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JOSEPH (fils de Jacob)

Définition biblique de Joseph (fils de Jacob) :

Joseph est le onzième des fils de Jacob et l'aîné de Rachel. Dans la littérature hébraïque, le nom de Joseph désigne maintes fois les tribus issues de lui (Éphraïm et Manassé), parfois aussi le royaume du Nord, et, plus rarement, l'ensemble du peuple d'Israël.

Sommaire 

I. ÉTYMOLOGIE.

Le onzième des fils de Jacob et l'aîné de Rachel. Son nom est probablement une contraction de Yeoseph (forme de l'hébreu dans Ps 81:6). On trouve dans un texte égypt, le nom d'Y-sa-p'a-ra, qui se ramène peut-être à une forme hébraïque telle que Joseph-el. Ge 30:23 donne deux étym, artificielles du nom de Joseph : le verset 23 (E) le fait provenir du verbe âsaph--ôter ; le v. 24 (J) de yâsaph = augmenter, ajouter. Dans la littérature hébraïque, le nom de Joseph désigne maintes fois les tribus issues de lui (Éphraïm et Manassé), parfois aussi le royaume du Nord, et, plus rarement, l'ensemble du peuple d'Israël.

II. RÉFÉRENCES BIBLIQUES. 

Les récits concernant ce patriarche nous sont fournis, comme ceux qui ont trait à ses ascendants, par les deux sources soeurs et cependant distinctes J et E (l'apport de la source P est peu important). La distinction entre les deux sources principales saute aux yeux de quiconque examine de près, par exemple, l'histoire de Joseph vendu par ses frères (Ge 37). Les versets 18,19,22,24,28,29,32,33,34,36 (E) nous montrent les frères projetant de tuer leur cadet et Ruben suggérant de le jeter plutôt dans une certaine citerne (qu'il savait desséchée) avec l'arrière-pensée de le sauver ensuite ; mais des Madianites passent, tirent le jeune garçon de sa prison et l'emmènent en Egypte ; désespoir de Ruben et de Jacob. Les versets 18b, 21,23,25-27,28b, 31,32a, 32c, 33a, 33c, 34b, 35a (J) donnent également un récit à peu près suivi : les frères commencent par arracher (de colère) à leur cadet le vêtement qui symbolise les préférences paternelles, puis, sur l'initiative de Juda, ils vendent Joseph à des marchands, ismaélites. Dans la suite du récit, les deux sources ne sont pas aussi étroitement mélangées. Le rédacteur final a préféré souvent en suivre une à l'exclusion de l'autre pour de longs fragments ; mais il est facile de s'apercevoir que les songes, par exemple, sont caractéristiques de E, ainsi que les passages où le rôle principal appartient à Ruben (Ge 42:22-37), tandis que Juda a la première place dans ce qui vient de J (Ge 43:8-11 44:14,34).

Si réputée cependant et si nécessaire qu'elle soit, la distinction des sources ne nous apprend pas tout ce que nous aimerions savoir. Elle ne nous dit rien en particulier au sujet de la nature exacte des récits concernant Joseph. Pour les apprécier à leur juste valeur, il faut remarquer que, tout comme ceux qui ont trait à Abraham ou à Jacob, ils ne constituent ni de la fiction pure, ni de l'histoire proprement dite. Ce sont des traditions qui ont été mises par écrit après avoir été racontées de bouche en bouche pendant des siècles. Seulement, il est nécessaire d'observer que les traditions concernant Joseph étaient parvenues, lorsqu'on les a consignées par écrit, à un degré d'achèvement sensiblement plus avancé que celles qui mettent en scène ses prédécesseurs. Les diverses parties du récit sont mieux liées, les caractères sont mieux dépeints, le merveilleux s'estompe et n'apparaît plus que sous la forme atténuée des songes, la couleur locale est recherchée, le ton général est plus tendre, plus touchant, et surtout il y a, dans l'allure générale de la narration, un sens du dramatique, un art de faire croître l'intérêt, qui contrastent avec la facture plus fruste et en même temps plus grandiose des histoires sur Abraham. Nous avons affaire ici à une « nouvelle historique » d'exécution géniale, qui peut être comparée, mutatis mutandis, aux poèmes homériques, dans lesquels personne ne prétend trouver un procès-verbal ponctuel des événements évoqués, mais auxquels cependant les plus récentes recherches reconnaissent une valeur documentaire incontestable (sur cette caractéristique générale de l'histoire de Joseph, cf. Gunkel, Genesis)

Il est indispensable de noter aussi le caractère spécial du style de ces récits. C'est un modèle de narration familière, volontiers abondante, riche en répétitions, soutenant admirablement l'intérêt, dans le genre de celle qu'un Charles Péguy a essayé de réaliser dans ses derniers écrits. Aussi longtemps qu'il y aura des enfants, ils aimeront d'une affection spéciale cette passionnante histoire, et ils en préféreront la lecture dans le texte biblique intégral à tous les résumés et à toutes les paraphrases possibles.

L'histoire dramatique de Joseph comprend cinq épisodes essentiels et un épilogue.

III. Ier EPISODE.

Joseph est vendu par ses frères.

En tant que fils tardif de l'épouse préférée (Ge 30:22-24) Joseph est, lui aussi, préféré par son père (d'une manière qui nous choque, mais qui n'étonne pas le moins du monde les conteurs). Il reçoit de la main paternelle une tunique (bigarrée ou bariolée, disent la plupart des traductions, à manches longues, semble indiquer l'étym.), et une telle faveur excite contre lui la jalousie de ses frères (Ge 37:2,4). Cette animosité fraternelle est entretenue par l'inconscience avec laquelle Joseph raconte ses rêves orgueilleux (les gerbes et les étoiles qui s'inclinent). Jacob tente bien un semblant de résistance à cette vanité qui déborde, mais les conteurs lui donnent évidemment tort, car ils savent ce qui va arriver (Ge 37:5,11). Les frères profitent un jour d'une occasion favorable (à Sichem, J ; à Dothan, E) pour se débarrasser du « faiseur de songes ». Dans l'un et dans l'autre des deux récits qui s'entremêlent (cf. plus haut), apparaissent des notions très exactes sur la route des caravanes, sur leur chargement, etc. Mais la mention des Ismaélites et des Madianites est un anachronisme : les narrateurs ne se souviennent pas que, d'après Ge 16:15 et 25:1, Jacob est le neveu d'Ismaël et de Madian. La douleur du vieux père qui a perdu son fils est exprimée en termes émouvants.

IV. 2e EPISODE.

Les pénibles débuts de Joseph en Egypte.

Les caravaniers vendent le jeune homme tombé en leur possession à Potiphar, eunuque (ou simplement homme de cour) du pharaon, et « tueur en chef » (ce qui est interprété par quelques-uns dans le sens de boucher du roi--nous trouverons plus loin le panetier et l'échanson--, par d'autres dans le sens de bourreau, par d'autres enfin dans le sens de chef des gardes du corps, Ge 39:1). La bénédiction de l'Éternel, qui a à la fois pour support et pour effet une conduite intègre, fait « réussir » Joseph. Il gagne la confiance de son maître, dont il devient le fondé de pouvoirs. Malheureusement, la femme de Potiphar jette les yeux sur ce jeune homme « beau de taille et de visage », et elle lui fait à deux reprises des avances coupables. Joseph, ayant refusé de pécher contre son maître et contre Dieu, se voit puni de sa résistance par une scandaleuse calomnie en suite de laquelle il est jeté en prison. Cet épisode, qui n'est pas sans analogies avec le conte égyptien des « Deux frères », sert au narrateur à préparer dramatiquement la suite de son récit. Pour la seconde fois la méchanceté humaine s'acharne sur Joseph, mais c'est afin de le conduire, par un chemin que Dieu connaît, aux destinées les plus hautes (Ge 39:2,20). Dans la prison, le mérite de Joseph lui vaut de nouveau un poste de confiance (Ge 39:23), mais surtout la présence a ses côtés du Dieu qui interprète les songes (Ge 40:8) lui permet de donner, des rêves survenus à l'échanson et au panetier du pharaon, une explication lumineuse, bientôt confirmée par les faits. Est-ce la revanche de la destinée ? Pas encore. L'échanson rentré en grâce oublie Joseph. L'intérêt des auditeurs reste en suspens (Ge 40).

V. 3e EPISODE.

L'élévation de Joseph.

C'est sur les marches mêmes du trône que Joseph va voir, tourner à sa gloire le mal qu'on a voulu lui faire. Le pharaon est dévoré d'inquiétude à la suite du songe des sept vaches grasses et des sept vaches maigres (doublé de celui, tout symétrique, des épis). Aucun magicien d'Egypte n'a pu lui donner une interprétation satisfaisante. Joseph, dont l'échanson se souvient enfin, est appelé, et il fournit l'explication demandée. La scène est tout entière menée de main de maître. Le pharaon répète (sans que l'auditoire du narrateur songe à s'en fatiguer) le récit du double rêve. Joseph rapporte à Dieu seul le mérite de son explication (Ge 41:16), mais ce modeste se montre aussi supérieurement habile en proposant, pour prévenir la famine prévue, un programme précis que, naturellement, le pharaon le charge d'exécuter lui-même. Et voici l'esclave, le calomnié, le prisonnier, mis à la tête du pays d'Egypte, comblé d'honneurs, marié à une riche héritière, pourvu du titre de Tsaphnath-Panéach (ce mot, transcrit de l'égypt., est diversement interprété ; Vulg, traduit : le Sauveur du monde ; Steindorff, suivi par un grand nombre de savants, propose : Dieu parle, et il vit [ou fait vivre] ; pour d'autres, il faut lire : Celui qui nourrit le pays ; enfin l'égyptologue Ed. Naville suggère : chef du collège des écrivains sacrés). Le récit passe rapidement sur l'activité gouvernementale et économique de Joseph (Ge 41:50-56). Les narrateurs ont hâte d'arriver au point culminant du drame.

VI. 4e EPISODE.

Le premier voyage des frères.

La famine qui règne sur l'Egypte après les sept années d'abondance sévit aussi sur les pays voisins (Ge 41:57). Et de ceux-ci affluent vers la terre du Nil des affamés venant chercher du blé. Parmi les arrivants se présentent, un jour, les frères de Joseph. Quelle va être à leur égard l'attitude du frère vendu et maintenant glorifié ? Pour que la justice et la générosité se trouvent conciliées, il y aura deux entrevues, la première de châtiment, la seconde de pardon. Joseph, qui reconnaît ses frères (lesquels, naturellement, ne le reconnaissent pas), leur parle brutalement : « Vous êtes des espions ! » Ils s'en défendent vigoureusement : « Nous sommes de braves gens ! » Mais Joseph, impitoyable, les emprisonne et ne les laisse aller qu'au bout de trois jours, exigeant qu'au prochain voyage ils amènent Benjamin, et gardant d'ici là Siméon comme otage (Ge 42:9,20). Ces mesures sévères font rentrer les frères en eux-mêmes : ils se rappellent leur faute ; et l'émotion de Joseph, qui assiste à la scène incognito, est si forte qu'il doit se retirer pour pleurer (Ge 42:21,24). En s'en allant, les voyageurs trouvent, avec le blé emporté dans leurs sacs, l'argent qu'ils avaient apporté pour le payer. Ils ne comprennent pas... mais les narrateurs, eux, et les auditeurs comprennent que Joseph peut bien mettre ses frères à l'épreuve, mais non pas recevoir de l'argent de leurs mains (Ge 42:27 et suivant).

VII. 5e EPISODE.

Le second voyage des frères.

Jacob refuse d'abord énergiquement de laisser partir Benjamin (Ge 42:29-38). La faim cependant le décide, et Juda ayant promis solennellement de veiller sur son jeune frère, les dix s'en vont vers le pays qui a du blé (Ge 43:1,15). Ils sont reçus cette fois dans le palais de Joseph. Un repas plantureux leur est offert, Joseph mangeant à une table spéciale, et Benjamin étant le plus choyé (Ge 43:26-34). Enfin vient l'heure du départ. Les provisions sont chargées et la caravane s'ébranle. Mais en chemin, les Égyptiens rattrapent les voyageurs, les accusant d'avoir volé la coupe de leur maître (coupe qui servait, selon l'usage antique, à la divination [v. ce mot], Ge 44:5). Forts de leur bonne conscience, les frères nient le vol avec imprécations. Tombant en plein dans le traquenard que leur a tendu Joseph, ils déclarent : « Que celui qui l'a, meure ! » Et la coupe est trouvée dans le sac de Benjamin ! Les frères sont au désespoir. Ils sentent peser sur eux le poids de la faute ancienne. Ils n'oseront jamais rentrer chez leur père sans Benjamin ! Alors Juda prend la parole, humblement mais avec énergie. Il évoque le vieux père qui a souffert. Et il supplie qu'on le garde, lui, à la place de Benjamin : « Je ne saurais voir l'affliction de mon père ! »

Cette fois, le récit peut finir, les frères ont montré qu'ils n'étaient plus les jaloux, les méchants d'autrefois. Joseph fait sortir tout le monde et se fait reconnaître : « Je suis Joseph ! » (les mots : « mon père vit-il encore ? » absolument inconciliables avec ce qui vient d'être raconté, ne seraient-ils pas une phrase stéréotypée par la tradition et remontant à une époque où l'histoire des fils de Jacob était moins développée ?). En présence de l'émotion de ses frères, Joseph maintenant se fait tendre et encourageant. « C'est Dieu qui a tout conduit. Si je suis ici c'est pour que vous subsistiez, vous et le vieux père que vous m'amènerez. » Le mal fait est effacé ; la réconciliation est complète. L'émotion des narrateurs et des auditeurs est à son comble (Ge 44 et Ge 45).

VIII. ÉPILOGUE.

Après avoir consulté l'Éternel (Ge 46:1,4), Jacob descend en Egypte avec tout son clan. Joseph reçoit son père avec une grande déférence et l'établit, avec les siens et leurs troupeaux, dans la terre de Gossen. Ge 47:13-26 contient une notice du plus haut intérêt sur les mesures administratives que prit Joseph à la fin des années de famine et qui eurent pour résultat de faire passer tout le sol de l'Egypte (sauf les propriétés sacerdotales) entre les mains du pharaon, le peuple ainsi réduit au servage étant soumis à une redevance de 20% sur tout l'ensemble de la récolte. Ce récit, qui fait allusion à une situation économique dans laquelle il semble bien que l'Egypte se soit effectivement trouvée, est raconté par les narrateurs, à la gloire du grand ancêtre, sans aucune réserve sur le procédé qui consiste à profiter du malheur d'un peuple pour l'asservir (Ilimporte toutefois, avant de stigmatiser le caractère usuraire de l'impôt du 20%, de se mettre au clair sur les habitudes et les conditions séculaires de la vie au pays des fellahs).

A la suite de la mort de Jacob, les conteurs reprennent leur thème favori et nous font assister à un nouvel entretien entre Joseph et ses frères, ceux-ci tremblant toujours, et celui-là persévérant à pardonner (Ge 50:15,21). Arrivé à l'âge de 110 ans, c'est-à-dire à ce que les Égyptiens considèrent comme l'extrême vieillesse (Ed. Naville), Joseph meurt et, selon son désir, sa dépouille est embaumée en vue de son transport ultérieur au pays de Canaan (Ge 50:25 et suivant, cf. Ex 1:8 13:19, Jos 24:32).

Au premier coup d'oeil, la substance morale et religieuse des récits concernant Joseph paraît assez mince. Un examen plus attentif y révèle cependant bien des richesses. Au point de vue moral, nous trouvons ici une illustration infiniment délicate du grand principe qu'à la longue le mal est puni et la fidélité récompensée, et surtout une très haute idée du pardon, lequel n'est pas contraire à la justice, mais se superpose à elle. Il y a, dans l'attitude de Joseph se réconciliant avec ses frères, quelque chose qui annonce la parabole de l'enfant prodigue. Au point de vue religieux, les expériences caractérisées, massives, sont il est vrai absentes, mais une grande pensée domine tout l'ensemble, celle du Dieu qui conduit les événements et qui fait servir toutes choses, même la méchanceté des hommes, à l'accomplissement de ses desseins. Le nom de Dieu est prononcé avec discrétion, mais la pensée de Dieu est toujours là, et c'est elle qui donne à ce récit, en sus de son charme, une indéniable grandeur.

Voir diverses allusions à Joseph dans Ps 105:17 et suivants, 1Ma 2:53, Sir 49:15, Sag 10:13, Ac 7:9-18, Heb 11:21 et suivant.

A. M

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      Genèse 16

      15 Agar enfanta un fils à Abram ; et Abram donna le nom d'Ismaël au fils qu'Agar lui enfanta.

      Genèse 25

      1 Abraham prit encore une femme, nommée Ketura.

      Genèse 30

      22 Dieu se souvint de Rachel, il l'exauça, et il la rendit féconde.
      23 Elle devint enceinte, et enfanta un fils, et elle dit : Dieu a enlevé mon opprobre.
      24 Et elle lui donna le nom de Joseph, en disant : Que l'Éternel m'ajoute un autre fils !

      Genèse 37

      1 Jacob demeura dans le pays de Canaan, où avait séjourné son père.
      2 Voici la postérité de Jacob. Joseph, âgé de dix-sept ans, faisait paître le troupeau avec ses frères ; cet enfant était auprès des fils de Bilha et des fils de Zilpa, femmes de son père. Et Joseph rapportait à leur père leurs mauvais propos.
      3 Israël aimait Joseph plus que tous ses autres fils, parce qu'il l'avait eu dans sa vieillesse ; et il lui fit une tunique de plusieurs couleurs.
      4 Ses frères virent que leur père l'aimait plus qu'eux tous, et ils le prirent en haine. Ils ne pouvaient lui parler avec amitié.
      5 Joseph eut un songe, et il le raconta à ses frères, qui le haïrent encore davantage.
      6 Il leur dit : Écoutez donc ce songe que j'ai eu !
      7 Nous étions à lier des gerbes au milieu des champs ; et voici, ma gerbe se leva et se tint debout, et vos gerbes l'entourèrent et se prosternèrent devant elle.
      8 Ses frères lui dirent : Est-ce que tu régneras sur nous ? est-ce que tu nous gouverneras ? Et ils le haïrent encore davantage, à cause de ses songes et à cause de ses paroles.
      9 Il eut encore un autre songe, et il le raconta à ses frères. Il dit : J'ai eu encore un songe ! Et voici, le soleil, la lune et onze étoiles se prosternaient devant moi.
      10 Il le raconta à son père et à ses frères. Son père le réprimanda, et lui dit : Que signifie ce songe que tu as eu ? Faut-il que nous venions, moi, ta mère et tes frères, nous prosterner en terre devant toi ?
      11 Ses frères eurent de l'envie contre lui, mais son père garda le souvenir de ces choses.
      12 Les frères de Joseph étant allés à Sichem, pour faire paître le troupeau de leur père,
      13 Israël dit à Joseph : Tes frères ne font-ils pas paître le troupeau à Sichem ? Viens, je veux t'envoyer vers eux. Et il répondit : Me voici !
      14 Israël lui dit : Va, je te prie, et vois si tes frères sont en bonne santé et si le troupeau est en bon état ; et tu m'en rapporteras des nouvelles. Il l'envoya ainsi de la vallée d'Hébron ; et Joseph alla à Sichem.
      15 Un homme le rencontra, comme il errait dans les champs. Il le questionna, en disant : Que cherches-tu ?
      16 Joseph répondit : Je cherche mes frères ; dis-moi, je te prie, où ils font paître leur troupeau.
      17 Et l'homme dit : Ils sont partis d'ici ; car je les ai entendus dire : Allons à Dothan. Joseph alla après ses frères, et il les trouva à Dothan.
      18 Ils le virent de loin ; et, avant qu'il fût près d'eux, ils complotèrent de le faire mourir.
      19 Ils se dirent l'un à l'autre : Voici le faiseur de songes qui arrive.
      20 Venez maintenant, tuons-le, et jetons-le dans une des citernes ; nous dirons qu'une bête féroce l'a dévoré, et nous verrons ce que deviendront ses songes.
      21 Ruben entendit cela, et il le délivra de leurs mains. Il dit : Ne lui ôtons pas la vie.
      22 Ruben leur dit : Ne répandez point de sang ; jetez-le dans cette citerne qui est au désert, et ne mettez pas la main sur lui. Il avait dessein de le délivrer de leurs mains pour le faire retourner vers son père.
      23 Lorsque Joseph fut arrivé auprès de ses frères, ils le dépouillèrent de sa tunique, de la tunique de plusieurs couleurs, qu'il avait sur lui.
      24 Ils le prirent, et le jetèrent dans la citerne. Cette citerne était vide ; il n'y avait point d'eau.
      25 Ils s'assirent ensuite pour manger. Ayant levé les yeux, ils virent une caravane d'Ismaélites venant de Galaad ; leurs chameaux étaient chargés d'aromates, de baume et de myrrhe, qu'ils transportaient en Égypte.
      26 Alors Juda dit à ses frères : Que gagnerons-nous à tuer notre frère et à cacher son sang ?
      27 Venez, vendons-le aux Ismaélites, et ne mettons pas la main sur lui, car il est notre frère, notre chair. Et ses frères l'écoutèrent.
      28 Au passage des marchands madianites, ils tirèrent et firent remonter Joseph hors de la citerne ; et ils le vendirent pour vingt sicles d'argent aux Ismaélites, qui l'emmenèrent en Égypte.
      29 Ruben revint à la citerne ; et voici, Joseph n'était plus dans la citerne. Il déchira ses vêtements,
      30 retourna vers ses frères, et dit : L'enfant n'y est plus ! Et moi, où irai-je ?
      31 Ils prirent alors la tunique de Joseph ; et, ayant tué un bouc, ils plongèrent la tunique dans le sang.
      32 Ils envoyèrent à leur père la tunique de plusieurs couleurs, en lui faisant dire : Voici ce que nous avons trouvé ! reconnais si c'est la tunique de ton fils, ou non.
      33 Jacob la reconnut, et dit : C'est la tunique de mon fils ! une bête féroce l'a dévoré ! Joseph a été mis en pièces !
      34 Et il déchira ses vêtements, il mit un sac sur ses reins, et il porta longtemps le deuil de son fils.
      35 Tous ses fils et toutes ses filles vinrent pour le consoler ; mais il ne voulut recevoir aucune consolation. Il disait : C'est en pleurant que je descendrai vers mon fils au séjour des morts ! Et il pleurait son fils.
      36 Les Madianites le vendirent en Égypte à Potiphar, officier de Pharaon, chef des gardes.

      Genèse 39

      1 On fit descendre Joseph en Égypte ; et Potiphar, officier de Pharaon, chef des gardes, Égyptien, l'acheta des Ismaélites qui l'y avaient fait descendre.
      2 L'Éternel fut avec lui, et la prospérité l'accompagna ; il habitait dans la maison de son maître, l'Égyptien.
      20 Il prit Joseph, et le mit dans la prison, dans le lieu où les prisonniers du roi étaient enfermés : il fut là, en prison.
      23 Le chef de la prison ne prenait aucune connaissance de ce que Joseph avait en main, parce que l'Éternel était avec lui. Et l'Éternel donnait de la réussite à ce qu'il faisait.

      Genèse 40

      1 Après ces choses, il arriva que l'échanson et le panetier du roi d'Égypte, offensèrent leur maître, le roi d'Égypte.
      2 Pharaon fut irrité contre ses deux officiers, le chef des échansons et le chef des panetiers.
      3 Et il les fit mettre dans la maison du chef des gardes, dans la prison, dans le lieu où Joseph était enfermé.
      4 Le chef des gardes les plaça sous la surveillance de Joseph, qui faisait le service auprès d'eux ; et ils passèrent un certain temps en prison.
      5 Pendant une même nuit, l'échanson et le panetier du roi d'Égypte, qui étaient enfermés dans la prison, eurent tous les deux un songe, chacun le sien, pouvant recevoir une explication distincte.
      6 Joseph, étant venu le matin vers eux, les regarda ; et voici, ils étaient tristes.
      7 Alors il questionna les officiers de Pharaon, qui étaient avec lui dans la prison de son maître, et il leur dit : Pourquoi avez-vous mauvais visage aujourd'hui ?
      8 Ils lui répondirent : Nous avons eu un songe, et il n'y a personne pour l'expliquer. Joseph leur dit : N'est-ce pas à Dieu qu'appartiennent les explications ? Racontez-moi donc votre songe.
      9 Le chef des échansons raconta son songe à Joseph, et lui dit : Dans mon songe, voici, il y avait un cep devant moi.
      10 Ce cep avait trois sarments. Quand il eut poussé, sa fleur se développa et ses grappes donnèrent des raisins mûrs.
      11 La coupe de Pharaon était dans ma main. Je pris les raisins, je les pressai dans la coupe de Pharaon, et je mis la coupe dans la main de Pharaon.
      12 Joseph lui dit : En voici l'explication. Les trois sarments sont trois jours.
      13 Encore trois jours, et Pharaon relèvera ta tête et te rétablira dans ta charge ; tu mettras la coupe dans la main de Pharaon, comme tu en avais l'habitude lorsque tu étais son échanson.
      14 Mais souviens-toi de moi, quand tu seras heureux, et montre, je te prie, de la bonté à mon égard ; parle en ma faveur à Pharaon, et fais-moi sortir de cette maison.
      15 Car j'ai été enlevé du pays des Hébreux, et ici même je n'ai rien fait pour être mis en prison.
      16 Le chef des panetiers, voyant que Joseph avait donné une explication favorable, dit : Voici, il y avait aussi, dans mon songe, trois corbeilles de pain blanc sur ma tête.
      17 Dans la corbeille la plus élevée il y avait pour Pharaon des mets de toute espèce, cuits au four ; et les oiseaux les mangeaient dans la corbeille au-dessus de ma tête.
      18 Joseph répondit, et dit : En voici l'explication. Les trois corbeilles sont trois jours.
      19 Encore trois jours, et Pharaon enlèvera ta tête de dessus toi, te fera pendre à un bois, et les oiseaux mangeront ta chair.
      20 Le troisième jour, jour de la naissance de Pharaon, il fit un festin à tous ses serviteurs ; et il éleva la tête du chef des échansons et la tête du chef des panetiers, au milieu de ses serviteurs :
      21 il rétablit le chef des échansons dans sa charge d'échanson, pour qu'il mît la coupe dans la main de Pharaon ;
      22 mais il fit pendre le chef des panetiers, selon l'explication que Joseph leur avait donnée.
      23 Le chef des échansons ne pensa plus à Joseph. Il l'oublia.

      Genèse 41

      16 Joseph répondit à Pharaon, en disant : Ce n'est pas moi ! c'est Dieu qui donnera une réponse favorable à Pharaon.
      50 Avant les années de famine, il naquit à Joseph deux fils, que lui enfanta Asnath, fille de Poti Phéra, prêtre d'On.
      51 Joseph donna au premier-né le nom de Manassé, car, dit-il, Dieu m'a fait oublier toutes mes peines et toute la maison de mon père.
      52 Et il donna au second le nom d'Éphraïm, car, dit-il, Dieu m'a rendu fécond dans le pays de mon affliction.
      53 Les sept années d'abondance qu'il y eut au pays d'Égypte s'écoulèrent.
      54 Et les sept années de famine commencèrent à venir, ainsi que Joseph l'avait annoncé. Il y eut famine dans tous les pays ; mais dans tout le pays d'Égypte il y avait du pain.
      55 Quand tout le pays d'Égypte fut aussi affamé, le peuple cria à Pharaon pour avoir du pain. Pharaon dit à tous les Égyptiens : Allez vers Joseph, et faites ce qu'il vous dira.
      56 La famine régnait dans tout le pays. Joseph ouvrit tous les lieux d'approvisionnement, et vendit du blé aux Égyptiens. La famine augmentait dans le pays d'Égypte.
      57 Et de tous les pays on arrivait en Égypte, pour acheter du blé auprès de Joseph ; car la famine était forte dans tous les pays.

      Genèse 42

      9 Joseph se souvint des songes qu'il avait eus à leur sujet, et il leur dit : Vous êtes des espions ; c'est pour observer les lieux faibles du pays que vous êtes venus.
      20 et amenez-moi votre jeune frère, afin que vos paroles soient éprouvées et que vous ne mouriez point. Et ils firent ainsi.
      21 Ils se dirent alors l'un à l'autre : Oui, nous avons été coupables envers notre frère, car nous avons vu l'angoisse de son âme, quand il nous demandait grâce, et nous ne l'avons point écouté ! C'est pour cela que cette affliction nous arrive.
      22 Ruben, prenant la parole, leur dit : Ne vous disais-je pas : Ne commettez point un crime envers cet enfant ? Mais vous n'avez point écouté. Et voici, son sang est redemandé.
      23 Ils ne savaient pas que Joseph comprenait, car il se servait avec eux d'un interprète.
      24 Il s'éloigna d'eux, pour pleurer. Il revint, et leur parla ; puis il prit parmi eux Siméon, et le fit enchaîner sous leurs yeux.
      25 Joseph ordonna qu'on remplît de blé leurs sacs, qu'on remît l'argent de chacun dans son sac, et qu'on leur donnât des provisions pour la route. Et l'on fit ainsi.
      26 Ils chargèrent le blé sur leurs ânes, et partirent.
      27 L'un d'eux ouvrit son sac pour donner du fourrage à son âne, dans le lieu où ils passèrent la nuit, et il vit l'argent qui était à l'entrée du sac.
      28 Il dit à ses frères : Mon argent a été rendu, et le voici dans mon sac. Alors leur coeur fut en défaillance ; et ils se dirent l'un à l'autre, en tremblant : Qu'est-ce que Dieu nous a fait ?
      29 Ils revinrent auprès de Jacob, leur père, dans le pays de Canaan, et ils lui racontèrent tout ce qui leur était arrivé. Ils dirent :
      30 L'homme, qui est le seigneur du pays, nous a parlé durement, et il nous a pris pour des espions.
      31 Nous lui avons dit : Nous sommes sincères, nous ne sommes pas des espions.
      32 Nous sommes douze frères, fils de notre père ; l'un n'est plus, et le plus jeune est aujourd'hui avec notre père au pays de Canaan.
      33 Et l'homme, qui est le seigneur du pays, nous a dit : Voici comment je saurai si vous êtes sincères. Laissez auprès de moi l'un de vos frères, prenez de quoi nourrir vos familles, partez, et amenez-moi votre jeune frère.
      34 Je saurai ainsi que vous n'êtes pas des espions, que vous êtes sincères ; je vous rendrai votre frère, et vous pourrez librement parcourir le pays.
      35 Lorsqu'ils vidèrent leurs sacs, voici, le paquet d'argent de chacun était dans son sac. Ils virent, eux et leur père, leurs paquets d'argent, et ils eurent peur.
      36 Jacob, leur père, leur dit : Vous me privez de mes enfants ! Joseph n'est plus, Siméon n'est plus, et vous prendriez Benjamin ! C'est sur moi que tout cela retombe.
      37 Ruben dit à son père : Tu feras mourir mes deux fils si je ne te ramène pas Benjamin ; remets-le entre mes mains, et je te le ramènerai.
      38 Jacob dit : Mon fils ne descendra point avec vous ; car son frère est mort, et il reste seul ; s'il lui arrivait un malheur dans le voyage que vous allez faire, vous feriez descendre mes cheveux blancs avec douleur dans le séjour des morts.

      Genèse 43

      1 La famine s'appesantissait sur le pays.
      8 Juda dit à Israël, son père : Laisse venir l'enfant avec moi, afin que nous nous levions et que nous partions ; et nous vivrons et ne mourrons pas, nous, toi, et nos enfants.
      9 Je réponds de lui ; tu le redemanderas de ma main. Si je ne le ramène pas auprès de toi et si je ne le remets pas devant ta face, je serai pour toujours coupable envers toi.
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