Si nous prenons bien soin d'agir sous l’égide et la
puissance de l'Esprit, bien que nous ne puissions pas être
complètement libérés des diverses tentations et risques de
corruption dus à notre nature corrompue, ces derniers ne pourront
pas prévaloir sur nous.Les croyants sont engagés dans un véritable « conflit » : ils
désirent vraiment que la Grâce puisse les conduire vers une
victoire totale et rapide. Ceux qui désirent être véritablement
conduits par le Saint-Esprit, ne sont plus sous le régime de la
loi, avec les ordonnances qu’elle réclame, ni exposés à sa
terrible malédiction. Leur haine du péché, et leurs désirs de
sainteté, montrent qu'ils ont une part dans le salut offert par
l'Évangile.
Les œuvres de la chair sont nombreuses et manifestes. Les péchés
qu’elles comportent ferment les « portes du ciel » aux hommes.
Cependant, combien voit-on de personnes qui professent être
chrétiennes, annonçant leur espérance pour le ciel, tout en vivant
dans le péché !
Le « fruit de l'Esprit », ou de la nature renouvelée que nous
revêtons, est nommé dans ce texte. Comme l'apôtre avait nommé
préalablement les œuvres de la chair, non seulement nuisibles à
ceux qui les pratiquent, mais aussi pour leur entourage, de la
même façon, dans ce texte, il remarque principalement le fruit de
l'Esprit, qui tend à rendre les chrétiens heureux, à titre
personnel, mais aussi sur le plan fraternel.
Le fruit de l'Esprit montre clairement que de tels chrétiens sont
menés par le Saint-Esprit. En décrivant les œuvres de la chair et
le fruit de l'Esprit, il nous est enseigné ce que nous devons
éviter, ce à quoi nous devons nous opposer, et ce que nous devons
chérir et « cultiver » ; ce type de conduite doit être effectué
avec un cœur sincère, conformément aux principes de la véritable
vie chrétienne : le péché ne règne plus désormais dans notre corps
mortel, nous ne devons plus lui céder quoi que ce soit,
Romains 6:12, mais chercher à l’endiguer.
Christ ne « possédera » jamais ceux qui veulent rester des
« serviteurs » du péché. Il n'est pas suffisant que nous cessions
de pratiquer le mal, nous devons aussi apprendre à faire le
bien. La nature de nos conversations témoignera toujours des
principes spirituels qui nous animent et nous gouvernent,
Romains 8:5. Nous devons chercher sérieusement à mortifier
les vaines actions de notre corps mortel, pour marcher en
nouveauté de vie. Non pas en étant désireux des honneurs et de la
gloire de ce monde, mais en n’excitant aucune provocation ni
jalousie, et en cherchant à donner abondamment les bons fruits qui
proviennent de la vie « en » Jésus-Christ, à la louange et à la
gloire de Dieu !
Cette image est souvent employée par Paul ; (Galates 3.27 ; Ephésiens 4.24 ; Colossiens 3.10) elle est empruntée à l'Ancien Testament. (Esaïe 61.10 ; Psaumes 132.9) Christ s'unit à nous plus étroitement que le vêtement ne s'unit au corps. Il nous pénètre de son esprit ; c'est lui qui vit, pense aime, agit en nous. C'est là "revêtir l'homme nouveau, qui se renouvelle selon l'image de celui qui l'a créé." (Colossiens 3.10)
- D'après Galates 3.27, le croyant a déjà revêtu Christ au moment du baptême. Mais il doit répéter tous les jours cet acte de foi, par lequel il s'unit à son Sauveur. La contre partie, la condition négative de l'union avec Christ est indiquée par cette recommandation dernière qui forme, en quelque manière transition au sujet traité dans Romains 14 : Ne prenez pas soin de la chair pour en satisfaire les convoitises, (grec) ne faites pas le soin, ne vous livrez pas à la préoccupation de la chair pour des convoitises ou des mauvais désirs, pour les satisfaire ou les exciter, ce peut être le but de celle préoccupation de la chair ou sa conséquence inévitable.
Le soin du corps n'est point interdit par ces paroles ; l'Ecriture honore le corps et nous apprend à le sanctifier, puisqu'il est destiné à la gloire ; (1Thessaloniciens 5.23) mais il s'agit ici de la chair et de tout ce qui nourrit ses désirs impurs.
- C'est sur ce passage (versets 11-14) que tombèrent les preux d'Augustin, quand une voix lui fit entendre cet ordre répété : "Prends et lis !" Par cette exhortation de Paul fut allumée la plus vive lumière que le Seigneur ait fait luire sur la terre depuis le siècle des apôtres jusqu'à celui des Réformateurs.