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Psaumes 109

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      1

      1 à 5 Perfidie et ingratitude.

      Ne garde pas le silence : quand tous parlent méchamment et faussement (Psaumes 28.1).

      2

      Une bouche méchante, littéralement : une bouche de méchant ; même mot qu'au verset 6.

      4

      Et moi, je prie, littéralement : Et moi, prière ! Ma seule réponse, ma seule attitude, ma seule ressource, c'est la prière.

      6

      6 à 20 Première partie.

      Que le jugement divin frappe le méchant, en sa personne et sa famille (versets 6 à 10), en ses biens et son nom (versets 11 à 15) ; que la malédiction qu'il a répandue autour de lui retombe sur lui (versets 16 à 20). Ce n'est plus, dès le verset 6, un groupe de méchants qui est en scène ; c'est un individu, qui personnifie en quelque sorte la perfidie et la trahison.

      6 à 10 Le coupable frappé en sa personne et en sa famille.

      Fais-le poursuivre : allusion à des procédés judiciaires. Ce méchant (verset 2), qui n'a cessé de plaider contre le juste, comme partie adverse (verset 4), répondant à ses prières par un redoublement de méchanceté (verset 5), éprouvera à son tour ce que c'est que d'être poursuivi devant un tribunal par un méchant, de voir se tenir à sa droite une partie adverse, d'être déclaré coupable (verset 7), de ne plus même pouvoir recourir à la prière, qui a été la dernière ressource de sa victime (verset 4).

      Partie adverse, hébreu : satan, mot qui signifie adversaire et qui est employé ailleurs comme nom propre (Job 1.6 et suivants ; 1Chroniques 21.1). Il se retrouve plusieurs fois dans ce psaume, en particulier au verset 4, dont celui-ci est comme la contrepartie.

      A sa droite : la place où l'accusateur se trouve d'office (Zacharie 3.1).

      7

      Coupable : tel est le prononcé même de l'arrêt.

      Sa prière... imputée à péché. Quand un homme a tari dans son cœur la source même de repentir, la prière que lui arrache la détresse seule est sans efficace ; elle constitue même, en regard des fautes dont il ne s'humilie pas, comme une dernière offense envers Dieu (Proverbes 28.9). Le souvenir de Saül consultant l'Eternel sans obtenir de réponse et finissant par évoquer l'ombre de Samuel, constitue comme une lugubre illustration de cette pensée (1Samuel 28.6,11).

      8

      Que ses jours soient peu nombreux. Comparez Psaumes 55.2. Quand la prière elle-même ne fait qu'aggraver le mal, les jours d'un homme sont comptés. Sa place va rester vide et sa charge vacante. Le mot de charge, proprement : surveillance, présidence, fait allusion à une position élevée. C'est cette parole que Pierre applique au sort de Judas (Actes 1.20).

      9

      Que ses enfants soient orphelins... Tous les traits de ce sinistre tableau se suivent logiquement. L'accusateur d'autrefois, accusé, condamné à son tour, rejeté de Dieu et des hommes, meurt au milieu de sa carrière ; sa charge passe à un autre ; sa famille, sans ressources, erre et mendie (verset 10) ; des étrangers se saisissent de tout le fruit de son travail (verset 11). La voix du psalmiste devient ici celle de la justice vengeresse, qui réclame que le salaire complet du péché soit payé au coupable. Si elle va jusqu'à demander que les enfants souffrent pour le péché du père, c'est parce qu'en leur personne ce père lui-même est encore poursuivi et châtié. Remarquons que nous ne trouvons pas ici un seul mot sur le sort du méchant au-delà de la tombe. Sans aborder ce domaine mystérieux de l'au-delà, le psalmiste demande que le péché commis sur la terre soit puni sur la terre, même après la mort du coupable, jusqu'à ce que le souvenir même de son nom soit effacé. C'est là un postulat de la justice divine posé par le deuxième commandement (Exode 20.4-6), constamment confirmé par l'expérience et que les physiologistes actuels ne cessent de mettre à leur manière en lumière, en montrant les ravages causés par les péchés des pères dans l'organisme physique et moral des enfants. Sur cette solidarité des enfants et des pères, voir Matthieu 23.31-35, où le Seigneur montre les péchés de toute une série de siècles retombant sur la génération qui, par un dernier crime, met le comble au péché de ses pères. La race entière apparaît comme formant en quelque sorte une seule personne morale devant Dieu. A côté de ce principe, l'ancienne alliance posait déjà celui qui en est le correctif, le principe de la responsabilité individuelle (Deutéronome 24.16), d'où résulte pour les enfants la possibilité d'échapper à un héritage de malédiction, en rompant avec le péché des pères (Ezéchiel 18.2,14-20, notes). Notre psaume, se plaçant exclusivement au point de vue de la rétribution, ne fait entendre que la note sévère et vengeresse.

      10

      Leur demeure en ruines. Comparez Matthieu 23.38 : Voici, votre demeure va devenir déserte.

      11

      11 à 15 Les biens, le nom et la mémoire du coupable.

      Le fruit de son travail... L'Israélite est entré jadis gratuitement en possession du travail des nations (Psaumes 105.44) ; s'il se livre au mal, on verra aussi le fruit de son travail passer à d'autres. Le peuple, dans son ensemble, ayant poursuivi et rejeté le Seigneur, on a vu et on voit encore Jérusalem foulée par les Gentils (Luc 21.24).

      12

      Une prolongation de faveur : en la reportant sur ses descendants.

      14

      Que le péché... ne soit point effacé. Le nom des méchants est effacé (verset 13), parce que leur iniquité ne l'est pas. Voir verset 9, note.

      15

      Qu'ils soient toujours... Le pronom ils désigne ici les péchés, et les mots leur mémoire désigne celle du coupable et des siens.

      16

      16 à 20 La raison de cette effroyable condamnation.

      Il ne s'est pas souvenu... C'est à cause de cela que l'on ne se souviendra plus même de son nom (verset 15).

      User de miséricorde. C'est là le devoir humain par excellence, fondé sur le fait que l'homme ne vit que de la miséricorde (ou de la grâce) divine. Comparez Matthieu 18.24-35.

      L'homme affligé, indigent, au cœur brisé : autant de termes désignant fréquemment dans les psaumes la partie du peuple à laquelle l'Eternel voue un intérêt particulier (Psaumes 10.2,9 ; 18.28, note) ; ce sont aussi autant de titres à la compassion des puissants. C'est pourquoi les violences commises à leur égard, ou simplement l'absence de miséricorde, sont un si grave péché (Matthieu 25.41-46 ; Luc 16.19-26). Jamais la gravité de ce péché n'a éclaté autant que quand cet homme au cœur brisé s'est trouvé être le Juste parfait, accablé des péchés du monde.

      17

      Il a aimé la malédiction. Pour nuire à l'affligé, il faut avoir aimé la malédiction ; il y a maintenant affection réciproque entre elle et le coupable, éloignement réciproque entre lui et la bénédiction.

      18

      Comme son vêtement. Chaque progrès dans le mal l'enveloppait plus complètement de malédiction. Il y a progression de l'image du vêtement dont on se couvre à celles de l'eau que l'on boit et de l'huile dont s'imprègnent les os eux-mêmes.

      19

      Dont il soit toujours ceint. C'est ici comme la sentence finale prononcée sur le méchant : ce qu'il a aimé et recherché, il est condamné à l'avoir toujours.

      21

      21 à 31 Seconde partie.

      Le psalmiste répand sa plainte devant l'Eternel. Il s'assure en son secours et se réjouit déjà de sa délivrance (versets 26 à 31).

      23

      Comme l'ombre qui s'allonge... Voir Psaumes 102.12, note.

      Comme une sauterelle, impuissante à résister au vent qui l'emporte.

      24

      Par le jeûne, provoqué par la tristesse et peut-être aussi par l'extrême pauvreté.

      25

      Ils hochent la tête. Comparez Psaumes 22.8 et, pour tout l'ensemble du passage, Psaumes 69.11.

      26

      26 à 31 Dès ce moment, comme vers la fin des Psaumes 22 et 69, la plainte fait place à la certitude de la délivrance.

      27

      Qu'ils sachent que c'est ta main... Qu'à la manière dont se produira la délivrance, ils reconnaissent qu'elle vient de toi.

      28

      S'ils se lèvent, dans l'attitude de la menace, leur impuissance n'en sera que plus manifeste.

      31

      A la droite du pauvre : allusion au verset 6, où l'on a vu à la droite du méchant un accusateur ; l'affligé a Dieu lui-même à sa droite, comme défenseur. Qui donc accusera...? qui condamnera ? (Romains 8.33-34)

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