Dictionnaire Biblique de Top Bible

JÉSUS-CHRIST (4)

III Le ministère.

1.

BAPTEME.

Quand se répandit en Palestine le bruit de l'apparition d'un prophète pareil à ceux des anciens jours, Jésus se joignit au peuple qui descendait vers les rives du Jourdain pour recevoir le baptême. Que signifiait cette démarche ? Le baptême de Jean était un baptême de repentance. Jésus a pu se solidariser avec son peuple dans cet acte collectif. Mais cet acte de repentance était aussi un acte de consécration. On trouve dans les cérémonies lustrales des mystères ces deux éléments, et, avec la consécration, l'initiation qui en résulte.

Jésus venait se consacrer à Dieu en vue du Règne dont Jean-Baptiste (voir ce mot) annonçait la venue. Il s'offrait ainsi « par les humiliations, aux inspirations ». Le résultat fut la vision illuminatrice du Jourdain. En venant demander à Jean le baptême, Jésus a marqué qu'il reconnaissait l'inspiration divine du prédicateur de repentance. Jean-Baptiste a-t-il eu, en voyant Jésus venir à lui, le geste de recul que lui attribue l'évangile de Matthieu ? Il n'y a à cela rien d'invraisemblable. Il nous est dit que ceux qui venaient à Jean confessaient leurs péchés (Mt 3:6, Mr 1:5). L'étonnement du Baptiste en face de celui qui n'avait aucune faiblesse personnelle à lui confesser paraît assez naturel.

Jésus eut une vision analogue à celles qui avaient déclenché l'activité des prophètes (Amos, Ésaïe, Jérémie). Il reçut à ce moment la certitude qu'il était le Messie. Il se savait Fils de Dieu ; il comprit qu'il était son Fils de prédilection, appelé par lui à annoncer à son peuple le salut et à préparer l'avènement de son Règne. La vision du Jourdain n'est pas dans la vie de Jésus un fait isolé. Elle est la réponse divine à un acte de consécration où se ramasse le travail d'âme de trente années. Le rôle du Baptiste a été de fournir l'étincelle qui a fait exploser les matériaux accumulés dans l'âme de Jésus.

On a fait observer qu'entre les vocations de prophètes que décrit l'A.T., et la vocation messianique de Jésus, il y a une différence : l'appel de Dieu est là, mais non la réponse de l'homme. C'est que l'appel de Dieu était déjà une réponse à la prière de l'homme qui se consacrait a lui. Dans cet épisode, il peut sembler qu'il n'y ait qu'une définition de l'être de Jésus. Mais quand cette définition s'applique au Messie, elle est une vocation.

A ce moment, des énergies divines descendirent en lui. Ce fut comme une nouvelle création (d'après une tradition ancienne, appuyée par le texte « occidental » de Lu 3:22, Jésus aurait entendu la parole du Ps 2:7: « Tu es mon Fils, je t'ai engendré aujourd'hui »). Dès lors, Jésus avait reçu la puissance divine, qui faisait de lui « Celui qui devait venir ».

On conçoit que l'Esprit l'ait poussé au désert. Dans la solitude, il a dressé le plan de son ministère. Serait-il le Messie qu'attendaient ses contemporains ? Ce qui s'offrait à lui tout d'abord, c'étaient des visions de gloire, qui contrastaient singulièrement avec sa pauvreté. Devait-il accueillir ces visions ? Il s'est rendu compte qu'il y avait là des suggestions de l'esprit des ténèbres. Il a repoussé comme satanique l'idéal de ses contemporains. Successivement, il a renoncé à se servir de son génie pour l'acquisition des biens de la terre ; il s'est refusé à éblouir son peuple par des prodiges qui auraient été une façon de forcer la main à Dieu ; il a rejeté l'idée d'une royauté messianique qui aurait été intronisée par la force et par la ruse, ces armes de Satan (Mt 4:1,11, Lu 4:1,13).

Il est normal qu'il y ait eu au début du ministère de Jésus une telle crise, aboutissant à une victoire, et qu'ensuite, jusqu'à la fin, Jésus ait eu à lutter contre des assauts du messianisme charnel qu'il avait dès l'abord condamné. Il a trouvé dans l'Écriture des secours dont le récit de la tentation renferme le témoignage.

Serait-il donc le Messie transcendant qu'annonçait Jean-Baptiste, l'Être plus fort que Jean qui devait baptiser d'Esprit saint et de feu, le Juge ? Jésus a accepté cet idéal, le plus élevé qui fût. Il croyait à la victoire de Dieu. Il s'est donc identifié avec le Fils de l'Homme, Messie céleste, mais il a accepté résolument l'obscurité de sa condition présente. Et le chemin qu'il a choisi a été un chemin singulièrement paradoxal : celui de l'humilité et de la souffrance.

Que s'est-il passé tout d'abord ? Il semble que Jésus ait commencé par suivre quelque temps la voie tracée par le Baptiste. Il avait conscience d'être sur un plan supérieur. Mais le Baptiste était un prophète : donc un inspiré, et des plus grands qui fussent. Jésus a commencé par baptiser comme lui, et dans son voisinage (Jn 3:22-24). C'est alors, vraisemblablement, qu'il a fait la connaissance de ceux qui devaient être ses premiers disciples (Jn 1:35,42). A ce moment-là, Jésus n'est pas disciple de Jean. Comment pourrait-il l'être, après la révélation du baptême ? Aucun texte ne l'a jamais présenté comme tel. Il y a des raisons de croire que d'emblée, tout en baptisant comme Jean, il se soit distingué de lui. Comme Jean, il prêchait la repentance. Et les foules allaient à lui. Bientôt, il a eu plus d'auditeurs que Jean. De là des difficultés auxquelles le quatrième évang, fait une allusion obscure (Jn 3:25). Une controverse s'était élevée au sujet de la purification (donc des effets du baptême) entre les disciples de Jean et un Juif. On s'est demandé s'il n'y avait pas eu une erreur dans ce texte, et s'il ne fallait pas lire, au lieu d'un Juif, dont on ne voit pas ce qu'il viendrait faire ici, Jésus En tout cas, il semble que les Pharisiens aient exploité les divergences naissantes pour faire naître un conflit. C'est à ce moment que Jésus a quitté la contrée du Jourdain et le voisinage de Jean (d'après les Synopt., il n'a commencé son ministère en Galilée qu'après l'arrestation de Jean). Le ministère de Jésus s'est dès lors détaché de celui de Jean.

A certains égards, il est un continuateur du Baptiste, puisque d'aucuns verront en lui Jean-Baptiste ressuscité : mais il renonce à l'ascétisme qui donnait à Jean une physionomie si particulière. Il ne se borne plus à attendre les âmes au désert : il va les chercher dans leur milieu habituel. Et le message qu'il leur apporte est un message de joie. De Jean, l'ascète, on dira : « Il est fou » ; mais de Jésus on dira : « C'est un mangeur et un buveur, un ami des péagers et des pécheurs » (Mt 11:18, Lu 7:33 et suivant). Sans doute, désormais, il pense que le baptême de repentance ne suffit pas. Que sont les oeuvres les meilleures, au regard de ce que Dieu est en droit d'exiger ? Mais Dieu est un Dieu d'amour, et il faut se confier en son pardon. Aussi Jean, qui est le plus grand des prophètes, appartient-il encore au passé (Mt 11:9,11, Lu 7:26-28) Il clôt l'ère ancienne, « la Loi et les Prophètes jusqu'à Jean-Baptiste » (Lu 16:16). Il est au seuil de l'ère messianique. Mais le plus petit, dans le Règne de Dieu, est plus grand que lui. Le départ de Jésus n'attestait pas forcément une rupture avec Jean, mais il prouve qu'une séparation était devenue nécessaire. Il ne fallait pas qu'on pût établir une confusion entre la méthode de Jésus et celle de Jean. Dès lors, pour marquer le contraste, Jésus a cessé de baptiser. Selon toute vraisemblance (et c'est là seulement qu'il est permis de trouver dans sa pensée une évolution), il a considéré le baptême comme un élément de cette religion rituelle qu'il se sentait appelé à remplacer par la religion de l'Esprit.

Ceci pourrait s'entendre sans désavouer le baptême chrétien, qui a un tout autre caractère que le baptême de Jean. Les circonstances feront un jour aux disciples de Jésus un devoir d'établir dans l'Église une cérémonie d'initiation, et ils auront conscience de le faire sous l'inspiration du Ressuscité (Mt 28:19). Voir Baptême.

Le Baptiste n'a pas compris la disproportion entre les oeuvres de l'homme et l'absolu de la sainteté divine, non plus que l'initiative du Dieu de miséricorde, annonçant son pardon à la créature déchue. Ceci, c'est la révélation propre de Jésus. Le salut, d'après Jésus, est un don gratuit de Dieu, non la récompense de l'effort humain. Il est donc offert à tous et non aux justes seulement. Jésus, en apportant ce message, remplit une mission qui est celle du Messie, puisque le pardon qu'il apporte ouvre aux hommes l'accès du Règne de Dieu. Et ceci confirme la révélation du baptême.

Il ne semble pas que le contraste entre les deux initiateurs ait jamais pris le caractère d'une rivalité. Jésus a tout fait pour l'éviter, et le noble langage que le quatrième évangile prête à Jean (Jn 3:30) est conforme à tout ce que l'on sait du caractère d'un tel homme. On a quelque peine à comprendre, toutefois, que le Baptiste ait expressément désigné Jésus comme le Messie, ainsi qu'il est dit dans cet évangile (Jn 1:29-35). L'idée que Jean se faisait du Messie était trop différente de sa réalisation en Jésus.

Est-il inconcevable, comme le pensent certains, que Jean ait envoyé deux de ses disciples demander à Jésus s'il était celui qui devait venir, ou s'il fallait en attendre un autre ? (Mt 11:2-6, Lu 7:18-23) Cette question, tous ceux qui attendaient la Consolation d'Israël pouvaient la poser. L'attente messianique était devenue fiévreuse, et nous savons qu'il y a eu dans le rabbinisme une doctrine du Messie caché, dont Justin, au II° siècle, nous apporte le témoignage. Sans doute, Jean devait être moins apte que beaucoup d'autres à se poser une telle question, étant donnée l'image grandiose et terrible qu'il se représentait du Messie (Mt 3 : et suivant et parallèle). Mais Jésus lui-même ne s'identifiait-il pas avec le Messie transcendant ? Il y avait des gens qui se demandaient, dans l'entourage de Jean, si leur maître ne serait pas le Messie (Lu 3:15). Jean écartait cette supposition. Quand il a appris dans son cachot que Jésus accomplissait des oeuvres divines, la logique de sa conception messianique n'a-t-elle pu être traversée par les lueurs de son intuition religieuse ? Il n'y a pas eu accord complet entre la pensée de Jésus et celle du Baptiste. La révélation de Jésus n'en est pas moins dans la ligne de celle de Jean. Comme le dit son plus récent historien, Jean a été le précurseur du christianisme, mais non son initiateur.

2.

MINISTERE GALILEEN.

Quel a été le thème de la première prédication galiléenne ? Elle a repris, d'après la tradition synoptique, le motif essentiel de la prédication de Jean : « Le Règne de Dieu s'approche » (Mr 1:15, Mt 4:17). Il n'est pas certain que Jésus ait ajouté dès ce temps-là : « Croyez à l'Évangile » (Mr 1:15). La foi, dans les évangiles, se rapporte toujours à une personne, jamais à une abstraction. Le mot Évangile ne semble pas faire partie du vocabulaire courant de Jésus, selon la tradition la plus ancienne. Il se trouve très rarement dans les évangiles (Mr 8:35 10:29 13:10 parallèle Mt 24:14,14:9 parallèle Mt 26:13). Il s'y rapporte à la prédication future du message chrétien. C'était d'ailleurs un terme d'un usage assez répandu dans le monde contemporain. Dans l'inscription de Priène, il s'applique aux bienfaits de l'empereur Auguste. Il n'a sa pleine signification que dans le christianisme. Il y désigne essentiellement le message qui a Jésus pour objet. Mais dans la prédication de Jésus, il y a eu d'emblée un évangile au sens où l'a entendu l'Église : un message de pardon, le message par excellence. C'était la parole d'un inspiré, et une parole non d'effroi, comme celle de Jean, mais d'amour, réunissant la terre et le ciel. Voir Évangile.

On ne peut évaluer que de façon conjecturale la durée du ministère galiléen. Il se termine au printemps, l'herbe étant verte où Jésus fait asseoir la foule lors du grand repas (Mr 6:39). Quand les disciples, passant par les blés, arrachent des épis pour s'en nourrir (Mr 2:23), c'est le temps de la moisson. On moissonne de bonne heure en Palestine. Et il est probable que la liberté des disciples suppose une connaissance approfondie de l'enseignement de Jésus. Il faut donc admettre que le ministère galiléen ait duré tout près d'un an.

On peut distinguer dans cette période, d'après le récit de Marc, sept sections.

Il y a d'abord les premiers succès de Jésus (Mr 1:14-45) qui ont un caractère foudroyant : au point de départ, la journée de Capernaüm.

Après le succès, l'opposition à laquelle Jésus se heurte, mais qui n'empêche pas son activité de redoubler (Mr 2:1-3 12).

L'institution des Douze (Mr 3:13-20).

Tandis que l'action de Jésus ne cesse de grandir, les résistances se précisent. Sa famille veut l'arracher à son ministère, le croyant malade. Les Pharisiens l'accusent de chasser les démons par Béelzébul (Mr 3:20-35).

Jésus expose son enseignement sous forme de paraboles, auxquelles l'évangile attribue un caractère mystérieux (Mr 4:1,34).

Jésus traverse le lac. Il guérit le démoniaque de Gadara. Il rappelle à la vie la fille de Jaïrus. Il est rejeté par sa ville natale (Mr 4:35-6:6).

Jésus continue néanmoins d'aller de l'avant : il envoie des missionnaires (Mr 6:7-12).

Son activité a pour champ la contrée de Génézareth. Le pays était populeux et prospère. Mais Jésus ne s'y est pas confiné. Son ministère a un caractère essentiellement itinérant : « C'est pour cela que je suis sorti » (Mr 1:38), dit-il, ce qui signifie : « C'est pour cela que je suis parti en mission. » Il a prêché dans les synagogues, mais aussi sur les rives du lac, sur les hauteurs avoisinantes, dans les maisons, partout où il en trouvait l'occasion. C'était l'essentiel de son ministère : prêcher et guérir. Ce ministère ne semble pas avoir eu pour but d'établir la messianité de Jésus, mais de préparer les hommes à la venue du Règne de Dieu. Les gestes de miséricorde que Jésus accomplissait avaient eux-mêmes pour but de manifester les énergies du Règne de Dieu. Ses prédications semblent avoir été brèves. C'était l'explication d'un passage de l'A.T., ou une parabole, ou quelque apophtegme dont il développait les applications en ces paroles incisives que nous trouvons dans le Sermon sur la Montagne ou dans les discours relatifs aux Pharisiens.

Le centre de l'activité de Jésus fut d'abord Capernaüm. C'était la ville de Jésus (Mt 9:1). Ce ne fut pas Nazareth, parce qu' « un prophète n'est méprisé que dans sa patrie » (Mr 6:4). Capernaüm (voir ce mot) était une petite ville commerçante, très affairée, le grand marché de poisson du lac. Il y avait là un bureau de péage très important à cause de la route qui, de Damas, allait vers l'Egypte ou vers Césarée. Il y avait aussi une garnison, et plusieurs synagogues. Capernaüm commandait la plaine de Génézareth. Le charme de ce pays était alors extraordinaire. Josèphe l'a décrit dans une page célèbre, où il y a d'ailleurs quelque soupçon de rhétorique G.J., III, 10:8. Il est certain que la Galilée d'alors était beaucoup plus cultivée et aisée que celle d'aujourd'hui, qui a connu l'administration turque après tant d'autres calamités. C'est une région où la vie était douce. Les « lis des champs » y donnaient une leçon de confiance plus persuasive qu'ailleurs.

Dans ce paradis, l'évangile de Marc évoque l'apparition de Jésus. Il passe le long du rivage. Quatre hommes sont là qui, dans leurs barques, raccommodent leurs filets : Simon et André, Jacques et Jean. « Suivez-moi, leur dit-il, je vous ferai pêcheurs d'hommes » (Mr 1:16 et suivant). Cet appel suppose des entrevues antérieures du genre de celles dont il est parlé dans Jn 1. En une telle parole, il y avait une prophétie, qui n'a pu être comprise d'emblée, mais qui s'est éclairée dans la suite. Elle ne se rapportait pas encore, d'ailleurs, à l'activité universelle des envoyés de Jésus. Ils n'ont pas tout laissé, d'abord, pour le suivre (Il ne semble pas que Simon l'ait accompagné dans son premier voyage : Mr 1:39) ; mais Jésus les a attachés aussitôt à sa personne.

Ainsi commence ce qu'on a appelé l'idylle galiléenne. Le premier sabbat où Jésus prend la parole, dans la synagogue de Capernaüm, va déclencher l'enthousiasme de la foule.

Qu'est-ce que Jésus disait ? Il parlait du Règne de Dieu et de sa venue prochaine. Il annonçait la destruction des puissances mauvaises qui tenaient le monde en esclavage. Interrompu à cet endroit par un démoniaque qui saluait en lui le Messie, il le fit taire, et la crise nerveuse qui tordit cet homme à ses pieds s'acheva en un apaisement qui fit l'admiration du peuple (Mr 1:23-27). Il parlait avec autorité (Mr 1:22), donc, comme quelqu'un qui a reçu mandat pour parler au nom de Dieu. C'était un prophète, non un Scribe. Et les esprits lui étaient soumis. Sa réputation traversa la Galilée. On vint lui apporter des malades de partout. Et la demeure mise à sa disposition par son disciple Simon fut assiégée à tel point, que Jésus et les siens n'avaient même plus le temps de prendre leurs repas (Mr 3:20). Le jour, il enseignait ; il chassait les démons. La nuit, il se retirait sur les hauteurs pour prier (Mr 1:35 6:46).

Bientôt les Pharisiens furent jaloux, et l'enseignement de Jésus parut suspect. La liberté souveraine avec laquelle il procédait vis-à-vis du sabbat suscita contre lui la méfiance et la haine (Mr 2:23 3:6). L'idylle ne dura pas longtemps. C'est la période de la prédication au peuple, sur les hauteurs qui dominent le lac, et des guérisons nombreuses. C'est aussi le temps des controverses. Et les Pharisiens insinuent que, si Jésus chasse les démons, c'est par l'aide de Béelzébul, leur prince (Mr 3:22). Tou-tefois, la popularité de Jésus est immense. On parle de lui à Hérode, dont la conscience hallucinée évoque Jean-Baptiste qu'il a fait mettre à mort (Mr 6:14).

Comme Jean-Baptiste, comme les rabbins, Jésus a groupé autour de lui des disciples. Et, sans doute, en les groupant, a-t-il désiré réagir contre l'opposition pharisienne. La plupart de ses auditeurs conservaient leur domicile et leur genre de vie : certains étaient appelés par lui, et devaient renoncer à tout pour le suivre. Jésus les invitait à ne pas céder aux entraînements de l'enthousiasme, mais à examiner de sang-froid le sacrifice qui leur était demandé (Mt 8:19 et parallèle). C'est une question souvent débattue de savoir dans quelle mesure ces disciples se confondaient avec le cercle des Douze. Ceux-ci constituaient-ils, au centre des disciples de Jésus, un groupement fermé ? On aurait quelque peine à en donner les caractéristiques. Quand Jésus dit qu'il faut tout quitter pour le suivre, on se demande ce que les Douze auraient pu faire de plus pour marquer leur fidélité. N'y avait-il que les Douze qui eussent tout quitté pour lui ? Cela paraît probable ; mais on s'est demandé s'il n'y avait pas une catégorie intermédiaire de disciples attachés en principe à Jésus, et le suivant d'habitude dans ses déplacements. Il y a dans les noms des Douze quelques flottements qui semblent indiquer que les limites du cercle des disciples n'étaient pas aussi arrêtées qu'on est d'abord porté à le croire. Les Douze semblent avoir été le résidu de ce ministère galiléen qui devait aboutir à une rupture avec l'ensemble du peuple. Et il semble bien que Jésus les ait choisis, d'accord avec la volonté divine, pour en faire les compagnons permanents de sa vie. Il avait besoin de leur compréhension et de leur sympathie. Il fallait qu'ils donnassent l'exemple de cette justice nouvelle qu'il prêchait. Enfin, il voulait faire d'eux ses envoyés, investis de pouvoirs spirituels semblables aux siens, capables à la fois de prêcher la repentance et de chasser les démons (Mr 6:12 et suivant).

Il se peut que d'autres disciples aient été associés aux Douze dans cette première mission : c'est ce qui expliquerait l'histoire des Soixante-Dix, ou mieux des Soixante-Douze (Lu 10:1-20), qui fait en réalité double emploi avec celle des Douze. De toute façon, le succès de cette première mission fut grand. Au retour de ses envoyés, Jésus leur dit : « J'ai vu Satan tomber du ciel comme un éclair » (Lu 10:18).

Il y a dans les instructions aux disciples une parole très mystérieuse : « Je vous le dis en vérité, vous n'aurez pas achevé de parcourir les villes d'Israël, que le Fils de l'Homme viendra » (Mt 10:28). Ceci, qui. est certainement authentique, signifie-t-il que Jésus s'attendait, à ce moment-là, à la venue foudroyante du Règne de Dieu ? En tout cas, c'est un temps d'enthousiasme et de ferveur, la période des succès de l'Évangile.

Après l'envoi des disciples, le ministère galiléen touche à son apogée. Mais ces succès ont redoublé l'appréhension et la haine des adversaires de Jésus, Pharisiens et Hérodiens. Si l'on excepte les premiers événements--la journée de Capernaüm, la guérison du paralytique, l'appel des Douze, le Sermon sur la Montagne--il n'est presque aucun épisode des évangiles qui soit purement lumineux. Les âpres controverses déchaînées par les Scribes semblent avoir été presque contemporaines des premiers jours. Qu'il y ait eu, au commencement, un enthousiasme, cela est certain. Que l'Évangile ait pu tout d'abord être prêché sans susciter de contradiction, cela est vraisemblable. Mais, dès qu'on s'est aperçu que Jésus était l'ami des péagers et des gens sans loi (et on a dû s'en apercevoir très vite), que ses disciples ne jeûnaient pas, qu'ils ne pratiquaient pas d'ablutions avant les repas, qu'ils ne se faisaient pas scrupule d'arracher des épis le jour du sabbat, que le Maître lui-même n'hésitait pas à guérir des malades ce jour-là, l'opposition s'est manifestée. Jésus n'ayant pas hésité à faire ressortir le contraste entre l'idéal de moralité qu'il apportait et le formalisme des Scribes, la haine a commencé de gronder dans ces âmes jalouses. Ils lui reprochaient son genre de vie, ses fréquentations (Mr 7:1), sa prétention de pardonner les péchés, qu'ils jugeaient blasphématoire (Mr 2:7). Sa famille elle-même voulait l'arracher à son ministère, parce qu'on disait qu'il avait perdu l'esprit (Mr 3:21). Et cette opposition, malveillante chez les uns, bien intentionnée chez les autres, aboutit à l'épisode de Nazareth, qui est un échec. La petite ville où il a grandi refuse d'écouter son enfant. Épisode qui tourne au tragique dans le récit de Luc. Mais, avec ou sans tentative de meurtre, l'échec est certain : dans sa ville natale, il n'a trouvé qu'incrédulité (Mr 6:1,6, cf. Mt 13:53-58 Lu 4:16-30)

Cependant, jusqu'à la fin, la popularité de Jésus n'a cessé de grandir. Elle a atteint son apogée le jour de la multiplication des pains (Mt 14:13-21, cf. Mr 6:32-44, Lu 9:10,17, Jn 6:1,13, Mt 15:32-39, cf. Mr 8:1,10). Jésus a voulu se retirer avec ses disciples fatigués sur la rive N. du lac. Mais on l'a vu partir : au moment où il atterrit, la foule est là. Jésus en a pitié : ce sont des brebis qui n'ont pas de berger (Mr 6:34). Dans ce peuple, il y a des femmes et des enfants. Jésus, après les avoir exhortés tout le jour, ne veut pas les renvoyer sans nourriture. Or, il n'a que cinq pains et deux poissons. Il les fait asseoir sur l'herbe verdoyante (Mr 6:39) ; puis il prie. Et il se trouve que Jésus aura entre les mains de quoi nourrir ce peuple.

Comment expliquer cette chose prodigieuse ? Un fait certain, c'est que Jésus a toujours refusé de donner à ses auditeurs le signe du ciel qu'ils lui ont demandé. Il n'y aura pas d'autre signe que celui du prophète Jonas, a-t-il dit (Mt 16:4, Lu 11:29, cf. Mr 8:12), ce signe étant vraisemblablement l'apparition soudaine d'un messager de repentance. Jésus n'a donc pas accompli de prodige au sens matériel, ni ce jour-là, ni un autre jour. Il semble que nous n'ayons le choix qu'entre deux hypothèses : l'explication rationaliste des arrivages inattendus de poissons, qui sont bien un exaucement de prières et une confirmation de l'acte de foi de Jésus, ou l'explication mystique qui voit ici un des cas extraordinaires où des hommes nourris de la parole « qui sort de la bouche de Dieu » ont été élevés par là au-dessus des nécessités matérielles. Ce repas, effectué avec un minimum de nourriture, serait la première Cène, et une anticipation du Règne de Dieu. Il faut convenir que nous ne pouvons trouver aucune explication satisfaisante ; mais le fait est là, avec ses conséquences, qui furent décisives.

Jésus, ayant congédié le peuple, s'était retiré sur la montagne pour prier. La foule, dans un élan d'enthousiasme, revint le chercher pour le faire roi (Jn 6:14). Mais lorsqu'il entendit leurs acclamations, il s'enfuit. Et bientôt il se retrouva seul avec les Douze dans la contrée solitaire qui avoisine les sources du Jourdain. Là se place l'épisode de la confession de Pierre (Mr 8:27-30, cf. Mt 16:13-20, Lu 9:18-21). Au moment où Jésus venait de répudier ce faux idéal d'un messianisme charnel, qui était celui de son peuple, il eut la douceur de se sentir compris de ses fidèles. Dès lors, il leur enseigna que, pour lui, le chemin de la gloire devait passer par la mort.

Six jours après, dit le récit évangélique (cette donnée chronologique est exceptionnelle), Jésus conduisit ses trois intimes sur une haute montagne (Mr 9:2-13, Mt 17:1-13, Lu 9:28-36). A l'origine de ce récit, où certains voient un épisode des apparitions du Ressuscité, détaché de son contexte primitif, il est permis de distinguer une vision de Pierre, qui, dans un état de demi-sommeil, aperçoit son Maître transfiguré par la prière, et tel qu'il lui apparaîtra un jour. L'utilité de cette vision sera d'aider les disciples à ne pas se décourager quand viendra l'apparent désastre. Il est impossible d'éliminer de l'histoire des âmes l'élément visionnaire. Et comme l'a dit Ed. Meyer, « il n'y a pas dans l'histoire biblique de vision qui soit décrite de façon plus naturelle ; il n'y a point à douter que Pierre ait vécu cet épisode, l'ait raconté, et ait cru fermement à sa réalité » (Urspr., etc., I, 1921, pp. 152-157).

3.

DERNIERE PERIODE.

Elle a duré environ un an (du repas offert aux foules, à la Pâque de l'année suivante).

Elle ne ressemble pas à la précédente. Il apparaît à Jésus qu'entre le peuple et lui il y a un malentendu. Ils veulent un Messie, ils ne veulent pas se repentir. Et, malgré tant de choses extraordinaires qu'ils ont vues, il ne s'est fait en eux aucun changement profond.

C'est alors que Jésus jette l'anathème aux villes galiléennes, avec une gravité où il n'y a nulle haine, mais un regret infini (Mt 11:20-24, Lu 10:13-15). Désormais il lui arrivera encore de passer par la Galilée, mais en s'efforçant d'y garder l'incognito pour ne pas accroître le malentendu qui le sépare de ce peuple. Peu de guérisons, et accomplies en secret (le sourd-muet, Mr 7:31-35 ; l'aveugle de Bethsaïda, Mr 8:22-26). C'est là que se placent des paroles propres à décourager ceux qui auraient des velléités de le suivre : « Si quelqu'un ne hait pas son père, sa mère, jusqu'à sa propre vie, il ne peut être mon disciple » (Lu 14:26,35). « Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive » (Mr 8:34). Cette dernière parole, où il est question du supplice romain, a pu recevoir de la tradition sa couleur particulière ; quant à l'idée, il n'est pas douteux que ce ne soit celle de Jésus.

Cependant, Jésus se consacre à l'éducation des siens. Il forme une élite en vue du martyre. C'est à ce moment qu'il faut placer l'appel au jeune homme riche et la constatation mélancolique qui le suit (Mr 10:17-27).

En formant cette élite de disciples, a-t-il eu la pensée de fonder une Eglise, --l'Église ? On en peut douter. Le terme d'Église (voir ce mot) ne figure que deux fois dans les évangiles, et les deux textes ont été contestés. Il y a d'abord la parole rapportée par Matthieu : « Tu es heureux, Simon, fils de Jonas, car ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela. Et moi, je te dis : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes des enfers ne prévaudront point contre elle » (Mt 16:17 et suivant). Ce passage n'est pas primitif dans le contexte où il se trouve, et avec lequel il est en contradiction, puisque Jésus y traite Pierre de Satan (Mt 16:23, Mr 8:33). Il est ignoré des Pères du II° siècle jusqu'à Tertullien (sauf le verset 17). Toutefois, la forme en est archaïque. Il se peut que Jésus ait dit quelque chose de ce genre en une autre occurrence. Le surnom donné à Pierre impliquait bien une situation à part. Il devait être, dans la pensée de son Maître, la pierre sur laquelle se fonderait la communauté des disciples. Il est question à plusieurs reprises (Hen 38:1 46:8 53:6 62:8), dans les Paraboles d'Hénoch (ch. 37-71 du texte éthiopien), d'une assemblée des élus, désignée par des termes qui répondent au grec synagogè, à l'hébreu qâhâl, et que les modernes ont rendus par Gemeinde, congrégation, ou rassemblement (voir Léon Gry, les Parab. d'Hén. et leur Messianisme, Paris 1910). Il ressort de ces textes que le peuple des saints des temps messianiques est qualifié d'assemblée, voire d'assemblée du Juste et de l'Élu, donc du Messie. Celui qui avait conscience d'être le Messie a donc pu dire : mon assemblée, en parlant du peuple de ses fidèles, employant le terme juif de qâhâl, que ses disciples devaient traduire, dans la suite, par ekklêsia. Il est normal qu'il ait envisagé la constitution de cette communauté future. Toutefois, ce n'était encore qu'une perspective lointaine, à laquelle il n'attachait pas son esprit. La législation de l'Église n'est pas son oeuvre. L'unique précepte où il soit question du qâhâl (Mt 18:17) était sans doute un élément de la discipline des communautés palestiniennes. Sa teneur s'écarte de l'enseignement du Maître.

Ce qui est bien établi, c'est que Jésus, dans la seconde partie de sa carrière, s'est consacré à la formation de ses disciples. Il ne semble pas avoir renoncé définitivement à l'instruction du peuple, mais, désormais, c'est plutôt en Pérée qu'il se tient (Mr 10:1, Jn 10:40 et suivant) ; sans doute aussi en Samarie et à Jérusalem. Son activité dans la capitale nous est mal connue, mais elle a été beaucoup plus considérable que la tradition synoptique ne l'affirme. Cette tradition elle-même, qui essaye de faire rentrer l'activité hiérosolymitaine de Jésus dans le cadre trop étroit de la semaine de la Passion, se donne un démenti par le cri de douleur qu'elle met dans la bouche de Jésus : « Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes, et qui lapides ceux qui te sont envoyés, que de fois j'ai voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous son aile, et vous ne l'avez pas voulu ! » (Mt 23:37). Jérusalem est-elle devenue dès lors, comme on pourrait l'inférer de la tradition johannique, le centre du ministère de Jésus ? Ce n'est pas certain. Mais il se peut que les fêtes auxquelles Jean fait allusion aient été réellement pour Jésus autant d'occasions de prendre contact avec la ville où il devait mourir.

A la fête des Tabernacles (sept. -oct.), Jésus serait venu à Jérusalem. Il aurait pris la parole dans les parvis du Temple, et aurait gagné de nombreux adhérents (Jn 7:2 et suivant). Il se serait retiré pour un temps, et serait revenu pour la fête de la Dédicace (nov. -déc.) : Jn 10:22. A ce moment, il aurait risqué la lapidation. Puis, il se serait retiré au delà du Jourdain, et c'est là que se placerait le séjour en Pérée dont il est parlé dans les évangile (Jn 10:40,42, Mr 10:1, Mt 19:1). Il serait retourné à Béthanie en apprenant la maladie de Lazare. Après la résurrection de Lazare, il s'en serait allé à Éphraïm (Jn 11:11,54).

Il faut prendre garde que l'encadrement de la vie de Jésus dans un certain nombre de fêtes peut être une méthode d'exposition ayant pour but de faire alterner les épisodes galiléens et les épisodes jérusalémites. En tout cas, le mouvement de la vie de Jésus semble plus fidèlement rendu dans les Synoptiques.

La mort de Jésus aura le caractère d'un sacrifice volontaire. Ce qui n'ôte rien à la tristesse de ce temps où, les foules l'ayant abandonné puisqu'il n'a pas voulu satisfaire leurs rêves charnels, il mène une existence errante, au milieu des intrigues de ses adversaires. C'est d'alors que doit dater la douloureuse parole : « Les chacals ont des tanières, les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l'Homme n'a pas où reposer sa tête » (Lu 9:58).

Pourtant, il y a encore des dévouements qui s'offrent. Et il y a les Douze. Les disciples ont retenu de ses discours des lambeaux grâce auxquels on peut se faire une idée de la façon dont il envisageait sa mort. D'abord une définition de son ministère, dont le service est l'élément essentiel. Il s'achèvera dans la mort, et cette mort, Jésus l'envisage comme devant être la rançon de l'humanité (Mr 10:45). Ensuite, l'exemple de son modèle prophétique, le Serviteur de l'Eternel, qui porte sur lui les péchés de son peuple (ou, d'après une autre leçon, les péchés des peuples : cf. Esa 53:8). Ses disciples entrevoient, à travers le mystère de ses paroles voilées, que la mort est pour lui le seul chemin qui mène à la victoire. Sans doute, il y a un feu qu'il est venu jeter sur la terre, et combien il lui tarde que ce feu soit allumé ! Mais cette crise, d'où doit sortir, par l'initiative divine, un monde nouveau, elle ne peut et ne doit se produire que par sa mort. « Il y a un baptême dont je dois être baptisé, et combien il me tarde que ce baptême s'accomplisse ! » (Lu 12:49 et suivant).

Une impatience sacrée de mourir s'est emparée de lui. « Voici que je chasse les démons et que je guéris les malades, aujourd'hui et demain, et le troisième jour je finis », fait-il dire à Hérode. « Mais il faut que je marche aujourd'hui, demain et le troisième jour. Car il ne sied pas qu'un prophète meure hors de Jérusalem » (Lu 13:32 et suivant). La façon dont il traite ce misérable tétrarque de Galilée n'indique nulle crainte. Un chacal c'est une bête de proie si l'on veut, mais c'est un animal faible et lâche, qui s'attaque à la basse-cour et aux cadavres. Jésus n'avait pas quitté la Galilée pour fuir Hérode, puisqu'il était d'abord allé en Pérée, c'est-à-dire dans une région qui était le domaine propre du tétrarque, et où il avait fait arrêter Jean.

Jésus passe donc par Jérico, qui est le chemin des caravanes de Galilée et de Pérée. Dans les rues de Jérico, on s'écrase sur son passage : le péager Zachée, pour le voir, se hisse sur un sycomore (Lu 19:3). L'aveugle Bartimée le salue du cri de « Fils de David » (Mt 20:29-34, Mr 10:46,52, Lu 18:35-43). L'espoir renaît dans le coeur de ce peuple avide de prodiges. Du moment où Jésus s'achemine solennellement vers Jérusalem, c'est que le Règne viendra bientôt (Lu 19:11). La foule grossit sans cesse. Elle approche de Bethphagé (Mr 11:1). Jésus ne va pas s'arrêter à Béthanie. Il continue sur Jérusalem, monté sur un ânon qui n'a été profané par aucun contact (Mr 11:2). Ce n'est pas le cheval de guerre des conquérants ; c'est la monture qui doit être, d'après le prophète, celle du Prince de la Paix. (voir Za 9:9) Un enthousiasme s'empare des Galiléens, qui jettent leurs manteaux sur le chemin pour lui faire un tapis triomphal (Mr 11:8,10). Jean ajoute à ce détail les palmes qui jonchent la route (Mr 12:13).

Les évangiles ont marqué la solennité de cette heure. C'est le suprême appel au coeur d'un peuple qui ne veut pas se repentir (Lu 19:40). Il sera vain comme les autres ; et Luc raconte qu'à ce moment, Jésus pleure sur Jérusalem en prédisant la catastrophe (Lu 19:41,44). Si les pèlerins de Galilée acclament Jésus, s'ils chantent même, sur son passage, le grand hallel messianique qui doit saluer le Messie à son entrée dans la capitale (voir Hosanna), les Judéens restent froids (Mt 21:10 et suivant). Il y en a cependant qui sont venus au-devant de Jésus, d'après le témoignage de Jean (Jn 12:12). Vainement les Pharisiens l'avertissent : (Lu 19:39) Jésus, en cette occasion suprême qu'il offre à son peuple, accepte d'être salué comme Messie. Le seul effet de cette entrée triomphale sera d'attirer sur lui les coups de ses adversaires. Mais il a résolu de mourir.

C'est pourquoi, à cette manifestation publique, il va en ajouter une autre où il accomplira plus nettement encore un geste messianique, en chassant les vendeurs du Temple (Mt 21:12 et suivant, Mr 11:15,19, Lu 19:45 et suivant, Jn 2:14-16). Ainsi il consommera sa perte, en faisant entrer en ligne une nouvelle catégorie d'adversaires, les seuls dont la haine soit irrémissible, et qui aient le pouvoir d'assouvir leur haine : les Sadducéens, bénéficiaires de la foire du Temple.

Jean, pour expliquer la haine du sanhédrin, se réfère à la résurrection de Lazare. Ce miracle serait vraiment le signe du ciel, que les Juifs ont demandé à Jésus, et que Jésus s'est toujours refusé à faire. La résurrection d'un homme mort depuis quatre jours est un événement dont nous ne devons pas dire qu'il outrepasse la puissance de Jésus, mais qui concorde bien peu avec ce que nous savons de lui. Et c'est un acte qu'il est malaisé de situer dans la carrière de Jésus. Il y a cependant une ingénieuse hypothèse qui permet de tout concilier. On suppose que Jésus, après la résurrection de Lazare, se retire à Éphraïm, à vingt milles au Nord de Jérusalem, et que là il attend, pour rentrer à Jérusalem, la venue des caravanes de Galilée (Jn 11:54). Il reviendra alors à Béthanie, qui sera son quartier général pendant les événements de la semaine sainte. Tout cela ne cadre guère avec le récit des Synoptiques. Et les Pères de l'Église placent Éphraïm au Nord de Jérusalem, ce qui ne s'accorde pas avec l'itinéraire supposé de Jésus.

Il faut cependant retenir du récit de Jean la parole de Caïphe et la délibération du sanhédrin (Jn 11:47,57). La déclaration que le quatrième évang, met dans la bouche de Caïphe a une certaine vraisemblance. Toute agitation messianique devait inquiéter les Sadducéens, qui ne croyaient pas au Messie, et qui avaient peur que Rome ne prît prétexte de cette effervescence pour retirer aux Juifs les franchises qu'elle leur avait encore laissées. La condamnation de Jésus rentre donc dans la catégorie des crimes qui ont la raison d'État pour excuse. Il est permis d'ajouter que ces craintes ont pris aux yeux des Sadducéens toute leur gravité et les ont déterminés à agir, le jour où leurs intérêts ont été menacés par l'expulsion des vendeurs. Ce haut clergé de Jérusalem passait pour étrangement avide et sans scrupule. Les Sadducéens avaient le pouvoir. Sans eux, on ne pouvait rien entreprendre contre Jésus ; mais, si Jésus avait été soutenu par les Pharisiens, les prêtres, de moins en moins populaires, auraient hésité à sévir contre lui. Par extraordinaire, il s'est trouvé que les Pharisiens étaient d'accord avec les Sadducéens. Il y avait chez eux une jalousie de plus en plus ardente, suscitée par le succès de celui qui leur avait soudainement enlevé l'âme du peuple. Il y avait aussi des motifs plus respectables, tirés de leur amour pour la Loi, dont l'enseignement du nouveau prophète ébranlait l'autorité.

Les manoeuvres préliminaires des adversaires de Jésus ont été rapportées par les évangiles. Il y a eu trois tentatives. D'abord ils ont demandé à Jésus d'où venait son autorité, et qui lui avait donné mandat d'agir comme il faisait. Jésus leur a demandé de lui dire d'où venait à Jean-Baptiste son autorité. Le baptême de Jean était-il d'inspiration divine ou d'initiative humaine ? Ils se sont tus (Mt 21:23-27, Mr 11:27-33, Lu 20:1-8).

Ensuite, l'attaque directe, menée par un groupe de Pharisiens et d'Hérodiens. « Est-il permis, ou non, de payer le tribut à César ? » La réponse de Jésus devait le perdre : rebelle ou mauvais patriote, c'est la condamnation romaine ou l'abandon. Et ce fut la grande parole qui règle pour tous les temps les rapports de la conscience et de l'autorité : « Rendez à César ce qui appartient à César, à Dieu ce qui appartient à Dieu » (Mt 22:17, Mr 12:14, Lu 20:22).

On s'est demandé si l'épisode de la femme adultère (Jn 8:1-11) n'avait pas sa place normale dans ces entretiens de Jérusalem. Il y avait là une occasion de mettre l'enseignement de Jésus en opposition avec celui de Moïse, et de le rendre suspect de favoriser le relâchement par sa doctrine de pardon. La réponse de Jésus est de la même venue que les deux autres.

Il a dû paraître clair à ses ennemis qu'ils n'arriveraient à rien par cette méthode. Pour abattre l'autorité de Jésus, il fallait recourir à un coup de force. C'est alors qu'intervint Judas (Mt 26:14,16, Mr 14:10 et suivant, Lu 22:3,6). La trahison de Judas a été contestée. Cependant, le rôle qu'il a joué était essentiel. Étant donnée la popularité de Jésus, il fallait une arrestation secrète, qui permît de régler l'affaire en mettant le peuple en présence de la chose jugée. On a aujourd'hui tendance à ne pas supposer à la trahison de Judas (voir ce mot) des raisons trop viles. Sans doute, l'avarice est un trait de son caractère, et il s'est vendu. Mais ses ambitions étaient déçues ; sa foi messianique était ébranlée. N'aurait-il pas eu pour but de forcer la main à Jésus, de le mettre en nécessité d'accomplir ce signe du ciel que le peuple attendait, et qu'il s'était refusé à lui donner ?

4.

INSTITUTION DE LA SAINTE CENE.

Elle est attestée par les trois Synoptiques (Mt 26:17-29, Mr 14:12-25, Lu 22:7,23), et leurs relations sont confirmées par le témoignage de l'apôtre Paul (1Co 11:23 et suivant). Étant donnée l'ancienneté de ce témoignage, il semblerait qu'on dût s'incliner. Toutefois, il y a des divergences de détail dans les textes, et il y a une version de l'événement chez Luc (D et Syr. Sin.) qui réduit l'élément sacramentel en faisant de la Cène un repas attristé par la perspective de la mort prochaine de Jésus, et éclairé quand même par l'idée de son retour, mais sans l'affirmation que son corps soit la nourriture des fidèles (voir Goguel, l'Eucharistie, pp. 59-103). Partant de là, on a contesté le récit de Paul. On y a vu une création inspirée des mystères (voir ce mot). L'apôtre vivait dans un milieu hellénique tout imprégné de ces superstitions dont l'idée centrale était la mort d'un dieu qui servait de nourriture à ses fidèles. Il a appris du Seigneur ce qu'il raconte aux Corinthiens quant au dernier repas de Jésus, ce qui signifie que ce visionnaire en a reçu confidence du Seigneur ressuscité, dans un de ces entretiens mystiques qu'il avait coutume d'avoir avec lui. Le récit de Paul se serait répandu aussitôt dans le milieu hellénistique, tout disposé à écouter des inventions de ce genre. De là, il aurait passé dans la tradition évangélique, où il aurait refoulé et à peu près éliminé la tradition authentique qui circulait relativement au dernier repas du Seigneur. Et ainsi, le sacramentarisme païen se serait infiltré dans l'Église naissante.

Il y a à cela des réponses qui paraissent décisives. On ne voit pas comment une invention de Paul se serait imposée à la chrétienté palestinienne, où il ne semble pas avoir eu un prestige excessif. L'analogie avec les cérémonies des mystères, qui étaient en abomination aux Juifs, n'aurait pas été pour cette fable une recommandation. Mais ensuite, il ressort des éléments les plus anciens du livre des Actes que la fraction du pain, commémoration du dernier repas de Jésus, était pratiquée dans l'Église primitive, qu'elle était un élément permanent de son culte. Faut-il croire que de cette commémoration était banni tout élément sacramentel ? Il paraît impossible d'en exclure l'idée d'un lien permanent créé à travers la mort entre les disciples et le Maître. Enfin, c'est se représenter bien mal l'attitude de l'apôtre Paul vis-à-vis de Celui dont il se déclarait l'esclave, que de le supposer capable d'inventer un tel récit. Quand il dit : « Ce n'est pas moi qui le dis, c'est le Seigneur », il distingue entre son affirmation personnelle et l'enseignement historique du Maître, qui constitue pour lui l'autorité absolue. Nous n'avons aucune raison de croire qu'il ait voulu créer lui-même, tout en la distinguant de sa propre pensée, l'autorité dont il se proclame l'esclave.

Quant à la cérémonie de la Cène, on a contesté la coupe, à cause des variations relatives à ce second élément du repas pascal. Pourtant, le pain et le vin constituent, dans ces temps et ce milieu, le repas-type. Et, s'il était question de la mort, le symbolisme de la coupe était trop parlant pour être négligé.

Dans quelle mesure ce repas avait-il le caractère d'un sacrement, d'une nourriture communiquant au fidèle la vie divine ? Nous ne saurions entrer dans le détail des innombrables explications qui ont été proposées. La grande divergence, comme on sait, pour ceux qui admettent l'authenticité fondamentale du récit, consiste à interpréter les paroles : « Ceci est mon corps », comme une parabole, ou comme l'énoncé d'une vérité concrète. La théologie catholique affirme que le pain de la Cène se change dans le corps de Jésus. Il y aurait transsubstantiation, le pain et le vin gardant leurs propriétés physiques et chimiques, mais la substance elle-même ayant changé. Il est aisé de voir dans quels abîmes de difficultés on s'enfonce en adoptant ces explications artificielles inspirées par une philosophie du passé. Le Christ, dans cette double parabole de la Cène, a affirmé sa volonté de créer entre lui et ses disciples une association permanente. Qu'il ait pensé être leur nourriture, ainsi que le dit l'évangile de Jean, ceci paraît très vraisemblable. Mais il ne faut pas oublier ce que dit le même évangile : « C'est l'Esprit qui vivifie ; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous dis sont Esprit et vie » (Jn 6:63). On ne peut pas éliminer de ce récit, ni de l'institution elle-même, le mystère. Mais il est inutile d'en donner une formule qui n'évoque rien de saisissable dans notre esprit. Il est permis de parler de présence réelle, et cela concorde avec les textes de Paul. Il n'y a pas lieu de parler de transsubstantiation. Voir Cène ; Communion, parag. 3.

Le quatrième évang, ne renferme pas le récit de l'institution de la Cène. Par contre, il montre Jésus lavant les pieds de ses disciples. Et ailleurs, il donne (dans le discours du pain de vie : Jn 6:22,58) un commentaire de cette institution qu'il ne relate pas, comme si, pour lui, le repas offert aux foules, sur les rives du lac, représentait la véritable institution de la Cène. Tout ce que l'on peut conclure de son silence à cet endroit, c'est qu'il entend faire de la communion mystique avec le Seigneur une donnée permanente de la vie chrétienne.

5.

ARRESTATION.

Jésus franchit l'enceinte de Jérusalem. Il passe le torrent du Cédron avec ses disciples. Il s'arrête dans un jardin situé sur le versant occidental du mont des Oliviers, Gath-Chamena (=le pressoir d'olives). C'est son habituel lieu de retraite, où il consacre à la prière ses heures de veille. Il fait appel à l'assistance de ses trois fidèles. Mais eux, vaincus par la fatigue, s'endorment. Ils ont entendu, cependant, les premiers mots de sa prière. Elle est une supplication au Père de lui épargner la coupe du sacrifice, s'il est quelque autre moyen d'accomplir son oeuvre de salut. Et elle est un acte de soumission par lequel il unit une fois de plus sa volonté à la volonté du Père (Mt 26:36-46, Mr 14:32-42, Lu 22:40-46). Sous les oliviers, dans le silence de la nuit et de l'abandon, la lutte se poursuit. Jésus pourrait encore fuir, il ne le veut pas. Il se courbe devant la volonté mystérieuse. Dans cette coupe, qu'y a-t-il donc ? Est-ce la crainte de la mort ? Est-ce l'horreur de finir ainsi, rejeté de son peuple et méconnu ? La foi chrétienne y a vu autre chose : l'angoisse d'une mort qui est la sanction du péché, mais qui ne devrait pas frapper un être innocent ; l'appréhension de cette solidarité qu'il accepte avec le crime des hommes, et qui va faire de ces dernières heures, par la sensation d'être abandonné non plus seulement des hommes mais de Dieu, un enfer. L'histoire ne peut constater que le fait sur lequel elle est documentée : la prière de Jésus, qui comporte de multiples explications.

Il réveille ses disciples endormis pour leur annoncer la venue du traître. Judas est accompagné d'une solide escorte. Il salue son maître ; il l'embrasse ; et par là, il le désigne à ceux qui viennent l'arrêter. Les disciples font un simulacre de résistance. Jésus ordonne à Pierre de remettre l'épée au fourreau : « Tous ceux qui auront pris l'épée, périront par l'épée » (Mt 26:52). Et les disciples s'enfuient (Mt 26:47-66, Mr 14:43-50, Lu 22:47-53, cf. Jn 18:3-12).

6.

LES RESPONSABILITES.

C'est un grave problème de savoir si ce sont les Juifs qui ont été les instigateurs et les auteurs responsables de la condamnation de Jésus, ainsi qu'on l'a toujours cru jusqu'à nos jours, ou si ce sont les Romains, comme l'affirment aujourd'hui des historiens autorisés. On allègue en faveur de cette hypothèse :

(a) que Jésus, d'après le témoignage de l'évangile de Jean, a été arrêté par les représentants de l'autorité romaine : tribun et cohorte (Jn 18:12) ;

(b) que, sans doute, il est question dans le même texte d'une participation juive, mais qu'il n'est guère vraisemblable que les Romains aient accepté de jouer un rôle dans l'arrestation comme auxiliaires des Juifs ;

(c) que la sentence portée contre Jésus et exécutée, fut une sentence romaine prononcée par un magistrat romain ;

(d) que Tacite ne parle que de Ponce Pilate lorsqu'il fait mention de la condamnation de Jésus ;

(e) que la tendance à décharger Pilate se conçoit, étant donné que les premiers missionnaires du christianisme ont toujours trouvé devant eux l'opposition fanatique des Juifs, tandis que les autorités romaines ont été leur recours.

Il ne faut pas méconnaître la force de ces raisonnements. Mais il semble difficile que les choses se soient passées autrement, quelle qu'ait été la responsabilité des Juifs. On sait que le pouvoir de prononcer des sentences capitales avait été retiré aux autorités juives, suivant le Talmud, quarante ans avant la ruine de Jérusalem. Le sanhédrin était compétent comme juridiction criminelle pour les affaires de peu d'importance. Mais Rome se défiait trop de ses haines pour ne pas lui interdire de mettre à mort. Le récit de l'arrestation, tel que le rapporte Jean, renferme des invraisemblances. L'une d'elles est justement l'intervention de la cohorte. Toute la garnison de Jérusalem--un régiment avec son chef--pour arrêter Jésus la nuit, dans le secret de sa retraite ! Cet excès de précautions supposerait, chez un magistrat aussi averti et résolu à sévir, une étrange ignorance. Et la tentative de résistance des disciples serait alors inconcevable. Il est certain que Jésus a été condamné par un magistrat romain à subir un supplice romain. Là n'est pas l'intérêt de la question. Il s'agit de savoir qui était moralement responsable. Les sanhédristes n'avaient aucun désir de revendiquer la condamnation de Jésus. Ils devaient manoeuvrer de façon à laisser aux Romains l'odieux d'une telle mesure. Cependant, ils ne pouvaient pas se borner à dénoncer Jésus à Pilate. Il leur fallait une condamnation religieuse pour détacher le peuple de Jésus. Qu'il fût condamné comme blasphémateur par la suprême autorité de son peuple, c'était pour eux une nécessité. Il est certain qu'entre le procès juif et le procès romain, il n'y a aucune liaison logique. D'une part, Jésus est le Fils de Dieu. De l'autre, il est le Roi des Juifs. Devant le sanhédrin, c'est un procès religieux, dont l'utilité est de mettre la conscience des sanhédristes à l'abri. Devant Pilate, c'est un procès politique. Mais ceci atteste simplement l'habileté des adversaires de Jésus.

La tradition est unanime à attribuer aux Juifs la responsabilité de la mort de Jésus. Sans doute, l'apôtre Paul en fait remonter l'initiative dernière aux puissances mauvaises intermédiaires entre le ciel et la terre auxquelles appartient, selon lui, dans le siècle présent, la direction de l'histoire (1Co 2:8). Mais quant aux auteurs humains de la mort de Jésus, il n'a aucun doute. Il en parle très clairement dans la première aux Thessaloniciens (1Th 2:15). Les discours de la première partie du livre des Actes, dont le caractère archaïque a été souvent mis en relief, attribuent aux Juifs, de la façon la plus expresse, la responsabilité de la mort de Jésus (Ac 3:13-15 4:10 5:30 7:52).

Il n'y a pas un très grand intervalle entre les deux thèses. Car il n'est ni contesté, ni contestable que la responsabilité ait été partagée. Il n'y a de controverse que relativement au degré de responsabilité des uns et des autres. S'il était démontré que Pilate eût pris l'initiative des poursuites et que les Juifs se fussent bornés à lui donner leur avis, ce serait un changement important dans la façon de concevoir l'histoire de Jésus ; mais comment prouver ceci, qui serait en contradiction avec toute la tradition évangélique, et qui ne s'appuie que sur quelques détails du récit johannique, peu vraisemblables par eux-mêmes et qu'on isole pour les mettre en contradiction avec l'ensemble ? Il faut noter que la tradition juive n'a pas songé à écarter la responsabilité de la mort de Jésus. En définitive, nous pouvons tenir pour solide la relation qui est faite par les évangiles de l'ensemble du procès.

7.

PROCES.

Jésus fut conduit d'abord devant Hanan. C'est une donnée précieuse du quatrième évangile (Jn 18:13-24). Le vieux Sadducéen, malgré sa disgrâce (Il avait été dépossédé de ses fonctions de grand-prêtre vingt ans auparavant), ou peut-être à cause d'elle, était resté très influent, et Caïphe n'agissait que par son conseil. Sa maison de campagne était située sur le mont des Oliviers. C'est là qu'il avait ses bazars, où il faisait élever des colombes qui alimentaient les sacrifices des petites gens. Il interrogea donc Jésus sur ses disciples et sa doctrine. Ce n'était d'ailleurs qu'un examen préliminaire. Jésus le repoussa en invitant Hanan à produire ses témoins. D'après la loi juive, c'était la condition préalable de toute accusation.

A ce moment, on emmena Jésus devant le sanhédrin, ou du moins devant une commission du sanhédrin qui s'était réunie précipitamment sur la convocation de Caïphe. L'interrogatoire comporta deux phases. La première aboutit à un résultat négatif. Elle portait sur une déclaration relative au Temple, dont il fallait d'abord établir la teneur exacte. Jésus aurait dit : « J'abattrai ce temple et je le reconstruirai en trois jours. » Marc dit que cette parole lui a été attribuée à tort (Mr 14:57). Nous la trouvons cependant, sous une forme un peu différente, chez Jn 2:19, et il y est fait allusion, non seulement dans l'histoire d'Etienne (Ac 6:13), mais dans le récit du crucifiement (Mr 15:39). Il est certain que Jésus a prédit la destruction du Temple. A-t-il dit qu'il l'opérerait ? Cela paraît plus douteux. Jésus a voulu purifier le Temple. Purifier n'est pas détruire. A-t-il parlé du nouveau Temple qui s'élèverait dans la Cité future, à la place de l'ancien ? A-t-il songé à l'économie nouvelle qui allait naître par ses soins, au triomphe de la religion de l'Esprit ? Le propos qu'on lui prêtait était rapporté trop confusément : il garda le silence.

Il fallait en finir. Le grand-prêtre attaqua le chef d'accusation principal : la messianité. Là encore, Jésus garda le silence. Mais le grand-prêtre lui déféra le serment : « Par le Dieu vivant, je t'adjure de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu » (Mt 26:63). Alors Jésus parla : « Tu l'as dit. Au reste, je vous le déclare, vous verrez désormais le Fils de l'Homme assis à la droite de la Puissance et venant sur les nuées du ciel » (Mt 26:64). Ainsi, Jésus laissait à Caïphe la responsabilité de son dire. Était-il le Messie ? Ne l'était-il pas ? A cette question, il ne pouvait faire de réponse catégorique. En un certain sens, il était bien le Messie ; en un autre sens, il ne l'était pas. Mais puisque le chef de son peuple voulait connaître le mystère de son être, il allait lui révéler son identité avec le personnage glorieux de la vision de Daniel, annonçant par là même à ses juges qu'il leur donnait rendez-vous devant son propre tribunal. Cette prétention étant attentatoire à la majesté divine, ils firent à leurs vêtements la déchirure de deuil que la Mischna prescrit en cas de blasphème, (cf. Ac 14:14) et ils votèrent la mort.

Mais il fallait une seconde séance pour que la décision fût ratifiée. Le sanhédrin se réunit donc en séance plénière à la pointe du jour (Mr 15:1). Ce fut d'ailleurs une pure formalité. Dans ce court récit, les incorrections pullulent, au point qu'on a mis en doute la réalité d'un tel procès, mené à l'encontre de toutes les règles du droit juif. La Mischna multiplie les précautions pour sauvegarder la vie humaine. Sauf le recoupement des témoignages, aucune d'elles, ou peu s'en faut, n'a été observée. Au cours de ces fiévreux débats nocturnes, on retrouve partout l'impatience de la haine et de la peur. L'accusation aurait dû être notifiée au préalable à l'accusé. Elle devait être appuyée par des témoignages concordants. Nul ne devait être condamné à mort sur son propre témoignage. Pour qu'il y eût blasphème, il fallait que le nom de Dieu eût été prononcé. La condamnation ne pouvait être prononcée qu'un jour après les débats. Il y fallait la présence de 23 juges sur les 71 membres du sanhédrin. Enfin, un crime capital ne pouvait être jugé la veille d'un sabbat ou d'un jour de fête. La condamnation peut avoir été conforme à la loi juive (voir Salvador, Histoire des Institutions de Moïse, 3 e éd. 1862) ; le procès lui-même n'a comporté aucune des garanties qui, dans tous les temps, ont été données aux accusés.

Au vrai, d'ailleurs, le verdict du sanhédrin n'avait qu'une signification morale, puisque seuls les Romains avaient le droit de condamner à mort. Ce que les sanhédristes avaient cherché, c'étaient des prétextes qui leur permissent de livrer Jésus en bonne conscience. Ils avaient toutes les raisons de faire endosser à Pilate la responsabilité de la condamnation de Jésus. Ils en laissaient l'odieux au procurateur. Mais Jésus allait être condamné sur une équivoque. Une accusation politique, qui était fausse, allait être substituée à une accusation religieuse. Si Jésus était le Messie de l'espérance prophétique, il n'était pas le Roi des Juifs qu'un procurateur pouvait redouter, et les sanhédristes le savaient bien. Or, d'après le récit des évangiles, ils ont incité le peuple à demander la mort de Jésus et la grâce d'un agitateur, Barabbas (Mt 27:20-26, Mr 15:6-11, Lu 23:18 et suivant, Jn 18:40), le poussant ainsi à arracher à la justice romaine un malfaiteur politique qu'elle pouvait redouter, tout en la pressant de sévir contre celui qui ne pouvait lui donner nul sujet de crainte. Car Pilate ne pouvait pas percevoir dès ce temps-là le conflit qui s'élèverait un jour entre la conscience chrétienne et l'autorité romaine.

Devant Pilate, Jésus observa la même attitude que devant le sanhédrin, car l'admirable dialogue de Jean (Jn 18:33 et suivant) est une interprétation inspirée qui dégage le sens profond de l'événement, et non le compte rendu sténographique d'un entretien qui n'eut pas de témoins. Jésus garda le silence. On s'est étonné parfois des scrupules de Pilate : on y a vu une invention de la tradition chrétienne, désireuse de noircir les Juifs et d'innocenter le représentant de Rome. Il faut se représenter pourtant que Pilate, si mauvais magistrat qu'il fût, était justement un Romain, qui, à son tribunal, devait agir suivant la loi. La justice romaine était une réalité dans le monde d'alors, comme la paix romaine. Or, Pilate n'avait pas l'habitude de voir défiler à son tribunal des accusés de ce genre. On peut admettre qu'il ait hésité avant d'envoyer à la croix un rebelle comme Jésus. Ce qui devait le troubler, c'était la haine des prêtres contre cet homme en apparence inoffensif, comme le zèle étrange et inattendu qui enflammait soudain ces Juifs à l'égard des intérêts de Rome. Il se dit que Jésus devait être populaire, et que ses adversaires étaient jaloux de lui. Il offrit donc au peuple la grâce de Jésus. Il fit ce qu'il put pour le sauver ; et cette hésitation, chez l'homme sceptique et cruel qu'était Pilate, est l'épisode le plus honorable de sa carrière. Mais elle ne dura pas longtemps. Devant les menaces des Juifs, cet homme qui avait tant à se faire pardonner n'insista pas. Ce fut d'abord la flagellation, puis la mise en croix, avec, au-dessus de la tête du condamné, l'écriteau indiquant le motif de la sentence : Le Roi des Juifs (voir Inscription de la croix).

8.

CRUCIFIEMENT.

Le rôle du sanhédrin était terminé. Il n'avait plus à se mettre en peine de rien. Il y avait chose jugée. Jésus, désormais, était un vaincu.

Le supplice de la croix (voir ce mot) était destiné par les Romains aux esclaves et aux rebelles. Il inspirait l'épouvante, non seulement par l'atrocité des souffrances, mais par leur caractère ignominieux. La loi d'Israël ne disait-elle pas : « Maudit est quiconque est pendu au gibet » ? (De 21:23) Cette exposition au pilori, sous un soleil de feu, avec la morsure des clous, les mouches qui venaient irriter les blessures, les courbatures intolérables des membres maintenus dans l'immobilité, la fièvre, la soif ardente, et, dans le cas de Jésus, la torture morale que représentaient l'abandon des uns, les sarcasmes des autres, les regards de haine qui se repaissaient de ses douleurs, le ciel envahi par des nuages de plus en plus lourds : ces ténèbres dont un historien non chrétien, Thallus, a confirmé la réalité, tout concourt à faire de l'agonie de Jésus une souffrance à laquelle on a pu rapporter l'apostrophe des Lamentations : « Vous qui passez, regardez et voyez s'il est une douleur pareille à ma douleur » (La 1:12).

Les évangiles nous ont rapporté sept paroles que Jésus aurait prononcées sur la croix. L'Église chrétienne y attache un prix immense. Elles ont été contestées. Il y avait assez de témoins pour les garder et les transmettre : le centurion qui se tenait tout près de la croix, Simon de Cyrène, qui ne devait pas être loin, d'autres peut-être parmi les passants. Ceci ne fait pas de difficulté. Ce qui est plus malaisé, c'est d'expliquer les divergences entre les récits. Comment se fait-il que, sur ces sept paroles, aucune ne soit rapportée par l'ensemble des témoins, alors que la moindre parole tombée des lèvres de Jésus, à ce moment, a dû être si avidement recueillie par les disciples ? Cependant il ne faut pas trop se presser de tirer argument de cette diversité.

Jésus a-t-il dit : « Père, pardonne-leur : ils ne savent ce qu'ils font » ? (Lu 23:34) Il y a des manuscrits très anciens (B, D) qui ne contiennent pas cette parole, et c'est troublant. Elle manque dans la Syriaque du Sinaï, dans les versions coptes. Mais elle est attestée par Justin Martyr. Et dans l'histoire d'Etienne, on trouve comme un rappel des mots que la tradition place dans la bouche de Jésus : « Seigneur, ne leur impute pas ce péché », dit Etienne en expirant (Ac 7:59). L'excuse donnée par Jésus en faveur de ses bourreaux (car ils ne savent ce qu'ils font) n'a-t-elle pu faire hésiter certains copistes ?

Il est plus malaisé de comprendre pourquoi l'épisode du brigand crucifié se trouve seulement chez Luc (Lu 23:39-43). Sans doute, c'est cet évang, qui met en relief les épisodes où il est question de la pitié de Jésus envers les méprisés. Mais les disciples de Jésus n'auraient-ils pas dû retenir avidement ce témoignage suprême de l'action de leur Maître ? Disons toutefois que la forme de ce récit est particulièrement archaïque, que le contraste entre la requête du brigand et la réponse de Jésus est bien frappant, et qu'enfin on a pu mettre en circulation des versions différentes auxquelles on tenait trop pour avoir le souci d'uniformiser.

Il est plus difficile d'admettre la présence de la mère de Jésus auprès de la croix, malgré l'émotion qu'inspire un tel épisode (Jn 19:25-27). Car les évangiles synoptiques n'en savent rien. Même, ce qu'ils disent des saintes femmes semble exclure la présence de Marie (Mt 27:55 et suivant, Mr 15:40 et suivant ; Lu 23:49 est moins formel). Cependant, Marie n'était-elle pas venue à Jérusalem pour les fêtes de Pâque ? Le fait est que nous la trouvons dans la société des fidèles de Jésus, dès les premiers jours (Ac 1:14). Il y a là un mystère qu'il n'est pas aisé d'éclaircir.

Par contre, l'accord se fait aisément pour affirmer l'authenticité de la parole qui est l'expression suprême de la douleur : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » (Mt 27:46, Mr 15:34). Les auteurs qui y ont vu un désaveu suprême donné sur la croix à toute son oeuvre par celui qui constatait alors que tout était vide, n'ont pas songé, d'abord, que l'abandon pouvait être un élément du sacrifice accompli par le Christ ; ensuite, que cette parole, dont il ne faut pas vouloir atténuer l'angoisse, n'en est pas moins le commencement d'un Psaume (Ps 22) qui s'achève en affirmation de foi triomphante et dont il faut évoquer l'ensemble pour interpréter les sentiments de celui qui le récitait dans son agonie. Ce qui est certain, c'est que la dernière parole de Jésus a été un cri de victoire, qui a arraché au centurion ce témoignage : « En vérité, cet homme était Fils de Dieu ! » (Mr 15:39).

9.

MISE AU TOMBEAU.

L'intervention de Joseph d'Arimathée n'aurait pu être inventée par une tradition qui rapportait que la condamnation prononcée par le sanhédrin avait été unanime (Mr 14:64). Les auteurs qui ont contesté sur ce point le récit des évangiles ont poursuivi un but très clair : supprimer la sépulture honorable de Jésus, afin de pouvoir dire que son corps avait été mis à la hâte dans un des innombrables tombeaux qui parsemaient les environs de Jérusalem, ou qu'il avait subi le sort qui était habituellement celui des cadavres des condamnés. Il n'est pas très naturel de croire que ces femmes qui étaient venues de Galilée, et qui devaient tout à Jésus, n'aient fait aucun effort pour ravoir le corps de leur Maître. On n'a jamais refusé à ceux qui pleuraient les corps qu'ils voulaient ensevelir. De toute façon, il est certain que Jésus a reçu une sépulture. L'épisode de Joseph d'Arimathée n'était pas nécessaire. Et c'est une grave raison d'en admettre l'authenticité. Mais il est sûr que ce sépulcre neuf, qui devait être (l'évangile ne le dit pas, mais il ne faut pas un grand effort d'esprit pour le supposer) celui que Joseph se destinait à lui-même, rend difficile de trouver des causes naturelles auxquelles serait due la disparition du corps de Jésus. De toutes les suppositions qu'on a faites à cet égard, il n'en est aucune qui satisfasse l'esprit.

10.

RESURRECTION.

Il n'y a pas de doute, dans les textes, quant à la résurrection le troisième jour. Cette donnée ne concorde pas avec les prophéties mises dans la bouche de Jésus, où il est dit qu'au bout de trois jours il ressuscitera (Mt 12:40). a conservé une tradition où il est question du signe de Jonas, et qui suppose un séjour de trois jours et trois nuits dans l'Hadès Il n'y a aucun texte de l'A. T, qu'on puisse invoquer à l'appui de la résurrection le troisième jour. Il serait vain de recourir à l'analogie du mazdéisme, d'après lequel l'âme d'un mort reste auprès du corps jusqu'au troisième jour Vendidad 19:28 : Darmes-teter, Zend-Avesta, t. II, p. 269, Paris 1892. Les textes mazdéens, comme les textes juifs Moé'd-qaton, 826 dans le Talmud Jér., Sabbah 1516 dans le Talmud Bab., signifient que l'âme reste auprès du corps jusqu'à ce que le corps se soit modifié, et ceci suppose une durée de trois jours : cf. Jn 11:39. Donc, la résurrection le troisième jour n'a aucun point d'appui dans le folklore, ni même dans les textes de Marc. Les seuls textes des évangiles, où il en soit parlé sont Mt 16:21 20:19, Lu 9:22 18:33. C'est un argument solide à l'appui de l'authenticité de la tradition relative aux événements de Pâques.

L'Église chrétienne s'est fondée sur la foi à la résurrection, c'est-à-dire sur la croyance à la réalité des apparitions de Jésus. Il n'y a aucune incertitude dans l'esprit des premiers chrétiens, quant à la survie de leur Maître et à la manifestation de cette survie.

Les apparitions qui sont narrées par l'apôtre Paul (1Co 15) sont au nombre de six :

il est apparu à Pierre ;

aux Douze ;

à plus de cinq cents frères à la fois ;

à Jacques ;

à tous les apôtres ;

à Paul lui-même.

Les évangiles ajoutent : à des femmes, au moment où elles revenaient du tombeau (Mt 28:8-10) ; à Marie-Madeleine (Jn 20:11-18, cf. Mr 16:9-11) ; aux disciples d'Emmaüs (Lu 24:13-35, cf. Mr 16:12 et suivant) ; aux Onze, le même jour, à Jérusalem (Lu 24:36-49, cf. Jn 20:19-23) ; aux Onze, une semaine plus tard, à Jérusalem (Jn 20:26-29) ; à quelques disciples, dont quatre des Onze tout au moins, au lac de Galilée (Jn 21:21-23) ; aux Onze, renforcés probablement d'autres disciples, sur une montagne en Galilée (Mt 28:16-20) ; aux Onze, à Jérusalem, avant l'Ascension (Ac 1:4,9). Enfin Luc fait allusion, dans les Actes, à des apparitions multiples qui peuvent déborder le cadre, en somme restreint, des manifestations précitées (Ac 1:3).

Il est vraisemblable que certaines de ces apparitions coïncident avec celles aux Douze, aux Cinq Cents et à tous les apôtres qui figurent dans l'énu-mération paulinienne. Si Paul laisse de côté certains témoignages, c'est sans doute qu'il les considère comme moins probants. Il faut remarquer que l'apparition du chemin de Damas est mise par l'apôtre sur la même ligne que les autres, et qu'elle doit avoir, dans sa pensée, le même caractère. Elle doit donc être distinguée des visions dont il est parlé dans 2Co 12:1 et suivants.

Il y a des difficultés dans le récit de la Résurrection. Elles résultent d'abord de la présence de deux cycles d'apparitions. Il y a une tradition galiléenne et une tradition jérusalémite. Laquelle est la plus ancienne ? Les critiques varient de sentiment sur ce point.

La plupart des auteurs penchent à admettre que les premières apparitions ont eu lieu en Galilée, dans le cadre habituel des souvenirs des disciples. Ceux-ci se seraient rendus en Galilée pour reprendre leurs tâches familières, se souvenant de l'invitation que leur Maître leur avait faite de le retrouver en Galilée (Mr 14:28). Là, soustraits à l'impression horrible de la défaite et de la mort, ils auraient vu revivre celui qu'ils aimaient.

Cette explication semble artificielle à d'autres. Ceux-ci pensent que la tradition galiléenne pourrait bien être née d'un malentendu sur le sens de la parole de Jésus faisant allusion à un retour en Galilée (Mt 26:32, Mr 14:28,16:7). En tout état de cause, il leur paraît impossible d'exclure les apparitions à Jérusalem. Elles font corps avec l'histoire du tombeau vide. L'apparition à Pierre a été, d'après la tradition (Lu 24:34), presque immédiate. Elle ne s'identifie pas avec celle dont il est parlé dans l'épilogue du quatrième évangile, étant, d'après le témoignage de Paul, une apparition à Pierre seul. D'autre part, l'état d'âme des disciples, après la mort de Jésus, n'est nullement celui de gens hallucinés, ou prêts à l'être. Croire à son triomphe sur la mort ? Ils en sont bien loin. Ce sont des vaincus. « Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël ! » (Lu 24:21). Maintenant tout est fini : il n'y a plus de place dans leur coeur que pour une immense déception. Si Jésus leur a annoncé à la fois sa défaite imminente et sa victoire future (Mt 16:21 17:22 20:17-19 et parall.), la catastrophe a rejeté dans l'ombre ces espérances de triomphe qui faisaient partie de la foi à la messianité de Jésus, et auxquelles la croix est venue donner un démenti. Sans doute, une foi héroïque aurait pu triompher du découragement, mais la foi de ces disciples apeurés et fugitifs n'avait rien d'héroïque. Comment une telle déception a-t-elle pu se transformer en enthousiasme ? Comment sont-ils devenus les conquérants du monde ? Les prophéties n'y ont été pour rien. Il eût fallu d'abord les découvrir dans l'A.T. Ce fut le labeur ingénieux des témoins de la résurrection. Le tombeau vide n'a pas été tout d'abord à leurs yeux une preuve de la survivance de leur Maître. Ils ont cru que, si le corps n'y était plus, c'est parce qu'il avait été enlevé (Lu 24:4 et suivant, Jn 20:13). Leur sincérité est hors de doute. Elle a fait d'eux des martyrs. « J'en crois des témoins qui se font égorger... », a dit Pascal. Aucune des explications qu'on a données de ces choses extraordinaires ne résiste à l'examen.

Pour expliquer la naissance de la foi à la résurrection, il faut admettre qu'il y ait eu des apparitions, et des apparitions à Jérusalem. Ce qui n'exclut nullement la possibilité d'un retour temporaire des disciples au pays natal. Mais ils n'ont pas tardé à se convaincre que ce n'était plus l'heure de reprendre les travaux coutumiers : leur poste était désormais à Jérusalem.

Comment faut-il concevoir l'événement de la résurrection ? Il y a une dualité apparente dans les textes. Tantôt le Ressuscité traverse les portes fermées (Lu 24:36, Jn 20:19), tantôt il se nourrit des mêmes aliments que quand il était sur la terre (Lu 24:41 et suivant, Jn 21:9-13).

Y a-t-il moyen de concilier ces deux états du corps du Ressuscité ? Peut-on concevoir qu'un être désincarné se soit matérialisé sous les yeux de ses fidèles pour leur donner la certitude qu'il était vivant ? Il ne semble pas que ceux qui ont eu des apparitions du Ressuscité l'aient jamais envisagé comme un pur esprit. Le corps dont il était revêtu pouvait s'être transformé ; c'était bien le même qui avait été enseveli. C'est ce qui résulte encore de l'affirmation de l'apôtre Paul--qui croyait pourtant à l'existence d'un corps spirituel et glorieux. Il y a un lien certain entre ses deux affirmations : « Il a été enseveli... Il est ressuscité le troisième jour » (1Co 15:4).

On a supposé parfois que les relations spirituelles du Christ avec ses disciples, subsistant à travers la mort, avaient suffi à créer entre eux la certitude qui s'est objectivée dans les apparitions. C'est méconnaître l'infécondité d'une hallucination. Comme le dit le P. de Grandmai-son, « ou bien elle tend à devenir habituelle et, sous ce stigmate morbide, l'équilibre de la vie mentale et morale fléchit peu à peu, ou, restée à l'état d'incident sans lendemain dans une vie normale, elle n'y exerce pas d'influence durable » (o. c, t. Il, p. 427). La relation spirituelle dont on parle ne se fût jamais établie sans un contact réel. Il paraît difficile de distinguer entre la revi-vification originelle et la glorification qui s'ensuivit.

On s'est demandé s'il n'y aurait pas lieu de s'inspirer de la définition que le Vocabulaire de la Société Française de Philosophie donne de l'hallucination (p. 318s). Il y aurait eu une perception sensible éprouvée à l'état de veille, sans objet réellement présent ; mais ceci n'exclurait pas la présence d'une cause spirituelle. Il s'agirait, en somme, d'une hallucination véridique. Hypothèse séduisante. Mais s'harmonise-t-elle avec les récits de la résurrection ? N'a-t-il pas fallu, à l'origine, des apparitions concrètes d'un corps identique à celui qui avait été déposé dans le tombeau ? Apparitions sans lesquelles ces réalistes qu'étaient les premiers chrétiens n'auraient pu croire. C'est à l'école de ces relations intermittentes, de ces matérialisations temporaires du Christ, que se sont élaborées les relations permanentes qui ont fondé l'Église chrétienne. Les apparitions du Ressuscité se sont prolongées le temps nécessaire pour affermir ces relations spirituelles, qui étaient seules appelées à durer. On a pu dire qu'elles étaient la seule manifestation apparente du monde invisible qui fût vraiment certaine. Normalement, l'Invisible atteste son existence au coeur, non aux sens.

Ce qui complique le problème, c'est la disparition du corps de Jésus. Mais il fallait que le corps du Maître disparût : sans quoi il eût été un obstacle irréductible à la foi des disciples. Comment a-t-il disparu ? S'est-il transformé ? S'est-il évanoui ? A-t-il été enseveli par des amis ? Enlevé par des adversaires ? Aucune hypothèse ne tient. Mais ce qui importe, ce n'est pas la survivance momentanée d'une matière appelée à disparaître : c'est l'identité personnelle du Christ, se maintenant à travers la mort.

Quel est, au point de vue spirituel, le rôle de la résurrection ? Quels en sont les effets ? Que son importance soit unique, personne ne le conteste. « Sans un acte divin intervenant dans la chaîne fatalement solidaire des générations, nous ne comprenons pas l'anneau qu'y forme la grande et sainte vie de Jésus, comme, sans résurrection, nous ne comprenons pas le développement historique du christianisme. » Ainsi s'exprime Auguste Sabatier (Encycl., art. cit.). « Il a été, dit l'apôtre Paul, livré pour nos offenses, il est ressuscité pour notre justification » (Ro 4:25). Est-ce un balancement littéraire, sans plus ? Calvin ne l'a pas pensé. Il montre en un raccourci saisissant que les deux termes sont inséparables : « Pourtant nous par-tissons tellement la substance de notre salut entre la mort du Christ et sa résurrection que nous disons : par la mort, le péché avait été détruit et la mort effacée ; par la résurrection, la justice établie et la vie remise au-dessus ; et ce en telle sorte que c'est par le moyen de la résurrection que la mort a son efficace » (Inst. Chrét., II, 16:13). Pour comprendre ce raisonnement, il faut insérer un moyen-terme qui est la foi. Nous sommes justifiés par la foi. La résurrection déclenche la justification de l'homme parce qu'elle fait naître la foi dans son coeur. Si le Christ n'est pas ressuscité, la foi est vaine ; l'apôtre le dit : vaine, c'est-à-dire illusoire quant à son objet. Mais la résurrection du Christ est son élévation sur le plan mystique. C'est pourquoi Paul a pu dire : « Si nous avons connu le Christ selon la chair, ce n'est plus ainsi que nous le connaissons désormais » (2Co 5:16).

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      24 Vous qui craignez l’Eternel, louez-le ! Vous tous, descendants de Jacob, honorez-le ! Tremblez devant lui, vous tous, descendants d’Israël !
      25 En effet, il ne méprise pas, il ne repousse pas le malheureux dans sa misère et il ne lui cache pas son visage, mais il l’écoute quand il crie à lui.
      26 Tu seras dans la grande assemblée l’objet de mes louanges, j’accomplirai mes vœux en présence de ceux qui te craignent.
      27 Les malheureux mangeront et seront rassasiés, ceux qui cherchent l’Eternel le célébreront. Que votre cœur vive à perpétuité !
      28 Tous les peuples de la terre se souviendront de l’Eternel et se tourneront vers lui, toutes les familles des nations se prosterneront devant toi,
      29 car c’est à l’Eternel qu’appartient le règne : il domine sur les nations.
      30 Tous les grands de la terre mangeront et se prosterneront ; devant lui s’inclineront tous ceux qui retournent à la poussière, ceux qui ne peuvent pas conserver leur vie.
      31 Leur descendance le servira ; on parlera du Seigneur à la génération future,

      Esaïe 53

      8 Il a été enlevé sous la contrainte et sous le jugement, et dans sa génération qui s’est inquiété de son sort ? Qui s’est soucié de ce qu’il était exclu de la terre des vivants, frappé à cause de la révolte de mon peuple ?

      Lamentations 1

      12 Que cela ne vous arrive pas, à vous qui passez sur le chemin ! Regardez et voyez s'il y a une souffrance pareille à la mienne, à celle qui me fait si mal, à celle que l'Eternel m'a infligée le jour où il a déversé toute l’ardeur de sa colère.

      Zacharie 9

      9 Réjouis-toi, fille de Sion ! Lance des acclamations, fille de Jérusalem ! *Voici ton roi qui vient à toi ; il est juste et victorieux, il est humble et monté sur un âne, sur un ânon, le petit d'une ânesse.

      Matthieu 3

      1 A cette époque-là parut Jean-Baptiste, qui prêchait dans le désert de Judée.
      2 Il disait : « Changez d’attitude, car le royaume des cieux est proche. »
      3 Jean est celui que le prophète Esaïe avait annoncé lorsqu'il a dit : C'est la voix de celui qui crie dans le désert : ‘Préparez le chemin du Seigneur, rendez ses sentiers droits.’
      4 Jean portait un vêtement en poil de chameau et une ceinture de cuir autour de la taille. Il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage.
      5 Les habitants de Jérusalem, de toute la Judée et de toute la région du Jourdain se rendaient vers lui.
      6 Reconnaissant publiquement leurs péchés, ils se faisaient baptiser par lui dans les eaux du Jourdain.
      7 Cependant, quand il vit beaucoup de pharisiens et de sadducéens venir se faire baptiser par lui, il leur dit : « Races de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir ?
      8 Produisez donc du fruit qui confirme votre changement d’attitude
      9 et ne vous avisez pas de dire en vous-mêmes : ‘Nous avons Abraham pour ancêtre !’En effet, je vous déclare que de ces pierres Dieu peut faire naître des descendants à Abraham.
      10 Déjà la hache est mise à la racine des arbres ; tout arbre qui ne produit pas de bons fruits sera donc coupé et jeté au feu.
      11 Moi, je vous baptise d'eau en vue de la repentance, mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi et je ne suis pas digne de porter ses sandales. Lui, il vous baptisera du Saint-Esprit et de feu.
      12 Il a sa pelle à la main ; il nettoiera son aire de battage et il amassera son blé dans le grenier, mais il brûlera la paille dans un feu qui ne s'éteint pas. »
      13 Alors Jésus vint de la Galilée jusqu’au Jourdain vers Jean, pour être baptisé par lui,
      14 mais Jean s'y opposait en disant : « C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi, et c'est toi qui viens vers moi ? »
      15 Jésus lui répondit : « Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste », et Jean ne lui résista plus.
      16 Dès qu’il fut baptisé, Jésus sortit de l'eau. Alors le ciel s’ouvrit [pour lui] et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui.
      17 Au même instant, une voix fit entendre du ciel ces paroles : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute mon approbation. »

      Matthieu 4

      1 Puis Jésus fut emmené par l'Esprit dans le désert pour être tenté par le diable.
      11 Alors le diable le laissa. Et voici que des anges s'approchèrent de Jésus et le servirent.
      17 Dès ce moment, Jésus commença à prêcher et à dire : « Changez d’attitude, car le royaume des cieux est proche. »

      Matthieu 8

      19 Un spécialiste de la loi s'approcha et lui dit : « Maître, je te suivrai partout où tu iras. »

      Matthieu 9

      1 Jésus monta dans une barque, traversa le lac et se rendit dans sa ville.

      Matthieu 10

      28 Ne redoutez pas ceux qui tuent le corps mais qui ne peuvent pas tuer l'âme. Redoutez plutôt celui qui peut faire périr l'âme et le corps en enfer.

      Matthieu 11

      2 Or, dans sa prison, Jean avait entendu parler de ce que faisait Christ. Il envoya deux de ses disciples lui demander :
      3 « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? »
      4 Jésus leur répondit : « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et ce que vous voyez :
      5 les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres.
      6 Heureux celui pour qui je ne représenterai pas un obstacle ! »
      9 Qu'êtes-vous donc allés voir ? Un prophète ? Oui, je vous le dis, et plus qu'un prophète,
      11 » Je vous le dis en vérité, parmi ceux qui sont nés de femmes, il n'est venu personne de plus grand que Jean-Baptiste. Cependant, le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui.
      18 En effet, Jean est venu, il ne mange pas et ne boit pas, et l'on dit : ‘Il a un démon.’
      20 Alors Jésus se mit à faire des reproches aux villes dans lesquelles avaient eu lieu la plupart de ses miracles, parce qu'elles n'avaient pas changé d’attitude :
      21 « Malheur à toi, Chorazin, malheur à toi, Bethsaïda, car si les miracles accomplis au milieu de vous l'avaient été dans Tyr et dans Sidon, il y a longtemps que leurs habitants se seraient repentis, habillés d’un sac et assis dans la cendre.
      22 C'est pourquoi je vous le dis : le jour du jugement, Tyr et Sidon seront traitées moins sévèrement que vous.
      23 Et toi, Capernaüm, seras-tu élevée jusqu'au ciel ? Non. Tu seras abaissée jusqu'au séjour des morts, car si les miracles accomplis au milieu de toi l'avaient été dans Sodome, elle subsisterait encore aujourd'hui.
      24 C'est pourquoi je vous le dis : le jour du jugement, le pays de Sodome sera traité moins sévèrement que toi. »

      Matthieu 12

      40 En effet, de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre d'un grand poisson, de même le Fils de l'homme sera trois jours et trois nuits dans la terre.

      Matthieu 13

      53 Lorsque Jésus eut fini de dire ces paraboles, il partit de là.
      54 Il se rendit dans sa patrie, et il enseignait dans la synagogue, de sorte que ceux qui l'entendirent étaient étonnés et disaient : « D'où lui viennent cette sagesse et ces miracles ?
      55 N'est-il pas le fils du charpentier ? N'est-ce pas Marie qui est sa mère ? Jacques, Joseph, Simon et Jude ne sont-ils pas ses frères ?
      56 Et ses sœurs ne sont-elles pas toutes parmi nous ? D'où lui vient donc tout cela ? »
      57 Et il représentait un obstacle pour eux. Mais Jésus leur dit : « Un prophète n'est méprisé que dans sa patrie et dans sa famille. »
      58 Il ne fit pas beaucoup de miracles à cet endroit à cause de leur incrédulité.

      Matthieu 14

      9 Le roi fut attristé, mais, à cause de ses serments et des invités, il ordonna de la lui donner
      13 A cette nouvelle, Jésus partit de là dans une barque pour se retirer à l'écart dans un endroit désert ; l'ayant appris, la foule sortit des villes et le suivit à pied.
      14 Quand Jésus sortit de la barque, il vit une grande foule et fut rempli de compassion pour elle, et il guérit les malades.
      15 Le soir venu, les disciples s'approchèrent de lui et dirent : « Cet endroit est désert et l'heure est déjà avancée ; renvoie la foule, afin qu'elle aille dans les villages pour s'acheter des vivres. »
      16 Jésus leur répondit : « Ils n'ont pas besoin de s'en aller. Donnez-leur vous-mêmes à manger ! »
      17 Mais ils lui dirent : « Nous n'avons ici que cinq pains et deux poissons. »
      18 « Apportez-les-moi ici », leur dit Jésus.
      19 Il fit asseoir la foule sur l'herbe, prit les cinq pains et les deux poissons, leva les yeux vers le ciel et prononça la prière de bénédiction. Puis il rompit les pains et les donna aux disciples, qui les distribuèrent à la foule.
      20 Tous mangèrent et furent rassasiés, et l'on emporta douze paniers pleins des morceaux qui restaient.
      21 Ceux qui avaient mangé étaient environ 5000 hommes, sans compter les femmes et les enfants.

      Matthieu 15

      32 Jésus appela ses disciples et leur dit : « Je suis rempli de compassion pour cette foule, car voilà trois jours qu'ils sont près de moi et ils n'ont rien à manger. Je ne veux pas les renvoyer à jeun, de peur que les forces ne leur manquent en chemin. »
      33 Les disciples lui dirent : « Comment nous procurer dans cet endroit désert assez de pains pour rassasier une si grande foule ? »
      34 Jésus leur demanda : « Combien avez-vous de pains ? » « Sept, répondirent-ils, et quelques petits poissons. »
      35 Alors il fit asseoir la foule par terre,
      36 prit les sept pains et les poissons et, après avoir remercié Dieu, il les rompit et les donna à ses disciples, qui les distribuèrent à la foule.
      37 Tous mangèrent et furent rassasiés, et l'on emporta sept corbeilles pleines des morceaux qui restaient.
      38 Ceux qui avaient mangé étaient 4000 hommes, sans compter les femmes et les enfants.
      39 Ensuite, il renvoya la foule, monta dans la barque et se rendit dans la région de Magdala.

      Matthieu 16

      4 Une génération mauvaise et adultère réclame un signe, il ne lui sera pas donné d'autre signe que celui de Jonas [le prophète]. » Puis il les quitta et s'en alla.
      13 Jésus arriva dans le territoire de Césarée de Philippe. Il demanda à ses disciples : « Qui suis-je, d’après les hommes, moi le Fils de l'homme ? »
      14 Ils répondirent : « Les uns disent que tu es Jean-Baptiste ; les autres, Elie ; les autres, Jérémie ou l'un des prophètes. »
      15 « Et d’après vous, qui suis-je ? » leur dit-il.
      16 Simon Pierre répondit : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant. »
      17 Jésus reprit la parole et lui dit : « Tu es heureux, Simon, fils de Jonas, car ce n’est pas une pensée humaine qui t’a révélé cela, mais c'est mon Père céleste.
      18 Et moi, je te dis que tu es Pierre et que sur ce rocher je construirai mon Eglise, et les portes du séjour des morts ne l'emporteront pas sur elle.
      19 Je te donnerai les clés du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre aura été lié au ciel et ce que tu délieras sur la terre aura été délié au ciel. »
      20 Alors il ordonna aux disciples de ne dire à personne qu'il était le Messie.
      21 Dès ce moment, Jésus commença à montrer à ses disciples qu'il devait aller à Jérusalem, beaucoup souffrir de la part des anciens, des chefs des prêtres et des spécialistes de la loi, être mis à mort et ressusciter le troisième jour.
      23 Mais Jésus se retourna et dit à Pierre : « Arrière, Satan, tu es un piège pour moi, car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes. »

      Matthieu 17

      1 Six jours après, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et son frère Jean, et il les conduisit à l'écart sur une haute montagne.
      2 Il fut transfiguré devant eux ; son visage resplendit comme le soleil et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière.
      3 Et voici que Moïse et Elie leur apparurent ; ils s'entretenaient avec lui.
      4 Pierre prit la parole et dit à Jésus : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici. Si tu le veux, faisons ici trois abris : un pour toi, un pour Moïse et un pour Elie. »
      5 Comme il parlait encore, une nuée lumineuse les couvrit. De la nuée une voix fit entendre ces paroles : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute mon approbation : écoutez-le ! »
      6 Lorsqu'ils entendirent cette voix, les disciples tombèrent le visage contre terre et furent saisis d'une grande frayeur.
      7 Mais Jésus s'approcha d'eux, les toucha et dit : « Levez-vous, n'ayez pas peur ! »
      8 Ils levèrent les yeux et ne virent plus que Jésus seul.
      9 Comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez à personne de ce que vous avez vu jusqu'à ce que le Fils de l'homme soit ressuscité. »
      10 Les disciples lui posèrent cette question : « Pourquoi donc les spécialistes de la loi disent-ils qu'Elie doit venir d'abord ? »
      11 Jésus leur répondit : « Il est vrai qu'Elie doit venir [d'abord] et rétablir toutes choses,
      12 mais je vous le dis : Elie est déjà venu, ils ne l'ont pas reconnu et ils l'ont traité comme ils ont voulu. De même le Fils de l'homme souffrira de leur part. »
      13 Les disciples comprirent alors qu'il leur parlait de Jean-Baptiste.
      22 Pendant qu'ils parcouraient la Galilée, Jésus leur dit : « Le Fils de l'homme doit être livré entre les mains des hommes ;

      Matthieu 18

      17 S'il refuse de les écouter, dis-le à l'Eglise ; et s'il refuse aussi d'écouter l'Eglise, qu'il soit à tes yeux comme le membre d’un autre peuple et le collecteur d’impôts.

      Matthieu 19

      1 Lorsque Jésus eut fini de prononcer ces paroles, il quitta la Galilée et alla dans le territoire de la Judée, de l'autre côté du Jourdain.

      Matthieu 20

      17 Pendant qu'il montait à Jérusalem, Jésus prit à part les douze disciples et leur dit en chemin :
      19 et le livreront aux non-Juifs pour qu'ils se moquent de lui, le fouettent et le crucifient ; le troisième jour il ressuscitera. »
      29 Lorsqu'ils sortirent de Jéricho, une grande foule suivit Jésus.
      30 Deux aveugles, assis au bord du chemin, entendirent que Jésus passait et crièrent : « Aie pitié de nous, Seigneur, Fils de David ! »
      31 La foule les reprenait pour les faire taire, mais ils crièrent plus fort : « Aie pitié de nous, Seigneur, Fils de David ! »
      32 Jésus s'arrêta, les appela et dit : « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? »
      33 Ils lui dirent : « Seigneur, que nos yeux s'ouvrent. »
      34 Rempli de compassion, Jésus toucha leurs yeux ; aussitôt ils retrouvèrent la vue et ils le suivirent.

      Matthieu 21

      10 Lorsqu'il entra dans Jérusalem, toute la ville fut troublée. On disait : « Qui est cet homme ? »
      12 Jésus entra dans le temple [de Dieu]. Il chassa tous ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple, et il renversa les tables des changeurs de monnaie et les sièges des vendeurs de pigeons.
      23 Jésus se rendit dans le temple et, pendant qu'il enseignait, les chefs des prêtres et les anciens du peuple vinrent lui dire : « Par quelle autorité fais-tu ces choses, et qui t'a donné cette autorité ? »
      24 Jésus leur répondit : « Je vous poserai moi aussi une question et, si vous m'y répondez, je vous dirai par quelle autorité je fais ces choses.
      25 Le baptême de Jean, d'où venait-il ? Du ciel ou des hommes ? » Mais ils raisonnèrent ainsi entre eux : « Si nous répondons : ‘Du ciel’, il nous dira : ‘Pourquoi donc n'avez-vous pas cru en lui ?’
      26 Et si nous répondons : ‘Des hommes’, nous avons à redouter les réactions de la foule, car tous considèrent Jean comme un prophète. »
      27 Alors ils répondirent à Jésus : « Nous ne savons pas. » Il leur dit à son tour : « Moi non plus, je ne vous dirai pas par quelle autorité je fais ces choses.

      Matthieu 22

      17 Dis-nous donc ce que tu en penses : est-il permis, ou non, de payer l'impôt à l'empereur ? »

      Matthieu 23

      37 » Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés ! Combien de fois j’ai voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu !

      Matthieu 24

      14 Cette bonne nouvelle du royaume sera proclamée dans le monde entier pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin.

      Matthieu 26

      13 Je vous le dis en vérité, partout où cette bonne nouvelle sera proclamée, dans le monde entier, on racontera aussi en souvenir de cette femme ce qu'elle a fait. »
      14 Alors l'un des douze, appelé Judas l’Iscariot, alla vers les chefs des prêtres
      16 Dès ce moment, il se mit à chercher une occasion favorable pour trahir Jésus.
      17 Le premier jour des pains sans levain, les disciples s'adressèrent à Jésus pour lui dire : « Où veux-tu que nous te préparions le repas de la Pâque ? »
      18 Il répondit : « Allez à la ville chez un tel et vous lui direz : ‘Le maître dit : Mon heure est proche. Je célébrerai la Pâque chez toi avec mes disciples.’ »
      19 Les disciples firent ce que Jésus leur avait ordonné et préparèrent la Pâque.
      20 Le soir venu, il se mit à table avec les douze.
      21 Pendant qu'ils mangeaient, il dit : « Je vous le dis en vérité, l'un de vous me trahira. »
      22 Ils furent profondément attristés et chacun se mit à lui dire : « Est-ce moi, Seigneur ? »
      23 Il répondit : « Celui qui a mis la main dans le plat avec moi, c'est celui qui me trahira.
      24 Le Fils de l'homme s'en va, conformément à ce qui est écrit à son sujet, mais malheur à l'homme par qui le Fils de l'homme est trahi ! Mieux vaudrait pour cet homme qu'il ne soit pas né. »
      25 Judas, celui qui le trahissait, prit la parole et dit : « Est-ce moi, maître ? » Jésus lui répondit : « Tu le dis. »
      26 Pendant qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain et prononça la prière de bénédiction, puis il le rompit et le donna aux disciples en disant : « Prenez, mangez, ceci est mon corps. »
      27 Il prit ensuite une coupe et remercia Dieu, puis il la leur donna en disant : « Buvez-en tous,
      28 car ceci est mon sang, le sang de la [nouvelle] alliance, qui est versé pour beaucoup, pour le pardon des péchés.
      29 Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu'au jour où je le boirai nouveau avec vous dans le royaume de mon Père. »
      32 Mais, après ma résurrection, je vous précéderai en Galilée. »
      36 Là-dessus, Jésus se rendit avec eux dans un endroit appelé Gethsémané et il dit aux disciples : « Asseyez-vous [ici] pendant que je m'éloignerai pour prier. »
      37 Il prit avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée et il commença à être saisi de tristesse et d’angoisse.
      38 Il leur dit alors : « Mon âme est triste à en mourir. Restez ici, éveillés avec moi. »
      39 Puis il avança de quelques pas, se jeta le visage contre terre et fit cette prière : « Mon Père, si cela est possible, que cette coupe s'éloigne de moi ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. »
      40 Il revint vers les disciples, qu'il trouva endormis, et dit à Pierre : « Vous n'avez donc pas pu rester éveillés une seule heure avec moi !
      41 Restez vigilants et priez pour ne pas céder à la tentation. L'esprit est bien disposé, mais par nature l’homme est faible. »
      42 Il s'éloigna une deuxième fois et fit cette prière : « Mon Père, s'il n'est pas possible que cette coupe s'éloigne [de moi] sans que je la boive, que ta volonté soit faite ! »
      43 Il revint et les trouva encore endormis, car ils avaient les paupières lourdes.
      44 Il les quitta, s'éloigna de nouveau et pria pour la troisième fois, répétant les mêmes paroles.
      45 Puis il revint vers ses disciples et leur dit : « Vous dormez maintenant et vous vous reposez ! Voici, l'heure est proche et le Fils de l'homme est livré entre les mains des pécheurs.
      46 Levez-vous, allons-y ! Celui qui me trahit s'approche. »
      47 Il parlait encore quand Judas, l'un des douze, arriva avec une foule nombreuse armée d'épées et de bâtons, envoyée par les chefs des prêtres et par les anciens du peuple.
      48 Celui qui le trahissait leur avait donné ce signe : « L’homme auquel je donnerai un baiser, c'est lui. Arrêtez-le ! »
      49 Aussitôt, il s'approcha de Jésus en disant : « Salut, maître ! », et il l'embrassa.
      50 Jésus lui dit : « Mon ami, ce que tu es venu faire, fais-le. » Alors ces gens s'avancèrent, mirent la main sur Jésus et l'arrêtèrent.
      51 Un de ceux qui étaient avec Jésus mit la main sur son épée et la tira ; il frappa le serviteur du grand-prêtre et lui emporta l'oreille.
      52 Alors Jésus lui dit : « Remets ton épée à sa place, car tous ceux qui prendront l'épée mourront par l'épée.
      53 Penses-tu que je ne puisse pas faire appel à mon Père, qui me donnerait à l'instant plus de douze légions d'anges ?
      54 Comment donc s'accompliraient les Ecritures, d'après lesquelles cela doit se passer ainsi ? »
      55 A ce moment, Jésus dit à la foule : « Vous êtes venus vous emparer de moi avec des épées et des bâtons, comme pour un brigand. J'étais tous les jours assis [parmi vous], enseignant dans le temple, et vous ne m'avez pas arrêté.
      56 Mais tout cela est arrivé afin que les écrits des prophètes soient accomplis. » Alors tous les disciples l'abandonnèrent et prirent la fuite.
      57 Ceux qui avaient arrêté Jésus l'emmenèrent chez le grand-prêtre Caïphe, où les spécialistes de la loi et les anciens étaient rassemblés.
      58 Pierre le suivit de loin jusqu'à la cour du grand-prêtre, y entra et s'assit avec les serviteurs pour voir comment cela finirait.
      59 Les chefs des prêtres, [les anciens] et tout le sanhédrin cherchaient un faux témoignage contre Jésus afin de le faire mourir,
      60 mais ils n'en trouvèrent pas, quoique beaucoup de faux témoins se soient présentés. Enfin, il en vint deux qui dirent :
      61 « Celui-ci a dit : ‘Je peux détruire le temple de Dieu et le reconstruire en trois jours.’ »
      62 Le grand-prêtre se leva et lui dit : « Ne réponds-tu rien ? Pourquoi ces hommes témoignent-ils contre toi ? »
      63 Mais Jésus gardait le silence. Le grand-prêtre [prit la parole et] lui dit : « Je t'adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Messie, le Fils de Dieu. »
      64 Jésus lui répondit : « Tu le dis. De plus, je vous le déclare, vous verrez désormais le Fils de l'homme assis à la droite du Tout-Puissant et venant sur les nuées du ciel. »
      65 Alors le grand-prêtre déchira ses vêtements en disant : « Il a blasphémé ! Qu'avons-nous encore besoin de témoins ? Vous venez d'entendre son blasphème.
      66 Qu'en pensez-vous ? » Ils répondirent : « Il mérite la mort. »

      Matthieu 27

      20 Les chefs des prêtres et les anciens persuadèrent la foule de demander Barabbas et de faire mourir Jésus.
      21 Le gouverneur prit la parole et leur dit : « Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? » Ils répondirent : « Barabbas. »
      22 Pilate répliqua : « Que ferai-je donc de Jésus qu'on appelle le Christ ? » Tous répondirent : « Qu'il soit crucifié ! »
      23 « Mais quel mal a-t-il fait ? » dit le gouverneur. Ils crièrent encore plus fort : « Qu'il soit crucifié ! »
      24 Voyant qu'il ne gagnait rien mais que le tumulte augmentait, Pilate prit de l'eau, se lava les mains en présence de la foule et dit : « Je suis innocent du sang de ce juste. C’est vous que cela regarde. »
      25 Et tout le peuple répondit : « Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants ! »
      26 Alors Pilate leur relâcha Barabbas ; et, après avoir fait fouetter Jésus, il le livra à la crucifixion.
      46 Vers trois heures de l'après-midi, Jésus s'écria d'une voix forte : « Eli, Eli, lama sabachthani ? » – c'est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?
      55 Il y avait là bien des femmes qui regardaient de loin ; elles avaient accompagné Jésus depuis la Galilée pour le servir.

      Matthieu 28

      8 Elles s'éloignèrent rapidement du tombeau, avec crainte et une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle aux disciples.
      9 Et voici que Jésus vint à leur rencontre et dit : « Je vous salue. » Elles s'approchèrent, s’agrippèrent à ses pieds et se prosternèrent devant lui.
      10 Alors Jésus leur dit : « N’ayez pas peur ! Allez dire à mes frères de se rendre en Galilée : c'est là qu'ils me verront. »
      16 Les onze disciples allèrent en Galilée, sur la montagne que Jésus leur avait désignée.
      17 Quand ils le virent, ils se prosternèrent [devant lui], mais quelques-uns eurent des doutes.
      18 Jésus s'approcha et leur dit : « Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre.
      19 Allez [donc], faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit
      20 et enseignez-leur à mettre en pratique tout ce que je vous ai prescrit. Et moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde. »

      Marc 1

      5 Toute la région de Judée et tous les habitants de Jérusalem se rendaient vers lui. Reconnaissant publiquement leurs péchés, ils se faisaient baptiser par lui dans l’eau du Jourdain.
      14 Après que Jean eut été arrêté, Jésus alla en Galilée. Il proclamait la bonne nouvelle [du royaume] de Dieu
      15 et disait : « Le moment est arrivé et le royaume de Dieu est proche. Changez d’attitude et croyez à la bonne nouvelle ! »
      16 Comme il marchait le long du lac de Galilée, il vit Simon et André, frère de Simon, qui jetaient un filet dans le lac ; c’étaient en effet des pêcheurs.
      17 Jésus leur dit : « Suivez-moi, et je ferai de vous des pêcheurs d'hommes. »
      18 Aussitôt, ils laissèrent leurs filets et le suivirent.
      19 Il alla un peu plus loin et vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient eux aussi dans une barque et réparaient les filets.
      20 Aussitôt, il les appela ; ils laissèrent leur père Zébédée dans la barque avec les ouvriers et le suivirent.
      21 Ils se rendirent à Capernaüm. Dès le jour du sabbat, Jésus entra dans la synagogue et se mit à enseigner.
      22 On était frappé par son enseignement, car il enseignait avec autorité, et non pas comme les spécialistes de la loi.
      23 Il y avait dans leur synagogue un homme qui avait un esprit impur. Il s'écria :
      24 « [Ah ! ] Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : le Saint de Dieu. »
      25 Jésus le menaça en disant : « Tais-toi et sors de cet homme. »
      26 L'esprit impur sortit de cet homme en le secouant violemment et en poussant un grand cri.
      27 Tous furent si effrayés qu'ils se demandaient les uns aux autres : « Qu'est-ce que ceci ? Quel est ce nouvel enseignement ? Il commande avec autorité même aux esprits impurs, et ils lui obéissent ! »
      28 Et sa réputation gagna aussitôt toute la région de la Galilée.
      29 En sortant de la synagogue, ils se rendirent avec Jacques et Jean à la maison de Simon et d'André.
      30 La belle-mère de Simon était couchée avec de la fièvre ; aussitôt on parla d'elle à Jésus.
      31 Il s'approcha, la fit lever en lui prenant la main, et [à l'instant] la fièvre la quitta. Puis elle se mit à les servir.
      32 Le soir, après le coucher du soleil, on lui amena tous les malades et les démoniaques.
      33 Toute la ville était rassemblée devant la porte.
      34 Il guérit beaucoup de personnes qui souffraient de diverses maladies ; il chassa aussi beaucoup de démons, et il ne leur permettait pas de parler, parce qu'ils le connaissaient.
      35 Vers le matin, alors qu'il faisait encore très sombre, il se leva et sortit pour aller dans un endroit désert où il pria.
      36 Simon et ceux qui étaient avec lui se mirent à sa recherche ;
      37 quand ils l'eurent trouvé, ils lui dirent : « Tout le monde te cherche. »
      38 Il leur répondit : « Allons [ailleurs, ] dans les villages voisins, afin que j'y prêche aussi, car c'est pour cela que je suis sorti. »
      39 Et il prêchait dans leurs synagogues par toute la Galilée et chassait les démons.
      40 Un lépreux vint à lui et, se jetant à genoux, lui dit en suppliant : « Si tu le veux, tu peux me rendre pur. »
      41 Rempli de compassion, Jésus tendit la main, le toucha et dit : « Je le veux, sois pur. »
      42 Aussitôt la lèpre le quitta et il fut purifié.
      43 Jésus le renvoya sur-le-champ avec de sévères recommandations ;
      44 il lui dit : « Fais bien attention de ne [rien] dire à personne, mais va te montrer au prêtre et présente pour ta purification ce que Moïse a prescrit, afin que cela leur serve de témoignage. »
      45 Cependant cet homme, une fois parti, se mit à proclamer partout la nouvelle et à la propager, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer publiquement dans une ville. Il se tenait dehors, dans des lieux déserts, et l'on venait à lui de partout.

      Marc 2

      1 Quelques jours après, Jésus revint à Capernaüm. On apprit qu'il était à la maison,
      2 et un si grand nombre de personnes se rassemblèrent qu'il n'y avait plus de place, pas même devant la porte. Il leur annonçait la parole.
      3 On vint lui amener un paralysé porté par quatre hommes.
      7 « Pourquoi cet homme parle-t-il ainsi ? Il blasphème. Qui peut pardonner les péchés, si ce n'est Dieu seul ? »
      12 Aussitôt il se leva, prit son brancard et sortit devant tout le monde, de sorte qu'ils étaient tous très étonnés et célébraient la gloire de Dieu en disant : « Nous n'avons jamais rien vu de pareil. »
      23 Un jour de sabbat, Jésus traversait des champs de blé. Tout en marchant, ses disciples se mirent à arracher des épis.

      Marc 3

      6 Les pharisiens sortirent et tinrent aussitôt conseil avec les hérodiens sur les moyens de le faire mourir.
      13 Il monta ensuite sur la montagne ; il appela ceux qu'il voulait, et ils vinrent vers lui.
      14 Il en établit douze [auxquels il donna le nom d’apôtres, ] pour qu’ils soient avec lui, et pour les envoyer prêcher
      15 avec le pouvoir [de guérir les maladies et] de chasser les démons.
      16 [Voici les douze qu'il établit : ] Simon, qu'il appela Pierre ;
      17 Jacques, fils de Zébédée, et Jean, frère de Jacques, auxquels il donna le nom de Boanergès, qui signifie « fils du tonnerre » ;
      18 André ; Philippe ; Barthélémy ; Matthieu ; Thomas ; Jacques, fils d'Alphée ; Thaddée ; Simon le Cananite ;
      19 et Judas l’Iscariot, celui qui trahit Jésus.
      20 Ils se rendirent à la maison, et la foule se rassembla de nouveau, de sorte qu'ils ne pouvaient même pas prendre leur repas.
      21 Lorsqu'ils l’apprirent, les membres de la famille de Jésus vinrent pour s’emparer de lui, car ils disaient : « Il a perdu la raison. »
      22 Les spécialistes de la loi qui étaient descendus de Jérusalem disaient : « Il a en lui Béelzébul ; c'est par le prince des démons qu'il chasse les démons. »
      23 Jésus les appela et leur dit sous forme de paraboles : « Comment Satan peut-il chasser Satan ?
      24 Si un royaume est confronté à des luttes internes, ce royaume ne peut pas subsister,
      25 et si une famille est confrontée à des luttes internes, cette famille ne peut pas subsister.
      26 Si donc Satan se dresse contre lui-même, s’il est divisé, il ne peut pas subsister, c'en est fini de lui.
      27 Personne ne peut entrer dans la maison d'un homme fort et piller ses biens sans avoir d'abord attaché cet homme fort ; alors seulement il pillera sa maison.
      28 Je vous le dis en vérité, tous les péchés seront pardonnés aux hommes, ainsi que les blasphèmes qu'ils auront proférés,
      29 mais celui qui blasphémera contre le Saint-Esprit n'obtiendra jamais de pardon : il mérite une condamnation éternelle. »
      30 Jésus parla de cette manière parce qu'ils disaient : « Il a un esprit impur. »
      31 Sa mère et ses frères arrivèrent donc. Ils se tenaient dehors et l'envoyèrent appeler.
      32 La foule était assise autour de lui, et on lui dit : « Voici, ta mère et tes frères [et sœurs] sont dehors et te cherchent. »
      33 Il répondit : « Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? »
      34 Puis il promena le regard sur ceux qui étaient assis tout autour de lui et dit : « Voici ma mère et mes frères.
      35 En effet, celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère. »

      Marc 4

      1 Jésus se mit de nouveau à enseigner au bord du lac. La foule se rassembla autour de lui, si nombreuse qu'il monta dans une barque où il s'assit, sur le lac. Toute la foule était à terre sur le rivage.
      34 Il ne leur parlait pas sans parabole, mais en privé il expliquait tout à ses disciples.
      35 Ce jour-là, le soir venu, Jésus leur dit : « Passons sur l'autre rive. »
      36 Après avoir renvoyé la foule, ils l'emmenèrent dans la barque où il se trouvait ; il y avait aussi d'autres barques avec lui.
      37 Un vent violent s'éleva et les vagues se jetaient sur la barque, au point qu'elle se remplissait déjà.
      38 Et lui, il dormait à l'arrière sur le coussin. Ils le réveillèrent et lui dirent : « Maître, cela ne te fait rien que nous soyons en train de mourir ? »
      39 Il se réveilla, menaça le vent et dit à la mer : « Silence ! Tais-toi ! » Le vent tomba et il y eut un grand calme.
      40 Puis il leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? Comment se fait-il que vous n’ayez pas de foi ? »
      41 Ils furent saisis d'une grande frayeur et ils se disaient les uns aux autres : « Qui est donc cet homme ? Même le vent et la mer lui obéissent ! »

      Marc 5

      1 Ils arrivèrent sur l'autre rive du lac, dans le pays des Gadaréniens.
      2 Dès que Jésus fut hors de la barque, un homme vint à sa rencontre ; il sortait des tombeaux et il était animé par un esprit impur.
      3 Cet homme habitait dans les tombeaux, et personne ne pouvait plus l'attacher, même avec une chaîne.
      4 En effet, souvent on l’avait attaché avec des fers aux pieds et des chaînes, mais il avait cassé les chaînes et brisé les fers, et personne n'avait la force de le maîtriser.
      5 Il était sans cesse, nuit et jour, dans les tombeaux et sur les montagnes ; il criait et se blessait lui-même avec des pierres.
      6 Il vit Jésus de loin, accourut, se prosterna devant lui
      7 et s'écria d'une voix forte : « Que me veux-tu, Jésus, Fils du Dieu très-haut ? Je t'en supplie au nom de Dieu, ne me tourmente pas. »
      8 En effet, Jésus lui disait : « Sors de cet homme, esprit impur ! »
      9 Il lui demanda : « Quel est ton nom ? » « Mon nom est légion, car nous sommes nombreux », répondit-il.
      10 Et il le suppliait avec insistance de ne pas les envoyer hors du pays.
      11 Il y avait là, vers la montagne, un grand troupeau de porcs en train de chercher à manger.
      12 Tous les démons le supplièrent : « Envoie-nous dans ces porcs afin que nous entrions en eux. »
      13 Il le leur permit [aussitôt]. Les esprits impurs sortirent de l'homme, entrèrent dans les porcs, et le troupeau se précipita du haut de la falaise dans le lac ; il y avait environ 2000 porcs, et ils se noyèrent dans le lac.
      14 Les gardiens du troupeau s'enfuirent et allèrent le raconter dans la ville et dans les campagnes. Les gens allèrent voir ce qui était arrivé.
      15 Ils vinrent vers Jésus et virent le démoniaque, celui qui avait eu la légion de démons, assis, habillé et dans son bon sens ; et ils furent saisis de frayeur.
      16 Ceux qui avaient été témoins de la scène leur racontèrent ce qui était arrivé au démoniaque et aux porcs.
      17 Alors ils se mirent à supplier Jésus de quitter leur territoire.
      18 Comme il montait dans la barque, celui qui avait été démoniaque le suppliait, demandant à l’accompagner.
      19 Jésus ne le lui permit pas mais lui dit : « Va dans ta maison, vers les tiens, et raconte-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi, comment il a eu pitié de toi. »
      20 Il s'en alla et se mit à proclamer dans la Décapole tout ce que Jésus avait fait pour lui. Et tous étaient dans l'étonnement.
      21 Jésus regagna en barque l'autre rive, où une grande foule se rassembla autour de lui. Il était au bord du lac.
      22 Alors vint un des chefs de la synagogue, du nom de Jaïrus. Lorsqu'il aperçut Jésus, il se jeta à ses pieds
      23 et le supplia avec insistance : « Ma petite fille est sur le point de mourir. Viens, pose les mains sur elle afin qu'elle soit sauvée, et elle vivra. »
      24 Jésus s'en alla avec lui. Une grande foule le suivait et le pressait de tous côtés.
      25 Or, il y avait une femme atteinte d'hémorragies depuis 12 ans.
      26 Elle avait beaucoup souffert entre les mains de nombreux médecins. Elle avait dépensé tout ce qu'elle possédait, mais cela n’avait servi à rien ; au contraire, son état avait plutôt empiré.
      27 Elle entendit parler de Jésus, vint dans la foule par-derrière et toucha son vêtement,
      28 car elle se disait : « Même si je ne touche que ses vêtements, je serai guérie. »
      29 A l'instant même, son hémorragie s'arrêta, et elle sentit dans son corps qu'elle était guérie de son mal.
      30 Jésus se rendit aussitôt compte qu'une force était sortie de lui ; il se retourna au milieu de la foule et dit : « Qui a touché mes vêtements ? »
      31 Ses disciples lui dirent : « Tu vois la foule qui te presse et tu dis : ‘Qui m'a touché ?’ »
      32 Jésus regardait autour de lui pour voir celle qui avait fait cela.
      33 La femme, effrayée et tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité.
      34 Alors il lui dit : « Ma fille, ta foi t'a sauvée. Pars dans la paix et sois guérie de ton mal. »
      35 Il parlait encore quand des gens arrivèrent de chez le chef de la synagogue et lui dirent : « Ta fille est morte. Pourquoi déranger encore le maître ? »
      36 Dès qu’il entendit cette parole, Jésus dit au chef de la synagogue : « N’aie pas peur, crois seulement. »
      37 Et il ne laissa personne l'accompagner, sauf Pierre, Jacques et Jean, le frère de Jacques.
      38 Ils arrivèrent à la maison du chef de la synagogue où Jésus vit du tumulte, des gens qui pleuraient et poussaient de grands cris.
      39 Il entra et leur dit : « Pourquoi faites-vous ce tumulte et pourquoi pleurez-vous ? L'enfant n'est pas morte, mais elle dort. »
      40 Ils se moquaient de lui. Alors il les fit tous sortir, prit avec lui le père et la mère de l'enfant et ceux qui l'avaient accompagné, et il entra là où l'enfant était [couchée].
      41 Il la prit par la main et lui dit : « Talitha koumi », ce qui signifie : « Jeune fille, lève-toi, je te le dis ».
      42 Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher, car elle avait 12 ans. Ils furent [aussitôt] remplis d'un grand étonnement.
      43 Jésus leur adressa de fortes recommandations pour que personne ne le sache et demanda qu’on donne à manger à la jeune fille.

      Marc 6

      1 Jésus partit de là et se rendit dans sa patrie. Ses disciples le suivirent.
      2 Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. Beaucoup de gens l'entendirent ; ils étaient étonnés et disaient : « D'où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée ? Et comment de tels miracles se font-ils par son intermédiaire ?
      3 N'est-il pas le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de Joses, de Jude et de Simon ? Et ses sœurs ne sont-elles pas ici parmi nous ? » Et il représentait un obstacle pour eux.
      4 Mais Jésus leur dit : « Un prophète n'est méprisé que dans sa patrie, parmi ses parents et dans sa famille. »
      5 Il ne put faire là aucun miracle, si ce n'est qu'il guérit quelques malades en posant les mains sur eux.
      6 Et il s'étonnait de leur incrédulité. Jésus parcourait les villages des environs en enseignant.
      7 Alors il appela les douze et commença à les envoyer deux à deux, et il leur donna autorité sur les esprits impurs.
      8 Il leur recommanda de ne rien prendre pour le voyage, sauf un bâton, de n'avoir ni pain, ni sac, ni argent dans la ceinture,
      9 de chausser des sandales et de ne pas mettre deux chemises.
      10 Puis il leur dit : « Si quelque part vous entrez dans une maison, restez-y jusqu'à votre départ.
      11 Et si, dans une ville, les gens ne vous accueillent pas et ne vous écoutent pas, retirez-vous de là et secouez la poussière de vos pieds en témoignage contre eux. [Je vous le dis en vérité, le jour du jugement, Sodome et Gomorrhe seront traitées moins sévèrement que cette ville-là. ] »
      12 Ils partirent et prêchèrent en appelant chacun à changer d’attitude.
      14 Le roi Hérode entendit parler de Jésus, car son nom était devenu célèbre. Il disait : « Jean-Baptiste est ressuscité, et c'est pour cela qu'il a le pouvoir de faire des miracles. »
      32 Ils partirent donc dans une barque pour aller à l'écart dans un endroit désert.
      33 Beaucoup de gens les virent s'en aller et le reconnurent, et de toutes les villes on accourut à pied et on les devança à l'endroit où ils se rendaient.
      34 Quand il sortit de la barque, Jésus vit une grande foule et fut rempli de compassion pour eux, parce qu'ils étaient comme des brebis qui n'ont pas de berger, et il se mit à leur enseigner beaucoup de choses.
      35 Comme l’heure était déjà bien tardive, ses disciples s'approchèrent de lui et dirent : « Cet endroit est désert, et il est déjà tard.
      36 Renvoie-les afin qu'ils aillent dans les campagnes et dans les villages des environs pour s'acheter du pain, car ils n'ont rien à manger. »
      37 Jésus leur répondit : « Donnez-leur vous-mêmes à manger ! » Mais ils lui dirent : « Faut-il aller acheter des pains pour 200 pièces d’argent et leur donner à manger ? »
      38 Il leur dit : « Combien de pains avez-vous ? Allez voir. » Ils s'en assurèrent et répondirent : « Cinq, et deux poissons. »
      39 Alors il leur ordonna de les faire tous asseoir par groupes sur l'herbe verte ;
      40 ils s'assirent par rangées de 100 et de 50.
      41 Il prit les cinq pains et les deux poissons, leva les yeux vers le ciel et prononça la prière de bénédiction. Puis il rompit les pains et les donna aux disciples afin qu'ils les distribuent à la foule. Il partagea aussi les deux poissons entre tous.
      42 Tous mangèrent et furent rassasiés,
      43 et l'on emporta douze paniers pleins de morceaux de pain et de ce qui restait des poissons.
      44 Ceux qui avaient mangé les pains étaient au nombre de 5000 hommes.
      46 Quand il l'eut renvoyée, il s'en alla sur la montagne pour prier.

      Marc 7

      1 Les pharisiens et quelques spécialistes de la loi, venus de Jérusalem, se rassemblèrent auprès de Jésus.
      31 Jésus quitta le territoire de Tyr et revint par Sidon vers le lac de Galilée en traversant la région de la Décapole.
      32 On lui amena un sourd qui avait de la difficulté à parler et on le supplia de poser la main sur lui.
      33 Il le prit à part loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles et lui toucha la langue avec sa propre salive.
      34 Puis il leva les yeux au ciel, soupira et dit : « Ephphatha » – c'est-à-dire « Ouvre-toi ».
      35 Aussitôt ses oreilles s'ouvrirent, sa langue se délia et il se mit à parler correctement.

      Marc 8

      1 Ces jours-là, une foule [très] nombreuse s'était [de nouveau] réunie et n'avait pas de quoi manger. Jésus appela ses disciples et leur dit :
      10 Aussitôt il monta dans la barque avec ses disciples et se rendit dans la région de Dalmanutha.
      12 Jésus soupira profondément dans son esprit et dit : « Pourquoi cette génération demande-t-elle un signe ? Je vous le dis en vérité, il ne sera pas donné de signe à cette génération. »
      22 Ils se rendirent à Bethsaïda ; on amena un aveugle vers Jésus et on le supplia de le toucher.
      23 Il prit l'aveugle par la main et le conduisit à l’extérieur du village ; puis il lui mit de la salive sur les yeux, posa les mains sur lui et lui demanda s'il voyait quelque chose.
      24 Il regarda et dit : « J'aperçois les gens, je les vois comme des arbres, et ils marchent. »
      25 Jésus lui mit de nouveau les mains sur les yeux et, quand l'aveugle regarda fixement, il fut guéri et vit tout distinctement.
      26 Alors Jésus le renvoya chez lui en disant : « N'entre pas dans le village [et n'en parle à personne]. »
      27 Jésus s'en alla avec ses disciples dans les villages voisins de Césarée de Philippe. Il leur posa en chemin cette question : « Qui suis-je, d’après les hommes ? »
      28 Ils répondirent : « Jean-Baptiste ; d’après certains, Elie ; d’après d'autres, l'un des prophètes. »
      29 « Et d’après vous, qui suis-je ? » leur demanda-t-il. Pierre lui répondit : « Tu es le Messie. »
      30 Jésus leur recommanda sévèrement de n'en parler à personne.
      33 mais Jésus se retourna, regarda ses disciples et réprimanda Pierre en disant : « Arrière, Satan, car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes. »
      34 Puis il appela la foule avec ses disciples et il leur dit : « Si quelqu'un veut être mon disciple, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il me suive !
      35 En effet, celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera.

      Marc 9

      2 Six jours après, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il les conduisit seuls à l'écart sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ;
      3 ses vêtements devinrent resplendissants et d'une telle blancheur que personne sur la terre ne peut blanchir ainsi.
      4 Elie et Moïse leur apparurent ; ils s'entretenaient avec Jésus.
      5 Pierre prit la parole et dit à Jésus : « Maître, il est bon que nous soyons ici. Faisons trois abris : un pour toi, un pour Moïse et un pour Elie. »
      6 Il ne savait que dire, car ils étaient effrayés.
      7 Une nuée vint les couvrir, et de la nuée sortit une voix : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! »
      8 Aussitôt les disciples regardèrent tout autour et ils ne virent plus que Jésus seul avec eux.
      9 Comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur recommanda de ne dire ce qu'ils avaient vu à personne jusqu'à ce que le Fils de l'homme soit ressuscité.
      10 Ils retinrent cette parole, se demandant entre eux ce que signifiait ressusciter.
      11 Puis ils lui posèrent cette question : « Pourquoi les spécialistes de la loi disent-ils qu'Elie doit venir d'abord ? »
      12 Il leur répondit : « Elie doit venir d'abord pour rétablir toutes choses. Et pourquoi est-il écrit, à propos du Fils de l'homme, qu'il doit souffrir beaucoup et être méprisé ?
      13 Mais je vous le dis : Elie est déjà venu et ils l'ont traité comme ils ont voulu, conformément à ce qui est écrit à son sujet. »

      Marc 10

      1 Jésus partit de là et se rendit dans le territoire de la Judée, de l'autre côté du Jourdain. La foule se rassembla de nouveau près de lui et, conformément à son habitude, il se mit encore à l'enseigner.
      17 Comme Jésus se mettait en chemin, un homme accourut et se jeta à genoux devant lui : « Bon maître, lui demanda-t-il, que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle ? »
      18 Jésus lui dit : « Pourquoi m'appelles-tu bon ? Personne n'est bon, si ce n'est Dieu seul.
      19 Tu connais les commandements : Tu ne commettras pas d'adultère ; tu ne commettras pas de meurtre ; tu ne commettras pas de vol ; tu ne porteras pas de faux témoignage ; tu ne feras de tort à personne ; honore ton père et ta mère. »
      20 Il lui répondit : « Maître, j'ai respecté tous ces commandements dès ma jeunesse. »
      21 L'ayant regardé, Jésus l'aima, et il lui dit : « Il te manque une chose : va vendre tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, [charge-toi de la croix] et suis-moi. »
      22 Mais l’homme s'assombrit à cette parole et s'en alla tout triste, car il avait de grands biens.
      23 Regardant autour de lui, Jésus dit à ses disciples : « Qu'il est difficile à ceux qui ont des richesses d'entrer dans le royaume de Dieu ! »
      24 Les disciples furent effrayés de ce que Jésus parlait ainsi. Il reprit : « Mes enfants, qu'il est difficile [à ceux qui se confient dans les richesses] d'entrer dans le royaume de Dieu !
      25 Il est plus facile à un chameau de passer par un trou d'aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. »
      26 Les disciples furent encore plus étonnés et se dirent les uns aux autres : « Qui donc peut être sauvé ? »
      27 Jésus les regarda et dit : « Aux hommes cela est impossible, mais non à Dieu, car tout est possible à Dieu. »
      29 Jésus répondit : « Je vous le dis en vérité, personne n'aura quitté à cause de moi et à cause de la bonne nouvelle sa maison ou ses frères, ses sœurs, sa mère, son père, [sa femme, ] ses enfants ou ses terres,
      45 En effet, le Fils de l'homme est venu non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup. »
      46 Ils arrivèrent à Jéricho. Lorsque Jésus sortit de la ville avec ses disciples et une assez grande foule, Bartimée, le fils aveugle de Timée, était assis en train de mendier au bord du chemin.
      52 Jésus lui dit : « Vas-y, ta foi t'a sauvé. » Aussitôt il retrouva la vue et il suivit Jésus sur le chemin.

      Marc 11

      1 Lorsqu'ils approchèrent de Jérusalem, près de Bethphagé et de Béthanie, vers le mont des Oliviers, Jésus envoya deux de ses disciples
      2 en leur disant : « Allez au village qui est devant vous. Dès que vous y serez entrés, vous trouverez un ânon attaché, sur lequel personne n'est encore monté. Détachez-le et amenez-le.
      8 Beaucoup de gens étendirent leurs vêtements sur le chemin, et d'autres des branches qu'ils coupèrent dans les champs.
      10 Béni soit le règne qui vient [au nom du Seigneur], le règne de David, notre père ! Hosanna dans les lieux très hauts ! »
      15 Ils arrivèrent à Jérusalem, et Jésus entra dans le temple. Il se mit à chasser ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple, et il renversa les tables des changeurs de monnaie et les sièges des vendeurs de pigeons.
      19 Le soir venu, Jésus sortit de la ville.
      27 Ils se rendirent de nouveau à Jérusalem et, pendant que Jésus se promenait dans le temple, les chefs des prêtres, les spécialistes de la loi et les anciens vinrent vers lui
      28 et lui dirent : « Par quelle autorité fais-tu ces choses et qui t'a donné l'autorité de les faire ? »
      29 Jésus leur répondit : « Je vous poserai [moi aussi] une question ; répondez-moi, et je vous dirai par quelle autorité je fais ces choses.
      30 Le baptême de Jean venait-il du ciel ou des hommes ? Répondez-moi. »
      31 Mais ils raisonnèrent ainsi entre eux : « Si nous répondons : ‘Du ciel’, il dira : ‘Pourquoi donc n'avez-vous pas cru en lui ?’
      32 Et si nous répondons : ‘Des hommes…’ » Ils redoutaient les réactions du peuple, car tous considéraient réellement Jean comme un prophète.
      33 Alors ils répondirent à Jésus : « Nous ne savons pas. » Jésus leur répondit : « Moi non plus, je ne vous dirai pas par quelle autorité je fais ces choses. »

      Marc 12

      13 Ils envoyèrent auprès de Jésus quelques pharisiens et des hérodiens, afin de le prendre au piège de ses propres paroles.
      14 Ils vinrent lui dire : « Maître, nous savons que tes paroles sont vraies et que tu ne te laisses influencer par personne, car tu ne regardes pas à l'apparence des gens et tu enseignes le chemin de Dieu en toute vérité. Est-il permis, ou non, de payer l'impôt à l'empereur ? Devons-nous payer ou ne pas payer ? »

      Marc 13

      10 Il faut d'abord que la bonne nouvelle soit proclamée à toutes les nations.

      Marc 14

      10 Judas l'Iscariot, l'un des douze, alla vers les chefs des prêtres afin de leur livrer Jésus.
      12 Le premier jour des pains sans levain, où l'on sacrifiait l'agneau pascal, les disciples de Jésus lui dirent : « Où veux-tu que nous allions te préparer le repas de la Pâque ? »
      13 Il envoya deux de ses disciples et leur dit : « Allez à la ville. Vous rencontrerez un homme qui porte une cruche d'eau : suivez-le.
      14 Là où il entrera, dites au propriétaire de la maison : ‘Le maître dit : Où est la salle où je mangerai la Pâque avec mes disciples ?’
      15 Alors il vous montrera une grande chambre à l'étage, aménagée et toute prête : c'est là que vous nous préparerez la Pâque. »
      16 Ses disciples partirent, arrivèrent à la ville et trouvèrent tout comme il le leur avait dit, et ils préparèrent la Pâque.
      17 Le soir venu, il s’y rendit avec les douze.
      18 Pendant qu'ils étaient à table et qu'ils mangeaient, Jésus dit : « Je vous le dis en vérité, l'un de vous, qui mange avec moi, me trahira. »
      19 Ils devinrent tout tristes et lui dirent l'un après l'autre : « Est-ce moi ? »
      20 Il leur répondit : « C'est l'un des douze, celui qui met la main dans le plat avec moi.
      21 Le Fils de l'homme s'en va conformément à ce qui est écrit à son sujet, mais malheur à l'homme par qui le Fils de l'homme est trahi ! Mieux vaudrait pour cet homme qu'il ne soit pas né. »
      22 Pendant qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain et, après avoir prononcé la prière de bénédiction, il le rompit et le leur donna en disant : « Prenez, [mangez, ] ceci est mon corps. »
      23 Il prit ensuite une coupe et, après avoir remercié Dieu, il la leur donna et ils en burent tous.
      24 Il leur dit : « Ceci est mon sang, le sang de la [nouvelle] alliance, qui est versé pour beaucoup.
      25 Je vous le dis en vérité, je ne boirai plus jamais du fruit de la vigne, jusqu'au jour où je le boirai nouveau dans le royaume de Dieu. »
      28 Mais, après ma résurrection, je vous précéderai en Galilée. »
      32 Ils se rendirent ensuite dans un endroit appelé Gethsémané, et Jésus dit à ses disciples : « Asseyez-vous ici pendant que je prierai. »
      33 Il prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il commença à être saisi de frayeur et d’angoisse.
      34 Il leur dit : « Mon âme est triste à en mourir ; restez ici, éveillés. »
      35 Puis il avança de quelques pas, se jeta contre terre et pria que, si cela était possible, cette heure s'éloigne de lui.
      36 Il disait : « Abba, Père, tout t'est possible. Eloigne de moi cette coupe ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. »
      37 Il vint vers les disciples, qu'il trouva endormis, et il dit à Pierre : « Simon, tu dors ! Tu n'as pas pu rester éveillé une seule heure !
      38 Restez vigilants et priez pour ne pas céder à la tentation. L'esprit est bien disposé, mais par nature l’homme est faible. »
      39 Il s'éloigna de nouveau et fit la même prière.
      40 Il revint et les trouva encore endormis, car ils avaient les paupières lourdes. Ils ne surent que lui répondre.
      41 Il revint pour la troisième fois et leur dit : « Vous dormez maintenant et vous vous reposez ! C'est assez ! L'heure est venue ; voici que le Fils de l'homme est livré entre les mains des pécheurs.
      42 Levez-vous, allons-y ! Celui qui me trahit s'approche. »
      43 Il parlait encore quand soudain arriva Judas, l'un des douze, avec une foule armée d'épées et de bâtons envoyée par les chefs des prêtres, par les spécialistes de la loi et par les anciens.
      44 Celui qui le trahissait leur avait donné ce signe : « L’homme auquel je donnerai un baiser, c'est lui. Arrêtez-le et emmenez-le sous bonne garde ! »
      45 Dès qu'il fut arrivé, il s'approcha de Jésus en disant : « Maître ! » et il l'embrassa.
      46 Alors ces gens mirent la main sur Jésus et l'arrêtèrent.
      47 Un de ceux qui étaient là tira l'épée, frappa le serviteur du grand-prêtre et lui emporta l'oreille.
      48 Jésus prit la parole et leur dit : « Vous êtes venus vous emparer de moi avec des épées et des bâtons, comme pour un brigand.
      49 J'étais tous les jours parmi vous, enseignant dans le temple, et vous ne m'avez pas arrêté. Mais c'est afin que les Ecritures soient accomplies. »
      50 Alors tous l'abandonnèrent et prirent la fuite.
      57 Quelques-uns se levèrent et portèrent un faux témoignage contre lui en disant :
      64 Vous avez entendu le blasphème. Qu'en pensez-vous ? » Tous le condamnèrent, déclarant qu’il méritait la mort.

      Marc 15

      1 Dès le matin, les chefs des prêtres tinrent conseil avec les anciens, les spécialistes de la loi et tout le sanhédrin. Après avoir attaché Jésus, ils l'emmenèrent et le livrèrent à Pilate.
      6 A chaque fête, il relâchait un prisonnier, celui que le peuple réclamait.
      7 Il y avait en prison le dénommé Barabbas avec ses complices, pour un meurtre qu'ils avaient commis lors d'une émeute.
      8 La foule se mit à demander à grands cris ce qu'il avait l’habitude de leur accorder.
      9 Pilate leur répondit : « Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ? »
      10 En effet, il savait que c'était par jalousie que les chefs des prêtres avaient fait arrêter Jésus.
      11 Cependant, les chefs des prêtres excitèrent la foule afin que Pilate leur relâche plutôt Barabbas.
      34 Et à trois heures de l'après-midi, Jésus s'écria d'une voix forte : « Eloï, Eloï, lama sabachthani ? » – ce qui signifie : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?
      39 Quand l’officier romain qui se tenait en face de Jésus [entendit son cri et] le vit expirer de cette manière, il dit : « Cet homme était vraiment le Fils de Dieu. »
      40 Il y avait aussi des femmes qui regardaient de loin. Parmi elles étaient Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques le jeune et de Joses, ainsi que Salomé,

      Marc 16

      7 Mais allez dire à ses disciples et à Pierre qu'il vous précède en Galilée : c'est là que vous le verrez, comme il vous l'a dit. »
      9 [Ressuscité le dimanche matin, Jésus apparut d'abord à Marie de Magdala, dont il avait chassé sept démons.
      10 Elle partit l’annoncer à ceux qui avaient été avec lui et qui étaient tristes et pleuraient,
      11 mais quand ils entendirent qu'il était vivant et qu'elle l'avait vu, ils ne la crurent pas.
      12 Après cela, il apparut sous une autre forme à deux d'entre eux qui se rendaient à la campagne.

      Luc 3

      15 Le peuple était dans l'attente et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n'était pas le Messie.
      22 et le Saint-Esprit descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe. Et une voix fit entendre du ciel ces paroles : « Tu es mon Fils bien-aimé, tu as toute mon approbation. »

      Luc 4

      1 Jésus, rempli du Saint-Esprit, revint du Jourdain. Il fut conduit par l'Esprit dans le désert
      13 Après l'avoir tenté de toutes ces manières, le diable s'éloigna de lui jusqu'à un moment favorable.
      16 Jésus se rendit à Nazareth où il avait été élevé et, conformément à son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat. Il se leva pour faire la lecture,
      17 et on lui remit le livre du prophète Esaïe. Il le déroula et trouva l'endroit où il était écrit :
      18 L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a consacré par onction pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres ; il m'a envoyé [pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, ]
      19 pour proclamer aux prisonniers la délivrance et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés, pour proclamer une année de grâce du Seigneur.
      20 Ensuite, il roula le livre, le remit au serviteur et s'assit. Tous ceux qui se trouvaient dans la synagogue avaient les regards fixés sur lui.
      21 Alors il commença à leur dire : « Aujourd'hui cette parole de l'Ecriture, que vous venez d'entendre, est accomplie. »
      22 Tous lui rendaient témoignage ; ils étaient étonnés des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche et ils disaient : « N'est-ce pas le fils de Joseph ? »
      23 Jésus leur dit : « Vous allez sans doute me citer ce proverbe : ‘Médecin, guéris-toi toi-même’, et vous me direz : ‘Fais ici, dans ta patrie, tout ce que, à ce que nous avons appris, tu as fait à Capernaüm.’ »
      24 Il leur dit encore : « Je vous le dis en vérité, aucun prophète n'est bien accueilli dans sa patrie.
      25 Je vous le déclare en toute vérité : il y avait de nombreuses veuves en Israël à l’époque d'Elie, lorsque le ciel a été fermé 3 ans et 6 mois et qu'il y a eu une grande famine dans tout le pays.
      26 Cependant, Elie n’a été envoyé vers aucune d'elles, mais seulement vers une veuve de Sarepta, dans le pays de Sidon.
      27 Il y avait aussi de nombreux lépreux en Israël à l’époque du prophète Elisée, et cependant aucun d'eux n’a été purifié, mais seulement Naaman le Syrien. »
      28 Ils furent tous remplis de colère dans la synagogue, lorsqu'ils entendirent ces paroles.
      29 Ils se levèrent, le chassèrent de la ville et le menèrent jusqu'à un escarpement de la montagne sur laquelle leur ville était construite, afin de le précipiter dans le vide.
      30 Mais Jésus passa au milieu d'eux et s'en alla.

      Luc 7

      18 Jean fut informé de tout cela par ses disciples.
      19 Il en appela deux qu'il envoya vers Jésus pour lui dire : « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? »
      20 Arrivés vers Jésus, ils dirent : « Jean-Baptiste nous a envoyés vers toi pour te demander : ‘Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ?’ »
      21 A ce moment-là, Jésus guérit de nombreuses personnes de maladies, d'infirmités et d'esprits mauvais et il rendit la vue à bien des aveugles.
      22 Puis il leur répondit : « Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres.
      23 Heureux celui pour qui je ne représenterai pas un obstacle ! »
      26 Qu'êtes-vous donc allés voir ? Un prophète ? Oui, je vous le dis, et plus qu'un prophète.
      27 C'est celui à propos duquel il est écrit : Voici, j'envoie mon messager devant toi pour te préparer le chemin.
      28 » Je vous le dis, parmi ceux qui sont nés de femmes, aucun [prophète] n'est plus grand que Jean[-Baptiste]. Cependant, le plus petit dans le royaume de Dieu est plus grand que lui.
      33 En effet, Jean-Baptiste est venu, il ne mange pas de pain et ne boit pas de vin, et vous dites : ‘Il a un démon.’

      Luc 9

      10 A leur retour, les apôtres racontèrent à Jésus tout ce qu'ils avaient fait. Il les prit avec lui et se retira à l'écart, du côté d'une ville appelée Bethsaïda.
      17 Tous mangèrent et furent rassasiés, et l'on emporta douze paniers pleins des morceaux qui restaient.
      18 Un jour, Jésus priait à l'écart et ses disciples étaient avec lui. Il leur posa cette question : « Qui suis-je, d’après les foules ? »
      19 Ils répondirent : « D’après les uns, Jean-Baptiste ; d’après certains, Elie ; d’après d'autres, un des prophètes d'autrefois qui est ressuscité. »
      20 « Et d’après vous, qui suis-je ? » leur demanda-t-il. Pierre répondit : « Le Messie de Dieu. »
      21 Jésus leur recommanda sévèrement de ne le dire à personne.
      22 Il ajouta qu'il fallait que le Fils de l'homme souffre beaucoup, qu'il soit rejeté par les anciens, par les chefs des prêtres et par les spécialistes de la loi, qu'il soit mis à mort et qu'il ressuscite le troisième jour.
      28 Environ huit jours après avoir dit ces paroles, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il monta sur la montagne pour prier.
      29 Pendant qu'il priait, l'aspect de son visage changea et son vêtement devint d'une blancheur éclatante.
      30 Et voici que deux hommes s'entretenaient avec lui : c'étaient Moïse et Elie ;
      31 apparaissant dans la gloire, ils parlaient de son prochain départ qui allait s'accomplir à Jérusalem.
      32 Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil mais, restés éveillés, ils virent la gloire de Jésus et les deux hommes qui étaient avec lui.
      33 Au moment où ces hommes se séparaient de Jésus, Pierre lui dit : « Maître, il est bon que nous soyons ici. Faisons trois abris : un pour toi, un pour Moïse et un pour Elie. » Il ne savait pas ce qu'il disait.
      34 Il parlait encore quand une nuée vint les couvrir ; les disciples furent saisis de frayeur en les voyant disparaître dans la nuée.
      35 Et de la nuée sortit une voix qui dit : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! »
      36 Quand la voix se fit entendre, Jésus se retrouva seul. Les disciples gardèrent le silence et, à cette époque-là, ils ne racontèrent rien à personne de ce qu'ils avaient vu.
      58 Jésus lui répondit : « Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l'homme n'a pas un endroit où il puisse reposer sa tête. »

      Luc 10

      1 Après cela, le Seigneur désigna encore 70 autres disciples et les envoya devant lui deux par deux dans toutes les villes et dans tous les endroits où lui-même devait aller.
      2 Il leur dit : « La moisson est grande, mais il y a peu d'ouvriers. Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers dans sa moisson.
      3 Allez-y ! Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups.
      4 Ne prenez ni bourse, ni sac, ni sandales et ne saluez personne en chemin.
      5 Dans toute maison où vous entrerez, dites d'abord : ‘Que la paix soit sur cette maison !’
      6 Et s'il se trouve là un homme de paix, votre paix reposera sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous.
      7 Restez dans cette maison, mangez et buvez ce qu'on vous donnera, car *l'ouvrier mérite son salaire. N'allez pas de maison en maison.
      8 Dans toute ville où vous entrerez et où l'on vous accueillera, mangez ce que l'on vous offrira,
      9 guérissez les malades qui s'y trouveront et dites-leur : ‘Le royaume de Dieu s'est approché de vous.’
      10 Mais dans toute ville où vous entrerez et où l'on ne vous accueillera pas, allez dans les rues et dites :
      11 ‘Nous secouons contre vous même la poussière de votre ville qui s'est attachée à nos pieds. Sachez cependant que le royaume de Dieu s'est approché [de vous].’
      12 Je vous dis que, ce jour-là, Sodome sera traitée moins sévèrement que cette ville-là.
      13 » Malheur à toi, Chorazin, malheur à toi, Bethsaïda, car si les miracles accomplis au milieu de vous l'avaient été dans Tyr et dans Sidon, il y a longtemps que leurs habitants se seraient repentis, habillés d’un sac et assis dans la cendre.
      14 C'est pourquoi, lors du jugement Tyr et Sidon seront traitées moins sévèrement que vous.
      15 Et toi, Capernaüm, qui as été élevée jusqu'au ciel, tu seras abaissée jusqu'au séjour des morts.
      16 Celui qui vous écoute m'écoute, celui qui vous rejette me rejette, et celui qui me rejette rejette celui qui m'a envoyé. »
      17 Les 70 revinrent tout joyeux et dirent : « Seigneur, même les démons nous sont soumis en ton nom. »
      18 Jésus leur dit : « Je regardais Satan tomber du ciel comme un éclair.
      19 Voici, je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions et sur toute la puissance de l'ennemi, et rien ne pourra vous nuire.
      20 Cependant, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis, mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont inscrits dans le ciel. »

      Luc 11

      29 Comme la foule s'amassait, il se mit à dire : « Cette génération est une génération mauvaise ; elle réclame un signe miraculeux, il ne lui sera pas donné d'autre signe que celui de Jonas [le prophète].

      Luc 12

      49 » Je suis venu jeter un feu sur la terre ; combien je voudrais qu'il soit déjà allumé !

      Luc 13

      32 Il leur répondit : « Allez dire à ce renard : ‘Voici, je chasse les démons et je fais des guérisons aujourd'hui et demain, et le troisième jour j'aurai fini.

      Luc 14

      26 « Si quelqu'un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple.
      35 Il n'est bon ni pour la terre, ni pour le fumier ; on le jette dehors. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. »

      Luc 16

      16 La loi et les prophètes ont subsisté jusqu'à Jean ; depuis lors, la bonne nouvelle du royaume de Dieu est annoncée et chacun cherche avec force à y entrer.

      Luc 18

      33 et, après l'avoir fouetté, on le fera mourir ; le troisième jour il ressuscitera. »
      35 Comme Jésus était près de Jéricho, un aveugle était assis au bord du chemin et mendiait.
      36 Il entendit la foule passer et demanda ce qui se passait.
      37 On lui dit : « C'est Jésus de Nazareth qui passe. »
      38 Alors il cria : « Jésus, Fils de David, aie pitié de moi ! »
      39 Ceux qui marchaient devant le reprenaient pour le faire taire, mais il criait beaucoup plus fort : « Fils de David, aie pitié de moi ! »
      40 Jésus s'arrêta et ordonna qu'on le lui amène ; quand il fut près de lui, il lui demanda :
      41 « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Il répondit : « Seigneur, que je retrouve la vue. »
      42 Jésus lui dit : « Retrouve la vue, ta foi t'a sauvé. »
      43 Il retrouva immédiatement la vue et suivit Jésus en célébrant la gloire de Dieu. Voyant cela, tout le peuple se mit à adresser des louanges à Dieu.

      Luc 19

      3 cherchait à voir qui était Jésus, mais il n'y parvenait pas à cause de la foule, car il était de petite taille.
      11 Comme la foule écoutait cela, Jésus ajouta une parabole. En effet, il était près de Jérusalem et l’on croyait que le royaume de Dieu allait apparaître immédiatement.
      39 Du milieu de la foule, quelques pharisiens dirent à Jésus : « Maître, reprends tes disciples. »
      40 Il répondit : « Je vous le dis, si eux se taisent, les pierres crieront ! »
      41 Quand il approcha de la ville et qu’il la vit, Jésus pleura sur elle et dit :
      44 Ils te détruiront, toi et tes enfants au milieu de toi, et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n'as pas reconnu le moment où tu as été visitée. »
      45 Jésus entra dans le temple et se mit à en chasser les marchands.

      Luc 20

      1 Un de ces jours-là, Jésus enseignait le peuple dans le temple et annonçait la bonne nouvelle. Les [chefs des] prêtres et les spécialistes de la loi, avec les anciens, survinrent alors
      2 et lui dirent : « Dis-nous par quelle autorité tu fais ces choses, ou qui t’a donné cette autorité. »
      3 Il leur répondit : « Je vous poserai moi aussi une question. Dites-moi,
      4 le baptême de Jean venait-il du ciel ou des hommes ? »
      5 Mais ils raisonnèrent ainsi entre eux : « Si nous répondons : ‘Du ciel’, il dira : ‘Pourquoi n'avez-vous pas cru en lui ?’
      6 Et si nous répondons : ‘Des hommes’, tout le peuple nous lapidera, car il est persuadé que Jean était un prophète. »
      7 Alors ils répondirent qu'ils ne savaient pas d'où il venait.
      8 Jésus leur dit : « Moi non plus, je ne vous dirai pas par quelle autorité je fais ces choses. »
      22 Nous est-il permis, ou non, de payer l'impôt à l'empereur ? »

      Luc 22

      3 Or Satan entra dans Judas, surnommé l'Iscariot, qui faisait partie des douze,
      6 Judas accepta et se mit à chercher une occasion favorable pour leur livrer Jésus à l'insu de la foule.
      7 Le jour des pains sans levain où l'on devait sacrifier l'agneau pascal arriva.
      23 Ils commencèrent à se demander les uns aux autres lequel d'entre eux ferait cela.
      40 Lorsqu'il fut arrivé à cet endroit, il leur dit : « Priez pour ne pas céder à la tentation. »
      41 Puis il s'éloigna d'eux à la distance d'environ un jet de pierre, se mit à genoux et pria
      42 en disant : « Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe ! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne. »
      43 [Alors un ange lui apparut du ciel pour le fortifier.
      44 Saisi d'angoisse, Jésus priait avec plus d'insistance, et sa sueur devint comme des caillots de sang qui tombaient par terre. ]
      45 Après avoir prié, il se releva et vint vers les disciples, qu'il trouva endormis de tristesse.
      46 Alors il leur dit : « Pourquoi dormez-vous ? Levez-vous et priez pour ne pas céder à la tentation. »
      47 Il parlait encore quand une foule arriva. Celui qui s'appelait Judas, l'un des douze, marchait devant elle. Il s'approcha de Jésus pour l'embrasser.
      48 Jésus lui dit : « Judas, c'est par un baiser que tu trahis le Fils de l'homme ! »
      49 Voyant ce qui allait arriver, ceux qui étaient avec Jésus dirent : « Seigneur, devons-nous frapper avec l'épée ? »
      50 Et l'un d'eux frappa le serviteur du grand-prêtre et lui emporta l'oreille droite.
      51 Mais Jésus prit la parole et dit : « Laissez faire, arrêtez ! » Puis il toucha l'oreille de cet homme et le guérit.
      52 Jésus dit ensuite aux chefs des prêtres, aux chefs des gardes du temple et aux anciens qui étaient venus pour l’arrêter : « Vous êtes venus comme pour un brigand, avec des épées et des bâtons.
      53 J'étais tous les jours avec vous dans le temple et vous n'avez pas mis la main sur moi. Mais c'est maintenant votre heure et celle du pouvoir des ténèbres. »

      Luc 23

      18 Ils s'écrièrent tous ensemble : « Fais mourir celui-ci et relâche-nous Barabbas. »
      34 [Jésus dit : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font. » ] Ils se partagèrent ses vêtements en tirant au sort.
      39 L'un des malfaiteurs crucifiés avec lui l'insultait en disant : « Si tu es le Messie, sauve-toi toi-même, et nous avec toi ! »
      40 Mais l'autre le reprenait et disait : « N’as-tu aucune crainte de Dieu, toi qui subis la même condamnation ?
      41 Pour nous, ce n'est que justice, puisque nous recevons ce qu'ont mérité nos actes, mais celui-ci n'a rien fait de mal. »
      42 Et il dit à Jésus : « [Seigneur, ] souviens-toi de moi quand tu viendras régner. »
      43 Jésus lui répondit : « Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis. »
      49 Tous ceux qui connaissaient Jésus, et en particulier les femmes qui l'avaient accompagné depuis la Galilée, étaient restés à distance et regardaient ce qui se passait.

      Luc 24

      4 Comme elles ne savaient que penser de cela, voici que deux hommes leur apparurent, habillés de vêtements resplendissants.
      13 Ce même jour, deux disciples se rendaient à un village appelé Emmaüs, éloigné de Jérusalem d’une douzaine de kilomètres.
      14 Ils discutaient ensemble de tout ce qui s'était passé.
      15 Pendant qu'ils parlaient et discutaient, Jésus lui-même s'approcha et fit route avec eux,
      16 mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.
      17 Il leur dit : « De quoi parlez-vous en marchant, pour avoir l’air si tristes ? »
      18 L'un d'eux, un dénommé Cléopas, lui répondit : « Es-tu le seul en séjour à Jérusalem qui ne sache pas ce qui y est arrivé ces jours-ci ? »
      19 « Quoi ? » leur dit-il. Ils lui répondirent : « Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth, qui était un prophète puissant en actes et en paroles devant Dieu et devant tout le peuple,
      20 et comment les chefs des prêtres et nos magistrats l'ont fait arrêter pour qu’il soit condamné à mort et l'ont crucifié.
      21 Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël, mais avec tout cela, voici déjà le troisième jour que ces événements se sont produits.
      22 Il est vrai que quelques femmes de notre groupe nous ont beaucoup étonnés. Elles se sont rendues de grand matin au tombeau
      23 et n'ont pas trouvé son corps ; elles sont venues dire que des anges leur sont apparus et ont annoncé qu'il est vivant.
      24 Quelques-uns des nôtres sont allés au tombeau et ils ont trouvé les choses comme les femmes l'avaient dit, mais lui, ils ne l'ont pas vu. »
      25 Alors Jésus leur dit : « Hommes sans intelligence, dont le cœur est lent à croire tout ce qu'ont dit les prophètes !
      26 Ne fallait-il pas que le Messie souffre ces choses et qu'il entre dans sa gloire ? »
      27 Puis, en commençant par les écrits de Moïse et continuant par ceux de tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Ecritures ce qui le concernait.
      28 Lorsqu'ils furent près du village où ils allaient, il parut vouloir aller plus loin,
      29 mais ils le retinrent avec insistance en disant : « Reste avec nous car le soir approche, le jour est [déjà] sur son déclin. » Alors il entra pour rester avec eux.
      30 Pendant qu'il était à table avec eux, il prit le pain et, après avoir prononcé la prière de bénédiction, il le rompit et le leur donna.
      31 Alors leurs yeux s'ouvrirent et ils le reconnurent, mais il disparut de devant eux.
      32 Ils se dirent l'un à l'autre : « Notre cœur ne brûlait-il pas en nous lorsqu'il nous parlait en chemin et nous expliquait les Ecritures ? »
      33 Ils se levèrent à ce moment même et retournèrent à Jérusalem, où ils trouvèrent les onze et les autres qui étaient rassemblés
      34 et qui leur dirent : « Le Seigneur est réellement ressuscité et il est apparu à Simon. »
      35 Alors les deux disciples racontèrent ce qui leur était arrivé en chemin et comment ils l'avaient reconnu au moment où il rompait le pain.
      36 Ils parlaient encore quand [Jésus] lui-même se présenta au milieu d'eux et leur dit : « Que la paix soit avec vous ! »
      37 Saisis de frayeur et d'épouvante, ils croyaient voir un esprit,
      38 mais il leur dit : « Pourquoi êtes-vous troublés et pourquoi de pareilles pensées surgissent-elles dans votre cœur ?
      39 Regardez mes mains et mes pieds : c'est bien moi. Touchez-moi et regardez : un esprit n'a ni chair ni os comme, vous le voyez bien, j'en ai. »
      40 En disant cela, il leur montra ses mains et ses pieds.
      41 Cependant, dans leur joie, ils ne croyaient pas encore et ils étaient dans l'étonnement. Alors il leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? »
      42 Ils lui présentèrent un morceau de poisson grillé [et un rayon de miel].
      43 Il en prit et mangea devant eux.
      44 Puis il leur dit : « C'est ce que je vous disais lorsque j'étais encore avec vous : il fallait que s'accomplisse tout ce qui est écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les psaumes. »
      45 Alors il leur ouvrit l'intelligence afin qu'ils comprennent les Ecritures
      46 et il leur dit : « Ainsi, il était écrit [– et il fallait que cela arrive –] que le Messie souffrirait et qu'il ressusciterait le troisième jour,
      47 et que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem.
      48 Vous êtes témoins de ces choses.
      49 Et voici que j'enverrai sur vous ce que mon Père a promis ; quant à vous, restez dans la ville [de Jérusalem] jusqu'à ce que vous soyez revêtus de la puissance d'en haut. »

      Jean 1

      1 Au commencement, la Parole existait déjà. La Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu.
      2 Elle était au commencement avec Dieu.
      3 Tout a été fait par elle et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle.
      4 En elle il y avait la vie, et cette vie était la lumière des êtres humains.
      5 La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont pas accueillie.
      6 Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean.
      7 Il vint comme témoin, pour rendre témoignage à la lumière afin que tous croient par lui.
      8 Il n'était pas la lumière, mais il vint pour rendre témoignage à la lumière.
      9 Cette lumière était la vraie lumière qui, en venant dans le monde, éclaire tout être humain.
      10 Elle était dans le monde et le monde a été fait par elle, pourtant le monde ne l'a pas reconnue.
      11 Elle est venue chez les siens, et les siens ne l'ont pas accueillie.
      12 Mais à tous ceux qui l'ont acceptée, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le droit de devenir enfants de Dieu,
      13 puisqu’ils sont nés non du fait de la nature, ni par une volonté humaine, ni par la volonté d’un mari, mais qu’ils sont nés de Dieu.
      14 Et la Parole s'est faite homme, elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité, et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père.
      15 Jean lui a rendu témoignage et s'est écrié : « C'est celui à propos duquel j'ai dit : ‘Celui qui vient après moi m'a précédé, car il était avant moi.’ »
      16 Nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce sur grâce.
      17 En effet, la loi a été donnée à travers Moïse, mais la grâce et la vérité sont venues à travers Jésus-Christ.
      18 Personne n'a jamais vu Dieu ; Dieu le Fils unique, qui est dans l’intimité du Père, est celui qui l'a fait connaître.
      19 Voici le témoignage de Jean lorsque les Juifs envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des Lévites pour lui demander : « Toi, qui es-tu ? »
      20 Il déclara et sans restriction affirma : « Moi, je ne suis pas le Messie. »
      21 Ils lui demandèrent : « Qui es-tu donc ? Es-tu Elie ? » Et il dit : « Je ne le suis pas. » « Es-tu le prophète ? » Et il répondit : « Non. »
      22 Ils lui dirent alors : « Qui es-tu ? Nous devons donner une réponse à ceux qui nous ont envoyés ! Que dis-tu de toi-même ? »
      23 « Moi, dit-il, je suis la voix de celui qui crie dans le désert : ‘Rendez le chemin du Seigneur droit’, comme l’a dit le prophète Esaïe. »
      24 Ceux qui avaient été envoyés étaient des pharisiens.
      25 Ils lui posèrent encore cette question : « Pourquoi donc baptises-tu, si tu n'es ni le Messie, ni Elie, ni le prophète ? »
      26 Jean leur répondit : « Moi, je baptise d'eau, mais au milieu de vous se trouve quelqu'un que vous ne connaissez pas.
      27 Il vient après moi [mais il m’a précédé, ] et je ne suis pas digne de détacher la courroie de ses sandales. »
      28 Cela se passait à Béthanie, de l'autre côté du Jourdain, où Jean baptisait.
      29 Le lendemain, il vit Jésus s’approcher de lui et dit : « Voici l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde.
      30 C'est celui à propos duquel j'ai dit : ‘Après moi vient un homme qui m'a précédé, car il existait avant moi.’
      31 Pour ma part, je ne le connaissais pas, mais c'est afin de le faire connaître à Israël que je suis venu baptiser d'eau. »
      32 Jean rendit aussi ce témoignage : « J'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une colombe et s'arrêter sur lui.
      33 Je ne le connaissais pas, mais celui qui m'a envoyé baptiser d'eau m'a dit : ‘Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et s'arrêter, c'est lui qui baptise du Saint-Esprit.’
      34 Et moi, j'ai vu et j'atteste qu'il est le Fils de Dieu. »
      35 Le lendemain, Jean était encore là avec deux de ses disciples.
      36 Il vit Jésus passer et dit : « Voici l'Agneau de Dieu. »
      37 Les deux disciples l'entendirent prononcer ces paroles et suivirent Jésus.
      38 Jésus se retourna et, voyant qu'ils le suivaient, il leur dit : « Que cherchez-vous ? » Ils lui répondirent : « Rabbi – ce qui signifie maître –, où habites-tu ? »
      39 « Venez, leur dit-il, et voyez. » Ils y allèrent [donc], virent où il habitait et restèrent avec lui ce jour-là. C'était environ quatre heures de l'après-midi.
      40 André, le frère de Simon Pierre, était l'un des deux qui avaient entendu les paroles de Jean et qui avaient suivi Jésus.
      41 Il rencontra d'abord son frère Simon et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie », ce qui correspond à Christ.
      42 Il le conduisit vers Jésus. Jésus le regarda et dit : « Tu es Simon, fils de Jonas, tu seras appelé Céphas », ce qui signifie Pierre.
      43 Le lendemain, Jésus décida de se rendre en Galilée. Il rencontra Philippe et lui dit : « Suis-moi. »
      44 Philippe était de Bethsaïda, la ville d'André et de Pierre.
      45 Philippe rencontra Nathanaël et lui dit : « Nous avons trouvé celui que Moïse a décrit dans la loi et dont les prophètes ont parlé : Jésus de Nazareth, fils de Joseph. »
      46 Nathanaël lui dit : « Peut-il sortir quelque chose de bon de Nazareth ? » Philippe lui répondit : « Viens et vois. »
      47 Jésus vit Nathanaël s'approcher de lui et dit de lui : « Voici vraiment un Israélite en qui il n'y a pas de ruse. »
      48 « D'où me connais-tu ? » lui dit Nathanaël. Jésus lui répondit : « Avant que Philippe t'appelle, quand tu étais sous le figuier, je t'ai vu. »
      49 Nathanaël répondit : « Maître, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d'Israël. »
      50 Jésus lui répondit : « Parce que je t'ai dit que je t'ai vu sous le figuier, tu crois ? Tu verras de plus grandes choses que celles-ci. »
      51 Il ajouta : « En vérité, en vérité, je vous le dis, vous verrez [désormais] le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l'homme. »

      Jean 2

      14 Il trouva les vendeurs de bœufs, de brebis et de pigeons ainsi que les changeurs de monnaie installés dans le temple.
      15 Alors il fit un fouet avec des cordes et les chassa tous du temple, ainsi que les brebis et les bœufs. Il dispersa la monnaie des changeurs et renversa leurs tables.
      16 Et il dit aux vendeurs de pigeons : « Enlevez cela d'ici, ne faites pas de la maison de mon Père une maison de commerce. »
      19 Jésus leur répondit : « Détruisez ce temple et en 3 jours je le relèverai. »

      Jean 3

      22 Après cela, Jésus, accompagné de ses disciples, se rendit en Judée ; il y séjourna avec eux et il baptisait.
      23 Jean aussi baptisait à Enon, près de Salim, parce qu'il y avait là beaucoup d'eau, et l'on s'y rendait pour être baptisé.
      24 En effet, Jean n'avait pas encore été mis en prison.
      25 Or, une discussion surgit entre les disciples de Jean et un Juif au sujet de la purification.
      30 Il faut qu'il grandisse et que moi, je diminue.

      Jean 6

      1 Après cela, Jésus s'en alla de l'autre côté du lac de Galilée, ou lac de Tibériade.
      13 Ils les ramassèrent donc et ils remplirent douze paniers avec les morceaux qui restaient des cinq pains d'orge après que tous eurent mangé.
      14 A la vue du signe miraculeux que Jésus avait fait, ces gens disaient : « Cet homme est vraiment le prophète qui doit venir dans le monde. »
      22 Le lendemain, la foule restée de l'autre côté du lac remarqua qu'il n'y avait eu là qu'une seule barque et que Jésus n'était pas monté dedans avec ses disciples, mais que ceux-ci étaient partis seuls.
      58 Voilà comment est le pain descendu du ciel. Il n'est pas comme [la manne que vos] ancêtres ont mangée ; eux sont morts, mais celui qui mange de ce pain vivra éternellement. »
      63 C'est l'Esprit qui fait vivre, l’homme n’arrive à rien. Les paroles que je vous dis sont Esprit et vie,

      Jean 7

      2 Or, la fête juive des tentes était proche.

      Jean 8

      1 Jésus se rendit au mont des Oliviers.
      2 Mais dès le matin il revint dans le temple et tout le peuple s'approcha de lui. Il s'assit et se mit à les enseigner.
      3 Alors les spécialistes de la loi et les pharisiens amenèrent une femme surprise en train de commettre un adultère. Ils la placèrent au milieu de la foule
      4 et dirent à Jésus : « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d'adultère.
      5 Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes. Et toi, que dis-tu ? »
      6 Ils disaient cela pour lui tendre un piège, afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus se baissa et se mit à écrire avec le doigt sur le sol.
      7 Comme ils continuaient à l'interroger, il se redressa et leur dit : « Que celui d'entre vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. »
      8 Puis il se baissa de nouveau et se remit à écrire sur le sol.
      9 Quand ils entendirent cela, accusés par leur conscience ils se retirèrent un à un, à commencer par les plus âgés et jusqu'aux derniers ; Jésus resta seul avec la femme qui était là au milieu.
      10 Alors il se redressa et, ne voyant plus qu'elle, il lui dit : « Femme, où sont ceux qui t'accusaient ? Personne ne t'a donc condamnée ? »
      11 Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas ; vas-y et désormais ne pèche plus. » ]

      Jean 10

      22 On célébrait alors à Jérusalem la fête de la dédicace. C'était l'hiver.
      40 Jésus retourna de l'autre côté du Jourdain, à l'endroit où Jean avait d'abord baptisé, et il y resta.
      42 Et là, beaucoup crurent en lui.

      Jean 11

      11 Après ces paroles, il leur dit : « Notre ami Lazare s'est endormi, mais je vais aller le réveiller. »
      39 Jésus dit : « Enlevez la pierre. » Marthe, la sœur du mort, lui dit : « Seigneur, il sent déjà, car il y a quatre jours qu'il est là. »
      47 Alors les chefs des prêtres et les pharisiens rassemblèrent le sanhédrin et dirent : « Qu'allons-nous faire ? En effet, cet homme fait beaucoup de signes miraculeux.
      54 C'est pourquoi Jésus ne se montra plus ouvertement parmi les Juifs, mais il se retira dans la région voisine du désert, dans une ville appelée Ephraïm, où il resta avec ses disciples.
      57 Or les chefs des prêtres et les pharisiens avaient donné l'ordre que, si quelqu'un savait où était Jésus, il le dénonce, afin qu'on l'arrête.

      Jean 12

      12 Le lendemain, une foule nombreuse de personnes venues à la fête apprirent que Jésus se rendait à Jérusalem.

      Jean 18

      3 Judas prit donc la troupe de soldats romains ainsi que des gardes envoyés par les chefs des prêtres et les pharisiens, et il s’y rendit avec des lanternes, des torches et des armes.
      4 Jésus, qui savait tout ce qui devait lui arriver, s'avança alors et leur dit : « Qui cherchez-vous ? »
      5 Ils lui répondirent : « Jésus de Nazareth. » Jésus leur dit : « C'est moi. » Judas, celui qui le trahissait, était avec eux.
      6 Lorsque Jésus leur dit : « C'est moi », ils reculèrent et tombèrent par terre.
      7 Il leur demanda de nouveau : « Qui cherchez-vous ? » Ils dirent : « Jésus de Nazareth. »
      8 Jésus répondit : « Je vous ai dit que c'est moi. Si donc c'est moi que vous cherchez, laissez partir ceux-ci. »
      9 Il dit cela afin que s'accomplisse la parole qu'il avait prononcée : « Je n'ai perdu aucun de ceux que tu m'as donnés. »
      10 Alors Simon Pierre, qui avait une épée, la tira, frappa le serviteur du grand-prêtre et lui coupa l'oreille droite. Ce serviteur s'appelait Malchus.
      11 Jésus dit à Pierre : « Remets ton épée dans son fourreau. Ne boirai-je pas la coupe que le Père m'a donnée à boire ? »
      12 La troupe, le commandant et les gardes des Juifs s’emparèrent alors de Jésus et l’attachèrent.
      13 Ils l'emmenèrent d'abord chez Anne, car il était le beau-père de Caïphe qui était grand-prêtre cette année-là.
      14 Or Caïphe était celui qui avait donné ce conseil aux Juifs : « Il vaut mieux qu'un seul homme meure pour le peuple. »
      15 Simon Pierre et un autre disciple suivaient Jésus. Ce disciple était connu du grand-prêtre, et il entra avec Jésus dans la cour de la maison du grand-prêtre,
      16 tandis que Pierre restait dehors près de la porte. Alors l'autre disciple, qui était connu du grand-prêtre, sortit, parla à la femme qui gardait la porte et fit entrer Pierre.
      17 La servante qui gardait la porte dit à Pierre : « Ne fais-tu pas partie, toi aussi, des disciples de cet homme ? » Il répliqua : « Je n'en fais pas partie. »
      18 Les serviteurs et les gardes qui étaient là avaient allumé un feu de braises pour se réchauffer, car il faisait froid. Pierre se tenait avec eux et se chauffait aussi.
      19 Le grand-prêtre interrogea Jésus sur ses disciples et sur son enseignement.
      20 Jésus lui répondit : « J'ai parlé ouvertement à tout le monde ; j'ai toujours enseigné dans les synagogues et dans le temple, où les Juifs se réunissent constamment, et je n'ai rien dit en secret.
      21 Pourquoi m'interroges-tu ? Interroge ceux qui m'ont entendu sur ce que je leur ai dit ; ils savent, eux, ce que j'ai dit. »
      22 A ces mots, un des gardes qui se trouvait là donna une gifle à Jésus en disant : « C'est ainsi que tu réponds au grand-prêtre ? »
      23 Jésus lui dit : « Si j'ai mal parlé, explique-moi ce que j'ai dit de mal ; et si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? »
      24 Alors Anne l'envoya attaché à Caïphe, le grand-prêtre.
      33 Pilate rentra dans le prétoire, appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des Juifs ? »
      40 Alors de nouveau ils crièrent [tous] : « Non, pas lui, mais Barabbas ! » Or, Barabbas était un brigand.

      Jean 19

      25 Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère, la sœur de sa mère, Marie la femme de Clopas et Marie de Magdala.
      26 Jésus vit sa mère et, près d'elle, le disciple qu'il aimait. Il dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. »
      27 Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Dès ce moment-là, le disciple la prit chez lui.

      Jean 20

      11 Cependant, Marie se tenait dehors près du tombeau et pleurait. Tout en pleurant, elle se pencha pour regarder dans le tombeau,
      12 et elle vit deux anges habillés de blanc assis à la place où avait été couché le corps de Jésus, l'un à la tête et l'autre aux pieds.
      13 Ils lui dirent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répondit : « Parce qu'ils ont enlevé mon Seigneur et je ne sais pas où ils l'ont mis. »
      14 En disant cela, elle se retourna et vit Jésus debout, mais elle ne savait pas que c'était lui.
      15 Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Pensant que c'était le jardinier, elle lui dit : « Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis et j'irai le prendre. »
      16 Jésus lui dit : « Marie ! » Elle se retourna et lui dit en hébreu : « Rabbouni ! », c'est-à-dire maître.
      17 Jésus lui dit : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père, mais va trouver mes frères et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. »
      18 Marie de Magdala alla annoncer aux disciples qu'elle avait vu le Seigneur et qu'il lui avait dit cela.
      19 Le soir de ce même dimanche, les portes de la maison où les disciples se trouvaient [rassemblés] étaient fermées car ils avaient peur des chefs juifs ; Jésus vint alors se présenter au milieu d'eux et leur dit : « Que la paix soit avec vous ! »
      20 Après avoir dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.
      21 Jésus leur dit de nouveau : « Que la paix soit avec vous ! Tout comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie. »
      22 Après ces paroles, il souffla sur eux et leur dit : « Recevez le Saint-Esprit !
      23 Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. »
      26 Huit jours après, les disciples de Jésus étaient de nouveau dans la maison et Thomas se trouvait avec eux. Jésus vint alors que les portes étaient fermées, se tint au milieu d'eux et dit : « Que la paix soit avec vous ! »
      27 Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici et regarde mes mains. Avance aussi ta main et mets-la dans mon côté. Ne sois pas incrédule, mais crois ! »
      28 Thomas lui répondit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit :
      29 « Parce que tu m'as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru ! »

      Jean 21

      9 Lorsqu'ils furent descendus à terre, ils virent là un feu de braises avec du poisson dessus et du pain.
      10 Jésus leur dit : « Apportez quelques-uns des poissons que vous venez de prendre. »
      11 Simon Pierre monta dans la barque et tira le filet plein de 153 gros poissons à terre ; malgré leur grand nombre, le filet ne se déchira pas.
      12 Jésus leur dit : « Venez manger ! » Aucun des disciples n'osait lui demander : « Qui es-tu ? » car ils savaient que c'était le Seigneur.
      13 Jésus s'approcha, prit le pain et leur en donna ; il fit de même avec le poisson.
      21 En le voyant, Pierre dit à Jésus : « Et lui, Seigneur, que lui arrivera-t-il ? »
      22 Jésus lui dit : « Si je veux qu'il vive jusqu'à ce que je revienne, en quoi cela te concerne-t-il ? Toi, suis-moi. »
      23 Là-dessus, le bruit courut parmi les frères que ce disciple ne mourrait pas. Cependant, Jésus n'avait pas dit à Pierre qu'il ne mourrait pas, mais : « Si je veux qu'il vive jusqu'à ce que je revienne, en quoi cela te concerne-t-il ? »

      Actes 1

      3 Après avoir souffert, il se présenta à eux vivant et leur en donna de nombreuses preuves : pendant 40 jours, il se montra à eux et parla de ce qui concerne le royaume de Dieu.
      4 Alors qu’il se trouvait en leur compagnie, il leur recommanda de ne pas s'éloigner de Jérusalem, mais d'attendre ce que le Père avait promis, « ce que je vous ai annoncé, leur dit-il,
      9 Après avoir dit cela, il s'éleva dans les airs pendant qu'ils le regardaient et une nuée le cacha à leurs yeux.
      14 Tous persévéraient d'un commun accord dans la prière avec les femmes, avec Marie la mère de Jésus et avec les frères de Jésus.

      Actes 3

      13 Le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, le Dieu de nos ancêtres, a révélé la gloire de son serviteur Jésus, celui que vous avez fait arrêter et renié devant Pilate qui était, lui, d'avis de le relâcher.
      14 Mais vous, vous avez renié celui qui était saint et juste et vous avez demandé qu'on vous accorde la grâce d'un meurtrier.
      15 Vous avez fait mourir le Prince de la vie que Dieu a ressuscité, nous en sommes témoins.

      Actes 4

      10 Sachez-le bien, vous tous, et que tout le peuple d'Israël le sache : c'est par le nom de Jésus-Christ de Nazareth, celui que vous avez crucifié et que Dieu a ressuscité, oui, c'est par lui que cet homme se présente en pleine santé devant vous.

      Actes 5

      30 Le Dieu de nos ancêtres a ressuscité Jésus, que vous avez tué en le clouant sur le bois.

      Actes 6

      13 Ils présentèrent de faux témoins qui dirent : « Cet homme ne cesse de proférer des paroles [blasphématoires] contre le lieu saint et contre la loi ;

      Actes 7

      52 Lequel des prophètes vos ancêtres n'ont-ils pas persécuté ? Ils ont tué ceux qui annonçaient d'avance la venue du Juste, et c'est lui que vous avez fait maintenant arrêter et dont vous êtes devenus les meurtriers,
      59 Ils jetaient des pierres à Etienne qui priait et disait : « Seigneur Jésus, accueille mon esprit ! »

      Actes 14

      14 Quand ils apprirent cela, les apôtres Barnabas et Paul déchirèrent leurs vêtements et se précipitèrent vers la foule

      Romains 4

      25 lui qui a été donné à cause de nos fautes et qui est ressuscité à cause de notre justification.

      1 Corinthiens 2

      8 Cette sagesse, aucun des chefs de ce temps ne l'a connue, car, s'ils l'avaient connue, ils n'auraient pas crucifié le Seigneur de la gloire.

      1 Corinthiens 11

      23 En effet, j'ai reçu du Seigneur ce que je vous ai transmis. Le Seigneur Jésus, la nuit où il a été arrêté, a pris du pain.

      1 Corinthiens 15

      1 Je vous rappelle, frères et sœurs, l'Evangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu et dans lequel vous tenez ferme.
      2 C’est aussi par lui que vous êtes sauvés si vous le retenez dans les termes où je vous l'ai annoncé ; autrement, votre foi aurait été inutile.
      3 Je vous ai transmis avant tout le message que j'avais moi aussi reçu : Christ est mort pour nos péchés, conformément aux Ecritures ;
      4 il a été enseveli et il est ressuscité le troisième jour, conformément aux Ecritures.
      5 Ensuite il est apparu à Céphas, puis aux douze.
      6 Après cela, il est apparu à plus de 500 frères et sœurs à la fois, dont la plupart sont encore vivants et dont quelques-uns sont morts.
      7 Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres.
      8 Après eux tous, il m'est apparu à moi aussi, comme à un enfant né hors terme.
      9 En effet, je suis le plus petit des apôtres et je ne mérite même pas d'être appelé apôtre, parce que j'ai persécuté l'Eglise de Dieu.
      10 Mais par la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n'a pas été sans résultat. Au contraire, j'ai travaillé plus qu'eux tous, non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu [qui est] avec moi.
      11 Ainsi donc, que ce soit moi ou que ce soient eux, voilà le message que nous prêchons, et voilà aussi ce que vous avez cru.
      12 Or, si l'on prêche que Christ est ressuscité, comment quelques-uns parmi vous peuvent-ils dire qu'il n'y a pas de résurrection des morts ?
      13 S'il n'y a pas de résurrection des morts, Christ non plus n'est pas ressuscité.
      14 Et si Christ n'est pas ressuscité, alors notre prédication est vide, et votre foi aussi.
      15 Il se trouve même que nous sommes de faux témoins vis-à-vis de Dieu, puisque nous avons témoigné contre Dieu qu'il a ressuscité Christ. Or il ne l'a pas fait si les morts ne ressuscitent pas.
      16 En effet, si les morts ne ressuscitent pas, Christ non plus n'est pas ressuscité.
      17 Or, si Christ n'est pas ressuscité, votre foi est inutile, vous êtes encore dans vos péchés,
      18 et par conséquent ceux qui sont morts en Christ sont aussi perdus.
      19 Si c'est pour cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes.
      20 Mais en réalité, Christ est ressuscité, précédant ainsi ceux qui sont morts.
      21 En effet, puisque la mort est venue à travers un homme, c'est aussi à travers un homme qu'est venue la résurrection des morts.
      22 Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ,
      23 mais chacun à son propre rang : Christ en premier, puis ceux qui appartiennent à Christ lors de son retour.
      24 Ensuite viendra la fin, quand il remettra le royaume à celui qui est Dieu et Père, après avoir anéanti toute domination, toute autorité et toute puissance.
      25 En effet, il faut qu'il règne jusqu'à ce qu'il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds.
      26 Le dernier ennemi qui sera anéanti, c'est la mort.
      27 Dieu, en effet, a tout mis sous ses pieds. Mais lorsque Dieu dit que tout lui a été soumis, il est évident que c’est à l’exception de celui qui lui a soumis toute chose.
      28 Lorsque tout lui aura été soumis, alors le Fils lui-même se soumettra à celui qui lui a soumis toute chose, afin que Dieu soit tout en tous.
      29 S’il en était autrement, que feraient ceux qui se font baptiser pour les morts ? Si les morts ne ressuscitent en aucun cas, pourquoi se font-ils baptiser pour eux ?
      30 Et nous, pourquoi affrontons-nous à toute heure le danger ?
      31 Chaque jour je risque la mort, aussi vrai, frères et sœurs, que vous faites ma fierté en Jésus-Christ notre Seigneur.
      32 Si c'est dans une perspective purement humaine que j'ai combattu contre les bêtes à Ephèse, quel avantage m’en revient-il ? Si les morts ne ressuscitent pas, alors mangeons et buvons, puisque demain nous mourrons.
      33 Ne vous y trompez pas, « les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs ».
      34 Revenez à votre bon sens, comme il convient, et ne péchez pas ; car certains d’entre vous ne connaissent pas Dieu, je le dis à votre honte.
      35 Mais quelqu'un dira : « Comment les morts ressuscitent-ils et avec quel corps reviennent-ils ? »
      36 Homme dépourvu de bon sens ! Ce que tu sèmes ne peut reprendre vie que s'il meurt.
      37 Et ce que tu sèmes, ce n'est pas la plante qui poussera ; c'est une simple graine, un grain de blé peut-être, ou d'une autre semence.
      38 Puis Dieu lui donne un corps, comme il le veut, et à chaque semence il donne un corps qui lui est propre.
      39 Les êtres vivants n'ont pas tous la même nature, mais autre est la nature des hommes, autre celle des quadrupèdes, autre celle des oiseaux, autre celle des poissons.
      40 Il y a aussi des corps célestes et des corps terrestres, mais l'éclat des corps célestes est différent de celui des corps terrestres.
      41 Autre est l'éclat du soleil, autre l'éclat de la lune, et autre l'éclat des étoiles ; chaque étoile diffère même en éclat d'une autre étoile.
      42 C’est aussi le cas pour la résurrection des morts. Le corps est semé corruptible, il ressuscite incorruptible.
      43 Il est semé méprisable, il ressuscite glorieux. Il est semé faible, il ressuscite plein de force.
      44 Il est semé corps naturel, il ressuscite corps spirituel. [S']il y a un corps naturel, il y a aussi un corps spirituel.
      45 C'est pourquoi il est écrit : Le premier homme, Adam, devint un être vivant. Le dernier Adam est un esprit qui communique la vie.
      46 Mais ce n’est pas le spirituel qui vient en premier, c'est le naturel ; ce qui est spirituel vient ensuite.
      47 Le premier homme, tiré de la terre, est fait de poussière, le second homme, [le Seigneur, ] est du ciel.
      48 Tel est l'homme terrestre, tels sont aussi les hommes terrestres ; et tel est l'homme céleste, tels seront aussi les hommes célestes.
      49 Et de même que nous avons porté l'image de l’homme fait de poussière, nous porterons aussi l'image de celui qui est venu du ciel.
      50 Ce que je veux dire, frères et sœurs, c'est que notre nature actuelle ne peut pas hériter du royaume de Dieu, et que ce qui est corruptible n'hérite pas non plus de l'incorruptibilité.
      51 Voici, je vous dis un mystère : nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons transformés,
      52 en un instant, en un clin d'œil, au son de la dernière trompette. La trompette sonnera, alors les morts ressusciteront incorruptibles et nous, nous serons transformés.
      53 Il faut en effet que ce corps corruptible revête l'incorruptibilité et que ce corps mortel revête l'immortalité.
      54 Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l'incorruptibilité et que ce corps mortel aura revêtu l'immortalité, alors s'accomplira cette parole de l’Ecriture : La mort a été engloutie dans la victoire.
      55 Mort, où est ton aiguillon ? Enfer, où est ta victoire ?
      56 L'aiguillon de la mort, c'est le péché ; et ce qui donne sa puissance au péché, c'est la loi.
      57 Mais que Dieu soit remercié, lui qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ !
      58 Ainsi, mes frères et sœurs bien-aimés, soyez fermes, inébranlables. Travaillez de mieux en mieux à l'œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n'est pas sans résultat dans le Seigneur.

      2 Corinthiens 5

      16 Ainsi, désormais, nous ne percevons plus personne de manière humaine ; et si nous avons connu Christ de manière purement humaine, maintenant nous ne le connaissons plus ainsi.

      2 Corinthiens 12

      1 Faut-il se vanter ? Cela ne [m’]est pas utile. J'en viendrai cependant à des visions et à des révélations du Seigneur.

      1 Thessaloniciens 2

      15 Ils ont fait mourir le Seigneur Jésus et leurs prophètes, ils nous ont persécutés, ils ne plaisent pas à Dieu, ils se comportent en adversaires de tous les hommes :
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