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    • Genèse 37

      1 Or, Jacob demeura au pays où son père avait séjourné, au pays de Canaan.
      2 Voici l'histoire des descendants de Jacob. Joseph, âgé de dix-sept ans, paissait les troupeaux avec ses frères ; et il était jeune berger auprès des fils de Bilha, et auprès des fils de Zilpa, femmes de son père. Et Joseph rapporta à leur père leurs mauvais discours.
      3 Or, Israël aimait Joseph plus que tous ses autres fils, car c'était le fils de sa vieillesse ; et il lui fit une robe de diverses couleurs.
      4 Mais ses frères, voyant que leur père l'aimait plus que tous ses frères, le haïssaient, et ne pouvaient lui parler sans aigreur.
      5 Et Joseph eut un songe, et le fit connaître à ses frères, et ils le haïrent encore plus.
      6 Il leur dit donc : Écoutez, je vous prie, ce songe que j'ai eu.
      7 Voici, nous étions à lier des gerbes au milieu des champs. Et voici, ma gerbe se leva et se tint debout. Et voici, vos gerbes l'environnèrent et se prosternèrent devant ma gerbe.
      8 Alors ses frères lui dirent : Régnerais-tu donc sur nous ? ou nous gouvernerais-tu ? Et ils le haïrent encore plus pour ses songes et pour ses paroles.
      9 Il eut encore un autre songe et le raconta à ses frères, et il dit : Voici, j'ai eu encore un songe. Et voici, le soleil, et la lune, et onze étoiles se prosternaient devant moi.
      10 Et il le raconta à son père, et à ses frères ; mais son père le reprit, et lui dit : Que veut dire ce songe que tu as eu ? Faudra-t-il que nous venions, moi et ta mère et tes frères, nous prosterner en terre devant toi ?
      11 Et ses frères furent jaloux de lui ; mais son père retint ces choses.
      12 Or, ses frères allèrent paître les troupeaux de leur père à Sichem.
      13 Et Israël dit à Joseph : Tes frères ne paissent-ils pas les troupeaux à Sichem ? Viens, que je t'envoie vers eux. Et il lui répondit : Me voici.
      14 Et il lui dit : Va donc ; vois comment vont tes frères et comment vont les troupeaux, et rapporte-m'en des nouvelles. Il l'envoya ainsi de la vallée d'Hébron, et il vint à Sichem.
      15 Et un homme le trouva errant par les champs ; et cet homme l'interrogea, et lui dit : Que cherches-tu ?
      16 Et il répondit : Je cherche mes frères ; enseigne-moi, je te prie, où ils paissent.
      17 Et l'homme dit : Ils sont partis d'ici ; car je les ai entendus dire : Allons à Dothaïn. Joseph alla donc après ses frères, et il les trouva à Dothaïn.
      18 Et ils le virent de loin. Et avant qu'il fût près d'eux, ils complotèrent contre lui de le mettre à mort.
      19 Et ils se dirent l'un à l'autre : Voici ce songeur qui vient.
      20 Maintenant donc, venez, tuons-le, et le jetons dans quelque fosse, et nous dirons qu'une bête féroce l'a dévoré ; et nous verrons ce que deviendront ses songes.
      21 Mais Ruben entendit cela, et le délivra de leurs mains, et dit : Ne lui ôtons point la vie.
      22 Puis Ruben leur dit : Ne répandez point le sang ; jetez-le dans cette fosse, qui est au désert, et ne mettez point la main sur lui. C'était pour le délivrer de leurs mains, pour le rendre à son père.
      23 Et dès que Joseph fut arrivé auprès de ses frères, ils le dépouillèrent de sa robe, de la robe de diverses couleurs qui était sur lui.
      24 Et ils le saisirent, et le jetèrent dans la fosse. Or la fosse était vide ; il n'y avait point d'eau.
      25 Ensuite ils s'assirent pour manger le pain. Et, levant les yeux, ils regardèrent, et voici une caravane d'Ismaélites qui venait de Galaad ; et leurs chameaux, chargés d'aromates, de baume, et de myrrhe, allaient les porter en Égypte.
      26 Et Juda dit à ses frères : A quoi nous servira de tuer notre frère et de cacher son sang ?
      27 Venez, et vendons-le aux Ismaélites, et que notre main ne soit point sur lui ; car il est notre frère, notre chair. Et ses frères lui obéirent.
      28 Et comme les marchands Madianites passaient, ils tirèrent et firent remonter Joseph de la fosse ; et ils vendirent Joseph pour vingt pièces d'argent aux Ismaélites, qui l'emmenèrent en Égypte.
      29 Et Ruben retourna à la fosse, et voici, Joseph n'était plus dans la fosse. Alors il déchira ses vêtements ;
      30 Et il retourna vers ses frères, et dit : L'enfant n'y est plus ; et moi, moi, où irai-je ?
      31 Et ils prirent la robe de Joseph, tuèrent un bouc, et trempèrent la robe dans le sang.
      32 Ensuite ils envoyèrent et firent parvenir à leur père la robe de diverses couleurs, en lui faisant dire : Nous avons trouvé ceci ; reconnais si c'est la robe de ton fils, ou non.
      33 Et il la reconnut, et dit : C'est la robe de mon fils ; une bête féroce l'a dévoré ; certainement Joseph a été mis en pièces.
      34 Et Jacob déchira ses vêtements, et mit un sac sur ses reins, et mena deuil sur son fils pendant longtemps.
      35 Et tous ses fils, et toutes ses filles vinrent pour le consoler ; mais il refusa d'être consolé, et il dit : Je descendrai en deuil vers mon fils au Sépulcre ! C'est ainsi que son père le pleura.
      36 Et les Madianites le vendirent en Égypte à Potiphar, officier de Pharaon, chef des gardes.

      Genèse 38

      1 Il arriva qu'en ce temps-là Juda descendit d'avec ses frères, et se retira vers un homme d'Adullam, nommé Hira.
      2 Et Juda y vit la fille d'un Cananéen, nommé Shua ; et il la prit, et vint vers elle.
      3 Et elle conçut et enfanta un fils ; et il le nomma Er.
      4 Et elle conçut encore, et enfanta un fils, et elle le nomma Onan.
      5 Elle enfanta encore un fils, et elle le nomma Shéla. Et Juda était à Kezib, quand elle l'enfanta.
      6 Et Juda prit une femme pour Er, son premier-né ; elle s'appelait Tamar.
      7 Mais Er, premier-né de Juda, fut méchant aux yeux de l'Éternel, et l'Éternel le fit mourir.
      8 Alors Juda dit à Onan : Viens vers la femme de ton frère ; prends-la, comme beau-frère, et suscite une postérité à ton frère.
      9 Mais Onan savait que cette postérité ne serait pas à lui, et quand il venait vers la femme de son frère, il se souillait afin de ne point donner de postérité à son frère.
      10 Et ce qu'il faisait déplut à l'Éternel ; et il le fit mourir aussi.
      11 Et Juda dit à Tamar, sa belle-fille : Demeure veuve dans la maison de ton père, jusqu'à ce que Shéla, mon fils, soit devenu grand. Car il disait : Prenons garde qu'il ne meure, lui aussi, comme ses frères. Et Tamar s'en alla, et demeura dans la maison de son père.
      12 Et les jours s'écoulèrent, et la fille de Shua, femme de Juda, mourut. Lorsque Juda se fut consolé, il monta vers les tondeurs de ses brebis, à Thimna, avec Hira son ami, l'Adullamite.
      13 Et on le fit savoir à Tamar, en disant : Voici, ton beau-père monte à Thimna, pour tondre ses brebis.
      14 Alors elle quitta ses habits de veuve, et se couvrit d'un voile, et s'en enveloppa, et s'assit à l'entrée d'Énaïm, qui est sur le chemin de Thimna ; car elle voyait que Shéla était devenu grand, et qu'elle ne lui avait point été donnée pour femme.
      15 Et Juda la vit et la prit pour une prostituée ; car elle avait couvert son visage.
      16 Et il se détourna vers elle sur le chemin, et il dit : Allons, je te prie, que je vienne vers toi ; car il ne savait pas que ce fût sa belle-fille. Et elle répondit : Que me donneras-tu, pour venir vers moi ?
      17 Et il dit : J'enverrai un chevreau du troupeau. Et elle répondit : Me donneras-tu un gage jusqu'à ce que tu l'envoies ?
      18 Et il dit : Quel est le gage que je te donnerai ? Et elle répondit : Ton cachet, ton cordon, et ton bâton, que tu as à la main. Et il les lui donna, et il vint vers elle ; et elle conçut de lui.
      19 Ensuite elle se leva et s'en alla. Et elle quitta son voile, et se revêtit de ses habits de veuve.
      20 Et Juda envoya le chevreau par son ami l'Adullamite, pour retirer le gage des mains de cette femme ; mais il ne la trouva point.
      21 Et il interrogea les hommes du lieu où elle était, en disant : Où est cette courtisane qui était à Énaïm, sur le chemin ? Et ils répondirent : Il n'y a point eu ici de courtisane.
      22 Et il retourna vers Juda, et dit : Je ne l'ai point trouvée, et même les gens du lieu ont dit : Il n'y a point eu ici de courtisane.
      23 Et Juda dit : Qu'elle garde le gage ! Il ne faut pas nous faire mépriser. Voici, j'ai envoyé ce chevreau ; et tu ne l'as point trouvée.
      24 Or, il arriva qu'environ trois mois après on fit rapport à Juda, en disant : Tamar, ta belle-fille, s'est prostituée, et même la voilà enceinte par suite de sa prostitution. Et Juda dit : Faites-la sortir, et qu'elle soit brûlée.
      25 Comme on la faisait sortir, elle envoya dire à son beau-père : Je suis enceinte de l'homme à qui ces choses appartiennent. Et elle dit : Reconnais, je te prie, à qui sont ce cachet, ces cordons et ce bâton.
      26 Alors Juda les reconnut, et dit : Elle est plus juste que moi, parce que je ne l'ai point donnée à Shéla mon fils. Et il ne la connut plus.
      27 Et à l'époque où elle devait accoucher, il se trouva qu'il y avait des jumeaux dans son sein ;
      28 Et pendant qu'elle enfantait, l'un d'eux donna la main, et la sage-femme la prit et y lia un fil écarlate, en disant : Celui-ci est sorti le premier.
      29 Mais comme il retira sa main, voici, son frère sortit. Et elle dit : Quelle brèche tu as faite ! La brèche soit sur toi ! Et on le nomma Pharets (brèche).
      30 Ensuite son frère sortit, qui avait à sa main le fil écarlate, et on le nomma Zarach.

      Genèse 39

      1 Or, Joseph fut emmené en Égypte, et Potiphar, officier de Pharaon, chef des gardes, homme égyptien, l'acheta des Ismaélites, qui l'y avaient amené.
      2 Et l'Éternel fut avec Joseph ; et il prospérait. Et il était dans la maison de son maître l'Égyptien.
      3 Et son maître vit que l'Éternel était avec lui, et que l'Éternel faisait prospérer entre ses mains tout ce qu'il faisait.
      4 Joseph trouva donc grâce à ses yeux, et il le servait ; et son maître l'établit sur sa maison, et remit entre ses mains tout ce qu'il avait.
      5 Or, depuis qu'il l'eut établi dans sa maison et sur tout ce qu'il avait, l'Éternel bénit la maison de l'Égyptien, à cause de Joseph. Et la bénédiction de l'Éternel fut sur tout ce qu'il avait, dans la maison et aux champs.
      6 Et il laissa entre les mains de Joseph tout ce qui était à lui, et il ne prenait connaissance de rien avec lui, si ce n'est du pain qu'il mangeait. Or, Joseph était beau de taille, et beau de visage.
      7 Et il arriva, après ces choses, que la femme de son maître jeta les yeux sur Joseph, et dit : Couche avec moi.
      8 Mais il refusa, et il dit à la femme de son maître : Voici, mon maître ne prend connaissance avec moi de rien dans la maison, et il a remis entre mes mains tout ce qui lui appartient.
      9 Nul n'est plus grand dans cette maison que moi, et il ne m'a rien interdit que toi, parce que tu es sa femme. Comment ferais-je un si grand mal, et pécherais-je contre Dieu ?
      10 Et bien qu'elle en parlât tous les jours à Joseph, il ne voulut point l'écouter pour coucher auprès d'elle, ni pour être avec elle.
      11 Mais il arriva, un jour, qu'il vint à la maison pour faire son ouvrage, et il n'y avait là aucun des gens de la maison ;
      12 Et elle le prit par son vêtement, en disant : Couche avec moi ; mais il laissa son vêtement entre ses mains, et s'enfuit et sortit dehors.
      13 Et dès qu'elle vit qu'il avait laissé son vêtement entre ses mains, et qu'il s'était enfui dehors,
      14 Elle appela les gens de sa maison, et leur parla, en disant : Voyez, on nous a amené un homme hébreu pour se jouer de nous ; il est venu vers moi pour coucher avec moi ; mais j'ai crié à haute voix.
      15 Et dès qu'il a entendu que j'élevais la voix et que je criais, il a laissé son vêtement près de moi, et s'est enfui, et est sorti dehors.
      16 Et elle mit le vêtement de Joseph auprès d'elle, jusqu'à ce que son maître vînt à la maison.
      17 Alors elle lui parla dans les mêmes termes, en disant : L'esclave hébreu, que tu nous as amené, est venu vers moi, pour se jouer de moi.
      18 Mais comme j'ai élevé la voix, et que j'ai crié, il a laissé son vêtement près de moi, et s'est enfui dehors.
      19 Et dès que le maître de Joseph eut entendu les paroles de sa femme, qui lui disait : Voilà ce que m'a fait ton esclave, sa colère s'enflamma.
      20 Et le maître de Joseph le prit, et le mit dans la forteresse, lieu où les prisonniers du roi étaient enfermés. Il fut donc là dans la forteresse.
      21 Mais l'Éternel fut avec Joseph, et il étendit sa bonté sur lui, et lui fit trouver grâce aux yeux du commandant de la forteresse.
      22 Et le commandant de la forteresse remit entre les mains de Joseph tous les prisonniers qui étaient dans la forteresse ; et tout ce qui s'y faisait, c'était lui qui le faisait.
      23 Le commandant de la forteresse ne revoyait rien de tout ce que Joseph avait entre les mains, parce que l'Éternel était avec lui, et que l'Éternel faisait prospérer ce qu'il faisait.

      Genèse 40

      1 Après ces choses, il arriva que l'échanson du roi d'Égypte et le panetier offensèrent leur seigneur, le roi d'Égypte.
      2 Et Pharaon se mit en colère contre ses deux officiers, contre le grand échanson et le grand panetier ;
      3 Et il les fit mettre en prison dans la maison du chef des gardes, dans la forteresse, lieu où Joseph était enfermé.
      4 Et le chef des gardes établit Joseph auprès d'eux, et il les servait ; et ils furent quelque temps en prison.
      5 Et tous les deux eurent un songe, chacun le sien, dans une même nuit, chacun un songe d'une signification particulière, tant l'échanson que le panetier du roi d'Égypte qui étaient enfermés dans la forteresse.
      6 Et Joseph, venant vers eux le matin, les regarda, et voici, ils étaient tristes.
      7 Et il interrogea ces officiers de Pharaon, qui étaient avec lui en prison dans la maison de son maître, et leur dit : Pourquoi avez-vous mauvais visage aujourd'hui ?
      8 Et ils lui répondirent : Nous avons fait un songe, et il n'y a personne qui l'interprète. Et Joseph leur dit : Les interprétations n'appartiennent-elles pas à Dieu ? Racontez-moi vos songes, je vous prie.
      9 Et le grand échanson raconta son songe à Joseph, et lui dit : Je songeais, et voici, un cep était devant moi ;
      10 Et ce cep avait trois sarments. Or, il semblait qu'il poussait ; sa fleur sortit, et ses grappes donnèrent des raisins mûrs.
      11 Et la coupe de Pharaon était dans ma main ; et je pris les raisins, et je les pressai dans la coupe de Pharaon, et je mis la coupe dans la main de Pharaon.
      12 Et Joseph lui dit : En voici l'interprétation : Les trois sarments sont trois jours.
      13 Dans trois jours, Pharaon élèvera ta tête, et te rétablira dans ta charge, et tu mettras la coupe de Pharaon dans sa main, comme tu le faisais auparavant, lorsque tu étais son échanson.
      14 Mais souviens-toi de moi, quand tu seras heureux, et use de bonté envers moi, je te prie ; fais mention de moi à Pharaon, et fais-moi sortir de cette maison.
      15 Car, certainement, j'ai été dérobé du pays des Hébreux, et ici non plus je n'ai rien fait pour qu'on me mît dans cette fosse.
      16 Alors le grand panetier, voyant que Joseph avait interprété en bien, lui dit : Moi aussi je songeais, et voici, j'avais trois corbeilles de pain blanc sur la tête ;
      17 Et dans la plus haute corbeille il y avait pour Pharaon de toutes sortes de mets faits par le boulanger ; et les oiseaux les mangeaient dans la corbeille qui était sur ma tête.
      18 Et Joseph répondit, et dit : En voici l'interprétation : Les trois corbeilles sont trois jours.
      19 Dans trois jours, Pharaon élèvera ta tête de dessus toi, et te fera pendre à un bois, et les oiseaux mangeront ta chair sur toi.
      20 Et le troisième jour, jour de la naissance de Pharaon, il fit un festin à tous ses serviteurs, et il éleva la tête du grand échanson et du grand panetier, au milieu de ses serviteurs :
      21 Il rétablit le grand échanson dans son office d'échanson, afin qu'il mît la coupe dans la main de Pharaon ;
      22 Mais il fit pendre le grand panetier ; comme Joseph le leur avait déclaré.
      23 Or, le grand échanson ne se souvint point de Joseph ; mais il l'oublia.

      Genèse 41

      1 Et il arriva, au bout de deux ans, que Pharaon eut un songe ; et voici, il se tenait près du fleuve.
      2 Et voici que du fleuve montaient sept vaches belles et grasses, et elles paissaient dans le marécage.
      3 Et voici, sept autres vaches laides et maigres, montaient du fleuve après elles, et elles se tinrent auprès des autres vaches sur le bord du fleuve.
      4 Et les vaches laides et maigres dévorèrent les sept vaches belles et grasses. Et Pharaon s'éveilla.
      5 Et il s'endormit et songea une seconde fois. Et voici sept épis gras et beaux poussaient sur une même tige.
      6 Puis, voici, sept épis maigres et brûlés par le vent d'Orient germaient après ceux-là.
      7 Et les épis maigres engloutirent les sept épis gras et pleins ; et Pharaon s'éveilla, et voici, c'était un songe.
      8 Et sur le matin son esprit était agité ; et il envoya appeler tous les magiciens et tous les sages d'Égypte, et Pharaon leur raconta ses songes ; mais il n'y eut personne qui les lui interpréta.
      9 Alors le grand échanson parla à Pharaon, en disant : Je vais rappeler aujourd'hui mes fautes.
      10 Pharaon se mit en colère contre ses serviteurs, et me fit mettre en prison, dans la maison du chef des gardes, moi et le grand panetier.
      11 Alors nous fîmes, lui et moi, un songe dans une même nuit ; nous songeâmes, chacun selon la signification de son songe.
      12 Or, il y avait là avec nous un jeune homme hébreu, serviteur du chef des gardes ; et nous lui racontâmes nos songes, et il nous les interpréta ; il donna à chacun une interprétation d'après son songe.
      13 Et la chose arriva comme il nous l'avait interprétée : le roi me rétablit dans ma place, et fit pendre l'autre.
      14 Alors Pharaon envoya appeler Joseph, et on le fit sortir en hâte de la prison ; on le rasa, on le fit changer de vêtements, et il vint vers Pharaon.
      15 Et Pharaon dit à Joseph : J'ai fait un songe, et il n'y a personne qui l'interprète. Or, j'ai entendu dire que tu n'as qu'à entendre un songe pour l'interpréter.
      16 Et Joseph répondit à Pharaon, en disant : Ce n'est pas moi, c'est Dieu qui répondra touchant la prospérité de Pharaon.
      17 Et Pharaon dit à Joseph : Dans mon songe, voici, je me tenais sur le bord du fleuve.
      18 Et voici que du fleuve montaient sept vaches grasses et belles, et elles paissaient dans le marécage.
      19 Et voici, sept autres vaches montaient après elles, chétives, et très laides, et décharnées ; je n'en ai jamais vu de semblables en laideur dans tout le pays d'Égypte.
      20 Et les vaches décharnées et laides dévorèrent les sept premières vaches grasses,
      21 Qui entrèrent dans leur ventre sans qu'il parût qu'elles y fussent entrées, et elles étaient aussi laides qu'au commencement.
      22 Alors je me réveillai. Je vis encore en songeant, et sept épis pleins et beaux poussaient sur une même tige.
      23 Puis, voici, sept épis stériles, maigres et brûlés par le vent d'Orient, germaient après ceux-là.
      24 Et les épis maigres engloutirent les sept beaux épis. Et je l'ai dit aux magiciens ; mais nul ne me l'explique.
      25 Et Joseph répondit à Pharaon : Ce qu'a songé Pharaon est une seule chose ; Dieu a déclaré à Pharaon ce qu'il va faire.
      26 Les sept belles vaches sont sept ans ; et les sept beaux épis sont sept ans ; c'est un même songe.
      27 Et les sept vaches décharnées et laides, qui montaient après celles-là sont sept ans, et les sept épis vides, brûlés par le vent d'Orient, seront sept ans de famine.
      28 C'est ce que j'ai dit à Pharaon : Dieu a fait voir à Pharaon ce qu'il va faire.
      29 Voici, il va venir sept années de grande abondance dans tout le pays d'Égypte.
      30 Mais elles seront suivies de sept ans de famine ; et toute cette abondance sera oubliée dans le pays d'Égypte, et la famine consumera le pays.
      31 Et l'abondance ne paraîtra plus dans le pays, à cause de cette famine qui viendra après ; car elle sera très grande.
      32 Et quant à ce que le songe s'est reproduit deux fois pour Pharaon, c'est que la chose est arrêtée de Dieu, et que Dieu se hâte de l'accomplir.
      33 Or, maintenant, que Pharaon choisisse un homme entendu et sage, et qu'il l'établisse sur le pays d'Égypte.
      34 Que Pharaon établisse et institue des commissaires sur le pays, et qu'il prenne le cinquième du revenu du pays d'Égypte, durant les sept années d'abondance.
      35 Et qu'ils rassemblent tous les vivres de ces bonnes années qui viennent, et qu'ils amassent du froment sous la main de Pharaon, des vivres dans les villes, et qu'ils les gardent.
      36 Et ces vivres seront en réserve pour le pays, pour les sept années de famine qui seront au pays d'Égypte, afin que le pays ne soit pas consumé par la famine.
      37 Et ce discours plut à Pharaon, et à tous ses serviteurs.
      38 Et Pharaon dit à ses serviteurs : Trouverions-nous un homme comme celui-ci, qui a l'esprit de Dieu ?
      39 Et Pharaon dit à Joseph : Puisque Dieu t'a fait connaître tout ceci, nul n'est entendu, ni sage autant que toi.
      40 C'est toi qui seras sur ma maison, et tout mon peuple obéira à ta bouche. Je serai seulement plus grand que toi par le trône.
      41 Puis Pharaon dit à Joseph : Regarde, je t'établis sur tout le pays d'Égypte.
      42 Alors Pharaon ôta son anneau de sa main, et le mit à la main de Joseph ; et il le fit revêtir d'habits de fin lin, et lui mit un collier d'or au cou.
      43 Et il le fit monter sur son second char ; et l'on criait devant lui : A genoux ! Et il l'établit sur tout le pays d'Égypte.
      44 Et Pharaon dit à Joseph : Je suis Pharaon ! et sans toi nul ne lèvera la main ni le pied dans tout le pays d'Égypte.
      45 Et Pharaon appela Joseph du nom de Tsophnath-Panéach (soutien de la vie), et il lui donna pour femme Asnath, fille de Potiphéra, prêtre d'On (Héliopolis). Et Joseph alla visiter le pays d'Égypte.
      46 Or, Joseph était âgé de trente ans, quand il se présenta devant Pharaon, roi d'Égypte. Joseph sortit donc de devant Pharaon, et parcourut tout le pays d'Égypte.
      47 Et la terre rapporta à pleines mains durant les sept années d'abondance.
      48 Et Joseph rassembla tous les vivres des sept années, qu'il y eut au pays d'Égypte ; et il mit les vivres dans les villes ; il mit dans l'intérieur de chaque ville les vivres du territoire qui l'environnait.
      49 Et Joseph amassa une grande quantité de froment, comme le sable de la mer ; tellement qu'on cessa de le compter, parce qu'il était sans nombre.
      50 Or, avant qu'arrivât l'année de famine, il naquit à Joseph deux fils, qu'Asnath, fille de Potiphéra, prêtre d'On, lui enfanta.
      51 Et Joseph nomma le premier-né Manassé (celui qui fait oublier) ; car Dieu, dit-il, m'a fait oublier toute ma peine, et toute la maison de mon père.
      52 Et il nomma le second Éphraïm (double fécondité) ; car Dieu, dit-il, m'a rendu fécond dans le pays de mon affliction.
      53 Alors finirent les sept années de l'abondance qu'il y eut au pays d'Égypte.
      54 Et les sept années de famine commencèrent à venir, comme Joseph l'avait dit. Et la famine fut dans tous les pays ; mais dans tout le pays d'Égypte il y avait du pain.
      55 Ensuite tout le pays d'Égypte fut affamé ; et le peuple cria à Pharaon pour avoir du pain. Et Pharaon répondit à tous les Égyptiens : Allez à Joseph ; faites ce qu'il vous dira.
      56 La famine fut donc sur toute la surface du pays, et Joseph ouvrit tous les greniers et vendit du blé aux Égyptiens. Et la famine fut grande au pays d'Égypte.
      57 Et de tous les pays on venait en Égypte, pour acheter du blé à Joseph ; car la famine était grande par toute la terre.

      Genèse 42

      1 Et Jacob, voyant qu'il y avait du blé à vendre en Égypte, dit à ses fils : Pourquoi vous regardez-vous les uns les autres ?
      2 Et il dit : Voici, j'ai appris qu'il y a du blé à vendre en Égypte ; descendez-y, et achetez-nous-y du blé, afin que nous vivions, et ne mourions point.
      3 Alors dix frères de Joseph descendirent, pour acheter du blé en Égypte.
      4 Mais Jacob n'envoya point Benjamin, frère de Joseph, avec ses frères ; car il dit : Prenons garde qu'il ne lui arrive malheur !
      5 Et les fils d'Israël vinrent pour acheter du blé, au milieu de ceux qui venaient aussi ; car la famine était au pays de Canaan.
      6 Or, c'était Joseph qui commandait dans le pays, c'était lui qui vendait le blé à tout le peuple du pays. Les frères de Joseph vinrent donc et se prosternèrent devant lui, la face contre terre.
      7 Et Joseph vit ses frères, et les reconnut ; mais il fit l'étranger avec eux, et leur parla rudement, et leur dit : D'où venez-vous ? Et ils répondirent : Du pays de Canaan, pour acheter des vivres.
      8 Joseph reconnut donc ses frères ; mais eux ne le reconnurent point.
      9 Et Joseph se souvint des songes qu'il avait eus à leur sujet. Et il leur dit : Vous êtes des espions ; vous êtes venus pour observer les lieux faibles du pays.
      10 Et ils lui répondirent : Non, mon seigneur, mais tes serviteurs sont venus pour acheter des vivres.
      11 Nous sommes tous fils d'un même homme ; nous sommes gens de bien ; tes serviteurs ne sont point des espions.
      12 Et il leur dit : Non ! mais vous êtes venus pour observer les lieux faibles du pays.
      13 Et ils répondirent : Nous, tes serviteurs, sommes douze frères, fils d'un même homme, au pays de Canaan. Et voici, le plus jeune est aujourd'hui avec notre père ; et l'un n'est plus.
      14 Et Joseph leur dit : C'est ce que je vous ai dit : Vous êtes des espions.
      15 Voici comment vous serez éprouvés : Par la vie de Pharaon, vous ne sortirez point d'ici, que votre jeune frère n'y soit venu.
      16 Envoyez l'un de vous et qu'il amène votre frère ; et vous, demeurez prisonniers ; et que vos paroles soient éprouvées, pour voir si la vérité est avec vous. Autrement, par la vie de Pharaon, vous êtes des espions.
      17 Et il les fit mettre ensemble en prison pour trois jours.
      18 Et, au troisième jour, Joseph leur dit : Faites ceci, et vous vivrez ; je crains Dieu.
      19 Si vous êtes gens de bien, que l'un de vous, votre frère, reste lié dans votre prison, et vous, allez, emportez du blé, pour subvenir à la famine de vos maisons.
      20 Et amenez-moi votre jeune frère ; et vos paroles seront reconnues véritables, et vous ne mourrez point. Et ils firent ainsi.
      21 Et ils se disaient l'un à l'autre : Vraiment, nous sommes coupables à l'égard de notre frère ; car nous avons vu l'angoisse de son âme, quand il nous demandait grâce, et nous ne l'avons point écouté ; voilà pourquoi cette angoisse nous est arrivée.
      22 Et Ruben leur répondit, en disant : Ne vous disais-je pas bien : Ne commettez point ce péché contre cet enfant ? Mais vous n'écoutâtes point ; et voici que son sang nous est redemandé.
      23 Or, ils ne savaient pas que Joseph comprenait, parce qu'il leur parlait par le moyen d'un interprète.
      24 Et il se détourna d'eux pour pleurer. Puis il retourna vers eux, et leur parla ; et il prit d'entre eux Siméon, et le fit lier devant leurs yeux.
      25 Et Joseph commanda qu'on remplît leurs sacs de froment, et qu'on remît l'argent de chacun d'eux dans son sac, et qu'on leur donnât des provisions pour le chemin.
      26 Ce qui fut fait. Puis ils chargèrent leur blé sur leurs ânes, et s'en allèrent.
      27 Et l'un d'eux ouvrit son sac pour donner du fourrage à son âne dans l'hôtellerie ; et il vit son argent ; et voici, il était à l'entrée de son sac.
      28 Et il dit à ses frères : Mon argent m'a été rendu ; et en effet, le voici dans mon sac. Et le coeur leur manqua, et ils se dirent en tremblant l'un à l'autre : Qu'est-ce que Dieu nous a fait ?
      29 Et ils vinrent vers Jacob, leur père, au pays de Canaan, et lui racontèrent toutes les choses qui leur étaient arrivées, en disant :
      30 L'homme qui est le seigneur du pays, nous a parlé rudement, et nous a pris pour des espions.
      31 Mais nous lui avons répondu : Nous sommes des gens de bien, nous ne sommes point des espions.
      32 Nous sommes douze frères, fils de notre père ; l'un n'est plus, et le plus jeune est aujourd'hui avec notre père au pays de Canaan.
      33 Et l'homme qui est le seigneur du pays, nous a dit : A ceci je connaîtrai que vous êtes des gens de bien : Laissez avec moi l'un de vos frères, prenez ce qu'il faut pour la famine de vos maisons, et partez ;
      34 Et amenez-moi votre jeune frère. Alors je connaîtrai que vous n'êtes point des espions, mais des gens de bien ; je vous rendrai votre frère, et vous trafiquerez dans le pays.
      35 Et comme ils vidaient leurs sacs, voici, le paquet d'argent de chacun était dans son sac ; et ils virent, eux et leur père, leurs paquets d'argent, et ils eurent peur.
      36 Alors Jacob, leur père, leur dit : Vous m'avez privé d'enfants : Joseph n'est plus, et Siméon n'est plus, et vous emmèneriez Benjamin ! C'est sur moi que toutes ces choses sont tombées !
      37 Et Ruben parla à son père, et lui dit : Tu feras mourir mes deux fils, si je ne te le ramène ; confie-le-moi et je te le rendrai.
      38 Et il répondit : Mon fils ne descendra point avec vous ; car son frère est mort, et celui-ci est resté seul. Et s'il lui arrivait malheur dans le chemin par où vous irez, vous feriez descendre mes cheveux blancs avec douleur au Sépulcre.

      Genèse 43

      1 Or, la famine était fort grande dans le pays.
      2 Et quand ils eurent achevé de manger le blé qu'ils avaient apporté d'Égypte, leur père leur dit : Retournez nous acheter un peu de vivres.
      3 Et Juda lui répondit : Cet homme nous a expressément protesté et dit : Vous ne verrez point ma face, que votre frère ne soit avec vous.
      4 Si tu envoies notre frère avec nous, nous descendrons en Égypte, et nous t'achèterons des vivres.
      5 Mais si tu ne l'envoies pas, nous n'y descendrons point ; car cet homme nous a dit : Vous ne verrez point ma face, que votre frère ne soit avec vous.
      6 Et Israël dit : Pourquoi m'avez-vous fait ce tort, de déclarer à cet homme que vous aviez encore un frère ?
      7 Et ils répondirent : Cet homme s'est enquis avec soin de nous et de notre parenté, en disant : Votre père vit-il encore ? Avez-vous encore un frère ? Et nous le lui avons déclaré, d'après ces questions. Pouvions-nous savoir qu'il dirait : Faites descendre votre frère ?
      8 Et Juda dit à Israël, son père : Envoie l'enfant avec moi, et nous nous lèverons, et partirons ; et nous vivrons et ne mourrons point, ni nous, ni toi, ni nos petits enfants.
      9 Je réponds de lui ; tu me le redemanderas. Si je ne te le ramène et ne le présente devant ta face, je serai coupable envers toi à toujours.
      10 Car si nous n'avions pas différé, nous serions maintenant deux fois de retour.
      11 Alors Israël, leur père, leur dit : S'il en est ainsi, faites donc ceci : Prenez dans vos bagages des produits les plus renommés du pays, et portez à cet homme un présent, un peu de baume et un peu de miel, des aromates et de la myrrhe, des pistaches et des amandes ;
      12 Et prenez d'autre argent dans vos mains, et reportez dans vos mains l'argent qui a été remis à l'entrée de vos sacs. Peut-être est-ce une erreur.
      13 Prenez aussi votre frère, et levez-vous, retournez vers cet homme.
      14 Et que le Dieu Tout-Puissant vous fasse trouver grâce devant cet homme, qu'il vous relâche votre autre frère, et Benjamin ! Et s'il faut que je sois privé d'enfants, que j'en sois privé !
      15 Ils prirent donc le présent, et le double d'argent dans leurs mains, et Benjamin. Puis, se levant, ils descendirent en Égypte, et se présentèrent devant Joseph.
      16 Et Joseph vit Benjamin avec eux, et il dit à l'intendant de sa maison : Mène ces hommes à la maison, tue quelque bête et apprête-la ; car ils mangeront avec moi à midi.
      17 Et l'homme fit comme Joseph avait dit, et il amena ces hommes à la maison de Joseph.
      18 Et ces hommes eurent peur de ce qu'on les menait à la maison de Joseph ; et ils dirent : C'est à cause de l'argent qui fut remis dans nos sacs la première fois, qu'on nous emmène ; c'est pour se jeter, se précipiter sur nous et nous prendre pour esclaves, et se saisir de nos ânes.
      19 Alors ils s'approchèrent de l'intendant de la maison de Joseph, et lui parlèrent à la porte de la maison, et dirent :
      20 Pardon, mon seigneur ! nous sommes descendus une première fois pour acheter des vivres ;
      21 Et lorsque nous arrivâmes à l'hôtellerie, et que nous ouvrîmes nos sacs, voici, l'argent de chacun était à l'entrée de son sac, notre argent selon son poids ; et nous l'avons rapporté en nos mains.
      22 Et nous avons apporté d'autre argent en nos mains, pour acheter des vivres ; nous ne savons qui avait remis notre argent dans nos sacs.
      23 Et il dit : Tout va bien pour vous ! Ne craignez point : C'est votre Dieu, le Dieu de votre père qui vous a donné un trésor dans vos sacs ; votre argent m'est parvenu. Et il leur amena Siméon.
      24 Et cet homme les fit entrer dans la maison de Joseph ; il leur donna de l'eau, et ils lavèrent leurs pieds ; il donna aussi du fourrage à leurs ânes.
      25 Et ils préparèrent le présent, en attendant que Joseph vînt à midi ; car ils avaient appris qu'ils mangeraient là le pain.
      26 Joseph revint à la maison. Alors ils lui offrirent dans la maison le présent qu'ils avaient en leurs mains ; et ils se prosternèrent en terre devant lui.
      27 Et il leur demanda comment ils se portaient, et il leur dit : Votre vieux père, dont vous m'avez parlé, se porte-t-il bien ? Vit-il encore ?
      28 Et ils répondirent : Ton serviteur notre père se porte bien ; il vit encore. Et ils s'inclinèrent, et se prosternèrent.
      29 Et, levant les yeux, il vit Benjamin son frère, fils de sa mère, et dit : Est-ce là votre jeune frère, dont vous m'avez parlé ? Et il lui dit : Dieu te fasse miséricorde, mon fils !
      30 Et Joseph se hâta, car ses entrailles étaient émues pour son frère, et il chercha un lieu pour pleurer ; et il entra dans la chambre intérieure et y pleura.
      31 Puis il se lava le visage et sortit ; et, se faisant violence, il dit : Servez le pain.
      32 Et on le servit à part, et eux à part ; et les Égyptiens qui mangeaient avec lui furent aussi servis à part, parce que les Égyptiens ne peuvent manger le pain avec les Hébreux ; car c'est une abomination pour les Égyptiens.
      33 Ils s'assirent donc en sa présence, l'aîné selon son droit d'aînesse, et le plus jeune selon son âge. Et ces hommes se regardaient l'un l'autre avec étonnement.
      34 Et il leur fit porter des mets de devant lui ; mais la portion de Benjamin était cinq fois plus grosse que les portions de tous les autres ; et ils burent et firent bonne chère avec lui.

      Genèse 44

      1 Puis il commanda à l'intendant de sa maison, en disant : Remplis les sacs de ces gens d'autant de vivres qu'ils en pourront porter, et mets l'argent de chacun à l'entrée de son sac.
      2 Et tu mettras ma coupe, la coupe d'argent à l'entrée du sac du plus jeune, avec l'argent de son blé. Et il fit comme Joseph lui avait dit.
      3 Le matin, dès qu'il fit jour, on renvoya ces hommes, avec leurs ânes.
      4 Lorsqu'ils furent sortis de la ville, avant qu'ils fussent loin, Joseph dit à l'intendant de sa maison : Lève-toi, poursuis ces hommes, et quand tu les auras atteints, tu leur diras : Pourquoi avez-vous rendu le mal pour le bien ?
      5 N'est-ce pas la coupe dont mon seigneur se sert pour boire et pour deviner ? Vous avez fait une méchante action.
      6 Et il les atteignit, et leur dit ces paroles.
      7 Et ils lui répondirent : Pourquoi mon seigneur parle-t-il ainsi ? Loin de tes serviteurs la pensée de faire pareille chose !
      8 Voici, nous t'avons rapporté du pays de Canaan l'argent que nous avions trouvé à l'entrée de nos sacs ; comment déroberions-nous de la maison de ton maître de l'argent ou de l'or ?
      9 Que celui de tes serviteurs chez qui on trouvera la coupe, meure, et nous serons nous-mêmes esclaves de mon seigneur.
      10 Et il dit : Eh bien ! qu'il soit fait selon vos paroles : celui chez qui on la trouvera, sera mon esclave, et vous, vous serez innocents.
      11 Et ils se hâtèrent de déposer chacun leur sac à terre, et ils ouvrirent chacun leur sac.
      12 Et il les fouilla, en commençant par le plus grand et finissant par le plus jeune. Et la coupe se trouva dans le sac de Benjamin.
      13 Alors ils déchirèrent leurs habits, et chacun rechargea son âne, et ils retournèrent à la ville.
      14 Et Juda, avec ses frères, vint à la maison de Joseph, qui était encore là, et ils se jetèrent à terre devant lui.
      15 Et Joseph leur dit : Quelle action avez-vous faite ? Ne savez-vous pas qu'un homme tel que moi sait deviner ?
      16 Et Juda répondit : Que dirons-nous à mon seigneur ? comment parlerons-nous ? et comment nous justifierons-nous ? Dieu a trouvé l'iniquité de tes serviteurs. Nous voici esclaves de mon seigneur, tant nous que celui entre les mains de qui la coupe s'est trouvée.
      17 Mais il dit : Loin de moi la pensée d'agir ainsi ! L'homme entre les mains de qui la coupe a été trouvée, sera mon esclave ; mais vous, remontez en paix vers votre père.
      18 Alors Juda s'approcha de lui, et dit : Pardon, mon seigneur ! Que ton serviteur dise un mot, je te prie, aux oreilles de mon seigneur, et que ta colère ne s'enflamme point contre ton serviteur ; car tu es comme Pharaon.
      19 Mon seigneur interrogea ses serviteurs, en disant : Avez-vous père ou frère ?
      20 Et nous répondîmes à mon seigneur : Nous avons un père âgé, et un jeune enfant qui lui est né en sa vieillesse. Or, son frère est mort, et celui-ci est resté seul de sa mère, et son père l'aime.
      21 Et tu dis à tes serviteurs : Faites-le descendre vers moi, et que je le voie de mes yeux.
      22 Et nous dîmes à mon seigneur : L'enfant ne peut quitter son père ; et s'il le quitte, son père mourra.
      23 Alors tu dis à tes serviteurs : Si votre jeune frère ne descend avec vous, vous ne verrez plus ma face.
      24 Et lorsque nous fûmes remontés vers ton serviteur mon père, nous lui rapportâmes les paroles de mon seigneur.
      25 Ensuite notre père dit : Retournez nous acheter un peu de vivres.
      26 Et nous dîmes : Nous ne pouvons descendre ; mais si notre jeune frère est avec nous, nous descendrons ; car nous ne pouvons pas voir la face de cet homme, que notre jeune frère ne soit avec nous.
      27 Et ton serviteur mon père nous répondit : Vous savez que ma femme m'a enfanté deux fils ;
      28 L'un s'en est allé d'auprès de moi ; et j'ai dit : Certainement, il a été déchiré ; et je ne l'ai point revu jusqu'à présent.
      29 Si vous ôtez aussi celui-ci de ma présence, et qu'il lui arrive malheur, vous ferez descendre mes cheveux blancs avec douleur au Sépulcre.
      30 Et maintenant, quand je viendrai vers ton serviteur mon père, si le jeune homme, dont l'âme est liée à son âme, n'est pas avec nous,
      31 Il arrivera que, dès qu'il verra que le jeune homme n'y est point, il mourra. Et tes serviteurs feront descendre avec douleur les cheveux blancs de ton serviteur notre père au Sépulcre.
      32 Car ton serviteur a répondu du jeune homme, en le prenant à mon père ; et il a dit : Si je ne te le ramène, je serai coupable envers mon père à toujours.
      33 Maintenant donc, que ton serviteur demeure, je te prie, esclave de mon seigneur au lieu du jeune homme, et que celui-ci remonte avec ses frères.
      34 Car comment remonterais-je vers mon père, si le jeune homme n'est avec moi ? Ah ! que je ne voie point l'affliction de mon père !

      Genèse 45

      1 Alors Joseph ne put plus se retenir devant tous ceux qui étaient là présents, et il cria : Faites sortir tout le monde. Et nul ne demeura avec Joseph, quand il se fit connaître à ses frères.
      2 Et il éleva la voix en pleurant, et les Égyptiens l'entendirent, et la maison de Pharaon l'entendit.
      3 Et Joseph dit à ses frères : Je suis Joseph ! Mon père vit-il encore ? Mais ses frères ne pouvaient lui répondre ; car ils étaient troublés de sa présence.
      4 Et Joseph dit à ses frères : Approchez donc de moi. Et ils s'approchèrent, et il dit : Je suis Joseph votre frère, que vous avez vendu pour être mené en Égypte.
      5 Et maintenant, ne vous affligez pas, et n'ayez point de regret de ce que vous m'avez vendu pour être amené ici ; car c'est pour la conservation de votre vie que Dieu m'a envoyé devant vous.
      6 Car voici deux ans que la famine est sur la terre, et pendant cinq ans encore il n'y aura ni labour, ni moisson.
      7 Mais Dieu m'a envoyé devant vous, pour vous faire subsister sur la terre, et pour vous faire vivre par une grande délivrance.
      8 Et maintenant, ce n'est pas vous qui m'avez envoyé ici, mais c'est Dieu ; et il m'a établi pour père à Pharaon, et pour seigneur sur toute sa maison, et gouverneur dans tout le pays d'Égypte.
      9 Hâtez-vous de monter vers mon père, et dites-lui : Ainsi a dit ton fils Joseph : Dieu m'a établi seigneur sur toute l'Égypte ; descends vers moi, ne t'arrête point.
      10 Tu habiteras au pays de Gossen, et tu seras près de moi, toi, tes enfants, et les enfants de tes enfants, tes brebis et tes boeufs, et tout ce qui est à toi.
      11 Et je t'y entretiendrai (car il y a encore cinq ans de famine), de peur que tu ne périsses de pauvreté, toi et ta maison, et tout ce qui est à toi.
      12 Et voici, vous voyez de vos yeux, et Benjamin mon frère voit aussi de ses yeux, que c'est moi qui vous parle de ma propre bouche.
      13 Racontez donc à mon père toute ma gloire en Égypte, et tout ce que vous avez vu ; et hâtez-vous de faire descendre ici mon père.
      14 Alors il se jeta au cou de Benjamin son frère, et pleura. Et Benjamin pleura sur son cou.
      15 Et il baisa tous ses frères, en pleurant. Après quoi, ses frères s'entretinrent avec lui.
      16 Et ce bruit se répandit dans la maison de Pharaon : Les frères de Joseph sont venus. Ce qui plut à Pharaon et à ses serviteurs.
      17 Pharaon dit à Joseph : Dis à tes frères : Faites ceci ; chargez vos bêtes, et allez, retournez au pays de Canaan ;
      18 Et prenez votre père et vos familles, et venez vers moi, et je vous donnerai le meilleur du pays d'Égypte ; et vous mangerez la graisse de la terre.
      19 Or tu reçois l'ordre de leur dire : Faites ceci ; prenez pour vous, du pays d'Égypte, des chariots pour vos petits enfants et pour vos femmes, et vous amènerez votre père, et vous viendrez.
      20 Et ne regrettez point vos meubles ; car le meilleur de tout le pays d'Égypte sera à vous.
      21 Les fils d'Israël firent ainsi ; et Joseph leur donna des chariots, selon l'ordre de Pharaon ; et il leur donna des provisions pour le chemin.
      22 Il leur donna à tous des robes de rechange, et à Benjamin il donna trois cents pièces d'argent, et cinq robes de rechange.
      23 Il envoya aussi à son père dix ânes chargés de ce qu'il y avait de meilleur en Égypte, et dix ânesses chargées de blé, de pain, et de nourriture pour son père pendant le voyage.
      24 Il renvoya donc ses frères, et ils partirent, et il leur dit : Ne vous querellez point en chemin.
      25 Et ils remontèrent d'Égypte, et vinrent au pays de Canaan vers Jacob, leur père.
      26 Et ils lui firent ce rapport et dirent : Joseph vit encore, et même c'est lui qui gouverne tout le pays d'Égypte. Mais son coeur resta froid, car il ne les crut point.
      27 Et ils lui dirent toutes les paroles que Joseph leur avait dites. Et il vit les chariots que Joseph avait envoyés pour le porter. Et l'esprit de Jacob, leur père, se ranima.
      28 Et Israël dit : C'est assez ; Joseph mon fils vit encore ; j'irai, et je le verrai avant que je meure.

      Genèse 46

      1 Et Israël partit, avec tout ce qui lui appartenait, et vint à Béer-Shéba, et offrit des sacrifices au Dieu de son père Isaac.
      2 Et Dieu parla à Israël dans les visions de la nuit, et il dit : Jacob, Jacob ! Et il répondit : Me voici.
      3 Puis il dit : Je suis Dieu, le Dieu de ton père. Ne crains point de descendre en Égypte ; car je t'y ferai devenir une grande nation.
      4 Je descendrai avec toi en Égypte, et je t'en ferai aussi infailliblement remonter ; et Joseph mettra sa main sur tes yeux.
      5 Alors Jacob partit de Béer-Shéba, et les fils d'Israël mirent Jacob leur père, et leurs petits enfants, et leurs femmes, sur les chariots que Pharaon avait envoyés pour le porter.
      6 Ils emmenèrent aussi leur bétail et le bien qu'ils avaient acquis au pays de Canaan. Et Jacob et toute sa famille avec lui vinrent en Égypte.
      7 Il amena avec lui en Égypte ses fils et les fils de ses fils, ses filles et les filles de ses fils, et toute sa famille.
      8 Et voici les noms des fils d'Israël qui vinrent en Égypte : Jacob et ses fils. Le premier-né de Jacob, Ruben.
      9 Les fils de Ruben : Hénoc, Pallu, Hetsron et Carmi.
      10 Les fils de Siméon : Jémuël, Jamin, Ohad, Jakin, Tsohar, et Saül, fils de la Cananéenne.
      11 Les fils de Lévi : Guershon, Kéhath et Mérari.
      12 Les fils de Juda : Er, Onan, Shéla, Pharets et Zarach. Mais Er et Onan moururent au pays de Canaan. Et les fils de Pharets furent Hetsron et Hamul.
      13 Les fils d'Issacar : Thola, Puva, Job et Shimron.
      14 Les fils de Zabulon : Séred, Élon et Jahléel.
      15 Voilà les fils de Léa, qu'elle enfanta à Jacob, à Paddan-Aram, avec Dina sa fille ; ses fils et ses filles étaient en tout trente-trois personnes.
      16 Les fils de Gad : Tsiphjon et Haggi, Shuni et Etsbon, Eri, Arodi et Aréli.
      17 Les fils d'Asser : Jimna, Jishva, Jishvi, Béria, et Sérach leur soeur. Et les enfants de Béria : Héber et Malkiel.
      18 Voilà les fils de Zilpa, que Laban avait donnée à Léa, sa fille ; et elle les enfanta à Jacob : seize personnes.
      19 Les fils de Rachel, femme de Jacob : Joseph et Benjamin.
      20 Et Joseph eut des fils au pays d'Égypte : Manassé et Éphraïm qu'Asnath, fille de Potiphéra, prêtre d'On, lui enfanta.
      21 Les fils de Benjamin : Béla, Béker et Ashbel, Guéra et Naaman, Ehi et Rosh, Muppim et Huppim, et Ard.
      22 Voilà les fils de Rachel, qui naquirent à Jacob ; en tout quatorze personnes.
      23 Les fils de Dan : Hushim.
      24 Les fils de Nephthali : Jahtséel, Guni, Jetser et Shillem.
      25 Voilà les fils de Bilha, que Laban avait donnée à Rachel, sa fille, et elle les enfanta à Jacob ; en tout sept personnes.
      26 Toutes les personnes appartenant à Jacob et nées de lui, qui vinrent en Égypte (sans les femmes des fils de Jacob), étaient en tout soixante-six.
      27 Et les fils de Joseph, qui lui étaient nés en Égypte, étaient deux personnes. Toutes les personnes de la maison de Jacob, qui vinrent en Égypte, étaient soixante et dix.
      28 Or, Jacob envoya Juda devant lui vers Joseph, pour qu'il lui montrât la route de Gossen. Ils vinrent donc au pays de Gossen.
      29 Et Joseph attela son chariot, et monta à la rencontre d'Israël son père vers Gossen ; et il se fit voir à lui, et se jeta à son cou, et pleura longtemps sur son cou.
      30 Et Israël dit à Joseph : Que je meure à présent, puisque j'ai vu ton visage, et que tu vis encore.
      31 Puis Joseph dit à ses frères et à la famille de son père : Je monterai, pour informer Pharaon, et je lui dirai : Mes frères et la famille de mon père, qui étaient au pays du Canaan, sont venus vers moi ;
      32 Et ces hommes sont bergers, car ils se sont toujours occupés de bétail ; et ils ont amené leurs brebis et leurs boeufs, et tout ce qui est à eux.
      33 Et quand Pharaon vous fera appeler, et dira : Quel est votre métier ?
      34 Vous direz : Tes serviteurs se sont toujours occupés de bétail, depuis notre jeunesse et jusqu'à maintenant, et nous et nos pères ; afin que vous demeuriez dans le pays de Gossen ; car les Égyptiens ont en abomination tous les bergers.

      Genèse 47

      1 Et Joseph vint et fit savoir cela à Pharaon, et lui dit : Mon père et mes frères, avec leurs brebis et leurs boeufs, et tout ce qui est à eux, sont venus du pays de Canaan ; et voici, ils sont dans le pays de Gossen.
      2 Et il prit cinq hommes d'entre ses frères et les présenta à Pharaon.
      3 Et Pharaon dit à ses frères : Quel est votre métier ? Et ils répondirent à Pharaon : Tes serviteurs sont bergers, comme l'ont été nos pères.
      4 Puis ils dirent à Pharaon : C'est pour séjourner dans le pays que nous sommes venus ; car il n'y a plus de pâturage pour les troupeaux de tes serviteurs ; car la famine est grande au pays de Canaan. Permets donc à tes serviteurs d'habiter au pays de Gossen.
      5 Et Pharaon parla ainsi à Joseph : Ton père et tes frères sont venus vers toi ;
      6 Le pays d'Égypte est à ta disposition ; fais habiter ton père et tes frères dans le meilleur endroit du pays ; qu'ils demeurent dans le pays de Gossen. Et si tu connais qu'il y ait parmi eux des hommes capables, tu les établiras chefs de troupeaux sur ce qui m'appartient.
      7 Alors Joseph amena Jacob son père, et le présenta à Pharaon. Et Jacob bénit Pharaon.
      8 Et Pharaon dit à Jacob : A combien s'élèvent les jours des années de ta vie ?
      9 Et Jacob répondit à Pharaon : Les jours des années de mes pèlerinages sont de cent trente ans ; les jours des années de ma vie ont été courts et mauvais, et ils n'ont point atteint les jours des années de la vie de mes pères, du temps de leurs pèlerinages.
      10 Et Jacob bénit Pharaon, puis il sortit de devant Pharaon.
      11 Et Joseph assigna une demeure à son père et à ses frères, et il leur donna une possession au pays d'Égypte, dans le meilleur endroit du pays, dans le pays de Ramsès, comme l'avait ordonné Pharaon.
      12 Et Joseph fournit de pain son père, ses frères, et toute la maison de son père, selon le nombre des enfants.
      13 Or, il n'y avait point de pain dans tout le pays, car la famine était très grande ; et le pays d'Égypte et le pays de Canaan étaient épuisés par la famine.
      14 Et Joseph amassa tout l'argent qui se trouvait dans le pays d'Égypte et dans le pays de Canaan, en échange du blé qu'on achetait ; et Joseph fit entrer cet argent dans la maison de Pharaon.
      15 Et quand l'argent manqua au pays d'Égypte et au pays de Canaan, tous les Égyptiens vinrent à Joseph, en disant : Donne-nous du pain ; et pourquoi mourrions-nous devant toi, parce qu'il n'y a plus d'argent ?
      16 Et Joseph répondit : Donnez votre bétail, et je vous donnerai du pain en échange de votre bétail, s'il n'y a plus d'argent.
      17 Alors ils amenèrent leur bétail à Joseph, et Joseph leur donna du pain, en échange des chevaux, des troupeaux de brebis, des troupeaux de boeufs et des ânes. Il leur fournit du pain en échange de tous leurs troupeaux cette année-là.
      18 Cette année écoulée, ils revinrent l'année suivante, et lui dirent : Nous ne cacherons point à mon seigneur que l'argent est épuisé, et que les troupeaux de bétail ont passé à mon seigneur ; il ne reste rien devant mon seigneur que nos corps et nos terres.
      19 Pourquoi péririons-nous sous tes yeux, nous et nos terres ? Achète-nous, nous et nos terres, pour du pain, et nous serons, avec nos terres, esclaves de Pharaon. Et donne-nous de quoi semer, afin que nous vivions et ne mourions pas, et que le sol ne soit point désolé.
      20 Et Joseph acquit tout le sol de l'Égypte à Pharaon ; car les Égyptiens vendirent chacun leur champ, parce que la famine les y força ; et la terre fut à Pharaon.
      21 Quant au peuple, il le fit passer dans les villes, depuis une extrémité du territoire de l'Égypte jusqu'à l'autre.
      22 Les terres des prêtres furent les seules qu'il n'acquit point ; car les prêtres recevaient de Pharaon une portion fixée, et ils mangeaient la portion que Pharaon leur avait donnée. C'est pourquoi, ils ne vendirent point leurs terres.
      23 Et Joseph dit au peuple : Je vous ai acquis aujourd'hui, vous et vos terres, à Pharaon. Voici pour vous de la semence, afin que vous ensemenciez le sol.
      24 Et au temps des récoltes, vous donnerez le cinquième à Pharaon, et les quatre autres parties seront à vous, pour semer les champs, et pour votre nourriture, et pour celle des gens qui sont dans vos maisons, et pour la nourriture de vos petits enfants.
      25 Et ils dirent : Tu nous as sauvé la vie ! Que nous trouvions grâce aux yeux de mon seigneur, et nous serons esclaves de Pharaon.
      26 Et Joseph en fit une loi, qui dure jusqu'à ce jour, sur les terres d'Égypte : Le cinquième à Pharaon. Il n'y eut que les terres des prêtres qui ne furent point à Pharaon.
      27 Israël habita donc au pays d'Égypte, au pays de Gossen ; et ils y acquirent des propriétés, et ils s'accrurent, et multiplièrent beaucoup.
      28 Et Jacob vécut au pays d'Égypte dix-sept ans. Et les jours de Jacob, les années de sa vie, furent de cent quarante-sept ans.
      29 Et quand le jour de la mort d'Israël approcha, il appela son fils Joseph, et lui dit : Si j'ai trouvé grâce à tes y eux, mets, je te prie, ta main sous ma cuisse, et use envers moi de bonté et de fidélité : je te prie, ne m'enterre point en Égypte.
      30 Quand je serai couché avec mes pères, emporte-moi d'Égypte, et enterre-moi dans leur tombeau. Et il répondit : Je ferai selon ta parole.
      31 Il dit : Jure-le-moi. Et il le lui jura. Et Israël se prosterna sur le chevet du lit.

      Genèse 48

      1 Or, il arriva après ces choses, qu'on dit à Joseph : Voici, ton père est malade. Alors il prit ses deux fils avec lui, Manassé et Éphraïm.
      2 On le fit savoir à Jacob, et on lui dit : Voici ton fils Joseph qui vient vers toi. Alors Israël rassembla ses forces, et s'assit sur son lit.
      3 Et Jacob dit à Joseph : Le Dieu Tout-Puissant m'apparut à Luz, au pays de Canaan, et me bénit ;
      4 Et il me dit : Voici, je te ferai croître et multiplier, je te ferai devenir une assemblée de peuples, et je donnerai ce pays à ta postérité après toi, en possession perpétuelle.
      5 Et maintenant tes deux fils qui te sont nés au pays d'Égypte, avant que je vinsse vers toi en Égypte, sont à moi. Éphraïm et Manassé seront à moi comme Ruben et Siméon.
      6 Mais les enfants que tu auras engendrés après eux, seront à toi ; ils seront appelés du nom de leurs frères dans leur héritage.
      7 Pour moi, quand je revenais de Paddan, Rachel mourut auprès de moi, au pays de Canaan, en chemin, lorsqu'il y avait encore quelque distance pour arriver à Éphrath, et je l'enterrai là sur le chemin d'Éphrath (qui est Béthléem).
      8 Et Israël vit les fils de Joseph, et dit : Qui sont ceux-ci ?
      9 Et Joseph répondit à son père : Ce sont mes fils, que Dieu m'a donnés ici. Alors il dit : Amène-les-moi, je te prie, afin que je les bénisse.
      10 Or, les yeux d'Israël étaient appesantis de vieillesse ; il ne pouvait plus voir. Il les fit approcher de lui, et il les baisa et les embrassa.
      11 Et Israël dit à Joseph : Je ne croyais plus voir ton visage, et voici, Dieu m'a fait voir même ta postérité.
      12 Et Joseph les retira d'entre les genoux de son père, et il se prosterna le visage contre terre.
      13 Puis Joseph les prit tous deux, Éphraïm de sa main droite, à la gauche d'Israël, et Manassé de sa main gauche, à la droite d'Israël, et il les fit approcher de lui.
      14 Et Israël avança sa main droite, et la mit sur la tête d'Éphraïm, qui était le cadet, et sa main gauche sur la tête de Manassé. Il posa ainsi ses mains de propos délibéré, car Manassé était l'aîné.
      15 Et il bénit Joseph, et dit : Que le Dieu, devant la face duquel ont marché mes pères, Abraham et Isaac, le Dieu qui a été mon berger depuis que j'existe jusqu'à ce jour,
      16 Que l'ange qui m'a délivré de tout mal, bénisse ces enfants, et qu'ils portent mon nom et le nom de mes pères Abraham et Isaac, et qu'ils multiplient très abondamment sur la terre !
      17 Mais Joseph vit que son père mettait sa main droite sur la tête d'Éphraïm, et il en eut du déplaisir ; il saisit la main de son père pour la détourner de la tête d'Éphraïm, sur la tête de Manassé.
      18 Et Joseph dit à son père : Pas ainsi, mon père ; car celui-ci est l'aîné, mets ta main droite sur sa tête.
      19 Mais son père refusa, et dit : Je le sais, mon fils, je le sais. Lui aussi deviendra un peuple, lui aussi sera grand ; toutefois son frère, le cadet, sera plus grand que lui, et sa postérité sera une multitude de nations.
      20 Et en ce jour-là il les bénit et dit : Israël bénira par toi, en disant : Dieu te rende tel qu'Éphraïm et Manassé ! Il mit donc Éphraïm avant Manassé.
      21 Et Israël dit à Joseph : Voici, je vais mourir, mais Dieu sera avec vous, et vous fera retourner au pays de vos pères.
      22 Et je te donne une portion de plus qu'à tes frères, celle que j'ai prise de la main de l'Amoréen, avec mon épée et mon arc.

      Genèse 49

      1 Et Jacob appela ses fils, et dit : Assemblez-vous, et je vous déclarerai ce qui vous arrivera dans la suite des jours.
      2 Assemblez-vous et écoutez, fils de Jacob, écoutez Israël, votre père.
      3 Ruben, tu es mon premier-né, ma force, et les prémices de ma vigueur, prééminence de dignité et prééminence de puissance.
      4 Bouillonnant comme l'eau, tu n'auras point la prééminence, car tu es monté sur la couche de ton père. Tu as souillé mon lit en y montant.
      5 Siméon et Lévi sont frères. Leurs glaives sont des instruments de violence.
      6 Que mon âme n'entre point dans leur conseil ; que ma gloire ne se joigne point à leur assemblée ; car dans leur colère ils ont tué des hommes, et dans leur caprice ils ont coupé les jarrets des taureaux.
      7 Maudite soit leur colère, car elle fut violente ; et leur fureur, car elle fut cruelle ! Je les diviserai en Jacob, et les disperserai en Israël.
      8 Toi, Juda, tes frères te loueront ; ta main sera sur le cou de tes ennemis ; les fils de ton père se prosterneront devant toi.
      9 Juda est un jeune lion. Tu es revenu du butin, mon fils ! Il s'est courbé, il s'est couché comme un lion, comme un vieux lion ; qui le fera lever ?
      10 Le sceptre ne s'écartera point de Juda, ni le bâton de législateur d'entre ses pieds, jusqu'à ce que vienne le Silo (repos, pacificateur) ; à lui, l'obéissance des peuples !
      11 Il attache à la vigne son ânon, et au cep choisi le petit de son ânesse ; il lavera son vêtement dans le vin, et son manteau dans le sang des raisins.
      12 Il a les yeux brillants de vin, et les dents blanches de lait.
      13 Zabulon habitera au rivage des mers ; il sera au rivage des navires, et sa côte s'étendra vers Sidon.
      14 Issacar est un âne robuste couché entre les barres des étables.
      15 Il a vu que le repos était bon, et que le pays était délicieux ; et il a baissé son épaule pour porter, et s'est assujetti au tribut.
      16 Dan jugera son peuple, comme l'une des tribus d'Israël.
      17 Que Dan soit un serpent sur le chemin, un céraste dans le sentier, mordant les pâturons du cheval, et celui qui le monte tombe à la renverse.
      18 J'ai attendu ton salut, ô Éternel !
      19 Gad ! des troupes l'attaqueront ; mais lui, il attaquera leur arrière-garde.
      20 D'Asser viendra le pain savoureux, et il fournira les délices royales.
      21 Nephthali est une biche élancée ; il prononce d'élégantes paroles.
      22 Joseph est le rameau d'un arbre fertile, le rameau d'un arbre fertile près d'une source ; ses branches ont couvert la muraille.
      23 Des archers l'ont harcelé, lui ont lancé des traits et l'ont attaqué.
      24 Mais son arc est demeuré ferme, et ses bras et ses mains ont été renforcés par les mains du Puissant de Jacob, du lieu où réside le Berger, le Rocher d'Israël.
      25 C'est l'ouvrage du Dieu de ton père, qui t'aidera, et du Tout-Puissant qui te bénira, des bénédictions des cieux en haut, des bénédictions de l'abîme qui repose en bas, des bénédictions des mamelles et du sein maternel.
      26 Les bénédictions de ton père surpassent les bénédictions de ceux qui m'ont engendré. Jusqu'au terme des collines éternelles, elles seront sur la tête de Joseph, sur le front du prince de ses frères.
      27 Benjamin est un loup qui déchire ; au matin il dévore la proie, et sur le soir il partage le butin.
      28 Tous ceux-là sont les chefs des douze tribus d'Israël, et c'est ce que leur dit leur père en les bénissant ; il bénit chacun d'eux de la bénédiction qui lui était propre.
      29 Et il commanda, et leur dit : Je vais être recueilli vers mon peuple ; enterrez-moi auprès de mes pères dans la caverne qui est au champ d'Éphron le Héthien,
      30 Dans la caverne qui est au champ de Macpéla, qui est en face de Mamré, au pays de Canaan, laquelle Abraham acquit d'Éphron Héthien, avec le champ, en propriété sépulcrale.
      31 C'est là qu'on a enterré Abraham et Sara, sa femme ; c'est là qu'on a enterré Isaac et Rébecca, sa femme ; et c'est là que j'ai enterré Léa.
      32 L'acquisition du champ et de la caverne qui y est, a été faite des enfants de Heth.
      33 Et quand Jacob eut achevé de donner ses ordres à ses fils, il retira ses pieds dans le lit, et expira, et fut recueilli vers ses peuples.

      Genèse 50

      1 Alors Joseph se jeta sur le visage de son père, et pleura sur lui, et le baisa.
      2 Et Joseph commanda à ses serviteurs, aux médecins, d'embaumer son père ; et les médecins embaumèrent Israël.
      3 Et quarante jours y furent employés ; car c'est le nombre de jours qu'on met à embaumer. Et les Égyptiens le pleurèrent soixante et dix jours.
      4 Quand les jours de son deuil furent passés, Joseph parla à ceux de la maison de Pharaon, en disant : Si j'ai trouvé grâce à vos yeux, faites entendre, je vous prie, à Pharaon, ces paroles :
      5 Mon père m'a fait jurer, en disant : Voici, je vais mourir ; tu m'enseveliras dans mon tombeau que je me suis acquis au pays de Canaan. Maintenant donc, que j'y monte, je te prie, et que j'ensevelisse mon père ; et je reviendrai.
      6 Et Pharaon répondit : Monte, et ensevelis ton père, comme il te l'a fait jurer.
      7 Alors Joseph monta pour ensevelir son père ; avec lui montèrent tous les serviteurs de Pharaon, anciens de sa maison, et tous les anciens du pays d'Égypte,
      8 Et toute la maison de Joseph, ses frères, et la maison de son père ; ils ne laissèrent dans le pays de Gossen que leurs petits enfants, leurs brebis et leurs boeufs,
      9 Il monta aussi avec lui des chars et des cavaliers, et le camp fut très considérable.
      10 Ils vinrent jusqu'à l'aire d'Atad, qui est au delà du Jourdain, et ils y firent de très grandes et extraordinaires lamentations ; et Joseph fit à son père un deuil de sept jours.
      11 Et les Cananéens, habitants du pays, voyant ce deuil dans l'aire d'Atad, dirent : Voilà un grand deuil parmi les Égyptiens. C'est pourquoi on l'a nommée Abel-Mitsraïm (deuil des Égyptiens) ; elle est au delà du Jourdain.
      12 Les fils de Jacob firent donc ainsi à son égard, comme il leur avait commandé.
      13 Ils le transportèrent au pays de Canaan, et l'ensevelirent dans la caverne du champ de Macpéla, qu'Abraham avait acquise d'Éphron le Héthien, avec le champ, en propriété sépulcrale, en face de Mamré.
      14 Et après que Joseph eut enseveli son père, il retourna en Égypte avec ses frères et tous ceux qui étaient montés avec lui pour ensevelir son père.
      15 Mais les frères de Joseph, voyant que leur père était mort, se dirent : Peut-être que Joseph nous prendra en aversion, et nous rendra tout le mal que nous lui avons fait.
      16 Alors ils envoyèrent dire à Joseph : Ton père a donné cet ordre avant de mourir :
      17 Vous parlerez ainsi à Joseph : Oh ! pardonne, je te prie, le crime de tes frères et leur péché ; car ils t'ont fait du mal ; mais maintenant, pardonne, je te prie, le crime des serviteurs du Dieu de ton père. Et Joseph pleura pendant qu'on lui parlait.
      18 Et ses frères vinrent eux-mêmes, se jetèrent à ses pieds, et dirent : Voici, nous sommes tes serviteurs.
      19 Et Joseph leur dit : Ne craignez point ; car suis-je à la place de Dieu ?
      20 Vous aviez pensé à me faire du mal ; mais Dieu l'a pensé en bien, pour faire ce qui arrive aujourd'hui, pour conserver la vie à un peuple nombreux.
      21 Soyez donc sans crainte ; je vous entretiendrai, vous et vos enfants. Et il les consola, et parla à leur coeur.
      22 Joseph demeura donc en Égypte, lui et la maison de son père, et il vécut cent dix ans.
      23 Et Joseph vit les enfants d'Éphraïm jusqu'à la troisième génération. Les enfants de Makir, fils de Manassé, naquirent aussi sur les genoux de Joseph.
      24 Puis Joseph dit à ses frères : Je vais mourir ; mais Dieu ne manquera pas de vous visiter, et il vous fera remonter de ce pays, au pays qu'il a promis par serment à Abraham, à Isaac et à Jacob.
      25 Et Joseph fit jurer les enfants d'Israël, en disant : Certainement Dieu vous visitera ; et vous transporterez mes os d'ici.
      26 Puis Joseph mourut, âgé de cent dix ans ; et on l'embauma, et on le mit dans un cercueil en Égypte.
    • Genèse 37

      1 Jacob demeura dans le pays de Canaan, où avait séjourné son père.
      2 Voici la postérité de Jacob. Joseph, âgé de dix-sept ans, faisait paître le troupeau avec ses frères ; cet enfant était auprès des fils de Bilha et des fils de Zilpa, femmes de son père. Et Joseph rapportait à leur père leurs mauvais propos.
      3 Israël aimait Joseph plus que tous ses autres fils, parce qu'il l'avait eu dans sa vieillesse ; et il lui fit une tunique de plusieurs couleurs.
      4 Ses frères virent que leur père l'aimait plus qu'eux tous, et ils le prirent en haine. Ils ne pouvaient lui parler avec amitié.
      5 Joseph eut un songe, et il le raconta à ses frères, qui le haïrent encore davantage.
      6 Il leur dit : Écoutez donc ce songe que j'ai eu !
      7 Nous étions à lier des gerbes au milieu des champs ; et voici, ma gerbe se leva et se tint debout, et vos gerbes l'entourèrent et se prosternèrent devant elle.
      8 Ses frères lui dirent : Est-ce que tu régneras sur nous ? est-ce que tu nous gouverneras ? Et ils le haïrent encore davantage, à cause de ses songes et à cause de ses paroles.
      9 Il eut encore un autre songe, et il le raconta à ses frères. Il dit : J'ai eu encore un songe ! Et voici, le soleil, la lune et onze étoiles se prosternaient devant moi.
      10 Il le raconta à son père et à ses frères. Son père le réprimanda, et lui dit : Que signifie ce songe que tu as eu ? Faut-il que nous venions, moi, ta mère et tes frères, nous prosterner en terre devant toi ?
      11 Ses frères eurent de l'envie contre lui, mais son père garda le souvenir de ces choses.
      12 Les frères de Joseph étant allés à Sichem, pour faire paître le troupeau de leur père,
      13 Israël dit à Joseph : Tes frères ne font-ils pas paître le troupeau à Sichem ? Viens, je veux t'envoyer vers eux. Et il répondit : Me voici !
      14 Israël lui dit : Va, je te prie, et vois si tes frères sont en bonne santé et si le troupeau est en bon état ; et tu m'en rapporteras des nouvelles. Il l'envoya ainsi de la vallée d'Hébron ; et Joseph alla à Sichem.
      15 Un homme le rencontra, comme il errait dans les champs. Il le questionna, en disant : Que cherches-tu ?
      16 Joseph répondit : Je cherche mes frères ; dis-moi, je te prie, où ils font paître leur troupeau.
      17 Et l'homme dit : Ils sont partis d'ici ; car je les ai entendus dire : Allons à Dothan. Joseph alla après ses frères, et il les trouva à Dothan.
      18 Ils le virent de loin ; et, avant qu'il fût près d'eux, ils complotèrent de le faire mourir.
      19 Ils se dirent l'un à l'autre : Voici le faiseur de songes qui arrive.
      20 Venez maintenant, tuons-le, et jetons-le dans une des citernes ; nous dirons qu'une bête féroce l'a dévoré, et nous verrons ce que deviendront ses songes.
      21 Ruben entendit cela, et il le délivra de leurs mains. Il dit : Ne lui ôtons pas la vie.
      22 Ruben leur dit : Ne répandez point de sang ; jetez-le dans cette citerne qui est au désert, et ne mettez pas la main sur lui. Il avait dessein de le délivrer de leurs mains pour le faire retourner vers son père.
      23 Lorsque Joseph fut arrivé auprès de ses frères, ils le dépouillèrent de sa tunique, de la tunique de plusieurs couleurs, qu'il avait sur lui.
      24 Ils le prirent, et le jetèrent dans la citerne. Cette citerne était vide ; il n'y avait point d'eau.
      25 Ils s'assirent ensuite pour manger. Ayant levé les yeux, ils virent une caravane d'Ismaélites venant de Galaad ; leurs chameaux étaient chargés d'aromates, de baume et de myrrhe, qu'ils transportaient en Égypte.
      26 Alors Juda dit à ses frères : Que gagnerons-nous à tuer notre frère et à cacher son sang ?
      27 Venez, vendons-le aux Ismaélites, et ne mettons pas la main sur lui, car il est notre frère, notre chair. Et ses frères l'écoutèrent.
      28 Au passage des marchands madianites, ils tirèrent et firent remonter Joseph hors de la citerne ; et ils le vendirent pour vingt sicles d'argent aux Ismaélites, qui l'emmenèrent en Égypte.
      29 Ruben revint à la citerne ; et voici, Joseph n'était plus dans la citerne. Il déchira ses vêtements,
      30 retourna vers ses frères, et dit : L'enfant n'y est plus ! Et moi, où irai-je ?
      31 Ils prirent alors la tunique de Joseph ; et, ayant tué un bouc, ils plongèrent la tunique dans le sang.
      32 Ils envoyèrent à leur père la tunique de plusieurs couleurs, en lui faisant dire : Voici ce que nous avons trouvé ! reconnais si c'est la tunique de ton fils, ou non.
      33 Jacob la reconnut, et dit : C'est la tunique de mon fils ! une bête féroce l'a dévoré ! Joseph a été mis en pièces !
      34 Et il déchira ses vêtements, il mit un sac sur ses reins, et il porta longtemps le deuil de son fils.
      35 Tous ses fils et toutes ses filles vinrent pour le consoler ; mais il ne voulut recevoir aucune consolation. Il disait : C'est en pleurant que je descendrai vers mon fils au séjour des morts ! Et il pleurait son fils.
      36 Les Madianites le vendirent en Égypte à Potiphar, officier de Pharaon, chef des gardes.

      Genèse 38

      1 En ce temps-là, Juda s'éloigna de ses frères, et se retira vers un homme d'Adullam, nommé Hira.
      2 Là, Juda vit la fille d'un Cananéen, nommé Schua ; il la prit pour femme, et alla vers elle.
      3 Elle devint enceinte, et enfanta un fils, qu'elle appela Er.
      4 Elle devint encore enceinte, et enfanta un fils, qu'elle appela Onan.
      5 Elle enfanta de nouveau un fils, qu'elle appela Schéla ; Juda était à Czib quand elle l'enfanta.
      6 Juda prit pour Er, son premier-né, une femme nommée Tamar.
      7 Er, premier-né de Juda, était méchant aux yeux de l'Éternel ; et l'Éternel le fit mourir.
      8 Alors Juda dit à Onan : Va vers la femme de ton frère, prends-la, comme beau-frère, et suscite une postérité à ton frère.
      9 Onan, sachant que cette postérité ne serait pas à lui, se souillait à terre lorsqu'il allait vers la femme de son frère, afin de ne pas donner de postérité à son frère.
      10 Ce qu'il faisait déplut à l'Éternel, qui le fit aussi mourir.
      11 Alors Juda dit à Tamar, sa belle-fille : Demeure veuve dans la maison de ton père, jusqu'à ce que Schéla, mon fils, soit grand. Il parlait ainsi dans la crainte que Schéla ne mourût comme ses frères. Tamar s'en alla, et elle habita dans la maison de son père.
      12 Les jours s'écoulèrent, et la fille de Schua, femme de Juda, mourut. Lorsque Juda fut consolé, il monta à Thimna, vers ceux qui tondaient ses brebis, lui et son ami Hira, l'Adullamite.
      13 On en informa Tamar, et on lui dit : Voici ton beau-père qui monte à Thimna, pour tondre ses brebis.
      14 Alors elle ôta ses habits de veuve, elle se couvrit d'un voile et s'enveloppa, et elle s'assit à l'entrée d'Énaïm, sur le chemin de Thimna ; car elle voyait que Schéla était devenu grand, et qu'elle ne lui était point donnée pour femme.
      15 Juda la vit, et la prit pour une prostituée, parce qu'elle avait couvert son visage.
      16 Il l'aborda sur le chemin, et dit : Laisse-moi aller vers toi. Car il ne connut pas que c'était sa belle-fille. Elle dit : Que me donneras-tu pour venir vers moi ?
      17 Il répondit : Je t'enverrai un chevreau de mon troupeau. Elle dit : Me donneras-tu un gage, jusqu'à ce que tu l'envoies ?
      18 Il répondit : Quel gage te donnerai-je ? Elle dit : Ton cachet, ton cordon, et le bâton que tu as à la main. Il les lui donna. Puis il alla vers elle ; et elle devint enceinte de lui.
      19 Elle se leva, et s'en alla ; elle ôta son voile, et remit ses habits de veuve.
      20 Juda envoya le chevreau par son ami l'Adullamite, pour retirer le gage des mains de la femme. Mais il ne la trouva point.
      21 Il interrogea les gens du lieu, en disant : Où est cette prostituée qui se tenait à Énaïm, sur le chemin ? Ils répondirent : Il n'y a point eu ici de prostituée.
      22 Il retourna auprès de Juda, et dit : Je ne l'ai pas trouvée, et même les gens du lieu ont dit : Il n'y a point eu ici de prostituée.
      23 Juda dit : Qu'elle garde ce qu'elle a ! Ne nous exposons pas au mépris. Voici, j'ai envoyé ce chevreau, et tu ne l'as pas trouvée.
      24 Environ trois mois après, on vint dire à Juda : Tamar, ta belle-fille, s'est prostituée, et même la voilà enceinte à la suite de sa prostitution. Et Juda dit : Faites-la sortir, et qu'elle soit brûlée.
      25 Comme on l'amenait dehors, elle fit dire à son beau-père : C'est de l'homme à qui ces choses appartiennent que je suis enceinte ; reconnais, je te prie, à qui sont ce cachet, ces cordons et ce bâton.
      26 Juda les reconnut, et dit : Elle est moins coupable que moi, puisque je ne l'ai pas donnée à Schéla, mon fils. Et il ne la connut plus.
      27 Quand elle fut au moment d'accoucher, voici, il y avait deux jumeaux dans son ventre.
      28 Et pendant l'accouchement il y en eut un qui présenta la main ; la sage-femme la prit, et y attacha un fil cramoisi, en disant : Celui-ci sort le premier.
      29 Mais il retira la main, et son frère sortit. Alors la sage-femme dit : Quelle brèche tu as faite ! Et elle lui donna le nom de Pérets.
      30 Ensuite sortit son frère, qui avait à la main le fil cramoisi ; et on lui donna le nom de Zérach.

      Genèse 39

      1 On fit descendre Joseph en Égypte ; et Potiphar, officier de Pharaon, chef des gardes, Égyptien, l'acheta des Ismaélites qui l'y avaient fait descendre.
      2 L'Éternel fut avec lui, et la prospérité l'accompagna ; il habitait dans la maison de son maître, l'Égyptien.
      3 Son maître vit que l'Éternel était avec lui, et que l'Éternel faisait prospérer entre ses mains tout ce qu'il entreprenait.
      4 Joseph trouva grâce aux yeux de son maître, qui l'employa à son service, l'établit sur sa maison, et lui confia tout ce qu'il possédait.
      5 Dès que Potiphar l'eut établi sur sa maison et sur tout ce qu'il possédait, l'Éternel bénit la maison de l'Égyptien, à cause de Joseph ; et la bénédiction de l'Éternel fut sur tout ce qui lui appartenait, soit à la maison, soit aux champs.
      6 Il abandonna aux mains de Joseph tout ce qui lui appartenait, et il n'avait avec lui d'autre soin que celui de prendre sa nourriture. Or, Joseph était beau de taille et beau de figure.
      7 Après ces choses, il arriva que la femme de son maître porta les yeux sur Joseph, et dit : Couche avec moi !
      8 Il refusa, et dit à la femme de son maître : Voici, mon maître ne prend avec moi connaissance de rien dans la maison, et il a remis entre mes mains tout ce qui lui appartient.
      9 Il n'est pas plus grand que moi dans cette maison, et il ne m'a rien interdit, excepté toi, parce que tu es sa femme. Comment ferais-je un aussi grand mal et pécherais-je contre Dieu ?
      10 Quoiqu'elle parlât tous les jours à Joseph, il refusa de coucher auprès d'elle, d'être avec elle.
      11 Un jour qu'il était entré dans la maison pour faire son ouvrage, et qu'il n'y avait là aucun des gens de la maison,
      12 elle le saisit par son vêtement, en disant : Couche avec moi ! Il lui laissa son vêtement dans la main, et s'enfuit au dehors.
      13 Lorsqu'elle vit qu'il lui avait laissé son vêtement dans la main, et qu'il s'était enfui dehors,
      14 elle appela les gens de sa maison, et leur dit : Voyez, il nous a amené un Hébreu pour se jouer de nous. Cet homme est venu vers moi pour coucher avec moi ; mais j'ai crié à haute voix.
      15 Et quand il a entendu que j'élevais la voix et que je criais, il a laissé son vêtement à côté de moi et s'est enfui dehors.
      16 Et elle posa le vêtement de Joseph à côté d'elle, jusqu'à ce que son maître rentrât à la maison.
      17 Alors elle lui parla ainsi : L'esclave hébreu que tu nous as amené est venu vers moi pour se jouer de moi.
      18 Et comme j'ai élevé la voix et que j'ai crié, il a laissé son vêtement à côté de moi et s'est enfui dehors.
      19 Après avoir entendu les paroles de sa femme, qui lui disait : Voilà ce que m'a fait ton esclave ! le maître de Joseph fut enflammé de colère.
      20 Il prit Joseph, et le mit dans la prison, dans le lieu où les prisonniers du roi étaient enfermés : il fut là, en prison.
      21 L'Éternel fut avec Joseph, et il étendit sur lui sa bonté. Il le mit en faveur aux yeux du chef de la prison.
      22 Et le chef de la prison plaça sous sa surveillance tous les prisonniers qui étaient dans la prison ; et rien ne s'y faisait que par lui.
      23 Le chef de la prison ne prenait aucune connaissance de ce que Joseph avait en main, parce que l'Éternel était avec lui. Et l'Éternel donnait de la réussite à ce qu'il faisait.

      Genèse 40

      1 Après ces choses, il arriva que l'échanson et le panetier du roi d'Égypte, offensèrent leur maître, le roi d'Égypte.
      2 Pharaon fut irrité contre ses deux officiers, le chef des échansons et le chef des panetiers.
      3 Et il les fit mettre dans la maison du chef des gardes, dans la prison, dans le lieu où Joseph était enfermé.
      4 Le chef des gardes les plaça sous la surveillance de Joseph, qui faisait le service auprès d'eux ; et ils passèrent un certain temps en prison.
      5 Pendant une même nuit, l'échanson et le panetier du roi d'Égypte, qui étaient enfermés dans la prison, eurent tous les deux un songe, chacun le sien, pouvant recevoir une explication distincte.
      6 Joseph, étant venu le matin vers eux, les regarda ; et voici, ils étaient tristes.
      7 Alors il questionna les officiers de Pharaon, qui étaient avec lui dans la prison de son maître, et il leur dit : Pourquoi avez-vous mauvais visage aujourd'hui ?
      8 Ils lui répondirent : Nous avons eu un songe, et il n'y a personne pour l'expliquer. Joseph leur dit : N'est-ce pas à Dieu qu'appartiennent les explications ? Racontez-moi donc votre songe.
      9 Le chef des échansons raconta son songe à Joseph, et lui dit : Dans mon songe, voici, il y avait un cep devant moi.
      10 Ce cep avait trois sarments. Quand il eut poussé, sa fleur se développa et ses grappes donnèrent des raisins mûrs.
      11 La coupe de Pharaon était dans ma main. Je pris les raisins, je les pressai dans la coupe de Pharaon, et je mis la coupe dans la main de Pharaon.
      12 Joseph lui dit : En voici l'explication. Les trois sarments sont trois jours.
      13 Encore trois jours, et Pharaon relèvera ta tête et te rétablira dans ta charge ; tu mettras la coupe dans la main de Pharaon, comme tu en avais l'habitude lorsque tu étais son échanson.
      14 Mais souviens-toi de moi, quand tu seras heureux, et montre, je te prie, de la bonté à mon égard ; parle en ma faveur à Pharaon, et fais-moi sortir de cette maison.
      15 Car j'ai été enlevé du pays des Hébreux, et ici même je n'ai rien fait pour être mis en prison.
      16 Le chef des panetiers, voyant que Joseph avait donné une explication favorable, dit : Voici, il y avait aussi, dans mon songe, trois corbeilles de pain blanc sur ma tête.
      17 Dans la corbeille la plus élevée il y avait pour Pharaon des mets de toute espèce, cuits au four ; et les oiseaux les mangeaient dans la corbeille au-dessus de ma tête.
      18 Joseph répondit, et dit : En voici l'explication. Les trois corbeilles sont trois jours.
      19 Encore trois jours, et Pharaon enlèvera ta tête de dessus toi, te fera pendre à un bois, et les oiseaux mangeront ta chair.
      20 Le troisième jour, jour de la naissance de Pharaon, il fit un festin à tous ses serviteurs ; et il éleva la tête du chef des échansons et la tête du chef des panetiers, au milieu de ses serviteurs :
      21 il rétablit le chef des échansons dans sa charge d'échanson, pour qu'il mît la coupe dans la main de Pharaon ;
      22 mais il fit pendre le chef des panetiers, selon l'explication que Joseph leur avait donnée.
      23 Le chef des échansons ne pensa plus à Joseph. Il l'oublia.

      Genèse 41

      1 Au bout de deux ans, Pharaon eut un songe. Voici, il se tenait près du fleuve.
      2 Et voici, sept vaches belles à voir et grasses de chair montèrent hors du fleuve, et se mirent à paître dans la prairie.
      3 Sept autres vaches laides à voir et maigres de chair montèrent derrière elles hors du fleuve, et se tinrent à leurs côtés sur le bord du fleuve.
      4 Les vaches laides à voir et maigres de chair mangèrent les sept vaches belles à voir et grasses de chair. Et Pharaon s'éveilla.
      5 Il se rendormit, et il eut un second songe. Voici, sept épis gras et beaux montèrent sur une même tige.
      6 Et sept épis maigres et brûlés par le vent d'orient poussèrent après eux.
      7 Les épis maigres engloutirent les sept épis gras et pleins. Et Pharaon s'éveilla. Voilà le songe.
      8 Le matin, Pharaon eut l'esprit agité, et il fit appeler tous les magiciens et tous les sages de l'Égypte. Il leur raconta ses songes. Mais personne ne put les expliquer à Pharaon.
      9 Alors le chef des échansons prit la parole, et dit à Pharaon : Je vais rappeler aujourd'hui le souvenir de ma faute.
      10 Pharaon s'était irrité contre ses serviteurs ; et il m'avait fait mettre en prison dans la maison du chef des gardes, moi et le chef des panetiers.
      11 Nous eûmes l'un et l'autre un songe dans une même nuit ; et chacun de nous reçut une explication en rapport avec le songe qu'il avait eu.
      12 Il y avait là avec nous un jeune Hébreu, esclave du chef des gardes. Nous lui racontâmes nos songes, et il nous les expliqua.
      13 Les choses sont arrivées selon l'explication qu'il nous avait donnée. Pharaon me rétablit dans ma charge, et il fit pendre le chef des panetiers.
      14 Pharaon fit appeler Joseph. On le fit sortir en hâte de prison. Il se rasa, changea de vêtements, et se rendit vers Pharaon.
      15 Pharaon dit à Joseph : J'ai eu un songe. Personne ne peut l'expliquer ; et j'ai appris que tu expliques un songe, après l'avoir entendu.
      16 Joseph répondit à Pharaon, en disant : Ce n'est pas moi ! c'est Dieu qui donnera une réponse favorable à Pharaon.
      17 Pharaon dit alors à Joseph : Dans mon songe, voici, je me tenais sur le bord du fleuve.
      18 Et voici, sept vaches grasses de chair et belles d'apparence montèrent hors du fleuve, et se mirent à paître dans la prairie.
      19 Sept autres vaches montèrent derrière elles, maigres, fort laides d'apparence, et décharnées : je n'en ai point vu d'aussi laides dans tout le pays d'Égypte.
      20 Les vaches décharnées et laides mangèrent les sept premières vaches qui étaient grasses.
      21 Elles les engloutirent dans leur ventre, sans qu'on s'aperçût qu'elles y fussent entrées ; et leur apparence était laide comme auparavant. Et je m'éveillai.
      22 Je vis encore en songe sept épis pleins et beaux, qui montèrent sur une même tige.
      23 Et sept épis vides, maigres, brûlés par le vent d'orient, poussèrent après eux.
      24 Les épis maigres engloutirent les sept beaux épis. Je l'ai dit aux magiciens, mais personne ne m'a donné l'explication.
      25 Joseph dit à Pharaon : Ce qu'a songé Pharaon est une seule chose ; Dieu a fait connaître à Pharaon ce qu'il va faire.
      26 Les sept vaches belles sont sept années : et les sept épis beaux sont sept années : c'est un seul songe.
      27 Les sept vaches décharnées et laides, qui montaient derrière les premières, sont sept années ; et les sept épis vides, brûlés par le vent d'orient, seront sept années de famine.
      28 Ainsi, comme je viens de le dire à Pharaon, Dieu a fait connaître à Pharaon ce qu'il va faire.
      29 Voici, il y aura sept années de grande abondance dans tout le pays d'Égypte.
      30 Sept années de famine viendront après elles ; et l'on oubliera toute cette abondance au pays d'Égypte, et la famine consumera le pays.
      31 Cette famine qui suivra sera si forte qu'on ne s'apercevra plus de l'abondance dans le pays.
      32 Si Pharaon a vu le songe se répéter une seconde fois, c'est que la chose est arrêtée de la part de Dieu, et que Dieu se hâtera de l'exécuter.
      33 Maintenant, que Pharaon choisisse un homme intelligent et sage, et qu'il le mette à la tête du pays d'Égypte.
      34 Que Pharaon établisse des commissaires sur le pays, pour lever un cinquième des récoltes de l'Égypte pendant les sept années d'abondance.
      35 Qu'ils rassemblent tous les produits de ces bonnes années qui vont venir ; qu'ils fassent, sous l'autorité de Pharaon, des amas de blé, des approvisionnements dans les villes, et qu'ils en aient la garde.
      36 Ces provisions seront en réserve pour le pays, pour les sept années de famine qui arriveront dans le pays d'Égypte, afin que le pays ne soit pas consumé par la famine.
      37 Ces paroles plurent à Pharaon et à tous ses serviteurs.
      38 Et Pharaon dit à ses serviteurs : Trouverions-nous un homme comme celui-ci, ayant en lui l'esprit de Dieu ?
      39 Et Pharaon dit à Joseph : Puisque Dieu t'a fait connaître toutes ces choses, il n'y a personne qui soit aussi intelligent et aussi sage que toi.
      40 Je t'établis sur ma maison, et tout mon peuple obéira à tes ordres. Le trône seul m'élèvera au-dessus de toi.
      41 Pharaon dit à Joseph : Vois, je te donne le commandement de tout le pays d'Égypte.
      42 Pharaon ôta son anneau de la main, et le mit à la main de Joseph ; il le revêtit d'habits de fin lin, et lui mit un collier d'or au cou.
      43 Il le fit monter sur le char qui suivait le sien ; et l'on criait devant lui : A genoux ! C'est ainsi que Pharaon lui donna le commandement de tout le pays d'Égypte.
      44 Il dit encore à Joseph : Je suis Pharaon ! Et sans toi personne ne lèvera la main ni le pied dans tout le pays d'Égypte.
      45 Pharaon appela Joseph du nom de Tsaphnath Paenéach ; et il lui donna pour femme Asnath, fille de Poti Phéra, prêtre d'On. Et Joseph partit pour visiter le pays d'Égypte.
      46 Joseph était âgé de trente ans lorsqu'il se présenta devant Pharaon, roi d'Égypte ; et il quitta Pharaon, et parcourut tout le pays d'Égypte.
      47 Pendant les sept années de fertilité, la terre rapporta abondamment.
      48 Joseph rassembla tous les produits de ces sept années dans le pays d'Égypte ; il fit des approvisionnements dans les villes, mettant dans l'intérieur de chaque ville les productions des champs d'alentour.
      49 Joseph amassa du blé, comme le sable de la mer, en quantité si considérable que l'on cessa de compter, parce qu'il n'y avait plus de nombre.
      50 Avant les années de famine, il naquit à Joseph deux fils, que lui enfanta Asnath, fille de Poti Phéra, prêtre d'On.
      51 Joseph donna au premier-né le nom de Manassé, car, dit-il, Dieu m'a fait oublier toutes mes peines et toute la maison de mon père.
      52 Et il donna au second le nom d'Éphraïm, car, dit-il, Dieu m'a rendu fécond dans le pays de mon affliction.
      53 Les sept années d'abondance qu'il y eut au pays d'Égypte s'écoulèrent.
      54 Et les sept années de famine commencèrent à venir, ainsi que Joseph l'avait annoncé. Il y eut famine dans tous les pays ; mais dans tout le pays d'Égypte il y avait du pain.
      55 Quand tout le pays d'Égypte fut aussi affamé, le peuple cria à Pharaon pour avoir du pain. Pharaon dit à tous les Égyptiens : Allez vers Joseph, et faites ce qu'il vous dira.
      56 La famine régnait dans tout le pays. Joseph ouvrit tous les lieux d'approvisionnement, et vendit du blé aux Égyptiens. La famine augmentait dans le pays d'Égypte.
      57 Et de tous les pays on arrivait en Égypte, pour acheter du blé auprès de Joseph ; car la famine était forte dans tous les pays.

      Genèse 42

      1 Jacob, voyant qu'il y avait du blé en Égypte, dit à ses fils : Pourquoi vous regardez-vous les uns les autres ?
      2 Il dit : Voici, j'apprends qu'il y a du blé en Égypte ; descendez-y, pour nous en acheter là, afin que nous vivions et que nous ne mourions pas.
      3 Dix frères de Joseph descendirent en Égypte, pour acheter du blé.
      4 Jacob n'envoya point avec eux Benjamin, frère de Joseph, dans la crainte qu'il ne lui arrivât quelque malheur.
      5 Les fils d'Israël vinrent pour acheter du blé, au milieu de ceux qui venaient aussi ; car la famine était dans le pays de Canaan.
      6 Joseph commandait dans le pays ; c'est lui qui vendait du blé à tout le peuple du pays. Les frères de Joseph vinrent, et se prosternèrent devant lui la face contre terre.
      7 Joseph vit ses frères et les reconnut ; mais il feignit d'être un étranger pour eux, il leur parla durement, et leur dit : D'où venez-vous ? Ils répondirent : Du pays de Canaan, pour acheter des vivres.
      8 Joseph reconnut ses frères, mais eux ne le reconnurent pas.
      9 Joseph se souvint des songes qu'il avait eus à leur sujet, et il leur dit : Vous êtes des espions ; c'est pour observer les lieux faibles du pays que vous êtes venus.
      10 Ils lui répondirent : Non, mon seigneur, tes serviteurs sont venus pour acheter du blé.
      11 Nous sommes tous fils d'un même homme ; nous sommes sincères, tes serviteurs ne sont pas des espions.
      12 Il leur dit : Nullement ; c'est pour observer les lieux faibles du pays que vous êtes venus.
      13 Ils répondirent : Nous, tes serviteurs, sommes douze frères, fils d'un même homme au pays de Canaan ; et voici, le plus jeune est aujourd'hui avec notre père, et il y en a un qui n'est plus.
      14 Joseph leur dit : Je viens de vous le dire, vous êtes des espions.
      15 Voici comment vous serez éprouvés. Par la vie de Pharaon ! vous ne sortirez point d'ici que votre jeune frère ne soit venu.
      16 Envoyez l'un de vous pour chercher votre frère ; et vous, restez prisonniers. Vos paroles seront éprouvées, et je saurai si la vérité est chez vous ; sinon, par la vie de Pharaon ! vous êtes des espions.
      17 Et il les mit ensemble trois jours en prison.
      18 Le troisième jour, Joseph leur dit : Faites ceci, et vous vivrez. Je crains Dieu !
      19 Si vous êtes sincères, que l'un de vos frères reste enfermé dans votre prison ; et vous, partez, emportez du blé pour nourrir vos familles,
      20 et amenez-moi votre jeune frère, afin que vos paroles soient éprouvées et que vous ne mouriez point. Et ils firent ainsi.
      21 Ils se dirent alors l'un à l'autre : Oui, nous avons été coupables envers notre frère, car nous avons vu l'angoisse de son âme, quand il nous demandait grâce, et nous ne l'avons point écouté ! C'est pour cela que cette affliction nous arrive.
      22 Ruben, prenant la parole, leur dit : Ne vous disais-je pas : Ne commettez point un crime envers cet enfant ? Mais vous n'avez point écouté. Et voici, son sang est redemandé.
      23 Ils ne savaient pas que Joseph comprenait, car il se servait avec eux d'un interprète.
      24 Il s'éloigna d'eux, pour pleurer. Il revint, et leur parla ; puis il prit parmi eux Siméon, et le fit enchaîner sous leurs yeux.
      25 Joseph ordonna qu'on remplît de blé leurs sacs, qu'on remît l'argent de chacun dans son sac, et qu'on leur donnât des provisions pour la route. Et l'on fit ainsi.
      26 Ils chargèrent le blé sur leurs ânes, et partirent.
      27 L'un d'eux ouvrit son sac pour donner du fourrage à son âne, dans le lieu où ils passèrent la nuit, et il vit l'argent qui était à l'entrée du sac.
      28 Il dit à ses frères : Mon argent a été rendu, et le voici dans mon sac. Alors leur coeur fut en défaillance ; et ils se dirent l'un à l'autre, en tremblant : Qu'est-ce que Dieu nous a fait ?
      29 Ils revinrent auprès de Jacob, leur père, dans le pays de Canaan, et ils lui racontèrent tout ce qui leur était arrivé. Ils dirent :
      30 L'homme, qui est le seigneur du pays, nous a parlé durement, et il nous a pris pour des espions.
      31 Nous lui avons dit : Nous sommes sincères, nous ne sommes pas des espions.
      32 Nous sommes douze frères, fils de notre père ; l'un n'est plus, et le plus jeune est aujourd'hui avec notre père au pays de Canaan.
      33 Et l'homme, qui est le seigneur du pays, nous a dit : Voici comment je saurai si vous êtes sincères. Laissez auprès de moi l'un de vos frères, prenez de quoi nourrir vos familles, partez, et amenez-moi votre jeune frère.
      34 Je saurai ainsi que vous n'êtes pas des espions, que vous êtes sincères ; je vous rendrai votre frère, et vous pourrez librement parcourir le pays.
      35 Lorsqu'ils vidèrent leurs sacs, voici, le paquet d'argent de chacun était dans son sac. Ils virent, eux et leur père, leurs paquets d'argent, et ils eurent peur.
      36 Jacob, leur père, leur dit : Vous me privez de mes enfants ! Joseph n'est plus, Siméon n'est plus, et vous prendriez Benjamin ! C'est sur moi que tout cela retombe.
      37 Ruben dit à son père : Tu feras mourir mes deux fils si je ne te ramène pas Benjamin ; remets-le entre mes mains, et je te le ramènerai.
      38 Jacob dit : Mon fils ne descendra point avec vous ; car son frère est mort, et il reste seul ; s'il lui arrivait un malheur dans le voyage que vous allez faire, vous feriez descendre mes cheveux blancs avec douleur dans le séjour des morts.

      Genèse 43

      1 La famine s'appesantissait sur le pays.
      2 Quand ils eurent fini de manger le blé qu'ils avaient apporté d'Égypte, Jacob dit à ses fils : Retournez, achetez-nous un peu de vivres.
      3 Juda lui répondit : Cet homme nous a fait cette déclaration formelle : Vous ne verrez pas ma face, à moins que votre frère ne soit avec vous.
      4 Si donc tu veux envoyer notre frère avec nous, nous descendrons, et nous t'achèterons des vivres.
      5 Mais si tu ne veux pas l'envoyer, nous ne descendrons point, car cet homme nous a dit : Vous ne verrez pas ma face, à moins que votre frère ne soit avec vous.
      6 Israël dit alors : Pourquoi avez-vous mal agi à mon égard, en disant à cet homme que vous aviez encore un frère ?
      7 Ils répondirent : Cet homme nous a interrogés sur nous et sur notre famille, en disant : Votre père vit-il encore ? avez-vous un frère ? Et nous avons répondu à ces questions. Pouvions-nous savoir qu'il dirait : Faites descendre votre frère ?
      8 Juda dit à Israël, son père : Laisse venir l'enfant avec moi, afin que nous nous levions et que nous partions ; et nous vivrons et ne mourrons pas, nous, toi, et nos enfants.
      9 Je réponds de lui ; tu le redemanderas de ma main. Si je ne le ramène pas auprès de toi et si je ne le remets pas devant ta face, je serai pour toujours coupable envers toi.
      10 Car si nous n'eussions pas tardé, nous serions maintenant deux fois de retour.
      11 Israël, leur père, leur dit : Puisqu'il le faut, faites ceci. Prenez dans vos sacs des meilleures productions du pays, pour en porter un présent à cet homme, un peu de baume et un peu de miel, des aromates, de la myrrhe, des pistaches et des amandes.
      12 Prenez avec vous de l'argent au double, et remportez l'argent qu'on avait mis à l'entrée de vos sacs : peut-être était-ce une erreur.
      13 Prenez votre frère, et levez-vous ; retournez vers cet homme.
      14 Que le Dieu tout puissant vous fasse trouver grâce devant cet homme, et qu'il laisse revenir avec vous votre autre frère et Benjamin ! Et moi, si je dois être privé de mes enfants, que j'en sois privé !
      15 Ils prirent le présent ; ils prirent avec eux de l'argent au double, ainsi que Benjamin ; ils se levèrent, descendirent en Égypte, et se présentèrent devant Joseph.
      16 Dès que Joseph vit avec eux Benjamin, il dit à son intendant : Fais entrer ces gens dans la maison, tue et apprête ; car ces gens mangeront avec moi à midi.
      17 Cet homme fit ce que Joseph avait ordonné, et il conduisit ces gens dans la maison de Joseph.
      18 Ils eurent peur lorsqu'ils furent conduits à la maison de Joseph, et ils dirent : C'est à cause de l'argent remis l'autre fois dans nos sacs qu'on nous emmène ; c'est pour se jeter sur nous, se précipiter sur nous ; c'est pour nous prendre comme esclaves, et s'emparer de nos ânes.
      19 Ils s'approchèrent de l'intendant de la maison de Joseph, et lui adressèrent la parole, à l'entrée de la maison.
      20 Ils dirent : Pardon ! mon seigneur, nous sommes déjà descendus une fois pour acheter des vivres.
      21 Puis, quand nous arrivâmes, au lieu où nous devions passer la nuit, nous avons ouvert nos sacs ; et voici, l'argent de chacun était à l'entrée de son sac, notre argent selon son poids : nous le rapportons avec nous.
      22 Nous avons aussi apporté d'autre argent, pour acheter des vivres. Nous ne savons pas qui avait mis notre argent dans nos sacs.
      23 L'intendant répondit : Que la paix soit avec vous ! Ne craignez rien. C'est votre Dieu, le Dieu de votre père, qui vous a donné un trésor dans vos sacs. Votre argent m'est parvenu. Et il leur amena Siméon.
      24 Cet homme les fit entrer dans la maison de Joseph ; il leur donna de l'eau et ils se lavèrent les pieds ; il donna aussi du fourrage à leurs ânes.
      25 Ils préparèrent leur présent, en attendant que Joseph vienne à midi ; car on les avait informés qu'ils mangeraient chez lui.
      26 Quand Joseph fut arrivé à la maison, ils lui offrirent le présent qu'ils avaient apporté, et ils se prosternèrent en terre devant lui.
      27 Il leur demanda comment ils se portaient ; et il dit : Votre vieux père, dont vous avez parlé, est-il en bonne santé ? vit-il encore ?
      28 Ils répondirent : Ton serviteur, notre père, est en bonne santé ; il vit encore. Et ils s'inclinèrent et se prosternèrent.
      29 Joseph leva les yeux ; et, jetant un regard sur Benjamin, son frère, fils de sa mère, il dit : Est-ce là votre jeune frère, dont vous m'avez parlé ? Et il ajouta : Dieu te fasse miséricorde, mon fils !
      30 Ses entrailles étaient émues pour son frère, et il avait besoin de pleurer ; il entra précipitamment dans une chambre, et il y pleura.
      31 Après s'être lavé le visage, il en sortit ; et, faisant des efforts pour se contenir, il dit : Servez à manger.
      32 On servit Joseph à part, et ses frères à part ; les Égyptiens qui mangeaient avec lui furent aussi servis à part, car les Égyptiens ne pouvaient pas manger avec les Hébreux, parce que c'est à leurs yeux une abomination.
      33 Les frères de Joseph s'assirent en sa présence, le premier-né selon son droit d'aînesse, et le plus jeune selon son âge ; et ils se regardaient les uns les autres avec étonnement.
      34 Joseph leur fit porter des mets qui étaient devant lui, et Benjamin en eut cinq fois plus que les autres. Ils burent, et s'égayèrent avec lui.

      Genèse 44

      1 Joseph donna cet ordre à l'intendant de sa maison : Remplis de vivres les sacs de ces gens, autant qu'ils en pourront porter, et mets l'argent de chacun à l'entrée de son sac.
      2 Tu mettras aussi ma coupe, la coupe d'argent, à l'entrée du sac du plus jeune, avec l'argent de son blé. L'intendant fit ce que Joseph lui avait ordonné.
      3 Le matin, dès qu'il fit jour, on renvoya ces gens avec leur ânes.
      4 Ils étaient sortis de la ville, et ils n'en étaient guère éloignés, lorsque Joseph dit à son intendant : Lève-toi, poursuis ces gens ; et, quand tu les auras atteints, tu leur diras : Pourquoi avez-vous rendu le mal pour le bien ?
      5 N'avez-vous pas la coupe dans laquelle boit mon seigneur, et dont il se sert pour deviner ? Vous avez mal fait d'agir ainsi.
      6 L'intendant les atteignit, et leur dit ces mêmes paroles.
      7 Ils lui répondirent : Pourquoi mon seigneur parle-t-il de la sorte ? Dieu préserve tes serviteurs d'avoir commis une telle action !
      8 Voici, nous t'avons rapporté du pays de Canaan l'argent que nous avons trouvé à l'entrée de nos sacs ; comment aurions-nous dérobé de l'argent ou de l'or dans la maison de ton seigneur ?
      9 Que celui de tes serviteurs sur qui se trouvera la coupe meure, et que nous soyons nous-mêmes esclaves de mon seigneur !
      10 Il dit : Qu'il en soit donc selon vos paroles ! Celui sur qui se trouvera la coupe sera mon esclave ; et vous, vous serez innocents.
      11 Aussitôt, chacun descendit son sac à terre, et chacun ouvrit son sac.
      12 L'intendant les fouilla, commençant par le plus âgé et finissant par le plus jeune ; et la coupe fut trouvée dans le sac de Benjamin.
      13 Ils déchirèrent leurs vêtements, chacun rechargea son âne, et ils retournèrent à la ville.
      14 Juda et ses frères arrivèrent à la maison de Joseph, où il était encore, et ils se prosternèrent en terre devant lui.
      15 Joseph leur dit : Quelle action avez-vous faite ? Ne savez-vous pas qu'un homme comme moi a le pouvoir de deviner ?
      16 Juda répondit : Que dirons-nous à mon seigneur ? comment parlerons-nous ? comment nous justifierons-nous ? Dieu a trouvé l'iniquité de tes serviteurs. Nous voici esclaves de mon seigneur, nous, et celui sur qui s'est trouvée la coupe.
      17 Et Joseph dit : Dieu me garde de faire cela ! L'homme sur qui la coupe a été trouvée sera mon esclave ; mais vous, remontez en paix vers votre père.
      18 Alors Juda s'approcha de Joseph, et dit : De grâce, mon seigneur, que ton serviteur puisse faire entendre une parole à mon seigneur, et que sa colère ne s'enflamme point contre ton serviteur ! car tu es comme Pharaon.
      19 Mon seigneur a interrogé ses serviteurs, en disant : Avez-vous un père, ou un frère ?
      20 Nous avons répondu : Nous avons un vieux père, et un jeune frère, enfant de sa vieillesse ; cet enfant avait un frère qui est mort, et qui était de la même mère ; il reste seul, et son père l'aime.
      21 Tu as dit à tes serviteurs : Faites-le descendre vers moi, et que je le voie de mes propres yeux.
      22 Nous avons répondu à mon seigneur : L'enfant ne peut pas quitter son père ; s'il le quitte, son père mourra.
      23 Tu as dit à tes serviteurs : Si votre jeune frère ne descend pas avec vous, vous ne reverrez pas ma face.
      24 Lorsque nous sommes remontés auprès de ton serviteur, mon père, nous lui avons rapporté les paroles de mon seigneur.
      25 Notre père a dit : Retournez, achetez-nous un peu de vivres.
      26 Nous avons répondu : Nous ne pouvons pas descendre ; mais, si notre jeune frère est avec nous, nous descendrons, car nous ne pouvons pas voir la face de cet homme, à moins que notre jeune frère ne soit avec nous.
      27 Ton serviteur, notre père, nous a dit : Vous savez que ma femme m'a enfanté deux fils.
      28 L'un étant sorti de chez moi, je pense qu'il a été sans doute déchiré, car je ne l'ai pas revu jusqu'à présent.
      29 Si vous me prenez encore celui-ci, et qu'il lui arrive un malheur, vous ferez descendre mes cheveux blancs avec douleur dans le séjour des morts.
      30 Maintenant, si je retourne auprès de ton serviteur, mon père, sans avoir avec nous l'enfant à l'âme duquel son âme est attachée,
      31 il mourra, en voyant que l'enfant n'y est pas ; et tes serviteurs feront descendre avec douleur dans le séjour des morts les cheveux blancs de ton serviteur, notre père.
      32 Car ton serviteur a répondu pour l'enfant, en disant à mon père : Si je ne le ramène pas auprès de toi, je serai pour toujours coupable envers mon père.
      33 Permets donc, je te prie, à ton serviteur de rester à la place de l'enfant, comme esclave de mon seigneur ; et que l'enfant remonte avec ses frères.
      34 Comment pourrai-je remonter vers mon père, si l'enfant n'est pas avec moi ? Ah ! que je ne voie point l'affliction de mon père !

      Genèse 45

      1 Joseph ne pouvait plus se contenir devant tous ceux qui l'entouraient. Il s'écria : Faites sortir tout le monde. Et il ne resta personne avec Joseph, quand il se fit connaître à ses frères.
      2 Il éleva la voix, en pleurant. Les Égyptiens l'entendirent, et la maison de Pharaon l'entendit.
      3 Joseph dit à ses frères : Je suis Joseph ! Mon père vit-il encore ? Mais ses frères ne purent lui répondre, car ils étaient troublés en sa présence.
      4 Joseph dit à ses frères : Approchez-vous de moi. Et ils s'approchèrent. Il dit : Je suis Joseph, votre frère, que vous avez vendu pour être mené en Égypte.
      5 Maintenant, ne vous affligez pas, et ne soyez pas fâchés de m'avoir vendu pour être conduit ici, car c'est pour vous sauver la vie que Dieu m'a envoyé devant vous.
      6 Voilà deux ans que la famine est dans le pays ; et pendant cinq années encore, il n'y aura ni labour, ni moisson.
      7 Dieu m'a envoyé devant vous pour vous faire subsister dans le pays, et pour vous faire vivre par une grande délivrance.
      8 Ce n'est donc pas vous qui m'avez envoyé ici, mais c'est Dieu ; il m'a établi père de Pharaon, maître de toute sa maison, et gouverneur de tout le pays d'Égypte.
      9 Hâtez-vous de remonter auprès de mon père, et vous lui direz : Ainsi a parlé ton fils Joseph : Dieu m'a établi seigneur de toute l'Égypte ; descends vers moi, ne tarde pas !
      10 Tu habiteras dans le pays de Gosen, et tu seras près de moi, toi, tes fils, et les fils de tes fils, tes brebis et tes boeufs, et tout ce qui est à toi.
      11 Là, je te nourrirai, car il y aura encore cinq années de famine ; et ainsi tu ne périras point, toi, ta maison, et tout ce qui est à toi.
      12 Vous voyez de vos yeux, et mon frère Benjamin voit de ses yeux que c'est moi-même qui vous parle.
      13 Racontez à mon père toute ma gloire en Égypte, et tout ce que vous avez vu ; et vous ferez descendre ici mon père au plus tôt.
      14 Il se jeta au cou de Benjamin, son frère, et pleura ; et Benjamin pleura sur son cou.
      15 Il embrassa aussi tous ses frères, en pleurant. Après quoi, ses frères s'entretinrent avec lui.
      16 Le bruit se répandit dans la maison de Pharaon que les frères de Joseph étaient arrivés : ce qui fut agréable à Pharaon et à ses serviteurs.
      17 Pharaon dit à Joseph : Dis à tes frères : Faites ceci. Chargez vos bêtes, et partez pour le pays de Canaan ;
      18 prenez votre père et vos familles, et venez auprès de moi. Je vous donnerai ce qu'il y a de meilleur au pays d'Égypte, et vous mangerez la graisse du pays.
      19 Tu as ordre de leur dire : Faites ceci. Prenez dans le pays d'Égypte des chars pour vos enfants et pour vos femmes ; amenez votre père, et venez.
      20 Ne regrettez point ce que vous laisserez, car ce qu'il a de meilleur dans tout le pays d'Égypte sera pour vous.
      21 Les fils d'Israël firent ainsi. Joseph leur donna des chars, selon l'ordre de Pharaon ; il leur donna aussi des provisions pour la route.
      22 Il leur donna à tous des vêtements de rechange, et il donna à Benjamin trois cents sicles d'argent et cinq vêtements de rechange.
      23 Il envoya à son père dix ânes chargés de ce qu'il y avait de meilleur en Égypte, et dix ânesses chargées de blé, de pain et de vivres, pour son père pendant le voyage.
      24 Puis il congédia ses frères, qui partirent ; et il leur dit : Ne vous querellez pas en chemin.
      25 Ils remontèrent de l'Égypte, et ils arrivèrent dans le pays de Canaan, auprès de Jacob, leur père.
      26 Ils lui dirent : Joseph vit encore, et même c'est lui qui gouverne tout le pays d'Égypte. Mais le coeur de Jacob resta froid, parce qu'il ne les croyait pas.
      27 Ils lui rapportèrent toutes les paroles que Joseph leur avait dites. Il vit les chars que Joseph avait envoyés pour le transporter. C'est alors que l'esprit de Jacob, leur père, se ranima ;
      28 et Israël dit : C'est assez ! Joseph, mon fils, vit encore ! J'irai, et je le verrai avant que je meure.

      Genèse 46

      1 Israël partit, avec tout ce qui lui appartenait. Il arriva à Beer Schéba, et il offrit des sacrifices au Dieu de son père Isaac.
      2 Dieu parla à Israël dans une vision pendant la nuit, et il dit : Jacob ! Jacob ! Israël répondit : Me voici !
      3 Et Dieu dit : Je suis le Dieu, le Dieu de ton père. Ne crains point de descendre en Égypte, car là je te ferai devenir une grande nation.
      4 Moi-même je descendrai avec toi en Égypte, et moi-même je t'en ferai remonter ; et Joseph te fermera les yeux.
      5 Jacob quitta Beer Schéba ; et les fils d'Israël mirent Jacob, leur père, avec leurs enfants et leurs femmes, sur les chars que Pharaon avait envoyés pour les transporter.
      6 Ils prirent aussi leurs troupeaux et les biens qu'ils avaient acquis dans le pays de Canaan. Et Jacob se rendit en Égypte, avec toute sa famille.
      7 Il emmena avec lui en Égypte ses fils et les fils de ses fils, ses filles et les filles de ses fils, et toute sa famille.
      8 Voici les noms des fils d'Israël, qui vinrent en Égypte. Jacob et ses fils. Premier-né de Jacob : Ruben.
      9 Fils de Ruben : Hénoc, Pallu, Hetsron et Carmi.
      10 Fils de Siméon : Jemuel, Jamin, Ohad, Jakin et Tsochar ; et Saul, fils de la Cananéenne.
      11 Fils de Lévi : Guerschon, Kehath et Merari.
      12 Fils de Juda : Er, Onan, Schéla, Pérets et Zarach ; mais Er et Onan moururent au pays de Canaan. Les fils de Pérets furent Hetsron et Hamul.
      13 Fils d'Issacar : Thola, Puva, Job et Schimron.
      14 Fils de Zabulon : Séred, Élon et Jahleel.
      15 Ce sont là les fils que Léa enfanta à Jacob à Paddan Aram, avec sa fille Dina. Ses fils et ses filles formaient en tout trente-trois personnes.
      16 Fils de Gad : Tsiphjon, Haggi, Schuni, Etsbon, Éri, Arodi et Areéli.
      17 Fils d'Aser : Jimna, Jischva, Jischvi et Beria ; et Sérach, leur soeur. Et les fils de Beria : Héber et Malkiel.
      18 Ce sont là les fils de Zilpa, que Laban avait donnée à Léa, sa fille ; et elle les enfanta à Jacob. En tout, seize personnes.
      19 Fils de Rachel, femme de Jacob : Joseph et Benjamin.
      20 Il naquit à Joseph, au pays d'Égypte, Manassé et Éphraïm, que lui enfanta Asnath, fille de Poti Phéra, prêtre d'On.
      21 Fils de Benjamin : Béla, Béker, Aschbel, Guéra, Naaman, Éhi, Rosch, Muppim, Huppim et Ard.
      22 Ce sont là les fils de Rachel, qui naquirent à Jacob. En tout, quatorze personnes.
      23 Fils de Dan : Huschim.
      24 Fils de Nephthali : Jathtseel, Guni, Jetser et Schillem.
      25 Ce sont là les fils de Bilha, que Laban avait donnée à Rachel, sa fille ; et elle les enfanta à Jacob. En tout, sept personnes.
      26 Les personnes qui vinrent avec Jacob en Égypte, et qui étaient issues de lui, étaient au nombre de soixante-six en tout, sans compter les femmes des fils de Jacob.
      27 Et Joseph avait deux fils qui lui étaient nés en Égypte. Le total des personnes de la famille de Jacob qui vinrent en Égypte était de soixante-dix.
      28 Jacob envoya Juda devant lui vers Joseph, pour l'informer qu'il se rendait en Gosen.
      29 Joseph attela son char et y monta, pour aller en Gosen, à la rencontre d'Israël, son père. Dès qu'il le vit, il se jeta à son cou, et pleura longtemps sur son cou.
      30 Israël dit à Joseph : Que je meure maintenant, puisque j'ai vu ton visage et que tu vis encore !
      31 Joseph dit à ses frères et à la famille de son père : Je vais avertir Pharaon, et je lui dirai : Mes frères et la famille de mon père, qui étaient au pays de Canaan, sont arrivés auprès de moi.
      32 Ces hommes sont bergers, car ils élèvent des troupeaux ; ils ont amené leurs brebis et leurs boeufs, et tout ce qui leur appartient.
      33 Et quand Pharaon vous appellera, et dira :
      34 Quelle est votre occupation ? vous répondrez : Tes serviteurs ont élevé des troupeaux, depuis notre jeunesse jusqu'à présent, nous et nos pères. De cette manière, vous habiterez dans le pays de Gosen, car tous les bergers sont en abomination aux Égyptiens.

      Genèse 47

      1 Joseph alla avertir Pharaon, et lui dit : Mes frères et mon père sont arrivés du pays de Canaan, avec leurs brebis et leurs boeufs, et tout ce qui leur appartient ; et les voici dans le pays de Gosen.
      2 Il prit cinq de ses frères, et les présenta à Pharaon.
      3 Pharaon leur dit : Quelle est votre occupation ? Ils répondirent à Pharaon : Tes serviteurs sont bergers, comme l'étaient nos pères.
      4 Ils dirent encore à Pharaon : Nous sommes venus pour séjourner dans le pays, parce qu'il n'y a plus de pâturage pour les brebis de tes serviteurs, car la famine s'appesantit sur le pays de Canaan ; permets donc à tes serviteurs d'habiter au pays de Gosen.
      5 Pharaon dit à Joseph : Ton père et tes frères sont venus auprès de toi.
      6 Le pays d'Égypte est devant toi ; établis ton père et tes frères dans la meilleure partie du pays. Qu'ils habitent dans le pays de Gosen ; et, si tu trouves parmi eux des hommes capables, mets-les à la tête de mes troupeaux.
      7 Joseph fit venir Jacob, son père, et le présenta à Pharaon. Et Jacob bénit Pharaon.
      8 Pharaon dit à Jacob : Quel est le nombre de jours des années de ta vie ?
      9 Jacob répondit à Pharaon : Les jours des années de mon pèlerinage sont de cent trente ans. Les jours des années de ma vie ont été peu nombreux et mauvais, et ils n'ont point atteint les jours des années de la vie de mes pères durant leur pèlerinage.
      10 Jacob bénit encore Pharaon, et se retira de devant Pharaon.
      11 Joseph établit son père et ses frères, et leur donna une propriété dans le pays d'Égypte, dans la meilleure partie du pays, dans la contrée de Ramsès, comme Pharaon l'avait ordonné.
      12 Joseph fournit du pain à son père et à ses frères, et à toute la famille de son père, selon le nombre des enfants.
      13 Il n'y avait plus de pain dans tout le pays, car la famine était très grande ; le pays d'Égypte et le pays de Canaan languissaient, à cause de la famine.
      14 Joseph recueillit tout l'argent qui se trouvait dans le pays d'Égypte et dans le pays de Canaan, contre le blé qu'on achetait ; et il fit entrer cet argent dans la maison de Pharaon.
      15 Quand l'argent du pays d'Égypte et du pays de Canaan fut épuisé, tous les Égyptiens vinrent à Joseph, en disant : Donne-nous du pain ! Pourquoi mourrions-nous en ta présence ? car l'argent manque.
      16 Joseph dit : Donnez vos troupeaux, et je vous donnerai du pain contre vos troupeaux, si l'argent manque.
      17 Ils amenèrent leurs troupeaux à Joseph, et Joseph leur donna du pain contre les chevaux, contre les troupeaux de brebis et de boeufs, et contre les ânes. Il leur fournit ainsi du pain cette année-là contre tous leurs troupeaux.
      18 Lorsque cette année fut écoulée, ils vinrent à Joseph l'année suivante, et lui dirent : Nous ne cacherons point à mon seigneur que l'argent est épuisé, et que les troupeaux de bétail ont été amenés à mon seigneur ; il ne reste devant mon seigneur que nos corps et nos terres.
      19 Pourquoi mourrions-nous sous tes yeux, nous et nos terres ? Achète-nous avec nos terres contre du pain, et nous appartiendrons à mon seigneur, nous et nos terres. Donne-nous de quoi semer, afin que nous vivions et que nous ne mourions pas, et que nos terres ne soient pas désolées.
      20 Joseph acheta toutes les terres de l'Égypte pour Pharaon ; car les Égyptiens vendirent chacun leur champ, parce que la famine les pressait. Et le pays devint la propriété de Pharaon.
      21 Il fit passer le peuple dans les villes, d'un bout à l'autre des frontières de l'Égypte.
      22 Seulement, il n'acheta point les terres des prêtres, parce qu'il y avait une loi de Pharaon en faveur des prêtres, qui vivaient du revenu que leur assurait Pharaon : c'est pourquoi ils ne vendirent point leurs terres.
      23 Joseph dit au peuple : Je vous ai achetés aujourd'hui avec vos terres, pour Pharaon ; voici pour vous de la semence, et vous pourrez ensemencer le sol.
      24 A la récolte, vous donnerez un cinquième à Pharaon, et vous aurez les quatre autres parties, pour ensemencer les champs, et pour vous nourrir avec vos enfants et ceux qui sont dans vos maisons.
      25 Ils dirent : Tu nous sauves la vie ! que nous trouvions grâce aux yeux de mon seigneur, et nous serons esclaves de Pharaon.
      26 Joseph fit de cela une loi, qui a subsisté jusqu'à ce jour, et d'après laquelle un cinquième du revenu des terres de l'Égypte appartient à Pharaon ; il n'y a que les terres des prêtres qui ne soient point à Pharaon.
      27 Israël habita dans le pays d'Égypte, dans le pays de Gosen. Ils eurent des possessions, ils furent féconds et multiplièrent beaucoup.
      28 Jacob vécut dix-sept ans dans le pays d'Égypte ; et les jours des années de la vie de Jacob furent de cent quarante-sept ans.
      29 Lorsqu'Israël approcha du moment de sa mort, il appela son fils Joseph, et lui dit : Si j'ai trouvé grâce à tes yeux, mets, je te prie, ta main sous ma cuisse, et use envers moi de bonté et de fidélité : ne m'enterre pas en Égypte !
      30 Quand je serai couché avec mes pères, tu me transporteras hors de l'Égypte, et tu m'enterreras dans leur sépulcre. Joseph répondit : Je ferai selon ta parole.
      31 Jacob dit : Jure-le-moi. Et Joseph le lui jura. Puis Israël se prosterna sur le chevet de son lit.

      Genèse 48

      1 Après ces choses, l'on vint dire à Joseph : Voici, ton père est malade. Et il prit avec lui ses deux fils, Manassé et Éphraïm.
      2 On avertit Jacob, et on lui dit : Voici ton fils Joseph qui vient vers toi. Et Israël rassembla ses forces, et s'assit sur son lit.
      3 Jacob dit à Joseph : Le Dieu tout puissant m'est apparu à Luz, dans le pays de Canaan, et il m'a béni.
      4 Il m'a dit : Je te rendrai fécond, je te multiplierai, et je ferai de toi une multitude de peuples ; je donnerai ce pays à ta postérité après toi, pour qu'elle le possède à toujours.
      5 Maintenant, les deux fils qui te sont nés au pays d'Égypte, avant mon arrivée vers toi en Égypte, seront à moi ; Éphraïm et Manassé seront à moi, comme Ruben et Siméon.
      6 Mais les enfants que tu as engendrés après eux seront à toi ; ils seront appelés du nom de leurs frères dans leur héritage.
      7 A mon retour de Paddan, Rachel mourut en route auprès de moi, dans le pays de Canaan, à quelque distance d'Éphrata ; et c'est là que je l'ai enterrée, sur le chemin d'Éphrata, qui est Bethléhem.
      8 Israël regarda les fils de Joseph, et dit : Qui sont ceux-ci ?
      9 Joseph répondit à son père : Ce sont mes fils, que Dieu m'a donnés ici. Israël dit : Fais-les, je te prie, approcher de moi, pour que je les bénisse.
      10 Les yeux d'Israël étaient appesantis par la vieillesse ; il ne pouvait plus voir. Joseph les fit approcher de lui ; et Israël leur donna un baiser, et les embrassa.
      11 Israël dit à Joseph : Je ne pensais pas revoir ton visage, et voici que Dieu me fait voir même ta postérité.
      12 Joseph les retira des genoux de son père, et il se prosterna en terre devant lui.
      13 Puis Joseph les prit tous deux, Éphraïm de sa main droite à la gauche d'Israël, et Manassé de sa main gauche à la droite d'Israël, et il les fit approcher de lui.
      14 Israël étendit sa main droite et la posa sur la tête d'Éphraïm qui était le plus jeune, et il posa sa main gauche sur la tête de Manassé : ce fut avec intention qu'il posa ses mains ainsi, car Manassé était le premier-né.
      15 Il bénit Joseph, et dit : Que le Dieu en présence duquel ont marché mes pères, Abraham et Isaac, que le Dieu qui m'a conduit depuis que j'existe jusqu'à ce jour,
      16 que l'ange qui m'a délivré de tout mal, bénisse ces enfants ! Qu'ils soient appelés de mon nom et du nom de mes pères, Abraham et Isaac, et qu'ils multiplient en abondance au milieu du pays !
      17 Joseph vit avec déplaisir que son père posait sa main droite sur la tête d'Éphraïm ; il saisit la main de son père, pour la détourner de dessus la tête d'Éphraïm, et la diriger sur celle de Manassé.
      18 Et Joseph dit à son père : Pas ainsi, mon père, car celui-ci est le premier-né ; pose ta main droite sur sa tête.
      19 Son père refusa, et dit : Je le sais, mon fils, je le sais ; lui aussi deviendra un peuple, lui aussi sera grand ; mais son frère cadet sera plus grand que lui, et sa postérité deviendra une multitude de nations.
      20 Il les bénit ce jour-là, et dit : C'est par toi qu'Israël bénira, en disant : Que Dieu te traite comme Éphraïm et comme Manassé ! Et il mit Éphraïm avant Manassé.
      21 Israël dit à Joseph : Voici, je vais mourir ! Mais Dieu sera avec vous, et il vous fera retourner dans le pays de vos pères.
      22 Je te donne, de plus qu'à tes frères, une part que j'ai prise de la main des Amoréens avec mon épée et avec mon arc.

      Genèse 49

      1 Jacob appela ses fils, et dit : Assemblez-vous, et je vous annoncerai ce qui vous arrivera dans la suite des temps.
      2 Rassemblez-vous, et écoutez, fils de Jacob ! Écoutez Israël, votre père !
      3 Ruben, toi, mon premier-né, Ma force et les prémices de ma vigueur, Supérieur en dignité et supérieur en puissance,
      4 Impétueux comme les eaux, tu n'auras pas la prééminence ! Car tu es monté sur la couche de ton père, Tu as souillé ma couche en y montant.
      5 Siméon et Lévi sont frères ; Leurs glaives sont des instruments de violence.
      6 Que mon âme n'entre point dans leur conciliabule, Que mon esprit ne s'unisse point à leur assemblée ! Car, dans leur colère, ils ont tué des hommes, Et, dans leur méchanceté, ils ont coupé les jarrets des taureaux.
      7 Maudite soit leur colère, car elle est violente, Et leur fureur, car elle est cruelle ! Je les séparerai dans Jacob, Et je les disperserai dans Israël.
      8 Juda, tu recevras les hommages de tes frères ; Ta main sera sur la nuque de tes ennemis. Les fils de ton père se prosterneront devant toi.
      9 Juda est un jeune lion. Tu reviens du carnage, mon fils ! Il ploie les genoux, il se couche comme un lion, Comme une lionne : qui le fera lever ?
      10 Le sceptre ne s'éloignera point de Juda, Ni le bâton souverain d'entre ses pieds, Jusqu'à ce que vienne le Schilo, Et que les peuples lui obéissent.
      11 Il attache à la vigne son âne, Et au meilleur cep le petit de son ânesse ; Il lave dans le vin son vêtement, Et dans le sang des raisins son manteau.
      12 Il a les yeux rouges de vin, Et les dents blanches de lait.
      13 Zabulon habitera sur la côte des mers, Il sera sur la côte des navires, Et sa limite s'étendra du côté de Sidon.
      14 Issacar est un âne robuste, Qui se couche dans les étables.
      15 Il voit que le lieu où il repose est agréable, Et que la contrée est magnifique ; Et il courbe son épaule sous le fardeau, Il s'assujettit à un tribut.
      16 Dan jugera son peuple, Comme l'une des tribus d'Israël.
      17 Dan sera un serpent sur le chemin, Une vipère sur le sentier, Mordant les talons du cheval, Pour que le cavalier tombe à la renverse.
      18 J'espère en ton secours, ô Éternel !
      19 Gad sera assailli par des bandes armées, Mais il les assaillira et les poursuivra.
      20 Aser produit une nourriture excellente ; Il fournira les mets délicats des rois.
      21 Nephthali est une biche en liberté ; Il profère de belles paroles.
      22 Joseph est le rejeton d'un arbre fertile, Le rejeton d'un arbre fertile près d'une source ; Les branches s'élèvent au-dessus de la muraille.
      23 Ils l'ont provoqué, ils ont lancé des traits ; Les archers l'ont poursuivi de leur haine.
      24 Mais son arc est demeuré ferme, Et ses mains ont été fortifiées Par les mains du Puissant de Jacob : Il est ainsi devenu le berger, le rocher d'Israël.
      25 C'est l'oeuvre du Dieu de ton père, qui t'aidera ; C'est l'oeuvre du Tout puissant, qui te bénira Des bénédictions des cieux en haut, Des bénédictions des eaux en bas, Des bénédictions des mamelles et du sein maternel.
      26 Les bénédictions de ton père s'élèvent Au-dessus des bénédictions de mes pères Jusqu'à la cime des collines éternelles : Qu'elles soient sur la tête de Joseph, Sur le sommet de la tête du prince de ses frères !
      27 Benjamin est un loup qui déchire ; Le matin, il dévore la proie, Et le soir, il partage le butin.
      28 Ce sont là tous ceux qui forment les douze tribus d'Israël. Et c'est là ce que leur dit leur père, en les bénissant. Il les bénit, chacun selon sa bénédiction.
      29 Puis il leur donna cet ordre : Je vais être recueilli auprès de mon peuple ; enterrez-moi avec mes pères, dans la caverne qui est au champ d'Éphron, le Héthien,
      30 dans la caverne du champ de Macpéla, vis-à-vis de Mamré, dans le pays de Canaan. C'est le champ qu'Abraham a acheté d'Éphron, le Héthien, comme propriété sépulcrale.
      31 Là on a enterré Abraham et Sara, sa femme ; là on a enterré Isaac et Rebecca, sa femme ; et là j'ai enterré Léa.
      32 Le champ et la caverne qui s'y trouve ont été achetés des fils de Heth.
      33 Lorsque Jacob eut achevé de donner ses ordres à ses fils, il retira ses pieds dans le lit, il expira, et fut recueilli auprès de son peuple.

      Genèse 50

      1 Joseph se jeta sur le visage de son père, pleura sur lui, et le baisa.
      2 Il ordonna aux médecins à son service d'embaumer son père, et les médecins embaumèrent Israël.
      3 Quarante jours s'écoulèrent ainsi, et furent employés à l'embaumer. Et les Égyptiens le pleurèrent soixante-dix jours.
      4 Quand les jours du deuil furent passés, Joseph s'adressa aux gens de la maison de Pharaon, et leur dit : Si j'ai trouvé grâce à vos yeux, rapportez, je vous prie, à Pharaon ce que je vous dis.
      5 Mon père m'a fait jurer, en disant : Voici, je vais mourir ! Tu m'enterreras dans le sépulcre que je me suis acheté au pays de Canaan. Je voudrais donc y monter, pour enterrer mon père ; et je reviendrai.
      6 Pharaon répondit : Monte, et enterre ton père, comme il te l'a fait jurer.
      7 Joseph monta, pour enterrer son père. Avec lui montèrent tous les serviteurs de Pharaon, anciens de sa maison, tous les anciens du pays d'Égypte,
      8 toute la maison de Joseph, ses frères, et la maison de son père : on ne laissa dans le pays de Gosen que les enfants, les brebis et les boeufs.
      9 Il y avait encore avec Joseph des chars et des cavaliers, en sorte que le cortège était très nombreux.
      10 Arrivés à l'aire d'Athad, qui est au delà du Jourdain, ils firent entendre de grandes et profondes lamentations ; et Joseph fit en l'honneur de son père un deuil de sept jours.
      11 Les habitants du pays, les Cananéens, furent témoins de ce deuil dans l'aire d'Athad, et ils dirent : Voilà un grand deuil parmi les Égyptiens ! C'est pourquoi l'on a donné le nom d'Abel Mitsraïm à cette aire qui est au delà du Jourdain.
      12 C'est ainsi que les fils de Jacob exécutèrent les ordres de leur père.
      13 Ils le transportèrent au pays de Canaan, et l'enterrèrent dans la caverne du champ de Macpéla, qu'Abraham avait achetée d'Éphron, le Héthien, comme propriété sépulcrale, et qui est vis-à-vis de Mamré.
      14 Joseph, après avoir enterré son père, retourna en Égypte, avec ses frères et tous ceux qui étaient montés avec lui pour enterrer son père.
      15 Quand les frères de Joseph virent que leur père était mort, ils dirent : Si Joseph nous prenait en haine, et nous rendait tout le mal que nous lui avons fait !
      16 Et ils firent dire à Joseph : Ton père a donné cet ordre avant de mourir :
      17 Vous parlerez ainsi à Joseph : Oh ! pardonne le crime de tes frères et leur péché, car ils t'ont fait du mal ! Pardonne maintenant le péché des serviteurs du Dieu de ton père ! Joseph pleura, en entendant ces paroles.
      18 Ses frères vinrent eux-mêmes se prosterner devant lui, et ils dirent : Nous sommes tes serviteurs.
      19 Joseph leur dit : Soyez sans crainte ; car suis-je à la place de Dieu ?
      20 Vous aviez médité de me faire du mal : Dieu l'a changé en bien, pour accomplir ce qui arrive aujourd'hui, pour sauver la vie à un peuple nombreux.
      21 Soyez donc sans crainte ; je vous entretiendrai, vous et vos enfants. Et il les consola, en parlant à leur coeur.
      22 Joseph demeura en Égypte, lui et la maison de son père. Il vécut cent dix ans.
      23 Joseph vit les fils d'Éphraïm jusqu'à la troisième génération ; et les fils de Makir, fils de Manassé, naquirent sur ses genoux.
      24 Joseph dit à ses frères : Je vais mourir ! Mais Dieu vous visitera, et il vous fera remonter de ce pays-ci dans le pays qu'il a juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob.
      25 Joseph fit jurer les fils d'Israël, en disant : Dieu vous visitera ; et vous ferez remonter mes os loin d'ici.
      26 Joseph mourut, âgé de cent dix ans. On l'embauma, et on le mit dans un cercueil en Égypte.
    • Genèse 37

      1

      Joseph est aimé par Jacob, mais il est haï par ses frères. (Genèse 37:1-4)
      Le songe de Joseph. (Genèse 37:5-11)
      Jacob envoie Joseph visiter ses frères, Ils complotent de le faire mourir. (Genèse 37:12-22)
      Les frères de Joseph le vendent. (Genèse 37:23-10)
      La déception de Jacob, Joseph vendu à Potiphar. (Genèse 37:31-36)

      Dans l'histoire de Joseph, nous voyons quelques similitudes avec celle de Jésus Christ, qui a été premièrement humilié, puis honoré. Nous voyons également le sort des chrétiens qui cheminent vers le royaume céleste en traversant de nombreuses tribulations. C'est une histoire unique ; elle montre à quel point l'esprit humain est tortueux, à la fois bon et mauvais ; on peut y voir la providence divine utilisant les personnages de ce texte pour accomplir ses desseins. Bien que Joseph ait été le fils préféré de son père, il n'a pas été élevé dans l'oisiveté.

      Ceux qui n'aiment pas vraiment leurs enfants, ne les confrontent pas au monde des affaires, du travail et des difficultés. Trop gâter ses enfants peut vraiment les conduire à la corruption. Ceux qui sont élevés dans l'oisiveté sont susceptibles de n'être que des bons à rien.

      Jacob révèle son amour, en habillant Joseph de manière plus raffinée qu'il n'a habillé le reste de ses enfants. Il n'est pas bon que les parents fassent une différence entre leurs enfants, à moins qu'il n’y ait à cela une raison sérieuse, par exemple, la conduite de ces derniers. Quand les parents font une telle différence, les enfants le remarquent bien vite et cela n'amène que des querelles dans les familles. Les fils de Jacob étaient dans ce cas : bien qu'ils soient sous la responsabilité de leur père, ils ne se trouvaient pas à la maison, avec lui ; Joseph fit un rapport à son père, quant à la mauvaise conduite de ses frères, afin que le patriarche les corrige. La mauvaise attitude de ces derniers n'a pas été rapportée pour semer la discorde : la conduite de Joseph était celle d'un frère fidèle.

      5 Dieu a fait voir à Joseph la perspective de sa destinée, pour l'encourager et le soulager lors de ses futures épreuves, qui s'avèreront longues et pénibles. Il faut noter que le songe de Joseph correspond à des périodes de bénédictions et non pas à son emprisonnement. Ainsi, beaucoup de jeunes, à l'aube de leur vie, ne pensent qu'à la prospérité et au plaisir, jamais aux épreuves éventuelles.

      Les frères de Joseph ont correctement interprété le songe, bien qu'ils en détestaient la teneur. Quand ils commirent les crimes visant à la perte de leur frère, ils furent en réalité les « instruments » accomplissant la volonté divine. De même, les juifs ont compris ce que Christ a dit, au sujet de Son royaume. Étant déterminés à ne pas Le voir régner sur eux, ils se sont concertés pour Le mettre à mort ; et par Sa crucifixion, ils l'ont conduit vers la gloire de Son œuvre rédemptrice, une destinée qu'ils voulaient assurément ne pas voir s'accomplir !

      12 Remarquez la bonne disposition de Joseph pour obéir aux ordres de son père !

      Les enfants qui sont vraiment aimés par leurs parents devraient être les plus prompts à obéir. Notez également à quel point les frères de Joseph étaient délibérément contre lui. Ils ont prémédité de le tuer et de masquer leur acte en maquillant son vêtement avec du sang.

      Quiconque hait son frère est un meurtrier, 1Jean 3:15. Les fils de Jacob ont détesté leur frère parce que leur père le préférait à eux. Tout ce qui est arrivé, en particulier ces différents songes, a conduit à cette violence ; ses frères avaient de la rancœur contre Joseph, rancœur qui ne pouvait s'apaiser que par sa mort. Tous les cœurs sont dans les mains de Dieu. Ruben, le premier-né, avait les pires raisons d'être jaloux de Joseph, cependant il a prouvé qu'il était son meilleur ami.

      Dieu a outrepassé toutes choses pour atteindre Son propre objectif ; il a fait de Joseph l'instrument qui a sauvé beaucoup de vies humaines. Joseph était une image de Christ ; bien qu'Il soit le Fils bien-aimé du Père, Christ, dans son amour, est descendu parmi nous, en toute humilité. Du ciel, Il est venu sur terre pour nous chercher et nous sauver ; Il a subi ici-bas tous les affronts et les pièges dressés contre Lui. Les siens ne l'ont pas reçu, et ils l'ont crucifié. Cette soumission était volontaire, dans le but de nous racheter et de nous sauver.

      23 Ils ont jeté Joseph dans une citerne, afin qu'il périsse, de faim et de froid ; quelle cruauté de la part de ses frères ! Ils l'ont maltraité et laissé en pleine détresse, et n'ont pas été affligés par le désarroi de leur frère, voir Amos 6:6 ; alors que ce dernier était au fond de cette citerne, ils se sont assis calmement autour pour manger leur pain. Ils n'ont éprouvé aucun remord pour leur péché. La colère de l'homme finira par glorifier Dieu, et du résultat de cette colère, Il se ceindra, Psaume 76:10.

      Les frères de Joseph furent divinement retenus, dans leur tentative d'assassinat, et la vente qu'ils ont ensuite opérée a contribué merveilleusement à l'éloge divin !

      31 Quand Satan a convaincu les hommes de commettre un péché, il leur enseigne d'essayer de le dissimuler parmi d'autres iniquités ; par exemple, pour cacher le vol et le meurtre, on utilise le mensonge et les faux serments : ces dissimulations du péché ne subsistent guère. Les frères de Joseph ont tenté de garder ce secret pendant un certain temps ; mais leur vilenie a été découverte et fut connue de tous. Pour convaincre leur père, ils lui ont envoyé la tunique bigarrée de Joseph ; Jacob, en voyant ce vêtement sanglant, a tout de suite pensé que Joseph avait été déchiqueté par une bête féroce. Que ceux qui sont assez sensibles pour bien connaître le cœur de leurs parents, puissent imaginer l'agonie du pauvre Jacob. Ses fils ont bassement feint de le soulager, mais, en fait, leur sentiments n'étaient qu'hypocrisie. S'ils avaient vraiment désiré le soulager, ils auraient pu immédiatement le faire en lui disant la vérité. Il faut bien constater que le cœur est endurci par la fausseté du péché. Jacob a refusé d'être consolé.

      La grande affection qu'on éprouve pour une personne doit nous préparer à subir une affliction en rapport avec la force de notre sentiment : un amour anormal finit généralement par une peine du même type. Il est sage pour des parents, de ne pas trop choyer leurs enfants, car ces derniers ne pourront être aguerris, face aux difficultés qu'ils rencontreront au cours de leur vie.

      Dans tout ce chapitre, nous voyons les merveilleux cheminements de la Providence. Les frères de Joseph pensaient avoir atteint leur but ; les marchands, qui n'avaient aucun scrupule sur la nature de ce qu'ils avaient acquis, pensaient avoir atteint leur objectif ; quant à Potiphar, ayant acquis un excellent jeune esclave, il a pensé qu'il faisait une bonne affaire ! Mais les desseins de Dieu se réalisent par tous les moyens. Cette histoire fera descendre Israël en Égypte ; tout cela finira par la délivrance du peuple par Moïse ; c'est le point de départ de la véritable religion dans le monde et de sa diffusion parmi toutes les nations, par l'évangile. Ainsi, la colère de l'homme finira par manifester la gloire du Seigneur, malgré les aspects négatifs, au départ.

      Genèse 38

      1

      La conduite éhontée de Juda et de sa famille.

      - Ce chapitre fait un exposé sur Juda et sa famille ; il faut noter en particulier la merveilleuse particularité suivante : de tous les fils de Jacob, notre Seigneur devait venir de la lignée de Juda, Heb 7:14. Mais Dieu montrera que son choix a été fait selon Sa grâce et non selon le mérite, et que Christ, le chef de toutes choses, est venu dans le monde pour sauver les pécheurs. En outre, la dignité de Christ est dans Sa nature même, elle ne provient pas de ses ancêtres. Le peuple juif avait un bien faible prétexte pour se prétendre issu du nom de Juda, et se vanter comme il le faisait, Jean 8:41.

      Que de terribles exemples le Seigneur évoque lors de Ses châtiments, Il proclame Sa haine vis-à-vis du péché ! Recherchons la grâce de Dieu afin d'éviter tout péché. Observons cet esprit d'humilité, auquel Jésus s'est soumis, quand Il est venu pour abolir le péché par Son sacrifice ; après avoir vu la conduite des personnages mentionnés dans ce texte, les ancêtres de notre Seigneur, recherchons humblement à plaire au Rédempteur, Celui qui nous a racheté !

      Genèse 39

      1

      Joseph, l'esclave préféré de Potiphar. (Genèse 39:1-6)
      Joseph résiste à la tentation. (Genèse 39:7-12)
      Joseph est faussement accuse par sa maîtresse. (Genèse 39:13-18)
      Il est jeté en prison, et Dieu est alors auprès de lui. (Genèse 39:19-23)

      Nos ennemis peuvent nous dépouiller de nos distinctions et de nos ornements ; la Sagesse et la Grâce, par contre, ne peuvent pas nous être ôtées. Ces mêmes ennemis peuvent également nous séparer de nos amis, de nos parents et de notre pays, mais ils ne peuvent nous séparer de la présence du Seigneur. Ils peuvent nous isoler des bénédictions extérieures, nous voler notre liberté, et nous confiner dans les prisons, mais ils ne peuvent nous priver de la communion avec Dieu et du trône de la grâce, ils ne peuvent nous séparer des bénédictions du salut. Joseph a été béni, merveilleusement béni, même dans la maison où il séjournait, en tant qu'esclave.

      La présence de Dieu parmi nous, fait prospérer toutes nos entreprises. Les hommes pieux sont les bénédictions de l'endroit où ils habitent ; il en est ainsi pour les domestiques qui vivent sous le regard du Seigneur, même s'ils sont peu considérés. La prospérité du méchant servira de toute façon la cause de l'homme pieux. Dans ce texte, cette famille « du monde » a été bénie par la présence d'un pieux domestique chez elle.

      7 La beauté chez les hommes ou les femmes, est souvent un piège qui interdit toute fierté à cet égard, et exige une vigilance constante envers toute tentation qui pourrait survenir. Nous avons grand besoin de maîtriser nos yeux, de peur que les désirs qu'ils font naître en nous ne finissent par infecter notre cœur. Quand le luxe et l'aisance sont maîtres de toutes choses, la décence, la réputation et la conscience peuvent êtres réduites à néant. L'épouse de Potiphar a prouvé que son cœur était entièrement voué au mal. Quand Satan a constaté qu'il ne pouvait vaincre Joseph par les épreuves matérielles, il l'a attaqué avec une arme redoutable : les plaisirs des sens, qui ont vaincu beaucoup d'âmes. Mais Joseph, par la grâce de Dieu, a pu résister et surmonter cette tentation ; sa résistance envers cette femme a été la démonstration de la Puissance divine, cette même Puissance qui a délivré Daniel et ses compagnons de la fournaise ardente.

      Joseph aurait pu facilement tomber et commettre ce péché. Le tentateur, dans ce texte, était sa maîtresse ; une fois ce péché commis, Joseph aurait pu jouir d'un certain appui supplémentaire, de la part de cette femme, pour son avancement. Refuser ses avances, plaçait Joseph dans une situation plus que Périlleuse ; il a fait de cette femme son ennemi. Le lieu et le moment étaient favorables à cette tentation. De plus, Joseph était constamment sollicité par cette femme. La grâce toute puissante de Dieu a permis à Joseph de surmonter cet assaut de l'ennemi. Le patriarche a donné priorité à Dieu et au respect dû au maître de la maison. Nous sommes liés tant par l'honneur que par la justice et la gratitude, afin de ne pas pratiquer le mal en secret envers ceux qui placent leur confiance en nous.

      Joseph n'a pas voulu offenser son Dieu. Il faut souligner trois points par lesquels Joseph s'est distingué :

      1) Il a constaté qu'il était la victime de cette tentation. Il s'est souvenu qu'il était engagé envers Dieu et qu'il a témoigné aux autres sa piété. 2) Ce péché a bien été l'objet de cette tentation. D'autres auraient pu minimiser la gravité de cette faute, Joseph l'a très bien évaluée ; il faut appeler le péché par son propre nom et ne jamais l'amoindrir. Que les fautes de cette nature soient toujours considérées comme étant l'objet d'une terrible gravité ! 3) En fait, c'est contre Dieu que Joseph aurait péché. L'iniquité est contre Dieu, contre Sa nature et Sa domination, contre Son amour et Ses plans. Ceux qui aiment Dieu haïssent le péché.

      La grâce de Dieu a permis à Joseph de surmonter la tentation, tout en évitant la colère. Il n'est pas resté au stade de cette tentation, mais il s'en est rapidement éloigné, il s'est échappé, pour sauver sa vie.

      Si nous professons de ne pas vouloir commettre l'iniquité, fuyons comme l'oiseau qui a décelé le piège, comme une jeune proie qui a repéré le chasseur.

      13 La maîtresse de Joseph, ayant essayé en vain de le faire fauter, a tenté de se venger : ceux qui ont rompu les liens de la modestie, ne seront jamais retenus par ceux de la vérité. Il n'est pas nouveau que le meilleur des hommes soit faussement accusé de crimes, par le pire des tueurs. Il est bon de savoir qu'un jour, tout finira par se savoir, que tout sera révélé.
      19 Le maître de Joseph a cru l'accusation prononcée par son épouse. Il est probable que Potiphar ait choisi cette prison à cause de la fermeté de sa discipline ; mais Dieu a conçu ce cheminement pour préparer la destinée merveilleuse de Joseph. Ce dernier a été gardé et conduit par son Dieu. Le patriarche était loin de tous ses amis et de toute sa famille ; il n'y avait personne pour l'aider ou le réconforter ; mais le Seigneur était avec Joseph, et lui a révélé Sa miséricorde. Les innocents qui sont en prison doivent savoir que Dieu est à leur côté. Dans notre texte, Dieu a fait remarquer Joseph par le garde de la prison ; ce gardien lui a fait confiance pour contrôler les affaires de la prison.

      Un homme pieux fera du bien partout où il se trouve, et sera une bénédiction, même dans les liens et l'exil. N'oublions pas, au travers de cette histoire de Joseph, de regarder à Jésus, Celui qui a souffert, étant tenté et n'ayant pas péché ; Jésus a été calomnié, persécuté et emprisonné, sans cause ; par la croix, Il est monté ensuite sur Son trône.

      Puissions-nous suivre le même cheminement, dans la soumission et dans la souffrance, en ayant comme espérance, la Gloire céleste !

      Genèse 40

      1

      Les chefs des échansons et des panetiers, de Pharaon en prison ; Leurs songes interprétés par Joseph. (Genèse 40:1-19)
      L'ingratitude du chef des échansons. (Genèse 40:20-23)

      Ce n'était pas tellement le fait d'être en prison qui rendait tristes le maître des échansons et celui des panetiers, ce sont plutôt leurs songes. Dieu a plus d'une façon pour attrister l'esprit des hommes. Joseph a eu de la compassion envers les deux officiers du Pharaon.

      Pour notre part, nous devons êtres touchés de compassion par la tristesse de nos frères. C'est souvent un encouragement pour eux, lorsqu'ils sont dans l'ennui. Il nous faut apprendre aussi à examiner les causes de nos problèmes : y a-t-il une bonne raison pour que je sois ainsi dans l'épreuve ? N'y a-t-il aucun réconfort suffisant pour me venir en aide, quelle que soit cette épreuve ?

      Pourquoi es-tu abattue, Ô mon âme ? Joseph prenait bien garde d'attribuer à Dieu la gloire qui Lui revenait. Le songe de l'échanson prévoyait son rétablissement à la cour de Pharaon. Le songe du panetier annonçait sa propre mort. Il n'était pas la faute de Joseph de ne pouvoir apporter au panetier de meilleures nouvelles. De tels serviteurs de Dieu ne sont ainsi que des interprètes ; ils ne peuvent rendre les choses autrement que ce que Dieu a prévu : s'ils servent l'Éternel loyalement, et que leur message déplaise, ce n'est pas de leur faute. Joseph n'a pas eu de pensée mauvaise au sujet de ses frères, lorsqu'ils l'ont vendu ; il n'a pas médité sur le mal que lui faisait sa maîtresse et son maître, il n'a fait que clamer modestement son innocence.

      Quand nous examinons nos faits et gestes, nous devrions soigneusement éviter, dans la mesure du possible, de nous comparer avec les autres. Soyons simplement satisfaits de pouvoir prouver notre innocence, et ne réprimandons pas les autres pour leur culpabilité.

      20 L'interprétation des songes de Joseph s'est accomplie au jour fixé. Lors de l'anniversaire de Pharaon, tous ses serviteurs se sont présentés devant lui, et leur bilan d'activités a alors été évoqué.

      Nous pouvons tous célébrer avec reconnaissance nos anniversaires, pour les grâces reçues depuis notre naissance, pour la peine éprouvée dans nos vies, à cause de nos fautes et pour l'attente du jour de notre mort, celui-ci étant meilleur que celui de notre naissance.

      Mais il semble étrange que les païens, qui aiment tant la vie ici-bas, se réjouissent d'avoir vu s'écouler une année, qui finalement écourte leur durée de vie restante. Un chrétien a des raisons de se réjouir d'être né, de voir qu'il se rapproche de la fin de sa vie inhérente au vieil homme, et qu'il est plus proche de son bonheur éternel.

      Dans notre texte, l'échanson ne s'est pas souvenu de Joseph, il l'a oublié. Joseph avait bien mérité d'être délivré, pourtant il a été oublié. Ne pensons pas qu'il soit étrange que dans ce monde, de la haine nous soit manifestée, suite à notre amour, et des affronts, face à notre bonté. Voyez combien il est facile pour ceux qui sont dans l'aisance d'oublier les autres dans la détresse. Joseph a appris dans sa déception à faire confiance uniquement à Dieu.

      Nous ne pouvons que nous attendre à recevoir peu des hommes, mais énormément de la part de Dieu. N'oublions pas les douleurs, les promesses, et l'amour de notre Rédempteur. Nous blâmons l'ingratitude de l'échanson envers Joseph, sans considérer la nôtre beaucoup plus grande, vis-à-vis du Seigneur Jésus. Joseph n'a fait que prévoir le rétablissement de l'échanson, mais Christ, quant à Lui, a œuvré pour notre rachat ; Il nous a rachetés auprès du Roi des Rois ; pourtant nous L'oublions parfois, bien que nous Le gardions dans notre cœur, et ce, malgré nos promesses de ne pas Le délaisser. Un tel manquement doit nous culpabiliser, et nous faire ressentir notre manque de sagesse.

      Genèse 41

      1

      Les songes de Pharaon. (Genèse 41:1-8)
      Joseph interprète les songes de Pharaon. (Genèse 41:9-32)
      Le conseil de Joseph, il est élevé à la cour. (Genèse 41:33-45)
      Les enfants de Joseph, le début de la famine. (Genèse 41:46-57)

      Dans ce texte, il nous est conté que le songe de Pharaon a permis à Joseph de sortir de prison. Maintenant, Dieu ne nous parle plus de la même manière et il importe de ne pas tenir compte des rêves ou de leur signification éventuelle.

      Raconter des rêves idiots ne peut qu'entretenir des conversations stupides. Mais dans notre texte, il est mentionné que ces songes ont été envoyés par Dieu ; quand Pharaon s'est réveillé, son esprit était préoccupé.

      9 Le temps que Dieu a fixé pour l'accroissement de son peuple est le temps le plus propice. Si l'échanson avait fait libérer Joseph de prison, il est probable que ce dernier serait allé de nouveau dans son pays, chez les Hébreux. Dans une telle hypothèse, il n'aurait pas été autant béni, lui et sa famille, comme il s'est avéré par la suite. Lorsque Joseph a été présenté à Pharaon, il a honoré Dieu. Pharaon a rêvé qu'il se tenait le long du Nil, et a vu des vaches sortir du fleuve, sept vaches grasses et sept autres, chétives. Il ne pleut pas en Égypte, l'abondance des récoltes de l'année dépend des inondations du Nil.

      Remarquez les nombreuses voies qu'utilise la Providence pour dispenser ses dons ; notre dépendance à cette Providence est toujours identique à celle de cet ancien pays d'Égypte ; chaque créature tire sa vie de la pluie ou du fleuve.

      Notez les paramètres auxquels l'aisance de cette vie est soumise. Nous ne pouvons jamais être sûrs que demain sera comme aujourd'hui ou que l'année prochaine sera telle que celle que nous vivons actuellement. Nous devons autant apprendre à mesurer nos désirs, qu'à ce que nous voulons dispenser.

      Remarquez la Bonté divine : Dieu a d'abord envoyé les sept années d'abondance avant celles de famine, afin que des provisions puissent être faites. Le produit du sol est sujet à variations ; si l'on fait un bilan global, on peut dire que celui qui récolte beaucoup, n'a pas de superflu et que celui qui a peu, n'est pas en manque, Exode 16:18. Voyez également à quel point les joies de ce monde sont périssables ! Les grandes moissons des années d'abondance ont été perdues, englouties par les années de famine ; ce qui a semblé être de l'abondance, n'a servi en fait qu'à maintenir ultérieurement les personnes en vie. Il y a du pain qui se conserve éternellement, qui mérite notre labeur pour pouvoir l'acquérir.

      Ceux qui s'attachent aux choses de ce monde, trouveront peu de plaisir à se rappeler qu'ils les ont reçues.

      33 Joseph a donné de bons conseils à Pharaon.

      Les avertissements judicieux devraient toujours être suivis par de bonnes décisions. Dieu, dans Sa Parole, nous dit qu'un jour, nous rencontrerons l'épreuve et que nous aurons alors besoin de toute Sa grâce disponible. Saisissons cette offre dès aujourd'hui ! Pharaon a rendu les honneurs à Joseph. Ce dernier avait l'Esprit de Dieu en lui ; de tels hommes doivent être mis en valeur. Pharaon donne à Joseph des marques honorifiques. Il lui a donné un nom réellement significatif : Tsaphnat-Paenéah, « le révélateur de secrets ». Cette faveur faite à Joseph nous encourage tous, à faire confiance a Dieu. Certains traduisent le nouveau nom de Joseph, par : « Le sauveur du monde ». Les gloires les plus éblouissantes, même dans l'univers céleste, sont attribuées à Christ : la confiance que nous pouvons Lui faire, est la plus sûre : toutes choses sont dans Sa main, et toute Puissance Lui a été donnée dans le ciel et sur la terre.

      46 En attribuant à ses deux fils, les noms de Manassé et d'Éphraïm, Joseph a montré qu'il était en accord avec la Providence divine.

      - Ils ont été donnés pour lui faire oublier sa peine. - Joseph a été béni dans la terre de son affliction.

      Les sept années d'abondance sont arrivées, et ont été accomplies. Nous devons « compter » sérieusement nos jours, en chaque occasion, même quand tout va bien. Nous ne devons pas nous sentir sécurisés par une prospérité passagère, ni demeurer oisifs à chaque fois que l'occasion le permet. Les années d'abondance finiront un jour ; ce que ta main trouve à faire, fais-le ; amasse au temps de la moisson. Dans notre texte, la pénurie est arrivée, et la famine était là, non seulement en Égypte, mais dans d'autres contrées d'alentour. Joseph remplissait les greniers à blé avec intégrité, alors que l'abondance durait. Il était prudent et veillait à l'exécution des ses ordres, lorsque la famine est venue. On a confié à Joseph une tâche utile et importante. Tandis que ce dernier était en plein travail, son père, Jacob, disait : « Joseph n'est plus » !

      Une bonne partie de nos problèmes serait résolue si nous connaissions toute la vérité au sujet de ce qui nous entoure ! Que ces événements puissent nous mener à Jésus ! Il y a une pénurie de « pain de vie » sur la terre entière. Allez à Jésus, et ce qu'Il vous offre, acceptez-le ! Écoutez Sa voix, reposez-vous sur Lui ; Il vous accordera Ses trésors, et rassasiera de bonté l'âme affamée, de tout âge et de toute nation, et ce, gratuitement. Mais ceux qui dédaignent cette nourriture, mourront de faim, ils seront alors consumés par leurs ennemis.

      Genèse 42

      1

      Jacob envoie dix de ses fils acheter du blé. (Genèse 42:1-6)
      L'attitude de Joseph vis-à-vis de ses frères. (Genèse 42:7-20)
      Leur remord, Siméon retenu. (Genèse 42:21-24)
      Le reste de ses frères retourne avec le blé. (Genèse 42:25-28)
      Jacob refuse d'envoyer Benjamin en Égypte. (Genèse 42:29-38)

      Jacob a vu que ses voisins avaient acheté du blé en Égypte, et l'avaient rapporté chez eux. Le fait de voir ces derniers bien fournis, a incité le patriarche à réagir.

      Voir les autres se soucier de la nourriture de leur âme ne devrait-il pas nous faire réagir, afin de ne pas mourir de faim ? Pour la nourriture de notre âme éternelle, une fois la solution trouvée, nous devrions l'appliquer sans tarder, sans rechigner, sans lésiner sur les dépenses éventuelles.

      Nous avons toutes choses en Christ ; venons à Lui, et recherchons Le !

      7 Joseph a été dur envers ses frères, non pas par esprit de vengeance, mais pour les pousser à la repentance. Ne voyant pas son frère Benjamin, il a soupçonné les siens d'avoir laissé ce dernier à l'écart, et leur donna l'occasion de parler de leur père et du restant de la famille. Dieu, dans Sa Providence, semble parfois être dur avec ceux qu'Il aime, et leur parle d'une manière assez rude, malgré Sa grande miséricorde toujours disponible. Joseph a fini par statuer : L'un d'entre eux devait rester, pendant que les autres retourneraient chez eux pour chercher Benjamin. Quel encouragement pour ces frères, lorsque Joseph s'est écrié : « Je crains Dieu » ! C'est comme s'il avait dit : « Vous pouvez être assurés que je ne vous ferai aucun mal ; je ne défie personne, car je sais qu'il y a quelqu'un plus haut placé que moi ».

      Avec ceux qui craignent Dieu, nous pouvons nous attendre au bon déroulement de toutes choses !

      21 Le rôle de la conscience est de nous remémorer les paroles prononcées et les actes accomplis depuis longtemps.

      Alors que la culpabilité des frères de Joseph était encore récente, ils n'en ont pas tenu compte, et se sont assis pour manger du pain ; mais maintenant, longtemps après, leur conscience les accuse. Notez le bon côté des afflictions : elles sont souvent la cause du réveil de notre conscience, et elles nous rappellent notre péché. Les frères de Joseph se sont sentis soudains vraiment coupables. Leur conscience les a maintenant touchés. Chaque fois que nous pensons avoir mal agi, nous devons nous rappeler le mal que nous avons pu faire aux autres. Seul Ruben s'est rappelé qu'il aurait pu, en persuadant ses frères, empêcher ce crime. Quand nous partageons avec d'autres leurs douleurs, il est bon d'avoir avec nous l'appui d'une bonne conscience, de façon à ne pas échanger avec eux de mauvaises pensées, mais au contraire un bon témoignage.

      Joseph s'est retiré pour pleurer. Son rang social lui a dicté de garder ses distances vis-à-vis de ses frères, malgré l'affection naturelle qui emplissait son cœur, car ils ne se sont pas assez humiliés devant lui.

      25 Les frères de Joseph sont venus pour avoir du blé et en ont obtenu. Non seulement ils l'ont eu, mais chacun d'eux a aussi retrouvé l'argent qui devait servir à cet achat. Il en est ainsi pour Christ qui, comme Joseph, donne, sans argent et sans esprit de retour. Les plus démunis sont invités à acheter. Hélas, les consciences blâmables sont susceptibles de saisir au vol, à mauvais dessein, les bonnes opportunités qu'offre la Providence. Ces âmes sont même prêtes à invoquer de fausses raisons en vue de leurs intérêts.
      29 Nous voici en présence des fils de Jacob, faisant leur rapport des derniers évènements à leur père.

      Ce compte-rendu a préoccupé le patriarche. Même l'argent que Joseph avait fait remettre, par bonté, dans les sacs, a effrayé son père. Il en a accusé ses fils ; les connaissant, il a craint qu'ils n'aient provoqué les Égyptiens, et, à tort, rapporté cet argent à la maison. Jacob s'est simplement méfié de ses fils, se rappelant qu'il n'a jamais revu Joseph et qu'ils ont été les derniers à l'avoir vu.

      Quel malheur de voir dans une famille les enfants se comporter d'une façon si mauvaise envers leurs parents, que ces derniers finissent par ne plus avoir confiance en eux !

      Jacob considère Joseph comme perdu et estime que Siméon et Benjamin sont en danger ; il conclut : « toutes ces choses sont contre moi ». Il s'est avéré, en fait, que tous ces évènements étaient en sa faveur, que tout concourait à son bien, et à celui de sa famille. Nous pensons souvent voir certaines choses contre nous, alors qu'en fait, elles sont pour nous. Nous pouvons être affligés dans notre corps, dans notre situation, notre nom et dans nos relations ; nous finissons par penser que tout est contre nous, alors que cela finit par nous honorer.

      Il en est ainsi pour ceux qui aiment le Seigneur Jésus : dans Son amour, Il les réprimande et les châtie. Par le biais de sévères corrections et d'humiliations, Il brisera l'orgueil et la fierté du cœur, de façon à conduire à la repentance. Avant que les pécheurs ne Le connaissent vraiment ou ne goûtent Ses bontés et Sa grâce, il soutient leurs âmes pour qu'elles puissent L'attendre. Ne soyons donc jamais découragés, soyons déterminés à ne chercher aucun autre refuge et humilions-nous de plus en plus sous Sa main puissante. Au temps marqué, il répondra à nos requêtes, et accomplira pour nous, plus que nous ne pourrions prévoir.

      Genèse 43

      1

      Jacob est persuadé qu'il faut envoyer Benjamin en Égypte. (Genèse 43:1-14)
      Joseph reçoit ses frères, leurs craintes. (Genèse 43:15-25)
      Joseph fait un festin pour ses frères. (Genèse 43:26-34)

      Jacob insiste pour que ses fils aillent acheter un peu de nourriture en Égypte ; en période de pénurie la moindre nourriture est appréciée. Juda prie instamment son père pour que Benjamin puisse les accompagner en Égypte. Il n'y a rien de déshonorant pour des enfants, à conseiller leurs parents, en toute humilité, et le cas échéant, à raisonner avec eux. Jacob a mesuré l'urgence de la situation et a pris les mesures qui s'imposaient. Sa prudence et son honnêteté se sont manifestées sous trois points :

      A) Il a renvoyé l'argent que ses fils avaient trouvé dans leur sac. L'honnêteté nous oblige à restituer non seulement ce qui vient à nous, par notre propre faute, mais aussi ce que peuvent nous fournir les autres par erreur. Bien que nous puissions obtenir quelque chose par inadvertance, si nous le gardons, tôt ou tard cela sera découvert, et la supercherie sera révélée. B) Le patriarche a renvoyé tout ce que ses fils avaient emmené lors de leur premier voyage ; d'une part, le prix du blé, afin que tout soit en règle, mais aussi de l'argent pour payer une éventuelle rançon pour Siméon. C) Il a envoyé aussi des présents, les prémices que la terre avait pu lui accorder, et ce qui pouvait être rare en Égypte : Le baume, le miel, etc.

      La Providence n'est pas dispensée à tous de manière identique. Le miel et les épices ne pourront jamais remplacer le pain. La famine était forte en Canaan, malgré la disponibilité dans le pays, de baume et de myrrhe. Nous pouvons très bien vivre avec de la nourriture simple, sans luxe ; par contre, nous ne pouvons pas vivre que de mets luxueux, sans la nourriture de base.

      Remercions Dieu de ce qu'Il nous accorde le nécessaire et l'utile, d'une manière généralement simple et souvent au meilleur prix. Bien que les hommes aient une tendance à aimer l'or, l'argent, le luxe et l'aisance, au temps de la famine, ils échangent volontiers tout cela contre du pain. Tous ces produits de luxe ne sont que peu de chose, au jour de la colère divine !

      Combien devrions-nous être prêts à renoncer à beaucoup de choses, pour l'excellence de la connaissance de Jésus Christ ! Si nous voulons prospérer ici-bas, sachons d'abord vivre pieusement, dans la prière, avec le Seigneur. Remercions Le pour toutes les grâces qu'Il nous accorde dans notre vie, et même pour toutes les afflictions !

      15 Les fils de Jacob descendirent une deuxième fois en Égypte pour y acheter du blé.

      Si nous devions vraiment savoir ce que signifie la famine, nous serions beaucoup plus motivés à rechercher de la nourriture spirituelle, comme le faisaient les fils de Jacob pour leur subsistance corporelle.

      L'intendant de Joseph a reçu des ordres de son maître, afin de recevoir les fils de Jacob dans sa maison. Ceci les a d'ailleurs effrayés ! Ceux qui sont coupables, voient souvent un côté négatif en chaque chose. L'intendant les a encouragés. Dans ses propos, il apparaît que Joseph ait enseigné à son serviteur la connaissance du vrai Dieu, le Dieu des Hébreux.

      Les domestiques pieux devraient saisir toutes les occasions propices pour parler de Dieu et de Sa providence, avec toute la révérence et le sérieux que cela impose.

      26 Il faut noter, dans ce texte, le profond respect qu'avaient les fils de Jacob, vis-à-vis de Joseph. C'est en fait ce qu'espérait ce dernier ; tous ses vœux se sont accomplis. Joseph a témoigné une grande bonté à ses frères. Il les a traités avec noblesse ; il faut toutefois signaler que les juifs gardaient une certaine distance, vis-à-vis des gentils.

      En période de famine, la seule chose qui compte est de s'alimenter ; les frères de Joseph ont été rassasiés. Leurs soucis et leurs craintes étaient maintenant écartés, et ils ont mangé leur pain avec joie, reconnaissant pleinement qu'ils recevaient le plein agrément du maître de ce pays. Si Dieu agrée nos actes, nous avons de bonnes raisons d'être joyeux.

      Joseph a montré une attention particulière envers Benjamin, pour essayer de voir si ses frères enviaient ce dernier. Il y a une règle que nous devons observer : être satisfait de ce que nous avons et ne pas être envieux de ce que d'autres possèdent.

      Ainsi, Jésus révèle aux autres ceux qu'il aime, et satisfait chaque jour davantage leurs besoins. Il leur fait voir qu'Il est leur seul Refuge contre la destruction. Il surmonte leur réticence à s'approcher de Lui. Puis, dans Sa bonté, il leur révèle Son amour, Il les accueille dans Sa maison, et s'affaire sérieusement à leur procurer ce dont ils ont besoin !

      Genèse 44

      1

      La conduite de Joseph, face à ses frères, son affection pour Benjamin. (Genèse 44:1-17)
      La supplication de Juda auprès de Joseph. (Genèse 44:18-34)

      Joseph a testé les sentiments de ses frères vis-à-vis de Benjamin. Il a voulu voir s'ils l'ont envié et détesté de la même manière que ce qu'ils ont fait subir à Joseph auparavant, et s'ils avaient les mêmes intentions de tromperie vis-à-vis de leur père Jacob, comme ils lui avaient jadis menti. Quand la coupe a été trouvée dans le sac de Benjamin, ils auraient peut-être inventé un prétexte pour le laisser sur place, comme esclave.

      Nous ne pouvons pas juger le cœur des hommes à un certain moment, selon ce qu'ils ont été auparavant ; ni ce qu'ils feront, quand on regarde leurs œuvres accomplies.

      L'intendant les a accusés d'être ingrats, en répondant au bien par le mal ; il leur a montré que c'était de la folie d'emporter la coupe dont se servait le maître journellement : il ne pouvait que s'apercevoir rapidement de sa disparition, et l'aurait immédiatement recherchée ; son seigneur buvait tous les jours dans cette coupe, et il avait pour elle un penchant particulier.

      « En la laissant négligemment sur la table, il vous a mis à l'épreuve, pour voir si vous êtes d'honnêtes hommes ». Ses frères se sont humblement livrés à la mansuétude de Joseph, en reconnaissant la droiture divine ; peut-être se souvenaient-ils des vilenies faites autrefois à leur frère, pensant que Dieu leur demandait maintenant des comptes. Dans les cas où nous penons avoir fait du tort aux autres, nous devons savoir que nous avons un Dieu parfait, tout à fait capable de découvrir notre péché.

      18 Comme Juda le supposait, Joseph était étranger à la famille de Jacob, et de ce fait, ne pouvait pas être interpellé par la fermeté de sa conduite. Joseph n'avait pas besoin d'informations complémentaires sur Jacob et son fils, Benjamin ; il les aimait véritablement. La séparation de Juda et de Benjamin, en ce moment de détresse, a été compensée longtemps après, lorsque la tribu de Benjamin est restée fidèle à la tribu de Juda, alors que toutes les autres l'ont abandonnée. Dans le livre des Hébreux, l'auteur, en parlant de Christ, le Médiateur, rappelle que notre Seigneur est issu de la tribu de Juda, Heb 7:14 ; et il a non seulement été l'Intercesseur pour les transgresseurs de la loi, mais il est aussi devenu une Sécurité pour eux, témoignant par la même, qu'Il se soucie d'eux, avec tendresse, à la fois vis-à-vis du Père et de leurs frères. Jésus, véritable image de Joseph, humilie et éprouve son peuple, même si ce dernier a pu avoir un certain avant-goût de Son tendre amour. Il leur rappelle leurs péchés, pour les conduire à la repentance, et leur montrer combien ils sont redevables à Sa miséricorde.

      Genèse 45

      1

      Joseph réconforte ses frères, et envoie chercher son père. (Genèse 45:1-15)
      Pharaon agrée le fait que Joseph invite les siens à le rejoindre ; Les présents que Joseph donne à ses frères. (Genèse 45:16-24)
      Jacob reçoit la nouvelle : Joseph est toujours en vie. (Genèse 45:25-28)

      Joseph a laissé Juda continuer son exposé, et a écouté tout ce qu'il avait à dire. Il a constaté que ses frères se sont humiliés, conscients des péchés qu'ils avaient commis ; il a également vu que Juda avait mentionné deux fois le nom de "Joseph" dans son discours, qu'il respectait son père, et qu'il aimait son frère Benjamin. Il était maintenant temps que Joseph se fasse connaître à ses frères. Il a commandé à tous ses serviteurs de se retirer. De même, Christ a révélé Son amour et Sa bonté envers les siens ; Il l'a exprimé à chacun, d'une manière tout à fait personnelle. Joseph versa des larmes de tendresse et d'affection, qui contrastaient avec la cruauté que lui avaient jusqu'ici manifestée ses frères. C'est une image de la compassion divine envers les pécheurs repentants. « Je suis Joseph, votre frère ». Cette phrase, qui aurait du les humilier, en leur rappelant leur péché d'avoir vendu Joseph, les a en fait encouragés à espérer un traitement de clémence. De même, quand Christ a voulu convaincre Paul, Il s'est écrié : « Je suis Jésus, ne crains pas » ; quand Jésus se manifeste à ses enfants, il les encourage à s'approcher de Lui, avec un cœur sincère. Joseph a fait ainsi, et a montré à ses frères, que quelles qu'auraient pu être leurs pensées contre lui, Dieu avait préparé un merveilleux plan. Les pécheurs doivent être affligés et attristés par leurs péchés ; Dieu a Son plan de miséricorde et rien de bon ne peut émaner de ceux qui pratiquent l'iniquité. La solution au problème du pécheur c'est « Christ » ; il est très saisissant de Le voir se manifester ainsi à ces âmes. Jésus-Christ ne sous-estime pas le péché, Il considère qu'il s'agit du plus grand des maux ; Joseph était vraiment armé contre le désespoir, et pouvait également se réjouir de tout ce Dieu a fait; Il ne pouvait que trembler, face aux dangers et à la destruction auxquels les siens ont échappé. Joseph promet de prendre soin de son père et de toute la famille. Il est du devoir des enfants, si la nécessité l'exige, de soutenir leurs parents et de leur fournir tout ce qu'ils peuvent; ce n'est qu'un témoignage de piété, 1Tim 5:4. Après que Joseph ait embrassé Benjamin, il a entouré d'affection tous ses frères; c'est alors que ces derniers ont parlé librement avec lui, de toutes les affaires de la maison paternelle. Après s'être véritablement réconcilié avec le Seigneur Jésus, qu'il est doux de ressentir la communion qui en résulte !
      16 Pharaon entretenait de bons rapports avec Joseph et éprouvait de l'intérêt pour sa famille. L'Égypte voulait compenser les pertes que cette famille avait subies lors de ses derniers déplacements. Ainsi ceux que Jésus Christ a destinés à Sa gloire merveilleuse, ne doivent pas avoir un intérêt exagéré envers les choses du monde. Les meilleurs plaisirs ne sont que pacotille ; nous ne pouvons pas les conserver bien longtemps ici-bas, et encore moins pourrons-nous les emporter dans l'au-delà. Ne laissons pas nos yeux ou notre cœur s'attacher aux plaisirs du monde ; il y a de meilleures bénédictions qui nous sont réservées par Jésus Christ, « notre Joseph » ; Il s'en est allé pour nous préparer une place. Joseph a congédié ses frères avec une recommandation particulière : « Ne vous querellez pas en chemin ». Il connaissait bien leur tempérament belliqueux ; et après leur avoir tout pardonné, il les laissa partir. Ce commandement, notre Seigneur nous l'a aussi donné : Aimons notre prochain et quoi qu'il arrive, cherchons à le relever lors de ses chutes. Car nous sommes tous frères, nous avons chacun un seul Père. Nous sommes tous coupables, et au lieu de nous disputer, cherchons plutôt à ne pas tomber. Nous sommes, ou espérons être, pardonnés par Dieu, ce Dieu que nous avons tous offensé et nous devrions, en conséquence, être prêts à nous pardonner l'un l'autre. Nous sommes pour ainsi dire « en chemin », un chemin, qui, de manière imagée, passe par l'Égypte, où beaucoup de regards sont fixés sur nous, cherchant à tirer avantage de notre situation ; un chemin qui nous mène au merveilleux pays de Canaan, où nous espérons être à jamais dans une paix parfaite.
      25 Pour Jacob, le fait d'entendre que Joseph était vivant, paraissait une trop bonne nouvelle pour qu'elle soit vraie; Jacob resta froid, parce qu'il ne le croyait pas. Nous restons souvent impassibles parce que nous ne croyons pas. À la longue, Jacob fut convaincu par la vérité. Il était vieux, et ne comptait pas vivre encore bien longtemps. Il dit : « Que mes yeux soient régénérés par la vue de mon fils, avant qu'ils ne soient fermés ; il ne m'en faudra alors pas plus pour me rendre heureux en ce monde ». Contemplons Jésus, car Il s'est manifesté Lui-même comme un Frère et un Ami, même à ceux qui, par le passé, L'ont méprisé, en tant qu'ennemi. Il a assuré à tous Son amour et les richesses de Sa grâce. Il a commandé d'éviter les envies, les irritations, la méchanceté, les différends, et de vivre en paix les uns avec les autres. Il a enseigné à renoncer au monde et à se tourner vers Lui pour jouir de Sa plénitude. Christ a fourni tout ce qui était nécessaire à Ses enfants, pour les ramener à Lui, dans Sa demeure, afin que là où Il se trouve, ils y soient également. Et malgré tout cela, alors qu'Il a tout accompli pour les Siens, ces derniers éprouvent encore quelques doutes et craintes devant la perspective de voir Sa gloire et d'être avec Lui ; ils peuvent même dire, comme Jacob : « c'est assez, je suis disposé à mourir » ; puis ils s'écrient : « je vais aller voir, afin d'être avec Celui qui aime mon âme ».

      Genèse 46

      1

      Les promesses que Dieu a faites à Jacob. (Genèse 46:1-4)
      Jacob et sa famille vont en Égypte. (Genèse 46:5-27)
      Joseph retrouve son père et ses frères. (Genèse 46:28-34)

      Même si les événements et les projets qui nous entourent semblent se dérouler pour le mieux, nous devrions toujours rechercher le conseil, l'aide, et la bénédiction du Seigneur. Tout en observant Ses ordonnances, et en recevant les bénédictions qu'Il nous a promises, recherchons Sa présence, et la paix qu'Elle confère. Dans tous nos faits et gestes, nous devrions nous rappeler que nous ne sommes que de passage en ce monde. Quand nous passons par la « vallée de l'ombre de la mort », ne craignons aucun mal ; rien ne peut mieux nous encourager, que la présence de Christ.
      5 Nous avons ici une bonne description de la famille de Jacob. Bien que l'accomplissement des promesses divines soit toujours garanti, il est souvent lent à prendre forme. Cela faisait maintenant deux cent quinze ans que Dieu avait promis à Abraham de faire de sa descendance une grande nation, Genèse 12:2 ; bien que cette lignée de sa famille, à laquelle la promesse avait été assurée, soit seulement augmentée de soixante-dix âmes, elle à été la manifestation de la puissance de Dieu lorsqu'elle s'est transformée en une multitude immense.
      28 Il était normal que Pharaon soit au courant qu'une famille telle que celle de Joseph, arrivait sur place avec l'intention de s'y établir. Si certaines personnes nous font une entière confiance, nous ne devons pas en abuser ni nous imposer. Mais comment Joseph allait-il résoudre le problème de ses frères ? Par le passé, ils ont tout fait pour se débarrasser de lui ; maintenant il doit trouver le moyen de les établir correctement dans le pays ; il s'agit de rendre le bien pour le mal...

      L'idée de Joseph était de faire vivre sa famille à proximité, dans le pays de Goshen, qui était le plus près de Canaan. Les bergers étaient en abomination aux Égyptiens. Joseph voulait également que ses frères n'éprouvent aucune honte de leur métier, devant Pharaon. Il aurait pu leur obtenir une place à la cour royale ou dans l'armée. Un tel choix les aurait exposés à l'envie des Égyptiens, et les aurait tentés d'oublier Canaan et la promesse faite à leurs pères.

      Une vocation honnête n'est aucunement déshonorante, ni ne doit nous chagriner ; elle doit plutôt nous rendre reconnaissants de n'avoir aucune honte d'être sans travail ou de n'avoir rien à faire. Il est généralement bon d'avoir du respect pour les métiers dans lesquels nous avons été élevés et que nous avons côtoyés. Quels que soient l'emploi et les conditions que Dieu nous accorde dans Sa Providence, sachons en être satisfaits et ne pas être obsédés par des pensées trop ambitieuses. Il vaut mieux être apte à remplir un poste conforme à nos aptitudes, plutôt que honteux dans un autre au dessus de notre compétence. Si nous nous moquons de détruire nos âmes ou celles de nos enfants, recherchons alors pour nous et pour eux, des choses qui nous dépassent complètement ; il est souvent préférable de rechercher le simple contentement, ayant à disposition, la nourriture et le nécessaire.

      Genèse 47

      1

      Joseph présente ses frères à Pharaon. (Genèse 47:1-6)
      Jacob bénit Pharaon. (Genèse 47:7-12)
      Les rapports entre Joseph et les Égyptiens, pendant la famine. (Genèse 47:13-26)
      La vieillesse de Jacob. Son désir d'être enterré en Canaan. (Genèse 47:27-31)

      Bien que Joseph ait été un homme particulièrement puissant en Égypte, il n'a pas pour autant, oublié ses frères.

      Que les riches et les grands de ce monde ne dédaignent pas leur origine éventuellement modeste ! Notre seigneur Jésus n'a pas honte de nous appeler Ses frères. Quelle fut la réponse des frères de Joseph quand Pharaon leur demanda quel était leur métier ? Ils lui ont dit qu'ils étaient bergers, ajoutant qu'ils venaient séjourner en Égypte pour un certain temps, alors que la famine régnait en Canaan. Pharaon a offert de les employer comme bergers, pour qu'ils soient des hommes actifs. Quels que soient nos affaires ou notre emploi, nous devrions viser à y exceller, et à prouver que nous sommes brillants et surtout travailleurs.

      7 Jacob, avec la solennité que confère son âge, la piété d'un vrai croyant, et l'autorité d'un patriarche en même temps que prophète, a sollicité le Seigneur de bien vouloir accorder Sa bénédiction sur Pharaon. Il a agi sans avoir honte de sa religion ; de plus, il voulait exprimer sa gratitude au bienfaiteur de sa famille. Nous sommes ici en présence d'une réponse très particulière donnée à une question tout à fait commune. Jacob estime que sa vie a été un véritable pèlerinage ; il a séjourné, en tant qu'étranger, dans de nombreux endroits, même dans son pays d'origine. Sa véritable maison n'était pas ici-bas ; sa demeure, son héritage, ses trésors se trouvaient en réalité dans les cieux ! Il comptait avec attention tous les jours de sa vie ; tous les jours de notre vie sont comptés, et nous ne sommes pas sûrs du lendemain... Sachons donc bien en saisir toute la valeur.

      Les jours du patriarche furent peu nombreux. Bien qu'il ait vécu cent trente an, ils ne représentèrent que peu de temps, en comparaison avec l'éternité. Ces années furent mauvaises ; il en est de même pour tout homme. Il n'est que peu de jours sur terre et de plus il est souvent soumis à l'épreuve ; la vie de Jacob n'a pas été facile. La vieillesse l'a surpris plus tôt que la majorité de ses pères. De même que le jeune homme ne devrait pas être fier de sa force ou de sa beauté, le vieillard ne devrait pas l'être davantage, de son âge et de ses cheveux blancs, malgré le respect qu'il est en droit de demander ; de nos jours, les vieillards n'atteignent pas forcément l'âge des patriarches des temps bibliques. Les cheveux blancs ne sont qu'une couronne de gloire, lorsqu'ils sont toutefois portés par une personne cheminant dans la droiture.

      Dans notre texte, le propos de Jacob ne pouvait que faire réfléchir Pharaon, en lui rappelant que la prospérité et le bonheur dans ce monde ne peuvent durer bien longtemps ni satisfaire le cœur des hommes indéfiniment.

      Après une vie de vanité et de vexations, l'homme finit dans la tombe, qu'il descende d'un trône ou d'une modeste maison. Rien ne peut nous rendre plus heureux que de discerner la perspective d'une maison éternelle dans le ciel, après notre court et souvent pénible pèlerinage sur terre.

      13 Jacob et sa famille ont été pris en charge, ils ont été particulièrement bénis par la Providence et grâce aux dispositions prises par Joseph ; ce dernier gérait l'économie de l'Égypte, pour sauver le pays de la ruine. Il n'y avait pas de pain, et les habitants étaient prêts à mourir.

      Il faut remarquer à quel point nous dépendons de la Providence divine. Toutes nos richesses ne nous empêcheraient pas de mourir de faim, si la pluie était retenue pendant deux ou trois années. À quel point dépendons-nous de la miséricorde de Dieu ! Sachons rester toujours au bénéfice de Son amour ! Remarquez également combien nous cherchons par nos propres moyens à sortir de nos difficultés.

      Si tous les Égyptiens avaient stocké du blé pour eux-mêmes pendant les sept années d'abondance, ils n'auraient pas connu cette situation désespérée ; ils n'ont pas considéré l'avertissement de Dieu. L'argent et l'or ne pouvaient les nourrir : ils se devaient d'avoir du blé. Toute sa vie durant, l'homme se consacre à pourvoir à sa subsistance. Nous ne pouvons pas juger cette histoire avec nos règles et nos principes modernes. Il est clair que les Égyptiens ont considéré Joseph comme un bienfaiteur public. Toute cette affaire a été traitée grâce aux qualités de Joseph, agissant dans la crainte de Dieu, envers Pharaon et ses sujets. Les Égyptiens ont avoué à Joseph : « tu as sauvé nos vies » ! Que de multitudes pourront dire avec reconnaissance à Jésus, au dernier jour : « Tu as sauvé nos âmes de la plus terrible des destructions, au temps de la détresse complète » !

      Les Égyptiens se sont séparés de tout ce qu'ils possédaient même de leur liberté, pour sauver leur vie : est-ce trop nous demander que de tout perdre, lorsque le Seigneur nous appelle, laisser tout ce que nous possédons pour Lui, pour le bénéfice à la fois de nos âmes, et des centaines de merveilles qu'Il nous a promises, même en ce monde actuel ? Si nous sommes vraiment sauvés en Christ, nous serons alors disposés à devenir ses serviteurs.

      27 Nous voici, dans ce texte, au temps prescrit où Israël devait bientôt mourir. Israël, « un prince avec Dieu », qui a combattu contre l'Ange et qui a prévalu, doit pourtant, maintenant, mourir. Joseph lui a donné du pain, afin qu'il ne meure pas, lors de la famine, mais cela ne l'a finalement pas empêché de mourir, de vieillesse ou de la maladie. Il est mort progressivement ; sa vigueur a baissé graduellement de sorte, qu'il a pu voir l'établissement de sa descendance.

      C'est un avantage de voir approcher doucement la mort, avant de la sentir véritablement surgir, car nous pouvons alors accomplir avec tout ce qui nous reste d'énergie, ce que nos mains peuvent encore faire. La mort n'est d'ailleurs pas très loin de chacun de nous.

      Alors qu'il voyait le jour final s'approcher, Jacob se souciait de sa sépulture ; il ne désirait pas de funérailles avec de grands honneurs, il voulait être enterré en Canaan, car c'était la terre « de la promesse ». C'était pour lui une image du ciel, le meilleur pays ; il a témoigné simplement son espérance personnelle, Heb 11:14.

      Rien ne pourra mieux faciliter les derniers moments d'un homme sur son lit de mort, que la perspective certaine du repos dans le merveilleux pays céleste « de Canaan ». Une fois cet ordre donné, Israël s'est incliné au chevet de son lit, pour adorer Dieu, comme mentionné en, Heb 11:21, Le remerciant pour toutes Ses grâces ; le patriarche reconnaît que le Créateur l'a soutenu dans sa faiblesse et il exprime maintenant son désir de quitter le monde. Cet homme, qui a vécu sous la protection de Joseph, le fils qui lui était si cher, doit maintenant mourir.

      Jésus Christ nous donne le vrai pain, du pain que nous pouvons manger pour vivre à jamais. Venons à Lui, en toute soumission, et quand nous nous approcherons de la mort, Celui qui nous a soutenus pendant notre vie, nous rencontrera et nous assurera le salut éternel.

      Genèse 48

      1

      Joseph visite son père, mourant. (Genèse 48:1-7)
      Jacob bénit les fils de Joseph. (Genèse 48:8-22)

      Il est très impressionnant pour des jeunes, en pleine force de l'âge, de voir les croyants sur leur lit de mort, et d'écouter leurs prières et leurs conseils : nous ferions bien de faire assister les enfants en de telles occasions, quand cela peut être fait en toute décence. Si le Seigneur est magnifié, il est très souhaitable d'apporter le dernier témoignage de notre vie, en toute vérité et fidélité, en soulignant les diverses joies qu'Il nous a accordées. Et celui qui a ainsi vécu, devrait garder ses dernières forces pour ces exhortations finales.

      Tous les véritables croyants sont bénis à leur mort, mais tous ne quittent pas cette terre avec le même lot de consolations spirituelles. Jacob a adopté les deux fils de Joseph. Ces derniers n'ont pas réussi à atteindre la puissance et la grandeur de leur père, en Égypte ; par contre, ils ont hérité de la promesse faite à Abraham. Ainsi le patriarche mourant conseille à ces jeunes de côtoyer les personnes qui marchent avec Dieu. Il désigne chacun de ses enfants pour être le père d'une tribu distincte. Ces derniers reçoivent un double honneur : par la grâce de Dieu, ils sont préservés de la tentation des richesses de ce monde et ils peuvent ainsi pratiquer la religion dans l'humilité et la pauvreté. Jacob aura pu aussi connaître Éphraïm et Manassé ; il vaut mieux être dans une situation modeste au sein de l'église, que haut placé, hors d'elle.

      8 Les deux patriarches, Joseph et Jacob, placent leur confiance en Dieu. Joseph a annoncé : « voici les fils que Dieu m'a donnés ». Jacob a alors répondu : « Dieu m'a même montré ta descendance » ! Les réconforts sont deux fois plus agréables quand nous les voyons venir de la main de Dieu. Ils nous délivrent non seulement de nos craintes, mais ils nous apportent également de nombreux espoirs. Jacob mentionne la protection que la Providence divine lui a assurée tous les jours de sa vie. Il a rencontré beaucoup de difficultés, mais Dieu l'a gardé de tout mal pendant les épreuves. Maintenant, au jour de sa mort, il considère qu'il est gracié de tous ses péchés, pour toujours. Christ, l'Ange de l'Alliance, rachète tous les péchés. Les délivrances de la misère et des dangers, par la Puissance divine, se réalisant par la rançon du sang de Christ, s'appellent souvent dans les Écritures, « la Rédemption ». Dans la bénédiction des fils de Joseph, Jacob a inversé ses mains. Joseph avait une préférence pour son fils premier-né, et voulait l'enlever des mains de son père. Mais Jacob n'a agi ni par erreur, ni par affection particulière pour un de ses petits enfants ; mais il l'a fait avec un esprit de prophétie, et selon la Volonté divine.

      Dieu, dans les bénédictions qu'Il accorde à Son peuple, donne plus à certains, qu'à d'autres : plus de faveurs, de grâces, de réconforts et de bonnes choses en cette vie. Il donne souvent davantage à ceux à qui nous aurions donné en dernier. Il choisit les choses faibles du monde ; il tire les pauvres de l'oubli. La grâce ne respecte pas l'ordre de la nature et Dieu ne préfère pas forcément ceux que nous pensons être les plus méritants ; Il fait tout selon Son bon plaisir.

      Qu'ils sont pauvres ceux qui n'ont d'autres richesses que celles de ce monde ! Quelle tristesse de voir un homme sur son lit de mort sans aucun espoir fondé, rempli de redoutables et viles appréhensions, entouré par le mal, à jamais !

      Genèse 49

      1

      Jacob appelle ses fils pour les bénir. (Genèse 49:1,2)
      Ruben, Siméon, Lévi. (Genèse 49:3-7)
      Juda. (Genèse 49:8-12)
      Zabulon, Issacar, Dan. (Genèse 49:13-18)
      Gad, Aser, Nephtali. (Genèse 49:19-21)
      Joseph et Benjamin. (Genèse 49:22-27)
      Les directives de Jacob pour sa sépulture, Sa mort. (Genèse 49:28-33)

      Tous les fils de Jacob étaient en vie. Le fait de les appeler tous ensemble était une exhortation pour qu'ils s'unissent dans l'amour et qu'ils ne s'intègrent pas aux Égyptiens ; il était prédit qu'ils ne devraient pas être séparés, comme le furent les fils d'Isaac et d'Abraham, et qu'ils devaient ne former qu'un seul peuple. Nous ne devons pas considérer cette réunion familiale comme l'expression dune affection privée, d'un ressentiment ou d'une certaine partialité ; nous devons la percevoir comme le langage du Saint Esprit, déclarant les buts retenus par Dieu pour cette famille, en respectant le caractère, les circonstances et la situation des tribus qui sont descendues des fils de Jacob, dont l'histoire peut être retracée.
      3 Ruben était le premier-né ; par une négligence coupable, il a renoncé à son droit d'aînesse. Le caractère de Ruben est aussi instable que l'eau.

      Les hommes ne prospèrent pas, quand ils n'ont pas une conduite intègre. Le péché de Ruben a laissé une infamie durable dans sa famille. Ne pratiquons jamais le mal, afin de ne prendre aucun risque qu'il soit relaté par la suite. Siméon et Lévi étaient passionnés et désiraient la vengeance. Le meurtre de Sichem en est une preuve. Jacob avait protesté, suite à cet acte barbare.

      Notre âme est notre honneur ; par sa puissance nous sommes supérieurs aux bêtes qui périssent. Nous devons, en nos cœurs, abhorrer tous les hommes sanguinaires et malfaisants. Maudite soit leur colère ! Jacob ne maudit pas leur personne, mais leurs convoitises.

      Le patriarche s'est écrié : « je les séparerai ». Cette phrase, qui concerne Lévi a été transformée en bénédiction. Cette tribu a assuré un service remarquable par le zèle manifesté contre les adorateurs du veau d'or en, Exode 32. Étant mis à part pour Dieu, en tant que prêtres, ils étaient de ce fait, dispersés parmi la nation d'Israël.

      8 Le nom de Juda signifie « louange ». Dieu a été loué à cause de ce nom, chap. Genèse 29:35, Il a été loué par lui, et en Lui ; en conséquence, ses frères seront amenés à lui rendre gloire. Juda sera une tribu forte et courageuse. Juda est comparé à un lion, non pas errant et rageur, mais plutôt appréciant avec satisfaction sa puissance et ses succès, sans dédaigner pour autant les autres ; c'est vraiment un excellent sentiment. Juda a été la tribu royale, la tribu d'où le Messie, le Prince devait venir. « Le Chef »*, cette Semence Promise, par qui la terre doit être bénie, « Celui qui procure la Paix et la Prospérité », le « Sauveur » : Il viendra de la tribu de Juda.

      En cette promesse, Jacob a « vu », de loin, l'avènement de Christ, ce qui l'a encouragé, sur son lit de mort. Jusqu'à cette venue du Sauveur, Juda a usé d'autorité, mais après la Crucifixion, conformément à la prophétie annoncée par Christ, Jérusalem a été détruite, et le restant des pauvres juifs fut harcelé et confondu. Beaucoup de ce qui est dit ici, au sujet de Juda, peut s'appliquer à notre Seigneur Jésus. En Lui il y a abondance de tout ce qui nourrit et régénère l'âme, ce qui maintient et encourage toute vie spirituelle. Il est le Vigneron ; le vin symbolise Son sang, qui est véritablement une boisson, et qui a été répandu pour les pécheurs qui en bénéficient, par la foi ; toutes les bénédictions de l'Évangile sont, pour ainsi dire, du vin et du lait, acquis sans argent et sans prix, par lesquels chaque âme assoiffée est désaltérée. Isa 55:1.

      * Note du traducteur : Au verset 10, le mot « Chef » a été, selon les versions bibliques, traduit ou laissé en Hébreu : Shiloh, Schilo, etc. Voir les notes de BFC à ce sujet. L'original MHCC mentionne le mot « Shiloh » ; pour une compréhension plus aisée, il a été traduit par « Chef ».

      13 En ce qui concerne Zabulon : si la prophétie indique que Zabulon sera un asile pour les bateaux, il est sûr que la Providence dirigera toutes choses en ce sens. Dieu établit les limites de notre lieu d'habitation. Ce n'est pour nous que sagesse et devoir, de nous adapter à notre sort, pour améliorer notre situation ; si la destinée de Zabulon est d'être un port, qu'il soit asile pour les navires. Pour Issacar : il a vu que le lieu où il séjournait, était non seulement agréable, mais qu'il était également rempli de merveilleux fruits, récompensant son dur labeur.

      Contemplons, avec le regard de la foi, le repos céleste merveilleux qui nous attend, cette terre de la Promesse ; cela rendra plus facile notre service ici-bas.

      Dan devrait, par la technique, la politique, et la surprise, tirer avantage sur ses ennemis, tel un serpent mordant le talon du voyageur. Jacob, presque usé par la vie, et se préparant à s'éteindre, se réconforte par ces mots, « j'espère en Ton secours, Ô Éternel » ! Ce salut qu'il attendait était Christ, la Semence promise ; maintenant que le patriarche allait être recueilli auprès de ses pères, il a placé sa confiance en Celui qui a rassemblé toute sa famille. Il a déclaré simplement qu'il recherchait le ciel, le « meilleur pays », Heb 11:13,14. Maintenant qu'il va pouvoir jouir du salut céleste, il se réjouit de cette espérance qui l'a conduit durant toute sa vie.

      Christ, notre Chemin vers le ciel, doit être notre attente ; le ciel, notre repos en Christ, doit être aussi l'objet de notre espérance. C'est le réconfort d'un homme pieux qui, au moment de sa mort, a attendu le salut de Dieu ; il aura alors devant lui ce qu'il a attendu, toute sa vie durant !

      19 En ce qui concerne Gad, Jacob fait référence à son nom, qui signifie « une troupe », ce qui préfigure le caractère de cette tribu. La cause de Dieu et de Son peuple, qui semble pendant un certain temps décliner, sera finalement victorieuse.

      Cela représente le conflit du chrétien. La grâce divine, présente dans l'âme, est souvent contrecarrée à cause des conflits ; les armes de la corruption sont souvent accablantes, mais la cause de Dieu et la grâce finiront par avoir le dessus, quel que puisse être l'adversaire, Romains 8:37.

      Aser devrait être une tribu riche : elle a hérité de la contrée qui longe le Carmel, de renommée proverbialement fructueuse.

      Nephtali, est une biche en liberté. Nous pouvons considérer cette situation comme une véritable description de cette tribu : elle est vraiment différente du bœuf et de l'âne, laborieux, désirant eux-mêmes jouir d'une certaine liberté ; mais Nephtali est une tribu active, qui se fait remarquer davantage par la rapidité d'exécution de ses tâches, que par la persévérance dans son travail. Elle implore la pitié, avec des mots persuasifs.

      Que les différents caractères ou dons acquis, ne nous empêchent pas d'aspirer à d'autres, meilleurs !

      22 La bénédiction de Joseph est complète. Ce que Jacob indique à son sujet, se situe autant dans l'histoire que dans la prophétie. Jacob rappelle les difficultés et les traits ardents contre lesquels il a lutté, lors des tentations qu'il avait autrefois endurées. Sa foi n'a pas failli, mais au travers de ses épreuves, il a pu supporter tous ses fardeaux avec fermeté et n'a rien fait d'inconvenant.

      Toute notre force pour lutter contre les tentations et supporter les afflictions, vient de Dieu ; Sa grâce est suffisante.

      Joseph est devenu le berger d'Israël, il a pris soin de son père et de sa famille ; il est également le rocher d'Israël, une base et un appui solides. Par ces faits accomplis, comme par beaucoup d'autres choses, Joseph était une image remarquable du Bon Berger, la Pierre angulaire de toute l'église de Dieu.

      Des bénédictions sont promises à la postérité de Joseph, identiques aux éternelles bénédictions spirituelles destinées à ceux qui sont en Christ. Jacob a béni tous ses fils, mais particulièrement Joseph, « qui a été séparé de ses frères ».

      Il a non seulement été exilé en Égypte, mais « séparé » aussi, par son éminente dignité, et par sa consécration à Dieu. Le texte parle de Benjamin comme d'un loup qui déchire. Jacob a été guidé dans ses propos, par esprit de prophétie et non par affection naturelle ; sinon, il aurait mentionné avec plus de tendresse, Benjamin, son fils bien-aimé. Le patriarche a prévu et prédit seulement que Benjamin devait être une tribu guerrière, forte et audacieuse, et qu'elle devait s'enrichir avec le butin acquis sur ses ennemis ; cette tribu devait être très active. L'apôtre Paul était lui-même de cette tribu, Romains 11:1; Philippiens 3:5 ; au début de sa vie, il « dévorait sa proie » en persécuteur, mais à la fin, il a « conquis son butin » par la prédication ; il a partagé les bénédictions du Lion de la tribu de Juda, étant soutenu par Christ dans ses victoires !

      28 Jacob a béni chacun des siens, selon les bénédictions prévues par Dieu. Il a donné ses instructions quant à l'endroit où il voulait être enseveli ; il a parlé par la foi, selon la promesse de Dieu : Canaan devrait être l'héritage pour sa descendance, au temps marqué. Quand sa bénédiction, ses directives et son testament furent donnés, il sentit que la mort approchait. Il retira ses pieds dans le lit, non pas avec un sentiment de crainte, mais dans la paix, en prévision du repos qui l'attendait. Il a librement remis son esprit dans la main de Dieu, son Père spirituel.

      Si nous faisons partie du peuple de Dieu, la mort finira par nous rassembler, tous ensemble, là où nous serons recueillis. Sous la protection du Berger d'Israël, nous ne manquerons de rien, que ce soit pour le corps ou l'âme. Nous resterons ici-bas jusqu'à ce que notre tâche soit accomplie ; puis, remettant notre âme entre Ses mains, par le biais du salut qui était notre espérance, nous partirons en paix, et laissant une bénédiction pour nos enfants, après nous !

      Genèse 50

      1

      La mort de Jacob. (Genèse 50:1-6)
      Ses funérailles. (Genèse 50:7-14)
      Les frères de Joseph implorent son pardon, Il les réconforte. (Genèse 50:15-21)
      Les instructions de Joseph au sujet de ses os, Sa mort. (Genèse 50:22-26)

      Bien que nos parents et nos amis puissent avoir vécu de nombreuses et bonnes années avec le Seigneur, et que nous soyons assurés qu'ils iront vers la gloire éternelle, nous sommes enclins à les regretter à de déplorer leur disparition.

      La grâce ne détruit pas, mais elle purifie, elle modère et conduit à l'affection normale. L'âme qui a quitté les siens est hors de portée de toute marque d'affection ; mais il est convenable de montrer du respect envers ce corps, dont nous attendons la résurrection glorieuse et joyeuse, quel que puisse être le devenir en ce monde. Joseph a ainsi montré sa foi en Dieu, et son amour pour son père. Il a ordonné que son corps soit embaumé ou enveloppé d'aromates, pour le préserver.

      Remarquez à quel point nos corps se dégradent, quand l'âme les a abandonnés ! En peu de temps ils deviennent puants et dangereux pour la santé des autres.

      7 Le corps de Jacob a été accompagné, non seulement par sa propre famille, mais aussi par les dignitaires de l'Égypte. Ces derniers, maintenant qu'ils connaissaient davantage les Hébreux, ont commencé à les respecter. Ceux qui enseignent la religion devraient essayer, par la sagesse et l'amour, de bannir les tromperies. De nombreux témoins ont constaté qu'il s'agissait d'un grand deuil. La mort des grands hommes est une perte à tous les niveaux, elle doit être profondément déplorée.
      15 De nombreux motifs auraient pu pousser les fils de Jacob à rester en Égypte, malgré la vision prophétique qu'Abraham a eue, au sujet de leur servitude. Ils pensaient que Joseph aurait réagi comme tout homme, c'est à dire qu'il se vengerait maintenant sur ceux qui l'ont détesté et l'ont blessé sans prétexte valable. Ne pouvant pas résister ni fuir bien loin, ils ont essayé de l'attendrir en s'humiliant devant lui. Ils ont plaidé leur cause, en prétendant qu'ils étaient les serviteurs du Dieu de Jacob. Joseph était vraiment très affecté en voyant l'accomplissement complet de ses songes d'autrefois. Il leur a ordonné ne pas avoir peur, mais plutôt de craindre Dieu en s'humiliant devant le Seigneur, en cherchant la Volonté divine. Il les a rassurés, quant à ses intentions à leur égard.

      Il faut remarquer quel excellent esprit avait Joseph : prenons son exemple, en rendant le bien pour le mal. Il les a réconfortés, et pour bannir toutes leurs craintes, il leur parla gentiment. Les âmes brisées doivent être entourées et encouragées. Ceux que nous aimons et à qui nous pardonnons, ne doivent pas seulement recevoir le bien que nous pouvons leur prodiguer, mais aussi nos paroles de bienveillance.

      22 Joseph ayant honoré son père, vécut de nombreux jours en Égypte, la terre que Dieu lui avait donnée. Quand il vit sa mort approcher, il encouragea ses frères par l'espérance de leur retour en Canaan au temps marqué. Nous devons soutenir les autres par les mêmes réconforts que Dieu nous a prodigués, et les encourager à se fier à Ses promesses, qui sont notre garantie. Pour être conforme à sa foi, et en confirmant la leur, Joseph charge ses frères de faire remonter ses os loin d'Égypte, au jour glorieux, où ils seront inhumés dans la terre promise. Ainsi Joseph, par la foi dans la doctrine de la résurrection, et la promesse de Canaan, a donné cette prescription, au sujet de ses os. Ceci entretenait leur espérance d'un départ rapide d'Égypte, en gardant Canaan continuellement à l'esprit. Cette démarche permettait également de réunir la postérité de Joseph et celle de leurs frères. La mort, aussi bien que la vie de ce saint homme, ont été vraiment excellentes ; tous ces faits doivent nous encourager à persévérer dans le service de Dieu.

      Qu'il est merveilleux de viser tôt, le rang de la piété, de continuer avec le cœur en paix, et de finir sa course dans la joie ! C'est ce que fit Joseph, et nous pouvons également le suivre. Même lorsque les douleurs de la mort nous entourent, si nous avons fait confiance à Celui en qui les patriarches, les prophètes, et les apôtres ont tiré toute leur assurance, nous ne craindrons pas d'annoncer : « ma chair et mon cœur peuvent se consumer : Dieu sera toujours le Rocher de mon cœur, et mon partage ». Psaume 73:26

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