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HÉBREUX (épître aux)

I Analyse de l'épître.

PRÉAMBULE (Heb 1:1,3). L'auteur, sans aucun préliminaire, pose la thèse qu'il va développe, celle d'une nouvelle révélation de Dieu par son Fils, l'agent de la création, le reflet de sa gloire, l'empreinte de son essence qui, après avoir accompli la purification des péchés, s'est assis à la droite de Dieu.

PREMIÈRE PARTIE (Heb 1:4-10:18). Supériorité de la nouvelle alliance sur l'ancienne.

I re section : (Heb 1:4-7:28) supériorité du Christ sur les organes de l'ancienne alliance.

1. Le Christ est supérieur aux anges (Heb 1:4-2:18). Seul il a droit à l'adoration, il est le Fils, appelé à la royauté. Son abaissement momentané a été nécessaire pour le conduire à la perfection. Les souffrances qu'il a subies parce qu'il participe à la chair et au sang détruisent celui qui a le pouvoir de la mort, c-à-d, le diable. Pour que le Christ pût faire l'expiation des péchés, il fallait qu'il fût semblable aux hommes. Ce développement est coupé dans Heb 2:1,4 par une exhortation pratique incidente sur la nécessité de se tenir fortement à la doctrine du salut proclamée par le Seigneur lui-même, parce qu'elle a plus d'autorité que la parole prononcée par les anges (la Loi), laquelle pourtant était appuyée par des sanctions.

2. Le Christ est supérieur à Moïse (Heb 3:1-4:13). Il est le Fils, tandis que Moïse n'a été qu'un serviteur. Il donne à ceux qui croient en lui un repos que Moïse n'a pu assurer aux Israélites. Il faut donc résister à l'incrédulité qui écarterait du Dieu vivant, pour ne pas perdre la promesse du Royaume de Dieu comme les Israélites sortis d'Egypte ont perdu celle qui leur avait été faite.

3. Le Christ est supérieur aux grands-prêtres de l'ancienne alliance (Heb 4:14-7:18) - Les fidèles qui ont dans les cieux un grand-prêtre qui n'a point péché, bien qu'il ait été tenté, peuvent s'approcher avec hardiesse du trône de grâce. Le Christ n'est pas un grand-prêtre qui, comme ceux d'Israël, doive offrir des sacrifices pour ses péchés. Il est grand-prêtre selon l'ordre de Melchisédec, roi de Salem, lequel n'est que le type du Christ, roi de la justice et de la paix, supérieur au sacerdoce juif puisque Abraham a donné la dîme à Melchisédec et a été béni par lui (Heb 4:14-7:10). Ce développement est interrompu dans Heb 6:1,10 par une importante digression, dans laquelle est développée l'idée qu'il est superflu de revenir sur les doctrines élémentaires puisqu'il est impossible que ceux qui sont tombés, c'est-à-dire vraisemblablement qui, devant la persécution, ont renié leur foi, se convertissent à nouveau. Puisqu'un autre sacerdoce que celui de Lévi a été nécessaire, c'est que le premier ne pouvait conduire à la perfection. Le nouveau sacerdoce appartient à la tribu de Juda ; il est éternel, parce qu'il n'est pas charnel. Il a été établi par un serment de Dieu. Il a pour objet non pas des sacrifices répétés, mais un sacrifice unique dans lequel le grand-prêtre s'offre lui-même une fois pour toutes (Heb 7:11-28).

II e section : (Heb 8:1-10:18) supériorité du sacrifice du Christ sur le sacrifice lévitique.

1. Comparaison des deux alliances (Heb 8:1,13). Le Christ assis à la droite de Dieu est le ministre du sanctuaire céleste. Il ne peut remplir son office sur la terre, où les sacrifices sont réglés par la Loi de Moïse. Mais le culte terrestre n'est que l'ombre d'une réalité céleste dans laquelle le Christ joue le rôle de grand-prêtre et est le médiateur d'une alliance plus parfaite, alliance qui a été annoncée par l'A.T.

2. Supériorité du sanctuaire de la nouvelle alliance (Heb 9:1,14). Par l'interdiction de pénétrer dans le Saint des Saints, le Saint-Esprit a montré que tant que le culte mosaïque subsisterait, l'accès du sanctuaire céleste resterait fermé. Les sacrifices lévitiques ne sont valables que jusqu'au temps de la substitution à l'alliance ancienne d'une alliance meilleure. Le ministère du Christ s'est déroulé dans le sanctuaire céleste, où il a offert son propre sang qui opère une purification éternelle et amène les fidèles à servir le Dieu vivant.

3. Supériorité du sacrifice de la nouvelle alliance (Heb 9:15-10:18). Le Christ est le médiateur d'une nouvelle alliance qui efface les péchés. Le terme de diathèkè, dont se sert l'auteur, en même temps qu'alliance, signifie testament. Par là est introduite l'idée que la mort est nécessaire pour que la diathèkè soit valable. La première alliance a comporté des sacrifices et l'effusion de sang, la nouvelle alliance de même est établie par le sacrifice du Christ, qui est entré au ciel avec son propre sang qui ôte les péchés ; il reviendra une seconde fois pour sauver ceux qui l'attendent. Le sacrifice lévitique, s'il avait pu conduire à la perfection ceux pour qui il était célébré, aurait cessé d'être offert. Il ne fait donc que rappeler le péché. Le sacrifice du Christ, au contraire, sanctifie les pécheurs et n'a pas besoin d'être renouvelé. Après l'avoir offert, le Christ s'est assis à la droite de Dieu : son oeuvre est parfaite.

DEUXIÈME PARTIE (Heb 10:19-13:17). Exhortations morales.

1. Exhortations à la foi (Heb 10:19-11:40). Ceux qui ont été purifiés doivent rester fermes dans la foi, veiller les uns sur les autres s'exhorter mutuellement, ne pas abandonner les assemblées, car le jour du jugement est proche. Ces exhortations sont appuyées par le rappel de la doctrine de l'impossibilité de la seconde repentance. Les fidèles sont exhortés à se souvenir de leur conversion et des souffrances qu'ils ont supportées, afin de garder la foi pour être sauvés (Heb 10:32-39). L'auteur définitif foi « une certitude des choses espérées, une conviction de celles que l'on ne voit pas », et il appuie cette définition par l'exemple des héros de la foi de l'ancienne alliance qui ont vécu sur la terre comme des étrangers et des voyageurs ayant seulement aperçu de loin ce qui leur avait été promis. C'est que Dieu avait en vue pour eux quelque chose de meilleur et qu'il ne voulait pas qu'ils fussent sauvés sans nous (Heb 11:1,40).

2. Exhortations diverses (Heb 12:1-13:16). Il faut être persévérants en gardant les yeux fixés sur Jésus. Les souffrances ne doivent pas décourager, car Dieu châtie ceux qu'il aime. Il faut vivre dans la paix et se sanctifier, car les chrétiens infidèles sont menacés de châtiments plus terribles que ceux qui ont atteint les rebelles de l'ancienne alliance. Il faut être charitables envers les prisonniers et les malheureux, respecter le mariage, être désintéressés. Les fidèles doivent se souvenir de leurs conducteurs, car le Christ est le même hier, aujourd'hui et éternellement. Vient ensuite, en termes très généraux, une polémique contre des erreurs de doctrine qui paraît viser des rites alimentaires et la recommandation d'être soumis aux conducteurs.

CONCLUSION (Heb 13:17-25).

L'auteur demande à ses lecteurs de prier afin qu'il leur soit rendu plus tôt. Après une bénédiction et une doxologie, il leur demande de bien accueillir son exhortation. Ils savent que Timothée a été remis en liberté. S'il vient assez tôt, il les verra avec lui. Salutations pour les conducteurs et les membres de l'Église. Salutations de la part de e ceux d'Italie ». Bénédiction finale.

II La tradition sur l'épître.

Dans la tradition occidentale, l'épître aux Hébreux est généralement placée à la suite des épîtres pauliniennes ; dans la tradition orientale, elle est, le plus souvent, insérée entre 2 Thess, et 1 Tim., c-à-d, entre les épîtres aux Églises et les épîtres aux particuliers. Ce n'est que très exceptionnellement qu'elle figure entre 2Co et Galates, c-à-d, à la place que sa longueur lui assignerait dans la collection des épîtres de Paul. Ces faits montrent qu'elle n'est entrée qu'après coup dans le recueil des ép. de Paul et plus tard en Occident qu'en Orient.

Elle semble avoir été connue à Rome avant la fin du I er siècle. Clément romain, sans la citer, paraît s'en inspirer en plusieurs passages de son épître aux Corinthiens (vers 96). Les premiers témoignages précis se rencontrent à Alexandrie : Pantène la croyait écrite par Paul, qui n'y aurait pas fait figurer son nom parce qu'il s'adressait à des Juifs et qu'il était l'apôtre des Gentils ; Clément d'Alexandrie pensait que Paul l'avait écrite en hébreu, et que Clément romain ou Luc l'avait traduite en grec ; Origène modifia cette théorie parce qu'il se rendit compte que le style de l'épître était trop coulant pour qu'elle pût être une traduction : il supposa que Paul l'avait inspirée, mais qu'un autre l'avait rédigée. Ces théories des Pères alexandrins paraissent avoir été dictées par le désir de concilier deux traditions dont l'une attribuait l'épître à Paul et dont l'autre attestait qu'elle n'était pas de lui. Quoi qu'il en soit, la théorie de l'origine indirectement paulinienne a, de bonne heure, triomphé en Orient des hésitations que l'on pouvait avoir à l'accueillir dans le canon.

En Occident, sa canonisation et son assimilation aux ép. de Paul se sont faites suivant un tout autre processus et ont été beaucoup plus lentes. Irénée, Hippolyte, Gaïus de Rome, s'ils l'ont connue--ce qui reste douteux--ne comptent pourtant que treize ép. de Paul. Le canon de Muratori l'ignore. Tertullien la cite comme de Barnabas, non pas comme un livre canonique, mais comme l'oeuvre d'un compagnon des apôtres. Pendant tout le cours du III e s, l'épître n'est citée en Occident que par Nova-tien qui, comme Tertullien, l'attribue à Barnabas. Les premiers écrivains occidentaux qui, au IV e siècle, l'ont citée comme paulinienne et canonique, sont des hommes comme Hilaire de Poitiers, Lucifer de Cagliari, Priscillien, qui, au cours des controverses ariennes, ont été en relations avec les docteurs orientaux. C'est lorsqu'à la fin du IV e siècle les relations entre l'Église d'Orient et l'Église d'Occident sont devenues plus fréquentes, que l'épître aux Heb a été, si on peut dire, importée d'Orient en Occident et introduite dans le canon de l'Église latine, sous l'influence d'hommes comme saint Jérôme et saint Augustin, qui connaissaient bien les raisons qu'il y avait pour ne pas la considérer comme paulinienne, mais qui se déclaraient liés par l'autorité des Églises d'Orient. L'évolution s'achève avec les conciles africains d'Hippone (393) et de Carthage (397), qui comptent treize épîtres de Paul et une du même aux Heb ; et l'unification est faite par Innocent I er dans sa lettre à Exupère de Toulouse (405) et par le concile de Carthage (419) qui comptent quatorze épîtres de Paul. A partir de ce moment, les doutes sur l'origine paulinienne de l'épître aux Hébreux n'apparaîtront plus que d'une manière sporadique. Ils reprendront une certaine intensité au XVI e siècle avec Érasme et les humanistes et surtout avec Luther qui l'attribue à Apollos et l'exclut du N.T. parce qu'elle enseigne l'impossibilité de la seconde repentance. Mais le concile de Trente étouffera les velléités de critique indépendante des humanistes et le développement dans le protestantisme de la doctrine de l'inspiration triomphera, bien que plus lentement, dans les Églises luthériennes, des doutes relatifs à l'origine de l'épître aux Hébreux.

A l'heure actuelle, en dehors des théologiens catholiques, qui sont liés par le décret du concile de Trente, aucun critique ayant quelque autorité n'envisage l'idée d'une origine directement ou indirectement paulinienne de l'épître aux Hébreux.

III La forme littéraire.

Est-ce une lettre véritable ou bien la forme épistolaire n'y est-elle que fictive ? Les deux hypothèses ont été soutenues, et on a aussi pensé que c'était un traité théologique ou une homélie qui, par une conclusion épistolaire ajoutée après coup par l'auteur lui-même ou par un éditeur, aurait été adressée à un groupe différent de celui pour lequel il avait été primitivement conçu. Le titre « Aux Hébreux » est énigmatique. Il ne paraît pas provenir de l'auteur mais semble avoir été donné sous l'influence de cette réflexion qu'une démonstration de la supériorité de la nouvelle alliance sur l'ancienne doit avoir été composée pour des lecteurs d'origine juive.

L'épître ne s'ouvre pas par une salutation semblable à celles qui figurent en tête de toutes les ép. pauliniennes. Le caractère majestueux et la perfection littéraire de la première phrase ne permettent pas d'admettre qu'elle ait pu originairement être précédée d'une salutation qui aurait été intentionnellement ou accidentellement supprimée. Mais cela ne prouve pas que l'épître aux Heb ne soit pas une lettre, car il faut juger sur l'ensemble, et il ne serait pas impossible de supposer que l'auteur, écrivant à une époque de persécutions, ait pris la précaution de ne pas nommer directement ceux à qui il s'adressait, pour le cas où sa lettre serait tombée entre des mains païennes.

Dans l'épître aux Hébreux, il n'y a pas, autant que dans la plupart des ép. de Paul, de traits concrets désignant un cercle défini de lecteurs. Il y a cependant assez d'indices précis prouvant que l'auteur a en vue un groupe de chrétiens dont il connaît la situation (Heb 2:3 4:1 5:11-14 12:4 13:7,9,17). C'est surtout la conclusion qu'il faut considérer, notamment l'invitation que l'auteur adresse de prier pour qu'il soit rendu à ses lecteurs (Heb 13:19), ce qu'il dit de la mise en liberté de Timothée et de la visite qu'il projette de faire en sa compagnie (Heb 13:23), les salutations pour les conducteurs et les saints et les salutations de la part de « ceux d'Italie » (Heb 13:17-24). On a, il est vrai, supposé que 1a conclusion pourrait avoir été ajoutée après coup pour donner au document un caractère épistolaire qu'il n'aurait pas eu primitivement. Mais, outre que le corps même du livre contient assez d'indications précises pour prouver que l'auteur a en vue un groupe défini de lecteurs, l'hypothèse du caractère épistolaire fictif se heurte à plusieurs difficultés. La moins grave n'est pas que, si on avait voulu imiter le modèle fourni par les ép. de Paul, la première chose que l'on aurait faite aurait été de mettre en tête une salutation semblable à celles par lesquelles s'ouvrent les lettres de l'apôtre.

On a fait observer que le ton et la structure de l'épître sont plutôt d'un discours que d'une lettre. L'auteur lui-même semble présenter son oeuvre comme un discours qui s'adresse à des auditeurs (Heb 2:5 4:13 5:11 9:5 11:32 13:22) et, avec un art qui n'ignore pas certains procédés de la rhétorique grecque, il fait alterner les développements théoriques qui réclament quelque attention pour être suivis et des exhortations pratiques plus faciles à saisir, comme s'il voulait ménager à ses auditeurs des paliers qui leur permettent de reprendre haleine. Mais tout cela peut parfaitement s'expliquer par le tempérament oratoire de l'auteur et par le fait qu'il n'a pas composé son oeuvre pour que ceux à qui il l'adresse en prennent individuellement connaissance, mais pour qu'elle soit lue à la communauté assemblée. Cependant, il faut reconnaître que, parmi les arguments invoqués par les partisans de la conclusion épistolaire surajoutée, il y en a un qui est grave. C'est celui qu'ils tirent de la différence entre Heb 13:19 où les lecteurs sont invités à prier pour que l'auteur leur soit rendu, c-à-d, où l'annonce d'une visite qu'il leur fera reste hypothétique, et Heb 13:23 où une visite est positivement annoncée et est si proche qu'elle ne coïncidera avec celle de Timothée que si celui-ci ne tarde pas à venir. Cette difficulté se résoudrait d'elle-même si on considérait le passage relatif à Timothée (Heb 13:23) comme un fragment maladroitement introduit à cet endroit d'une autre lettre, peut-être d'une lettre de Paul. Mais ce n'est là qu'une conjecture. On voit que l'hypothèse du caractère épistolaire primitif de l'épître aux Heb ne peut pas être considérée comme rigoureusement démontrée. Elle paraît cependant rester de beaucoup la plus probable, parce que l'hypothèse de l'addition de la conclusion épistolaire soulève de plus graves difficultés encore.

La langue et le vocabulaire de l'épître sont très différents de la langue et du vocabulaire pauliniens. Le style est beaucoup plus coulant et plus proche du grec classique. Il est tel que l'hypothèse d'une traduction de l'hébreu doit être écartée. D'ailleurs, non seulement les citations, mais encore les réminiscences de l'A.T., se rapportent aux LXX et il y a des assonances et même quelques jeux de mots qui n'ont pu être conçus qu'en grec.

IV La théologie de l'épître aux Hébreux.

Aux raisons d'ordre littéraire qu'il y a de ne pas l'attribuer à l'apôtre Paul, s'ajoutent des raisons d'ordre théologique. Certains de ses éléments, il est vrai, se retrouvent dans le paulinisme, par ex. l'idée de la substitution à l'ancienne alliance d'une alliance nouvelle, ou celle du rôle capital de la mort du Christ ; mais ce sont là des idées communes à tous les chrétiens du siècle apostolique, et l'auteur de l'épître aux Heb les présente et les développe tout autrement que Paul. C'est ainsi que, pour l'apôtre l'ancienne alliance est constituée par la promesse et que la Loi n'est venue que s'y surajouter, tandis que, pour l'auteur de l'épître aux Héb., l'ancienne alliance, c'est essentiellement la législation mosaïque et spécialement le système cultuel qu'elle règle. La mort du Christ est pour Paul la condamnation du péché, c-à-d, l'exécution d'un coupable. Pour l'auteur de l'épître aux Héb., c'est l'immolation d'une victime très sainte et très pure.

L'appropriation du salut se fait tout autrement dans les deux systèmes. Pour Paul, elle est réalisée par la foi, c-à-d, par l'union mystique avec le Christ qui meurt et qui ressuscite à la vie du ciel. Pour l'épître aux Héb., la nature de l'homme est seulement purifiée, non radicalement transformée par la rédemption. La notion de la foi est, par suite, très différente. L'auteur de l'épître aux Heb la définit dans un sens qui correspond à ce que Paul appelle l'espérance. Il n'y a rien dans l'épître aux Heb qui réponde à ce qu'exprime pour Paul l'expression « être en Christ », rien non plus qui soit l'équivalent du rôle que jouent chez Paul les phénomènes d'inspiration et, d'une manière générale, la notion de l'Esprit. Pour l'auteur de l'épître aux Héb., la condition du salut c'est l'attachement inébranlable à la confession de la foi chrétienne. Il y a là une différence de tempérament, mais aussi une différence de situation. L'attachement au christianisme passe nécessairement au premier plan quand la persécution sévit ou seulement menace, et c'est aussi une différence de situation et d'époque que révèle le fait que l'auteur de l'épître aux Héb., qui n'est, à aucun degré, ni légaliste ni particulariste, ne vise directement aucune des grandes thèses pour lesquelles l'apôtre Paul a lutté. Ces thèses ont si complètement triomphé qu'elles ne sont plus en discussion.

L'auteur de l'épître aux Heb a très fortement subi l'influence de la philosophie judéo-alexandrine. Il est imbu de la théorie philonienne du Logos (voir ce mot), et l'on doit considérer comme très vraisemblable qu'il a connu directement une partie au moins des traités de Philon. Il donne au Christ les principaux attributs du Logos philonien, mais le terme même de logos ne se trouve pas chez lui. C'est que le terme « Christ » représente pour lui tout ce que représentait le terme philonien de logos, et quelque chose de plus. L'influence du philonisme ne doit pas être comprise dans ce sens que l'auteur de l'épître aux Heb aurait réalisé une synthèse entre le christianisme et la philosophie judéo-alexandrine, mais dans ce sens qu'il a trouvé dans le philonisme des matériaux qui lui ont paru se prêter à exprimer sa pensée et sa, foi chrétiennes.

V Les destinataires de l'épître.

On a longtemps cru qu'elle devait avoir été adressée à des lecteurs d'origine juive. Mais elle appartient à une époque où l'opposition entre le judéo-christianisme légaliste et particulariste et le pagano-christianisme n'existe plus et où l'A. T, est le bien de toute l'Église. Il y a d'ailleurs dans l'épître des traits qui s'accorderaient mal avec l'hypothèse de lecteurs judéo-chrétiens, par ex. la mention, parmi les enseignements chrétiens élémentaires, de la foi en Dieu, de la résurrection et du jugement (Heb 6:2), car ce sont là des doctrines communes au judaïsme et au christianisme.

La majorité des critiques pense que l'épître a été adressée à des chrétiens de Rome. Plusieurs observations paraissent favorables à cette opinion. Le premier auteur qui l'ait connue est le Romain Clément ; le passage Heb 6:10 parle des services rendus aux saints par les lecteurs ; or nous savons que l'Église de Rome, riche et généreuse, était souvent venue en aide aux Églises pauvres. Les conducteurs de l'Église sont appelés hègoumènes ; or ce terme qui ne se rencontre que chez Clément paraît être spécifiquement romain. La salutation de la part de « ceux d'Italie » (Heb 13:24) se comprend le mieux comme envoyée par une colonie d'Italiens fixée à l'étranger. Par contre les passages Heb 10:32 et suivants où il est question d'outrages et de tribulations, et surtout Heb 12:4 où l'auteur dit : « Vous n'avez pas encore résisté jusqu'au sang », ne semblent guère avoir pu être adressés à une Église qui aurait passé par la persécution de Néron. Or il paraît difficile que l'épître ait pu être écrite avant 64. On doit donc laisser en suspens la question des destinataires, en se bornant à considérer comme les plus vraisemblables les hypothèses qui les chercheraient d'une part en Egypte et de l'autre en Italie en dehors de Rome.

Harnack et Zahn ont émis l'hypothèse que l'épître n'avait pas été adressée à la communauté romaine tout entière, mais à un petit groupe au sein de cette communauté, semblable à l' « Église qui s'assemble dans la maison d'Aquilas » dont il est question dans Ro 16:5. Cette conjecture, qui a beaucoup pour elle, est indépendante de la thèse de destinataires romains à propos de laquelle elle a été émise.

Quant au lieu où l'épître a été composée, aucun indice ne permet de hasarder une conjecture.

VI La date de composition.

Pour un certain nombre de critiques, l'épître serait antérieure à 70 parce qu'elle décrit le Temple et le culte au présent et qu'elle ne tire pas argument de la cessation du culte lévitique. Ces deux raisons ne peuvent pas être retenues, la première parce que la description du sanctuaire et du culte est faite d'après le texte de l'A. T, et non d'après l'observation directe ; elle se rapporte en réalité au Tabernacle et non au Temple d'Hérode. Quant à la cessation du sacrifice, elle peut n'avoir été considérée que comme une interruption provisoire, semblable à celle qu'avait provoquée la persécution d'Antiochus Épiphane. Longtemps les Juifs ont espéré une reconstruction du Temple et une restauration de leur culte et, au temps d'Hadrien, ils ont un moment pensé que leurs espérances allaient se réaliser.

L'épître ayant été connue de Clément romain doit avoir été écrite avant 96. On y relève une série d'indices qui conduisent à la placer sensiblement après 70. Notons, par ex., la position de la théologie de l'épître par rapport au paulinisme et le sentiment qu'a l'auteur de ne pas appartenir à la première génération chrétienne (Heb 2:3) ; l'Église à laquelle il s'adresse existe depuis longtemps (Heb 5:11 10:30). Une persécution violente qui pourrait être celle de Néron est déjà assez éloignée (Heb 10:32,34) ; une autre persécution commence ou, du moins, menace (Heb 12:4 13:3), ce pourrait être celle de Domitien. Il semble que l'on ait bien des chances de ne pas se tromper en fixant la composition de l'épître aux années 80-90.

VII L'auteur.

Il n'est guère de personnalité du siècle apostolique à laquelle on n'ait pas proposé d'en attribuer la composition ; c'est ainsi que l'on a mis en avant les noms de Luc, de Barnabas, de Clément romain, d'Apollos, de Silas, de Pierre ou d'un de ses disciples, du diacre Philippe, du pres-bytre Aristion et même de Priscille ; simples conjectures le plus souvent, et qui manquent tellement de base qu'il est impossible de les discuter. Celles qui ont recueilli le plus de suffrages sont les attributions à Barnabas et à Apollos. La première a pour elle le témoignage de Tertullien, mais, si elle reposait sur une tradition primitive, on aurait peine à comprendre l'attribution au même Barnabas d'une autre lettre composée vers 130 et qui a un caractère assez différent. L'attribution à Apollos est une conjecture qui n'apparaît qu'avec Luther, bien qu'elle soit sans doute antérieure à lui. Si ce que nous savons d'Apollos, Juif alexandrin, cultivé et éloquent, correspond bien à l'idée que nous pouvons nous faire de l'auteur de l'épître aux Héb., il ne faut pas oublier qu'Apollos n'a certainement pas été le seul Juif alexandrin qui se soit converti à l'Évangile. Il sera donc sage de se borner à dire que l'épître aux Heb est l'oeuvre d'un Juif hellénisé ou d'un prosélyte familiarisé avec la pensée philonienne. Quant à son nom, comme le disait déjà Origène, « Dieu seul le sait ». BIBLIOGRAPHIE --Introductions. --Comment, angl. : Westcott 3, 1902. --Ménégoz, La tkeol. de l'ép. aux Hébreux, Paris 1894 (fondamental) ; --M. Goguel, La doctr. de l'impossibil. de la seconde conversion dans l'épître aux Heb et sa place dans l'évol. du Christian. (Ann. Ec. H. -Et., Se. rel. 1931-32). M. G.

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      Romains 16

      5 Saluez aussi l'Église qui est dans leur maison. Saluez Épaïnète, mon bien-aimé, qui a été pour Christ les prémices de l'Asie.

      Hébreux 1

      1 Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes,
      3 et qui, étant le reflet de sa gloire et l'empreinte de sa personne, et soutenant toutes choses par sa parole puissante, a fait la purification des péchés et s'est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts,
      4 devenu d'autant supérieur aux anges qu'il a hérité d'un nom plus excellent que le leur.
      5 Car auquel des anges Dieu a-t-il jamais dit : Tu es mon Fils, Je t'ai engendré aujourd'hui ? Et encore : Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils ?
      6 Et lorsqu'il introduit de nouveau dans le monde le premier-né, il dit : Que tous les anges de Dieu l'adorent !
      7 De plus, il dit des anges : Celui qui fait de ses anges des vents, Et de ses serviteurs une flamme de feu.
      8 Mais il a dit au Fils : Ton trône, ô Dieu est éternel ; Le sceptre de ton règne est un sceptre d'équité ;
      9 Tu as aimé la justice, et tu as haï l'iniquité ; C'est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t'a oint D'une huile de joie au-dessus de tes égaux.
      10 Et encore : Toi, Seigneur, tu as au commencement fondé la terre, Et les cieux sont l'ouvrage de tes mains ;
      11 Ils périront, mais tu subsistes ; Ils vieilliront tous comme un vêtement,
      12 Tu les rouleras comme un manteau et ils seront changés ; Mais toi, tu restes le même, Et tes années ne finiront point.
      13 Et auquel des anges a-t-il jamais dit : Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied ?
      14 Ne sont-ils pas tous des esprits au service de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut ?

      Hébreux 2

      1 C'est pourquoi nous devons d'autant plus nous attacher aux choses que nous avons entendues, de peur que nous ne soyons emportés loin d'elles.
      2 Car, si la parole annoncée par des anges a eu son effet, et si toute transgression et toute désobéissance a reçu une juste rétribution,
      3 comment échapperons-nous en négligeant un si grand salut, qui, annoncé d'abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l'ont entendu,
      4 Dieu appuyant leur témoignage par des signes, des prodiges, et divers miracles, et par les dons du Saint Esprit distribués selon sa volonté.
      5 En effet, ce n'est pas à des anges que Dieu a soumis le monde à venir dont nous parlons.
      6 Or quelqu'un a rendu quelque part ce témoignage : Qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui, Ou le fils de l'homme, pour que tu prennes soin de lui ?
      7 Tu l'as abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges, Tu l'as couronné de gloire et d'honneur,
      8 Tu as mis toutes choses sous ses pieds. En effet, en lui soumettant toutes choses, Dieu n'a rien laissé qui ne lui fût soumis. Cependant, nous ne voyons pas encore maintenant que toutes choses lui soient soumises.
      9 Mais celui qui a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges, Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d'honneur à cause de la mort qu'il a soufferte, afin que, par la grâce de Dieu, il souffrît la mort pour tous.
      10 Il convenait, en effet, que celui pour qui et par qui sont toutes choses, et qui voulait conduire à la gloire beaucoup de fils, élevât à la perfection par les souffrances le Prince de leur salut.
      11 Car celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous issus d'un seul. C'est pourquoi il n'a pas honte de les appeler frères,
      12 lorsqu'il dit : J'annoncerai ton nom à mes frères, Je te célébrerai au milieu de l'assemblée.
      13 Et encore : Je me confierai en toi. Et encore : Me voici, moi et les enfants que Dieu m'a donnés.
      14 Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, il y a également participé lui-même, afin que, par la mort, il anéantît celui qui a la puissance de la mort, c'est à dire le diable,
      15 et qu'il délivrât tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans la servitude.
      16 Car assurément ce n'est pas à des anges qu'il vient en aide, mais c'est à la postérité d'Abraham.
      17 En conséquence, il a dû être rendu semblable en toutes choses à ses frères, afin qu'il fût un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu, pour faire l'expiation des péchés du peuple ;
      18 car, ayant été tenté lui-même dans ce qu'il a souffert, il peut secourir ceux qui sont tentés.

      Hébreux 3

      1 C'est pourquoi, frères saints, qui avez part à la vocation céleste, considérez l'apôtre et le souverain sacrificateur de la foi que nous professons,
      2 Jésus, qui a été fidèle à celui qui l'a établi, comme le fut Moïse dans toute sa maison.
      3 Car il a été jugé digne d'une gloire d'autant supérieure à celle de Moïse que celui qui a construit une maison a plus d'honneur que la maison même.
      4 Chaque maison est construite par quelqu'un, mais celui qui a construit toutes choses, c'est Dieu.
      5 Pour Moïse, il a été fidèle dans toute la maison de Dieu, comme serviteur, pour rendre témoignage de ce qui devait être annoncé ;
      6 mais Christ l'est comme Fils sur sa maison ; et sa maison, c'est nous, pourvu que nous retenions jusqu'à la fin la ferme confiance et l'espérance dont nous nous glorifions.
      7 C'est pourquoi, selon ce que dit le Saint Esprit : Aujourd'hui, si vous entendez sa voix,
      8 N'endurcissez pas vos coeurs, comme lors de la révolte, Le jour de la tentation dans le désert,
      9 Où vos pères me tentèrent, Pour m'éprouver, et ils virent mes oeuvres Pendant quarante ans.
      10 Aussi je fus irrité contre cette génération, et je dis : Ils ont toujours un coeur qui s'égare. Ils n'ont pas connu mes voies.
      11 Je jurai donc dans ma colère : Ils n'entreront pas dans mon repos !
      12 Prenez garde, frère, que quelqu'un de vous n'ait un coeur mauvais et incrédule, au point de se détourner du Dieu vivant.
      13 Mais exhortez-vous les uns les autres chaque jour, aussi longtemps qu'on peut dire : Aujourd'hui ! afin qu'aucun de vous ne s'endurcisse par la séduction du péché.
      14 Car nous sommes devenus participants de Christ, pourvu que nous retenions fermement jusqu'à la fin l'assurance que nous avions au commencement,
      15 pendant qu'il est dit : Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, N'endurcissez pas vos coeurs, comme lors de la révolte.
      16 Qui furent, en effet, ceux qui se révoltèrent après l'avoir entendue, sinon tous ceux qui étaient sortis d'Égypte sous la conduite de Moïse ?
      17 Et contre qui Dieu fut-il irrité pendant quarante ans, sinon contre ceux qui péchaient, et dont les cadavres tombèrent dans le désert ?
      18 Et à qui jura-t-il qu'ils n'entreraient pas dans son repos, sinon à ceux qui avaient désobéi ?
      19 Aussi voyons-nous qu'ils ne purent y entrer à cause de leur incrédulité.

      Hébreux 4

      1 Craignons donc, tandis que la promesse d'entrer dans son repos subsiste encore, qu'aucun de vous ne paraisse être venu trop tard.
      2 Car cette bonne nouvelle nous a été annoncée aussi bien qu'à eux ; mais la parole qui leur fut annoncée ne leur servit de rien, parce qu'elle ne trouva pas de la foi chez ceux qui l'entendirent.
      3 Pour nous qui avons cru, nous entrons dans le repos, selon qu'il dit : Je jurai dans ma colère : Ils n'entreront pas dans mon repos ! Il dit cela, quoique ses oeuvres eussent été achevées depuis la création du monde.
      4 Car il a parlé quelque part ainsi du septième jour : Et Dieu se reposa de toutes ses oeuvres le septième jour.
      5 Et ici encore : Ils n'entreront pas dans mon repos !
      6 Or, puisqu'il est encore réservé à quelques-uns d'y entrer, et que ceux à qui d'abord la promesse a été faite n'y sont pas entrés à cause de leur désobéissance,
      7 Dieu fixe de nouveau un jour-aujourd'hui-en disant dans David si longtemps après, comme il est dit plus haut : Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, N'endurcissez pas vos coeurs.
      8 Car, si Josué leur eût donné le repos, il ne parlerait pas après cela d'un autre jour.
      9 Il y a donc un repos de sabbat réservé au peuple de Dieu.
      10 Car celui qui entre dans le repos de Dieu se repose de ses oeuvres, comme Dieu s'est reposé des siennes.
      11 Efforçons-nous donc d'entrer dans ce repos, afin que personne ne tombe en donnant le même exemple de désobéissance.
      12 Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu'une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu'à partager âme et esprit, jointures et moelles ; elle juge les sentiments et les pensées du coeur.
      13 Nulle créature n'est cachée devant lui, mais tout est à nu et à découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte.
      14 Ainsi, puisque nous avons un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, demeurons fermes dans la foi que nous professons.
      15 Car nous n'avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses ; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché.
      16 Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce afin d'obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins.

      Hébreux 5

      1 En effet, tout souverain sacrificateur pris du milieu des hommes est établi pour les hommes dans le service de Dieu, afin de présenter des offrandes et des sacrifices pour les péchés.
      2 Il peut être indulgent pour les ignorants et les égarés, puisque la faiblesse est aussi son partage.
      3 Et c'est à cause de cette faiblesse qu'il doit offrir des sacrifices pour ses propres péchés, comme pour ceux du peuple.
      4 Nul ne s'attribue cette dignité, s'il n'est appelé de Dieu, comme le fut Aaron.
      5 Et Christ ne s'est pas non plus attribué la gloire de devenir souverain sacrificateur, mais il la tient de celui qui lui a dit : Tu es mon Fils, Je t'ai engendré aujourd'hui !
      6 Comme il dit encore ailleurs : Tu es sacrificateur pour toujours, Selon l'ordre de Melchisédek.
      7 C'est lui qui, dans les jours de sa chair, ayant présenté avec de grands cris et avec larmes des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et ayant été exaucé à cause de sa piété,
      8 a appris, bien qu'il fût Fils, l'obéissance par les choses qu'il a souffertes,
      9 et qui, après avoir été élevé à la perfection, est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l'auteur d'un salut éternel,
      10 Dieu l'ayant déclaré souverain sacrificateur selon l'ordre de Melchisédek.
      11 Nous avons beaucoup à dire là-dessus, et des choses difficiles à expliquer, parce que vous êtes devenus lents à comprendre.
      12 Vous, en effet, qui depuis longtemps devriez être des maîtres, vous avez encore besoin qu'on vous enseigne les premiers rudiments des oracles de Dieu, vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d'une nourriture solide.
      13 Or, quiconque en est au lait n'a pas l'expérience de la parole de justice ; car il est un enfant.
      14 Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux dont le jugement est exercé par l'usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal.

      Hébreux 6

      1 C'est pourquoi, laissant les éléments de la parole de Christ, tendons à ce qui est parfait, sans poser de nouveau le fondement du renoncement aux oeuvres mortes,
      2 de la foi en Dieu, de la doctrine des baptêmes, de l'imposition des mains, de la résurrection des morts, et du jugement éternel.
      3 C'est ce que nous ferons, si Dieu le permet.
      4 Car il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté le don céleste, qui ont eu part au Saint Esprit,
      5 qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir,
      6 et qui sont tombés, soient encore renouvelés et amenés à la repentance, puisqu'ils crucifient pour leur part le Fils de Dieu et l'exposent à l'ignominie.
      7 Lorsqu'une terre est abreuvée par la pluie qui tombe souvent sur elle, et qu'elle produit une herbe utile à ceux pour qui elle est cultivée, elle participe à la bénédiction de Dieu ;
      8 mais, si elle produit des épines et des chardons, elle est réprouvée et près d'être maudite, et on finit par y mettre le feu.
      9 Quoique nous parlions ainsi, bien-aimés, nous attendons, pour ce qui vous concerne, des choses meilleures et favorables au salut.
      10 Car Dieu n'est pas injuste, pour oublier votre travail et l'amour que vous avez montré pour son nom, ayant rendu et rendant encore des services aux saints.
      11 Nous désirons que chacun de vous montre le même zèle pour conserver jusqu'à la fin une pleine espérance,
      12 en sorte que vous ne vous relâchiez point, et que vous imitiez ceux qui, par la foi et la persévérance, héritent des promesses.
      13 Lorsque Dieu fit la promesse à Abraham, ne pouvant jurer par un plus grand que lui, il jura par lui-même, et dit :
      14 Certainement je te bénirai et je multiplierai ta postérité.
      15 Et c'est ainsi qu'Abraham, ayant persévéré, obtint l'effet de la promesse.
      16 Or les hommes jurent par celui qui est plus grand qu'eux, et le serment est une garantie qui met fin à toutes leurs différends.
      17 C'est pourquoi Dieu, voulant montrer avec plus d'évidence aux héritiers de la promesse l'immutabilité de sa résolution, intervint par un serment,
      18 afin que, par deux choses immuables, dans lesquelles il est impossible que Dieu mente, nous trouvions un puissant encouragement, nous dont le seul refuge a été de saisir l'espérance qui nous était proposée.
      19 Cette espérance, nous la possédons comme une ancre de l'âme, sûre et solide ; elle pénètre au delà du voile,
      20 là où Jésus est entré pour nous comme précurseur, ayant été fait souverain sacrificateur pour toujours, selon l'ordre de Melchisédek.

      Hébreux 7

      1 En effet, ce Melchisédek, roi de Salem, sacrificateur du Dieu Très Haut, -qui alla au-devant d'Abraham lorsqu'il revenait de la défaite des rois, qui le bénit,
      2 et à qui Abraham donna la dîme de tout, -qui est d'abord roi de justice, d'après la signification de son nom, ensuite roi de Salem, c'est-à-dire roi de paix, -
      3 qui est sans père, sans mère, sans généalogie, qui n'a ni commencement de jours ni fin de vie, -mais qui est rendu semblable au Fils de Dieu, -ce Melchisédek demeure sacrificateur à perpétuité.
      4 Considérez combien est grand celui auquel le patriarche Abraham donna la dîme du butin.
      5 Ceux des fils de Lévi qui exercent le sacerdoce ont, d'après la loi, l'ordre de lever la dîme sur le peuple, c'est-à-dire, sur leurs frères, qui cependant sont issus des reins d'Abraham ;
      6 et lui, qui ne tirait pas d'eux son origine, il leva la dîme sur Abraham, et il bénit celui qui avait les promesses.
      7 Or c'est sans contredit l'inférieur qui est béni par le supérieur.
      8 Et ici, ceux qui perçoivent la dîme sont des hommes mortels ; mais là, c'est celui dont il est attesté qu'il est vivant.
      9 De plus, Lévi, qui perçoit la dîme, l'a payée, pour ainsi dire, par Abraham ;
      10 car il était encore dans les reins de son père, lorsque Melchisédek alla au-devant d'Abraham.
      11 Si donc la perfection avait été possible par le sacerdoce Lévitique, -car c'est sur ce sacerdoce que repose la loi donnée au peuple, -qu'était-il encore besoin qu'il parût un autre sacrificateur selon l'ordre de Melchisédek, et non selon l'ordre d'Aaron ?
      12 Car, le sacerdoce étant changé, nécessairement aussi il y a un changement de loi.
      13 En effet, celui de qui ces choses sont dites appartient à une autre tribu, dont aucun membre n'a fait le service de l'autel ;
      14 car il est notoire que notre Seigneur est sorti de Juda, tribu dont Moïse n'a rien dit pour ce qui concerne le sacerdoce.
      15 Cela devient plus évident encore, quand il paraît un autre sacrificateur à la ressemblance de Melchisédek,
      16 institué, non d'après la loi d'une ordonnance charnelle, mais selon la puissance d'une vie impérissable ;
      17 car ce témoignage lui est rendu : Tu es sacrificateur pour toujours Selon l'ordre de Melchisédek.
      18 Il y a ainsi abolition d'une ordonnance antérieure, à cause de son impuissance et de son inutilité,
      19 -car la loi n'a rien amené à la perfection, -et introduction d'une meilleure espérance, par laquelle nous nous approchons de Dieu.
      20 Et, comme cela n'a pas eu lieu sans serment,
      21 -car, tandis que les Lévites sont devenus sacrificateurs sans serment, Jésus l'est devenu avec serment par celui qui lui a dit : Le Seigneur a juré, et il ne se repentira pas : Tu es sacrificateur pour toujours, Selon l'ordre de Melchisédek. -
      22 Jésus est par cela même le garant d'une alliance plus excellente.
      23 De plus, il y a eu des sacrificateurs en grand nombre, parce que la mort les empêchait d'être permanents.
      24 Mais lui, parce qu'il demeure éternellement, possède un sacerdoce qui n'est pas transmissible.
      25 C'est aussi pour cela qu'il peut sauver parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur.
      26 Il nous convenait, en effet, d'avoir un souverain sacrificateur comme lui, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux,
      27 qui n'a pas besoin, comme les souverains sacrificateurs, d'offrir chaque jour des sacrifices, d'abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple, -car ceci, il l'a fait une fois pour toutes en s'offrant lui-même.
      28 En effet, la loi établit souverains sacrificateurs des hommes sujets à la faiblesse ; mais la parole du serment qui a été fait après la loi établit le Fils, qui est parfait pour l'éternité.

      Hébreux 8

      1 Le point capital de ce qui vient d'être dit, c'est que nous avons un tel souverain sacrificateur, qui s'est assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux,
      2 comme ministre du sanctuaire et du véritable tabernacle, qui a été dressé par le Seigneur et non par un homme.
      3 Tout souverain sacrificateur est établi pour présenter des offrandes et des sacrifices ; d'où il est nécessaire que celui-ci ait aussi quelque chose a présenter.
      4 S'il était sur la terre, il ne serait pas même sacrificateur, puisque là sont ceux qui présentent des offrandes selon la loi
      5 (lesquels célèbrent un culte, image et ombre des choses célestes, selon que Moïse en fut divinement averti lorsqu'il allait construire le tabernacle : Aie soin, lui fut-il dit, de faire tout d'après le modèle qui t'a été montré sur la montagne).
      6 Mais maintenant il a obtenu un ministère d'autant supérieur qu'il est le médiateur d'une alliance plus excellente, qui a été établie sur de meilleures promesses.
      7 En effet, si la première alliance avait été sans défaut, il n'aurait pas été question de la remplacer par une seconde.
      8 Car c'est avec l'expression d'un blâme que le Seigneur dit à Israël : Voici, les jours viennent, dit le Seigneur, Où je ferai avec la maison d'Israël et la maison de Juda Une alliance nouvelle,
      9 Non comme l'alliance que je traitai avec leurs pères, Le jour où je les saisis par la main Pour les faire sortir du pays d'Égypte ; Car ils n'ont pas persévéré dans mon alliance, Et moi aussi je ne me suis pas soucié d'eux, dit le Seigneur.
      10 Mais voici l'alliance que je ferai avec la maison d'Israël, Après ces jours-là, dit le Seigneur : Je mettrai mes lois dans leur esprit, Je les écrirai dans leur coeur ; Et je serai leur Dieu, Et ils seront mon peuple.
      11 Aucun n'enseignera plus son concitoyen, Ni aucun son frère, en disant : Connais le Seigneur ! Car tous me connaîtront, Depuis le plus petit jusqu'au plus grand d'entre eux ;
      12 Parce que je pardonnerai leurs iniquités, Et que je ne me souviendrai plus de leurs péchés.
      13 En disant : une alliance nouvelle, il a déclaré la première ancienne ; or, ce qui est ancien, ce qui a vieilli, est près de disparaître.

      Hébreux 9

      1 La première alliance avait aussi des ordonnances relatives au culte, et le sanctuaire terrestre.
      2 Un tabernacle fut, en effet, construit. Dans la partie antérieure, appelée le lieu saint, étaient le chandelier, la table, et les pains de proposition.
      3 Derrière le second voile se trouvait la partie du tabernacle appelée le saint des saints,
      4 renfermant l'autel d'or pour les parfums, et l'arche de l'alliance, entièrement recouverte d'or. Il y avait dans l'arche un vase d'or contenant la manne, la verge d'Aaron, qui avait fleuri, et les tables de l'alliance.
      5 Au-dessus de l'arche étaient les chérubins de la gloire, couvrant de leur ombre le propitiatoire. Ce n'est pas le moment de parler en détail là-dessus.
      6 Or, ces choses étant ainsi disposées, les sacrificateurs qui font le service entrent en tout temps dans la première partie du tabernacle ;
      7 et dans la seconde le souverain sacrificateur seul entre une fois par an, non sans y porter du sang qu'il offre pour lui-même et pour les péchés du peuple.
      8 Le Saint Esprit montrait par là que le chemin du lieu très saint n'était pas encore ouvert, tant que le premier tabernacle subsistait.
      9 C'est une figure pour le temps actuel, où l'on présente des offrandes et des sacrifices qui ne peuvent rendre parfait sous le rapport de la conscience celui qui rend ce culte,
      10 et qui, avec les aliments, les boissons et les divers ablutions, étaient des ordonnances charnelles imposées seulement jusqu'à une époque de réformation.
      11 Mais Christ est venu comme souverain sacrificateur des biens à venir ; il a traversé le tabernacle plus grand et plus parfait, qui n'est pas construit de main d'homme, c'est-à-dire, qui n'est pas de cette création ;
      12 et il est entré une fois pour toutes dans le lieu très saint, non avec le sang des boucs et des veaux, mais avec son propre sang, ayant obtenu une rédemption éternelle.
      13 Car si le sang des taureaux et des boucs, et la cendre d'une vache, répandue sur ceux qui sont souillés, sanctifient et procurent la pureté de la chair,
      14 combien plus le sang de Christ, qui, par un esprit éternel, s'est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il votre conscience des oeuvres mortes, afin que vous serviez le Dieu vivant !
      15 Et c'est pour cela qu'il est le médiateur d'une nouvelle alliance, afin que, la mort étant intervenue pour le rachat des transgressions commises sous la première alliance, ceux qui ont été appelés reçoivent l'héritage éternel qui leur a été promis.
      16 Car là où il y a un testament, il est nécessaire que la mort du testateur soit constatée.
      17 Un testament, en effet, n'est valable qu'en cas de mort, puisqu'il n'a aucune force tant que le testateur vit.
      18 Voilà pourquoi c'est avec du sang que même la première alliance fut inaugurée.
      19 Moïse, après avoir prononcé devant tout le peuple tous les commandements de la loi, prit le sang des veaux et des boucs, avec de l'eau, de la laine écarlate, et de l'hysope ; et il fit l'aspersion sur le livre lui-même et sur tout le peuple, en disant :
      20 Ceci est le sang de l'alliance que Dieu a ordonnée pour vous.
      21 Il fit pareillement l'aspersion avec le sang sur le tabernacle et sur tous les ustensiles du culte.
      22 Et presque tout, d'après la loi, est purifié avec du sang, et sans effusion de sang il n'y a pas de pardon.
      23 Il était donc nécessaire, puisque les images des choses qui sont dans les cieux devaient être purifiées de cette manière, que les choses célestes elles-mêmes le fussent par des sacrifices plus excellents que ceux-là.
      24 Car Christ n'est pas entré dans un sanctuaire fait de main d'homme, en imitation du véritable, mais il est entré dans le ciel même, afin de comparaître maintenant pour nous devant la face de Dieu.
      25 Et ce n'est pas pour s'offrir lui-même plusieurs fois qu'il y est entré, comme le souverain sacrificateur entre chaque année dans le sanctuaire avec du sang étranger ;
      26 autrement, il aurait fallu qu'il eût souffert plusieurs fois depuis la création du monde, tandis que maintenant, à la fin des siècles, il a paru une seule fois pour abolir le péché par son sacrifice.
      27 Et comme il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement,
      28 de même Christ, qui s'est offert une seule fois pour porter les péchés de plusieurs, apparaîtra sans péché une seconde fois à ceux qui l'attendent pour leur salut.

      Hébreux 10

      1 En effet, la loi, qui possède une ombre des biens à venir, et non l'exacte représentation des choses, ne peut jamais, par les mêmes sacrifices qu'on offre perpétuellement chaque année, amener les assistants à la perfection.
      2 Autrement, n'aurait-on pas cessé de les offrir, parce que ceux qui rendent ce culte, étant une fois purifiés, n'auraient plus eu aucune conscience de leurs péchés ?
      3 Mais le souvenir des péchés est renouvelé chaque année par ces sacrifices ;
      4 car il est impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés.
      5 C'est pourquoi Christ, entrant dans le monde, dit : Tu n'as voulu ni sacrifice ni offrande, Mais tu m'as formé un corps ;
      6 Tu n'as agréé ni holocaustes ni sacrifices pour le péché.
      7 Alors j'ai dit : Voici, je viens (Dans le rouleau du livre il est question de moi) Pour faire, ô Dieu, ta volonté.
      8 Après avoir dit d'abord : Tu n'as voulu et tu n'as agréé ni sacrifices ni offrandes, Ni holocaustes ni sacrifices pour le péché (ce qu'on offre selon la loi),
      9 il dit ensuite : Voici, je viens Pour faire ta volonté. Il abolit ainsi la première chose pour établir la seconde.
      10 C'est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l'offrande du corps de Jésus Christ, une fois pour toutes.
      11 Et tandis que tout sacrificateur fait chaque jour le service et offre souvent les mêmes sacrifices, qui ne peuvent jamais ôter les péchés,
      12 lui, après avoir offert un seul sacrifice pour les péchés, s'est assis pour toujours à la droite de Dieu,
      13 attendant désormais que ses ennemis soient devenus son marchepied.
      14 Car, par une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés.
      15 C'est ce que le Saint Esprit nous atteste aussi ; car, après avoir dit :
      16 Voici l'alliance que je ferai avec eux, Après ces jours-là, dit le Seigneur : Je mettrai mes lois dans leurs coeurs, Et je les écrirai dans leur esprit, il ajoute :
      17 Et je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs iniquités.
      18 Or, là où il y a pardon des péchés, il n'y a plus d'offrande pour le péché.
      19 Ainsi donc, frères, puisque nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire
      20 par la route nouvelle et vivante qu'il a inaugurée pour nous au travers du voile, c'est-à-dire, de sa chair,
      21 et puisque nous avons un souverain sacrificateur établi sur la maison de Dieu,
      22 approchons-nous avec un coeur sincère, dans la plénitude de la foi, les coeurs purifiés d'une mauvaise conscience, et le corps lavé d'une eau pure.
      23 Retenons fermement la profession de notre espérance, car celui qui a fait la promesse est fidèle.
      24 Veillons les uns sur les autres, pour nous exciter à la charité et aux bonnes oeuvres.
      25 N'abandonnons pas notre assemblée, comme c'est la coutume de quelques-uns ; mais exhortons-nous réciproquement, et cela d'autant plus que vous voyez s'approcher le jour.
      26 Car, si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés,
      27 mais une attente terrible du jugement et l'ardeur d'un feu qui dévorera les rebelles.
      28 Celui qui a violé la loi de Moïse meurt sans miséricorde, sur la déposition de deux ou de trois témoins ;
      29 de quel pire châtiment pensez-vous que sera jugé digne celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, qui aura tenu pour profane le sang de l'alliance, par lequel il a été sanctifié, et qui aura outragé l'Esprit de la grâce ?
      30 Car nous connaissons celui qui a dit : A moi la vengeance, à moi la rétribution ! et encore : Le Seigneur jugera son peuple.
      31 C'est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant.
      32 Souvenez-vous de ces premiers jours, où, après avoir été éclairés, vous avez soutenu un grand combat au milieu des souffrances,
      33 d'une part, exposés comme en spectacle aux opprobres et aux tribulations, et de l'autre, vous associant à ceux dont la position était la même.
      34 En effet, vous avez eu de la compassion pour les prisonniers, et vous avez accepté avec joie l'enlèvement de vos biens, sachant que vous avez des biens meilleurs et qui durent toujours.
      35 N'abandonnez donc pas votre assurance, à laquelle est attachée une grande rémunération.
      36 Car vous avez besoin de persévérance, afin qu'après avoir accompli la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis.
      37 Encore un peu, un peu de temps : celui qui doit venir viendra, et il ne tardera pas.
      38 Et mon juste vivra par la foi ; mais, s'il se retire, mon âme ne prend pas plaisir en lui.
      39 Nous, nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour se perdre, mais de ceux qui ont la foi pour sauver leur âme.

      Hébreux 11

      1 Or la foi est une ferme assurance des choses qu'on espère, une démonstration de celles qu'on ne voit pas.
      2 Pour l'avoir possédée, les anciens ont obtenu un témoignage favorable.
      3 C'est par la foi que nous reconnaissons que le monde a été formé par la parole de Dieu, en sorte que ce qu'on voit n'a pas été fait de choses visibles.
      4 C'est par la foi qu'Abel offrit à Dieu un sacrifice plus excellent que celui de Caïn ; c'est par elle qu'il fut déclaré juste, Dieu approuvant ses offrandes ; et c'est par elle qu'il parle encore, quoique mort.
      5 C'est par la foi qu'Énoch fut enlevé pour qu'il ne vît point la mort, et qu'il ne parut plus parce Dieu l'avait enlevé ; car, avant son enlèvement, il avait reçu le témoignage qu'il était agréable à Dieu.
      6 Or sans la foi il est impossible de lui être agréable ; car il faut que celui qui s'approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu'il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent.
      7 C'est par la foi que Noé, divinement averti des choses qu'on ne voyait pas encore, et saisi d'une crainte respectueuse, construisit une arche pour sauver sa famille ; c'est par elle qu'il condamna le monde, et devint héritier de la justice qui s'obtient par la foi.
      8 C'est par la foi qu'Abraham, lors de sa vocation, obéit et partit pour un lieu qu'il devait recevoir en héritage, et qu'il partit sans savoir où il allait.
      9 C'est par la foi qu'il vint s'établir dans la terre promise comme dans une terre étrangère, habitant sous des tentes, ainsi qu'Isaac et Jacob, les cohéritiers de la même promesse.
      10 Car il attendait la cité qui a de solides fondements, celle dont Dieu est l'architecte et le constructeur.
      11 C'est par la foi que Sara elle-même, malgré son âge avancé, fut rendue capable d'avoir une postérité, parce qu'elle crut à la fidélité de celui qui avait fait la promesse.
      12 C'est pourquoi d'un seul homme, déjà usé de corps, naquit une postérité nombreuse comme les étoiles du ciel, comme le sable qui est sur le bord de la mer et qu'on ne peut compter.
      13 C'est dans la foi qu'ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises ; mais ils les ont vues et saluées de loin, reconnaissant qu'ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre.
      14 Ceux qui parlent ainsi montrent qu'ils cherchent une patrie.
      15 S'ils avaient eu en vue celle d'où ils étaient sortis, ils auraient eu le temps d'y retourner.
      16 Mais maintenant ils en désirent une meilleure, c'est-à-dire une céleste. C'est pourquoi Dieu n'a pas honte d'être appelé leur Dieu, car il leur a préparé une cité.
      17 C'est par la foi qu'Abraham offrit Isaac, lorsqu'il fut mis à l'épreuve, et qu'il offrit son fils unique, lui qui avait reçu les promesses,
      18 et à qui il avait été dit : En Isaac sera nommée pour toi une postérité.
      19 Il pensait que Dieu est puissant, même pour ressusciter les morts ; aussi le recouvra-t-il par une sorte de résurrection.
      20 C'est par la foi qu'Isaac bénit Jacob et Ésaü, en vue des choses à venir.
      21 C'est par la foi que Jacob mourant bénit chacun des fils de Joseph, et qu'il adora, appuyé sur l'extrémité de son bâton.
      22 C'est par la foi que Joseph mourant fit mention de la sortie des fils d'Israël, et qu'il donna des ordres au sujet de ses os.
      23 C'est par la foi que Moïse, à sa naissance, fut caché pendant trois mois par ses parents, parce qu'ils virent que l'enfant était beau, et qu'ils ne craignirent pas l'ordre du roi.
      24 C'est par la foi que Moïse, devenu grand, refusa d'être appelé fils de la fille de Pharaon,
      25 aimant mieux être maltraité avec le peuple de Dieu que d'avoir pour un temps la jouissance du péché,
      26 regardant l'opprobre de Christ comme une richesse plus grande que les trésors de l'Égypte, car il avait les yeux fixés sur la rémunération.
      27 C'est par la foi qu'il quitta l'Égypte, sans être effrayé de la colère du roi ; car il se montra ferme, comme voyant celui qui est invisible.
      28 C'est par la foi qu'il fit la Pâque et l'aspersion du sang, afin que l'exterminateur ne touchât pas aux premiers-nés des Israélites.
      29 C'est par la foi qu'ils traversèrent la mer Rouge comme un lieu sec, tandis que les Égyptiens qui en firent la tentative furent engloutis.
      30 C'est par la foi que les murailles de Jéricho tombèrent, après qu'on en eut fait le tour pendant sept jours.
      31 C'est par la foi que Rahab la prostituée ne périt pas avec les rebelles, parce qu'elle avait reçu les espions avec bienveillance.
      32 Et que dirai-je encore ? Car le temps me manquerait pour parler de Gédéon, de Barak, de Samson, de Jephthé, de David, de Samuel, et des prophètes,
      33 qui, par la foi, vainquirent des royaumes, exercèrent la justice, obtinrent des promesses, fermèrent la gueule des lions,
      34 éteignirent la puissance du feu, échappèrent au tranchant de l'épée, guérirent de leurs maladies, furent vaillants à la guerre, mirent en fuite des armées étrangères.
      35 Des femmes recouvrèrent leurs morts par la résurrection ; d'autres furent livrés aux tourments, et n'acceptèrent point de délivrance, afin d'obtenir une meilleure résurrection ;
      36 d'autres subirent les moqueries et le fouet, les chaînes et la prison ;
      37 ils furent lapidés, sciés, torturés, ils moururent tués par l'épée, ils allèrent çà et là vêtus de peaux de brebis et de peaux de chèvres, dénués de tout, persécutés, maltraités,
      38 eux dont le monde n'était pas digne, errants dans les déserts et les montagnes, dans les cavernes et les antres de la terre.
      39 Tous ceux-là, à la foi desquels il a été rendu témoignage, n'ont pas obtenu ce qui leur était promis,
      40 Dieu ayant en vue quelque chose de meilleur pour nous, afin qu'ils ne parvinssent pas sans nous à la perfection.

      Hébreux 12

      1 Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d'une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte,
      2 ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi, qui, en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l'ignominie, et s'est assis à la droite du trône de Dieu.
      3 Considérez, en effet, celui qui a supporté contre sa personne une telle opposition de la part des pécheurs, afin que vous ne vous lassiez point, l'âme découragée.
      4 Vous n'avez pas encore résisté jusqu'au sang, en luttant contre le péché.
      5 Et vous avez oublié l'exhortation qui vous est adressée comme à des fils : Mon fils, ne méprise pas le châtiment du Seigneur, Et ne perds pas courage lorsqu'il te reprend ;
      6 Car le Seigneur châtie celui qu'il aime, Et il frappe de la verge tous ceux qu'il reconnaît pour ses fils.
      7 Supportez le châtiment : c'est comme des fils que Dieu vous traite ; car quel est le fils qu'un père ne châtie pas ?
      8 Mais si vous êtes exempts du châtiment auquel tous ont part, vous êtes donc des enfants illégitimes, et non des fils.
      9 D'ailleurs, puisque nos pères selon la chair nous ont châtiés, et que nous les avons respectés, ne devons nous pas à bien plus forte raison nous soumettre au Père des esprits, pour avoir la vie ?
      10 Nos pères nous châtiaient pour peu de jours, comme ils le trouvaient bon ; mais Dieu nous châtie pour notre bien, afin que nous participions à sa sainteté.
      11 Il est vrai que tout châtiment semble d'abord un sujet de tristesse, et non de joie ; mais il produit plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de justice.
      12 Fortifiez donc vos mains languissantes Et vos genoux affaiblis ;
      13 et suivez avec vos pieds des voies droites, afin que ce qui est boiteux ne dévie pas, mais plutôt se raffermisse.
      14 Recherchez la paix avec tous, et la sanctification, sans laquelle personne ne verra le Seigneur.
      15 Veillez à ce que nul ne se prive de la grâce de Dieu ; à ce qu'aucune racine d'amertume, poussant des rejetons, ne produise du trouble, et que plusieurs n'en soient infectés ;
      16 à ce qu'il n'y ait ni impudique, ni profane comme Ésaü, qui pour un mets vendit son droit d'aînesse.
      17 Vous savez que, plus tard, voulant obtenir la bénédiction, il fut rejeté, quoiqu'il la sollicitât avec larmes ; car son repentir ne put avoir aucun effet.
      18 Vous ne vous êtes pas approchés d'une montagne qu'on pouvait toucher et qui était embrasée par le feu, ni de la nuée, ni des ténèbres, ni de la tempête,
      19 ni du retentissement de la trompette, ni du bruit des paroles, tel que ceux qui l'entendirent demandèrent qu'il ne leur en fût adressé aucune de plus,
      20 car ils ne supportaient pas cette déclaration : Si même une bête touche la montagne, elle sera lapidée.
      21 Et ce spectacle était si terrible que Moïse dit : Je suis épouvanté et tout tremblant !
      22 Mais vous vous êtes approchés de la montagne de Sion, de la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, des myriades qui forment le choeur des anges,
      23 de l'assemblée des premiers-nés inscrits dans les cieux, du juge qui est le Dieu de tous, des esprits des justes parvenus à la perfection,
      24 de Jésus qui est le médiateur de la nouvelle alliance, et du sang de l'aspersion qui parle mieux que celui d'Abel.
      25 Gardez-vous de refuser d'entendre celui qui parle ; car si ceux-là n'ont pas échappé qui refusèrent d'entendre celui qui publiait les oracles sur la terre, combien moins échapperons-nous, si nous nous détournons de celui qui parle du haut des cieux,
      26 lui, dont la voix alors ébranla la terre, et qui maintenant a fait cette promesse : Une fois encore j'ébranlerai non seulement la terre, mais aussi le ciel.
      27 Ces mots : Une fois encore, indiquent le changement des choses ébranlées, comme étant faites pour un temps, afin que les choses inébranlables subsistent.
      28 C'est pourquoi, recevant un royaume inébranlable, montrons notre reconnaissance en rendant à Dieu un culte qui lui soit agréable,
      29 avec piété et avec crainte, car notre Dieu est aussi un feu dévorant.

      Hébreux 13

      1 Persévérez dans l'amour fraternel.
      2 N'oubliez pas l'hospitalité ; car, en l'exerçant, quelques-uns ont logé des anges, sans le savoir.
      3 Souvenez-vous des prisonniers, comme si vous étiez aussi prisonniers ; de ceux qui sont maltraités, comme étant aussi vous-mêmes dans un corps.
      4 Que le mariage soit honoré de tous, et le lit conjugal exempt de souillure, car Dieu jugera les impudiques et les adultères.
      5 Ne vous livrez pas à l'amour de l'argent ; contentez-vous de ce que vous avez ; car Dieu lui-même a dit : Je ne te délaisserai point, et je ne t'abandonnerai point.
      6 C'est donc avec assurance que nous pouvons dire : Le Seigneur est mon aide, je ne craindrai rien ; Que peut me faire un homme ?
      7 Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la parole de Dieu ; considérez quelle a été la fin de leur vie, et imitez leur foi.
      8 Jésus Christ est le même hier, aujourd'hui, et éternellement.
      9 Ne vous laissez pas entraîner par des doctrines diverses et étrangères ; car il est bon que le coeur soit affermi par la grâce, et non par des aliments qui n'ont servi de rien à ceux qui s'y sont attachés.
      10 Nous avons un autel dont ceux qui font le service au tabernacle n'ont pas le pouvoir de manger.
      11 Le corps des animaux, dont le sang est porté dans le sanctuaire par le souverain sacrificateur pour le péché, sont brûlés hors du camp.
      12 C'est pour cela que Jésus aussi, afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte.
      13 Sortons donc pour aller à lui, hors du camp, en portant son opprobre.
      14 Car nous n'avons point ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir.
      15 Par lui, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c'est-a-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom.
      16 Et n'oubliez pas la bienfaisance et la libéralité, car c'est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir.
      17 Obéissez à vos conducteurs et ayez pour eux de la déférence, car ils veillent sur vos âmes comme devant en rendre compte ; qu'il en soit ainsi, afin qu'ils le fassent avec joie, et non en gémissant, ce qui vous ne serait d'aucun avantage.
      18 Priez pour nous ; car nous croyons avoir une bonne conscience, voulant en toutes choses nous bien conduire.
      19 C'est avec instance que je vous demande de le faire, afin que je vous sois rendu plus tôt.
      20 Que le Dieu de paix, qui a ramené d'entre les morts le grand pasteur des brebis, par le sang d'une alliance éternelle, notre Seigneur Jésus,
      21 vous rende capables de toute bonne oeuvre pour l'accomplissement de sa volonté, et fasse en vous ce qui lui est agréable, par Jésus Christ, auquel soit la gloire aux siècles des siècles ! Amen !
      22 Je vous prie, frères, de supporter ces paroles d'exhortation, car je vous ai écrit brièvement.
      23 Sachez que notre frère Timothée a été relâché ; s'il vient bientôt, j'irai vous voir avec lui.
      24 Saluez tous vos conducteurs, et tous les saints. Ceux d'Italie vous saluent.
      25 Que la grâce soit avec vous tous ! Amen !
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