Jamais pareil sermon, tel que celui donné par Dieu
dans le désert, ne fut prêché au peuple. On peut supposer que
ce dernier était vraiment effrayé, et que cette frayeur
entravait toute approche de curiosité ; le cœur le plus endurci
d'un pécheur n'offre guère de poids face aux avertissements et
aux jugements divins.Quand, dans le cheminement de notre vie, nous nous approchons
de Dieu, nous ne devons pas oublier, d'une part, Sa Sainteté et
Sa grandeur, mais aussi notre méchanceté et notre position,
pollués que nous sommes par le péché. Par nature, nous ne
pouvons pas nous dresser devant la grandeur des jugements de
l'Éternel, ni devant Sa Loi, pleine de droiture.
Le pécheur convaincu pose cette question : « Que dois-je faire
pour être sauvé » ? Une voix lui répond alors : « Crois au
Seigneur Jésus et tu seras sauvé ». Le Saint-Esprit, qui a créé
la loi pour nous convaincre de notre péché, nous présente
maintenant le salut en Jésus-Christ. Dans l'évangile, nous
lisons que Christ nous a racheté de la malédiction annoncée par
la loi, Il a été fait malédiction pour nous. Nous avons la
rédemption par Son sang et nos péchés sont ainsi pardonnés. En
Lui, nous sommes justifiés de tout, même de ce dont nous étions
accusés par la loi de Moïse. Mais les ordonnances divines
doivent être considérées comme une règle de vie. Le Fils de
Dieu est descendu des cieux, il a souffert de la pauvreté, de
la honte, de l'agonie et de la mort, non seulement pour nous
racheter de la malédiction, mais aussi afin que nous gardions
tous Ses commandements.
C'est là, au fond, le résumé de toute son épître, et ces deux tableaux, mis en contraste l'un avec l'autre, sont un puissant argument (car, Hébreux 12.18) en faveur de l'exhortation qui précède.
La description de l'appareil terrible au milieu duquel fut donnée la loi (Hébreux 12.18-21 ; comparer Exode 19.12-19 ; 20.18,19), devait rappeler aux lecteurs que ces symboles de la sainteté et de la justice de Dieu ôtaient au pécheur l'espoir d'être sauvé par les œuvres de cette loi qui le condamne, ailleurs est son recours ! (Hébreux 12.22-24)
En parlant de quelque chose qu'on pût toucher de la main, (Hébreux 12.18) l'auteur indique dès l'abord qu'il s'agissait là d'une économie terrestre, visible, et par là même symbolique ; tel est le caractère de tous les signes extérieurs qui suivent. (Hébreux 12.18-20 ; comparez Deutéronome 4.11 ; Exode 19.16)
Le texte reçu porte : "d'une montagne qu'on pût toucher ;" ce mot manque dans Sin., A, C, versions ; il a été introduit conformément à Hébreux 12.22.
- "La voix des paroles" était d'après Deutéronome 4.12, la voix de l'Eternel parlant du milieu du feu et publiant les dix commandements. Quant à la prière de ceux qui l'entendirent, voir Deutéronome 5.22 et suivants
Le verset Hébreux 12.20 porte une citation très abrégée et libre de Exode 19.12,13.
Moïse lui-même reçut une impression terrible des scènes du Sinaï, surtout au moment où la colère de Dieu s'embrasa contre le peuple, qui venait de violer le second commandement en faisant le veau d'or. L'auteur met dans la bouche de Moïse (Hébreux 12.21) des paroles empruntées au récit que ce dernier fit du trouble qu'il ressentit à la vue du crime d'Israël. (Deutéronome 9.19) Cette expression de sa crainte ne se trouve pas en effet dans le récit de la promulgation de la loi.