TopFormation Les 7 miracles

Matthieu 22

    • 1 Chapitre 22.

      1 Ă  14 Parabole des noces.

      Grec : et Jésus répondant.

      Ce mot, qui revient si fréquemment dans les évangiles, peut sans doute être considéré comme un hébraïsme et signifier : prendre la parole. Mais dans la plupart des cas il y a réellement une réponse de Jésus à des objections ou à des pensées non exprimées. (Matthieu 11.25)

      La parabole qui va suivre est en effet une réponse aux mauvais desseins manifestés par les adversaires. (Matthieu 21.46, note.) Matthieu seul a conservé cette parabole. Marc et Luc terminent par la parabole des vignerons l'entretien qui précède avec les principaux du peuple ; puis ils passent à la question concernant le tribut, que Matthieu rapporte ci-dessous. (verset 15 et suivants)

      2 Voir sur ce terme le royaume des cieux, Matthieu 3.2, note.

      Ces mots des noces pour son fils doivent s'entendre dans leur sens littéral. Ils ne signifient ni un festin en général, ni une fête donnée par ce roi à l'occasion de l'avènement de son fils au pouvoir, comme l'ont pensé, on ne sait trop pourquoi, un grand nombre d'exégètes.

      Nous retrouvons ici l'image touchante et profonde sous laquelle le Sauveur nous est représenté comme l'Epoux de son Eglise. (Matthieu 25.1 ; Apocalypse 21.2,9 ; Matthieu 9.15 ; Jean 3.29 ; Ephésiens 5.22 et suivants)

      - On voit dès ces premiers traits de la parabole qu'elle n'est point identique à celle que rapporte Luc 14.16 et suivants Elle en diffère aussi bien par le temps où elle fut prononcée et l'occasion qui y donna lieu, que par son contenu. Ce sont deux instructions différentes, avec quelques traits analogues, que le Seigneur pouvait parfaitement donner sous ces deux formes

      3 Grec : "pour appeler les appelés aux noces," c'est-à-dire, ceux qui avaient déjà reçu l'invitation d'assister aux noces.

      Pour expliquer ce trait, on se réfère généralement à l'usage oriental d'inviter une première fois, quelque temps à l'avance puis une seconde fois, le jour même de la fête. Mais peut-être cette seconde invitation n'a-t-elle lieu, dans la parabole, que parce que les invités tardaient à venir.

      Ici, il y a une intention bien arrêtée de refuser. Plus tard, (verset 5) une négligence qui dénote le mépris de l'invitation. Enfin d'autres vont jusqu'à la haine et à la violence ; (verset 6) la même gradation que dans la parabole des vignerons. (Matthieu 21.33 et suivants)

      4 Cette seconde invitation est faite en termes plus pressants que la première.

      Les grands préparatifs que le roi fait annoncer par ses serviteurs auraient dû être pour les invités un puissant motif de venir, et rendront bien plus coupables leur mépris et leur ingratitude.

      5 Grec : à son propre champ. La jouissance de sa propriété lui suffit, et il méprise l'invitation. L'autre, pressé par la cupidité d'acquérir, s'en va à son trafic.
      6 Au mépris des uns se joint la haine, la violence des autres. (Comparer Matthieu 21.35)
      7 Jérusalem. Deux terribles châtiments qui furent exécutés à la lettre. (Comparer Matthieu 21.41)

      - Le texte reçu, avec C, ajoute l'ayant appris, après le roi. Ces mots manquent dans Sin., B et plusieurs majuscules ; ils ne sont point nécessaires à la clarté du récit.

      8 Le mot alors marque un moment important et décisif dans les développements du royaume de Dieu. (Voir l'explication de la parabole verset 14, note.)

      En quoi consistait l'indignité des invités ? Les versets qui précèdent (versets 4-7) le disent assez clairement.

      9 C'est-Ă -dire dans les lieux oĂą le peuple a l'habitude de se rassembler.
      10 Des pécheurs notoires, aussi bien que des gens à bonne réputation. Peut être ces deux catégories correspondent-elles d'une part aux péagers et aux femmes de mauvaise vie, d'autre part aux pharisiens. (Matthieu 21.31)

      Grec : "De gens étendus à table." Ainsi donc, les hommes de cette seconde invitation l'acceptèrent en très grand nombre. Mais accepter ne suffit pas encore pour être définitivement admis aux noces. (versets 11,14)

      12 Comme tous ces invités avaient été rassemblés dans les carrefours et que la plupart devaient être très pauvres, le roi ne pouvait pas s'attendre à ce qu'ils eussent tous un habit de noces digne de paraître à sa cour.

      Aussi un grand nombre d'interprètes recourent-ils, pour expliquer ce trait, à l'usage oriental d'offrir aux invités un manteau de fête (kaftan) avec lequel ils pouvaient se présenter convenablement à la cour d'un prince. Ce vêtement serait ainsi un don gratuit et celui qui l'aurait méprisé serait sans excuse.

      - Sur le mot ami, comparez Matthieu 20.13, note.

      Il n'eut rien à répondre à la question du roi. Il vient un temps où le pécheur ne trouvera plus d'excuses.

      13 Comparer sur ces derniers mots Matthieu 8.12, note. Après les mots liez-le pieds et mains, le texte reçu, avec C et la plupart des majuscules, ajoute : emportez-le, mots qu'on ne trouve pas dans Sin., B et les versions.
      14 Puisque la salle des noces fut remplie, (verset 10) les élus n'étaient pas en si petit nombre, mais ils le sont toujours, comparés aux multitudes d'appelés. Cet appel est fait de la part de Dieu dans l'intention que celui qui l'entend soit sauvé.

      Mais ni l'appel, ni même l'acceptation ne suffisent pour cela, comme le prouve le dernier trait de notre parabole. Il faut de plus un acte de la grâce souveraine de Dieu. Mais cet acte n'est point arbitraire ; Dieu possède le secret de le mettre en harmonie avec la liberté humaine, de telle sorte que celui qui est finalement rejeté l'est par sa faute, (verset 12) et que celui qui est sauvé sait qu'il l'est par la pure grâce de Dieu. (Ephésiens 1.4 ; Philippiens 2.13)

      - Jetons maintenant un regard sur le sens de toute la parabole. Le roi qui fait les noces de son fils c'est Dieu, (verset 2) et ces noces c'est l'établissement de son règne, qui un jour sera élevé à la perfection. Tout, dans ce royaume, où le pécheur est invité à entrer, est préparé par la libre grâce de Dieu ; le salut est absolument gratuit. (verset 4)

      La première invitation eut lieu par Jésus-Christ lui-même et par ses apôtres (Meyer), ou en pressant davantage les images de la parabole (Weiss), par les prophètes d'abord, (verset 3) puis par Jean-Baptiste et Jésus-Christ ; (versets 4-6) les serviteurs qui la poursuivent plus tard (versets 8-10) sont ses disciples.

      Les premiers invités représentent le peuple d'Israël et ses chefs. Leur refus, leur mépris de l'invitation, et plus encore la haine violente qu'ils manifestèrent contre le Maître et ses serviteurs, ne justifièrent que trop le terrible châtiment qui vint les atteindre et la destruction de leur ville.

      Alors (verset 8) commence une époque toute nouvelle dans le règne de Dieu ; son peuple s'en est montré indigne ; les serviteurs sont envoyés vers les nations païennes, auxquelles ils portent l'invitation, et la salle des noces se remplit. (versets 9,10) Magnifique prédiction de l'avenir ! (Romains 11.25)

      Cette transformation du règne de Dieu, prévue dans notre parabole, est expressément proclamée par l'apôtre Paul au moment où elle s'accomplit. (Actes 13.46)

      La première partie de la parabole est dirigée contre les chefs du peuple juif ; (verset 1, note) elle établit un grand contraste entre ce peuple et les païens.

      Dans la dernière partie (versets 11-13) la pensée de Jésus se généralise ; la parabole enseigne le caractère intérieur et spirituel du royaume des cieux ; l'homme qui n'avait point un habit de noces représente toute la catégorie de ceux qui sont extérieurement entrés dans le royaume sans que rien ait changé dans les dispositions de leur cœur.

      L'habit de noces, c'est la justice intérieure, la sanctification qui s'obtient par la repentance et la foi au Sauveur. (Matthieu 5.20 ; 6.33) Ils n'ont donc pas tort, les interprètes qui voient dans cet habit de noces Christ lui-même et sa justice dont le pécheur doit être revêtu. (Galates 3.27 ; Romains 3.20 et suivants ; comparez Esaïe 61.10)

      Mais la pleine révélation de cette profonde vérité du salut était encore réservée pour le temps gui suivrait la mort rédemptrice du Sauveur. Le terrible châtiment infligé à ce malheureux convive, et qui étonne au premier abord, montre la culpabilité de ceux qui, préférant les haillons de leur propre justice à la justice parfaite qui leur est offerte, refusent de soumettre leur cœur irrégénéré à la sanctification, sans laquelle nul ne verra le Seigneur.

      15 La lutte dans le temple. Deuxième phase

      15 à 22 Question des pharisiens et des hérodiens sur le tribut à César.

      Comparer Marc 12.13-17 ; Luc 20.20-26.

      - Il parait donc que les pharisiens, députés par le sanhédrin, (Matthieu 21.23,45) étaient présents jusqu'ici et ont entendu la parabole qui précède.

      Maintenant ils s'en vont et tout le fruit qu'ils retirent de cette instruction, c'est le dessein toujours plus arrêté de perdre Jésus. Ils veulent le surprendre en parole (grec le prendre au piège dans une parole), c'est-à-dire lui arracher par ruse quelque déclaration qui puisse le compromettre. (Matthieu 21.23, note.)

      Luc ajoute : "pour le livrer aux magistrats et à l'autorité du gouverneur."

      16 Les pharisiens envoient leurs disciples, soit parce qu'ils pensaient qu'ils exciteraient moins de défiance, soit pour ne pas se compromettre eux-mêmes dans cette tentative.

      Mais ils s'étaient concertés auparavant avec les hérodiens. Le caractère de ce parti mentionné trois fois dans les évangiles (Marc 3.6 ; 12.13) et dont Josèphe ne parle pas, est discuté.

      C'était probablement, non une secte religieuse, mais un parti politique attaché à la dynastie des Hérode, représentée alors par Hérode Antipas, tétrarque de Galilée. Mais tandis que De Wette, Néander, Winer voient dans les hérodiens des partisans de la domination romaine, Keim, Bleek, Weiss les considèrent comme les représentants d'un parti national qui aspirait à voir la Palestine réunie sous le sceptre d'Hérode.

      D'après Reuss et M. Godet, les hérodiens, comme les pharisiens, revendiquaient la souveraineté nationale mais les pharisiens la voulaient contre les Romains, les hérodiens par les Romains. On comprend dès lors que ces deux partis, habituellement opposés, (Luc 13.31) se soient unis pour poser à Jésus la question du verset 17, question qu'eux-mêmes résolvaient de manière différente.

      Ces paroles de flatterie sont destinées à capter la confiance de Jésus. Par la voie de Dieu, ils entendent la vraie religion et la vraie morale, la conduite prescrite par Dieu. Et les deux phrases qui suivent signifient : "ni la crainte des hommes ni le désir d'obtenir leur faveur ne pourront t'engager à manquer à la vérité."

      17 La question est catégorique ; ce oui ou non exige une réponse claire et nette.

      Le tribut ou le cens annuel et par tête se pavait à César, c'est-à-dire à l'empereur, qui était alors Tibère.

      Les Juifs haïssaient cet impôt, signe de leur asservissement et ils pensaient ne le devoir qu'aux chefs légitimes de la théocratie. Si donc Jésus décidait la question en faveur du tribut, les pharisiens n'auraient pas manqué d'exciter contre lui la haine et le mépris du peuple en le représentant comme un partisan des Romains, si, au contraire, il se prononçait contre l'impôt les hérodiens auraient témoigné contre lui et l'auraient fait condamner par le procureur romain, comme excitant à la révolte.

      18 Ce mot sévère montre combien Jésus avait pénétré leur malice ou leur méchanceté.

      "Il se montre Ă  eux vrai, comme ils l'avaient dit." (verset 16) Bengel.

      19 Un denier romain, monnaie dont on se servait pour payer le tribut.
      21 L'image et l'inscription que portait la monnaie qui avait cours dans le pays Ă©taient la preuve palpable de la domination et du droit de CĂ©sar.

      Il fallait donc payer l'impôt et remplir toutes les obligations civiles du citoyen envers le souverain. Mais, d'autre part, Dieu restait le souverain de son peuple ; chaque âme porte son image et son inscription ; c'est donc à lui qu'il s'agit de rendre tout ce qui lui est dû, non seulement le tribut pour le service du temple, mais l'honneur l'adoration, le cœur, la vie entière.

      Dans ces paroles, Jésus n'examine point la légitimité de la domination romaine ; comme Israélite, il n'y a pas de doute qu'il ne déplorât la conquête, mais il veut que son peuple considère son asservissement comme un châtiment de Dieu et qu'il s'en humilie.

      Il pose donc le principe qu'un pouvoir qui existe de fait doit être reconnu comme autorisé ou permis par la Providence divine. Le chrétien est tenu de s'y soumettre et ne peut avoir recours à des moyens illégaux ou violents pour s'y soustraire. Mais aussi cette parole du Sauveur établit la distinction la plus précise entre les deux sphères du temporel et du spirituel, des droits de César et des droits de Dieu. Là où le pouvoir a la prétention d'empiéter sur les droits de la conscience qui sont ceux de Dieu, c'est le cas de redire avec les apôtres : "Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes," (Actes 5.29)

      22 Même ses adversaires ne peuvent refuser leur admiration à une réponse qui dévoilait la limpide pureté de l'âme de Jésus, qui l'élevait au-dessus du conflit des partis, jusqu'à la région sereine de la vérité. On lui proposait une alternative exclusive entre deux devoirs, et il se place à une hauteur qui les concilie dans une pleine harmonie. Aussi les adversaires s'en allèrent sans avoir trouvé dans la réponse de Jésus le moindre prétexte de l'accuser.
      23 23 à 33 Questions des saduccéens sur la résurrection.

      Comparer Marc 12.18-27 ; Luc 20.27-40.

      Ce jour-là : à peine Jésus a, par sa sagesse, échappé à un piège de ses adversaires, que déjà un autre lui est tendu. Dans ces journées de lutte suprême, l'inimitié des divers partis qui avaient résolu sa mort ne lui laissait pas de répit. Tantôt ce sont les pharisiens, tantôt les sadducéens qui s'attaquent à lui. Sur ces deux partis politico-religieux, opposés l'un à l'autre, voir Matthieu 3.7, note.

      24 Deutéronome 25.5 et suivants Cette prescription légale, qui avait pour but la conservation des familles et des tribus en Israël, est citée ici en abrégé
      28 Sur une histoire absurde, et qui était probablement de leur propre invention, les sadducéens fondent une question plus absurde encore, qui avait pour but à la fois de mettre la doctrine de la résurrection en opposition avec la loi et de la rendre ridicule. La réponse de Jésus va réduire à néant ce double dessein.
      29 L'erreur des sadducéens tenait à deux causes :

      1° leur ignorance des Ecritures qu'ils comprenaient mal, même en les citant, et qui renferment la doctrine de la résurrection ;

      2° leur ignorance de la puissance de Dieu, puisque dans leurs vues charnelles et matérielles de la résurrection, ils semblaient refuser à Dieu le pouvoir de donner à l'homme un "corps spirituel," glorifié, adapté à une existence céleste.

      Cette dernière erreur est réfutée par le verset 30, la première par les versets 32,33. Aujourd'hui encore, toutes les objections qu'on fait à la grande doctrine de la résurrection proviennent de ces deux causes.

      30 A la résurrection signifie : dans l'état où l'homme sera introduit par la résurrection. De ces deux termes se marier et être pris en mariage, le premier se rapporte à l'homme, le second, à la femme.

      La comparaison établie entre l'homme et les anges de Dieu (le mot de Dieu manque dans B, D, I'Itala) ne signifie pas qu'il échangera la nature humaine contre la nature des anges, ni que la distinction des sexes aura cessé d'exister, mais simplement que l'homme, doué d'un corps incorruptible, (1Corinthiens 15.42-44) ne pouvant plus mourir, n'aura plus besoin que sa race soit conservée par l'institution du mariage. (Comparer Luc 20.36)

      En général, toutes les relations de la terre, pour autant qu'elles auront été purement humaines, fondées sur "la chair et le sang qui ne peuvent hériter le royaume de Dieu," seront dissoutes. L'union des âmes seule, fondée sur une foi vivante, pénétrée de l'amour divin, qui ne périt jamais, subsistera à toujours dans la perfection.

      32 D'après une variante, il faudrait retrancher le premier de ces mots Dieu, et traduire : "Il n'est pas le Dieu des morts." Le sens resterait exactement le même, mais il est très probable que cette suppression dans Sin. et D, n'est qu'une correction d'après Marc et Luc.

      - Interprétation profonde et sublime de la parole que Dieu adressa à Moïse près du buisson ardent. (Exode 3.6)

      Quand cette parole fut prononcée, il y avait des siècles que ces patriarches étaient morts. Or l'Eternel, qui se nommait pourtant leur Dieu ne pouvait pas entendre par là qu'il était le Dieu d'un peu de poussière reposant dans un tombeau, mais le Dieu d'êtres immortels qui vivaient en lui. (Comparer Luc 20.38 ; voir aussi une pensée semblable dans Hébreux 11.16)

      On pourrait objecter que ces paroles prouvent que les patriarches étaient encore vivants, et non qu'ils ressusciteraient au dernier jour mais l'Ecriture ignore l'idée païenne d'une immortalité indépendante de la vie en Dieu et dans un état d'esprit pur.

      Cette idée, fondée sur un faux spiritualisme, ne saurait être l'objet de l'espérance du chrétien qui sait par la révélation que c'est tout son être, "l'esprit l'âme et le corps," qui doit être rendu à la parfaite vie. (1Thessaloniciens 5.23 ; comparez 1Corinthiens 15.20 et suivants) A ce point de vue, seul conforme aux Ecritures, la parole divine interprétée par Jésus emportait l'assurance de la résurrection.

      33 La foule qui n'était pas imbue de préjugés, ni aveuglée par de faux systèmes, nous ne lisons pas que les sadducéens eux aussi aient été frappés de son enseignement, bien moins encore qu'ils aient été amenés à la foi.
      34 34 à 40 Question d'un légiste sur le grand commandement.

      Comparer Marc 12.28-34

      - Les pharisiens, victorieusement repoussés eux-mêmes par le Seigneur, (verset 15 et suivants) ont appris que les sadducéens ayant aussi dirigé une attaque contre lui, (verset 23 et suivants) ont eu la bouche fermée et s'en sont allés confus.

      Là-dessus ils s'assemblent de nouveau, tout heureux, sans doute, que leurs adversaires aient été confondus sur une question qui les divisait, celle de la résurrection, et de l'existence des anges.

      Aussi chargent-ils l'un d'entre eux (verset 35) d'adresser à Jésus une question moins captieuse que les précédentes. Ils ne désarment pas cependant, car l'expression employée par Matthieu implique, d'après Holtzmann et Weiss, une intention hostile : ils s'assemblent pour se conjurer, se liguer contre Jésus. Ce sont les mêmes termes que Psaumes 2.2 (Septante) et Actes 4.26

      35 Un légiste était un de ces savants, à la fois théologiens et jurisconsultes, nommés fréquemment scribes ou docteurs de la loi, pour autant qu'ils étaient appelés à enseigner. (Comparer Matthieu 23.2, note)

      D'après Marc, (Marc 12.28 et suivants) qui rapporte le dialogue d'une manière plus complète, ce légiste n'aurait pas été animé de dispositions hostiles, car Jésus porte sur lui un jugement favorable.

      L'expression pour l'éprouver n'implique du reste pas nécessairement une intention hostile. (Comparer Jean 6.6)

      Peut-être les pharisiens chargèrent-ils ce légiste de porter la parole, précisément parce qu'il était plus modéré que la plupart d'entre eux. Peut-être aussi reçut-il de la présence et de la parole de Jésus une impression sérieuse qui changea les dispositions de son cœur.

      36 Cette question sur l'importance relative des divers commandements de la loi était alors fréquemment débattue parmi les rabbins, mais d'une manière littérale et superficielle, comme toutes les autres questions religieuses.
      37 Deutéronome 6.5, cité librement d'après les Septante, qui toujours traduisent le nom de Jéhova, I'Eternel, par le mot de Seigneur.

      Aimer Dieu de tout son cœur de toute son âme, de toute sa pensée (en hébr. force), c'est l'aimer de toutes les puissances de l'être moral ; de sorte que toutes les facultés de l'âme, affections, pensées, volonté, désirs, soient pénétrées dominées par cet amour, qui devient ainsi le mobile unique de toutes les actions, de toute la vie.

      Jésus ne dit pas comment l'homme, pécheur et égoïste, parvient à aimer ainsi. C'est à l'Evangile tout entier et bien compris par le cœur, qu'il appartient de nous l'apprendre.

      38 Le texte reçu porte : le premier et le grand.

      L'ordre de ces termes, ici rétabli d'après Sin. B, D, les versions, est aussi plus conforme à la question du légiste. (verset 36)

      Ce commandement de l'amour est le grand et le premier parce qu'il renferme l'accomplissement de tous les autres et qu'il est l'essence même de la vie religieuse et morale. (Jean 14.15 ; 15.10 ; 1Jean 5.3 ; Romains 13.8-10)

      39 LĂ©vitique 19.18. Ce commandement est semblable au premier dans son essence mĂŞme, en tant que l'amour vrai du prochain n'est qu'une application de l'amour pour Dieu, un reflet de l'amour de Dieu en nous, et aussi parce que la pratique de ce commandement accomplit tous nos devoirs, toutes nos obligations envers le prochain.

      L'aimer comme soi-même, c'est renverser la barrière qui sépare le moi du toi, l'égoïsme, cause de toutes les divisions, transgression habituelle de ce commandement. L'homme qui aime ainsi son prochain, désire son bonheur comme le sien propre et y contribue selon ses forces, comme s'il s'agissait de lui-même.

      40 Grec : A ces deux commandements est suspendue...C'est-à-dire que tout ce qui est écrit dans la loi et même dans les prophètes (Matthieu 5.17, note) sur les rapports de l'homme avec Dieu et avec son prochain, tient par son essence même à ces deux commandements qui en sont la réalisation vivante.

      Par ces paroles Jésus a répondu pleinement a la question du légiste qui ne put que l'approuver de tout son cœur. (Marc 12.32)

      Cette réponse est aussi très remarquable parce qu'elle montre que, déjà dans l'Ancien Testament, l'amour est le fondement de toute obéissance. C'est là le point central d'union entre les deux alliances. Seulement, par l'Evangile, cet amour a été plus complètement révélé de la part de Dieu et plus abondamment réalise dans le cœur de ses enfants.

      42 41 à 46 La question de Jésus : de qui le Christ est-il le fils ?

      Comparer Marc 12.35-37 ; Luc 20.41-44.

      - Les pharisiens s'étaient assemblés quand le légiste posa à Jésus la question précédente (versets 34,35) Le Sauveur en profite pour adresser à son tour à ses adversaires une question dont le but n'était point seulement de leur montrer leur ignorance, de les embarrasser et de les forcer au silence, (verset 46) mais de réveiller en eux, si possible, une idée plus élevée de celui qu'ils attendaient comme Messie. C'était là précisément le point essentiel sur lequel portaient toutes leurs attaques contre lui.

      Quelle est votre opinion sur le Messie que vous attendez ? De qui doit-il être le descendant, selon les prophéties ?

      Les pharisiens et le docteur de la loi répondent sans hésiter, conformément aux prophéties qu'ils connaissaient bien. Et tel est aussi l'enseignement du Nouveau Testament. (Matthieu 1.1 ; Luc 1.32,69 ; 3.31 ; Romains 1.3 ; 2Timothée 2.8)

      44 Psaumes 110.1 cité d'après les Septante, conformes à l'hébreu.

      Seulement, tandis qu'on lit dans le Psaume et dans la citation qu'en fait Luc 20.43 ces mots : "jusqu'à ce que j'aie mis tes ennemis pour marche-pied de tes pieds," le vrai texte de Matthieu, ici rétabli, porte sous tes pieds. Marc 12.36 cite de la même manière.

      45 Puisque David, parlant sous l'inspiration de l'Esprit de Dieu (grec en esprit), donne au Messie un titre divin, et rappelle un oracle de l'Eternel qui lui a dit : Assieds-toi à ma droite, c'est-à-dire prends part à ma puissance et à la domination de l'univers, comment le Messie ne serait-il que le descendant de David selon la chair ?

      N'y a-t-il pas contradiction entre sa condition de fils de David et la qualité de Seigneur que David lui-même lui attribue ?

      Evidemment une telle question devait élever la pensée des auditeurs de Jésus à l'idée d'un Messie tout autre que le roi politique et terrestre qu'ils attendaient. Elle devait les amener à reconnaître la nature divine du Messie, proclamée déjà par la révélation prophétique. (Esaïe 9.5 ; Michée 5.1,3 ; Zacharie 12.10 ; Malachie 3.1)

      Ce n'est qu'en admettant que le Messie, descendant de David selon la chair, était selon l'esprit un être supérieur, divin, qu'ils pouvaient sortir de l'insoluble contradiction dans laquelle Jésus les acculait.

      Mais ils eussent perdu par là même tout motif de le condamner comme blasphémateur. (Jean 5.18 ; 10.33 ; Matthieu 26.63)

      Le silence qu'ils gardent (verset 46) prouve qu'ils ne surent que répondre, et peut-être un homme tel que le légiste (Marc 12.34) en prit-il occasion de réfléchir à cette importante question.

      - Ce récit, soigneusement rapporté par les trois premiers évangélistes, a fourni une abondante pâture à la critique rationaliste. Elle nie que le Psaume Psaumes 110 soit de David ; elle nie qu'il renferme aucune prophétie messianique, malgré les théologiens juifs qui l'ont toujours rapporté au Messie, malgré les auteurs du Nouveau Testament, qui reconnaissent unanimement le caractère messianique de ce Psaume (Actes 2.34 ; 1Corinthiens 15.25 et suivants Hébreux 1.13 ; 10.13, etc.) ; malgré Jésus lui-même, qui, soit dans notre passage, soit au moment le plus solennel du procès qui devait aboutir à sa condamnation, (Matthieu 26.64) s'applique à lui-même la parole du psalmiste. La même critique fait dire à Jésus précisément le contraire de ce qu'il dit, prétendant, par exemple, que tout son raisonnement tend à prouver qu'il ne pouvait pas être fils de David, ou que, s'il était fils de David, il ne pouvait pas être le Messie, etc.

      On trouvera une discussion lumineuse et la réfutation de toutes ces erreurs dans le Commentaire sur l'évangile de saint Luc de M. Godet, Luc 20.41-44.

      46 Plus, jusqu'au grand interrogatoire final. (Matthieu 26.57 et suivants)

      Ici se termine le ministère de Jésus au milieu de ses adversaires.

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