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      Matthieu 26

      1 Quand Jésus eut fini de donner toutes ces instructions, il dit à ses disciples : —
      2 Vous savez que la fête de la Pâque aura lieu dans deux jours. C’est alors que le Fils de l’homme sera livré pour être crucifié.
      3 À cette même heure, les chefs des prêtres et les anciens du peuple se rassemblèrent dans la cour du grand-prêtre Caïphe,
      4 et ils prirent en commun la décision de s’emparer de Jésus par ruse pour le faire mourir. —
      5 Il ne faut, en tout cas, rien faire pendant la fête, disaient-ils, sinon nous risquons de provoquer un soulèvement parmi le peuple.
      6 Jésus était allé à Béthanie, il se trouvait dans la maison de Simon, (l’ancien) lépreux.
      7 Une femme s’approcha de lui, portant un flacon d’albâtre rempli d’un parfum de myrrhe de grande valeur. Pendant que Jésus était à table, elle versa ce parfum sur sa tête.
      8 En voyant cela, les disciples manifestèrent leur indignation : — Quel gaspillage ! Pourquoi perdre ainsi tout ce parfum ?
      9 Est-ce qu’on n’aurait pas pu le vendre pour un bon prix et distribuer l’argent aux pauvres ?
      10 Mais Jésus, qui les avait entendus, leur dit : — Pourquoi faites-vous de la peine à cette femme ? Ce qu’elle vient d’accomplir pour moi est vraiment une belle action.
      11 Des pauvres, vous en aurez toujours auprès de vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours.
      12 Si elle a répandu cette myrrhe sur mon corps, c’est en prévision de ma mise au tombeau.
      13 Vraiment, je vous l’assure : partout, dans le monde entier, où cette Bonne Nouvelle sera annoncée, on racontera aussi, en souvenir d’elle, ce qu’elle vient de faire.
      14 Ce fut alors que l’un des douze, celui qui s’appelait Judas de Kérioth, se rendit auprès des chefs des prêtres
      15 pour leur demander : — Si je me charge de vous le livrer (discrètement), quelle somme me donnerez-vous ? Ils lui proposèrent trente pièces d’argent et les lui versèrent sur-le-champ.
      16 À partir de ce moment-là, il guettait une occasion favorable pour livrer Jésus entre leurs mains.
      17 Le premier jour de la semaine de fête où l’on ne mange que du pain sans levain, les disciples vinrent trouver Jésus pour lui demander : — Où veux-tu que nous fassions les préparatifs pour le repas pascal ?
      18 Il leur répondit : — Allez en ville, chez un tel, et parlez-lui ainsi : « Le Maître te fait dire : “Mon heure est arrivée. C’est chez toi que je célébrerai la Pâque avec mes disciples” ».
      19 Les disciples se conformèrent aux ordres de Jésus et préparèrent tout ce qu’il fallait pour le repas de la Pâque.
      20 Le soir venu, Jésus se mit à table avec les douze et,
      21 au cours du repas, il dit : — Oui, vraiment, je vous l’assure : l’un de vous me trahira.
      22 Les disciples, consternés et profondément affligés, vinrent, l’un après l’autre, lui demander : — Seigneur, ce n’est pourtant pas moi, n’est-ce pas ?
      23 En réponse, il leur dit : — Celui qui a trempé son pain dans le plat avec moi, c’est lui qui me trahira.
      24 Le Fils de l’homme, il est vrai, suit le chemin qui lui a été tracé par les Écritures, il s’en va (vers la mort). Mais malheur à celui par qui le Fils de l’homme va être trahi ! Il aurait mieux valu, pour cet homme-là, n’être jamais né.
      25 À son tour, Judas qui le trahissait lui demanda : — Maître, ce n’est pourtant pas moi, n’est-ce pas ? — Tu viens de le dire toi-même, lui répondit Jésus.
      26 Au cours du repas, Jésus prit le pain, demanda à Dieu de le bénir, puis le partagea et le distribua à ses disciples en disant : — Prenez, mangez, c’est mon corps.
      27 Puis il prit une coupe et, après avoir remercié Dieu, il la leur donna en disant : — Buvez-en tous,
      28 car c’est mon sang, par lequel Dieu scelle l’alliance nouvelle. Il va être versé pour que les péchés de beaucoup d’hommes puissent être pardonnés.
      29 Je vous le déclare : à partir de maintenant, je ne goûterai plus de ce fruit de la vigne avant le jour où je boirai avec vous le vin nouveau dans le royaume de mon Père.
      30 Après cela, ils chantèrent les psaumes (traditionnels). puis ils se rendirent au mont des Oliviers.
      31 Jésus leur dit alors : — Cette nuit même, vous allez tous être ébranlés dans votre foi en voyant ce qui va m’arriver. En effet, il est écrit : Je frapperai le berger à mort, et les brebis du troupeau s’enfuiront de tous côtés.
      32 Néanmoins, quand je serai ressuscité, j’irai vous attendre en Galilée.
      33 Pierre intervint et lui dit à part : — Même si tous les autres étaient ébranlés et succombaient à cause de ce qui t’arrivera, moi, jamais !
      34 Jésus reprit : — Vraiment, je te l’assure : cette nuit même, avant le chant du coq, tu m’auras déjà renié trois fois.
      35 Pierre réaffirma : — Même s’il me fallait mourir avec toi, jamais, non jamais je ne te renierai ! Et tous les disciples protestèrent pareillement (de leur fidélité).
      36 Là-dessus, Jésus parvint avec eux dans un domaine appelé Gethsémané. Il dit à ses disciples : — Asseyez-vous ici pendant que j’irai prier là-bas.
      37 Il prit avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée. Il fut bientôt envahi d’une profonde tristesse, l’angoisse le saisit.
      38 Il dit alors à ses compagnons : — Mon âme est accablée de tristesse, d’une tristesse mortelle. Restez ici et veillez avec moi !
      39 Puis il s’éloigna de quelques pas, se jeta la face contre terre et pria : — Ô mon Père, si tu le veux, écarte de moi cette coupe de souffrances ! Toutefois, que les choses se passent, non pas comme moi je le veux, mais comme toi tu le veux.
      40 Ensuite, il retourna auprès des disciples et les trouva en train de dormir. Il dit à Pierre : — Quoi ! Aucun de vous n’a été capable de veiller une seule heure avec moi !
      41 Veillez et priez, pour que vous ne cédiez pas à la tentation. Certes, l’esprit est plein de bonne volonté, mais la nature humaine est faible et le corps a ses défaillances.
      42 Puis il s’éloigna de nouveau, pour la seconde fois, et reprit sa prière en disant : — Mon Père, s’il n’est pas possible que cette épreuve douloureuse me soit épargnée, que ta volonté soit faite.
      43 Il revint de nouveau vers ses disciples et les trouva encore endormis, car leurs paupières étaient si lourdes qu’ils n’arrivaient pas à garder les yeux ouverts.
      44 Il les laissa donc et s’éloigna de nouveau. Pour la troisième fois, il pria en répétant les mêmes paroles.
      45 Finalement, il rejoignit ses disciples et leur dit : — Vous dormez encore et vous vous reposez. Le moment est venu où le Fils de l’homme va être livré entre les mains des pécheurs.
      46 Allons, debout ! Celui qui me trahit est près d’ici.
      47 Il n’avait pas fini de parler quand Judas, l’un des douze, survint, suivi d’une bande nombreuse armée d’épées et de gourdins. C’était la troupe envoyée par les chefs des prêtres et les responsables du peuple juif.
      48 Le traître avait convenu avec eux du signal suivant : — Celui que j’embrasserai, c’est l’homme que vous cherchez, saisissez-vous de lui.
      49 Il se dirigea donc tout droit sur Jésus et l’aborda en lui disant : — Bonsoir, Maître ! Et il l’embrassa avec effusion. —
      50 Mon ami, lui fit Jésus, c’est pour cela que tu es venu ici ? Fais ta besogne ! Alors, les autres s’avancèrent et, mettant la main sur Jésus, ils se saisirent de lui.
      51 À ce moment-là, l’un des compagnons de Jésus porta la main à son épée, la dégaina, en frappa le serviteur du grand-prêtre et lui coupa l’oreille.
      52 Jésus lui dit : — Remets ton épée à sa place, car tous ceux qui se serviront de l’épée mourront par l’épée.
      53 Penses-tu donc que, si je le voulais, il ne me serait pas possible de faire appel à mon Père ? À l’instant même, il enverrait plus de cent mille anges à mon secours.
      54 Mais alors, comment se réaliseraient les prédictions des Écritures qui annoncent que tout doit se passer ainsi ?
      55 Là-dessus, Jésus dit à la troupe : — Vous êtes sortis en force avec des épées et des gourdins pour vous emparer de moi. Me prenez-vous pour un bandit ou un brigand de grands chemins ? Chaque jour, j’étais assis parmi vous dans la cour du temple pour enseigner, et jamais vous n’avez levé le petit doigt contre moi !
      56 Mais tout cela devait arriver pour accomplir ce que les prophètes avaient écrit. Alors, tous les disciples l’abandonnèrent et prirent la fuite.
      57 Ceux qui avaient arrêté Jésus l’emmenèrent chez Caïphe, le grand-prêtre, où les interprètes de la loi et les responsables du peuple s’étaient déjà rassemblés et attendaient.
      58 Pierre, pourtant, le suivit à distance jusqu’au palais du grand-prêtre. Il pénétra même dans la cour intérieure et s’assit au milieu des gardes de service pour voir comment tout cela finirait.
      59 Les chefs des prêtres et le Grand Conseil au complet cherchaient à établir, par de faux témoignages, quelque chef d’accusation contre Jésus afin de pouvoir le condamner à mort.
      60 Mais bien qu’un bon nombre de faux témoins se fussent présentés, ils ne parvenaient pas à trouver quelque chose de valable. Finalement, tout de même, il en survint deux
      61 qui déclarèrent : — Cet homme a dit : « Je peux démolir le temple de Dieu et le rebâtir en trois jours ».
      62 Alors, le grand-prêtre se leva et demanda à Jésus : — Tu n’as rien à répondre à ce que ces gens viennent de déposer contre toi ?
      63 Mais Jésus garda le silence. Alors, le grand-prêtre reprit en disant : — Je t’ordonne, par le Dieu vivant, de nous répondre sous la foi du serment : es-tu le Messie, le Fils du Dieu ?
      64 Jésus lui répondit : — Oui, c’est comme tu l’as dit. De plus, je vous le déclare, à vous tous qui êtes ici : à partir de maintenant, vous verrez le Fils de l’homme siégeant à la droite du Dieu tout-puissant et, un jour, vous le verrez revenir en gloire sur les nuées du ciel.
      65 Alors, le grand-prêtre lacéra ses vêtements (en signe de consternation) et s’écria : — Il vient de prononcer des paroles blasphématoires ! Qu’avons-nous encore besoin de témoins ? Vous venez vous-mêmes d’entendre le blasphème.
      66 Quel est votre verdict ? — Coupable, répondirent-ils, il mérite la mort.
      67 À partir de ce moment, ils lui crachèrent au visage et le giflèrent.
      68 D’autres lui donnèrent des coups de bâton en disant : — Eh ! Messie, fais le prophète ! Dis-nous comment s’appelle celui qui vient de te frapper !
      69 Pendant ce temps, Pierre restait assis dehors, dans la cour intérieure. Une jeune servante s’approcha de lui et dit : — Toi aussi, tu étais toujours avec Jésus le Galiléen.
      70 Mais Pierre le nia et protesta devant tout le monde : — Je ne vois pas ce que tu veux dire.
      71 Comme il se disposait à franchir le porche pour sortir, une autre servante l’aperçut et dit aux gens qui étaient là : — En voilà un qui était aussi avec ce Jésus de Nazareth. —
      72 Il le nia de nouveau en protestant avec serment : — Je ne connais même pas cet homme-là !
      73 Après un petit moment, ceux qui se tenaient dans la cour s’approchèrent de Pierre et lui dirent : — À coup sûr, toi aussi, tu fais partie de cette bande ! On le remarque rien qu’à ton accent !
      74 Alors, Pierre s’emporta et se mit à lancer des imprécations : — Que Dieu me maudisse si je mens : je vous jure que je ne connais pas cet homme-là. Mais au même instant, un coq chanta.
      75 Et tout à coup, Pierre se rappela la prédiction que Jésus lui avait faite : « Avant le chant du coq, tu m’auras déjà renié trois fois ». Alors, il sortit en pleurant amèrement.

      Matthieu 27

      1 L’aube s’était levée. Tous les chefs des prêtres et les responsables du peuple prirent ensemble, dans leur Conseil, la décision de faire exécuter la sentence de mort prononcée contre Jésus.
      2 Ils le firent ligoter avec des chaînes et le conduisirent chez Pilate, le gouverneur, pour le remettre entre ses mains.
      3 En voyant que Jésus était condamné, Judas, qui l’avait trahi, fut pris de remords. Il retourna auprès des chefs des prêtres et des responsables du peuple et leur rapporta les trente pièces d’argent
      4 en disant : — J’ai eu tort de trahir un innocent et de le livrer à la mort. Mais ils lui répliquèrent : — Qu’est-ce que cela peut nous faire ? Cela ne nous regarde pas, c’est ton affaire !
      5 Judas jeta les pièces d’argent dans le temple et s’enfuit pour aller se pendre.
      6 Les chefs des prêtres ramassèrent l’argent et déclarèrent : — On n’a pas le droit de verser cette somme dans le trésor du temple avec les dons, car c’est le salaire d’un meurtre.
      7 Ils tinrent conseil pour décider de l’emploi de cet argent. Finalement, ils convinrent d’acheter le champ du potier et d’en faire un cimetière pour (les pèlerins) venus de l’étranger (et décédés pendant leur séjour à Jérusalem).
      8 Voilà pourquoi ce champ s’appelle encore de nos jours ainsi : la terre du sang.
      9 Ainsi se réalisa la prédiction du prophète Jérémie : Ils ont pris les trente pièces d’argent, le prix auquel ils ont estimé celui qui est précieux par-dessus toutes choses. Oui, c’est à ce prix-là que l’ont évalué les descendants d’Israël et qu’ils l’ont vendu.
      10 Ces trente pièces, ils les ont données pour acheter le champ du potier, comme le Seigneur m’avait ordonné de l’écrire.
      11 Jésus comparut devant le gouverneur qui procéda à son interrogatoire : — C’est toi le roi des Juifs ? lui demanda-t-il. — Tu le dis toi-même, répondit Jésus.
      12 Mais ensuite, quand les chefs des prêtres et les responsables du peuple vinrent l’accuser, il ne répondit que par le silence.
      13 Alors, Pilate lui demanda : — Tu n’entends pas tout ce qu’ils disent contre toi ?
      14 Mais au grand étonnement du gouverneur, Jésus ne répondit sur aucun point.
      15 À chaque fête de Pâque, le gouverneur avait l’habitude d’accorder au peuple l’amnistie d’un prisonnier : il leur relâchait celui que la foule demandait.
      16 Or, il y avait à ce moment-là sous les verrous, un prisonnier célèbre nommé Barabbas.
      17 En voyant la foule rassemblée, Pilate leur posa donc la question : — Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche, Barabbas ou Jésus, celui qu’on appelle le Messie ?
      18 En effet, il s’était bien rendu compte que c’était par pure jalousie que les chefs des prêtres et les responsables du peuple lui avaient livré Jésus.
      19 Pendant qu’il siégeait sur sa tribune, sa femme lui fit transmettre un message disant : — Ne te mêle pas de l’affaire de cet homme : il est innocent. J’ai fait, cette nuit, des rêves affreux à son sujet et j’en ai été fort tourmentée.
      20 Cependant, les chefs des prêtres et les responsables du peuple travaillèrent la foule pour la persuader de réclamer la libération de Barabbas et d’exiger la mort de Jésus.
      21 Aussi, quand le gouverneur redemanda à la foule : — Alors, lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? Ils crièrent : — Barabbas ! —
      22 Mais alors, insista Pilate, qu’est-ce que je dois faire de Jésus qu’on appelle le Messie ? Et tous, d’une seule voix, répondirent : — Crucifie-le ! —
      23 Mais enfin, reprit Pilate, qu’a-t-il fait de mal ? Eux, cependant, se mirent à crier tous ensemble de plus en plus fort : — À la croix ! À la croix !
      24 Quand Pilate vit qu’il n’aboutissait à rien, mais qu’au contraire, l’excitation de la foule augmentait, il se fit apporter de l’eau et, devant tous, il se lava les mains en disant : — Vous en êtes témoins : moi, je ne prends aucune responsabilité dans la mort de cet homme droit, à vous d’en répondre !
      25 Et tout le peuple s’écria : — Nous la prenons : que les suites de sa mort retombent sur nous et nos enfants !
      26 Alors, Pilate leur relâcha Barabbas. Quant à Jésus, après l’avoir fait battre à coups de fouet, il le leur abandonna pour être crucifié.
      27 Les soldats du gouverneur traînèrent Jésus vers l’intérieur du palais et rassemblèrent tout le bataillon autour de lui.
      28 On lui arracha ses habits et on jeta sur lui un manteau écarlate.
      29 Ils fabriquèrent une couronne en tressant des rameaux d’épineux, puis ils la lui enfoncèrent sur la tête. Dans sa main droite, on lui donna un bambou en guise de sceptre. Après quoi, ils se mirent à faire des génuflexions devant lui en répétant sur un ton sarcastique : « Salut, roi des Juifs ! »
      30 Puis, ils lui crachèrent au visage et, prenant le bambou, ils lui en assénèrent des coups sur la tête.
      31 Quand ils eurent fini de se moquer de lui, ils lui arrachèrent le manteau, lui remirent ses habits et l’emmenèrent pour le crucifier.
      32 À la sortie de la ville, ils croisèrent un nommé Simon, originaire de Cyrène (en Afrique). Ils le réquisitionnèrent de force pour lui faire porter la croix de Jésus.
      33 Finalement, ils arrivèrent à un endroit nommé Golgotha, ce qui signifie : « Place du Crâne ».
      34 Là, on voulut faire boire à Jésus du vin mélangé avec du fiel, mais quand il l’eut goûté, il refusa de le boire.
      35 Après l’avoir cloué sur la croix, les soldats partagèrent ses vêtements entre eux en les tirant au sort.
      36 Puis ils s’assirent pour monter la garde.
      37 Au-dessus de la tête de Jésus, on avait fixé un écriteau avec le motif de sa condamnation : « Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs ».
      38 Deux brigands furent crucifiés en même temps que lui. On plaça l’un à sa droite, l’autre à sa gauche.
      39 Les passants lui lançaient des insultes. Avec des hochements de tête,
      40 ils lui criaient : — Hé ! toi qui voulais démolir le temple et le reconstruire en trois jours, commence donc par te sauver toi-même ! Si tu es réellement le Fils de Dieu, descends de la croix !
      41 De même, les chefs des prêtres, ainsi que les interprètes de la loi et les responsables du peuple, l’accablaient de leurs sarcasmes en disant : —
      42 Lui qui sauvait les autres, le voilà incapable de se sauver lui-même ! C’est ça, le roi d’Israël ? Qu’il descende donc de la croix, alors nous croirons en lui !
      43 Il a compté sur Dieu. Eh bien, si Dieu s’intéresse à lui, qu’il le tire de là, à présent ! N’a-t-il pas dit : « Je suis le Fils de Dieu » ?
      44 Les brigands crucifiés avec lui l’injuriaient de la même manière.
      45 À partir de midi et jusqu’à trois heures de l’après-midi, tout le pays fut plongé dans l’obscurité.
      46 Vers trois heures, Jésus poussa un grand cri : — Eli, Eli, lema sabachthani ? Ce qui veut dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?
      47 Quand certains assistants entendirent ces paroles, ils s’exclamèrent : — Le voilà qui appelle Élie !
      48 L’un d’entre eux courut aussitôt prendre une éponge, qu’il imbiba de vinaigre et attacha au bout d’un bambou. Il la lui tendit pour le faire boire,
      49 quand les autres lui dirent : — Attends ! On va voir si Élie viendra le délivrer.
      50 À ce moment, Jésus poussa de nouveau un grand cri et rendit l’esprit.
      51 Et voici qu’au même instant, le rideau (qui séparait le lieu saint du lieu très-saint) dans le temple se fendit en deux en se déchirant de haut en bas. La terre trembla et les rochers éclatèrent.
      52 Des tombes s’ouvrirent et les corps de plusieurs hommes de Dieu qui étaient morts ressuscitèrent.
      53 Ils quittèrent leurs tombeaux et, après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la ville sainte, où beaucoup de personnes les aperçurent.
      54 En voyant le tremblement de terre et tout ce qui se passait, l’officier romain et les soldats qui gardaient Jésus furent saisis d’épouvante et s’écrièrent : — Vraiment, cet homme était bien le Fils de Dieu.
      55 Il y avait aussi, à quelque distance de là, plusieurs femmes qui avaient suivi Jésus depuis la Galilée, pour être à son service.
      56 Parmi elles, il y avait notamment Marie de Magdala, Marie, la mère de Jacques et de Joseph et la mère des fils de Zébédée.
      57 Vers le soir, un homme riche appelé Joseph, originaire de la ville d’Arimathée, se présenta. Lui aussi était devenu un disciple de Jésus.
      58 Il se rendit auprès de Pilate et lui demanda le corps de Jésus. Pilate donna l’ordre de le lui remettre.
      59 Alors, Joseph prit le corps, l’enroula dans un drap de lin très propre
      60 et le déposa dans le tombeau tout neuf qu’il s’était fait tailler pour lui-même dans le roc. Puis il fit rouler une grosse pierre devant l’entrée du tombeau et s’en alla.
      61 Or, Marie de Magdala et l’autre Marie restèrent assises là, en face de la tombe.
      62 Le lendemain de ce vendredi, les chefs des prêtres et une délégation de pharisiens se rendirent ensemble chez Pilate
      63 pour lui dire : — Seigneur, nous nous sommes rappelé que de son vivant, cet imposteur a dit : « Après trois jours, je ressusciterai ».
      64 Veuille donc donner des ordres pour que la tombe soit étroitement surveillée jusqu’à ce troisième jour. En effet, il faut à tout prix éviter que ses disciples ne viennent dérober le corps afin de pouvoir dire ensuite au peuple : « Il est ressuscité d’entre les morts ». Cette dernière tromperie serait encore pire que la première.
      65 Pilate leur déclara : — D’accord ! Voici des soldats. Assurez-vous de la protection du sépulcre et prenez toutes vos précautions pour le faire garder comme vous l’entendrez.
      66 Ils partirent donc et firent surveiller la tombe en postant des sentinelles pour monter la garde, après avoir apposé, en leur présence, des scellés sur la pierre.

      Marc 14

      1 On était à deux jours des fêtes de la Pâque et des pains sans levain. Les grands-prêtres et les interprètes de la loi cherchaient par quel moyen ils pourraient s’emparer de Jésus et le faire disparaître.
      2 Car ils se disaient : « Il ne faut surtout pas l’arrêter pendant les jours de fête, sinon nous risquons de provoquer un soulèvement populaire ».
      3 Jésus était l’hôte de Simon « le lépreux » à Béthanie. Pendant le repas, une femme s’approche de lui, tenant en main un flacon d’albâtre rempli de nard véritable, un parfum fort rare et très cher. Elle casse le col du flacon et se met à répandre le parfum sur la tête de Jésus.
      4 Quelques assistants s’en indignent et murmurent entre eux : — Quel gaspillage ! Pourquoi perdre ainsi tout ce parfum ?
      5 Si on l’avait vendu, on en aurait tiré plus de trois cents deniers, qu’on aurait pu distribuer aux pauvres. Bref, ils ne lui ménagent pas leur reproches.
      6 Mais Jésus dit : — Laissez-la donc tranquille ! Pourquoi lui faites-vous de la peine ? Ce qu’elle vient d’accomplir pour moi est vraiment une belle action.
      7 Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous ; vous pourrez leur faire du bien quand vous le voudrez, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours.
      8 Cette femme a fait ce qui était en son pouvoir ; elle a voulu, d’avance, embaumer mon corps en prévision de ma mise au tombeau.
      9 Vraiment, je vous l’assure : dans le monde entier, partout où l’Évangile sera annoncé, on racontera aussi, à la louange de cette femme, ce qu’elle vient de faire.
      10 À la suite de cela, Judas de Kérioth, l’un des douze, alla trouver les chefs des prêtres pour leur proposer de livrer Jésus entre leurs mains.
      11 Sa proposition les réjouit, et ils promirent de lui donner de l’argent. Dès lors, il chercha une occasion favorable pour leur livrer Jésus.
      12 Le premier jour de la fête des pains sans levain, celui où l’on tue l’agneau pascal, les disciples lui demandèrent : — Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs pour le repas de la Pâque ?
      13 Alors, il envoya deux d’entre eux en leur donnant les instructions suivantes : — Allez dans la ville. Un homme portant une cruche pleine d’eau viendra à votre rencontre. Suivez-le.
      14 Lorsqu’il entrera dans une maison, dites au propriétaire : « Le Maître fait demander : “Où est la pièce réservée pour moi où je pourrai célébrer la Pâque avec mes disciples ?” »
      15 Il vous montrera alors, à l’étage supérieur, une grande chambre toute prête, garnie de tapis et de coussins. C’est là que vous ferez les préparatifs pour nous.
      16 Les disciples partirent. Lorsqu’ils arrivèrent dans la ville, ils trouvèrent tout comme Jésus le leur avait prédit et ils préparèrent le repas pascal.
      17 Le soir, Jésus arrive avec les douze.
      18 Pendant qu’ils sont à table, au milieu du repas, il leur dit : — Oui, vraiment, il faut que je vous le dise : l’un de vous me trahira… Celui-là même qui mange avec moi.
      19 À ces mots, ils sont consternés et deviennent tout tristes. L’un après l’autre, ils lui demandent : — Serait-ce moi ? —
      20 Oui, continue-t-il, c’est l’un des douze, qui trempe son morceau dans le même plat que moi.
      21 Certes, le Fils de l’homme poursuit son chemin prédit par les Écritures, mais malheur à celui par qui il va être livré. Mieux vaudrait pour cet homme-là n’être jamais né !
      22 Au cours du repas, Jésus prend du pain et, après avoir demandé à Dieu de le bénir, il le brise et en distribue les morceaux à ses disciples en disant : — Prenez, c’est mon corps.
      23 Ensuite, il saisit une coupe, remercie Dieu et la leur donne. Ils en boivent tous.
      24 Alors, il leur dit : — C’est mon sang par lequel Dieu scelle sa nouvelle alliance. Il va être versé pour beaucoup d’hommes.
      25 Vraiment, je vous l’assure : je ne boirai plus de ce fruit de la vigne avant le jour où je le boirai sous une forme nouvelle dans le royaume de Dieu.
      26 Ils chantent les cantiques de louange et sortent pour se diriger vers le mont des Oliviers.
      27 Jésus leur dit : — Vous allez tous être ébranlés dans votre foi, car il est dit dans l’Écriture : Je frapperai le berger à mort et les moutons s’enfuiront de tous côtés.
      28 Néanmoins, quand je serai ressuscité, j’irai vous attendre en Galilée.
      29 Pierre lui déclare : — Même si tous les autres étaient ébranlés, moi, jamais ! —
      30 Toi, lui répond Jésus, vraiment, je te l’assure : aujourd’hui, oui, cette nuit même, avant que le coq ne chante deux fois, tu m’auras déjà renié trois fois.
      31 Mais Pierre proteste avec véhémence : — Même s’il me fallait mourir avec toi, jamais je ne te renierai. Et tous protestent de même (de leur fidélité).
      32 Ils arrivent à un petit domaine nommé Gethsémané. Jésus dit à ses disciples : — Asseyez-vous ici pendant que je vais prier.
      33 Il prend avec lui Pierre, Jacques et Jean. Bientôt, il est comme submergé de crainte et d’angoisse. Il se met à trembler
      34 et dit à ses compagnons : — Mon âme est accablée de tristesse, d’une tristesse mortelle. Restez ici et veillez !
      35 Il s’éloigne de quelques pas, se jette face contre terre et supplie Dieu que, si possible, cette heure (de souffrance et d’angoisse) lui soit épargnée. —
      36 Père, implore-t-il, pour toi, tout est possible. Détourne de moi cette coupe, écarte cette épreuve. Toutefois, ne fais pas ce que je désire, mais que ta volonté soit faite.
      37 Il revient vers ses disciples et les trouve endormis. — Simon, dit-il à Pierre, tu dors ? Tu n’as pas été capable de résister au sommeil pendant une seule heure !
      38 Veillez et priez pour ne pas céder à la tentation. Certes, l’esprit est plein de bonne volonté, mais la nature humaine est faible.
      39 Il s’éloigne de nouveau et se remet à prier, répétant les mêmes paroles.
      40 Il revient encore vers les disciples et les trouve de nouveau endormis. Leurs paupières se sont fermées d’elles-mêmes, et ils ne savent que lui répondre.
      41 Lorsqu’il revient pour la troisième fois, il leur dit : — Vous dormez encore et vous vous reposez ! C’est fini, tout est réglé : il a eu son salaire. Mon heure est venue. C’est le moment où le Fils de l’homme va être livré entre les mains d’hommes qui ne se soucient pas de Dieu.
      42 Allons, levez-vous ! Voyez, celui qui me trahit arrive.
      43 À peine achève-t-il ces mots, que survient Judas, l’un des douze. Il est suivi d’une troupe armée d’épées et de gourdins, envoyée par les chefs des prêtres, les interprètes de la loi et les anciens.
      44 Le traître a convenu avec la troupe d’un signe de reconnaissance : « Celui que j’embrasserai, leur a-t-il dit, c’est votre homme. Saisissez-vous de lui et emmenez-le sous bonne garde ».
      45 Dès qu’il est arrivé, Judas se dirige droit sur Jésus et lui dit : — Maître ! et il l’embrasse avec effusion.
      46 Aussitôt, les autres s’avancent pour s’emparer de lui et l’arrêter.
      47 Mais l’un des assistants dégaine son épée, donne un coup au serviteur du grand-prêtre et lui coupe l’oreille.
      48 Jésus, s’adressant à ceux qui sont venus l’arrêter, leur dit : — Vous me prenez donc pour un brigand ? Vous êtes sortis en force avec des épées et des gourdins pour vous emparer de moi !
      49 Chaque jour, j’étais parmi vous lorsque j’enseignais dans le temple, et personne n’a mis la main sur moi. Mais il faut bien que les prophéties de l’Écriture s’accomplissent.
      50 Alors, tous ses disciples l’abandonnent et prennent la fuite.
      51 Un jeune homme le suit pourtant, couvert seulement d’un morceau d’étoffe.
      52 Les agents se précipitent sur lui et veulent le saisir, mais lui, abandonnant sa toile de lin entre leurs mains, s’enfuit tout nu.
      53 Jésus est conduit chez le grand-prêtre chez qui les chefs des prêtres, les anciens et les interprètes de la loi se réunissent au grand complet.
      54 Pierre, qui s’est hasardé à suivre Jésus à distance, parvient à se glisser jusque dans l’intérieur de la cour du grand-prêtre. Il se mêle aux gardes et s’assied près du feu pour se réchauffer.
      55 Pendant ce temps, les chefs des prêtres et tout le Conseil supérieur cherchent un témoignage contre Jésus permettant de le condamner à mort. Ils n’en trouvent cependant aucun.
      56 Certes, beaucoup de gens sont là et déposent contre lui toutes sortes d’accusations mensongères, mais leurs témoignages ne concordent pas.
      57 Enfin, quelques-uns se lèvent pour porter contre lui ce faux témoignage : —
      58 Nous l’avons entendu dire : « Je démolirai ce temple fait de main d’homme et, en trois jours, j’en reconstruirai un autre, qui ne sera pas fait de main d’homme ».
      59 Mais même là-dessus, leurs dépositions ne concordent pas.
      60 Alors, le grand-prêtre se lève au milieu de l’assemblée et prend lui-même l’interrogatoire en mains. — Eh bien, demande-t-il à Jésus, tu n’as rien à répondre à ce que ces gens-là viennent de déposer contre toi ?
      61 Mais Jésus garde le silence. Le grand-prêtre poursuit son interrogatoire : — Es-tu le Christ, le Fils du Dieu béni ?
      62 Et Jésus répond : — Oui, je le suis ! Et, un jour, vous reverrez tous le Fils de l’homme siégeant à la droite du Dieu tout-puissant et revenant en gloire sur les nuées du ciel.
      63 À ces mots, le grand-prêtre déchire sa tunique en signe de consternation et s’écrie : — Qu’avons-nous encore besoin de témoins ?
      64 Vous avez entendu comme il a blasphémé contre Dieu ! Qu’en dites-vous ? Quel est votre verdict ? Alors, tous, à l’unanimité, le déclarent coupable de crime et passible de la peine de mort.
      65 Quelques-uns se mettent à cracher sur lui, ils lui couvrent le visage, le frappent à la tête et crient : — Hé ! prophète ! Qui c’était ? Même les gardes lui donnent des gifles et le bourrent de coups de poing.
      66 Pendant ce temps, Pierre est toujours en bas dans la cour intérieure. Une des domestiques du grand-prêtre arrive.
      67 Elle aperçoit Pierre qui se chauffe, le dévisage attentivement et lui dit : — Toi aussi, tu étais avec ce Jésus, le Nazaréen !
      68 Et lui de le nier en disant : — Je ne vois pas ce que tu veux dire. Puis il se glisse vers la cour extérieure. Quelque part, un coq se met à chanter.
      69 Mais la servante le remarque et répète à ceux qui sont là : — Celui-là fait aussi partie de leur bande.
      70 De nouveau, Pierre le nie. Au bout d’un moment, ceux qui sont là redisent à Pierre : — Pas de doute, tu es des leurs. D’ailleurs, tu es Galiléen.
      71 Alors, il s’emporte et se met à jurer et à crier : — Que Dieu me maudisse si je mens : je ne connais même pas cet homme dont vous parlez !
      72 Soudain, pour la seconde fois, un coq lance son cri. Aussitôt, Pierre se rappelle la prédiction que Jésus lui a faite : « Avant que le coq ne chante deux fois, tu m’auras déjà renié trois fois ». Et il fond en larmes.

      Marc 15

      1 Dès l’aube, les chefs des prêtres délibèrent avec les anciens et les interprètes de la loi en assemblée plénière du Conseil supérieur, pour statuer sur le sort de Jésus. Ils le font ligoter avec des chaînes et l’emmènent pour le remettre entre les mains de Pilate.
      2 Celui-ci commence son interrogatoire en lui demandant : — Ainsi donc, tu es le roi des Juifs ! Jésus lui répond : — Tu le dis toi-même !
      3 Les chefs des prêtres multiplient leurs accusations contre lui.
      4 Pilate l’interroge de nouveau : — Alors ! Tu n’as rien à dire pour ta défense ? Tu n’entends donc pas toutes les accusations portées contre toi ?
      5 Mais Jésus garde désormais un silence total, au grand étonnement de Pilate.
      6 À l’occasion de la fête de la Pâque, Pilate accordait habituellement aux Juifs l’amnistie d’un prisonnier : il leur relâchait celui que la foule désignait.
      7 Or, il avait à ce moment-là sous les verrous un certain Barabbas, arrêté avec d’autres révolutionnaires pour un meurtre commis au cours d’une émeute.
      8 (Ce matin-là,) la foule monte donc au prétoire pour réclamer à grands cris la faveur que le gouverneur a l’habitude de leur accorder.
      9 Pilate leur demande : — Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ?
      10 En effet, il s’est bien rendu compte que c’est par jalousie et par haine que les membres de la hiérarchie sacerdotale lui ont livré Jésus.
      11 Mais les chefs des prêtres travaillent la foule et l’incitent à demander plutôt la libération de Barabbas.
      12 Pilate leur redemande : — Dans ce cas, que voulez-vous que je fasse de celui que vous appelez le roi des Juifs ?
      13 Alors, ils se mettent à crier : — À la croix ! À la croix ! —
      14 Mais enfin, reprend Pilate, qu’a-t-il fait de mal ? Mais ils hurlent de plus en plus fort : — À la croix ! À la croix !
      15 Alors, Pilate, voulant donner satisfaction à la foule, leur relâche Barabbas et, après avoir fait fouetter Jésus, il le remet à ses soldats pour qu’on le crucifie.
      16 Ceux-ci emmènent Jésus dans la cour intérieure du palais qui est en même temps leur caserne. Ils rassemblent toute la cohorte.
      17 Ils affublent alors Jésus d’une cape pourpre et placent sur sa tête une couronne faite de branches épineuses tressées.
      18 Puis ils se mettent à l’acclamer en disant : — Salut, roi des Juifs !
      19 Ils le frappent à la tête à coups de bâton, crachent sur lui, s’agenouillent devant lui comme pour l’adorer.
      20 Puis, quand ils ont fini de se moquer de lui, ils lui arrachent la cape pourpre, lui remettent ses habits et le conduisent hors de la ville pour le crucifier.
      21 Ils réquisitionnent un passant revenant des champs, Simon de Cyrène, le père d’Alexandre et de Rufus, et l’obligent à porter la croix de Jésus.
      22 C’est ainsi qu’ils amènent Jésus au lieu appelé Golgotha, qui se traduit : « Place du Crâne ».
      23 Ils veulent lui donner du vin additionné de myrrhe, mais il refuse d’en prendre.
      24 Alors, ils le clouent à la croix puis se partagent ses vêtements, pièce par pièce, en tirant au sort la part de chacun.
      25 Il était environ neuf heures du matin quand ils le crucifièrent.
      26 Au-dessus de sa tête, on avait fixé un écriteau indiquant le motif de sa condamnation et portant ces mots : « Le roi des Juifs ».
      27 Avec Jésus, ils crucifièrent deux brigands, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche.
      29 Les passants le huaient et secouaient la tête en se moquant de lui : — Hé ! toi qui démolis le temple et qui le rebâtis en trois jours,
      30 sauve-toi donc toi-même, descends de la croix !
      31 Les chefs des prêtres, en compagnie des interprètes de la loi, vinrent aussi le railler. Ils se disaient entre eux : — Dire qu’il en a sauvé d’autres et qu’il est incapable de se sauver lui-même !
      32 Lui, le Messie ? Le « roi d’Israël » ? Allons donc ! Qu’il descende maintenant de la croix pour que nous puissions voir et croire ! Même ceux qui étaient crucifiés à ses côtés lui lançaient des insultes.
      33 Vers midi, tout à coup, le pays tout entier fut plongé dans l’obscurité. Cela dura jusqu’à trois heures de l’après-midi.
      34 À ce moment, Jésus se mit à crier à pleine voix : — Eli, Eli, lama sabachthani ! ce qui se traduit par : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?
      35 Quelques assistants, en entendant ces paroles (prononcées en araméen) dirent : — Voilà qu’il appelle (le prophète) Élie.
      36 L’un d’eux courut tremper une éponge dans du vin aigre, la piqua au bout d’un bambou et la présenta à Jésus pour qu’il boive. — Laissez-moi faire, dit-il à ses compagnons ! Voyons si Élie va venir le tirer de là.
      37 Mais Jésus poussa un grand cri et mourut.
      38 Au même moment, le grand rideau du temple (qui séparait le lieu saint du lieu très-saint) se déchira en deux, de haut en bas.
      39 En voyant Jésus mourir ainsi, l’officier romain qui se tenait en face de la croix s’écria : — Cet homme était certainement fils de Dieu !
      40 Quelques femmes se tenaient à distance et suivaient la scène de loin. Il y avait, entre autres, Marie de Magdala, Marie la mère de Jacques le cadet et de José, ainsi que Salomé.
      41 C’étaient celles qui l’avaient suivi habituellement et qui l’avaient assisté de leurs services et de leurs biens lorsqu’il était encore en Galilée. Il y en avait encore plusieurs autres qui étaient montées avec lui à Jérusalem.
      42 Déjà le soir tombait, or c’était le « jour de préparation », c’est-à-dire une veille de sabbat.
      43 Joseph d’Arimathée était un membre estimé du Conseil supérieur des Juifs. Il vivait, lui aussi, dans l’attente du règne de Dieu. Il prit une décision courageuse et alla trouver Pilate pour lui demander le corps de Jésus.
      44 Pilate fut surpris d’apprendre que Jésus était déjà mort. Il fit appeler l’officier de service et lui demanda s’il était mort depuis longtemps.
      45 Celui-ci lui confirma le fait. Pilate ordonna donc que le corps soit mis à la disposition de Joseph.
      46 Celui-ci, après avoir acheté un linceul, détacha le corps de la croix, l’enveloppa dans le linceul et le déposa dans une tombe taillée en plein roc. Finalement, il roula un bloc de pierre devant l’entrée du tombeau.
      47 Or, Marie de Magdala et Marie, mère de José, suivaient toute la scène, elles regardaient attentivement l’endroit où on l’avait mis.

      Luc 22

      1 On était à quelques jours de la fête « des pains sans levain », appelée la Pâque.
      2 Les grands-prêtres et les interprètes de la loi n’avaient plus qu’une pensée : se défaire de Jésus. Ils cherchaient le moyen de le supprimer, mais ils avaient peur du peuple.
      3 Ce fut alors que Satan trouva accès dans le cœur de Judas surnommé l’Iscariot, l’un des douze.
      4 Judas alla trouver les grands-prêtres et les officiers de la garde du temple pour s’entendre avec eux sur la manière dont il pourrait livrer Jésus entre leurs mains.
      5 Ils en furent tout heureux et convinrent de lui donner une certaine somme d’argent.
      6 Il accepta et, à partir de ce moment-là, il cherchait une occasion favorable pour leur livrer Jésus sans que la foule s’en aperçoive.
      7 Vint le jour de la fête des pains sans levain, où l’on devait sacrifier les agneaux pour la Pâque.
      8 Jésus envoya Pierre et Jean en leur disant : — Allez préparer tout ce qu’il faut pour notre repas pascal. —
      9 Et où veux-tu que nous le préparions ? lui demandèrent-ils. —
      10 Dès que vous entrerez dans la ville, un homme portant une cruche d’eau viendra à votre rencontre. Suivez-le dans la maison où il entrera.
      11 Et voici ce que vous direz au propriétaire de la maison : « Le Maître te fait demander : “Où est la salle où je pourrai célébrer la Pâque avec mes disciples ?” »
      12 Alors, il vous montrera, à l’étage supérieur, une grande pièce toute garnie de tapis et de coussins : c’est là que vous ferez les préparatifs.
      13 Ils partirent donc, trouvèrent tout comme Jésus l’avait dit et préparèrent le repas pascal.
      14 Quand ce fut l’heure, Jésus se mit à table avec les apôtres.
      15 Il leur dit : — J’ai vivement désiré célébrer ce repas pascal avec vous, avant de souffrir.
      16 En effet, je vous le déclare : jamais plus je ne le mangerai, jusqu’au jour où tout ce que cette Pâque signifie sera réalisé dans le royaume de Dieu.
      17 Puis il prit une coupe, prononça la prière de remerciement et dit : — Prenez cette coupe et partagez-la entre vous,
      18 car je vous le dis : désormais, je ne boirai plus du fruit de la vigne avant que le règne de Dieu ne soit venu.
      19 Ensuite, il prit du pain, prononça la prière de remerciement, le partagea en morceaux et les leur donna en disant : — Ceci est mon corps qui va être donné pour vous. Faites cela, plus tard, en souvenir de moi.
      20 Après le repas, il fit de même pour la coupe, en disant : — Cette coupe est la nouvelle alliance de Dieu signée de mon sang qui va être répandu pour vous…
      21 D’ailleurs, voici, celui qui va me livrer est ici, à cette table… Il mange avec moi…
      22 Certes, le Fils de l’homme continue son chemin suivant ce que Dieu a décidé pour lui, mais malheur à l’homme par qui il va être trahi !
      23 Les disciples commencèrent à se demander l’un à l’autre qui d’entre eux serait capable de faire une chose pareille.
      24 Il s’ensuivit une discussion assez vive pour savoir lequel d’entre eux devait être considéré comme le plus grand.
      25 Jésus intervint : — Les rois des nations agissent en seigneurs et maîtres, ils font sentir leur autorité à leurs peuples et avec cela, se font appeler leurs « bienfaiteurs ».
      26 Il ne faut pas que vous suiviez leur exemple. Bien au contraire ! Que le plus âgé parmi vous prenne la place du plus jeune, que le plus grand se comporte comme le plus petit et que celui qui est le chef se considère comme le serviteur.
      27 À votre avis, qui est le plus grand ? Celui qui est assis à table ou celui qui sert ? Celui qui est à table, n’est-ce pas ? Or, j’occupe, parmi vous, la fonction de serviteur…
      28 Vous êtes toujours restés fidèlement avec moi au cours de mes épreuves.
      29 C’est pourquoi, comme mon Père m’a donné le royaume, je vous le donne à mon tour.
      30 Vous mangerez et vous boirez à ma table, dans mon royaume, et vous siégerez sur des trônes pour régner sur les douze tribus d’Israël. —
      31 Écoute, Simon, méfie-toi : Satan a demandé le droit de vous passer tous au crible, comme on secoue le blé pour le séparer de la balle.
      32 Mais moi, j’ai prié pour toi, pour que tu ne perdes pas la foi. Et toi, le jour où tu seras revenu sur le bon chemin, sois le soutien de tes frères, fortifie-les (dans la foi). —
      33 Seigneur, lui répondit Simon, avec toi je suis prêt à aller, s’il le faut, en prison, ou même à mourir. —
      34 Pierre, reprit Jésus, je te préviens : aujourd’hui même, avant que le coq ait fini de chanter, trois fois déjà tu auras déclaré que tu ne me connais pas.
      35 Puis, s’adressant à l’ensemble des disciples, il continua : — Quand je vous ai envoyés sans bourse ni sac de voyage ni sandales, avez-vous manqué de quoi que ce soit ? — De rien, dirent-ils. —
      36 Maintenant, c’est différent, poursuivit-il, si vous avez une bourse, prenez-la. De même, que celui qui a un sac le prenne. Et si quelqu’un n’a pas d’épée, qu’il vende son manteau pour en acheter une.
      37 Car croyez-moi, il y a une parole de l’Écriture qui doit encore se réaliser à mon sujet, c’est celle-ci : Il a été mis au nombre des criminels. Oui, certes, tout ce qui a été écrit de moi est en train de s’accomplir : ma course touche à sa fin. —
      38 Seigneur, lui dirent-ils, voilà justement deux épées. — C’est suffisant, leur répondit-il.
      39 Alors, il sortit et se dirigea, comme d’habitude, vers le mont des Oliviers, suivi de ses disciples.
      40 Quand il fut arrivé, il leur dit : — Continuez à prier pour que vous ne cédiez pas à la tentation.
      41 Puis il s’éloigna d’eux, à la distance d’un jet de pierre. Il se mit à genoux et pria ainsi : —
      42 Ô mon Père, si tu le veux bien, éloigne de moi cette coupe (de souffrance). Toutefois, que ta volonté soit faite, et non la mienne.
      43 Un ange venu du ciel lui apparut et lui donna de nouvelles forces.
      44 L’angoisse le saisit, il commença à lutter avec la mort, sa prière se fit de plus en plus pressante, il jeta (dans ce combat) toutes les forces de son être, sa sueur coulait jusqu’à terre, pareille à des gouttes de sang.
      45 Après avoir ainsi prié, il se leva et retourna vers ses disciples qu’il trouva endormis, accablés sous le poids de leur chagrin. —
      46 Comment pouvez-vous dormir ? leur dit-il. Debout ! Et priez pour que vous ne cédiez pas à la tentation.
      47 Il était encore en train de leur parler quand toute une troupe de gens surgit. À sa tête marchait le nommé Judas, l’un des douze. Il s’approcha de Jésus pour l’embrasser.
      48 Jésus l’arrêta et lui dit : — Judas, c’est par un baiser que tu trahis le Fils de l’homme !
      49 En voyant ce qui allait se passer, les compagnons de Jésus lui demandèrent : — Maître, nous y allons avec nos épées ?
      50 Et immédiatement, l’un d’eux frappa le serviteur du grand-prêtre et lui coupa l’oreille droite.
      51 Mais Jésus les retint en disant : — Laissez, cela suffit. Puis il toucha l’oreille du blessé et le guérit.
      52 Il se tourna ensuite vers ceux qui s’étaient joints à la troupe envoyée pour le prendre, les grands-prêtres, les chefs des gardes du temple et les anciens du peuple : — Vous me prenez pour un rebelle ou un brigand, pour que vous soyez sortis armés d’épées et de gourdins ?
      53 Chaque jour, j’étais au milieu de vous dans la cour du temple, et personne n’a mis la main sur moi. Mais maintenant que règne l’obscurité, c’est votre heure. Vous avez pour vous la puissance des ténèbres.
      54 Alors, ils se saisirent de lui et le conduisirent dans le palais du grand-prêtre. Pierre le suivit de loin.
      55 Au milieu de la cour, on avait allumé un feu, et les gens s’étaient assis autour. Pierre se mêla au groupe.
      56 Une jeune servante, en le voyant là, près du feu, l’observa attentivement à la clarté de la flamme et fit remarquer : — En voilà un qui était aussi avec lui.
      57 Mais Pierre protesta : — Ma fille, je ne connais même pas cet homme !
      58 Peu après, quelqu’un d’autre, en apercevant Pierre, l’interpella : — Toi aussi, tu fais partie de cette bande ! — Mais non ! déclara Pierre, je n’ai rien à voir avec eux !
      59 Environ une heure plus tard, un autre encore soutint avec insistance : — Pas de doute ! Cet homme-là était aussi avec lui. D’ailleurs c’est un Galiléen. —
      60 Mais non, je ne sais pas ce que tu veux dire ! s’écria Pierre. Au même instant, pendant qu’il était encore en train de parler, le coq se mit à chanter.
      61 Le Seigneur se retourna, et son regard rencontra celui de Pierre. Alors, Pierre se rappela que le Seigneur l’avait prévenu : Avant que le coq ne chante aujourd’hui, tu m’auras déjà trois fois renié !
      62 Il se glissa dehors et pleura amèrement.
      63 Les hommes qui détenaient Jésus se moquaient de lui. Ils le frappaient
      64 et, après lui avoir couvert le visage, ils criaient : — Hé ! Fais le prophète ! Devine qui t’a frappé maintenant !
      65 Et ils se mirent à l’accabler d’injures blasphématoires.
      66 Dès le point du jour, se réunit l’assemblée des anciens du peuple, des grands-prêtres et des interprètes de la loi. Ils firent amener Jésus devant leur Conseil supérieur.
      67 L’interrogatoire commença : — Si tu es vraiment le Messie, déclare-le nous. — Si je vous le disais, répliqua-t-il, vous ne le croiriez quand même pas,
      68 et si je vous interrogeais, vous ne me répondriez pas.
      69 Mais à partir de maintenant, le Fils de l’homme siégera à la droite du Dieu tout-puissant.
      70 Alors, ils se mirent à crier tous ensemble : — Tu es donc le Fils de Dieu ? — Vous dites vous-mêmes que je le suis, leur répondit Jésus.
      71 Là-dessus, ils s’écrièrent : — Est-ce que nous avons encore besoin de témoignages ? Nous venons de l’entendre nous-mêmes de sa propre bouche.

      Luc 23

      1 Toute l’assemblée se leva et l’emmena chez Pilate.
      2 Là, ils portèrent contre lui l’accusation suivante : — Nous avons découvert que cet homme sème le désordre parmi notre peuple, il incite les gens à la révolte et leur interdit de payer l’impôt à l’empereur. Il se fait passer pour le Messie, le roi (des Juifs).
      3 Alors, Pilate lui demanda : — Tu es le roi des Juifs ? — Tu le dis toi-même, lui répondit Jésus.
      4 Après avoir procédé à son interrogatoire, Pilate se tourna vers les grands-prêtres et les gens rassemblés : — Je ne trouve rien de criminel chez cet homme et je ne vois pas pourquoi je le condamnerais.
      5 Mais ils insistaient de plus en plus, disant : — C’est un agitateur. Il soulève le peuple avec ses idées ! Il a endoctriné toute la Judée ! Il a commencé en Galilée et il a poussé jusqu’ici.
      6 Quand Pilate entendit parler de la Galilée, il demanda si cet homme était galiléen.
      7 Lorsqu’il apprit qu’il relevait effectivement de la juridiction d’Hérode, il l’envoya à ce dernier qui, justement, se trouvait lui aussi à Jérusalem durant ces jours-là.
      8 Hérode fut ravi de voir Jésus, car, depuis longtemps, il aurait aimé faire sa connaissance : il avait tant entendu parler de lui ! Il espérait le voir faire quelque miracle sous ses yeux.
      9 Aussi lui posa-t-il quantité de questions sur toutes sortes de sujets, mais Jésus ne lui répondit pas un mot.
      10 Pendant ce temps, les grands-prêtres et les scribes se tenaient là, debout, lançant contre lui, sans relâche, des accusations violentes et passionnées.
      11 Alors, Hérode, déçu, le traita avec mépris. Ses soldats également se mirent à le tourner en ridicule. Après l’avoir affublé d’un manteau splendide pour se moquer de lui, Hérode le fit reconduire chez Pilate.
      12 Hérode et Pilate, qui étaient brouillés jusque-là, se réconcilièrent ce jour-là et devinrent amis.
      13 Pilate convoqua les grands-prêtres, les magistrats et le peuple. Il leur dit : —
      14 Vous m’avez amené cet homme en prétendant qu’il égarait le peuple et l’incitait à la révolte. Or, je l’ai interrogé moi-même devant vous, et je ne l’ai trouvé coupable d’aucun des crimes dont vous l’accusez.
      15 D’ailleurs, Hérode non plus, puisqu’il nous l’a renvoyé. Vous voyez donc : cet homme n’a rien fait qui mérite la mort.
      16 Par conséquent, je vais lui faire donner le fouet et le mettre en liberté.
      17 À chaque fête de la Pâque, Pilate devait leur accorder l’amnistie d’un condamné.
      18 Immédiatement, la foule entière se mit à hurler d’une seule voix : — À mort ! Débarrasse-nous de celui-là ! Libère-nous Barabbas !
      19 Ce Barabbas avait été mis en prison pour avoir tué quelqu’un au cours d’une émeute dans la ville.
      20 Pilate, qui désirait libérer Jésus, voulut reprendre la parole, mais ils continuaient à crier : —
      21 À la croix ! Crucifie-le !
      22 Pour la troisième fois, il leur demanda : — Mais enfin, qu’a-t-il donc fait de mal ? Je n’ai rien trouvé en lui qui puisse le faire condamner à mort. Je vais donc lui faire donner le fouet puis le remettre en liberté.
      23 Mais ils devinrent de plus en plus pressants et exigèrent, à grands cris, sa crucifixion. Finalement, ce furent leurs cris qui l’emportèrent.
      24 Pilate décida alors de les satisfaire.
      25 Il relâcha donc celui qui avait été emprisonné pour sédition et meurtre, comme ils le demandaient, et il livra Jésus à leurs caprices pour qu’ils en fassent ce qu’ils voulaient.
      26 Pendant qu’ils le menaient au supplice, ils se saisirent d’un certain Simon de Cyrène, à son retour des champs, et l’obligèrent à porter la croix derrière Jésus.
      27 Une grande foule suivait Jésus. Il y avait aussi beaucoup de femmes tout en larmes, qui se lamentaient et gémissaient sur son sort.
      28 Se tournant vers elles, il leur dit : — Femmes de Jérusalem, ne pleurez pas à cause de moi ! Pleurez plutôt à cause de vous-mêmes et de vos enfants
      29 car, sachez-le, des jours viendront où l’on dira : « Celles qui sont les plus heureuses, ce sont les femmes qui ne peuvent pas avoir d’enfants, celles qui n’en ont jamais eu et qui n’en ont jamais élevé ».
      30 Alors, les hommes souhaiteront que les montagnes tombent sur eux et que les collines les ensevelissent.
      31 Car si l’on traite ainsi le bois vert, que fera-t-on du bois mort ?
      32 Avec Jésus, on emmena aussi deux bandits qui devaient être exécutés en même temps que lui.
      33 Le cortège arriva à l’endroit appelé Place du Crâne. Là, ils clouèrent Jésus en croix avec les deux bandits, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche.
      34 Jésus pria : — Mon Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. Les soldats firent des lots avec ses vêtements et les tirèrent au sort.
      35 La foule se tenait tout autour et regardait. Quant aux chefs du peuple, ils ricanaient et se moquaient de lui : — Il en a sauvé d’autres, s’écrièrent-ils, qu’il se sauve lui-même maintenant s’il est réellement le Messie, celui que Dieu a choisi !
      36 Les soldats, de leur côté, se livraient à des plaisanteries à ses dépens. Ils s’approchaient et lui présentaient du vinaigre
      37 en lui disant : — Si tu es le roi des Juifs, libère-toi donc toi-même !
      38 En effet, au-dessus de sa tête, on avait fixé un écriteau portant ces mots : « Celui-ci est le roi des Juifs ».
      39 L’un des deux bandits crucifiés avec lui l’insultait. Il lui lança ironiquement : — Tu es le Messie, toi ? Alors, tire-toi de là, et nous avec !
      40 Mais l’autre l’interrompit et le fit taire en disant : — Tu n’as aucun respect de Dieu, toi, et pourtant tu subis la même peine !
      41 Pour nous, c’est régulier : nous payons pour ce que nous avons fait ; mais celui-là n’a rien fait d’irrégulier.
      42 Puis se tournant vers Jésus, il ajouta : — Jésus, souviens-toi de moi quand tu reviendras pour régner.
      43 Et Jésus lui répondit : — Vraiment, je te l’assure : aujourd’hui même, tu seras avec moi dans le paradis.
      44 Il était environ midi. Tout le pays fut plongé dans l’obscurité jusqu’à trois heures de l’après-midi.
      45 Le soleil resta entièrement caché. Le grand rideau du temple se déchira par le milieu.
      46 Alors, Jésus poussa un grand cri : — Mon Père, je remets mon esprit entre tes mains. Il mourut en disant ces mots.
      47 En voyant ce qui s’était passé, l’officier romain reconnut la vérité et s’écria : — Aucun doute, cet homme était certainement innocent et droit.
      48 Après avoir vu ce qui était arrivé, tout le peuple, venu en foule pour assister à ce spectacle, s’en retourna profondément impressionné.
      49 Quant aux amis de Jésus et tous ceux qui l’avaient connu, en particulier les femmes qui l’avaient accompagné depuis la Galilée, ils se tenaient tous à l’écart et observaient de loin ce qui se passait.
      50 Un homme appelé Joseph, un membre du Conseil supérieur des Juifs, intervint alors. C’était un homme bon et droit.
      51 Il n’était pas d’accord avec la politique de ses collègues et ne s’était pas associé à leur décision. Il était originaire d’Arimathée, une ville de Judée, et faisait partie de ceux qui vivaient dans l’attente du royaume de Dieu.
      52 Il alla trouver Pilate et lui demanda le corps de Jésus.
      53 Après l’avoir détaché de la croix, il l’enveloppa d’un drap de lin et le déposa dans un tombeau taillé en plein rocher, où personne n’avait encore été enseveli.
      54 C’était le vendredi, avant le début du sabbat.
      55 Les femmes qui avaient accompagné Jésus depuis la Galilée suivirent Joseph, elles regardèrent le tombeau et notèrent comment le corps de Jésus avait été déposé.
      56 Ensuite elles retournèrent chez elles et préparèrent des huiles aromatiques et des parfums (pour embaumer le mort). Puis elles passèrent le jour du sabbat dans le silence et le repos, comme la loi le prescrit.

      Jean 13

      1 C’était juste avant la fête pascale. Jésus savait que le moment était venu pour lui de quitter ce monde pour s’en aller auprès de son Père. C’est pourquoi il voulut donner aux siens, qui allaient rester dans ce monde, une preuve suprême de l’amour dont il les avait toujours aimés.
      2 C’était au cours du repas pascal. Déjà le diable avait semé dans le cœur de Judas de Kérioth, fils de Simon, le dessein de trahir son Maître et de le livrer.
      3 Jésus savait aussi que le Père avait remis entre ses mains le pouvoir suprême sur toutes choses, qu’il était venu d’auprès de Dieu et allait retourner vers lui.
      4 Sachant tout cela, il se leva de table pendant le dîner, quitta ses vêtements de dessus et prit une serviette de lin qu’il noua autour de ses hanches en guise de tablier.
      5 Ensuite, il versa de l’eau dans une bassine destinée aux ablutions et se mit à laver les pieds de ses disciples, puis à les essuyer avec la serviette qu’il avait nouée autour de sa taille.
      6 Quand vient le tour de Simon Pierre, celui-ci proteste : — Toi Seigneur, tu veux me laver les pieds ?
      7 Jésus lui répond : — Ce que je fais, tu ne peux pas le comprendre pour l’instant, tu le comprendras par la suite.
      8 Mais Pierre lui réplique : — Toi, me laver les pieds ? À moi ? Jamais de la vie ! Jésus lui répond : — Si je ne te lave pas, tu n’auras plus de communion avec moi. —
      9 Dans ce cas, lui dit Simon Pierre, ne me lave pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête.
      10 Jésus lui dit : — Celui qui vient de se baigner est entièrement propre, il n’a plus besoin de se faire laver, sauf les pieds. Or vous, vous êtes propres. Malheureusement pas tous.
      11 Jésus, en effet, connaissait celui qui allait le trahir. Voilà pourquoi il avait ajouté : « Malheureusement pas tous ».
      12 Après leur avoir lavé les pieds, il remit ses vêtements et se rassit à table. Alors, il leur dit : — Avez-vous compris ce que je viens de vous faire ?
      13 Vous m’appelez Maître et Seigneur, et vous avez raison, car je le suis, en effet.
      14 Si donc, en tant que Maître et Seigneur, je vous ai lavé les pieds, vous devez désormais, vous aussi, vous laver les pieds les uns aux autres.
      15 Je viens de vous donner un exemple, pour qu’à votre tour vous agissiez comme j’ai agi envers vous.
      16 Vraiment, je vous l’assure, un serviteur n’est jamais supérieur à son maître ni le messager plus grand que celui qui l’envoie.
      17 Maintenant que vous savez ces choses et que vous les avez comprises, vous serez heureux… à condition d’agir en conséquence. —
      18 Je ne parle pas de vous tous : je sais fort bien quels sont ceux que je me suis choisis, mais je sais aussi que les prédictions de l’Écriture doivent se réaliser. Or, il est écrit : Celui avec lequel j’ai partagé mon pain m’a donné un coup de pied.
      19 Je préfère vous le dire dès maintenant avant que cela ne se produise, pour qu’au moment où cela arrivera, vous croyiez que moi, je suis (celui qui est).
      20 Vraiment, je vous l’assure : recevoir l’un des messagers que j’enverrai, c’est me recevoir moi-même. Or, me recevoir, c’est recevoir Dieu lui-même qui m’a envoyé.
      21 Après avoir dit cela, Jésus fut intérieurement fort troublé et, dans un profond sérieux, il déclara ouvertement : — Oui, vraiment, je vous l’assure : l’un d’entre vous me trahira.
      22 Ses disciples, visiblement décontenancés, se regardaient les uns les autres, en se demandant de qui il pouvait bien parler.
      23 L’un d’entre eux, le disciple que Jésus aimait, se trouvait à table juste à côté de Jésus.
      24 Simon Pierre lui fit signe pour qu’il demande à Jésus de qui il venait de parler.
      25 Et ce disciple, se penchant aussitôt sur la poitrine de Jésus, lui demanda : — Seigneur, de qui s’agit-il ?
      26 Et Jésus lui répondit : — Je vais tremper ce morceau (de pain dans la sauce). Celui à qui je le donnerai, c’est lui. Là-dessus, Jésus prit la bouchée qu’il avait trempée et l’offrit à Judas, fils de Simon de Kérioth.
      27 Aussitôt après avoir reçu cette bouchée, Judas fut saisi par l’esprit du mal, Satan entra en lui et prit possession de son cœur. Alors, Jésus lui dit : — Fais au plus vite ce que tu dois faire.
      28 Aucun de ceux qui étaient à table ne comprit pourquoi il lui disait cela.
      29 Comme Judas gérait la bourse commune et détenait l’argent, quelques-uns supposèrent que Jésus le chargeait d’acheter ce qu’il leur fallait pour la fête, ou qu’il lui commandait de donner quelque chose aux pauvres.
      30 Dès que Judas eut pris le morceau de pain, il se hâta de sortir. Il faisait nuit.
      31 Quand il fut parti, Jésus dit : — Maintenant l’heure est venue où le Fils de l’homme a montré sa gloire, et la gloire de Dieu lui-même est apparue en lui.
      32 Puisque la gloire de Dieu apparaît en lui, Dieu, à son tour, fera lui-même paraître la gloire du Fils de l’homme. Et c’est bientôt qu’il va le faire.
      33 Mes chers enfants, je suis encore avec vous, mais ce n’est plus pour longtemps. Vous me chercherez, mais là où je vais, vous ne pouvez aller. Je l’ai déjà dit aux foules, je vous le répète à présent, car c’est aussi vrai pour vous.
      34 Je vous donne une directive nouvelle : aimez-vous les uns les autres. Oui, tel est mon commandement : comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres.
      35 La marque par laquelle tous les hommes pourront reconnaître si vous êtes mes vrais disciples, c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres.
      36 Simon Pierre lui demanda : — Seigneur, où vas-tu ? Jésus lui répondit : — Tu ne peux me suivre maintenant là où je vais, mais plus tard tu passeras par le même chemin que moi.
      37 Mais Pierre insista : — Et pourquoi donc, Seigneur, ne pourrais-je pas te suivre dès maintenant ? Je suis prêt à sacrifier ma vie pour toi ! —
      38 Tu es prêt à sacrifier ta vie pour moi ? répartit Jésus. Vraiment, je te l’assure : avant que le coq ne se mette à chanter, tu m’auras déjà renié trois fois.

      Jean 14

      1 (Jésus dit :) — Ne soyez pas inquiets, que votre cœur ne soit pas troublé. Vous avez foi en Dieu, ayez aussi foi en moi.
      2 Dans la maison de mon Père, il y a beaucoup de place. Si ce n’était pas vrai, est-ce que je vous aurais dit que je m’en vais pour vous y préparer une demeure ?
      3 Lorsque je vous aurai préparé cette demeure, je reviendrai et je vous prendrai avec moi, si bien que vous serez, vous aussi, là où je serai.
      4 Vous savez bien où je vais et par quel chemin on y parvient.
      5 Thomas lui fit remarquer : — Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas, comment saurions-nous par quel chemin y parvenir ? —
      6 Le chemin, répondit Jésus, c’est moi, (parce que) je suis la vérité et la vie. Personne ne parviendra jusqu’au Père sans passer par moi.
      7 Si vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Mais (que dis-je,) maintenant déjà, vous le connaissez, vous l’avez même vu.
      8 Philippe intervint : — Seigneur, montre-nous simplement le Père et nous serons satisfaits. —
      9 Eh quoi, lui répondit Jésus, après tout le temps que j’ai passé avec vous, tu ne m’as pas encore reconnu, Philippe ! Celui qui m’a vu, a aussi vu mon Père. Comment peux-tu dire : Montre-nous le Père ?
      10 Ne crois-tu pas que je suis un avec mon Père : que je vis en lui et qu’il vit en moi ? Ce que je vous dis, je ne le tire pas de mon propre fond, c’est le Père qui demeure continuellement en moi qui accomplit par moi ses propres œuvres.
      11 Si vous ne me croyez pas sur parole quand je dis que je vis dans le Père et que le Père vit en moi, alors croyez-le du moins à cause des œuvres que vous m’avez vu accomplir.
      12 Vraiment, je vous l’assure, celui qui croit fermement en moi accomplira lui-même les œuvres que je fais. Il fera même de plus grandes choses, parce que je retourne auprès du Père.
      13 Et quoi que ce soit que vous demandiez en vous recommandant de moi, je le réaliserai pour que, par le Fils, la gloire du Père devienne manifeste.
      14 Je le répète : si vous demandez quelque chose en vous recommandant de moi, je le ferai. —
      15 (De votre côté,) si réellement vous m’aimez, vous vous appliquerez à suivre mes instructions.
      16 Et moi, je demanderai au Père de vous donner quelqu’un d’autre pour vous conseiller et vous défendre, afin qu’il reste pour toujours avec vous :
      17 c’est l’Esprit de vérité, celui que les hommes loin de Dieu sont incapables d’accueillir, parce qu’ils sont aveugles pour ce qui le concerne et qu’ils n’en ont aucune notion. Pour vous, par contre, il n’est pas un étranger, car il est auprès de vous et il demeurera en vous.
      18 Non, je ne vous laisserai pas seuls, comme des orphelins dans ce monde. Je reviendrai auprès de vous.
      19 Sous peu, le monde ne me verra plus ; vous, par contre, vous me verrez parce que je suis vivant et que vous aussi, vous vivrez (de la même vie).
      20 Quand ce jour viendra, vous reconnaîtrez clairement que je suis inséparable de mon Père, vivant dans une communion intime avec lui, vous saurez aussi que vous êtes en communion avec moi, que vous vivez en moi et que moi je vis en vous.
      21 Celui qui m’aime vraiment, c’est celui qui retient mes instructions et s’applique à les observer. Mon Père aime celui qui m’aime, et moi aussi, je lui témoignerai mon amour et je lui révélerai qui je suis.
      22 Jude, à ne pas confondre avec Judas de Kérioth, lui demanda : — Seigneur, pourquoi est-ce seulement à nous que tu veux te faire connaître, et pas aux hommes loin de Dieu ?
      23 Jésus lui répondit : — Si quelqu’un m’aime, il mettra en pratique ce que j’ai dit. Ainsi mon Père aussi l’aimera : nous viendrons tous deux (vers) lui et nous nous établirons à demeure chez lui.
      24 Par contre, celui qui ne m’aime pas ne met pas mes paroles en pratique. Or, cette parole que vous entendez ne vient pas de moi : c’est la parole même du Père dont je suis l’envoyé.
      25 Je vous dis tout cela pendant que je suis encore parmi vous.
      26 Mais le Conseiller, l’Esprit saint que le Père enverra de ma part, vous enseignera toutes choses et vous aidera à les comprendre. Il vous remettra en mémoire tout ce que moi-même je vous ai dit.
      27 (Je pars, mais) je vous laisse la paix, c’est ma paix que je vous donne. Ce cadeau n’a rien de commun avec ce que le monde peut donner, avec sa paix à lui. C’est pourquoi, cessez d’être inquiets et de vous laisser troubler. Bannissez toute crainte de vos cœurs.
      28 Vous m’avez entendu dire que je pars, mais j’ai dit (aussi) que je reviendrai auprès de vous. Si vous m’aimiez vraiment, vous seriez tout heureux de savoir que je retourne auprès de mon Père, car le Père est bien plus grand que moi.
      29 Je vous ai prévenus dès maintenant, avant que ces choses n’arrivent, pour qu’au jour où tout se réalisera, vous soyez fortifiés dans votre foi.
      30 Désormais, je n’aurai plus guère l’occasion de m’entretenir avec vous, car le dominateur de ce monde est déjà en marche (contre moi). Cependant, il n’a aucune prise sur moi,
      31 mais il faut que les hommes de ce monde reconnaissent que j’aime mon Père et que j’agis conformément aux ordres qu’il m’a donnés. C’est pourquoi levez-vous, et partons d’ici.

      Jean 15

      1 — Je suis le vrai plant de vigne, et mon père est le vigneron.
      2 Tous mes sarments qui ne portent pas de fruits, il les coupe, et tous ceux qui en portent, il les taille pour les émonder afin qu’ils produisent un fruit plus abondant et de meilleure qualité.
      3 Vous aussi, vous avez déjà été émondés et purifiés grâce à l’enseignement que je vous ai donné.
      4 Demeurez en communion avec moi, je resterai uni à vous et j’agirai en vous. Un sarment ne saurait porter du fruit tout seul, sans demeurer attaché au cep. Il en est de même pour vous : si vous ne restez pas unis à moi, vous ne pouvez porter aucun fruit.
      5 Je suis le cep de la vigne, vous en êtes les sarments. Celui qui demeure uni à moi et en qui coule ma vie, portera du fruit en abondance, car séparés de moi, vous ne pouvez rien faire du tout.
      6 Si quelqu’un ne demeure pas uni à moi, on le jette hors du vignoble, comme les sarments coupés : ils dessèchent, puis on les ramasse, on y met le feu, et ils brûlent.
      7 Mais si vous demeurez en communion avec moi, et si mes instructions restent vivantes dans vos cœurs, vous pourrez demander ce que vous voudrez, vous l’obtiendrez.
      8 Si vous produisez du fruit en abondance et qu’ainsi vous devenez vraiment mes disciples, mon Père en sera honoré et sa gloire apparaîtra visiblement aux yeux de tous. —
      9 Comme le Père m’a toujours aimé, moi aussi je vous ai aimés ; maintenez-vous donc dans mon amour.
      10 Si vous observez ce que je vous ai prescrit, vous demeurerez dans mon amour, tout comme moi-même j’ai observé ce que mon Père m’a prescrit et je demeure dans son amour.
      11 Tout cela, je vous le dis pour que la joie qui est la mienne vous remplisse vous aussi, et qu’ainsi votre joie soit parfaite.
      12 Voici quel est mon commandement : aimez-vous les uns les autres comme moi-même je vous ai aimés.
      13 Celui qui sacrifie sa vie pour ses amis donne la preuve la plus convaincante de son amour, car personne ne peut avoir un amour plus grand.
      14 Mes amis, c’est vous, dans la mesure où vous faites ce que je vous commande.
      15 Je ne vous appelle plus serviteurs parce qu’un serviteur n’est pas dans le secret des intentions de son maître. Je viens de vous appeler mes amis parce que je vous ai fait part de tout ce que j’ai appris de mon Père.
      16 Ce n’est pas vous qui m’avez choisi. Non, c’est moi qui vous ai choisis et qui vous ai assigné votre place pour que vous alliez, que vous portiez du fruit et que ce fruit soit durable. Alors, le Père vous accordera tout ce que vous lui demanderez en vous recommandant de moi.
      17 Voici donc ce que je vous commande : aimez-vous les uns les autres.
      18 Si le monde vous déteste, rappelez-vous qu’il m’a poursuivi, avant vous, de sa haine.
      19 Si vous faisiez partie du monde, il serait plein d’amabilité pour vous, car le monde aime ce qui est à lui. Mais voilà, vous n’appartenez plus au monde puisqu’en vous choisissant, je vous ai retirés du monde. C’est pourquoi le monde vous déteste.
      20 Souvenez-vous de ce que je vous ai déjà dit une fois : « Le serviteur n’est jamais supérieur à son maître ». S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront vous aussi, et s’ils ont gardé mes paroles, ils garderont aussi les vôtres.
      21 Mais ils vous traiteront ainsi à cause de moi, parce que vous portez mon nom. Ils le feront parce qu’ils ne connaissent pas celui qui m’a envoyé.
      22 Si je n’étais pas venu et si je ne leur avais pas parlé, il n’y aurait pas faute de leur part, mais dans les conditions actuelles, leur péché est sans excuse.
      23 Celui qui me déteste a aussi de la haine pour mon Père.
      24 Si je n’avais pas accompli au milieu d’eux des miracles que jamais personne d’autre n’a faits, ils ne seraient pas coupables. Mais maintenant, bien qu’ils les aient vus, ils continuent à nous haïr et moi et mon Père.
      25 Mais il fallait bien que s’accomplisse cette parole écrite dans leur loi : Ils m’ont haï sans raison. —
      26 Quand le Conseiller sera venu, celui que je vous enverrai d’auprès du Père, l’Esprit de vérité qui vient du Père, il rendra lui-même témoignage de moi.
      27 Et vous, à votre tour, vous serez mes témoins, car depuis le commencement vous avez été à mes côtés.

      Jean 16

      1 — Je vous ai dit tout cela pour que votre foi ne faiblisse pas et que vous soyez préservés de toute chute.
      2 Car l’on vous exclura des synagogues, et même le moment viendra où tous ceux qui vous feront mourir s’imagineront rendre service à Dieu en lui offrant ainsi un culte qui lui soit agréable.
      3 Ils en arriveront là parce qu’ils n’ont jamais vraiment connu ni mon Père ni moi.
      4 Je vous ai annoncé tout cela d’avance pour que, le moment venu, vous vous rappeliez que je vous l’ai prédit. Je ne vous en ai pas parlé au début parce que j’étais encore avec vous.
      5 Mais maintenant, le moment est venu pour moi de retourner auprès de celui qui m’a envoyé, et aucun de vous ne me demande où je vais.
      6 Pourtant, à cause de ce que je vous ai dit, la tristesse a envahi vos cœurs.
      7 Mais, et c’est la pure vérité que je vais vous dire, si je m’en vais, c’est pour votre avantage. En effet, si je ne m’en allais pas, le Conseiller divin ne viendrait pas vers vous. Il est donc préférable pour vous de me voir partir, car alors, je vous l’enverrai.
      8 Quand il sera venu, il prouvera à ceux qui vivent dans le monde la réalité du péché, de la justice et du jugement.
      9 Il leur fera d’abord prendre conscience de leur péché qui consiste à refuser de croire en moi.
      10 Il leur montrera ensuite de quel côté est la justice, en leur révélant que je m’en vais auprès du Père lorsque vous m’aurez perdu de vue.
      11 Enfin, il leur ouvrira les yeux au sujet du jugement (divin), puisque le dominateur de ce monde est d’ores et déjà condamné.
      12 J’aurais encore beaucoup de choses à vous dire, mais elles seraient au-dessus de votre portée ; pour le moment, vous n’êtes pas en mesure de les comprendre.
      13 Quand l’Esprit de vérité sera venu, il vous conduira vers la vérité tout entière, car ce qu’il dira, il ne le tirera pas de son propre fond, il répétera seulement ce qu’il aura lui-même entendu et vous annoncera ce qui doit arriver.
      14 Sa mission sera de manifester ma gloire, car il puisera dans ce qui est à moi et vous le communiquera.
      15 Tout ce que le Père possède m’appartient à moi aussi, voilà pourquoi je viens de vous dire : Il puisera dans ce qui est à moi et vous le communiquera. —
      16 Bientôt vous ne me verrez plus, et peu de temps après, vous me reverrez.
      17 Certains de ses disciples se demandèrent alors entre eux : — Qu’est-ce qu’il veut nous dire par là : « Bientôt vous ne me verrez plus, et peu après, vous me reverrez ? » Et aussi lorsqu’il affirme : « Je m’en vais auprès du Père ? »
      18 Que signifient ce « bientôt », et ce « peu après » ? Nous ne voyons pas du tout de quoi il veut parler.
      19 Jésus comprit qu’ils auraient bien voulu l’interroger. Il prévint leur question en disant : — Vous êtes en train de vous demander entre vous ce que j’ai voulu dire par ces mots : « Bientôt vous ne me verrez plus, et peu après, vous me reverrez ».
      20 Oui, vraiment, je vous l’assure : vous allez pleurer et crier votre douleur, tandis que les hommes de ce monde jubileront. Oui, vous serez accablés de tristesse, mais votre tristesse se changera en joie.
      21 Lorsqu’une femme est sur le point d’accoucher, elle est angoissée parce que le moment de souffrir est venu pour elle. Mais à peine a-t-elle donné le jour au bébé qu’elle a déjà oublié son angoisse et ses souffrances parce qu’elle a mis au monde un être humain.
      22 Vous, de même, vous êtes maintenant dans l’angoisse et la tristesse mais je reviendrai vous voir. Alors, votre cœur sera rempli de joie, et ce bonheur, personne ne pourra vous l’enlever. —
      23 Quand ce jour viendra, vous ne me poserez plus aucune question. Oui, vraiment, je vous l’assure : tout ce que vous demanderez au Père en vous recommandant de moi, il vous l’accordera.
      24 Jusqu’ici, vous n’avez rien demandé en vous recommandant de moi. Demandez, et vous recevrez pour que rien ne manque à votre joie.
      25 Tout cela, je vous l’ai communiqué en langage figuré pour vous parler ; je vous annoncerai ouvertement et en clair ce qui concerne le Père.
      26 Ce jour-là, vous adresserez vos demandes en vous recommandant de moi au Père. (Vous avez bien compris :) je ne vous dis pas que j’interviendrai en votre faveur auprès du Père.
      27 Car le Père lui-même vous aime de tout son cœur parce que vous êtes devenus mes amis : vous m’avez témoigné votre amour et vous avez cru que je suis issu de lui.
      28 C’est vrai, je suis sorti de chez mon Père et je suis venu dans le monde. Maintenant, je quitte de nouveau le monde et je retourne auprès du Père. —
      29 Maintenant, enfin, s’écrièrent ses disciples, tu nous parles ouvertement, en toute clarté, sans te servir d’un langage figuré !
      30 À présent, nous avons compris que tu sais tout et que tu connais d’avance les questions que l’on aimerait te poser. C’est pourquoi, cette fois, nous croyons que tu viens de Dieu. —
      31 Ainsi donc, leur répondit Jésus, vous croyez à présent !
      32 Mais le temps est proche (il est même déjà là) où vous vous disperserez, chacun de son côté, et vous me laisserez tout seul. Seul ! Il est vrai que je ne le suis jamais vraiment puisque le Père est avec moi.
      33 Il fallait que je vous dise aussi cela pour que vous trouviez la paix dans la communion avec moi. Dans le monde, vous aurez à souffrir bien des afflictions mais prenez courage, moi, j’ai déjà remporté la victoire sur le monde.

      Jean 17

      1 Après avoir ainsi parlé, Jésus leva les yeux au ciel et pria : — Ô mon Père, le moment est venu : fais apparaître la gloire de ton Fils, pour qu’à son tour, le Fils fasse connaître ta gloire,
      2 et qu’il donne la vie éternelle à tous ceux que tu lui as confiés puisque tu lui as donné autorité sur l’humanité entière.
      3 Or, la vie éternelle consiste pour les hommes à te connaître toi, le Dieu unique et véritable, et celui que tu as envoyé, Jésus le Christ.
      4 J’ai fait connaître ta grandeur et ta gloire sur la terre en menant à bonne fin la mission que tu m’avais confiée.
      5 Et maintenant, ô Père, revêts-moi de gloire en ta présence, rends-moi cette gloire que j’avais déjà auprès de toi avant le commencement du monde.
      6 J’ai montré qui tu étais aux hommes que tu as retirés du monde pour me les confier. Ils t’appartenaient, c’est pourquoi tu les as conduits vers moi, tu me les as donnés, ils ont gardé ta parole.
      7 Maintenant, ils savent que tout ce que tu m’as donné vient vraiment de toi,
      8 car je leur ai transmis fidèlement le message que tu m’avais confié, ils l’ont accepté et compris. Aussi ont-ils reconnu dans leurs cœurs, avec une absolue certitude, que je suis venu d’auprès de toi. Ils ont été convaincus que c’est toi qui m’as envoyé et ils ont cru.
      9 Je te prie pour eux. Je ne te prie pas pour le reste des hommes, mais pour ceux que tu m’as confiés parce qu’ils t’appartiennent.
      10 Car tout ce qui est à moi t’appartient, comme tout ce qui est à toi m’appartient. Ma gloire (divine) leur est apparue, elle rayonne en eux.
      11 Bientôt, je ne serai plus dans ce monde, je suis sur le point de retourner auprès de toi, mais eux, ils vont rester dans le monde. Père saint, maintiens-les attachés à ta personne dont tu m’as donné de partager les perfections, pour qu’ils soient un comme nous le sommes.
      12 Aussi longtemps que j’étais parmi eux, je les ai gardés attachés à ta personne dont tu m’as donné de partager les perfections. J’ai veillé sur eux, je les ai protégés et aucun d’eux ne s’est perdu, sauf celui qui devait se perdre, car ce que l’Écriture a prédit devait se réaliser.
      13 À présent, je retourne auprès de toi, et je dis tout cela pendant que je suis encore dans ce monde, pour qu’ils possèdent en eux cette joie qui est la mienne, et qu’elle remplisse tout leur être.
      14 Je leur ai transmis ta parole, et le monde les a pris en haine parce qu’ils ne lui appartiennent pas, ils lui sont étrangers comme je le suis moi-même.
      15 Je ne te demande pas de les retirer du monde, mais de les préserver du mal.
      16 Ils n’appartiennent pas au monde, aussi peu que moi-même je lui appartiens.
      17 Fais qu’ils t’appartiennent entièrement : rends-les saints par la vérité. La vérité, c’est ta parole.
      18 Comme tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi je les y envoie.
      19 Et je me consacre moi-même entièrement à toi, pour eux, pour qu’ils soient, à leur tour, vraiment consacrés à toi.
      20 Je ne te prie pas seulement pour eux, mais encore pour ceux qui croiront en moi grâce à leur message.
      21 Je te demande qu’ils soient tous un. Comme toi, Père, tu vis en moi et que je vis en toi, qu’ils constituent, eux aussi, une unité indissoluble dans la communion avec moi, pour que le monde reconnaisse que c’est toi qui m’as envoyé et qu’il y croie.
      22 Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, afin qu’ils soient un, comme toi et moi nous sommes un.
      23 Je vis en eux comme tu vis en moi, afin qu’ils parviennent à l’unité parfaite et qu’ainsi le monde puisse reconnaître que c’est toi qui m’as envoyé et que tu les aimes comme tu m’aimes.
      24 Ô Père, mon désir est que ceux que tu m’as donnés soient avec moi là où je serai et qu’ils contemplent ma gloire, car c’est toi qui me l’as donnée, parce que tu m’as aimé avant la création du monde.
      25 Ô Père, toi qui es saint et juste, le monde ne t’a pas reconnu, mais moi je t’ai connu, et mes amis ici ont compris que c’est toi qui m’as envoyé.
      26 Je leur ai révélé qui tu étais et je continuerai à te faire connaître, pour que l’amour que tu m’as témoigné les remplisse et que moi-même je vive en eux.

      Jean 18

      1 Après avoir ainsi prié, Jésus s’en alla vers ses disciples et traversa le torrent du Cédron. Il y avait là un jardin où il entra avec eux.
      2 Judas, le traître qui allait le livrer, connaissait bien l’endroit, car Jésus s’y était souvent rendu avec ses disciples.
      3 Il prit donc la tête d’une troupe de soldats et de gardes fournis par les chefs des prêtres et les pharisiens, et il arriva dans ce jardin. Ils venaient munis de lanternes et de torches, ils étaient bien armés.
      4 Jésus, qui savait tout ce qui allait lui arriver, s’avança vers eux et leur demanda : — Qui cherchez-vous ?
      5 Ils lui répondirent : — Jésus de Nazareth. — C’est moi, leur dit-il. Au milieu d’eux se tenait Judas, celui qui le livrait.
      6 À peine Jésus leur eut-il dit : « C’est moi », qu’ils eurent un mouvement de recul et tombèrent par terre.
      7 Une seconde fois, il leur demanda : — Qui cherchez-vous ? — Jésus de Nazareth, répétèrent-ils. —
      8 Je vous ai dit que c’était moi, reprit Jésus. Puisque c’est moi que vous venez chercher, laissez partir ces gens-là en paix.
      9 Ainsi s’accomplit cette parole qu’il avait prononcée peu avant : « Je n’ai perdu aucun de ceux que tu m’as confiés ».
      10 Simon Pierre, qui avait une épée, la dégaina et, frappant le serviteur du grand-prêtre, lui coupa l’oreille droite. Ce serviteur s’appelait Malchus.
      11 Jésus dit à Pierre : — Remets ton épée dans son fourreau. Ne faut-il pas que j’aille jusqu’au bout de l’épreuve que mon Père m’a donnée à porter ?
      12 Alors, la troupe de soldats sous le commandement de son officier et les responsables des Juifs s’emparèrent de Jésus, le ligotèrent
      13 et le conduisirent tout d’abord chez Hanne, le beau-père de Caïphe, qui était le grand-prêtre en exercice cette année-là.
      14 C’était ce même Caïphe qui avait suggéré aux responsables des Juifs qu’il valait mieux qu’un seul homme meure plutôt que le peuple entier périsse.
      15 Simon Pierre et un autre disciple suivirent Jésus. Comme ce dernier connaissait personnellement le grand-prêtre, il entra avec Jésus dans la cour du palais du grand-prêtre
      16 tandis que Pierre était resté dehors près du portail. L’autre disciple qui connaissait le grand-prêtre ressortit donc, dit un mot à la concierge qui laissa entrer Pierre.
      17 La jeune servante qui gardait la porte demanda alors à Pierre : — Tu fais aussi partie des disciples de cet homme-là ? — Non, lui répondit-il, je n’en suis pas.
      18 Les serviteurs et les gardes avaient allumé un feu de braise car il faisait froid, et ils se tenaient tout autour pour se chauffer. Pierre se joignit à eux et se réchauffa également.
      19 Pendant ce temps, le grand-prêtre se mit à interroger Jésus sur ses disciples et sur son enseignement.
      20 Jésus lui répondit : — J’ai parlé ouvertement devant tout le monde. J’ai toujours enseigné dans les synagogues et dans la cour du temple où tous les Juifs se réunissent. Je n’ai rien dit en secret.
      21 Pourquoi donc m’interroges-tu ? Demande à ceux qui m’ont écouté comment je leur ai parlé. Ils savent fort bien ce que j’ai dit.
      22 À ces mots, un des gardes qui se tenait à côté de lui le gifla en disant : — C’est comme ça que tu réponds au grand-prêtre ?
      23 Jésus se tourna vers lui et rétorqua : — Si j’ai dit quelque chose de mauvais, prouve-le. Mais si ce que j’ai dit est vrai, pourquoi me frappes-tu ?
      24 Hanne l’envoya chargé de chaînes à Caïphe, le grand-prêtre.
      25 Entre-temps, Simon Pierre était resté dans la cour en train de se chauffer. Quelqu’un lui dit : — Ne serais-tu pas, toi aussi, un des disciples de celui-là ? Mais Pierre le nia en disant : — Non, je n’en suis pas.
      26 Un des serviteurs du grand-prêtre, parent de celui à qui Pierre avait coupé l’oreille, l’interpella : — Voyons, ne t’ai-je pas vu avec lui dans le jardin ?
      27 Mais Pierre le nia encore et, au même moment, un coq se mit à chanter.
      28 De chez Caïphe, les chefs des Juifs emmenèrent Jésus au palais de justice du gouverneur romain. Le jour commençait à se lever. Ceux qui l’avaient amené n’entrèrent pas eux-mêmes au palais pour garder leur pureté légale et pouvoir participer au repas pascal.
      29 C’est pourquoi Pilate sortit vers eux et leur demanda : — De quoi accusez-vous cet homme ?
      30 Et eux de lui répondre : — S’il n’avait rien fait de mal, nous ne te l’aurions pas livré. —
      31 Gardez-le, répliqua Pilate, et jugez-le vous-mêmes d’après votre loi. Mais ils lui répondirent : — Nous n’avons pas le droit de prononcer la peine capitale ni de l’exécuter.
      32 Il fallait ainsi que s’accomplisse la parole par laquelle Jésus avait annoncé quelle mort il allait subir.
      33 Pilate rentra donc dans le palais de justice et fit comparaître Jésus : — C’est toi, le roi des Juifs ? lui demanda-t-il. —
      34 Est-ce de toi-même que tu me poses cette question, répondit Jésus, ou bien d’autres te l’ont-ils suggérée ? —
      35 Est-ce que je suis juif, moi ? répliqua Pilate. Ce sont ceux de ton propre peuple et les chefs des prêtres qui t’ont livré à moi. Qu’est-ce que tu as fait ?
      36 Jésus lui répondit : — Ma royauté ne provient pas de ce monde et n’appartient pas à cette terre. Si mon royaume appartenait à ce monde, mes sujets se seraient battus pour que je ne tombe pas aux mains des chefs des Juifs. Mais ma royauté, maintenant, n’est pas d’ici-bas. —
      37 Donc tu es tout de même roi, reprit Pilate. — Oui, tu as raison : je suis roi ! Voici pourquoi je suis né et pourquoi je suis venu dans ce monde : c’est pour rendre témoignage à la vérité. Celui qui aime la vérité écoute ce que je dis.
      38 Pilate répliqua : — Qu’est-ce que la vérité ? Là-dessus, il sortit de nouveau auprès des Juifs et leur dit : — Pour ma part, je ne trouve aucune raison de condamner cet homme.
      39 Il est d’usage que je vous libère un prisonnier à l’occasion de la Pâque. Voulez-vous donc que je vous libère le roi des Juifs ?
      40 Alors, tous se remirent à crier : — Non ! Pas celui-là ! Barabbas ! Or, Barabbas était un bandit.

      Jean 19

      1 Alors, Pilate donna l’ordre d’emmener Jésus et de le faire fouetter.
      2 Les soldats prirent des branches d’épineux, en tressèrent une couronne et la lui enfoncèrent sur la tête. Ensuite, ils l’affublèrent d’un manteau pourpre
      3 et, s’avançant solennellement au-devant de lui, ils s’écriaient : — Salut, le roi des Juifs ! Puis ils se mirent à le gifler.
      4 Pilate ressortit et dit aux chefs des Juifs : — Voilà ! Je vous le fais amener ici pour que vous sachiez que je ne trouve en lui aucune raison de le condamner.
      5 Jésus parut donc dehors, portant la couronne d’épines et le manteau pourpre. Pilate leur dit : — Voici l’homme.
      6 Dès qu’ils le virent, les chefs des prêtres et leurs serviteurs se mirent à crier : — À la croix ! À la croix ! — Vous n’avez qu’à le prendre, leur lança Pilate, et le clouer vous-mêmes à la croix. Moi, je ne trouve pas de raison de le condamner.
      7 Les chefs des Juifs répliquèrent : — Nous, nous avons une loi, et d’après cette loi, il mérite la mort, car il s’est fait passer pour le Fils de Dieu.
      8 À ces mots, Pilate fut encore plus effrayé.
      9 Il rentra au palais de justice et demanda à Jésus : — D’où viens-tu ? Mais Jésus ne lui répondit rien.
      10 Alors, Pilate l’apostropha : — Comment ! Tu refuses de me répondre, à moi ? Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te relâcher aussi bien que de t’envoyer à la croix ?
      11 Jésus lui répondit : — Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi s’il ne t’avait pas été donné d’en haut. Voilà pourquoi l’homme qui m’a livré entre tes mains est plus coupable que toi.
      12 À partir de ce moment, Pilate cherchait encore plus à remettre Jésus en liberté. Mais les chefs des Juifs redoublèrent leurs cris : — Si tu relâches cet homme, tu n’es pas l’ami de César. Si quelqu’un se fait roi, il s’oppose à César.
      13 En entendant ces paroles, Pilate fit amener Jésus dehors et s’installa à la tribune que les Grecs appellent le Pavé de mosaïque, et les Hébreux Gabbatha (la terrasse). Il s’assit sur son siège de juge.
      14 C’était la veille de la Pâque, vers midi. Pilate dit aux Juifs : — Voilà votre roi.
      15 Mais ils se mirent à vociférer : — À mort ! À mort ! À la croix ! — Crucifier votre roi ? répondit Pilate. Les chefs des prêtres répliquèrent : — Nous n’avons pas d’autre roi que César !
      16 Alors, Pilate le leur abandonna pour qu’il soit crucifié. Ils s’emparèrent donc de Jésus
      17 qui, portant lui-même sa croix, se dirigea vers l’endroit appelé Place du Crâne, en hébreu Golgotha.
      18 C’est là qu’ils le crucifièrent, lui et deux autres. On plaça une croix de chaque côté de la sienne. Jésus était au milieu.
      19 Pilate fit faire un écriteau que l’on fixa au-dessus de la croix. Il avait ordonné d’y marquer cette inscription : « Jésus de Nazareth, le Roi des Juifs ».
      20 Comme l’endroit où Jésus avait été crucifié se trouvait près de la ville, beaucoup de Juifs lurent cette pancarte rédigée en hébreu, en latin et en grec.
      21 Aussi, les chefs des prêtres vinrent-ils réclamer auprès de Pilate : — Il ne fallait pas mettre « le Roi des Juifs », mais « Celui qui se prétend Roi des Juifs ».
      22 Pilate répliqua : — Ce que j’ai écrit reste écrit.
      23 Lorsque les soldats eurent crucifié Jésus, ils s’emparèrent de ses vêtements et en firent quatre parts, une pour chacun d’eux. Restait la tunique qui était sans couture, tissée tout d’une seule pièce de haut en bas.
      24 Les soldats se dirent entre eux : — Au lieu de la déchirer, tirons au sort pour savoir qui l’aura. C’est ainsi que s’accomplit cette prophétie de l’Écriture : Ils se sont partagé mes vêtements et ils ont tiré ma tunique au sort. C’est exactement ce que firent les soldats.
      25 Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère, la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas et Marie de Magdala.
      26 En voyant sa mère et, à côté d’elle, le disciple qu’il aimait, Jésus dit à sa mère : — Femme, voilà ton fils.
      27 Puis il dit au disciple : — Voilà ta mère. À partir de ce moment-là, le disciple la prit chez lui.
      28 Après cela, sachant que tout était vraiment fini et qu’il avait pleinement accompli (sa mission), Jésus dit : — J’ai soif. Cela pour que se réalise jusqu’au bout ce que l’Écriture avait prédit.
      29 Près de là se trouvait un vase rempli de vin aigre. On attacha donc une éponge imbibée de ce vin aigre au bout d’une branche d’hysope et on l’approcha de la bouche de Jésus.
      30 Quand il eut goûté le vin aigre, Jésus dit : — Tout est accompli. Il pencha la tête et rendit l’esprit.
      31 Comme on était à la veille du sabbat, et de plus, d’un sabbat particulièrement solennel, les chefs des Juifs voulaient éviter que les cadavres ne restent en croix durant la fête. Ils allèrent trouver Pilate pour lui demander de faire briser les jambes aux suppliciés et de les faire enlever des croix.
      32 Les soldats vinrent donc et brisèrent les jambes, d’abord au premier des criminels crucifiés avec Jésus, puis à l’autre.
      33 Mais quand ils arrivèrent à Jésus, ils constatèrent qu’il était déjà mort et ils ne lui brisèrent pas les jambes.
      34 L’un des soldats lui enfonça la lance dans le côté, et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau.
      35 Celui qui rapporte ces faits les a lui-même vus de ses yeux et son témoignage est digne de foi. Il a conscience d’être le porte-parole de la vérité pour que, vous aussi, vous parveniez à la foi.
      36 En effet, tout cela est arrivé pour que se réalise cette parole de l’Écriture : Aucun de ses os ne sera brisé.
      37 De plus, un autre texte déclare : Ils tourneront leurs regards vers celui qu’ils ont transpercé.
      38 Après ces événements, Joseph d’Arimathée alla demander à Pilate la permission d’enlever le corps de Jésus. Il était aussi disciple du Seigneur, mais s’en cachait par peur des autorités religieuses. Pilate y consentit. Joseph alla donc détacher le corps (de la croix) et l’emporta.
      39 Nicodème survint également. C’était lui qui, au commencement, était allé trouver Jésus de nuit. Il apportait environ trente kilos d’un mélange de myrrhe et d’aloès.
      40 Tous deux prirent donc le corps de Jésus et l’enveloppèrent de bandes de lin en les saupoudrant d’aromates, comme il est d’usage chez les Juifs d’ensevelir les morts.
      41 Non loin de l’endroit où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin dans lequel se trouvait un tombeau neuf où personne n’avait encore été enseveli.
      42 C’est donc là, dans cette tombe toute proche, qu’ils déposèrent le corps de Jésus, en toute hâte parce que c’était le vendredi soir, c’est-à-dire, pour les Juifs, le jour de la préparation du sabbat.
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