L'apôtre Jean, se tenant sur le rivage, vit une bête
sauvage sortir de la mer ; elle possédait un pouvoir tyrannique,
idolâtre et persécuteur, occasionnant différents troubles.Cette bête était un monstre effroyable ! Elle semble représenter
une domination oppressante du monde, qui, durant de longues
périodes, même du temps de la captivité babylonienne, avait été
hostile à la piété.
Cette première bête commença à opprimer et à persécuter les
saints, au nom de la justice : cette fois, ils souffrirent
davantage que ceux qui subirent les sévices de la quatrième bête
de Daniel, (l'Empire romain), qui les affligea par de nombreuses
et cruelles persécutions.
L’autorité de cette bête provenait du dragon. Elle était
instaurée par le diable, qui la soutenait. Sa blessure à la tête
peut représenter l'abolition de l'idolâtrie païenne, et sa
guérison, l’introduction de la vénération du pape : il
s’agissait du même type d’idolâtrie, mais, sous un nouvel aspect,
répondant efficacement aux différents desseins du diable.
Le monde entier admirait le pouvoir, la politique et le succès
de cette bête. Tous lui rendaient honneur, se soumettant au
diable et à ses anges. Elle exerçait un pouvoir infernal et une
politique d’adoration des hommes, adoration qui ne peut être
rendue qu’à Dieu seul. Cependant le pouvoir et le succès du
diable s’avérèrent limités...
Christ possède un « reste », parmi Son peuple persécuté : des
âmes préservées, rachetées par Son sang, enregistrées dans Son
« livre de vie » et scellées par Son Esprit ; bien que le diable
et l'antéchrist puissent vaincre le corps et enlever la vie
ici-bas, ils ne peuvent pas conquérir l'âme, ni forcer les
véritables croyants à abandonner leur Sauveur, pour rejoindre
Ses ennemis.
La persévérance dans la foi à l'Évangile et dans la véritable
adoration de Dieu, à cette grande heure d'épreuve et de
tentation, qui trouble l’ensemble du monde, sauf les élus, est la
caractéristique de ceux qui sont enregistrés dans le « livre de
vie ».
Cette ferme détermination à la sainteté et cet encouragement à
la constance, représentent le grand dessein de tout le livre de
l'Apocalypse !
L'explication que l'auteur en donne est obscure. Ce sont dix rois, dit-il. S'ils sont représentés par des cornes, et non par des têtes, c'est qu'ils n'ont pas encore reçu de royaume, mais seulement un pouvoir royal, une autorité comme des rois, pour une heure, avec la bête.
Les interprètes qui ont vu dans les sept rois une succession de royaumes considèrent de même les dix cornes, d'après Daniel 7.24, comme dix royaumes qui s'élèveront successivement.
Mais dans la suite du tableau de l'apocalypse les dix rois paraissent être contemporains de la bête, à laquelle ils confèrent le pouvoir, (verset 13) et avec laquelle ils s'allient pour faire la guerre à l'Agneau et enfin pour détruire Rome.
Il paraît donc plus conforme aux données du texte d'admettre que Jean a vu en eux dix lieutenants impériaux, ou les proconsuls qui étaient à la tète des dix provinces sénatoriales et qui étaient renouvelés d'année en année.
C'est pour cela qu'il dit d'eux : ils reçoivent autorité comme des rois, avec la bête, pour une heure. S'il les appelle des rois qui n'ont pas encore reçu de royaumes, il ne veut pas dire qu'ils sont tous destinés à en recevoir. Mais il avait vu trois de ces lieutenants impériaux revêtir la pourpre ; il pouvait donc les considérer tous comme des candidats éventuels au trône.