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SAMUEL (prophète)

1.

Données bibliques.

Fils d'Elkana l'Ephraïmite et d'Anne sa seconde femme, Samuel (hébreu Chemouel), consacré à Dieu dès son enfance, est élevé au sanctuaire de Silo où se trouve l'arche dont ! e prêtre Héli est gardien. Il ne tarde pas à succéder à ce dernier comme juge en Israël, aux sombres jours où l'arche était tombée aux mains des Philistins (1Sa 1-6). Sous l'impulsion de Samuel, Israël reprend courage et les Philistins sont battus à Ében-Ezer (1Sa 7). A la suite de ces événements le peuple demande un roi, souhait impie selon 1Sa 8, ordre de JHVH lui-même, dit 1Sa 9:16. Ayant rencontré le Benjaminite Saül fils de Kis, Samuel le persuade de cette mission et le présente à l'assemblée de Guilgal comme l'élu de JHVH (1Sa 9,1Sa 10). Après les premiers exploits du jeune chef, Samuel se désiste de ses fonctions, non sans rendre le peuple attentif aux droits du souverain et aux devoirs des sujets à son égard (1Sa 11,1Sa 12). Après une lutte glorieuse contre les Philistins (1Sa 13,1Sa 14) où s'illustre son fils Jonathan, Saül attaque les Amalécites. Il épargne le roi et une grande partie du butin. Cette désobéissance aux strictes prescriptions de Samuel entraîne le rejet de Saül (1Sa 15). Sur l'ordre de JHVH, Samuel cherche et trouve un autre chef en la personne de David fils d'Isaï, de Bethléhem, qu'il oint séance tenante (1Sa 16). Dès lors il disparaît de la scène. Sa mort est signalée 1Sa 25:1 ; et c'est son ombre qu'évoque la pythonisse d'Endor, à la demande de Saül, la veille de la bataille de Guilboa (1Sa 28 et suivants).

2.

Rôle de Samuel.

Malgré leurs données parfois contradictoires et tendancieuses, ces pages nous permettent de déterminer le rôle prépondérant de Samuel à cette heure grave de l'histoire d'Israël.

(a) Rôle politique. A peu près à l'époque où Israël conquit Canaan, c'est-à-dire vers 1200 av. J. -C, les Philistins, venus probablement du S. de l'Asie Mineure, occupèrent la région maritime, de la frontière d'Egypte au Carmel. Leur intérêt les poussait à étendre leur domination vers le N. -E., le long de la route des caravanes d'Egypte à Damas. Mais ils se heurtaient là à Israël, qui tenait les montagnes et la plaine de Jizréel. Les conflits incessants (comp, l'histoire légendaire de Samson) mirent finalement Israël dans une situation très précaire. Les Philistins s'emparèrent de l'arche de JHVH, occupèrent certains cantons d'Éphraïm et de Benjamin et établirent des garnisons aux points stratégiques les plus importants.

Sous le coup du malheur, Israël se ressaisit. Le patriotisme revêtit d'abord la forme religieuse assez curieuse du prophétisme primitif : des bandes d'extatiques, de visionnaires et de possédés parcouraient le pays en se livrant à leurs étranges pratiques. Mais ce mouvement, d'origine sans doute cananéenne, s'affirmait ici complètement au profit de la religion nationale : c'était le zèle pour JHVH qui agitait ces exaltés. Le rôle de cette propagande de qualité inférieure n'est pas négligeable ; mais, laissée à elle-même, elle n'eût sans doute abouti qu'à des troubles passagers, sans profit durable, si l'homme qui allait incarner le relèvement d'Israël, Samuel, n'avait paru à cette heure-là.

Il était (1Sa 1:1) de Rama d'Éphraïm (voir Rama, 2). Cruellement affecté par la situation de son peuple, il trouvait dans sa foi en JHVH une raison péremptoire de travailler à la restauration nationale. Ne trouvant ni dans l'infériorité physique, ni dans la disparition de la foi religieuse, encore très vive au coeur de beaucoup, la raison de l'abaissement d'Israël, il la découvrit dans l'anarchie où vivait le peuple, dans cet état où « chacun faisait ce qui lui semblait bon » (Jug 17:6 21:25), dans l'isolement des clans, résultat assez naturel du passage de l'état nomade à l'état sédentaire. La configuration accidentée du sol de Canaan, qui rendait difficiles les rapports entre les différentes régions, aggravait encore cet état de choses. L'ennemi n'avait devant lui que des groupes incohérents trop faibles pour lui résister. C'était ainsi, par le lent asservissement de la nation, la fin misérable de la glorieuse épopée commencée au Sinaï.

Samuel eut le mérite de comprendre que l'union des tribus sous un seul chef était la seule chance de salut ; bien mieux, que l'établissement de la royauté était l'expresse volonté de JHVH. Sa piété et son patriotisme s'unirent dans cette conviction.

La difficulté était de trouver l'homme approprié. Samuel le découvrit en la personne d'un jeune propriétaire de Guibéa de Benjamin (aujourd'hui Tell el-Foul, 3 à 4 km. au Nord de Jérusalem), Saül, fils de Kis. Il n'eut pas grand'peine à gagner à ses projets cet homme enthousiaste et généreux : par la considération qu'il lui témoigna, il le persuada de la mission de grouper autour de lui d'abord les forces de sa tribu, puis celles de tout Israël pour restaurer l'indépendance en chassant l'ennemi. Tâche politique et militaire à laquelle le patriote de Rama sut donner aussi l'importance d'une tâche religieuse ; au nom de JHVH il oignit Saül roi, en secret, sans doute pour ne pas éveiller les soupçons des Philistins, non sans le présenter toutefois aux notables de sa bourgade (1Sa 9:27-10:1). Il le congédia en laissant à Dieu le soin de lui donner l'occasion de s'imposer au peuple par quelque exploit mémorable (1Sa 10:7).

Ce n'était pas tout : il fallait créer dans la nation un courant favorable à la nouvelle institution. Pour réveiller dans les masses la ferveur patriotique, Samuel n'hésita pas à utiliser les services des prophètes dont nous avons parlé et qui, se croyant possédés de JHVH, ne visaient qu'à défendre sa cause. Mais cette cause était celle d'Israël lui-même. Sans se mêler à eux, Samuel encouragea leur propagande religieuse et patriotique. Le public, qui avait quelque mépris pour leur attitude (1Sa 19:24), entendait du moins, dans leurs discours enflammés, proclamer la gloire de JHVH et la grandeur du peuple qui le sert. Tout cela, joint à l'activité de Samuel lui-même, devait préparer la nation pour le jour où le nouveau chef se révélerait et l'amener à faire bloc autour de lui. L'événement ne tarda pas à se produire, mais, conseiller de la première heure pour Saül, Samuel ne prit, semble-t-il, qu'une très petite part aux événements subséquents. Il lui reste l'impérissable mérite d'avoir été le premier artisan de cette délivrance. Rien de plus légitime donc que la place éminente que la tradition et l'histoire reconnaissantes lui ont assurée.

(b) Rôle religieux. Selon nos sources bibliques, toujours préoccupées d'utiliser l'histoire en vue de l'édification, le rôle religieux de Samuel est considérable. Même dégagé des superfétations de la légende, il reste très grand.

L'historiographie israélite, qui fait de lui un voyant (1Sa 9:6,11), un prêtre (1Sa 3,1Sa 9,1Sa 13), un juge (1Sa 12) et un prophète , (1Sa 15) le revêt ainsi de toutes les dignités sauf celle de la royauté. Ces appellations ne sont pas toutes de la même main ni de la même époque. Les deux dernières sont plus récentes. L'une d'elles (1Sa 12), sans le ranger parmi les douze juges classiques, lui attribue leur rôle de chefs politiques et de porte-parole de JHVH (voir Juges) : la personnalité de Samuel doit ici donner plus de poids à des considérations religieuses et morales qui n'étaient pas de son temps. --Ce trait est encore accentué dans 1Sa 15 : Samuel est ici un prophète presque au même titre qu'Ésaïe ou Jérémie. Cette conception reflète le jugement que l'école deutéronomique (VII e - VI e siècle) portait sur le passé, ainsi que l'usage qu'elle faisait de ces documents, mais ne correspond pas à la réalité historique.

Celle qui fait de Samuel un voyant et un prêtre est sans doute plus proche de cette réalité. Le « voyant » (rôèh), ou devin, habile à lire la volonté de la divinité dans la forme et le mouvement des nuées, dans le sifflement des serpents, les murmures des bois ou des rochers, etc., se faisait fort d'obtenir de cette puissance supérieure, par des moyens que nous ignorons, les réponses souhaitées des fidèles. Tel est le rôle que 1Sa 9 attribue à Samuel et qui attire chez lui Saül à la recherche des ânesses de son père.

Le texte 1Sa 3 est un peu moins ancien : il nous montre Samuel faisant son apprentissage auprès d'Héli, lequel est expressément désigné par le mot kôhèn . (1Sa 2:11) Cette fonction-ci découlait tout naturellement de celle de voyant : l'interprète des desseins de la divinité n'est-il pas aussi celui qui saura le mieux avec quelles paroles et quels gestes il faut s'approcher d'elle ? Aussi bien est-ce Samuel qui, d'après 1Sa 9:11,14, offre pour toute la communauté de Rama le sacrifice qui ne saurait avoir lieu sans lui. Mais ce prêtre n'a rien de ce qui distinguera plus tard l'homme revêtu de cette fonction. Il n'est pas descendant d'Aaron, pas même lévite ; son autorité de prêtre lui vient certainement de ses capacités de voyant. Les narrations postérieures ont donné à ce mot de prêtre comme à celui de prophète l'extension qu'ils avaient à leur époque : « Celui qu'on appelait autrefois le voyant (dit 1Sa 9:9) s'appelle maintenant le prophète » ; et 1Sa 3 s'applique à montrer en Samuel le prêtre, gardien du sanctuaire et représentant officiel de JHVH.

Il est impossible de préciser le caractère spécifiquement « yahviste » de la piété et de la foi de Samuel. Pour lui JHVH est le Dieu d'Israël plus encore, si possible, que pour Moïse : c'est lui qui a donné Canaan au peuple élu, dont le droit sur ce pays ne se discute pas. La domination des Philistins est une offense à Israël, plus encore une offense à JHVH. Le premier devoir du fidèle est donc de chasser les infidèles de la terre qu'ils souillent de leur présence. Ainsi se confondent les convictions patriotiques et les convictions religieuses de Samuel. Et certes, dans ce sens son rôle est bien celui d'un prophète, c'est-à-dire d'un témoin et d'un défenseur de la cause de JHVH. Mais nous ne saurions dire davantage de sa piété. A en juger d'après certains passages, elle était encore singulièrement rude et sauvage. (cf. 1Sa 15, pourtant d'une époque plus récente)

Cela ne le diminue en rien, car la grandeur de Dieu s'affirme dans la faiblesse de ses témoins ; au seuil de cette période de l'histoire d'Israël la figure de Samuel se dresse comme celle de l'homme qui a vu clair et qui a fixé, dans une heure de foi et d'amour patriotique, l'avenir de la nation à laquelle Dieu réservait de si tragiques et si glorieuses destinées.

Voir Prophète. E. G.

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Versets relatifs

    • Juges 17

      6 À cette époque, il n’y a pas de roi en Israël. Chacun fait ce qui lui plaît.

      Juges 21

      25 À cette époque, il n’y a pas de roi en Israël. Chacun fait ce qui lui plaît.

      1 Samuel 1

      1 À Rama-de-Souf, dans la région montagneuse d’Éfraïm, il y a un homme qui s’appelle Elcana. C’est un Éfraïmite. Il est fils de Yeroam et petit-fils d’Élihou, lui-même fils de Tohou et petit-fils de Souf.
      2 Elcana a deux femmes : Anne et Peninna. Peninna a des enfants, mais Anne n’en a pas.
      3 Chaque année, Elcana quitte Rama pour aller à Silo. Là, il adore le SEIGNEUR de l’univers et lui offre des sacrifices. Hofni et Pinhas, les deux fils d’Héli, sont prêtres du SEIGNEUR à Silo.
      4 Le jour où Elcana offre le sacrifice, il donne des morceaux de l’animal offert à sa femme Peninna. Il en donne aussi à tous ses fils et à toutes ses filles.
      5 Mais Elcana donne un morceau bien meilleur à Anne, parce qu’il l’aime beaucoup. Pourtant le SEIGNEUR ne lui a pas donné d’enfant.
      6 Peninna, l’autre femme, n’arrête pas de blesser Anne par ses paroles. Elle se moque d’elle, parce que le SEIGNEUR ne lui a pas donné d’enfant.
      7 Chaque année, c’est la même chose. Quand Anne va à la maison du SEIGNEUR, Peninna lui dit des paroles blessantes. Un jour, Anne se met à pleurer et elle refuse de manger.
      8 Elcana, son mari, lui dit : « Anne, tu pleures, pourquoi donc ? Pourquoi est-ce que tu ne veux rien manger ? Est-ce que je ne vaux pas mieux pour toi que dix fils ? »
      9 Après le repas à Silo, Anne se lève. Le prêtre Héli est assis sur son siège, à l’entrée du lieu saint.
      10 Anne est très triste. Elle prie le SEIGNEUR en pleurant beaucoup. Voici la promesse qu’elle fait :
      11 « SEIGNEUR de l’univers, je t’en prie, vois mon malheur ! Souviens-toi de moi, ne m’oublie pas ! Donne-moi un garçon. Je promets de le mettre à ton service pour toujours, et on ne lui coupera jamais les cheveux. »
      12 Anne prie le SEIGNEUR longtemps. Héli la regarde.
      13 Anne parle dans son cœur. Ses lèvres remuent, mais on n’entend pas sa voix. Héli croit qu’elle a trop bu.
      14 Il lui dit : « Est-ce que tu vas rester longtemps ainsi ? Tu as trop bu, sors d’ici ! »
      15 Anne répond : « Non, je ne suis pas ivre. Je suis une femme malheureuse, mais je n’ai pas bu. Je suis ici pour dire au SEIGNEUR ce qui me fait mal.
      16 Ne me prends pas pour une femme qui ne vaut rien. Je suis trop malheureuse et trop triste. Voilà pourquoi j’ai prié si longtemps. »
      17 Alors Héli répond : « Va en paix. Et que le Dieu d’Israël te donne ce que tu lui as demandé ! »
      18 Anne lui dit : « Reste toujours bon avec moi ! » Anne s’en va et elle accepte de manger. Son visage n’est plus triste.
      19 Le jour suivant, tôt le matin, Elcana et sa famille vont adorer le SEIGNEUR. Puis ils retournent chez eux à Rama. Elcana s’unit à sa femme Anne, et le SEIGNEUR écoute la prière de celle-ci.
      20 Anne devient enceinte, puis elle accouche d’un garçon. Alors elle dit : « Je l’ai demandé au SEIGNEUR. C’est pourquoi je lui donne le nom de Samuel. »
      21 Plus tard, Elcana se rend de nouveau à Silo avec toute sa famille. Il va offrir au SEIGNEUR le sacrifice de l’année et un autre sacrifice qu’il a promis.
      22 Mais Anne ne part pas avec son mari. Elle lui a dit : « J’attends que l’enfant soit sevré. Ensuite, je l’amènerai à Silo. Je le présenterai devant le SEIGNEUR, et il restera là-bas pour toujours. »
      23 Elcana lui a répondu : « Fais ce qui te semble bon. Reste ici jusqu’au sevrage de l’enfant. Que le SEIGNEUR réalise ce qu’il a promis ! » Anne reste donc à Rama pour allaiter son fils.
      24 Quand Samuel a l’âge d’être sevré, Anne le conduit à la maison du SEIGNEUR, à Silo. L’enfant est encore tout jeune. Elle prend avec elle un taureau de trois ans, un sac de farine et une outre de vin.
      25 Elcana et Anne offrent le taureau en sacrifice. Puis ils conduisent l’enfant près du prêtre Héli.
      26 Anne dit à Héli : « Écoute-moi, je t’en prie ! Aussi vrai que tu es vivant, c’est moi, la femme qui se tenait ici, près de toi pour prier le SEIGNEUR.
      27 Eh bien, regarde cet enfant ! C’est pour l’avoir que je priais. Et le SEIGNEUR m’a donné ce que je lui ai demandé.
      28 À mon tour, je le donne au SEIGNEUR. Pendant toute sa vie, il appartiendra au SEIGNEUR. » Puis Elcana et sa famille se mettent à genoux devant le SEIGNEUR.

      1 Samuel 2

      1 Anne prie en disant : « Grâce au SEIGNEUR, mon cœur est plein de joie. Grâce au SEIGNEUR, je relève la tête, je peux rire de mes ennemis. Le SEIGNEUR m’a sauvée ! Je suis dans la joie.
      2 Le SEIGNEUR seul est saint. Personne ne nous protège comme notre Dieu, notre solide rocher. À part toi, SEIGNEUR, il n’y a pas de Dieu.
      3 Vous qui parlez avec orgueil, arrêtez ! Ne lancez plus de paroles méprisantes ! Car le SEIGNEUR est un Dieu qui sait tout, qui juge les actions humaines.
      4 L’arc des courageux combattants se brise, mais les gens faibles retrouvent des forces.
      5 Ceux qui ne manquaient de rien cherchent du travail pour manger. Mais ceux qui avaient faim n’ont plus besoin de travailler. La femme sans enfant met au monde sept fois. Mais la mère d’enfants nombreux ne peut plus en avoir.
      6 Le SEIGNEUR fait mourir et fait vivre. Il fait descendre dans le monde des morts et en fait remonter.
      7 Le SEIGNEUR donne pauvreté et richesse. Il met au dernier rang, mais aussi au premier.
      8 Il redresse le faible qui traînait dans la poussière, il relève le pauvre de son tas d’ordures. Il les fait asseoir parmi les notables et leur accorde une place d’honneur. Car le SEIGNEUR est le maître de toute la terre, c’est lui qui l’a fixée solidement.
      9 Il protège ses amis fidèles, mais les gens mauvais meurent dans la nuit. Car ce n’est pas par sa force qu’un homme est victorieux.
      10 Du haut du ciel, le SEIGNEUR fait éclater le tonnerre pour écraser ses ennemis. Le SEIGNEUR juge le monde entier. Il donne la puissance au roi de son peuple, il augmente le pouvoir du roi qu’il a choisi. »
      11 Ensuite, Elcana retourne chez lui à Rama. Mais le petit Samuel reste à Silo pour servir le SEIGNEUR, sous la conduite du prêtre Héli.
      12 Les fils d’Héli ne valent rien et ils ne reconnaissent pas l’autorité du SEIGNEUR.
      13 Ils sont prêtres, et pourtant, voici comment ils agissent : quand quelqu’un offre un sacrifice, le serviteur du prêtre arrive au moment où on fait cuire la viande. Il tient dans sa main la fourchette à trois dents.
      14 Il pique la viande dans le récipient : marmite, bassine ou plat en terre. Il prend pour le prêtre tout ce que la fourchette ramène. Les fils d’Héli agissent ainsi avec tous les Israélites qui viennent au lieu saint de Silo.
      15 De plus, avant qu’on brûle la graisse de l’animal, le serviteur du prêtre vient quelquefois trouver l’homme qui offre le sacrifice. Il lui dit : « Donne-moi de la viande à rôtir pour le prêtre. Il n’acceptera pas de toi de la viande cuite, mais seulement de la viande crue. »
      16 Si l’homme lui répond : « Il faut d’abord brûler la graisse, ensuite, tu prendras ce que tu veux », le serviteur du prêtre lui dit : « Non, donne-moi cette viande maintenant, sinon je vais la prendre de force. »
      17 Ainsi, le péché des fils d’Héli envers le SEIGNEUR est très grave. En effet, ils traitent sans respect ce qu’on offre au SEIGNEUR.
      18 Le petit Samuel est vêtu d’un pagne de lin. Il accomplit son service devant le SEIGNEUR.
      19 Chaque année, la mère de Samuel lui coud un petit vêtement. Elle l’apporte à son fils, quand elle va à Silo avec son mari, pour offrir le sacrifice de l’année.
      20 Héli bénit Elcana et sa femme. Il dit à Elcana : « Que le SEIGNEUR te donne d’autres enfants de cette femme ! Ils remplaceront celui qu’elle a donné au SEIGNEUR. » Ensuite, Elcana et Anne retournent chez eux.
      21 Le SEIGNEUR montre sa bonté pour Anne. Elle est enceinte plusieurs fois et met au monde trois fils et deux filles. Le petit Samuel grandit devant le SEIGNEUR.
      22 Héli est devenu très vieux. Il entend raconter comment ses fils agissent envers les Israélites. On lui dit aussi qu’ils couchent avec les femmes qui sont de service à l’entrée de la tente de la rencontre.
      23 Alors il leur dit : « Quoi ? Tout le monde parle de votre mauvaise conduite. Pourquoi est-ce que vous faites des choses pareilles ?
      24 Arrêtez, mes fils ! Ils ne sont pas beaux, les bruits que j’entends sur vous dans le peuple du SEIGNEUR.
      25 Si quelqu’un commet un péché contre un homme, Dieu peut servir d’arbitre. Mais si un homme fait une faute contre le SEIGNEUR, qui servira d’arbitre ? » Les fils d’Héli n’écoutent pas leur père. En effet, le SEIGNEUR a décidé de les faire mourir.
      26 Le petit Samuel grandit. Il se rend agréable au SEIGNEUR et aux hommes.
      27 Un homme de Dieu vient trouver Héli et lui dit : « Voici ce que dit le SEIGNEUR : Quand tes ancêtres étaient en Égypte, esclaves du roi d’Égypte, je me suis fait connaître à eux,
      28 j’ai choisi ton ancêtre Aaron parmi toutes les tribus d’Israël pour qu’il devienne mon prêtre. Il devait présenter les sacrifices sur mon autel, offrir l’encens et me consulter. Je lui ai même donné, à lui et à ceux qui allaient naître de lui, une part des sacrifices offerts par les Israélites.
      29 Or, vous traitez sans respect les sacrifices et les offrandes que j’ai commandé de me présenter en tout temps. Pourquoi donc ? Vous remplissez vos ventres des meilleurs morceaux pris sur toutes les offrandes d’Israël, mon peuple. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu honores tes fils plus que moi ?
      30 Voici donc ce que je déclare, moi le SEIGNEUR, Dieu d’Israël : J’avais dit que ta famille et la famille de ton père seraient mes prêtres pour toujours. Mais maintenant, j’affirme avec force que c’est fini. En effet, j’honore ceux qui m’honorent, mais ceux qui me méprisent seront couverts de honte à leur tour.
      31 Bientôt, je vais enlever de ta famille et de la famille de ton père tous ceux qui sont en pleine force. Et il n’y aura plus de gens âgés chez toi.
      32 En tout temps, tu vivras dans la peur. Tout se passera bien pour le peuple d’Israël, mais dans ta famille, les gens ne vivront pas longtemps.
      33 Pourtant, je garderai quelqu’un de ta famille près de mon autel. Mais ce sera pour brûler tes yeux de larmes et pour te remplir de désespoir. Et tous les autres hommes de ta famille mourront.
      34 « Ce qui va arriver à tes fils, Hofni et Pinhas, te prouvera ce que je dis : ils mourront tous les deux le même jour.
      35 Ensuite, je me choisirai un prêtre sûr. Il agira comme je le veux et comme je le désire. Je lui donnerai des successeurs sûrs. Ils seront prêtres à côté du roi que je choisirai.
      36 Celui qui restera en vie dans ta famille ira se mettre à genoux devant le prêtre. Il lui demandera une pièce d’argent ou de la nourriture en disant : “Je t’en prie, donne-moi n’importe quel travail à faire auprès des prêtres, pour que j’aie quelque chose à manger.” »

      1 Samuel 3

      1 Le petit Samuel est au service du SEIGNEUR sous la garde du prêtre Héli. À cette époque-là, le SEIGNEUR parle rarement à quelqu’un et il envoie rarement des visions.
      2 Une nuit, Héli dort à sa place habituelle. Il est presque aveugle.
      3 Samuel aussi dort dans la maison du SEIGNEUR, près du coffre sacré. La lampe de Dieu brûle encore.
      4 Le SEIGNEUR appelle : « Samuel ! » Samuel répond : « Je suis là. »
      5 Puis il court auprès d’Héli et lui dit : « Tu m’as appelé. Je suis là. » Mais Héli répond : « Je ne t’ai pas appelé. Retourne te coucher. » Samuel va se recoucher.
      6 Le SEIGNEUR appelle Samuel une deuxième fois : « Samuel ! » Samuel va près d’Héli et lui dit : « Tu m’as appelé. Je suis là. » Héli répond : « Je ne t’ai pas appelé, mon fils. Retourne te coucher. »
      7 Samuel ne connaît pas encore le SEIGNEUR, car celui-ci ne lui a jamais parlé.
      8 Le SEIGNEUR appelle Samuel une troisième fois. Samuel se lève. Il va près d’Héli et lui dit : « Tu m’as appelé. Je suis là. » Alors Héli comprend que c’est le SEIGNEUR qui appelle l’enfant.
      9 Il dit à Samuel : « Retourne te coucher. Et si on t’appelle, tu diras : “Parle, SEIGNEUR, ton serviteur écoute !” » Samuel va se coucher à sa place habituelle.
      10 Le SEIGNEUR vient et se tient là. Comme les autres fois, il appelle : « Samuel ! Samuel ! » Et Samuel répond : « Parle, ton serviteur écoute. »
      11 Le SEIGNEUR dit à Samuel : « Je vais frapper Israël d’un grand malheur. Tous ceux qui apprendront la nouvelle seront effrayés.
      12 Je vais envoyer à Héli et à sa famille tous les malheurs que j’ai annoncés, vraiment tous.
      13 Héli est prévenu, je condamne sa famille pour toujours à cause de sa faute. Il sait que ses fils m’insultent. Pourtant, il les laisse faire.
      14 C’est pourquoi je fais ce serment à la famille d’Héli : rien n’effacera jamais sa faute, aucun sacrifice, aucune offrande ! »
      15 Samuel reste couché jusqu’au matin. Puis il va ouvrir les portes de la maison du SEIGNEUR. Samuel a peur de raconter à Héli ce qu’il a vu.
      16 Mais Héli l’appelle et lui dit : « Samuel, mon fils ! » Samuel répond : « Je suis là ! »
      17 Héli demande : « Qu’est-ce que le SEIGNEUR t’a dit ? Ne me cache rien ! Si tu me caches un seul mot, que Dieu te punisse très sévèrement ! »
      18 Alors Samuel raconte tout à Héli, il ne lui cache rien. Héli dit : « Il est le SEIGNEUR, il peut faire ce qui lui semble bon ! »
      19 Samuel devient grand. Le SEIGNEUR est avec lui. Et tout ce que Samuel dit de la part du SEIGNEUR, le SEIGNEUR le fait.
      20 Alors dans tout le pays d’Israël, depuis Dan, au nord, jusqu’à Berchéba, au sud, les gens apprennent que Samuel est vraiment un prophète du SEIGNEUR.
      21 Le SEIGNEUR continue à se montrer à Silo. En effet, c’est à Silo que le SEIGNEUR se fait connaître à Samuel et qu’il lui communique sa parole.

      1 Samuel 4

      1 Et Samuel communique cette parole à tout le peuple d’Israël. Un jour, les Israélites partent en guerre contre les Philistins. Ils installent leur camp à l’endroit appelé la Pierre-du-Secours. Les Philistins s’installent à Afec.
      2 Ils se placent en face des Israélites pour les attaquer. La bataille devient sérieuse. Les Philistins battent les Israélites et tuent à peu près 4 000 hommes sur le champ de bataille.
      3 Quand les soldats rentrent au camp, les anciens d’Israël disent : « Le SEIGNEUR a permis que les Philistins nous battent. Pourquoi donc ? Allons à Silo chercher le coffre de l’alliance. Quand le SEIGNEUR sera au milieu de nous, il nous sauvera de nos ennemis. »
      4 Alors les soldats envoient des gens à Silo. Ils rapportent le coffre de l’alliance du SEIGNEUR de l’univers, qui est assis sur les chérubins. Les deux fils du prêtre Héli, Hofni et Pinhas, accompagnent le coffre sacré.
      5 Dès que celui-ci arrive au camp, tous les Israélites poussent de grands cris, et la terre tremble.
      6 Les Philistins entendent les cris et disent : « Que veulent dire ces grands cris dans le camp des Hébreux ? » Ils comprennent que le coffre du SEIGNEUR est arrivé au camp d’Israël.
      7 Alors ils ont peur. En effet, ils pensent : « Dieu est arrivé dans leur camp. Avant, il n’était pas là, mais maintenant, malheur à nous !
      8 Oui, malheur à nous ! Ce Dieu a frappé les Égyptiens de toutes sortes de malheurs dans le désert. Qui nous sauvera du pouvoir de ce Dieu si puissant ?
      9 Courage, Philistins ! Soyons des hommes ! Sinon, à notre tour, nous serons les esclaves des Hébreux, comme ils ont été nos esclaves. Soyons des hommes et luttons contre eux ! »
      10 Les Philistins commencent le combat. Les Israélites sont battus et s’enfuient dans leur camp. La défaite est très dure. Les Philistins ont tué 30 000 soldats israélites.
      11 Ils prennent le coffre sacré. Les deux fils d’Héli, Hofni et Pinhas, sont tués.
      12 Le même jour, un homme de la tribu de Benjamin quitte le champ de bataille et court jusqu’à Silo. Il a déchiré ses vêtements et s’est couvert la tête de poussière en signe de deuil.
      13 Quand il arrive, Héli est assis sur son siège, au bord de la route. Il attend avec impatience, car il tremble de peur à cause du coffre sacré. L’homme vient donc annoncer la nouvelle dans la ville, et tous les habitants poussent des cris.
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