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Dictionnaire Biblique de Top Bible

BIBLE (la)

Définition biblique de Bible (la) :

Le terme Bible désigne l'ensemble des saintes Écritures, document normatif de la religion chrétienne et plus spécialement des Églises issues de la Réforme. La Bible est un livre unique en son genre, unique par l'étendue des siècles qui ont vu naître sa littérature, unique par la diversité de ses auteurs.

Sommaire

I. NOM.

Le mot Bible désigna d'abord le recueil des Écrits sacrés de la religion juive ; puis, quand le Nouveau Testament eut été constitué, il fut appliqué à l'ensemble des saintes Écritures, document normatif de la religion chrétienne et plus spécialement des Églises issues de la Réforme. Le mot Bible dérive du grec biblos qui désigne l'écorce intérieure du papyrus, avec laquelle on faisait le papier. Les livres écrits sur ce papier s'appelaient biblia. L'Église chrétienne, qui considérait les documents de l'A.T. et du N.T. comme les livres par excellence, les nomma, au V e siècle biblia, les Bibles =la collection des livres. Jérôme les avait déjà appelés une « bibliothèque divine » ou sacrée. Le terme grec biblia, neutre pluriel transporté en latin, fut peu à peu regardé comme un singulier fém., et « les livres » devinrent « le Livre » : la Bible. C'est ainsi qu'un titre destiné à faire ressortir la diversité des Écrits sacrés perdit sa signification première et parut au contraire avoir été choisi pour faire ressortir l'unité des saintes Écritures. Insensiblement la masse des chrétiens oublia, avec la multiplicité des ouvrages que renferme la Bible, la diversité de leur origine et la grande variété de leurs auteurs. On ne vit plus qu'un livre dont toutes les pages avaient la même inspiration, la même intention, avec un seul auteur : Dieu. Cette transposition, due à une assonance verbale, est intéressante à noter, parce qu'elle nous explique la cause première de toutes les résistances opposées par l'ensemble de l'Église à la science historique qui cherche à remettre chaque livre dans son milieu et à l'expliquer par son époque. On retrouve déjà l'expression « la Bible » en français au XIII e siècle chez Joinville. Wiclef s'en servit, et, par Luther, elle devint le mot qui désigna dans la Réforme les saintes Écritures.

Les anciens Juifs disaient toujours pour la Bible hébraïque « les livres » (Da 9:2), ou, quand il s'agissait du Pentateuque, les livres de la loi, ou les livres de Moïse : (Ne 9:3 13:1) puis, les Écritures. Le mot grec biblia n'apparaît qu'avec le prologue du Siracide, et sa façon de désigner la troisième partie de l'A.T. par l'expression « le reste des livres » montre que, pour lui, la Loi et les Prophètes étaient aussi des collections de livres. Cependant la tendance de faire ressortir l'unité et la divinité du recueil sacré faisait déjà employer aux Juifs du temps de Jésus l'expression « l'Écriture », lorsqu'il s'agissait de citations de l'A.T.

II. PARTIES.

La Bible chrétienne est divisée en deux parties, deux ouvrages d'inégale longueur, l'Ancien Testament et le Nouveau Testament. Le mot testament a besoin, lui aussi, d'être expliqué par son origine. Le terme latin testamentum, traduit en français par testament, désigne l'acte authentique dans lequel une personne exprime ses dernières volontés. Mais le mot grec diathèkè, traduit en latin par testamentum, a le double sens de testament et d'alliance. Il nous est venu par les LXX, qui traduisent ainsi le mot hébreu berith  : alliance, contrat de Dieu avec son peuple. La traduction latine et l'usage ecclésiastique ont donc détourné l'expression primitive de son sens propre. Par abréviation, on s'est mis à dire l'Ancien Testament au lieu de « les livres de l'Ancien Testament » ; et c'est ainsi qu'on est arrivé à désigner la Bible hébraïque par un mot que Lucien Gautier a raison d'appeler « énigmatique », mot qui achève d'enlever à la Bible hébraïque son titre à caractère historique : les livres de l'Ancienne Alliance. Le mot testament, substituant, comme le mot Bible, l'idée d'unité à celle de diversité, y ajoute par surcroît l'idée d'immutabilité. Avec lui la collection d'écrits, ayant chacun son auteur, son milieu, son caractère historique et son intention religieuse, devient un texte unique, un tout d'une seule venue, composé de phrases et de mots sacrés et intangibles, expression d'une dernière volonté : la volonté de Dieu lui-même. A lui seul, le mot a contribué plus qu'on ne le pense à rendre la critique biblique impopulaire dans les Églises, et à la faire considérer d'instinct comme une entreprise profane, attentatoire au caractère même des saintes Écritures : on ne touche pas à un testament.

III. CONTENU.

L'Ancien Testament, la Bible hébraïque, dont Jésus se servait ainsi que ses compatriotes de Palestine, groupait les livres en trois recueils : la Loi, les Prophètes, les Écrits ou le Reste des livres

1.

Le premier recueil, constitué vers la fin du V e siècle av. J. -C, renferme les cinq livres dits de Moïse : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome. C'était le recueil essentiel, celui de le livre sacré par excellence. C'est lui qui était l'objet principal de la lecture du sabbat dans les synagogues. Son nom : la Loi (hébreu thôrâ ; grec nomos) servit plus tard pour désigner la Bible hébraïque tout entière. Les écrivains du N.T. donnent la Loi comme référence pour leurs citations tirées de l'A.T., même quand elles ne font pas partie du Pentateuque (mot dérivé du grec et employé pour la première fois par Tertullien pour indiquer les cinq livres de Moïse ; il signifie litt. les cinq étuis renfermant les rouleaux de la Loi). La Loi était la seule partie de l'Ancien Testament acceptée comme charte divine par les Samaritains.

2.

Le second recueil, les Prophètes (hébreu nebiim), se divise en deux sections : Prophètes antérieurs et Prophètes postérieurs. La première section renferme les livres de Josué, Juges, Samuel, Rois. Elle parle du temps où les premiers prophètes façonnèrent le peuple élu. La seconde section renferme les oeuvres des prophètes, dont les écrits nous ont été conservés : Ésaïe, Jérémie, Ézéchiel, et le recueil des Douze (les petits prophètes). Il comptait ainsi huit livres. Cette seconde partie de la Bible hébraïque a été constituée et ajoutée à la première dans la seconde moitié du III e siècle av. J. -C.

3.

Le troisième recueil, les Écrits (hébreu ketoubim), renfermait d'abord trois livres qui composent entre eux une sorte de triade : Psaumes, Proverbes, Job ; puis un recueil appelé Megillôt =les rouleaux, qu'on lisait au moment des fêtes et qui renfermait le Cantique, Ruth, les Lamentations, l'Ecclésiaste, Esther. Enfin venaient Daniel, Esdras, les Chroniques. En tout onze livres. Cette troisième partie montre comment l'âme humaine a réagi en face des commandements et des promesses de Dieu. Elle n'avait pas l'autorité normative de la Loi, ni le caractère de message divin comme les Prophètes. Le Siracide les appelait « les autres livres de nos pères ». Ce recueil n'était pas exactement fixé au temps de Jésus. Il ne jouit de l'autorité canonique qu'à partir du I er siècle de l'ère chrétienne. On eut beaucoup de peine à y faire entrer Esther, le Cantique et l'Ecclésiaste. Ce qui n'a pas empêché les rabbins postérieurs de diviniser l'ensemble du Canon et d'imaginer au profit de tout l'A.T. la doctrine de l'inspiration verbale qui est d'origine juive et qui, de la synagogue, a passé en certains milieux de l'Église chrétienne. Il est regrettable que la Bible protestante ne soit pas restée fidèle à l'ordre de la Bible hébraïque, la Bible dont se servait Jésus. La solution de bien des problèmes d'histoire et de critique en eût été facilitée.

L'Ancien Testament palestinien ne renfermait pas les livres appelés apocryphes (voir Apocryphes). On les trouve dans la Bible grecque des LXX (voir Textes et versions de l'A.T.), qui n'était pas à proprement parler un livre fermé, un canon (voir Canon) intangible et divin. Les Apocryphes (1 et 2 Esdras, Tobit, Judith, Additions à Esther, Sagesse de Salomon, Siracide, Baruch, Lettre de Jérémie, Cantique des trois jeunes Hébreux, Suzanne, Bel et le Dragon, [la Prière de Manassé], 1 et 2 Macchabées, en tout quatorze livres) ont passé dans les traductions latines, et, par la Vulgate de Jérôme, soit entrés dans le canon de l'Église catholique. Celle-ci les intercale parmi les livres de l'A.T. comme s'ils en faisaient partie intégralement, et le Concile de Trente (1546) rendit leur usage obligatoire. Les Protestants refusent aux Apocr. l'autorité canonique. Toutefois la Bible de Luther les maintient à titre documentaire et les place entre l'A.T. et le N.T. Il est regrettable que la Bible réformée n'en ait pas conservé au moins des extraits.

Les livres du N.T. ont été écrits, à une ou deux exceptions près, dans le siècle même de Jésus. Vers la fin du siècle suivant, le N.T., tel que nous le possédons, était fixé. Son premier recueil fut, selon toute apparence, une juxtaposition des trois év. synoptiques, Matthieu, Marc, Luc, ce que Justin Martyr appelle « les Mémoires des Apôtres ». L'év. de Jean vint plus tard compléter ce volume. On collectionna ensuite les lettres de l'apôtre Paul : Romains, 1 et 2 Corinthiens, Galates, Éphésiens, Philippiens, Colossiens, 1 et 2 Thessaloniciens, 1 et 2 Timothée, Tite, Philémon ; c'est sans doute à ce volume que la 2 e ép. de Pierre fait allusion quand elle parle de « toutes les lettres du bien-aimé frère Paul, dont les ignorants tordent le sens, comme ils le font à l'égard des autres écritures » (2Pi 3:16). Enfin, le reste des écrits, Actes, Hébreux, Jacques, 1 et 2 Pierre, 1, 2 et 3 Jean, Jude, vint compléter, parfois non sans discussions, le canon du N.T., avec, comme pendant à Daniel, l'Apocalypse. On peut donc dire que le N.T. fut formé progressivement de trois recueils comme l'A.T. : les évangiles, les épîtres de Paul, le reste des livres. On a fait remarquer que la ressemblance va encore plus loin : le premier recueil ayant la grande valeur normative puisqu'il renferme la loi du Christ, et le troisième ayant eu plus de peine que les deux autres à établir son autorité à cause des contestations qu'avait soulevées l'admission de certains livres. Une fois le canon fixé, le Nouveau Testament ne tarda pas à suivre les destinées de l'Ancien : recueil des révélations divines et charte du peuple de Dieu, il fut bientôt considéré en bloc comme la Parole de Dieu.

IV. DIVISIONS.

A l'origine, les livres de la Bible ne renfermaient pas de divisions, sauf dans les cas exceptionnels des Psaumes ou de petits poèmes marqués par un titre spécial : Cantique de Débora, Paroles d'Agur, etc. La synagogue juive, pour faciliter les lectures du sabbat, divisa la loi en sections appelées paracha. Elle constitua aussi dans les livres des prophètes toute une série de fragments correspondant aux sections de la loi, et qu'on appelait : haphtarah

Il semble bien que l'apologiste Tatien, au II e siècle, ait le premier marqué dans le N.T. un certain nombre de divisions marginales. Au III e siècle, Ammonien d'Alexandrie divisa le texte en sections dont Eusèbe se servit pour son Harmonie. Ces sections étaient beaucoup plus courtes que nos chapitres. On en trouve 355 dans Matthieu, 236 dans Marc etc. Au V e siècle, un diacre d'Alexandrie, Euthale, établit des chapitres dans les Actes et les Épîtres. Il y en avait 40 dans les Actes, 19 dans les Romains, etc. Ces chap. étaient divisés en lignes (grec stichoï) ou stiches (le terme est resté dans le français hémistiche), qui servaient pour calculer le paiement dû aux copistes et aussi pour rythmer la voix des lecteurs. Il y avait 2.560 stiches dans Matthieu ; on a calculé que le N.T., qui renferme actuellement 7.959 versets, comptait 19.241 stiches.

La division actuelle en chapitres paraît remonter à Lanfranc (Mort en 1089), grand érudit et conseiller intime du duc de Normandie, Guillaume le Conquérant. C'est sans doute à lui que l'aurait empruntée Etienne Langton (Mort en 1238), archevêque de Cantor-bérv. On la retrouve au XIII e siècle dans l'index de la Bible du cardinal Hugues de Saint-Cher. Pour ce qui est de la division en versets, qui n'a jamais été admise dans les rouleaux de la synagogue, elle est sans doute due, pour l'A.T., au labeur des docteurs juifs qui fixèrent définitivement le texte hébreu (voir plus loin). Elle n'apparut qu'au XV e siècle, dans la Bible hébraïque du rabbin Nathan. Henri Estienne l'introduisit dans le Psalterium Quintuplex de Lefèvre d'Étaples (Paris 1508 et 1513), en la marquant par des chiffres. Son fils, Robert Estienne (1503-1559), vulgarisa l'usage de la numérotation pour toute la Bible. D'après ce que raconte le fils de celui-ci, Robert Estienne aurait composé la distribution en versets du N.T. pendant les arrêts d'un voyage à cheval entre Paris et Lyon. Cette numérotation parut pour la première fois dans le N.T. que Robert Estienne publia en 1551, aussitôt après la première impression du catéchisma ds Calvin.

V. LANGUES.

Les langues de la Bible sont, pour l'A.T., l'hébreu et l'araméen ; pour le N.T., le grec. L'A.T., dans son ensemble, fut écrit en hébreu et sans points-voyelles, c-à-d. avec les consonnes seulement, qui se suivaient de façon continue. On voit déjà par ce seul trait combien les chances d'erreurs furent grandes pour les copistes qui eurent à transcrire, ou pour les savants qui eurent à fixer le sens du texte original. L'hébreu, dialecte cananéen de la famille sémitique et très voisin de l'araméen, c-à-d. de la langue des Syriens, fut parlé dès les temps les plus reculés jusqu'à l'exil à Babylone, qui mit fin à la vie d'Israël comme peuple. Après leur retour sur les ruines de Jérusalem (538 av. J. -C), les Israélites, devenus la communauté juive, cessèrent de parler leur langue originelle pour adopter l'araméen qui avait cours dans toute l'Asie sud-orientale. L'hébreu ne fut plus conservé que comme langue sacrée, la langue des livres saints. On trouve cependant dans la Bible hébraïque quelques parties araméennes : Daniel (Da 2:4-7:28), Esdras (Esd 4:8-6:18 7:12-26), un verset dans Jérémie (Jer 10:11) et deux mots dans Ge 31:47.

Au temps de Jésus, on parlait en Palestine un dialecte araméen, et certainement ce fut en cette langue que le Messie donna ses enseignements. Les premiers documents qui fixèrent les souvenirs de la vie du Seigneur durent être rédigés en araméen. Quand Papias dit que Matthieu écrivit en hébreu la collection des discours de Jésus (logia), il n'entend sans doute pas autre chose que l'araméen, car il serait fort étonnant que l'apôtre eût publié en langue archaïque des propos qu'il avait entendus de son Maître en langue populaire. Le souci de l'exactitude lui commandait de rendre les paroles de Jésus dans les termes où il les avait dites. Mais c'est s'avancer trop que de prétendre que tel ou tel livre du N.T., sous la forme où nous le possédons, a été écrit d'abord en araméen, puis mis en grec. L'auteur de l'év. de Matthieu, qui traduisit en grec et encadra de récits les logia de l'apôtre (voir Évangiles synoptiques), fait par ailleurs des citations tirées des LXX, ce qui prouve qu'il maniait fort bien le grec. Quelque regret que l'on en puisse avoir, il faut reconnaître que les paroles que nous possédons de Jésus ne sont parvenues jusqu'à nous qu'à travers une traduction, la traduction dans une langue d'un tout autre génie que la sienne. Ceci doit nous amener, dans les cas difficiles, à nous attacher à l'esprit plutôt qu'à la lettre. On a prétendu, jusqu'à ces derniers temps, que le N.T. avait été écrit dans un dialecte spécial, qu'on appelait le grec hellénistique, différent du grec courant par des particularités qu'on attribuait surtout à l'influence de l'A.T. et des formes de la pensée sémitique. Les papyrus et les inscriptions que l'on a découverts en ces dernières années prouvent que le grec du N.T. était bien la langue en usage au I er siècle de notre ère dans tout le bassin de la Méditerranée. On appelle aujourd'hui ce grec la langue commune (koïnè). Il a donc fallu refaire toutes les grammaires du grec du N.T. pour le ramener à cette langue commune, sans toutefois méconnaître les traces occasionnelles des habitudes littéraires juives, mais en renonçant à voir dans celles-ci une influence prépondérante. Les auteurs de tel évangile ou de telle épître pensaient sans doute en araméen et pouvaient à l'occasion chercher à rester le plus près possible du texte hébreu de l'A.T. ; ils n'en étaient pas moins capables, en général, de fort bien écrire le grec de leur temps. Il est probable aussi que, dans plus d'un cas, tel récit évangélique n'est que la traduction plus ou moins libre d'une source provenant de Palestine et écrite dans la langue de ce pays. --Voir Langue PARLÉE PAR JÉSUS.

VI. TEXTE.

Il est difficile, pour ne pas dire impossible, de se faire une idée de l'histoire du texte de la Bible dans ses origines. Nous ignorons ce qui, dès les premiers temps, a été fait pour sauvegarder dans leur teneur primitive les manuscrits des auteurs ; d'autre part, les procédés littéraires du milieu où l'A.T. a vu le jour donnent à penser que les matériaux bibliques furent collationnés, fondus ensemble, remaniés par les rabbins avant et après l'exil jusqu'au moment, dont nous ne pouvons fixer la date, où le texte fut établi ne varietur et considéré comme sacré. Il est aisé de constater par la traduction grecque des LXX, commencée sous Ptolémée II (285-247 av. J. -C), achevée, semble-t-il, avant l'ère chrétienne, que le texte hébreu dont ses auteurs se servirent différait sensiblement en maints endroits du texte fixé par les Massorètes, savants juifs qui soumirent les manuscrits de la Bible hébreu à une étude minutieuse entre les VI e et IX e siècle ap. J. -C, et qui s'entendirent pour éditer un texte uniforme, le seul que nous possédions aujourd'hui. Il n'est donc plus à notre portée d'atteindre au texte hébreu primitif, sur lequel, toutefois, les Hexaples d'Origène (Mort en 254 ap. J. -C) --édition en six colonnes de l'A.T. dont la première reproduit le texte hébreu en caractères carrés--et la Vulgate, traduction latin de Jérôme (Mort 420 ap. J. -C), nous fournissent, comme la traduction des LXX, de précieux renseignements.

Les origines du texte du N.T. ne sont guère plus claires que celles du texte de l'A.T. Les autographes écrits sur papyrus étaient fragiles, ils disparurent bientôt. Disparurent aussi toutes les copies faites pendant les trois premiers siècles. Les plus anciens témoins du N.T. que nous connaissions sont deux traductions, l'une syriaque et l'autre latine, qui devaient remonter, sous leur forme première, à la fin du II e siècle de notre ère. A la fin du IV e siècle (382) Jérôme, sur la demande de Damase, évêque de Rome, traduisit la Bible en latin d'après les originaux hébreu et grec ; cette traduction éclipsa les versions latines précédentes et reçut le nom de Vulgate =[version] répandue. Malgré ses défectuosités, elle a été adoptée par le Concile de Trente en 1546 comme la Bible officielle, interprétation définitive et infaillible du texte des Écritures. Quant au texte grec lui-même, nous ne l'atteignons que vers l'époque où Jérôme préparait sa traduction latine au IV e siècle, dans deux manuscrits alexandrins rédigés en quelques-unes de leurs parties par le même copiste et qui portent le nom de Vaticanus et de Sinaïticus (voir Texte du N.T.). Ces copies et celles des siècles suivants, qui sont presque toutes fragmentaires, ne paraissent pas avoir été faites avec beaucoup de méthode. Elles ont souvent souffert de la négligence ou de l'incompétence, de la fatigue ou même des préoccupations dogmatiques des scribes, souffert aussi dans bien des cas de l'ignorance des correcteurs qui, croyant améliorer le texte ou le clarifier, en réalité l'altéraient. A mesure que l'Église s'étendit et gagna en culture, on s'efforça d'assurer la pureté du texte. Mais les différences sensibles entre les manuscrits rendent la tâche fort ardue, en sorte que les ressources de la science moderne elle-même n'excluent ni les occasions de doute, ni les chances d'erreurs. C'est pourquoi, malgré l'abondance des anciens documents, on ne peut reconstituer le texte primitif qu'approximativement.

VII. COMPOSITION.

Nous avons vu que la Bible était non un livre, mais une bibliothèque de livres, écrits en des temps et par des hommes les plus divers. Les pages qu'elle renferme ont été composées au cours de plus de mille ans. Les documents ou les traditions qu'elle met en oeuvre peuvent remonter bien plus haut encore. Pour comprendre ses origines et entrer dans l'esprit de sa composition, il faut se souvenir qu'au temps où la masse des Orientaux ne pouvaient pas lire, les conteurs et les chantres, s'inspirant de récits ignorés de la foule, s'en allaient aux jours et aux lieux de fête ou de grand marché et racontaient aux peuples leur histoire. Ils le faisaient en un style rythmé qui n'était souvent ni poésie ni prose ; et, sous l'inspiration d'un génie à la fois naïf et pathétique, l'épisode touchant devenait une idylle, le geste héroïque une épopée. Puis vinrent les lettrés, prophètes, prêtres, scribes, annalistes nationaux qui transcrivirent ces oeuvres populaires, les retravaillèrent et en fondirent les diverses sources en une seule narration. Mais ils ne parvinrent jamais à dépersonnaliser tout à fait l'oeuvre des rhapsodes ni à supprimer leurs phrases cadencées. La Genèse, les livres des Juges, de Samuel, des Rois même, dans beaucoup de leurs parties narratives, sont en style rythmé, et l'on y rencontre des tableaux, des biographies, qui se détachent de l'ensemble comme un tout et qui sont d'un art achevé. Les oeuvres historiques qui sortirent les premières de cette élaboration littéraire furent les deux grands documents de l'histoire sainte : le Jéhoviste et l'Élohiste, fondus en un seul récit au cours du VII e siècle par un rédacteur qui appartenait au milieu des prophètes. A cause de ce caractère, on a appelé ces annales primitives, dont on retrouve des fragments jusque dans les livres des Rois : l'Écrit prophétique (JE). Après la ruine du royaume d'Israël, en 722, les prophètes se remirent à l'oeuvre dans le royaume de Juda et rédigèrent les écrits du cycle deutéronomique (D) pour essayer d'épargner à Jérusalem le sort de Samarie que sa désobéissance avait perdue. A ce travail de rédaction appartiennent le Deutéronome et la composition définitive des livres de Josué, Juges, Samuel, Rois. Plus tard, après la chute de Sion, pendant et après l'exil, l'histoire d'Israël reçut un troisième apport : la littérature composée par les prêtres (P). L'auteur principal, qui mit en oeuvre les archives du Temple et composa le code sacerdotal, fondit les documents qui venaient de l'école des prophètes avec ceux qu'il tenait des traditions du sanctuaire et donna vers le milieu du V e siècle au livre de la Loi, le Pentateuque, sa forme définitive. Ce livre, composé sans doute sur les bords de l'Euphrate pendant l'exil, fut apporté par Esdras à Jérusalem et adopté par la communauté juive comme la charte définitive de sa religion. L'école des prêtres ne s'en tint pas là et rédigea plus tard, au cours du III e siècle, le livre des Chroniques, ouvrage conçu dans un tout autre esprit que le livre des Rois, et une histoire de la restauration opérée par Esdras et Néhémie. On voit par ces brèves indications à travers combien de remaniements et par quelle quantité et quelle variété d'auteurs nous sont parvenues les pages qui racontent dans notre Bible l'histoire du peuple élu.

Les découvertes modernes relatives aux archives de l'ancien monde sémitique, notamment celle du code d'Hammourapi, contemporain d'Abraham, nous interdisent d'exclure la possibilité que les Hébreux établis en Egypte aient eu entre les mains des documents écrits, fixant au moins quelques points du passé de leur race et de la législation patriarcale. Aucune raison scientifique ne s'oppose non plus à ce qu'un certain nombre de lois fixant l'alliance de Jéhovah avec son peuple, et certaines données concernant l'hygiène des tribus ou les péripéties de leur marche au désert, remontent à Moïse lui-même. Les critiques s'accordent généralement à reconnaître dans le cantique de Débora un morceau poétique contemporain des faits qu'il exalte. Israël avait donc au temps des Juges, c-à-d. bien avant l'an 1000 av. J. -C, la pleine maîtrise de sa langue et de son génie littéraire.

Parmi les livres prophétiques rédigés tantôt par le prophète lui-même, tantôt par ses disciples, le plus ancien est celui d'Amos qui est probablement le plus vieux livre de la Bible et qui date du milieu du VIII e siècle ; puis vinrent Osée, Ésaïe, Michée... Le VIII e siècle fut le siècle d'or des lettres hébraïques. Au VII e siècle appartiennent Jérémie, Nahum, Habacuc, Sophonie ; au VI e siècle Ézéchiel en Babylonie, Abdias, le deuxième Ésaïe, resté probablement sur les ruines de Sion, Aggée, Zacharie (1-8). Malachie date du V e siècle Quant à Daniel, qui est avant tout une Apocalypse et que la Bible hébraïque ne compte pas parmi les prophètes, il a vu le jour vers le milieu du II e siècle av. J. -C. Des articles spéciaux marqueront la place des ketoubim dans la Bible. Disons seulement que les livres des Psaumes et des Proverbes, tout en étant de date relativement récente, renferment des matériaux de toutes les époques, dont les plus anciens peuvent fort bien remonter à David et à Salomon.

La composition du N.T. n'offre pas les mêmes difficultés que celle de l'A.T. Comme le dit Harnack : « Entre les années 30 et 70, et sur le sol de Palestine, tout ce qui s'épanouit dans la suite existait et était fixé. » L'extraordinaire commotion causée par le ministère, par la mort et la résurrection de Jésus avait certainement provoqué dans son entourage et parmi ses disciples toute une floraison de petits écrits et de lettres, où ceux qui l'avaient aimé avaient ordonné leurs souvenirs et par lesquels ses premiers adeptes s'efforcèrent de gagner les autres à leur croyance. Nous en avons la preuve par le prologue de Luc et par les épîtres de Paul. Le plus ancien ouvrage du N.T. est, selon toutes probabilités, la première épître aux Thessaloniciens, écrite une vingtaine d'années après la mort de Jésus. Puis vinrent la deuxième ép. aux Thessaloniciens, la lettre aux Galates, celles aux Corinthiens, celle aux Romains qui doit dater du printemps 56. La lettre de Jacques est aussi parmi les plus anciennes. Quand parurent les évangiles de Marc, disciple de Paul et de Pierre, de Luc, le seul parmi les auteurs du N.T. qui ne soit pas juif de naissance, et de Matthieu, dont le premier noyau est un recueil de discours de Jésus collationnés par l'apôtre Matthieu lui-même, toute une littérature chrétienne, écrite dans les années qui suivirent le ministère du Christ, pouvait fournir à leurs auteurs une documentation inestimable. Les derniers ouvrages apostoliques furent les écrits de Jean, qui datent de la fin du siècle de Jésus. Seules les deux petites lettres de l'Ancien (probablement Jean le Presbytre, disciple et successeur de Jean à Ephèse) et la deuxième de Pierre, sous sa forme actuelle, doivent avoir vu le jour au cours du II e siècle Comme on le voit, la presque totalité des ouvrages qui nous documentent sur l'oeuvre et l'enseignement de Jésus date du temps où ceux de ses contemporains dont la vie avait duré normalement existaient encore et étaient en état de contrôler ce qui était dit de lui. La composition du N.T. nous permet donc d'affirmer qu'il n'est aucun fondateur de religion, parmi ceux qui n'ont rien écrit eux-mêmes, dont l'histoire ait été entourée de garanties aussi sûres.

VIII. VALEUR.

Un coup d'oeil sur la composition de la Bible a suffi pour nous prouver que la Bible est un livre unique en son genre, unique par l'étendue des siècles qui ont vu naître sa littérature, unique par la diversité de ses auteurs, pâtres sans culture et historiens versés dans la science des généalogies, prêtres et prophètes, législateurs et moralistes, rois et philosophes, réformateurs et docteurs ; tous les ordres de préoccupations, toutes les intuitions du génie, toutes les formes de l'inspiration jusqu'aux discours du divin Fils de l'homme sont représentés dans ses pages ; unique enfin en ce sens que tout le monde de pensées qui s'y agite et y palpite tourne autour d'un seul objet : le dessein de Dieu, et se déroule constamment sur l'écran de l'histoire. D'abord c'est la vie aventureuse du nomade sémite, puis les moeurs sédentaires de la vie agricole avec les luttes mesquines entre tribus d'Israël. On assiste à la naissance de Jérusalem. A l'arrière-plan apparaît peu à peu la haute civilisation babylonienne. On suit la terreur qu'inspire l'approche des premiers conquérants. On voit passer et repasser sur le sol de la Palestine les armées formidables de l'Assyrie, de la Caldée, de la Perse, de la Macédoine et de Rome..., frémir et se révolter l'orgueil juif sous la férule des Césars, jusqu'au jour où, pour avoir crucifié son Messie, Jérusalem, livrée aux discordes, est emportée dans la tourmente. Tout ce drame vivant dont les scènes se succèdent et s'enchaînent avec une logique impressionnante et vraie, certifié siècle après siècle par les documents des milieux où il a été vécu, voilà ce qui élève la Bible à une hauteur dont n'approche aucun des autres livres religieux de l'humanité. La Bible n'apporte pas seulement une révélation de Dieu, elle expose une expérience humaine ; elle donne le précepte et l'exemple. Ceci nous amène à une importante constatation : on dit volontiers dans nos milieux protestants que les religions juive et chrétienne sont des religions qui ont à l'origine un livre porteur de la révélation de Dieu parmi les hommes. Dans un cas comme dans l'autre, cette manière de voir est erronée ; elle est périlleuse aussi. Quand une autorité extérieure est envisagée comme la manifestation directe, comme l'expression de la révélation divine, la logique humaine exige que cette autorité se présente sous le signe de l'infaillibilité. Or, il est aussi dangereux d'en venir à proclamer l'infaillibilité d'un livre écrit par deshommes, que de décréter l'infaillibilité d'un pontife qui participe lui aussi à l'infirmité de la créature. Mais Dieu n'a pas donné à son intervention rédemptrice dans l'histoire des fondements aussi fragiles. Pour ce qui est de la Bible dans toutes ses parties, elle n'a pas été une cause, mais un résultat. La révélation à laquelle elle rend témoignage a existé avant elle dans la vie et dans l'histoire.

Quand l'A.T. a fixé la biographie des patriarches, ceux-ci avaient vécu, répondu à l'appel divin ; ils étaient déjà si loin dans le passé que l'historien qui nous les fait connaître a mélangé, sans s'en douter, à leur biographie personnelle des traditions ethniques. Quand les annalistes hébreux nous racontent la constitution du peuple élu par Moïse, toute la vie de Moïse, son action, les révélations qu'il a reçues, sont déjà dans le passé, au point que l'un de ses biographes nous décrit le tabernacle à travers les splendeurs du temple de Salomon. Le temps des rois nous est narré par un rédacteur qui leur reproche comme un crime la pluralité des sanctuaires, parce qu'il est déjà trop loin d'eux pour se rendre compte qu'avant la découverte du Deutéronome sous Josias, l'érection des sanctuaires était libre au point que de grands réformateurs comme Élie élevaient des autels loin de Jérusalem. Les livres des Prophètes ne sont que la rédaction, par eux-mêmes ou par leurs disciples, de résumés plus ou moins étendus de quelques-uns des discours où s'exprima l'action ardente de leur ministère. En bien des cas, ils ont été recueillis sans ordre et dans des conditions qui nous rendent difficile, parfois même impossible, de nous faire une idée de ce que fut la vie de ces hommes de Dieu. Le livre des Psaumes, recueil des cantiques du peuple juif, n'est que la réunion de plusieurs collections de chants où s'était exprimée depuis le temps de David, à travers tous les siècles, la piété individuelle et collective. Il va sans dire que ces livres, une fois écrits, ont eu une action souvent très grande sur le développement religieux d'Israël. Il n'en demeure pas moins que partout et toujours la révélation de Dieu, la réaction du peuple, l'expérience des croyants, la religion vivante du peuple élu dans ses milieux fidèles, ont précédé et provoqué le livre que nous lisons dans l'A.T. Ceci est un fait capital qui nous explique comment il se fait que ce Livre renferme en même temps que la part de Dieu : manifestation divine dans l'histoire, la part de l'homme : interprétation parfois erronée donnée par l'écrivain à l'intervention d'En-haut.

Le N.T. a eu la même origine et le même développement que l'A.T. Jésus, à notre connaissance, n'a rien écrit. Il n'a laissé aucun code religieux à ses disciples. Il a fondé ici-bas le Royaume de Dieu par sa parole révélatrice (voir Révélation) et par son exemple, par le baptême et par la Cène, puis il a ordonné à ses disciples de lui servir de témoins « jusqu'aux extrémités de la terre ». Jésus a vécu, il a exercé son ministère, il a été crucifié et il est ressuscité. Il a lancé ses apôtres à la conquête du monde, et ceux-ci ont entrepris leur tâche, soutenus par l'Esprit que Jésus leur avait promis, alors qu'il n'existait aucun des livres du N.T. La plus ancienne page du N.T. que nous possédions, la première lettre de Paul, est postérieure d'au moins deux ans au Synode de Jérusalem, c-à-d. à l'assemblée qui donne à l'Eglise universelle sa première organisation. Ce n'est donc pas le N.T. mais la révélation du Christ qui a fait l'Église, une Église vivante, agissante, progressive, réalisée sur terre juive comme sur terre païenne en des types divers, parfois contradictoires, Église qui mettait peu à peu en oeuvre toutes les ressources de l'Évangile sous l'impulsion de l'Esprit, mais qui n'était pas pour cela exempte de tâtonnements et d'erreurs. Cette Église apostolique prêchait l'Évangile, mais n'avait pas pour loi des documents qui ne vinrent qu'après, expressions de la foi et recueils providentiels de la révélation. Ainsi s'explique que les livres du N.T. ne se donnent pas comme la charte constitutive de l'Église, mais apparaissent dans la plupart des cas très clairement comme des ouvrages occasionnels, des oeuvres épistolaires nées de circonstances locales et destinées à répondre aux besoins particuliers des individus ou des communautés. Quand leurs auteurs tenaient la plume, il n'entrait en rien dans leur intention de légiférer pour toutes les Églises de tous les temps.

Lorsqu'on a compris cet ensemble de faits et replacé les écrits du N.T., comme ceux de l'A.T., dans le cadre qui les a vus naître, une triple conclusion s'impose :

1. que la religion dont la Bible est le document sacré n'est pas née de la Bible qui lui rend témoignage et dont la composition est inséparable du mouvement de vie et du développement progressif de l'histoire humaine ;

2. que la religion de la Bible, existant avant la Bible et ayant fait ses preuves dans l'histoire avant l'apparition de la Bible, a pour origine une puissance divine, une intervention régénératrice de Dieu au sein de l'humanité. Cette puissance, cette intervention qui continuent à s'exercer et à porter leurs fruits individuels et collectifs d'âge en âge, présentent un ensemble de faits contrôlables à l'expérience, lesquels constituent la véritable et seule indubitable preuve que Dieu a parlé par les prophètes d'Israël, par le Christ et par ses apôtres ; ce sont ces faits qui donnent à la Bible son crédit et lui assurent une valeur permanente, normative, quels que soient par ailleurs les égarements et les fautes de l'Église ;

3. que la Bible, expression humaine et document historique de la religion dont elle est le témoin, demande à être étudiée avec toutes les ressources de la foi et de la science, afin que nous ne soyons pas exposés à confondre la Parole de Dieu et la parole de l'homme, la source jaillissante de l'Esprit avec le canal que lui ont creusé des mains fidèles mais parfois inexpertes. Jésus a dit : « Si quelqu'un veut faire la volonté de mon Père, il connaîtra... » Dans le domaine religieux, l'expérience est donc le fondement de la connaissance.

Quand la critique biblique est éclairée par l'expérience de la vie spirituelle, non seulement elle n'est pas une enquête sceptique et profane, mais on doit la considérer comme une oeuvre de foi, comme la marque du plus haut respect pour la révélation de Dieu renfermée dans la Bible, et comme le seul moyen qui soit à notre portée d'établir la différence morale essentielle entre la religion qui a produit la Bible et les religions naturelles nées de livres sacrés réputés miraculeux. L'ancienne théorie de l'inspiration verbale des textes de la Bible, léguée par la théologie des rabbins juifs à la théologie chrétienne, est une méconnaissance des vraies origines de la religion révélée ; elle rabaisse celle-ci au niveau des religions non chrétiennes qui ont à leur base des livres sacrés, livres que, toutes, elles prétendent infaillibles et de dictée divine.

Ce qui fait l'originalité et la divinité de la religion évangélique, c'est que précisément elle ne dépend pas d'un livre, mais d'une personne, et que même des erreurs trouvées dans ce livre n'atteignent en rien l'autorité de cette personne, sa sainteté et son action régénératrice dans le monde. Ce ne sont pas les textes d'un livre, c'est la vie d'un chrétien qui est la preuve souveraine que Jésus est le Fils de Dieu, Sauveur de l'humanité perdue. Cette vérité, mise en évidence par Luther, nous explique son indépendance à l'égard du canon biblique et sa courageuse déclaration : « L'Écriture n'est qu'un serviteur de Christ ; pour moi, je ne me donne pas au serviteur, mais au maître qui est aussi le maître de la Parole ; il m'a acquis la félicité par sa mort et sa résurrection ; c'est lui que je possède et c'est lui que je garde. »

A qui s'effraierait de la hardiesse de cette attitude, il faut rappeler que l'homme qui a pris cette attitude est l'homme qui a rendu la Bible à l'Église, l'homme qui, brandissant l'autorité souveraine de la Bible à la face d'une Europe qui retournait au paganisme, a brisé par cette autorité les décrets des princes, des papes et des conciles, et donné le branle au mouvement d'où toute la Réforme est sortie. Il y a là de quoi faire réfléchir. Luther n'a pas eu la superstition de la lettre de la Bible, mais il a trouvé dans la révélation biblique l'esclavage du Christ et la sainte liberté des enfants de Dieu. L'expérience que son génie a fait rayonner parmi ses contemporains s'est perpétuée de siècle en siècle. Elle a fixé la vraie notion de la Bible. Savants ou ignorants, ceux-là seuls qui, dans la communion du Christ, vivent la Parole de Dieu, savent la part que cette Parole a dans la Bible et font à la Bible elle-même la place qui lui est due. Alex. W.

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    • Genèse 31

      47 Laban l'appela Jegar-Sahadutha, et Jacob l'appela Galed.

      Nombres 2

      1 L'Eternel dit à Moïse et à Aaron :
      2 « Les Israélites camperont chacun près de son étendard, sous les enseignes de sa famille ; ils camperont à une certaine distance tout autour de la tente de la rencontre.
      3 » Ceux qui camperont à l’est, du côté du soleil levant, seront sous l’étendard du camp de Juda, répartis dans leurs corps d'armée. Là camperont le prince des Judéens, Nachshon, fils d'Amminadab,
      4 et son corps d'armée composé de 74'600 hommes d'après le dénombrement.
      5 A ses côtés camperont la tribu d'Issacar, le prince des Issacarites, Nathanaël, fils de Tsuar,
      6 et son corps d'armée composé de 54'400 hommes d'après le dénombrement,
      7 puis la tribu de Zabulon, le prince des Zabulonites, Eliab, fils de Hélon,
      8 et son corps d'armée composé de 57'400 hommes d'après le dénombrement.
      9 Total pour le camp de Juda, d'après le dénombrement : 186'400 hommes répartis dans leurs corps d'armée. Ils se mettront en marche les premiers.
      10 » L’étendard du camp de Ruben se trouvera au sud avec ses corps d'armée. Là camperont le prince des Rubénites, Elitsur, fils de Shedéur,
      11 et son corps d'armée composé de 46'500 hommes d'après le dénombrement.
      12 A ses côtés camperont la tribu de Siméon, le prince des Siméonites, Shelumiel, fils de Tsurishaddaï,
      13 et son corps d'armée composé de 59'300 hommes d'après le dénombrement,
      14 puis la tribu de Gad, le prince des Gadites, Eliasaph, fils de Déuel,
      15 et son corps d'armée composé de 45'650 hommes d'après le dénombrement.
      16 Total pour le camp de Ruben, d'après le dénombrement : 151'450 hommes répartis dans leurs corps d'armée. Ils seront les deuxièmes à se mettre en marche.
      17 » Ensuite partira la tente de la rencontre, avec le camp des Lévites placé au milieu des autres camps. Ils suivront dans la marche l'ordre dans lequel ils auront campé, chacun à sa place, selon son étendard.
      18 » L’étendard du camp d'Ephraïm se trouvera à l’ouest avec ses corps d'armée. Là camperont le prince des Ephraïmites, Elishama, fils d'Ammihud,
      19 et son corps d'armée composé de 40'500 hommes d'après le dénombrement.
      20 A ses côtés camperont la tribu de Manassé, le prince des Manassites, Gamliel, fils de Pedahtsur,
      21 et son corps d'armée composé de 32'200 hommes d'après le dénombrement,
      22 puis la tribu de Benjamin, le prince des Benjaminites, Abidan, fils de Guideoni,
      23 et son corps d'armée composé de 35'400 hommes d'après le dénombrement.
      24 Total pour le camp d'Ephraïm, d'après le dénombrement : 108'100 hommes répartis dans leurs corps d'armée. Ils seront les troisièmes à se mettre en marche.
      25 » L’étendard du camp de Dan se trouvera au nord avec ses corps d'armée. Là camperont le prince des Danites, Ahiézer, fils d'Ammishaddaï,
      26 et son corps d'armée composé de 62'700 hommes d'après le dénombrement.
      27 A ses côtés camperont la tribu d'Aser, le prince des Asérites, Paguiel, fils d'Ocran,
      28 et son corps d'armée composé de 41'500 hommes d'après le dénombrement,
      29 puis la tribu de Nephthali, le prince des Nephthalites, Ahira, fils d'Enan,
      30 et son corps d'armée composé de 53'400 hommes d'après le dénombrement.
      31 Total pour le camp de Dan, d'après le dénombrement : 157'600 hommes. Ils seront les derniers à se mettre en marche, selon leur étendard. »
      32 Tels sont les Israélites dont on fit le dénombrement en fonction de leur famille. On dénombra au total, parmi ceux qui formèrent les camps selon leurs corps d'armée, 603'550 hommes.
      33 Conformément à l'ordre que l'Eternel avait donné à Moïse, les Lévites ne furent pas inclus dans le dénombrement effectué au milieu des Israélites.
      34 Les Israélites se conformèrent à tous les ordres que l'Eternel avait donnés à Moïse. C'est ainsi qu'ils campaient, selon leurs étendards, et c'est ainsi qu'ils se mettaient en marche, chacun en fonction de son clan, suivant sa famille.

      Esdras 4

      8 Rehum, le commandant, et Shimshaï, son secrétaire, écrivirent au roi Artaxerxès la lettre suivante à propos de Jérusalem :
      9 « Rehum, le commandant, Shimshaï, son secrétaire, et le reste de leurs associés, originaires de Din, d'Arpharsathac, de Tharpel, d'Apharas, d'Erec, de Babylone, de Suse, de Déha et d'Elam,
      10 ainsi que les autres peuples que le grand et illustre Osnappar a exilés et installés dans la ville de Samarie et dans le reste de la région située à l’ouest de l’Euphrate, etc. »
      11 Voici la copie de la lettre qu'ils envoyèrent au roi Artaxerxès : « Tes serviteurs, les habitants de la région située à l’ouest de l’Euphrate, etc.
      12 Roi, tu dois savoir que les Juifs partis de chez toi et arrivés près de nous à Jérusalem reconstruisent cette ville rebelle et mauvaise, en relèvent les murs et en restaurent les fondations.
      13 Roi, tu dois maintenant savoir que, si cette ville est reconstruite et ses murs relevés, ils ne paieront ni taxe, ni impôt, ni droit de passage et cela portera préjudice au trésor royal.
      14 Or, c’est parce que nous sommes étroitement associés au palais et qu'il ne nous paraît pas convenable de voir mépriser le roi que nous t’envoyons ces informations.
      15 Qu'on fasse des recherches dans le livre des mémoires de tes prédécesseurs, et tu y trouveras l’information suivante : cette ville est une ville rebelle, qui porte préjudice aux rois et aux provinces, et elle a depuis toujours abrité des révoltes. C'est la raison pour laquelle elle avait été détruite.
      16 Quant à nous, nous t’informons, roi, que la reconstruction de cette ville et le relèvement de ses murs te priveront de toute possession à l’ouest de l’Euphrate. »
      17 Voici la réponse envoyée par le roi à Rehum, le commandant, à Shimshaï, son secrétaire, et au reste de leurs associés installés à Samarie et dans le reste de la région située à l’ouest de l’Euphrate : « Mes vœux de paix, etc.
      18 La lettre que vous nous avez envoyée a été lue distinctement devant moi.
      19 J'ai donné ordre de faire des recherches, et l'on a trouvé que depuis toujours cette ville s'est soulevée contre les rois et a abrité des rébellions et des révoltes.
      20 De plus, il y a eu à Jérusalem des rois puissants, qui ont exercé leur domination sur toute la région située à l’ouest de l’Euphrate et auxquels on payait taxe, impôt et droit de passage.
      21 Ordonnez donc de faire cesser les travaux de ces hommes, afin que cette ville ne soit pas reconstruite tant que je n’en aurai pas donné l’autorisation.
      22 Evitez toute négligence concernant cette affaire, afin que le préjudice porté aux rois n’augmente pas. »
      23 Dès que la copie de la lettre du roi Artaxerxès eut été lue devant eux, Rehum, Shimshaï, son secrétaire, et leurs associés s’empressèrent de se rendre à Jérusalem vers les Juifs, et ils firent cesser leurs travaux par la violence et la force.
      24 A ce moment-là donc, le travail effectué pour la maison de Dieu à Jérusalem s’arrêta, et ce jusqu'à la deuxième année du règne de Darius sur la Perse.

      Esdras 5

      1 Les prophètes Aggée et Zacharie, le fils d'Iddo, prophétisèrent à l’intention des Juifs qui se trouvaient en Juda et à Jérusalem, au nom du Dieu d'Israël qui était avec eux.
      2 Alors Zorobabel, fils de Shealthiel, et Josué, fils de Jotsadak, se levèrent et commencèrent à reconstruire la maison de Dieu à Jérusalem. Les prophètes de Dieu étaient à leurs côtés pour les soutenir.
      3 A la même époque, Thathnaï, qui était gouverneur de la région située à l’ouest de l’Euphrate, Shethar-Boznaï et leurs associés vinrent les trouver et leur demandèrent : « Qui vous a donné l'autorisation de reconstruire ce temple et de relever ces murs ? »
      4 Nous leur avons donc dit quels étaient les noms des hommes qui reconstruisaient cet édifice.
      5 Cependant, Dieu veillait sur les anciens des Juifs et on laissa continuer les travaux pendant l'envoi d'un rapport à Darius et jusqu'à la réception d'une lettre sur cette affaire.
      6 Voici la copie de la lettre envoyée au roi Darius par Thathnaï, gouverneur de la région située à l’ouest de l’Euphrate, Shethar-Boznaï et ses associés d'Apharsac qui habitaient cette région.
      7 Ils lui adressèrent un rapport dont voici la teneur : « Tous nos vœux de paix, roi Darius !
      8 Roi, tu dois savoir que nous nous sommes rendus dans la province de Juda à la maison du grand Dieu. Or, elle est reconstruite en pierres de taille et le bois est posé contre les murs ; ce travail est effectué avec soin et progresse rapidement entre leurs mains.
      9 Nous avons interrogé les anciens en leur demandant : ‘Qui vous a donné l'autorisation de reconstruire ce temple et de relever ces murs ?’
      10 Nous leur avons même demandé leurs noms pour te les faire connaître en te donnant par écrit ceux des hommes qui sont à leur tête.
      11 » Voici la réponse qu'ils nous ont faite : ‘Nous sommes les serviteurs du Dieu du ciel et de la terre, et nous reconstruisons le temple qui avait été construit il y a bien longtemps. C’était un grand roi d'Israël qui l'avait construit et terminé.
      12 Mais nos ancêtres ont irrité le Dieu du ciel, de sorte qu’il les a soumis à la domination du Babylonien Nebucadnetsar, roi de Babylone, qui a détruit ce temple et exilé le peuple à Babylone.
      13 Toutefois, la première année de son règne sur Babylone, le roi Cyrus a donné l'ordre de reconstruire cette maison de Dieu.
      14 Il a même retiré du temple de Babylone les ustensiles en or et en argent de la maison de Dieu, que Nebucadnetsar avait enlevés du temple de Jérusalem et amenés dans le temple de Babylone ; il les a fait remettre au dénommé Sheshbatsar, qu'il a désigné gouverneur,
      15 et il lui a ordonné de prendre ces ustensiles, d’aller les déposer dans le temple de Jérusalem et de reconstruire la maison de Dieu sur son emplacement.
      16 Ce Sheshbatsar est donc venu, il a posé les fondations de la maison de Dieu à Jérusalem et, depuis ce moment jusqu'à maintenant, elle est en construction, sans avoir encore été terminée.’
      17 » Maintenant, si le roi le juge bon, que l'on fasse des recherches dans le dépôt des trésors royaux à Babylone, pour vérifier si le roi Cyrus a effectivement donné l’ordre de reconstruire cette maison de Dieu à Jérusalem. Que le roi nous fasse connaître ensuite quelle est sa volonté concernant cette affaire. »

      Esdras 6

      1 Alors le roi Darius donna l'ordre de faire des recherches dans le bâtiment des archives où l'on déposait les trésors à Babylone,
      2 et l'on trouva à Achmetha, dans la place forte qui se trouve dans la province de Médie, un rouleau sur lequel était consigné le rapport suivant :
      3 « La première année de son règne, le roi Cyrus a donné l’ordre que voici concernant la maison de Dieu à Jérusalem : ‘Que le temple soit reconstruit pour être un endroit où l'on offre des sacrifices et qu'il ait de solides fondations. Il aura 30 mètres de haut et de large,
      4 trois rangées de pierres de taille et une rangée de bois neuf. Les frais seront pris en charge par le palais royal.
      5 De plus, on rendra les ustensiles en or et en argent de la maison de Dieu que Nebucadnetsar avait enlevés du temple de Jérusalem et amenés à Babylone. Chacun retrouvera sa place au temple de Jérusalem, on les déposera dans la maison de Dieu.’ »
      6 Darius ordonna alors : « Maintenant, Thathnaï, toi qui es gouverneur de la région située à l’ouest de l’Euphrate, Shethar-Boznaï et vos associés d'Apharsac qui habitez cette région, tenez-vous loin de cet endroit.
      7 Laissez les travaux de cette maison de Dieu se poursuivre. Que le gouverneur des Juifs et les anciens des Juifs la reconstruisent sur son emplacement.
      8 » Voici l'ordre que je donne concernant la manière dont vous devrez vous comporter envers ces anciens des Juifs pour la construction de cette maison de Dieu : on prendra sur les biens du roi provenant des taxes de la région située à l’ouest de l’Euphrate pour rembourser exactement les frais de ces hommes, afin qu'il n'y ait pas d'interruption des travaux.
      9 Les éléments nécessaires pour offrir des holocaustes au Dieu du ciel – jeunes taureaux, béliers et agneaux, blé, sel, vin et huile – seront livrés, sur leur demande, aux prêtres de Jérusalem, jour après jour. Faites cela sans négligence,
      10 afin qu'ils offrent des sacrifices dont l’odeur est agréable au Dieu du ciel et qu'ils prient pour la vie du roi et de ses fils.
      11 » Et voici l'ordre que je donne concernant tout homme qui modifiera ce décret : on arrachera une poutre à sa maison, on la dressera pour l’y empaler et l'on fera de sa maison un tas de décombres.
      12 Que le Dieu qui fait résider son nom à cet endroit renverse tout roi et tout peuple qui chercheraient à modifier ce décret, à détruire cette maison de Dieu à Jérusalem ! C’est moi, Darius, qui ai donné cet ordre. Qu'il soit fidèlement appliqué. »
      13 Thathnaï, gouverneur de la région située à l’ouest de l’Euphrate, Shethar-Boznaï et leurs associés se conformèrent fidèlement à l’ordre que leur avait envoyé le roi Darius.
      14 Quant aux anciens des Juifs, ils progressèrent rapidement dans la construction, encouragés par les prophéties du prophète Aggée et de Zacharie, fils d'Iddo. Ils finirent de construire le temple suivant l'ordre du Dieu d'Israël et suivant l'ordre des rois de Perse Cyrus, Darius et Artaxerxès.
      15 Il fut terminé le troisième jour du mois d'Adar, la sixième année de règne du roi Darius.
      16 Les Israélites, les prêtres, les Lévites et le reste des Juifs issus de l’exil firent avec joie la dédicace de cette maison de Dieu.
      17 Ils offrirent, pour sa dédicace, 100 taureaux, 200 béliers, 400 agneaux et, comme victimes expiatoires pour tout Israël, 12 boucs, d'après le nombre des tribus d'Israël.
      18 Ils mirent en place les prêtres selon leurs classes et les Lévites selon leurs divisions pour le service de Dieu à Jérusalem, conformément à ce qui est écrit dans le livre de Moïse.

      Esdras 7

      12 « Artaxerxès, roi des rois, à Esdras, prêtre et scribe de la loi du Dieu du ciel, etc.

      Néhémie 9

      3 Ils se sont levés, chacun à sa place, et on a lu dans le livre de la loi de l'Eternel, leur Dieu, pendant un quart de la journée. Pendant un autre quart, ils ont confessé leurs péchés et se sont prosternés devant l'Eternel, leur Dieu.

      Néhémie 13

      1 A ce moment-là, on a fait la lecture du livre de Moïse au peuple et l'on y a trouvé écrit que l'Ammonite et le Moabite ne pourraient jamais entrer dans l'assemblée de Dieu

      Esaïe 30

      1 Malheur aux enfants rebelles qui forment des projets en me tenant à l’écart, déclare l’Eternel, et qui concluent des alliances sans se laisser inspirer par moi, accumulant ainsi péché sur péché !
      2 Ils descendent en Egypte sans me demander mon avis, pour chercher refuge dans la protection du pharaon et s’abriter sous l'ombre de l'Egypte !
      3 La protection du pharaon tournera à votre honte, et l'abri trouvé sous l'ombre de l'Egypte à votre humiliation.
      4 En effet, ses ministres sont à Tsoan et ses messagers ont atteint Hanès !
      5 Tous se couvrent de honte à cause d'un peuple qui ne leur sera d’aucune utilité, ni pour les secourir, ni pour les aider, mais qui fera leur honte et leur déshonneur.
      6 Message sur les bêtes du Néguev. A travers une région de détresse et de désarroi, patrie de la lionne et du lion, de la vipère et du serpent volant, ils portent leurs richesses à dos d'âne, ils portent leurs trésors sur la bosse des chameaux pour les donner à un peuple qui ne leur sera d’aucune utilité.
      7 En effet, le secours de l’Egypte est illusoire et creux, c'est pourquoi je l’ai appelée « le monstre au repos ».
      8 Maintenant, viens écrire cette parole devant eux sur une table et enregistre-la dans un livre, afin qu'elle reste comme un témoignage éternel pour les jours à venir.
      9 En effet, c'est un peuple rebelle, ce sont des enfants menteurs, des enfants qui ne veulent pas écouter la loi de l'Eternel.
      10 Ils disent aux voyants : « N’ayez pas de visions », aux prophètes : « Ne nous révélez pas des vérités ! Dites-nous des choses flatteuses, révélez-nous des chimères !
      11 Détournez-vous du bon chemin, écartez-vous du bon sentier, cessez de nous confronter au Saint d'Israël ! »
      12 C'est pourquoi, voici ce que dit le Saint d'Israël : Puisque vous rejetez cette parole, puisque vous placez votre confiance dans l’exploitation et la perversion et les prenez pour appuis,
      13 cette faute sera pareille, pour vous, à une fissure menaçante qui grossit dans une haute muraille et dont l'écroulement arrive tout à coup, en un instant :
      14 elle se brise comme un vase en terre cassé sans ménagement, et l’on ne trouve aucun morceau, parmi les débris, pour aller prendre du feu au foyer ou puiser de l'eau à la citerne.
      15 En effet, voici ce qu’avait dit le Seigneur, l'Eternel, le Saint d'Israël : « C'est dans le retour à moi et le repos que sera votre salut, c'est dans le calme et la confiance que sera votre force », mais vous ne l'avez pas voulu !
      16 Vous avez dit : « Non ! Nous nous enfuirons à cheval ! » Voilà pourquoi vous vous enfuirez. « Nous monterons des chevaux rapides ! » Voilà pourquoi vos poursuivants seront rapides.
      17 Un millier fuira à la menace d'un seul, vous fuirez à la menace de cinq hommes, jusqu'à ce qu’il n’y ait plus de vous qu’un reste isolé comme une perche au sommet de la montagne, comme un étendard sur la colline.
      18 Cependant, l'Eternel n’attend que le moment de vous faire grâce, c’est pourquoi il se lèvera pour vous manifester sa compassion. En effet, l'Eternel est un Dieu d’équité. Heureux tous ceux qui comptent sur lui !
      19 Oui, un peuple habitera encore à Sion, à Jérusalem. Tu ne pleureras plus ! Il te fera grâce quand tu crieras ; dès qu'il aura entendu, il te répondra.
      20 Le Seigneur vous donnera du pain quand vous serez dans la détresse et de l'eau au milieu de l’oppression. Ton maître ne se cachera plus et tes yeux le verront.
      21 Tes oreilles entendront dire derrière toi : « Voici le chemin à prendre, marchez-y ! » quand vous irez à droite ou quand vous irez à gauche.
      22 Vous considérerez comme impurs l'argent qui recouvre vos sculptures sacrées et l'or dont elles sont plaquées ; tu disperseras leurs débris comme un linge souillé : « Dehors ! » leur diras-tu.
      23 Alors il arrosera de pluie la semence que tu auras mise en terre et le pain que produira la terre sera savoureux et nourrissant. Ce jour-là, tes troupeaux brouteront dans de vastes pâturages.
      24 Les bœufs et les ânes qui labourent la terre mangeront un fourrage salé, qu'on aura étalé avec la fourche et la pelle.
      25 Sur toute haute montagne et sur toute colline élevée, il y aura des canaux, des courants d'eau, le jour du grand massacre, lorsque les tours s’écrouleront.
      26 La lumière de la lune sera aussi forte que celle du soleil, et la lumière du soleil sera sept fois plus grande – pareille à la lumière de sept jours – le jour où l'Eternel soignera les fractures de son peuple et guérira ses blessures.
      27 L'Eternel arrive de loin. Sa colère est ardente, elle pèse lourdement. Ses lèvres sont pleines de fureur et sa langue est comme un feu dévorant.
      28 Son souffle est pareil à un torrent qui submerge tout jusqu'à la hauteur du cou. Il passera les nations au crible de la destruction, il passera aux mâchoires des peuples le mors de l’égarement.
      29 Vous chanterez comme la nuit où l'on célèbre la fête, vous aurez le cœur joyeux, comme celui qui marche au son de la flûte pour aller à la montagne de l'Eternel, vers le rocher d'Israël.
      30 L'Eternel fera retentir sa voix dans toute sa majesté, il montrera son bras prêt à frapper à cause de l’ardeur de sa colère, au milieu de la flamme d'un feu dévorant, de l'inondation, de la tempête et des pierres de grêle.
      31 A la voix de l'Eternel, l'Assyrien tremblera. L'Eternel le frappera à coups de bâton,
      32 et à chaque coup de bâton qui lui est destiné et que l'Eternel fera tomber sur lui, on entendra les tambourins et les harpes. C’est ouvertement que l'Eternel combattra contre lui.
      33 Depuis longtemps le bûcher est prêt, et c’est pour le roi qu’il a été préparé. C’est un endroit profond et large. Son bûcher est composé de feu et de beaucoup de bois ; le souffle de l'Eternel l'enflamme comme un torrent embrasé de soufre.

      Jérémie 10

      11 » Vous leur tiendrez ce langage : ‘Les dieux qui n'ont pas fait le ciel et la terre disparaîtront de la terre et de dessous le ciel.

      Lamentations 2

      1 Comment ! A cause de sa colère, le Seigneur maintient de sombres nuages sur la fille de Sion ! Il a précipité du ciel sur la terre la fierté d'Israël ! Il ne s'est pas souvenu de son marchepied, le jour de sa colère !
      2 Le Seigneur a englouti sans pitié tous les domaines de Jacob. Dans sa fureur, il a démoli les forteresses de la fille de Juda, il les a précipitées par terre. Il a profané le royaume et ses chefs.
      3 Dans son ardente colère, il a abattu toute la force d'Israël. Il a retiré sa main droite en présence de l'ennemi. Il a allumé en Jacob comme un feu dont les flammes dévorent tout ce qui l’entoure.
      4 Il a tendu son arc comme un ennemi, sa main droite s'est dressée comme celle d'un assaillant. Il a fait disparaître tout ce qui plaisait aux regards, il a déversé sa fureur comme un feu sur la tente de la fille de Sion.
      5 Le Seigneur a été comme un ennemi : il a englouti Israël, il a englouti tous ses palais, il a détruit ses forteresses. Il a rempli la fille de Juda de plaintes et de gémissements.
      6 Il est passé en force, comme on force la clôture d’un jardin, il a détruit son lieu de rencontre. L'Eternel a fait oublier dans Sion les fêtes et les sabbats et, dans sa violente colère, il a rejeté le roi et le prêtre.
      7 Le Seigneur a repoussé son autel, détesté son sanctuaire. Il a livré entre les mains de l'ennemi les murs des palais de Sion. Des cris ont retenti dans la maison de l'Eternel, comme un jour de fête.
      8 L'Eternel avait projeté de détruire les murs de la fille de Sion. Il a étendu le ruban à mesurer, il n'a pas retiré sa main pour l’empêcher de tout engloutir. Il a plongé dans le deuil remparts et murailles : ensemble ils dépérissent.
      9 Ses portes se sont enfoncées dans la terre, il a démoli et brisé ses verrous. Son roi et ses chefs sont dispersés parmi les nations. Il n'y a plus de loi. Même ses prophètes ne reçoivent plus aucune vision de l'Eternel.
      10 Les anciens de la fille de Sion sont assis par terre, ils restent silencieux ; ils ont couvert leur tête de poussière, ils se sont habillés de sacs. Les jeunes filles de Jérusalem baissent la tête vers la terre.
      11 Mes yeux s’épuisent dans les larmes, je suis profondément tourmenté, ma bile se déverse par terre à cause du désastre qui frappe la fille de mon peuple. Des enfants et des nourrissons tombaient en défaillance sur les places de la ville.
      12 Ils disaient à leur mère : « Où y a-t-il du blé et du vin ? » tandis qu’ils tombaient en défaillance comme des blessés dans les rues de la ville, qu’ils rendaient l'âme sur la poitrine de leur mère.
      13 Que dois-je te dire ? A quoi te comparer, fille de Jérusalem ? Quel exemple te donner pour te consoler, vierge, fille de Sion ? En effet, ton désastre est aussi grand que la mer. Qui pourra te guérir ?
      14 Tes prophètes ont eu pour toi des visions sans valeur ni saveur ; ils n'ont pas dévoilé ta faute afin de changer ton sort. Ils t'ont communiqué des messages mensongers et trompeurs.
      15 Tous les passants applaudissent en te voyant. Ils sifflent, ils secouent leur tête au sujet de la fille de Jérusalem : « Est-ce bien la ville que l’on présentait comme une beauté parfaite, la joie de toute la terre ? »
      16 Tous tes ennemis ouvrent la bouche contre toi, ils sifflent, ils grincent des dents. Ils disent : « Nous l'avons engloutie ! C'est bien le jour que nous attendions. Nous l'avons atteint, nous le voyons ! »
      17 L'Eternel a mis en œuvre ce qu'il avait décidé. Il a accompli sa parole, celle qu'il avait depuis longtemps ordonnée. Il a démoli sans pitié, il a fait de toi la joie de l'ennemi, il a relevé la force de tes adversaires.
      18 Le cœur des vaincus crie vers le Seigneur. Muraille de la fille de Sion, laisse couler tes larmes jour et nuit, comme un torrent ! Ne te donne aucun répit et que ton œil n'ait pas de repos !
      19 Lève-toi, crie ta détresse dans la nuit, au début de tes insomnies ! Déverse ton cœur comme de l'eau devant le Seigneur ! Lève tes mains vers lui pour la vie de tes enfants qui meurent de faim à tous les coins de rue !
      20 « Vois, Eternel ! Regarde qui tu as traité de cette manière ! Fallait-il que des femmes dévorent ceux qu’elles ont mis au monde, les petits enfants dont elles ont pris soin avec tendresse ? Fallait-il que prêtres et prophètes soient massacrés dans le sanctuaire du Seigneur ?
      21 Les enfants et les vieillards sont couchés par terre dans les rues, mes jeunes filles et mes jeunes hommes sont tombés sous les coups d'épée. Tu les as tués, le jour de ta colère, tu les as massacrés sans pitié.
      22 Tu convoques comme pour un jour de fête ceux qui me terrorisent de tous côtés. Le jour de la colère de l’Eternel, il n'y a eu ni rescapé ni survivant. Ceux dont j’avais pris soin avec tendresse et que j’avais élevés, mon ennemi les a exterminés. »

      Daniel 2

      4 Les prêtres chaldéens répondirent au roi en araméen : « Roi, puisses-tu vivre toujours ! Raconte le rêve à tes serviteurs et nous en révélerons l'explication. »
      5 Le roi reprit la parole et dit aux prêtres chaldéens : « Voici ce que j’ai décidé : si vous ne me faites pas connaître le rêve et son explication, vous serez mis en pièces et vos maisons seront transformées en un tas de décombres.
      6 En revanche, si vous me révélez le rêve et son explication, vous recevrez de ma part des cadeaux, des récompenses et de grands honneurs. C'est pourquoi, révélez-moi le rêve et son explication ! »
      7 Ils répondirent, pour la deuxième fois : « Que le roi raconte le rêve à ses serviteurs et nous en révélerons l'explication ! »
      8 Le roi reprit la parole et dit : « Je m'aperçois, en vérité, que vous cherchez à gagner du temps parce que vous voyez que ma décision est prise.
      9 Si donc vous ne me faites pas connaître le rêve, le même décret s’appliquera à vous tous. Vous vous êtes concertés pour me débiter des mensonges et des faussetés en attendant que les circonstances changent. C'est pourquoi, dites-moi quel était le rêve et je saurai que vous êtes vraiment capables de m'en révéler l'explication. »
      10 Les prêtres chaldéens répondirent au roi : « Il n'y a personne sur la terre qui puisse faire ce que demande le roi. C’est pourquoi jamais aucun roi, aussi grand et puissant qu'il ait été, n'a exigé une pareille chose d'un magicien, d’un astrologue ou d’un prêtre chaldéen.
      11 Ce que le roi demande est difficile. Il n'y a personne qui puisse faire une telle révélation au roi, mis à part les dieux. Or, ils n’habitent pas parmi les hommes. »
      12 Cela mit le roi en colère. Il fut si irrité qu’il ordonna de faire mourir tous les sages de Babylone.
      13 Le décret ordonnant la mise à mort des sages fut proclamé et l’on recherchait aussi Daniel et ses compagnons pour les exécuter.
      14 Daniel s'adressa alors avec bon sens et tact à Arjoc, le responsable des gardes du roi qui était sorti pour mettre à mort les sages de Babylone.
      15 Prenant la parole, il dit à Arjoc, l’officier du roi : « Pourquoi le décret du roi est-il si sévère ? » Arjoc exposa la situation à Daniel.
      16 Celui-ci alla alors trouver le roi et lui demanda de lui accorder un délai pour lui révéler l’explication.
      17 Daniel rentra ensuite chez lui et exposa la situation à ses compagnons Hanania, Mishaël et Azaria.
      18 Il les invita à implorer la compassion du Dieu du ciel afin qu'on ne les fasse pas mourir, lui et ses compagnons, avec le reste des sages de Babylone.
      19 C’est alors que le secret fut révélé à Daniel dans une vision pendant la nuit. Il bénit le Dieu du ciel
      20 en disant : « Que le nom de Dieu soit béni d’éternité en éternité ! C’est à lui qu’appartiennent la sagesse et la force.
      21 C'est lui qui change les temps et les circonstances, qui renverse et établit les rois, qui donne la sagesse aux sages et la connaissance à ceux qui ont de l'intelligence.
      22 C’est lui qui dévoile ce qui est profondément enfoui et caché, qui connaît ce qui est dans les ténèbres, et la lumière réside auprès de lui.
      23 Dieu de mes ancêtres, je te dis toute ma reconnaissance et ma louange parce que tu m'as donné la sagesse et la force et parce que tu m'as fait connaître ce que nous t'avons demandé, parce que tu nous as fait connaître ce qui concerne le roi. »
      24 Après cela, Daniel alla trouver Arjoc, celui que le roi avait chargé de faire mourir les sages de Babylone. Il alla lui dire : « Ne fais pas mourir les sages de Babylone ! Conduis-moi devant le roi et je lui révélerai l'explication. »
      25 Arjoc conduisit aussitôt Daniel devant le roi et lui dit : « J'ai trouvé parmi les exilés de Juda un homme qui fera connaître l'explication au roi. »
      26 Prenant la parole, le roi dit à Daniel, qu'on appelait Beltshatsar : « Es-tu capable de me faire connaître le rêve que j'ai eu et son explication ? »
      27 Daniel fit cette réponse devant le roi : « Ce que le roi demande est un secret que les sages, les astrologues, les magiciens et les devins ne sont pas capables de lui révéler.
      28 Cependant, il y a dans le ciel un Dieu qui dévoile les secrets et qui a fait connaître au roi Nebucadnetsar ce qui arrivera dans l’avenir. Voici ton rêve et les visions que tu as eues sur ton lit.
      29 Sur ton lit, roi, tu as eu des pensées concernant ce qui arrivera par la suite, et celui qui dévoile les secrets t'a fait connaître ce qui arrivera.
      30 Si ce secret m'a été dévoilé, ce n'est pas parce qu'il y aurait en moi une sagesse supérieure à celle de tous les êtres vivants, mais c'est afin que l'explication te soit donnée, roi, et que tu connaisses ce qui trouble ton cœur.
      31 » Roi, tu regardais et tu as vu une grande statue. Cette statue était immense et d'une splendeur extraordinaire. Elle était debout devant toi et son aspect était terrifiant.
      32 La tête de cette statue était en or pur, sa poitrine et ses bras en argent, son ventre et ses cuisses en bronze,
      33 ses jambes en fer, ses pieds en partie en fer et en partie en argile.
      34 Pendant que tu regardais, une pierre s’est détachée sans aucune intervention extérieure. Elle a frappé les pieds en fer et en argile de la statue et les a pulvérisés.
      35 Le fer, l'argile, le bronze, l'argent et l'or ont alors été pulvérisés ensemble, et ils sont devenus pareils à la bale qui s'échappe d'une aire de battage en été : le vent les a emportés et on n’a plus trouvé aucune trace d’eux. Quant à la pierre qui avait frappé la statue, elle est devenue une grande montagne et a rempli toute la terre.
      36 » Voilà quel était le rêve. Nous en dirons l'explication devant le roi.
      37 Roi, tu es le roi des rois parce que le Dieu du ciel t'a donné la royauté, la puissance, la force et la gloire.
      38 Il a placé sous ta domination, où qu'ils habitent, les hommes, les bêtes sauvages et les oiseaux, et il t'a donné le pouvoir sur eux tous. La tête en or, c’est toi.
      39 Après toi surgira un autre royaume, inférieur au tien, puis un troisième royaume, qui sera en bronze et qui dominera sur toute la terre.
      40 Il y aura un quatrième royaume, solide comme du fer. En effet, le fer pulvérise et écrase tout. Tout comme le fer brise tout, il pulvérisera et écrasera les autres.
      41 Tu as vu les pieds et les orteils en partie en argile de potier et en partie en fer. De même, ce royaume sera divisé, mais il y aura en lui quelque chose de la force du fer, parce que tu as vu le fer mélangé à l'argile.
      42 Les doigts des pieds étaient en partie en fer et en partie en argile. De même, ce royaume sera en partie fort et en partie fragile.
      43 Tu as vu le fer mélangé à l'argile parce qu'ils feront des alliances tout humaines. Cependant, ils ne seront pas vraiment unis l'un à l'autre, de même qu’on ne peut allier le fer à l'argile.
      44 » A l’époque de ces rois, le Dieu du ciel fera surgir un royaume qui ne sera jamais détruit et qui ne passera pas sous la domination d'un autre peuple ; il pulvérisera tous ces royaumes-là et y mettra fin, tandis que lui-même subsistera éternellement.
      45 C'est ce qu'indique la pierre que tu as vue se détacher de la montagne sans aucune intervention extérieure et qui a pulvérisé le fer, le bronze, l'argile, l'argent et l'or. Le grand Dieu a fait connaître au roi ce qui doit arriver par la suite. Le rêve est vrai et son explication est digne de confiance. »
      46 Alors le roi Nebucadnetsar tomba le visage contre terre et se prosterna devant Daniel. Il ordonna qu'on offre des sacrifices et des parfums en son honneur.
      47 Le roi adressa la parole à Daniel et dit : « C’est certain, c’est votre Dieu qui est le Dieu des dieux et le Seigneur des rois, et il dévoile les secrets, puisque tu as pu dévoiler celui-ci. »
      48 Ensuite le roi accorda une position élevée à Daniel et lui fit de nombreux et grands cadeaux. Il lui donna le commandement de toute la province de Babylone et le désigna chef suprême de tous les sages de Babylone.
      49 Daniel demanda au roi de confier l'administration de la province de Babylone à Shadrak, Méshak et Abed-Nego. Lui-même resta à la cour du roi.

      Daniel 3

      1 Le roi Nebucadnetsar fit une statue en or, haute de 30 mètres et large de 3 mètres. Il la dressa dans la vallée de Dura, dans la province de Babylone.
      2 Le roi Nebucadnetsar fit rassembler les administrateurs, les intendants, les gouverneurs, les conseillers, les trésoriers, les jurisconsultes, les juges et tous les magistrats des provinces pour qu'ils se rendent à la dédicace de la statue qu'il avait dressée.
      3 Alors les administrateurs, les intendants, les gouverneurs, les conseillers, les trésoriers, les jurisconsultes, les juges et tous les magistrats des provinces se rassemblèrent pour la dédicace de la statue que le roi Nebucadnetsar avait dressée. Ils se tinrent debout devant la statue que Nebucadnetsar avait dressée.
      4 Un héraut cria à pleine voix : « Voici ce qu'on vous ordonne, peuples, nations, hommes de toute langue :
      5 au moment où vous entendrez le son de la trompette, de la flûte, de la guitare, de la petite et de la grande harpe, de la cornemuse et des instruments de musique de toute sorte, vous vous prosternerez et vous adorerez la statue d'or que le roi Nebucadnetsar a dressée.
      6 Si quelqu’un ne se prosterne pas et ne l'adore pas, il sera jeté à l'instant même au milieu d'une fournaise ardente. »
      7 C'est pourquoi, au moment où tous les peuples entendirent le son de la trompette, de la flûte, de la guitare, de la petite et de la grande harpes et des instruments de musique de toute sorte, tous les peuples, les nations et les hommes de toute langue se prosternèrent et adorèrent la statue en or que le roi Nebucadnetsar avait dressée.
      8 A ce moment-là, profitant de l’occasion, quelques Babyloniens se présentèrent pour accuser les Juifs.
      9 Ils prirent la parole et dirent au roi Nebucadnetsar : « Roi, puisses-tu vivre toujours !
      10 D’après l’ordre que tu as toi-même donné, tous ceux qui entendaient le son de la trompette, de la flûte, de la guitare, de la petite et de la grande harpe, de la cornemuse et des instruments de toute sorte devaient se prosterner et adorer la statue en or.
      11 D'après le même ordre, si quelqu’un ne se prosternait pas pour adorer la statue, il devait être jeté au milieu d'une fournaise ardente.
      12 Or, il y a des Juifs à qui tu as confié l’administration de la province de Babylone : Shadrak, Méshak et Abed-Nego. Ces hommes ne tiennent aucun compte de ton ordre, roi. Ils ne servent pas tes dieux et n'adorent pas la statue en or que tu as dressée. »
      13 Alors Nebucadnetsar, irrité et furieux, donna l'ordre de faire venir Shadrak, Méshak et Abed-Nego. Ces hommes furent donc amenés devant le roi.
      14 Nebucadnetsar prit la parole et leur dit : « Est-il vrai, Shadrak, Méshak et Abed-Nego, que vous ne servez pas mes dieux et que vous n'adorez pas la statue en or que j'ai dressée ?
      15 Maintenant, tenez-vous prêts et, au moment où vous entendrez le son de la trompette, de la flûte, de la guitare, de la petite et de la grande harpe, de la cornemuse et des instruments de toute sorte, vous vous prosternerez et vous adorerez la statue que j'ai faite. Si vous ne l'adorez pas, vous serez immédiatement jetés au milieu d'une fournaise ardente. Quel est le dieu qui pourra alors vous délivrer de mon pouvoir ? »
      16 Shadrak, Méshak et Abed-Nego répliquèrent au roi Nebucadnetsar : « Nous n'avons pas besoin de te répondre là-dessus.
      17 Notre Dieu, celui que nous servons, peut nous délivrer de la fournaise ardente, et il nous délivrera de ton pouvoir, roi.
      18 Et même s’il ne le faisait pas, sache, roi, que nous ne servirons pas tes dieux et que nous n'adorerons pas la statue en or que tu as dressée. »
      19 Nebucadnetsar fut alors rempli de colère. Il changea de visage vis-à-vis de Shadrak, Méshak et Abed-Nego. Reprenant la parole, il ordonna de chauffer la fournaise sept fois plus que d’habitude.
      20 Puis il ordonna à quelques soldats particulièrement forts de son armée d’attacher Shadrak, Méshak et Abed-Nego et de les jeter dans la fournaise ardente.
      21 Ces hommes furent alors attachés, habillés de leurs caleçons, de leurs tuniques, de leurs manteaux et de leurs autres vêtements, et ils furent jetés au milieu de la fournaise ardente.
      22 Comme l'ordre du roi était catégorique et que la fournaise était extraordinairement chauffée, la flamme tua les hommes qui y avaient jeté Shadrak, Méshak et Abed-Nego.
      23 Quant aux trois hommes en question, Shadrak, Méshak et Abed-Nego, ils tombèrent ligotés au milieu de la fournaise ardente.
      24 Le roi Nebucadnetsar fut alors effrayé et se leva subitement. Il prit la parole et dit à ses conseillers : « N'avons-nous pas jeté trois hommes ligotés au milieu du feu ? » Ils répondirent au roi : « Certainement, roi ! »
      25 Il reprit : « Eh bien, j’aperçois quatre hommes dépourvus de liens qui marchent au milieu du feu, porteurs d’aucune blessure, et le quatrième ressemble à un fils des dieux. »
      26 Nebucadnetsar s'approcha ensuite de l'entrée de la fournaise ardente et dit : « Shadrak, Méshak et Abed-Nego, serviteurs du Dieu très-haut, sortez et venez ! » Shadrak, Méshak et Abed-Nego sortirent alors du milieu du feu.
      27 Les administrateurs, les intendants, les gouverneurs et les conseillers du roi se rassemblèrent. Ils virent que le feu n'avait eu aucun pouvoir sur le corps de ces hommes, que les cheveux de leur tête n'avaient pas brûlé, que leurs habits n’étaient pas abîmés et qu’ils ne sentaient même pas le feu.
      28 Nebucadnetsar prit la parole et dit : « Béni soit le Dieu de Shadrak, de Méshak et d'Abed-Nego ! Il a envoyé son ange et a délivré ses serviteurs qui ont placé leur confiance en lui. Ils n’ont pas hésité à enfreindre l'ordre du roi et à risquer leur vie plutôt que de servir et d'adorer un autre dieu que leur Dieu !
      29 Voici maintenant l'ordre que je donne : si quelqu’un, quels que soient son peuple, sa nation et sa langue, parle de façon légère du Dieu de Shadrak, de Méshak et d'Abed-Nego, il sera mis en pièces et sa maison sera transformée en un tas de décombres. En effet, il n'y a aucun autre dieu capable de délivrer comme lui. »
      30 Après cela, le roi fit prospérer Shadrak, Méshak et Abed-Nego dans la province de Babylone.
      31 Le roi Nebucadnetsar adressa ce message aux hommes de tout peuple, toute nation et toute langue habitant tout l’Empire : « Que la paix vous soit donnée en abondance !
      32 Il m'a semblé bon de vous faire connaître les signes et les miracles que le Dieu très-haut a accomplis vis-à-vis de moi.
      33 Que ses signes sont grands ! Que ses miracles sont puissants ! Son règne est un règne éternel et sa domination dure de génération en génération.

      Daniel 4

      1 » Moi, Nebucadnetsar, je vivais tranquille chez moi, heureux dans mon palais.
      2 J'ai eu un rêve qui m'a effrayé. Les pensées qui me poursuivaient sur mon lit et les visions de mon esprit me terrifiaient.
      3 J'ai ordonné qu'on fasse venir devant moi tous les sages de Babylone afin qu'ils me fassent connaître l'explication du rêve.
      4 Alors les magiciens, les astrologues, les prêtres chaldéens et les devins sont venus. Je leur ai raconté le rêve, mais ils ont été incapables de m'en faire connaître l'explication.
      5 Le dernier à se présenter devant moi a été Daniel, appelé Beltshatsar d'après le nom de mon dieu et qui a en lui l'esprit des dieux saints. Je lui ai raconté le rêve :
      6 » ‘Beltshatsar, chef des magiciens qui as en toi, je le sais, l'esprit des dieux saints et pour qui aucun secret n'est trop difficile, donne-moi l'explication des visions que j'ai eues en rêve !
      7 Voici quelles étaient les visions de mon esprit pendant que j'étais sur mon lit. Je regardais et j’ai vu qu’il y avait au milieu de la terre un très grand arbre.
      8 Cet arbre était devenu grand et fort. Sa cime touchait le ciel et on le voyait des extrémités de la terre.
      9 Son feuillage était beau et ses fruits abondants. Il portait de la nourriture pour tous. Les bêtes sauvages s'abritaient sous son ombre, les oiseaux faisaient leur nid dans ses branches et toutes les créatures tiraient leur nourriture de lui.
      10 Dans les visions qui se présentaient à mon esprit pendant que j’étais sur mon lit, voici ce que j’ai vu : un veilleur, un saint, est descendu du ciel.
      11 Il a crié avec force en disant : Abattez l'arbre et coupez ses branches, secouez son feuillage et dispersez ses fruits ! Que les bêtes s’enfuient loin de son abri et les oiseaux loin de ses branches !
      12 Mais laissez en terre le tronc avec ses racines ! Attachez-le avec des chaînes en fer et en bronze au milieu de l'herbe des champs ! Qu'il soit trempé par la rosée du ciel et qu'il ait, comme les bêtes, l'herbe de la terre pour nourriture !
      13 Son cœur d’homme lui sera enlevé et un cœur de bête lui sera donné. Puis sept temps passeront sur lui.
      14 Cette parole est un décret des veilleurs, cette décision est un ordre des saints afin que les êtres vivants reconnaissent que le Très-Haut domine sur toute royauté humaine, qu'il la donne à qui il le désire et qu'il peut y faire accéder le plus bas des hommes.
      15 Voilà le rêve que j'ai eu, moi, le roi Nebucadnetsar. Quant à toi, Beltshatsar, donnes-en l'explication, puisque tous les sages de mon royaume sont incapables de me la faire connaître. Toi, tu en es capable, car il y a en toi l'esprit des dieux saints.’ »
      16 Alors Daniel, appelé Beltshatsar, resta un moment stupéfait, terrifié par ses pensées. Le roi reprit : « Beltshatsar, que le rêve et l'explication ne soient pas source de terreur pour toi ! » Beltshatsar répondit : « Mon seigneur, si seulement ce rêve était pour tes ennemis, et son explication pour tes adversaires !
      17 » L'arbre que tu as vu, qui était devenu grand et fort, dont la cime touchait le ciel et qu'on voyait de toute la terre,
      18 cet arbre dont le feuillage était beau et les fruits abondants, qui portait de la nourriture pour tous, sous lequel habitaient les bêtes sauvages et dans les branches duquel les oiseaux résidaient,
      19 c'est toi, roi. Tu es devenu grand et fort. Ta grandeur a augmenté jusqu'à toucher le ciel et ta domination s'étend jusqu'aux extrémités de la terre.
      20 Le roi a vu un veilleur, un saint, descendre du ciel et dire : ‘Abattez l'arbre et détruisez-le, mais laissez en terre le tronc avec ses racines et attachez-le avec des chaînes en fer et en bronze au milieu de l'herbe des champs ! Qu'il soit trempé par la rosée du ciel et qu’il ait sa nourriture avec les bêtes sauvages jusqu'à ce que sept temps soient passés sur lui.’
      21 » Voici l'explication, roi, voici le décret du Très-Haut qui s’accomplira pour mon seigneur le roi :
      22 on te chassera du milieu des hommes ; tu habiteras avec les bêtes sauvages et l'on te donnera comme aux bœufs de l'herbe à manger ; tu seras trempé par la rosée du ciel et sept temps passeront sur toi jusqu'à ce que tu reconnaisses que le Très-Haut domine sur toute royauté humaine et qu'il la donne à qui il le désire.
      23 L'ordre de laisser le tronc avec les racines de l'arbre signifie que la royauté te sera rendue quand tu reconnaîtras que le véritable dominateur est au ciel.
      24 C'est pourquoi, roi, veuille écouter mon conseil : mets un terme à tes péchés en pratiquant la justice, à tes fautes en faisant grâce aux plus humbles, et ton bonheur pourra se prolonger. »
      25 Tout cela devint réalité pour le roi Nebucadnetsar.
      26 Douze mois plus tard, tout en se promenant dans le palais royal à Babylone,
      27 le roi prit la parole et s’exclama : « N'est-ce pas Babylone la grande, celle que j'ai moi-même construite, pour en faire la résidence royale, par la puissance de ma force et pour la gloire de ma majesté ? »
      28 Il parlait encore quand une voix venant du ciel se fit entendre : « Apprends, roi Nebucadnetsar, que la royauté t'est retirée.
      29 On te chassera du milieu des hommes. Tu habiteras avec les bêtes sauvages. On te donnera comme aux bœufs de l'herbe à manger et sept temps passeront sur toi jusqu'à ce que tu reconnaisses que le Très-Haut domine sur toute royauté humaine et qu'il la donne à qui il le désire. »
      30 Au moment même la parole fut accomplie pour Nebucadnetsar : il fut chassé du milieu des hommes, il mangea de l'herbe comme les bœufs, son corps fut trempé par la rosée du ciel, jusqu'à ce que ses cheveux poussent comme les plumes des aigles, et ses ongles comme les griffes des oiseaux.
      31 « Au moment indiqué, moi, Nebucadnetsar, j’ai levé les yeux vers le ciel et la raison m’est revenue. J'ai béni le Très-Haut, j'ai célébré la louange et la gloire de celui qui vit éternellement, dont la domination est éternelle et dont la royauté subsiste de génération en génération.
      32 Les habitants de la terre, tous autant qu’ils sont, n’ont pas plus de poids que le vide. Il agit comme il le désire avec les corps célestes et avec les habitants de la terre. Il n'y a personne qui puisse lui résister et qui lui dise : ‘Que fais-tu ?’
      33 A ce moment-là, la raison m’est revenue. La gloire de mon royaume, ma majesté et ma splendeur m’ont été rendues. Mes conseillers et mes hauts fonctionnaires m’ont réclamé. J’ai été rétabli dans mes fonctions royales et ma puissance n’a fait que grandir.
      34 Maintenant, moi, Nebucadnetsar, je célèbre la louange, la grandeur et la gloire du roi du ciel. Tous ses actes sont vrais, ses voies sont justes et il peut abaisser ceux qui marchent dans l’orgueil. »

      Daniel 5

      1 Le roi Belshatsar donna un grand festin à ses hauts fonctionnaires au nombre de 1000, et il but du vin en leur présence.
      2 Sous l’effet du vin, Belshatsar ordonna que l’on apporte les coupes en or et en argent que son prédécesseur Nebucadnetsar avait enlevées du temple de Jérusalem. C’était afin que le roi et ses hauts fonctionnaires, ainsi que ses femmes et ses concubines, s'en servent pour boire.
      3 On apporta alors les coupes en or qui avaient été enlevées du temple, de la maison de Dieu à Jérusalem, et le roi, ses hauts fonctionnaires, ses femmes et ses concubines les utilisèrent pour boire.
      4 Ils burent du vin et ils célébrèrent les dieux en or, en argent, en bronze, en fer, en bois et en pierre.
      5 A ce moment-là apparurent les doigts d'une main humaine et ils écrivirent, devant le chandelier, sur le plâtre du mur du palais royal. Le roi vit cette partie de main qui écrivait.
      6 Il changea alors de couleur, terrifié par ses pensées. Les jointures de ses hanches se relâchèrent et ses genoux se heurtèrent l'un contre l'autre.
      7 Le roi cria avec force de faire venir les astrologues, les prêtres chaldéens et les devins. Puis, prenant la parole, il dit aux sages de Babylone : « Celui qui lira cette inscription et m'en révélera l'explication sera habillé de pourpre, portera un collier en or à son cou et aura la troisième place dans le gouvernement du royaume. »
      8 Tous les sages du roi entrèrent, mais ils furent incapables de lire l’inscription et d’en faire connaître l'explication au roi.
      9 Le roi Belshatsar fut alors très effrayé et changea de couleur, et ses hauts fonctionnaires furent consternés.
      10 Alertée par les paroles du roi et de ses hauts fonctionnaires, la reine entra dans la salle du festin et dit : « Roi, puisses-tu vivre toujours ! Ne te laisse pas terrifier par tes pensées et ne change pas de couleur !
      11 Il y a dans ton royaume un homme qui a en lui l'esprit des dieux saints. Déjà à l’époque de ton prédécesseur, on a trouvé chez lui des lumières, de l'intelligence et une sagesse semblable à la sagesse des dieux. Aussi, le roi Nebucadnetsar l’a désigné chef suprême des magiciens, des astrologues, des prêtres chaldéens et des devins. C’est ce qu’a fait ton prédécesseur sur le trône.
      12 En effet, on a trouvé chez lui, chez Daniel appelé Beltshatsar par le roi, un esprit supérieur, de la connaissance et de l'intelligence, la faculté d'interpréter les rêves, d'expliquer les énigmes et de résoudre les questions difficiles. Que Daniel soit donc convoqué et il révélera l'explication. »
      13 Alors Daniel fut conduit devant le roi. Le roi s’adressa à lui : « Es-tu Daniel, l'un des exilés de Juda que mon prédécesseur sur le trône a fait venir de Juda ?
      14 J'ai appris à ton sujet que tu as en toi l'esprit des dieux et qu'on trouve chez toi des lumières, de l'intelligence et une sagesse extraordinaire.
      15 On vient d'amener devant moi les sages et les astrologues afin qu'ils lisent cette inscription et m'en fassent connaître l'explication, mais ils n'ont pas été capables de révéler l'explication des mots.
      16 J'ai appris que tu peux donner des explications et résoudre des questions difficiles. Maintenant, si tu peux lire cette inscription et m'en faire connaître l'explication, tu seras habillé de pourpre, tu porteras un collier en or à ton cou et tu auras la troisième place dans le gouvernement du royaume. »
      17 Daniel répondit devant le roi : « Garde tes dons pour toi et accorde tes récompenses à un autre ! Je lirai néanmoins l’inscription au roi et je lui en ferai connaître l'explication.
      18 Roi, le Dieu très-haut avait donné à ton prédécesseur Nebucadnetsar la royauté, la grandeur, la gloire et la majesté.
      19 A cause de la grandeur qu'il lui avait donnée, tous les peuples, les nations, les hommes de toute langue tremblaient et avaient peur devant lui. Le roi faisait mourir ceux qu'il voulait et laissait la vie à ceux qu'il voulait. Il donnait une position élevée à ceux qu'il voulait et abaissait ceux qu'il voulait.
      20 Cependant, lorsque son cœur s’est rempli d’orgueil et que son esprit s’est obstiné jusqu'à l'arrogance, il a été précipité de son trône royal et dépouillé de sa gloire.
      21 Il a été chassé du milieu des hommes, son cœur est devenu semblable à celui des bêtes et il a habité avec les ânes sauvages. On lui a donné de l'herbe à manger, comme aux bœufs, et son corps a été trempé de la rosée du ciel, et ce jusqu'à ce qu'il reconnaisse que le Dieu très-haut domine sur toute royauté humaine et la donne à qui il le désire.
      22 » Et toi, Belshatsar, son successeur, tu n'as pas humilié ton cœur, alors que tu savais tout cela.
      23 C’est contre le Seigneur du ciel que tu t’es dressé. Tu as fait apporter devant toi les coupes de son temple et vous les avez utilisées pour boire du vin, toi et tes hauts fonctionnaires, ainsi que tes femmes et tes concubines. Tu as célébré les dieux en argent, en or, en bronze, en fer, en bois et en pierre, qui ne voient pas, qui n'entendent pas et qui ne savent rien, et tu n'as pas donné gloire au Dieu qui tient dans sa main ton souffle et tous tes chemins.
      24 C'est pourquoi il a envoyé cette partie de main qui a tracé cette inscription.
      25 » Voici l’inscription qui a été tracée : ‘Compté, compté, pesé et divisé.’
      26 Et voici l'explication de ces mots. Compté : Dieu a fait les comptes de ton règne et y a mis fin.
      27 Pesé : tu as été pesé dans la balance et tu as été trouvé léger.
      28 Divisé : ton royaume sera divisé et donné aux Mèdes et aux Perses. »
      29 Aussitôt Belshatsar ordonna qu’on habille Daniel de pourpre, qu’on lui mette au cou un collier en or et qu’on proclame qu'il aurait la troisième place dans le gouvernement du royaume.
      30 La même nuit, Belshatsar, le roi des Babyloniens, fut tué.

      Daniel 6

      1 Darius le Mède s'empara du royaume à l’âge de 62 ans.
      2 Darius trouva bon d'établir sur le royaume 120 administrateurs qui devaient être répartis dans tout le royaume.
      3 Il mit à leur tête trois responsables, parmi lesquels figurait Daniel, afin que les administrateurs leur rendent des comptes et que le roi ne subisse aucun dommage.
      4 Daniel se montrait supérieur aux autres responsables et aux administrateurs parce qu'il y avait en lui un esprit extraordinaire. Le roi pensait à lui confier la responsabilité de tout le royaume.
      5 Les responsables et les administrateurs cherchèrent alors une occasion d'accuser Daniel en rapport avec les affaires du royaume. Cependant, ils ne purent trouver aucune occasion de le faire, aucune faute de sa part, parce qu'il était fidèle et qu'on ne trouvait chez lui ni négligence ni faute.
      6 Ces hommes dirent : « Nous ne trouverons aucun motif d’accusation contre ce Daniel, à moins d'en trouver un dans la loi de son Dieu. »
      7 Puis ces responsables et ces administrateurs se précipitèrent vers le roi et lui dirent : « Roi Darius, puisses-tu vivre toujours !
      8 Tous les responsables du royaume, les intendants, les administrateurs, les conseillers et les gouverneurs sont d'avis que le roi proclame un édit comportant une interdiction sévère : toute personne qui, dans l'espace de 30 jours, adressera des prières à un autre, dieu ou homme, que toi, roi, sera jetée dans la fosse aux lions.
      9 Maintenant, roi, confirme l’interdiction et écris le décret afin qu'il ne puisse pas être modifié, comme la loi des Mèdes et des Perses qui est irrévocable. »
      10 Là-dessus le roi Darius écrivit le décret d’interdiction.
      11 Lorsque Daniel fut au courant de la rédaction de ce décret, il se retira dans sa maison, où les fenêtres de la chambre à l’étage étaient ouvertes dans la direction de Jérusalem. Trois fois par jour il se mettait à genoux, priait et exprimait sa reconnaissance à son Dieu, tout comme il le faisait avant.
      12 Alors ces hommes se précipitèrent et trouvèrent Daniel en train de prier et de supplier son Dieu.
      13 Puis ils se présentèrent devant le roi et lui parlèrent de l’interdiction royale : « N'as-tu pas écrit une interdiction d’après laquelle toute personne qui, dans l'espace de 30 jours, adresserait des prières à un autre, dieu ou homme, que toi, roi, serait jetée dans la fosse aux lions ? » Le roi répondit : « Cet ordre est aussi sûr que la loi des Mèdes et des Perses, qui est irrévocable. »
      14 Ils prirent de nouveau la parole et dirent au roi : « Daniel, l'un des exilés de Juda, n'a tenu aucun compte de toi, roi, ni de l’interdiction que tu as écrite, et il fait sa prière trois fois par jour. »
      15 Le roi fut très attristé quand il entendit cela. Il prit à cœur de délivrer Daniel et jusqu'au coucher du soleil il s'efforça de le sauver.
      16 Mais ces hommes insistèrent auprès du roi et lui dirent : « Sache, roi, que d’après la loi des Mèdes et des Perses, aucune interdiction ni aucun décret confirmé par le roi ne peut être modifié. »
      17 Alors le roi donna l'ordre de faire venir Daniel et de le jeter dans la fosse aux lions. Le roi dit à Daniel : « Que ton Dieu, que tu sers avec persévérance, veuille te délivrer ! »
      18 On apporta une pierre et on la plaça sur l'ouverture de la fosse. Le roi y apposa l’empreinte de son anneau et de l'anneau de ses hauts fonctionnaires afin que rien ne puisse être modifié pour Daniel.
      19 Le roi se rendit ensuite dans son palais. Il passa la nuit sans manger, sans faire venir de danseuse devant lui et sans parvenir à trouver le sommeil.
      20 Le roi se leva tôt le matin, avec l'aurore, et se précipita à la fosse aux lions.
      21 En s’approchant de la fosse, il appela Daniel d'une voix triste et lui demanda : « Daniel, serviteur du Dieu vivant, ton Dieu que tu sers avec persévérance a-t-il pu te délivrer des lions ? »
      22 Daniel répondit au roi : « Roi, puisses-tu vivre toujours !
      23 Mon Dieu a envoyé son ange et fermé la gueule des lions. Ils ne m'ont fait aucun mal, parce que j'ai été trouvé innocent devant lui. Devant toi non plus, roi, je n'avais rien fait de mal. »
      24 Le roi fut alors tout heureux et ordonna de faire sortir Daniel de la fosse. Daniel fut retiré de la fosse. On ne trouva aucune blessure sur lui, parce qu'il avait eu confiance en son Dieu.
      25 Le roi ordonna que les accusateurs de Daniel soient amenés et jetés dans la fosse aux lions avec leurs enfants et leurs femmes. Avant qu'ils ne soient parvenus au fond de la fosse, les lions les attrapèrent et brisèrent tous leurs os.
      26 Après cela, le roi Darius écrivit à tous les peuples, à toutes les nations, aux hommes de toute langue qui habitaient tout l’Empire : « Que la paix vous soit donnée en abondance !
      27 J'ordonne que, dans toute l'étendue de mon royaume, on ait de la crainte et un profond respect pour le Dieu de Daniel. En effet, il est le Dieu vivant et il subsiste éternellement. Son royaume ne sera jamais détruit et sa domination durera jusqu'à la fin.
      28 C'est lui qui délivre et qui sauve, qui accomplit des signes et des miracles dans le ciel et sur la terre. C'est lui qui a délivré Daniel de la griffe des lions. »
      29 Daniel prospéra sous le règne de Darius, c’est-à-dire de Cyrus le Perse.

      Daniel 7

      1 La première année du règne de Belshatsar sur Babylone, Daniel fit un rêve. Des visions se présentèrent à son esprit pendant qu'il était sur son lit. Ensuite il mit ce rêve par écrit et en raconta les points principaux.
      2 Daniel commença son récit : « Je regardais pendant ma vision nocturne, et voici que les quatre vents du ciel ont fait irruption sur la grande mer.
      3 Quatre bêtes énormes sont sorties de la mer, différentes les unes des autres.
      4 La première ressemblait à un lion et avait des ailes d'aigle. Pendant que je regardais, ses ailes ont été arrachées. Elle a été soulevée de terre et mise debout sur ses pattes, comme un homme, et un cœur d'homme lui a été donné.
      5 Puis est apparue une deuxième bête, qui ressemblait à un ours. Elle se dressait sur un côté ; elle avait trois côtes dans la gueule, entre les dents. On lui disait : ‘Lève-toi, mange beaucoup de viande !’
      6 Après cela, j’ai vu une autre bête, qui ressemblait à un léopard. Elle avait quatre ailes sur le dos, comme celles d’un oiseau. Cette bête avait quatre têtes et la domination lui a été donnée.
      7 Après cela, j’ai vu dans mes visions nocturnes une quatrième bête, redoutable, terrible et extraordinairement puissante. Elle avait de grandes dents en fer. Elle mangeait, brisait et piétinait ce qui restait. Elle était différente de toutes les bêtes précédentes et avait dix cornes.
      8 Je regardais les cornes et j’ai vu une autre petite corne sortir du milieu d'elles. Trois des premières cornes ont été arrachées devant elle. Sur cette corne, il y avait des yeux pareils à ceux d’un homme et une bouche qui parlait avec arrogance.
      9 » Pendant que je regardais, on a placé des trônes et l'Ancien des jours s'est assis. Son vêtement était aussi blanc que la neige et les cheveux de sa tête pareils à de la laine pure. Son trône était de flammes et ses roues étaient un feu dévorant.
      10 Un fleuve de feu coulait et sortait de devant lui. Des dizaines de milliers le servaient et des centaines de millions se tenaient debout devant lui. Les juges se sont assis et des livres ont été ouverts.
      11 J’ai alors regardé, à cause des paroles arrogantes que prononçait la corne. Pendant que je regardais, la bête a été tuée. Son corps a été détruit et livré au feu pour être brûlé.
      12 Les autres bêtes ont été dépouillées de leur pouvoir, mais une prolongation de vie leur a été accordée pour un certain temps.
      13 » Pendant que je regardais dans mes visions nocturnes, *quelqu'un qui ressemblait à un fils de l'homme est venu avec les nuées du ciel. Il s'est avancé vers l'Ancien des jours et on l’a fait approcher de lui.
      14 On lui a donné la domination, la gloire et le règne, et tous les peuples, les nations et les hommes de toute langue l’ont servi. Sa domination est une domination éternelle qui ne cessera pas et son royaume ne sera jamais détruit.
      15 » Moi, Daniel, j'ai eu l'esprit troublé au plus profond de moi et mes visions m'ont terrifié.
      16 Je me suis approché de l'un de ceux qui se tenaient debout et lui ai demandé de me révéler la vérité à propos de tout cela. Il m’a répondu en me faisant connaître l'explication :
      17 ‘Ces quatre bêtes énormes, ce sont quatre rois qui surgiront de la terre.
      18 Cependant, les saints du Très-Haut recevront le royaume et ils le posséderont éternellement, d'éternité en éternité.’
      19 » Ensuite j’ai désiré savoir la vérité sur la quatrième bête, celle qui était différente de toutes les autres, extrêmement terrible, qui avait des dents en fer et des ongles en bronze, qui mangeait, brisait et piétinait ce qu'il restait.
      20 J’ai aussi désiré savoir la vérité au sujet des dix cornes qu'elle avait sur la tête ainsi qu’au sujet de l'autre, celle qui était sortie et devant laquelle trois étaient tombées, la corne qui avait des yeux et une bouche parlant avec arrogance et qui paraissait plus grande que les autres.
      21 J’ai vu cette corne faire la guerre aux saints et l'emporter sur eux,
      22 jusqu'au moment où l'Ancien des jours est venu faire justice aux saints du Très-Haut. Le moment où les saints ont pris possession du royaume est alors arrivé.
      23 » Voici ce qu’il m’a dit : ‘La quatrième bête, c'est un quatrième royaume qui existera sur la terre, différent de tous les royaumes. Il dévorera toute la terre, la piétinera et la brisera.
      24 Les dix cornes, ce sont dix rois qui surgiront de ce royaume. Un autre surgira après eux. Il sera différent des premiers et abaissera trois rois.
      25 Par ses paroles il s’opposera au Très-Haut. Il opprimera les saints du Très-Haut et projettera de changer les temps et la loi. Les saints seront livrés à son pouvoir pendant un temps, deux temps et la moitié d'un temps.
      26 Puis le jugement viendra et on lui retirera sa domination : elle sera définitivement détruite et anéantie.
      27 Le royaume, la domination et la grandeur de tous les royaumes présents sous le ciel seront donnés au peuple des saints du Très-Haut. Son règne est un règne éternel et tous les dominateurs le serviront et lui obéiront.’
      28 » Ici prend fin le message. Moi, Daniel, j’ai été si terrifié par mes pensées que j’en ai changé de couleur. J’ai gardé cette parole dans mon cœur. »

      Daniel 9

      2 la première année de son règne, moi, Daniel, je me suis aperçu dans les livres que le nombre d’années indiqué par l'Eternel au prophète Jérémie pour la durée de la dévastation de Jérusalem était de 70.

      Zacharie 1

      1 Le huitième mois, la deuxième année du règne de Darius, la parole de l'Eternel fut adressée au prophète Zacharie, fils de Bérékia et petit-fils d'Iddo :

      Actes 19

      1 Pendant qu'Apollos était à Corinthe, Paul arriva à Ephèse après avoir traversé les hautes provinces de l'Asie. Il rencontra quelques disciples
      2 et leur dit : « Avez-vous reçu le Saint-Esprit lorsque vous avez cru ? » Ils lui répondirent : « Nous n'avons même pas entendu parler d'un Saint-Esprit. »
      3 Il demanda : « Quel baptême avez-vous donc reçu ? » Ils répondirent : « Le baptême de Jean. »
      4 Alors Paul dit : « Jean a baptisé du baptême de repentance, en disant au peuple de croire en celui qui venait après lui, c'est-à-dire en Jésus [le Messie]. »
      5 Sur ces paroles, ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus.
      6 Lorsque Paul posa les mains sur eux, le Saint-Esprit vint sur eux et ils se mirent à parler en langues et à prophétiser.
      7 Il y avait une douzaine d’hommes en tout.
      8 Ensuite Paul entra dans la synagogue où il parla avec assurance. Pendant 3 mois, il discuta de ce qui concerne le royaume de Dieu et il s'efforça de persuader ceux qui l'écoutaient.
      9 Cependant, quelques-uns restaient endurcis et incrédules et disaient du mal de la voie du Seigneur devant la foule. Alors il les quitta, prit les disciples à part et enseigna chaque jour dans l'école d'un dénommé Tyrannus.
      10 Cela dura 2 ans, si bien que tous les habitants de l'Asie, juifs et non juifs, entendirent la parole du Seigneur.
      11 Dieu faisait des miracles extraordinaires par l’intermédiaire de Paul,
      12 au point qu'on appliquait sur les malades des linges ou des mouchoirs qui avaient touché son corps ; les maladies les quittaient et les esprits mauvais sortaient [d’eux].
      13 Quelques exorcistes juifs ambulants essayèrent de prononcer le nom du Seigneur Jésus sur ceux qui avaient des esprits mauvais ; ils disaient : « Nous vous conjurons par le Jésus que Paul prêche ! »
      14 Ceux qui faisaient cela étaient sept fils de Scéva, un Juif chef des prêtres.
      15 L'esprit mauvais leur répondit : « Je connais Jésus et je sais qui est Paul ; mais vous, qui êtes-vous ? »
      16 Alors l'homme qui avait l'esprit mauvais en lui se jeta sur eux, les maîtrisa tous et les maltraita de telle sorte qu'ils s'enfuirent de cette maison nus et blessés.
      17 Cela fut connu de tous les habitants d’Ephèse, juifs et non juifs ; la crainte s'empara de tous et on célébrait la grandeur du nom du Seigneur Jésus.
      18 Beaucoup de croyants venaient reconnaître publiquement ce qu'ils avaient fait.
      19 Un grand nombre de ceux qui avaient pratiqué la magie apportèrent leurs livres et les brûlèrent devant tout le monde. On en estima la valeur à 50'000 pièces d'argent.
      20 C'est ainsi que la parole du Seigneur se propageait et gagnait en puissance.
      21 Après ces événements, Paul forma le projet d'aller à Jérusalem en traversant la Macédoine et l'Achaïe. « Quand j'y serai allé, disait-il, il faudra aussi que je me rende à Rome. »
      22 Il envoya en Macédoine deux de ses aides, Timothée et Eraste, et resta lui-même encore quelque temps en Asie.
      23 A cette époque, il se produisit un grand trouble au sujet de la voie du Seigneur.
      24 En effet, un orfèvre du nom de Démétrius fabriquait des temples d'Artémis en argent et procurait un gain considérable aux artisans.
      25 Il les rassembla avec ceux qui exerçaient une activité similaire et dit : « Vous savez que notre prospérité dépend de cette industrie.
      26 Or, vous voyez et entendez dire que non seulement à Ephèse, mais dans presque toute l'Asie, ce Paul a persuadé et détourné une grande foule en disant que les dieux fabriqués par la main de l’homme ne sont pas des dieux.
      27 Cela risque non seulement de discréditer notre activité, mais aussi de réduire à néant l’importance du temple de la grande déesse Artémis et même de dépouiller de sa majesté celle que toute l'Asie et le monde entier vénèrent. »
      28 A ces mots, ils furent remplis de colère et se mirent à crier : « Grande est l'Artémis des Ephésiens ! »
      29 Toute la ville fut dans l'agitation. Ils se précipitèrent tous ensemble au théâtre en entraînant avec eux Gaïus et Aristarque, des Macédoniens compagnons de voyage de Paul.
      30 Paul voulait se présenter devant le peuple, mais les disciples l'en empêchèrent,
      31 et même quelques Asiarques qui étaient ses amis envoyèrent quelqu'un vers lui pour l’inviter à ne pas se rendre au théâtre.
      32 Les uns criaient une chose, les autres une autre, car la confusion régnait dans l'assemblée et la plupart ne savaient pas pourquoi ils s'étaient réunis.
      33 Alors on fit sortir de la foule Alexandre, que les Juifs poussaient en avant, et Alexandre fit signe de la main qu'il voulait parler au peuple.
      34 Mais quand ils reconnurent qu'il était juif, tous crièrent d'une seule voix pendant près de deux heures : « Grande est l'Artémis des Ephésiens ! »
      35 Cependant le secrétaire de la ville put calmer la foule : « Ephésiens, dit-il, quelle est la personne qui ignore que la ville d'Ephèse est la gardienne du temple de la grande [déesse] Artémis et de sa statue tombée du ciel ?
      36 C'est un fait incontestable ! Vous devez vous calmer et ne rien faire avec précipitation.
      37 En effet, vous avez amené ces hommes ici alors qu’ils ne sont coupables ni de sacrilège ni de blasphème envers notre déesse.
      38 Si donc Démétrius et les artisans qui l’accompagnent ont à se plaindre de quelqu'un, il y a des jours d'audience et des gouverneurs : qu'ils portent plainte.
      39 Et si vous avez d'autres réclamations, cela se réglera dans une assemblée légale.
      40 Nous risquons en effet d'être accusés de révolte pour ce qui s'est passé aujourd'hui, puisqu'il n'existe aucun motif qui nous permette de justifier cet attroupement. » Avec ces paroles, il congédia l'assemblée.

      Romains 1

      1 De la part de Paul, serviteur de Jésus-Christ, appelé à être apôtre, mis à part pour annoncer l'Evangile de Dieu.
      2 – Cet Evangile, Dieu l’avait promis auparavant par ses prophètes dans les saintes Ecritures.
      3 Il concerne son Fils qui, en tant qu’homme, est né de la descendance de David
      4 et qui, du point de vue de l'Esprit saint, a été déclaré Fils de Dieu avec puissance par sa résurrection : Jésus-Christ notre Seigneur.
      5 C'est par lui que nous avons reçu la grâce d’exercer le ministère d’apôtre pour conduire en son nom des hommes de toutes les nations à l'obéissance de la foi ;
      6 et vous en faites partie vous aussi, qui avez été appelés par Jésus-Christ. –
      7 A tous ceux qui sont à Rome bien-aimés de Dieu, appelés à être saints : que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ !
      8 Tout d'abord, je dis à mon Dieu par Jésus-Christ toute ma reconnaissance au sujet de vous tous parce que dans le monde entier on parle de votre foi.
      9 Dieu, que je sers de tout mon cœur en annonçant l'Evangile de son Fils, m'est témoin que je fais sans cesse mention de vous dans mes prières.
      10 Constamment je lui demande d'avoir enfin, dans le cadre de sa volonté, le bonheur d'aller chez vous.
      11 Je désire en effet vous voir pour vous communiquer un don spirituel afin que vous soyez affermis,
      12 ou plutôt afin que nous soyons encouragés ensemble chez vous par la foi qui nous est commune, à vous et à moi.
      13 Je ne veux pas que vous ignoriez, frères et sœurs, que j'ai souvent formé le projet d'aller vous voir afin de récolter du fruit parmi vous tout comme parmi les autres nations, mais j'en ai été empêché jusqu'ici.
      14 Je me dois à tous, civilisés ou non, sages ou ignorants.
      15 Ainsi j'ai un vif désir de vous annoncer aussi l'Evangile, à vous qui êtes à Rome.
      16 En effet, je n'ai pas honte de l'Evangile [de Christ] : c’est la puissance de Dieu pour le salut de tout homme qui croit, du Juif d’abord, mais aussi du non-Juif.
      17 En effet, c’est l'Evangile qui révèle la justice de Dieu par la foi et pour la foi, comme cela est écrit : Le juste vivra par la foi.
      18 La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui par leur injustice tiennent la vérité prisonnière,
      19 car ce qu'on peut connaître de Dieu est évident pour eux, puisque Dieu le leur a fait connaître.
      20 En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient depuis la création du monde, elles se comprennent par ce qu’il a fait. Ils sont donc inexcusables,
      21 puisque tout en connaissant Dieu, ils ne lui ont pas donné la gloire qu’il méritait en tant que Dieu et ne lui ont pas montré de reconnaissance ; au contraire, ils se sont égarés dans leurs raisonnements et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres.
      22 Ils se vantent d'être sages, mais ils sont devenus fous,
      23 et ils ont remplacé la gloire du Dieu incorruptible par des images qui représentent l'homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles.
      24 C'est pourquoi Dieu les a livrés à l'impureté par les désirs de leur cœur, de sorte qu'ils déshonorent eux-mêmes leur propre corps,
      25 eux qui ont remplacé la vérité de Dieu par le mensonge et qui ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur, qui est béni éternellement. Amen !
      26 C'est pour cette raison que Dieu les a livrés à des passions déshonorantes : leurs femmes ont remplacé les rapports sexuels naturels par des relations contre nature ;
      27 de même, les hommes ont abandonné les rapports naturels avec la femme et se sont enflammés dans leurs désirs les uns pour les autres ; ils ont commis homme avec homme des actes scandaleux et ont reçu en eux-mêmes le salaire que méritait leur égarement.
      28 Comme ils n'ont pas jugé bon de connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur intelligence déréglée, de sorte qu'ils commettent des actes indignes.
      29 Ils sont remplis de toute sorte d'injustice, [d’immoralité sexuelle, ] de méchanceté, de soif de posséder et de mal. Leur être est plein d'envie, de meurtres, de querelles, de ruses, de fraudes et de perversité. Rapporteurs,
      30 ils sont aussi médisants, ennemis de Dieu, arrogants, orgueilleux, vantards, ingénieux pour faire le mal, rebelles à leurs parents.
      31 Dépourvus d’intelligence, de loyauté, d’affection, ils sont [irréconciliables, ] sans pitié.
      32 Et bien qu'ils connaissent le verdict de Dieu déclarant dignes de mort les auteurs de tels actes, non seulement ils les commettent, mais encore ils approuvent ceux qui agissent de même.

      Colossiens 1

      1 De la part de Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, et du frère Timothée
      2 aux saints qui sont à Colosses, nos fidèles frères et sœurs en Christ : que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ !
      3 Nous disons constamment toute notre reconnaissance à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, lorsque nous prions pour vous.
      4 En effet, nous avons été informés de votre foi en Jésus-Christ et de l’amour que vous avez pour tous les saints
      5 à cause de l'espérance qui vous est réservée au ciel. Cette espérance, vous en avez déjà entendu parler par la parole de la vérité, l'Evangile.
      6 Il est parvenu jusqu'à vous tout comme dans le monde entier, où il porte des fruits et progresse. C'est d’ailleurs aussi le cas parmi vous depuis le jour où vous avez entendu et connu la grâce de Dieu dans la vérité,
      7 suivant l’enseignement que vous avez reçu d'Epaphras, notre bien-aimé compagnon de service. Il est pour vous un fidèle serviteur de Christ,
      8 et il nous a appris de quel amour l'Esprit vous anime.
      9 Voilà pourquoi nous aussi, depuis le jour où nous en avons été informés, nous ne cessons de prier Dieu pour vous. Nous demandons que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toutes sagesse et intelligence spirituelles,
      10 pour marcher d'une manière digne du Seigneur et lui plaire entièrement. Vous aurez pour fruits toutes sortes d’œuvres bonnes et vous progresserez dans la connaissance de Dieu,
      11 vous serez fortifiés à tout point de vue par sa puissance glorieuse pour être toujours et avec joie persévérants et patients,
      12 et vous exprimerez votre reconnaissance au Père qui nous a rendus capables de prendre part à l'héritage des saints dans la lumière.
      13 Il nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume de son Fils bien-aimé,
      14 en qui nous sommes rachetés, pardonnés de nos péchés.
      15 Le Fils est l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création.
      16 En effet, c’est en lui que tout a été créé dans le ciel et sur la terre, le visible et l’invisible, trônes, souverainetés, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui.
      17 Il existe avant toutes choses et tout subsiste en lui.
      18 Il est la tête du corps qu’est l'Eglise ; il est le commencement, le premier-né d'entre les morts, afin d'être en tout le premier.
      19 En effet, Dieu a voulu que toute sa plénitude habite en lui.
      20 Il a voulu par Christ tout réconcilier avec lui-même, aussi bien ce qui est sur la terre que ce qui est dans le ciel, en faisant la paix à travers lui, par son sang versé sur la croix.
      21 Et vous qui étiez autrefois étrangers et ennemis de Dieu par vos pensées et par vos œuvres mauvaises, il vous a maintenant réconciliés
      22 par la mort [de son Fils] dans son corps de chair pour vous faire paraître devant lui saints, sans défaut et sans reproche.
      23 Mais il faut que vous restiez fondés et inébranlables dans la foi, sans vous détourner de l'espérance de l'Evangile que vous avez entendu, qui a été proclamé à toute créature sous le ciel et dont moi, Paul, je suis devenu le serviteur.
      24 Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous et je supplée dans ma vie à ce qui manque aux peines infligées à Christ pour son corps, c’est-à-dire l'Eglise.
      25 C'est d'elle que je suis devenu le serviteur, conformément à la charge que Dieu m'a confiée pour vous : annoncer pleinement la parole de Dieu,
      26 le mystère caché de tout temps et à toutes les générations, mais révélé maintenant à ses saints.
      27 En effet, Dieu a voulu leur faire connaître la glorieuse richesse de ce mystère parmi les non-Juifs, c’est-à-dire Christ en vous, l'espérance de la gloire.
      28 C'est lui que nous annonçons, en avertissant et en instruisant toute personne en toute sagesse, afin de présenter à Dieu toute personne devenue adulte en [Jésus-]Christ.
      29 C'est à cela que je travaille en combattant avec sa force qui agit puissamment en moi.

      2 Thessaloniciens 1

      1 De la part de Paul, Silvain et Timothée à l'Eglise des Thessaloniciens qui est en Dieu notre Père et dans le Seigneur Jésus-Christ :
      2 que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ !
      3 Frères et sœurs, nous devons constamment dire à Dieu toute notre reconnaissance à votre sujet, et cela est juste, parce que votre foi fait de grands progrès et que l'amour mutuel que vous vous portez tous augmente de plus en plus.
      4 Aussi sommes-nous fiers de vous dans les Eglises de Dieu à cause de votre persévérance et de votre foi au milieu de toutes les persécutions et les difficultés que vous supportez.
      5 C'est une preuve du juste jugement de Dieu, pour que vous soyez trouvés dignes du royaume de Dieu, pour lequel vous souffrez aussi.
      6 En effet, il est juste aux yeux de Dieu de rendre la souffrance à ceux qui vous font souffrir
      7 et de vous donner, à vous qui souffrez, du repos avec nous lorsque le Seigneur Jésus apparaîtra du ciel avec les anges de sa puissance,
      8 au milieu d'une flamme de feu, pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n'obéissent pas à l'Evangile de notre Seigneur Jésus[-Christ].
      9 Ils auront pour peine une ruine éternelle, loin de la présence du Seigneur et de la gloire de sa force
      10 lorsqu'il viendra, ce jour-là, pour être célébré parmi ses saints et admiré parmi tous ceux qui auront cru ; or vous avez cru à notre témoignage.
      11 C'est pourquoi nous prions constamment pour vous, afin que notre Dieu vous trouve dignes de son appel et que par sa puissance il mène à leur accomplissement tout désir de faire le bien et toute œuvre de la foi.
      12 Ainsi la gloire du nom de notre Seigneur Jésus[-Christ] sera révélée en vous et la vôtre en lui, conformément à la grâce de notre Dieu et Seigneur Jésus-Christ.

      Jacques 1

      1 De la part de Jacques, serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus-Christ, aux douze tribus dispersées : salut !
      2 Mes frères et sœurs, considérez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés,
      3 sachant que la mise à l'épreuve de votre foi produit la persévérance.
      4 Mais il faut que la persévérance accomplisse parfaitement sa tâche afin que vous soyez parfaitement qualifiés, sans défaut, et qu'il ne vous manque rien.
      5 Si l'un de vous manque de sagesse, qu'il la demande à Dieu, qui donne à tous simplement et sans faire de reproche, et elle lui sera donnée.
      6 Mais qu'il la demande avec foi, sans douter, car celui qui doute ressemble aux vagues de la mer que le vent soulève et agite de tous côtés.
      7 Qu'un tel homme ne s'imagine pas qu'il recevra quelque chose du Seigneur :
      8 c'est un homme partagé, instable dans toute sa conduite.
      9 Que le frère de condition humble tire fierté de son élévation.
      10 Que le riche, au contraire, se montre fier de son abaissement, car il disparaîtra comme la fleur de l'herbe.
      11 Le soleil se lève avec son ardente chaleur, il dessèche l'herbe, sa fleur tombe et toute sa beauté s’évanouit. De même, le riche se flétrira dans ses entreprises.
      12 Heureux l'homme qui tient bon face à la tentation car, après avoir fait ses preuves, il recevra la couronne de la vie que le Seigneur a promise à ceux qui l'aiment.
      13 Que personne, lorsqu'il est tenté, ne dise : « C'est Dieu qui me tente », car Dieu ne peut pas être tenté par le mal et il ne tente lui-même personne.
      14 Mais chacun est tenté quand il est attiré et entraîné par ses propres désirs.
      15 Puis le désir, lorsqu'il est encouragé, donne naissance au péché et le péché, parvenu à son plein développement, a pour fruit la mort.
      16 Ne vous y trompez pas, mes frères et sœurs bien-aimés :
      17 tout bienfait et tout don parfait viennent d'en haut ; ils descendent du Père des lumières, en qui il n'y a ni changement ni l’ombre d’une variation.
      18 Conformément à sa volonté, il nous a donné la vie par la parole de vérité afin que nous soyons en quelque sorte les premières de ses créatures.
      19 Ainsi donc, mes frères et sœurs bien-aimés, que chacun soit prompt à écouter, lent à parler, lent à se mettre en colère,
      20 car la colère de l'homme n'accomplit pas la justice de Dieu.
      21 C'est pourquoi, rejetez toute souillure et tout débordement dû à la méchanceté, et accueillez avec douceur la parole qui a été plantée en vous et qui peut sauver votre âme.
      22 Mettez en pratique la parole et ne vous contentez pas de l'écouter en vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements.
      23 En effet, si quelqu'un écoute la parole et ne la met pas en pratique, il ressemble à un homme qui regarde son visage dans un miroir
      24 et qui, après s'être observé, s'en va et oublie aussitôt comment il était.
      25 Mais celui qui a plongé les regards dans la loi parfaite, la loi de la liberté, et qui a persévéré, celui qui n'a pas oublié ce qu'il a entendu mais qui se met au travail, celui-là sera heureux dans son activité.
      26 Si quelqu'un [parmi vous] croit être religieux alors qu’il ne tient pas sa langue en bride mais trompe son propre cœur, sa religion est sans valeur.
      27 La religion pure et sans tache devant Dieu notre Père consiste à s'occuper des orphelins et des veuves dans leur détresse et à ne pas se laisser souiller par le monde.

      2 Pierre 1

      2 que la grâce et la paix vous soient multipliées par la connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur !

      2 Pierre 3

      16 C'est ce qu'il fait dans toutes les lettres où il parle de ces choses ; il s'y trouve certes des points difficiles à comprendre, et les personnes ignorantes et mal affermies en tordent le sens, comme elles le font des autres Ecritures, pour leur propre ruine.
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