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Dictionnaire Biblique de Top Bible

PROPITIATION

Plus peut-être qu'aucune autre notion religieuse, la notion de propitiation est familière aux cultes païens. Le terme « propitiation » désigne soit l'action d'apaiser le dieu irrité, de gagner la faveur du dieu indifférent, soit les moyens employés pour parvenir à cette fin. Chez celui qui la recherche, la propitiation implique la conscience d'une faute ou le sentiment d'un abandon, avec, dans l'un et l'autre cas, la persuasion que la bienveillance de la divinité à qui la propitiation est offerte vaut d'être obtenue.

1.

Le Primitif a la conviction que son existence est enveloppée, dominée par des puissances mystérieuses dont il connaît mal la nature et la volonté, dont il redoute le mécontentement, avec lesquelles il sait qu'il ne pourrait entrer en lutte. Maladies et déceptions, pertes matérielles et blessures, tous les événements pénibles, tous les accidents inopportuns sont la preuve du courroux de ces puissances ; la démarche la plus urgente et la plus sage est, évidemment, de les amener à des dispositions plus sympathiques. Confondues avec les forces de la nature au stade de l'animisme, conçues sous des formes analogues au mode des individus humains au stade des religions naissantes, l'homme a toujours le souci d'être en paix avec elles ; dans le premier stade il faut surtout éviter leur contact qui troublerait l'existence, dans le deuxième stade il faut chercher leur présence pour recevoir l'aide indispensable. Et c'est souvent par les mêmes opérations : prières, offrandes, holocaustes, que l'homme essaie d'obtenir tantôt l'éloignement, l'abstention des pouvoirs redoutés, tantôt l'intervention, la collaboration des pouvoirs invoqués. La propitiation se rapporte uniquement à la deuxième attitude. Elle est un acte positif, à fond moral ou rationnel, même quand ses motifs semblent contredire la morale ou la raison, par lequel le croyant s'efforce d'entrer ou de rentrer en rapport avec son Dieu. Par là elle se sépare nettement de tout ce qui ressortit aux multiples manifestations de la magie et elle appartient à la religion proprement dite.

Si les sentiments sont divers qui inspirent le Primitif, opposés même selon les circonstances : crainte ou gratitude, désir de succès ou de délivrance, intérêt général ou délivrance exceptionnelle, la propitiation répond chez lui à l'un de ses instincts partout manifesté.

Le civilisé antique est sur ce point frère du Primitif. Il suffit d'évoquer la mythologie grecque et la mythologie romaine pour enregistrer l'ampleur de la croyance à la nécessité et à l'efficacité de la propitiation.

Le Grec, amoureux de la lumière et de la beauté, peuple l'Olympe de dieux revêtus de beauté et de lumière, victorieux des vieux Titans, présidant à la vie individuelle et sociale des humains. Très loin de la morale, très près de l'homme, leurs passions éclatent comme des orages et la destinée des habitants de la terre peut en être bouleversée. La négligence à leur égard les offusque, la trop grande félicité excite leur jalousie ; l'homme n'est jamais assuré de leur constance et de leur bonté. Malheurs personnels, ruines familiales, défaites nationales sont imputés, par delà les causes terrestres apparentes, à la volonté des dieux. La plus élémentaire raison conduit à se prémunir contre leur déplaisir, à s'assurer leur concours favorable ou tout au moins leur neutralité. Homère abonde en descriptions de sacrifices d'animaux offerts aux divinités pour gagner leurs bonnes grâces. En des heures solennelles, le sacrifice prenant un caractère tragique opérait plus efficacement sur l'humeur et l'action du dieu : il devenait un sacrifice humain. Agamemnon cherche à effacer l'offense qui a blessé Diane en immolant sa fille Iphigénie ; Ménélas, bloqué par des vents contraires, offre quelques adolescents égyptiens pour pouvoir continuer son voyage, et Thémistocle offre trois prisonniers pour s'assurer la victoire avant le combat de Salamine ; quand sévissait la peste, l'oracle de Delphes ordonnait habituellement un sacrifice expiatoire humain.

Plus portés vers l'ordre, la précision, la règle, les Romains se plaisent à mettre chaque domaine de l'existence sous la direction d'un dieu spécial, mais, ceci fait, ils restent à la merci de ses dispositions changeantes. Les rites et les cultes devaient assurer quelque continuité aux bienfaits des dieux. Et le jus divinum n'a d'autre but que de procurer la pax deorum. Le plus ancien collège de prêtres connu, « les frères arvales », appelait par des processions en plein champ l'attention de la déesse de la terre ; si un danger imprévu, menaçant les moissons, montrait quelque relâchement dans la protection attendue, le don de deux agneaux noirs passait pour la raviver.

L'institution des flamines, origine d'un culte d'État, est destinée à veiller à l'intérêt général, à côté des cultes privés par lesquels les familles acquièrent l'appui des Pénates et des Lares. Le plus grand bénéfice attendu des dieux était le maintien de « la paix romaine ». Comme les fautes à leur égard pouvaient être réelles quoique involontaires, des cérémonies périodiques, les lustrations, étaient destinées à purifier les êtres terrestres par des actes symboliques empruntant l'eau ou le feu, à se concilier les êtres célestes par l'offrande d'une victime. Les événements importants : déclaration de guerre, mise à la voile d'une flotte, etc., étaient précédés des mêmes précautions et des mêmes implorations. Lorsque, par des signes funestes : tonnerre par temps clair, éclipses de soleil, pluies de pierres ou de sang, etc., les dieux laissaient comprendre leur dépit, il était d'usage de recourir pour regagner leur mansuétude à des lustrations supplémentaires.

Plus tard, sous l'influence grecque, s'introduisirent de nouvelles formes de propitiation, tels le lectisternium, festin public servi aux divinités, la supplicatio, pèlerinage répétant d'un temple à l'autre les appels à la clémence du ciel, le piaculum, sacrifice qui comportait une notion nouvelle, la notion de compensation pour l'atteinte portée à la majesté ou aux ordres des dieux.

2.

Du plan naturel où se meut le Primitif, du plan social où se tient le Grec, du plan légal où agit le Romain, l'A. T, passe au plan moral. Dans l'A.T., les relations de Dieu et de l'homme ont lieu sous le signe de la grâce divine. Israël n'est pas seulement en rapport avec Dieu parce qu'il fait partie de la création, parce qu'il est membre de l'humanité, parce qu'il est régi par le destin qui gouverne le monde, mais parce que Dieu l'a appelé, l'a choisi ; il est le peuple élu ; le lien général qui unit tous les êtres à Dieu, le Créateur, se précise, se transforme en un lien spécial ; entre Dieu et Israël il y a une alliance. Cette faveur qui lui vaut d'insignes privilèges lui fait porter, par réciprocité morale, une responsabilité accrue. Chez lui la faute devient le péché ; chez lui, plus que chez toute autre race, la propitiation sera une nécessité. Nécessité d'autant plus rigoureuse que si les dieux païens participent de la faiblesse humaine, en contraste irréductible avec eux et avec elle, le Dieu d'Israël est saint.

La sainteté est l'attribut spécifique de Jéhovah, le vrai Dieu, le seul Dieu (Le 11:44 19:2 20:26 21:7,1Sa 6:20). L'élection est un acte de sa libre miséricorde (Ps 15:2, Esa 5:16, Os 11:9). Elu par Jéhovah, Israël a par ce fait le gage certain que son Dieu est à son égard plein de bonté paternelle (Ex 4:22, Joe 2:13, Esa 1:2). Mais parce que Jéhovah est saint, il s'oppose irrémissiblement à toute compromission avec le mal ; il abandonnera donc à lui-même le pécheur si le pécheur ne se repent, il condamnera toute forme et toute manifestation d'idolâtrie, et l'A. T, parlera de la jalousie de Dieu, de la colère de Dieu (voir ces mots).

Le Dieu saint exige, par suite, qu'Israël, son peuple, devienne lui-même saint. L'effort vers la sainteté sera, chez l'Israélite, la véritable réponse à l'appel de Dieu ; un effort qui implique la consécration progressive et constante de la personne et de la vie, c'est-à-dire un effort trop grand pour l'homme si l'homme est seul à le poursuivre. De là vient la grande place donnée dans la loi de Moïse aux sacrifices par lesquels l'homme confesse sa culpabilité et traduit son besoin de pardon.

Cette interprétation ne va pas sans discussion dans la pensée moderne. A entendre quelques théologiens, et surtout les disciples de Ritschl, le sacrifice mosaïque est essentiellement un témoignage de bonne volonté, bien moins un aveu de péché qu'un engagement de rester fidèle à l'alliance divine. Dès lors il conviendrait de rectifier la traduction des LXX qui a rendu le verbe hébreu kipper =couvrir, par le verbe gr. hilaskesthaï =rendre propice. L'Israélite, membre de l'alliance, savait qu'à ce titre il possédait la bienveillance de Dieu, et que, s'il persévérait, autant que faire se pouvait, dans les observances religieuses, morales, civiles que ce titre entraînait, Dieu lui garderait et lui multiplierait sa bienveillance. Mais il ne cessait pas, cependant, d'être un homme, une fragile créature, si fragile qu'il ne saurait s'approcher à découvert de Jéhovah, du Tout-Puissant, sans être anéanti par la majesté et la gloire divines. Aussi, quand il entre dans le sanctuaire où siège son Dieu, l'Israélite se couvre-t-il, se protège-t-il en interposant le sacrifice comme une sorte de bouclier entre sa misérable faiblesse et l'omnipotence redoutable du Très-Haut.

Quelques textes, si on les détache de leur contexte, donnent un semblant de base à cette métaphysique (De 5:23,25, Ex 23:20,1Sa 6:19 et suivant). Celle-ci est étrangère à l'esprit et à la lettre des péricopes visées.

Schématiquement, les sacrifices (voir ce mot) dans l'ancienne alliance se rangent en deux classes : les holocaustes et les offrandes. L'holocauste consistait dans le sacrifice d'une victime ; une offrande s'y ajoutait, mais le sacrifice était l'acte prédominant. L'offrande consistait dans le don de certains produits de la terre. Partie très importante de la religion mosaïque, ils sont ordonnés, réglés avec un soin minutieux, et placés sous l'autorité d'hommes spécialement éduqués : les sacrificateurs.

Le rite des holocaustes était constant : l'Israélite amenait la victime à l'entrée de la tente d'assignation ; il lui imposait les mains ; l'immolation suivait, accomplie par le donateur lui-même, d'après Le 1:3, ou le plus souvent par le sacrificateur. Parmi les diverses phases de la cérémonie dont beaucoup sont secondaires, l'imposition des mains est à remarquer. Elle est le centre religieux de ce grand acte du culte, et, sauf erreur, un geste original appartenant en propre à la religion d'Israël. On a voulu y voir le symbole de la substitution de l'animal à l'homme, d'un animal rituellement pur à l'homme moralement impur, celui-ci se déchargeant de ses péchés sur celui-là, celui-là étant mis à mort à la place de celui-ci. D'une part, les textes n'appuient pas cette hypothèse. D'après Le 1:4, l'imposition des mains a lieu afin que la victime soit agréée en faveur de celui qui l'offre. Les textes, d'autre part, ne fournissent de façon explicite aucune explication théorique. Mais l'imposition des mains (voir art.) est, en général, un signe de consécration, et le contexte du Lévitique rend cette interprétation préférable à toute autre. L'Israélite attestait qu'il présentait, d'un coeur contrit, l'holocauste, en témoignage à la fois des fautes qu'il avait commises et de son espoir dans la bonté de Jéhovah.

Des holocaustes avaient une signification déterminée : holocaustes de louanges, ils rendaient grâces pour une bénédiction exceptionnelle et, semble-t-il, inattendue ; holocaustes de reconnaissance, ils avaient le même sens que les précédents mais se rapportaient à une délivrance sollicitée et accordée ; holocaustes volontaires, ils traduisaient une ferveur spontanée, un sentiment de libre gratitude à côté des manifestations prévues par la Loi.

L'holocauste pour le péché avait une haute valeur religieuse. Il impliquait, comme les autres, la conscience des transgressions dont l'homme s'était rendu coupable ; ils s'accompagnait, en outre, d'une confession publique de ces transgressions, les unes concernant les manquements connus à la Loi, les autres consistant en violations commises par pure imprudence ou même commises sans le savoir.

Vis-à-vis de la majesté sainte de Jéhovah, l'homme ne savait jamais être juste ; l'holocauste pour le péché proclamait cette tare originelle, universelle et représentait une sorte de réparation. Les rites spéciaux du « Jour des Expiations » se rattachent à l'holocauste pour le péché ; ils rappelaient non plus à l'individu concret mais au peuple entier, et aux grands-prêtres eux-mêmes, l'indispensable nécessité de veiller pour ne pas offenser Jéhovah.

Parmi les offrandes, les unes étaient collectives comme celle des prémices de la moisson présentées pendant la Pâque, ou celle des pains de proposition présentés pendant le sabbat ; les autres étaient personnelles, comme celle qui chez les indigents était donnée à la place d'une colombe, ou celle que le prêtre devait apporter après sa consécration, ou encore celles qui étaient faites pour souligner le prix attaché à un voeu (voir ce mot).

Indépendamment du sens particulier de tel ou tel acte déterminé du culte, un sens général se retrouve dans tous, aussi bien dans les offrandes les plus simples que dans les plus grands holocaustes. Offrande et holocauste étaient, du côté de l'homme, un sacrifice selon la signification littérale du terme, un acte qui coûtait quelque chose, qui entraînait une privation, un renoncement. C'est un mâle qu'il faut choisir pour l'holocauste, un mâle sans défaut pris parmi les animaux purs. Et l'offrande n'est jamais faite avec des fruits que la terre produit spontanément, mais avec des fruits dus au travail de l'homme. Le besoin indispensable de la faveur de Jéhovah, l'importance de ne pas l'aliéner quand on la possédait, de la reconquérir quand on l'avait perdue, en d'autres termes le permanent besoin de propitiation est la grande pensée inspiratrice de tout le rituel du Lévitique ; avec des contours plus ou moins nets mais partout discernables, elle forme l'unité fondamentale des multiples cérémonies, elle en est l'explication générale.

Sans doute la privation, le renoncement, conséquences de l'holocauste et de l'offrande, sont en grande partie d'ordre matériel. Tels quels ils conduisaient Israël, ils le préparaient à un stade plus élevé, à la privation et au renoncement d'ordre moral. Sans ces derniers, les premiers couraient le risque grave de satisfaire non pas Dieu mais l'homme ; le sacrifice qui coûtait à l'homme pouvait devenir un sacrifice qui rapportait si la faveur de Jéhovah était due en retour, si l'alliance était conçue comme un contrat où l'homme donne pour que Dieu rende. C'était là l'opinion païenne, c'était l'opinion qui menaçait de ruiner le progrès religieux d'Israël : une propitiation qui jouerait automatiquement, mécaniquement, et créerait pour l'homme une sorte de droit sur Dieu, obtiendrait le pardon et le secours non de l'amour de Dieu mais en vertu d'une obligation exercée sur la volonté divine.

La lutte contre cette funeste déviation fut l'une des tâches du prophétisme. Le message des prophètes a un double contenu : positif quant à la révélation plus complète de la nature et du but de Dieu, négatif quant à la réaction inlassable contre le sacrilège du matérialisme utilitaire de la piété, contre la réduction des rapports avec Dieu à des actes rituels. Amos (Am 5:22) dira : « Quand vous me présentez des holocaustes et des offrandes je n'y prends aucun plaisir » ; Osée (Os 6:6) différenciera religion et culte : « J'aime la piété et non les sacrifices » ; Ésaïe (Esa 1:11) proclamera le néant des cérémonies légales : « Qu'ai-je à faire de la multitude de vos sacrifices ! »

Avec les prophètes, en même temps que la notion de péché s'individualise, que la notion de personne morale s'approfondit, la notion de propitiation, logiquement, dépasse le domaine rituel pour occuper le domaine spirituel. Et l'Eternel fait miséricorde non parce que l'homme observe des jours de fête ou des prescriptions légales, mais parce que l'amour divin est l'unique motif de la création et de l'élection. Assurément, cet amour ne se répand pas au hasard, n'agit pas sans discernement comme une force de la nature ; parce qu'il est l'amour du Dieu qui est toujours le Dieu trois fois saint, il exige certaines conditions que le coeur humain doit remplir ; ces conditions elles-mêmes sont devenues dans le prophétisme purement spirituelles, et ce sont la repentance, la prière, la contrition, la foi, l'espérance qui sont les moyens d'obtenir la propitiation.

Un autre moyen apparaît, pour la première fois, chez les prophètes et, çà et là, dans les Psaumes, qui va prendre une valeur notable : la souffrance. Le lien est, psychologiquement, naturel entre le péché, la souffrance et la propitiation. Puisque le péché a pour conséquence et pour châtiment la souffrance, il est normal que la souffrance soit, en un sens, comme une expiation du péché, et, par suite, procure en quelque sorte une propitiation pour ce péché. Mais ce point de vue intellectuel n'est pas celui des prophètes : c'est du seul point de vue moral qu'ils envisagent le rôle de la souffrance ; et ce sont essentiellement, peut-être même uniquement, les souffrances des justes qui ont une valeur propitiatoire ; les déclarations du chap. 53 d'Ésaïe en sont le plus illustre et le plus émouvant témoignage.

3.

Le N.T. résume et unifie tous les modes et moyens de propitiation en Jésus-Christ, et la propitiation n'est pas seulement mise en rapport avec sa personne et avec son oeuvre, mais elle est placée dans leur dépendance immédiate.

Les termes techniques qui l'expriment sont cependant très rares dans les livres de la nouvelle alliance, bien plus rares que dans ceux de l'ancienne alliance. Le verbe hilaskesthaï =rendre propice, ne se rencontre que deux fois : « O Dieu, sois propice envers moi... », prie le péager (Lu 18:13) ; « Il fallait un grand-prêtre semblable à ses frères pour faire la propitiation des péchés du peuple » (Heb 2). Les substantifs dérivés ne sont pas plus fréquents ; hilasmos est employé deux fois : « Jésus-Christ est une propitiation pour nos péchés et pour les péchés du monde entier » (1Jn 2:2) ; « Dieu nous a aimés et a envoyé son Fils comme une propitiation pour nos péchés » (1Jn 4:10) ; hilastèrion est employé deux fois également : « Dieu a destiné Jésus à être une propitiation » (Ro 3:25) ; Heb 9 5 ne concerne pas Jésus-Christ, mais décrit le tabernacle et mentionne le couvercle d'or de l'arche comme « propitiatoire ».

Toutefois ce petit nombre de vocables ne signifie pas le peu d'importance de la réalité. La propitiation fait corps, dans les données des évangiles et des épîtres, avec la rédemption. La rédemption est le vocable le plus compréhensif ; il désigne le fait du salut dans sa portée sans limites, englobant le passé ; le présent et l'avenir, rénovant l'homme et la nature, le corps et l'âme, s'étendant au peuple d'Israël, au peuple de la nouvelle alliance, à tous les peuples de la terre. La propitiation est un moment de cette seconde création qui s'appelle la rédemption.

De plus, la propitiation ne se distingue que difficilement de telle autre notion relative à l'action de Jésus-Christ, et, entre autres, de la notion de réconciliation. Paul déclare : « Par Jésus-Christ nous avons obtenu la réconciliation avec Dieu » (Ro 5:11) ; « Dieu a réconcilié le monde avec lui en Christ » (2Co 5:19). Le verbe grec de ce dernier texte, katallasseïn, a le sens premier et général : modifier une situation de manière à l'améliorer, modifier un rapport de manière à le restaurer, à l'affermir. C'est là, exactement, le résultat de la propitiation. On a quelquefois entendu la propitiation comme une cause de la réconciliation, en alléguant que la réconciliation est un résultat obtenu sans indication du moyen pour l'obtenir ; la distinction est spécieuse car il en est de même de la propitiation ; le moyen par lequel a été procurée la propitiation demande à être déterminé tout comme le moyen par lequel a été procurée la réconciliation. Or, le N.T. fait provenir propitiation et réconciliation non seulement du même auteur, Jésus-Christ, mais du même acte, le sacrifice de Jésus-Christ.

Enfin il paraît vraiment inutile d'essayer de dissocier la propitiation et la substitution, la substitution qui répond mieux que l'expiation à la langue et à la pensée du N.T. (voir Expiation). L'une et l'autre notions indiquent identiquement ce qu'a été l'oeuvre historique de Jésus-Christ, expliquent de la même manière le « comment » de la rédemption. L'analyse des textes le montre clairement. Un théologien très conservateur, Grétillat, a écrit : « Nous adoptons le terme de propitiation de préférence à celui qui est le plus usité en français, expiation, comme traduisant plus exactement les termes bibliques. » (Dogmatique, t. IV, p. 276.) Non seulement les termes sont synonymes mais les faits sont interchangeables : la propitiation s'est opérée par la substitution de Jésus-Christ à l'homme, la substitution de Jésus-Christ à l'homme a été une propitiation.

Il convient donc de tenir compte, en étudiant la propitiation, des passages contenant la chose bien qu'ils ne contiennent pas le mot. Ceux qui mentionnent la propitiation suffisent d'ailleurs à établir l'interdépendance affirmée. (Pour Ro 3:25, voir Expiation)

De Lu 18:13 ressort seulement, mais nettement, que la seule prière exaucée est celle qui est tout d'abord une confession des péchés, un appel à la grâce de Dieu pour que Dieu daigne se montrer propice. La nécessité de la propitiation pour l'homme, pour tout homme, y compris les prétendus justes, est implicitement enseignée.

Le contexte de Heb 2:17 développe cette thèse que pour porter secours à la race d'Abraham, le Propi-tiateur devait devenir membre de cette race, et, puisque ceux-ci ont en partage la chair et le sang, avoir lui-même la chair et le sang en partage (verset 14). Comme si cette caractéristique ne suffisait pas, il répète : « Il fallait qu'il fût semblable à ses frères en toutes choses » (verset 17). « En toutes choses » (=kata panta) est absolu. C'est une réelle humanité que celle du Christ. Elle ne consiste pas à revêtir la personne de Jésus d'une forme différente, d'un organisme charnel voilant une nature secrète ; le Christ traverse les souffrances et les épreuves (Heb 2:18) et même les tentations (Heb 4:15) qui affectent la simple humanité ; la similitude touche à l'identité. Pourquoi cette transformation de celui qui était « le reflet de la gloire de Dieu et l'empreinte de son être » (Heb 1:3), transformation qui est considérée comme obligatoire : « il fallait » ? (Heb 2:17) « Afin d'être, répond l'épître, un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle auprès de Dieu pour faire la propitiation des péchés du peuple. » Cette propitiation n'était donc possible que si Jésus était devenu homme, que si Jésus homme, à la place de ses frères, obtenait pour eux la réconciliation qu'ils ne pouvaient par eux-mêmes obtenir. Substitution et propitiation ne vont pas l'une sans l'autre ; l'une et l'autre présentent sous deux aspects le même acte de renoncement et d'amour.

Les deux textes 1Jn 2:2 4:10 sont commentés plus que traduits par certaines versions avec la périphrase « victime de propitiation » ; le grec porte le seul terme hilasmos, propitiation ; Jésus est la propitiation. Sans doute, le commentaire s'accorde avec l'ensemble de l'épître, mais il est incomplet et la traduction littérale est seule correcte.

1Jn 2:1 invite les destinataires de la lettre à ne point pécher. Ce conseil a le caractère formel d'un commandement. Pourtant les lecteurs auxquels l'auteur le donne gardent, à côté de leur foi, l'originelle et insurmontable faiblesse, et le péché proscrit jette son ombre et exerce sa domination même sur la voie de la sanctification. Mais il faut bannir, malgré cette humiliante expérience, tout découragement, car si le croyant pèche encore, il a, auprès du Père, un garant, un répondant, Jésus-Christ le Juste. Jésus-Christ le Juste est qualifié pour ce rôle d'intercesseur, de médiateur, parce que, d'après 1Jn 2:2, il est « la propitiation pour nos péchés ». Dans l'A. T, la personne qui opère la propitiation et l'offrande qui sert de propitiation sont séparées ; la séparation s'efface dans l'épître aux Hébreux ; dans le johannisme l'effacement de la séparation est achevé : le Christ est à la fois propitiateur et propitiation. Voilà pourquoi le sens du texte est affaibli si l'on traduit hilasmos par « victime de propitiation », car Jésus-Christ n'est pas seulement la rançon offerte, il est aussi celui qui offre la rançon.

Sans se servir du mot technique, l'évangile de Jean exprime une idée analogue par l'image de (Jn 1:29) : « Voici l'agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde. » D'autre part, l'action du Propitiateur s'exerce encore après l'accomplissement de la propitiation historique ; elle est analogue à l'intervention que Jésus promet à ses disciples (Jn 14 et Jn 16), à l'intercession que mentionne l'épître aux Hébreux : (Heb 7:25) « Jésus peut sauver parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur », à la médiation dans laquelle Paul pose l'un des fondements de la certitude chrétienne : « Qui condamnera ? Jésus-Christ est mort, bien plus il est ressuscité, il est à la droite de Dieu et il s'entremet pour nous » (Ro 8:34).

La propitiation concerne les péchés des croyants et « les péchés du monde entier », de tout le cosmos. L'opposition entre le croyant et le monde ne vise pas chez Jean, comme souvent chez Paul, les chrétiens et les Juifs, mais les chrétiens et les païens, les « brebis du bon Berger » et les autres membres de la race humaine. Les lecteurs de l'épître étaient en grande partie sortis du paganisme ; le particularisme juif n'avait point de sens pour eux et n'était point un péril. Mais ils ne devaient pas se considérer eux-mêmes et leurs frères en la foi comme les seuls élus, se prévaloir comme d'une grâce à eux seuls accordée de l'état de choses nouveau instauré par le Fils de l'homme ; toutes les créatures étaient appelées avec eux et comme eux à participer au salut, avec eux et comme eux elles étaient mises au bénéfice de la propitiation de Jésus-Christ. L'universalisme relatif à la propitiation rejoint l'universalisme relatif à la rédemption ; ce tout universel a évidemment des parties universelles ; limitée au moment de sa réalisation historique, comme tout fait concret accompli sur la terre, la propitiation n'a de limites ni dans le temps ni dans l'espace ; Jésus-Christ a été et il demeure le Propitiateur pour le monde entier.

1Jn 4:10 ramène la propitiation à sa source première : elle est une attestation de l'amour de Dieu, elle vient de l'amour de Dieu. L'épître est ici encore un écho de l'évangile : « Dieu a envoyé son Fils comme propitiation pour les péchés. » Il faut souligner l'affirmation capitale que ce n'est pas la propitiation qui éveille ou attire l'amour de Dieu. Il y a un renversement complet entre la conception païenne qui regarde la faveur de la divinité comme une récompense, ou tout au moins comme une réponse, et la conception chrétienne qui situe en Dieu toute initiative. Ce n'est donc pas la propitiation qui nous vaut l'amour de Dieu, c'est l'amour de Dieu qui nous vaut la propitiation. Ni oeuvre, ni offrande, ni mérite, ni prière, ni sacrifice n'émeuvent le coeur de Dieu pour le rendre miséricordieux ; c'est du coeur du Père, c'est de sa miséricorde éternelle que viennent la révélation et la rédemption. « Ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c'est lui qui nous a aimés et a envoyé son Fils comme propitiation. » Il y a assez de lumière dans cette parole pour se borner à la citer.

4.

Pourtant la déclaration de Jean et les multiples déclarations analogues, si elles sont évidentes en elles-mêmes, posent un problème : puisque Dieu est l'initiateur de la propitiation opérée par le Christ, comment la propitiation opérée par le Christ est-elle offerte à Dieu ? Si, avant toute propitiation, Dieu nous aime, quelle est la nécessité, quelle est l'utilité de la propitiation ?

L'union à rétablir entre Dieu et l'homme n'a pas été rompue des deux côtés ; les témoignages bibliques sont unanimes à faire porter à une seule personne, à la personne de l'homme, la responsabilité de la rupture. Paul, qui formule avec le plus d'ampleur et résout avec le plus de netteté le problème de la réconciliation, ne parle nullement d'un changement qui doit survenir dans les dispositions de Dieu. On l'a vu, réconciliation et propitiation sont des notions similaires. La propitiation, la réconciliation ne rendent pas Dieu autre qu'il n'était auparavant ; c'est. d'un changement dans les dispositions de l'homme qu'il s'agit ; la propitiation, la réconciliation modifient la situation de l'homme vis-à-vis de Dieu.

2Co 5:17,19 rattache le renouvellement de toutes choses à sa cause première qui est le dessein de Dieu et résume ce renouvellement dans la réconciliation. Le rôle du propitiateur, du médiateur, est à peu près passé sous silence, et seules sont en présence les deux parties : Dieu et l'homme. En présence mais non opposées, car une seule partie est hostile, l'homme, et c'est l'autre partie, c'est Dieu qui, voulant gagner sa créature pécheresse, entreprend de rétablir des rapports nouveaux avec elle, c'est Dieu qui opère lui-même ce rétablissement. Le verset 19 insiste sur le fait que si le Christ est le moyen dont Dieu s'est servi pour racheter l'humanité, Dieu cependant et Dieu seul a résolu, a conduit l'entreprise de la nouvelle création. « Tout vient de Dieu qui nous a réconciliés avec lui par le Christ. »

Par contre, Eph 2:13,16 met au premier plan la personne du Propitiateur. La situation est la même que dans le texte précédent : un éloignement, une séparation dont l'homme est le mauvais ouvrier et qui le laissent « sans Dieu et sans espérance dans le monde ». Pareille aussi est la tâche : détruire l'inimitié, réconcilier avec Dieu. Le Christ l'assume, la porte à la perfection par son sacrifice ; le verbe composé du verset 16, apokatallasseïn, renforçant l'idée du verbe simple, note que la propitiation, la réconciliation, a été complète. L'oeuvre du médiateur est définitive. Elle ouvre à jamais « un accès auprès du Père » ; elle est universelle : les païens comme les Juifs sont « membres de la famille de Dieu » (verset 19). Mais sous quelque forme qu'elle soit présentée, quels que soient les détails historiques plus ou moins mis en relief, la propitiation a une origine identique, et le contexte la rappelle quand le texte ne l'indique pas expressément ; c'est « la richesse de la miséricorde de Dieu », c'est « le grand amour dont il nous a aimés » (Eph 2:4) qui motivent l'apparition du Propitiateur dans le monde.

Col 1:19 juxtapose l'action de Dieu que relève 2Co 5:18 et suivants et l'action du Christ que relève Eph 2:13 et suivants : « Il a plu à Dieu de réconcilier en Christ toutes choses avec lui-même. » En Christ, par le moyen, par l'intermédiaire du Christ. La propitiation du Christ est la cime culminante dans la chaîne des faits de l'histoire du salut. Celle-ci commence avec la chute de l'homme, se poursuit dans le paganisme où le souci de rendre la divinité propice tourmente la conscience naturelle, se précise dans le peuple d'Israël où la législation et le culte mosaïques révèrent le vrai Dieu, révèle l'oeuvre même de Dieu dans l'oeuvre de Jésus de Nazareth. Elle se perpétue ensuite de siècle en siècle, s'élargit jusqu'aux extrémités de la terre, atteint les bornes de l'univers, mais la propitiation du Christ met du définitif dans le cours incessant des choses, du divin immuable dans les actions et les réactions des hommes. Avant le Christ il n'y avait que du préparatoire, il n'y a rien de nouveau après le Christ, parce que dans le Christ et par le Christ Dieu intervenait personnellement. La doctrine religieuse vraie sera essentiellement l'explication de l'enseignement du Christ ; l'activité religieuse féconde sera principalement la propagation et l'imitation de l'action du Christ. Le plan de Dieu n'est pas modifié mais du côté de Dieu, objectivement, il est totalement accompli ; il se réalise, subjectivement, du côté de l'homme, par degrés, par étapes. Et dans cette progression qui se continue par « le ministère de réconciliation », selon l'expression paulinienne, non seulement la volonté de Dieu qui a décidé et la volonté du Christ qui a effectué la propitiation demeurent solidaires, mais elles sont confondues, et si bien qu'en scrutant l'intervention divine dans le monde ou dans son propre coeur, le croyant ne saurait discerner ce qui vient de Dieu et ce qui vient du Christ.

Or la constatation que selon le N.T. (dont il serait superflu de multiplier les citations parce qu'elles se répètent simplement l'une l'autre) et selon l'expérience religieuse, Dieu est tout ensemble celui qui veut et celui qui procure la propitiation, rend plus inévitable l'interrogation déjà énoncée : pourquoi la propitiation ?

5.

C'est que le Dieu de la Bible et le Dieu de la conscience morale est justice comme il est amour. Si c'est l'amour qui est le plus souvent invoqué dans le N.T., si même, par comparaison, la justice semble peu citée, elle n'en apparaît pas moins comme un attribut majeur de Dieu. Considérée chez l'homme, la justice est la conformité à la loi ; considérée chez Dieu, la justice est le maintien de la loi, la garantie du respect qui lui est dû et de la domination qu'elle doit exercer. Dans l'A. T, ou dans le N.T. la justice n'est pas envisagée dans l'abstrait, métaphysiquement, mais comme une caractéristique de l'attitude de Dieu vis-à-vis des hommes, dans le concret, moralement. Inséparable de la sainteté dans l'A.T., elle est pour le N.T. 1nséparable de l'amour. Ici et là elle est l'un des mobiles de l'action de Dieu, l'un des aspects de cette action. La justice intervient pour garder les fidèles, pour avertir les pécheurs, et dans l'un et l'autre cas elle réagit contre les influences opposées au plan de Dieu concernant le destin de l'humanité.

L'influence contraire, qui résume, renferme, engendre toutes les autres, celles-ci n'étant que ses manifestations diverses, est le péché (voir ce mot). Le péché est ce que Dieu ne voulait pas puisque le péché est la ruine de l'harmonie de la création ; il est ce que Dieu ne saurait admettre puisque le péché est la contradiction de la sainteté constitutive de l'être de Dieu et du but assigné à la créature humaine. L'A. T, prescrivait : « Soyez saints car je suis saint » (Le 19:2) ; le N.T. redit : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5:48). L'homme étant libre, a refusé de tendre vers cet idéal, il est devenu pécheur ; il ne peut désormais cesser d'être pécheur ; il est par suite éloigné à jamais de Dieu.

Or, parce qu'il est saint, Dieu ne saurait pactiser avec le péché en restant en relation avec l'homme pécheur. Il est exact de soutenir que le péché a étendu sa répercussion jusqu'à Dieu ; à cause du péché, Dieu, en vertu de sa justice, demeure séparé du pécheur, transgresseur de sa loi ; Dieu se contredirait lui-même si, au nom même de la loi qu'il a établie, il ne réagissait pas contre celui qui la viole. Cette réaction de Dieu, énergiquement soulignée dans l'A.T., l'est de même dans le N.T. ; elle y est pareillement désignée par les termes éminemment expressifs de « colère » (Ro 9:22,1Th 5:9), « inimitié » (Ro 5:10), qui traduisent l'incompatibilité absolue de la volonté de Dieu et de la conduite de l'homme. Il y a entre elles une opposition que la sainteté ne saurait accepter, que le péché ne saurait surmonter. Dieu ne peut pas ne pas vouloir ce qu'il a voulu dès l'origine : voir l'homme lui devenir semblable en s'élevant vers la sainteté ; et l'homme ne peut pas se dégager de son péché, même s'il s'y efforçait, pour se réconcilier avec Dieu.

Il faut que, d'une part, pour reprendre ses rapports avec l'homme, Dieu constate que cet homme a obéi à la loi de sa destinée, a atteint la sainteté, et d'autre part il faut, pour appeler Dieu, que l'homme sache Qu'en dépit de son péché Dieu lui est propice. La double condition est pour l'homme une double impossibilité. C'est par Jésus-Christ que la double impossibilité est surmontée. A la place de l'homme, Jésus homme réalise la sainteté proposée à l'homme, et l'homme sait qu'au nom de Jésus homme, Dieu pardonne et accueille (voir Expiation). Jésus est le Propitiateur qui rétablit entre Dieu et l'homme l'union rompue par le péché, qui ouvre un libre cours à l'amour du Père en lui ramenant ses fils prodigues.

Et bien que Dieu ait l'initiative de la propitiation (c'est de sa part que le Christ vient dans le monde), bien que Dieu soit lui-même auteur de la propitiation (Il agit avec le Christ et par le Christ), cependant il est vrai de soutenir qu'en un sens, Dieu par Jésus-Christ devient propice à l'homme. Comme le péché a étendu sa répercussion sur Dieu, la propitiation a sur Dieu un effet direct. Par Jésus-Christ, l'homme saint qui présente à Dieu sa sainteté pour les hommes ses frères, Dieu que le péché éloignait s'est rapproché de l'homme, Dieu qui réagissait contre le péché s'est réconcilié avec l'homme, Dieu que le péché arrêtait, tout en demeurant le Dieu juste, témoigne directement son amour à l'homme. Il y a donc une transformation dans les rapports de Dieu avec l'humanité, sans que, d'ailleurs, une atteinte soit portée à l'immutabilité du « Père des lumières, en qui il n'y a aucune variation ni ombre de changement » (Jas 1:17). Car la pensée de la rédemption est une pensée éternelle de Dieu. Si la prévision de la chute est inséparable du don de la liberté à l'homme, la prévision de la réparation est inséparable de la création de l'homme susceptible de pécher. L'amour infini de Dieu qui appelait l'homme à la vie ne l'abandonnait pas sur la route de la mort ; la propitiation est l'accomplissement en un moment déterminé de l'histoire, par un moyen historique déterminé, de la volonté toujours la même de Dieu : recevoir dans sa grâce l'homme qui aura consenti à se laisser sauver. And. A.

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      Exode 4

      22 Tu annonceras au pharaon : ‘Voici ce que dit l'Eternel : Israël est mon fils aîné.

      Exode 23

      20 » Voici que j'envoie un ange devant toi pour te protéger en chemin et pour te faire arriver à l'endroit que j'ai préparé.

      Lévitique 1

      3 » Si son offrande est un holocauste de gros bétail, il offrira un mâle sans défaut ; il l'offrira à l'entrée de la tente de la rencontre, devant l'Eternel, pour obtenir sa faveur.
      4 Il posera sa main sur la tête de l'holocauste, qui sera accepté de l'Eternel pour lui servir d'expiation.

      Lévitique 11

      44 En effet, je suis l'Eternel, votre Dieu. Vous vous consacrerez et *vous serez saints, car je suis saint ; vous ne vous rendrez pas impurs par tous ces reptiles qui rampent sur la terre.

      Lévitique 19

      2 « Transmets ces instructions à toute l'assemblée des Israélites : *Vous serez saints, car je suis saint, moi, l'Eternel, votre Dieu.

      Lévitique 20

      26 Vous serez saints pour moi, car je suis saint, moi, l'Eternel. Je vous ai séparés des autres peuples afin que vous m’apparteniez.

      Lévitique 21

      7 Ils n’épouseront pas une femme prostituée ou déshonorée, ni une femme rejetée par son mari, car ils sont saints pour leur Dieu.

      1 Samuel 6

      19 L'Eternel frappa les habitants de Beth-Shémesh, lorsqu'ils regardèrent l'arche de l'Eternel. Il frappa 50'070 hommes parmi le peuple, et le peuple fut dans le deuil parce que l'Eternel l'avait frappé d'un grand fléau.
      20 Les habitants de Beth-Shémesh dirent : « Qui peut se tenir en présence de l'Eternel, de ce Dieu saint ? Et vers qui l'arche doit-elle monter en s'éloignant de nous ? »

      Psaumes 15

      2 Celui qui marche dans l’intégrité, pratique la justice et dit ce qu’il pense vraiment.

      Esaïe 1

      2 Ciel, écoute ! Terre, prête l'oreille ! En effet, l'Eternel parle : « J'ai nourri et élevé des enfants, mais ils se sont révoltés contre moi.
      11 Que m'importe la quantité de vos sacrifices ? dit l'Eternel. Je suis rassasié des holocaustes de béliers et de la graisse des veaux, je ne prends aucun plaisir au sang des taureaux, des brebis et des boucs.

      Esaïe 5

      16 L'Eternel, le maître de l’univers, sera élevé par le jugement, le Dieu saint sera reconnu comme tel par la justice.

      Osée 6

      6 En effet, *je prends plaisir à la bonté et non aux sacrifices, à la connaissance de Dieu plus qu’aux holocaustes.

      Osée 11

      9 Je n’agirai pas en fonction de l’ardeur de ma colère. Je renonce à détruire Ephraïm, car je suis Dieu, et non pas un homme. Je suis saint au milieu de toi, je ne viendrai pas avec colère.

      Joël 2

      13 Déchirez votre cœur et non vos habits, et revenez à l'Eternel, votre Dieu, car *il fait grâce, il est rempli de compassion, lent à la colère et riche en bonté, et il regrette le mal qu'il envoie.

      Amos 5

      22 Quand vous me présentez des holocaustes et des offrandes, je n'y prends aucun plaisir, et les veaux engraissés que vous offrez en sacrifice de communion, je ne les regarde pas.

      Matthieu 5

      48 Soyez donc parfaits comme votre Père céleste est parfait.

      Luc 18

      13 Le collecteur d’impôts, lui, se tenait à distance et n'osait même pas lever les yeux au ciel, mais il se frappait la poitrine en disant : ‘O Dieu, aie pitié de moi, qui suis un pécheur.’

      Jean 1

      29 Le lendemain, il vit Jésus s’approcher de lui et dit : « Voici l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde.

      Jean 2

      1 Or, le troisième jour, il y eut des noces à Cana en Galilée. La mère de Jésus était là.
      2 Jésus fut aussi invité aux noces avec ses disciples.

      Jean 4

      10 Jésus lui répondit : « Si tu savais quel est le cadeau de Dieu et qui est celui qui te dit : ‘Donne-moi à boire’, tu lui aurais toi-même demandé à boire et il t'aurait donné de l'eau vive. »

      Jean 14

      1 » Que votre cœur ne se trouble pas ! Croyez en Dieu, croyez aussi en moi.
      2 Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père. Si ce n'était pas le cas, je vous l'aurais dit. Je vais vous préparer une place.
      3 Et puisque je vais vous préparer une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi afin que, là où je suis, vous y soyez aussi.
      4 Vous savez où je vais et vous en savez le chemin. »
      5 Thomas lui dit : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pouvons-nous en savoir le chemin ? »
      6 Jésus lui dit : « C’est moi qui suis le chemin, la vérité et la vie. On ne vient au Père qu’en passant par moi.
      7 Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Et dès maintenant vous le connaissez et vous l'avez vu. »
      8 Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. »
      9 Jésus lui dit : « Il y a si longtemps que je suis avec vous et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m'a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : ‘Montre-nous le Père’ ?
      10 Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; c'est le Père qui vit en moi qui fait lui-même ces œuvres.
      11 Croyez-moi : je suis dans le Père et le Père est en moi. Sinon, croyez[-moi] au moins à cause de ces œuvres !
      12 » En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera même de plus grandes, parce que je vais vers mon Père.
      13 Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai afin que la gloire du Père soit révélée dans le Fils.
      14 Si vous [me] demandez quelque chose en mon nom, je le ferai.
      15 » Si vous m'aimez, respectez mes commandements.
      16 Quant à moi, je prierai le Père et il vous donnera un autre défenseur afin qu'il reste éternellement avec vous :
      17 l'Esprit de la vérité, que le monde ne peut pas accepter parce qu'il ne le voit pas et ne le connaît pas. [Mais] vous, vous le connaissez, car il reste avec vous et il sera en vous.
      18 Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous.
      19 Encore un peu de temps et le monde ne me verra plus ; mais vous, vous me verrez parce que je vis et que vous vivrez aussi.
      20 Ce jour-là, vous saurez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi et moi en vous.
      21 Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui qui m'aime ; celui qui m'aime sera aimé de mon Père et moi aussi, je l'aimerai et je me ferai connaître à lui. »
      22 Jude – à distinguer de l'Iscariot – lui dit : « Seigneur, comment se fait-il que tu te feras connaître à nous et non au monde ? »
      23 Jésus lui répondit : « Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole et mon Père l'aimera ; nous viendrons vers lui et nous établirons domicile chez lui.
      24 Celui qui ne m'aime pas ne garde pas mes paroles, et la parole que vous entendez ne vient pas de moi, mais du Père qui m'a envoyé.
      25 » Je vous ai dit cela pendant que je suis encore avec vous,
      26 mais le défenseur, l'Esprit saint que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.
      27 » Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous la donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble pas et ne se laisse pas effrayer.
      28 Vous avez entendu que je vous ai dit : ‘Je m'en vais et je reviens vers vous.’Si vous m'aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais auprès du Père, car mon Père est plus grand que moi.
      29 Je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu'elles n’arrivent, afin que, lorsqu'elles arriveront, vous croyiez.
      30 Je ne parlerai plus beaucoup avec vous, car le prince du monde vient, et il n'a rien en moi.
      31 Cependant, ainsi, le monde saura que j'aime le Père et que j'agis conformément à l'ordre que le Père m'a donné. Levez-vous, partons d'ici.

      Jean 16

      1 » Je vous ai dit cela afin que vous ne trébuchiez pas.
      2 On vous exclura des synagogues, et même l'heure vient où tous ceux qui vous feront mourir croiront offrir un culte à Dieu.
      3 Ils agiront ainsi parce qu'ils n'ont connu ni le Père ni moi.
      4 » Je vous ai dit cela afin que, l'heure venue, vous vous souveniez que je vous l'ai dit. Je ne vous en ai pas parlé dès le début parce que j'étais avec vous.
      5 Maintenant je m'en vais vers celui qui m'a envoyé et aucun de vous ne me demande : ‘Où vas-tu ?’
      6 Mais parce que je vous ai parlé ainsi, la tristesse a rempli votre cœur.
      7 Cependant, je vous dis la vérité : il vaut mieux pour vous que je m'en aille. En effet, si je ne m'en vais pas, le défenseur ne viendra pas vers vous ; mais, si je m'en vais, je vous l'enverrai
      8 et, quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice et le jugement :
      9 en ce qui concerne le péché, parce qu'ils ne croient pas en moi ;
      10 la justice, parce que je vais auprès de mon Père et que vous ne me verrez plus ;
      11 le jugement, parce que le prince de ce monde est jugé.
      12 » J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les supporter maintenant.
      13 Quand le défenseur sera venu, l'Esprit de la vérité, il vous conduira dans toute la vérité, car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu et vous annoncera les choses à venir.
      14 Il révélera ma gloire parce qu'il prendra de ce qui est à moi et vous l'annoncera.
      15 Tout ce que le Père possède est aussi à moi ; voilà pourquoi j'ai dit qu'il prend de ce qui est à moi et qu'il vous l'annoncera.
      16 Encore un peu de temps et vous ne me verrez plus, et puis encore un peu de temps et vous me reverrez, [parce que je vais auprès du Père]. »
      17 Alors quelques-uns de ses disciples se dirent entre eux : « Que veut-il nous dire par : ‘Encore un peu de temps et vous ne me verrez plus, et puis encore un peu de temps et vous me reverrez’et : ‘Parce que je vais auprès du Père’ ? »
      18 Ils disaient donc : « Que signifie ce qu'il dit : ‘Encore un peu de temps’ ? Nous ne savons pas de quoi il parle. »
      19 Jésus comprit qu'ils voulaient l'interroger et il leur dit : « Vous vous interrogez les uns les autres sur ce que j'ai dit : ‘Encore un peu de temps et vous ne me verrez plus, et puis encore un peu de temps et vous me reverrez.’
      20 En vérité, en vérité, je vous le dis, vous pleurerez et vous vous lamenterez, tandis que le monde se réjouira ; vous serez dans la tristesse, mais votre tristesse se changera en joie.
      21 Lorsqu'une femme accouche, elle éprouve de la tristesse parce que son heure de souffrance est venue, mais, lorsqu'elle a donné le jour à l'enfant, elle ne se souvient plus de la douleur à cause de sa joie d'avoir mis un enfant au monde.
      22 Vous donc aussi, vous êtes maintenant dans la tristesse, mais je vous reverrai et votre cœur se réjouira, et votre joie, personne ne vous l'enlèvera.
      23 Ce jour-là, vous ne m'interrogerez plus sur rien. En vérité, en vérité, je vous le dis, [tout] ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera.
      24 Jusqu'à présent, vous n'avez rien demandé en mon nom. Demandez et vous recevrez, afin que votre joie soit complète.
      25 » Je vous ai parlé en paraboles. L'heure vient où je ne vous parlerai plus en paraboles, mais où je vous parlerai ouvertement du Père.
      26 Ce jour-là, vous demanderez en mon nom, et je ne vous dis pas que je prierai le Père pour vous.
      27 En effet, le Père lui-même vous aime parce que vous m'avez aimé et que vous avez cru que je suis sorti de Dieu.
      28 Je suis sorti du Père et je suis venu dans le monde ; maintenant je quitte le monde et je retourne vers le Père. »
      29 Ses disciples lui dirent : « Vois ! Maintenant tu parles ouvertement et tu n'emploies aucune parabole.
      30 Maintenant nous savons que tu sais tout et que tu n'as pas besoin qu'on t'interroge ; c'est pourquoi nous croyons que tu es sorti de Dieu. »
      31 Jésus leur répondit : « Vous croyez juste maintenant ?
      32 Voici que l'heure vient, et elle est [déjà] venue, où vous serez dispersés chacun de votre côté et me laisserez seul. Cependant, je ne suis pas seul, car le Père est avec moi.
      33 Je vous ai dit cela afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez à souffrir dans le monde, mais prenez courage : moi, j'ai vaincu le monde. »

      Romains 3

      25 C'est lui que Dieu a destiné à être par son sang une victime expiatoire pour ceux qui croiraient. Il démontre ainsi sa justice, puisqu'il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, à l’époque de sa patience.

      Romains 5

      10 En effet, si nous avons été réconciliés avec Dieu grâce à la mort de son Fils lorsque nous étions ses ennemis, nous serons à bien plus forte raison sauvés par sa vie maintenant que nous sommes réconciliés.
      11 Bien plus, nous plaçons notre fierté en Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, par qui maintenant nous avons reçu la réconciliation.

      Romains 8

      34 Qui les condamnera ? [Jésus-]Christ est mort, bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu et il intercède pour nous !

      Romains 9

      22 Que dire si Dieu, voulant montrer sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté avec une grande patience des vases de colère tout prêts pour la perdition ?

      2 Corinthiens 5

      17 Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles.
      18 Et tout cela vient de Dieu qui nous a réconciliés avec lui par [Jésus-]Christ et qui nous a donné le ministère de la réconciliation.
      19 En effet, Dieu était en Christ : il réconciliait le monde avec lui-même en ne chargeant pas les hommes de leurs fautes, et il a mis en nous la parole de la réconciliation.

      Ephésiens 2

      4 Mais Dieu est riche en compassion. A cause du grand amour dont il nous a aimés,
      13 Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui autrefois étiez loin, vous êtes devenus proches par le sang de Christ.
      16 Il a voulu les réconcilier l'un et l'autre avec Dieu en les réunissant dans un seul corps au moyen de la croix, en détruisant par elle la haine.

      Colossiens 1

      19 En effet, Dieu a voulu que toute sa plénitude habite en lui.
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