Il convient aux enfants d'être reconnaissants envers
leurs parents : quand nous nous approchons de Dieu, en tant que
fils, nous devons nous souvenir qu'Il est aussi le Seigneur du
ciel et de la terre, ce qui nous oblige à venir à Lui avec
vénération. Il est le Seigneur souverain en toutes choses !
Approchons-nous cependant de Lui avec confiance, car Il est
Celui qui est capable de nous défendre du mal, et de nous
procurer tout bien.Dans ce texte, notre Seigneur béni a ajouté une déclaration
remarquable : le Père a livré entre les mains de Christ, tout
pouvoir, toute autorité, et tout jugement. Nous sommes
redevables envers le Seigneur, pour toute révélation sur la
Volonté et l’Amour du Père, éléments immuables depuis le péché
originel d’Adam.
Notre Sauveur invite tous ceux qui sont fatigués et lourdement
chargés de venir à Lui. Tous les hommes, en quelque sorte, sont
dans cet état : ils se chargent de vaines occupations, en vue
d’obtenir richesses et honneurs ; ils se consacrent à des
labeurs infructueux, à la poursuite des plaisirs ; « l'esclave
de Satan », avec toutes ses convoitises, est ce qui est le plus
répandu ici-bas. Ceux qui œuvrent en vue d’instaurer leur
propre justice, le font en vain. En fait, le pécheur convaincu
est lourdement chargé par le fardeau de sa culpabilité et de sa
peur du jugement, face à la Sainteté divine ; le croyant,
lorsqu’il est tenté et affligé, est également soumis a divers
fardeaux et peines.
Christ invite chacun à venir à Lui, pour le repos de l'âme. Il
est le Seul qui puisse faire ce genre d’invitation ; les
hommes viennent à Lui quand, ressentant leur culpabilité et
leur misère, et croyant que Son amour et Sa Puissance peuvent
les aider, Le cherchent, dans une fervente prière.
Tels sont le devoir et l'intérêt des pécheurs, fatigués et
chargés : venir à Jésus-Christ ! C’est l'appel de l'évangile :
quiconque veut venir au Seigneur, qu'il vienne ! Tous ceux qui
s’approcheront ainsi, recevront le repos, en tant que don de
Christ, et obtiendront la paix et le réconfort en leur cœur.
Mais en venant à Lui, ils doivent prendre Son joug, et se
soumettre à Son autorité. Ils doivent tout apprendre de Lui, en
particulier l'obéissance. Jésus accepte celui qui est disposé à
Le servir, même s’il est encore imparfait pour accomplir cette
tâche. C'est auprès de Christ, que nous pouvons trouver le
repos pour notre âme, uniquement en Lui. Nous ne devons pas
craindre Son joug. Ses commandements sont saints, justes, et
bons.
Le Seigneur exige le désintéressement, et expose Ses enfants à
diverses difficultés, mais tout cela est abondamment
récompensé, même en ce monde, par une paix et une joie
intérieures. Ce joug est placé par Jésus, avec amour. Les
soutiens divers qu'Il nous offre sont si puissants, Ses
encouragements si appropriés, et Ses consolations si efficaces,
pour accomplir notre devoir, que nous pouvons vraiment dire
qu’il s’agit d’un « joug agréable et doux ». Le chemin du
devoir est en quelque sorte, celui du repos !
Les vérités que Christ nous enseigne sont telles, que nous
pouvons les appliquer sans risque pour notre âme : telle est la
Miséricorde du Rédempteur ! Pourquoi le pécheur fatigué et
accablé chercherait-il le repos ailleurs ?
Approchons-nous de Jésus chaque jour, pour être délivrés de la
colère divine, de notre culpabilité, du péché et de Satan, de
tous nos soucis, de nos peurs et de nos peines. Mais cette
obéissance volontaire est loin d'être aisée et facile à
atteindre : elle représente un lourd fardeau. C'est en vain que
nous pourrons nous approcher de Jésus « avec nos lèvres », si
notre cœur est loin de Lui.
Venez donc à Jésus, afin de trouver le repos pour votre âme !
Ce qui ne veut pas dire que le ministère des prophètes concernant le salut à venir fut sans utilité pour eux mêmes et pour leurs contemporains, au contraire, ils fondaient sur ce salut toute leur espérance et y puisaient toute leur consolation. Mais comment ne pas admirer l'humble renoncement de ces hommes de Dieu, qui, sachant qu'ils employaient leurs forces et enduraient tant d'épreuves pour des générations futures, n'en restaient pas moins infatigables dans leurs travaux, inébranlables dans leur foi et leur fidélité !
Les prophètes prédisaient les grands faits du salut par l'Esprit-Saint, les apôtres les ont annoncés, après leur accomplissement, par le même Esprit-Saint ; les deux économies du salut sont remplies de cet Esprit. Là est la grandeur divine de ce salut. L'Esprit-Saint est indiqué spécialement comme envoyé du ciel.
Les uns pensent qu'en ajoutant ces mots l'auteur a l'intention d'évoquer le souvenir de la Pentecôte, (Actes 2.1-4) les autres estiment qu'il fait allusion à l'action de l'Esprit qui s'exerçait partout où l'Évangile était annoncé. (Actes 8.15-17 ; 10.44 ; 19.1-7 ; 1Thessaloniciens 1.6 ; 1Corinthiens 2.4) Il reste encore un trait pour achever le tableau, le désir des anges !
Grec : désirent s'incliner pour contempler de plus près. (Voir le même mot Jacques 1.25) Peut-être une allusion aux chérubins qui s'inclinaient sur le propitiatoire, dans l'attitude de la contemplation et de l'adoration. (Exode 25.20) La grandeur divine de la rédemption est relevée à nos yeux par la part qu'y prennent les esprits purs qui n'en ont pas besoin pour euxmêmes, mais qui y apprennent à connaître la sagesse de Dieu. (Ephésiens 3.10, note)
Les anges, qui contemplent la face de Dieu (Matthieu 18.10) et sont à son service, (Hébreux 1.14) sont présents aux plus grands événements de la vie du Sauveur sur la terre (Luc 2.13,14 ; Jean 1.51 ; Matthieu 4.11 ; Luc 22.43 ; 24.4 et suivants ; Actes 1.10,11) ; ils se réjouissent de la conversion d'un pécheur, (Luc 15.10) unissent leurs chants de louange à ceux des rachetés, (Apocalypse 5.11 ; 7.11,12) s'intéressent à la rédemption par amour d'un monde perdu, et parce que cette rédemption glorifie le Dieu qu'ils servent.
"Ainsi contemplent-ils tous les jours avec grand ébahissement les œuvres magnifiques de Dieu au gouvernement de son Eglise. Combien seront-ils plus étonnés quand ils verront ce dernier et excellent acte de la justice, bonté et sapience divine, lorsque le royaume de Christ s'accomplira ?" Calvin.
Cette explication justifie la mention des anges dans notre passage. L'auteur n'a pas voulu dire que les anges désirent en vain scruter le mystère du salut, que la connaissance de la rédemption leur est refusée tandis qu'elle est accordée à ses lecteurs dont il ferait ainsi ressortir le privilège unique.