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PROPHÈTE 7.

VII La prophétie messianique,

« Pour une part le yahvisme a préparé la ruine des petits États où Yahvé était adoré ; on peut faire valoir à sa décharge que ces petits royaumes ne pouvaient manquer de périr, comme leurs voisins de Damas, de Hamath et de Sidon, et que les prophètes ont assuré la perpétuité d'Israël par sa religion » (Loisy, Relig. Isr., p. 147). Voilà qui est fort justement observé. Mais le fait de cette perpétuité unique ne peut être expliqué par la critique rationaliste dont Loisy est le champion français le plus autorisé. Il faut en chercher l'explication dans les textes eux-mêmes.

Un trait caractéristique de la littérature prophétique depuis le IX e et suivant. jusqu'à l'ère nouvelle inaugurée par le Messie, c'est que, de façon constante, lorsqu'elle a raconté une déception, une catastrophe, elle annonce une bénédiction, un relèvement. La fatalité, chez elle, ne joue aucun rôle, non plus que les hasards parmi lesquels les autres peuples accomplissent leur destin. Comme ces prophéties messianiques, marquant chez les tribus de Jacob la ferme assurance que Dieu poursuit par elles un plan qui se développe, aboutissent à la vie de Jésus, qui fut, dans la réalité des faits, la plus grande infortune humaine suivie de la plus grande bénédiction dont ait bénéficié l'humanité, on ne saurait les considérer comme un genre littéraire ni comme une forme de l'illuminisme. Elles nous mettent en présence d'un phénomène à la fois historique et psychologique qui demande à être étudié en lui-même. Il est vrai que la critique la plus en vogue aujourd'hui s'applique à réduire leur importance et propose pour chacune d'elles une explication qui s'efforce de les accommoder l'une après l'autre et séparément au cadre naturel des événements. Mais l'ingéniosité, dans plus d'un cas, l'emporte sur la vraisemblance, et l'on ne voit pas ce que la science gagne à cette dislocation. Que l'on aborde l'étude critique d'une page de la Bible avec l'a priori de la libre intervention de Dieu dans l'histoire ou avec l'a priori du déterminisme historique, c'est toujours l'a priori. Les découvertes de la science humaine ne peuvent nous dire si Dieu est absent de l'histoire ou s'il y est présent. Dès lors, la meilleure explication dans le domaine biblique comme dans tous les autres, sera celle qui répond au plus grand nombre de questions posées et qui rend le mieux compte de l'évolution historique dans l'harmonie de son développement. Or, s'il est une chose évidente, c'est que la marche de l'histoire biblique est dominée par le fait spirituel. Partout il y est invoqué ; à mesure que les temps progressent, il s'y précise ; dans la personne de Jésus il se personnalise ; dans l'histoire des chrétiens authentiques, il porte ses conséquences. Essayez d'imaginer ce que serait le monde si ces chrétiens-là depuis deux mille ans n'avaient pas existé, et vous serez épouvanté du vide que vous aurez creusé dans l'histoire du progrès humain. Nous sommes donc bien ici sur le terrain des réalités expérimentales avec ses matérialités historiques, avec le jeu des forces qui mènent le monde au sein d'une société déterminée. Les savants qui, pour expliquer cette société, s'interdisent de prendre en considération le fait spirituel, de faire entrer en part l'action de l'esprit, contredisent le témoignage constant des textes et faussent le caractère du développement religieux qui, d'un prophète à l'autre, prépare Israël à la mission du Messie. Quand le Christ paraît, ils se trouvent devant une énigme et se montrent dans l'incapacité de rendre justice au phénomène de la Pentecôte. Voilà pourquoi nous estimons que la manière de voir traditionnelle quant à la prophétie messianique, qui ne bride en rien notre indépendance dans la recherche historique ou philologique, n'est pas seulement l'attitude la plus respectueuse de l'expérience spirituelle des chrétiens--un fait d'histoire elle aussi--, mais qu'elle est pareillement l'attitude la plus scientifique pour pénétrer le sens de toute la série des textes que nous avons à examiner.

Si l'on voulait définir d'un mot la prophétie messianique à laquelle ces textes appartiennent, on pourrait dire qu'elle marque le point culminant de l'inspiration prophétique ; le point où, dépassant l'horizon terrestre limité par le passé et le présent, la vision du prophète aborde les étapes du plan divin encore masquées aux regards bornés des humains. Par elle, le prophète, échappant aux entraves qu'imposent à son génie les contingences de l'histoire, affirme qu'au-dessus de l'histoire, Dieu règne, poursuit un dessein et atteindra son but pour le salut de ceux qui auront mis en lui leur confiance. La prophétie messianique de l'A.T. est ce qui, par excellence, différencie la religion biblique des religions naturelles. Le second Ésaïe le rappelle quand il dit : « Les dieux des païens ne méritent pas le nom de dieux, ils ne savent pas annoncer l'avenir » (Esa 41:21,28 42:6). J. Darmesteter, transporté d'admiration pour l'Histoire d'Israël de Renan, écrivait en 1892 : A la conception biblique, « elle substitue l'histoire, non moins merveilleuse, d'une révélation progressive sortie du coeur de l'homme, sortie des méditations ardentes de quelques voyants, lentement couvée, transformée, agrandie à la taille de l'humanité ; et Israël, au lieu d'être l'élu de Dieu, a fait Dieu même à la sueur de son front. » Darmesteter était un Israélite. Quant à l' Histoire de Renan, elle date aujourd'hui. Sous le ciel de la critique biblique, aussi, les morts vont vite. D'autant plus vite qu'ils attribuent avec plus de complaisance au seul génie d'Israël des pensées qui ne sont montées au coeur d'aucun autre peuple. La prophétie messianique, avec son fondement : la justice, et son couronnement : le salut, est au premier chef une de ces pensées-là. Ceux qui s'imaginent l'expliquer sans en chercher la raison dans la venue du Christ au temps d'Auguste, font ce que ferait un physicien qui chercherait à expliquer l'embrasement des nuages à l'aurore sans le rattacher à l'astre invisible qui monte lentement vers l'horizon.

La philosophie contemporaine, en découvrant à nouveau le monde de l'esprit et son influence sur tous les domaines de la vie, a consommé la défaite du matérialisme et démontré l'impuissance du rationalisme pour expliquer l'histoire humaine. Du même coup, le Dieu qui est Esprit a été rétabli dans les moyens d'action que l'orgueil d'un savoir trop borné lui avait déniés. Désormais, ce n'est plus aux croyants à justifier leur foi en l'intervention de Dieu dans les affaires d'Israël, mais à leurs adversaires de nous dire de quel droit ils tiennent cette intervention pour impossible. Les mots inspiration, révélation, évolution dirigée, sont bien plus proches de notre génération que de la précédente. Pourquoi ?

-Parce que la science, qui avait orienté la pensée vers le déterminisme purement mécanique, se voit contrainte, par ses découvertes, de la replacer devant le mystère du dynamisme vital dont le problème reste entier et maintient toute sa souveraineté à l'action directrice de l'Esprit. Qu'il s'agisse du domaine physiologique ou du domaine psychologique, la constatation ici est la même. Parmi les manifestations de cette action directrice, il n'en est pas de plus originale et de plus frappante que l'illumination accordée à Israël dans la prophétie messianique.

On dit volontiers que la prophétie messianique fait son apparition au VIII e siècle et qu'elle date d'Ésaïe. Il est certain que le fils d'Amots la représente avec éclat, mais il n'en est point le père. Nous ne trouvons en lui que le développement des principes renfermés dans les traditions hébraïques que, cent ans avant Esaïe, l'historien jéhoviste a rassemblées dans son livre. Là naît l'espérance que la prophétie messianique va préciser de siècle en siècle.

Notre historien place aux origines, dans le cadre du récit de la Chute--par laquelle il nous explique comment l'injustice est entrée dans l'humanité avec l'ingratitude de la créature à l'égard du Créateur

-cette déclaration de Dieu au séducteur du premier couple humain :

Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité ; celle-ci t'atteindra à la tête, et toi tu l'atteindras au talon (Ge 3:15).

Pour le Jéhoviste, au fait de la Chute a répondu aussitôt l'annonce de la délivrance. L'homme a failli, mais non de son initiative. Il est perdu, mais non irréparablement. Il engagera la lutte avec la personnalité rebelle qui l'a asservi. Il souffrira, mais le suggesteur mauvais sera vaincu. La victoire voulue de Dieu et annoncée par lui s'accomplira au sein de l'humanité.

Le récit du déluge ne renferme pas de parole directement prophétique, mais il est lui-même tout imprégné de l'esprit messianique. Comparez-le aux traditions suméro-babyloniennes d'où il est sorti. Là, tout est caprice, arbitraire, rivalité entre les dieux, crainte, rancune, colère. Ici, un Dieu juste. La justice donnée comme principe à la philosophie de l'histoire. L'homme juste possède en lui une puissance de vie indestructible. C'est l'obéissance d'un juste qui sauve l'humanité et toute la création terrestre. Cette délivrance de Noé n'est-elle pas une prophétie ? Cette arche qui flotte au-dessus de toutes les catastrophes et qui triomphe de toutes les puissances de l'abîme annonce-t-elle seulement la pérennité de la religion d'Israël alors que les autres cultes auxquels elle a fait des emprunts auront disparu ? (Bertholet). L'allusion de Jésus aux « jours de Noé » dans son discours sur la fin du monde (Mt 24:38 et suivants), la comparaison établie par saint Pierre entre l'arche « dans laquelle huit personnes furent sauvées à travers l'eau » et « le baptême qui maintenant vous sauve » (1Pi 3:20 et suivants), la déclaration explicite de l'auteur de l'épître aux Hébreux : « C'est par la foi que Noé, divinement averti..., bâtit l'arche pour sauver sa famille, par elle condamna le monde et devint héritier de la justice qui s'obtient par la foi » (Heb 11:7, cf. Sir 44:17 et suivant), ne justifient-elles pas les Pères qui, dans leur typologie, virent préfigurée en l'action de Noé l'oeuvre salvatrice du Juste qui devait un jour sauver les croyants dans la barque de son Église ? Fluctuât nec mergitur. Comment cette prophétie est entrée en Israël et ce qu'en comprirent les Hébreux d'alors, nous l'ignorons. Mais n'est-il pas impressionnant de trouver dans les antiques traditions d'Israël, placée au seuil de l'histoire, une direction si haute et si sûre qu'en aucun siècle la théologie de l'Esprit ne devait dévier de la ligne qu'elle lui avait donnée ?

Ce sauvetage, quelle race en devait assurer l'initiative ?

Dieu dit à Abraham : Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, et va dans le pays que je t'indiquerai. Je ferai de toi une grande nation. Je te bénirai. Je rendrai ton nom grand : deviens bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront et je maudirai ceux qui te maudiront. Toutes les familles de la terre seront bénies en toi (Ge 12:1,3).

Malgré ce qu'en disent quelques traducteurs modernes qui écartent la prédiction messianique en traduisant : « Toutes les tribus de la terre se souhaiteront ton bonheur » (Reuss), « se souhaiteront l'une à l'autre d'être bénies comme toi » (Bbl. Cent.), nous ne croyons pas nécessaire de recourir à ces périphrases, estimant que l'hébreu bekâ peut fort légitimement être rendu par « en toi » (ou « à cause de toi », Ge 28:14), comme le font d'ailleurs les LXX : en soï, et la Vulgate : in te. Quelle que soit, d'ailleurs, la traduction adoptée, le fait demeure : la bénédiction accordée à Abraham sera souhaitée par tous les peuples de la terre. C'est assez dire qu'elle ne concerne ni une race, ni un temps, mais qu'elle exauce le voeu de toute l'humanité. « Abraham eut confiance en Jéhovah, qui le lui compta comme justice » (Ge 15:6). Parole symptomatique, par où l'on voit que ce qui rend un homme juste et ce qui lui assure la bénédiction divine, ce n'est pas le mérite de ses actes, mais la confiance qu'il témoigne à Dieu. La révélation contenue dans cette parole de l'Écrit prophétique (source E) a été mise en valeur par saint Paul, qui fonde sur elle sa doctrine de la justification par la foi (Ro 4:13,25).

Dans quelle tribu, fille d'Abraham, doit naître celui qui exaucera le voeu de toute l'humanité ? Négligeant le droit d'aînesse pourtant mis en honneur par les chronologies hébraïques, la prophétie messianique (dans un texte de J) désigne le troisième fils de Jacob :

Juda, tu recevras l'hommage de tes frères... Le sceptre n'échappera pas à Juda ni le bâton de commandement d'entre ses pieds, jusqu'à la venue du pacificateur et jusqu'à ce que les peuples lui obéissent... (Ge 49:8-10)

Le mot le plus important est ici le plus obscur. On peut le lire de façons différentes : sellô, celui à qui [le sceptre appartient] ; sâlèv, le pacificateur ; môselô, son dominateur ; se'ïlô, son désiré. Quelle que soit la leçon que l'on adopte, il s'agit toujours d'un personnage auquel est destinée la souveraineté universelle. L'allusion messianique est ici évidente.

Et dans la tribu de Juda, quelle sera la famille à laquelle reviendra l'honneur de donner au monde le Roi-Messie ? 2Sa 7 nous apprend que Jéhovah donnera à un descendant de David le Judaïte un trône stable pour l'éternité. David, dont on connaît les fautes et les repentirs, devait, par son génie et par sa foi, léguer à l'humanité la double expression de la religion universelle : l'expression historique, Jérusalem ; l'expression morale, le Psautier. Il aurait voulu bâtir à Jéhovah une maison matérielle. Jéhovah avait refusé (2Sa 7:6 et suivant). Mais il avait en retour promis à son serviteur de lui bâtir une maison vivante, une dynastie éternelle (2Sa 7:12,16,27). David, à la fin de sa vie glorieuse et tourmentée, rappelle la promesse de Jéhovah :

Un juste dominant sur les hommes,

Dominant dans la crainte de Dieu,

Est semblable à la splendeur du matin

Quand le soleil se lève sans nuages.

Comme le soleil après la pluie

Fait germer de terre la verdure,

N'en est-il pas ainsi de ma maison,

Puisqu'il a fait avec mot

Une alliance éternelle,

Bien réglée de tous points,

Et bien gardée ?

Oui, il fera éclore le germe de tout mon salut

Et tout son (ou mon) bon plaisir (2Sa 23:1 et suivant).

La teneur messianique de cet ancien oracle est en ces trois expressions : un juste qui règne, une alliance éternelle, un germe de salut. Ces trois expressions s'uniront dans la suite des textes prophétiques pour constituer la figure du Messie, germe juste, descendant de David, ange de l'alliance que les hommes désirent et qui sera inscrite dans les coeurs. (cf. Esa 4:2, Jer 23:5 3 33:15, Mal 3:1, Jer 31:33) Deux petits psaumes, le Ps 2, attribué à David (Ac 4:25), et le Ps 110, qui porte la suscription : de David (le terme hébreu ledavid ne signifie pas « composé par David », mais « appartenant au recueil qui porte son nom »), reprennent la question de ce « fils » auquel Dieu avait promis le règne éternel. Ils expriment les sentiments des temps qui suivirent le règne du grand monarque, temps où la royauté avait attiré sur le peuple élu les humiliations politiques et les guerres malheureuses. On y voit l'espérance jéhovique dévier vers les rêves de revanche et de gloire.

Pourquoi ce tumulte des peuples,

Ces vains complots des nations

Contre Jéhovah et contre son Messie ?

Je redirai le décret de Jéhovah :

Il m'a dit : Tu es mon fils,

Je t'ai engendré aujourd'hui.

Demande, et je te donnerai

Les nations pour héritage,

Et pour domaine les extrémités de la terre... (Ps 2)

Jéhovah a dit à mon seigneur : Assieds-toi à ma droite Jusqu'à ce que j'aie fait de tes ennemis L'escabeau de tes pieds...

(Ps 110:1, cf. Mt 22:41-46, Heb 1:13,1Co 15:25).

Les prophètes du VIII e siècle allaient opérer le redressement nécessaire. Nous avons vu, au parag. V, la vigueur de ce redressement. Amos n'a pas plus tôt dénoncé à Israël son péché et prophétisé la catastrophe qu'Osée annonce le relèvement, mais à une condition : le repentir et le retour à la fidélité jéhovique :

Après cela, les enfants d'Israël reviendront ; ils chercheront l'Éternel leur Dieu et David leur roi (Os 3:5).

Cette allusion à David, faite par un prophète du royaume du Nord parlant à un peuple qui servait une dynastie rivale, montre combien l'espérance messianique tenait à l'âme de tous les fervents jéhovistes, de Samarie ou de Jérusalem.

Le Deutéronome qui, dans sa teneur actuelle, est né du ministère d'Ésaïe (voir ci-dessus, p. 475) met dans la bouche de Moïse une déclaration que nous avons d'autant moins de raisons d'enlever au législateur des Hébreux qu'elle ne se comprendrait plus guère dans les temps postérieurs où le prophétisme avait eu déjà de nombreux représentants :

Jéhovah, ton Dieu, suscitera du milieu de toi, d'entre tes frères, un prophète comme moi : vous l'écouterez... (De 18:15,16,19).

Ce n'est pas en la personne de Josué, ce n'est pas au temps des Juges qu'il faut chercher ce successeur qui devait être « comme Moïse », c'est-à-dire révélateur, pétrisseur d'âmes, fondateur d'alliance. Jésus s'est reconnu lui-même dans ce prophète (Jn 5:46). L'identification de ce prophète avec le Christ a été faite par Pierre et par Etienne, dans deux discours fort différents d'esprit (Ac 3:22,23 7:37).

Esaïe connaissait certainement l'ensemble des textes que nous venons de citer quand il fixa définitivement la prophétie messianique dans le type d'Emmanuel, Dieu avec nous. Les textes relatifs à cet oracle capital sont répartis dans les chap. 7 à 12, chapitres dont les critiques ont souvent fait ressortir l'incohérence. Les hypothèses contradictoires qui ont été émises au sujet d'Emmanuel et qui se réfutent les unes les autres nous ont amené à penser qu'une confusion s'était glissée dans ces discours messianiques, confusion toute pareille à celle que l'on constate dans le discours eschatologique de Jésus (Mt 24). Les disciples de Jésus qui ont rédigé ce discours y ont mélangé deux sujets : la ruine de Jérusalem et la fin des temps. De même les disciples d'Ésaïe ont mélangé ici deux sujets : la ruine de Samarie et de Damas avec, pour signe, les enfants d'Ésaïe, et le règne messianique avec, pour signe, Emmanuel. La première série des textes mélangés a pour objets les événements historiques contemporains. Achaz, au lieu de se confier en Jéhovah, veut appeler l'Assyrien pour le délivrer de la menace des coalisés de Syrie et d'Israël. Ésaïe lui est envoyé avec son fils aîné Séar-Jasub (Esa 7:3), et lui dit de la part de Jéhovah : Prends garde, demeure tranquille... ; (Esa 7:4,9) avant que Séar-Jasub ait l'âge légal (=12 ans) de discerner entre le mal et le bien (Esa 7:15 et suivant, se rattache à Esa 7:3,9), avant que le nouveau-né (Maher-Salal-Has-Baz) sache dire papa et maman (Esa 8:3 et suivant), les pays des coalisés, Damas et Samarie, seront dévastés (Esa 8:1,4, continue Esa 7:16). Ainsi Ésaïe et ses fils sont « des signes et des présages en Israël de la part de Jéhovah » (Esa 8:17 et suivant). Voir Séar-Jasub.

La deuxième série des textes a pour objet les temps à venir. Ésaïe a été envoyé de nouveau vers Achaz pour lui proposer un signe par lequel Jéhovah lui confirmera sa protection toute-puissante. Achaz refuse (Esa 7:10,12). Il préfère s'adresser à Tiglath-Piléser et il achète sa protection par de l'or pris dans le temple et dans les trésors de la maison du roi (2Ro 16:7,9). Alors Ésaïe annonce au monarque infidèle que Jéhovah enverra le signe tout de même : un libérateur, Emmanuel =Dieu avec nous (Esa 7:14).

L'enfant qui va être appelé à jouer ce rôle naîtra non de la femme d'Ésaïe ni de l'épouse du roi, mais d'une alemâh. Le terme alemâh n'est employé que huit fois dans l'A.T. Dans Ge 24:43, il désigne Rébecca avant ses fiançailles avec Isaac. Dans Ex 2:8, Marie, la soeur de Moïse. Dans Ps 68:26. les jeunes filles de la fête du Temple. Dans Ca 1:3 6:8, les jeunes filles servantes ou choristes du harem royal, expressément distinguées des concubines. Enfin, dans Pr 30:19, alemâh est employé à propos de l'acte qui fait d'une jeune fille une femme (LXX, hodous andros en néotêti ; Vulgate, viam viri in adolescentia). Dans aucun cas il n'est question d'une femme mariée. C'est donc à juste titre que la tradition a vu dans la façon dont la naissance d'Emmanuel est présentée par Ésaïe une allusion manifeste à l'intervention de la puissance divine. Le fait qu'il existe un autre mot, bethoûla (gr. parthénos), pour exprimer l'idée de virginité, ne change rien à la chose. Cet enfant, qui n'aura pas la destinée des autres enfants, n'est pas venu au monde dans les conditions ordinaires : de toute façon, il vient de Dieu.

Les LXX traduisent Esa 7:14 :

Le Seigneur lui-même donnera un signe. Voici : la vierge (parthénos) deviendra enceinte, elle enfantera un fils, et tu l'appelleras Emmanuel.

Portant son regard au delà des circonstances présentes, Ésaïe annonce que l'Assyrien, une fois introduit dans les affaires de Palestine, ruinera Juda après Samarie (Esa 7:17,25). Pour punir le peuple rebelle qui a ce méprisé les eaux de Siloé » (=la sollicitude divine, (Esa 8:6), Jéhovah « fera monter le roi d'Assyrie ».

Il remplira l'étendue de ton pays, ô Emmanuel ! (Esa 8:8).

Mais que les nations ne s'imaginent pas triompher pour toujours du peuple de Dieu ;

Grondez, peuples : vous serez brisés !

Ecoutez bien, régions lointaines...

Ceignez vos armes : vous serez brisées !

Tramez des complots, ils seront déjoués !

Formez des projets, ils seront anéantis...

Car : Emmanuel [=Dieu est avec nous] ! (Esa 8:10)

Luther traduit Denn hier ist Immanuel, car ici est Emmanuel. En effet :

Les ténèbres ne régneront pas toujours...

Le peuple qui marchait dans l'obscurité

Voit une grande lueur...

C'est qu'un enfant nous est né,

Un fils nous a été donné ;

La souveraineté repose sur son épaule,

On l'appellera Conseiller admirable, Héros divin,

Père éternel, Prince de la paix.

Etendre l'empire, assurer une paix sans fin

Au trône de David et à sa royauté ;

L'établir et l'affermir par le droit et par la justice,

Dès maintenant, et à toujours :

Voilà ce qu'il fera... (Esa 9:1-7)

Après le châtiment de l'Assyrien (Esa 10:5 et suivants), le « reste d'Israël)) se repentira, reviendra à Jéhovah (Esa 10:21). Alors viendra le règne de l'enfant divin :

Un rameau sortira du tronc d'Isaï,

Un rejeton naîtra de ses racines.

L'esprit de Jéhovah reposera sur lui,

Esprit de sagesse et d'intelligence,

Esprit de conseil et de force,

Esprit de connaissance et de crainte de Jéhovah.,.

Il ne jugera pas selon l'apparence,

II ne prononcera pas sur un ouï-dire.

Mais il jugera les pauvres avec équité...

La justice sera la ceinture de ses flancs... (Esa 11:1,5)

Tous ces traits, rappelant les visions messianiques des siècles précédents : fils de David, germe salvateur, roi établissant la justice, dépeignent un Messie qui déborde infiniment les cadres de l'histoire et qui viendra établir le Royaume de Dieu sur la terre.

Par lui, suivant l'antique prophétie, le serpent sera mortellement atteint à la tête, et toutes les conséquences de la chute seront remplacées par une ère de paix.

Le loup habitera avec l'agneau,

La panthère se couchera avec le chevreau ;

Le veau, le lion et le bétail... seront ensemble,

Et un petit enfant les conduira.

La vache et l'ourse auront même pâturage...

Il ne se fera ni tort ni dommage

Sur toute ma montagne sainte...

Car la terre sera remplie

De la connaissance de Jéhovah,

Comme le fond de la mer

Est couvert par les eaux.

En ce jour-là, le rejeton d'Isaï

Sera comme un étendard pour tous les peuples ;

Les nations se tourneront vers lui,

Et la gloire sera sa demeure (Esa 11:6,9).

La prophétie d'Emmanuel se termine par un magnificat où les jéhovistes exaltent leur reconnaissance :

Louez l'Éternel, invoquez son nom,

Publiez ses oeuvres parmi les peuples !

Célébrez Jéhovah,

Car il a fait des choses magnifiques :

Qu'elles soient connues par toute la terre !

Pousse des cris, éclate de joie,

Habitante de Sion !

Car il est grand au milieu de toi,

Le Saint d'Israël ! (Esa 12:4-6)

Ce « il est grand au milieu de toi » achève la prophétie d'Emmanuel dans une expression qui est la réplique de « Dieu avec nous ».

Par cette vision d'ensemble qui lui assure la première place parmi les prophètes messianiques, Ésaïe oppose au davidique infidèle : Achaz, le davidique fidèle : Emmanuel, qui viendra par l'intervention miraculeuse de Jéhovah pour consoler le peuple élu de ses déboires, délivrera le reste demeuré fidèle et réalisera en sa faveur, et par là en faveur de l'humanité tout entière et de toute la création, les promesses faites à David.

Michée, l'émule d'Ésaïe, se meut dans les mêmes pensées (Mic 5). Il précise le lieu où le Messie devra naître.

Et toi, Bethléhem Ephratha,

Petite entre les milliers de Juda,

De toi sortira pour moi

Celui qui dominera sur Israël

Et dont l'origine remonte aux temps anciens,

Aux jours de l'éternité (Mic 5:1).

On voit que, pour Michée comme pour Ésaïe, le Messie, tout en étant fils de David, domine les contingences temporelles.

Voici maintenant Jérémie, le prophète de l'alliance nouvelle ;

Voici, les jours viennent, dît Jéhovah,

Où je susciterai à David

Un germe juste.

Il régnera, il prospérera ;

Sous son règne, Juda sera sauvé...

On l'appellera : « Jéhovah notre justice » (Jer 33:15).

Ézéchiel compare le peuple de Dieu au troupeau du Messie qu'il dépeint sous les traits du bon Berger :

Je porterai secours à mes brebis...

J'établirai sur elles un seul berger

Qui les fera paître :

Mon serviteur David...

Moi, Jéhovah, je serai leur Dieu,

Je ferai avec elles une alliance de paix (Eze 34:20 22-25).

Le livre d'Abdias n'est fait que d'une page, incertaine de date et peut-être inspirée par un prophète antérieur, que cite aussi Jérémie (Jer 49:15). Mais une chose est claire, c'est l'oracle messianique, que Joël reproduira et commentera : (cf. Joe 2:31)

Le jour de Jéhovah est proche,

Le salut sera sur la montagne de Sion,

Elle sera sainte...

Et la royauté appartiendra à Jéhovah (Ab 1:15).

C'est en vain qu'on voudrait distinguer le serviteur de Jéhovah du 2 e Ésaïe d'avec l'Emmanuel davidique du fils d'Amots, le germe davidique de Jérémie, le bon berger davidique d'Ézéchiel ; ce « serviteur », d'après Esa 55:4, n'a pas d'autre mission que de rendre durable la faveur de Jéhovah envers David et d'exaucer la promesse qui lui a été faite :

Prêtez l'oreille et venez à moi ;

Ecoutez, et que votre âme vive.

Par un pacte éternel, je vous accorderai

Les grâces assurées à David.

Je l'ai établi témoin auprès des peuples,

Chef et dominateur des nations (Esa 55:3).

La pensée du 2 e Ésaïe est si bien imprégnée des textes messianiques du passé qu'il cite presque textuellement la déclaration fondamentale formulée par David dans 2Sa 23 :

Comme la terre fait pousser ses germes,

Comme un jardin fait croître ses semences,

Ainsi le Seigneur Jéhovah

Fera germer le salut et la gloire

En présence de toutes les nations (Esa 61:11).

Il était réservé à ce disciple de Jérémie, au prophète qui avait vu son maître souffrir et mourir sous les coups de ses compatriotes, de faire un tableau de ce qu'il en coûterait au Messie d'entreprendre parmi les siens l'oeuvre rédemptrice. Pauvre germe de David, qui devait venir dans la splendeur et dans la gloire ! Pauvre rejeton d'Isaï (Esa 11:1), qui devait instaurer la paix glorieuse ! le voilà devenu faible pousse et rejeton qui sort d'une terre desséchée (Esa 53). Comme il est dur, le coeur de l'homme ! Pour muer en chair ce coeur pétrifié, il ne suffira pas d'ordonner par le verbe ni de donner un exemple : il faudra se donner, se solidariser avec les coupables, supporter l'opposition sans faiblir, la vaincre par une passion divinement patiente, offrir à Dieu et aux hommes, par une vie expiatoire, le spectacle de l'obéissance absolue dans la souffrance absolue :

Je n'ai point résisté,

Je ne me suis pas rejeté en arrière ;

J'ai livré mon dos

A qui le frappait,

Mes joues à qui m'arrachait la barbe.

Je n'ai pas dérobé mon visage

Aux outrages et aux crachats...

Mais Jéhovah me viendra en aide (Esa 50:5,7).

Et le prophète annonce avant de décrire la passion du Messie--appelé ici « le Serviteur juste » --que le secours de Jéhovah assurera la victoire à celui qui, ne voulant dans son amour filial et fraternel lâcher ni Dieu ni l'homme, les unit en mourant :

Mon serviteur prospérera,

Il grandira, il sera exalté, souverainement élevé.

De même que beaucoup

Ont été dans la stupeur en le voyant,

Tant il était défiguré,

Son aspect n'étant plus celui d'un homme,

Ni son visage celui des enfants des hommes,

De même il fera tressaillir des nations nombreuses.

Devant lui, les rois fermeront la bouche ;

Car ils verront

Ce qui ne leur avait pas été raconté ;

Ils apprendront

Ce qu'ils n'avaient pas entendu (Esa 52:13-15).

Mais ce mystère rédempteur--humiliation et élévation--s'accomplira au sein de l'incompréhension de tous, même des meilleurs :

Qui a cru à ce qui nous était annoncé ?

Qui a su discerner le bras de Jéhovah ? (Esa 53:1)

Esaïe II fait ici allusion à l'aveuglement, non seulement de la masse du peuple, mais aussi du serviteur collectif en présence de l'oeuvre accomplie par le serviteur individuel. (Il ne faut pas oublier qu'Ésaïe II ne s'est élevé que peu à peu à la notion du Messie personnel. Voir Esa 41:8 et suivants Esa 44:1,21.49:1-3 et comparer avec Esa 42:1 49:5 Esa 50 52:13 Esa 53 Esa 61:1-3,10). Le prophète lui-même se range par son « nous » (Esa 53:3) dans la catégorie de ceux que « l'homme de douleur » qualifiera un jour de « gens sans intelligence et lents à croire ce que les prophètes ont dit » : (Lu 24:25)

Il s'est élevé devant Jéhovah

Comme une faible pousse,

Comme un rejeton qui sort d'une terre desséchée ;

Il n'avait ni beauté, ni éclat

Pour attirer nos regards,

Ni rien dans son aspect

Qui fût fait pour nous plaire.

Méprisé et abandonné des hommes,

Homme de douleur et fait à la souffrance,

Semblable à un objet dont on détourne le visage,

Nous l'avons dédaigné,

Nous n'avons fait aucun cas de lui.

Cependant, c'étaient nos maladies qu'il portait,

C'étaient nos douleurs dont il s'était chargé,

Alors que nous le prenions

Pour un misérable, puni,

Frappé par Dieu, humilié.

Mais c'est pour nos péchés qu'il a été meurtri,

Pour nos iniquités qu'il a été brisé.

Il a supporté le châtiment qui fait notre salut :

Ce sont ses meurtrissures

Qui nous ont valu la guérison.

Nous étions tous comme des brebis errantes,

Chacun suivait sa propre voie,

Et Jéhovah a fait retomber sur lui

Notre crime à tous.

Maltraité, insulté, il n'ouvre pas la bouche.

Ici, le second Esaïe voit le Messie à travers Jérémie et lui emprunte les paroles que ce prophète s'applique à lui-même : (Jer 11:19)

Pareil à l'agneau qu'on traîne à la boucherie,

Pareil à la brebis silencieuse

Devant ceux qui la tondent,

Il n'a pas ouvert la bouche.

Faute de protection et de justice,

Il a été enlevé.

Parmi ses contemporains, qui eût pensé

Qu'il était retranché du pays des vivants

Et que le coup le frappait

A cause des péchés de mon peuple ?

On lui avait assigné sa sépulture

Avec les méchants,

Mais dans sa mort

Il a été avec le riche,

Car il n'avait fait aucun mal

Et il n'y avait jamais eu de fraude dans sa bouche.

Il a plu à Jéhovah de le briser par la souffrance,

Voulant, s'il s'offrait lui-même

Comme victime expiatoire,

Qu'il vît une postérité

Destinée à se perpétuer,

Et que l'oeuvre de Jéhovah

Prospérât dans sa main.

A cause du travail de son âme,

Il verra, il sera rassasié de joie.

Par la connaissance qu'ils auront de lui,

Mon serviteur juste justifiera

Un grand nombre d'hommes,

Car lui-même se chargera

De leurs iniquités.

C'est pourquoi je lui donnerai son lot

Parmi les grands ;

Il partagera le butin

Avec les puissants,

Parce qu'il s'est livré lui-même à la mort

Et s'est laissé confondre

Avec les malfaiteurs,

Lui qui n'a fait que porter

Les péchés d'un grand nombre,

Et qui a intercédé

En faveur des coupables (Esa 53:2,12).

Après une page comme celle-ci, tout est dit. Par elle resplendit l'unité de la pensée messianique entre l'A. T, et le N.T. Il n'est pas, dans l'Évangile même, de description qui ramasse dans un raccourci aussi impressionnant la vie et l'oeuvre de Jésus-Christ (voir Serviteur de l'Éternel).

Il ne restait plus à la prophétie qu'à donner la parole au Messie lui-même pour l'exposé de son programme, programme dont la teneur achève de démontrer l'identité des trois héros de la prophétie messianique : le rejeton d'Isaï, le serviteur de Jéhovah et l'oint de Jéhovah (Esa 11:1 42:1 61:1 et suivants).

L'Esprit du Seigneur est sur moi,

Parce que Jéhovah m'a oint (=m'a fait messie)

Pour porter la bonne nouvelle aux malheureux ;

Il m'a envoyé pour panser

Ceux qui ont le coeur brisé ;

Pour annoncer aux captifs la liberté,

Et aux prisonniers le retour à la lumière ;

Pour publier une année de grâce de Jéhovah... (Esa 61:1)

« Aujourd'hui, dira un jour Jésus dans la synagogue de Nazareth, s'accomplit ce passage de l'Écriture que vous venez d'entendre » (Lu 4:17-21).

Après l'exil, quelques voix messianiques encore.

Malachie, au V e siècle, annonce la venue du précurseur, Élie le prophète, puis :

Soudain entrera dans son temple

Le Seigneur que vous cherchez,

L'Ange de l'alliance que vous désirez.

Voici, il vient, dît Jéhovah des armées.

Qui pourra soutenir le jour de sa venue ?

Mais pour vous qui craignez mon nom

Se lèvera le Soleil de justice

Qui porte la guérison dans ses rayons (Mal 3:1 4:2).

Le premier Zacharie, son contemporain, reprend, dans ses visions obscures, la formule du Germe de Jéhovah :

Voici, je fais venir mon serviteur, le Germe... En ce jour-là, vous vous inviterez Sous la vigne et sous le figuier...

Voici un homme dont le nom est « Germe » ; il germera à la place même où il est, pour bâtir le temple de Jéhovah... Il recevra la majesté royale... Il trônera aussi comme sacrificateur, il exercera les deux fonctions dans une paix parfaite (Za 3:8-10 6:13 et suivant).

Le 2e Zacharie et Joël, qui vécurent sans doute au IV° siècle, donnent aux derniers accents de la prophétie messianique une suprême magnificence.

Zacharie annonce l'humilité du Messie et sa gloire :

Réjouis-toi, fille de Sion !

Exulte de joie, fille de Jérusalem !

Voici ton roi qui vient à toi ;

Il est juste et victorieux,

Humble et monté sur un âne,

Le poulain d'une ânesse !

Il dictera la paix aux nations,

Sa domination s'étendra d'une mer à l'autre,

De l'Euphrate aux extrémités de la terre.

(Za 9:9 Matthieu 21:2).

Joël s'appuie sur la prédiction d'Emmanuel, du I er Ésaïe, proclame l'unité de Dieu dans une formule que le 2 e Esaïe reprendra, annonce l'effusion de l'Esprit, les prodiges qui se produiront à la fin du monde, et le salut gratuit.

Après cela,

Je répandrai mon Esprit sur toutes créatures.

Vos fils et vos filles prophétiseront,

Vos vieillards songeront des songes,

Vos jeunes gens verront des visions ;

Même sur les esclaves et sur les servantes

Je répandrai en ces jours mon Esprit.

Je ferai paraître des prodiges...

Le soleil se changera en ténèbres

Et la lune en sang...

Alors quiconque invoquera le nom de Jéhovah sera sauvé.

Le salut sera sur la montagne de Sion

Et à Jérusalem comme l'a dit Jéhovah,

Et parmi les rachetés que Jéhovah appellera.

(Joe 2:28-32, cf. Esa 12:6 45:6,18, Ac 2:17, Mt 24:29 et suivant, Ro 10:13).

L'apocalypse de Daniel--dont le chap. 2, avec sa vision de la statue géante qu'une petite pierre détachée « sans le secours d'aucune main » suffit à renverser et sa prédiction du royaume éternel que Dieu suscitera sur les ruines des empires terrestres, est tout imprégné d'esprit messianique--renferme au chap. 7 le dernier des textes dans lesquels l'A. T, annonce la venue du Messie.

Je regardai encore... et je vis un personnage pareil à un fils d'homme, qui venait sur les nuées du ciel. Il s'avança jusqu'à un vieillard. (Da 7:13. --Ici comme au verset 9, la trad. Vers. Syn., suivant l'erreur traditionnelle qui parle à l'imagination mystique, maintient « l'Ancien des jours » (voir art.) ; mais l'hébreu n'a pas d'article défini et dit simplement ; « un ancien en jours », c-à-d, un vieillard, lequel est ici la représentation de Dieu.)

Il lui fut donné domination, gloire et règne... Les saints du Très-Haut recevront le royaume et ils posséderont le royaume a jamais, d'éternité en éternité (Da 7:14,18).

L'expression « fils d'homme » n'avait pour but, en principe, que d'opposer les qualités nobles et spirituelles du royaume céleste de Jéhovah au caractère de puissance charnelle du royaume céleste des autres peuples, représenté généralement par des figures d'animaux. Cette expression, devenue le fils de l'homme dans le langage apocalyptique, fut adoptée par Jésus-Christ pour désigner sa propre personne. Bien que moins précise que le terme « Messie », elle devait tout de même amener ses auditeurs à voir en lui celui qui reviendrait un jour « sur les nuées du ciel » pour gouverner « le royaume » que « les saints » doivent posséder « d'éternité en éternité ». Il est à remarquer que Jésus n'écarte pas le prodige annoncé par cette vision, mais qu'il le place simplement à l'époque de son retour (Mt 24:27-30 25:31).

Quand l'inspiration prophétique eut cessé, le messianisme se débattit, stérile, dans l'apocalypse juive (voir Messie) ; puis : « Chose remarquable, le messianisme aussi tombe comme épuisé, dans les dernières convulsions du nationalisme juif au temps d'Adrien. Bientôt le thème du Messie ne sera plus guère qu'un sujet de discussions pour les rabbins, comme tel autre chapitre de la doctrine biblique... La religion qui se réclamait de Moïse tendait à se perdre dans une casuistique stérile ou dans un fanatisme extravagant, à moins qu'elle ne se réfugiât dans l'ascétisme en se retirant de la vie commune. » (Loisy, Relig. Isr., pp. 310, 320). Pourquoi ? Loisy ne le dit pas, mais les chrétiens le savent : c'est que la marée de l'Esprit avait, avec Jésus, passé du judaïsme au christianisme, lequel avait reçu en charge les destinées spirituelles de l'humanité (cf. Mt 21:33 et suivants, Jn 12:32, Ro 9-11).

Jean-Baptiste paraît, sentinelle avancée de l'ancienne alliance, annonciateur de la nouvelle ; héraut de transition, sur plus d'un point énigmatique, dont on ne saurait dire sans dépasser les textes ni qu'il se joignit à Jésus, ni qu'il s'en sépara. Des siècles se sont écoulés depuis que la voix des grands prophètes s'est éteinte ; la littérature apocalyptique s'est emparée des esprits et les a enfiévrés ; l'essénisme a développé son genre de piété antilégaliste, avec le bain lustral quotidien ; le messianisme politique entretient dans les provinces et jusque parmi les pharisiens de la capitale une agitation constante. Jean n'appartient à aucun de ces milieux. Il est, et Jésus le confirme (Mt 11:9), de la lignée des prophètes, de ceux qui se mettent en route parce que l'Esprit de Jéhovah les a saisis, et qui prêchent la repentance et le jugement sans se mettre en peine des conséquences que cette hardiesse, cette possession divine peuvent avoir pour leur propre vie. On retrouve dans sa prédication. enflammée les éléments cardinaux de toute l'ancienne prophétie : l'appel à la conversion, l'annonce du Messie, le jugement, l'envoi de l'Esprit, l'Agneau divin :

Je suis la voix de celui qui crie dans le désert ; « Aplanissez le chemin du Seigneur, » comme l'a dit le prophète Ésaïe...

Race de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir ? Produisez donc du fruit digne de la repentance... Pour moi, je vous baptise d'eau ; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi, lui vous baptisera d'Esprit saint et de feu.

Il a son van dans sa main, il nettoiera parfaitement son aire, il amassera son froment dans son grenier ; mais il brûlera la balle au feu qui ne s'éteint point.

Voici l'Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde.

(Jn 12:3, Mt 3:7, Lu 3:16, Jn 1:29, cf. Esa 53:7).

Dans cet Agneau, Jean a-t-il entrevu la victime du Calvaire ? Il faut reconnaître que nous ne trouvons pas dans les brèves paroles qui nous ont été conservées de Jean la note de miséricorde, d'amour et de sacrifice donnée par Osée, Jérémie, le 2 e Esaïe, et qui l'eût orienté vers une notion plus complète de ce que devait être le Messie de la « nouvelle alliance » (Jer 31:31 et suivant). Ce qui constitue l'originalité et la valeur unique de sa carrière, ce qui l'élève au-dessus des prophètes antérieurs (Mt 11:9), c'est qu'il se sait le précurseur du Messie dont les anciens prophètes avaient parlé à Israël ; il l'attend, il l'annonce, il le baptise, il le désigne aux foules après avoir institué pour elles le baptême d'eau : initiation au Royaume qui vient. On comprend que cette création de génie, où se réalisait dans un symbole plastique l'acte que réclamaient les exhortations vigoureuses de Jean, ait attiré à lui les masses et lui ait valu de nombreux disciples : quiconque était décidé à renoncer au péché et à entrer dans la voie conforme à la volonté de Dieu était, devant tous, immergé par Jean dans les eaux du Jourdain. Il disparaissait à la vue... c'était la mort à la vie ancienne. Puis il émergeait des ondes et remontait sur la berge... c'était la vie nouvelle qui commençait.

Jusqu'à quel point Jean s'est-il rendu compte que ce recommencement de vie n'était possible qu'après le baptême d'Esprit dont il disait lui-même que le

Messie seul pourrait l'administrer ? Son attitude après le baptême de Jésus ne permet pas de le dire. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il ne se joint pas à la troupe qui se détache de lui pour suivre Jésus, qu'il maintient son baptême après que les disciples de Jésus ont commencé à baptiser sur l'ordre de leur Maître, qu'il continue à former et à constituer à part le groupe de ses disciples qui se montrent parfois jaloux du succès du Messie (Lu 5:33 11:1, Jn 3:26 4:1) et qui resteront fidèles à leurs communautés baptistes même après la disparition de Jean et les débuts de l'Église chrétienne. (cf. Ac 19:3) Évidemment, Jean, qui porte à son point culminant la prédication de ses devanciers les prophètes, et qui a l'honneur d'introduire lui-même le Messie qu'il a de peu précédé, ne conçoit pas le Messie sous la forme du Maître doux et humble de coeur, né pour servir, ni l'Esprit du baptême messianique sous la forme du Paraclet (voir ce mot) dont Jésus, d'après le 4 e évangile, entretint ses apôtres dans la chambre haute (Jn 14-16). Le Royaume qu'il prêche est encore le Royaume juif, le Royaume extérieur, fait pour les justes de son peuple. Ce n'est pas encore le Royaume intérieur fait pour les rachetés qui « viendront d'Orient et d'Occident ». Aussi, après avoir été décontenancé par la volonté de Jésus de recevoir le baptême, c'est-à-dire de se solidariser moralement avec l'humanité pécheresse,

Jean s'y opposait en disant : C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi, et tu viens à moi ! est-il (Mt 3:14) scandalisé par l'attitude de Jésus qui va de lieu en lieu faisant le bien, en prodiguant les miracles de sa miséricorde, mais qui refuse de se manifester le Messie justicier, et qui le laisse, lui Jean, son précurseur et son ami, languir sur la paille d'un cachot.

Es-tu celui qui devait venir, ou devons-nous en attendre un autre ? (Lu 7:19)

Jésus répond en accomplissant, devant les émissaires de Jean, des actes où se révélait la véritable nature du règne de l'Esprit ; puis il ajoute à ses oeuvres de grâce une parole grave, qui doit aller à Jean comme un coup droit et l'exhorter au redressement :

Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute ! (Lu 7:23)

Enfin, voyant l'émotion de la foule qui garde pour Jean l'admiration que son patriotique courage et sa vie austère lui avaient méritée, Jésus prononce au sujet de son précurseur un hommage où il montre qu'il ne le méconnaît point :

Qu'êtes-vous allés voir au désert ? Un prophète ? Oui, vous dis-je, et plus qu'un prophète... entre ceux qui sont nés de femme, il n'y en a point de plus grand que Jean-Baptiste... (Lu 7:26)

Et un jugement qui le met à son véritable rang : précurseur, mais non collaborateur ; prophète, c'est-à-dire homme de l'Esprit, mais non apôtre, c'est-à-dire homme spirituel ; héraut du Royaume, mais non membre du Royaume. Seul parmi les prophètes il est arrivé jusqu'à la porte du monde nouveau, mais il n'a pas franchi son seuil.

Celui qui est le plus petit dans le Royaume de Dieu est plus grand que lui (Lu 7:28).

Quand on voit combien le précurseur, « plus qu'un prophète » (Mt 11:9), saisit imparfaitement ce que Jésus apportait à la terre (Lu 7:18,23), on peut s'imaginer qu'à plus forte raison les hérauts inspirés qui devaient, au sein d'Israël, siècle après siècle, aplanir le sentier du Messie furent loin d'être éclairés eux-mêmes par toute la lumière que leur intuition divine projetait sur l'avenir. Aussi bien, n'est-ce pas pour glorifier l'homme que nous avons rassemblé ici les textes de la prophétie messianique et que nous en avons montré l'enchaînement progressif et la valeur révélatrice, tels que nous pouvons les apercevoir avec le recul de l'histoire et la leçon des faits accomplis. Notre propos a été de mettre en évidence l'action continue de Dieu au sein d'un peuple qui fut dépendant de tous les autres au point de vue de la civilisation, mais que Jéhovah, au point de vue religieux, sut tenir indépendant par ses prophètes et, malgré toutes ses chutes, acheminer patiemment jusqu'aux jours du Christ.

Il faut avoir présent à l'esprit l'ensemble de ces textes messianiques pour pouvoir porter sur le milieu auquel les prophètes appartinrent un jugement de valeur. Nous ne possédons en leurs pages brèves que le haut-relief littéraire de toute une action poursuivie dans la nuit d'un passé lointain par les jéhovistes, chaîne d'ombre où luit par instants un anneau : le prophète. Mais ces pages nous livrent les idées maîtresses qui leur permirent de former une élite et de réussir, génération après génération, son entraînement. C'est dans leur tradition qu'Israël, au point de vue moral et religieux, a puisé sa solide armature ; c'est dans la direction qui lui était donnée par cette tradition ininterrompue qu'Israël a trouvé le secret de son développement sans analogue ; c'est à elle qu'il doit d'avoir pu maintenir si irrésistible, malgré les vents contraires, sa marée de l'Esprit, que celle-ci, franchissant sans s'y perdre les sables arides du légalisme juif, a pu déferler sur le seuil de l'ère chrétienne. Grâce à la prophétie messianique, Jésus a trouvé un milieu propre à le recevoir. Sa reconnaissance envers ses précurseurs transverbère les béatitudes :

Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice... Heureux ceux qui procurent la paix... Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le Royaume des cieux est à eux... (cf. Mt 5:12 et Ac 7:52).

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    • Genèse 3

      15 Je mettrai l’hostilité entre la femme et toi, entre sa descendance et la tienne. La sienne t’écrasera la tête, tandis que tu la mordras au talon. »

      Genèse 12

      1 Le Seigneur dit à Abram : « Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père et va dans le pays que je te montrerai.
      3 Je bénirai ceux qui te béniront, mais je maudirai ceux qui te maudiront. A travers toi, je bénirai toutes les nations de la terre. »

      Genèse 15

      6 Abram eut confiance dans le Seigneur. C’est pourquoi le Seigneur le considéra comme juste.

      Genèse 24

      43 Maintenant que je suis près de ce puits, je vais demander à une jeune fille qui viendra y puiser de me faire boire un peu d’eau de sa cruche.

      Genèse 28

      14 Tes descendants seront aussi nombreux que les grains de poussière du sol. Vous étendrez votre territoire vers l’ouest et vers l’est, vers le nord et vers le sud. A travers toi et tous tes descendants, je bénirai toutes les nations de la terre.

      Genèse 49

      8 Juda, tes frères chanteront tes louanges. Tu forceras tes ennemis à courber la nuque, et tes propres frères s’inclineront devant toi.
      9 Juda, mon fils, tu es comme un jeune lion qui a dévoré sa proie et regagne son repaire. Le lion s’accroupit, se couche. Qui pourrait le forcer à se lever ?
      10 Le sceptre royal demeurera dans la famille de Juda, le bâton des chefs restera aux mains de ses descendants, jusqu’à ce que vienne son vrai possesseur, celui à qui les peuples seront soumis.

      Exode 2

      8 « Oui », répondit-elle. La fillette alla chercher la propre mère de l’enfant.

      Lévitique 2

      1 « Si quelqu’un veut apporter au Seigneur une offrande végétale, il doit prendre de la farine sur laquelle il verse de l’huile et dépose de l’encens ;
      2 il l’apporte aux prêtres, fils d’Aaron. On y prélève une poignée de farine mêlée d’huile, et tout l’encens. L’un des prêtres brûle sur l’autel cette partie de l’offrande appelée “mémorial”. Le Seigneur apprécie la fumée odorante de ce qui est ainsi consumé.
      3 Le reste de l’offrande revient à Aaron et à ses fils : c’est une part strictement réservée au Seigneur, parce qu’elle provient d’un présent qui lui a été offert.
      4 « S’il s’agit d’une offrande cuite au four, on ne peut apporter que des gâteaux à l’huile sans levain ou des galettes sans levain arrosées d’huile.
      5 S’il s’agit d’une offrande cuite sur la plaque, elle doit consister en farine pétrie avec de l’huile, mais sans levain ;
      6 on la rompt en morceaux sur lesquels on verse encore de l’huile. C’est une offrande végétale.
      7 S’il s’agit d’une offrande cuite dans la poêle, elle doit être composée de farine et d’huile.
      8 On amène l’offrande ainsi préparée pour le Seigneur, et on la remet au prêtre, qui l’apporte à l’autel.
      9 Il en prélève la part appelée “mémorial” et la brûle sur l’autel. Le Seigneur apprécie la fumée odorante de ce qui est ainsi consumé.
      10 Le reste de l’offrande revient à Aaron et à ses fils : c’est une part strictement réservée au Seigneur, parce qu’elle provient d’un présent qui lui a été offert.
      11 « Aucune offrande destinée au Seigneur ne doit contenir de levain. On n’utilisera jamais de levain ou de miel dans la préparation d’une offrande qui sera consumée pour le Seigneur.
      12 On peut lui en offrir lorsqu’on lui apporte les premiers produits de la nature, mais on ne doit pas en brûler sur l’autel dans une offrande à la fumée odorante.
      13 « On doit déposer du sel sur chaque offrande végétale. Jamais on ne négligera d’en mettre, car le sel symbolise l’alliance conclue par Dieu avec vous. C’est pourquoi une offrande de sel sera jointe à tout sacrifice.
      14 « Lorsque vous apporterez au Seigneur une offrande des premiers produits de vos terres, vous commencerez par griller des épis au feu, puis vous en écraserez les grains. Au moment de l’apporter,
      15 vous verserez de l’huile et déposerez de l’encens dessus. Ce sera une offrande végétale.
      16 Le prêtre en brûlera la part appelée “mémorial”, à savoir une partie du grain et de l’huile, avec tout l’encens. Ce qui est ainsi consumé, c’est ce qui appartient au Seigneur. »

      Lévitique 4

      1 Le Seigneur dit à Moïse
      2 de communiquer aux Israélites les prescriptions suivantes : « Quand un homme a péché par mégarde en commettant un acte interdit par un commandement du Seigneur, il faut procéder comme ceci :
      3 « Si c’est le grand-prêtre qui pèche et transmet sa culpabilité à tout le peuple, il doit offrir en sacrifice au Seigneur un taureau sans défaut pour obtenir le pardon des péchés.
      4 Il conduit le taureau au sanctuaire, à l’entrée de la tente de la rencontre ; il pose la main sur la tête de l’animal et l’égorge là, devant le Seigneur.
      5 Il prend de son sang et l’emporte dans la tente ;
      6 il trempe un doigt dans le sang et fait sept aspersions, devant le Seigneur, contre le côté visible du rideau du sanctuaire.
      7 Il met également du sang sur les angles relevés de l’autel où l’on brûle le parfum, dans le sanctuaire ; puis il va verser le reste du sang à la base de l’autel des sacrifices qui se dresse à l’entrée de la tente.
      8 Il prélève toutes les parties grasses de l’animal, à savoir toute la graisse qui recouvre les entrailles,
      9 les deux rognons avec la graisse qui y adhère ainsi qu’aux flancs, et le lobe du foie qu’il détache en même temps que les rognons
      10 – ce sont les mêmes parties que celles prélevées sur un animal offert en sacrifice de communion –. Le grand-prêtre les brûle sur l’autel des sacrifices.
      11 Ensuite il fait porter tout ce qui reste de l’animal, peau, viande, tête, pattes, entrailles avec leur contenu, dans un endroit pur hors du camp, là où sont déposées les cendres grasses de l’autel, et on le jette sur un feu de bois. C’est là même, sur le tas de cendres grasses, qu’il doit être brûlé. »
      13 « Si c’est la communauté d’Israël tout entière qui pèche par mégarde en commettant un acte interdit par un commandement du Seigneur, les Israélites se rendent ainsi coupables, bien qu’ils ne le sachent pas.
      14 Dès qu’ils découvrent la faute commise, ils doivent offrir un taureau pour obtenir le pardon de Dieu. Ils conduisent le taureau devant la tente de la rencontre ;
      15 les responsables de la communauté posent la main sur la tête de l’animal, et l’un d’entre eux l’égorge là, devant le Seigneur.
      16 Le grand-prêtre emporte un peu de son sang dans la tente ;
      17 il trempe un doigt dans le sang et fait sept aspersions, devant le Seigneur, contre le côté visible du rideau du sanctuaire.
      18 Il met également du sang sur les angles relevés de l’autel qui se trouve dans le sanctuaire ; puis il va verser le reste du sang à la base de l’autel des sacrifices, qui se dresse à l’entrée de la tente.
      19 Il prélève toutes les parties grasses de l’animal et les brûle sur l’autel,
      20 en procédant exactement de la même manière qu’avec le taureau offert pour son propre péché. Il effectue sur les Israélites le geste rituel du pardon des péchés, et ils obtiennent le pardon de Dieu.
      21 Ensuite il fait porter ce qui reste de l’animal hors du camp, et on le jette au feu, comme dans le cas du taureau offert pour son propre péché. C’est un sacrifice pour obtenir le pardon en faveur de l’ensemble d’Israël. »
      22 « Si c’est un chef du peuple qui pèche par mégarde en commettant un acte interdit par un commandement du Seigneur son Dieu, il se rend ainsi coupable.
      23 Dès qu’il découvre la faute commise, il doit offrir un bouc sans défaut.
      24 Il pose la main sur la tête de l’animal et l’égorge devant le sanctuaire, à l’endroit où l’on égorge les animaux offerts en sacrifices complets. C’est un sacrifice pour obtenir le pardon des péchés.
      25 Le prêtre trempe un doigt dans le sang de l’animal et en met sur les angles relevés de l’autel des sacrifices ; puis il verse le reste du sang à la base de ce même autel.
      26 Il brûle sur l’autel toutes les parties grasses de l’animal, comme dans le cas du sacrifice de communion. Il effectue sur le chef le geste rituel du pardon des péchés, et celui-ci obtient le pardon de Dieu. »
      27 « Si c’est un simple citoyen qui pèche par mégarde en commettant un acte interdit par un commandement du Seigneur, il se rend ainsi coupable.
      28 Dès qu’il découvre la faute commise, il doit offrir une chèvre sans défaut, en raison du péché qu’il a commis.
      29 Il pose la main sur la tête de l’animal et l’égorge à l’endroit où l’on égorge les animaux offerts en sacrifices complets.
      30 Le prêtre trempe un doigt dans le sang de l’animal et en met sur les angles relevés de l’autel des sacrifices ; puis il verse le reste du sang à la base de ce même autel.
      31 On détache toutes les parties grasses de l’animal, comme dans le cas du sacrifice de communion. Le prêtre les brûle sur l’autel pour que le Seigneur en apprécie la fumée odorante. Il effectue sur le coupable le geste rituel du pardon des péchés, et celui-ci obtient le pardon de Dieu.
      32 « Si le coupable préfère offrir un mouton, il doit amener une femelle sans défaut pour obtenir le pardon de Dieu.
      33 Il pose la main sur la tête de l’animal et l’égorge à l’endroit où l’on égorge les animaux offerts en sacrifices complets.
      34 Le prêtre trempe un doigt dans le sang de l’animal et en met sur les angles relevés de l’autel des sacrifices ; puis il verse le reste du sang à la base de ce même autel.
      35 On détache les parties grasses de l’animal, comme dans le cas d’un mouton offert en sacrifice de communion. Le prêtre les brûle sur l’autel, avec les autres sacrifices consumés pour le Seigneur. Il effectue sur le coupable le geste rituel du pardon des péchés, et celui-ci obtient le pardon de Dieu. »

      2 Samuel 7

      1 Le roi David s’installa dans son palais. Le Seigneur le protégeait de tous les ennemis qui entouraient son royaume.
      2 Un jour, le roi dit au prophète Natan : « J’habite une maison en bois de cèdre et le coffre sacré de Dieu n’a pour abri qu’une tente de toile. Qu’en penses-tu ? » –
      3 « Tu as certainement une idée à ce sujet, répondit Natan. Vas-y, réalise-la, car le Seigneur est avec toi. »
      4 Mais la nuit suivante, le Seigneur adressa la parole à Natan pour lui dire :
      5 « Va trouver David, mon serviteur. Tu lui diras : Voici ce que te déclare le Seigneur : “Ce n’est pas toi qui me construiras un temple où je puisse habiter.
      6 Je n’ai d’ailleurs jamais habité dans un temple, depuis le jour où j’ai fait sortir d’Égypte le peuple d’Israël et jusqu’à présent. Au contraire, j’ai accompagné les Israélites en n’ayant qu’une tente comme demeure. Bien plus, durant tout ce temps, j’ai confié à plusieurs chefs le soin de gouverner Israël, mon peuple, mais je n’ai reproché à aucun d’entre eux de ne pas m’avoir construit un temple en bois de cèdre.”
      8 C’est pourquoi tu diras encore à David : Voici ce que te déclare le Seigneur, le Dieu de l’univers : “Lorsque tu n’étais qu’un gardien de moutons, je t’ai pris au pâturage pour faire de toi le chef d’Israël, mon peuple.
      9 Je t’ai soutenu dans toutes tes entreprises, j’ai exterminé tes ennemis devant toi. Grâce à moi, tu vas acquérir un renom semblable à celui des plus grands rois de la terre.
      10 Je vais donner à Israël, mon peuple, un lieu où je l’installerai pour qu’il y demeure sans rien avoir à craindre. Aucune nation malveillante ne recommencera à l’opprimer comme autrefois,
      11 à l’époque où j’ai confié à des juges le soin de gouverner Israël, mon peuple. Je te protégerai toi-même de tous tes ennemis. Enfin, je t’annonce que moi, le Seigneur, je vais t’accorder des descendants.
      12 Lorsque sera venu pour toi le moment de mourir, je désignerai l’un de tes propres enfants pour te succéder comme roi, et j’établirai fermement son autorité.
      13 C’est lui qui me construira un temple, et moi je l’installerai sur un trône inébranlable.
      14 Je serai un père pour lui et il sera un fils pour moi. S’il agit mal, je le punirai comme un père punit son fils.
      15 Cependant je ne lui retirerai pas mon appui, comme je l’ai fait pour Saül lorsque je l’ai rejeté et que je l’ai remplacé par toi.
      16 Un de tes descendants régnera toujours après toi, car le pouvoir royal de ta famille sera inébranlable.” »
      17 Natan rapporta à David tout ce que Dieu lui avait dit dans cette vision.
      18 Alors le roi David alla se présenter devant le Seigneur, dans la tente sacrée, et dit : « Seigneur mon Dieu, je sais que ni moi ni ma famille n’avons mérité tout ce que tu nous as déjà accordé.
      19 Mais pour toi, Seigneur, ce n’est pas encore suffisant. Voilà que tu fais des promesses pour l’avenir de ma famille ; de plus tu m’en informes, moi qui ne suis qu’un homme.
      20 Seigneur, que pourrais-je ajouter, puisque tu me connais, moi, ton serviteur ?
      21 Parce que tu l’as promis et que tu m’aimes, tu as accompli toutes ces choses merveilleuses et tu me les as révélées.
      22 Seigneur mon Dieu, comme tu es grand ! Personne n’est semblable à toi. Il n’existe vraiment pas d’autre Dieu que toi, comme nous l’avons toujours entendu dire.
      23 De même, aucun peuple sur terre n’est semblable à Israël. Tu es venu le libérer, lui seul, de l’oppression des Égyptiens et de leurs dieux, pour en faire ton peuple. Tu l’as rendu célèbre, en accomplissant pour lui des choses merveilleuses ou effrayantes dans ton pays.
      24 Tu en as fait ton peuple pour toujours, Seigneur, et tu es devenu son Dieu.
      25 Maintenant, Seigneur mon Dieu, accomplis ce que tu as dit, réalise en tout temps ce que tu as promis à mon sujet et au sujet de mes descendants.
      26 Ainsi ta renommée sera établie pour toujours ; on dira : “Le Dieu d’Israël, c’est le Seigneur de l’univers !” Assure la durée de ma dynastie.
      27 En effet, Seigneur de l’univers et Dieu d’Israël, tu m’as révélé ton intention de m’accorder des descendants qui régneront après moi. C’est pourquoi j’ai trouvé le courage de t’adresser cette prière.
      28 Seigneur Dieu, c’est toi qui es Dieu, ce que tu dis se réalise ! Et tu me promets maintenant ce bonheur !
      29 Veuille donc bénir ma famille afin que mes descendants règnent toujours devant toi. Comme tu l’as promis, Seigneur mon Dieu, que ta bénédiction repose toujours sur ma famille ! »

      2 Samuel 23

      1 Voici les dernières déclarations de David : Écoutez les paroles de David, fils de Jessé, les paroles de l’homme souverainement élevé, que le Dieu de Jacob a choisi comme roi et que le peuple d’Israël se plaît à chanter :
      2 L’Esprit du Seigneur s’exprime par moi, il place sa parole sur ma langue.
      3 Le Dieu d’Israël a parlé, le protecteur d’Israël m’a déclaré : « Le roi qui gouverne les hommes avec justice et se soumet à Dieu pour les diriger
      4 est pareil au soleil qui se lève, lumineux, dans un ciel matinal sans nuage. A la chaleur de ses rayons, après la pluie, la verdure sort de terre. »
      5 Voici comment Dieu agit avec ma famille : il a conclu avec moi une alliance perpétuelle, fixée par des règles qui la préservent. En toute occasion, il m’assure la victoire, il réalise mes désirs.
      6 Mais tous ceux qui méprisent Dieu sont comme des branches épineuses qu’on élimine. On ne les empoigne pas à main nue ;
      7 celui qui veut y toucher s’arme d’un crochet de fer ou d’un bois de lance, et brûle tout sur place.
      8 Voici la liste des plus vaillants guerriers de David : Ichebaal, le Hakmonite, qui appartenait à l’élite de la garde ; on l’appelait aussi Adino l’Esnite, et c’est lui qui fit huit cents victimes en une seule fois.
      9 Vient ensuite Élazar, fils de Dodo et petit-fils d’un homme d’Ahoa. Il était l’un des trois guerriers accompagnant David, lorsqu’ils défièrent les Philistins rassemblés pour le combat ; l’armée d’Israël battit en retraite,
      10 mais Élazar tint ferme et tua des Philistins jusqu’à ce que sa main se crispe de fatigue sur la poignée de son épée. Le Seigneur accorda ce jour-là une éclatante victoire à Israël ; l’armée ne revint auprès d’Élazar que pour dépouiller les victimes.
    • Genèse 3

      15 Et je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : celle-ci t'écrasera la tête, et toi tu la blesseras au talon.

      Genèse 12

      1 Et l'Éternel avait dit à Abram : Va-t'en hors de ton pays, et de ta parenté, et de la maison de ton père, vers le pays que je te montrerai.
      3 Et je bénirai ceux qui te béniront, et je maudirai ceux qui te maudiront ; et toutes les familles de la terre seront bénies en toi.

      Genèse 15

      6 Et Abram crut à l'Éternel, qui lui imputa cela à justice.

      Genèse 24

      43 Voici, je me tiens près de la source : que la jeune fille qui sortira pour puiser, et à qui je dirai : Donne-moi, je te prie, à boire un peu de l'eau de ta cruche,

      Genèse 28

      14 Et ta postérité sera comme la poussière de la terre ; et tu te répandras à l'Occident et à l'Orient, au Nord et au Midi ; et toutes les familles de la terre seront bénies en toi et en ta postérité.

      Genèse 49

      8 Toi, Juda, tes frères te loueront ; ta main sera sur le cou de tes ennemis ; les fils de ton père se prosterneront devant toi.
      9 Juda est un jeune lion. Tu es revenu du butin, mon fils ! Il s'est courbé, il s'est couché comme un lion, comme un vieux lion ; qui le fera lever ?
      10 Le sceptre ne s'écartera point de Juda, ni le bâton de législateur d'entre ses pieds, jusqu'à ce que vienne le Silo (repos, pacificateur) ; à lui, l'obéissance des peuples !

      Exode 2

      8 Et la fille de Pharaon lui répondit : Va. Et la jeune fille s'en alla, et appela la mère de l'enfant.

      Lévitique 2

      1 Quand quelqu'un fera à l'Éternel une offrande en don, son offrande sera de fleur de farine, sur laquelle il versera de l'huile, et mettra de l'encens.
      2 Il l'apportera aux fils d'Aaron, les sacrificateurs ; et le sacrificateur prendra une poignée de la fleur de farine arrosée d'huile, avec tout l'encens, et il fera fumer son mémorial sur l'autel. C'est un sacrifice fait par le feu, d'agréable odeur à l'Éternel.
      3 Ce qui restera de l'offrande sera pour Aaron et pour ses fils ; c'est une chose très sainte parmi les sacrifices faits par le feu à l'Éternel.
      4 Et quand tu feras une offrande en don de ce qui est cuit au four, ce sera des gâteaux sans levain, de fine farine, pétris à l'huile, et des galettes sans levain, ointes d'huile.
      5 Et si ton offrande est une oblation cuite sur la plaque, elle sera de fine farine, pétrie à l'huile, sans levain.
      6 Tu la rompras en morceaux, et tu verseras de l'huile dessus ; c'est une oblation.
      7 Et si ton offrande est une oblation cuite à la poêle, elle sera faite de fine farine avec de l'huile.
      8 Tu apporteras l'oblation qui sera faite de ces choses à l'Éternel, et on la présentera au sacrificateur, qui l'apportera à l'autel.
      9 Et le sacrificateur prélèvera de l'oblation son mémorial, et le fera fumer sur l'autel. C'est un sacrifice fait par le feu, d'agréable odeur à l'Éternel.
      10 Ce qui restera de l'oblation sera pour Aaron et pour ses fils ; c'est une chose très sainte, parmi les sacrifices faits par le feu à l'Éternel.
      11 Quelque oblation que vous offriez à l'Éternel, elle ne sera point faite avec du levain ; car vous ne ferez fumer ni levain ni miel en sacrifice fait par le feu à l'Éternel.
      12 Vous pourrez les offrir à l'Éternel comme offrande des prémices ; mais ils ne seront point mis sur l'autel comme offrande d'agréable odeur.
      13 Tu saleras de sel toutes tes oblations ; et tu ne laisseras point ton offrande manquer du sel, signe de l'alliance de ton Dieu ; sur toutes tes offrandes tu offriras du sel.
      14 Et si tu offres une oblation des premiers fruits à l'Éternel, tu offriras, comme oblation de tes premiers fruits, des épis rôtis au feu, du grain nouveau, broyé.
      15 Tu y mettras de l'huile, et tu y ajouteras de l'encens ; c'est une oblation.
      16 Et le sacrificateur fera fumer son mémorial, une partie du grain broyé et de l'huile, avec tout l'encens. C'est un sacrifice fait par le feu à l'Éternel.

      Lévitique 4

      1 L'Éternel parla encore à Moïse, en disant :
      2 Parle aux enfants d'Israël, en disant : Lorsque quelqu'un aura péché par erreur contre l'un des commandements de l'Éternel, sur ce qui ne doit pas être fait, et qu'il aura fait quelqu'une de ces choses ;
      3 Si c'est le sacrificateur ayant reçu l'onction qui a péché, rendant par là le peuple coupable, il offrira à l'Éternel, pour le péché qu'il aura commis, un jeune taureau sans défaut, en sacrifice pour le péché ;
      4 Il amènera le taureau à l'entrée du tabernacle d'assignation devant l'Éternel ; il appuiera sa main sur la tête du taureau, et il égorgera le taureau devant l'Éternel.
      5 Le sacrificateur ayant reçu l'onction prendra du sang du taureau et l'apportera dans le tabernacle d'assignation ;
      6 Et le sacrificateur trempera son doigt dans le sang, et fera sept fois aspersion du sang devant l'Éternel, en face du voile du sanctuaire.
      7 Puis le sacrificateur mettra du sang sur les cornes de l'autel des parfums d'aromates, qui est devant l'Éternel, dans le tabernacle d'assignation ; et il répandra tout le sang du taureau au pied de l'autel de l'holocauste, qui est à l'entrée du tabernacle d'assignation.
      8 Et il enlèvera toute la graisse du taureau du sacrifice pour le péché, la graisse qui couvre les entrailles, et toute la graisse qui tient aux entrailles,
      9 Et les deux rognons, la graisse qui est dessus, ce qui est sur les lombes, et la membrane qui recouvre le foie, et qu'il détachera près des rognons,
      10 Comme on enlève ces parties du taureau du sacrifice de prospérités ; et le sacrificateur les fera fumer sur l'autel de l'holocauste.
      11 Mais la peau du taureau, toute sa chair, avec sa tête, ses jambes, ses entrailles et ses excréments,
      12 Le taureau entier, il l'emportera hors du camp, dans un lieu pur, où l'on jette la cendre, et il le brûlera sur du bois, au feu ; il sera brûlé sur le tas de cendres.
      13 Et si c'est toute l'assemblée d'Israël qui a péché par erreur, et que la chose soit ignorée de l'assemblée ; s'ils ont fait contre l'un des commandements de l'Éternel des choses qui ne doivent point se faire, et qu'ils se soient rendus coupables,
      14 Et que le péché qu'ils ont commis soit connu, l'assemblée offrira un jeune taureau en sacrifice pour le péché, et on l'amènera devant le tabernacle d'assignation.
      15 Les anciens de l'assemblée appuieront leurs mains sur la tête du taureau devant l'Éternel, et on égorgera le taureau devant l'Éternel ;
      16 Le sacrificateur ayant reçu l'onction portera du sang du taureau dans le tabernacle d'assignation.
      17 Puis le sacrificateur trempera son doigt dans le sang, et en fera sept fois aspersion devant l'Éternel, en face du voile.
      18 Il mettra du sang sur les cornes de l'autel, qui est devant l'Éternel, dans le tabernacle d'assignation ; et il répandra tout le sang au pied de l'autel de l'holocauste, qui est à l'entrée du tabernacle d'assignation.
      19 Il enlèvera aussi toute la graisse, et la fera fumer sur l'autel ;
      20 Et il fera de ce taureau comme il a fait du taureau expiatoire ; il en fera de même. Ainsi le sacrificateur fera expiation pour eux, et il leur sera pardonné.
      21 Puis il emportera le taureau hors du camp, et le brûlera, comme il a brûlé le premier taureau ; c'est le sacrifice pour le péché de l'assemblée.
      22 Si c'est un des principaux du peuple qui a péché, en faisant par erreur contre l'un des commandements de l'Éternel, son Dieu, ce qui ne doit pas être fait, et s'est rendu coupable ;
      23 Quand on lui aura fait connaître le péché qu'il a commis, il amènera pour son offrande un bouc mâle, sans défaut ;
      24 Il appuiera sa main sur la tête du bouc, et l'égorgera au lieu où l'on égorge l'holocauste devant l'Éternel ; c'est un sacrifice pour le péché.
      25 Le sacrificateur prendra avec son doigt du sang du sacrifice pour le péché, et le mettra sur les cornes de l'autel de l'holocauste ; et il répandra le sang au pied de l'autel de l'holocauste ;
      26 Et il fera fumer toute la graisse sur l'autel, comme la graisse du sacrifice de prospérités. Ainsi le sacrificateur fera pour lui l'expiation de son péché, et il lui sera pardonné.
      27 Si c'est quelqu'un du peuple qui a péché par erreur, en faisant contre l'un des commandements de l'Éternel, ce qui ne doit pas se faire, et qu'il se rende coupable ;
      28 Lorsqu'on lui aura fait connaître le péché qu'il a commis, il amènera pour son offrande une chèvre, une femelle sans défaut, pour le péché qu'il a commis ;
      29 Il appuiera sa main sur la tête du sacrifice pour le péché, et il égorgera le sacrifice pour le péché au même lieu que l'holocauste.
      30 Puis le sacrificateur prendra avec son doigt du sang de la victime, et le mettra sur les cornes de l'autel de l'holocauste ; et il répandra tout le sang au pied de l'autel ;
      31 Le sacrificateur ôtera toute la graisse, comme on ôte la graisse du sacrifice de prospérités ; et il la fera fumer sur l'autel, en agréable odeur à l'Éternel. Ainsi le sacrificateur fera expiation pour cet homme, et il lui sera pardonné.
      32 S'il amène un agneau comme son offrande pour le péché, il amènera une femelle sans défaut.
      33 Il appuiera sa main sur la tête du sacrifice pour le péché, et l'égorgera pour le péché, au lieu où l'on égorge l'holocauste.
      34 Puis le sacrificateur prendra avec son doigt du sang de la victime pour le péché, et le mettra sur les cornes de l'autel de l'holocauste, et il répandra tout le sang au pied de l'autel.
      35 Le sacrificateur ôtera toute la graisse, comme on ôte la graisse de l'agneau du sacrifice de prospérités, et il les fera fumer sur l'autel, à la manière des sacrifices de l'Éternel faits par le feu. Ainsi le sacrificateur fera l'expiation pour cet homme, pour le péché qu'il a commis, et il lui sera pardonné.

      2 Samuel 7

      1 Après que le roi fut établi dans sa maison, et que tout alentour l'Éternel lui eut donné du repos de tous ses ennemis,
      2 Le roi dit à Nathan, le prophète : Regarde, j'habite dans une maison de cèdre, et l'arche de Dieu habite sous une tente.
      3 Et Nathan dit au roi : Va, fais tout ce qui est en ton coeur, car l'Éternel est avec toi.
      4 Mais il arriva, cette nuit-là, que la parole de l'Éternel fut adressée à Nathan, en ces mots :
      5 Va, et dis à David, mon serviteur : Ainsi a dit l'Éternel : Est-ce toi qui me bâtirais une maison, afin que j'y habite ;
      6 Puisque je n'ai point habité dans une maison, depuis le jour que j'ai fait monter les enfants d'Israël hors d'Égypte jusqu'à ce jour, mais que j'ai marché çà et là sous une tente et dans un tabernacle ?
      7 Partout où j'ai marché avec tous les enfants d'Israël, en ai-je dit un mot à quelqu'une des tribus d'Israël, à qui j'ai commandé de paître mon peuple d'Israël ? Ai-je dit : Pourquoi ne m'avez-vous point bâti une maison de cèdre ?
      8 Maintenant donc tu diras ainsi à David, mon serviteur : Ainsi a dit l'Éternel des armées : Je t'ai pris au pâturage, d'auprès des brebis, afin que tu fusses le conducteur de mon peuple d'Israël,
      9 Et j'ai été avec toi partout où tu as été ; j'ai exterminé tous tes ennemis devant toi, et j'ai rendu ton nom grand, comme le nom des grands de la terre.
      10 Et j'ai assigné un lieu à mon peuple d'Israël ; je l'ai planté, et il habite chez lui ; il ne sera plus agité, et les enfants d'iniquité ne l'affligeront plus comme auparavant,
      11 Depuis le jour où j'ai établi des juges sur mon peuple d'Israël. Et je t'ai donné du repos de tous tes ennemis. L'Éternel donc t'a fait entendre qu'il te bâtira une maison.
      12 Quand tes jours seront accomplis, et que tu seras couché avec tes pères, j'élèverai ta postérité après toi, celui qui sortira de tes entrailles, et j'affermirai son règne ;
      13 Ce sera lui qui bâtira une maison à mon nom, et j'affermirai le trône de son règne à toujours.
      14 Je serai son père, et lui sera mon fils. S'il commet quelque iniquité, je le châtierai avec la verge des hommes et avec les plaies des fils des hommes,
      15 Mais ma grâce ne se retirera point de lui, comme je l'ai retirée de Saül, que j'ai ôté de devant toi.
      16 Ainsi ta maison et ton règne seront assurés à jamais devant tes yeux ; ton trône sera à jamais affermi.
      17 Nathan parla donc à David selon toutes ces paroles et selon toute cette vision.
      18 Alors le roi David entra et se tint debout devant l'Éternel, et dit : Qui suis-je, Seigneur Éternel, et quelle est ma maison, que tu m'aies fait parvenir où je suis ?
      19 Encore cela t'a-t-il paru peu de chose, Seigneur Éternel ; tu as même parlé de la maison de ton serviteur pour le temps à venir. Est-ce là la manière d'agir des hommes, Seigneur Éternel ?
      20 Et que te pourrait dire de plus David ? car, Seigneur Éternel, tu connais ton serviteur.
      21 C'est à cause de ta parole, et selon ton coeur, que tu as fait toutes ces grandes choses et les as fait connaître à ton serviteur.
      22 Aussi tu es grand, Éternel Dieu ; car nul n'est comme toi, et il n'y a point d'autre Dieu que toi, selon tout ce que nous avons entendu de nos oreilles.
      23 Et qui est comme ton peuple, comme Israël, la seule nation de la terre que Dieu est venu racheter pour en faire son peuple, pour s'acquérir un grand nom, et pour faire en sa faveur, en faveur de ton pays, ces choses grandes et terribles, en chassant devant ton peuple que tu t'es racheté d'Égypte, les nations et leurs dieux ?
      24 Car tu t'es assuré ton peuple d'Israël pour être ton peuple à jamais ; et toi, Éternel, tu as été leur Dieu.
      25 Maintenant donc, Éternel Dieu, confirme pour jamais la parole que tu as prononcée sur ton serviteur et sur sa maison, et fais selon ta parole.
      26 Et que ton nom soit magnifié à jamais ; et qu'on dise : L'Éternel des armées est le Dieu d'Israël ! Et que la maison de David ton serviteur soit affermie devant toi.
      27 Car toi-même, Éternel des armées, Dieu d'Israël, tu as fait entendre ces choses à ton serviteur, en disant : Je t'édifierai une maison ! C'est pourquoi ton serviteur a pris la hardiesse de te faire cette prière.
      28 Maintenant donc, Seigneur Éternel, tu es Dieu, et tes paroles sont véritables ; or, tu as promis à ton serviteur de lui faire ce bien.
      29 Veuille donc maintenant bénir la maison de ton serviteur, afin qu'elle subsiste éternellement devant toi ; car tu l'as dit, Seigneur Éternel, et la maison de ton serviteur sera bénie de ta bénédiction à jamais.

      2 Samuel 23

      1 Or ce sont ici les dernières paroles de David. David, fils d'Isaï, l'homme qui a été élevé, qui a été l'oint du Dieu de Jacob, et le chantre aimé d'Israël, dit :
      2 L'Esprit de l'Éternel a parlé par moi, et sa parole a été sur ma langue.
      3 Le Dieu d'Israël a dit, le rocher d'Israël a parlé de moi : Celui qui règne parmi les hommes avec justice, qui règne dans la crainte de Dieu,
      4 Est pareil à la lumière du matin, lorsque le soleil se lève, en un matin sans nuages ; son éclat fait germer de la terre la verdure après la pluie.
      5 N'en est-il pas ainsi de ma maison devant Dieu ? Car il a fait avec moi une alliance éternelle, bien ordonnée, assurée. Tout mon salut, tout ce que j'aime, ne le fera-t-il pas fleurir ?
      6 Mais les méchants seront tous comme des épines qu'on jette au loin ; car on ne les prend pas avec la main,
      7 Mais celui qui les veut manier, s'arme d'un fer ou du bois d'une lance, et on les brûle au feu sur la place même.
      8 Ce sont ici les noms des hommes vaillants qu'avait David : Josheb-Bashébeth, Tachkémonite, était chef des meilleurs guerriers. C'est lui qui leva sa lance sur huit cents hommes qu'il tua en une seule occasion.
      9 Après lui était Éléazar, fils de Dodo, fils d'Achochi ; l'un des trois vaillants hommes qui étaient avec David, lorsqu'ils défièrent les Philistins assemblés pour combattre, et que ceux d'Israël montèrent.
      10 Il se leva, et frappa les Philistins jusqu'à ce que sa main en fût lasse, et demeurât attachée à son épée. En ce jour-là l'Éternel accorda une grande délivrance, et le peuple revint après Éléazar, seulement pour prendre les dépouilles.
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      Genèse 3

      Genèse 12

      Genèse 15

      Genèse 24

      Genèse 28

      Genèse 49

      Exode 2

      Lévitique 2

      Lévitique 4

      2 Samuel 7

      2 Samuel 23

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