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PROPHÈTE 4.

IV Le prophétisme jéhoviste à ses débuts.

L'homme ainsi mis à part pour entreprendre au sein du peuple d'Israël la croisade divine ne peut être mis à la commune mesure. Il est pour les prophètes professionnels un étonnement et un scandale. Son désintéressement dans l'accomplissement de la charge qu'il a reçue d'en haut est poussé jusqu'au mépris de sa propre vie. Sa religion n'est pas un culte, une doctrine, une observance. Elle est une possession sacrée. C'est Dieu qui l'inspire, lui montre ses desseins et le mène. Lui, va droit comme une épée. Si l'oeuvre de vie ne peut être obtenue que par la mort, il ne faiblira pas devant cette tragique perspective, puisque le peuple qu'il manoeuvre au nom de Jéhovah a cette originalité de vouloir passionnément sa vie comme nation et de n'être nullement impressionné par la mort individuelle. Le prophète des premiers âges tient l'existence humaine pour rien ; exposé lui-même tout le jour aux plus mortels dangers, il fait concourir avec une étonnante facilité la mort et le massacre à l'exécution du plan divin. Le livre des adieux de Moïse--et ceci n'est pas la moindre preuve de l'antiquité des doctrines du Deutéronome--est un livre qui fait, au sens propre, de la fidélité à Jéhovah, dans le présent même, une question de vie ou de mort (De 30:13). Les appels les plus tendres s'y unissent aux menaces de l'intransigeance la plus tragique (De 13). Livre d'amour et de sang où se trouve justifiée la politique religieuse des prophètes, de Moïse à Elisée. Le désert de l'exode est jonché de cadavres. L'interdit (voir ce mot) par lequel Jéhovah défendait à son peuple vainqueur d'entrer en composition avec les indigènes de Canaan est interprété comme un ordre de destruction systématique. Josué, dans ses adieux, annonce aux enfants d'Israël que, s'ils sont infidèles, Jéhovah lui-même les « consumera » (Jos 24:20). Dans la page la plus ancienne de la littérature biblique, page aux sauvages accents et pourtant sublime, la prophétesse Débora exalte Jaël qui vient d'assassiner son hôte, Sisera, pendant son sommeil :

Périssent ainsi tous tes ennemis, ô Jéhovah ! (Jug 5:31)

Un des récits narrant l'institution de la royauté nous présente Samuel égorgeant de sa propre main le prisonnier Agag, roi des Amalécites. Il ne s'agit pas ici d'une simple exécution, c'est « devant Jéhovah », en sacrifice pour Lui, que Samuel immole l'irréductible ennemi du peuple élu. Ce meurtre est un acte religieux, un rite sacrificiel (1Sa 15:33 ; on peut rapprocher de ce fait les deux terribles épisodes de 2Sa 21 2Sa 24, où les moyens employés pour « fléchir » Jéhovah jettent une lumière bien troublante sur le niveau du jéhovisme au temps où ils furent écrits). Dans 1 Rois, nous lisons un récit où deux prophètes n'ayant au coeur que d'accomplir la volonté de Jéhovah sont mis en cause et où le second, pour éprouver la fidélité du premier, lui tend un piège et provoque sa mort (1Ro 13). Puis, c'est Élie qui, en conclusion de son duel au Carmel, massacre au bord du Kison les 450 prophètes de Baal (1Ro 18:40). Quelques pages plus loin, c'est un « fils de prophète » qui voue à la mort son compagnon parce que celui-ci a refusé de le frapper (1Ro 20:35 et suivant), et qui annonce au roi Achab qu'il paiera de sa tête sa générosité envers le Syrien Ben-Hadad (1Ro 20:32-42). Enfin, c'est la tuerie effroyable organisée par le prophète Elisée, qui arme pour cela le bras de l'aventurier Jéhu (2Ro 9). Tantoe molis erat... Fallait-il vraiment tout ce sang pour lier les fondements de la cité de Dieu ?

Il est aisé et très conforme à notre impressionnabilité moderne de se détourner avec horreur de ces scènes de carnage et de condamner les premiers prophètes jéhovistes. Peut-être les jugerait-on plus équitablement si l'on essayait de les comprendre et si l'on voulait reconnaître à la lumière de l'histoire que le progrès, dans l'humanité de la Chute, ne s'accomplit pas sans que la force, avec tous les malheurs qu'elle entraîne, intervienne pour barrer la route au mal. Cependant, Dieu avait éclairé Élie d'une révélation nouvelle lorsqu'en Horeb il lui avait montré que la présence divine ne se révèle pas dans la violence déchaînée, mais dans la douceur pénétrante d'une voix qui touche le coeur (1Ro 19:9,13). Elisée, méconnaissant l'enseignement donné à son maître, viola par sa conduite la révélation de l'Horeb et attira ainsi par la suite au sein de son peuple des sanctions meurtrières.

Encore un peu de temps (dit Jéhovah par Osée), et je châtierai la maison de Jéhu pour tout le sang versé à Jizréel (Os 14).

Il n'en demeure pas moins que les prophètes jéhovistes qui vinrent après lui entrèrent dès le VIII e siècle dans de nouvelles voies : abandonnant les éléments barbares qui avaient jusque-là fait partie intégrante de l'action des hommes de Dieu, ils ne tuent plus, ils se font tuer. (cf. Mt 23:39-33, Heb 11:37-39) Pourtant, le principe dont leurs devanciers avaient fait une application farouche demeure. C'est au nom de ce principe que Jéhovah tour à tour se sert des Égyptiens, des Assyriens, des Babyloniens, des Syriens, pour châtier son peuple et tracer le sillon sanglant où la semence de l'Évangile sera jetée. Sans les armées de Cyrus, Israël aurait-il survécu à l'exil ? Sans les aigles romaines, les routes de l'apostolat chrétien auraient-elles été frayées ? Et quand le Messie annoncé par les prophètes, Jésus, qui était venu pour « accomplir les prophètes » et qui appelait Jérusalem la « tueuse de prophètes » (Mt 23:37), dit aux Juifs ses contemporains : Sur vous retombera « tout le sang innocent qui a été répandu sur la terre, depuis le sang d'Abel le juste jusqu'au sang de Zacharie, que vous avez assassiné » (Mt 23:35), n'abandonne-t-il pas ceux qui vont dresser la croix aux tortures effroyables du siège de Jérusalem par Titus ? (Lu 19:41,44) Si l'on veut prendre dans tout leur sérieux les conséquences de la Chute et l'effort à accomplir pour lutter victorieusement contre ses effets, on se rend compte que l'application des lois du Royaume de Dieu à l'humanité d'aujourd'hui est une confusion dangereuse qui laisse la voie libre à tous les débordements du « Malin ». Dans la mesure où se précisent en nous la vision de l'honneur de Dieu et la réalisation du Royaume éternel, dans cette mesure même la conservation de la vie terrestre perd de sa valeur et la frayeur nous envahit de sacrifier à cet enjeu passager. Jésus nous a avertis dans son sermon sur la montagne (Mt 5:29,30,16:26, Lu 9:25 etc.). Calvin a sur ce sujet une doctrine très haute. Elle ne justifie aucun des crimes commis par ceux qui ont abusé de la force et qui se sont imaginé servir Dieu à l'heure où, dans leur aberration, ils se mettaient à sa place. Mais comment ne pas être saisi d'une épouvante admirative en face d'hommes à ce point passionnés pour la divine vérité qu'ils estimaient le poison de l'erreur plus dommageable à l'homme que le tranchant du glaive et qu'ils pouvaient dire devant un tribunal sans merci : « Si c'est moi qui prêche l'erreur, je suis prêt à mourir ; mais si c'est lui, qu'on lui ôte la vie. »

Quand on retourne le problème posé par l'attitude des prophètes et qui semble insoluble à notre entendement prisonnier de contradictions pour nous irréductibles, on est toujours ramené à la question de l'amour, et c'est par là que nous pouvons atteindre à sa solution pratique, la seule qui nous importe. L'amour auquel nous sommes trop enclins aujourd'hui et qui nous éloigne des hommes de la Bible est un amour pénétré des intérêts de ce monde, mélangé de faiblesse, qui cherche moins le bien que le bonheur de son objet et qui, par là, glisse par l'indulgence vers la complicité. L'amour que Dieu nous commande parce que c'est l'amour dont il nous aime, veut la perfection de l'objet aimé. Cet amour-là ne compose pas avec le mal et inspire tous les sacrifices. Tel fut l'amour pour Jéhovah dont les prophètes, depuis Moïse, furent émus, amour jaloux, qu'ils comprirent dans la faiblesse de leur chair, dans l'emportement de leur zèle, avec les préjugés de leur temps et les limites de leur savoir. C'est cet amour qui resplendit dans l'âme sainte de Jésus ; à cet amour que Jésus s'immola ; de cet amour qu'il voulut que nous animions la vie sociale lorsqu'il donna à ses disciples le commandement nouveau : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 13:34,15:13).

Ce côté sombre de l'action des premiers prophètes ne doit pas nous faire méconnaître le côté lumineux de leur ministère. Celui-ci transparaît dans une déclaration de Samuel, que nous recueillons dans le récit même où ce prophète accomplit son geste le plus farouche :

Jéhovah trouve-t-il du plaisir dans les holocaustes et les sacrifices comme dans l'obéissance à la voix de Jéhovah ? Voici, l'obéissance vaut mieux que les sacrifices, et l'observation de sa parole vaut mieux que la graisse des béliers (1Sa 15:22),.

Cette déclaration est, à la bien prendre, le thème de toute la doctrine jéhoviste. Ce n'est pas assez d'en admirer la grandeur dans la formule d'Osée : (Os 6:6)

J'aime la piété et non les sacrifices,

La connaissance de Dieu plus que les holocaustes...

il faut reconnaître que, trois siècles plus tôt, nous en retrouvons déjà le principe fécond dans la parole de Samuel à Saül. Il est vrai qu'une école de critique moderne donne peu de crédit à la source élohiste qui nous présente l'institution de la monarchie comme une infidélité à Jéhovah, et l'on doit reconnaître que la rédaction que nous avons actuellement sous les yeux appartient à une période littéraire un peu plus récente que les sources jéhovistes du même épisode, sources qui d'ailleurs se contredisent et dont la seconde renferme des invraisemblances historiques où l'auteur s'avère mal informé. Mais rien, dans la source élohiste, ne nous oblige à révoquer en doute la matérialité des faits qui constituent l'ossature du récit, et nous croyons, en bonne méthode historique, être plus près des événements de l'époque lorsque nous maintenons l'histoire élohiste de Samuel dans les renseignements qu'elle donne, que si nous la présentions (cf. Ad. Lods, Israël, I, p. 411s) comme l'oeuvre de pamphlétaires antiroyalistes qui auraient démarqué le récit jéhoviste en substituant le nom de Samuel au nom de Saül dans le touchant récit de l'enfance (1Sa 1-3) et qui auraient inventé la victoire d'Ében-Ezer à seule fin de prouver aux siècles à venir qu'Israël n'avait pas besoin de rois pour triompher de ses ennemis. Cette façon de falsifier sciemment l'histoire afin de l'accommoder à une doctrine politique suppose des moeurs littéraires beaucoup plus rapprochées de nous que de l'époque primitive où les annalistes d'Israël recueillaient pieusement les récits de leurs traditions orales. Qu'il leur soit arrivé de se tromper, d'amplifier, de se représenter et de présenter les événements du passé conformément aux idées et aux habitudes de leur propre temps, cela est certain, et l'écrit sacerdotal nous en fournit les preuves manifestes. Pour mettre au point l'histoire, il nous suffit dans ce cas de comparer la version récente aux récits parallèles plus anciens. Mais admettre sans y être contraint par l'évidence que, dans un cas comme celui de Samuel, l'historien a simplement truqué dans l'intérêt de la thèse des prophètes opposés à la royauté, voilà qui est tout ensemble prendre une responsabilité hardie et s'éloigner de la conception jéhoviste, telle que nous la trouvons bien avant Samuel dans l'épisode de Gédéon refusant la royauté, et telle que la reproduit, sans éprouver le besoin de l'expliquer ou de la justifier comme si c'était une révélation nouvelle, la claire affirmation du prophète Osée : (Os 10:9)

Depuis les jours de Guibéa, tu as péché, ô Israël ! c'est-à-dire depuis les jours où tu fis oindre un roi.

Ce qui cause ta ruine, ô Israël, C'est que tu as été contre moi, Contre celui qui pouvait te secourir.

Où est donc ton roi ?

Qu'il te délivre dans toutes tes villes ! Où sont tes juges, au sujet desquels tu disais : Donne-moi un roi et des princes ?

Je t'ai donné un roi dans ma colère, Je te l'ôterai dans ma fureur (Os 13:9,11).

Ce passage d'Osée permet de penser que le prophète connaissait fort bien les faits que racontent les sources élohistes de l'histoire de Samuel et donnait sa pleine adhésion à la doctrine antiroyaliste qu'elle proclame. Ce faisant, Osée, loin d'innover, remonte aux origines de la constitution donnée par Moïse au peuple de l'exode. Moïse vivait en des temps où l'on savait quels étaient les dangers de la monarchie, l'arbitraire des rois, leur ambition, leur tyrannie. S'il a constitué démocratiquement son peuple, s'il l'a groupé autour de la Tente d'assignation, tente des rendez-vous avec Jéhovah (Ex 33:7-11), c'est qu'il voulait établir entre le peuple élu et les autres nations précisément cette différence que les autres ont des chefs terrestres, tandis qu'Israël a, pour conducteur, Dieu, par ses mandataires. Ce qui, pour les prophètes fidèles au mosaïsme, fait la valeur d'Israël, assure l'avenir de sa race et promet la victoire à la mission religieuse qu'il doit accomplir parmi les nations, c'est qu'à la différence des autres nations, il a pour bergers, non des chefs divinisés par les hommes, hiérarchies de prêtres ou dynasties de rois, mais des chefs suscités par Dieu, guidés par son Esprit et dont le seul mérite est de se tenir dans l'attitude morale que Jéhovah demande et qui fait à ses yeux toute la valeur de la religion. La religion, une attitude morale, voilà ce que déclare Samuel à Saül. D'où lui est venue cette doctrine étrangère aux autres cultes et qui proprement révolutionne toute la religion ? Il ne l'a pas trouvée dans les temps anarchiques des Juges ses prédécesseurs, ni à l'époque des guerres et des infidélités qui faisaient dire à Josué en fin de carrière : « Si vous ne trouvez pas bon de servir Jéhovah, choisissez... ou les dieux que servaient vos pères au delà du fleuve, ou les dieux des Amoréens, parmi lesquels vous habitez » (Jos 24:14-15). Pour s'expliquer la foi de Samuel, il faut remonter jusqu'à l'ancêtre et l'inspirateur de tous les prophètes jéhovistes, l'homme du Sinaï qui, en proclamant le Dieu vivant (Jéhovah) et en identifiant dans le Décalogue ce Dieu vivant avec le Bien, idéal moral de la conscience humaine, établissait que ce Dieu-là, ce n'est pas avec des cadeaux, des litanies, des rites, une cour opulente et servile qu'on l'honore, mais en pratiquant le bien, en se tenant attaché à Jéhovah comme au bien suprême. L'alliance proclamée par le premier des prophètes postulait une attitude morale vis-à-vis de la divinité. Elle renfermait par là un principe qui devait peu à peu dégager la foi humaine de toutes les erreurs de pensée et de pratique qui égarent les religions naturelles. C'était ce principe, l'attitude morale, qui constituait la valeur originale de l'alliance mosaïque et proprement sa révélation. C'est ce principe, proclamé dès les jours du Sinaï et développé dans les paroles de Dieu à Moïse, qui donne sa portée à la démarche de Samuel auprès de Saül ; c'est lui qui explique que, sans rien définir au point de vue doctrine, sans rien expliquer pour accréditer la hardiesse de leur action, les prophètes postérieurs se soient tous campés sur le terrain moral et aient fait de la transgression de l'alliance la cause de tous les malheurs d'Israël. Ce n'est pas pour rien qu'Osée, après avoir rappelé la doctrine de Samuel dans sa formule de Os 6:6, continue en accusant Israël d'avoir « transgressé l'alliance » (Os 6:7). Les expériences qu'il avait faites avec sa femme infidèle lui avaient appris la vraie nature de l'alliance entre Israël et Jéhovah et la vraie nature de sa transgression. Aussi, par ses exhortations, sinon par la formule, réclame-t-il de la nation élue et adultère la « circoncision du coeur » (De 10:16 30:6), image introduite par D, attribuée par lui à Moïse et qui, dans sa crudité, résume, en les réunissant, la loi et les prophètes. On ne peut s'étonner dès lors que l'auteur de notre Deutéronome actuel, postérieur de peu à Osée, ait fait de cette image le thème de ses exhortations, et que Jérémie, inspiré par le Deutéronome et annonciateur de « la nouvelle alliance inscrite dans les coeurs » (Jer 31:33), l'ait reprise à son tour. En l'entendant, ne croit-on pas entendre tout ensemble Osée et le Deutéronome :

Comme une épouse est infidèle à son compagnon, Ainsi vous m'avez été infidèle, maison d'Israël... Circoncisez-vous pour Jéhovah, Hommes de Juda et habitants de Jérusalem, De peur que ma colère n'éclate comme un feu (Jer 3:20 4:3,4 9:26).

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    • Exode 33

      7 Moïse prit la tente et la dressa à l’extérieur du camp, à une certaine distance. Il l'appela « tente de la rencontre ». Tous ceux qui consultaient l'Eternel allaient vers la tente de la rencontre, à l’extérieur du camp.
      8 Lorsque Moïse se rendait à cette tente, tout le peuple se levait ; chacun se tenait à l'entrée de sa tente et le suivait des yeux jusqu'à ce qu'il ait pénétré dans la tente.
      9 Lorsque Moïse avait pénétré dans la tente, la colonne de nuée descendait et s'arrêtait à l'entrée de la tente, et l'Eternel parlait avec Moïse.
      10 Tout le peuple voyait la colonne de nuée s'arrêter à l'entrée de la tente, et tout le peuple se levait et adorait, chacun à l'entrée de sa tente.
      11 L'Eternel parlait avec Moïse face à face, comme un homme parle à son ami. Puis Moïse retournait au camp, tandis que son jeune assistant, Josué, fils de Nun, ne sortait pas de la tente.

      Josué 24

      14 » Maintenant, craignez l'Eternel et servez-le avec intégrité et fidélité. Faites disparaître les dieux que vos ancêtres servaient de l'autre côté de l’Euphrate et en Egypte et servez l'Eternel.
      15 Mais si vous ne trouvez pas bon de servir l'Eternel, choisissez aujourd'hui qui vous voulez servir : soit les dieux que vos ancêtres servaient de l'autre côté de l’Euphrate, soit les dieux des Amoréens dans le pays desquels vous habitez. Quant à ma famille et moi, nous servirons l'Eternel. »
      20 Lorsque vous abandonnerez l'Eternel et que vous servirez des dieux étrangers, il se retournera contre vous et vous fera du mal, et il vous fera disparaître après vous avoir fait tant de bien. »

      Juges 5

      31 » Que tous tes ennemis disparaissent ainsi, Eternel ! #Ceux qui l'aiment sont pareils au soleil #quand il paraît dans toute sa force. » Le pays fut en paix pendant 40 ans.

      1 Samuel 1

      1 Il y avait un homme de Ramathaïm-Tsophim, de la région montagneuse d'Ephraïm, du nom d'Elkana. Il était le fils de Jeroham, fils d'Elihu, petit-fils de Thohu et arrière-petit-fils de Tsuph, et était éphraïmite.
      2 Il avait deux femmes. L'une s'appelait Anne, l'autre Peninna ; Peninna avait des enfants, tandis qu’Anne n'en avait pas.
      3 Chaque année, cet homme montait de sa ville jusqu’à Silo pour adorer l'Eternel, le maître de l’univers, et lui offrir des sacrifices. Là se trouvaient les deux fils d'Eli, Hophni et Phinées, qui étaient prêtres de l'Eternel.
      4 Le jour où Elkana offrait son sacrifice, il donnait des portions à sa femme Peninna et à tous les fils et à toutes les filles qu'il avait d'elle.
      5 Mais à Anne, il donnait une portion double, car il l’aimait, même si l'Eternel l’avait rendue stérile.
      6 Sa rivale la provoquait pour la pousser à s'irriter de ce que l'Eternel l'avait rendue stérile.
      7 Et toutes les années il en allait de même : chaque fois qu'Anne montait à la maison de l'Eternel, Peninna la provoquait de la même manière. Alors elle pleurait et ne mangeait pas.
      8 Son mari Elkana lui disait : « Anne, pourquoi pleures-tu et ne manges-tu pas ? Pourquoi ton cœur est-il attristé ? Est-ce que je ne vaux pas pour toi mieux que dix fils ? »
      9 Anne se leva, après que l'on eut mangé et bu à Silo. Le prêtre Eli était assis sur son siège, près de la porte du temple de l'Eternel.
      10 L'amertume dans l'âme, elle pria l'Eternel et pleura abondamment.
      11 Elle fit le vœu suivant : « Eternel, maître de l’univers, si tu consens à regarder la détresse de ta servante, si tu te souviens de moi, si tu n'oublies pas ta servante et lui donnes un fils, je le consacrerai à l'Eternel pour toute la durée de sa vie et le rasoir ne passera pas sur sa tête. »
      12 Comme elle restait longtemps en prière devant l'Eternel, Eli observa sa bouche.
      13 Anne parlait dans son cœur et ne faisait que remuer les lèvres, on n'entendait pas sa voix. Eli pensa qu'elle était ivre,
      14 et il lui dit : « Jusqu'à quand seras-tu ivre ? Va cuver ton vin. »
      15 Anne répondit : « Ce n’est pas cela, mon seigneur. Je suis une femme à l’esprit abattu, je n'ai bu ni vin ni boisson enivrante, mais j'épanchais mon cœur devant l'Eternel.
      16 Ne prends pas ta servante pour une femme légère, car c'est le trop-plein de ma douleur et de mon chagrin qui m'a fait parler jusqu'à présent. »
      17 Eli reprit la parole et dit : « Pars en paix et que le Dieu d'Israël exauce la prière que tu lui as adressée ! »
      18 Elle répondit : « Que ta servante trouve grâce à tes yeux ! » Cette femme s'en alla. Elle se remit à manger et son visage ne fut plus le même.
      19 Ils se levèrent de bon matin et, après avoir adoré l'Eternel, ils partirent et retournèrent chez eux à Rama. Elkana eut des relations conjugales avec Anne, sa femme, et l'Eternel se souvint d'elle.
      20 Dans le cours de l'année, Anne devint enceinte et elle mit au monde un fils qu'elle appela Samuel, car, dit-elle, « je l'ai demandé à l'Eternel ».
      21 Son mari Elkana monta ensuite avec toute sa famille offrir à l'Eternel le sacrifice annuel et accomplir son vœu.
      22 Mais Anne ne monta pas à Silo. Elle dit à son mari : « Lorsque l'enfant sera sevré, je l’y conduirai afin qu'il soit présenté devant l'Eternel et qu'il reste là pour toujours. »
      23 Son mari Elkana lui dit : « Fais ce qui te semblera bon, attends de l'avoir sevré. Seulement, que l’Eternel accomplisse sa parole ! » La femme resta donc là et elle allaita son fils jusqu'au moment de son sevrage.
      24 Quand elle l'eut sevré, elle le fit monter avec elle à Silo. Elle prit 3 taureaux, 22 litres de farine et une outre de vin. Elle conduisit l’enfant à la maison de l'Eternel à Silo alors qu’il était encore tout jeune.
      25 Ils égorgèrent les taureaux et conduisirent l'enfant à Eli.
      26 Anne dit : « Mon seigneur, pardon, aussi vrai que ton âme vit, mon seigneur, c’est moi qui me tenais ici près de toi pour prier l'Eternel.
      27 C'était pour cet enfant que je priais, et l'Eternel a exaucé la prière que je lui adressais.
      28 Aussi, je veux le prêter à l'Eternel ; il sera toute sa vie prêté à l'Eternel. » Et ils se prosternèrent là devant l'Eternel.

      1 Samuel 2

      1 Anne fit cette prière : « Mon cœur se réjouit en l'Eternel, #ma force a été relevée par l'Eternel. #Ma bouche s'est ouverte contre mes ennemis, #car je me réjouis de ton secours. #
      2 Personne n'est saint comme l'Eternel. #Il n'y a pas d'autre Dieu que toi, #il n'y a pas de rocher pareil à notre Dieu.
      3 » Ne prononcez plus de paroles hautaines ! #Que l'arrogance ne sorte plus de votre bouche, #car l'Eternel est un Dieu qui sait tout #et qui pèse la valeur de toutes les actions.
      4 » L'arc des puissants est brisé, #et les faibles ont la force pour ceinture. #
      5 Ceux qui étaient rassasiés se louent pour du pain, #et ceux qui étaient affamés se reposent. #Même la stérile accouche sept fois, #et celle qui avait beaucoup d'enfants devient flétrie.
      6 » L'Eternel fait mourir et il fait vivre, #il fait descendre au séjour des morts et il en fait remonter. #
      7 L'Eternel appauvrit et il enrichit, #il abaisse et il élève. #
      8 De la poussière il retire le pauvre, #du fumier il relève le faible, #pour les faire asseoir avec les grands, #et il leur donne en possession un trône de gloire. » Oui, c’est à l'Eternel qu’appartiennent les fondements de la terre, #et c'est sur eux qu'il a établi le monde. #
      9 Il gardera les pas de ses bien-aimés, #tandis que les méchants seront réduits au silence dans les ténèbres. #En effet, l'homme ne triomphera pas par la force.
      10 » Les ennemis de l'Eternel trembleront. #Du haut du ciel il fera gronder son tonnerre contre eux. #L'Eternel jugera les extrémités de la terre. #Il donnera la puissance à son roi #et il relèvera la force de celui qu’il a désigné par onction. »
      11 Elkana repartit chez lui à Rama et l'enfant resta au service de l'Eternel devant le prêtre Eli.
      12 Les fils d'Eli étaient des vauriens qui ne connaissaient pas l'Eternel.
      13 Voici quelle était la manière d'agir de ces prêtres envers le peuple : lorsque quelqu'un offrait un sacrifice, le serviteur du prêtre arrivait au moment où l'on faisait cuire la viande ; tenant à la main une fourchette à trois dents,
      14 il piquait dans le récipient, dans le chaudron, dans la marmite ou dans le pot, et tout ce que la fourchette ramenait, le prêtre le prenait pour lui. Voilà comment ils agissaient vis-à-vis de tous les Israélites qui venaient à Silo.
      15 Avant même qu'on ne fasse brûler la graisse, le serviteur du prêtre arrivait et disait à celui qui offrait le sacrifice : « Donne de la viande à rôtir pour le prêtre ; il n’acceptera de ta part aucune viande cuite, c'est de la viande crue qu'il veut. »
      16 Si l'homme lui disait : « Quand on aura brûlé la graisse, tu prendras ce qui te plaira », le serviteur répondait : « Non ! Donne-la maintenant, sinon je la prends de force. »
      17 Ces jeunes gens se rendaient coupables d'un très grand péché devant l'Eternel, parce qu'ils traitaient avec mépris les offrandes faites à l'Eternel.
      18 Samuel faisait le service devant l'Eternel et cet enfant était habillé d'un éphod en lin.
      19 Sa mère lui faisait chaque année une petite robe et la lui apportait lorsqu’elle montait à Silo avec son mari pour offrir le sacrifice annuel.
      20 Eli bénit Elkana et sa femme en disant : « Que l'Eternel te fasse avoir des enfants de cette femme pour remplacer celui qu'elle a prêté à l'Eternel ! » Et ils repartirent chez eux.
      21 Lorsque l'Eternel fut intervenu pour Anne, elle devint enceinte et elle eut trois fils et deux filles. Quant au jeune Samuel, il grandissait devant l'Eternel.
      22 Eli était très âgé lorsqu’il apprit comment ses fils agissaient vis-à-vis de tout Israël. Il apprit aussi qu'ils couchaient avec les femmes qui se rassemblaient à l'entrée de la tente de la rencontre.
      23 Il leur dit : « Pourquoi faites-vous de telles choses ? En effet, tout le peuple me parle de vos mauvaises actions.
      24 Non, mes enfants, ce que j'entends dire n'est pas bon, vous faites pécher le peuple de l'Eternel.
      25 Si un homme pèche contre un autre homme, Dieu le jugera, mais s'il pèche contre l'Eternel, qui pourra intercéder en sa faveur ? » Mais ils n'écoutèrent pas leur père, car l'Eternel voulait les faire mourir.
      26 Le jeune Samuel continuait à grandir, et il était agréable aussi bien à l'Eternel qu’aux hommes.
      27 Un homme de Dieu se rendit vers Eli et lui dit : « Voici ce que dit l'Eternel : Ne me suis-je pas révélé aux membres de ta famille, lorsqu'ils étaient en Egypte et étaient esclaves du pharaon ?
      28 Je les ai choisis parmi toutes les tribus d'Israël pour être à mon service en tant que prêtres, pour monter à mon autel, pour brûler le parfum, pour porter l'éphod devant moi, et j'ai donné à la famille de ton père tous les sacrifices passés par le feu qu’offrent les Israélites.
      29 Pourquoi traitez-vous avec mépris mes sacrifices et mes offrandes, ceux que j'ai ordonné de faire dans ma demeure ? Et comment se fait-il que tu accordes plus d’importance à tes fils qu’à moi ? C’en est au point où vous vous engraissez des meilleures parts de toutes les offrandes d'Israël, mon peuple.
      30 C'est pourquoi, l'Eternel, le Dieu d'Israël, déclare : J'avais certes dit que ta famille et celle de ton ancêtre marcheraient devant moi pour toujours, mais maintenant, l'Eternel le déclare, loin de moi cette intention ! En effet, j'honorerai celui qui m'honore, mais ceux qui me méprisent seront méprisés.
      31 Voici que viennent les jours où je vais briser ta force et celle de ta famille, de sorte qu'il n'y aura plus de vieillard chez toi.
      32 Tu verras un adversaire dans ma demeure, tandis qu'Israël sera comblé de biens par l'Eternel, et il n'y aura plus jamais de vieillard dans ta famille.
      33 Je laisserai subsister l'un des tiens près de mon autel afin d'épuiser tes yeux et d'attrister ton âme, mais tous les membres de ta famille mourront dans la force de l'âge.
      34 Tu auras pour signe ce qui arrivera à tes deux fils Hophni et Phinées : ils mourront tous les deux le même jour.
      35 Je ferai surgir pour moi un prêtre fidèle, qui agira selon mon cœur et selon mon désir. Je lui construirai une maison stable et il marchera toujours devant celui que j’aurai désigné par onction.
      36 Tous les membres restants de ta famille viendront se prosterner devant lui pour avoir une pièce d'argent et un morceau de pain ; ils diront : ‘Je t’en prie, rattache-moi à l'une des fonctions de prêtre, afin que j'aie un morceau de pain à manger.’ »

      1 Samuel 3

      1 Le jeune Samuel était au service de l'Eternel devant Eli. La parole de l'Eternel était rare à cette époque, les visions n'étaient pas fréquentes.
      2 Un jour, Eli, dont la vue commençait à faiblir et qui ne pouvait plus bien voir, était couché à sa place habituelle.
      3 La lampe de Dieu n'était pas encore éteinte et Samuel était couché dans le temple de l'Eternel, où se trouvait l'arche de Dieu.
      4 Alors l'Eternel appela Samuel. Il répondit : « Me voici »,
      5 courut vers Eli et dit : « Me voici, car tu m'as appelé. » Eli répondit : « Je n'ai pas appelé, retourne te coucher. » Et Samuel alla se coucher.
      6 L'Eternel appela de nouveau Samuel. Samuel se leva, alla vers Eli et dit : « Me voici, car tu m'as appelé. » Eli répondit : « Je n'ai pas appelé, mon fils, retourne te coucher. »
      7 Samuel ne connaissait pas encore l'Eternel, la parole de l'Eternel ne lui avait pas encore été révélée.
      8 L'Eternel appela de nouveau Samuel, pour la troisième fois. Samuel se leva, alla vers Eli et dit : « Me voici, car tu m'as appelé. » Eli comprit alors que c'était l'Eternel qui appelait l'enfant,
      9 et il dit à Samuel : « Va te coucher et, si l'on t'appelle, dis : ‘Parle, Eternel, car ton serviteur écoute.’ » Et Samuel alla se coucher à sa place.
      10 L'Eternel vint se tenir près de lui et appela comme les autres fois : « Samuel, Samuel ! » Samuel répondit : « Parle, car ton serviteur écoute. »
      11 Alors l'Eternel dit à Samuel : « Je vais faire en Israël une chose telle que toute personne qui l'apprendra en restera abasourdie.
      12 Ce jour-là j'accomplirai vis-à-vis d’Eli tout ce que j'ai prononcé contre sa famille ; je le commencerai et je le finirai.
      13 Je le lui ai déclaré, je veux punir sa famille pour toujours. En effet, il avait connaissance du crime par lequel ses fils se sont maudits et il ne leur a pas fait de reproches.
      14 C'est pourquoi je jure à la famille d'Eli que jamais son crime ne sera expié, ni par des sacrifices ni par des offrandes. »
      15 Samuel resta couché jusqu'au matin, puis il ouvrit les portes de la maison de l'Eternel. Il avait peur de raconter la vision à Eli,
      16 mais Eli l’appela et dit : « Samuel, mon fils ! » Il répondit : « Me voici ! »
      17 Eli dit : « Quelle est la parole que l'Eternel t'a adressée ? Ne m’en cache rien. Que Dieu te traite avec la plus grande sévérité, si tu me caches quoi que ce soit de tout ce qu'il t'a dit ! »
      18 Samuel lui raconta tout, sans rien lui cacher, et Eli dit : « C'est l'Eternel, qu'il fasse ce qui lui semblera bon ! »
      19 Samuel grandissait. L'Eternel était avec lui et ne laissa aucune de ses paroles rester sans effet.
      20 Tout Israël, depuis Dan jusqu'à Beer-Shéba, reconnut que Samuel était établi prophète de l'Eternel.
      21 L'Eternel continuait à apparaître à Silo ; en effet l'Eternel se révélait à Samuel à Silo en lui adressant la parole.

      1 Samuel 15

      22 Samuel dit : « L'Eternel trouve-t-il autant de plaisir dans les holocaustes et les sacrifices que dans l'obéissance à sa voix ? Non, l'obéissance vaut mieux que les sacrifices et l'écoute attentive vaut mieux que la graisse des béliers.
      33 Samuel dit : « De même que ton épée a privé des femmes de leurs enfants, de même ta mère sera privée d'un fils. » Et Samuel mit Agag en pièces devant l'Eternel à Guilgal.

      2 Samuel 21

      1 Au cours du règne de David, il y eut une famine qui dura 3 ans. David rechercha l'Eternel et l'Eternel dit : « C'est à cause de Saül et de sa famille sanguinaire, c'est parce qu'il a fait mourir les Gabaonites. »
      2 Le roi appela les Gabaonites pour leur parler. – Les Gabaonites ne faisaient pas partie des Israélites, c'étaient des survivants des Amoréens. Les Israélites s'étaient engagés envers eux par un serment, pourtant Saül avait cherché à les frapper, dans son zèle pour les Israélites et les Judéens. –
      3 David dit aux Gabaonites : « Que puis-je faire pour vous ? Avec quoi puis-je faire expiation afin que vous bénissiez l'héritage de l'Eternel ? »
      4 Les Gabaonites lui répondirent : « Ce n'est pas pour nous une question d'argent et d'or avec Saül et sa famille, et ce n'est pas à nous de faire mourir quelqu'un en Israël. » Le roi demanda : « Que voulez-vous donc que je fasse pour vous ? »
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