Le mot skolops, que saint Paul emploie dans un seul passage (2Co 12:7), désigne dans le grec classique un pieu pointu, le supplice du pal, ou un éclat, une esquille, une épine ; c'est en ce dernier sens qu'il paraît dans LXX ; (Os 2:6, Eze 28:24, Sir 43:19) dans une fable de Babrius (122:1-6 et suivant), l'âne qui a marché dans les épines demande au loup de lui en enlever une de la patte.
L'expression de saint Paul : « il a été mis dans ma chair » justifie la traduction écharde. Il s'agit évidemment d'une souffrance ou d'une infirmité physique, probablement à manifestations périodiques, qui, même au cours de ses ravissements inexprimables jusqu'au troisième ciel, le ramène à la dure réalité d'une santé fragile, (cf. 2Co 10:10) et en l'humiliant gêne jusqu'à son apostolat : « un ange de Satan, pour me souffleter ». Il avait précisément subi une crise aiguë de maladie en Galatie (Ga 4:13). On n'en sait pas assez pour diagnostiquer avec certitude ce mal mystérieux ; les hypothèses les plus courantes sont : épilepsie, ophtalmie, fièvre paludéenne, lèpre. L'apôtre n'a pu obtenir de Dieu d'en être délivré ; mais la grâce du Seigneur lui suffit, et sa force agit dans la faiblesse du croyant.