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PAUL (l'apôtre) 3.

II L'homme et son milieu.

Avant de caractériser la personnalité chrétienne que l'action de l'Esprit devait engendrer en Saul de Tarse, il ne sera pas inutile de déterminer les données essentielles qui sont à la base de sa vie intérieure et vont présider par conséquent au développement de son action ou de sa pensée.

L'intervention souveraine qui a créé l'homme nouveau ne saurait, en effet, avoir éliminé toutes les influences antérieures ; si radicale qu'ait été la révolution intime, elle a bien pu changer l'orientation des virtualités multiples de cette riche personnalité, elle ne les a ni détruites ni altérées dans leur nature profonde. Paul restera un passionné comme Saul de Tarse, et défendra « son Évangile » avec la même fougue impérieuse qu'il apportait naguère dans son zèle de persécuteur. Le chrétien issu du drame de Damas ne sera pas une création ex nihilo

A plus forte raison, les conceptions systématiques de l'homme, du monde et de Dieu qui sont comme la traduction idéologique de sa vie intérieure porteront-elles la marque de son passé. Les attitudes morales se modifient plus aisément que les habitudes intellectuelles ; ici l'éducation, le milieu, les modes de réflexion familiers à l'écrivain ou à ses lecteurs eux-mêmes, tout, jusqu'au vocabulaire qu'il doit utiliser, conditionne l'expression de sa pensée. Spirituellement, Paul a rompu avec le judaïsme formaliste, nationaliste et légaliste ; mais intellectuellement il va élever l'édifice de sa pensée sur quelques affirmations fondamentales empruntées à la tradition israélite, et selon les méthodes en usage dans les milieux rabbiniques auxquels il doit sa formation.

Il est à peine besoin de noter ici qu'il emprunte à l'Ancien Testament les éléments principaux de sa conception religieuse : l'unité de Dieu et sa sainteté, la réalité du péché, la condamnation qui pèse de ce chef sur l'humanité, l'espérance du salut par l'intervention d'un Messie, etc. Ainsi les grandes lignes de tout le système apparaissent comme le prolongement naturel des conceptions israélites.

Ce qui est moins remarqué et cependant essentiel, c'est que toute la pensée paulinienne se développe dans le cadre d'une histoire. Paul ne construit pas un système du monde, il retrace l'histoire de l'humanité dans ses relations avec Dieu, et les trois étapes de cette collaboration surnaturelle sont marquées par l'avènement de la loi, l'avènement de la grâce, et--dans l'avenir--l'avènement du Christ glorifié. Sans doute l'idée du salut porte en elle-même un certain dynamisme qui interdit à la pensée de s'immobiliser dans une conception statique de l'univers : qui dit salut dit changement, donc étapes successives soit dans la vie de l'individu, soit dans la vie de la race. Mais cette histoire du salut, Paul la déroule sans hésitation dans le cadre déjà tracé par la tradition biblique, à laquelle il emprunte, sans même le remarquer, toute la structure générale de sa conception.

Ses procédés de raisonnement sont par ailleurs entièrement rabbiniques, soit par l'usage fait des citations de l'A.T., soit par les méthodes appliquées à leur interprétation. Lorsqu'il veut établir le fait universel du péché, Paul ne fait pas appel aux constatations du moraliste ou du psychologue, il se contente d'accumuler (Ro 3:9,18) des passages de l'A.T., lesquels d'ailleurs n'affirment nullement la radicale corruption de la race humaine, mais la culpabilité d'un peuple déterminé à un certain moment de son histoire. Même quand il s'adresse à des païens, peu sensibles à l'argument scripturaire, ses méthodes restent les mêmes. Lorsqu'il démontre (Ga 3:7,18) que les hommes de foi sont bénis en Abraham le croyant, la subtilité des trois raisonnements successifs (verset 7-12,13,15-18) et la complexité des allusions scripturaires révèlent la formation rabbinique.

Le symbolisme--ou plus exactement une typologie réaliste--a son rôle aussi dans cette mise en oeuvre de l'argument scripturaire. C'est ainsi qu'est interprétée (Ga 4:21-31) l'histoire de Sara et d'Agar. « Ces deux femmes, dit-il, sont deux alliances » ; Agar, nom qui désigne le mont Sinaï en Arabie, est l'alliance de servitude ; l'autre, l'alliance de liberté ; la première enfante, selon la nature, des esclaves ; la seconde enfante, selon la promesse, des hommes libres. Or il est écrit : « le fils de l'esclave ne doit pas hériter avec celui de la femme libre » ; donc les Juifs n'ont aucune part au salut. Etrange interprétation d'un sombre épisode de l'hébraïsme primitif.

De même au chap. 4 des Romains (Ro 4), la mission parmi les incirconcis est légitimée par le fait que l'acte de foi qui justifie Abraham est antérieur à sa circoncision. Procédés de raisonnement authentiquement juifs et même rabbiniques.

Il est vrai que ces démonstrations alambiquées sont souvent précédées ou suivies de larges exposés, admirables par la précision de la forme autant que par l'ampleur de la pensée ; mais ces pages magistrales révèlent la puissance du génie plutôt que l'application d'une méthode nouvelle. Il semble que le mouvement de l'esprit soit double : d'abord le jaillissement de la pensée sous sa forme naturelle, puissante et large ; puis le repliement de la réflexion sur elle-même, peut-être le désir de convaincre ses frères de race par les raisonnements qui leur sont habituels.

Un exemple frappant de ces méthodes nous est offert par la réponse à la question posée à Corinthe : peut-on manger des viandes sacrifiées aux idoles ? Les idoles n'existent pas, répond l'apôtre, et les sacrifices qui leur sont offerts sont sans réalité. Mangez donc sans scrupule de tout ce qui se vend au marché. Prenez garde seulement de ne pas scandaliser les faibles qui craignent de participer réellement au culte des idoles en mangeant des viandes sacrifiées. Si l'usage que vous faites d'une liberté légitime en elle-même entraîne un danger pour vos frères, il devient un péché contre Christ. Ce raisonnement (1Co 8) est d'une clarté, d'une délicatesse magistrales. Après avoir montré (1Co 9) comment la conduite qu'il recommande ainsi dérive des mêmes principes que sa propre attitude lorsqu'il refuse de recevoir des subsides pour ne pas scandaliser les Églises, l'apôtre reprend la question (1Co 10), et sous quelle forme confuse ! Il établit un laborieux parallèle entre le chrétien et l'Israélite ; le passage de la mer Rouge est assimilé au baptême, la manne et l'eau jaillie du rocher au pain et au vin de la Cène ; et après un passage fort obscur il conclut : « Ce qu'ils immolent, c'est à des démons qu'ils l'immolent et non à Dieu ; et je n'admets pas que vous entriez en communion avec les démons » (1Co 10:20) ; car le sacrifice païen met en communion avec les démons, comme le sacrifice juif avec l'autel et la Cène avec le Seigneur.

Il valait la peine d'exposer avec quelque détail cet exemple de double argumentation, dans lequel à force de subtilité l'apôtre ne laisse pas de tomber en quelque contradiction avec le premier élan, plus spontané, de sa pensée.

A côté de cette formation judaïque qui a si fortement marqué son esprit, l'apôtre a-t-il possédé une culture grecque susceptible d'infléchir les lignes de sa pensée ou de lui fournir quelques-uns de ses matériaux ? La question a été souvent controversée, et il semble que d'emblée quelques précisions soient nécessaires, quant à la façon dont il faut la poser.

L'apôtre ne paraît pas être familier avec les penseurs grecs, ni s'être pénétré de la doctrine des grandes écoles philosophiques. Non seulement les problèmes propres à la pensée grecque ne sont pas posés, mais les méthodes mêmes sont ignorées. Alors même que les destinataires des épîtres n'auraient point paru en état de suivre les discussions de l'école sur les problèmes religieux, une connaissance un peu poussée de ces courants de pensée n'aurait pas manqué de donner à la parole de l'écrivain une allure déterminée ou de créer autour d'elle une atmosphère hellénique.

Or rien n'est plus éloigné du dilettantisme intellectuel des Grecs que l'âpre passion, presque'fanatique, qui est l'attitude constante de l'apôtre. Celui-ci n'est pas, ne veut pas être un penseur ; il ne cherche pas une vérité, il la possède, il l'a reçue de Dieu, et il la défend passionnément, comme une chose sainte. Non, il ne la défend pas, il l'impose, il veut lui conquérir le monde, mettre toute autre pensée sous ses pieds. Rien de moins hellénique que cette attitude.

Rien de moins hellénique aussi, malgré les apparences, que l'universalisme de Paul. On a voulu voir (Loisy), dans son opposition au nationalisme juif et dans sa lutte persistante en faveur de l'universalisme chrétien, un fruit de l'influence grecque. Mais l'universalisme paulinien ne tient pas au caractère impersonnel, universel de la pensée. La vérité platonicienne est universaliste en soi, parce qu'elle tient à la constitution même de l'esprit humain, parce qu'elle exprime l'idée éternelle, qui ne peut être qu'impersonnelle et intemporelle. L'universalisme paulinien est voulu, il est acquis ; il n'est pas attaché à la nature de l'homme mais à une grâce de Dieu, laquelle s'étend volontairement à toute l'humanité, mais aurait pu être--et a été dans le passé--limitée à une race privilégiée. C'est une sorte d'impérialisme spirituel, un universalisme messianique, beaucoup moins proche de celui des philosophes grecs que de celui qui demeure, voilé sous le nationalisme le plus acerbe, au fond de la pensée israélite.

Mais s'il ne possède qu'une connaissance superficielle de la pensée classique, l'ancien élève des écoles de Tarse est familier avec les religions de mystères ; il a respiré dans l'atmosphère qu'elles créent dans tout l'Orient méditerranéen, et qui est caractéristique de son époque.

A côté des cultes nationaux qui ont pour seule fin la prospérité du groupe ethnique, surgissent en effet, de toutes parts, des religions qui ont en vue la vie morale des individus et leur destinée dans l'autre monde. Elles comportent ordinairement une initiation où le rite et le mythe sont étroitement associés, et qui doit assurer le développement spirituel et surtout l'immortalité personnelle de l'initié.

Si insuffisante que soit la distinction entre la pureté morale et la pureté rituelle, l'idée même de purification évoque le péché, comme la participation au sacrifice symbolique du dieu ébauche nécessairement les concepts d'expiation ou de rédemption. Une immense soif de purification (surtout rituelle) et de rédemption (toute magique le plus souvent) se donne libre cours dans le développement des mystères et crée toute une conception nouvelle de la vie et de la piété.

Ces mystères possèdent, à côté de leurs rites exotériques, une doctrine plus ou moins ésotérique, une « sagesse » qui n'est pas des hommes mais du dieu qui dit comment il veut être adoré. L'immortalité que celui-ci confère n'est due à personne--contrairement à l'idée classique d'une immortalité tenant à la nature de l'âme ; elle est toujours une faveur du dieu, il faudrait presque dire une grâce.

Tout ce vocabulaire, déjà chargé d'idées et de sentiments, est sans effort passé dans les épîtres, alors qu'il est totalement étranger à l'Évangile de Jésus-Christ ; et la pensée de Paul a pris quelques-unes des apparences extérieures des religions de mystères. Il ne leur emprunte sans doute qu'un schématisme dans lequel il versera une réalité spirituelle autrement puissante et vivante ; mais il n'est pas douteux qu'en revendiquant pour son Christ le privilège d'être le « seul Seigneur » et d'apporter la « sagesse de Dieu », par opposition à d'autres sagesses, l'apôtre ait voulu opposer son « mystère » à d'autres mystères, et s'élever contre les fausses rédemptions en même temps qu'il empruntait à ses ennemis le vocabulaire même qu'il utilisait pour dresser contre eux sa pensée.

Ce n'est pas ici le lieu de déterminer plus exactement le rapport entre le christianisme paulinien et les religions de mystères (voir ci-dessous, V, 5 et VU, 2) ; mais celles-ci doivent assurément être comptées au nombre des disciplines spirituelles qui ont constitué le milieu dans lequel s'est formé l'esprit du futur apôtre de Jésus-Christ.

Cependant sa personnalité morale, sa structure intellectuelle, et à plus forte raison les influences subies ou les connaissances acquises, tout l'homme et tout son savoir devaient être comme fondus à la flamme ardente de la conversion.

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Versets relatifs

    • Romains 3

      9 Quoi donc ? Sommes-nous plus excellents ? Nullement. Car nous avons ci-devant accusé et Juifs et Grecs d'être tous sous le péché, selon qu'il est écrit :
      18 " il n'y a point de crainte de Dieu devant leurs yeux ".

      Romains 4

      1 Que dirons-nous donc que, selon la chair, Abraham notre père a trouvé ?
      2 Car si Abraham a été justifié sur le principe des oeuvres, il a de quoi se glorifier, mais non pas relativement à Dieu ;
      3 car que dit l'Écriture ?" Et Abraham crut Dieu, et cela lui fut compté à justice ".
      4 Or à celui qui fait des oeuvres, le salaire n'est pas compté à titre de grâce, mais à titre de chose due ;
      5 mais à celui qui ne fait pas des oeuvres, mais qui croit en celui qui justifie l'impie, sa foi lui est comptée à justice ;
      6 ainsi que David aussi exprime la béatitude de l'homme à qui Dieu compte la justice sans oeuvres :
      7 " Bienheureux ceux dont les iniquités ont été pardonnées et dont les péchés ont été couverts ;
      8 bienheureux l'homme à qui le Seigneur ne compte point le péché ".
      9 Cette béatitude donc vient-elle sur la circoncision ou aussi sur l'incirconcision ? Car nous disons que la foi fut comptée à Abraham à justice.
      10 Comment donc lui fut-elle comptée ? quand il était dans la circoncision, ou dans l'incirconcision ? -Non pas dans la circoncision, mais dans l'incirconcision.
      11 Et il reçut le signe de la circoncision, comme sceau de la justice de la foi qu'il avait dans l'incirconcision, pour qu'il fût le père de tous ceux qui croient étant dans l'incirconcision, pour que la justice leur fût aussi comptée,
      12 et qu'il fût père de circoncision, non seulement pour ceux qui sont de la circoncision, mais aussi pour ceux qui marchent sur les traces de la foi qu'a eue notre père Abraham, dans l'incirconcision.
      13 Car ce n'est pas par la loi que la promesse d'être héritier du monde a été faite à Abraham ou à sa semence, mais par la justice de la foi.
      14 Car si ceux qui sont du principe de la loi sont héritiers, la foi est rendue vaine et la promesse annulée ;
      15 car la loi produit la colère, mais là où il n'y a pas de loi, il n'y a pas non plus de transgression.
      16 Pour cette raison, c'est sur le principe de la foi, afin que ce soit selon la grâce, pour que la promesse soit assurée à toute la semence, non-seulement à celle qui est de la loi, mais aussi à celle qui est de la foi d'Abraham, lequel est père de nous tous
      17 (selon qu'il est écrit :" Je t'ai établi père de plusieurs nations "), devant Dieu qu'il a cru, -qui fait vivre les morts et appelle les choses qui ne sont point comme si elles étaient,
      18 -qui, contre espérance, crut avec espérance, pour devenir père de plusieurs nations, selon ce qui a été dit :" Ainsi sera ta semence ".
      19 Et n'étant pas faible dans la foi, il n'eut pas égard à son propre corps déjà amorti, âgé qu'il était d'environ cent ans, ni à l'état de mort du sein de Sara ;
      20 et il ne forma point de doute sur la promesse de Dieu par incrédulité, mais il fut fortifié dans la foi, donnant gloire à Dieu,
      21 et étant pleinement persuadé que ce qu'il a promis, il est puissant aussi pour l'accomplir.
      22 C'est pourquoi aussi cela lui a été compté à justice.
      23 Or ce n'est pas pour lui seul qu'il a été écrit que cela lui a été compté,
      24 mais aussi pour nous, à qui il sera compté, à nous qui croyons en celui qui a ressuscité d'entre les morts Jésus notre Seigneur,
      25 lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification.

      1 Corinthiens 8

      1 Pour ce qui est des choses sacrifiées aux idoles, nous savons- (car nous avons tous de la connaissance ; la connaissance enfle, mais l'amour édifie.
      2 Si quelqu'un pense savoir quelque chose, il ne connaît rien encore comme il faut connaître ;
      3 mais si quelqu'un aime Dieu, celui-là est connu de lui).
      4 -Pour ce qui est donc de manger des choses sacrifiées aux idoles, nous savons qu'une idole n'est rien dans le monde, et qu'il n'y a point d'autre Dieu qu'un seul.
      5 Car aussi, s'il y en a qui sont appelés dieux, soit dans le ciel, soit sur la terre, (comme il y a beaucoup de dieux et beaucoup de seigneurs,)
      6 toutefois, pour nous, il y a un seul Dieu, le Père, duquel sont toutes choses, et nous pour lui, et un seul Seigneur, Jésus Christ, par lequel sont toutes choses, et nous par lui.
      7 Toutefois la connaissance n'est pas en tous ; mais quelques-uns, ayant jusqu'à maintenant conscience de l'idole, mangent des choses comme sacrifiées aux idoles, et leur conscience, étant faible, en est souillée.
      8 Or la viande ne nous recommande pas à Dieu ; si nous ne mangeons pas, nous n'avons pas moins, et si nous mangeons, nous n'avons rien de plus.
      9 Mais prenez garde que cette liberté que vous avez ne devienne une pierre d'achoppement pour les faibles.
      10 Car si quelqu'un te voit, toi qui as de la connaissance, assis à table dans un temple d'idoles, sa conscience à lui qui est faible, ne sera-t-elle pas enhardie à manger les choses sacrifiées à l'idole ?
      11 et celui qui est faible, le frère pour lequel Christ est mort, périra par ta connaissance.
      12 Or en péchant ainsi contre les frères, et en blessant leur conscience qui est faible, vous péchez contre Christ.
      13 C'est pourquoi, si la viande est une occasion de chute pour mon frère, je ne mangerai pas de chair, à jamais, pour ne pas être une occasion de chute pour mon frère.

      1 Corinthiens 9

      1 Ne suis-je pas libre ? Ne suis-je pas apôtre ? N'ai-je pas vu Jésus notre Seigneur ? N'êtes-vous pas, vous, mon ouvrage dans le Seigneur ?
      2 Si je ne suis pas apôtre pour d'autres, je le suis pour vous du moins ; car vous êtes le sceau de mon apostolat dans le Seigneur.
      3 C'est ici ma défense auprès de ceux qui m'interrogent.
      4 N'avons-nous pas le droit de manger et de boire ?
      5 N'avons-nous pas le droit de mener avec nous une soeur comme femme, comme font aussi les autres apôtres, et les frères du Seigneur, et Céphas ?
      6 N'y a-t-il que moi et Barnabas qui n'ayons pas le droit de ne pas travailler ?
      7 Qui jamais va à la guerre à ses propres dépens ? Qui plante une vigne et n'en mange pas le fruit ? Ou qui paît un troupeau et ne mange pas du lait du troupeau ?
      8 Est-ce que je dis ces choses selon l'homme ? Ou la loi aussi ne dit-elle pas ces choses ?
      9 Car dans la loi de Moïse il est écrit : "Tu n'emmuselleras pas le boeuf qui foule le grain". Dieu s'occupe-t-il des boeufs ?
      10 ou parle-t-il entièrement pour nous ? Car c'est pour nous que cela est écrit, que celui qui laboure doit labourer avec espérance, et que celui qui foule le grain doit le fouler dans l'espérance d'y avoir part.
      11 Si nous avons semé pour vous des biens spirituels, est-ce beaucoup que nous moissonnions de vos biens charnels ?
      12 Si d'autres ont part à ce droit sur vous, ne l'avons-nous pas bien plus ? Mais nous n'avons pas usé de ce droit, mais nous supportons tout, afin de ne mettre aucun obstacle à l'évangile du Christ.
      13 Ne savez-vous pas que ceux qui s'emploient aux choses sacrées mangent de ce qui vient du temple ; que ceux qui servent à l'autel ont leur part de l'autel ?
      14 De même aussi, le Seigneur a ordonné à ceux qui annoncent l'évangile, de vivre de l'évangile.
      15 Mais moi je n'ai usé d'aucune de ces choses, et je n'ai pas écrit ceci, afin qu'il en soit fait ainsi à mon égard ; car il serait bon pour moi de mourir, plutôt que de voir quelqu'un anéantir ma gloire.
      16 Car, si j'évangélise, je n'ai pas de quoi me glorifier, car c'est une nécessité qui m'est imposée, car malheur à moi si je n'évangélise pas.
      17 Car, si je fais cela volontairement, j'en ai un salaire ; mais si c'est malgré moi, une administration m'est confiée.
      18 Quel est donc mon salaire ? C'est que, en évangélisant, je rends l'évangile exempt de frais, pour ne pas user comme d'une chose à moi de mon droit dans l'évangile.
      19 Car, étant libre à l'égard de tous, je me suis asservi à tous, afin de gagner le plus de gens ;
      20 et pour les Juifs, je suis devenu comme Juif, afin de gagner les Juifs ; pour ceux qui étaient sous la loi, comme si j'étais sous la loi, n'étant pas moi-même sous la loi, afin de gagner ceux qui étaient sous la loi ;
      21 pour ceux qui étaient sans loi, comme si j'étais sans loi (non que je sois sans loi quant à Dieu, mais je suis justement soumis à Christ), afin de gagner ceux qui étaient sans loi.
      22 Je suis devenu pour les faibles comme faible, afin de gagner les faibles ; je suis devenu toutes choses pour tous, afin que de toute manière j'en sauve quelques-uns.
      23 Et je fais toutes choses à cause de l'évangile, afin que je sois coparticipant avec lui.
      24 Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans la lice courent tous, mais un seul reçoit le prix ? Courez de telle manière que vous le remportiez.
      25 Or quiconque combat dans l'arène vit de régime en toutes choses ; eux donc, afin de recevoir une couronne corruptible ; mais nous, afin d'en recevoir une incorruptible.
      26 Moi donc je cours ainsi, non comme ne sachant pas vers quel but ; je combats ainsi, non comme battant l'air ;
      27 mais je mortifie mon corps et je l'asservis, de peur qu'après avoir prêché à d'autres, je ne sois moi-même réprouvé.

      1 Corinthiens 10

      1 Car je ne veux pas que vous ignoriez, frères, que nos pères ont tous été sous la nuée, et que tous ils ont passé à travers la mer,
      2 et que tous ils ont été baptisés pour Moïse dans la nuée et dans la mer,
      3 et que tous ils ont mangé la même viande spirituelle,
      4 et que tous ils ont bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient d'un rocher spirituel qui les suivait : et le rocher était le Christ.
      5 Mais Dieu n'a point pris plaisir en la plupart d'entre eux, car ils tombèrent dans le désert.
      6 Or ces choses arrivèrent comme types de ce qui nous concerne, afin que nous ne convoitions pas des choses mauvaises, comme ceux-là aussi ont convoité.
      7 Ne soyez pas non plus idolâtres, comme quelques-uns d'eux, ainsi qu'il est écrit : "Le peuple s'assit pour manger et pour boire, et ils se levèrent pour jouer".
      8 Ne commettons pas non plus la fornication, comme quelques-uns d'eux ont commis la fornication, et il en est tombé en un seul jour vingt-trois mille.
      9 Ne tentons pas non plus le Christ comme quelques-uns d'eux l'ont tenté et ont péri par les serpents.
      10 Ne murmurez pas non plus, comme quelques-uns d'eux ont murmuré et ont péri par le destructeur.
      11 Or toutes ces choses leur arrivèrent comme types, et elles ont été écrites pour nous servir d'avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints.
      12 Ainsi, que celui qui croit être debout, prenne garde qu'il ne tombe.
      13 Aucune tentation ne vous est survenue qui n'ait été une tentation humaine ; et Dieu est fidèle, qui ne permettra pas que vous soyez tentés au delà de ce que vous pouvez supporter, mais avec la tentation il fera aussi l'issue, afin que vous puissiez la supporter.
      14 C'est pourquoi, mes bien-aimés, fuyez l'idolâtrie.
      15 Je parle comme à des personnes intelligentes : jugez vous-mêmes de ce que je dis.
      16 La coupe de bénédiction que nous bénissons, n'est-elle pas la communion du sang de Christ ? Le pain que nous rompons, n'est-il pas la communion du corps du Christ ?
      17 Car nous qui sommes plusieurs, sommes un seul pain, un seul corps, car nous participons à un seul et même pain.
      18 Considérez l'Israël selon la chair : ceux qui mangent les sacrifices n'ont-ils pas communion avec l'autel ? Que dis-je donc ?
      19 que ce qui est sacrifié à une idole soit quelque chose ? ou qu'une idole soit quelque chose ?
      20 Non, mais que les choses que les nations sacrifient, elles les sacrifient à des démons et non pas à Dieu : or je ne veux pas que vous ayez communion avec les démons.
      21 Vous ne pouvez boire la coupe du Seigneur et la coupe des démons ; vous ne pouvez participer à la table du Seigneur et à la table des démons.
      22 Provoquons-nous le Seigneur à la jalousie ? Sommes-nous plus forts que lui ?
      23 Toutes choses sont permises, mais toutes choses ne sont pas avantageuses ; toutes choses sont permises, mais toutes choses n'édifient pas.
      24 Que personne ne cherche son propre intérêt, mais celui d'autrui.
      25 Mangez de tout ce qui se vend à la boucherie, sans vous enquérir de rien à cause de la conscience :
      26 "car la terre est au Seigneur, et tout ce qu'elle contient".
      27 Or si quelqu'un des incrédules vous convie, et que vous vouliez aller, mangez de tout ce qui est mis devant vous, sans vous enquérir de rien à cause de la conscience.
      28 Mais si quelqu'un vous dit : Ceci a été offert en sacrifice, -n'en mangez pas, à cause de celui qui vous a avertis, et à cause de la conscience.
      29 Or je dis : la conscience, non la tienne, mais celle de l'autre ; car pourquoi ma liberté est-elle jugée par la conscience d'autrui ?
      30 Si moi, je participe avec action de grâces, pourquoi suis-je blâmé pour une chose dont moi de rends grâces ?
      31 Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, ou quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu.
      32 Ne devenez une cause d'achoppement ni aux Juifs, ni aux Grecs, ni à l'assemblée de Dieu ;
      33 comme moi aussi je complais à tous en toutes choses, ne cherchant pas mon avantage propre, mais celui du grand nombre, afin qu'ils soient sauvés.

      Galates 3

      7 Sachez donc que ceux qui sont sur le principe de la foi, ceux-là sont fils d'Abraham.
      18 Car si l'héritage est sur le principe de loi, il n'est plus sur le principe de promesse ; mais Dieu a fait le don à Abraham par promesse.

      Galates 4

      21 Dites-moi, vous qui voulez être sous la loi, n'écoutez-vous pas la loi ?
      22 Car il est écrit qu'Abraham a eu deux fils, l'un de la servante, et l'autre de la femme libre.
      23 Mais celui qui naquit de la servante naquit selon la chair, et celui qui naquit de la femme libre naquit par la promesse.
      24 Ces choses doivent être prises dans un sens allégorique : car ce sont deux alliances, l'une du mont Sinaï, enfantant pour la servitude, et c'est Agar.
      25 "Agar" est le mont Sina, en Arabie, et correspond à la Jérusalem de maintenant, car elle est dans la servitude avec ses enfants.
      26 Mais la Jérusalem d'en haut est la femme libre qui est notre mère.
      27 Car il est écrit : "Réjouis-toi, stérile qui n'enfantes point ; éclate de joie et pousse des cris, toi qui n'es point en travail d'enfant ; car les enfants de la délaissé sont plus nombreux que les enfants de celle qui a un mari".
      28 Or vous, frères, comme Isaac, vous êtes enfants de promesse.
      29 Mais, comme alors celui qui était né selon la chair persécutait celui qui était né selon l'Esprit, il en est de même aussi maintenant.
      30 Mais que dit l'écriture ? "Chasse la servante et son fils, car le fils de la servante n'héritera point avec le fils de la femme libre".
      31 Ainsi, frères, nous ne sommes pas enfants de la servante, mais de la femme libre.
    • Romains 3

      9 Que faut-il donc conclure ? Nous, les Juifs, sommes-nous meilleurs que les autres ? Avons-nous encore quelque supériorité ? Nullement. Nous avons, en effet, démontré que tous les hommes, tant Juifs que non-Juifs, vivent sous l’emprise du péché.
      18 Respecter Dieu ? Cela ne leur vient pas à l’idée. Révérer Dieu n’a pas de sens à leurs yeux. Aucun d’eux ne prend Dieu au sérieux.

      Romains 4

      1 Comment ce qui précède s’accorde-t-il avec les Écritures, par exemple avec l’histoire d’Abraham, l’ancêtre de notre peuple, selon la descendance physique ? Comment a-t-il obtenu le salut ? Que pouvons-nous dire à son sujet ?
      2 S’il fut déclaré juste aux yeux de Dieu, le devait-il à ses efforts et à ses mérites ? Dans ce cas, certes, il aurait pu en concevoir quelque fierté. Mais telle ne fut pas son attitude devant Dieu.
      3 En effet, que dit l’Écriture ? Abraham eut confiance en Dieu et, à cause de cela, Dieu a porté sa foi à son crédit et l’a déclaré juste.
      4 Généralement, lorsque quelqu’un a fait un travail, il a droit à son salaire. Ce qu’il perçoit n’est pas une gratification, c’est un dû.
      5 Par contre, si un homme ne s’appuie pas sur ce qu’il a fait, mais qu’il place toute sa confiance en Dieu, alors ce Dieu qui justifie le pécheur tient compte de son acte de foi et déclare cet homme juste en portant sa foi à son crédit.
      6 C’est exactement ce que dit aussi David. Il proclame heureux l’homme que Dieu déclare juste sans qu’il ait aucune œuvre méritoire à présenter :
      7 Heureux ceux dont les offenses ont été pardonnées et dont les péchés ont été couverts.
      8 Heureux l’homme au compte de qui le Seigneur ne porte pas le péché.
      9 Une question se pose : ce bonheur n’est-il réservé qu’aux Juifs ou bien est-il aussi accessible à tous les hommes ? Nous disons qu’Abraham a été déclaré juste parce que Dieu a porté son acte de foi à son crédit.
      10 À quel moment cela s’est-il passé ? Avant ou après le rite de la circoncision ?
      11 Dieu l’a déclaré juste avant qu’il ne soit circoncis, et lui a donné ensuite le signe de la circoncision. Elle devait être un sceau de la justice qu’il avait déjà reçue avant sa circoncision, par sa confiance placée en Dieu. C’est pourquoi il devint le père des croyants de tous les peuples qui sont appelés justes à cause de leur foi, sans être obligés de se faire circoncire.
      12 Et il devint aussi le père des Juifs, de ceux qui ne se contentent pas seulement du signe rituel extérieur, mais qui marchent sur les traces de l’homme de foi que fut Abraham, et qui croient comme il a cru avant d’être circoncis.
      13 Car la promesse de recevoir le monde en héritage ne fut pas donnée à Abraham et à ses descendants à cause de son obéissance à la loi, mais parce qu’il fit confiance à Dieu. Voilà pourquoi il fut agréé par Dieu.
      14 En effet, si l’héritage était réservé à ceux qui satisfont aux exigences de la loi, la foi perdrait son sens et sa valeur, la promesse serait annulée.
      15 Car la loi ne nous attire que la colère de Dieu (puisque tous la transgressent). Par contre, là où il n’y a pas de loi, il n’y a pas non plus de transgression.
      16 Par conséquent, les bénédictions de Dieu dépendent d’un acte de foi, afin que l’héritage soit un don gratuit de la grâce divine. Ainsi seulement, il est accessible et garanti à toute la descendance d’Abraham, non seulement à sa lignée selon la loi, mais encore à tous ceux qui ont la même foi que notre père commun.
      17 N’est-il pas écrit : Je t’ai établi père d’une multitude de peuples ? Il est notre père à tous, et comment l’est-il devenu ? Parce qu’il a fait confiance à Dieu qui donne la vie aux morts et fait sortir l’être du néant.
      18 Là où toute espérance paraissait insensée, il a espéré et s’est cramponné avec foi à cette promesse : Nombreuse sera ta descendance. Ainsi, il est devenu le père d’une multitude de peuples.
      19 Naturellement, il savait qu’étant presque centenaire, son corps n’avait plus le pouvoir de procréer ; il savait aussi que Sara n’était plus en état d’avoir des enfants. Mais toutes ces considérations ne l’ont pas fait vaciller dans sa foi.
      20 S’appuyant sur la promesse divine, il ne succomba pas au doute. Puisant sa force dans la foi, il fit honneur à Dieu,
      21 étant pleinement persuadé que Dieu est capable de tenir parole et d’accomplir ce qu’il a promis.
      22 C’est précisément cette attitude qui lui attira la bienveillance divine ; cette foi lui fut créditée comme justice et lui valut d’être déclaré juste.
      23 Or, si l’Écriture note que sa foi fut portée à son crédit, ce n’est pas seulement à propos d’Abraham qu’elle le fait,
      24 c’est aussi pour notre instruction. Car nous aussi, nous serons acceptés par Dieu et déclarés justes si nous plaçons notre confiance en celui qui a ressuscité notre Seigneur Jésus-Christ d’entre les morts.
      25 Ne fut-il pas livré à cause de nos fautes et ressuscité afin que nous soyons déclarés justes aux yeux de Dieu ?

      1 Corinthiens 8

      1 Passons à la question des viandes sacrifiées aux idoles : « Nous sommes tous des gens éclairés, dites-vous, et nous possédons la connaissance voulue ». C’est entendu, mais la connaissance seule inspire souvent des sentiments de suffisance. Le savoir rend orgueilleux, tandis que l’amour est constructif : c’est lui qui bâtit (l’Église), parce que celui qui aime aide les autres à croître dans la foi.
      2 Si quelqu’un croit savoir (plus que les autres) et se flatte de sa « science », il n’a pas encore compris de quelle nature est la vraie connaissance.
      3 Mais si quelqu’un aime Dieu, il a atteint la perfection de la connaissance, car alors il est connu de lui. Dieu lui-même l’enseigne.
      4 Ainsi donc, sur la question : « Peut-on manger des viandes immolées aux idoles ? », (vous m’écrivez :) « Nous savons qu’il n’existe pas d’idoles dans le monde et qu’il n’y a d’autre dieu que le Dieu unique ».
      5 Cela est vrai, car, bien que les gens du monde peuplent ciel et terre de prétendus « dieux », bien qu’ils vénèrent réellement des multitudes de divinités et d’êtres auxquels ils font porter le titre de Seigneur,
      6 nous ne connaissons qu’un seul Dieu : le Pèrede qui toute chose vient, pour qui nous avons été créés, vers qui nous sommes en chemin. De même : Il n’y a qu’un seul Seigneur, (c’est le Seigneur) Jésus-Christ, par qui tout existe, à qui nous devons la vie.
      7 Mais tous les chrétiens ne reconnaissent pas encore clairement ces faits. Quelques-uns, entraînés par la force de l’habitude, continuent à considérer l’idole comme une réalité et ils mangent ces viandes avec la pensée qu’elles ont été consacrées à une divinité réelle. Alors, leur conscience, qui est faible, est troublée et se trouve entachée de culpabilité.
      8 Certes (comme vous dites) : « Un aliment n’a aucune influence sur nos relations avec Dieu, et ce n’est pas notre nourriture qui nous en rapprochera ou nous rendra agréables à ses yeux ; que nous mangions de ceci, que nous ne mangions pas de cela, nous n’y perdons rien, nous n’y gagnons rien, cela ne nous rendra ni meilleurs ni pires ».
      9 Toutefois, faites bien attention : la liberté que vous prenez d’exercer vos droits ne doit pas devenir, pour les personnes scrupuleuses ou mal affermies dans la foi, un piège ou une occasion de chute.
      10 Suppose, en effet, qu’un de ces chrétiens mal affermis te voie, toi « l’homme éclairé », assis à table dans un temple d’idoles. Est-ce réellement ce spectacle qui fortifiera sa conscience faible et lui permettra désormais de manger (sans hésitation) des viandes sacrifiées aux idoles ? Encouragé par ton exemple, ne sera-t-il pas plutôt tenté de violer ses scrupules de conscience et de manger de ces viandes, sans conviction ?
      11 En agissant ainsi, il se causera du tort à lui-même, (peut-être) un tort irréparable. Et c’est à cause de ta connaissance que ce faible va courir à sa perte, ce frère pour lequel, pourtant, le Christ a donné sa vie !
      12 Si vous péchez de la sorte envers des frères en blessant leur conscience mal affermie, vous péchez contre le Christ lui-même.
      13 C’est pourquoi, si la viande que je mange devait constituer une tentation pour mon frère, si elle devait l’inciter à tomber dans le péché, je préférerais renoncer à la viande, une fois pour toutes, plutôt que d’être pour lui une occasion de chute.

      1 Corinthiens 9

      1 Ne suis-je donc pas libre ? Ne suis-je pas apôtre ? N’ai-je pas vu, de mes yeux, notre Seigneur ? (Je le sais, quelques-uns me dénient ce titre, mais) vous-mêmes, n’êtes-vous pas un fruit du travail que le Seigneur m’a confié ?
      2 Si certains refusent de reconnaître en moi un apôtre, vous, du moins, vous ne le ferez certainement pas, puisqu’en tant qu’Église du Seigneur, vous êtes la preuve qui scelle l’authenticité de mon service apostolique.
      3 Vous êtes ma meilleure réponse à ceux qui me critiquent et mettent (mon apostolat) en cause, la défense que j’oppose à mes détracteurs.
      4 (Revenons à la question de tout à l’heure :) en tant qu’apôtres, n’aurions-nous pas une pleine liberté ? Ne serions-nous pas libres de manger et de boire à notre guise ?
      5 N’aurions-nous pas le droit d’avoir, nous aussi, une femme chrétienne qui nous accompagnerait dans nos tournées, comme les autres apôtres, les frères du Seigneur et Pierre lui-même ?
      6 Ou bien, Barnabas et moi-même serions-nous les seuls à devoir travailler pour gagner notre pain ?
      7 Dites-moi : avez-vous jamais entendu parler d’un soldat faisant la guerre à ses propres frais, ou d’un vigneron qui n’aurait pas le droit de manger des fruits de sa vigne ? Quel berger élève un troupeau sans jamais profiter du lait de ses brebis ?
      8 « Considérations tout humaines ! » dites-vous. Mais ne tirons-nous nos arguments que des usages du monde et des principes établis par les hommes ? La loi ne dit-elle pas la même chose ?
      9 En effet, c’est bien dans la loi de Moïse qu’il est écrit : Tu ne muselleras pas le bœuf qui foule ton grain. Dieu s’inquiéterait-t-il uniquement des bœufs ?
      10 N’avait-il pas nos intérêts en vue en parlant ainsi ? Ces paroles n’ont-elles pas une signification pour nous ? Oui, certainement, c’est pour nous que cette parole fut écrite, car il faut que celui qui laboure le fasse avec espérance et que celui qui bat le blé ait la perspective de jouir du fruit de son travail.
      11 Puisque nous avons semé parmi vous les biens spirituels, serait-ce de notre part une prétention exorbitante si nous attendions de vous quelque avantage matériel ?
      12 Du moment que d’autres exercent ce droit sur vous, ne l’aurions-nous pas à plus forte raison ? Eh bien ! nous avons préféré ne pas en user : c’est consciemment que nous avons renoncé à notre liberté – comme nous renonçons à tout, et nous supportons patiemment toutes sortes de privations – afin d’éviter de placer un obstacle quelconque dans le chemin de l’Évangile du Christ.
      13 Et pourtant, vous le savez, ceux qui font le service sacré dans le temple vivent des revenus du temple. Ceux qui sont attachés aux offices de l’autel reçoivent leur part des sacrifices offerts sur l’autel.
      14 De même, le Seigneur a donné des instructions pour que ceux qui annoncent l’Évangile vivent de l’Évangile.
      15 Mais j’ai volontairement renoncé à ces droits. Et si je le mentionne ici, ce n’est pas pour les revendiquer et en profiter à mon tour ; je préférerais mourir (de faim) plutôt que de me laisser ravir ce titre de gloire.
      16 En effet, le seul fait d’annoncer l’Évangile n’est pas un titre de gloire pour moi, c’est une obligation qui m’est imposée : je me sens contraint de le faire. Malheur à moi si je ne prêche pas la Bonne Nouvelle !
      17 Ah ! certes, si c’est de mon plein gré que j’accomplis cette tâche, je reçois une récompense, et je me trouve même suffisamment payé de ma peine en le faisant. Mais puisque c’est involontairement, je ne fais que m’acquitter d’une responsabilité qui m’a été confiée, tout comme un gérant remplirait un office imposé.
      18 En quoi consiste alors ma récompense ? En la satisfaction de pouvoir offrir l’Évangile gratuitement, en renonçant volontairement aux droits que me conférerait ma qualité de prédicateur de l’Évangile.
      19 Cela m’assure mon indépendance à l’égard de tous les hommes. Et pourtant, bien que je sois un homme libre, je me suis fait l’esclave de tous, afin de gagner le plus de gens possible à Jésus-Christ.
      20 Lorsque j’étais avec les Juifs, j’ai vécu comme eux, afin de gagner des Juifs. Et comme ils sont soumis à la loi (de Moïse), je me suis moi-même assujetti à cette loi, bien qu’en réalité, j’en sois personnellement dégagé. Mais je l’ai fait pour conquérir ceux qui sont sous le régime de la loi.
      21 Avec ceux qui vivent sans la loi, je me suis comporté en affranchi de la loi – alors qu’en réalité, je ne vis pas en dehors de la loi de Dieu, puisque je me sens lié par la loi du Christ – mais c’était pour gagner au Christ ceux qui ne connaissent pas la loi.
      22 Dans mes relations avec les chrétiens à l’esprit étroit, tiraillés par leurs scrupules de conscience, je me suis fait comme l’un d’entre eux, afin de gagner ces faibles pour le Christ. Je me suis adapté en tout à tous afin d’en conduire au moins quelques-uns au salut par tous les moyens possibles.
      23 Or, tout cela, je le fais pour la cause de l’Évangile, afin d’en partager les bénédictions avec d’autres. Je prends ma part dans sa proclamation pour avoir, moi aussi, part à ses promesses.
      24 (Pourquoi ?) Ne savez-vous pas que, dans les courses du stade, tous les concurrents s’efforcent de gagner et, cependant, un seul remporte le prix ? Vous donc, courez comme lui afin de vous assurer la victoire.
      25 Tous les athlètes qui participent à une compétition sportive s’imposent toutes sortes d’abstinences. Ils disciplinent leur vie dans tous les domaines pour remporter la victoire et recevoir une couronne, qui sera pourtant bien vite fanée, alors que nous, nous aspirons à une couronne qui ne se flétrira jamais.
      26 C’est pourquoi, si je cours, ce n’est pas à l’aveuglette, mais sur le trajet prescrit, en gardant les yeux rivés au but. Si je m’exerce au pugilat, ce n’est pas pour donner des coups en l’air ; je ne me bats pas contre des fantômes.
      27 J’entraîne mon corps par l’endurcissement et la discipline afin de le réduire à ma merci ; je le maîtrise et le maintiens asservi, de peur qu’après avoir appelé les autres au combat et leur avoir proclamé la Bonne Nouvelle, je ne me trouve moi-même disqualifié.

      1 Corinthiens 10

      1 Car il ne faut pas que vous ignoriez, frères, que nos ancêtres, après leur sortie d’Égypte, ont tous marché sous la protection de la nuée, ils sont tous passés sains et saufs à travers la mer,
      2 ils ont donc tous, en quelque sorte, été baptisés « en Moïse » dans la nuée et dans la mer.
      3 Ils ont, en outre, tous bénéficié de la même nourriture reçue par des voies surnaturelles, (symbole de l’aliment) spirituel.
      4 Ils ont tous bu du même breuvage spirituel, car ils buvaient de l’eau jaillie miraculeusement d’un rocher. Ce rocher représentait symboliquement le rocher spirituel qui les accompagnait et qui n’était autre que le Christ lui-même.
      5 Malgré tout cela, la plupart d’entre eux ne furent pas agréés par Dieu, puisque le désert fut jonché de leurs cadavres.
      6 Tous ces faits ont une signification symbolique. Ce sont des figures prophétiques qui nous servent de leçon pour nous avertir de ne pas tolérer en nous de mauvais désirs comme ceux auxquels ils ont succombé et qui ont causé leur perte.
      7 Ne vous engagez pas dans des voies idolâtres comme beaucoup d’entre eux, selon ce qui est écrit : Le peuple s’assit pour manger (les sacrifices offerts au veau d’or à Horeb) et pour boire, puis ils se levèrent pour se divertir et danser (autour de l’idole).
      8 Ne devenons pas la proie de pratiques impures, ne nous laissons pas entraîner dans des liaisons coupables comme certains d’entre eux (lorsqu’ils péchèrent avec les filles de Moab) et, en un seul jour, il mourut vingt-trois mille personnes.
      9 Ne provoquons pas le Seigneur comme le firent certains d’entre eux qui, pour l’avoir fait, périrent sous la morsure des serpents.
      10 Ne vous plaignez pas de votre sort et ne murmurez pas (contre Dieu). Certains d’entre eux le firent et tombèrent sous les coups de l’ange exterminateur.
      11 Tous ces événements, je le répète, ont une portée prophétique : ces malheurs leur sont arrivés pour nous servir d’avertissement et pour illustrer la manière dont Dieu agit. Ils ont été consignés par écrit pour que nous en tirions instruction, nous qui vivons dans la période finale de l’Histoire, vers laquelle convergent les richesses de tous les temps.
      12 C’est pourquoi, si quelqu’un se croit fort, il a particulièrement besoin de veiller à ne pas tomber dans le péché.
      13 Les tentations qui vous ont assaillis jusqu’ici sont communes à tous les hommes : aucune d’elles n’a dépassé les forces humaines. D’ailleurs, Dieu est fidèle, et il ne permettra pas non plus à l’avenir que l’épreuve dépasse vos forces. Au moment de la tentation, il vous donnera la force d’y résister et il préparera une issue pour que vous en sortiez vainqueurs.
      14 Pour toutes ces raisons, mes bien-aimés, je vous en conjure : fuyez l’idolâtrie et évitez tout ce qui rappelle le culte des faux dieux.
      15 Je vous parle là comme à des gens raisonnables, j’en appelle donc à votre intelligence : jugez vous-mêmes de ce que je vais dire.
      16 La « coupe de reconnaissance » sur laquelle nous invoquons la bénédiction du Seigneur ne signifie-t-elle pas que nous sommes au bénéfice du sang du Christ versé pour nous ? N’est-elle pas une expression de notre communion avec lui ? Et le pain que nous rompons, ne représente-t-il pas notre communion au corps du Christ ?
      17 Du moment qu’il n’y a qu’un seul pain, nous tous, malgré notre grand nombre, nous ne formons qu’un seul corps, puisque nous partageons ce pain unique entre tous et que chacun en a sa part.
      18 Pensez à ce qui se passe dans le peuple d’Israël, j’entends Israël dans son sens littéral et terrestre : ceux qui mangent les victimes offertes en sacrifice ne sont-ils pas liés par leur commune adoration, ne sont-ils pas en communion avec l’autel puisqu’ils sont au bénéfice du sacrifice qui y est offert ?
      19 Cela signifierait-il que la viande sacrifiée à une idole devienne quelque chose de plus qu’une viande ordinaire ? Ou que l’idole corresponde à une divinité réelle ? Certainement pas !
      20 Mais je dis que les sacrifices des païens sont offerts à des esprits démoniaques et à « ce qui n’est pas Dieu ». Or, je ne veux pas que vous entriez en communion avec les démons.
      21 Vous ne pouvez boire à la coupe du Seigneur et en même temps à celle des démons ; vous ne pouvez être à la fois les hôtes du Seigneur à sa table et ceux des démons à la leur.
      22 Ou bien voudrions-nous lancer un défi au Seigneur et provoquer sa jalousie ? Nous croirions-nous plus forts que lui ?
      23 « Nous sommes libres de faire tout ce qui nous plaît ! » dites-vous. Mais est-ce que tout est bon pour nous ? « Tout nous est permis. » Sans doute. Mais tout n’aide pas forcément à croître spirituellement et à bâtir une communauté stable.
      24 Que chacun de vous, au lieu de ne songer qu’à lui-même et de chercher à jouir de tout ce qui est permis pour son avantage personnel, pense aussi au salut et aux intérêts des autres.
      25 Vous pouvez bien manger de tout ce qui se vend à la boucherie, sans faire d’enquête sur l’origine de ces viandes par scrupule de conscience.
      26 En effet, la terre appartient au Seigneur avec tout ce qu’elle contient.
      27 Si un non-croyant vous invite et que vous ayez envie d’y aller, mangez tranquillement de tout ce qu’on vous servira, sans vous laisser tourmenter par des scrupules de conscience.
      28 Mais si quelqu’un vous dit : « Cette viande a été offerte en sacrifice à une idole », alors, abstenez-vous d’en manger à cause de celui qui vous a prévenus et pour des raisons de conscience.
      29 Par conscience, j’entends, bien entendu, non la vôtre, mais la sienne. — Mais pourquoi, (demandez-vous,) ma conscience serait-elle régie par une conscience étrangère et pourquoi ma liberté serait-elle mise en question par des jugements d’autrui ?
      30 Si je mange d’un cœur reconnaissant et que je remercie Dieu pour les aliments dont je jouis, pourquoi serais-je critiqué ou calomnié au sujet d’un aliment pour lequel je rends grâce à Dieu ? —
      31 Parce que, soit que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous fassiez quelque autre chose, vous devez tout faire pour la gloire de Dieu.
      32 Il faut donc que rien, dans votre comportement, ne soit un sujet de scandale ou une occasion de chute, ni pour les Juifs, ni pour les non-Juifs, ni pour les membres de l’Église de Dieu.
      33 C’est d’après ces principes que j’agis moi-même : je m’efforce, en toutes circonstances, de m’adapter à tous les hommes en tenant compte de leurs opinions, de leurs désirs et de leurs intérêts. Je ne considère pas ce qui me serait agréable ou avantageux, mais je pense aux multitudes d’hommes perdus, cherchant à les conduire au salut.

      Galates 3

      7 Ainsi, seuls ceux qui placent toute leur confiance en Dieu sont les vrais fils d’Abraham.
      18 Mais si l’héritage du salut dépendait de l’accomplissement de la loi, il ne reposerait plus sur la promesse et les croyants ne pourraient pas en bénéficier. Or, c’est bien par une promesse que Dieu a accordé sa faveur à Abraham ; l’héritage lui a été assuré comme un cadeau.

      Galates 4

      21 Dites-moi, vous qui tenez tant à vivre sous la loi, entendez-vous aussi ce qu’elle dit ? La comprenez-vous ?
      22 Il y est écrit qu’Abraham a eu deux fils, l’un de l’esclave Agar et l’autre de Sara, la femme libre.
      23 Le fils de l’esclave a été conçu dans des conditions ordinaires, il naquit naturellement. Le fils de la femme libre, par contre, fut donné à Abraham en vertu d’une promesse.
      24 Ce sont là des allégories qui ont une signification symbolique plus profonde : ces deux femmes représentent les deux alliances. La première est originaire du mont Sinaï, elle donne naissance à des enfants esclaves. Elle correspond à Agar.
      25 Le mot Agar, en effet, désigne, chez les Arabes, le mont Sinaï. Agar est l’image de la Jérusalem actuelle car celle-ci vit encore, avec tous ses enfants, dans l’esclavage.
      26 Mais la Jérusalem d’en-haut jouit de la liberté. C’est elle notre mère.
      27 Car il est écrit : Réjouis-toi, femme stérile, toi qui n’as jamais été mère. Éclate de joie et de louanges, chante, toi qui ignores les douleurs de l’enfantement. Car les enfants de la délaissée seront plus nombreux que ceux de la femme mariée.
      28 Vous, chers frères, vous êtes les enfants de la promesse, tout comme Isaac.
      29 Mais aujourd’hui, comme alors, celui qui ne connaît que la naissance selon la nature, persécute celui qui est né par l’intervention de l’Esprit.
      30 Toutefois, qu’en dit l’Écriture ? Renvoie l’esclave avec son fils, car le fils de l’esclave ne partagera pas l’héritage avec le fils de la femme libre.
      31 Nous, mes frères, nous ne sommes pas enfants d’une servante, mais fils de la femme libre.
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