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Psaumes 132

    • 1

      1 à 9 Le vœu de David.

      Souviens-toi... en faveur de : expression plus hébraïque que française, dit M. Bovet lui-même, dont nous suivons ici la traduction ; mais il serait difficile de la rendre autrement. Deux demandes sont contenues en une seule : que l'Eternel se souvienne de David, et que, par amour pour lui, il bénisse son peuple et sa maison.

      De toute sa peine : de celle qu'il s'est donnée pour transporter l'arche à Jérusalem (2Samuel 6.1 et suivants) et pour préparer la construction du temple.

      3

      La tente où j'habite... le lit où je repose, littéralement : la tente de ma demeure, le lit de ma couche. David était alors sur le point d'entrer dans son nouveau palais, où rien ne lui manquerait, tandis que l'arche de Dieu était encore comme dans l'oubli.

      6

      Nous avons entendu... Dans les versets 6 à 9, le peuple s'associe à la préoccupation de son roi, puis à sa joie, quand l'arche entre en Sion. Tout d'abord on se demande où est l'arche, tant il est vrai qu'elle a cessé d'occuper en Israël la place à laquelle elle a droit. L'on s'informe et l'on obtient les renseignements qui aident à la découvrir. On apprend qu'elle est dans la contrée d'Ephratha, puis, détail plus précis, dans les champs de Jaar. Le nom d'Ephratha ne désigne pas ici Bethléem (Genèse 48.7), où l'arche n'a jamais été, mais bien plutôt toute la contrée où se trouvaient à la fois Bethléem et Kirjath-Jéarim, localités qui avaient appartenu aux deux fils d'Ephratha, la seconde femme de Caleb (1Chroniques 2.50 et suivants). Le nom de Jaar (forêt) est mis ici par abréviation pour Kirjath-Jéarim (ville des forêts), lieu où l'arche était restée, après son retour du pays des Philistins (1Samuel 7.1).

      7

      Son marche-pied : l'arche elle-même, qui est le marche-pied de l'Elernel (1Chroniques 28.2). Le langage de ce verset est bien celui des foules qui, dans une vive excitation, parlent des personnes ou des choses auxquelles elles pensent, sans les nommer. Elle est à Ephratha, disent-elles de l'arche, et, en parlant de l'Eternel, elles s'écrient : Nous irons à Sa demeure.

      8

      Lève-toi, Eternel ! C'est ainsi, d'après Nombres 10.35, que parlait Moïse, quand les sacrificateurs se mettaient en route, pour porter l'arche à un nouveau campement. Ces paroles durent être prononcées au moment où les sacrificateurs élevèrent l'arche, pour la transporter de Kirjath-Jéarim à Jérusalem, et plus tard de nouveau, quand Salomon fit entrer l'arche dans le temple. Voir 2Chroniques 6.41-42.

      10

      10 à 18 Le serment de l'Eternel.

      Pour l'amour de David. Après avoir rappelé comment David a tenu sa promesse, le psalmiste répète, à l'entrée de la seconde partie du psaume, la requête du verset 1.

      Ton Oint. Si l'on fait des deux lignes du verset une seule phrase, l'Oint dont il est ici parlé est une autre personne que David. On a pensé à Salomon, à Zorobabel... Mais il est certain qu'au verset 17, c'est David lui-même qui est désigné comme oint. Il en est de même, croyons nous, dans notre verset, qui se compose de deux propositions parallèles. La première n'est pas achevée : c'est un soupir dont le lecteur complète facilement le sens, d'autant plus que nous avons ici la reprise du verset 1. Dans le passage 2Chroniques 6.42, où se trouvent librement reproduits les versets 8 à 10 de ce psaume, nous trouvons deux propositions parallèles, correspondant évidemment à celles de notre verset :

      Eternel, ne repousse pas ton Oint ;
      Souviens-toi des grâces accordées à David...

      11

      L'Eternel l'a juré à David : allusion à la promesse 2Samuel 7.5-16 ; comparez Psaumes 89.4,50.

      13

      L'Eternel a fait choix de Sion. La promesse qui vient d'être rappelée versets 11 et 12, a commencé à s'accomplir par le choix que l'Eternel a fait de Sion, comme résidence royale et capitale d'Israël. Le psalmiste, qui rappelle ce fait, abandonne bientôt le récit proprement dit, pour laisser de nouveau, dès le verset 14, parler l'Eternel lui-même.

      14

      Le lieu de mon repos. Cette idée d'un lieu de repos et d'établissement définitif, après des pérégrinations nombreuses, domine le psaume entier. David ne veut pas entrer dans le lieu de son propre, repos (versets 3 à 5), avant que l'Eternel ait une demeure. Et l'Eternel accepte cette demeure stable, pour bénir de là la maison et le peuple de David de bénédictions temporelles (verset 15) et spirituelles (verset 16), couronnées par la grande bénédiction messianique (versets 17 à 18).

      15

      Je bénirai, oui, je bénirai. Nous avons ici la tournure hébraïque de l'infinitif placé devant le temps fini : bénir, je bénirai. C'est une répétition destinée le plus souvent à indiquer que le verbe est pris au sens propre,... qu'il n'y a rien a rabattre au sens qu'il exprime (Bovet).

      16

      La même tournure se trouve au verset 16 : Ses fidèles chanteront, oui, chanteront de joie. Ce verset 16 est, de la part de l'Eternel, la réponse à la parole analogue du peuple (verset 9).

      17

      Je ferai germer... Comparez Esaïe 4.2 ; Jérémie 23.5 ; Zacharie 3.8, etc.

      Une corne : une puissance. Comparez 1Rois 22.11 ; Psaumes 75.5. Il s'agit ici d'une puissance représentée par un roi sortant de la race de David.

      Un flambeau. Cette image avait été jadis appliquée à David lui-même par ses sujets (2Samuel 21.17). Le psalmiste, en l'employant ici, semble avoir eu en vue la promesse faite au moment où se préparait le schisme de Jéroboam :
      Une tribu lui restera (à Salomon), à cause de mon serviteur David et à cause de Jérusalem..., afin que David, mon serviteur, ait toujours un flambeau devant moi à Jérusalem, qui est la ville que j'ai choisie. pour y mettre mon nom (1Rois 11.32,36).

      18

      Je revêtirai ses ennemis... C'est ici la contrepartie du verset 16. Il nous semble bien évident que celui en faveur duquel l'Eternel promet ces choses est le Messie, qui vient d'être désigné comme une corne et un flambeau promis à David.

      Le nom de diadème, hébreu : nézer, est appliqué quelquefois (2Samuel 1.10 ; 2Rois 11.12) à la couronne royale, appelée communément atara ; il en est le nom religieux. Un naziréen était un homme consacré à Dieu... Le diadème, dit M. Reuss, était la marque distinctive du chef spirituel, représentant le pouvoir théocratique, avant d'être celui de la royauté.... Un saint diadème est placé sur la tiare d'Aaron (Exode 29.6). Le mot est donc ici fort bien choisi, si le roi qui doit porter ce diadème doit être le chef unique de la théocratie israélite (Bovet).

      Le mot fleurira fait peut-être allusion au fait que le diadème du souverain sacpificateur, la lame d'or sur laquelle étaient gravés les mots : Sainteté à l'Eternel, portait en hébreu le nom de tsit (fleur).

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