Dictionnaire Biblique de Top Bible

JACOB

(hébreu Yaaqôb)

1.

Les conteurs hébreux, toujours préoccupés d'étymologies parlantes, rattachent ce nom, soit au substantif âqéb =talon (Ge 25:26), soit au verbe âqab =tromper (Ge 27:36, cf. Os 12:4 ; dans Vers. Syn., supplanter, ce qui paraît fautif). On trouve dans les inscriptions égyptiennes et babyloniennes des noms qui peuvent se ramener à un original hébraïque tel que Jacob-el, mais rien ne prouve qu'il s'agisse là précisément du Jacob de la Genèse. D'après la tradition consignée dans Ge 32:28, (cf. Ge 35:10,22 46:1, etc., J) Jacob portait secondairement le nom d'Israël, qui y est interprété : lutteur avec Dieu, et pouvait signifier : Dieu lutte, ou : que Dieu lutte ! Inversement, dans la littérature postérieure, le peuple d'Israël (voir ce mot) sera souvent appelé Jacob, surtout en poésie (Ps 14:7, Am 6:8, Esa 14:1, Ro 9:13 etc.).

2.

La première partie de la vie de ce patriarche se passe au foyer de son père Isaac et de sa mère Rébecca. Les deux frères jumeaux, Ésaü et Jacob, sont rivaux, et dans leur rivalité se reflète à l'avance la tension qui existera en permanence entre Israël, le peuple paisible et pastoral, issu de Jacob, et Édom, le peuple aventureux et rude, issu d'Ésaù. Les conteurs israélites s'appliquent avec prédilection à élucider cette énigme : pourquoi Jacob, le dernier-né, est-il devenu le plus puissant ? (Ge 25:23) Et deux raisons sont indiquées : d'une part Jacob a acheté à son frère, du plein gré de celui-ci, son droit d'aînesse, moyennant un plat de lentilles (Ge 25:29,34) ; d'autre part Jacob, aidé de sa mère, a trouvé moyen de surprendre la confiance paternelle et de se faire donner la bénédiction de l'aîné (Ge 27:1-40). Nul ne peut juger équitablement un tel récit s'il se place au point de vue de la morale évoluée qui est la nôtre. Pour les conteurs qui nous ont transmis ce récit, Jacob, le héros national, n'a pas commis de faute. Il a très habilement conquis pour lui et ses descendants la première place, en utilisant ces deux moyens étroitement associés chez les peuples orientaux : l'achat et la tromperie. Cette absence de sensibilité morale comme aussi l'impossibilité pour Isaac, si peiné qu'il soit, de retirer sa bénédiction une fois donnée (l'opus operatum) attestent que nous avons ici affaire à un récit dont la forme actuelle elle-même remonte assez haut (cf. Gunkel, Genesis)

3.

Pour des raisons faciles à comprendre, Jacob quitte la demeure de ses parents (Béer-Séba) et se dirige vers le pays d'origine de sa mère (Paddan-Aram, selon P ; Caran, selon JE). En cours de route il a, de nuit, une vision demeurée célèbre (Ge 28:10,22). Dans cette vision paraît se refléter la vieille idée cosmologique d'un axe du monde qui unit le ciel au « nombril de la terre » et qui est figuré tantôt par un pieu sacré, tantôt par une tour élevée, tantôt, comme ici, par une échelle (voir ce mot). Les antiques notions cosmologiques se sont estompées, faisant place au symbole merveilleux des anges qui montent et descendent le long de l'échelle, représentant l'échange continuel des prières et des grâces entre la terre et le ciel. Deux textes très différents d'esprit suivent le récit de la vision proprement dite. Dans l'un (Ge 28:13-16 J) l'Éternel renouvelle à Jacob, d'une manière absolument inconditionnelle, les promesses accordées naguère à la foi d'Abraham. Dans l'autre (Ge 28:20,22 E) Jacob fait un marché avec Dieu : Si l'Éternel me protège, me nourrit, me ramène chez mon père, l'Éternel sera mon Dieu, et je lui donnerai la dîme de ce qu'il me donnera ! A côté de la religion de la grâce et de la foi, celle du « donnant donnant ». Béthel, l'endroit sacré où la tradition place la vision de Jacob et où (d'après E) le patriarche éleva une pierre sainte (matséba), fut jusqu'à la réforme de Josias un sanctuaire très réputé en Israël (Jug 20:18,26 et suivant, 1Sa 10:3, Am 4:4 7:10-13, Os 10:5,1Ro 12:29,2Ro 23:15, etc.).

4.

Arrivé au pays de sa mère et introduit au foyer de sa famille lointaine à la suite d'un épisode de vie pastorale qui ressemble à celui dont Moïse sera le héros (Ge 29:1,14, cf. Ex 2:16-21), Jacob devient l'hôte, puis l'employé de son oncle Laban. Et les conteurs nous font assister avec force détails au duel qui met aux prises le fils et le frère de la peu scrupuleuse Rébecca. La première passe d'armes tourne à l'avantage de l'oncle. Moyennant sept ans de service, celui-ci promet Rachel, sa fille cadette, à Jacob qui a noué avec elle une tendre idylle (Ge 29:20). Mais, le moment de l'échéance arrivé, la fille aînée, Léa, moins aimée et moins belle ( « les yeux délicats » de nos versions françaises sont un euphémisme ; il faut lire ; « les yeux ternes » ou « sans éclat ») est substituée a sa soeur. Pour que Laban lui donne aussi Rachel, Jacob est obligé de promettre sept nouvelles années de service (Ge 29:25,30). Le récit de la Genèse s'étend longuement sur la naissance des enfants de Jacob : des notions ethniques, du reste très anciennes, paraissent intervenir ici. En effet, les fils, moins directement légitimes, des servantes Zilpa et Bilha, portent les noms de celles des douze tribus qui apparaissent dans l'histoire comme les moins authentiquement et anciennement israélites, Gad et Asser, Dan et Nephthali (L. Gautier).

Il faut noter aussi le fait que Joseph, dont les descendants éphraïmites auront longtemps la prépondérance en Israël, apparaît ici comme le fils de Rachel, l'épouse préférée (Ge 29:31 30:24). Mais l'intérêt principal des conteurs est pour la revanche de Jacob sur Laban. Deux traditions, du reste étroitement apparentées, s'entremêlent dans le récit (très compliqué en son état actuel) des opérations au moyen desquelles le neveu réussit à augmenter considérablement son cheptel (Ge 30:25-43). La technique de Jacob, trop habile à nos yeux, ne suscite aucune réserve de la part des conteurs, qui se réjouissent, au contraire, en connaisseurs, du succès éclatant de l'ancêtre, et qui montrent le Dieu de Béthel bénissant en toutes choses son adorateur (Ge 31:1,13). Finalement, grâce à un « décrochage » savant, Jacob réussit à se séparer de Laban, emmenant avec lui non seulement ses femmes, ses servantes et ses troupeaux immenses, mais aussi les théraphim de son beau-père (ces théraphim sont des idoles domestiques dont l'usage se maintiendra longtemps en Israël et dont il est parlé ici avec une irrévérence qui témoigne d'une confiance ébranlée : Ge 31:14-44). Un accord et une alliance finissent par intervenir, mettant un terme à la compétition des deux rivaux (Ge 31:45,55).

5.

Ayant échappé à Laban, Jacob, qui se dirige vers la terre de Canaan, va se trouver nécessairement aux prises avec Ésaù dont il redoute, non sans raisons, le courroux. Il emploie divers moyens pour se tirer de cette situation difficile : messagers de paix (Ge 32:3-5), division de la caravane en deux camps (verset 73), envoi de présents échelonnés (verset 13-21). En fin de compte l'accueil de l'aîné est tout différent de ce qu'on pouvait en attendre et les deux frères se réconcilient. Cependant Jacob, toujours précautionneux et voulant se prémunir contre un changement d'humeur d'Ésaü, obtient que celui-ci le laisse cheminer seul, sans même lui imposer une escorte (Ge 33:1,16).

6.

C'est en plein milieu des récits narrant la rencontre des deux frères qu'apparaît la très mystérieuse histoire de la lutte entre Jacob et l'Éternel (Ge 32:24-32). Au passage du torrent du Jabbok, le patriarche nous est montré se mesurant avec un personnage qui n'est pas nommé, mais dans lequel il faut évidemment voir la divinité ou un de ses messagers. Divers indices (le texte hébr., par exemple, porte au verset 31 Péniel et au verset 32 Penouel) tendent à prouver qu'ici aussi deux textes sont mélangés. Mais cette constatation est loin d'effacer toutes les difficultés. Qui est ce Dieu qui engage le combat contre Jacob, qui ne peut le vaincre et qui, finalement, le bénit ? Avec juste raison, H. Gunkel souligne que nous avons ici affaire à une scène digne du pinceau de Rembrandt. D'une part nous y trouvons des notions tout à fait archaïques, qui nous reportent à une époque très lointaine (le Dieu lutte corporellement avec l'homme et il ne peut affronter la lumière du jour, etc.). Mais d'autre part le « Je ne te laisserai pas que tu ne m'aies béni » a toujours évoqué et il évoque encore invinciblement chez tout lecteur croyant des réflexions prenantes sur la prière qui persévère.

7.

Tandis qu'Ésaü retourne à Séir, Jacob s'établit à Succoth (Ge 33:17), à peu de distance à l'Ouest de Péniel ; puis il se transporte (verset 18) à Sichem, localité qui aura dans l'histoire d'Israël une grande importance (Jos 20:7, Jug 9:1 1Ro 12:1,25). L'histoire de Dina (Ge 34). qui nous est rapportée en deux recensions, mais qui aboutit, dans l'une et dans l'autre, au massacre des Sichémites par les fils de Jacob, paraît reposer sur un fond historique solide, mais se rapporter à des faits survenus au moment de la conquête de Canaan. Anxieux des représailles possibles (Ge 34:30), Jacob se remet en route avec sa smala, et se dirige vers Béthel, dont il renouvelle la consécration à l'Éternel par l'érection d'un autel (Ge 35:7). La pierre sainte dont il est parlé au verset 14 est considérée par quelques-uns comme un monument funéraire consacré au souvenir de Débora, la nourrice de Rébecca, ensevelie sous le chêne sacré de Béthel (Ge 35:8). Une nouvelle étape conduit encore les Jacobites à Éphrata, localité située vraisemblablement entre Béthel et Rama (1Sa 10:2, cf. Jer 31:15), et non aux environs de Bethléhem comme l'indique une glose postérieure. Là vient au jour le douzième fils, Benjamin, dont la naissance coûte la vie à sa mère Rachel. Sur la tombe de celle-ci est érigée également une « pierre du souvenir » (Ge 35:16,19).

8.

A partir de ce moment, la première place dans la tradition n'appartient plus à Jacob mais à Joseph. Le père est installé avec ses fils dans la région où Abraham et Isaac avaient séjourné (Ge 37:1), c'est-à-dire dans la Palestine méridionale (Hébron et Béer-Séba). Il manifeste une préférence marquée pour Joseph, le fils de sa vieillesse et le fils de Rachel (Ge 37:3 et suivant). Il n'intervient que mollement pour combattre la vanité du « faiseur de songes » (Ge 37:10) et lorsqu'il constate sa disparition il est en proie à une douleur inconsolable (Ge 37:31,35). Aux jours sombres de la famine, le patriarche envoie ses fils chercher en Egypte la nourriture nécessaire, ne gardant auprès de lui que Benjamin (Ge 42:1,5,13). Sollicité par la suite de laisser partir ce dernier, il ne s'y résigne que sous la pression inexorable du besoin (Ge 43:1-15). A la nouvelle que Joseph vit et gouverne l'Egypte, le père reste d'abord incrédule, puis il se décide à descendre à son tour vers le pays lointain pour voir encore son fils avant de mourir (Ge 45:25,28). Accueilli avec un grand respect par Joseph (Ge 46:28 et suivant), Jacob s'installe avec les siens au pays de Gossen, région très favorable à l'établissement d'une population pastorale, et que la tradition de J déclare avec insistance avoir été mise à la disposition des arrivants par le Pharaon lui-même (Ge 47:1-6). Dans un récit d'une sobriété majestueuse, P décrit la présentation de Jacob au Pharaon, et il ne craint pas de montrer le patriarche bénissant solennellement le roi (Ge 47:7,10). D'après J, sentant la mort approcher, Jacob fait promettre à Joseph de l'ensevelir au pays de ses pères (Ge 47:29,31) ; E semble indiquer qu'il pensait plutôt à être enseveli aux côtés de Rachel (Ge 48:7). Puis il adopte (Ge 48:5) et bénit spécialement (Ge 48:8-20) les deux fils de Joseph, donnant, contrairement au droit d'aînesse et malgré les avertissements de son fils, la première place à Éphraïm de préférence à Manassé : tentative évidente des conteurs pour expliquer l'hégémonie marquée d'Éphraïm dans les temps ultérieurs. Dans tous les entretiens suprêmes du patriarche comme dans ce qui nous est raconté de l'attitude de Joseph à l'égard de son père, retentit une note émue et émouvante.

9.

Enfin intervient la fameuse « bénédiction de Jacob » (Ge 49). C'est un exemplaire d'une série probablement considérable de morceaux poétiques dans lesquels les Hébreux aimaient à retracer les destinées des divers groupes constituant la nation d'Israël (un morceau semblable se trouve dans De 33). Il ne s'agit pas à proprement parler ici de prophéties, mais de la description d'une situation historique donnée--ou de plusieurs--mise dans la bouche d'un grand ancêtre (cf. le tu Mar-cellus eris de Virgile). Ces poèmes, très hauts en couleur, se caractérisent par des jeux de mots intraduisibles, par des allusions dont beaucoup nous sont devenues incompréhensibles et par l'emploi d'images d'un caractère extrêmement réaliste. Dans la bénédiction de Jacob, chacune des douze tribus (Joseph ne compte encore que pour une) se voit consacrer quelques mots destinés à la caractériser. Mais tandis que la plupart de ces strophes sont très brèves, il en est trois qui tranchent sur l'ensemble : celle sur Siméon et Lévi, les deux tribus soeurs, qui sont positivement maudites, et à la disparition desquelles il est fait une allusion très nette ; celle sur Juda, truculente et enthousiaste, contenant le célèbre passage du chilô (v 10b, qui paraît devoir se traduire : « jusqu'à ce que vienne celui auquel il appartient » ; certains savants trouvent là la première trace d'eschatologie dans l'A.T.) ; celle enfin qui exalte Joseph, « le prince de ses frères », c-à-d, la tribu reine du Nord, rivale du méridional Juda. Ces divers « oracles » sont d'âges très différents ; le plus grand nombre remontent à la période des Juges ; quelques-uns, du moins sous leur forme actuelle, paraissent dater de l'époque royale.

10.

Les conteurs (aussi bien dans J que dans E) racontent avec admiration les funérailles solennelles du patriarche dans la terre de ses ancêtres. L'embaumement qui exige quarante jours, le deuil de soixante-dix jours (d'ordinaire il n'en durait que sept), les grands d'Egypte se joignant aux Israélites pour accompagner la dépouille, l'impression profonde produite sur les Cananéens, tout cela sert à souligner la grandeur de celui que la femme samaritaine, bien des siècles plus tard, appellera encore « notre père Jacob » (Jn 4:12).

11.

De la rapide analyse qui précède, il résulte que les récits concernant Jacob ne sont ni de l'histoire proprement dite, ni de la pure légende, mais qu'ils nous sont parvenus sous la forme de traditions populaires plus ou moins évoluées (voir Abraham). On a prétendu souvent que Jacob, tout comme son père et son aïeul, ne serait qu'une figure ethnique, une personnification du peuple hébreu. Il est incontestable que certains traits qui nous sont rapportés de lui s'expliqueraient fort bien de cette manière (notamment son identification avec Israël). Mais on ne saurait sans tours de force faire rentrer dans un tel cadre toute la tradition qui le concerne. Sous les alluvions multiples déposées par les âges, il semble bien possible de rencontrer en divers endroits le roc de l'histoire. Les traditions sur Jacob sont moins riches spirituellement que celles sur Abraham. Mais elles ont le mérite de nous faire connaître un aspect non négligeable de la mentalité israélite. Si la figure de ce nomade, voyageur courageux, croyant intéressé mais persévérant, travailleur, acharné et peu scrupuleux en affaires, fiancé tendre et veuf inconsolable, père aimant et faible, vieillard digne et respecté, manquait dans l'A.T., celui-ci ne serait pas enraciné comme il l'est dans le sol de la vérité humaine. A. JE

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    • Genèse 25

      23 Le SEIGNEUR lui dit : « Il y a deux nations dans ton ventre. Deux peuples vont naître de toi. L’un sera plus fort que l’autre, et l’aîné servira le plus jeune. »
      26 Son frère sort après lui, il tient le talon d’Ésaü par la main. On lui donne le nom de Jacob. Quand ils naissent, Isaac a 60 ans.
      29 Un jour, Jacob prépare un plat. Ésaü revient de la chasse. Il est très fatigué.
      34 Alors Jacob donne à Ésaü du pain et un plat de lentilles. Ésaü mange et boit. Puis il s’en va. Il se moque de ses droits de fils aîné.

      Genèse 27

      1 Isaac est devenu vieux. Sa vue a beaucoup baissé et il ne voit plus rien. Il appelle son fils aîné et lui dit : « Ésaü ! » Celui-ci répond : « Oui, père, je t’écoute. »
      2 Isaac continue : « Tu le vois, je suis vieux. Je ne sais pas combien de temps je vais vivre encore.
      3 Prends donc tes armes, ton arc et tes flèches. Va à la chasse dans la campagne et rapporte-moi du gibier.
      4 Puis prépare-moi un plat, comme je l’aime. Apporte-le-moi, et je le mangerai. Ensuite, je te donnerai ma bénédiction avant de mourir. »
      5 Pendant qu’Isaac parle avec son fils Ésaü, Rébecca écoute. Puis Ésaü part à la chasse dans la campagne pour rapporter de la viande.
      6 Rébecca dit à Jacob son fils : « J’ai entendu ton père dire à Ésaü :
      7 “Apporte-moi du gibier et prépare un bon plat que je mangerai. Ensuite, je te donnerai ma bénédiction devant le SEIGNEUR avant de mourir.”
      8 Maintenant, mon fils, écoute-moi, et fais ce que je te commande.
      9 Va au troupeau. Rapporte-moi deux beaux cabris. Je préparerai pour ton père un bon plat comme il l’aime.
      10 Tu l’apporteras à ton père pour qu’il le mange. Alors il te donnera sa bénédiction avant de mourir. »
      11 Jacob répond à sa mère : « Ésaü est couvert de poils, pas moi.
      12 Si mon père me touche, il se rendra bien compte que je le trompe. Et j’attirerai sur moi sa malédiction et non sa bénédiction. »
      13 Sa mère répond : « Je prends cette malédiction sur moi, mon fils. Écoute-moi seulement et va me chercher ces cabris. »
      14 Jacob va les chercher et il les apporte à sa mère. Rébecca prépare un bon plat comme son père l’aime.
      15 Ensuite, Rébecca prend les vêtements d’Ésaü, son fils aîné. Elle choisit les plus beaux qu’elle trouve à la maison. Puis elle les met à Jacob, son fils plus jeune.
      16 Avec la peau des cabris elle couvre ses mains et son cou, là où il n’a pas de poils.
      17 Puis elle donne à Jacob le bon plat et le pain qu’elle a préparés.
      18 Jacob entre chez son père et dit : « Mon père ! » Isaac répond : « Oui, je t’écoute, mon fils. Mais qui es-tu ? »
      19 Jacob répond à son père : « Je suis Ésaü, ton fils aîné. J’ai fait ce que tu m’as demandé. S’il te plaît, lève-toi et viens manger de ma viande. Ensuite, tu me donneras ta bénédiction. »
      20 Isaac dit à son fils : « Comment as-tu fait pour trouver l’animal si vite, mon fils ! » Jacob répond : « Le SEIGNEUR ton Dieu l’a mis sur mon chemin. »
      21 Isaac dit à Jacob : « Viens plus près de moi, mon fils. Je veux te toucher. Est-ce que tu es bien mon fils Ésaü, oui ou non ? »
      22 Jacob s’approche de son père. Isaac le touche et il dit : « La voix est celle de Jacob, mais les mains sont celles d’Ésaü. »
      23 Les mains de Jacob sont couvertes de poils, comme celles de son frère Ésaü. C’est pourquoi Isaac ne reconnaît pas Jacob. Avant de bénir Jacob, Isaac lui demande :
      24 « Tu es bien mon fils Ésaü ? » Jacob répond : « Mais oui, c’est bien moi. »
      25 Isaac dit : « Sers-moi, mon fils. Je mangerai de ton gibier, puis je te donnerai ma bénédiction. » Jacob sert son père, et Isaac mange. Il lui apporte aussi du vin, et Isaac boit.
      26 Ensuite, Isaac dit à Jacob : « Mon fils, viens plus près de moi et embrasse-moi. »
      27 Jacob s’approche de son père et il l’embrasse. Isaac sent l’odeur de ses vêtements et il donne sa bénédiction à Jacob. Il dit : « C’est bien l’odeur de mon fils ! Elle est comme l’odeur d’un champ que le SEIGNEUR a béni !
      28 Que Dieu te donne la rosée qui tombe du ciel, des terres fertiles, beaucoup de blé et de vin nouveau !
      29 Que des nations soient à ton service, et que des peuples se mettent à genoux devant toi ! Sois le chef de tes frères, et qu’ils se mettent à genoux devant toi ! Celui qui te maudit, qu’il soit maudit ! Celui qui te bénit, qu’il soit béni ! »
      30 Isaac a fini de bénir Jacob, et Jacob vient de quitter son père. Au même moment, Ésaü revient de la chasse.
      31 Il prépare lui aussi un bon plat et il l’apporte à son père en disant : « Lève-toi, père, pour manger la viande que je t’ai apportée de la chasse. Ensuite, tu me donneras ta bénédiction. »
      32 Isaac demande : « Qui es-tu ? » Il répond : « Je suis Ésaü, ton fils aîné. »
      33 Isaac est très bouleversé et il se met à trembler de tout son corps. Il dit : « Mais alors, qui est donc celui qui est allé à la chasse et m’a rapporté de la viande ? J’ai mangé de tout avant ton arrivée. Je lui ai donné ma bénédiction, et il la gardera. »
      34 Quand Ésaü entend les paroles de son père, son cœur est très amer, et il pousse de grands cris. Il supplie son père : « Père, bénis-moi, moi aussi ! »
      35 Isaac répond : « Ton frère est venu et il m’a trompé. Il a pris la bénédiction que tu devais recevoir. »
      36 Ésaü dit : « Il porte bien son nom, Jacob, le trompeur. Il m’a trompé deux fois. Il a pris mon droit de fils aîné et maintenant, il prend la bénédiction que je devais recevoir ! Est-ce qu’il ne te reste pas une bénédiction pour moi ? »
      37 Isaac répond : « J’ai fait de lui ton chef, je lui ai donné tous ses frères comme serviteurs. Je lui ai donné le blé et le vin. Je ne peux plus rien faire pour toi, mon fils ! »
      38 Ésaü demande encore à son père : « Est-ce que tu n’as qu’une seule bénédiction ? Bénis-moi, moi aussi, père ! » Et il se met à pleurer très fort.
      39 Alors Isaac lui dit : « Tu habiteras loin des terres fertiles, loin de la rosée qui tombe du ciel.
      40 Tu vivras grâce à ton épée et tu serviras ton frère. Mais en allant d’un endroit à un autre, tu te libéreras, tu briseras le pouvoir qu’il fait peser sur toi. »

      Genèse 28

      10 Jacob quitte Berchéba pour aller à Haran.
      13 Le SEIGNEUR se tient près de Jacob. Il lui dit : « Je suis le SEIGNEUR, le Dieu d’Abraham, ton grand-père, et le Dieu d’Isaac, ton père. La terre où tu es couché, je te la donnerai, à toi, à tes enfants et aux enfants de leurs enfants.
      14 Ils seront aussi nombreux que les grains de poussière sur le sol. Vous serez partout, à l’ouest et à l’est, au nord et au sud. Par toi et par ceux qui naîtront de toi, je bénirai toutes les familles de la terre.
      15 Moi, je suis avec toi. Je te protégerai partout où tu iras. Je te ferai revenir dans ce pays. Non, je ne t’abandonnerai jamais. Je ferai tout ce que je t’ai promis. »
      16 Jacob se réveille et il dit : « C’est sûr, le SEIGNEUR est ici, et je ne le savais pas ! »
      20 Puis Jacob fait ce vœu : « Si le SEIGNEUR est avec moi, s’il me protège pendant mon voyage, s’il me donne de la nourriture à manger et des vêtements pour me couvrir,
      22 Cette pierre que j’ai dressée et consacrée sera une maison de Dieu. Et je lui donnerai le dixième de tout ce qu’il me donnera. »

      Genèse 29

      1 Jacob reprend la route et il va vers l’est.
      14 Laban dit à Jacob : « C’est sûr, tu es de ma famille, tu es du même sang que moi ! » Jacob passe un mois entier chez Laban.
      20 Jacob travaille sept ans au service de Laban pour avoir Rachel. Mais ces années sont pour lui comme quelques jours, parce qu’il aime Rachel.
      25 Le matin, Jacob s’aperçoit que c’est Léa. Il dit à Laban : « Qu’est-ce que tu as fait là ? Est-ce que je n’ai pas travaillé à ton service pour avoir Rachel ? Tu m’as trompé. Pourquoi donc ? »
      30 Jacob s’unit aussi à Rachel et l’aime plus que Léa. Il travaille pour Laban encore sept autres années.
      31 Le SEIGNEUR voit que Léa n’est pas aimée. Alors il lui donne des enfants. Mais Rachel, au contraire, ne peut pas en avoir.

      Genèse 30

      24 Elle donne à son fils le nom de Joseph, en disant : « Que le SEIGNEUR me donne encore un autre fils ! »
      25 Après la naissance de Joseph, Jacob dit à Laban : « Laisse-moi partir pour aller chez moi, dans mon pays.
      26 Permets-moi de partir avec mes femmes et mes enfants. C’est pour elles que j’ai travaillé à ton service. Tu sais bien tout le travail que j’ai fait chez toi. »
      27 Laban répond : « Sois bon pour moi, écoute-moi, mes dieux m’ont fait savoir que le SEIGNEUR m’a béni à cause de toi.
      28 Dis-moi le salaire que tu veux, je te le donnerai. »
      29 Jacob lui dit : « Tu sais comment je t’ai servi et ce que ton troupeau est devenu grâce à moi.
      30 Avant mon arrivée, tu possédais peu de choses. Maintenant, tu en as beaucoup, et le SEIGNEUR t’a béni depuis que je suis chez toi. Est-ce que le moment n’est pas venu pour que je travaille aussi pour ma famille ? »
      31 Laban demande : « Qu’est-ce que je dois te donner ? » Jacob répond : « Tu ne dois rien me donner. Si tu acceptes ce que je vais te demander, je suis prêt à m’occuper de ton troupeau et à le garder comme avant.
      32 Aujourd’hui, je regarderai de très près toutes les bêtes. Je mettrai à part tous les moutons qui ont des taches de couleur, petites ou grandes, tous les moutons de couleur sombre, toutes les chèvres qui ont des taches, petites ou grandes. Ce sera mon salaire.
      33 Plus tard, tu pourras voir si je suis honnête en venant contrôler mon salaire. Toutes les chèvres qui n’auront pas de taches, petites ou grandes, tous les moutons qui ne seront pas de couleur sombre seront des bêtes que j’aurai volées. »
      34 Laban répond : « C’est bien ! Je suis d’accord avec ce que tu proposes. »
      35 Mais le jour même, Laban met à part les boucs qui ont des raies et des taches, toutes les chèvres qui ont des taches, petites ou grandes, et les moutons de couleur sombre ou avec un peu de blanc. Il les confie à ses fils.
      36 Puis il les envoie à trois jours de marche, loin de Jacob, qui garde le reste du troupeau de Laban.
      37 Alors Jacob prend des branches vertes de trois arbres différents. Il découpe des petites bandes d’écorce pour laisser apparaître des raies blanches sur le bois.
      38 Il met les bâtons rayés dans les abreuvoirs, sous les yeux des moutons et des chèvres. En effet, les bêtes s’accouplent facilement quand elles viennent boire.
      39 Les bêtes s’accouplent donc devant les bâtons. Et les chèvres font des cabris qui ont des raies avec des taches, grandes ou petites.
      40 Jacob met des moutons à part. Il les fait regarder les moutons de Laban qui ont des raies ou qui sont de couleur sombre. De cette façon, il forme des troupeaux à lui et il ne les mélange pas avec les bêtes de Laban.
      41 Chaque fois que de belles bêtes veulent s’accoupler, Jacob met les bâtons sous leurs yeux dans les abreuvoirs, pour qu’elles s’accouplent devant ces bâtons.
      42 Mais quand les bêtes sont maigres, il ne met pas de bâtons. Ainsi les bêtes maigres sont pour Laban et les belles bêtes sont pour Jacob.
      43 Jacob devient de plus en plus riche. Il possède beaucoup de moutons et de chèvres, des servantes et des serviteurs, des chameaux et des ânes.

      Genèse 31

      1 Il apprend que les fils de Laban disent : « Jacob a pris ce qui était à notre père, et c’est avec cela qu’il est devenu riche. »
      13 Je suis le Dieu qui s’est montré à toi à Béthel. Là-bas, tu as dressé une pierre, tu as versé de l’huile sur elle, et tu m’as fait un vœu. Maintenant, mets-toi en route, quitte ce pays et retourne dans le pays de ta famille.” »
      14 Rachel et Léa répondent à Jacob : « Nous n’avons plus de part d’héritage dans la maison de notre père.
      15 Il nous a regardées comme des étrangères. En effet, il nous a vendues et il a même dépensé l’argent que nous devions recevoir.
      16 Donc, tous les biens que Dieu a enlevés à notre père sont à nous et à nos enfants. Fais donc tout ce que Dieu t’a dit. »
      17 Jacob se prépare à partir. Il fait monter ses enfants et ses femmes sur des chameaux.
      18 Il emmène tous ses troupeaux et tous les biens qu’il a acquis en Haute- Mésopotamie, et il revient chez son père Isaac en Canaan.
      19 Laban est allé couper la laine de ses moutons. Pendant ce temps, Rachel vole les petites statues de son père.
      20 Jacob trompe Laban l’Araméen en partant sans le prévenir.
      21 Il s’enfuit avec tout ce qui est à lui. Il traverse le fleuve Euphrate, puis il se dirige vers les montagnes de Galaad.
      22 Le troisième jour, quelqu’un dit à Laban que Jacob a fui.
      23 Laban emmène des gens de sa famille avec lui. Il poursuit Jacob pendant sept jours et le rattrape dans les montagnes de Galaad.
      24 Mais pendant la nuit, Dieu se montre à Laban l’Araméen dans un rêve et il lui dit : « Surtout ne dis rien à Jacob, ni en bien ni en mal. »
      25 Laban rejoint Jacob, qui a dressé sa tente dans les montagnes de Galaad. Laban et les gens de sa famille font la même chose.
      26 Laban demande à Jacob : « Qu’est-ce que tu as fait ? Tu m’as trompé en emmenant mes filles comme des prisonnières de guerre.
      27 Tu es parti en cachette. Tu m’as trompé et tu ne m’as pas prévenu. Pourquoi donc ? Je t’aurais laissé partir dans la joie, avec des chants accompagnés du tambourin et de la cithare.
      28 Tu ne m’as pas laissé embrasser mes filles et mes petits-enfants. Vraiment tu as agi comme un fou.
      29 J’ai les moyens de vous faire du mal. Mais le Dieu de tes ancêtres m’a dit la nuit dernière : “Surtout ne dis rien à Jacob, ni en bien ni en mal.”
      30 Bon ! Maintenant, tu es parti parce que tu étais pressé de rentrer chez ton père. Mais pourquoi est-ce que tu m’as volé mes dieux ? »
      31 Jacob répond à Laban : « Parce que j’ai eu peur et je me suis dit : “Il va m’enlever ses filles.”
      32 Mais si tu trouves tes dieux chez quelqu’un, cette personne mourra. Devant nos parents, regarde tout ce qui est chez moi et prends ce qui est à toi. » Jacob ne sait pas que Rachel a pris les petites statues de Laban.
      33 Laban entre dans la tente de Jacob, dans celle de Léa, puis dans celle des deux servantes. Il ne trouve rien. En sortant de la tente de Léa, il entre dans celle de Rachel.
      34 Or, c’est Rachel qui a pris les petites statues. Elle les a mises dans une selle de chameau et elle s’est assise dessus. Laban cherche dans toute la tente et il ne trouve rien.
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