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JOSEPH (fils de Jacob)

Définition biblique de Joseph (fils de Jacob) :

Joseph est le onzième des fils de Jacob et l'aîné de Rachel. Dans la littérature hébraïque, le nom de Joseph désigne maintes fois les tribus issues de lui (Éphraïm et Manassé), parfois aussi le royaume du Nord, et, plus rarement, l'ensemble du peuple d'Israël.

Sommaire 

I. ÉTYMOLOGIE.

Le onzième des fils de Jacob et l'aîné de Rachel. Son nom est probablement une contraction de Yeoseph (forme de l'hébreu dans Ps 81:6). On trouve dans un texte égypt, le nom d'Y-sa-p'a-ra, qui se ramène peut-être à une forme hébraïque telle que Joseph-el. Ge 30:23 donne deux étym, artificielles du nom de Joseph : le verset 23 (E) le fait provenir du verbe âsaph--ôter ; le v. 24 (J) de yâsaph = augmenter, ajouter. Dans la littérature hébraïque, le nom de Joseph désigne maintes fois les tribus issues de lui (Éphraïm et Manassé), parfois aussi le royaume du Nord, et, plus rarement, l'ensemble du peuple d'Israël.

II. RÉFÉRENCES BIBLIQUES. 

Les récits concernant ce patriarche nous sont fournis, comme ceux qui ont trait à ses ascendants, par les deux sources soeurs et cependant distinctes J et E (l'apport de la source P est peu important). La distinction entre les deux sources principales saute aux yeux de quiconque examine de près, par exemple, l'histoire de Joseph vendu par ses frères (Ge 37). Les versets 18,19,22,24,28,29,32,33,34,36 (E) nous montrent les frères projetant de tuer leur cadet et Ruben suggérant de le jeter plutôt dans une certaine citerne (qu'il savait desséchée) avec l'arrière-pensée de le sauver ensuite ; mais des Madianites passent, tirent le jeune garçon de sa prison et l'emmènent en Egypte ; désespoir de Ruben et de Jacob. Les versets 18b, 21,23,25-27,28b, 31,32a, 32c, 33a, 33c, 34b, 35a (J) donnent également un récit à peu près suivi : les frères commencent par arracher (de colère) à leur cadet le vêtement qui symbolise les préférences paternelles, puis, sur l'initiative de Juda, ils vendent Joseph à des marchands, ismaélites. Dans la suite du récit, les deux sources ne sont pas aussi étroitement mélangées. Le rédacteur final a préféré souvent en suivre une à l'exclusion de l'autre pour de longs fragments ; mais il est facile de s'apercevoir que les songes, par exemple, sont caractéristiques de E, ainsi que les passages où le rôle principal appartient à Ruben (Ge 42:22-37), tandis que Juda a la première place dans ce qui vient de J (Ge 43:8-11 44:14,34).

Si réputée cependant et si nécessaire qu'elle soit, la distinction des sources ne nous apprend pas tout ce que nous aimerions savoir. Elle ne nous dit rien en particulier au sujet de la nature exacte des récits concernant Joseph. Pour les apprécier à leur juste valeur, il faut remarquer que, tout comme ceux qui ont trait à Abraham ou à Jacob, ils ne constituent ni de la fiction pure, ni de l'histoire proprement dite. Ce sont des traditions qui ont été mises par écrit après avoir été racontées de bouche en bouche pendant des siècles. Seulement, il est nécessaire d'observer que les traditions concernant Joseph étaient parvenues, lorsqu'on les a consignées par écrit, à un degré d'achèvement sensiblement plus avancé que celles qui mettent en scène ses prédécesseurs. Les diverses parties du récit sont mieux liées, les caractères sont mieux dépeints, le merveilleux s'estompe et n'apparaît plus que sous la forme atténuée des songes, la couleur locale est recherchée, le ton général est plus tendre, plus touchant, et surtout il y a, dans l'allure générale de la narration, un sens du dramatique, un art de faire croître l'intérêt, qui contrastent avec la facture plus fruste et en même temps plus grandiose des histoires sur Abraham. Nous avons affaire ici à une « nouvelle historique » d'exécution géniale, qui peut être comparée, mutatis mutandis, aux poèmes homériques, dans lesquels personne ne prétend trouver un procès-verbal ponctuel des événements évoqués, mais auxquels cependant les plus récentes recherches reconnaissent une valeur documentaire incontestable (sur cette caractéristique générale de l'histoire de Joseph, cf. Gunkel, Genesis)

Il est indispensable de noter aussi le caractère spécial du style de ces récits. C'est un modèle de narration familière, volontiers abondante, riche en répétitions, soutenant admirablement l'intérêt, dans le genre de celle qu'un Charles Péguy a essayé de réaliser dans ses derniers écrits. Aussi longtemps qu'il y aura des enfants, ils aimeront d'une affection spéciale cette passionnante histoire, et ils en préféreront la lecture dans le texte biblique intégral à tous les résumés et à toutes les paraphrases possibles.

L'histoire dramatique de Joseph comprend cinq épisodes essentiels et un épilogue.

III. Ier EPISODE.

Joseph est vendu par ses frères.

En tant que fils tardif de l'épouse préférée (Ge 30:22-24) Joseph est, lui aussi, préféré par son père (d'une manière qui nous choque, mais qui n'étonne pas le moins du monde les conteurs). Il reçoit de la main paternelle une tunique (bigarrée ou bariolée, disent la plupart des traductions, à manches longues, semble indiquer l'étym.), et une telle faveur excite contre lui la jalousie de ses frères (Ge 37:2,4). Cette animosité fraternelle est entretenue par l'inconscience avec laquelle Joseph raconte ses rêves orgueilleux (les gerbes et les étoiles qui s'inclinent). Jacob tente bien un semblant de résistance à cette vanité qui déborde, mais les conteurs lui donnent évidemment tort, car ils savent ce qui va arriver (Ge 37:5,11). Les frères profitent un jour d'une occasion favorable (à Sichem, J ; à Dothan, E) pour se débarrasser du « faiseur de songes ». Dans l'un et dans l'autre des deux récits qui s'entremêlent (cf. plus haut), apparaissent des notions très exactes sur la route des caravanes, sur leur chargement, etc. Mais la mention des Ismaélites et des Madianites est un anachronisme : les narrateurs ne se souviennent pas que, d'après Ge 16:15 et 25:1, Jacob est le neveu d'Ismaël et de Madian. La douleur du vieux père qui a perdu son fils est exprimée en termes émouvants.

IV. 2e EPISODE.

Les pénibles débuts de Joseph en Egypte.

Les caravaniers vendent le jeune homme tombé en leur possession à Potiphar, eunuque (ou simplement homme de cour) du pharaon, et « tueur en chef » (ce qui est interprété par quelques-uns dans le sens de boucher du roi--nous trouverons plus loin le panetier et l'échanson--, par d'autres dans le sens de bourreau, par d'autres enfin dans le sens de chef des gardes du corps, Ge 39:1). La bénédiction de l'Éternel, qui a à la fois pour support et pour effet une conduite intègre, fait « réussir » Joseph. Il gagne la confiance de son maître, dont il devient le fondé de pouvoirs. Malheureusement, la femme de Potiphar jette les yeux sur ce jeune homme « beau de taille et de visage », et elle lui fait à deux reprises des avances coupables. Joseph, ayant refusé de pécher contre son maître et contre Dieu, se voit puni de sa résistance par une scandaleuse calomnie en suite de laquelle il est jeté en prison. Cet épisode, qui n'est pas sans analogies avec le conte égyptien des « Deux frères », sert au narrateur à préparer dramatiquement la suite de son récit. Pour la seconde fois la méchanceté humaine s'acharne sur Joseph, mais c'est afin de le conduire, par un chemin que Dieu connaît, aux destinées les plus hautes (Ge 39:2,20). Dans la prison, le mérite de Joseph lui vaut de nouveau un poste de confiance (Ge 39:23), mais surtout la présence a ses côtés du Dieu qui interprète les songes (Ge 40:8) lui permet de donner, des rêves survenus à l'échanson et au panetier du pharaon, une explication lumineuse, bientôt confirmée par les faits. Est-ce la revanche de la destinée ? Pas encore. L'échanson rentré en grâce oublie Joseph. L'intérêt des auditeurs reste en suspens (Ge 40).

V. 3e EPISODE.

L'élévation de Joseph.

C'est sur les marches mêmes du trône que Joseph va voir, tourner à sa gloire le mal qu'on a voulu lui faire. Le pharaon est dévoré d'inquiétude à la suite du songe des sept vaches grasses et des sept vaches maigres (doublé de celui, tout symétrique, des épis). Aucun magicien d'Egypte n'a pu lui donner une interprétation satisfaisante. Joseph, dont l'échanson se souvient enfin, est appelé, et il fournit l'explication demandée. La scène est tout entière menée de main de maître. Le pharaon répète (sans que l'auditoire du narrateur songe à s'en fatiguer) le récit du double rêve. Joseph rapporte à Dieu seul le mérite de son explication (Ge 41:16), mais ce modeste se montre aussi supérieurement habile en proposant, pour prévenir la famine prévue, un programme précis que, naturellement, le pharaon le charge d'exécuter lui-même. Et voici l'esclave, le calomnié, le prisonnier, mis à la tête du pays d'Egypte, comblé d'honneurs, marié à une riche héritière, pourvu du titre de Tsaphnath-Panéach (ce mot, transcrit de l'égypt., est diversement interprété ; Vulg, traduit : le Sauveur du monde ; Steindorff, suivi par un grand nombre de savants, propose : Dieu parle, et il vit [ou fait vivre] ; pour d'autres, il faut lire : Celui qui nourrit le pays ; enfin l'égyptologue Ed. Naville suggère : chef du collège des écrivains sacrés). Le récit passe rapidement sur l'activité gouvernementale et économique de Joseph (Ge 41:50-56). Les narrateurs ont hâte d'arriver au point culminant du drame.

VI. 4e EPISODE.

Le premier voyage des frères.

La famine qui règne sur l'Egypte après les sept années d'abondance sévit aussi sur les pays voisins (Ge 41:57). Et de ceux-ci affluent vers la terre du Nil des affamés venant chercher du blé. Parmi les arrivants se présentent, un jour, les frères de Joseph. Quelle va être à leur égard l'attitude du frère vendu et maintenant glorifié ? Pour que la justice et la générosité se trouvent conciliées, il y aura deux entrevues, la première de châtiment, la seconde de pardon. Joseph, qui reconnaît ses frères (lesquels, naturellement, ne le reconnaissent pas), leur parle brutalement : « Vous êtes des espions ! » Ils s'en défendent vigoureusement : « Nous sommes de braves gens ! » Mais Joseph, impitoyable, les emprisonne et ne les laisse aller qu'au bout de trois jours, exigeant qu'au prochain voyage ils amènent Benjamin, et gardant d'ici là Siméon comme otage (Ge 42:9,20). Ces mesures sévères font rentrer les frères en eux-mêmes : ils se rappellent leur faute ; et l'émotion de Joseph, qui assiste à la scène incognito, est si forte qu'il doit se retirer pour pleurer (Ge 42:21,24). En s'en allant, les voyageurs trouvent, avec le blé emporté dans leurs sacs, l'argent qu'ils avaient apporté pour le payer. Ils ne comprennent pas... mais les narrateurs, eux, et les auditeurs comprennent que Joseph peut bien mettre ses frères à l'épreuve, mais non pas recevoir de l'argent de leurs mains (Ge 42:27 et suivant).

VII. 5e EPISODE.

Le second voyage des frères.

Jacob refuse d'abord énergiquement de laisser partir Benjamin (Ge 42:29-38). La faim cependant le décide, et Juda ayant promis solennellement de veiller sur son jeune frère, les dix s'en vont vers le pays qui a du blé (Ge 43:1,15). Ils sont reçus cette fois dans le palais de Joseph. Un repas plantureux leur est offert, Joseph mangeant à une table spéciale, et Benjamin étant le plus choyé (Ge 43:26-34). Enfin vient l'heure du départ. Les provisions sont chargées et la caravane s'ébranle. Mais en chemin, les Égyptiens rattrapent les voyageurs, les accusant d'avoir volé la coupe de leur maître (coupe qui servait, selon l'usage antique, à la divination [v. ce mot], Ge 44:5). Forts de leur bonne conscience, les frères nient le vol avec imprécations. Tombant en plein dans le traquenard que leur a tendu Joseph, ils déclarent : « Que celui qui l'a, meure ! » Et la coupe est trouvée dans le sac de Benjamin ! Les frères sont au désespoir. Ils sentent peser sur eux le poids de la faute ancienne. Ils n'oseront jamais rentrer chez leur père sans Benjamin ! Alors Juda prend la parole, humblement mais avec énergie. Il évoque le vieux père qui a souffert. Et il supplie qu'on le garde, lui, à la place de Benjamin : « Je ne saurais voir l'affliction de mon père ! »

Cette fois, le récit peut finir, les frères ont montré qu'ils n'étaient plus les jaloux, les méchants d'autrefois. Joseph fait sortir tout le monde et se fait reconnaître : « Je suis Joseph ! » (les mots : « mon père vit-il encore ? » absolument inconciliables avec ce qui vient d'être raconté, ne seraient-ils pas une phrase stéréotypée par la tradition et remontant à une époque où l'histoire des fils de Jacob était moins développée ?). En présence de l'émotion de ses frères, Joseph maintenant se fait tendre et encourageant. « C'est Dieu qui a tout conduit. Si je suis ici c'est pour que vous subsistiez, vous et le vieux père que vous m'amènerez. » Le mal fait est effacé ; la réconciliation est complète. L'émotion des narrateurs et des auditeurs est à son comble (Ge 44 et Ge 45).

VIII. ÉPILOGUE.

Après avoir consulté l'Éternel (Ge 46:1,4), Jacob descend en Egypte avec tout son clan. Joseph reçoit son père avec une grande déférence et l'établit, avec les siens et leurs troupeaux, dans la terre de Gossen. Ge 47:13-26 contient une notice du plus haut intérêt sur les mesures administratives que prit Joseph à la fin des années de famine et qui eurent pour résultat de faire passer tout le sol de l'Egypte (sauf les propriétés sacerdotales) entre les mains du pharaon, le peuple ainsi réduit au servage étant soumis à une redevance de 20% sur tout l'ensemble de la récolte. Ce récit, qui fait allusion à une situation économique dans laquelle il semble bien que l'Egypte se soit effectivement trouvée, est raconté par les narrateurs, à la gloire du grand ancêtre, sans aucune réserve sur le procédé qui consiste à profiter du malheur d'un peuple pour l'asservir (Ilimporte toutefois, avant de stigmatiser le caractère usuraire de l'impôt du 20%, de se mettre au clair sur les habitudes et les conditions séculaires de la vie au pays des fellahs).

A la suite de la mort de Jacob, les conteurs reprennent leur thème favori et nous font assister à un nouvel entretien entre Joseph et ses frères, ceux-ci tremblant toujours, et celui-là persévérant à pardonner (Ge 50:15,21). Arrivé à l'âge de 110 ans, c'est-à-dire à ce que les Égyptiens considèrent comme l'extrême vieillesse (Ed. Naville), Joseph meurt et, selon son désir, sa dépouille est embaumée en vue de son transport ultérieur au pays de Canaan (Ge 50:25 et suivant, cf. Ex 1:8 13:19, Jos 24:32).

Au premier coup d'oeil, la substance morale et religieuse des récits concernant Joseph paraît assez mince. Un examen plus attentif y révèle cependant bien des richesses. Au point de vue moral, nous trouvons ici une illustration infiniment délicate du grand principe qu'à la longue le mal est puni et la fidélité récompensée, et surtout une très haute idée du pardon, lequel n'est pas contraire à la justice, mais se superpose à elle. Il y a, dans l'attitude de Joseph se réconciliant avec ses frères, quelque chose qui annonce la parabole de l'enfant prodigue. Au point de vue religieux, les expériences caractérisées, massives, sont il est vrai absentes, mais une grande pensée domine tout l'ensemble, celle du Dieu qui conduit les événements et qui fait servir toutes choses, même la méchanceté des hommes, à l'accomplissement de ses desseins. Le nom de Dieu est prononcé avec discrétion, mais la pensée de Dieu est toujours là, et c'est elle qui donne à ce récit, en sus de son charme, une indéniable grandeur.

Voir diverses allusions à Joseph dans Ps 105:17 et suivants, 1Ma 2:53, Sir 49:15, Sag 10:13, Ac 7:9-18, Heb 11:21 et suivant.

A. M

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      28 Au passage des marchands madianites, ils tirèrent et firent remonter Joseph de la citerne, et ils le vendirent pour 20 pièces d'argent aux Ismaélites qui l'emmenèrent en Egypte.
      29 Lorsque Ruben revint à la citerne, il constata que Joseph n'y était plus. Il déchira ses vêtements,
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      Genèse 39

      1 Quant à Joseph, on l'avait fait descendre en Egypte et Potiphar, l’officier du pharaon qui était chef des gardes, un Egyptien, l’avait acheté aux Ismaélites qui l'y avaient fait descendre.
      2 L'Eternel fut avec Joseph et la réussite l'accompagna. Il habitait dans la maison de son maître égyptien.
      20 Il s’empara de Joseph et le mit en prison, à l'endroit où les prisonniers du roi étaient enfermés. Il resta donc là, en prison.
      23 Le chef de la prison ne s'occupait pas du tout de ce qui était sous la responsabilité de Joseph, parce que l'Eternel était avec lui et faisait réussir ce qu’il entreprenait.

      Genèse 40

      1 Après cela, le responsable des boissons et le boulanger du roi d'Egypte commirent une faute envers leur seigneur, le roi d'Egypte.
      2 Le pharaon fut irrité contre ses deux officiers, le grand responsable des boissons et le chef des boulangers.
      3 Il les fit mettre dans la maison du chef des gardes, dans la prison, à l'endroit où Joseph était enfermé.
      4 Le chef des gardes les confia à Joseph, qui fit le service auprès d'eux. Ils passèrent un certain temps en prison.
      5 Une même nuit, le responsable des boissons et le boulanger du roi d'Egypte qui étaient enfermés dans la prison firent tous les deux un rêve, chacun le sien avec son explication propre.
      6 Joseph vint le matin vers eux et vit qu'ils étaient tristes.
      7 Alors il demanda aux officiers du pharaon qui étaient avec lui dans la prison de son maître : « Pourquoi avez-vous mauvaise mine aujourd'hui ? »
      8 Ils lui répondirent : « Nous avons fait un rêve et il n'y a personne pour l'expliquer. » Joseph leur dit : « N'est-ce pas à Dieu qu'appartiennent les explications ? Racontez-moi donc votre rêve. »
      9 Le grand responsable des boissons raconta son rêve à Joseph. Il lui dit : « Dans mon rêve, il y avait un cep de vigne devant moi.
      10 Ce cep portait trois sarments. Quand il a bourgeonné, sa fleur s’est développée et ses grappes ont donné des raisins mûrs.
      11 La coupe du pharaon était dans ma main. J’ai pris les raisins, je les ai pressés dans la coupe du pharaon et j’ai mis la coupe dans la main du pharaon. »
      12 Joseph lui dit : « Voici l'explication. Les trois sarments représentent trois jours.
      13 Encore trois jours et le pharaon t’élèvera bien haut et te rétablira dans tes fonctions. Tu mettras la coupe dans la main du pharaon, comme tu en avais l'habitude lorsque tu étais son responsable des boissons.
      14 Cependant, souviens-toi de moi quand tu seras heureux et fais preuve de bonté envers moi : parle en ma faveur au pharaon et fais-moi sortir de cette maison.
      15 En effet, j'ai été arraché au pays des Hébreux, et même ici je n'ai rien fait qui mérite la prison. »
      16 Voyant que Joseph avait donné une explication favorable, le chef des boulangers dit : « Dans mon rêve, il y avait aussi trois corbeilles de pain blanc sur ma tête.
      17 Dans la corbeille supérieure, il y avait des plats cuits au four de toute sorte pour le pharaon, et les oiseaux les mangeaient dans la corbeille au-dessus de ma tête. »
      18 Joseph répondit : « Voici l'explication. Les trois corbeilles représentent trois jours.
      19 Encore trois jours et le pharaon t’élèvera bien trop haut pour toi : il te fera pendre à un bois et les oiseaux mangeront ton corps. »
      20 Trois jours plus tard, le jour de son anniversaire, le pharaon organisa un festin pour tous ses serviteurs et il éleva bien haut le grand responsable des boissons ainsi que le chef des boulangers au milieu de ses serviteurs :
      21 il rétablit le grand responsable des boissons dans ses fonctions pour qu'il mette la coupe dans la main du pharaon,
      22 mais il fit pendre le chef des boulangers, conformément à l'explication que Joseph leur avait donnée.
      23 Le grand responsable des boissons ne se souvint pas de Joseph. Il l'oublia.

      Genèse 41

      16 Joseph répondit au pharaon : « Ce n'est pas moi, c'est Dieu qui donnera une réponse favorable au pharaon. »
      50 Avant les années de famine, Joseph eut deux fils que lui donna Asnath, fille de Poti-Phéra, le prêtre d'On.
      51 Joseph appela l'aîné Manassé, car, dit-il, « Dieu m'a fait oublier toutes mes peines et toute ma famille. »
      52 Et il appela le second Ephraïm, car, dit-il, « Dieu m'a donné des enfants dans le pays de mon malheur. »
      53 Les sept années d'abondance qu'il y eut en Egypte passèrent,
      54 et les sept années de famine commencèrent à venir, comme Joseph l'avait annoncé. La famine régna dans tous les pays, mais dans toute l'Egypte il y avait du pain.
      55 Quand toute l'Egypte commença aussi à avoir faim, le peuple cria au pharaon pour avoir du pain. Le pharaon dit à tous les Egyptiens : « Allez vers Joseph et faites ce qu'il vous dira. »
      56 La famine régnait sur tout le pays. Joseph ouvrit tous les centres d'approvisionnement et vendit du blé aux Egyptiens, car la famine était forte en Egypte.
      57 On arrivait de tous les pays en Egypte pour acheter du blé à Joseph, car la famine était forte partout.

      Genèse 42

      9 Joseph se souvint des rêves qu'il avait eus à leur sujet et leur dit : « Vous êtes des espions. C'est pour examiner les points faibles du pays que vous êtes venus. »
      20 Puis amenez-moi votre jeune frère. Ainsi, vos affirmations seront vérifiées et vous ne mourrez pas. » C’est ce qu’ils firent.
      21 Ils se dirent alors l'un à l'autre : « Oui, nous avons été coupables envers notre frère. Nous avons bien vu sa détresse quand il nous demandait grâce, et nous ne l'avons pas écouté. C'est pour cela que cette détresse nous frappe. »
      22 Ruben répliqua : « Ne vous disais-je pas de ne pas commettre de faute envers cet enfant ? Mais vous n'avez pas écouté, et voici que son sang nous est redemandé. »
      23 Ils ne savaient pas que Joseph comprenait, car il se servait d'un interprète avec eux.
      24 Il s'éloigna d'eux pour pleurer, puis il revint leur parler. Il prit parmi eux Siméon et le fit enchaîner sous leurs yeux.
      25 Joseph ordonna qu'on remplisse de blé leurs sacs, qu'on remette l'argent de chacun dans son sac et qu'on leur donne des provisions pour la route, et c’est ce qu’on fit.
      26 Quant à eux, ils chargèrent le blé sur leurs ânes et partirent.
      27 L'un d'eux ouvrit son sac pour donner du fourrage à son âne, à l'endroit où ils passèrent la nuit, et il vit l'argent à l'entrée du sac.
      28 Il dit à ses frères : « On m’a rendu mon argent et le voici dans mon sac. » Alors le cœur leur manqua et ils se dirent l'un à l'autre en tremblant : « Qu'est-ce que Dieu nous a fait ? »
      29 Une fois vers leur père Jacob dans le pays de Canaan, ils lui racontèrent tout ce qui leur était arrivé. Ils dirent :
      30 « L'homme qui est le seigneur du pays nous a parlé durement et nous a pris pour des espions.
      31 Nous lui avons dit : ‘Nous sommes sincères, nous ne sommes pas des espions.
      32 Nous étions douze frères, fils du même père. L'un n'est plus là et le plus jeune est aujourd'hui avec notre père dans le pays de Canaan.’
      33 L'homme qui est le seigneur du pays nous a alors dit : ‘Voici comment je saurai si vous êtes sincères. Laissez l'un de vos frères avec moi, prenez de quoi nourrir vos familles et repartez,
      34 puis amenez-moi votre jeune frère. Je saurai ainsi que vous n'êtes pas des espions, que vous êtes sincères. Je vous rendrai votre frère et vous pourrez librement parcourir le pays.’ »
      35 Lorsqu'ils vidèrent leurs sacs, ils constatèrent que le paquet d'argent de chacun était dans son sac. Ils virent, eux et leur père, leurs paquets d'argent et ils eurent peur.
      36 Leur père Jacob leur dit : « Vous me privez de mes enfants ! Joseph n'est plus là, Siméon n'est plus là et vous prendriez Benjamin ! C'est sur moi que tout cela retombe. »
      37 Ruben dit à son père : « Si je ne te ramène pas Benjamin, tu pourras faire mourir mes deux fils. Confie-le-moi et je te le ramènerai. »
      38 Jacob dit : « Mon fils ne descendra pas avec vous, car son frère est mort et il ne reste que lui. S'il lui arrivait un malheur pendant le voyage que vous allez faire, vous feriez descendre avec douleur mes cheveux blancs dans le séjour des morts. »

      Genèse 43

      1 La famine pesait lourdement sur le pays.
      8 Juda dit à son père Israël : « Laisse le garçon partir avec moi, pour que nous puissions nous mettre en route. Ainsi nous resterons en vie et ne mourrons pas, ni nous, ni toi ni nos enfants.
      9 Je me porte moi-même garant pour lui, c’est à moi que tu le réclameras. Si je ne te le ramène pas et ne te permets pas de le revoir, je serai pour toujours coupable envers toi.
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