Le fait de céder à la volonté, voire aux supplications
de quelqu’un, n’est pas forcément synonyme d’abaissement, tant
qu’une stricte droiture est respectée ; nous pouvons parfois
être appelé à ce genre d’exercice...L'apôtre Paul, dans sa requête pour Onésime, récemment converti,
est davantage animé par l’amour, que par l'autorité. Par
allusion à ce nom (Onésime) qui signifie « utile », l'apôtre
admet que dans le passé ce serviteur avait été « inutile » à
Philémon ; il s'empresse toutefois de mentionner le changement
radical et positif de sa conduite.
Les païens, dénués de toute sainteté, sont inutiles,
spirituellement ; ils ne répondent pas à la destinée initiale
que Dieu avait prévu pour eux. Mais quel heureux changement
opère la conversion à Jésus-Christ ! Du mal, elle conduit vers
le bien, de l'inutile vers l'utile ! Les serviteurs pieux sont
de véritables « trésors », au sein d’une famille. Ils prennent
entièrement conscience du rôle qu’ils doivent assumer ici-bas,
et ce, de la meilleure manière.
Rien ne devrait engager qui que ce soit à négliger ses
obligations, ou à défaillir dans l'obéissance envers ses
supérieurs. Une véritable repentance se traduit par un retour à
la pratique des devoirs qui ont été négligés auparavant. Tant
qu’il n’était pas converti, Onésime était à l’origine de
plusieurs déboires chez son maître ; mais désormais, il avait
constaté ses fautes et s'en était repenti ; il avait la volonté
d’accomplir son devoir initial.
Peu de personnes discernent véritablement les desseins du
Seigneur, quand Celui-ci laisse certains changer de situation,
voire s'engager dans diverses entreprises, pour des motifs
douteux... Le Seigneur n'a t'il pas annulé certains de nos vains
projets, dignes des impies ? Nous pouvons songer à ces
différents cas, qui auraient, sans nul doute, engendré notre
destruction.
Mais l'apôtre, avec une vraie délicatesse, n'a pas voulu agir ainsi, n'ayant pas le consentement de son disciple.
D'ailleurs, Paul tenait à renvoyer Onésime à Philémon, (Philémon 1.11) ne fût-ce que pour les réconcilier, et pour que l'esclave pût réparer le tort qu'il avait fait à son maître. (Philémon 1.18,19) En toute question, l'Ecriture place en premier lieu la plus délicate probité.