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Psaumes 115

    • 1

      Donne gloire à ton nom !

      A cause de ta bonté... Ces mots laissent deviner la pensée non exprimée qui remplit l'âme du psalmiste. Il s'agit d'une délivrance ou d'une protection spéciale dont Israël a besoin. Le peuple demande à Dieu de déployer en sa faveur sa bonté (sa grâce), en même temps que sa vérité (sa fidélité à ses promesses), et cela non à cause des mérites d'Israël, qui n'existent pas (Ezéchiel 36.22), mais pour que le nom de l''Eternel ne soit pas exposé au mépris.

      2

      2 à 8 Le Dieu d'Israël et les dieux des nations.

      Où est leur Dieu ? Cette question, qui pourrait être suggérée aux peuples païens par l'état d'abaissement d'Israël, devient pour le psalmiste l'occasion de proclamer avec force la toute-puissance de l'Eternel et l'absolue impuissance des idoles.

      3

      Dans les cieux : c'est la réponse éclatante et sublime à la question méprisante : Où peut bien être leur Dieu ? (Comparez Psaumes 42.4 ; 79.10 ; Michée 7.10)

      Tout ce qu'il veut : c'est la liberté et la puissance que rien ne limite, absolument le contraire de ce qui va être dit des faux dieux.

      4

      Leurs idoles, littéralement : leurs dieux fabriqués.

      De l'argent et de l'or... On a beau chercher, pour les représenter, la matière la plus précieuse, ce n'en est pas moins une matière morte. Le psalmiste, comme déjà Esaïe (chapitres 44, 46), confond volontairement les faux dieux avec les représentations qu'en donnent leurs adorateurs. C'est que les païens, même éclairés, ne parvenaient guère à dégager complètement l'idée de Dieu des images matérielles destinées à lui donner un corps et le fait même de donner une forme visible à la divinité trahissait une notion de Dieu bien fausse et grossière. Comparez Exode 20.4, note.

      5

      5 à 8

      Une bouche... des yeux..., des oreilles... : tous les organes de l'intelligence et de la vie, mais sans cette intelligence ni cette vie, de sorte que ces organes eux-mêmes font d'autant mieux ressortir l'absolu néant des idoles (Deutéronome 4.28).

      Elles ne rendent aucun son... Le mot que nous traduisons ainsi signifie : parler à voix basse, et quelquefois : méditer (Psaumes 1.2 ; 63.7). En revenant dans ce verset à l'incapacité de parler, le psalmiste met en même temps en saillie l'absence complète de pensée.

      8

      Ils leur ressemblent et ressembleront toujours plus. Le fait même de fabriquer de tels dieux et de mettre en eux la moindre confiance dénote chez les adorateurs des idoles une absence d'intelligence et de sensibilité morale analogue à celle que l'on vient de signaler chez les idoles elles-mêmes. Comparez Esaïe 44.9.

      9

      9 à 15 Ce qu'Israël peut attendre de son Dieu.

      Confie-toi... Cette exhortation trois fois répétée forme la contrepartie de ce qui vient d'être dit (verset 8) des insensés qui mettent leur confiance dans les idoles. Si c'est folie de se confier en elles, jamais on ne pourra assez se confier en l'Eternel.

      9 à 11

      Israël..., maison d'Aaron..., vous qui craignez l'Eternel... Cette même manière de désigner les adorateurs du vrai Dieu se retrouve Psaumes 118.2-4. A cette triple invitation, le Psaume 135 en ajoute une quatrième, qu'il adresse à la maison de Lévi.

      11

      L'expression vous qui craignez l'Eternel semble s'appliquer ici à un cercle de personnes plus étendu encore qu'Israël lui-même ; c'est sous ce nom que l'on désignait, au commencement de l'ère chrétienne, et sans doute déjà auparavant, les étrangers attirés vers le culte d'Israël (Actes 13.16). Salomon déjà parle d'adorateurs étrangers qui viendront à Jérusalem à cause du nom de l'Eternel (1Rois 8.41). Il est probable qu'après le retour de l'exil de tels adorateurs commencèrent à prendre part aux fêtes religieuses d'Israël, suivant la parole d'Esaïe 56.6.

      Il est leur aide et leur bouclier. On s'attendrait au possessif ton ou notre aide, conformément à la parole toute semblable de Psaumes 33.20. L'emploi du mot leur justifie la supposition d'après laquelle ce refrain devait être prononcé par un chœur différent de celui qui adressait la triple invitation à Israël, à la maison d'Aaron, etc. Ce n'est ni le psalmiste, ni le peuple qui parle ici ; c'est une voix nouvelle qui vient confirmer l'appel à la confiance adressé aux croyants.

      12

      12 à 13 Ici le peuple répond à l'invitation qu'il vient d'entendre, en en reproduisant les termes et la gradation.

      Tant les petits que les grands : tous, sans aucune acception de personnes.

      14

      L'Eternel vous fera prospérer, littéralement : L'Eternel y ajoutera sur vous... C'est la reproduction de Deutéronome 1.11, qui parlait de l'augmentation numérique du peuple. Peut-être l'idée a-t-elle ici quelque chose de plus général : des bénédictions de toute espèce surabonderont (Ephésiens 3.20). Remarquons que le vous du psalmiste s'adressant au peuple reprend ici.

      15

      Qui a fait les cieux et la terre. La grandeur et le prix des bénédictions de Dieu se mesure à ce qu'il a fait et à ce qu'il est lui-même.

      16

      16 à 18 Que la terre loue le Dieu du ciel !

      Cette pensée, qui est la conclusion naturelle du psaume, se rattache étroitement à la dernière parole du verset 15. L'univers, aux yeux du psalmiste, comprend deux parties : les cieux, que l'Eternel remplit de sa gloire, et la terre, demeure de l'homme ; il y a communication de l'un de ces domaines à l'autre : d'une part, le Dieu du ciel a fait la terre et l'a donnée aux fils des hommes ; d'autre part, la louange de l'homme peut et doit monter vers Dieu.

      Les cieux sont à l'Eternel, littéralement : Les cieux sont les cieux pour l'Eternel.

      17

      Ce ne sont pas les morts qui loueront l'Eternel. On est surpris de trouver ici des paroles analogues à celles de psaumes beaucoup plus anciens (6.6 ; 30.10), relativement à l'état de l'homme après la mort. Evidemment, les traits de lumière qui avaient jeté, pour tel psalmiste isolé, une vive clarté sur ce sombre domaine (Psaumes 16, 17, 49, 73), ne furent perçus que bien lentement par l'ensemble des croyants. L'objet des espérances d'Israël était moins l'avenir éternel des individus que la mission du peuple de Dieu sur la terre. Au reste, le psalmiste, tout en adoptant les idées courantes sur le Schéol (voir Psaumes 6.6, note), ne prétend pas donner. Ici un enseignement sur ce sujet. Il veut bien plutôt rappeler aux vivants qu'ils ont à faire les œuvres de Dieu pendant qu'il est jour (Jean 9.1). Il y a là, une pensée qui reste vraie, même sous la nouvelle alliance, et que le Seigneur s'est appropriée, quand il a prononcé la parole que nous venons de citer. L'au-delà de la mort n'est plus, il est vrai, pour le chrétien, le sombre et silencieux séjour des ombres, mais l'œuvre qui doit se faire ici-bas ne se fera pas plus tard.

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