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SALOMON

1.

Les traditions sur Salomon conservées dans la Bible, puis dans le Talmud, donnent l'impression d'un personnage extraordinairement puissant. Il règne de l'Euphrate à l'Egypte. Sa sagesse est célèbre jusqu'aux extrémités de l'Arabie. Sa piété, non moins éminente, s'incarne dans l'entreprise fastueuse du temple de Jérusalem. Sa magnificence et sa richesse sont telles que l'argent devient, sous son règne, un métal commun. Tout à la fin seulement, on ajoute qu'il fut induit par ses nombreuses épouses païennes à pratiquer l'idolâtrie, ce que JHVH punit en détachant de lui les peuples qu'il avait soumis et en provoquant un schisme dans son royaume aussitôt après sa mort. On reconnaît dans ce schéma l'esprit des narrateurs deutéronomistes : d'abord pieux et heureux, finalement idolâtre et châtié. La réalité fut moins simple. Pour en reconstituer approximativement un aperçu, il faut faire abstraction des ouvrages qu'une postérité déjà lointaine attribua au glorieux monarque : les Ps 72 Ps 127, le livre des Proverbes, l'Ecclésiaste, le Cantique des Cantiques, les Psaumes et Odes de Salomon, ces dernières plus chrétiennes que juives.

2.

L'avènement de Salomon est narré en détail ; d'après des documents anciens, David, vieilli et mentalement affaibli, n'avait pourvu à sa succession ni en la fixant légalement dans sa famille, ni en exprimant une volonté déterminée. Parmi les fils qui lui restaient après la mort d'Absalom, Adonija et Salomon avaient chacun des partisans ; le premier, plus âgé, comptait sur l'appui du vieux général Joab et du prêtre Abiathar. Pour Salomon intriguaient sa mère Bath-Séba, le prophète Nathan, le prêtre Tsadok et Bénaja, chef de la garde du corps. Adonija se croyait sûr de réussir, lorsque Bath-Séba et Nathan parvinrent à décider le monarque presque moribond en faveur de l'autre compétiteur. Salomon reçut donc l'onction royale et fut promené en triomphe à travers Jérusalem. Adonija reconnut la royauté de son frère et tout d'abord rentra en grâce. Salomon saisit la première occasion pour en finir avec le parti vaincu qui restait à redouter. Il trouva un prétexte pour faire mettre à mort Adonija, puis Joab, et il exila Abiathar (1Ro 2:13,35). Ce sanglant lever de rideau d'un grand règne est présenté comme l'exécution, aggravée cependant, des dernières volontés de David.

3.

Le règne.

Les chap. 3-11 de 1Ro paraissent empruntés principalement à une « chronique de Salomon », qui ne relatait que les événements extérieurs, guerres, alliances, constructions, trafics, sans les coordonner. C'étaient des annales officielles, accueillant çà et là diverses traditions populaires. Le règne y apparaît, déjà, vu à quelque distance. Salomon étant mort vers 935, on peut placer la composition de la « chronique » au cours de la deuxième génération suivante, vers 875. L'admiration pour le grand roi y est encore intacte, mais elle ne va pas jusqu'à effacer la mention de ses revers.

Des enrichissements y furent ajoutés plus tard ; ex. : 1Ro 4:29,34. Puis le rédacteur deutéronomiste, auteur du livre des Rois actuel, y mit son empreinte, définie ci-dessus. La vieille chronique, traitée avec circonspection, doit seule servir de base à tout exposé vraisemblable.

Lorsque Joab avait conquis pour David le pays d'Édom, un enfant de la famille royale édomite, Hadad, échappé au massacre, s'était enfui en Egypte où il avait obtenu la main d'une princesse royale. Son fils, Guénubath, fut élevé dans le palais royal des pharaons. Ceux-ci tenaient ainsi à leur disposition un ennemi qu'ils pourraient opposer, le cas échéant, au nouvel empire davidique. Hadad crut ce moment venu lorsqu'il apprit la mort de David et celle de Joab. Il fut autorisé à partir, et sans doute appuyé. Il parvint à reconquérir une partie du territoire d'Édom et demeura l'adversaire de Salomon (1Ro 11:14,22). Cependant, puisque celui-ci put se servir librement plus tard de la route reliant la mer Morte à la mer Rouge, on peut supposer que la paix s'était rétablie, Salomon admettant la puissance de Hadad sur les montagnes édomites. A la même époque se constitue le royaume araméen de Damas. Un ancien général de Hadadézer, roi de Tsoba, nommé Rézon, s'empara de Damas et en fit le centre d'un État qui manifesta son hostilité contre Israël durant tout le règne de Salomon (1Ro 11:23,25).

Ce règne ne fut donc pas aussi pacifique et glorieux que la tradition l'a cru par la suite. Mais il ne faut pas exagérer en sens contraire. La monarchie israélite restait imposante. C'est Salomon qui sut faire reconnaître son royaume comme grande puissance. Il maintint et resserra l'amitié avec la dynastie des Hiram, rois de Tyr (1Ro 5). Il sut faire apprécier à l'Égypte elle-même la valeur de l'appui qu'il pouvait lui fournir, puisque l'avant-dernier pharaon de la XXI e dynastie lui donna l'une de ses filles pour épouse. Privilège envié entre tous : ne s'agissait-il pas d'une des « filles du soleil » ? La princesse égyptienne apportait même en dot la ville de Guézer que son père venait d'enlever de vive force aux Cananéens (1Ro 9:16).

Salomon visa donc à assurer à sa monarchie les signes extérieurs d'une grande puissance. Ses dépenses d'apparat frappèrent les imaginations plus que tous les autres événements de son règne. Il avait un harem richement garni (1Ro 11:3, cf. Ca 6:8). En ce qui concerne sa propre demeure, le donjon de David, exigu et sombre, sur l'emplacement de la citadelle cananéenne de Sion (la « ville de David »), ne suffit plus à son fils. II lui fallait un palais somptueux. Le bois lui fut amené par mer, des cèdres du Liban, sur des radeaux qui longeaient la côte probablement jusqu'au port de Dor. Des pierres d'excellente qualité lui vinrent des carrières mêmes formant le sous-sol de la Jérusalem actuelle ; on en tailla des blocs de 4 m. et de 5 m, de long. Les sculpteurs de Byblos, les fondeurs de Tyr travaillèrent durant treize années à embellir la nouvelle résidence royale. Salomon, d'ailleurs, laissa subsister la « ville de David », qui existait encore au V e siècle (Ne 3:16,19). Là prirent place les sépultures royales jusqu'au temps d'Ézéchias, ainsi que la caserne de la garde royale. Au N. de ces bâtiments anciens et plus haut qu'eux, Salomon fit aménager une série d'esplanades, qui s'étageaient le long de la crête et qui supportèrent les nouveaux édifices (au Sud de l'esplanade actuelle où s'élève la mosquée d'Omar [v. ce mot]).

Ces bâtiments de Salomon comprenaient, du S. au Nord :

la « maison de la forêt du Liban », ainsi nommée parce que son ou ses étages supérieurs servant d'arsenal étaient portés par quarante-cinq colonnes en bois de cèdre ; la salle hypostyle ainsi formée au rez-de-chaussée donnait l'impression d'une forêt ;

la salle des colonnes ;

la salle du trône, où Salomon rendait la justice ; le trône était imité de modèles babyloniens ;

dans une enceinte spéciale, la maison d'habitation, avec un édifice réservé à la reine principale (maison de la fille de pharaon) ;

au sommet de la colline : le temple (beth Yahvé) dont l'autel occupait un emplacement actuellement compris dans la mosquée d'Omar.

Un simple mur séparait le temple du- palais. Ézéchiel s'en plaindra. Le temple était ainsi inséré dans l'enceinte générale. Cet édifice si affectionné des Juifs, par la suite, ne fut guère à l'origine que Sa chapelle particulière du souverain, telle notre Sainte-Chapelle pour Louis IX Le progrès avait été parallèle entre la tente qui abritait l'arche précédemment et ce nouveau sanctuaire, d'une part, la maison royale de David et le palais de son fils, d'autre part. La somptuosité du temple était destinée, dans la pensée du roi, à faire connaître au monde à la fois sa propre grandeur et l'immense puissance de son Dieu. Le temple n'avait pas de porte à l'Ouest sur la ville. La principale porte était à l'Est, une autre au Nord Un trône et une estrade étaient réservés au roi dans le temple. Le roi nommait et déposait les prêtres ; il pouvait modifier la disposition et le mobilier du sanctuaire ; Achaz encore ne s'en privera pas. Salomon ne songeait nullement à centraliser le culte à Jérusalem ; les autres lieux saints du pays resteront fréquentés et vénérés durant plus de trois siècles après lui. Ceci explique les dimensions restreintes : 30 m. de long, sur 10 m. de large et 15 m. de haut. De plus, l'autel d'airain était si exigu que, lorsque la vogue du temple de Salomon alla croissant, il fallut autoriser l'offrande des sacrifices dans tout le milieu de la cour inférieure (1Ro 8:64).

Les vieux Israélites, habitués à l'extrême simplicité de leurs sanctuaires, durent d'abord se trouver choqués en présence de tant de luxe ; ils n'y retrouvaient guère l'empreinte personnelle de leur Dieu, venu avec eux du désert. Les architectes phéniciens avaient reproduit le plan d'un temple destiné à un dieu-soleil et orienté vers l'est. Deux obélisques, libres ou encastrés dans le portique d'entrée, portaient les noms, pour nous mystérieux, de Jakin et Boaz (sens magique ou païen ?) ; ils laissaient passer entre eux, comme on l'observe en Egypte, les rayons du soleil levant, qui pénétraient dans le hékal (futur lieu saint), jusqu'à la porte du debir (futur lieu très saint), chambre obscure où réside le Dieu.

Les emblèmes païens ne manquaient pas. Dans la cour s'élevait la mer de bronze, conque supportée par douze statues de taureaux, comme on en voit en Babylonie. Elle symbolisait sans doute quelque phénomène cosmique (les eaux d'en haut). Les petits bassins, vases posés chacun sur un piédestal roulant, étaient aussi copiés sur des modèles étrangers (Assyrie, Chypre, Crète). Ils comportaient peut-être à leur tour une signification mystérieuse, en tout cas inconnue du yahvisme ancien. Dans le bâtiment lui-même les sculptures reproduisaient des figures égyptiennes ou babyloniennes : chérubins (keroubim), lotus, palmes, grenades, taureaux.

Ce qui restait spécifiquement yahviste, c'était d'abord l'emplacement choisi pour l'autel, l'antique roche sainte, dite « aire d'Oman », sanctuaire d'abord cananéen, où David déjà avait placé un autel. C'était ensuite et surtout l'arche, que Salomon fit transporter dans le debir (1Ro 8:3,9) quand, au bout de sept ans, le sanctuaire fut achevé. On célébra à cette occasion maints sacrifices, et le roi prononça une formule poétique de consécration, conservée dans l'antique « livre du Juste » (1Ro 8:12 et suivant). Puis un nuage, disait-on, vint remplir le sanctuaire, attestant que JHVH acceptait d'y faire sa résidence. Voir Temple.

Il y a lieu de penser que Salomon voulut assurer à son empire la richesse et la puissance dont son luxe n'aurait dû être que la manifestation ; au paraître il lui importait de joindre l'être. En effet, il fortifia diverses villes d'importance stratégique ou commerciale : Hatsor, Méguiddo, sur la grande route joignant l'Egypte à Damas ; Beth-Horon, Guézer, sur les voies donnant accès de la côte à Jérusalem ; Tamar, à l'entrée de la piste suivie par les caravanes allant de la Palestine à la mer Rouge (un copiste ambitieux a changé ce nom en celui de Tadmor, attribuant ainsi à Salomon la fondation de la fameuse Palmyre, mais le texte parallèle dit bien expressément : Tamar de Juda ; l'hypothèse contraire est soutenue dans l'article Palmyre). Dans sa capitale même le roi construisit ou acheva le « millo », sorte de château fort très probablement, de construction massive (malé =plein) et destiné à « fermer la brèche de la ville de David », soit, apparemment, à réunir la « ville de David » au mur d'enceinte de Jérusalem (voir Jérusalem [murs et portes]). Il constitua de plus les corps de cavalerie et se procura des chars de guerre.

Il paraît aussi avoir compris, à l'exemple des Phéniciens, quelle source de richesse pouvait devenir le commerce (voir ce mot). Israël, peuple agricole et sans industrie, manquait, il est vrai, d'objets d'échange pour un trafic rémunérateur, mais vu sa situation géographique, le rôle d'intermédiaire s'offrait à lui. Ainsi, des maquignons israélites allaient chercher en Egypte ou en Cilicie des chevaux qu'ils revendaient dans toute la Syrie et même aux princes hittites. Pour favoriser le commerce, un accès à la mer était indispensable ; aussi Salomon s'assura-t-il la route de la mer Rouge, où, de concert avec Hiram, il équipa une flotte. Celle-ci rapportait, dit-on, tous les trois ans, du mystérieux pays d'Ophir (Arabie du S. ?) des objets que les Arabes pouvaient s'être procurés dans les Indes ou en Afrique, par exemple l'ivoire, et des animaux inconnus en Palestine : singes, paons. Mais ces entreprises restèrent assez factices et, semble-t-il, peu productives. C'est en blé et en huile que Salomon promit de payer les matériaux de construction fournis par le roi de Tyr. Le moment vint même, où, pour se procurer cent vingt talents d'or, il dut céder vingt villes de Galilée. Son opulence n'a donc pas été égale à ce qu'on en racontait. En réalité, pour subvenir à ses dépenses, à l'Entretien de sa cour, à l'administration de l'État, il établit tout un système de tailles et de corvées analogues à celles de l'Egypte, et qui pesa lourdement sur ses sujets.

La main-d'oeuvre courante, il se la procura par des corvées. Trente mille travailleurs israélites, se relayant à raison de dix mille par mois, abattaient les cèdres du Liban. Ailleurs, soixante-dix mille porteurs et quatre-vingt mille carriers accomplissaient le même labeur (chiffres incertains d'ailleurs). Le roi partagea le pays en douze districts placés chacun sous l'autorité d'un préfet, qui y percevait en nature les provisions nécessaires à l'entretien de la cour et des chevaux de guerre. A part quatre ou cinq cas, ces circonscriptions ne coïncident pas avec les anciens territoires des tribus : Salomon, tels nos Constituants de 1790, entendait briser les cadres de la vie provinciale autonome. Juda paraît n'avoir été compris dans aucun des douze districts ; le roi aurait, en ce cas, exempté des redevances la tribu royale. Cela expliquerait déjà l'animosité du N. contre le roi de Jérusalem, cause active de la révolte de Jéroboam qui s'essaie une première fois, après le milieu du règne (1Ro 11:26 et suivants).

Salomon porte ainsi une grande part de responsabilité dans la rupture de l'unité nationale, survenue après sa mort. Il voulut faire avancer trop vite Israël dans la voie de la grande civilisation, dont souvent il ne copia que les dehors. Et cependant ses efforts pour faire participer son peuple à la vie générale du monde civilisé s'inspiraient d'une pensée féconde.

Plus tard, on lui a reproché d'avoir accueilli non seulement des. formes païennes de l'art, mais les religions étrangères. Or, en son temps, l'autorisation d'ériger un autel au dieu de Moab sur le mont des Oliviers ne choquait personne (cf., dans 2Ro 5:17 et suivants, l'allusion à d'autres dieux que l'Éternel). Salomon n'exerça, soit en bien soit en mal, aucune action religieuse profonde. Il fut un roi civilisateur ; et son influence sur le développement religieux, tant bienfaisante que funeste, resta indirecte. C'est aux hommes du VII° siècle que le temple par lui fondé devra la grande place qu'il occupe dans l'histoire du judaïsme.

Quant à sa sagesse, d'après les textes anciens, elle n'eut rien de religieux ; c'était une habileté toute politique (1Ro 1,2). La réputation de sa perspicacité dans l'exercice de la justice peut reposer sur un fond historique. Il dut avoir certaines prétentions littéraires et il fit, semble-t-il, réunir de vieux poèmes (1Ro 4:29-34). Une légende plus récente le représente résolvant les énigmes de la reine de Séba (voir ce mot).

Sa renommée subit une éclipse au temps du Deutéronome, mais reprit ensuite un éclat toujours plus vif. Après l'exil, on lui attribue les poésies gnomiques des moralistes de l'époque, ou les poèmes d'amour, oeuvre du folklore hébreu, réunis dans le Cantique des Cantiques (voir art.). Plus tard encore, il passe pour un pessimiste désabusé (Ecclésiaste), ou pour le profond auteur de la Sapience. Enfin, on l'identifie aux poètes franchement religieux qui composèrent les « Psaumes de Salomon » (voir art.) et les « Odes de Salomon » (voir Pseudépigraphes). Et nous ne parlons pas du prétendu magicien cher à la légende musulmane aussi bien qu'au judaïsme rabbinique. Jg. M.

Salomon et le jéhovisme.

De la destinée de Salomon se dégage un enseignement religieux qu'il faut retenir. Pourquoi Salomon, qui commença si bien, finit-il si mal ? D'où vient que ses échecs n'ouvrirent pas les yeux de la postérité et que l'histoire juive, après le silence de la période deutéronomique, exalta sa gloire et l'amplifia dans la mesure même où le sacerdoce d'Israël s'éloignait de la religion des prophètes ? Tout cela s'explique par l'attitude de Salomon vis-à-vis du jéhovisme (voir Yahvé). Car le jéhovisme révélé au Sinaï, prêché par Moïse et par ses successeurs les prophètes, avait inauguré dans le monde l'adoration du Dieu unique, vivant et moral qui s'est choisi un peuple destiné à répandre parmi les hommes la religion du culte en esprit. Ce culte devait peu à peu se dégager des intérêts d'une nation et régner sur les âmes. Son impérialisme, pour devenir universel et éternel, devait répudier toute suprématie temporelle. Position haute et difficile, malaisément conciliable avec la royauté d'ici-bas. Voilà pourquoi Samuel appréhendait si fort l'élection de Saül et pourquoi les prophètes, authentiques représentants du pouvoir spirituel de Jéhovah, eurent presque toujours maille à partir avec la cour. Déjà David, enivré par ses victoires, veut bâtir un temple à son Dieu, annexant ainsi ce Dieu à son royaume. Un prophète lui est envoyé pour lui dire que Jéhovah n'a jamais demandé de maison matérielle, de temple national. Son temple, c'est l'homme, et, dans l'espèce, la maison vivante de David, sa postérité fidèle. Salomon ne l'entend pas ainsi. Il n'a pas la piété de son père ; il ne se repent pas comme David, et sa fortune ne profite qu'à lui, non à son peuple. Dans la gloire de Jéhovah, il cherche sa propre gloire. Il veut, par un temple qu'il est incapable de bâtir mais que les païens lui bâtiront, lier la fortune politique de la dynastie à la puissance de Jéhovah. « Il s'est efforcé de doubler la domination spirituelle de son peuple de l'hégémonie matérielle. Il n'a pas réussi. Et il ne pouvait pas y réussir, car la greffe qu'il a voulu administrer au vieil arbre juif était empoisonnée » (N. Politis, préface du Salomon de M me G.R. Tabouis, 1935). En effet, l'impérialisme temporel est fondé sur la force, l'intolérance, il ne peut s'accorder avec l'impérialisme spirituel qui règne par la persuasion. En agissant comme il l'a fait, Salomon, loin d'assurer l'avenir politique du peuple élu, a montré combien l'impérialisme temporel était périssable. Il mourut déconsidéré et ruiné. Son vaste empire ne lui survécut pas. Les prophètes désertèrent Jérusalem pour un temps. Le schisme qui poussa aux invasions étrangères, les luttes fratricides et l'infidélité des monarques imitateurs de Salomon aboutirent à la destruction des deux royaumes: Israël et Juda. Ce ne fut qu'après leur ruine, quand le temple de Salomon eut été détruit, emportant avec lui les espoirs d'hégémonie temporelle, que le dernier des grands prophètes, le 2 e Esaïe, s'éleva aux accents universalistes qui introduisirent les paroles du Christ: «L'heure vient où ce n'est ni sur cette montagne, ni à Jérusalem que vous adorerez le Père, car Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit et en vérité.)> Un deuxième temple fut construit, et les jours vinrent où les Juifs, cherchant la consolation de leur infortune dans les gloires du passé d'Israël, représentèrent Salomon comme le roi de renommée universelle. L'orgueil pharisaïque, le messianisme juif ne se réclament pas du somptueux bâtisseur, mais sont imprégnés de son esprit. Le deuxième temple fut détruit ; un troisième s'éleva, et dans l'ombre de ce troisième temple fut ourdi le complot qui tua Jésus. Encore ici l'oeuvre était périssable. Dans le siècle même de Jésus, ce troisième temple périt dans les flammes, tandis que la prédication de saint Paul avait déjà porté « jusqu'au terme de l'Occident » (Clément de Rome) l'Évangile de l'Esprit. Plus tard, quand le Pape, grisé par le triomphe du christianisme, reprendra l'utopie orgueilleuse de réunir le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel, il échouera à son tour devant l'insurmontable obstacle contre lequel s'était brisé, à l'aurore du jéhovisme, le rêve salomonien. Alex. W.

- Pour le portique de Salomon, voir Temple

- Pour les serviteurs de Salomon, voir Néthiniens.

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    • Exode 1

      1 Or, voici les noms des fils d'Israël qui vinrent en Égypte avec Jacob. Ils y vinrent chacun avec sa famille.
      2 Ruben, Siméon, Lévi et Juda,
      3 Issacar, Zabulon et Benjamin,
      4 Dan et Nephtali, Gad et Asser.
      5 Toutes les personnes issues de Jacob étaient soixante et dix ; et Joseph était en Égypte.
      6 Or Joseph mourut, ainsi que tous ses frères, et toute cette génération.
      7 Et les enfants d'Israël s'accrurent et foisonnèrent, et se multiplièrent et devinrent très puissants ; et le pays en fut rempli.
      8 Mais il s'éleva sur l'Égypte un nouveau roi, qui n'avait point connu Joseph.
      9 Et il dit à son peuple : Voici, le peuple des enfants d'Israël est plus grand et plus puissant que nous ;
      10 Allons ! agissons prudemment avec lui, de peur qu'il ne s'accroisse, et que s'il arrive quelque guerre, il ne se joigne aussi à nos ennemis, ne combatte contre nous, et ne monte hors du pays.
      11 Ils établirent donc sur lui des chefs de corvées, pour l'accabler par leurs travaux ; et il bâtit pour Pharaon des villes de munitions, Pithom et Ramsès.
      12 Mais plus ils l'accablaient, plus il multipliait et se répandait ; et ils prirent peur des enfants d'Israël.
      13 Et les Égyptiens firent servir les enfants d'Israël avec rigueur ;
      14 Et ils leur rendirent la vie amère, par un rude travail à l'argile et aux briques, et par toutes sortes de travaux des champs, ainsi que tous les services qu'ils leur imposaient avec rigueur.
      15 Le roi d'Égypte parla aussi aux sages-femmes des Hébreux, dont l'une s'appelait Shiphra, et l'autre Pua,
      16 Et il dit : Quand vous accoucherez les femmes des Hébreux, et que vous les verrez sur les sièges, si c'est un fils, vous le ferez mourir ; mais si c'est une fille, qu'elle vive.
      17 Mais les sages-femmes craignirent Dieu, et ne firent pas ce que le roi d'Égypte leur avait dit ; et elles laissèrent vivre les garçons.
      18 Alors le roi d'Égypte appela les sages-femmes, et leur dit : Pourquoi avez-vous fait ainsi, et avez-vous laissé vivre les garçons ?
      19 Et les sages-femmes répondirent à Pharaon : C'est que les femmes des Hébreux ne sont point comme les Égyptiennes, car elles sont vigoureuses ; avant que la sage-femme arrive auprès d'elles, elles ont accouché.
      20 Et Dieu fit du bien aux sages-femmes ; et le peuple se multiplia et devint très nombreux.
      21 Et parce que les sages-femmes craignirent Dieu, il fit prospérer leurs maisons.
      22 Alors Pharaon donna cet ordre à tout son peuple : Jetez dans le fleuve tous les fils qui naîtront, mais laissez vivre toutes les filles.

      Lévitique 2

      1 Quand quelqu'un fera à l'Éternel une offrande en don, son offrande sera de fleur de farine, sur laquelle il versera de l'huile, et mettra de l'encens.
      2 Il l'apportera aux fils d'Aaron, les sacrificateurs ; et le sacrificateur prendra une poignée de la fleur de farine arrosée d'huile, avec tout l'encens, et il fera fumer son mémorial sur l'autel. C'est un sacrifice fait par le feu, d'agréable odeur à l'Éternel.
      3 Ce qui restera de l'offrande sera pour Aaron et pour ses fils ; c'est une chose très sainte parmi les sacrifices faits par le feu à l'Éternel.
      4 Et quand tu feras une offrande en don de ce qui est cuit au four, ce sera des gâteaux sans levain, de fine farine, pétris à l'huile, et des galettes sans levain, ointes d'huile.
      5 Et si ton offrande est une oblation cuite sur la plaque, elle sera de fine farine, pétrie à l'huile, sans levain.
      6 Tu la rompras en morceaux, et tu verseras de l'huile dessus ; c'est une oblation.
      7 Et si ton offrande est une oblation cuite à la poêle, elle sera faite de fine farine avec de l'huile.
      8 Tu apporteras l'oblation qui sera faite de ces choses à l'Éternel, et on la présentera au sacrificateur, qui l'apportera à l'autel.
      9 Et le sacrificateur prélèvera de l'oblation son mémorial, et le fera fumer sur l'autel. C'est un sacrifice fait par le feu, d'agréable odeur à l'Éternel.
      10 Ce qui restera de l'oblation sera pour Aaron et pour ses fils ; c'est une chose très sainte, parmi les sacrifices faits par le feu à l'Éternel.
      11 Quelque oblation que vous offriez à l'Éternel, elle ne sera point faite avec du levain ; car vous ne ferez fumer ni levain ni miel en sacrifice fait par le feu à l'Éternel.
      12 Vous pourrez les offrir à l'Éternel comme offrande des prémices ; mais ils ne seront point mis sur l'autel comme offrande d'agréable odeur.
      13 Tu saleras de sel toutes tes oblations ; et tu ne laisseras point ton offrande manquer du sel, signe de l'alliance de ton Dieu ; sur toutes tes offrandes tu offriras du sel.
      14 Et si tu offres une oblation des premiers fruits à l'Éternel, tu offriras, comme oblation de tes premiers fruits, des épis rôtis au feu, du grain nouveau, broyé.
      15 Tu y mettras de l'huile, et tu y ajouteras de l'encens ; c'est une oblation.
      16 Et le sacrificateur fera fumer son mémorial, une partie du grain broyé et de l'huile, avec tout l'encens. C'est un sacrifice fait par le feu à l'Éternel.

      Néhémie 3

      16 Après lui, Néhémie, fils d'Azbuc, chef du demi-quartier de Bethtsur, répara jusque vis-à-vis des tombeaux de David, jusqu'à l'étang construit, et jusqu'à la maison des hommes vaillants.
      19 Et à son côté Ézer, fils de Jéshua, chef de Mitspa, répara une seconde section, vis-à-vis de la montée de l'arsenal, à l'angle.

      Psaumes 72

      1 De Salomon. O Dieu, donne tes jugements au roi et ta justice au fils du roi !
      2 Qu'il juge ton peuple avec justice, et tes affligés avec droiture !
      3 Les montagnes et les coteaux produiront la prospérité pour le peuple, par l'effet de la justice.
      4 Il fera droit aux affligés du peuple, il sauvera les enfants du pauvre, et il écrasera l'oppresseur.
      5 On te craindra tant que dureront le soleil et la lune, dans tous les âges.
      6 Il sera comme la pluie descendant sur le regain, comme une pluie menue arrosant la terre.
      7 En ses jours fleurira le juste, et il y aura une abondance de paix, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de lune.
      8 Il dominera d'une mer à l'autre, et depuis le fleuve jusqu'aux bouts de la terre.
      9 Les habitants du désert se courberont devant lui, et ses ennemis lécheront la poussière.
      10 Les rois de Tarsis et des îles lui présenteront des dons ; les rois de Shéba et de Séba lui apporteront des présents ;
      11 Tous les rois se prosterneront devant lui ; toutes les nations le serviront.
      12 Car il délivrera le pauvre qui crie, et l'affligé qui est sans aide.
      13 Il aura pitié du misérable et du pauvre ; il sauvera les âmes des malheureux.
      14 Il rachètera leur âme de l'oppression et de la violence, et leur sang sera précieux devant ses yeux.
      15 Il vivra et on lui donnera de l'or de Shéba ; on priera pour lui sans cesse et on le bénira chaque jour.
      16 Le froment abondera dans le pays, sur le sommet des montagnes ; son fruit fera du bruit comme le Liban ; le peuple fleurira dans les villes comme l'herbe de la terre.
      17 Son nom subsistera toujours ; son nom se propagera tant que luira le soleil ; on invoquera son nom pour bénir ; toutes les nations le diront heureux.
      18 Béni soit l'Éternel Dieu, le Dieu d'Israël, qui seul fait des choses merveilleuses !
      19 Béni soit à jamais son nom glorieux, et que toute la terre soit remplie de sa gloire ! Amen, amen !
      20 Fin des prières de David, fils d'Isaï.

      Psaumes 127

      1 Cantique de Maaloth, de Salomon. Si l'Éternel ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent travaillent en vain. Si l'Éternel ne garde la ville, celui qui la garde veille en vain.
      2 En vain vous vous levez matin, vous vous couchez tard, et vous mangez le pain de douleur ; il en donne autant à son bien-aimé pendant son sommeil.
      3 Voici, les enfants sont un héritage de l'Éternel ; le fruit des entrailles est une récompense.
      4 Telles les flèches dans la main d'un guerrier, tels sont les fils du jeune âge.
      5 Heureux l'homme qui en a rempli son carquois ! Ils ne seront pas confus, quand ils parleront avec des ennemis à la porte.

      Cantique 6

      8 Il y a soixante reines, et quatre-vingts concubines, et des vierges sans nombre : ma colombe, ma parfaite, est unique.

      Actes 3

      11 Et comme l'impotent qui avait été guéri, ne quittait pas Pierre et Jean, tout le peuple étonné accourut à eux au portique dit de Salomon.
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