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SAMUEL (prophète)

1.

Données bibliques.

Fils d'Elkana l'Ephraïmite et d'Anne sa seconde femme, Samuel (hébreu Chemouel), consacré à Dieu dès son enfance, est élevé au sanctuaire de Silo où se trouve l'arche dont ! e prêtre Héli est gardien. Il ne tarde pas à succéder à ce dernier comme juge en Israël, aux sombres jours où l'arche était tombée aux mains des Philistins (1Sa 1-6). Sous l'impulsion de Samuel, Israël reprend courage et les Philistins sont battus à Ében-Ezer (1Sa 7). A la suite de ces événements le peuple demande un roi, souhait impie selon 1Sa 8, ordre de JHVH lui-même, dit 1Sa 9:16. Ayant rencontré le Benjaminite Saül fils de Kis, Samuel le persuade de cette mission et le présente à l'assemblée de Guilgal comme l'élu de JHVH (1Sa 9,1Sa 10). Après les premiers exploits du jeune chef, Samuel se désiste de ses fonctions, non sans rendre le peuple attentif aux droits du souverain et aux devoirs des sujets à son égard (1Sa 11,1Sa 12). Après une lutte glorieuse contre les Philistins (1Sa 13,1Sa 14) où s'illustre son fils Jonathan, Saül attaque les Amalécites. Il épargne le roi et une grande partie du butin. Cette désobéissance aux strictes prescriptions de Samuel entraîne le rejet de Saül (1Sa 15). Sur l'ordre de JHVH, Samuel cherche et trouve un autre chef en la personne de David fils d'Isaï, de Bethléhem, qu'il oint séance tenante (1Sa 16). Dès lors il disparaît de la scène. Sa mort est signalée 1Sa 25:1 ; et c'est son ombre qu'évoque la pythonisse d'Endor, à la demande de Saül, la veille de la bataille de Guilboa (1Sa 28 et suivants).

2.

Rôle de Samuel.

Malgré leurs données parfois contradictoires et tendancieuses, ces pages nous permettent de déterminer le rôle prépondérant de Samuel à cette heure grave de l'histoire d'Israël.

(a) Rôle politique. A peu près à l'époque où Israël conquit Canaan, c'est-à-dire vers 1200 av. J. -C, les Philistins, venus probablement du S. de l'Asie Mineure, occupèrent la région maritime, de la frontière d'Egypte au Carmel. Leur intérêt les poussait à étendre leur domination vers le N. -E., le long de la route des caravanes d'Egypte à Damas. Mais ils se heurtaient là à Israël, qui tenait les montagnes et la plaine de Jizréel. Les conflits incessants (comp, l'histoire légendaire de Samson) mirent finalement Israël dans une situation très précaire. Les Philistins s'emparèrent de l'arche de JHVH, occupèrent certains cantons d'Éphraïm et de Benjamin et établirent des garnisons aux points stratégiques les plus importants.

Sous le coup du malheur, Israël se ressaisit. Le patriotisme revêtit d'abord la forme religieuse assez curieuse du prophétisme primitif : des bandes d'extatiques, de visionnaires et de possédés parcouraient le pays en se livrant à leurs étranges pratiques. Mais ce mouvement, d'origine sans doute cananéenne, s'affirmait ici complètement au profit de la religion nationale : c'était le zèle pour JHVH qui agitait ces exaltés. Le rôle de cette propagande de qualité inférieure n'est pas négligeable ; mais, laissée à elle-même, elle n'eût sans doute abouti qu'à des troubles passagers, sans profit durable, si l'homme qui allait incarner le relèvement d'Israël, Samuel, n'avait paru à cette heure-là.

Il était (1Sa 1:1) de Rama d'Éphraïm (voir Rama, 2). Cruellement affecté par la situation de son peuple, il trouvait dans sa foi en JHVH une raison péremptoire de travailler à la restauration nationale. Ne trouvant ni dans l'infériorité physique, ni dans la disparition de la foi religieuse, encore très vive au coeur de beaucoup, la raison de l'abaissement d'Israël, il la découvrit dans l'anarchie où vivait le peuple, dans cet état où « chacun faisait ce qui lui semblait bon » (Jug 17:6 21:25), dans l'isolement des clans, résultat assez naturel du passage de l'état nomade à l'état sédentaire. La configuration accidentée du sol de Canaan, qui rendait difficiles les rapports entre les différentes régions, aggravait encore cet état de choses. L'ennemi n'avait devant lui que des groupes incohérents trop faibles pour lui résister. C'était ainsi, par le lent asservissement de la nation, la fin misérable de la glorieuse épopée commencée au Sinaï.

Samuel eut le mérite de comprendre que l'union des tribus sous un seul chef était la seule chance de salut ; bien mieux, que l'établissement de la royauté était l'expresse volonté de JHVH. Sa piété et son patriotisme s'unirent dans cette conviction.

La difficulté était de trouver l'homme approprié. Samuel le découvrit en la personne d'un jeune propriétaire de Guibéa de Benjamin (aujourd'hui Tell el-Foul, 3 à 4 km. au Nord de Jérusalem), Saül, fils de Kis. Il n'eut pas grand'peine à gagner à ses projets cet homme enthousiaste et généreux : par la considération qu'il lui témoigna, il le persuada de la mission de grouper autour de lui d'abord les forces de sa tribu, puis celles de tout Israël pour restaurer l'indépendance en chassant l'ennemi. Tâche politique et militaire à laquelle le patriote de Rama sut donner aussi l'importance d'une tâche religieuse ; au nom de JHVH il oignit Saül roi, en secret, sans doute pour ne pas éveiller les soupçons des Philistins, non sans le présenter toutefois aux notables de sa bourgade (1Sa 9:27-10:1). Il le congédia en laissant à Dieu le soin de lui donner l'occasion de s'imposer au peuple par quelque exploit mémorable (1Sa 10:7).

Ce n'était pas tout : il fallait créer dans la nation un courant favorable à la nouvelle institution. Pour réveiller dans les masses la ferveur patriotique, Samuel n'hésita pas à utiliser les services des prophètes dont nous avons parlé et qui, se croyant possédés de JHVH, ne visaient qu'à défendre sa cause. Mais cette cause était celle d'Israël lui-même. Sans se mêler à eux, Samuel encouragea leur propagande religieuse et patriotique. Le public, qui avait quelque mépris pour leur attitude (1Sa 19:24), entendait du moins, dans leurs discours enflammés, proclamer la gloire de JHVH et la grandeur du peuple qui le sert. Tout cela, joint à l'activité de Samuel lui-même, devait préparer la nation pour le jour où le nouveau chef se révélerait et l'amener à faire bloc autour de lui. L'événement ne tarda pas à se produire, mais, conseiller de la première heure pour Saül, Samuel ne prit, semble-t-il, qu'une très petite part aux événements subséquents. Il lui reste l'impérissable mérite d'avoir été le premier artisan de cette délivrance. Rien de plus légitime donc que la place éminente que la tradition et l'histoire reconnaissantes lui ont assurée.

(b) Rôle religieux. Selon nos sources bibliques, toujours préoccupées d'utiliser l'histoire en vue de l'édification, le rôle religieux de Samuel est considérable. Même dégagé des superfétations de la légende, il reste très grand.

L'historiographie israélite, qui fait de lui un voyant (1Sa 9:6,11), un prêtre (1Sa 3,1Sa 9,1Sa 13), un juge (1Sa 12) et un prophète , (1Sa 15) le revêt ainsi de toutes les dignités sauf celle de la royauté. Ces appellations ne sont pas toutes de la même main ni de la même époque. Les deux dernières sont plus récentes. L'une d'elles (1Sa 12), sans le ranger parmi les douze juges classiques, lui attribue leur rôle de chefs politiques et de porte-parole de JHVH (voir Juges) : la personnalité de Samuel doit ici donner plus de poids à des considérations religieuses et morales qui n'étaient pas de son temps. --Ce trait est encore accentué dans 1Sa 15 : Samuel est ici un prophète presque au même titre qu'Ésaïe ou Jérémie. Cette conception reflète le jugement que l'école deutéronomique (VII e - VI e siècle) portait sur le passé, ainsi que l'usage qu'elle faisait de ces documents, mais ne correspond pas à la réalité historique.

Celle qui fait de Samuel un voyant et un prêtre est sans doute plus proche de cette réalité. Le « voyant » (rôèh), ou devin, habile à lire la volonté de la divinité dans la forme et le mouvement des nuées, dans le sifflement des serpents, les murmures des bois ou des rochers, etc., se faisait fort d'obtenir de cette puissance supérieure, par des moyens que nous ignorons, les réponses souhaitées des fidèles. Tel est le rôle que 1Sa 9 attribue à Samuel et qui attire chez lui Saül à la recherche des ânesses de son père.

Le texte 1Sa 3 est un peu moins ancien : il nous montre Samuel faisant son apprentissage auprès d'Héli, lequel est expressément désigné par le mot kôhèn . (1Sa 2:11) Cette fonction-ci découlait tout naturellement de celle de voyant : l'interprète des desseins de la divinité n'est-il pas aussi celui qui saura le mieux avec quelles paroles et quels gestes il faut s'approcher d'elle ? Aussi bien est-ce Samuel qui, d'après 1Sa 9:11,14, offre pour toute la communauté de Rama le sacrifice qui ne saurait avoir lieu sans lui. Mais ce prêtre n'a rien de ce qui distinguera plus tard l'homme revêtu de cette fonction. Il n'est pas descendant d'Aaron, pas même lévite ; son autorité de prêtre lui vient certainement de ses capacités de voyant. Les narrations postérieures ont donné à ce mot de prêtre comme à celui de prophète l'extension qu'ils avaient à leur époque : « Celui qu'on appelait autrefois le voyant (dit 1Sa 9:9) s'appelle maintenant le prophète » ; et 1Sa 3 s'applique à montrer en Samuel le prêtre, gardien du sanctuaire et représentant officiel de JHVH.

Il est impossible de préciser le caractère spécifiquement « yahviste » de la piété et de la foi de Samuel. Pour lui JHVH est le Dieu d'Israël plus encore, si possible, que pour Moïse : c'est lui qui a donné Canaan au peuple élu, dont le droit sur ce pays ne se discute pas. La domination des Philistins est une offense à Israël, plus encore une offense à JHVH. Le premier devoir du fidèle est donc de chasser les infidèles de la terre qu'ils souillent de leur présence. Ainsi se confondent les convictions patriotiques et les convictions religieuses de Samuel. Et certes, dans ce sens son rôle est bien celui d'un prophète, c'est-à-dire d'un témoin et d'un défenseur de la cause de JHVH. Mais nous ne saurions dire davantage de sa piété. A en juger d'après certains passages, elle était encore singulièrement rude et sauvage. (cf. 1Sa 15, pourtant d'une époque plus récente)

Cela ne le diminue en rien, car la grandeur de Dieu s'affirme dans la faiblesse de ses témoins ; au seuil de cette période de l'histoire d'Israël la figure de Samuel se dresse comme celle de l'homme qui a vu clair et qui a fixé, dans une heure de foi et d'amour patriotique, l'avenir de la nation à laquelle Dieu réservait de si tragiques et si glorieuses destinées.

Voir Prophète. E. G.

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Versets relatifs

    • Juges 17

      6 A cette époque-là, il n'y avait pas de roi en Israël. Chacun faisait ce qui lui semblait bon.

      Juges 21

      25 A cette époque-là, il n'y avait pas de roi en Israël. Chacun faisait ce qui lui semblait bon.

      1 Samuel 1

      1 Il y avait un homme de Ramathaïm-Tsophim, de la région montagneuse d'Ephraïm, du nom d'Elkana. Il était le fils de Jeroham, fils d'Elihu, petit-fils de Thohu et arrière-petit-fils de Tsuph, et était éphraïmite.
      2 Il avait deux femmes. L'une s'appelait Anne, l'autre Peninna ; Peninna avait des enfants, tandis qu’Anne n'en avait pas.
      3 Chaque année, cet homme montait de sa ville jusqu’à Silo pour adorer l'Eternel, le maître de l’univers, et lui offrir des sacrifices. Là se trouvaient les deux fils d'Eli, Hophni et Phinées, qui étaient prêtres de l'Eternel.
      4 Le jour où Elkana offrait son sacrifice, il donnait des portions à sa femme Peninna et à tous les fils et à toutes les filles qu'il avait d'elle.
      5 Mais à Anne, il donnait une portion double, car il l’aimait, même si l'Eternel l’avait rendue stérile.
      6 Sa rivale la provoquait pour la pousser à s'irriter de ce que l'Eternel l'avait rendue stérile.
      7 Et toutes les années il en allait de même : chaque fois qu'Anne montait à la maison de l'Eternel, Peninna la provoquait de la même manière. Alors elle pleurait et ne mangeait pas.
      8 Son mari Elkana lui disait : « Anne, pourquoi pleures-tu et ne manges-tu pas ? Pourquoi ton cœur est-il attristé ? Est-ce que je ne vaux pas pour toi mieux que dix fils ? »
      9 Anne se leva, après que l'on eut mangé et bu à Silo. Le prêtre Eli était assis sur son siège, près de la porte du temple de l'Eternel.
      10 L'amertume dans l'âme, elle pria l'Eternel et pleura abondamment.
      11 Elle fit le vœu suivant : « Eternel, maître de l’univers, si tu consens à regarder la détresse de ta servante, si tu te souviens de moi, si tu n'oublies pas ta servante et lui donnes un fils, je le consacrerai à l'Eternel pour toute la durée de sa vie et le rasoir ne passera pas sur sa tête. »
      12 Comme elle restait longtemps en prière devant l'Eternel, Eli observa sa bouche.
      13 Anne parlait dans son cœur et ne faisait que remuer les lèvres, on n'entendait pas sa voix. Eli pensa qu'elle était ivre,
      14 et il lui dit : « Jusqu'à quand seras-tu ivre ? Va cuver ton vin. »
      15 Anne répondit : « Ce n’est pas cela, mon seigneur. Je suis une femme à l’esprit abattu, je n'ai bu ni vin ni boisson enivrante, mais j'épanchais mon cœur devant l'Eternel.
      16 Ne prends pas ta servante pour une femme légère, car c'est le trop-plein de ma douleur et de mon chagrin qui m'a fait parler jusqu'à présent. »
      17 Eli reprit la parole et dit : « Pars en paix et que le Dieu d'Israël exauce la prière que tu lui as adressée ! »
      18 Elle répondit : « Que ta servante trouve grâce à tes yeux ! » Cette femme s'en alla. Elle se remit à manger et son visage ne fut plus le même.
      19 Ils se levèrent de bon matin et, après avoir adoré l'Eternel, ils partirent et retournèrent chez eux à Rama. Elkana eut des relations conjugales avec Anne, sa femme, et l'Eternel se souvint d'elle.
      20 Dans le cours de l'année, Anne devint enceinte et elle mit au monde un fils qu'elle appela Samuel, car, dit-elle, « je l'ai demandé à l'Eternel ».
      21 Son mari Elkana monta ensuite avec toute sa famille offrir à l'Eternel le sacrifice annuel et accomplir son vœu.
      22 Mais Anne ne monta pas à Silo. Elle dit à son mari : « Lorsque l'enfant sera sevré, je l’y conduirai afin qu'il soit présenté devant l'Eternel et qu'il reste là pour toujours. »
      23 Son mari Elkana lui dit : « Fais ce qui te semblera bon, attends de l'avoir sevré. Seulement, que l’Eternel accomplisse sa parole ! » La femme resta donc là et elle allaita son fils jusqu'au moment de son sevrage.
      24 Quand elle l'eut sevré, elle le fit monter avec elle à Silo. Elle prit 3 taureaux, 22 litres de farine et une outre de vin. Elle conduisit l’enfant à la maison de l'Eternel à Silo alors qu’il était encore tout jeune.
      25 Ils égorgèrent les taureaux et conduisirent l'enfant à Eli.
      26 Anne dit : « Mon seigneur, pardon, aussi vrai que ton âme vit, mon seigneur, c’est moi qui me tenais ici près de toi pour prier l'Eternel.
      27 C'était pour cet enfant que je priais, et l'Eternel a exaucé la prière que je lui adressais.
      28 Aussi, je veux le prêter à l'Eternel ; il sera toute sa vie prêté à l'Eternel. » Et ils se prosternèrent là devant l'Eternel.

      1 Samuel 2

      1 Anne fit cette prière : « Mon cœur se réjouit en l'Eternel, #ma force a été relevée par l'Eternel. #Ma bouche s'est ouverte contre mes ennemis, #car je me réjouis de ton secours. #
      2 Personne n'est saint comme l'Eternel. #Il n'y a pas d'autre Dieu que toi, #il n'y a pas de rocher pareil à notre Dieu.
      3 » Ne prononcez plus de paroles hautaines ! #Que l'arrogance ne sorte plus de votre bouche, #car l'Eternel est un Dieu qui sait tout #et qui pèse la valeur de toutes les actions.
      4 » L'arc des puissants est brisé, #et les faibles ont la force pour ceinture. #
      5 Ceux qui étaient rassasiés se louent pour du pain, #et ceux qui étaient affamés se reposent. #Même la stérile accouche sept fois, #et celle qui avait beaucoup d'enfants devient flétrie.
      6 » L'Eternel fait mourir et il fait vivre, #il fait descendre au séjour des morts et il en fait remonter. #
      7 L'Eternel appauvrit et il enrichit, #il abaisse et il élève. #
      8 De la poussière il retire le pauvre, #du fumier il relève le faible, #pour les faire asseoir avec les grands, #et il leur donne en possession un trône de gloire. » Oui, c’est à l'Eternel qu’appartiennent les fondements de la terre, #et c'est sur eux qu'il a établi le monde. #
      9 Il gardera les pas de ses bien-aimés, #tandis que les méchants seront réduits au silence dans les ténèbres. #En effet, l'homme ne triomphera pas par la force.
      10 » Les ennemis de l'Eternel trembleront. #Du haut du ciel il fera gronder son tonnerre contre eux. #L'Eternel jugera les extrémités de la terre. #Il donnera la puissance à son roi #et il relèvera la force de celui qu’il a désigné par onction. »
      11 Elkana repartit chez lui à Rama et l'enfant resta au service de l'Eternel devant le prêtre Eli.
      12 Les fils d'Eli étaient des vauriens qui ne connaissaient pas l'Eternel.
      13 Voici quelle était la manière d'agir de ces prêtres envers le peuple : lorsque quelqu'un offrait un sacrifice, le serviteur du prêtre arrivait au moment où l'on faisait cuire la viande ; tenant à la main une fourchette à trois dents,
      14 il piquait dans le récipient, dans le chaudron, dans la marmite ou dans le pot, et tout ce que la fourchette ramenait, le prêtre le prenait pour lui. Voilà comment ils agissaient vis-à-vis de tous les Israélites qui venaient à Silo.
      15 Avant même qu'on ne fasse brûler la graisse, le serviteur du prêtre arrivait et disait à celui qui offrait le sacrifice : « Donne de la viande à rôtir pour le prêtre ; il n’acceptera de ta part aucune viande cuite, c'est de la viande crue qu'il veut. »
      16 Si l'homme lui disait : « Quand on aura brûlé la graisse, tu prendras ce qui te plaira », le serviteur répondait : « Non ! Donne-la maintenant, sinon je la prends de force. »
      17 Ces jeunes gens se rendaient coupables d'un très grand péché devant l'Eternel, parce qu'ils traitaient avec mépris les offrandes faites à l'Eternel.
      18 Samuel faisait le service devant l'Eternel et cet enfant était habillé d'un éphod en lin.
      19 Sa mère lui faisait chaque année une petite robe et la lui apportait lorsqu’elle montait à Silo avec son mari pour offrir le sacrifice annuel.
      20 Eli bénit Elkana et sa femme en disant : « Que l'Eternel te fasse avoir des enfants de cette femme pour remplacer celui qu'elle a prêté à l'Eternel ! » Et ils repartirent chez eux.
      21 Lorsque l'Eternel fut intervenu pour Anne, elle devint enceinte et elle eut trois fils et deux filles. Quant au jeune Samuel, il grandissait devant l'Eternel.
      22 Eli était très âgé lorsqu’il apprit comment ses fils agissaient vis-à-vis de tout Israël. Il apprit aussi qu'ils couchaient avec les femmes qui se rassemblaient à l'entrée de la tente de la rencontre.
      23 Il leur dit : « Pourquoi faites-vous de telles choses ? En effet, tout le peuple me parle de vos mauvaises actions.
      24 Non, mes enfants, ce que j'entends dire n'est pas bon, vous faites pécher le peuple de l'Eternel.
      25 Si un homme pèche contre un autre homme, Dieu le jugera, mais s'il pèche contre l'Eternel, qui pourra intercéder en sa faveur ? » Mais ils n'écoutèrent pas leur père, car l'Eternel voulait les faire mourir.
      26 Le jeune Samuel continuait à grandir, et il était agréable aussi bien à l'Eternel qu’aux hommes.
      27 Un homme de Dieu se rendit vers Eli et lui dit : « Voici ce que dit l'Eternel : Ne me suis-je pas révélé aux membres de ta famille, lorsqu'ils étaient en Egypte et étaient esclaves du pharaon ?
      28 Je les ai choisis parmi toutes les tribus d'Israël pour être à mon service en tant que prêtres, pour monter à mon autel, pour brûler le parfum, pour porter l'éphod devant moi, et j'ai donné à la famille de ton père tous les sacrifices passés par le feu qu’offrent les Israélites.
      29 Pourquoi traitez-vous avec mépris mes sacrifices et mes offrandes, ceux que j'ai ordonné de faire dans ma demeure ? Et comment se fait-il que tu accordes plus d’importance à tes fils qu’à moi ? C’en est au point où vous vous engraissez des meilleures parts de toutes les offrandes d'Israël, mon peuple.
      30 C'est pourquoi, l'Eternel, le Dieu d'Israël, déclare : J'avais certes dit que ta famille et celle de ton ancêtre marcheraient devant moi pour toujours, mais maintenant, l'Eternel le déclare, loin de moi cette intention ! En effet, j'honorerai celui qui m'honore, mais ceux qui me méprisent seront méprisés.
      31 Voici que viennent les jours où je vais briser ta force et celle de ta famille, de sorte qu'il n'y aura plus de vieillard chez toi.
      32 Tu verras un adversaire dans ma demeure, tandis qu'Israël sera comblé de biens par l'Eternel, et il n'y aura plus jamais de vieillard dans ta famille.
      33 Je laisserai subsister l'un des tiens près de mon autel afin d'épuiser tes yeux et d'attrister ton âme, mais tous les membres de ta famille mourront dans la force de l'âge.
      34 Tu auras pour signe ce qui arrivera à tes deux fils Hophni et Phinées : ils mourront tous les deux le même jour.
      35 Je ferai surgir pour moi un prêtre fidèle, qui agira selon mon cœur et selon mon désir. Je lui construirai une maison stable et il marchera toujours devant celui que j’aurai désigné par onction.
      36 Tous les membres restants de ta famille viendront se prosterner devant lui pour avoir une pièce d'argent et un morceau de pain ; ils diront : ‘Je t’en prie, rattache-moi à l'une des fonctions de prêtre, afin que j'aie un morceau de pain à manger.’ »

      1 Samuel 3

      1 Le jeune Samuel était au service de l'Eternel devant Eli. La parole de l'Eternel était rare à cette époque, les visions n'étaient pas fréquentes.
      2 Un jour, Eli, dont la vue commençait à faiblir et qui ne pouvait plus bien voir, était couché à sa place habituelle.
      3 La lampe de Dieu n'était pas encore éteinte et Samuel était couché dans le temple de l'Eternel, où se trouvait l'arche de Dieu.
      4 Alors l'Eternel appela Samuel. Il répondit : « Me voici »,
      5 courut vers Eli et dit : « Me voici, car tu m'as appelé. » Eli répondit : « Je n'ai pas appelé, retourne te coucher. » Et Samuel alla se coucher.
      6 L'Eternel appela de nouveau Samuel. Samuel se leva, alla vers Eli et dit : « Me voici, car tu m'as appelé. » Eli répondit : « Je n'ai pas appelé, mon fils, retourne te coucher. »
      7 Samuel ne connaissait pas encore l'Eternel, la parole de l'Eternel ne lui avait pas encore été révélée.
      8 L'Eternel appela de nouveau Samuel, pour la troisième fois. Samuel se leva, alla vers Eli et dit : « Me voici, car tu m'as appelé. » Eli comprit alors que c'était l'Eternel qui appelait l'enfant,
      9 et il dit à Samuel : « Va te coucher et, si l'on t'appelle, dis : ‘Parle, Eternel, car ton serviteur écoute.’ » Et Samuel alla se coucher à sa place.
      10 L'Eternel vint se tenir près de lui et appela comme les autres fois : « Samuel, Samuel ! » Samuel répondit : « Parle, car ton serviteur écoute. »
      11 Alors l'Eternel dit à Samuel : « Je vais faire en Israël une chose telle que toute personne qui l'apprendra en restera abasourdie.
      12 Ce jour-là j'accomplirai vis-à-vis d’Eli tout ce que j'ai prononcé contre sa famille ; je le commencerai et je le finirai.
      13 Je le lui ai déclaré, je veux punir sa famille pour toujours. En effet, il avait connaissance du crime par lequel ses fils se sont maudits et il ne leur a pas fait de reproches.
      14 C'est pourquoi je jure à la famille d'Eli que jamais son crime ne sera expié, ni par des sacrifices ni par des offrandes. »
      15 Samuel resta couché jusqu'au matin, puis il ouvrit les portes de la maison de l'Eternel. Il avait peur de raconter la vision à Eli,
      16 mais Eli l’appela et dit : « Samuel, mon fils ! » Il répondit : « Me voici ! »
      17 Eli dit : « Quelle est la parole que l'Eternel t'a adressée ? Ne m’en cache rien. Que Dieu te traite avec la plus grande sévérité, si tu me caches quoi que ce soit de tout ce qu'il t'a dit ! »
      18 Samuel lui raconta tout, sans rien lui cacher, et Eli dit : « C'est l'Eternel, qu'il fasse ce qui lui semblera bon ! »
      19 Samuel grandissait. L'Eternel était avec lui et ne laissa aucune de ses paroles rester sans effet.
      20 Tout Israël, depuis Dan jusqu'à Beer-Shéba, reconnut que Samuel était établi prophète de l'Eternel.
      21 L'Eternel continuait à apparaître à Silo ; en effet l'Eternel se révélait à Samuel à Silo en lui adressant la parole.

      1 Samuel 4

      1 La parole de Samuel s'adressait à tout Israël. Les Israélites sortirent à la rencontre des Philistins pour les combattre. Ils installèrent leur camp près d'Eben-Ezer, tandis que les Philistins campaient à Aphek.
      2 Les Philistins se rangèrent en ordre de bataille contre Israël et le combat s'engagea. Israël fut battu par les Philistins, qui tuèrent environ 4000 hommes sur le champ de bataille.
      3 Le peuple rentra au camp et les anciens d'Israël dirent : « Pourquoi l'Eternel a-t-il laissé aujourd'hui les Philistins nous battre ? Allons chercher l'arche de l'alliance de l'Eternel à Silo. Qu'elle vienne au milieu de nous et nous délivre de la domination de nos ennemis. »
      4 Le peuple envoya des messagers à Silo et l'on apporta de là-bas l'arche de l'alliance de l'Eternel, le maître de l’univers, qui siège entre les chérubins. Les deux fils d'Eli, Hophni et Phinées, étaient là, avec l'arche de l'alliance de Dieu.
      5 Lorsque l'arche de l'alliance de l'Eternel entra dans le camp, tout Israël poussa de grands cris de joie, et la terre en fut ébranlée.
      6 Les Philistins entendirent le vacarme de ces cris et dirent : « Que signifient ces grands cris qui retentissent dans le camp des Hébreux ? » Lorsqu’ils apprirent que l'arche de l'Eternel était arrivée au camp,
      7 les Philistins eurent peur, parce qu'ils crurent que Dieu était désormais dans le camp des Hébreux. « Malheur à nous, disaient-ils, car ce n'était pas le cas jusqu'à présent.
      8 Malheur à nous ! Qui nous délivrera du pouvoir de ces dieux puissants ? Ce sont eux qui ont frappé les Egyptiens de toutes sortes de fléaux dans le désert.
      9 Fortifiez-vous et soyez des hommes, Philistins, sinon vous serez esclaves des Hébreux comme ils ont été les vôtres. Soyez des hommes et combattez ! »
      10 Les Philistins livrèrent bataille et Israël fut battu. Chacun s'enfuit dans sa tente. La défaite fut très grande et 30'000 fantassins israélites furent tués.
      11 L'arche de Dieu fut prise et les deux fils d'Eli, Hophni et Phinées, moururent.
      12 Un Benjaminite accourut du champ de bataille et vint à Silo le même jour, les vêtements déchirés et la tête couverte de terre.
      13 Lorsqu'il arriva, Eli était dans l'attente, assis sur un siège près du chemin, car son cœur était inquiet pour l'arche de Dieu. Cet homme entra dans la ville et donna la nouvelle, et toute la ville poussa des cris.
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