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1 Ă 13 Encouragement au combat et Ă la souffrance.
Toi donc..."en considération des exemples que je viens de citer, imitant celui d'Onésiphore, fuyant ceux de Phygelle et Hermogène..." (2Timothée 1.15-18)
- La grâce qui est en Jésus-Christ, la pleine possession du salut qu'il a accompli, telle est la force du serviteur de Dieu. Plus il se pénètre de cette grâce, moins il se confie en lui-même, plus aussi il est préparé au combat. (2Timothée 2.3)
C'est ce qui l'autorisait Ă commettre ces choses Ă d'autres.
Grec : "d'en instruire aussi d'autres."
Il n'y a dans cette commission de Paul à Timothée pas un mot qui permette de penser que ce dernier recevait par là le pouvoir d'instituer lui-même des anciens, sans l'assentiment des Eglises, comme on l'a trop souvent prétendu.
Toute ce que l'apĂ´tre recommande Ă son disciple, c'est de transmettre Ă d'autres les enseignements qu'il a entendus de lui.
Que ces enseignements concernassent surtout les devoirs des anciens, aptes eux-mêmes à enseigner, c'est ce qui est évident ; mais cela ne prouve nullement que Timothée pût les revêtir de ces charges de sa propre autorité, lui qui, bien que choisi par l'apôtre Paul, n'en avait pas moins reçu l'imposition des mains par tout le corps des anciens. (1Timothée 4.14)
Ces lois, pour le serviteur de Jésus-Christ, sont celles que lui dictent la Parole et l'Esprit de Dieu : il doit combattre selon la vérité, la charité, l'humilité, surtout en ne recherchant que la gloire de Dieu dont il attend la couronne. (Comparer 1Corinthiens 9.25-27)
- Voici quel est le sens littéral du grec : "Le laboureur qui prend de la peine doit participer le premier aux fruits." C'est bien là son droit, mais le droit de celui qui prend de la peine, qui laboure sons champ. En sorte qu'il n'est point ici question de cette autre vérité que "l'ouvrier est digne de son salaire," et que, pour le sens, cette version littérale revient à celle que nous laissons subsister dans le texte.
- Le texte reçu exprime cette dernière pensée sous la forme d'un vœu : "Que le Seigneur te donne l'intelligence." Cette leçon n'est pas autorisée, la particule car aurait dû déjà en avertir ; elle motive par une promesse précieuse le devoir de considérer.
Cette contemplation fortifie d'autant plus la foi et le dévouement de ses serviteurs, que JésusChrist n'est pas seulement leur modèle, mais que, maintenant ressuscité des morts et glorifié, il est la source de cette puissance de résurrection et de vie qui s'accomplit en eux comme elle triompha en lui-même.
C'est de ce Sauveur ressuscité qu'ils doivent se souvenir sans cesse. (Romains 6.3 et suivants ; Galates 2.20)
- Par ces mots : mon Evangile, (Romains 2.16 ; 16.25) l'apôtre oppose l'Evangile qu'il prêche à toute fausse doctrine ; c'est, comme il le dit ailleurs, "l'Evangile qui m'a été confié." (1Timothée 1.11 ; comparez Romains 2.16, note.)
Toutes les souffrances d'un tel martyr, en faisant triompher la vérité, facilitent la victoire à ceux qui le suivent dans la carrière, et son exemple remplit de consolation et de courage ceux qui en sont témoins. (2Corinthiens 1.5-7, note ; Philippiens 1.12-14 ; Colossiens 1.24)
Qui pourrait lier la parole de Dieu ? Quelle sainte ironie il y a dans ce mot ! et comme il dénonce la folie des ennemis de Dieu et de sa vérité !
Ainsi, par humiliation à la gloire, par la mort à la vie, telle est la devise du chrétien. (Comparer Romains 6.18, note ; Romains 8.17, note ; Galates 2.20, note ; Colossiens 1.24, note ; Philippiens 3.10, note.)
Il faut remarquer encore sur ces paroles :
1° Que le moyen de mourir (à nous-mêmes, au monde, au péché) c'est de souffrir, et tel peut être le fruit béni de la souffrance.
2° Qu'ici le verbe mourir est au passé (aoriste), ce qui suppose que le disciple de Jésus est déjà entré avec Christ dans la communion de ses souffrances et de sa mort. Nos anciennes versions effacent cette nuance.
3° Que tous ces verbes sont composés de la particule avec, sans le mot lui, qui est dans la pensée de l'apôtre, mais qu'il n'exprime pas. (2Timothée 2.10)
4° Qu'à cause de l'élan et du rythme de ces paroles, plusieurs exégètes y voient une partie d'une hymne ou cantique de l'Eglise.
Matthieu 10.33 ; comparez Matthieu 7.23 ; Luc 13.25-27. Quiconque, en entendant de telles paroles, n'éprouve pas un saint tremblement, n'a jamais compris ou jamais cru ce qu'elles renferment ! Cette sentence est juste l'opposée des deux précédentes.
Ainsi, à nous toute la responsabilité !
"Les hommes peuvent manquer à Dieu, mais Dieu ne peut manquer à lui-même. S'ils se rendent indignes par leur lâcheté de coopérer à ses desseins et de travailler à ses œuvres, il saura bien accomplir sans eux ses œuvres et ses desseins, et tire même sa gloire de leur infidélité." Quesnel
C'est-à -dire des sérieuses vérités qu'il vient de rappeler dans les versets précédents, par opposition aux "disputes de mots" qu'il va condamner.
Grec : "ce qui n'est utile à rien, sinon au renversement (ou à la ruine) de ceux qui les écoutent." Si tel est le résultat des disputes de mots, (comparez 1Timothée 6.4, note) que faut-il attendre, de nos jours, de la plus grande partie des discussions théologiques ?
Les uns pensent, avec Calvin, que cette expression figurée fait allusion à un père de famille, qui coupe et distribue à chacun des siens la part de nourriture qui lui convient.
D'autres la rapprochent de cette locution très usitée chez les Grecs : couper droit son chemin, pour dire : choisir la bonne route et y persévérer courageusement, au travers de tous les obstacles.
Le chemin, ici, c'est la Parole de la vérité ; Timothée l'a choisi ; il n'a plus qu'à y marcher sans dévier, comme un voyageur qui sait où le conduit le chemin qu'il suit.
Il y a un progrès, inévitable dans l'erreur qui produit l'impiété, comme dans la vérité d'où ressort la sanctification. L'apôtre en fournit la preuve dans les deux exemples qu'il va citer.
- Le corps que ronge l'erreur, c'est l'Eglise, ou l'âme qui en est atteinte.
Les données historiques nous manquent pour établir quelle était leur doctrine et pour comprendre même quelle est exactement l'erreur que l'apôtre leur reproche ici. Celle-ci paraît avoir eu pour point de départ un faux spiritualisme.
Ils prétendaient que la résurrection avait déjà eu lieu, c'est-à -dire que, niant la résurrection du corps et la vie future, ils enseignaient que l'homme ressuscite spirituellement, et dès ici-bas, pour vivre dans une immortalité fantastique. (Comparer 1Corinthiens 15.12, note.)
Ces erreurs se retrouvent plus tard dans tous les systèmes des gnostiques. Paul en indique ici et peut-être déjà dans 1Corinthiens 15 les premiers germes. Ces aberrations supposent une méconnaissance complète du péché et de la rédemption accomplie par la mort et la résurrection de Christ.
Ce fondement, quel est-il ? On a fait à cette question diverses réponses ; il n'y en a qu'une à faire et qui est de l'apôtre lui-même : C'est Jésus-Christ et l'Evangile de sa grâce. (1Corinthiens 3.11 ; Ephésiens 2.20)
On grave sur les monuments des inscriptions qui en marquent la destination, qui en sont le sceau : "l'inébranlable fondement de Dieu" porte aussi les deux inscriptions significatives que Paul cite ici.
La première nous rappelle que cette triste confusion de la vérité et de l'erreur, des justes et des impies, qui souvent afflige notre âme et ébranle notre foi, n'existe pas pur Dieu : il connaît les siens, (Nombres 16.5 ; Jean 10.14) et il saura les préserver de tout mal pour la vie éternelle.
La seconde établit la règle infaillible d'après laquelle nous pouvons juger et de nous-mêmes et des autres : Quiconque invoque le nom du Seigneur, le reconnaît pour son Sauveur, fait profession de lui appartenir, et ne se retire pas de l'injustice, se séduit lui-même (1Jean 1.6 ; comparez Esaïe 52.11) La première de ces sentences est propre à rassurer le croyant, la seconde à produire une crainte salutaire.
L'image dont l'apôtre revêt ici sa pensée, (2Timothée 2.20) et qu'il emploie ailleurs dans un sens un peu différent, (Romains 9.21) signifie que, vu l'état de péché où le monde est plongé, il est impossible que le mélange du bien et du mal cesse ici-bas, et il en conclut seulement, pour chaque disciple de Jésus-Christ, le devoir sacré de veiller, afin de se purifier de ces choses-là , - c'est-à -dire de ce dont il a parlé 2Timothée 2.16-18. En le faisant, il sera un vase à honneur pour le service de son Dieu et préparé pour toute bonne œuvre, quelque corruption qui puisse régner autour de lui.
Ce qui ne veut point dire que l'Eglise doive assister, avec une passive indifférence, à l'invasion de l'erreur et du péché dans son propre sein, et y souffrir des hommes tels qu'Hyménée et Philète. Paul lui-même déclare qu'il les a exclus de la communion des chrétiens. (1Timothée 1.20)
Paul a en vue d'autres dispositions qui sont la tentation habituelle d'hommes jeunes encore et occupant dans l'Eglise un rang élevé : ainsi l'orgueil caché, l'ambition, l'amour de la domination, la recherche fiévreuse de toute sorte de changements.
L'âge apostolique inclinait alors vers sa fin, d'autres temps commençaient pour l'Eglise ; des novateurs y paraissaient avec l'assurance qui les distingue toujours, prétendant apporter des vues plus spirituelles, plus profondes sur le christianisme ; il était bien difficile, pour les successeurs immédiats des apôtres, de se préserver purs et fermes sous la pression de ces tendances erronées, et cette exhortation d'un homme de Dieu qui s'en va au martyre n'a rien que de très fondé sur l'expérience.
- Invoquer le nom du Seigneur (Jésus-Christ) est le signe auquel se reconnaissent les chrétiens. (Comparer 2Timothée 2.19, où le texte reçu lit "le nom de Christ," et 1Corinthiens 1.2) C'est dans ses relations avec eux que Timothée doit rechercher (Grec : "poursuivre") la justice, la charité et la paix.
Cette folie, cette ivresse sont les instruments de Satan, pour soumettre les esprits à sa volonté.
On revient de cet esclavage par la repentance ou le changement du cœur. Suivant d'autres celui qui les aurait pris pour faire sa volonté serait Dieu. (2Timothée 2.25)
- Que de sagesse et d'amour dans la manière dont l'apôtre veut que son disciple traite ceux qui errent ainsi ! (2Timothée 2.24-26)
"Jamais d'emportement dans la défense de la vérité, ni d'aigreur dans la correction du pécheur. Qui le regarde, non comme un frère égaré, opposera à l'erreur et au péché la vigueur de l'autorité et la force de la doctrine ; amis il gagnera l'hérétique et le pécheur par la douceur et la condescendance de la charité. Celui qui comprend bien que la foi et la repentance sont un don de Dieu, combien sont puissantes les illusions, nombreux les artifices du diable, et quelle est la captivité du péché, loin d'insulter au pécheur, aura compassion de sa misère. Adorons la miséricorde de Dieu sur nous-mêmes, espérons-la pour les plus grands pécheurs ; craignons pour nous, prions pour eux." Quesnel.
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