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Dictionnaire Biblique de Top Bible

CANTIQUE DES CANTIQUES

Ce titre a le sens de « cantique par excellence » ; en hébr., en effet, cette construction désigne le superlatif (autres ex. : vanité des vanités, Saint des saints).

Le Cantique des Cantiques était le premier des cinq petits « rouleaux » lus aux grandes fêtes juives. On en donnait lecture le huitième jour de la Pâque, parce que l'amour réciproque de Yahvé et de la nation israélite, qu'il passait pour figurer, était en harmonie avec l'alliance conclue entre eux à la sortie d'Egypte. Ce fut cette interprétation allégorique, ajoutée à la croyance qu'il provenait de Salomon lui-même, qui fit admettre dans le canon hébreu, après une longue résistance qui semble avoir duré jusqu'à l'ère chrétienne, ces chants d'amour--appelés à tort « cantique » --de caractère areligieux et parfois choquant. Ce fut elle qui le fit aussi accepter par les chrétiens comme livre sacré.

Le célèbre docteur alexandrin, Origène, dans son grand commentaire sur le Cantique, présente le « bien-aimé » comme le symbole du Christ et la jeune fille comme l'image de l'Église et même de l'âme individuelle. Cette interprétation allégorique fut longtemps en faveur.

Bernard de Clairvaux prêcha quatre-vingts sermons sur les deux premiers chapitres. La Réforme la laissa subsister, malgré les observations de Sébastien Castellion (en 1544), et on la retrouve dans la version d'Ostervald et l'Authorized Version des Anglais (voir les titres mis aux chapitres). Elle a été maintenue par certains exégètes modernes, tels qu'Adolphe Franck (Études orientales, 1861), et F. Godet (Et. bibl., 1 re série, 2 e éd. 1863), mais elle a perdu tout crédit. Rien, en effet, dans notre livre, n'autorise à y voir une allégorie, et, selon la remarque du professeur Lucien Gautier, le réalisme de quelques-unes de ses peintures empêche de penser que son auteur ait cherché à figurer des relations religieuses. Comment croire que l'autocrate possesseur d'un harem considérable (cf. 1Ro 11:3) ait pu être choisi comme symbole de Dieu ?

Les progrès du sens historique ont, d'ailleurs, amené les critiques à prendre le Cantique pour ce qu'il est : une collection de chants d'amour, d'une gracieuse et brillante poésie (qu'on se reporte, en particulier, à la jolie description du printemps : Ca 2:11,13).

--Quel est le genre de ce recueil ? Ses chants sont-ils des morceaux indépendants, ou forment-ils un ensemble suivi ? En dépit de Herder qui, dans ses Chants d'amour de Salomon (1778), optait pour la première hypothèse, ils sont, en général, en relation les uns avec les autres. On le voit à la présence des mêmes personnages (la Sulamite, les filles de Jérusalem, etc.), à la répétition de certains mots et de quelques refrains (Ca 2:7 et Ca 3:5). Mais, si ces chants forment une suite, à quel genre littéraire se rattachent-ils, et quel en est le sens ? C'est là une question difficile et très discutée.

Le savant allemand Delitzsch y a vu un poème, chantant le mariage de Salomon avec la Sulamite. Mais comment concilier cette hypothèse avec la conclusion du livre, qui célèbre la victoire de la jeune fille ? (Ca 8:10) Comment identifier Salomon avec le berger qui vient frapper, la chevelure trempée de rosée, à la porte de la bergère ? (Ca 5:2) Enfin, comme l'a fait observer le professeur Ch. Bruston, le langage du roi ne contient-il pas « des crudités incompatibles avec le sérieux d'un jour de mariage » ? Une meilleure explication, proposée en 1771 par le pasteur hanovrien Jacobi, a été développée par Ewald en 1826 (voir aussi ses Poètes de l'A.T., 1867). Voici, d'après lui, le sujet du poème.

Une belle jeune fille de Sulem (c-à-d. Sunem, aujourd'hui Soulem, à environ 9 km. au Nord de Jizréel), surprise par Salomon qui voyageait dans le nord du pays, a été amenée au harem (Ca 1:4), où les femmes chantent les louanges du maître. Le roi fait de grands efforts pour gagner son coeur (Ca 1:9 et suivants), mais elle reste fidèle à son berger (Ca 1:7 et suivants), qui finit par se montrer et obtient la permission de la ramener à Sulem (Ca 8:6 et suivants). Ce poème célébrerait donc le triomphe de l'amour fidèle, « fort comme la mort » (Ca 8:6 et suivant).

Ce point de vue a été repris par Renan dans son étude sur le Cantique des Cantiques (1860) et par Ch. Bruston (La Sulamite, Paris, 2 e éd. 1894), sans parler de critiques tels que Dillmann et Driver. Bruston distingue cinq actes dans le poème. Le 1 er (Ca 1-2:7) peint la ferme attitude de la Sulamite, qui, en réponse aux compliments de Salomon, fait en termes des plus poétiques l'éloge de son bien-aimé. Après le départ du roi, elle raconte à ses compagnes (2e acte, Ca 2:8-3:5) une visite que son berger lui a faite et un rêve dont il a été le héros. Le 3e acte (Ca 3:6-5:1) raconte le mariage du monarque avec une princesse étrangère. Au 4 e acte (Ca 5:2-8:4), la Sulamite célèbre son berger, sans se laisser émouvoir par de nouveaux compliments de Salomon. Rendue à la liberté, elle retourne à Sulem, « appuyée sur son bien-aimé » (5e acte, Ca 8:5-14).

Cet essai d'explication, si ingénieux qu'il soit, est très contestable. Remarquons, avec le critique allemand Siegfried, que cette interprétation dramatique est peu naturelle et ne répond guère à l'histoire, car il semble que les Hébreux n'aient pas cultivé ce genre. On peut s'étonner qu'aucune indication de scènes ou de personnages ne vienne, dans le Cantique, guider les acteurs ou les simples lecteurs. Celles qu'on a proposées, d'ailleurs, sont très variées, comme Ed. Reuss l'a montré dans un tableau synoptique de six colonnes (La Bible : Poésie lyrique, le Cantique, 1879, p. 23-42). Le moins qu'on puisse dire, c'est que l'élément subjectif joue un grand rôle dans les divers essais de solution dramatique.

Frappés de ces difficultés, divers savants sont revenus à l'hypothèse de Richard Simon, celle des chants d'amour. Ils sont, dit Reuss, l'oeuvre d'un poète qui a voulu peindre sa passion. Il parle seul : le langage qu'il prête à sa bien-aimée n'est qu'un procédé littéraire analogue à celui du poète Horace conversant avec Lydie (Odes, III, 9). Il n'a pas de rival, pas même Salomon, « ce loup ravisseur de l'opérette » ; il se borne à le mentionner sans lui attribuer de rôle précis. Dans ce poème, conclut Reuss, il n'y a ni acte ni action.

Ce point de vue a l'avantage d'être confirmé par certains traits de l'Orient contemporain, riche en pièces lyriques, l'Arabie surtout, qui les appelle des divans (recueils). On les chante en particulier pendant les fêtes nuptiales. Une vive lumière a été jetée sur ces coutumes en 1873, par les observations de Wetzstein, arabisant distingué, longtemps consul de Prusse à Damas. En Syrie, pendant les sept jours de réjouissances matrimoniales, l'époux et l'épouse sont qualifiés de roi et de reine et traités comme tels, et leurs mérites célébrés par des chants spéciaux. Dans la supposition très plausible que ces usages fussent déjà en vigueur avant l'ère chrétienne, le Cantique trouverait ainsi son explication, au dire du commentateur allemand K. Budde (Le Cantique, 1898), qui croit y discerner vingt-trois poèmes. Les titres de roi et de reine donnés aux mariés auraient un sens conventionnel. L'époux y est comparé à Salomon qui, aux yeux des Orientaux, incarnait le prestige royal. L'épouse, de son côté, est appelée « la Sulamite », par allusion sans doute à une femme célèbre par sa beauté (1Ro 1:3-15), Abisag la Sunamite. Tous ces chants ont dû former le répertoire de quelque musicien de profession.

Cette séduisante hypothèse a été confirmée, en 1901, par la publication du Paloestinischer Diwan de G. Dalman, qui donne six chants nuptiaux modernes de Syrie très semblables au Cantique. De leur côté, Lyall et W. M. Muller ont édité des chants parallèles, exécutés autrefois en Arabie et en Egypte. L'hypothèse, admise par Bertholet (Hist. Civ. Isr., p. 214), a été vigoureusement critiquée par le savant orientaliste français R. Dussaud (Le Cantique des Cantiques, Paris 1919). Il allègue que les anciens rabbins n'ont jamais parlé de cette interprétation, et que, en fait, dans notre livre, le titre de « reine » n'est jamais appliqué à la bien-aimée. Il en revient à l'idée de chants d'amour détachés. Il en distingue quatre, séparés à l'origine, puis juxtaposés ou entremêlés au cours de l'ouvrage. Il y a d'abord le « poème du roi », monarque réel recevant une jeune fille dans son, harem. Ce chant, qui se reconnaît à la mention de Salomon et de la Sulamite et à l'intervention des femmes, a été dispersé dans le Cantique, mais on peut le reconstituer à peu près. Quant aux trois autres poèmes, ceux du berger, analogues avec de légères différences, ils auraient été insérés à la suite l'un de l'autre. Cette interprétation n'explique pas, selon la remarque du professeur A. Lods, « à quel mobile a obéi le rédacteur en dispersant le poème du roi au milieu des autres pièces » (RHR, nov. -déc. 1920). Ce savant « incline à croire qu'une partie au moins des poésies du Cantique étaient des chants nuptiaux, les autres de simples poèmes d'amour, qui ont, du reste, pu être exécutés aussi dans les festins de noces ». En particulier, il lui semble difficile de contester que le cortège décrit Ca 3:6,11, où le roi apparaît ceint d'une couronne de noces, soit un cortège nuptial.

En définitive, l'hypothèse des chants nuptiaux, qui a l'avantage de donner un cadre à ces poésies, celui d'un événement de famille aussi important que le mariage, semble expliquer mieux que toute autre l'origine de cet énigmatique poème, surtout si l'on admet, avec un arabisant très érudit, Ed. Montet, que son caractère licencieux a été exagéré et qu'il contient simplement « des expressions et des images d'un goût risqué, mais conformes aux procédés littéraires de l'Orient sémitique en matière de chants d'amour ».

La date du Cantique est difficile à préciser. La présence dans le texte hébreu de termes empruntés au grec a poussé les critiques à songer aux temps de la domination hellénique, fondée sur les victoires d'Alexandre le Grand (donc au III e ou au IV e siècle). Le théâtre de ces scènes d'amour paraît avoir été la Judée, comme le suggère la mention des « filles de Jérusalem ». L'auteur est inconnu, comme le sont d'ordinaire les poètes qui composent les chants populaires. Sa connaissance du nord de la Palestine, dont il cite bien des lieux, fait penser qu'il y habitait. P. F.

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Versets relatifs

    • Lévitique 1

      1 Le SEIGNEUR appelle Moïse et, depuis la tente de la rencontre, il lui commande
      2 de donner aux Israélites les enseignements suivants : « Quand l’un de vous veut offrir un animal en sacrifice au SEIGNEUR, il peut le choisir parmi les bœufs, les moutons ou les chèvres.
      3 « S’il offre en sacrifice complet un animal pris parmi les bœufs, il doit choisir un taureau sans défaut. Il le conduit à l’entrée de la tente de la rencontre pour que le SEIGNEUR accepte son offrande.
      4 Il pose la main sur la tête de l’animal. Alors le SEIGNEUR accepte son offrande et il lui pardonne ses péchés.
      5 Celui qui offre l’animal l’égorge devant la tente. Ensuite, les prêtres, fils d’Aaron, présentent le sang au SEIGNEUR. Puis ils le versent sur tous les côtés de l’autel qui est à l’entrée de la tente de la rencontre.
      6 L’homme enlève la peau de l’animal et le coupe en morceaux.
      7 Les prêtres allument le feu sur l’autel et ils mettent des morceaux de bois dessus.
      8 Ils mettent les morceaux de viande avec la tête et les parties grasses sur le bois.
      9 L’homme lave les intestins, l’estomac et les pattes de l’animal. Ensuite un prêtre brûle tout cela sur l’autel. C’est un sacrifice complètement brûlé, et sa fumée de bonne odeur plaît au SEIGNEUR.
      10 « Si quelqu’un offre en sacrifice complet un animal pris parmi les moutons et les chèvres, il doit présenter un bélier ou un bouc sans défaut.
      11 Il l’égorge devant le SEIGNEUR, au nord de l’autel. Alors les prêtres, fils d’Aaron, versent le sang sur tous les côtés de l’autel.
      12 On coupe l’animal en morceaux, avec la tête et les parties grasses. Un prêtre met tous ces morceaux sur le bois qui brûle sur l’autel.
      13 L’homme lave les intestins, l’estomac et les pattes de l’animal. Ensuite, le prêtre les présente au SEIGNEUR, puis il brûle tout cela sur l’autel. C’est un sacrifice complètement brûlé, et sa fumée de bonne odeur plaît au SEIGNEUR.
      14 « Si quelqu’un offre un oiseau au SEIGNEUR en sacrifice complet, il doit apporter une tourterelle ou un pigeon.
      15 Le prêtre présente l’oiseau devant l’autel. Il lui tord le cou et il brûle sa tête sur l’autel. Ensuite, il fait couler le sang sur le côté de l’autel.
      16 Il enlève la poche de nourriture de l’oiseau avec ce qu’elle contient, et il la jette à côté de l’autel, à l’est, là où on met les cendres grasses.
      17 Il coupe l’oiseau en deux entre les ailes, mais il ne sépare pas les deux moitiés. Puis il le brûle sur le feu de l’autel. C’est un sacrifice complètement brûlé, et sa fumée de bonne odeur plaît au SEIGNEUR. »

      Lévitique 3

      1 « Si quelqu’un veut offrir en sacrifice de communion un animal pris dans le troupeau de bœufs, il doit amener un taureau ou une vache sans défaut devant le SEIGNEUR.
      2 Il pose la main sur la tête de l’animal et il l’égorge à l’entrée de la tente de la rencontre. Alors les prêtres, fils d’Aaron, versent le sang sur tous les côtés de l’autel.
      3 Voici les morceaux qu’un des prêtres présente au SEIGNEUR et qu’il brûle pour lui : la graisse qui entoure les intestins et l’estomac,
      4 les deux reins avec la graisse qui les enveloppe et qui tient aux côtés de l’animal, enfin, la meilleure partie du foie. On l’enlève avec les reins.
      5 Les prêtres brûlent tout cela sur l’autel en plus du sacrifice complet placé sur le bois qui brûle. C’est un sacrifice brûlé, et sa fumée de bonne odeur plaît au SEIGNEUR.
      6 « Si quelqu’un offre au SEIGNEUR un animal pris parmi les moutons et les chèvres, en sacrifice de communion, il doit présenter un animal sans défaut, mâle ou femelle.
      7 Si c’est un agneau, il le conduit devant le SEIGNEUR.
      8 Il met la main sur la tête de l’animal et il l’égorge devant la tente de la rencontre. Alors les fils d’Aaron versent le sang sur tous les côtés de l’autel.
      9 Voici les parties grasses qu’un des prêtres présente au SEIGNEUR et qu’il brûle pour lui : toute la queue coupée près de la colonne vertébrale, toute la graisse qui entoure les intestins et l’estomac,
      10 les deux reins avec la graisse qui les enveloppe et qui tient aux côtés de l’animal, enfin, la meilleure partie du foie. On l’enlève avec les reins.
      11 Le prêtre brûle tout cela sur l’autel. C’est de la nourriture brûlée pour le SEIGNEUR.
      12 « Si quelqu’un offre un bouc ou une chèvre, il présente l’animal devant le SEIGNEUR.
      13 Il pose la main sur la tête de l’animal et il l’égorge devant la tente de la rencontre. Alors les fils d’Aaron versent le sang sur tous les côtés de l’autel.
      14 Voici les morceaux qu’un des prêtres présente au SEIGNEUR et qu’il brûle pour lui : la graisse qui entoure les intestins et l’estomac,
      15 les deux reins avec la graisse qui les enveloppe et qui tient aux côtés de l’animal, enfin, la meilleure partie du foie. On l’enlève avec les reins.
      16 Le prêtre brûle tout cela sur l’autel. C’est de la nourriture brûlée, un sacrifice à la fumée de bonne odeur. « Toutes les parties grasses sont pour le SEIGNEUR.
      17 C’est pourquoi vous ne mangerez jamais la graisse ni le sang d’un animal. C’est une règle pour toujours. Vous la respecterez de génération en génération, partout où vous habiterez. »

      Cantique 1

      1 Le plus beau de tous les chants. Il appartient aux écrits de Salomon.
      2 Couvre-moi des baisers de ta bouche. Ta tendresse est plus délicieuse que le vin,
      3 plus agréable que l’odeur de tes parfums. Tu plais comme un parfum délicat. C’est pourquoi les jeunes filles sont amoureuses de toi.
      4 Entraîne-moi avec toi, courons ensemble ! Mon roi, conduis-moi dans ta chambre. Alors grâce à toi, nous serons fous de bonheur. Nous chanterons ta tendresse plus délicieuse que le vin. Oui, les jeunes filles ont bien raison de t’aimer.
      5 Filles de Jérusalem, ma peau est brune mais je suis jolie comme les tentes des nomades, comme les beaux rideaux des palais.
      6 Ne faites pas attention à ma peau brune, c’est le soleil qui m’a dorée. Mes frères étaient en colère contre moi, ils m’ont forcée à garder les vignes. Mais ma vigne à moi, je ne l’ai pas gardée.
      7 Toi que mon cœur aime, dis-moi : où conduis-tu ton troupeau ? Dis-moi : où le fais-tu reposer à midi ? Ainsi je n’aurai pas l’air de courir partout, près des troupeaux de tes camarades.
      8 Si tu ne le sais pas, toi la plus belle des femmes, suis les traces des moutons, et conduis tes petites chèvres près des abris des bergers.
      9 Mon amie, je te compare au cheval magnifique qui conduit le char du roi d’Égypte.
      10 Entre tes longues boucles d’oreilles, tes joues sont jolies. Ton cou est beau au milieu des colliers.
      11 Nous te ferons des boucles d’or avec des points d’argent.
      12 Pendant que mon roi prend son repas, mon nard parfumé répand son odeur.
      13 Pour moi, celui que j’aime est comme un peu de myrrhe reposant entre mes seins.
      14 Pour moi, il est pareil aux fleurs de henné, au milieu des vignes, à la Source-du-Cabri.
      15 Comme tu es belle, mon amie, comme tu es belle ! Tes yeux sont charmants comme des colombes !
      16 Comme tu es beau, toi que j’aime ! Tu es magnifique ! Notre lit à nous, c’est l’herbe verte.
      17 Les cèdres, voilà les poutres de notre maison, les cyprès, voilà les murs.

      Cantique 2

      1 Et moi, je suis une fleur du Saron, une jolie fleur des vallées.
      2 Une jolie fleur dans un buisson d’épines, voilà mon amie parmi les jeunes filles.
      3 Un arbre à fruits au milieu de la forêt, voilà celui que j’aime parmi les jeunes hommes. J’ai voulu m’asseoir à son ombre, et ses fruits sont doux à ma bouche.
      4 Il me fait entrer dans la salle de fête. Au-dessus de moi, à l’entrée, il a écrit : « Amour ».
      5 Vite, avec des gâteaux rendez-moi des forces, guérissez-moi avec des fruits. Oui, je suis malade.
      6 Sa main gauche soutient ma tête, et son bras droit me serre contre lui.
      7 Filles de Jérusalem, je vous en supplie, au nom des gazelles et des biches des champs, ne réveillez pas mon amour, ne la dérangez pas avant qu’elle donne son accord.
      8 J’entends celui que j’aime. Le voici : il vient. Il bondit sur les montagnes, il saute sur les collines.
      9 Celui que j’aime ressemble à une gazelle ou au petit de la biche. Le voici : il s’arrête derrière le mur de notre maison. Il regarde par la fenêtre, il guette à travers le grillage.
      10 Il me dit : « Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens !
      11 La mauvaise saison est finie, la pluie ne tombe plus, elle s’en est allée.
      12 Sur la terre, les fleurs paraissent, c’est le temps des chansons. Dans les champs, voici la voix de la tourterelle.
      13 Les figues vertes mûrissent déjà, les vignes en fleur répandent leur parfum. Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens !
      14 Ma colombe, cachée dans les fentes du rocher, dans les trous des hautes pierres. Montre-moi ton visage, fais-moi entendre ta voix. Ta voix est si agréable, et ton visage est si beau. »
      15 Attrapez pour nous les renards, les petits renards qui abîment les vignes. C’est le moment où nos vignes sont en fleur.
      16 Celui que j’aime est à moi, et je suis à lui. Il conduit son troupeau parmi les lys en fleurs.
      17 Avant que se lève le souffle du soir, quand l’ombre s’étend sur la terre, reviens, toi que j’aime. Cours comme la gazelle ou le petit de la biche sur les montagnes séparées.

      Cantique 3

      1 Sur mon lit, pendant la nuit, je cherche celui que mon cœur aime. Je le cherche, mais je ne le trouve pas.
      2 Je me lèverai. Je ferai le tour de la ville, des rues et des places. Je chercherai celui que mon cœur aime. Je le cherche, mais je ne le trouve pas.
      3 Je rencontre les gardes, ceux qui font le tour de la ville : « Est-ce que vous avez vu celui que mon cœur aime ? »
      4 Je les dépasse. Aussitôt après, je trouve celui que mon cœur aime. Je lui prends la main. Je ne le lâcherai plus avant de le faire entrer dans la maison de ma mère, dans la chambre où elle est devenue enceinte de moi.
      5 Filles de Jérusalem, je vous en supplie, au nom des gazelles et des biches des champs, ne réveillez pas mon amour, ne la dérangez pas avant qu’elle donne son accord !
      6 Qui arrive du désert comme un nuage de fumée, parfumé de myrrhe, d’encens et de tous les parfums des commerçants étrangers ?
      7 C’est le roi Salomon étendu sur sa litière. Soixante combattants courageux l’entourent. Ce sont les héros d’Israël.
      8 Ils sont tous armés d’une épée et entraînés à la guerre. Chacun porte son arme à la ceinture pour se protéger des dangers de la nuit.
      9 Le roi Salomon a commandé un siège à porteurs en bois du Liban.
      10 Il a fait faire des supports en argent, un dossier en or, un siège en très beau tissu rouge. Les filles de Jérusalem ont arrangé l’intérieur avec amour.
      11 Filles de Jérusalem, venez voir le roi Salomon. Il porte la couronne que sa mère lui a donnée le jour de son mariage ! Ce jour-là, son cœur était plein de joie.

      Cantique 4

      1 Comme tu es belle, mon amie, comme tu es belle ! Derrière ton voile, tes yeux sont charmants comme des colombes. Tes longs cheveux ressemblent à un troupeau de chèvres descendant du mont Galaad.
      2 Tes dents sont comme un troupeau de brebis tondues qui viennent d’être lavées. Toutes ont leur sœur jumelle, et aucune ne manque.
      3 Tes lèvres sont un fin ruban rouge, et ta bouche est jolie. Derrière ton voile, tes joues ressemblent à deux tranches de fruit rouge.
      4 Ton cou est pareil à la Tour-de-David, solidement construite. Là, mille boucliers sont accrochés. Tous sont des armes de héros.
      5 Tes seins ressemblent à deux cabris, aux jumeaux d’une gazelle, qui broutent dans un champ de fleurs.
      6 Avant que se lève le souffle du soir, quand l’ombre s’étend sur la terre, je vais aller vers la montagne de la myrrhe, vers la colline de l’encens.
      7 Tu es très belle, mon amie, et sans aucun défaut.
      8 Viens avec moi du Liban, ma fiancée, viens avec moi du Liban. Descends des montagnes de l’Amana, du Senir et de l’Hermon. Quitte ces abris des lions, ces montagnes à léopards.
      9 Tu me fais perdre la tête, petite sœur, ma fiancée, tu me fais perdre la tête par un seul de tes regards, par une seule perle de tes colliers.
      10 Comme elle est merveilleuse, ta tendresse, petite sœur, ma fiancée ! Elle est plus délicieuse que le vin ! L’odeur de tes parfums est plus agréable que tous les parfums précieux.
      11 Ton baiser a la douceur du miel. Du miel et du lait se cachent sous ta langue. Tes vêtements ont l’odeur des forêts du Liban.
      12 Tu es mon jardin privé, petite sœur, ma fiancée, la source qui m’appartient, ma fontaine réservée.
      13 Tu as la fraîcheur d’une plantation de paradis, peuplée de grenadiers aux fruits délicieux. Là poussent des plantes de bonne odeur : le henné et le nard,
      14 le safran, le laurier et la cannelle, tous les arbres à encens, la myrrhe et l’aloès avec les parfums les plus délicats.
      15 Oui, tu es une fontaine au milieu des jardins, une source d’eau pure qui coule des montagnes du Liban.
      16 Réveille-toi, vent du Nord ! Viens vite, vent du Sud ! Soufflez sur mon jardin, qu’il répande ses bonnes odeurs ! Toi que j’aime, entre dans ton jardin et mange ses fruits délicieux !

      Cantique 5

      1 J’entre dans mon jardin, petite sœur, ma fiancée. Je cueille ma myrrhe et mes autres plantes parfumées. Je mange mon rayon de miel, je bois mon vin et mon lait. Les amis Mangez, mes amis, buvez, devenez ivres d’amour !
      2 Je dors, mais mon cœur veille. J’entends un bruit. Celui que j’aime frappe à la porte. Le jeune homme Ouvre-moi, petite sœur, mon amie, ma colombe, ma parfaite. J’ai la tête couverte de rosée, et les cheveux perlés des gouttes de la nuit.
      3 J’ai enlevé mon vêtement, je ne vais pas le remettre ! Je me suis lavé les pieds, je ne vais pas les salir !
      4 Celui que j’aime passe la main par le trou de la porte, et mon cœur est troublé.
      5 Je me lève pour lui ouvrir. J’ai les mains pleines de myrrhe, et mes doigts laissent couler cette huile parfumée sur la poignée de la serrure.
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