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1 à 8 La visite des femmes au sépulcre.
Marc fait observer ici que, dans cette seconde délibération, le sanhédrin était au complet, renfermant les trois classes d'hommes qui composaient ce corps.
Il n'en avait probablement pas été de même pendant la première partie de la séance, dans laquelle la condamnation de Jésus venait d'être prononcée. (Marc 14.53)
Maintenant il ne s'agissait plus que de livrer le Sauveur à Pilate, afin d'obtenir de lui l'autorisation d'exécuter la sentence. (Comparer Matthieu 27.1,2, notes.) Ce fut l'accomplissement de la prédiction Marc 10.33.
Voir, sur la comparution de JĂ©sus devant Pilate, Matthieu 27.1,2,11-30, notes, et comparez Luc 23.1 et suivants et surtout Jean 18.28 et suivants
De tous les évangélistes, c'est Marc qui a le récit le plus abrégé de l'interrogatoire de Jésus par Pilate ; il se borne à quelques traits principaux, destinés à nous montrer que le gouverneur romain avait le désir de sauver Jésus, tandis que sa lâche faiblesse et sa politique égoïste succombent bientôt devant l'insistance passionnée des Juifs. Jean nous donne la relation la plus complète du dialogue de Jésus avec le gouverneur et des luttes que ce dernier soutint dans sa conscience, avant de la sacrifier à ses intérêts.
La question de Pilate exprime l'étonnement : Toi tu es le roi des Juifs ?
Cette question se trouve dans les quatre évangiles. Luc (Luc 23.2,3) nous apprend que le sanhédrin, après avoir condamné Jésus pour un crime religieux, le blasphème, (Marc 14.64) changea devant Pilate ce chef d'accusation en un délit politique. Nouvelle iniquité dans ce procès, où tout n'est qu'un tissu de mensonges.
Tu le dis, hébraïsme qui signifie "oui, je le suis, comme tu le dis." Jésus, en confessant sa divinité devant le sanhédrin et sa royauté devant Pilate a rendu de sa personne et de son œuvre le grand témoignage qui subsiste pour tous les temps.
(Voir, sur cette royauté, Jean 18.33-37, et, sur cette confession, 1Timothée 6.13)
La foule demande selon qu'il faisait ordinairement pour elle, c'est-à dire de leur relâcher un prisonnier.
D'après Matthieu, (Matthieu 27.17) ce serait Pilate qui aurait pris l'initiative de cette offre, dans l'espoir que le peuple demanderait l'élargissement de Jésus.
On a supposé aussi que, désirant sauver Jésus, il faisait appel au sentiment national en lui donnant un titre que lui avait décerné la faveur populaire. (Comparer Jean 19.15)
La version ordinaire : il savait ou savait bien, pourrait faire supposer qu'il en avait eu connaissance auparavant et d'une autre manière.
Marc et Luc nous montrent ainsi dans les chefs religieux du peuple les instigateurs de la foule qui n'Ă©tait qu'un instrument dans leurs mains.
- Ce n'étaient pas les accusateurs de Jésus qui l'appelaient roi des Juifs puisque, au contraire, ils lui reprochaient de s'attribuer cette qualité et lui en faisaient un crime devant le gouverneur romain.
Nous retrouvons donc ici l'ironie méprisante par laquelle Pilate se vengeait des membres du sanhédrin. (verset 9)
- Crucifie-le ! Telle est la logique et la justice de la haine et de toutes les mauvaises passions.
- Ces verbes à l'imparfait : Pilate leur disait, (versets 12,14) indiquent que le gouverneur romain, dans son désir de sauver Jésus, revint plusieurs fois à ces questions.
D'après l'évangile de Jean, (Jean 19.1,4) ce supplice fut l'une des tentatives de Pilate pour satisfaire ou attendrir le peuple et sauver Jésus.
Dans Matthieu et Marc, cette intention n'est pas marquée, et la flagellation apparaît plutôt comme une conséquence de la condamnation du Sauveur et comme un prélude de son crucifiement.
Cet évangéliste dit : dans le prétoire ;
Marc plus exact : dans l'intérieur de la cour qui est le prétoire.
En effet, le mot cour désigne tout ensemble le palais et la cour intérieure, qu'entouraient les divers bâtiments de ce palais. (Matthieu 26.3) C'est dans cette cour que l'on conduisit Jésus.
Comparer Matthieu 27.28-30, notes. Ils le conduisent dehors, c'est-Ă -dire hors de la ville.
Voir, sur le récit de la mort de Jésus, Matthieu 27.31-54, notes, et comparez Luc 23.26 et suivants
Marc donne quelques détails sur ce Simon qu'on contraignit de porter la croix de Jésus. Il parait avoir séjourné à Cyrène, ville de Libye en Afrique, où il y avait beaucoup de Juifs. (Actes 6.9) De là son surnom.
Le fait que Marc nomme aussi ses deux fils prouve qu'ils étaient bien connus au moment où cet évangile fut écrit ; ils étaient probablement devenus des disciples de Jésus. Rufus est peut-être celui qui est mentionné Romains 16.13.
Quant à Alexandre, il n'a sans doute de commun que le nom avec ceux dont il est parlé dans Actes 19.33 et 1Timothée 1.20.
- Cette observation faite par Marc, que Simon revenait des champs, est un des arguments sur lesquels s'appuient ceux qui pensent que le jour de la mort de Jésus était le 14 nisan et non le 15, grand jour de la fête de Pâque, où le repos sabbatique était prescrit.
L'expression revenir des champs semble en effet impliquer qu'il était allé travailler et non faire une simple promenade, comme l'ont prétendu quelques interprètes.
Le procès et l'exécution de Jésus, avec toutes les allées et venues auxquelles ils donnèrent lieu s'accorderaient du reste difficilement avec un jour de repos légal et de grande fête religieuse.
(Voir, sur cette question de la date de la mort du Sauveur, Jean 13.1,note, et comparez F. Godet, Commentaire sur saint Luc, 3e Ă©d. p. 446 et suivants, 547 et suivants)
On donnait aux suppliciés, dans une intention compatissante, au moment de l'exécution, une boisson destinée à les étourdir. Il faut remarquer ce verbe à l'imparfait, si familier à Marc : ils lui donnaient, lui offraient avec insistance ce vin, mais Jésus le refusa ; il voulut conserver toutes ses facultés et épuiser la coupe des souffrances.
Voir, sur ces deux actes, Matthieu 27.35, notes.
Cette indication ne saurait s'accorder avec Jean 19.14, où il est dit qu'à la sixième heure (midi) Jésus était encore chez Pilate, qui allait le livrer aux Juifs. Il y a donc entre Marc et Jean un écart de trois heures.
Le texte reçu ajoute un verset 28 conçu en ces termes : Ainsi cette parole de l'Ecriture fut accomplie : Il a été mis au rang des malfaiteurs. (Esaïe 53.12)
Cette citation a été faite par le Seigneur lui-même, dans la nuit de ses souffrances. (Luc 22.37) Inscrite d'abord à la marge, elle a passé dans le texte de notre évangile ; elle y paraissait fort bien à sa place à la suite du verset 27.
Détruire et rebâtir le temple était une allusion ironique au faux témoignage porté contre Jésus. (Marc 14.58)
Ces mots : sauve-toi toi-même, étaient une amère raillerie de la prétention que Jésus avait de sauver les autres. (Marc 15.31 ; Luc 23.35)
Marc seul rapporte leur invocation au Christ, au roi d'Israël. Ils veulent voir pour croire. Hélas ! si même Jésus était descendu de la croix devant leurs yeux, ils n'auraient pas cru, parce qu'ils s'en étaient rendus incapables et indignes.
L'insultaient ou lui disaient des outrages. Ces insultes sont attribuées aux deux brigands crucifiés, tandis que le récit de Luc nous fait connaître les sentiments bien différents de l'un d'eux. (Luc 23.40 et suivants) Voir Matthieu 27.44, note.
- Quant à ces mots : il y eut des ténèbres, voir Matthieu 27.45, note.
Marc a conservé la prononciation syriaque ou araméenne du mot Eloï, mon Dieu.
En hébreu, on dit Eli, (Psaumes 22.2) et c'est sans doute sous cette dernière forme que Jésus prononça ces paroles, telle qu'elles sont dans le psaume qui occupait alors ses pensées. Elle expliquerait mieux la méprise ou le jeu de mots rapportés au verset suivant : il appelle Elie. (Matthieu 27.47, note.)
On a tenté de concilier les deux récits en supposant que même ici, et malgré le mot : en disant, ce n'est pas le même homme qui agit et qui parle ; mais ce serait faire violence au texte.
On pourrait plutôt attribuer un sens sérieux à ces paroles : voyons si Elie vient, en supposant que celui qui les prononça était un Israélite qui, d'après la prophétie, attendait le retour d'Elie. (Marc 9.11)
Mais le récit de Matthieu parait le plus naturel.
Marc ni Matthieu ne nous disent quelles paroles Jésus prononça ainsi à haute voix ; mais Jean (Jean 19.30) et Luc (Luc 23.46) nous les ont précieusement conservées.
Marc fait l'observation que cet officier romain se tenait en face de lui (de Jésus), c'est-à -dire qu'il avait pu tout voir, tout entendre, recevoir les impressions profondes de ces grandes scènes de Golgotha.
C'est la même pensée que Matthieu a exprimée en disant : "ayant vu ce qui était arrivé." Mais, d'après le texte reçu, Marc dit que ce qui a attiré l'attention du centenier, c'est que Jésus "eût ainsi expiré après avoir crié."
De nombreux et éminents exégètes en ont conclu que le centenier fut frappé de ce que Jésus en rendant l'esprit avait encore la force de jeter un grand cri. Il y aurait vu un miracle, qui l'aurait amené à croire que ce mourant était un héros, un fils des dieux.
Certes, il faut répéter ici : "La lettre tue." Ce ne fut pas la forte voix de Jésus mourant, mais bien les paroles qu'il prononça, cette prière, expression d'une ineffable confiance en Dieu : "Père, je remets mon esprit entre tes mains !" qui firent une impression profonde sur le centenier. (verset 37, note.)
- D'ailleurs le mot : après avoir crié manque dans les manuscrits les plus anciens (Sin., B), la plupart des critiques le suspectent, comme une glose tirée de Matthieu 27.50.
Voir, sur ce récit de la sépulture de Jésus, Matthieu 27.57-61, note, et comparez Luc 23.50-56 et Jean 19.38 et suivants
Ces mots de Marc : comme c'était la préparation, c'est-à -dire la veille du sabbat qui allait commencer à six heures, expliquent pourquoi Joseph d'Arimathée se hâta de mettre à exécution son pieux dessein.
Conseiller de distinction, il avait beaucoup à perdre en embrassant ainsi la cause du Crucifié ; il lui fallait donc du courage (s'étant enhardi) pour se rendre dans le palais de Pilate et lui demander le corps de Jésus ; mais ce courage, il l'eut, parce qu'il était disciple de Celui qu'il voulait honorer (Matthieu 27.58, note ; comparez Jean 19.38), ou, comme le dit Marc, parce qu'il attendait, lui aussi (avec beaucoup d'autres), le royaume de Dieu.
Encore un témoignage historique que Jésus était bien réellement mort. Marc seul a conservé ce trait.
Marc choisit Ă dessein ce terme pour faire comprendre que Pilate accorda gratuitement Ă Joseph sa demande.
On aurait bien pu supposer, en effet, que l'avare gouverneur eût profitée de cette occasion pour exploiter le riche sénateur juif ; l'histoire fournit des exemples d'une telle cupidité en des cas semblables.
Selon le vrai texte, elles revinrent au sépulcre après que cet acte eût été accompli et constatèrent où on avait mis Jésus. Matthieu (Matthieu 27.61) nous apprend qu'elles restèrent là longuement, "assises vis-à -vis du sépulcre," s'oubliant dans leur contemplation et leur douleur.
Au reste, l'évangéliste va nous dire quelle était leur intention. (Marc 16.1)
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