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Dictionnaire Biblique de Top Bible

MIRACLE

Le mot miracle signifie étymologiquement : chose surprenante et digne d'admiration. Il s'applique à un événement inaccoutumé et imprévisible, ordinairement considéré comme inexplicable.

Aucun de ces caractères ne peut suffire à définir le miracle. Le miracle est nécessairement un événement rare en son genre, car un événement qui se répète fréquemment devient habituel, même s'il est imprévisible et inexplicable ; mais il ne manque pas d'événements rares et inexplicables qui ne sont pas des miracles. Le miracle est imprévisible, car il paraît sans relations causales avec le reste des événements, mais l'imprévisible a sa place aussi parmi les phénomènes naturels, en météorologie par exemple. Il en va de même pour l'explicabilité : si le miracle paraît mystérieux, il s'en faut que nous soyons en mesure de comprendre tout ce qui se présente dans la nature.

Le miracle se distingue des événements naturels, imprévisibles, inaccoutumés et inexplicables, en ce que les événements naturels, si mystérieux soient-ils pour nous, sont réputés naturels, c'est-à-dire causés par des forces naturelles avec lesquelles ils ont des relations constantes, capables de s'exprimer par des lois universelles, bien que notre connaissance du monde soit insuffisante pour les exprimer encore ; tandis que le miracle est réputé surnaturel, c'est-à-dire causé par une puissance surnaturelle, sans égard aux lois naturelles ou en dépit d'elles : ainsi nous trouvons le sens profond de l'idée de miracle qui est une intervention surnaturelle au sein du monde naturel. Il convient en effet de réserver le nom de miracle aux événements qui arrivent dans l'ordre des choses naturelles : on peut, sans doute, par extension, nommer miracle les interventions surnaturelles dans l'ordre moral ou spirituel (changements intérieurs, conversions, etc.), mais ces miracles moraux ou religieux ne répondent pas au sens précis du mot miracle et ne soulèvent pas les difficultés qui s'attachent au miracle naturel. Voir Nature.

Bien des esprits considèrent qu'on ne peut pas admettre une puissance surnaturelle qui agirait dans le monde sans égard aux lois naturelles ou en dépit d'elles. Si les lois naturelles régissent le monde, elles ne peuvent souffrir de dérogations : or le miracle serait, selon une expression consacrée, une violation des lois naturelles. Il faut donc, ou renoncer à l'ordre naturel, ou renoncer au miracle. « L'Éternel a donné des lois, il ne les violera pas », dit le Psalmiste (Ps 148:6) ; que devient alors le miracle ?

Seule une juste estimation de la valeur des lois naturelles et du miracle peut résoudre l'antinomie. Nous devons donc, tout d'abord, examiner ce qu'il convient d'entendre par loi naturelle, et comment le miracle, qui ne saurait être une violation de lois, conserve cependant sa pleine valeur.

1.

Le miracle et les lois naturelles.

La connaissance scientifique du monde se fonde sur l'observation directe ou indirecte des choses. Mais les observations du monde extérieur ne peuvent constituer une science qu'autant qu'elles seront reliées les unes aux autres par des rapports constants. Le savant reconnaît que les phénomènes naturels ont entre eux des rapports de cause à effet : c'est seulement parce que les phénomènes dépendent les uns des autres, parce qu'il n'y a pas d'effet sans cause et que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets, que le savant peut tenter de comprendre le monde et de l'expliquer.

Ces relations universelles et constantes sont formulées par la science et reçoivent le nom de lois naturelles. On a cru pendant longtemps que les lois naturelles exprimaient l'ordre du monde et assuraient à elles seules le réglage de l'univers : ainsi sont nées les théories mécanistes, qui veulent voir dans le monde une machine se mouvant mécaniquement selon des lois nécessaires. Le monde peut se transformer de mille manières, sans rien changer à son immuable rigidité nécessaire, car tout s'opère selon des lois qui régissent tous les mouvements. Même les choses les plus distinguées ne sont que le résultat d'actions physiques, et il serait vain d'admettre une action extérieure sur les événements nécessaires d'un monde déterminé par des lois.

Mais une telle théorie, pour avoir eu une grande vogue, n'en est pas moins fortement ébranlée aujourd'hui, non seulement par la science elle-même, mais par la logique. Contre elle se dressent, au coeur de la science, des principes nouveaux. Le principe de Carnot laisse entendre que le monde ne peut produire deux fois la même figure, qu'il tend vers un état d'équilibre calorifique et que la formule « rien ne se crée, rien ne se perd » est à tout le moins exagérée. Les principes d'évolution, que ce soit selon le mode de Darwin, de Lamarck, de de Vries ou d'autres, posent des constatations analogues. Malgré la défense des savants, des voies nouvelles sont ouvertes à l'esprit pour supposer que le monde a un but et ne tourne pas en rond.

D'autre part les théories mécanistes sont contraintes d'englober dans l'étroitesse de leur déterminisme cosmique les actions humaines. La liberté et la morale disparaissent, l'une devenant une pure illusion, l'autre une pieuse absurdité dont le fondement réel n'est pas une question d'obligation de conscience, mais une question de relation sociale.

Si l'on sort de ces conceptions étroites et insuffisantes, le monde apparaît, non plus comme une mécanique, mais comme une histoire ; l'homme, de ce chef, n'est plus un ridicule jouet qui se berne lui-même--accident physico-chimique de la croûte terrestre--, mais un acteur de l'histoire, un agent conscient et responsable. Il lui est alors loisible de chercher de tout son être à comprendre les mystères de la création et à pénétrer les secrets des lois de la nature, sans perdre de vue que ces lois n'épuisent pas la réalité, mais en sont simplement une fragmentaire expression.

Il est évident qu'on ne peut admettre le miracle dans un monde déterminé mécaniquement par des lois. S'il y a des lois, elles ne peuvent être violables à merci, fût-ce par le Créateur.

Certes on peut entendre que le jeu des lois est fort compliqué et que toute loi peut être modifiée ou inhibée par le jeu d'une autre loi. L'avion, par exemple, se fondant sur une loi de la résistance de l'air, peut violer la loi de la pesanteur en faisant voler du plus lourd que l'air. Il est loisible dès lors de comprendre que Dieu peut mettre en oeuvre des lois que nous ignorons encore et produire des phénomènes inexplicables.

Les savants ont laissé s'implanter dans l'esprit du public l'idée fausse et funeste que les lois régissent le monde. Or les lois ne sauraient rendre compte de la marche historique du monde où nous vivons. Elles s'appliqueraient aussi parfaitement à des mondes radicalement différents du nôtre, et permettraient la construction de toute sorte d'univers, sans rien changer à leur expression. Les lois n'ont pas, comme le pensent des esprits superficiels, de puissance par elles-mêmes : un pendule oscille sans calculer la racine carrée de sa longueur, et la lampe électrique ignore sa résistance au courant qu'elle devrait connaître pour appliquer la loi de Joule.

Les lois ne sont que des transcriptions dans notre pensée de relations naturelles qui débordent cette pensée, parce que les relations mécaniques qui existent entre les phénomènes en sont les conditions, mais non le déterminisme. Les phénomènes ont entre eux des relations régulières et constantes, parce qu'ils ne sont pas possibles en dehors de certaines conditions. Ces conditions, la science les étudie et les exprime dans des lois Les lois sont par conséquent l'expression de la possibilité des phénomènes naturels : cela seul est possible qui est conforme à une loi.

Mais les lois naturelles, prévoyant tout ce qui est possible, se bornent à exprimer les conditions des choses : la réalité, le déterminisme du monde, ce qui fait qu'il est tel qu'il est et non autrement, échappe complètement à l'emprise des lois. Les lois sont générales et universelles, tandis que le réel est particulier et unique. Bacon disait à juste titre qu'il n'y a de science que du général : il faut ajouter qu'il n'est de réalité que du particulier. Ainsi les lois ne régissent rien du tout : elles formulent seulement les conditions de la possibilité des choses. Le déterminisme du monde n'est pas, comme le pensent les théories mécanistes, une immanente nécessité ; il est une puissance transcendante.

Le gouvernement du monde, son évolution comme sa création, appartiennent à Dieu.

On comprend dès lors aisément comment Dieu peut ordonner dans le monde les phénomènes naturels selon sa volonté créatrice : l'Éternel règne. Mais on comprend aussi combien il est faux de dire que le miracle est une violation des lois de la nature, puisque, pour violer une loi, il faut appeler à l'être l'impossible, le néant.

Tout est possible à Dieu, car il connaît toutes les possibilités du monde, c'est-à-dire toutes les lois, connues de nous ou non ; c'est toujours en accord avec ces lois que l'action de Dieu se manifestera dans le monde.

2.

Le miracle et la conscience religieuse.

La conscience religieuse assiste à chaque instant à des miracles. Elle appelle miracle l'apparition d'événements que ne comportait pas la marche normale des choses et qui manifestent par conséquent une intervention de Dieu.

Sans doute les miracles moraux ou religieux sont pour elle les plus fréquents, mais il n'est pas rare qu'elle voie, jusque dans l'ordre matériel, l'intervention directe de Dieu, expérimentant ainsi la profondeur de la pensée de l'apôtre : « La piété a les promesses de la vie présente et celles de la vie à venir. » Pour le croyant le miracle n'est qu'une forme de la Providence de Dieu, forme frappante parce qu'inattendue et manifestement puissante. Le miracle est pour lui le témoin de la réalité des choses spirituelles, le témoin de la présence de Dieu dans sa vie et dans le monde qui l'entoure, de son amour, de sa puissance.

C'est pourquoi le miracle est le sceau de sa vie spirituelle. C'est lui qui, non seulement traduit à ses yeux la puissance de Dieu, mais de plus tend à constituer dans son coeur le trésor d'expériences spirituelles personnelles qui sont la seule preuve intangible de la réalité de sa communion avec Dieu, c'est-à-dire de sa vie religieuse.

Le miracle ne doit donc pas être envisagé comme une action fantaisiste et capricieuse de Dieu, mais comme une action surnaturelle de Dieu s'insérant dans l'ordre naturel. Le miracle n'est jamais une violation des lois naturelles : il demeure toujours conforme à quelque loi et n'est pas inexplicable en soi. Il semble à tort qu'un miracle explicable n'est plus un miracle.

Certes le miracle incompréhensible, anormal, prodigieux, impose et paraît seul digne d'un Dieu puissant. Pour que le miracle soit inexplicable et exceptionnel, il faut qu'il soit une dérogation à des lois naturelles reconnues comme assurant normalement l'ordre et la marche du monde ; autrement dit, le miracle-prodige impose la croyance à un ordre nécessaire des choses.

Au contraire, si l'on voit dans le miracle une intervention de Dieu conforme à l'ordre légal, le miracle devient à la fois explicable en soi et fréquent, on pourrait dire normal : Dieu règne sur le monde. Dès lors le miracle revient près de nous ; il entre à nouveau dans nos vies quotidiennes. Il devient possible de reconnaître sans arrière-pensée l'activité de Dieu dans le monde et de contempler sa divine Providence et son oeuvre créatrice.

Le miracle est à chaque pas de la vie du croyant : seul le souci de voir des prodiges nous empêche de le reconnaître. Il ne faut pas être de ces croyants qui, résignés, proclament que l'ère des miracles est close : ce ne sont pas les miracles qui sont taris, mais notre foi. S'il y avait des miracles autrefois, c'est qu'on savait reconnaître tout simplement l'action de Dieu dans le monde, sans s'embarrasser de notions fausses sur les lois naturelles, sans chercher par conséquent des prodiges de charlatans.

La conception vulgaire du miracle présente un autre danger : accréditant l'idée que n'importe quoi est possible, elle ouvre la porte à la superstition et au magisme. Le surnaturel chrétien ne doit pas être un contre-naturel, sous peine de ne pouvoir être défini avec la précision voulue ; si l'on refuse le contrôle des lois de la nature pour les actions surnaturelles, on ne peut plus distinguer le surnaturel chrétien du « surnaturel » païen.

Certes l'ordre des lois de la nature, nous l'avons dit, n'est qu'une vue théorique : le déterminisme pratique, historique du monde appartient à Dieu. Mais l'ordre théorique, expression de la possibilité naturelle des choses, conserve toute sa valeur, comme moyen de connaissance et de compréhension du monde (science pure) et comme moyen d'action sur le monde par la connaissance de ses possibilités (sciences appliquées, arts).

On pourra prétendre que seul un miracle prodigieux peut prouver la puissance de Dieu. Autrefois l'apologétique déduisait des miracles bibliques, et spécialement des miracles de Jésus, la preuve de la valeur du message évangélique. Cette voie est aujourd'hui heureusement abandonnée. On estime que c'est la vie de Jésus, sa personne et son oeuvre et la valeur religieuse de la Bible qui accréditent les miracles bibliques. Il faut renoncer à administrer la preuve du surnaturel : un prodige ne prouvera jamais rien à ceux qui n'admettront pas préalablement son origine surnaturelle.

Les plus éminents miracles dont le chrétien bénéficie sont ceux qui ont le moins l'air « miraculeux » ; ils sont habituels : la création, la rédemption, la prière, etc.

En présence d'un miracle le monde parle de chances, de coïncidences, de hasard, etc. Le croyant, lui, sait à quoi s'en tenir, car il ne se soucie, ni de prouver l'inexplicabilité du miracle, ni de lui trouver une explication. Il considère le miracle comme une oeuvre de Dieu. Il ne réclame nullement que l'action divine soit aussi irrationnelle et incompréhensible que possible ; il cherche seulement la valeur religieuse de l'événement miraculeux.

Si, faisant oeuvre de science, il tente l'explication du miracle, c'est-à-dire s'il recherche les conditions dans lesquelles Dieu a agi, ses études doivent réussir, parce que Dieu n'a violé aucune loi. Mais l'explication possible d'un miracle n'ôte rien de sa valeur aux yeux du croyant. Quand même il serait prouvé qu'un raz de marée repoussa les eaux de la mer Rouge, la foi du chrétien n'en serait pas ébranlée. Il devra au contraire bénir Dieu de lui enlever un souci rationnel, d'ailleurs légitime, en lui permettant de comprendre son action. La valeur religieuse du miracle demeurera toujours : Dieu est intervenu pour sauver Israël de la maison de servitude.

Une fois connues les conditions dans lesquelles s'est opéré un miracle, celui-ci perdra son caractère fantastique : il n'en sera que plus assimilable à la vie propre de l'enfant de Dieu. La valeur du miracle n'est pas son invraisemblance, mais l'oeuvre qu'il accomplit. Pourquoi Dieu opérerait-il d'impossibles révolutions quand sa sagesse peut commander normalement le monde et y réaliser les fins qu'il s'est proposées ? Le miracle de la mer Rouge, auquel nous avons fait allusion, est expliqué par l'écrivain sacré lui-même : « Il se leva un grand vent d'Orient » (Ex 14:21). N'est-il plus question de miracle parce que Dieu n'envoya pas deux anges pour tenir en respect la muraille liquide ?

3.

Le miracle et la Bible.

Il est de nombreux passages où les événements ne sont pas rapportés avec autant de précisions : l'écrivain sacré ne s'est jamais posé les questions que notre mentalité moderne nous amène à poser. Les récits bibliques n'ont que faire des explications scientifiques dont nous sommes assoiffés. Ils rendent témoignage à la puissance de Dieu, et, comme Dieu agit sans s'occuper de notre science, Il fit bien des choses auxquelles les auteurs sacrés ne comprirent rien, sinon que Dieu intervenait. Il est donc naturel que leurs récits soient, d'un point de vue scientifique qui était bien en dehors de leurs préoccupations, insuffisants, déconcertants ou incompréhensibles.

Il serait puéril de repousser un miracle parce qu'il ne serait pas relaté en termes scientifiques modernes. A ce compte-là il faudrait contester que Descartes eût de l'esprit parce que le siège de l'intelligence n'est pas dans la glande pinéale comme il le pensait. Le chrétien doit rechercher la valeur religieuse des choses bibliques et non leur prêter une portée scientifique. Si Balaam entendit parler son âne, il ne s'ensuit pas que les ânes puissent parler.

Il est vrai que plusieurs miracles ont un caractère nettement invraisemblable. Le chrétien ne doit pas perdre de vue que l'écrivain sacré n'était pas rebuté par les mêmes scrupules rationnels ou scientifiques que lui. Que le soleil se soit arrêté sur Gabaon est d'une invraisemblance totale ; l'explication astronomique que fournit l'écrivain sacré a-t-elle une valeur souveraine ? Il entend exprimer de façon à la fois précise et poétique que Dieu intervient miraculeusement : cela seul nous importe ; il n'y a pas à faire de la science avec les choses religieuses.

Tenterons-nous d'expliquer un à un tous les miracles de la Bible ? --Non. Le croyant sait à quoi s'en tenir avec ce qui précède et ce que lui dicte son coeur. Les miracles de la Bible sont ce qu'ils sont. Ils se présentent sans appareil scientifique, ou du moins sans prétentions scientifiques, sans honte et sans fard, dans leur splendide brutalité, aspirant non à nous étonner et moins encore à nous instruire, mais à nous montrer avec éclat la puissance souveraine de Dieu.

La grande majorité des miracles de l'A. T, sont rapportés au cours de l'exode des Hébreux et pendant le ministère d'Elie et d'Elisée. Les premiers sont, pour la plupart, explicables aujourd'hui, ce qui ne leur ôte rien de leur valeur religieuse qui, comme nous venons de le dire, ne réside pas dans l'invraisemblance, mais dans l'intervention de Dieu pour que toutes choses concourent au bien de ceux qui l'aiment (cf. les plaies d'Egypte, etc.). Les seconds ont le caractère spécial de miracles à conviction, véritables lettres de crédit des prophètes. De même pour Ésaïe, dans 2Ro 20:10.

Le récit de la victoire de Josué nous montre la facilité avec laquelle les écrivains sacrés admettaient les interprétations du miracle. Le récit mentionne que l'Éternel arrêta le soleil, ce qui paraît n'être qu'une paraphrase du chant poétique (Jos 10:12-14). La Bible nous rapporte ces récits, fût-ce en un style imagé, l'action miraculeuse de la main puissante de Dieu.

Les miracles du N.T. sont accomplis par Jésus et par ses disciples. Jésus a toujours évité de se servir de sa puissance surnaturelle pour contraindre les gens à le suivre : il ne voulait pas qu'on le prît pour un thaumaturge. Le caractère dominant de ses miracles est un but de bienfaisance et de soulagement de la misère ; ils nous montrent que la foi et la puissance qu'ils confèrent peuvent seules remédier à la misère où le péché a plongé l'humanité.

Jésus a refusé de faire des miracles pour lui-même ; (Mt 4:6 16:4, Jn 4:48) il a toujours exigé avant toute intervention surnaturelle la foi de celui qui devait être l'objet de son action (Mt 13:58, Lu 8:43,45, Jn 5:6-8).

C'est au nom du Père et par le Père que Jésus fait ses miracles : pour ses miracles, comme pour tout, Jésus puisait auprès de Dieu ses forces et ses directions par la prière (Jn 11:41).

Les apôtres, revêtus de la puissance de l'Esprit, ont été capables d'accomplir des miracles. On peut sans peine voir la grande différence d'inspiration entre les miracles du Sauveur et ceux des disciples. Mais le livre des Actes est parsemé de miracles qui montrent que la promesse du Christ se réalisait dans la primitive Église (Ac 2 43 5:12,16 6:8 8:13 3 7 14:9 9:34 16:18 28:8 9:40 20:10).

Dans notre N.T. le mot miracle est employé sans aucune précision. Le texte sacré est autrement plus riche que nos traductions et montre la valeur essentielle de l'intervention divine. Le mot miracle, dans son acception vulgaire, traduit fort mal le sens des mots bibliques. Les trois évangiles synoptiques, relatant les oeuvres de Jésus, n'emploient jamais, à proprement parler, le mot miracle. Le mot grec le plus souvent employé, dunamis, signifie puissance, pouvoir. Ce mot se trouve dans Mt 7:22 11:21 13:54-58 14:2 Mr 9:39 Lu 19:37 Ac 19:11 1Co 12:10,29, etc. L'action miraculeuse du Christ n'est pas présentée comme un prodige, mais comme l'effet naturel d'une puissance surnaturelle ; Jésus ne « faisait pas des miracles », il « exerçait son pouvoir ». On mesure combien cette notion est éloignée du sens du mot miracle et combien elle est plus claire et spirituellement plus riche.

Le 4e évang, se sert presque exclusivement d'un autre mot : sèméïon, dont le sens est signe, preuve. On trouve ce terme dans tout l'évangile de saint Jean et l'Apocalypse (où il est traduit par prodige) ; on le trouve aussi dans Mt 12:39 24:3-30, Mr 16:17-20, Lu 23:8, Ac 4:16,30 8:6,13, Ro 4:11,1Co 1:22,2Co 12:12,2Th 3:17. Ici encore le sens vulgaire du mot miracle ne se retrouve pas ; les oeuvres de Jésus sont présentées comme des signes de Dieu ou des preuves de sa puissance surnaturelle.

Dans les Actes et les épîtres on rencontre les deux mots mentionnés, mais souvent se trouve un autre mot grec, téras, dont le sens se rapproche davantage du sens ordinaire du mot miracle, et que nos versions rendent le plus souvent par prodige. Ce mot n'est pas employé seul, mais avec « signe » ou « pouvoir » ; il signifie proprement anomalie, événement anormal, miracle. (On le rencontre dans Mt 24:24, Ac 2:19,22,43 5:12 6:8 4:30 15:12,1Ch 1:22,2Co 12:12, Ga 3:5,2Th 2:9, Heb 2:4) Mais le mot grec ne peut évidemment pas contenir le sens présenté par le mot miracle dans son acception courante de violation des lois naturelles, car la notion d'ordre naturel était étrangère aux écrivains sacrés ; le sens propre de ce mot téras est « monstruosité ».

Enfin, très rarement, on rencontre le mot thauma (d'où thaumaturge), qui signifie proprement événement-étonnant, admirable (2Co 11:14, cf, thaumasia, Mt 21:15).

Notons en terminant qu'il ne faut pas perdre de vue, lorsqu'on parle du miracle, la réalité de puissances d'un ordre plus élevé que les forces physico-chimiques seules étudiées jusqu'ici. La science n'a guère consenti encore à prêter attention aux phénomènes métapsychiques qui, en dépit de bien des supercheries et de beaucoup d'interprétations erronées, présentent quelques faits aussi certains que mystérieux. C'est un lieu commun, d'autre part, de parler aujourd'hui de l'action du moral sur le physique.

Enfin, la puissance spirituelle réclamée pour accomplir des miracles est fonction de la communion avec Dieu et de la foi, ainsi que Jésus l'a enseigné à ses disciples (Mt 17:20, Lu 17:6, Mt 21:22, Jn 14:12). H. L.

Révision Yves Petrakian 2005

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    • Exode 14

      21 Moses stretched out his hand over the sea, and Yahweh caused the sea to go back by a strong east wind all the night, and made the sea dry land, and the waters were divided.

      Lévitique 4

      1 Yahweh spoke to Moses, saying,
      2 "Speak to the children of Israel, saying, 'If anyone sins unintentionally, in any of the things which Yahweh has commanded not to be done, and does any one of them:
      3 if the anointed priest sins so as to bring guilt on the people, then let him offer for his sin, which he has sinned, a young bull without blemish to Yahweh for a sin offering.
      4 He shall bring the bull to the door of the Tent of Meeting before Yahweh; and he shall lay his hand on the head of the bull, and kill the bull before Yahweh.
      5 The anointed priest shall take some of the blood of the bull, and bring it to the Tent of Meeting.
      6 The priest shall dip his finger in the blood, and sprinkle some of the blood seven times before Yahweh, before the veil of the sanctuary.
      7 The priest shall put some of the blood on the horns of the altar of sweet incense before Yahweh, which is in the Tent of Meeting; and he shall pour out all of rest of the blood of the bull at the base of the altar of burnt offering, which is at the door of the Tent of Meeting.
      8 He shall take all the fat of the bull of the sin offering off of it; the fat that covers the innards, and all the fat that is on the innards,
      9 and the two kidneys, and the fat that is on them, which is by the loins, and the cover on the liver, with the kidneys, he shall take away,
      10 as it is taken off of the bull of the sacrifice of peace offerings. The priest shall burn them on the altar of burnt offering.
      11 The bull's skin, all its flesh, with its head, and with its legs, its innards, and its dung,
      12 even the whole bull shall he carry forth outside the camp to a clean place, where the ashes are poured out, and burn it on wood with fire. Where the ashes are poured out it shall be burned.
      13 "'If the whole congregation of Israel sins, and the thing is hidden from the eyes of the assembly, and they have done any of the things which Yahweh has commanded not to be done, and are guilty;
      14 when the sin in which they have sinned is known, then the assembly shall offer a young bull for a sin offering, and bring it before the Tent of Meeting.
      15 The elders of the congregation shall lay their hands on the head of the bull before Yahweh; and the bull shall be killed before Yahweh.
      16 The anointed priest shall bring of the blood of the bull to the Tent of Meeting:
      17 and the priest shall dip his finger in the blood, and sprinkle it seven times before Yahweh, before the veil.
      18 He shall put some of the blood on the horns of the altar which is before Yahweh, that is in the Tent of Meeting; and the rest of the blood he shall pour out at the base of the altar of burnt offering, which is at the door of the Tent of Meeting.
      19 All its fat he shall take from it, and burn it on the altar.
      20 Thus shall he do with the bull; as he did with the bull of the sin offering, so shall he do with this; and the priest shall make atonement for them, and they shall be forgiven.
      21 He shall carry forth the bull outside the camp, and burn it as he burned the first bull. It is the sin offering for the assembly.
      22 "'When a ruler sins, and unwittingly does any one of all the things which Yahweh his God has commanded not to be done, and is guilty;
      23 if his sin, in which he has sinned, is made known to him, he shall bring as his offering a goat, a male without blemish.
      24 He shall lay his hand on the head of the goat, and kill it in the place where they kill the burnt offering before Yahweh. It is a sin offering.
      25 The priest shall take some of the blood of the sin offering with his finger, and put it on the horns of the altar of burnt offering. He shall pour out the rest of its blood at the base of the altar of burnt offering.
      26 All its fat he shall burn on the altar, like the fat of the sacrifice of peace offerings; and the priest shall make atonement for him concerning his sin, and he will be forgiven.
      27 "'If anyone of the common people sins unwittingly, in doing any of the things which Yahweh has commanded not to be done, and is guilty;
      28 if his sin, which he has sinned, is made known to him, then he shall bring for his offering a goat, a female without blemish, for his sin which he has sinned.
      29 He shall lay his hand on the head of the sin offering, and kill the sin offering in the place of burnt offering.
      30 The priest shall take some of its blood with his finger, and put it on the horns of the altar of burnt offering; and the rest of its blood he shall pour out at the base of the altar.
      31 All its fat he shall take away, like the fat is taken away from off of the sacrifice of peace offerings; and the priest shall burn it on the altar for a pleasant aroma to Yahweh; and the priest shall make atonement for him, and he will be forgiven.
      32 "'If he brings a lamb as his offering for a sin offering, he shall bring a female without blemish.
      33 He shall lay his hand on the head of the sin offering, and kill it for a sin offering in the place where they kill the burnt offering.
      34 The priest shall take some of the blood of the sin offering with his finger, and put it on the horns of the altar of burnt offering; and all the rest of its blood he shall pour out at the base of the altar.
      35 All its fat he shall take away, like the fat of the lamb is taken away from the sacrifice of peace offerings; and the priest shall burn them on the altar, on the offerings of Yahweh made by fire; and the priest shall make atonement for him concerning his sin that he has sinned, and he will be forgiven.

      Josué 10

      12 Then Joshua spoke to Yahweh in the day when Yahweh delivered up the Amorites before the children of Israel; and he said in the sight of Israel, "Sun, stand still on Gibeon! You, moon, stop in the valley of Aijalon!"
      13 The sun stood still, and the moon stayed, until the nation had avenged themselves of their enemies. Isn't this written in the book of Jashar? The sun stayed in the midst of the sky, and didn't hurry to go down about a whole day.
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      6 and said to him, "If you are the Son of God, throw yourself down, for it is written, 'He will put his angels in charge of you.' and, 'On their hands they will bear you up, so that you don't dash your foot against a stone.'"

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      21 "Woe to you, Chorazin! Woe to you, Bethsaida! For if the mighty works had been done in Tyre and Sidon which were done in you, they would have repented long ago in sackcloth and ashes.

      Matthieu 12

      39 But he answered them, "An evil and adulterous generation seeks after a sign, but no sign will be given it but the sign of Jonah the prophet.

      Matthieu 13

      54 Coming into his own country, he taught them in their synagogue, so that they were astonished, and said, "Where did this man get this wisdom, and these mighty works?
      58 He didn't do many mighty works there because of their unbelief.

      Matthieu 14

      2 and said to his servants, "This is John the Baptizer. He is risen from the dead. That is why these powers work in him."

      Matthieu 16

      4 An evil and adulterous generation seeks after a sign, and there will be no sign given to it, except the sign of the prophet Jonah." He left them, and departed.

      Matthieu 17

      20 He said to them, "Because of your unbelief. For most certainly I tell you, if you have faith as a grain of mustard seed, you will tell this mountain, 'Move from here to there,' and it will move; and nothing will be impossible for you.

      Matthieu 21

      15 But when the chief priests and the scribes saw the wonderful things that he did, and the children who were crying in the temple and saying, "Hosanna to the son of David!" they were indignant,
      22 All things, whatever you ask in prayer, believing, you will receive."

      Matthieu 24

      3 As he sat on the Mount of Olives, the disciples came to him privately, saying, "Tell us, when will these things be? What is the sign of your coming, and of the end of the age?"
      24 For there will arise false christs, and false prophets, and they will show great signs and wonders, so as to lead astray, if possible, even the chosen ones.

      Marc 9

      39 But Jesus said, "Don't forbid him, for there is no one who will do a mighty work in my name, and be able quickly to speak evil of me.

      Marc 16

      17 These signs will accompany those who believe: in my name they will cast out demons; they will speak with new languages;
      18 they will take up serpents; and if they drink any deadly thing, it will in no way hurt them; they will lay hands on the sick, and they will recover."
      19 So then the Lord , after he had spoken to them, was received up into heaven, and sat down at the right hand of God.
      20 They went out, and preached everywhere, the Lord working with them, and confirming the word by the signs that followed. Amen.

      Luc 8

      43 A woman who had a flow of blood for twelve years, who had spent all her living on physicians, and could not be healed by any,
      45 Jesus said, "Who touched me?" When all denied it, Peter and those with him said, "Master, the multitudes press and jostle you, and you say, 'Who touched me?'"

      Luc 17

      6 The Lord said, "If you had faith like a grain of mustard seed, you would tell this sycamore tree, 'Be uprooted, and be planted in the sea,' and it would obey you.

      Luc 19

      37 As he was now getting near, at the descent of the Mount of Olives, the whole multitude of the disciples began to rejoice and praise God with a loud voice for all the mighty works which they had seen,

      Luc 23

      8 Now when Herod saw Jesus, he was exceedingly glad, for he had wanted to see him for a long time, because he had heard many things about him. He hoped to see some miracle done by him.

      Jean 4

      48 Jesus therefore said to him, "Unless you see signs and wonders, you will in no way believe."

      Jean 5

      6 When Jesus saw him lying there, and knew that he had been sick for a long time, he asked him, "Do you want to be made well?"
      7 The sick man answered him, "Sir, I have no one to put me into the pool when the water is stirred up, but while I'm coming, another steps down before me."
      8 Jesus said to him, "Arise, take up your mat, and walk."

      Jean 11

      41 So they took away the stone from the place where the dead man was lying. Jesus lifted up his eyes, and said, "Father, I thank you that you listened to me.

      Jean 14

      12 Most certainly I tell you, he who believes in me, the works that I do, he will do also; and he will do greater works than these, because I am going to my Father.

      Actes 2

      19 I will show wonders in the sky above, and signs on the earth beneath; blood, and fire, and billows of smoke.
      22 "Men of Israel, hear these words! Jesus of Nazareth, a man approved by God to you by mighty works and wonders and signs which God did by him in the midst of you, even as you yourselves know,
      43 Fear came on every soul, and many wonders and signs were done through the apostles.

      Actes 3

      7 He took him by the right hand, and raised him up. Immediately his feet and his ankle bones received strength.

      Actes 4

      16 saying, "What shall we do to these men? Because indeed a notable miracle has been done through them, as can be plainly seen by all who dwell in Jerusalem, and we can't deny it.
      30 while you stretch out your hand to heal; and that signs and wonders may be done through the name of your holy Servant Jesus."

      Actes 5

      12 By the hands of the apostles many signs and wonders were done among the people. They were all with one accord in Solomon's porch.
      16 Multitudes also came together from the cities around Jerusalem, bringing sick people, and those who were tormented by unclean spirits: and they were all healed.

      Actes 6

      8 Stephen, full of faith and power, performed great wonders and signs among the people.

      Actes 8

      6 The multitudes listened with one accord to the things that were spoken by Philip, when they heard and saw the signs which he did.
      13 Simon himself also believed. Being baptized, he continued with Philip. Seeing signs and great miracles occurring, he was amazed.

      Actes 9

      34 Peter said to him, "Aeneas, Jesus Christ heals you. Get up and make your bed!" Immediately he arose.
      40 Peter put them all out, and kneeled down and prayed. Turning to the body, he said, "Tabitha, get up!" She opened her eyes, and when she saw Peter, she sat up.

      Actes 14

      9 He was listening to Paul speaking, who, fastening eyes on him, and seeing that he had faith to be made whole,

      Actes 15

      12 All the multitude kept silence, and they listened to Barnabas and Paul reporting what signs and wonders God had done among the nations through them.

      Actes 16

      18 She was doing this for many days. But Paul, becoming greatly annoyed, turned and said to the spirit, "I command you in the name of Jesus Christ to come out of her!" It came out that very hour.

      Actes 19

      11 God worked special miracles by the hands of Paul,

      Actes 20

      10 Paul went down, and fell upon him, and embracing him said, "Don't be troubled, for his life is in him."

      Actes 28

      8 It happened that the father of Publius lay sick of fever and dysentery. Paul entered in to him, prayed, and laying his hands on him, healed him.

      Romains 4

      11 He received the sign of circumcision, a seal of the righteousness of the faith which he had while he was in uncircumcision, that he might be the father of all those who believe, though they might be in uncircumcision, that righteousness might also be accounted to them.

      1 Corinthiens 1

      22 For Jews ask for signs, Greeks seek after wisdom,

      1 Corinthiens 12

      10 and to another workings of miracles; and to another prophecy; and to another discerning of spirits; to another different kinds of languages; and to another the interpretation of languages.

      2 Corinthiens 11

      14 And no wonder, for even Satan masquerades as an angel of light.

      2 Corinthiens 12

      12 Truly the signs of an apostle were worked among you in all patience, in signs and wonders and mighty works.

      Galates 3

      5 He therefore who supplies the Spirit to you, and works miracles among you, does he do it by the works of the law, or by hearing of faith?

      2 Thessaloniciens 2

      9 even he whose coming is according to the working of Satan with all power and signs and lying wonders,

      2 Thessaloniciens 3

      17 The greeting of me, Paul, with my own hand, which is the sign in every letter: this is how I write.

      Hébreux 2

      4 God also testifying with them, both by signs and wonders, by various works of power, and by gifts of the Holy Spirit, according to his own will?
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