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CANTIQUE DES CANTIQUES

Ce titre a le sens de « cantique par excellence » ; en hébr., en effet, cette construction désigne le superlatif (autres ex. : vanité des vanités, Saint des saints).

Le Cantique des Cantiques était le premier des cinq petits « rouleaux » lus aux grandes fêtes juives. On en donnait lecture le huitième jour de la Pâque, parce que l'amour réciproque de Yahvé et de la nation israélite, qu'il passait pour figurer, était en harmonie avec l'alliance conclue entre eux à la sortie d'Egypte. Ce fut cette interprétation allégorique, ajoutée à la croyance qu'il provenait de Salomon lui-même, qui fit admettre dans le canon hébreu, après une longue résistance qui semble avoir duré jusqu'à l'ère chrétienne, ces chants d'amour--appelés à tort « cantique » --de caractère areligieux et parfois choquant. Ce fut elle qui le fit aussi accepter par les chrétiens comme livre sacré.

Le célèbre docteur alexandrin, Origène, dans son grand commentaire sur le Cantique, présente le « bien-aimé » comme le symbole du Christ et la jeune fille comme l'image de l'Église et même de l'âme individuelle. Cette interprétation allégorique fut longtemps en faveur.

Bernard de Clairvaux prêcha quatre-vingts sermons sur les deux premiers chapitres. La Réforme la laissa subsister, malgré les observations de Sébastien Castellion (en 1544), et on la retrouve dans la version d'Ostervald et l'Authorized Version des Anglais (voir les titres mis aux chapitres). Elle a été maintenue par certains exégètes modernes, tels qu'Adolphe Franck (Études orientales, 1861), et F. Godet (Et. bibl., 1 re série, 2 e éd. 1863), mais elle a perdu tout crédit. Rien, en effet, dans notre livre, n'autorise à y voir une allégorie, et, selon la remarque du professeur Lucien Gautier, le réalisme de quelques-unes de ses peintures empêche de penser que son auteur ait cherché à figurer des relations religieuses. Comment croire que l'autocrate possesseur d'un harem considérable (cf. 1Ro 11:3) ait pu être choisi comme symbole de Dieu ?

Les progrès du sens historique ont, d'ailleurs, amené les critiques à prendre le Cantique pour ce qu'il est : une collection de chants d'amour, d'une gracieuse et brillante poésie (qu'on se reporte, en particulier, à la jolie description du printemps : Ca 2:11,13).

--Quel est le genre de ce recueil ? Ses chants sont-ils des morceaux indépendants, ou forment-ils un ensemble suivi ? En dépit de Herder qui, dans ses Chants d'amour de Salomon (1778), optait pour la première hypothèse, ils sont, en général, en relation les uns avec les autres. On le voit à la présence des mêmes personnages (la Sulamite, les filles de Jérusalem, etc.), à la répétition de certains mots et de quelques refrains (Ca 2:7 et Ca 3:5). Mais, si ces chants forment une suite, à quel genre littéraire se rattachent-ils, et quel en est le sens ? C'est là une question difficile et très discutée.

Le savant allemand Delitzsch y a vu un poème, chantant le mariage de Salomon avec la Sulamite. Mais comment concilier cette hypothèse avec la conclusion du livre, qui célèbre la victoire de la jeune fille ? (Ca 8:10) Comment identifier Salomon avec le berger qui vient frapper, la chevelure trempée de rosée, à la porte de la bergère ? (Ca 5:2) Enfin, comme l'a fait observer le professeur Ch. Bruston, le langage du roi ne contient-il pas « des crudités incompatibles avec le sérieux d'un jour de mariage » ? Une meilleure explication, proposée en 1771 par le pasteur hanovrien Jacobi, a été développée par Ewald en 1826 (voir aussi ses Poètes de l'A.T., 1867). Voici, d'après lui, le sujet du poème.

Une belle jeune fille de Sulem (c-à-d. Sunem, aujourd'hui Soulem, à environ 9 km. au Nord de Jizréel), surprise par Salomon qui voyageait dans le nord du pays, a été amenée au harem (Ca 1:4), où les femmes chantent les louanges du maître. Le roi fait de grands efforts pour gagner son coeur (Ca 1:9 et suivants), mais elle reste fidèle à son berger (Ca 1:7 et suivants), qui finit par se montrer et obtient la permission de la ramener à Sulem (Ca 8:6 et suivants). Ce poème célébrerait donc le triomphe de l'amour fidèle, « fort comme la mort » (Ca 8:6 et suivant).

Ce point de vue a été repris par Renan dans son étude sur le Cantique des Cantiques (1860) et par Ch. Bruston (La Sulamite, Paris, 2 e éd. 1894), sans parler de critiques tels que Dillmann et Driver. Bruston distingue cinq actes dans le poème. Le 1 er (Ca 1-2:7) peint la ferme attitude de la Sulamite, qui, en réponse aux compliments de Salomon, fait en termes des plus poétiques l'éloge de son bien-aimé. Après le départ du roi, elle raconte à ses compagnes (2e acte, Ca 2:8-3:5) une visite que son berger lui a faite et un rêve dont il a été le héros. Le 3e acte (Ca 3:6-5:1) raconte le mariage du monarque avec une princesse étrangère. Au 4 e acte (Ca 5:2-8:4), la Sulamite célèbre son berger, sans se laisser émouvoir par de nouveaux compliments de Salomon. Rendue à la liberté, elle retourne à Sulem, « appuyée sur son bien-aimé » (5e acte, Ca 8:5-14).

Cet essai d'explication, si ingénieux qu'il soit, est très contestable. Remarquons, avec le critique allemand Siegfried, que cette interprétation dramatique est peu naturelle et ne répond guère à l'histoire, car il semble que les Hébreux n'aient pas cultivé ce genre. On peut s'étonner qu'aucune indication de scènes ou de personnages ne vienne, dans le Cantique, guider les acteurs ou les simples lecteurs. Celles qu'on a proposées, d'ailleurs, sont très variées, comme Ed. Reuss l'a montré dans un tableau synoptique de six colonnes (La Bible : Poésie lyrique, le Cantique, 1879, p. 23-42). Le moins qu'on puisse dire, c'est que l'élément subjectif joue un grand rôle dans les divers essais de solution dramatique.

Frappés de ces difficultés, divers savants sont revenus à l'hypothèse de Richard Simon, celle des chants d'amour. Ils sont, dit Reuss, l'oeuvre d'un poète qui a voulu peindre sa passion. Il parle seul : le langage qu'il prête à sa bien-aimée n'est qu'un procédé littéraire analogue à celui du poète Horace conversant avec Lydie (Odes, III, 9). Il n'a pas de rival, pas même Salomon, « ce loup ravisseur de l'opérette » ; il se borne à le mentionner sans lui attribuer de rôle précis. Dans ce poème, conclut Reuss, il n'y a ni acte ni action.

Ce point de vue a l'avantage d'être confirmé par certains traits de l'Orient contemporain, riche en pièces lyriques, l'Arabie surtout, qui les appelle des divans (recueils). On les chante en particulier pendant les fêtes nuptiales. Une vive lumière a été jetée sur ces coutumes en 1873, par les observations de Wetzstein, arabisant distingué, longtemps consul de Prusse à Damas. En Syrie, pendant les sept jours de réjouissances matrimoniales, l'époux et l'épouse sont qualifiés de roi et de reine et traités comme tels, et leurs mérites célébrés par des chants spéciaux. Dans la supposition très plausible que ces usages fussent déjà en vigueur avant l'ère chrétienne, le Cantique trouverait ainsi son explication, au dire du commentateur allemand K. Budde (Le Cantique, 1898), qui croit y discerner vingt-trois poèmes. Les titres de roi et de reine donnés aux mariés auraient un sens conventionnel. L'époux y est comparé à Salomon qui, aux yeux des Orientaux, incarnait le prestige royal. L'épouse, de son côté, est appelée « la Sulamite », par allusion sans doute à une femme célèbre par sa beauté (1Ro 1:3-15), Abisag la Sunamite. Tous ces chants ont dû former le répertoire de quelque musicien de profession.

Cette séduisante hypothèse a été confirmée, en 1901, par la publication du Paloestinischer Diwan de G. Dalman, qui donne six chants nuptiaux modernes de Syrie très semblables au Cantique. De leur côté, Lyall et W. M. Muller ont édité des chants parallèles, exécutés autrefois en Arabie et en Egypte. L'hypothèse, admise par Bertholet (Hist. Civ. Isr., p. 214), a été vigoureusement critiquée par le savant orientaliste français R. Dussaud (Le Cantique des Cantiques, Paris 1919). Il allègue que les anciens rabbins n'ont jamais parlé de cette interprétation, et que, en fait, dans notre livre, le titre de « reine » n'est jamais appliqué à la bien-aimée. Il en revient à l'idée de chants d'amour détachés. Il en distingue quatre, séparés à l'origine, puis juxtaposés ou entremêlés au cours de l'ouvrage. Il y a d'abord le « poème du roi », monarque réel recevant une jeune fille dans son, harem. Ce chant, qui se reconnaît à la mention de Salomon et de la Sulamite et à l'intervention des femmes, a été dispersé dans le Cantique, mais on peut le reconstituer à peu près. Quant aux trois autres poèmes, ceux du berger, analogues avec de légères différences, ils auraient été insérés à la suite l'un de l'autre. Cette interprétation n'explique pas, selon la remarque du professeur A. Lods, « à quel mobile a obéi le rédacteur en dispersant le poème du roi au milieu des autres pièces » (RHR, nov. -déc. 1920). Ce savant « incline à croire qu'une partie au moins des poésies du Cantique étaient des chants nuptiaux, les autres de simples poèmes d'amour, qui ont, du reste, pu être exécutés aussi dans les festins de noces ». En particulier, il lui semble difficile de contester que le cortège décrit Ca 3:6,11, où le roi apparaît ceint d'une couronne de noces, soit un cortège nuptial.

En définitive, l'hypothèse des chants nuptiaux, qui a l'avantage de donner un cadre à ces poésies, celui d'un événement de famille aussi important que le mariage, semble expliquer mieux que toute autre l'origine de cet énigmatique poème, surtout si l'on admet, avec un arabisant très érudit, Ed. Montet, que son caractère licencieux a été exagéré et qu'il contient simplement « des expressions et des images d'un goût risqué, mais conformes aux procédés littéraires de l'Orient sémitique en matière de chants d'amour ».

La date du Cantique est difficile à préciser. La présence dans le texte hébreu de termes empruntés au grec a poussé les critiques à songer aux temps de la domination hellénique, fondée sur les victoires d'Alexandre le Grand (donc au III e ou au IV e siècle). Le théâtre de ces scènes d'amour paraît avoir été la Judée, comme le suggère la mention des « filles de Jérusalem ». L'auteur est inconnu, comme le sont d'ordinaire les poètes qui composent les chants populaires. Sa connaissance du nord de la Palestine, dont il cite bien des lieux, fait penser qu'il y habitait. P. F.

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      Lévitique 1

      1 Or l'Eternel appela Moïse, et lui parla du Tabernacle d'assignation, en disant :
      2 Parle aux enfants d'Israël, et leur dis : Quand quelqu'un d'entre vous offrira à l'Eternel une offrande d'une bête à quatre pieds, il fera son offrande de gros ou de menu bétail.
      3 Si son offrande pour un holocauste est de gros bétail, il offrira un mâle sans tare ; il l'offrira de son bon gré, à l'entrée du Tabernacle d'assignation, devant l'Eternel.
      4 Et il posera sa main sur la tête de l'holocauste, et il sera agréé pour lui, afin de faire propitiation pour lui.
      5 Puis on égorgera le veau devant l'Eternel, et les fils d'Aaron Sacrificateurs en offriront le sang, et ils répandront le sang tout autour sur l'autel, qui est à l'entrée du Tabernacle d'assignation.
      6 Et on égorgera l'holocauste, et on le coupera par pièces.
      7 Et les fils d'Aaron Sacrificateurs mettront le feu sur l'autel, et arrangeront le bois sur le feu.
      8 Et les fils d'Aaron Sacrificateurs arrangeront les pièces, la tête, et la fressure au dessus du bois qui sera au feu sur l'autel.
      9 Mais il lavera avec de l'eau le ventre et les jambes, et le Sacrificateur fera fumer toutes ces choses sur l'autel ; c'est un holocauste, un sacrifice fait par feu, en bonne odeur à l'Eternel.
      10 Que si son offrande pour l'holocauste est de menu bétail, d'entre les brebis ou d'entre les chèvres, il offrira un mâle sans tare.
      11 Et on l'égorgera à côté de l'autel vers le Septentrion devant l'Eternel, et les fils d'Aaron Sacrificateurs en répandront le sang sur l'autel tout autour.
      12 Puis on le coupera par pièces, avec sa tête, et sa fressure ; et le Sacrificateur les arrangera sur le bois qui sera au feu qui est sur l'autel.
      13 Mais il lavera avec de l'eau le ventre et les jambes. Puis le Sacrificateur offrira toutes ces choses, et les fera fumer sur l'autel ; c'est un holocauste, un sacrifice fait par feu d'agréable odeur à l'Eternel.
      14 Que si son offrande pour l'holocauste à l'Eternel est d'oiseaux, il fera son offrande de tourterelles, ou de pigeonneaux.
      15 Et le Sacrificateur l'offrira sur l'autel, et lui entamera la tête avec l'ongle, afin de la faire fumer sur l'autel, et il en épreindra le sang au côté de l'autel.
      16 Et il ôtera son jabot avec sa plume, et les jettera près de l'autel vers l'Orient, où seront les cendres.
      17 Il l'entamera donc avec ses ailes sans le diviser ; et le Sacrificateur le fera fumer sur l'autel, au dessus du bois qui sera au feu ; c'est un holocauste, un sacrifice fait par feu d'agréable odeur à l'Eternel.

      Lévitique 3

      1 Et si l'offrande de quelqu'un [est] un sacrifice de prospérités, [et] qu'il l'offre de gros bétail, soit mâle soit femelle, il l'offrira sans tare, devant l'Eternel.
      2 Et il posera sa main sur la tête de son offrande, et on l'égorgera à l'entrée du Tabernacle d'assignation, et les fils d'Aaron Sacrificateurs répandront le sang sur l'autel à l'entour.
      3 Puis on offrira, du sacrifice de prospérités une offrande faite par feu à l'Eternel, [savoir] la graisse qui couvre les entrailles, et toute la graisse qui est sur les entrailles ;
      4 Et les deux rognons avec la graisse qui est sur eux, jusque sur les flancs, et on ôtera la taie qui est sur le foie [pour la mettre] avec les rognons.
      5 Et les fils d'Aaron feront fumer tout cela sur l'autel, par dessus l'holocauste qui sera sur le bois [qu'on aura mis] sur le feu ; c'est une offrande faite par feu de bonne odeur à l'Eternel.
      6 Que si son offrande est de menu bétail pour le sacrifice de prospérités à l'Eternel, soit mâle soit femelle, il l'offrira sans tare.
      7 S'il offre un agneau pour son offrande, il l'offrira devant l'Eternel.
      8 Et il posera sa main sur la tête de son offrande, et on l'égorgera devant le Tabernacle d'assignation, et les fils d'Aaron répandront son sang sur l'autel à l'entour.
      9 Et il offrira du sacrifice de prospérités une offrande faite par feu à l'Eternel, en ôtant sa graisse, et sa queue entière jusque contre l'échine, avec la graisse qui couvre les entrailles, et toute la graisse qui est sur les entrailles ;
      10 Et les deux rognons avec la graisse qui est sur eux, jusque sur les flancs, et il ôtera la taie qui est sur le foie [pour la mettre] sur les rognons.
      11 Et le Sacrificateur fera fumer [tout] cela sur l'autel ; c'est une viande d'offrande faite par feu à l'Eternel.
      12 Que si son offrande [est] d'entre les chèvres, il l'offrira devant l'Eternel.
      13 Et il posera sa main sur la tête de son [offrande], et on l'égorgera devant le Tabernacle d'assignation ; et les enfants d'Aaron répandront son sang sur l'autel à l'entour.
      14 Puis il offrira son offrande pour sacrifice fait par feu à l'Eternel, [savoir], la graisse qui couvre les entrailles, et toute la graisse qui est sur les entrailles.
      15 Et les deux rognons, et la graisse qui est sur eux, jusque sur les flancs, et il ôtera la taie qui est sur le foie [pour la mettre] sur les rognons.
      16 Puis le Sacrificateur fera fumer [toutes] ces choses-là sur l'autel ; c'est une viande d'offrande faite par feu en bonne odeur. Toute graisse appartient à l'Eternel.
      17 C'est une ordonnance perpétuelle en vos âges, et dans toutes vos demeures, que vous ne mangerez aucune graisse, ni aucun sang.

      Cantique 1

      1 Le Cantique des cantiques, qui est de Salomon.
      2 Qu'il me baise des baisers de sa bouche ; car tes amours sont plus agréables que le vin.
      3 A cause de l'odeur de tes excellents parfums, ton nom est [comme] un parfum répandu : c'est pourquoi les filles t'ont aimé.
      4 Tire-moi, et nous courrons après toi ; lorsque le Roi m'aura introduite dans ses cabinets, nous nous égayerons et nous nous réjouirons en toi ; nous célébrerons tes amours plus que le vin ; les hommes droits t'ont aimé.
      5 Ô filles de Jérusalem, je suis brune, mais de bonne grâce ; je suis comme les tentes de Kédar, et comme les courtines de Salomon.
      6 Ne prenez pas garde à moi, de ce que je suis brune, car le soleil m'a regardée ; les enfants de ma mère se sont mis en colère contre moi, ils m'ont mise à garder les vignes ; et je n'ai point gardé la vigne qui était à moi.
      7 Déclare-moi, toi qu'aime mon âme, où tu pais, et où tu fais reposer [ton troupeau] sur le midi ; car pourquoi serais-je comme une femme errante vers les parcs de tes compagnons ?
      8 Si tu ne le sais pas, ô la plus belle d'entre les femmes ! sors après les traces du troupeau, et pais tes chevrettes près des cabanes des bergers.
      9 Ma grande amie, je te compare au plus beau couple de chevaux que j'aie aux chariots de Pharaon.
      10 Tes joues ont bonne grâce avec les atours, et ton cou avec les colliers.
      11 Nous te ferons des atours d'or, avec des boutons d'argent.
      12 Tandis que le Roi a été assis à table, mon aspic a rendu son odeur.
      13 Mon bien-aimé est avec moi comme un sachet de myrrhe ; il passera la nuit entre mes mamelles.
      14 Mon bien-aimé m'est comme une grappe de troëne dans les vignes d'Henguédi.
      15 Te voilà belle, ma grande amie, te voilà belle ; tes yeux sont [comme] ceux des colombes.
      16 Te voilà beau, mon bien-aimé ; que tu es agréable ! aussi notre couche est-elle féconde.
      17 Les poutres de nos maisons sont de cèdre, et nos soliveaux de sapin.

      Cantique 2

      1 Je suis la rose de Saron, et le muguet des vallées.
      2 Tel qu'est le muguet entre les épines, telle est ma grande amie entre les filles.
      3 Tel qu'est le pommier entre les arbres d'une forêt, tel est mon bien-aimé entre les jeunes hommes ; j'ai désiré son ombre, et m'y suis assise, et son fruit a été doux à mon palais.
      4 Il m'a menée dans la salle du festin ; et sa livrée, laquelle je porte, c'est AMOUR.
      5 Faites-moi revenir [les forces] avec les liqueurs ; faites-moi un lit de pommes ; car je me pâme d'amour.
      6 Que sa main gauche soit sous ma tête, et que sa droite m'embrasse.
      7 Filles de Jérusalem, je vous adjure par les chevreuils et par les biches des champs, que vous ne réveilliez point celle que j'aime, que vous ne la réveilliez point, jusqu'à ce qu'elle le veuille.
      8 C'est ici la voix de mon bien-aimé ; le voici qui vient, sautelant sur les montagnes, et bondissant sur les coteaux.
      9 Mon bien-aimé est semblable au chevreuil, ou au faon des biches ; le voilà qui se tient derrière notre muraille ; il regarde par les fenêtres, il se fait voir par les treillis.
      10 Mon bien-aimé a pris la parole, et m'a dit : Lève-toi, ma grande amie, ma belle, et t'en viens.
      11 Car voici, l'hiver est passé, la pluie est passée, elle s'en est allée.
      12 Les fleurs paraissent en la terre, le temps des chansons est venu, et la voix de la tourterelle a déjà été ouïe dans notre contrée.
      13 Le figuier a poussé ses figons, et les vignes leurs grappes, et elles rendent de l'odeur. Lève-toi, ma grande amie, ma belle, et t'en viens.
      14 Ma colombe, qui te tiens dans les fentes de la roche, dans les enfoncements des lieux escarpés, fais-moi voir ton regard, fais-moi ouïr ta voix ; car ta voix est douce, et ton regard est gracieux.
      15 Prenez-nous les renards, et les petits renards, qui gâtent les vignes, depuis que nos vignes ont poussé des grappes.
      16 Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui ; il paît [son troupeau] parmi les muguets.
      17 Avant que le vent du jour souffle, et que les ombres s'enfuient, retourne mon bien-aimé, et [sois] comme le chevreuil, ou le faon des biches, sur les montagnes entrecoupées.

      Cantique 3

      1 J'ai cherché durant les nuits sur mon lit celui qu'aime mon âme ; je l'ai cherché, mais je ne l'ai point trouvé.
      2 Je me lèverai maintenant, et je ferai le tour de la ville, des carrefours et des places, et je chercherai celui qu'aime mon âme. Je l'ai cherché, mais je ne l'ai point trouvé.
      3 Le guet, qui faisait la ronde par la ville, m'a trouvée. N'avez-vous point vu, [leur ai-je dit], celui qu'aime mon âme ?
      4 A peine les avais-je passés, que je trouvai celui qu'aime mon âme ; je le pris, et je ne le lâcherai point que je ne l'aie amené à la maison de ma mère, et dans la chambre de celle qui m'a conçue.
      5 Filles de Jérusalem, je vous adjure par les chevreuils et par les biches des champs, que vous ne réveilliez point celle que j'aime, que vous ne la réveilliez point, jusqu'à ce qu'elle le veuille.
      6 Qui est celle-ci qui monte du désert, comme des colonnes de fumée en forme de palmiers, parfumée de myrrhe et d'encens, et de toute sorte de poudre de parfumeur ?
      7 Voici le lit de Salomon, autour duquel il y a soixante vaillants hommes, des plus vaillants d'Israël ;
      8 tous maniant l'épée, et très-bien dressés à la guerre, ayant chacun son épée sur sa cuisse à cause des frayeurs de la nuit.
      9 Le Roi Salomon s'est fait un lit de bois du Liban.
      10 Il a fait ses piliers d'argent et l'intérieur d'or, son ciel d'écarlate, et au milieu il a placé celle qu'il aime entre les filles de Jérusalem.
      11 Sortez, filles de Sion, et regardez le Roi Salomon, avec la couronne dont sa mère l'a couronné au jour de ses épousailles, et au jour de la joie de son coeur.

      Cantique 4

      1 Te voilà belle, ma grande amie, te voilà belle ; tes yeux sont [comme] ceux des colombes entre tes tresses ; tes cheveux sont comme [le poil] d'un troupeau de chèvres lesquelles on tond, [lorsqu'elles sont descendues] de la montagne de Galaad.
      2 Tes dents sont comme un troupeau de brebis tondues, qui remontent du lavoir, et qui sont toutes deux à deux, et il n'y en a pas une qui manque.
      3 Tes lèvres sont comme un fil teint en écarlate. Ton parler est gracieux ; ta tempe est comme une pièce de pomme de grenade au dedans de tes tresses.
      4 Ton cou est comme la tour de David, bâtie à créneaux, à laquelle pendent mille boucliers, et toutes les grands boucliers des vaillants hommes.
      5 Tes deux mamelles sont comme deux faons jumeaux d'une chevrette, qui paissent parmi le muguet.
      6 Avant que le vent du jour souffle, et que les ombres s'enfuient, je m'en irai à la montagne de myrrhe, et au coteau d'encens.
      7 Tu es toute belle, ma grande amie, et il n'[y a] point de tache en toi.
      8 Viens du Liban avec moi, mon Epouse, viens du Liban avec moi ; regarde du sommet d'Amana, du sommet de Senir et de Hermon, des repaires des lions, et des montagnes des léopards.
      9 Tu m'as ravi le coeur, ma soeur, mon Epouse ; tu m'as ravi le coeur, par l'un de tes yeux, et par l'un des colliers de ton cou.
      10 Combien sont belles tes amours, ma soeur, mon épouse ? combien sont tes amours meilleures que le vin ? et l'odeur de tes parfums plus qu'aucune drogue aromatique ?
      11 Tes lèvres, mon Epouse, distillent des rayons de miel ; le miel et le lait sont sous ta langue, et l'odeur de tes vêtements est comme l'odeur du Liban.
      12 Ma soeur, mon Epouse, tu es un jardin clos, une source close ; et une fontaine cachetée.
      13 Tes rejetons sont un parc de grenadiers, avec des fruits délicieux, de troëne, avec l'aspic ;
      14 l'aspic et le safran, la canne odoriférante et le cinnamome, avec tout arbre d'encens ; la myrrhe et l'aloès, avec toutes les principales drogues aromatiques.
      15 Ô fontaine des jardins ! ô puits d'eau vive ! et ruisseaux coulant du Liban.
      16 Lève-toi bise, et viens, vent du Midi, souffle dans mon jardin ; afin que ses drogues aromatiques distillent. Que mon bien-aimé vienne en son jardin, et qu'il mange de ses fruits délicieux.

      Cantique 5

      1 Je suis venu dans mon jardin, ma soeur, mon épouse ; j'ai cueilli ma myrrhe, avec mes drogues aromatiques ; j'ai mangé mes rayons de miel, et mon miel ; j'ai bu mon vin et mon lait ; Mes amis, mangez, buvez ; faites bonne chère, mes bien-aimés.
      2 J'étais endormie, mais mon coeur veillait ; et voici la voix de mon bien-aimé qui heurtait, [en disant] : Ouvre-moi, ma soeur, ma grande amie, ma colombe, ma parfaite ; car ma tête est pleine de rosée ; et mes cheveux de l'humidité de la nuit.
      3 J'ai dépouillé ma robe, [lui dis-je], comment la revêtirais-je ? J'ai lavé mes pieds, comment les souillerais-je ?
      4 Mon bien-aimé a avancé sa main par le trou de la porte, et mes entrailles ont été émues à cause de lui.
      5 Je me suis levée pour ouvrir à mon bien-aimé, et la myrrhe a distillé de mes mains, et la myrrhe franche de mes doigts, sur les garnitures du verrou.
      6 J'ai ouvert à mon bien-aimé, mais mon bien-aimé s'était retiré, il avait passé ; mon âme se pâma de l'avoir ouï parler ; je le cherchai, mais je ne le trouvai point ; je l'appelai, mais il ne me répondit point.
      7 Le guet qui faisait la ronde par la ville me trouva, ils me battirent, ils me blessèrent ; les gardes des murailles m'ôtèrent mon voile de dessus moi.
      8 Filles de Jérusalem, je vous adjure, si vous trouvez mon bien-aimé, que vous lui rapportiez ; et quoi ? Que je me pâme d'amour.
      9 Qu'est-ce de ton bien-aimé plus que d'un autre, ô la plus belle d'entre les femmes ? Qu'est-ce de ton bien-aimé plus que d'un autre, que tu nous aies ainsi conjurées ?
      10 Mon bien-aimé est blanc et vermeil, un porte-enseigne [choisi] entre dix mille.
      11 Sa tête est un or très-fin ; ses cheveux sont crépus, noirs comme un corbeau.
      12 Ses yeux sont comme ceux des colombes sur les ruisseaux des eaux courantes, lavés dans du lait, et [comme] enchâssés dans des chatons d'[anneau. ]
      13 Ses joues sont comme un carreau de drogues aromatiques, et [comme] des fleurs parfumées, ses lèvres sont [comme] du muguet ; elles distillent la myrrhe franche.
      14 Ses mains sont [comme] des anneaux d'or, où il y a des chrysolithes enchâssées ; son ventre est comme d'un ivoire bien poli, couvert de saphirs.
      15 Ses jambes sont [comme] des piliers de marbre, fondés sur des soubassements de fin or ; son port est [comme] le Liban ; il est exquis comme les cèdres.
      16 Son palais n'est que douceur ; tout ce qui est en lui est aimable. Tel est mon bien-aimé, tel est mon ami, filles de Jérusalem.

      Cantique 6

      1 Où est allé ton bien-aimé, ô la plus belle des femmes ? De quel côté est allé ton bien-aimé, et nous le chercherons avec toi ?
      2 Mon bien-aimé est descendu dans son verger, aux carreaux des drogues aromatiques, pour paître [son troupeau] dans les vergers, et cueillir du muguet.
      3 Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi ; il paît [son troupeau] parmi le muguet.
      4 Ma grande amie, tu es belle comme Tirtsa, agréable comme Jérusalem, redoutable comme des armées qui marchent à enseignes déployées.
      5 Détourne tes yeux qu'ils ne me regardent ; car ils me forcent ; Tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres qu'on tond [lorsqu'elles sont descendues] de Galaad.
      6 Tes dents sont comme un troupeau de brebis qui remontent du lavoir, et qui sont toutes deux à deux, et il n'y en a pas une qui manque.
      7 Ta tempe est comme une pièce de pomme de grenade au dedans de tes tresses.
      8 [Qu'il y ait] soixante Reines, et quatre-vingts concubines, et des vierges sans nombre ;
      9 Ma colombe, ma parfaite, est unique ; elle est unique à sa mère, à celle qui l'a enfantée ; les filles l'ont vue, et l'ont dite bienheureuse ; les Reines et les concubines l'ont louée, [en disant] :
      10 Qui est celle-ci qui paraît comme l'aube du jour, belle comme la lune, brillante comme le soleil, redoutable comme des armées qui marchent à enseignes déployées ?
      11 Je suis descendu au verger des noyers, pour voir les fruits de la vallée qui mûrissent, et pour voir si la vigne s'avance, et si les grenadiers ont poussé leur fleur.
      12 Je ne me suis point aperçu que mon affection m'a rendu semblable aux chariots d'Haminadab.
      13 Reviens, reviens, ô Sulamite ! reviens, reviens, et que nous te contemplions. Que contempleriez-vous en la Sulamite ? Comme une danse de deux bandes.

      Cantique 7

      1 Fille de Prince, combien sont belles tes démarches, avec [ta] chaussure ! Le tour de tes hanches est comme des colliers travaillés de la main d'un excellent ouvrier.
      2 Ton nombril est [comme] une tasse ronde, toute comble de breuvage, ton ventre est [comme] un tas de blé entouré de muguet.
      3 Tes deux mamelles sont comme deux faons jumeaux d'une chevrette.
      4 Ton cou est comme une tour d'ivoire ; tes yeux sont [comme] les viviers qui sont en Hesbon, près de la porte de Bathrabbim ; ton visage est comme la tour du Liban qui regarde vers Damas.
      5 Ta tête est sur toi comme du cramoisi, et les cheveux fins de ta tête sont comme de l'écarlate ; Le Roi est attaché aux galeries [pour te contempler].
      6 Que tu es belle, et que tu es agréable, amour délicieuse !
      7 Ta taille est semblable à un palmier, et tes mamelles à des grappes.
      8 J'ai dit : Je monterai sur le palmier, et j'empoignerai ses branches ? et tes mamelles me seront maintenant comme des grappes de vigne ; et l'odeur de ton visage, comme l'odeur des pommes ;
      9 Et ton palais comme le bon vin qui coule en faveur de mon bien-aimé, et qui fait parler les lèvres des dormants.
      10 Je suis à mon bien-aimé, et son désir est vers moi.
      11 Viens, mon bien-aimé, sortons aux champs, passons la nuit aux villages.
      12 Levons-nous dès le matin pour aller aux vignes, et voyons si la vigne est avancée, et si la grappe est formée, et si les grenadiers sont fleuris ; là je te donnerai mes amours.
      13 Les mandragores jettent leur odeur, et à nos portes il y a de toutes sortes de fruits exquis, des fruits nouveaux, et des fruits gardés, que je t'ai conservés, ô mon bien-aimé.

      Cantique 8

      1 Plût à Dieu que tu me fusses comme un frère qui a sucé les mamelles de ma mère ! je t'irais trouver dehors, je te baiserais, et on ne m'en mépriserait point.
      2 Je t'amènerais, je t'introduirais dans la maison de ma mère, tu m'enseignerais, et je te ferais boire du vin mixtionné d'aromates, et du moût de mon grenadier.
      3 Que sa main gauche soit sous ma tête, et que sa droite m'embrasse.
      4 Je vous adjure, Filles de Jérusalem, que vous ne réveilliez point celle que j'aime, que vous ne la réveilliez point, jusqu'à ce qu'elle le veuille.
      5 Qui est celle-ci qui monte du désert, mollement appuyée sur son bien-aimé ? Je t'ai réveillée sous un pommier, là où ta mère t'a enfantée, là où celle qui t'a conçue, t'a enfanté.
      6 Mets-moi comme un cachet sur ton coeur, comme un cachet sur ton bras ; car l'amour est fort comme la mort, et la jalousie est cruelle comme le sépulcre ; leurs embrasements sont des embrasements de feu, et une flamme très-véhémente.
      7 Beaucoup d'eaux ne pourraient point éteindre cet amour-là, et les fleuves mêmes ne le pourraient pas noyer ; si quelqu'un donnait tous les biens de sa maison pour cet amour, certainement on n'en tiendrait aucun compte.
      8 Nous avons une petite soeur qui n'a pas encore de mamelles ; que ferons nous à notre soeur le jour qu'on parlera d'elle ?
      9 Si elle est [comme] une muraille, nous bâtirons sur elle un palais d'argent ; et si elle est [comme] une porte, nous la renforcerons d'un entablement de cèdre.
      10 Je suis [comme] une muraille, et mes mamelles sont comme des tours ; j'ai été alors si favorisée de lui, que j'ai trouvé la paix.
      11 Salomon a eu une vigne en Bahalhamon, qu'il a donnée à des gardes, et chacun d'eux en doit apporter pour son fruit mille [pièces] d'argent.
      12 Ma vigne, qui est à moi, est à mon commandement : Ô Salomon, que les mille [pièces d'argent soient] à toi, et [qu'il y en ait] deux cents pour les gardes du fruit de la vigne.
      13 Ô toi qui habites dans les jardins, les amis sont attentifs à ta voix ; fais que je l'entende.
      14 Mon bien-aimé, fuis-t'en aussi vite qu'un chevreuil, ou qu'un faon de biche, sur les montagnes des drogues aromatiques.
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