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Dictionnaire Biblique de Top Bible

ASIANIQUES

Le Croissant des civilisations primitives Voir Atlas 12

(Sumériens, Mitanniens, Hittites, Élamites, Rassîtes, Vanniques). On nomme Asianiques les populations de l'Asie Occidentale ancienne qui ne sont ni des Sémites ni des Indo-Européens, et qui paraissent représenter les plus anciennes populations qui aient occupé le pays. L'archéologie n'a reconnu que peu à peu leur existence et leur véritable nature. Nous exposerons les résultats des découvertes qui ont eu lieu sur ce terrain, et qui modifient la conception qu'on se faisait du milieu où se sont développés les Israélites.

Les premières fouilles en Mésopotamie furent effectuées en Assyrie, sur les sites de Khorsabad et de Ninive à partir de 1842 (1). Elles firent connaître une civilisation dont les monuments représentaient des individus de type sémitique accentué et dont les documents étaient rédigés en une langue, l'assyrien, qu'on reconnut bientôt pour sémitique et apparentée à l'hébreu. Les fouilles exécutées en Phénicie aboutirent aux mêmes conclusions. Mais toutes les antiquités alors découvertes n'appartenaient qu'à la dernière époque de l'histoire de l'Asie Occidentale, celle à laquelle se rapportent la plupart des événements relatés par la Bible, et l'on ne soupçonnait pas, à ce moment, qu'on pût remonter plus haut dans le passé.

LES SUMERIENS.

Les découvertes ultérieures, dans le sud de la Mésopotamie, mirent au jour des monuments figurés, appartenant à un peuple qui se nommait lui-même : Sumérien, et représentant un type nettement différent du type sémitique, à tête large, à occiput plat, à nez exagérément aquilin, en bec d'oiseau, faisant parfois suite à la courbe de la ligne frontale. Les documents du peuple ainsi représenté étaient rédigés en une langue du type que l'on appelle agglutinant, où conjugaisons et déclinaisons sont rendues par adjonction de suffixes ou de préfixes aux mots racines. On a tenté d'assimiler cette langue à l'un des grands groupes linguistiques connus ; la variété des tentatives en montre la difficulté ; on a voulu tour à tour rapprocher le sumérien du groupe auquel appartient le turc, du sémitique et même de langages tout à fait primitifs.

Les plus récentes tentatives ont permis d'intéressants rapprochements avec l'indo-européen, et c'est de ce côté, semble-t-il, que les découvertes s'annoncent comme devant être fécondes (2). Le déchiffrement du sumérien n'a été possible que parce que les Assyro-Babyloniens, ayant conservé le sumérien pour la liturgie, ont rédigé à leur propre usage de véritables traductions juxtalinéaires et des lexiques suméro-akkadiens.

Le déchiffrement des textes sumériens a permis de reconstituer l'histoire de la Mésopotamie pour la période la plus ancienne. Il en résulte que si, dès le début de l'histoire, les Sumériens et les Sémites occupent déjà la région des deux fleuves (les premiers au sud, les seconds dans la partie moyenne du bassin), les premières dynasties historiques sont sumériennes ; la religion, les lois primitives, l'art archaïque sont le fait de Sumer ; les Sémites s'infiltrent peu à peu en Mésopotamie, provenant de l'ouest de la Haute-Syrie ; ils subjuguent les Sumériens à leur tour (dynastie d'Agadé, 2850-2650 environ), mais adoptent leur civilisation et, notamment, leur écriture, dont ils se serviront pour rendre leur propre langue. Pendant tout le troisième millénaire avant notre ère, nous assistons au duel des Sémites et des Sumériens ; en voici les principales phases. Vers 3000 (début de la période historique), hégémonie des villes de Sumer (Our, Éridou, Nippour, Lagash, etc.), qui disparaît devant celle des Sémites d'Agadé (Sargon l'Ancien). Cette dynastie est renversée par les Gouti, barbares venus des monts Zagros, dont l'autorité paraît simplement nominale sur une partie du pays, puisque sous leur suzeraineté la ville de Lagash connaît une prospérité sans égale avec le prince sumérien

Goudéa ; lors de l'expulsion des Gouti, une nouvelle dynastie sumérienne régit le pays avec Our pour capitale (3 e dynastie d'Our) ; elle est remplacée après une période de luttes incessantes par Première dynastie de Babylone qui est sémitique et dont le monarque le plus connu est Hammourabi. Après quoi le pays de Sumer ne sera plus jamais maître de ses destinées ; il fera partie intégrante de l'empire de Babylone, et plus tard de celui d'Assyrie. Mais tout au long de cette histoire, nous recueillons des marques de l'importance et de l'antériorité de l'art sumérien ; la littérature religieuse reste sumérienne et les nom ; des dieux sémitiques traduisent ceux des divinités de Sumer. Lorsque Hammourabi rédigera le Code de lois qui l'a rendu célèbre, il ne fera que recueillir et mettre en harmonie avec son temps les ancienne ? lois sumériennes (3).

L'art, enfin, ne se dépouillera jamais de l'influence de celui de Sumer ; bien plus, cette influence se fait sentir loin de la Mésopotamie, en Élam, dans la future Assyrie, la Haute-Syrie, l'Asie Mineure et le pays de Canaan ; cette particularité seule aurait même pu suffire à nous faire pressentir l'existence, sur toute cette aire, de populations en affinités ethniques avec celle de Sumer, car une formule d'art (et partant de civilisation) ne peut se propager que si elle rencontre les mêmes conditions de culture et répond aux aspirations de ceux chez qui elle va s'implanter ce qui suppose un minimum de sentiments communs.

Et, de fait, l'art de Sumer est à la base de celui de l'Asie Occidentale ancienne jusqu'à la fin de son histoire. Quelques transformations qu'il ait subies, c'est l'art sumérien qui est la source de toutes les manifestations artistiques de la Babylonie, de l'Assyrie, de la Haute-Syrie et même de l'Asie Mineure. Cette présomption d'affinités sur tout ce territoire, où l'art est en quelque sorte commun, s'est vérifiée par les découvertes.

LES MITANNIENS.

Nous savons par les documents cunéiformes que l'Assyrie, qui s'appelait alors le Soubarou, et la Haute-Syrie étaient recouvertes à l'époque des rois d'Agadé par une population qui remplaça les Sumériens et s'opposa à l'emprise des Sémites d'Agadé (4). Or, au second millénaire, nous constatons dans la même région la présence d'un royaume appelé le Mitanni, dont la langue est le nourri ; cette langue, nous la connaissons par les noms propres qui se trouvent sur les documents cunéiformes de l'époque et par certaines lettres d'El-Amarna (ainsi nommées de la localité d'Egypte où l'on a découvert la correspondance échangée entre les rois d'Egypte et les princes de Syrie au milieu du II e millénaire avant notre ère) ; elle est du type agglutinant, ni indo-européenne, ni sémitique. Nous voyons ainsi que ce royaume s'étendit, vers 1500 avant notre ère, des monts Zagros jusqu'à la côte syrienne ; l'Assyrie et la Haute-Syrie sont ses tributaires. Il est en possession d'un art que représentent les cylindres sceaux, et leurs empreintes relevées sur les tablettes de Kerkouk (5), et certains monuments de la Syrie du nord ; son architecture paraît préférer le plan carré au plan rond pour la construction des villes ; de sorte que l'art de la seconde moitié du deuxième millénaire, apparenté à l'art contemporain d'Asie Mineure et tout imprégné d'influences sumériennes, peut être défini l'art mitannien ; il explique l'art hittite de Syrie de la fin du II e millénaire et du début du premier. Ce n'est point tout ; la constitution de ce royaume paraît coïncider avec le grand mouvement de peuples qui porte les Hyksos en Egypte, Hyksos que l'on croit être des peuples d'Asie Mineure renforcés de contingents syriens ; or, la présence en Egypte. de cités sur plan carré attribuées aux Hyksos (Tell-el-Yahoudieh, par exemple), et assez semblables à des cités mitanniennes comme Qatna, aujourd'hui Mishrifé (6), a conduit à se demander si les envahisseurs hyksos ne vinrent point du Mitanni en même temps que de l'Asie Mineure, et même surtout du Mitanni ?

Quoi qu'il en soit, nous voyons qu'en regard des Sémites d'Agadé qui tentent de s'infiltrer vers le nord, se dresse, après les Sumériens, dont la civilisation est attestée à Assur dès 3000 avant notre ère, une population asianique ; pleine de vitalité pendant une grande partie du II e millénaire, sa prépondérance fut détruite par les Assyriens, mais aussi par d'autres Asianiques, les Hittites (fig. 18-20).

LES HITTITES.

On a englobé sous ce nom (7) une mosaïque de peuples de l'Asie Mineure qui furent réunis en confédération sous la direction de la tribu dont la capitale était à Hattoushash, aujourd'hui Boghaz-Keuï, dans la boucle de l'Halys ; on peut aujourd'hui retracer assez bien les vicissitudes de cet empire, dont nous ne retiendrons que les points principaux.

Aux derniers siècles de la seconde moitié du III e millénaire avant notre ère, nous constatons la présence en Cappadoce, au pied du mont Argée, d'une colonie sémitique installée au milieu d'un pays asianique (8) ; en effet, les documents cunéiformes qui y ont été retrouvés (tablettes dites « cappadociennes »), portent, à côté des noms sémitiques des contractants, des noms propres dans un dialecte tout différent ; ces autochtones ont été appelés les Proto-Hittites ; ils représentent la couche de population asianique antérieure à l'arrivée des Sémites.

A la suite des fouilles exécutées sur le site de Boghaz-Keuï, et du déchiffrement des documents qui y ont été découverts, on a constaté qu'au milieu du II e millénaire, cette région était devenue la tête de la confédération hittite englobant les pays voisins de l'Asie Mineure et de la Haute-Syrie. Dans les documents trouvés à Boghaz-Keuï, documents écrits en cunéiformes, mais rédigés en dialectes divers, on a relevé la présence de plusieurs dialectes asianiques dont l'un, le proto-hittite, est le même que celui des noms propres des tablettes cappadociennes. Par contre, la langue de la capitale et du pays environnant est indo-européenne, au moins dans ses cadres ; ceci indique l'arrivée en Asie Mineure de conquérants indo-européens ayant imposé leur langue à la population, comme les Sémites l'avaient fait à l'égard des Sumériens ; dans les deux cas, qu'il s'agît du sémitique ou de l'indo-européen, le parler des vainqueurs devait remplacer, tout naturellement, celui des vaincus, en raison de sa supériorité comme moyen d'expression.

Par contre, s'il n'y a aucun rapport entre la langue indo-européenne des Hittites de Boghaz-Keuï et la langue asianique des Mitanniens, qu'on appelle le nourri, il y a de grandes ressemblances, notamment dans les noms propres, entre le mitannien et le proto-hittite qui, lui, est asianique. On acquiert ainsi la notion d'une population assez homogène, répandue à l'origine dans l'Assyrie, la Haute-Syrie, et même l'Asie Mineure, population dont les dialectes sont plus voisins entre eux qu'ils ne le sont, pris en bloc, de la langue sumérienne, mais qui accuse cependant des affinités avec Sumer, par la facilité avec laquelle les principes de l'art sumérien ont été adoptés par elle.

Notre revue des peuples asianiques serait incomplète si nous ne mentionnions ni les Élamites ni les Vanniques ; bien que leur action ne semble pas avoir eu de retentissement sur Israël, ce n'en sont pas moins des facteurs importants dans la civilisation de l'Asie Occidentale ancienne.

LES ÉLAMITES.

C'est en Élam (l'ancienne Perse), sur le site de Suse, que l'on a rencontré les plus anciens vestiges de civilisation de l'Asie Occidentale. Une nécropole située sur le sol vierge contenait une céramique dont le décor était une stylisation de motifs naturistes avec tendance au géométrique. Au-dessus de cette nécropole, les monuments découverts étaient contemporains des plus vieux monuments de Sumer ; or, la céramique de cette seconde couche se rattache nettement à celle de la nécropole sous-jacente. Et lorsqu'apparaît l'écriture, la langue régionale qu'on appelle le proto-élamite n'est ni sémitique ni indoeuropéenne (9).

Les Kassites. Asianiques aussi les Kassites descendus du Zagros, comme autrefois les Gouti, qui succédèrent à la première dynastie de Babylone, ébranlée par un raid hittite, et gouvernèrent le pays pendant plusieurs siècles (XVIII e -XII e siècles av. J. -C).

Chez eux d'ailleurs, comme chez les Mitanniens, comme chez les Hittites de Boghaz-Keuï, certaines divinités, certains dynastes portent des noms indo-européens, mais ce n'est que le fait d'aristocraties dirigeantes ; le fond reste asianique, comme on le voit par la langue et l'ensemble du panthéon. Il offre en effet, dans toute l'Asie Occidentale ancienne, une grande homogénéité ; nous y retrouvons partout le culte naturiste représenté par une divinité de fertilité et de fécondité ou par un couple divin ayant ces attributs.

LES VANNIQUES.

Au nord de l'Assyrie, dans la partie la plus haute de ce que l'on appelait le Soubarou, ou pays nourri, nous retrouvons, au début du premier millénaire avant notre ère, un royaume asianique, le royaume d'Ourartou, dans la région du lac de Van dont les habitants parlaient encore une langue asianique, malgré que leur civilisation fût imprégnée d'influences assyriennes.

L'ethnographie, d'ailleurs, semble corroborer ces résultats. Tandis que les Sémites appartiennent en général au type dolichocéphale, les Asianiques, dont le type se retrouve aujourd'hui dans les Arméniens, les Kurdes, sont brachycéphales. Les récentes mensurations de crânes, vraisemblablement sumériens, trouvés dans les fouilles anglaises dirigées par M. Hall à Tell-el-Obéid près d'Our, ont montré que si les Sumériens sont dolichocéphales par leur indice crânien, ils ont un occiput plat et une grande étroitesse des tempes qui leur donne un aspect brachycéphale (10) ; cette particularité est indiquée par les monuments sumériens, de même que les monuments asianiques reproduisent habituellement un type brachycéphale. Si donc, par leur parler, les Sumériens peuvent être rangés parmi les Asianiques, ils constituent une variété à part en regard du grand bloc des Mitanno-Hittites (ou mieux Hourri-Proto-Hittites) que nous avons décrit.

En Palestine, la situation ne paraît pas avoir été différente. On a reconnu à Guézer, notamment, la présence d'une population (la plus ancienne dont on ait constaté l'existence en Canaan), qui pratiquait l'incinération de ses morts. Ce n'est que postérieurement que l'on constate, au même endroit, le rite de l'inhumation qui correspond sans doute à l'installation des Sémites dans la contrée (11).

Une telle situation n'a pas été sans influence sur les Israélites. Lorsque le clan sémitique d'Abraham, vers 2000 avant notre ère, quittait la ville d'Our, il abandonnait une métropole foncièrement sumérienne ; et dans son séjour à Harran, il se retrouvait en pays asianique (Harran sur le Balih, affluent de l'Euphrate, répond au centre du territoire occupé par les Hourri). Lorsque les Israélites s'installèrent en Canaan, ils prenaient contact avec toutes ces tribus asianiques dont la Bible a gardé le souvenir, de temps immémorial en I possession du sol, et aussi avec les tribus sémitiques fixées avant eux dans la région. Pour peu de temps, d'ailleurs, puisque les Sémites et Asianiques (Hittites et Hourri) s'ébranlent probablement sous la poussée lointaine de deux courants de peuples, l'un venu d'Europe en Asie Mineure (les Indo-Européens de Boghaz-Keuï ?), l'autre venu du Zagros (la descente des Mèdes et des Perses en Iran ?), et que cette invasion conjuguée sous le nom d'invasion des Hyksos s'installe solidement en Egypte où, à côté de faits de civilisation pratique dus aux Asianiques hourri (le plan carré des villes), on constate l'intrusion de noms propres sémitiques (scarabées au nom de Jacob-El, etc.).

Pendant ce temps, les Hittites qui devaient un jour supplanter les Mitanniens, soit par les armes, soit par infiltration, descendaient en Syrie, se fixaient un peu partout, et, quoique la rédaction soit bien postérieure à l'événement, nous en trouvons un écho dans l'épisode biblique (Ge 23-25:9 et suivant), qui nous montre Abraham achetant aux Hittites « maîtres du pays », et payant à « Éphron le Hittite » la caverne de Macpélah près d'Hébron où il ensevelira les siens. C'est pendant le séjour des Israélites demeurés en Egypte après l'expulsion des Hyksos, et, de race conquérante devenus pour les Égyptiens celle des vaincus (ce que rappelle l'allusion de l'Exode aux « Pharaons qui n'avaient pas connu Joseph »), que nous voyons par les lettres d'El-Amarna (12) un roi de souche hittite régner à Jérusalem ; il s'appelle Abdou-Hépa (Hépa est une divinité hittite). Cette emprise de la civilisation mitanno-hittite se traduit dans le domaine de l'art, jusqu'à l'est de la mer Morte, par une stèle mutilée trouvée à Schihan (13), qui représente un guerrier vêtu du pagne d'étoffe plissée comme les Hittites, coiffé comme eux du casque et dans l'attitude du combat, tel qu'on voit le grand dieu hittite figurer sur les monuments de la Hautes Syrie et de l'Asie Mineure. Puis lorsque les Israélites après leur sortie d'Egypte s'établiront en Palestine, il leur faudra vaincre la résistance des tribus locales. Ils s'infiltreront au milieu d'elles sans pouvoir les réduire toutes. Jérusalem notamment ne succombera que sous David et grâce au stratagème qui lui fit employer le chemin du sin-nor (la grande conduite d'eau qui ravitaillait la cité), pour s'emparer de la ville. Mais l'origine réelle de Jérusalem demeurait connue, témoin l'apostrophe du prophète : « Ton père est un Amorrite, ta mère une Hittite » (Eze 16:3,46) qui la rappelle : mi-sémitique, mi-asianique. Et de même que, malgré le départ des Hyksos d'Egypte, il était resté des Sémites dans le Delta, de même il restait des Asianiques en Palestine après la conquête. Ésaü, jadis, avait pris femmes chez les Hittites, Salomon fit de même, et David comptait des Hittites parmi ses officiers et ses familiers. C'est à l'influence asiatique et plus particulièrement asianique, et pas à celle de l'Egypte, que l'on doit des rechutes dans l'idolâtrie comme l'adoration du veau d'or. Le culte du taureau (animal-attribut du grand dieu de fertilité Teshoub-Adad, dont il est la représentation) est attesté dès la période la plus ancienne, sur des monuments datant de la fin du III e millénaire, et provenant de Cappadoce (empreintes de sceaux sur les tablettes cappadociennes), on remarque sur un piédestal l'idole d'un taureau (14) ; on la retrouve, presque un millénaire plus tard, sur des bas-reliefs d'Euyuk (aux environs de Boghaz-Keuï) ; une procession de prêtres et de fidèles s'avance vers lui pour l'adorer (15).

Ces divers indices contribuent à mettre en lumière l'importance de l'élément asianique en Asie Occidentale ancienne, et celle de son influence sur le peuple d'Israël. G. Contenau.

-- (1) G. Contenau, Manuel d'archéologie orientale. P. (A. Picard) 1, 1927, où l'histoire des fouilles en Asie antérieure est résumée, p. 135

-- (2) Sur les langues asianiques, lire : C. Autran, Les langues propres de l'Asie antérieure ancienne, dans Les langues du Monde. P. (Champion), 1924, p. 273-318. --J. Friedrich, Altkleinasiatische Sprachin Ebert Reallexikon der Vorgeschichie Berlin (W. de Gruyter), 1924.

-- (3) G. Furlani, Leggi dell'Asia Anleriore antica ; Roma (Istituto p l'Oriente), 1929, recueil des lois sumériennes, babyloniennes, néobabyloniennes, hittites et assyriennes.

-- (4) S. Smith, Early Historv Assyria, Lond. (Chatto, Windus), 1928, chap. 7, 13, 15.

-- (5) G. ContE nau, Les tablettes de Kerkouk et les origines de la civilisation assyrienne Babyloniaca IX (1926).

-- (6) Du Mesnil du Buisson, Les ruines. d'El-Mishrijé ; Syria, depuis 1920, où sont consignés les résultats des campagnes de fouilles de l'auteur.

-- (7) J. Garstang, The Hittite Empire. Lond. (Constable), 1929. --Sur l'histoire de l'Asie Antérieure, résume au point dans : E. Ebeling, Geschichte des alten Morgenlandes. Berlin (W. de Gruyter), 1929.

-- (8) G. Contenau, Trente tablettes cappadociennes. P. (Geuthner), 1919.

-- (9) V Scheil, Mémoires de la Délégation, française en Perse. P. (Leroux), VI, 1907 ; XVII, 1923.

-- (10) H. R-Hall et CL. Woolley, Ur Excavations, l Al-Ubaid. Lond. (British Muséum), 1927, chap. 10.

-- (11) L. -H. Vincent, Canaan d'après l'exploration récente. P. (Gabalda), 1907. --P. Handcock. Archoeology of the Holy Land Lond. (Fisher Unwin), 1916.

-- (12) J.A. Knudtzon, Die El-Amarna Tafeln. Leipzig (Hinrichsï), 1915. Références p. 1556.

-- (13) G. Contenau, Musée du Louvre, Les Antiquités Orientales P. (Mo-rancé), II, 1930, pl. 4.

-- (14) G. Contenau, La glyptique syro-hittite. P. (Geuthner), 1922, fig. 5, 6, 15, 22, 24, 39.

-- (15) J. Garstang, Loc. cit., fig. 8, p. 134.

Pour l'étude des Sumériens, voir CL. Woolley, Les Sumériens (tr. fr. E. Lévy), Paris, Payot, 1930.

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    • Genèse 23

      1 Sara vécut 127 ans : c'est la durée de sa vie.
      2 Elle mourut à Kirjath-Arba, c'est-à-dire Hébron, dans le pays de Canaan. Abraham vint mener deuil sur Sara et la pleurer.
      3 Puis il s’éloigna de son corps et dit aux Hittites :
      4 « Je suis un étranger et un résident temporaire parmi vous. Donnez-moi une propriété funéraire chez vous pour que j’enterre mon mort et l'éloigne de moi. »
      5 Les Hittites répondirent à Abraham :
      6 « Ecoute-nous, seigneur ! Tu es un prince de Dieu au milieu de nous. Enterre ton mort dans celui de nos lieux de sépulture que tu choisiras, aucun de nous ne te refusera son tombeau pour que tu enterres ton mort. »
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      9 pour qu’il me cède la grotte de Macpéla qui lui appartient et qui se trouve à l'extrémité de son champ. Qu'il me la cède contre sa valeur en argent afin qu'elle me serve de propriété funéraire au milieu de vous. »
      10 Or, Ephron était assis parmi les Hittites, et Ephron le Hittite répondit à Abraham, devant les Hittites et tous ceux qui entraient par la porte de sa ville :
      11 « Non, mon seigneur, écoute-moi ! Je te donne le champ, ainsi que la grotte qui s’y trouve. Je te les donne en présence de mes compatriotes. Enterre ton mort ! »
      12 Abraham se prosterna devant la population du pays
      13 et dit à Ephron, devant la population du pays : « Ecoute-moi, je t'en prie ! Je donne le prix du champ. Accepte-le et j'y enterrerai mon mort. »
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      15 « Mon seigneur, écoute-moi ! Une terre de 400 pièces d'argent, qu'est-ce que cela entre nous ? Enterre ton mort ! »
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      17 Le champ d'Ephron à Macpéla, vis-à-vis de Mamré, le champ et la grotte qui s’y trouve, avec tous les arbres qui sont dans le champ, dans la limite de son pourtour,
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      19 Après cela, Abraham enterra sa femme Sara dans la grotte du champ de Macpéla vis-à-vis de Mamré, c'est-à-dire Hébron, dans le pays de Canaan.
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      Genèse 24

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      5 Le serviteur lui répondit : « Peut-être la femme ne voudra-t-elle pas me suivre dans ce pays-ci. Devrai-je conduire ton fils dans le pays d'où tu es sorti ? »
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      15 Il n'avait pas encore fini de parler que Rebecca sortit, sa cruche sur l'épaule. Elle était la fille de Bethuel, fils de Milca, femme de Nachor, le frère d'Abraham.
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      17 Le serviteur courut à sa rencontre et dit : « Laisse-moi boire un peu d'eau de ta cruche. »
      18 Elle répondit : « Bois, mon seigneur » et s'empressa de descendre sa cruche sur sa main et de lui donner à boire.
      19 Quand elle eut fini de lui donner à boire, elle dit : « Je puiserai aussi pour tes chameaux, jusqu'à ce qu'ils aient assez bu. »
      20 Elle s'empressa de vider sa cruche dans l'abreuvoir et courut encore au puits pour puiser. Elle puisa pour tous les chameaux.
      21 L'homme la regardait sans rien dire, pour voir si l'Eternel faisait réussir son voyage ou non.
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      23 puis il dit : « De qui es-tu la fille ? Dis-le-moi, je t'en prie. Y a-t-il chez ton père de la place pour passer la nuit ? »
      24 Elle répondit : « Je suis la fille de Bethuel, le fils de Milca et de Nachor. »
      25 Elle lui dit encore : « Il y a de la paille et du fourrage en abondance chez nous, et aussi de la place pour passer la nuit. »
      26 Alors l'homme s'inclina et adora l'Eternel
      27 en disant : « Béni soit l'Eternel, le Dieu de mon seigneur Abraham, qui n'a pas renoncé à sa bonté et à sa fidélité envers mon seigneur ! Moi-même, l'Eternel m'a conduit chez la famille de mon seigneur. »
      28 La jeune fille courut raconter cela chez sa mère.
      29 Rebecca avait un frère du nom de Laban. Laban courut dehors vers l'homme, près de la source.
      30 Il avait vu l'anneau et les bracelets aux poignets de sa sœur, et il avait entendu sa sœur Rebecca dire : « Voici comment m'a parlé cet homme. » Il vint donc vers cet homme, toujours près des chameaux, vers la source.
      31 Il lui dit : « Viens, toi qui es béni de l'Eternel ! Pourquoi resterais-tu dehors ? J'ai préparé la maison et une place pour les chameaux. »
      32 L'homme arriva à la maison. Laban fit décharger les chameaux. Il donna de la paille et du fourrage aux chameaux, ainsi que de l'eau pour laver les pieds de l'homme et de ses compagnons.
      33 Puis il lui servit à manger, mais l'homme dit : « Je ne mangerai pas avant d'avoir dit ce que j'ai à dire. » « Parle ! » dit Laban.
      34 Alors il dit : « Je suis un serviteur d'Abraham.
      35 L'Eternel a comblé mon seigneur de bénédictions, si bien qu’il est devenu puissant. Il lui a donné des brebis et des bœufs, de l'argent et de l'or, des serviteurs et des servantes, des chameaux et des ânes.
      36 Sara, la femme de mon seigneur, a donné dans sa vieillesse un fils à mon seigneur et il lui a fait don de tout ce qu'il possède.
      37 Mon seigneur m'a fait prêter serment en disant : ‘Tu ne prendras pas pour mon fils une femme parmi les filles des Cananéens, dont j'habite le pays,
      38 mais tu iras prendre une femme pour mon fils dans la famille de mon père et dans mon clan.’
      39 J'ai dit à mon seigneur : ‘Peut-être la femme ne voudra-t-elle pas me suivre.’
      40 Il m'a répondu : ‘L'Eternel devant qui j'ai marché enverra son ange avec toi et fera réussir ton voyage. Tu prendras pour mon fils une femme du clan et de la famille de mon père.
      41 Tu seras dégagé du serment que tu me fais quand tu seras allé trouver mon clan. Si on ne te l'accorde pas, tu seras dégagé du serment que tu me fais.’
      42 Je suis arrivé aujourd'hui à la source et j'ai dit : ‘Eternel, Dieu de mon seigneur Abraham, si tu veux bien faire réussir le voyage que j'accomplis,
      43 voici que je me tiens près de la source d'eau. Que la jeune fille qui sortira pour puiser de l’eau, à qui je dirai : Laisse-moi boire un peu d'eau de ta cruche et qui me répondra :
      44 Bois et je puiserai aussi pour tes chameaux, que cette jeune fille soit la femme que l'Eternel a destinée au fils de mon seigneur !’
      45 Avant que j'aie fini de parler en moi-même, Rebecca est sortie, sa cruche sur l'épaule. Elle est descendue à la source et a puisé de l’eau. Je lui ai dit : ‘Donne-moi à boire.’
      46 Elle s'est empressée de descendre sa cruche de son épaule et a dit : ‘Bois et je donnerai aussi à boire à tes chameaux.’J'ai bu et elle a aussi donné à boire à mes chameaux.
      47 Je l'ai interrogée en disant : ‘De qui es-tu la fille ?’Elle a répondu : ‘Je suis la fille de Bethuel, le fils de Nachor et de Milca.’J'ai mis l'anneau à son nez et les bracelets à ses poignets.
      48 Puis je me suis incliné et j'ai adoré l'Eternel, j'ai béni l'Eternel, le Dieu de mon seigneur Abraham, qui m'a conduit fidèlement afin que je prenne la fille du frère de mon seigneur pour son fils.
      49 Maintenant, si vous voulez faire preuve de bonté et de fidélité envers mon seigneur, déclarez-le-moi. Sinon, dites-le-moi et je m'en irai d'un côté ou de l'autre. »
      50 Laban et Bethuel répondirent : « C'est de l'Eternel que cela vient. Nous ne pouvons te parler ni en mal ni en bien.
      51 Voici Rebecca devant toi : emmène-la en repartant. Qu'elle soit la femme du fils de ton seigneur, comme l'Eternel l'a dit. »
      52 Lorsque le serviteur d'Abraham eut entendu leurs paroles, il se prosterna jusqu’à terre devant l'Eternel.
      53 Le serviteur sortit des objets d'argent, des objets d'or et des vêtements qu'il donna à Rebecca. Il fit aussi de généreux cadeaux à son frère et à sa mère.
      54 Puis ils mangèrent et burent, lui et ses compagnons, et ils passèrent la nuit là. Le matin, quand ils furent levés, le serviteur dit : « Laissez-moi repartir chez mon seigneur. »
      55 Le frère et la mère de Rebecca dirent : « Que la jeune fille reste avec nous quelque temps encore, une dizaine de jours ! Ensuite, tu pourras partir. »
      56 Il leur répondit : « Ne me retardez pas, puisque l'Eternel a fait réussir mon voyage. Laissez-moi repartir et que j'aille chez mon seigneur. »
      57 Alors ils répondirent : « Appelons la jeune fille et demandons-lui son avis. »
      58 Ils appelèrent donc Rebecca et lui dirent : « Veux-tu partir avec cet homme ? » Elle répondit : « Oui. »
      59 Alors ils laissèrent leur sœur Rebecca et sa nourrice partir avec le serviteur d'Abraham et ses hommes.
      60 Ils bénirent Rebecca et lui dirent : « Toi qui es notre sœur, deviens l’ancêtre de millions de personnes et que ta descendance possède les villes de ses ennemis ! »
      61 Rebecca se leva avec ses servantes. Elles montèrent sur les chameaux et suivirent l'homme. C’est ainsi que le serviteur emmena Rebecca et repartit.
      62 Quant à Isaac, il était revenu du puits de Lachaï-roï et habitait dans la région du Néguev.
      63 Un soir qu'il était sorti pour méditer dans les champs, il leva les yeux et regarda : voici que des chameaux arrivaient.
      64 Rebecca leva aussi les yeux, vit Isaac et descendit de son chameau.
      65 Elle demanda au serviteur : « Qui est l’homme qui vient dans les champs à notre rencontre ? » Le serviteur répondit : « C'est mon seigneur. » Alors elle prit son voile et se couvrit.
      66 Le serviteur raconta à Isaac tout ce qu'il avait fait.
      67 Isaac conduisit Rebecca dans la tente de Sara, sa mère. Il épousa Rebecca. Elle devint sa femme et il l'aima. Ainsi, Isaac fut consolé après la perte de sa mère.

      Genèse 25

      1 Abraham prit encore une femme du nom de Ketura.
      2 Elle lui donna Zimran, Jokshan, Medan, Madian, Jishbak et Shuach.
      3 Jokshan eut pour fils Séba et Dedan. Les descendants de Dedan furent les Ashurim, les Letushim et les Leummim.
      4 Les fils de Madian furent Epha, Epher, Hénoc, Abida et Eldaa. Tous ceux-là sont des descendants de Ketura.
      5 Abraham donna tout ce qu’il possédait à Isaac.
      6 Quant aux fils de ses concubines, il leur fit des cadeaux et il les envoya de son vivant loin de son fils Isaac, vers l'est, dans un pays d'Orient.
      7 La durée de la vie d'Abraham fut de 175 ans,
      8 puis il expira. Abraham mourut après une heureuse vieillesse, âgé et rassasié de jours, et il alla rejoindre les siens.
      9 Ses fils Isaac et Ismaël l'enterrèrent dans la grotte de Macpéla, dans le champ du Hittite Ephron, fils de Tsochar, vis-à-vis de Mamré.

      Ezéchiel 16

      3 Tu diras : Voici ce que dit le Seigneur, l'Eternel, à Jérusalem : Par ton origine et ta naissance, tu es du pays de Canaan. Ton père était un Amoréen, et ta mère une Hittite.
      46 Ta grande sœur, qui habite à ta gauche, c'est Samarie avec ses filles ; et ta petite sœur, qui habite à ta droite, c'est Sodome avec ses filles.
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