera ton serviteur. »
      22 David dit alors à Ittaï : « Vas-y, avance ! » Et Ittaï de Gath avança avec tous ses hommes et tous les enfants qui étaient avec lui.
      23 Toute la région était en larmes et l'on poussait de grands cris au passage de tout le peuple. Le roi passa le torrent du Cédron, ainsi que tout le peuple, en face du chemin qui conduit au désert.
      24 Tsadok était aussi là, et avec lui tous les Lévites qui portaient l'arche de l'alliance de Dieu. Ils déposèrent l'arche de Dieu et Abiathar montait pendant que tout le peuple finissait de sortir de la ville.
      25 Le roi dit à Tsadok : « Ramène l'arche de Dieu dans la ville ! Si je trouve grâce aux yeux de l'Eternel, il me fera revenir ici et me fera revoir l'arche et son sanctuaire.
      26 Mais s'il dit : ‘Je ne prends pas plaisir en toi’, je suis prêt. Qu'il me fasse ce qui lui semblera bon. »
      27 Le roi insista encore auprès du prêtre Tsadok : « Vas-tu comprendre ? Retourne en paix dans la ville avec ton fils Achimaats et avec Jonathan, fils d'Abiathar. Retournez avec vos deux fils.
      28 Voyez, j'attendrai dans les plaines du désert jusqu'à ce que je reçoive des nouvelles de votre part. »
      29 Ainsi, Tsadok et Abiathar rapportèrent l'arche de Dieu à Jérusalem et ils y restèrent.
      30 David gravit le mont des Oliviers. Il montait en pleurant et la tête couverte, et il marchait nu-pieds. Tous ceux qui l’accompagnaient se couvrirent aussi la tête et ils montaient en pleurant.
      31 On vint dire à David : « Achitophel est avec Absalom, il fait partie des conspirateurs. » David dit : « Eternel, réduis à néant les conseils d'Achitophel ! »
      32 Lorsque David fut arrivé au sommet, il adora l'Eternel. Et voici que Hushaï l'Arkien vint à sa rencontre, la tunique déchirée et la tête couverte de terre.
      33 David lui dit : « Si tu viens avec moi, tu seras une charge pour moi.
      34 Au contraire, tu réduiras à néant pour mon bénéfice les conseils d'Achitophel, si tu retournes en ville et que tu dises à Absalom : ‘Roi, je serai ton serviteur. J’étais auparavant le serviteur de ton père, mais je suis maintenant ton serviteur.’
      35 Les prêtres Tsadok et Abiathar ne seront-ils pas là avec toi ? Tout ce que tu apprendras au palais, tu le diras aux prêtres Tsadok et Abiathar.
      36 Comme ils ont avec eux leurs deux fils, Achimaats, le fils de Tsadok, et Jonathan, le fils d'Abiathar, c'est par eux que vous me ferez savoir tout ce que vous aurez appris. »
      37 Hushaï, l’ami de David, retourna donc dans la ville de Jérusalem alors qu’Absalom y entrait.

      2 Samuel 16

      1 Lorsque David eut un peu dépassé le sommet, Tsiba, le serviteur de Mephibosheth, vint à sa rencontre avec deux ânes munis de bâts. Ils portaient 200 pains, 100 gâteaux aux raisins secs, 100 aux fruits d'été et une outre de vin.
      2 Le roi demanda à Tsiba : « Que veux-tu faire de cela ? » Tsiba répondit : « Les ânes serviront de monture à la famille du roi, le pain et les fruits d'été sont destinés à nourrir les jeunes gens, et le vin à désaltérer ceux qui seront fatigués dans le désert. »
      3 Le roi demanda : « Où est le fils de ton maître ? » Tsiba répondit au roi : « Il est resté à Jérusalem, car il s’est dit : ‘Aujourd'hui la communauté d'Israël me rendra le royaume de mon père.’ »
      4 Le roi dit à Tsiba : « Tout ce qui appartient à Mephibosheth est à toi. » Et Tsiba dit : « Je me prosterne ! Que je trouve grâce à tes yeux, roi mon seigneur ! »
      5 Le roi David était arrivé à Bachurim. Et voici qu’un homme du clan et de la famille de Saül, un dénommé Shimeï, fils de Guéra, sortit de là. Il s'avança en prononçant des malédictions,
      6 et il jeta des pierres au roi David ainsi qu’à tous ses serviteurs, alors même que tout le peuple et tous les hommes vaillants se tenaient à la droite et à la gauche du roi.
      7 Voici ce que disait Shimeï en le maudissant : « Va-t'en, va-t'en, homme sanguinaire, vaurien !
      8 L'Eternel fait retomber sur toi tout le sang de la famille de Saül. Tu as régné à sa place et l'Eternel a livré le royaume entre les mains de ton fils Absalom. Te voilà donc malheureux comme tu le mérites, car tu es un homme sanguinaire ! »
      9 Abishaï, fils de Tseruja, dit alors au roi : « Pourquoi ce chien mort maudit-il le roi mon seigneur ? Laisse-moi donc aller lui couper la tête. »
      10 Mais le roi dit : « Qu'ai-je affaire avec vous, les fils de Tseruja ? S'il profère des malédictions, c'est que l'Eternel lui a dit : ‘Maudis David !’Qui donc pourrait lui dire : ‘Pourquoi fais-tu cela ?’ »
      11 Puis David dit à Abishaï et à tous ses serviteurs : « Mon fils, celui qui est issu de moi, en veut à ma vie. A plus forte raison ce Benjaminite ! Laissez-le et qu'il me maudisse, si l'Eternel lui a dit de le faire.
      12 Peut-être l'Eternel verra-t-il ma détresse et me fera-t-il du bien au lieu des malédictions d'aujourd'hui. »
      13 David et ses hommes continuèrent leur chemin. Shimeï marchait sur le flanc de la montagne près de David et tout en marchant il le maudissait, jetait des pierres contre lui et faisait voler la poussière.
      14 Le roi et tout le peuple qui était avec lui arrivèrent épuisés [au bord du Jourdain], et là ils reprirent leur souffle.
      15 Absalom et tout le peuple, tous les Israélites, étaient entrés dans Jérusalem. Achitophel était avec lui.
      16 Lorsque Hushaï, l'Arkien qui était un ami de David, fut arrivé vers Absalom, il lui dit : « Vive le roi ! Vive le roi ! »
      17 Absalom lui dit : « Voilà donc l'attachement que tu as pour ton ami ! Pourquoi n'as-tu pas accompagné ton ami ? »
      18 Hushaï répondit à Absalom : « C'est que je veux appartenir à celui qu'ont choisi l'Eternel et tout ce peuple, tous les Israélites, et c'est avec lui que je veux rester.
      19 D'ailleurs, qui vais-je servir ? Son fils ! Je te servirai tout comme j'ai servi ton père. »
      20 Absalom dit à Achitophel : « Tenez conseil ensemble ! Que devons-nous faire ? »
      21 Achitophel dit à Absalom : « Aie des relations avec les concubines que ton père a laissées pour garder le palais. Ainsi, tout Israël saura que tu t'es rendu détestable pour ton père et les mains de tous ceux qui sont avec toi se fortifieront. »
      22 On dressa une tente sur le toit pour Absalom, et Absalom eut des relations avec les concubines de son père aux yeux de tout Israël.
      23 Les conseils donnés à cette époque-là par Achitophel avaient autant d'autorité que si l'on avait consulté Dieu lui-même. C’était le cas de tous les conseils d'Achitophel, que ce soit pour David ou pour Absalom.

      2 Samuel 17

      1 Achitophel dit à Absalom : « Laisse-moi choisir 12'000 hommes et je partirai à la poursuite de David cette nuit même.
      2 Je le surprendrai pendant qu'il est fatigué et sans force, je l'effraierai et tout le peuple qui l’accompagne prendra la fuite. Je frapperai seulement le roi,
      3 et je ramènerai tout le peuple à toi. La mort de l'homme à qui tu en veux assurera le retour de tous et tout le peuple sera en paix. »
      4 Cette parole plut à Absalom et à tous les anciens d'Israël.
      5 Cependant Absalom dit : « Appelez encore Hushaï, l'Arkien ! Ecoutons aussi ce qu'il nous dira. »
      6 Hushaï vint vers Absalom et celui-ci lui dit : « Voici comment a parlé Achitophel. Devons-nous faire ce qu'il a dit ou non ? Dis ta proposition ! »
      7 Hushaï répondit à Absalom : « Cette fois-ci, le conseil qu'a donné Achitophel n'est pas bon. »
      8 Et il ajouta : « Tu connais ton père et ses hommes : ce sont de vaillants guerriers et ils sont furieux comme le serait, dans la campagne, une ourse à qui l'on aurait enlevé ses petits. Ton père est un homme de guerre et il ne passera pas la nuit avec la troupe.
      9 Maintenant, il doit être caché dans une grotte ou un autre endroit. Si des hommes tombent dès le début sous leurs coups, on ne tardera pas à l'apprendre et l'on dira : ‘Le peuple qui suit Absalom a subi une défaite !’
      10 Alors même les plus vaillants, auraient-ils un cœur de lion, perdront courage. En effet, tout Israël sait que ton père est un héros et qu'il a des braves avec lui.
      11 Voici donc ce que je conseille : que tout Israël se rassemble auprès de toi, depuis Dan jusqu'à Beer-Shéba. C’est une foule pareille au sable qui est au bord de la mer. Tu marcheras en personne au combat.
      12 Nous le rattraperons où qu’il se trouve et nous tomberons sur lui comme la rosée tombe sur le sol. Il n’y aura pas un seul survivant, ni lui ni aucun des hommes qui sont avec lui.
      13 S'il se retire dans une ville, tout Israël portera des cordes vers cette ville et nous la traînerons jusqu’au torrent jusqu'à ce qu'on n'en trouve plus une pierre. »
      14 Absalom et tous les Israélites dirent : « Le conseil de Hushaï l'Arkien vaut mieux que celui d'Achitophel. » Or l'Eternel avait décidé d'anéantir le bon conseil d'Achitophel afin de faire venir le malheur sur Absalom.
      15 Hushaï dit aux prêtres Tsadok et Abiathar : « Achitophel a donné tel et tel conseil à Absalom et aux anciens d'Israël, et moi, j'ai conseillé telle et telle chose.
      16 Maintenant, envoyez tout de suite un message à David. Faites-lui dire : ‘Ne passe pas la nuit dans les plaines du désert mais va plus loin. Sinon, le roi et tout le peuple qui est avec lui risquent d’être exterminés.’ »
      17 Jonathan et Achimaats se tenaient à En-Roguel. Une servante vint leur dire d'aller informer le roi David, car ils ne devaient pas se montrer en entrant dans la ville.
      18 Un jeune homme les aperçut néanmoins et le rapporta à Absalom, mais ils se dépêchèrent tous deux de partir et ils arrivèrent à Bachurim chez un homme qui avait un puits dans sa cour. Ils y descendirent,
      19 et la femme prit une couverture qu'elle étendit sur l'ouverture du puits. Puis elle versa du grain dessus pour qu'on ne se doute de rien.
      20 Les serviteurs d'Absalom arrivèrent vers cette femme dans la maison et dirent : « Où sont Achimaats et Jonathan ? » La femme leur répondit : « Ils ont traversé le fleuve. » Ils cherchèrent, mais ne les trouvant pas ils retournèrent à Jérusalem.
      21 Après leur départ, Achimaats et Jonathan remontèrent du puits et allèrent informer le roi David. Ils lui dirent : « Levez-vous et dépêchez-vous de traverser le fleuve, car Achitophel a donné tel conseil contre vous. »
      22 David et tout le peuple qui l’accompagnait se levèrent et passèrent le Jourdain. A l’aube, pas un seul ne manquait, ils avaient tous passé le Jourdain.
      23 Voyant que son conseil n'était pas suivi, Achitophel sella son âne et partit pour retourner chez lui, dans sa ville. Il donna ses ordres à sa famille, puis il se pendit. C'est ainsi qu'il mourut et on l'enterra dans le tombeau de son père.
      24 Quant à David, il arriva à Mahanaïm, tandis qu’Absalom passait le Jourdain avec tous les Israélites.
      25 Absalom mit Amasa à la tête de l'armée en remplacement de Joab. Amasa était le fils d'un homme appelé Jithra. Ce Jithra était un Israélite qui avait eu des relations avec Abigal, fille de Nachash et sœur de Tseruja, la mère de Joab.
      26 Israël et Absalom installèrent leur camp dans le pays de Galaad.
      27 Lorsque David fut arrivé à Mahanaïm, Shobi, fils de Nachash, originaire de Rabba, la capitale des Ammonites, ainsi que Makir, fils d'Ammiel, originaire de Lodebar, et Barzillaï le Galaadite, originaire de Roguelim,
      28 apportèrent des lits, des bassins, des pots en terre, du blé, de l'orge, de la farine, du grain rôti, des fèves, des lentilles, des pois rôtis,
      29 du miel, du lait caillé, des brebis et des fromages de vache. Ils apportèrent ces vivres à David et au peuple qui était avec lui, afin qu'ils mangent. Ils se disaient en effet : « Ce peuple a dû souffrir de la faim, de la fatigue et de la soif dans le désert. »

      2 Samuel 18

      1 David passa en revue le peuple qui était avec lui, et il établit à sa tête des chefs de milliers et des chefs de centaines.
      2 Il plaça un tiers du peuple sous le commandement de Joab, un tiers sous celui d'Abishaï, fils de Tseruja et frère de Joab, et un tiers sous celui d'Ittaï, de Gath. Puis le roi dit au peuple : « Moi aussi, je veux partir en campagne avec vous. »
      3 Mais le peuple dit : « Tu ne feras pas cela ! En effet, si nous prenons la fuite, ce n'est pas sur nous que l'attention se portera. Même si la moitié d'entre nous mourions, on n'y ferait pas attention, alors que toi, tu vaux autant que 10'000 d’entre nous. En réalité, il vaut mieux que tu puisses nous porter secours depuis la ville. »
      4 Le roi leur répondit : « Je ferai ce qui vous paraît bon. » Puis il se tint à côté de la porte pendant que tout le peuple sortait, par centaines et par milliers.
      5 Le roi donna cet ordre à Joab, à Abishaï et à Ittaï : « Pour l'amour de moi, faites doucement avec le jeune Absalom ! » Tout le peuple entendit l'ordre donné par le roi à tous les chefs au sujet d'Absalom.
      6 Le peuple sortit dans la campagne à la rencontre d'Israël, et la bataille eut lieu dans la forêt d'Ephraïm.
      7 Là, le peuple d'Israël fut battu par les serviteurs de David ; il connut ce jour-là une grande défaite en perdant 20'000 hommes.
      8 Le combat s'étendit à toute la région et la forêt fit ce jour-là plus de victimes que l'épée parmi les membres du peuple.
      9 Absalom se trouva en présence des serviteurs de David. Il montait un mulet. Le mulet pénétra sous les branches entrelacées d'un grand térébinthe et la tête d'Absalom fut prise dans le térébinthe. Il resta suspendu en l’air, tandis que le mulet qu’il montait continuait son chemin.
      10 Un homme le vit et annonça à Joab : « J'ai vu Absalom suspendu à un térébinthe. »
      11 Joab dit à l'homme qui lui apportait cette nouvelle : « Tu l'as vu ? Pourquoi donc ne l'as-tu pas abattu sur place ? Je t'aurais donné 10 pièces d'argent et une ceinture. »
      12 Mais cet homme dit à Joab : « Même pour 1000 pièces d'argent je ne porterais pas la main contre le fils du roi. En effet, nous avons entendu l’ordre que le roi vous a donné, à Abishaï, à Ittaï et à toi. Il a dit : ‘Veillez chacun sur le jeune Absalom !’
      13 Si j’avais menti et l’avais tué, rien n'aurait été caché au roi. Toi-même, tu aurais pris position contre moi. »
      14 Joab dit : « Je ne vais pas perdre mon temps avec toi ! » Puis il prit en main trois javelots et les enfonça dans le cœur d'Absalom alors que celui-ci était encore bien vivant au milieu du térébinthe.
      15 Dix jeunes gens qui portaient les armes de Joab entourèrent Absalom et le frappèrent à mort.
      16 Joab fit alors sonner de la trompette et le peuple revint. Il cessa ainsi de poursuivre Israël, parce que Joab l'en empêcha.
      17 Ils prirent Absalom, le jetèrent dans une grande fosse au milieu de la forêt et mirent sur lui un énorme tas de pierres. Tout Israël prit la fuite, chacun se réfugia dans sa tente.
      18 De son vivant, Absalom s'était fait ériger un monument dans la vallée du roi. Il se disait en effet : « Je n'ai pas de fils pour perpétuer le souvenir de mon nom. » Et il avait donné son propre nom au monument, qu'on appelle encore aujourd'hui « monument d'Absalom ».
      19 Achimaats, fils de Tsadok, dit à Joab : « Laisse-moi courir et apporter au roi la bonne nouvelle que l'Eternel lui a rendu justice en le délivrant de ses ennemis. »
      20 Joab lui dit : « Tu ne serais pas un messager de bonnes nouvelles aujourd’hui. Tu pourras l’être un autre jour, mais pas aujourd'hui, puisque le fils du roi est mort. »
      21 Puis Joab dit à un Ethiopien : « Va rapporter au roi ce que tu as vu. » L’Ethiopien se prosterna devant Joab et partit en courant.
      22 Achimaats, fils de Tsadok, insista auprès de Joab : « Quoi qu'il arrive, laisse-moi courir après l’Ethiopien. » Joab dit : « Pourquoi veux-tu faire cela, mon fils ? Ce n'est pas un message qui te sera profitable. »
      23 « Quoi qu'il arrive, je veux courir », reprit Achimaats. Joab lui dit alors : « Cours ! » Achimaats courut en empruntant le chemin de la plaine, et il dépassa l’Ethiopien.
      24 David était alors assis entre les deux portes de la ville. La sentinelle marchait sur le toit au-dessus de la porte, sur la muraille. Elle leva les yeux et regarda : un homme courait tout seul.
      25 La sentinelle cria pour l’annoncer au roi. Le roi dit : « S'il est seul, il apporte de bonnes nouvelles. » Cet homme arrivait toujours plus près.
      26 La sentinelle vit un autre homme courir. Elle cria au portier : « Voici un homme qui court tout seul. » Le roi dit : « Il apporte aussi de bonnes nouvelles. »
      27 La sentinelle dit : « La manière de courir du premier me paraît être celle d'Achimaats, le fils de Tsadok. » Le roi dit alors : « C'est un homme de bien, il vient apporter de bonnes nouvelles. »
      28 Achimaats cria au roi : « Tout va bien ! » Il se prosterna devant le roi, le visage contre terre, et dit : « Béni soit l'Eternel, ton Dieu ! Il a livré en ton pouvoir les hommes qui levaient la main contre mon seigneur le roi ! »
      29 Le roi demanda : « Le jeune Absalom va-t-il bien ? » Achimaats répondit : « J'ai aperçu une grande agitation au moment où Joab a envoyé le serviteur du roi et moi ton serviteur, mais je ne sais pas ce que c'était. »
      30 Et le roi dit : « Mets-toi là, de côté. » Achimaats recula et se tint debout.
      31 Alors arriva l’Ethiopien. Il dit : « Que le roi mon seigneur apprenne la bonne nouvelle ! Aujourd'hui l'Eternel t'a rendu justice en te délivrant de tous ceux qui s’attaquaient à toi. »
      32 Le roi demanda à l’Ethiopien : « Le jeune Absalom va-t-il bien ? » L’Ethiopien répondit : « Qu'ils soient comme ce jeune homme, les ennemis de mon seigneur le roi et tous ceux qui se dressent contre toi pour te faire du mal ! »

      2 Samuel 19

      1 Alors le roi, bouleversé, monta dans la chambre située au-dessus de la porte et pleura. Il disait tout en marchant : « Mon fils Absalom ! Mon fils, mon fils Absalom ! Si seulement j’étais mort à ta place ! Absalom, mon fils, mon fils ! »
      2 On vint dire à Joab : « Le roi pleure et mène le deuil sur Absalom. »
      3 Ce jour-là, la victoire fut changée en deuil pour tout le peuple, car le peuple entendait dire : « Le roi est rempli de chagrin à cause de son fils. »
      4 Ce jour-là, le peuple rentra dans la ville comme un voleur, comme l'auraient fait des soldats honteux d'avoir pris la fuite au cours du combat.
      5 Le roi s'était couvert le visage et criait à haute voix : « Mon fils Absalom ! Absalom, mon fils, mon fils ! »
      6 Joab entra dans la chambre où se trouvait le roi et dit : « Tu couvres aujourd'hui de honte tous tes serviteurs, alors qu’ils ont aujourd'hui sauvé ta vie, celle de tes fils et de tes filles, celle de tes femmes et de tes concubines.
      7 Tu aimes ceux qui te montrent de la haine et tu montres de la haine envers ceux qui t'aiment. En effet, tu déclares aujourd'hui que tes chefs et tes serviteurs ne représentent rien pour toi. Je vois maintenant que si Absalom était en vie et que nous soyons tous morts aujourd’hui, tu serais content.
      8 Lève-toi donc, sors et parle au cœur de tes serviteurs ! En effet, je t’en fais le serment par l'Eternel : si tu ne sors pas, pas un homme ne restera avec toi cette nuit ; et ce sera pire pour toi que tous les malheurs que tu as connus depuis ta jeunesse jusqu'à maintenant. »
      9 Alors le roi se leva et s'assit à la porte de la ville. On annonça à tout le peuple : « Le roi siège à la porte. » Et tout le peuple vint devant le roi. Quant aux Israélites, ils s'étaient enfuis, chacun dans sa tente.
      10 Dans toutes les tribus d'Israël, tout le peuple était en grande discussion. On disait : « C’est le roi qui nous a délivrés de nos ennemis, c'est lui qui nous a sauvés des Philistins. Et maintenant il a dû fuir le pays devant Absalom.
      11 Or Absalom, que nous avions consacré par onction pour qu'il règne sur nous, est mort au combat. Maintenant, pourquoi ne parlez-vous pas de faire revenir le roi ? »
      12 De son côté, le roi David envoya un messager dire aux prêtres Tsadok et Abiathar : « Parlez aux anciens de Juda, dites-leur : ‘Pourquoi seriez-vous les derniers à faire revenir le roi chez lui ? – En effet, ce qui se disait dans tout Israël était parvenu jusqu'au roi, chez lui. –
      13 Vous êtes mes frères, vous êtes faits des mêmes os et de la même chair que moi. Pourquoi seriez-vous les derniers à faire revenir le roi ?’
      14 Vous direz aussi à Amasa : ‘N'es-tu pas fait des mêmes os et de la même chair que moi ? Que Dieu me traite avec la plus grande sévérité, si tu ne deviens pas pour toujours chef de l'armée devant moi, à la place de Joab !’ »
      15 David gagna le cœur de tous les Judéens comme s'ils n'avaient été qu'un seul homme, et ils firent dire au roi : « Reviens, toi ainsi que tous tes serviteurs. »
      16 Le roi revint et il arriva jusqu'au Jourdain. Quant aux Judéens, ils s’étaient rendus à Guilgal pour aller à la rencontre du roi et lui faire passer le Jourdain.
      17 Shimeï, fils de Guéra, le Benjaminite, qui était de Bachurim, s’empressa de descendre avec les Judéens à la rencontre du roi David.
      18 Il avait avec lui 1000 hommes de Benjamin, ainsi que Tsiba, le serviteur de la famille de Saül, avec ses 15 fils et ses 20 serviteurs. Ils se précipitèrent vers le Jourdain à la rencontre du roi.
      19 Le bateau destiné au transport de la famille du roi et à ce qui lui paraissait bon faisait la traversée. Au moment où le roi traversait le Jourdain, Shimeï, le fils de Guéra, se prosterna devant lui
      20 et lui dit : « Que mon seigneur ne tienne pas compte de ma faute ! Qu'il oublie la mauvaise conduite de ton serviteur le jour où mon seigneur le roi a quitté Jérusalem, que le roi ne la prenne pas à cœur !
      21 En effet, moi ton serviteur, je reconnais que j’ai péché. Et aujourd'hui je suis le premier de toute la famille de Joseph à venir à la rencontre de mon seigneur le roi. »
      22 Alors Abishaï, fils de Tseruja, prit la parole. Il dit : « Shimeï ne doit-il pas mourir pour avoir maudit celui que l'Eternel a désigné par onction ? »
      23 Mais David dit : « Qu'ai-je affaire avec vous, fils de Tseruja, et pourquoi êtes-vous aujourd'hui mes adversaires ? Devrait-on faire mourir un homme en Israël aujourd’hui ? N’ai-je donc pas la certitude que je règne aujourd'hui sur Israël ? »
      24 Puis le roi dit à Shimeï : « Tu ne mourras pas », et il lui en fit le serment.
      25 Mephibosheth, le petit-fils de Saül, descendit aussi à la rencontre du roi. Il n'avait pas soigné ses pieds, fait sa barbe ni lavé ses habits depuis le jour où le roi était parti jusqu'à celui où il revenait en paix.
      26 Lorsqu'il alla à la rencontre du roi à Jérusalem, celui-ci lui dit : « Pourquoi n'es-tu pas venu avec moi, Mephibosheth ? »
      27 Il répondit : « Roi mon seigneur, mon serviteur m'a trompé. En effet, moi ton serviteur, qui suis estropié, j’avais dit : ‘Je vais faire seller mon âne, je le monterai et j'irai avec le roi.’
      28 Et lui, il m’a calomnié, moi ton serviteur, auprès de mon seigneur le roi. Mais mon seigneur le roi est comme un ange de Dieu. Fais ce qui te semblera bon.
      29 En effet, tous les membres de ma famille ne méritaient que la mort aux yeux de mon seigneur le roi. Pourtant, tu as accueilli ton serviteur parmi ceux qui mangent à ta table. Quel droit aurais-je encore de réclamer quoi que ce soit au roi ? »
      30 Le roi lui dit : « A quoi bon toutes tes paroles ? Je l'ai déclaré, Tsiba et toi, vous vous partagerez les terres. »
      31 Mephibosheth dit au roi : « Il peut même tout prendre, puisque mon seigneur le roi est revenu en paix chez lui. »
      32 Barzillaï le Galaadite descendit de Roguelim et passa le Jourdain avec le roi pour l'accompagner de l’autre côté du fleuve.
      33 Barzillaï était très vieux : il avait 80 ans. C’était lui qui avait pourvu à l’entretien du roi pendant son séjour à Mahanaïm. En effet, c'était un homme très riche.
      34 Le roi lui dit : « Viens avec moi, je pourvoirai à ton entretien chez moi à Jérusalem. »
      35 Mais Barzillaï répondit au roi : « Combien d'années vivrai-je encore, pour que je monte avec le roi à Jérusalem ?
      36 Je suis aujourd'hui âgé de 80 ans. Suis-je capable de distinguer ce qui est bon et ce qui est mauvais ? Ton serviteur peut-il savourer ce qu'il mange et boit ? Puis-je encore entendre la voix des chanteurs et des chanteuses ? Et pourquoi ton serviteur serait-il encore une charge pour mon seigneur le roi ?
      37 Ton serviteur avancera juste un peu de l’autre côté du Jourdain avec le roi. Pourquoi, d'ailleurs, le roi m'accorderait-il ce bienfait ?
      38 Laisse donc ton serviteur repartir chez lui ! Que je meure dans ma ville, près du tombeau de mon père et de ma mère ! Mais voici ton serviteur Kimham : il accompagnera mon seigneur le roi. Fais pour lui ce qui te plaira. »
      39 Le roi dit : « Kimham m’accompagnera donc et je ferai pour lui ce qui te plaira. Tout ce que tu me demanderas, je le ferai pour toi. »
      40 Quand tout le peuple et le roi eurent passé le Jourdain, le roi embrassa Barzillaï et le bénit. Barzillaï retourna alors chez lui.
      41 Le roi prit la direction de Guilgal et Kimham l'accompagna. Tous les Judéens ainsi que la moitié des Israélites avaient fait traverser le Jourdain au roi.
      42 Mais tous les Israélites abordèrent le roi et lui dirent : « Pourquoi nos frères de Juda t'ont-ils enlevé et ont-ils fait passer le Jourdain au roi, à sa famille et à tous les hommes de David ? »
      43 Tous les Judéens répondirent aux Israélites : « C'est que nous sommes plus proches du roi. Pourquoi vous irriter de cela ? Avons-nous vécu aux crochets du roi ? Nous a-t-il fait des cadeaux ? »
      44 Les Israélites répondirent aux Judéens : « Le roi nous appartient dix fois autant, David est même plus à nous qu'à vous. Pourquoi nous avez-vous traités avec mépris ? N'avons-nous pas été les premiers à proposer de faire revenir notre roi ? » Et les Judéens parlèrent avec plus de dureté encore que les hommes d'Israël.

      2 Samuel 20

      1 Il y avait là un méchant homme du nom de Shéba. C’était un fils de Bicri, un Benjaminite. Il sonna de la trompette et dit : « Il n’y a aucune part pour nous avec David, aucun héritage pour nous avec le fils d'Isaï ! Chacun à sa tente, Israël ! »
      2 Et tous les Israélites s'éloignèrent de David pour suivre Shéba, fils de Bicri. Quant aux Judéens, ils restèrent fidèles à leur roi et l'accompagnèrent depuis le Jourdain jusqu'à Jérusalem.
      3 David rentra chez lui à Jérusalem. Le roi prit les dix concubines qu'il avait laissées pour garder le palais et les installa dans une maison bien surveillée. Il pourvut à leur entretien, mais il n’eut plus de relations avec elles. Elles restèrent enfermées jusqu'au jour de leur mort, vivant dans un état de veuvage.
      4 Le roi dit à Amasa : « Convoque-moi les hommes de Juda pour dans 3 jours et toi, présente-toi aussi ici. »
      5 Amasa partit pour convoquer Juda, mais il eut du retard par rapport au délai que le roi avait fixé.
      6 David dit alors à Abishaï : « Shéba, le fils de Bicri, va maintenant nous faire plus de mal qu'Absalom. Prends toi-même les serviteurs de ton maître et va à sa poursuite. Sinon, il risque de trouver des villes fortifiées et d’échapper à nos regards. »
      7 Abishaï partit en campagne, suivi des hommes de Joab, des Kéréthiens et des Péléthiens ainsi que de tous les vaillants hommes. Ils sortirent de Jérusalem afin d’aller à la poursuite de Shéba, fils de Bicri.
      8 Ils étaient près de la grande pierre qui se trouve à Gabaon lorsque Amasa arriva devant eux. Joab avait une épée à la ceinture, par-dessus les habits qu’il avait mis. Elle était attachée à sa taille, dans son fourreau, et elle en glissa tandis que Joab s'avançait.
      9 Joab dit à Amasa : « Te portes-tu bien, mon frère ? » et de la main droite il attrapa la barbe d'Amasa pour l'embrasser.
      10 Amasa ne fit pas attention à l'épée qui était dans la main de Joab, et Joab l'en frappa au ventre. Il déversa ses entrailles par terre sans avoir à lui porter un deuxième coup. C’est ainsi qu’Amasa mourut. Joab et son frère Abishaï marchèrent à la poursuite de Shéba, fils de Bicri.
      11 Un des hommes de Joab resta près d'Amasa et il disait : « Qui aime Joab et qui est pour David ? Qu'il suive Joab ! »
      12 Amasa se roulait dans le sang au milieu de la route. Voyant que tout le peuple s'arrêtait, cet homme le poussa hors de la route dans un champ et jeta un vêtement sur lui. C’est ce qu’il fit lorsqu'il vit que tous ceux qui arrivaient près de lui s'arrêtaient.
      13 Quand il fut enlevé de la route, chacun suivit Joab afin de poursuivre Shéba, fils de Bicri.
      14 Joab traversa toutes les tribus d'Israël dans la direction d'Abel-Beth-Maaca, et tous les hommes d'élite se rassemblèrent et le suivirent.
      15 Ils vinrent assiéger Shéba dans Abel-Beth-Maaca et ils érigèrent un remblai qui allait jusqu’au rempart de la ville. Tout le peuple qui était avec Joab sapait la muraille pour la faire tomber.
      16 Alors une femme pleine de sagesse se mit à crier depuis la ville : « Ecoutez, écoutez ! Dites donc à Joab : ‘Approche-toi jusqu'ici, je veux te parler !’ »
      17 Il s'approcha d'elle et la femme demanda : « Es-tu Joab ? » Il répondit : « C’est bien moi. » Elle lui dit : « Ecoute les paroles de ta servante. » Il répondit : « J'écoute. »
      18 Elle dit alors : « Autrefois on avait l’habitude de dire : ‘Que l'on procède à une consultation dans Abel !’et c’est ainsi que tout se réglait.
      19 Je suis une des villes paisibles et fidèles d’Israël, et tu cherches à faire disparaître une ville qui est une mère en Israël ! Pourquoi veux-tu détruire l'héritage de l'Eternel ? »
      20 Joab répondit : « Je n’ai certainement pas l’intention de vous détruire et vous ruiner !
      21 Il n'en est pas question. Mais un homme de la région montagneuse d'Ephraïm, un dénommé Shéba, fils de Bicri, a levé la main contre le roi David. Livrez-le-moi, et lui seulement, et je m'éloignerai de la ville. » La femme dit à Joab : « Sa tête te sera jetée par la muraille. »
      22 Cette femme alla parler à tout son peuple avec sa sagesse, et ils coupèrent la tête de Shéba, fils de Bicri, et la jetèrent à Joab. Joab sonna alors de la trompette. On se dispersa loin de la ville et chacun repartit dans sa tente. Quant à Joab, il retourna à Jérusalem vers le roi.
      23 Joab commandait toute l'armée d'Israël ; Benaja, fils de Jehojada, était à la tête des Kéréthiens et des Péléthiens ;
      24 Adoram était préposé aux corvées ; Josaphat, fils d'Achilud, était archiviste ;
      25 Sheja était secrétaire ; Tsadok et Abiathar étaient prêtres ;
      26 et Ira de Jaïr était ministre d'Etat de David.

      Esdras 4

      15 Qu'on fasse des recherches dans le livre des mémoires de tes prédécesseurs, et tu y trouveras l’information suivante : cette ville est une ville rebelle, qui porte préjudice aux rois et aux provinces, et elle a depuis toujours abrité des révoltes. C'est la raison pour laquelle elle avait été détruite.

      Néhémie 12

      23 Le nom des Lévites chefs de famille a été inscrit dans les annales jusqu'à l’époque de Jochanan, descendant d'Eliashib.

      Esther 2

      23 L’information fut vérifiée et confirmée, de sorte que les deux eunuques furent pendus à une potence. Tout cela fut enregistré par écrit dans les annales en présence du roi.

      Esaïe 6

      1 L'année de la mort du roi Ozias, j’ai vu le Seigneur assis sur un trône très élevé ; le bord inférieur de son vêtement remplissait le temple.

      Esaïe 14

      28 Voici le message prononcé l'année de la mort du roi Achaz.

      Esaïe 20

      1 L'année où, envoyé par le roi d'Assyrie Sargon, Tharthan vint faire le siège d’Asdod et s'empara de cette ville,

      Ezéchiel 29

      6 Tous les habitants de l'Egypte reconnaîtront alors que je suis l'Eternel. » C’est parce qu'ils ont été un soutien aussi néfaste que celui d’un roseau pour la communauté d'Israël.

      Amos 1

      1 Paroles d'Amos, l'un des bergers de Tekoa, visions qu'il a eues sur Israël durant les règnes d'Ozias sur Juda et de Jéroboam, fils de Joas, sur Israël, deux ans avant le tremblement de terre.

      Romains 5

      4 la persévérance la victoire dans l'épreuve, et la victoire dans l’épreuve l'espérance.
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