Comparé à la sainte règle de conduite de la loi,
inhérente à la Parole de Dieu, l'apôtre constate son propre
éloignement de la perfection spirituelle : il lui semblait être
complètement charnel ; il pensait n’être qu’un homme, vendu
contre son gré à un « maître détesté », duquel il ne pouvait
obtenir la liberté.Un véritable chrétien sert involontairement ce maître honni ;
il ne peut se débarrasser de cette servitude irritante, tant que
son Ami puissant et plein de Grâce, Celui qui est au-dessus de
toutes choses, ne vienne le délivrer. Le mal qui subsiste en son
cœur est une réelle et humiliante entrave à son service pour
Dieu, tel celui des anges.
Les puissants propos de ce texte témoignent du grand avancement
de Paul, dans le cheminement vers la sainteté ; ils soulignent
la profondeur de l’avilissement de sa personne et sa haine du
péché.
Si nous ne comprenons pas ce type de langage, c'est que nous
sommes bien en deçà du niveau de sainteté de l’apôtre, de sa
connaissance de la spiritualité de la loi de Dieu, du mal et de
la haine morale qui peuvent résider en notre cœur. De nombreux
croyants ont adopté ces principes de l'apôtre, montrant qu'ils
conviennent à leur aversion profonde du péché, et à
l'avilissement de leur propre personne.
Paul s'étend ensuite sur le conflit journalier qui subsiste en
lui, causé par la dépravation de son ancienne nature. Il était
confronté fréquemment à de tels sentiments, de telles paroles ou
actions qui ne concordaient pas avec son renouvellement
spirituel et son affection pour le Seigneur. En distinguant sa
véritable identité spirituelle, de son corps charnel, dans
lequel demeure le mal, et en observant que ses mauvaises actions
n’avaient pour origine que le péché qui demeurait en lui,
l'apôtre n'avait pas l'intention d’annoncer que les hommes ne
sont pas responsables de leurs fautes, mais il enseigne le côté
négatif de leurs iniquités, même celles condamnées par leur
conscience.
Le péché qui demeure chez un homme, ne prouve pas qu'il y règne,
ou qu'il domine ce dernier. Quelqu'un peut demeurer dans une
ville, ou dans un pays, sans toutefois le gouverner...
1 à 9 Contre l'esprit de parti.
Paul a commencé (1Corinthiens 1.10) une sévère répréhension de l'esprit de parti qui régnait à Corinthe ; il en a trouvé et attaqué la cause dans l'application de la sagesse humaine et de l'art humain à la prédication de l'Evangile ; (1Corinthiens 1.17) en reprenant maintenant ce sujet, il en appelle, ainsi qu'il l'a déjà fait, (1Corinthiens 2.1-5) à l'exemple et à l'expérience de son propre ministère, tel qu'il lui était prescrit par l'état peu développé de l'Eglise de Corinthe ; mais bientôt il généralise cet exemple en montrant que Dieu seul en JésusChrist est tout pour le fidèle, qui ne doit voir dans les ministres de la Parole que d'humbles instruments ; enfin, il rattache cette démonstration à ce qui précède, en rappelant encore une fois (versets 18-23) que la source des divisions est toujours dans l'estime exagérée de la sagesse humaine.
Ces mots : spirituels, charnels sont employés ici dans un sens un peu différent de celui qu'ils ont dans Romains 7.5,14 ; 8.5 et suivants ; Galates 6.1. Tout chrétien en qui est commencée l'œuvre de la régénération n'est plus charnel, dans le sens absolu du mot, puisque l'Esprit de Dieu travaille en lui ; (Romains 8.9) et l'apôtre estime qu'il en est ainsi de la plupart des membres de l'Eglise de Corinthe, puisqu'il les appelle des enfants en Christ, par opposition à ceux qu'il a nommés "les parfaits." (1Corinthiens 2.6)
Mais ceux qui sont encore enfants en Christ, c'est-à-dire nouveaux convertis, peu affermis dans la communion avec le Sauveur, ne sont pas tellement sous la domination de l'Esprit qu'il n'y ait en eux, et, il faut dire, hélas ! dans la plupart des chrétiens, des moments où la chair, le vieil homme, avec ses convoitises, exerce encore sur eux son empire, et où, par conséquent, ils peuvent être appelés charnels.
Paul emploie à dessein un terme si fort, précisément parce que les Corinthiens, à cause de leurs connaissances et de leurs dons, (1Corinthiens 1.5,7 ; 8.1) étaient tentés de se considérer eux-mêmes comme très spirituels et très avancés dans la vie chrétienne. Grande erreur, partout où ne règnent pas l'humilité et la charité. (1Corinthiens 4.8)
Les Corinthiens blâmés pour leurs querelles. (1 Corinthiens 3:1-4)
Les vérités les plus simples de l'Évangile, énoncées clairement, comme la culpabilité de l'homme, la Miséricorde divine, la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus-Christ, étaient plus accessibles aux frères qui entouraient l’apôtre, que les plus profonds mystères révélés dans la Parole.Les véritables serviteurs de Christ ne peuvent rien faire sans Lui. (1 Corinthiens 3:5-9)
Christ est le fondement unique, chacun doit veiller à « bâtir » sur ce fondement. (1 Corinthiens 3:10-15)
Les églises de Christ doivent être pures et humbles.(1 Corinthiens 3:16,17)
Personne ne doit se glorifier dans l’homme ; toutes les bénédictions des enfants de Dieu ne proviennent que de Christ. (1 Corinthiens 3:18-23)
Les hommes peuvent avoir une grande connaissance doctrinale, et n’être cependant que des « débutants » dans la foi et l’expérience spirituelle. Les disputes et les querelles au sujet de la piété sont de tristes évidences d'un esprit encore charnel. Une vie spirituelle authentique rend les hommes paisibles et non belliqueux. On peut se lamenter en constatant que ceux qui devraient marcher comme de véritables chrétiens, vivent et agissent en fait comme les hommes de ce monde.
Certains prédicateurs s'exposent à rester « charnels », par leur recherche d’une vaine gloire, leur trop grande impatience à régler les différends et leur tendance à critiquer les autres.