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David, le roi berger

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Histoire nationale
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    • 1 Samuel 16

      1 Le Seigneur dit à Samuel : « T’affligeras-tu encore longtemps au sujet de Saül, alors que moi-même je l’ai rejeté et qu’il ne pourra plus être roi d’Israël ? Prends de l’huile et mets-toi en route. Je t’envoie chez Jessé, à Bethléem, car j’ai choisi parmi ses fils le roi qu’il me faut. » –
      2 « Comment faire ? demanda Samuel. Si j’y vais, Saül l’apprendra et me tuera. » – « Prends avec toi un veau, dit le Seigneur. Tu diras que tu viens m’offrir un sacrifice,
      3 et tu inviteras Jessé à la cérémonie. Je t’apprendrai ce que tu auras à faire : tu consacreras roi à mon service celui que je t’indiquerai. »
      4 Samuel obéit et se rendit à Bethléem. Les anciens de la ville, tout inquiets, vinrent au-devant de lui et demandèrent : « Ta venue annonce-t-elle quelque chose d’heureux ? » –
      5 « Oui, répondit-il. Je suis venu offrir un sacrifice au Seigneur. Purifiez-vous pour la cérémonie et venez ensuite avec moi. » Samuel invita aussi Jessé et ses fils à se purifier et à participer au sacrifice.
      6 Lorsque ceux-ci arrivèrent, Samuel aperçut Éliab et se dit : « C’est certainement lui que le Seigneur a choisi. »
      7 Mais le Seigneur lui dit : « Ne te laisse pas impressionner par sa mine et sa taille imposante, car je ne l’ai pas choisi. Je ne juge pas de la même manière que les hommes ; les hommes s’arrêtent aux apparences, mais moi je vois jusqu’au fond du cœur. »
      8 Jessé appela ensuite Abinadab et le fit passer devant Samuel, qui déclara : « Le Seigneur n’a pas non plus choisi celui-ci. »
      9 Jessé fit passer Chamma, mais Samuel répéta : « Le Seigneur n’a pas non plus choisi celui-ci. »
      10 Jessé fit ainsi passer sept de ses fils devant Samuel, mais Samuel lui dit : « Le Seigneur n’a choisi aucun d’eux. »
      11 Puis il ajouta : « Sont-ils tous là ? » – « Non, répondit Jessé ; il y a encore le plus jeune, David, qui garde les moutons. » – « Envoie-le chercher, ordonna Samuel. Nous ne commencerons pas le repas sacrificiel avant qu’il soit là. »
      12 Jessé le fit donc venir. Le jeune homme avait le teint clair, un regard franc et une mine agréable. Le Seigneur dit alors à Samuel : « C’est lui, consacre-le comme roi. »
      13 Samuel prit l’huile et en versa sur la tête de David pour le consacrer, en présence de ses frères. L’Esprit du Seigneur s’empara de David, et fut avec lui dès ce jour-là. Ensuite Samuel s’en retourna à Rama.
      14 L’Esprit du Seigneur avait quitté Saül, et un esprit mauvais, envoyé par le Seigneur, le tourmentait.
      15 Les serviteurs de Saül lui dirent : « Nous savons qu’un esprit mauvais, envoyé par Dieu, te tourmente.
      16 Il te suffit de donner un ordre ; nous sommes à ta disposition. Nous te trouverons quelqu’un qui sache jouer de la lyre. Ainsi, lorsque l’esprit mauvais s’abattra sur toi, le musicien jouera et cela te soulagera. » –
      17 « D’accord, répondit Saül, cherchez-moi un bon musicien et amenez-le-moi. »
      18 Un des serviteurs dit : « Je connais justement quelqu’un, un fils de Jessé, de Bethléem ; c’est un bon musicien, un homme de valeur, et un soldat. Il s’exprime avec intelligence et il a belle apparence. De plus, le Seigneur est avec lui. »
      19 Saül envoya des messagers dire à Jessé : « Envoie-moi ton fils David, le gardien de moutons. »
      20 Jessé prit un âne, le chargea de pain, d’une outre de vin et d’un chevreau, et il remit le tout à David pour Saül.
      21 Dès que David arriva chez Saül, il entra à son service. Saül éprouva une si vive affection pour lui qu’il lui confia le soin de porter ses armes.
      22 Puis Saül fit dire à Jessé : « Je désire que David demeure à mon service, car je l’apprécie beaucoup. »
      23 Dès lors, quand l’esprit mauvais envoyé par Dieu s’abattait sur Saül, David prenait sa lyre et en jouait. Cela soulageait Saül, il se calmait et l’esprit mauvais le quittait.

      1 Samuel 17

      1 Les Philistins réunirent leurs armées pour une expédition ; ils se rassemblèrent à Soko en Juda, et ils établirent leur camp à Éfès-Dammim, entre Soko et Azéca.
      2 De leur côté, Saül et l’armée d’Israël se rassemblèrent et campèrent dans la vallée du Térébinthe ; puis ils se rangèrent en ordre de bataille face aux Philistins.
      3 Ainsi les Philistins et les Israélites se trouvaient sur des hauteurs de part et d’autre de la vallée.
      4 Un soldat philistin s’avança hors des rangs, pour lancer un défi aux Israélites. Il était de la ville de Gath et s’appelait Goliath. Il mesurait près de trois mètres ;
      5 il avait mis un casque et des jambières de bronze, ainsi qu’une cuirasse à écailles pesant soixante kilos. Il portait en bandoulière un sabre de bronze.
      7 Il avait aussi une lance dont le bois était gros comme le cylindre d’un métier à tisser et dont la pointe de fer pesait plus de sept kilos. Devant lui, marchait son porteur de bouclier.
      8 Goliath s’arrêta et cria aux soldats israélites : « Pourquoi vous êtes-vous mis en ordre de bataille ? Je suis un Philistin ; vous, des sujets de Saül. Choisissez parmi vous un homme qui vienne me combattre.
      9 S’il peut me vaincre et me tuer, nous serons vos esclaves ; mais si c’est moi qui peux le vaincre et le tuer, c’est vous qui serez nos esclaves.
      10 Aujourd’hui, je lance un défi à votre armée, ajouta-t-il. Envoyez-moi donc un homme pour que nous nous battions. »
      11 Lorsque Saül et toute son armée entendirent ces paroles du Philistin, ils furent écrasés de terreur.
      12 David était fils de Jessé, du clan d’Éfrata, qui habitait Bethléem de Juda ; Jessé avait huit fils, et, à l’époque de Saül, il était un notable respecté.
      13 Ses trois fils aînés, Éliab, Abinadab et Chamma, avaient été mobilisés ; ils étaient partis combattre avec Saül. Quant à David, le plus jeune,
      15 il allait servir Saül et revenait régulièrement s’occuper des moutons de son père, à Bethléem.
      16 Pendant quarante jours, Goliath le Philistin se présenta matin et soir en face de l’armée d’Israël.
      17 Un de ces jours-là, Jessé dit à David : « Prends ce sac de grains grillés et ces dix pains, et apporte-les rapidement au camp pour tes frères.
      18 Prends également ces dix fromages, que tu offriras au commandant de l’unité. Tu verras si tes frères sont en bonne santé, et tu me rapporteras d’eux un signe prouvant que tout va bien.
      19 Tu les trouveras avec Saül et toute l’armée d’Israël dans la vallée du Térébinthe, où ils affrontent les Philistins. »
      20 Tôt le lendemain matin, David confia ses moutons à un gardien, prit ce qu’il devait emporter et s’en alla, comme Jessé le lui avait ordonné. Il arriva au camp à l’heure où l’armée allait prendre position et poussait le cri de guerre.
      21 Israélites et Philistins se mirent en ordre de bataille, face à face.
      22 David laissa ses affaires entre les mains du gardien des bagages et se rendit en hâte là où se trouvait l’armée. Il y rejoignit ses frères et leur demanda comment ils allaient.
      23 Il était en train de parler avec eux lorsque Goliath, le Philistin de Gath, sortit des rangs et répéta son défi habituel. David l’entendit.
      24 Tous les Israélites reculèrent quand ils virent Goliath, car ils avaient très peur ;
      25 on disait : « Vous voyez cet homme ! C’est pour nous provoquer qu’il s’avance ainsi. Eh bien, celui qui réussira à le tuer, le roi le comblera de richesses, lui donnera sa propre fille en mariage et accordera des privilèges à sa famille en Israël. »
      26 David demanda aux soldats qui étaient près de lui : « Quelle récompense recevra celui qui tuera ce Philistin et qui vengera ainsi l’insulte infligée à Israël ? Et qui est donc ce Philistin païen qui ose insulter l’armée du Dieu vivant ? »
      27 On répondit à David en lui répétant ce qui était promis au vainqueur.
      28 Mais son frère aîné, Éliab, l’entendit discuter avec les soldats et se fâcha : « Pourquoi es-tu venu ici ? lui dit-il. A qui as-tu laissé ton petit troupeau, dans le désert ? Je te connais bien, petit prétentieux, espèce de vaurien ! C’est pour assister au combat que tu es venu. » –
      29 « Qu’ai-je fait de mal ? demanda David. J’ai simplement posé une question. »
      30 Il tourna le dos à son frère et s’adressa à un autre soldat. Il continua de poser la même question et chacun lui donna la même réponse.
      31 Tout le monde entendit parler de l’intérêt de David pour cette affaire. Saül lui-même en fut informé. Il fit aussitôt venir David,
      32 qui lui dit : « Majesté, personne ne doit perdre courage à cause de ce Philistin. J’irai, moi, me battre contre lui. » –
      33 « Non, répondit Saül, tu ne peux pas aller le combattre. Tu n’es qu’un enfant, alors qu’il est soldat depuis sa jeunesse. » –
      34 « Majesté, reprit David, quand je garde les moutons de mon père, si un lion ou un ours vient et emporte un mouton du troupeau,
      35 je le poursuis, je le frappe et j’arrache la victime de sa gueule. S’il se dresse contre moi, je le saisis à la gorge et je le frappe à mort.
      36 C’est ainsi que j’ai tué des lions et des ours. Eh bien, je ferai subir le même sort à ce Philistin païen, puisqu’il a insulté l’armée du Dieu vivant.
      37 Le Seigneur qui m’a protégé des griffes du lion et de l’ours saura aussi me protéger des attaques de ce Philistin. » – « Vas-y donc, répondit Saül, et que le Seigneur soit avec toi. »
      38 Saül prêta son équipement militaire à David : il lui mit son casque de bronze sur la tête et le revêtit de sa cuirasse.
      39 David fixa encore l’épée de Saül par-dessus la cuirasse, puis il essaya d’avancer, mais il en fut incapable, car il n’était pas entraîné. Alors il déclara qu’il ne pouvait pas marcher avec cet équipement, par manque d’habitude, et il s’en débarrassa.
      40 Il prit son bâton et alla choisir cinq pierres bien lisses au bord du torrent ; il les mit dans son sac de berger, puis, la fronde à la main, il se dirigea vers Goliath.
      41 De son côté, Goliath, précédé de son porteur de bouclier, s’approchait de plus en plus de David.
      42 Il examina David et n’eut que mépris pour lui, car David, jeune encore, avait le teint clair et une jolie figure.
      43 Goliath lui cria : « Me prends-tu pour un chien, toi qui viens contre moi avec des bâtons ? Maudit sois-tu, par tous les dieux des Philistins !
      44 Viens ici, que je donne ta chair en nourriture aux oiseaux et aux bêtes sauvages. » –
      45 « Toi, répondit David, tu viens contre moi avec une épée, une lance et un sabre ; moi je viens armé du nom du Seigneur de l’univers, le Dieu des troupes d’Israël, que tu as insulté.
      46 Aujourd’hui même, le Seigneur te livrera en mon pouvoir ; je vais te tuer et te couper la tête. Aujourd’hui même, je donnerai les cadavres des soldats philistins en nourriture aux oiseaux et aux bêtes sauvages. Alors tous les peuples sauront qu’Israël a un Dieu,
      47 et tous les Israélites ici rassemblés sauront que le Seigneur n’a pas besoin d’épée ni de lance pour donner la victoire. Il est le maître de cette guerre et il va vous livrer en notre pouvoir. »
      48 Goliath se remit à marcher en direction de David. Celui-ci courut rapidement à la rencontre du Philistin,
      49 prit une pierre dans son sac, la lança avec sa fronde et l’atteignit en plein front. La pierre s’y enfonça et l’homme s’écroula, la face contre terre.
      50 Ainsi David triompha de Goliath et le tua, sans épée, grâce à sa fronde et à une pierre.
      51 Il courut jusqu’à Goliath, lui tira son épée du fourreau et lui coupa la tête. Alors les Philistins, voyant que leur héros était mort, s’enfuirent.
      52 Les soldats d’Israël et de Juda poussèrent leur cri de guerre et les poursuivirent jusqu’aux abords de Gath et jusqu’à l’entrée d’Écron. Des cadavres de Philistins jonchaient la route de Chaaraïm jusqu’à Gath et Écron.
      53 Les Israélites abandonnèrent la poursuite et revinrent piller le camp philistin.
      54 David prit la tête de Goliath pour l’amener à Jérusalem ; quant aux armes du géant, il les garda dans sa propre tente.
      55 Lorsque Saül avait vu David partir à la rencontre de Goliath, il avait demandé au général Abner : « De qui ce garçon est-il le fils, Abner ? » – « Je n’en sais absolument rien, Majesté », répondit le général.
      56 « Alors, tâche de savoir de qui il s’agit », ordonna le roi.
      57 C’est pourquoi, lorsque David revint au camp après avoir tué Goliath, Abner alla le chercher et l’amena devant Saül. – David avait encore à la main la tête du Philistin. –
      58 « Qui es-tu, mon garçon ? » lui demanda Saül. David répondit : « Je suis le fils de ton serviteur Jessé, de Bethléem ».

      1 Samuel 18

      1 Pendant que David achevait de parler avec Saül, Jonatan, le fils de Saül, se prit d’affection pour le jeune homme et se mit à l’aimer comme lui-même.
      2 Ce jour-là, Saül garda David auprès de lui, il ne le laissa pas retourner chez son père.
      3 Quant à Jonatan, il aimait tellement David qu’il conclut un pacte d’amitié avec lui.
      4 Il ôta le manteau qu’il portait et le lui donna ; il lui offrit également ses habits militaires, et même son épée, son arc et son ceinturon.
      5 Chaque fois que Saül l’envoyait en expédition militaire, David remportait des succès ; c’est pourquoi Saül lui confia le commandement de ses troupes de choc, ce qui plut autant aux soldats qu’aux officiers du roi.
      6 Au retour de l’armée, après que David eut tué le Philistin Goliath, des femmes de toutes les villes israélites vinrent à la rencontre du roi Saül ; elles chantaient et dansaient, au son des tambourins et d’autres instruments de musique, et poussaient des cris de joie.
      7 En chœurs alternés, elles proclamaient joyeusement : « Saül a battu des milliers d’ennemis, David en a battu des dizaines de milliers. »
      8 Saül fut agacé, irrité même par ce chant. Il se disait : « On lui en accorde dix fois plus qu’à moi ! Pour peu, on lui donnerait encore la royauté ! »
      9 Dès ce moment, il regarda David avec méfiance.
      10 Le lendemain, un esprit mauvais envoyé par Dieu s’empara de Saül, qui se mit à divaguer dans sa propre maison. David lui jouait de la lyre, comme les autres jours, et Saül tenait sa lance à la main.
      11 Soudain, il brandit sa lance en se disant : « Je vais le clouer au mur. » Mais par deux fois, David évita le coup.
      12 Saül eut peur de David, car il comprit que le Seigneur l’avait abandonné pour être avec David.
      13 C’est pourquoi il éloigna David de lui, en le désignant comme chef d’un de ses régiments. Dès lors, David participa aux expéditions à la tête de sa troupe,
      14 et à chaque fois, il rencontrait le succès, car le Seigneur était avec lui.
      15 La frayeur de Saül ne cessait d’augmenter lorsqu’il apprenait les grands succès de David.
      16 Par contre, les Israélites et les Judéens aimaient tous David, car c’était lui qui les commandait dans leurs expéditions.
      17 Saül se dit : « Je ne veux pas me débarrasser moi-même de David ; ce sont les Philistins qui s’en chargeront. » Il s’adressa donc à David et lui dit : « Voici ma fille aînée, Mérab ; je te la donnerai pour épouse, si tu te montres vaillant à mon service, en participant aux guerres du Seigneur. » –
      18 « Majesté, répondit David, je ne suis rien ; ma famille, le clan de mon père, n’est rien en Israël ! Comment pourrais-je devenir le gendre du roi ? »
      19 Mais au moment où Saül devait donner Mérab pour épouse à David, il l’accorda au contraire à Adriel, d’Abel-Mehola.
      20 Cependant Mikal, l’autre fille de Saül, tomba amoureuse de David. Lorsqu’on annonça cette nouvelle à Saül, il en fut satisfait ;
      21 il se dit en effet : « Je vais lui accorder Mikal comme épouse, et elle sera un piège pour le faire tomber entre les mains des Philistins. » – Ainsi, à deux reprises, Saül proposa à David de devenir son gendre. –
      22 Saül donna cet ordre à ses ministres : « Parlez discrètement à David ; dites-lui : “Le roi t’apprécie et nous, ses ministres, nous t’aimons. Accepte donc maintenant de devenir le gendre du roi.” »
      23 Les ministres rapportèrent ces paroles à David. Celui-ci leur dit : « Croyez-vous que ce soit une petite affaire pour moi d’entrer dans la famille royale, alors que je ne suis qu’un homme pauvre et insignifiant ? »
      24 Les ministres allèrent raconter au roi ce que David avait répondu.
      25 « Eh bien, déclara Saül, dites-lui ceci : “Le roi ne s’intéresse pas au cadeau traditionnel pour ce mariage. Il se contentera de cent prépuces de Philistins pour tirer vengeance de ses ennemis.” » Saül comptait bien que David tomberait ainsi entre les mains des Philistins.
      26 Les ministres rapportèrent ces paroles à David. Celui-ci trouva acceptable, dans ces conditions, de devenir le gendre du roi. Avant la fin du délai fixé par le roi,
      27 David et ses hommes s’étaient mis en campagne et avaient tué deux cents Philistins. David rapporta leurs prépuces et les fit compter en présence de Saül, afin de devenir son gendre. Alors le roi lui accorda sa fille en mariage.
      28 Lorsqu’il fut tout à fait évident pour Saül que le Seigneur était avec David et que Mikal, sa propre fille, l’aimait,
      29 sa crainte à l’égard de David augmenta encore et sa haine envers lui devint définitive.
      30 A cette époque, les chefs philistins partirent en campagne contre les Israélites. Or dans chaque combat, David remportait plus de succès que tous les autres officiers de Saül, de sorte qu’il jouissait d’un très grand prestige.

      1 Samuel 19

      1 Saül informa son fils Jonatan et tous ses ministres de son intention de faire mourir David. Mais Jonatan, qui avait beaucoup d’affection pour David,
      2 l’en avertit : « Saül, mon père, a l’intention de te faire mourir, dit-il. Sois sur tes gardes demain matin, trouve-toi une bonne cachette et restes-y.
      3 Je sortirai avec mon père et je l’accompagnerai dans le champ où tu te seras caché. Je lui parlerai de toi, je verrai comment il réagit et je te le ferai savoir. »
      4 Jonatan vanta à son père les qualités de David, puis il ajouta : « Toi, le roi, tu ne dois pas commettre une faute à l’égard de ton serviteur David. Il n’en a pas commis à ton égard ; au contraire il a toujours agi pour ton profit.
      5 Il a risqué sa vie pour tuer le Philistin Goliath, et ce jour-là, le Seigneur a accordé une grande victoire à Israël ; tu l’as vu et tu t’en es réjoui. Pourquoi donc te rendrais-tu coupable de verser le sang d’un innocent, en faisant mourir David sans motif ? »
      6 Saül se laissa convaincre par les propos de Jonatan et déclara : « Par le Seigneur vivant, je jure qu’il ne sera pas mis à mort. »
      7 Alors Jonatan alla chercher David, lui rapporta toute la conversation et le ramena vers Saül. David reprit son service auprès du roi comme par le passé.
      8 La guerre reprit. David partit combattre les Philistins et leur infligea une telle défaite qu’ils s’enfuirent devant lui.
      9 Un jour, l’esprit mauvais envoyé par le Seigneur s’empara de Saül, alors qu’il était chez lui, sa lance à la main. David était en train de jouer de la lyre.
      10 D’un coup de lance, Saül tenta de clouer David au mur, mais David s’écarta et la lance se planta dans le mur. David put s’échapper sain et sauf cette nuit-là.
      11 Saül envoya des gens surveiller la maison de David afin de le mettre à mort au matin. Mais Mikal, la femme de David, l’en informa et lui dit : « Si tu ne te sauves pas cette nuit, demain tu es un homme mort ! »
      12 Elle le fit alors descendre par la fenêtre et il s’enfuit pour sauver sa vie.
      13 Ensuite, elle prit l’idole familiale et la plaça dans le lit de David ; elle étendit une moustiquaire en poil de chèvre à la tête du lit et couvrit l’idole avec une couverture.
      14 Lorsque les envoyés de Saül vinrent arrêter David, Mikal leur dit : « Il est malade. »
      15 Saül les envoya une seconde fois : « Retournez voir David, leur dit-il, et ramenez-le-moi dans son lit, afin que je puisse le mettre à mort ! »
      16 Les envoyés du roi y retournèrent : ils ne trouvèrent que l’idole dans le lit, et la moustiquaire étendue à la tête du lit.
      17 Saül questionna Mikal : « Pourquoi m’as-tu trompé de cette manière ? Pourquoi as-tu laissé mon ennemi s’échapper ? » Mikal répondit : « Il m’a menacée de me tuer, si je ne le laissais pas partir. »
      18 Pendant ce temps, David avait réussi à s’échapper. Il se rendit chez Samuel, à Rama, et lui raconta tout ce que Saül lui avait fait. Alors ils allèrent ensemble s’installer à Nayoth.
      19 On informa Saül que David se trouvait à Nayoth, près de Rama.
      20 Saül envoya de nouveau des gens pour l’arrêter. Quand ceux-ci virent la troupe de prophètes, avec leur chef Samuel, en pleine excitation prophétique, l’Esprit de Dieu s’empara d’eux et ils furent saisis de la même excitation.
      21 Dès que Saül apprit cette nouvelle, il envoya d’autres gens, mais eux aussi furent saisis de cette excitation prophétique. Saül envoya un troisième groupe, et la même chose se reproduisit.
      22 Alors il partit en personne pour Rama. Arrivé à la grande citerne de Sékou, il demanda : « Où se trouvent Samuel et David ? » – « A Nayoth, près de Rama », lui répondit-on.
      23 Il s’y rendit. En cours de route, l’Esprit de Dieu s’empara de lui aussi ; il fut possédé par l’excitation prophétique jusqu’à son arrivée à Nayoth.
      24 Comme les autres, il ôta ses vêtements, il prophétisa en présence de Samuel, puis s’effondra nu, et resta ainsi tout le jour et toute la nuit suivante. C’est pourquoi on dit : « Est-ce que Saül, lui aussi, est devenu prophète ? »

      1 Samuel 20

      1 David quitta Nayoth près de Rama et vint trouver Jonatan, fils de Saül. Il lui demanda : « Quelle faute ou quel crime ai-je commis envers ton père ? Il cherche à me faire mourir. » –
      2 « C’est invraisemblable, répondit Jonatan. Il n’est pas question que tu meures. Mon père n’a jamais fait quoi que ce soit sans m’en parler d’abord. Pourquoi m’aurait-il caché ce projet-là ? C’est impossible. » –
      3 « Je te jure pourtant que c’est bien le cas, reprit David. Seulement ton père sait très bien que je suis ton ami ; il s’est donc dit : “Il ne faut pas que Jonatan l’apprenne, il en aurait trop de chagrin.” Mais, par le Seigneur vivant et par ta propre vie, je t’assure que je suis à deux doigts de la mort. » –
      4 « Alors, que veux-tu que je fasse pour toi ? » demanda Jonatan.
      5 « Eh bien, dit David, demain, c’est la fête de la nouvelle lune ; je devrais normalement participer au repas du roi. Mais autorise-moi à partir, et j’irai me cacher dans la campagne jusqu’au soir.
      6 Ton père remarquera certainement mon absence ; tu lui expliqueras que je t’ai demandé l’autorisation d’aller rapidement à Bethléem, ma ville d’origine, pour participer au sacrifice annuel avec toute ma famille.
      7 S’il déclare que c’est bien, je ne risque rien. Mais s’il se met en colère, tu auras la preuve qu’il a décidé ma mort.
      8 Tu pourras alors manifester ta fidélité envers moi, puisque nous sommes liés par un pacte d’amitié au nom du Seigneur. D’ailleurs, si je suis coupable de quoi que ce soit, tue-moi toi-même plutôt que de me livrer à ton père. »
      9 Jonatan s’écria : « Jamais de la vie ! Et si j’apprends que mon père a décidé de te faire du mal, je te jure de t’en informer. » –
      10 « Et par qui m’informeras-tu, si ton père te donne une réponse menaçante ? » demanda David.
      11 « Viens, allons dehors », répondit Jonatan. Et ils sortirent ensemble dans la campagne.
      12 Jonatan reprit : « Par le Seigneur, Dieu d’Israël, je te promets qu’à cette heure-ci, après-demain, j’aurai interrogé mon père sur ses intentions. Si elles te sont favorables, je ne te ferai rien dire.
      13 Mais au cas où mon père aurait l’idée de te faire du mal, je veux que le Seigneur m’inflige la plus terrible des punitions si je ne t’en informe pas. Alors je te laisserai partir et tu t’en iras sans être inquiété. Je souhaite que le Seigneur soit avec toi comme il a été avec mon père.
      14 Plus tard, si je suis encore vivant, agis envers moi avec la bonté du Seigneur, pour que je ne meure pas.
      15 Puis continue toujours d’agir avec bonté envers mes descendants, même lorsque le Seigneur fera disparaître tes ennemis, un à un, de la surface de la terre. »
      16 Jonatan conclut donc un pacte d’amitié avec David et sa famille, en disant : « Que le Seigneur tire vengeance des ennemis de David. »
      17 Il demanda encore à David de prononcer un serment au nom de son amour pour lui ; David en effet aimait Jonatan de tout son cœur.
      18 Jonatan reprit : « Demain, on remarquera ton absence à la fête de la nouvelle lune, car ta place à table restera inoccupée.
      19 Après-demain, tu descendras vite à l’endroit où tu t’es caché l’autre jour et tu te tiendras près de la pierre Ézel.
      20 Et moi, je tirerai trois flèches dans cette direction, sur un but que je me serai fixé,
      21 puis j’enverrai mon jeune serviteur les chercher. Si je lui crie : “Regarde, les flèches ne sont pas si loin, reviens les ramasser”, c’est que tout va bien pour toi et que tu peux revenir. Il n’y aura aucun danger, je l’affirme devant le Seigneur.
      22 Mais si je lui crie : “Les flèches sont encore plus loin”, alors va-t’en, car le Seigneur veut que tu partes.
      23 Quant au pacte d’amitié que nous avons conclu, toi et moi, le Seigneur nous permettra d’y rester fidèles pour toujours. »
      24 David alla donc se cacher dans la campagne. Au jour de la nouvelle lune, le roi Saül prit place à table pour le repas.
      25 Comme d’habitude, il s’assit sur le siège qui lui était réservé, contre le mur ; le général Abner s’assit à côté de lui et Jonatan en face, mais la place de David resta inoccupée.
      26 Ce jour-là, Saül ne dit rien ; il pensa que David n’avait pas pu venir, à cause d’une affaire imprévisible d’impureté rituelle.
      27 Mais le lendemain, deuxième jour de la fête, lorsque Saül vit la place de David de nouveau inoccupée, il demanda à Jonatan : « Pourquoi David n’est-il pas venu au repas, ni hier, ni aujourd’hui ? »
      28 Jonatan répondit : « David m’a demandé avec insistance de pouvoir se rendre à Bethléem.
      29 “Laisse-moi partir, m’a-t-il dit ; nous avons un sacrifice de famille là-bas, et mon frère m’ordonne d’y assister. Si je suis ton ami, permets-moi d’y aller pour voir les miens.” Voilà pourquoi David n’a pas participé aux repas de fête chez toi. »
      30 Saül se mit en colère contre Jonatan et lui dit : « Fils de chienne ! Je sais que tu as pris pour ami ce fils de Jessé, à ta honte et à celle de ta mère.
      31 Mais écoute bien ceci : Tant que cet individu sera en vie, tu ne seras jamais sûr de pouvoir régner. C’est pourquoi fais-le arrêter et qu’on l’amène ici, car il mérite la mort. » –
      32 « Pourquoi devrait-il mourir ? répliqua Jonatan. Qu’a-t-il fait de mal ? »
      33 Saül brandit sa lance contre Jonatan pour le frapper. Alors Jonatan comprit que son père était fermement décidé à faire mourir David.
      34 Fort en colère, il quitta la table et refusa de manger quoi que ce soit en ce deuxième jour de la fête. En effet, il était très inquiet au sujet de David, que son père avait si gravement insulté.
      35 Le lendemain matin, Jonatan sortit dans la campagne pour aller à l’endroit convenu avec David. Il était accompagné d’un jeune serviteur.
      36 Il lui dit : « Cours en avant ! Tu ramasseras les flèches que je vais tirer. » Le serviteur partit, et Jonatan tira une flèche de manière à le dépasser.
      37 Tandis que le serviteur approchait de l’endroit où la flèche s’était plantée, Jonatan lui cria : « La flèche n’est-elle pas encore plus loin ?
      38 Allons, dépêche-toi, ne t’arrête pas ! » Le serviteur ramassa la flèche et revint vers son maître.
      39 Il ignorait tout du rendez-vous ; seuls Jonatan et David étaient au courant.
      40 Jonatan remit son arc et ses flèches au serviteur et lui ordonna de les rapporter en ville.
      41 Le serviteur s’en alla et David sortit de sa cachette, au sud de la pierre. Trois fois il s’inclina jusqu’à terre devant Jonatan, puis ils s’embrassèrent tout en pleurant abondamment.
      42 Ensuite Jonatan dit à David : « Va en paix. Et souviens-toi du pacte d’amitié que nous avons conclu au nom du Seigneur, en disant : “Que le Seigneur nous permette d’y rester toujours fidèles, toi et moi, et nos descendants après nous.” »

      1 Samuel 21

      1 Alors David s’en alla, et Jonatan retourna en ville.
      2 David se rendit à Nob, chez le prêtre Ahimélek. Celui-ci vint tout inquiet à sa rencontre et lui demanda : « Pourquoi es-tu seul, sans aucun compagnon ? »
      3 David lui répondit : « Le roi m’a donné un ordre, puis m’a dit : “Personne ne doit connaître la mission que je te confie.” C’est pourquoi j’ai donné rendez-vous à mes compagnons à un certain endroit.
      4 Pour l’instant, de quoi disposes-tu comme nourriture ? Donne-moi cinq pains ou ce que tu peux trouver d’autre. » –
      5 « Je n’ai pas de pain ordinaire, déclara le prêtre, il n’y a ici que du pain consacré. Mais je peux t’en donner, pour autant que tes compagnons n’aient pas eu récemment de relations avec des femmes. »
      6 David lui dit : « Bien sûr, de telles relations nous ont été interdites, comme toujours en pareil cas. De plus, quand je pars en expédition, les armes de mes compagnons sont consacrées ; et même si la présente expédition a un caractère profane, elle est aujourd’hui consacrée puisque les armes le sont. »
      7 Alors le prêtre remit à David des pains consacrés, car il n’en avait pas d’autres. Ces pains avaient été offerts au Seigneur, puis retirés du sanctuaire pour être remplacés par des pains frais.
      8 Ce jour-là, un serviteur de Saül se trouvait au sanctuaire du Seigneur, pour accomplir un devoir religieux. C’était un Édomite, nommé Doëg, le plus robuste des bergers de Saül.
      9 David dit encore à Ahimélek : « N’aurais-tu pas ici une lance ou une épée ? La mission du roi était si urgente que je n’ai eu le temps de prendre ni mon épée ni aucune autre arme. » –
      10 « Il y a l’épée de Goliath, le Philistin que tu as vaincu dans la vallée du Térébinthe, répondit le prêtre. Elle se trouve derrière les habits sacerdotaux, enveloppée dans un manteau. Prends-la si tu veux ; c’est la seule arme que nous avons ici. » – « Donne-la-moi, répondit David, je n’en trouverais pas de meilleure. »
      11 Ce même jour, David continua de fuir Saül et se rendit chez Akich, le roi de Gath.
      12 Les ministres d’Akich dirent à leur maître : « N’est-ce pas là David, le roi du pays d’Israël ? C’est de lui que les femmes chantaient en dansant : “Saül a battu des milliers d’ennemis, David en a battu des dizaines de milliers” ? »
      13 David ressentit la gravité de ces propos et eut très peur du roi Akich.
      14 Il adopta un comportement anormal devant les Philistins : il se mit à divaguer parmi eux, à tracer des signes sur les battants des portes et à baver dans sa barbe.
      15 Akich dit à ses ministres : « Vous voyez bien que cet homme a perdu la raison ! Pourquoi me l’amenez-vous ?
      16 Est-ce que je manque de fous, que vous m’ameniez encore celui-ci pour me fatiguer avec ses extravagances ? Non, il n’entrera pas chez moi ! »

      1 Samuel 22

      1 Là-dessus, David quitta Gath et se réfugia dans la caverne d’Adoullam. Lorsque ses frères et tous les siens l’apprirent, ils vinrent l’y rejoindre.
      2 De plus, des gens en difficulté, des endettés, des mécontents, en tout quatre cents personnes environ, se rassemblèrent auprès de lui. Il devint leur chef.
      3 D’Adoullam, David se rendit à Mispé, en Moab, et dit au roi de Moab : « Permets que mon père et ma mère viennent s’installer chez toi jusqu’à ce que je sache ce que Dieu veut faire de moi. »
      4 David les conduisit à la cour du roi de Moab, où ils demeurèrent pendant tout le temps que David resta dans son refuge.
      5 Un jour, le prophète Gad dit à David : « Ne reste pas dans ce refuge, rentre au pays de Juda. » David partit donc et se rendit dans la forêt de Héreth.
      6 Saül apprit qu’on avait repéré David et ses compagnons. Le roi était alors à Guibéa, installé sur la colline, à l’ombre d’un tamaris, sa lance à la main. Tous ses serviteurs se tenaient près de lui
      7 et il leur dit : « Écoutez donc, vous les Benjaminites ! Est-ce que le fils de Jessé vous donnera à tous, comme moi, des champs et des vignes ? Est-ce à vous que David confiera le commandement de ses régiments et de ses compagnies ? Non !
      8 Alors pourquoi complotez-vous tous contre moi ? Personne ne m’informe que mon fils a conclu un pacte d’amitié avec David. Aucun de vous ne s’inquiète de m’informer, quand mon fils incite cet individu à me tendre des pièges, comme c’est le cas aujourd’hui ! »
      9 Doëg l’Édomite, qui se trouvait parmi les serviteurs de Saül, lui dit : « Un jour j’ai vu le fils de Jessé arriver à Nob auprès d’Ahimélek, fils d’Ahitoub.
      10 Ahimélek a consulté le Seigneur pour lui, il l’a ravitaillé et lui a donné l’épée de Goliath, le Philistin. »
      11 Le roi envoya des gens chercher le prêtre Ahimélek ainsi que tous les membres de sa famille qui étaient prêtres à Nob. Ils vinrent tous se présenter devant le roi.
      12 Saül dit à Ahimélek : « Écoute donc, fils d’Ahitoub. » – « Oui, Majesté », répondit le prêtre.
      13 « Pourquoi avez-vous comploté contre moi, toi et le fils de Jessé ? reprit le roi. Tu lui as donné de la nourriture et une épée, et tu as consulté Dieu pour lui, afin qu’il se révolte contre moi et me tende des pièges, comme c’est le cas aujourd’hui. »
      14 Ahimélek lui dit : « Mais, Majesté, y a-t-il parmi tous tes serviteurs quelqu’un d’aussi fidèle que David ? Il est ton gendre et le chef de ta garde personnelle, il est très honoré au palais.
      15 Ce n’était pas la première fois, ce jour-là, que je consultais Dieu pour lui. Loin de moi l’idée de comploter contre toi ! Ne nous soupçonne pas, ni moi, ni personne de ma famille. En effet, j’ignorais absolument tout de cette affaire. » –
      16 « Ahimélek, déclara le roi, vous mourrez, toi et toute ta famille. »
      17 Puis le roi s’adressa à ses gardes du corps, qui se trouvaient à ses côtés : « Allez-y, leur dit-il, mettez à mort les prêtres du Seigneur, puisque eux aussi ont aidé David ; ils savaient que David était en fuite et ils ne m’en ont pas informé. » Mais aucun des gardes de Saül ne voulut porter la main sur les prêtres du Seigneur pour les tuer.
      18 Le roi dit alors à Doëg l’Édomite : « Vas-y, toi, tue ces prêtres. » Doëg s’avança et de sa propre main tua les prêtres. Ce jour-là, il fit mourir quatre-vingt-cinq hommes qui avaient le droit de porter les habits sacrés.
      19 Quant à Nob, la ville de ces prêtres, Saül y fit massacrer les hommes, les femmes, les enfants et les bébés, de même que les bœufs, les ânes, les moutons et les chèvres.
      20 Seul un certain Abiatar, fils d’Ahimélek et petit-fils d’Ahitoub, réussit à s’échapper et s’enfuit auprès de David.
      21 Il informa David que Saül avait massacré les prêtres du Seigneur.
      22 David lui dit : « L’autre jour, j’ai bien vu que Doëg l’Édomite était aussi à Nob. Je savais qu’il raconterait tout à Saül. C’est donc moi qui suis responsable de la mort de tous les tiens.
      23 Mais maintenant reste avec moi et ne crains plus rien. C’est le même ennemi, Saül, qui en veut à ma vie et à la tienne ; auprès de moi, tu es en sécurité. »

      1 Samuel 23

      1 Un jour, quelqu’un informa David que les Philistins assiégeaient la ville de Quéila et pillaient les réserves de céréales.
      2 David consulta le Seigneur : « Dois-je aller attaquer ces Philistins ? » demanda-t-il. « Va les attaquer, répondit le Seigneur ; tu délivreras ainsi Quéila. »
      3 Les compagnons de David lui dirent alors : « Vois-tu, ici en Juda, nous avons déjà peur ! Ce sera pire encore si nous allons à Quéila nous battre contre les troupes des Philistins ! »
      4 David consulta une nouvelle fois le Seigneur, qui lui répondit : « Debout, va à Quéila ! Je livrerai les Philistins en ton pouvoir. »
      5 David et ses compagnons se rendirent donc à Quéila et attaquèrent les Philistins. Ils s’emparèrent de leurs troupeaux et leur infligèrent une lourde défaite. David délivra ainsi les habitants de Quéila.
      6 Lorsque Abiatar, fils d’Ahimélek, était venu se réfugier auprès de David, à Quéila, il avait emporté les objets sacrés servant à consulter le Seigneur.
      7 Saül apprit que David était entré à Quéila ; alors il déclara : « Dieu l’a livré en mon pouvoir, puisqu’il s’est laissé prendre au piège en entrant dans une ville aux portes verrouillées. »
      8 Saül mobilisa toute l’armée pour aller assiéger David et ses compagnons dans Quéila.
      9 David se rendit compte que Saül préparait un mauvais coup contre lui ; il ordonna donc au prêtre Abiatar d’apporter les objets sacrés pour consulter Dieu.
      10 Puis il dit : « Seigneur, Dieu d’Israël, j’ai entendu dire que Saül s’apprête à venir à Quéila pour détruire la ville à cause de moi.
      11 Est-ce que les gens de Quéila me livreront à Saül, s’il vient assiéger la ville comme je l’ai appris ? Seigneur, Dieu d’Israël, je t’en prie, réponds-moi. » – « Saül va venir », répondit le Seigneur.
      12 David reprit : « Alors, est-ce que les gens de Quéila nous livreront à Saül, moi et mes compagnons ? » – « Oui, ils le feront », déclara le Seigneur.
      13 Aussitôt, David et ses compagnons, au nombre de six cents environ, quittèrent Quéila et s’en allèrent à l’aventure. Saül, apprenant que David s’était échappé de la ville, abandonna l’expédition.
      14 David gagna le désert de Zif et s’installa dans des endroits escarpés de la région montagneuse. Jour après jour, Saül le recherchait, mais Dieu ne permit pas que David tombe entre ses mains.
      15 David voyait bien que Saül partait en expédition pour le faire mourir, mais il restait à Horcha, dans le désert de Zif.
      16 Un jour, Jonatan, fils de Saül, se rendit auprès de David à Horcha et fortifia sa confiance en Dieu.
      17 Il lui dit : « Ne crains rien ! Saül, mon père, ne réussira pas à mettre la main sur toi. C’est toi qui seras roi d’Israël, moi, je ne serai que ton plus proche collaborateur : mon père lui-même le sait bien. »
      18 Tous deux conclurent un pacte d’amitié au nom du Seigneur. Puis Jonatan retourna chez lui tandis que David demeurait à Horcha.
      19 Des habitants de Zif allèrent trouver Saül à Guibéa et lui dirent : « Ne sais-tu pas que David se cache dans notre région, dans les endroits escarpés proches de Horcha, dans les collines de Hakila, au sud de la plaine inculte ?
      20 Si donc tu désires le surprendre, tu n’as qu’à venir, nous nous chargeons de te le livrer. » –
      21 « Que le Seigneur vous bénisse, s’écria Saül ; vous avez eu pitié de moi.
      22 Maintenant, allez encore vérifier vos informations, découvrez exactement l’endroit où il se tient, et qui l’y a vu. On m’a dit en effet qu’il est très rusé.
      23 Repérez toutes les cachettes où il peut se réfugier, puis revenez vers moi avec des indications précises. Alors j’irai avec vous ; s’il est dans le pays, je fouillerai chaque portion du territoire de Juda pour le trouver. »
      24 Les gens de Zif quittèrent Saül et retournèrent chez eux. A ce moment-là David se trouvait dans la partie basse du désert de Maon, au sud de la plaine inculte.
      25 Saül et ses soldats partirent à la recherche de David. Celui-ci en fut informé ; il alla s’installer dans un massif rocheux du désert de Maon. Quand Saül l’apprit, il se mit à le pourchasser dans cette région.
      26 Saül et ses soldats avançaient sur le flanc d’une colline tandis que David et ses compagnons progressaient sur l’autre flanc. Ceux-ci se hâtaient pour échapper à Saül, car avec sa troupe il essayait de les encercler afin de les capturer.
      27 Mais un messager arriva et dit à Saül : « Viens vite, les Philistins attaquent le pays ! »
      28 Saül cessa aussitôt de poursuivre David et il marcha contre les Philistins. C’est pourquoi on a appelé cet endroit “le Rocher de la Séparation”.

      1 Samuel 24

      1 David quitta cette région et alla s’installer près d’En-Guédi, dans un endroit difficilement accessible.
      2 Lorsque Saül revint de sa campagne militaire contre les Philistins, il apprit que David était dans la région désertique d’En-Guédi.
      3 Il rassembla trois mille hommes choisis dans l’armée d’Israël et partit à la recherche de David et de ses compagnons, qui se trouvaient en face de la Roche-aux-Bouquetins.
      4 En passant près des parcs à moutons qui bordaient la route, Saül vit une caverne et y entra pour satisfaire un besoin naturel. Or David était caché au fond de cette caverne avec ses compagnons.
      5 Ceux-ci lui chuchotèrent : « Voici le moment annoncé par le Seigneur lorsqu’il t’a dit : “Un jour je te livrerai ton ennemi pour que tu le traites comme il te plaira.” » Alors David s’avança et coupa discrètement un pan du manteau de Saül.
      6 Mais dès qu’il eut fait cela, son cœur se mit à battre très fort.
      7 Il dit à ses compagnons : « Que le Seigneur me préserve d’attenter à la vie de mon maître, comme vous le suggérez ! En effet, c’est le Seigneur lui-même qui l’a choisi comme roi. »
      8 Par ces paroles, David réussit à empêcher ses compagnons de se jeter sur Saül. Saül quitta la caverne et reprit la route.
      9 David sortit peu après lui et cria : « Majesté, Majesté ! » Saül se retourna pour regarder. David s’inclina respectueusement jusqu’à terre,
      10 puis lui demanda : « Pourquoi écoutes-tu ceux qui prétendent que je cherche à te nuire ?
      11 Tu peux constater qu’aujourd’hui même le Seigneur t’avait livré en mon pouvoir dans cette caverne. On me conseillait de te tuer, mais je t’ai épargné. Je n’ai pas voulu attenter à ta vie, car c’est le Seigneur qui t’a choisi comme roi.
      12 Regarde, ô mon roi, regarde ce que je tiens : un pan de ton manteau ! Je n’ai fait que couper le pan de ton manteau et je ne t’ai pas tué. Tu vois donc bien que je n’ai pas l’intention de te nuire ou de me révolter contre toi. Tu vois que je n’ai commis aucune faute envers toi. C’est toi qui me poursuis pour m’ôter la vie.
      13 Que le Seigneur soit l’arbitre entre nous deux ; qu’il me venge du mal que tu m’as fait, mais moi-même je ne te ferai rien.
      14 Tu connais le proverbe d’autrefois qui dit : “Des méchants ne peut sortir que la méchanceté”, mais moi, je ne te ferai aucun mal.
      15 Contre qui le roi d’Israël s’est-il mis en campagne ? Contre moi ! Tu me pourchasses, moi qui ne suis qu’un chien crevé, qu’une misérable puce !
      16 Eh bien, le Seigneur sera l’arbitre entre nous ; qu’il examine et défende ma cause, qu’il me rende justice et me délivre de tes attaques. »
      17 Lorsque David eut achevé de parler, Saül demanda : « David, mon fils, est-ce bien toi qui me parles ? » Et il pleura abondamment.
      18 Puis il reprit : « C’est toi qui as raison et moi qui ai tort. Tu m’as fait du bien alors que je t’ai fait du mal.
      19 Tu m’as révélé aujourd’hui ta bonté pour moi. Le Seigneur m’avait en effet livré en ton pouvoir, mais tu ne m’as pas tué.
      20 D’habitude, quand un homme surprend son ennemi, le laisse-t-il s’en aller sain et sauf ? Jamais ! Que le Seigneur te récompense donc pour le bien que tu m’as fait aujourd’hui.
      21 Par ailleurs, je sais que tu seras roi un jour, et que sous ton autorité, le royaume d’Israël sera stable.
      22 Alors jure-moi au nom du Seigneur qu’après ma mort, tu n’effaceras pas tout souvenir de moi et de ma famille en exterminant mes descendants. »
      23 David le lui jura. Puis Saül retourna chez lui, tandis que David et ses compagnons regagnaient leur refuge dans la montagne.

      1 Samuel 25

      1 A cette époque, Samuel mourut. Tous les Israélites se rassemblèrent pour prendre part aux cérémonies de deuil ; on l’enterra chez lui à Rama. Ensuite, David se rendit au désert de Paran.
      2 Dans la localité de Maon habitait un homme, un important propriétaire, qui possédait trois mille moutons et mille chèvres. Ses domaines se trouvaient à Karmel et il y était alors pour la tonte de ses troupeaux.
      3 Il s’appelait Nabal, et sa femme Abigaïl. Celle-ci était intelligente et belle, tandis que son mari était dur et méchant. Il était du clan de Caleb.
      4 Dans le désert, David apprit que Nabal procédait à la tonte de ses bêtes.
      5 Il décida de lui envoyer dix de ses compagnons auxquels il dit : « Allez à Karmel, chez Nabal, et demandez-lui de ma part si tout va bien.
      6 Vous lui direz : “Que l’année te soit favorable ! Que tout aille bien pour toi, pour ta famille et pour tout ce qui t’appartient.
      7 David a appris que les tondeurs sont chez toi. Or, pendant tout le temps où tes bergers étaient à Karmel avec nous, nous ne leur avons fait aucun mal et ils n’ont rien perdu.
      8 Tu peux les interroger, ils te le confirmeront. David te prie donc d’être bienveillant envers nous, en ce jour de fête où nous venons à toi ; donne-nous, pour nous et ton serviteur David, ce dont tu peux disposer.” »
      9 Les compagnons de David allèrent porter ce message à Nabal, de la part de David, puis ils attendirent.
      10 Mais Nabal leur répondit : « David, le fils de Jessé, qui est-ce ? Aujourd’hui il y a bien trop d’esclaves qui s’évadent de chez leurs maîtres.
      11 Et moi, je devrais prendre de mon pain, de mon eau, de la viande que j’ai préparée pour mes tondeurs, et les donner à des gens dont je ne sais même pas d’où ils viennent ! »
      12 Les compagnons de David s’en retournèrent et vinrent lui rapporter la réponse de Nabal.
      13 David leur ordonna : « Que chacun prenne son épée ! » Chacun passa son épée dans sa ceinture ; David prit aussi la sienne. Quatre cents hommes environ partirent avec lui, tandis que deux cents autres restaient auprès des bagages.
      14 Un des serviteurs de Nabal vint avertir Abigaïl, la femme de son maître, en ces termes : « Depuis le désert, David a envoyé des messagers saluer notre maître, mais celui-ci les a mal reçus.
      15 Pourtant, ces gens ont été très bons pour nous, ils ne nous ont fait aucun mal et nous n’avons rien perdu pendant tout le temps que nous les avons côtoyés dans les campagnes.
      16 Jour et nuit, ils ont été comme une muraille protectrice autour de nous, aussi longtemps que nous avons gardé les troupeaux dans la région où ils étaient.
      17 Maintenant donc, réfléchis bien à ce que tu dois faire, car, sans aucun doute, le malheur va s’abattre sur notre maître et sur sa famille. Il a lui-même si mauvais caractère qu’on ne peut rien lui dire. »
      18 Abigaïl se hâta de prendre deux cents pains, deux outres de vin, cinq moutons tout apprêtés, cinq mesures de grains grillés, cent grappes de raisins secs et deux cents gâteaux de figues. Elle chargea le tout sur des ânes,
      19 puis ordonna à ses serviteurs : « Passez en avant, je vous suis. » Abigaïl n’avait rien dit à Nabal, son mari.
      20 Installée sur son âne, elle descendait, cachée par la colline. Pendant ce temps, David et ses compagnons avançaient dans sa direction. Soudain elle se trouva en face d’eux.
      21 David venait justement de se dire : « Voilà ce que j’ai gagné à protéger, dans le désert, tous les biens de cet individu, afin qu’il ne subisse aucune perte : il me rend le mal pour le bien !
      22 Alors, que Dieu m’inflige la plus terrible des punitions si jusqu’à demain matin je laisse un seul homme en vie dans la famille de Nabal. »
      23 Dès qu’Abigaïl aperçut David, elle descendit en hâte de son âne ; elle s’inclina devant David, se jeta le visage contre terre
      24 à ses pieds et lui dit : « A moi la faute, Excellence, à moi seule ! Permets-moi toutefois de te parler, écoute ce que j’ai à te dire.
      25 Ne t’occupe pas de Nabal, c’est un vaurien qui mérite bien son nom : il s’appelle Nabal l’Abruti, et il est vraiment une brute. Quant à moi, je n’avais pas vu que tu nous avais envoyé quelques-uns de tes compagnons.
      26 Mais maintenant, par le Seigneur vivant et par ta propre vie, le Seigneur lui-même te retient d’en venir au meurtre et de te faire justice toi-même. Que tes ennemis et ceux qui te veulent du mal subissent le même sort que Nabal.
      27 Accepte les cadeaux que je t’apporte, qu’ils soient répartis entre les jeunes hommes qui t’accompagnent.
      28 Veuille aussi me pardonner ma faute. En effet, je suis sûre que le Seigneur accordera pour toujours le règne à ta famille, car tu participes aux guerres du Seigneur, et on ne pourrait trouver aucun mal en toi tout au long de ton existence.
      29 Un homme s’est mis en tête de te poursuivre, il veut ta mort ; mais le Seigneur ton Dieu protégera toujours ta vie en la gardant auprès de lui, tandis qu’il rejettera au loin la vie de tes ennemis, comme avec une fronde.
      30 Lorsque le Seigneur accomplira tous les bienfaits qu’il t’a promis et fera de toi le chef d’Israël,
      31 il ne faudrait pas que tu aies la conscience tourmentée par le remords d’avoir tué inutilement quelqu’un et de t’être fait justice toi-même. Et quand le Seigneur t’aura accordé le bonheur, souviens-toi de moi ! »
      32 David répondit à Abigaïl : « Je remercie le Seigneur, le Dieu d’Israël, qui t’a envoyée en ce moment à ma rencontre.
      33 Je te remercie aussi, toi qui, avec bon sens, m’as empêché d’en venir au meurtre et de me faire justice moi-même.
      34 Vraiment, par le Seigneur vivant, le Dieu d’Israël qui m’a retenu de te faire du mal, je te jure que, si tu n’étais pas venue aussi rapidement à ma rencontre, demain à l’aube il ne serait plus resté un seul homme vivant dans la famille de Nabal. »
      35 David accepta ce qu’Abigaïl lui avait apporté, puis il reprit : « Retourne en paix chez toi. Tu vois, j’ai entendu ta supplication et je l’accueille favorablement. »
      36 Lorsque Abigaïl arriva à la maison, elle y trouva Nabal en train de festoyer : c’était un vrai festin de roi. Nabal était si joyeux et tellement ivre qu’elle ne lui dit pas un mot avant l’aube.
      37 Elle attendit que son ivresse soit dissipée, au matin, pour lui raconter ce qui s’était passé. Nabal en reçut un tel choc qu’il resta paralysé.
      38 Une dizaine de jours plus tard, le Seigneur le frappa d’une nouvelle attaque et il mourut.
      39 Quand David apprit la mort de Nabal, il s’écria : « Je remercie le Seigneur qui a pris ma défense au moment où j’étais insulté par l’attitude de Nabal. Je le remercie de m’avoir retenu de faire le mal, et d’avoir fait retomber sur la tête de Nabal sa propre méchanceté. » Puis David envoya des messagers proposer à Abigaïl de devenir sa femme.
      40 Les messagers arrivèrent chez elle à Karmel et lui dirent : « David nous envoie te chercher pour que tu deviennes sa femme. »
      41 Abigaïl s’inclina devant eux, le visage contre terre, et répondit : « Je deviendrai l’esclave de son Excellence ; je suis prête à laver les pieds de ses serviteurs. »
      42 Elle se releva en hâte, monta sur son âne et, accompagnée de cinq servantes, partit à la suite des messagers de David ; et elle devint sa femme.
      43 Précédemment, David avait déjà épousé Ahinoam, de Jizréel ; Ahinoam et Abigaïl furent donc toutes deux ses épouses.
      44 Quant à la première femme de David, Mikal, fille de Saül, son père l’avait donnée en mariage à Palti, fils de Laïch, de Gallim.

      1 Samuel 26

      1 Les habitants de Zif allèrent trouver Saül à Guibéa et lui dirent : « Ne sais-tu pas que David se cache dans les collines de Hakila, près de la plaine inculte ? »
      2 Saül se mit donc en route pour le désert de Zif afin d’y chercher David. Il était accompagné de trois mille des meilleurs soldats d’Israël.
      3 Il établit son camp dans les collines de Hakila, au bord de la route. David, qui se tenait dans le désert, apprit que Saül venait l’y pourchasser.
      4 Il envoya des gens s’informer, et eut ainsi la certitude que Saül était arrivé.
      5 Il se rendit à l’emplacement du camp de Saül et repéra l’endroit précis où dormaient Saül et Abner, fils de Ner, le chef de l’armée ; Saül dormait au centre du camp, et toute la troupe campait autour de lui.
      6 David appela Ahimélek le Hittite et Abichaï, frère de Joab, dont la mère s’appelait Serouia ; il leur demanda : « L’un de vous viendrait-il avec moi jusqu’au camp de Saül ? » – « J’irai avec toi », répondit Abichaï.
      7 Pendant la nuit, David et Abichaï se rendirent au camp de l’armée : Saül, couché, dormait au centre du camp, sa lance plantée en terre près de sa tête. Abner et la troupe dormaient tout autour de lui.
      8 Abichaï dit à David : « Cette nuit, Dieu livre ton ennemi en ton pouvoir. Permets-moi d’aller le clouer au sol avec sa lance. Un coup suffira, je n’aurai pas besoin de lui en donner un deuxième. » –
      9 « Non, répondit David, ne le tue pas ! Penses-tu que l’on puisse rester impuni après avoir attenté à la vie du roi que le Seigneur a choisi ?
      10 Par le Seigneur vivant, je te l’affirme, le Seigneur lui-même mettra fin à sa vie, soit qu’il meure de mort naturelle, soit qu’il succombe au cours d’un combat.
      11 Mais que le Seigneur me préserve d’attenter à la vie du roi qu’il s’est choisi. Contentons-nous de prendre la lance qui est près de son chevet et la cruche d’eau, et allons-nous-en. »
      12 David prit la lance et la cruche près de la tête de Saül et ils s’en allèrent. Personne ne se réveilla, personne ne vit ni ne sut quoi que ce soit ; tout le monde dormait, car le Seigneur avait fait tomber sur eux un profond sommeil.
      13 David passa de l’autre côté de la vallée, et se tint sur une hauteur, à bonne distance du camp de Saül.
      14 Il cria en direction de l’armée pour appeler Abner, fils de Ner : « Eh, Abner ! Réponds donc ! » – « Qui ose déranger ainsi le roi ? » demanda Abner.
      15 David reprit : « Abner, tu es un homme, n’est-ce pas ? Il n’y a pas de meilleur soldat que toi en Israël ! Alors pourquoi n’as-tu pas mieux protégé le roi, ton maître ? Quelqu’un est venu pour le tuer.
      16 Par le Seigneur vivant, ce n’est pas beau de négliger ainsi ton devoir ! Vous mériteriez tous la mort pour n’avoir pas protégé votre maître, le roi choisi par le Seigneur ! Regarde donc au chevet du roi : Où sont sa lance et sa cruche d’eau ? »
      17 Saül reconnut la voix de David et demanda : « David, mon fils, est-ce bien toi qui me parles ? » – « C’est bien moi, Majesté », répondit David.
      18 Et il ajouta : « Pourquoi le roi me poursuit-il ? Que lui ai-je fait ? Quel mal ai-je commis ?
      19 Que le roi veuille bien écouter ce que j’ai à lui dire : Si c’est le Seigneur qui l’a poussé à agir ainsi envers moi, qu’il se laisse apaiser par un sacrifice. Mais si ce sont des hommes, que le Seigneur les maudisse. En effet, on me chasse aujourd’hui, on m’empêche de résider dans le pays accordé par le Seigneur à son peuple, et c’est comme si on me disait : “Va adorer d’autres dieux !”
      20 Mais moi, je ne veux pas mourir loin de la présence du Seigneur. Pourquoi le roi s’est-il mis en campagne contre moi, une simple puce ? Pourquoi me pourchasse-t-il, comme on chasse une perdrix dans les montagnes ? »
      21 Saül s’écria : « Je suis coupable ! Reviens, David, mon fils, je ne te ferai plus de mal, puisque cette nuit tu as respecté ma vie. Je me suis conduit comme un insensé, je me suis lourdement trompé. »
      22 David répondit : « La lance du roi est ici ; l’un de ses jeunes soldats peut venir la récupérer.
      23 Que le Seigneur récompense chacun de nous de son respect du droit et de sa fidélité. Aujourd’hui le Seigneur t’avait livré en mon pouvoir, mais je n’ai pas voulu attenter à ta vie, car tu es le roi choisi par le Seigneur.
      24 De même que ta vie a eu un grand prix pour moi, que ma vie ait un grand prix pour le Seigneur, et qu’il me délivre de toute détresse. »
      25 Alors Saül déclara : « Que le Seigneur te bénisse, David, mon fils. Tu feras de grandes choses, tu réussiras certainement. » David s’en alla de son côté, tandis que Saül retournait chez lui.

      1 Samuel 27

      1 David réfléchit et se dit : « Un jour ou l’autre, Saül parviendra à m’éliminer. Je n’ai pas de meilleure solution que de m’enfuir dans le pays des Philistins. Saül cessera de me pourchasser dans tout le territoire d’Israël, et ainsi je lui aurai échappé. »
      2 Alors David partit avec ses six cents compagnons et se rendit chez Akich, fils de Maok et roi de Gath.
      3 Ils s’installèrent tous à Gath, auprès d’Akich, chacun avec sa famille ; David avait avec lui ses deux femmes, Ahinoam, de Jizréel, et Abigaïl, veuve de Nabal, de Karmel.
      4 Lorsque Saül apprit que David s’était réfugié à Gath, il cessa de le pourchasser.
      5 Un jour, David dit à Akich : « Si le roi considère que je suis digne de sa confiance, qu’il m’autorise à m’installer dans l’une des localités de la campagne. Pourquoi devrais-je résider avec lui dans la ville royale ? »
      6 Le jour même, Akich lui donna la ville de Siclag. Voilà pourquoi cette ville a fait partie, jusqu’à maintenant, du territoire des rois de Juda.
      7 Le séjour de David dans le pays des Philistins dura un an et quatre mois.
      8 De Siclag, David et ses compagnons lançaient des attaques contre les Guéchourites, les Guirzites ou les Amalécites, c’est-à-dire les populations qui habitaient entre Télem et Chour et jusqu’à la frontière de l’Égypte.
      9 Ils dévastaient leur pays et ne laissaient en vie ni homme ni femme ; ils emmenaient les moutons et les bœufs, les ânes et les chameaux, ainsi que les vêtements, et revenaient auprès d’Akich.
      10 Quand Akich demandait à David : « Contre qui avez-vous lancé une attaque aujourd’hui ? », David lui répondait : « Contre la partie sud du territoire de Juda », ou « Contre la partie sud du territoire des Yeramélites », ou encore « Contre la partie sud du territoire des Quénites ».
      11 David ne laissait ramener vivant à Gath ni homme ni femme, qui auraient pu, craignait-il, donner à son sujet des informations défavorables, en disant : « Voilà ce que David a fait. » David agit de cette manière pendant tout le temps qu’il résida dans le pays des Philistins.
      12 C’est pourquoi Akich avait pleine confiance en lui, car il pensait : « David s’est rendu absolument odieux à ses compatriotes israélites. Il sera donc pour toujours à mon service. »

      1 Samuel 28

      1 A cette époque-là, les Philistins rassemblèrent leurs troupes en une seule armée pour aller combattre Israël. Akich dit à David : « Il est entendu que, toi et tes compagnons, vous participerez avec moi à cette expédition. » –
      2 « Très bien, répondit David. Tu verras toi-même ce que je vais faire. » – « Dans ces conditions, reprit Akich, je te prends comme garde du corps pour toujours. »
      3 A la mort de Samuel, tous les Israélites avaient pris part aux cérémonies de deuil, puis on l’avait enterré dans sa ville de Rama. Par ailleurs, Saül avait interdit dans son royaume les pratiques consistant à évoquer et interroger les morts.
      4 Un jour, les Philistins rassemblèrent leurs troupes et vinrent camper près de Chounem. Saül mobilisa l’armée d’Israël, qui campa près du mont Guilboa.
      5 Lorsque Saül vit le camp des Philistins, il eut très peur et se mit à trembler comme une feuille.
      6 Il voulut consulter le Seigneur, mais celui-ci ne lui répondit ni par un rêve, ni par les dés sacrés du prêtre, ni par un prophète.
      7 Alors Saül donna cet ordre à ses officiers : « Cherchez-moi une femme capable d’interroger les morts, pour que je puisse aller la consulter. » – « Il y en a une à En-Dor », lui répondit-on.
      8 Saül se déguisa et partit pour En-Dor avec deux compagnons ; il arriva de nuit chez la femme et lui dit : « Je désire que tu interroges un mort pour moi. Fais apparaître celui que je vais t’indiquer. » –
      9 « Mais, répondit la femme, tu sais bien que Saül a éliminé du pays les pratiques consistant à évoquer et interroger les morts. Est-ce que tu cherches à me tendre un piège pour me faire mourir ? » –
      10 « Par le Seigneur vivant, déclara Saül, je te jure que tu ne risques rien dans cette affaire. » –
      11 « Qui donc dois-je faire apparaître pour toi ? » demanda la femme. Il répondit : « Samuel. »
      12 Lorsque la femme vit Samuel, elle poussa un grand cri, puis elle interpella Saül en ces mots : « Mais tu es Saül ! Pourquoi m’as-tu trompée ? » –
      13 « Ne crains rien, répondit le roi. Dis-moi plutôt ce que tu as vu. » – « J’ai vu une sorte de fantôme qui montait des profondeurs de la terre », dit-elle.
      14 Le roi reprit : « Comment est-il ? » – « C’est un homme âgé, enveloppé d’un manteau », dit-elle. Saül comprit qu’il s’agissait bien de Samuel, et il s’inclina respectueusement jusqu’à terre.
      15 Samuel lui demanda : « Pourquoi as-tu troublé mon repos ? Pourquoi m’as-tu fait appeler ? » – « Je suis tellement angoissé, répondit Saül. Les Philistins m’ont déclaré la guerre et Dieu s’est détourné de moi. Il ne me répond plus, ni par un prophète, ni par un rêve. Alors je t’ai fait appeler : viens me dire ce que je dois faire. » –
      16 « Pourquoi m’interroger, moi ? dit Samuel. Tu vois bien que le Seigneur lui-même s’est détourné de toi et qu’il est devenu ton ennemi.
      17 Il a accompli ce que j’avais annoncé de sa part : il t’a repris la royauté pour la donner à un autre, à David.
      18 Tu as refusé d’obéir aux ordres du Seigneur, en n’exterminant pas complètement les Amalécites. C’est pourquoi le Seigneur te traite aujourd’hui de cette manière.
      19 Il va te livrer, ainsi que ton peuple, au pouvoir des Philistins. Demain, toi et tes fils, vous serez avec moi dans le monde des morts, et ton armée sera au pouvoir des Philistins. »
      20 Dès qu’il eut entendu ces paroles de Samuel, Saül s’écroula de tout son long, saisi d’une peur épouvantable. De plus il était sans force, n’ayant rien mangé depuis le jour précédent.
      21 La femme s’approcha de lui et vit combien il était épouvanté. Alors elle lui dit : « J’ai obéi à tes ordres. Au risque de ma vie, j’ai fait ce que tu m’ordonnais.
      22 Maintenant, écoute-moi à ton tour : je vais t’apporter un peu de nourriture ; tu mangeras pour reprendre des forces avant de te remettre en route. »
      23 Saül refusa de manger quoi que ce soit, mais ses compagnons et la femme insistèrent, si bien qu’il finit par accepter ; il se releva de terre et s’assit sur le lit.
      24 Sans tarder, la femme tua un veau qu’elle engraissait, puis elle prit de la farine, fit de la pâte et cuisit des galettes de pain.
      25 Elle servit ce repas à Saül et à ses compagnons. Après avoir mangé, ils se mirent en route alors qu’il faisait encore nuit.

      1 Samuel 29

      1 Les Philistins rassemblèrent toutes leurs troupes à Afec, tandis que les Israélites campaient à la source proche de Jizréel.
      2 Les chefs des Philistins défilèrent à la tête des compagnies et des régiments ; David et ses hommes, qui accompagnaient le roi Akich, ne défilèrent qu’en dernier.
      3 Les officiers philistins demandèrent : « Qui sont ces Hébreux ? » Akich leur répondit : « Ne reconnaissez-vous pas David, qui fut au service de Saül, roi d’Israël, mais qui est avec moi depuis un ou deux ans ? Du jour où il a abandonné son maître jusqu’à présent, je n’ai aucun reproche à lui adresser. »
      4 Les officiers philistins se mirent en colère contre Akich et lui dirent : « Renvoie cet homme ; qu’il retourne à la ville où tu lui as permis de résider. Il ne faut pas qu’il participe à notre expédition, il pourrait se tourner contre nous au cours du combat. En effet, comment regagnerait-il le mieux la faveur de son ancien maître, sinon en lui livrant nos hommes ?
      5 N’oublions pas que c’est ce David dont les femmes disaient en chantant et en dansant : “Saül a battu des milliers d’ennemis, David en a battu des dizaines de milliers.” »
      6 Akich appela donc David et lui dit : « Par le Seigneur vivant, tu es un homme loyal. Je trouvais judicieux que tu participes avec moi à cette expédition militaire, car, du jour où tu es arrivé chez moi jusqu’à présent, je ne t’ai jamais vu mal agir. Mais tu ne plais pas aux autres chefs philistins.
      7 Par conséquent, retourne en paix chez toi, afin de ne pas les indisposer. »
      8 David lui demanda : « Mais qu’ai-je donc fait ? Qu’as-tu à me reprocher, depuis le jour où je suis entré à ton service jusqu’à présent, pour que je ne puisse pas aller combattre tes ennemis ? » –
      9 « Rien, je le sais, répondit Akich. Tu m’es aussi agréable qu’un ange de Dieu. Seulement, les officiers philistins m’ont dit : “Il ne doit pas participer à notre expédition !”
      10 Tu devras donc te lever tôt demain matin, de même que les hommes qui t’ont accompagné, et vous irez à l’endroit où je vous ai permis de résider. Ne garde pas de rancune en ton cœur, car tu m’es agréable ; levez-vous tôt et partez dès qu’il fera jour. »
      11 Le lendemain matin, David et ses compagnons se levèrent tôt pour retourner au pays des Philistins. Quant aux Philistins, ils se rendirent à Jizréel.

      1 Samuel 30

      1 Le surlendemain, David et ses compagnons arrivèrent à Siclag. Or les Amalécites avaient lancé une attaque au sud de Juda et contre Siclag ; ils avaient détruit et incendié la ville.
      2 Ils avaient fait prisonniers les femmes et les autres habitants, petits et grands ; ils n’avaient tué personne, mais ils les avaient emmenés et avaient continué leur chemin.
      3 Ainsi, lorsque David et ses compagnons arrivèrent à la ville, ils découvrirent qu’elle avait été incendiée, et que leurs femmes, leurs fils et leurs filles avaient été enlevés.
      4 Alors David et toute sa troupe se mirent à se lamenter et pleurèrent jusqu’à épuisement.
      5 On avait emmené même les deux femmes de David, Ahinoam, de Jizréel, et Abigaïl, veuve de Nabal, de Karmel.
      6 Finalement David se vit dans une situation très angoissante, car ses compagnons parlaient de le tuer à coups de pierres ; chacun d’eux était plein d’amertume en pensant à ses fils et à ses filles. Cependant, grâce au Seigneur son Dieu, David reprit courage.
      7 David dit au prêtre Abiatar, fils d’Ahimélek : « Apporte-moi les objets sacrés pour consulter le Seigneur. » Abiatar les apporta.
      8 David interrogea le Seigneur : « Si je poursuis cette bande de pillards, est-ce que je les rattraperai ? » – « Poursuis-les, répondit le Seigneur. Tu les rattraperas et tu délivreras les prisonniers. »
      9 David et ses six cents compagnons se mirent en route. Lorsqu’ils arrivèrent au torrent du Bessor,
      10 deux cents hommes, trop fatigués pour traverser le torrent, s’arrêtèrent à cet endroit. David continua la poursuite avec les quatre cents autres.
      11 Dans la campagne, les soldats trouvèrent un jeune Égyptien qu’ils amenèrent à David. On lui donna du pain à manger et de l’eau à boire,
      12 puis une tranche de gâteau de figues et deux grappes de raisins secs. Quand il eut mangé cela, il retrouva des forces, car il n’avait rien mangé ni bu depuis trois jours et trois nuits.
      13 David l’interrogea : « A qui appartiens-tu et d’où viens-tu ? » – « Je suis un Égyptien, esclave d’un Amalécite, répondit-il. Mon maître m’a abandonné il y a trois jours parce que j’étais tombé malade.
      14 Auparavant nous avions lancé des attaques contre le sud des territoires des Crétois, des Judéens et des Calébites, et nous avions incendié la ville de Siclag. » –
      15 « Veux-tu me conduire jusqu’à cette bande de pillards ? » lui demanda David. L’homme répondit : « Si tu me jures devant Dieu que tu ne me mettras pas à mort, ou que tu ne me livreras pas à mon maître, je te conduirai jusqu’à eux. »
      16 L’homme conduisit donc David jusqu’aux Amalécites, qu’ils trouvèrent éparpillés dans toute la région, mangeant, buvant, faisant la fête avec le riche butin emporté du pays des Philistins et du pays de Juda.
      17 David les combattit victorieusement de l’aube jusqu’au soir du lendemain. Personne n’en réchappa, sauf quatre cents jeunes gens qui réussirent à s’enfuir à dos de chameaux.
      18 David put sauver tout ce que les Amalécites avaient pris ; il délivra en particulier ses deux femmes.
      19 Personne ne manquait des petits et des grands, des fils et des filles, et le butin était intact. Tout ce que les ennemis avaient emporté, David le récupéra.
      20 Il s’empara aussi des troupeaux de moutons et de bœufs des Amalécites, et ceux qui conduisaient ce bétail disaient : « Voici le butin de David ! »
      21 David retourna auprès des deux cents hommes qui avaient été trop fatigués pour le suivre et qu’on avait laissés près du torrent du Bessor. Ils vinrent au-devant de David et de ceux qui l’accompagnaient. David s’avança avec sa troupe et les salua.
      22 A ce moment-là, un groupe de mauvais sujets et de vauriens, parmi les soldats qui avaient accompagné David, déclarèrent : « Puisqu’ils ne sont pas venus avec nous, on ne leur donnera rien du butin récupéré ; on rendra seulement à chacun sa femme et ses enfants. Qu’ils les emmènent et s’en aillent. »
      23 Mais David dit : « Mes amis, n’agissez pas ainsi avec ce que le Seigneur nous a donné. Il nous a protégés, il nous a même livré la bande de pillards qui avaient attaqué Siclag.
      24 Personne ne peut approuver votre proposition. En effet, “A chacun sa part de butin, à celui qui marche au combat comme à celui qui garde le camp : entre eux, ils partageront.” »
      25 Ce jour-là David érigea cette décision en règle légale pour Israël ; et cette règle est encore valable aujourd’hui.
      26 De retour à Siclag, David envoya des parts de butin à ceux des anciens de Juda qui étaient ses amis. Il leur faisait dire : « Voici pour vous un cadeau tiré du butin pris aux ennemis du Seigneur. »
      27 Il en envoya aux anciens de Béthel, de Ramoth dans le Néguev, de Yattir,
      28 à ceux d’Aroër, de Sifmoth, d’Echtemoa,
      29 de Rakal, à ceux des villes des Yeramélites et des Quénites,
      30 à ceux de Horma, de Bor-Achan, d’Atak,
      31 d’Hébron, et à ceux de toutes les localités où il était passé précédemment avec ses compagnons.

      1 Samuel 31

      1 Sur le mont Guilboa, les Philistins attaquèrent les Israélites. Ceux-ci s’enfuirent et beaucoup furent tués.
      2 Les Philistins s’acharnèrent alors contre Saül et ses fils. Ils réussirent à tuer Jonatan, Abinadab et Malkichoua, les fils du roi.
      3 Dès lors, tout le poids du combat se porta contre Saül. Des tireurs à l’arc le découvrirent, et Saül en fut terrifié.
      4 Il dit à celui qui portait ses armes : « Prends ton épée et tue-moi, car je ne veux pas que ces Philistins païens me tuent eux-mêmes et se moquent de moi. » Mais son porteur d’armes refusa, tant il avait peur. Alors Saül prit son épée et se jeta dessus.
      5 Lorsque le porteur d’armes vit que son maître était mort, il se jeta aussi sur son épée et mourut.
      6 C’est ainsi que Saül, ses trois fils, son porteur d’armes et ses soldats moururent tous le même jour.
      7 Les Israélites qui habitaient l’autre côté de la vallée et l’autre rive du Jourdain apprirent que l’armée d’Israël avait fui, et que Saül et ses fils étaient morts ; ils abandonnèrent alors leurs villes pour s’enfuir, et les Philistins vinrent s’y installer.
      8 Le lendemain, les Philistins, venus pour dépouiller les morts, trouvèrent les cadavres de Saül et de ses trois fils sur le mont Guilboa.
      9 Ils coupèrent la tête de Saül, lui enlevèrent ses armes, et firent circuler ces trophées dans leur pays, afin de répandre cette bonne nouvelle dans les temples de leurs idoles et parmi le peuple.
      10 Ensuite ils déposèrent ses armes dans le temple d’Astarté, et attachèrent son cadavre à la muraille de Beth-Chéan.
      11 Les habitants de Yabech, en Galaad, apprirent ce que les Philistins avaient fait à Saül.
      12 Les hommes les plus courageux de la ville se mirent en route et marchèrent durant toute la nuit jusqu’à Beth-Chéan ; ils détachèrent le cadavre de Saül et ceux de ses fils de la muraille de la ville, puis rentrèrent à Yabech. Là ils les brûlèrent.
      13 Ils rassemblèrent ensuite leurs ossements, les enterrèrent sous un arbre, le tamaris de Yabech, et jeûnèrent pendant sept jours.

      2 Samuel 1

      1 Saül était déjà mort quand David revint s’installer à Siclag après avoir battu les Amalécites. Il y passa deux jours.
      2 Le troisième jour, un jeune messager venant du camp de Saül arriva. Il avait les vêtements déchirés et de la poussière sur la tête, en signe de deuil. Dès qu’il fut près de David, il s’inclina jusqu’à terre.
      3 « D’où viens-tu ? » lui demanda David. « Je me suis enfui du camp d’Israël », répondit-il.
      4 « Raconte-moi donc ce qui s’est passé », dit David. « L’armée d’Israël a pris la fuite au cours du combat, dit l’homme ; un grand nombre de soldats ont été tués. Même Saül et son fils Jonatan sont morts. » –
      5 « Comment sais-tu que Saül et Jonatan sont morts ? » lui demanda encore David.
      6 « Je me trouvais par hasard sur le mont Guilboa, raconta le jeune homme. J’ai vu Saül qui s’appuyait sur sa lance ; il était serré de près par les chars et les cavaliers ennemis.
      7 Il s’est retourné, m’a aperçu et m’a appelé. “Oui, Majesté”, ai-je répondu.
      8 Il m’a demandé qui j’étais. Je lui ai répondu que j’étais un Amalécite.
      9 Alors il m’a dit de venir lui donner la mort, car il se sentait mal, bien qu’il eût encore tous ses esprits.
      10 Je me suis donc approché et je lui ai donné la mort, car je savais qu’il ne survivrait pas à sa défaite. Ensuite, Excellence, j’ai pris la couronne et le bracelet qu’il portait et je te les ai apportés ici. »
      11 David déchira ses vêtements et tous ceux qui étaient près de lui firent de même.
      12 Jusqu’au soir ils pleurèrent et jeûnèrent, célébrant ainsi le deuil de Saül, de Jonatan et de tous les Israélites, membres du peuple du Seigneur, qui étaient morts au combat.
      13 Ensuite David dit au jeune messager : « Qui es-tu ? » – « Je suis le fils d’un Amalécite installé dans ce pays », répondit-il.
      14 « Et tu n’as pas craint de faire mourir le roi que le Seigneur avait choisi ! » s’écria David.
      15 Il appela un de ses jeunes soldats et lui ordonna : « Vas-y, tue-le ! » Le soldat frappa à mort l’Amalécite,
      16 tandis que David lui déclarait : « C’est par ta faute que tu meurs ; tu t’es condamné toi-même en disant : “C’est moi qui ai donné la mort au roi choisi par le Seigneur.” »
      17 Alors David composa une complainte à l’occasion de la mort de Saül et de Jonatan.
      18 Il ordonna de l’enseigner aux habitants de Juda. C’est la « Complainte de l’Arc ». La voici, telle qu’on la trouve dans le Livre du Juste :
      19 Israël, pourquoi sont-ils morts, tes vaillants guerriers, tes glorieux combattants gisant sur les hauteurs ?
      20 Ne publiez pas cette nouvelle dans la ville de Gath, ne la propagez pas dans les rues d’Ascalon. Que les femmes des Philistins n’aient pas cette joie, que les filles de ces païens ne triomphent pas.
      21 Montagnes de Guilboa, soyez privées de rosée et de pluie, qu’on ne voie plus de champs fertiles sur vos pentes. C’est là qu’ont été déshonorés les boucliers des guerriers, le bouclier de Saül, qui ne sera plus jamais frotté d’huile.
      22 Devant les ennemis à tuer, devant la vigueur des adversaires, l’arc de Jonatan ne reculait pas et l’épée de Saül accomplissait toujours sa tâche.
      23 Toute leur vie, Saül et Jonatan se sont aimés tendrement, dans leur mort même ils n’ont pas été séparés, eux qui étaient plus rapides que des aigles, plus courageux que des lions.
      24 Femmes du pays d’Israël, pleurez sur Saül ! Il vous revêtait de beaux habits précieux, il ornait vos robes de bijoux d’or.
      25 Pourquoi sont-ils morts en plein combat, les vaillants guerriers, pourquoi Jonatan a-t-il succombé sur les hauteurs ?
      26 Mon cœur souffre à cause de toi, Jonatan, mon frère, mon meilleur ami. Ton amitié pour moi était merveilleuse, bien plus encore que l’amour des femmes.
      27 Pourquoi sont-ils morts, ces vaillants guerriers, pourquoi ont-ils péri, ces illustres soldats ?

      2 Samuel 2

      1 Après ces événements, David consulta le Seigneur : « Dois-je me rendre dans une des villes de Juda ? » demanda-t-il. « Oui », répondit le Seigneur. « Dans laquelle ? » demanda encore David. « A Hébron », dit le Seigneur.
      2 David s’y rendit, accompagné de ses deux femmes, Ahinoam, de Jizréel, et Abigaïl, veuve de Nabal, de Karmel.
      3 Il emmena également ses compagnons et leurs familles, qui s’installèrent dans les localités voisines d’Hébron.
      4 Alors les gens de Juda vinrent à Hébron pour y consacrer David roi de Juda. Lorsqu’on informa David que les habitants de Yabech, en Galaad, avaient enterré Saül,
      5 il envoya des messagers leur dire : « Que le Seigneur vous bénisse d’avoir enterré Saül votre maître et d’avoir montré un tel attachement à son égard.
      6 Que le Seigneur à son tour vous traite avec bonté et fidélité. Quant à moi, je vous ferai aussi du bien, puisque vous avez agi ainsi.
      7 Et maintenant, reprenez courage, soyez des hommes résolus. Votre maître Saül est mort, et c’est moi que les gens de Juda ont consacré pour que je règne sur eux. »
      8 Abner, fils de Ner, le général en chef de Saül, avait emmené Ichebaal, fils de Saül, à Mahanaïm.
      9 Là, il l’avait proclamé roi pour les régions de Galaad, d’Asser, de Jizréel, d’Éfraïm et de Benjamin, bref pour tout Israël.
      10 Ichebaal avait quarante ans lorsqu’il devint roi d’Israël, et il régna deux ans. Seule la tribu de Juda reconnut l’autorité de David.
      11 Celui-ci régna sur Juda, à Hébron, durant sept ans et demi.
      12 Abner, fils de Ner, et la garde d’Ichebaal, fils de Saül, quittèrent Mahanaïm et prirent la direction de Gabaon.
      13 Joab, dont la mère s’appelait Serouia, et la garde de David se mirent aussi en route. Les deux troupes se rencontrèrent près du réservoir de Gabaon et prirent position de part et d’autre de ce réservoir.
      14 Abner dit à Joab : « Je propose que nos jeunes soldats luttent en combat singulier devant nous. » – « D’accord », répondit Joab.
      15 Des soldats s’avancèrent ; on en compta douze de la tribu de Benjamin, représentant Ichebaal, et douze de la garde de David.
      16 Chaque soldat saisit son adversaire par la tête et lui planta son épée dans le côté, de sorte qu’ils tombèrent tous ensemble. On appela cet endroit de Gabaon le Champ des Rochers.
      17 Le même jour, un combat extrêmement violent éclata. Abner et ses hommes furent battus par la garde de David.
      18 Joab, Abichaï et Assaël, dont la mère s’appelait Serouia, étaient présents. Assaël, qui était aussi léger et rapide qu’une gazelle sauvage,
      19 se mit à poursuivre Abner, sans dévier ni à droite ni à gauche.
      20 Abner, tournant la tête, demanda : « Est-ce bien toi, Assaël ? » – « Oui, c’est bien moi », répondit-il.
      21 « Poursuis quelqu’un d’autre, à droite ou à gauche, lui dit Abner. Essaie d’attraper l’un des jeunes soldats et de t’emparer de son équipement. » Mais Assaël ne voulut pas cesser de poursuivre Abner.
      22 Celui-ci reprit : « Assaël, cesse de me poursuivre ! Pourquoi m’obliger à te tuer ? Ensuite je ne pourrais plus regarder ton frère Joab en face. »
      23 Assaël refusa pourtant de changer de direction. Alors Abner le frappa en plein ventre avec l’extrémité de sa lance ; celle-ci ressortit dans le dos d’Assaël, qui s’affaissa et mourut sur place. Tous ceux qui arrivèrent à l’endroit où gisait Assaël s’arrêtèrent.
      24 Alors Joab et Abichaï se lancèrent à la poursuite d’Abner. Le soleil se couchait lorsqu’ils arrivèrent à Guibéa-Amma, à l’est de Guia sur le chemin du désert de Gabaon.
      25 Les soldats benjaminites se groupèrent en rangs serrés auprès d’Abner, et occupèrent le sommet d’une colline.
      26 Abner interpella Joab : « Allons-nous sans fin brandir l’épée pour nous exterminer ? Ne comprends-tu pas que cette affaire finira tristement ? Qu’attends-tu donc pour ordonner à tes soldats d’arrêter cette poursuite fratricide ? » –
      27 « Par le Dieu vivant, s’écria Joab, je t’assure que si tu n’avais pas demandé cet arrêt, mes hommes n’auraient pas cessé de vous poursuivre avant demain matin. »
      28 Joab fit sonner de la trompette. Ses soldats cessèrent de poursuivre les Israélites et mirent fin au combat.
      29 Abner et ses hommes cheminèrent toute cette nuit-là dans la vallée du Jourdain, puis franchirent le fleuve, traversèrent tout le Bitron et arrivèrent à Mahanaïm.
      30 Joab, ayant cessé de poursuivre Abner, rassembla sa troupe. Seuls dix-neuf soldats de la garde de David manquaient à l’appel, en plus d’Assaël.
      31 Par contre, la garde de David avait frappé à mort trois cent soixante Benjaminites et autres soldats d’Abner.
      32 On emporta le corps d’Assaël et on le déposa dans le tombeau de son père à Bethléem. Ensuite Joab et ses hommes marchèrent toute la nuit et atteignirent Hébron au lever du jour.

      2 Samuel 3

      1 La guerre dura longtemps entre les partisans de Saül et ceux de David. Mais David consolidait de plus en plus sa position, tandis que les descendants de Saül perdaient progressivement leur pouvoir.
      2 A Hébron, David eut plusieurs fils. Il eut Amnon, l’aîné, d’Ahinoam, de Jizréel ;
      3 Kilab, le second, d’Abigaïl, veuve de Nabal, de Karmel ; Absalom, le troisième, de Maaka, fille de Talmaï, roi de Guéchour ;
      4 Adonia, le quatrième, de Haguite ; Chefatia, le cinquième, d’Abital ;
      5 Itréam, le sixième, d’Égla, elle aussi femme du roi. Tels furent les fils de David qui naquirent à Hébron.
      6 Tant que la guerre dura entre partisans de Saül et partisans de David, Abner renforça son pouvoir dans le parti de Saül.
      7 Saül avait eu une épouse de second rang, du nom de Rispa, fille d’Aya. A son sujet, Ichebaal dit un jour à Abner : « Pourquoi as-tu couché avec une épouse de mon père ? »
      8 Abner fut vivement indigné en entendant ces mots et déclara : « Suis-je un chien, à la solde des Judéens ? Jusqu’à présent, j’ai prouvé mon attachement à l’égard de la famille de ton père Saül, de ses frères et de ses amis, j’ai tout fait pour que tu ne tombes pas entre les mains de David, et toi, aujourd’hui, tu me reproches un écart avec cette femme !
      9 Que le Seigneur m’inflige la plus terrible des punitions si je ne réalise pas pour David ce que le Seigneur lui a promis.
      10 Car il a juré de retirer la royauté à la famille de Saül afin d’étendre l’autorité royale de David sur Israël comme sur Juda, d’un bout à l’autre du pays. »
      11 Ichebaal fut incapable de lui répondre un seul mot, tant il avait peur de lui.
      12 Là-dessus, Abner envoya des messagers à David pour lui dire : « A qui appartient le pays ? Conclus une alliance avec moi, et je t’aiderai à rallier tout Israël autour de toi. »
      13 David lui répondit : « Bien, je suis d’accord de conclure une alliance avec toi. Je ne te demande qu’une chose : Ne viens pas me trouver sans te faire précéder par ma femme Mikal, fille de Saül. A cette condition, tu pourras te présenter devant moi. »
      14 Puis David envoya des messagers à Ichebaal, fils de Saül, pour lui dire : « Rends-moi ma femme Mikal, que j’ai épousée au prix de cent prépuces de Philistins. »
      15 Alors Ichebaal fit venir Mikal de chez son mari Paltiel, fils de Laïch.
      16 Paltiel l’accompagna. Tout en pleurs, il marcha derrière elle jusqu’à Bahourim. Là, Abner lui ordonna de retourner chez lui et il obéit.
      17 Abner eut un entretien avec les anciens d’Israël ; il leur dit : « Depuis longtemps, vous désirez que David soit votre roi.
      18 Eh bien, c’est le moment d’agir ! En effet, le Seigneur a déclaré au sujet de David : “C’est par l’intermédiaire de mon serviteur David que je veux délivrer Israël, mon peuple, de la domination des Philistins et de tous ses autres ennemis.” »
      19 Abner parla aussi avec les Benjaminites. Ensuite il partit pour Hébron afin d’exposer à David lui-même le projet qui avait reçu le plein accord des Benjaminites et des autres Israélites.
      20 Il arriva chez David, à Hébron, avec vingt hommes. David leur offrit un banquet.
      21 Abner dit à David : « Majesté, je suis prêt à repartir et à rassembler tous les Israélites autour de toi. Ils concluront une alliance avec toi, et tu pourras alors régner sur tout le pays, comme tu le désires. » David autorisa Abner à s’en aller, et celui-ci partit en paix.
      22 Peu après, Joab arriva avec la garde de David ; il revenait d’une expédition et rapportait un butin important. Abner n’était plus chez David à Hébron, car le roi l’avait laissé repartir en paix.
      23 Dès que Joab fut là avec toute sa troupe, quelqu’un l’informa qu’Abner, fils de Ner, était venu trouver le roi et que celui-ci l’avait laissé repartir en paix.
      24 Joab entra chez le roi et lui dit : « Qu’as-tu fait là ? Abner vient chez toi, et tu le laisses repartir !
      25 Tu connais pourtant bien Abner, fil de Ner ! S’il est venu, c’est pour te tromper, pour espionner tes allées et venues et savoir tout ce que tu fais. »
      26 Joab sortit de chez le roi et chargea des messagers de rattraper Abner. A l’insu de David, ils le firent revenir de la citerne de Sira.
      27 Quand Abner fut de retour à Hébron, Joab l’attira à l’écart, à l’intérieur de la porte de la ville, comme pour lui parler confidentiellement. Et là, il le poignarda en plein ventre, le tuant pour venger la mort de son frère Assaël.
      28 Dès que David apprit ce qui s’était passé, il s’écria : « Le Seigneur le sait, moi et mon royaume, nous sommes à jamais innocents du meurtre d’Abner, fils de Ner.
      29 Que seuls Joab et toute sa famille en subissent les conséquences ! Qu’il y ait toujours dans cette famille des hommes atteints d’écoulements impurs ou de lèpre, des hommes réduits à des occupations féminines, des hommes qui meurent de mort violente ou qui manquent de nourriture ! »
      30 C’est ainsi que Joab et son frère Abichaï assassinèrent Abner parce que celui-ci avait tué leur frère Assaël lors du combat de Gabaon.
      31 David dit à Joab et à tous ceux qui l’accompagnaient : « Déchirez vos vêtements, revêtez-vous d’étoffes grossières et prenez part à la cérémonie funèbre en l’honneur d’Abner. » Le roi David lui-même marcha derrière le corps du défunt.
      32 On enterra Abner à Hébron. Le roi éclata en sanglots sur sa tombe, et toute la foule pleura aussi.
      33 Puis le roi prononça la complainte suivante, au sujet d’Abner : Pourquoi es-tu mort, Abner, d’une mort digne d’un insensé ?
      34 Tu n’avais pas les mains liées ni les pieds enchaînés. Pourtant tu es tombé mort comme un homme surpris par des criminels. Tous les assistants continuèrent de pleurer.
      35 Ensuite ils s’approchèrent de David pour lui offrir de la nourriture, alors qu’il faisait encore jour, mais le roi fit ce serment : « Que Dieu m’inflige la plus terrible des punitions si je mange un morceau de pain ou quoi que ce soit avant le coucher du soleil ! »
      36 Le peuple entier en eut connaissance et l’approuva. D’ailleurs le peuple approuvait toujours ce que faisait le roi.
      37 Ainsi toute la population de Juda et tous les Israélites surent ce jour-là que ce n’était pas le roi qui avait donné l’ordre d’assassiner Abner, fils de Ner.
      38 David dit encore à ses ministres : « Vous rendez-vous compte qu’aujourd’hui un chef, un grand chef d’Israël, est mort ?
      39 Moi, malgré mon titre de roi, je me sens actuellement faible par rapport à la violence de ces hommes, dont la mère s’appelle Serouia. Que le Seigneur veuille donc les punir lui-même d’avoir commis ce crime. »

      2 Samuel 4

      1 Ichebaal, fils de Saül, apprit qu’Abner était mort à Hébron ; il en fut consterné, et tous les Israélites furent épouvantés.
      2 Ichebaal avait sous ses ordres deux chefs de bandes, nommés Baana et Rékab ; c’étaient les fils de Rimmon, un Benjaminite de Beéroth. – Beéroth est considéré comme faisant partie du territoire de Benjamin,
      3 depuis que ses anciens habitants sont allés se réfugier à Guittaïm, où leurs descendants se trouvent encore aujourd’hui. –
      4 D’autre part Jonatan, lui aussi fils de Saül, avait laissé un fils, Mefibaal, qui était estropié des deux jambes. Mefibaal avait cinq ans lorsque arriva de Jizréel la nouvelle de la mort de Saül et de Jonatan ; sa nourrice voulut le prendre pour fuir, mais dans sa hâte, elle le laissa tomber et l’enfant en demeura estropié.
      5 Rékab et Baana, les fils de Rimmon, de Beéroth, se rendirent chez Ichebaal ; ils y arrivèrent à l’heure la plus chaude de la journée, alors qu’il faisait la sieste.
      6 Ils pénétrèrent dans la maison, comme s’ils apportaient du blé ; ils trouvèrent Ichebaal étendu sur son lit dans sa chambre à coucher et le frappèrent en plein ventre. Après l’avoir ainsi tué, les deux frères lui coupèrent la tête et s’échappèrent en l’emportant. Ensuite ils suivirent le chemin de la vallée du Jourdain durant toute la nuit.
      8 Ils apportèrent la tête d’Ichebaal au roi David, à Hébron, et lui dirent : « Majesté, voici la tête d’Ichebaal, le fils de ton ennemi Saül, qui voulait ta mort. En ce jour, le Seigneur t’a vengé de Saül et de ses descendants. » –
      9 « Par le Seigneur vivant, qui m’a délivré de toute détresse ! s’exclama David.
      10 Celui qui m’a annoncé la mort de Saül croyait m’apporter une bonne nouvelle, mais je l’ai fait arrêter et exécuter à Siclag. C’est ainsi que je l’ai récompensé pour sa bonne nouvelle.
      11 Comment donc vais-je récompenser des individus malfaisants, qui ont assassiné un homme innocent, dans sa maison, sur son lit ? Je vais vous punir du meurtre que vous avez commis et vous éliminer de la surface de la terre. »
      12 David donna un ordre à ses jeunes soldats, qui exécutèrent Rékab et Baana. Ensuite on leur coupa les mains et les pieds, que l’on suspendit près du réservoir d’Hébron. Quant à la tête d’Ichebaal, on la déposa dans la tombe d’Abner, fils de Ner, à Hébron.

      2 Samuel 5

      1 Toutes les tribus d’Israël vinrent trouver David à Hébron et lui dirent : « Nous sommes de ta race, de ta famille.
      2 Autrefois, lorsque Saül était encore notre roi, tu étais déjà à la tête des expéditions militaires d’Israël. Et le Seigneur t’avait déjà dit : “C’est toi qui gouverneras Israël, mon peuple, c’est toi qui en seras le chef.” »
      3 Tous les anciens d’Israël vinrent également trouver le roi David à Hébron. Celui-ci y conclut un accord avec eux devant le Seigneur, et ils le consacrèrent roi d’Israël.
      4 David avait trente ans lorsqu’il devint roi, et il régna quarante ans.
      5 A Hébron, il régna sept ans et demi sur la tribu de Juda, puis à Jérusalem, il régna trente-trois ans sur l’ensemble d’Israël et de Juda.
      6 Le roi David et ses compagnons marchèrent contre Jérusalem. Les Jébusites, qui habitaient cette région, dirent à David : « Vous n’entrerez pas dans notre ville. Même des aveugles et des boiteux seraient assez forts pour vous repousser. » C’était leur façon d’affirmer que David ne pourrait jamais prendre la ville.
      7 David s’empara pourtant de la forteresse de Sion, nommée par la suite Cité de David.
      8 Ce jour-là, David avait dit : « Si quelqu’un veut battre les Jébusites, il n’a qu’à attaquer par le canal souterrain pour les atteindre. Je les déteste cordialement, ces boiteux et ces aveugles ! » C’est pourquoi l’on dit : « Les aveugles et les boiteux ne sont pas admis dans le temple du Seigneur. »
      9 David s’installa dans la forteresse ; c’est lui qui la nomma “Cité de David”. Ensuite il fit construire d’autres ouvrages défensifs, entre la terrasse appelée Millo et sa résidence.
      10 Ainsi David devint de plus en plus puissant, car le Seigneur, le Dieu de l’univers, était avec lui.
      11 Hiram, roi de Tyr, envoya une délégation à David. Il lui fit livrer du bois de cèdre et lui envoya aussi des charpentiers et des tailleurs de pierres, pour lui construire un palais.
      12 David reconnut alors que le Seigneur lui-même l’avait établi roi d’Israël et avait donné de l’éclat à son règne, à cause d’Israël, son peuple.
      13 Après avoir quitté Hébron pour Jérusalem, David épousa encore d’autres femmes, de rang principal et de second rang, qui lui donnèrent d’autres fils et filles.
      14 Voici la liste de ses fils nés à Jérusalem : Chammoua, Chobab, Natan, Salomon,
      15 Ibar, Élichoua, Néfeg, Yafia,
      16 Élichama, Éliada et Éliféleth.
      17 Les Philistins apprirent que l’on avait consacré David roi d’Israël ; alors ils se mirent tous en campagne pour s’emparer de lui. David en fut informé et se rendit dans un refuge fortifié.
      18 Les Philistins arrivèrent et se déployèrent dans la vallée des Refaïtes.
      19 David consulta le Seigneur : « Dois-je aller attaquer les Philistins ? demanda-t-il. Les livreras-tu en mon pouvoir ? » – « Va les attaquer ! répondit le Seigneur. Certainement je te les livrerai. »
      20 David se rendit donc à Baal-Perassim, où il battit les Philistins. Il déclara : « Le Seigneur a fait devant moi une brèche dans les rangs de mes ennemis, comme un torrent dans une digue. » De là vient le nom donné à cet endroit, Baal-Perassim, ce qui signifie “le Maître des Brèches”.
      21 Les Philistins avaient abandonné sur place leurs idoles ; David et ses hommes les emportèrent.
      22 Une nouvelle fois, les Philistins se mirent en campagne et se déployèrent dans la vallée des Refaïtes.
      23 David consulta de nouveau le Seigneur, qui lui dit : « Ne les attaque pas d’ici ! Va te placer sur leurs arrières et approche-toi d’eux aux abords de la forêt de micocouliers.
      24 Lorsque tu entendras un bruit de pas à la cime des arbres, interviens avec rapidité, car c’est à ce moment-là que je me serai avancé devant toi pour battre l’armée philistine. »
      25 David agit selon les ordres du Seigneur. Il put ainsi battre les Philistins et les poursuivre de Guéba jusqu’à l’entrée de Guézer.

      2 Samuel 6

      1 David rassembla de nouveau tous les soldats d’élite d’Israël, au nombre de trente mille.
      2 Accompagné de cette armée, il se rendit à Baala, en Juda, pour y reprendre le coffre sacré de Dieu ; ce coffre porte le nom de “coffre du Seigneur”, du Dieu de l’univers, qui siège au-dessus des chérubins.
      3 Il se trouvait dans la maison d’Abinadab, sur la colline. On le déposa sur un char neuf et on l’emmena. Ouza et Ahio, fils d’Abinadab, conduisaient le char
      4 où reposait le coffre ; Ahio marchait devant.
      5 David et tous les Israélites exprimaient leur joie devant le Seigneur en jouant de toutes sortes d’instruments en bois de pin, tels que lyres et harpes, avec accompagnement de tambourins, de sistres et de cymbales.
      6 Lorsqu’on arriva près de l’aire de Nakon, les bœufs faillirent faire tomber le coffre sacré. Ouza, de la main, essaya de le retenir.
      7 Alors le Seigneur se mit en colère contre lui : il le frappa sur place à cause de ce geste irréfléchi. Ouza mourut là, à côté du coffre.
      8 David fut bouleversé de voir que le Seigneur avait porté ce coup mortel à Ouza ; il appela l’endroit Pérès-Ouza, nom qui a subsisté jusqu’à maintenant.
      9 Ce jour-là, il eut peur du Seigneur et déclara : « Je ne peux pas accueillir chez moi le coffre du Seigneur ! »
      10 Il renonça donc à transférer le coffre chez lui, dans la Cité de David, mais le fit déposer dans la maison d’Obed-Édom, un homme originaire de Gath.
      11 Le coffre y demeura trois mois, et le Seigneur bénit Obed-Édom et tous les siens.
      12 On informa le roi David que le Seigneur avait béni la famille d’Obed-Édom en faisant prospérer toutes ses affaires, à cause du coffre sacré. Alors David se rendit chez Obed-Édom, pour en faire amener le coffre à la Cité de David, dans un joyeux cortège.
      13 Lorsque les porteurs du coffre eurent avancé de six pas, David sacrifia un taureau et un veau gras.
      14 Puis il se mit à danser de toutes ses forces en l’honneur du Seigneur, vêtu seulement du pagne de lin des prêtres.
      15 David et les Israélites emmenèrent le coffre du Seigneur à Jérusalem, au milieu des ovations et des sonneries de trompettes.
      16 Au moment où le coffre arriva dans la Cité de David, Mikal, fille de Saül, regarda par la fenêtre et vit le roi David danser et tournoyer devant le coffre. Alors elle éprouva un profond mépris pour lui.
      17 On vint déposer le coffre à la place qui lui était réservée, dans la tente que David avait fait dresser pour lui. Ensuite David offrit au Seigneur des sacrifices complets et des sacrifices de communion.
      18 Quand il eut achevé de les offrir, il bénit le peuple au nom du Seigneur, le Dieu de l’univers.
      19 Il fit distribuer des vivres à toute la foule des Israélites ; chaque homme et chaque femme reçut une galette de pain, un gâteau de dattes et un gâteau de raisins secs. Ensuite chacun retourna chez soi.
      20 David rentra chez lui pour saluer les siens. Mais Mikal sortit au-devant de lui et lui dit : « Qu’il était glorieux, aujourd’hui, le roi d’Israël, lorsqu’il s’est donné en spectacle devant les servantes de ses serviteurs, à moitié nu comme le ferait un homme de rien ! »
      21 David lui répondit : « C’est en l’honneur du Seigneur que j’ai agi ainsi, lui qui m’a choisi, de préférence à ton père et à toute sa famille, pour faire de moi le chef d’Israël son peuple ; et je manifesterai encore ma joie en son honneur.
      22 Je m’abaisserai, je m’humilierai encore plus à mes propres yeux, mais c’est ainsi que je serai glorieux, même pour les servantes dont tu parlais. »
      23 Mikal, fille de Saül, n’eut pas d’enfant jusqu’à sa mort.

      2 Samuel 7

      1 Le roi David s’installa dans son palais. Le Seigneur le protégeait de tous les ennemis qui entouraient son royaume.
      2 Un jour, le roi dit au prophète Natan : « J’habite une maison en bois de cèdre et le coffre sacré de Dieu n’a pour abri qu’une tente de toile. Qu’en penses-tu ? » –
      3 « Tu as certainement une idée à ce sujet, répondit Natan. Vas-y, réalise-la, car le Seigneur est avec toi. »
      4 Mais la nuit suivante, le Seigneur adressa la parole à Natan pour lui dire :
      5 « Va trouver David, mon serviteur. Tu lui diras : Voici ce que te déclare le Seigneur : “Ce n’est pas toi qui me construiras un temple où je puisse habiter.
      6 Je n’ai d’ailleurs jamais habité dans un temple, depuis le jour où j’ai fait sortir d’Égypte le peuple d’Israël et jusqu’à présent. Au contraire, j’ai accompagné les Israélites en n’ayant qu’une tente comme demeure. Bien plus, durant tout ce temps, j’ai confié à plusieurs chefs le soin de gouverner Israël, mon peuple, mais je n’ai reproché à aucun d’entre eux de ne pas m’avoir construit un temple en bois de cèdre.”
      8 C’est pourquoi tu diras encore à David : Voici ce que te déclare le Seigneur, le Dieu de l’univers : “Lorsque tu n’étais qu’un gardien de moutons, je t’ai pris au pâturage pour faire de toi le chef d’Israël, mon peuple.
      9 Je t’ai soutenu dans toutes tes entreprises, j’ai exterminé tes ennemis devant toi. Grâce à moi, tu vas acquérir un renom semblable à celui des plus grands rois de la terre.
      10 Je vais donner à Israël, mon peuple, un lieu où je l’installerai pour qu’il y demeure sans rien avoir à craindre. Aucune nation malveillante ne recommencera à l’opprimer comme autrefois,
      11 à l’époque où j’ai confié à des juges le soin de gouverner Israël, mon peuple. Je te protégerai toi-même de tous tes ennemis. Enfin, je t’annonce que moi, le Seigneur, je vais t’accorder des descendants.
      12 Lorsque sera venu pour toi le moment de mourir, je désignerai l’un de tes propres enfants pour te succéder comme roi, et j’établirai fermement son autorité.
      13 C’est lui qui me construira un temple, et moi je l’installerai sur un trône inébranlable.
      14 Je serai un père pour lui et il sera un fils pour moi. S’il agit mal, je le punirai comme un père punit son fils.
      15 Cependant je ne lui retirerai pas mon appui, comme je l’ai fait pour Saül lorsque je l’ai rejeté et que je l’ai remplacé par toi.
      16 Un de tes descendants régnera toujours après toi, car le pouvoir royal de ta famille sera inébranlable.” »
      17 Natan rapporta à David tout ce que Dieu lui avait dit dans cette vision.
      18 Alors le roi David alla se présenter devant le Seigneur, dans la tente sacrée, et dit : « Seigneur mon Dieu, je sais que ni moi ni ma famille n’avons mérité tout ce que tu nous as déjà accordé.
      19 Mais pour toi, Seigneur, ce n’est pas encore suffisant. Voilà que tu fais des promesses pour l’avenir de ma famille ; de plus tu m’en informes, moi qui ne suis qu’un homme.
      20 Seigneur, que pourrais-je ajouter, puisque tu me connais, moi, ton serviteur ?
      21 Parce que tu l’as promis et que tu m’aimes, tu as accompli toutes ces choses merveilleuses et tu me les as révélées.
      22 Seigneur mon Dieu, comme tu es grand ! Personne n’est semblable à toi. Il n’existe vraiment pas d’autre Dieu que toi, comme nous l’avons toujours entendu dire.
      23 De même, aucun peuple sur terre n’est semblable à Israël. Tu es venu le libérer, lui seul, de l’oppression des Égyptiens et de leurs dieux, pour en faire ton peuple. Tu l’as rendu célèbre, en accomplissant pour lui des choses merveilleuses ou effrayantes dans ton pays.
      24 Tu en as fait ton peuple pour toujours, Seigneur, et tu es devenu son Dieu.
      25 Maintenant, Seigneur mon Dieu, accomplis ce que tu as dit, réalise en tout temps ce que tu as promis à mon sujet et au sujet de mes descendants.
      26 Ainsi ta renommée sera établie pour toujours ; on dira : “Le Dieu d’Israël, c’est le Seigneur de l’univers !” Assure la durée de ma dynastie.
      27 En effet, Seigneur de l’univers et Dieu d’Israël, tu m’as révélé ton intention de m’accorder des descendants qui régneront après moi. C’est pourquoi j’ai trouvé le courage de t’adresser cette prière.
      28 Seigneur Dieu, c’est toi qui es Dieu, ce que tu dis se réalise ! Et tu me promets maintenant ce bonheur !
      29 Veuille donc bénir ma famille afin que mes descendants règnent toujours devant toi. Comme tu l’as promis, Seigneur mon Dieu, que ta bénédiction repose toujours sur ma famille ! »

      2 Samuel 8

      1 Par la suite, David battit les Philistins et les humilia en les privant de leur domination sur la région.
      2 Il battit aussi les Moabites. Il les obligea à s’étendre par terre et fit mourir les deux tiers d’entre eux, ne laissant en vie qu’un homme sur trois. Dès lors, les Moabites furent des sujets de David, soumis au payement d’un tribut.
      3 Il battit encore Hadadézer, fils de Rehob et roi de l’État syrien de Soba, au moment où Hadadézer tentait de reprendre la région de l’Euphrate.
      4 Il fit prisonniers mille sept cents cavaliers et vingt mille fantassins de son armée ; il garda pour lui une centaine d’attelages, mais fit couper les jarrets de tous les autres chevaux.
      5 Là-dessus, les Syriens de Damas vinrent au secours de Hadadézer ; David les battit également et tua vingt-deux mille d’entre eux.
      6 Il leur imposa des gouverneurs, et les Syriens furent ses sujets, soumis au payement d’un tribut. Ainsi le Seigneur donna la victoire à David dans toutes ses campagnes militaires.
      7 David s’empara des boucliers d’or que portaient les gardes de Hadadézer et les emporta à Jérusalem.
      8 Il s’empara aussi de grandes quantités de bronze qui se trouvaient à Bétah et à Bérotaï, deux villes du royaume de Hadadézer.
      9 Toou, roi de Hamath, apprit que David avait battu toute l’armée de Hadadézer.
      10 Il envoya son fils Yoram saluer le roi David et le féliciter de sa campagne victorieuse contre Hadadézer. En effet, Hadadézer était un adversaire de Toou. Yoram apporta à David des objets d’or, d’argent et de bronze.
      11 Le roi les consacra au Seigneur, comme il avait consacré l’argent et l’or provenant des nations qu’il avait déjà soumises
      12 – Édomites, Moabites, Ammonites, Philistins et Amalécites –, ainsi que du butin pris à Hadadézer.
      13 C’est de cette manière que David acquit sa réputation. Après avoir battu les Syriens, David revint et battit encore les Édomites dans la vallée du Sel, tuant dix-huit mille d’entre eux.
      14 Il leur imposa des gouverneurs, et les Édomites furent ses sujets. Ainsi le Seigneur donna la victoire à David dans toutes ses campagnes militaires.
      15 David régna sur l’ensemble d’Israël. Il rendait la justice avec impartialité à l’égard de tout le peuple.
      16 Joab, dont la mère s’appelait Serouia, était chef de l’armée ; Yochafath, fils d’Ahiloud, était porte-parole du roi ;
      17 Sadoc, fils d’Ahitoub, et Ahimélek, fils d’Abiatar, étaient prêtres ; Seraya était secrétaire ;
      18 Benaya, fils de Yoyada, commandait les Crétois et les Pélétiens de la garde royale ; les fils de David étaient aussi des prêtres.

      2 Samuel 9

      1 Un jour, David demanda : « Reste-t-il un survivant de la famille de Saül ? J’aimerais le traiter avec bonté, à cause de Jonatan. »
      2 Or la famille de Saül avait eu un serviteur nommé Siba ; on le fit venir devant le roi. David lui demanda : « Es-tu bien Siba ? » – « Oui, Majesté », répondit-il.
      3 « Ne reste-t-il plus personne de la famille de Saül, que je puisse traiter avec la bonté de Dieu ? » reprit le roi. « Il reste un fils de Jonatan, déclara Siba ; il a les jambes estropiées. » –
      4 « Où est-il ? » demanda le roi. « Il se trouve chez Makir, fils d’Ammiel, à Lo-Dabar », répondit Siba.
      5 David envoya quelqu’un le chercher à Lo-Dabar.
      6 Lorsque Mefibaal, fils de Jonatan et petit-fils de Saül, arriva chez David, il se jeta le visage contre terre devant le roi. David l’interrogea : « Es-tu bien Mefibaal ? » – « C’est bien moi, Majesté », répondit-il.
      7 « N’aie pas peur ! lui dit David. A cause de ton père Jonatan, je veux te traiter avec bonté. Je te rendrai toutes les terres qui appartenaient à ton grand-père Saül, et de plus tu mangeras tous les jours à ma table. »
      8 Mefibaal s’inclina et dit : « Pourquoi le roi se préoccupe-t-il de moi, un pauvre chien crevé ? »
      9 Cependant le roi fit venir Siba, serviteur de Saül, et lui dit : « J’ai donné à Mefibaal, le petit-fils de ton maître, tout ce qui appartenait à Saül et à sa famille.
      10 Toi, tes fils et tes serviteurs, vous travaillerez la terre pour lui, afin de fournir à sa famille ce qui leur servira de nourriture. Quant à Mefibaal, il mangera tous les jours à ma table. » Siba, qui avait quinze fils et vingt serviteurs,
      11 dit au roi : « Tout ce que le roi m’a ordonné, je le ferai. Toutefois Mefibaal a l’habitude de manger à ma table, puisqu’il est l’un des descendants de Saül. »
      12 Mefibaal avait un jeune fils, Mika, et il disposait pour son service personnel de tous ceux qui habitaient la maison de Siba.
      13 Du fait qu’il boitait des deux pieds, il s’installa à Jérusalem, pour pouvoir aller chaque jour manger à la table du roi.

      2 Samuel 10

      1 Quelque temps après, le roi des Ammonites mourut et son fils Hanoun lui succéda.
      2 David se dit : « Je veux traiter Hanoun, fils de Nahach, avec bonté, tout comme son père l’a fait à mon égard. » Il envoya donc quelques-uns de ses ministres présenter ses condoléances à Hanoun, à l’occasion de la mort de son père. Lorsque les ministres de David arrivèrent dans le pays des Ammonites,
      3 les princes ammonites dirent à leur maître Hanoun : « T’imagines-tu que c’est seulement pour honorer la mémoire de ton père que David envoie des ministres t’apporter ses condoléances ? N’est-ce pas plutôt pour qu’ils jouent les espions en parcourant la ville, afin de pouvoir un jour s’en emparer ? »
      4 Alors Hanoun fit arrêter les ministres de David : on leur rasa la moitié de la barbe, on leur coupa les vêtements à mi-hauteur, au niveau des fesses, et on les renvoya.
      5 David en fut informé. Il envoya des messagers à la rencontre de ses ministres, qui étaient écrasés de honte. Le roi leur faisait dire : « Restez à Jéricho jusqu’à ce que vos barbes aient repoussé. Alors seulement vous reviendrez ici. »
      6 Les Ammonites comprirent qu’ils s’étaient rendus odieux à David. Ils prirent donc à leur solde vingt mille soldats des États syriens de Beth-Rehob et de Soba, mille hommes de l’armée du roi de Maaka et douze mille de Tob.
      7 Dès que David l’apprit, il dépêcha sur les lieux le général Joab avec toute l’armée de métier.
      8 Les Ammonites allèrent se ranger en ordre de bataille près de la porte de leur capitale. Les Syriens de Soba et de Beth-Rehob, ainsi que les soldats de Tob et de Maaka, occupaient une autre position dans la campagne.
      9 Joab constata qu’il devait faire face à deux fronts, l’un devant lui et l’autre derrière. Il choisit les meilleurs soldats d’Israël et les plaça en face des Syriens.
      10 Il confia le reste de l’armée à son frère Abichaï et le plaça en face des Ammonites.
      11 Il dit à son frère : « Si les Syriens sont plus forts que moi, tu viendras à mon secours. Si au contraire les Ammonites sont plus forts que toi, c’est moi qui viendrai à ton secours.
      12 Montre-toi courageux, combattons avec vaillance pour notre peuple et les villes de notre Dieu. Et que le Seigneur agisse comme il le jugera bon. »
      13 Joab et sa troupe s’avancèrent pour combattre les Syriens ; ceux-ci s’enfuirent devant lui.
      14 Quand les Ammonites virent les Syriens en fuite, ils s’enfuirent eux-mêmes devant Abichaï et rentrèrent dans leur ville. Alors Joab mit fin à la campagne contre les Ammonites et regagna Jérusalem.
      15 Les Syriens, constatant qu’ils avaient été battus par les Israélites, rassemblèrent toutes leurs troupes.
      16 Hadadézer envoya des messagers mobiliser les Syriens habitant au-delà de l’Euphrate. Ceux-ci arrivèrent à Hélam ; à leur tête se trouvait Chobak, commandant en chef de l’armée de Hadadézer.
      17 David en fut informé ; il rassembla toute l’armée israélite, passa le Jourdain et se rendit à Hélam. Les Syriens se placèrent en ordre de bataille, face à David. Ils attaquèrent,
      18 mais ils furent mis en fuite par les Israélites. David et ses troupes tuèrent sept cents attelages de chevaux et quarante mille cavaliers ; ils blessèrent le général Chobak lui-même, qui mourut là.
      19 Lorsque tous les rois soumis à Hadadézer virent qu’ils avaient été battus par les Israélites, ils firent la paix avec eux et se soumirent à eux. Et les Syriens n’osèrent plus porter secours aux Ammonites.

      2 Samuel 11

      1 Au printemps suivant – c’est la saison où, d’habitude, les rois partent pour la guerre –, le roi David envoya le général Joab, à la tête de l’armée d’Israël et de ses officiers, combattre les Ammonites ; ils ravagèrent leur pays et assiégèrent la capitale Rabba. David, lui, était resté à Jérusalem.
      2 Or un après-midi, après s’être reposé, David se leva et alla se promener sur le toit en terrasse du palais. De là, il aperçut une femme qui se baignait. Elle était très belle.
      3 Il fit prendre des renseignements sur elle ; on lui dit : « C’est Batchéba, la fille d’Éliam et la femme d’Urie le Hittite. »
      4 David envoya des messagers l’inviter. Elle vint chez lui, il coucha avec elle, puis elle retourna chez elle. Or elle venait de se purifier, à la suite de ses règles.
      5 Batchéba devint enceinte. Elle en avertit David : « J’attends un enfant », lui fit-elle dire.
      6 Aussitôt, David adressa l’ordre suivant au général Joab : « Envoie-moi Urie le Hittite. » Joab l’envoya.
      7 Urie vint se présenter devant le roi, qui lui demanda des nouvelles de Joab et de l’armée, ainsi que du déroulement de la guerre.
      8 Puis il lui dit : « Va chez toi et prends un peu de repos. » Urie quitta le palais et le roi lui fit envoyer un cadeau.
      9 Mais Urie ne se rendit pas chez lui ; il alla dormir en compagnie des soldats de la garde royale, près de l’entrée du palais.
      10 Lorsque David en fut informé, il interrogea Urie : « Voyons, tu viens d’arriver après un long trajet. Pourquoi ne vas-tu pas chez toi ? » –
      11 « Majesté, répondit Urie, le coffre sacré du Seigneur ainsi que l’armée d’Israël et de Juda n’ont pour abris que des tentes ; le général Joab et tes officiers campent en rase campagne. Et pendant ce temps, moi, j’irais à la maison pour manger, boire et dormir avec ma femme ? Jamais de la vie je ne ferai une chose pareille, je te le jure ! » –
      12 « Bon, répondit le roi, reste encore ici aujourd’hui. Je te laisserai repartir demain. » Urie resta donc à Jérusalem jusqu’au lendemain.
      13 David l’invita à manger et à boire à sa table, et il l’enivra. Mais le soir, Urie alla quand même dormir avec les soldats de la garde royale, plutôt que de rentrer chez lui.
      14 Le lendemain matin, David écrivit une lettre à Joab et la confia à Urie.
      15 Il y disait : « Placez Urie en première ligne, là où le combat est le plus violent, puis retirez-vous en le laissant seul, afin qu’il soit atteint par l’ennemi et qu’il meure. »
      16 Joab, qui surveillait la ville assiégée, plaça donc Urie à l’endroit qu’il savait gardé par de valeureux soldats ennemis.
      17 Les défenseurs de la ville firent une sortie contre les assiégeants. Ils tuèrent quelques soldats et officiers de l’armée de David. Urie lui-même fut tué.
      18 Joab envoya alors à David un rapport sur le déroulement du combat,
      19 en donnant au messager les instructions suivantes : « Quand tu auras terminé le récit du combat,
      20 le roi va peut-être se fâcher et te dire : “Pourquoi vous êtes-vous tellement approchés de la ville lors de ce combat ? Ne savez-vous pas que l’on tire du haut de la muraille ?
      21 Qui a tué Abimélek, le fils de Yeroubaal, à Tébès ? C’est une femme ! elle a lancé sur lui une grosse pierre, du haut de la muraille, et il est mort ! Pourquoi donc vous êtes-vous tellement approchés de la muraille ?” Si le roi te parle ainsi, tu lui annonceras : “L’officier Urie, le Hittite, est mort lui aussi.” »
      22 Le messager partit et alla présenter à David le rapport dont Joab l’avait chargé :
      23 « Les défenseurs de la ville, raconta-t-il, étaient plus forts que nous. Ils ont fait une sortie contre nous en rase campagne. Nous les avons quand même repoussés jusqu’à la porte de la ville.
      24 Mais alors, les tireurs à l’arc ont tiré sur nous du haut de la muraille. C’est ainsi que quelques-uns de tes officiers sont morts, entre autres Urie le Hittite. »
      25 Le roi répondit au messager : « Va redonner du courage à Joab en lui disant : “Ne prends pas cette affaire au tragique. Dans une guerre, il y a toujours des morts de part et d’autre. Mène fermement l’attaque de la ville et détruis-la.” »
      26 Lorsque Batchéba apprit que son mari était mort, elle prit le deuil.
      27 Mais quand le temps du deuil fut passé, David la fit venir chez lui. Il l’épousa et elle lui donna un fils.

      2 Samuel 12

      1 le Seigneur envoya donc le prophète Natan auprès de David. Natan entra chez le roi et lui dit : « Dans une ville, il y avait deux hommes, l’un riche et l’autre pauvre.
      2 Le riche avait de grands troupeaux de bœufs et de moutons.
      3 Le pauvre ne possédait qu’une seule petite brebis qu’il avait achetée. Il la nourrissait, et elle grandissait chez lui, en même temps que ses enfants. Elle mangeait la même nourriture et buvait le même lait que lui, elle dormait tout près de lui. Elle était comme sa fille.
      4 Un jour, un visiteur arriva chez le riche. Celui-ci évita de prendre une bête de ses troupeaux pour le repas ; au contraire, il prit la brebis du pauvre et l’apprêta pour son visiteur. »
      5 David fut vivement indigné par cette attitude du riche ; il dit à Natan : « Aussi vrai que le Seigneur est vivant, l’homme qui a fait cela mérite la mort !
      6 Puisqu’il a agi ainsi, sans aucune pitié, il remplacera la brebis volée par quatre autres brebis. » –
      7 « L’homme qui a fait cela, c’est toi ! répliqua Natan. Et voici ce que déclare le Seigneur, le Dieu d’Israël : “Je t’ai consacré roi d’Israël. Je t’ai sauvé des attaques de Saül.
      8 J’ai livré en ton pouvoir la famille de ton maître Saül. J’ai mis dans tes bras les femmes de ton maître. J’ai placé sous ton autorité les peuples d’Israël et de Juda. N’est-ce pas assez ? Je pourrais encore en faire bien plus pour toi.
      9 Alors pourquoi m’as-tu méprisé en faisant ce qui me déplaît ? Tu as assassiné Urie le Hittite, oui, tu as tout organisé pour qu’il soit tué par les Ammonites, puis tu as pris sa femme et tu l’as épousée.
      10 Eh bien, dès maintenant, la violence ne cessera jamais de régner dans ta famille, puisque tu t’es moqué de moi en prenant et en épousant la femme d’Urie.
      11 Écoute bien ce que je te déclare : Je vais faire venir le malheur sur toi, du milieu de ta propre famille. Sous tes yeux je prendrai tes femmes et je les donnerai à l’un de tes proches, qui couchera avec elles au grand jour.
      12 Car ce que tu as fait en cachette, je le ferai arriver en plein jour, à la vue de tout ton peuple.” »
      13 David répondit à Natan : « Je suis coupable envers le Seigneur, je le reconnais. » – « Puisqu’il en est ainsi, dit Natan, le Seigneur te pardonne ; tu ne mourras pas.
      14 Seulement, dans cette affaire, tu as gravement offensé le Seigneur. C’est pourquoi ton enfant qui vient de naître mourra. »
      15 Puis Natan retourna chez lui. Le Seigneur frappa d’une maladie l’enfant que Batchéba, la veuve d’Urie, avait donné à David.
      16 David supplia Dieu en faveur de l’enfant ; il se mit à jeûner, et, quand il rentrait chez lui, il passait la nuit couché à même le sol.
      17 Les plus respectés de ses serviteurs vinrent auprès de lui et l’invitèrent à se relever, mais il ne le voulut pas et refusa même de manger quoi que ce soit avec eux.
      18 Au bout d’une semaine, l’enfant mourut. Les serviteurs redoutaient d’annoncer cette nouvelle à David, car ils se disaient : « Tant que l’enfant était en vie, le roi ne voulait pas tenir compte de ce que nous lui disions. Comment lui annoncer maintenant que l’enfant est mort ? Il pourrait commettre un acte désespéré ! »
      19 David, les voyant chuchoter entre eux, comprit ce qui était arrivé. Il leur demanda : « Est-ce que mon fils est mort ? » – « Oui, il est mort », répondirent-ils.
      20 Alors David se releva de terre, se baigna, se parfuma et changea de vêtements ; puis il se rendit au sanctuaire pour y adorer le Seigneur. A son retour chez lui, il ordonna qu’on lui serve un repas et il mangea.
      21 Ses serviteurs l’interrogèrent : « Majesté, que signifie cette façon d’agir ? Lorsque ton fils était encore vivant, tu jeûnais et tu pleurais, et maintenant qu’il est mort, tu te relèves et tu te remets à manger ! » –
      22 « Mais oui, répondit David, tant que mon fils était vivant, j’ai jeûné et pleuré, me disant : “Qui sait ? Le Seigneur se montrera peut-être indulgent à mon égard, et permettra que l’enfant survive.”
      23 Maintenant qu’il est mort, pourquoi jeûnerais-je ? Jamais je ne pourrai le faire revenir à la vie ! C’est moi qui irai le rejoindre, et non lui qui reviendra vers moi. »
      24 David alla consoler sa femme Batchéba et passa la nuit avec elle. Elle mit au monde un fils, qu’il appela Salomon. Le Seigneur l’aima
      25 et le fit savoir à David par l’intermédiaire du prophète Natan. A cause de cet amour, Natan donna à l’enfant le nom de Yedidia, ce qui signifie “aimé du Seigneur”.
      26 Pendant ce temps, le général Joab avait attaqué Rabba, la capitale des Ammonites, et s’était emparé du quartier où résidait le roi.
      27 Il envoya des messagers dire à David : « J’ai attaqué Rabba. Je me suis même emparé du quartier où se trouve la réserve d’eau.
      28 Maintenant donc, mobilise le reste de l’armée, et viens assiéger la ville pour la prendre toi-même. Je ne voudrais pas m’en emparer et que tout l’honneur m’en revienne. »
      29 David mobilisa le reste de l’armée, vint attaquer Rabba et s’en empara.
      30 Il prit la couronne qui se trouvait sur la tête de la statue du dieu ammonite Milkom. Cette couronne d’or pesait plus de trente kilos, et portait une pierre précieuse, qui fut placée sur la couronne royale de David. En outre, on emporta de la ville un très abondant butin.
      31 David déporta les habitants et les affecta à des travaux forcés, en tant que scieurs et tailleurs de pierres, bûcherons, ou mouleurs de briques. Il fit de même pour toutes les autres villes des Ammonites. Ensuite il rentra à Jérusalem avec toute son armée.

      2 Samuel 13

      1 Voici ce qui se passa par la suite. Absalom, fils de David, avait une sœur ravissante, qui s’appelait Tamar. Amnon, un autre fils de David, en tomba amoureux.
      2 Amnon était si tourmenté par son amour pour sa demi-sœur Tamar qu’il en devint malade. En effet, il lui semblait impossible de l’approcher, car elle était encore vierge.
      3 Mais il avait un ami très avisé, Yonadab, fils de Chamma et neveu de David.
      4 Yonadab lui demanda : « Prince, pourquoi donc es-tu si déprimé chaque matin ? Ne veux-tu pas me le dire ? » – « C’est que je suis amoureux de Tamar, la sœur de mon demi-frère Absalom », répondit Amnon.
      5 « Eh bien, suggéra Yonadab, couche-toi sur ton lit et fais semblant d’être malade. Lorsque ton père viendra te rendre visite, tu lui diras : “Permets que ma sœur Tamar vienne me faire à manger. Elle préparera la nourriture devant moi, sous mes yeux, elle me la présentera elle-même et j’en mangerai.” »
      6 Amnon se coucha donc et fit semblant d’être malade. Le roi vint lui rendre visite et Amnon lui dit : « Permets que ma sœur Tamar vienne confectionner devant moi deux petits gâteaux ; elle me les servira elle-même, et je les mangerai. »
      7 David fit dire à Tamar, chez elle : « Va chez ton frère Amnon et prépare-lui à manger. »
      8 Tamar se rendit auprès d’Amnon et le trouva au lit. Elle prépara de la pâte, la pétrit, confectionna des gâteaux sous ses yeux et les fit cuire.
      9 Prenant ensuite la poêle, elle les disposa pour qu’il puisse manger, mais il refusa. Il ordonna de faire sortir tout le monde, et tous obéirent.
      10 Il dit alors à Tamar : « Viens m’apporter ces gâteaux jusqu’à mon lit ; c’est là que tu me les serviras toi-même et que je les mangerai. » Tamar prit les gâteaux qu’elle avait faits et les apporta jusqu’au lit d’Amnon.
      11 Au moment où elle les lui présenta pour qu’il les mange, il la saisit en lui disant : « Viens au lit avec moi, Tamar. » –
      12 « Non, Amnon ! s’écria-t-elle. Ne me fais pas violence ! On n’agit pas ainsi en Israël. Ne commets pas cette infamie !
      13 Où irais-je ensuite traîner ma honte ? Et toi, tu passerais pour un ignoble individu en Israël. Voyons, parles-en plutôt au roi, il ne refusera pas de me donner à toi. »
      14 Amnon ne voulut rien entendre. Étant plus fort qu’elle, il la maîtrisa et la viola.
      15 Là-dessus, il se mit à la haïr profondément. Il la détesta avec plus de passion qu’il l’avait aimée précédemment. Il lui ordonna : « Va-t’en ! » –
      16 « Non ! cria-t-elle. Me renvoyer ainsi serait un crime encore plus grand que celui que tu viens de commettre. » Mais Amnon ne voulut de nouveau rien entendre.
      17 Il appela son jeune serviteur et lui dit : « Qu’on expulse cette fille de chez moi. Verrouille bien la porte derrière elle. »
      18 Le serviteur l’expulsa et verrouilla la porte. Tamar portait une tunique de luxe, comme en portaient habituellement les princesses avant d’être mariées.
      19 Elle répandit des cendres sur sa tête et déchira sa belle tunique. Elle mit sa main sur son visage et s’en alla en poussant des cris.
      20 Son frère Absalom lui demanda : « Est-ce qu’Amnon t’a fait violence, petite sœur ? N’en parle pas, car c’est ton frère. Et n’y attache pas trop d’importance. » Dès lors, Tamar demeura chez son frère Absalom, comme une femme abandonnée.
      21 Le roi David fut très irrité quand il apprit ce qui s’était passé ; pourtant il ne reprocha rien à Amnon, car c’était son fils aîné et il l’aimait beaucoup.
      22 Quant à Absalom, il n’adressa plus du tout la parole à Amnon, tant il le haïssait d’avoir violé sa sœur Tamar.
      23 Deux ans s’écoulèrent. Un jour Absalom, qui avait les tondeurs de moutons chez lui, à Baal-Hassor près d’Éfraïm, y invita tous les fils du roi.
      24 Il alla trouver David et lui dit : « J’ai chez moi les tondeurs de moutons. Fais-moi l’honneur de venir à cette fête avec tes ministres. » –
      25 « Non, mon fils ! répondit le roi. Ce serait une trop grande charge pour toi si nous y allions tous. » Absalom insista, mais le roi refusa d’y aller ; il lui donna simplement sa bénédiction.
      26 Absalom reprit : « Puisque tu refuses de venir, permets au moins à mon frère Amnon de nous accompagner. » – « Pourquoi cela ? » demanda le roi.
      27 De nouveau, Absalom insista, et finalement, le roi laissa Amnon et ses autres fils partir avec lui. Absalom prépara un festin, un vrai festin de roi.
      28 Ensuite il donna des ordres à ses serviteurs : « Surveillez Amnon, leur dit-il. Quand le vin l’aura rendu bien joyeux et que je vous dirai : “Frappez Amnon !”, tuez-le. Allez-y sans crainte, j’en prends la responsabilité. Alors courage, montrez-vous vaillants ! »
      29 Les serviteurs exécutèrent l’ordre d’Absalom et tuèrent Amnon. Aussitôt, les autres fils du roi se levèrent de table, montèrent chacun sur son mulet et s’enfuirent.
      30 Ils étaient encore en route lorsque David reçut cette nouvelle : « Absalom a tué tous tes fils. Il n’en reste pas un seul en vie. »
      31 Alors le roi déchira ses vêtements et se coucha à même le sol. Tous ses ministres, les habits déchirés, se tenaient autour de lui.
      32 Mais Yonadab, fils de Chamma et neveu de David, prit la parole et déclara : « Que le roi ne s’imagine pas qu’on a fait mourir tous ses fils. Seul Amnon est mort. Absalom s’était promis cela depuis le jour où Amnon avait violé sa sœur Tamar.
      33 Ne te mets donc pas dans l’idée que tous tes fils sont morts. Non, Amnon seul est mort,
      34 et Absalom s’est enfui. » Le jeune homme placé en sentinelle aperçut soudain une troupe nombreuse qui descendait par la route de Horonaïm, au flanc de la colline. Il vint en avertir le roi en ces termes : « J’ai vu des gens arriver par la route de Horonaïm, au flanc de la colline. »
      35 Yonadab dit alors au roi : « Ce sont les fils du roi qui arrivent ! Tout s’est passé comme je te l’ai dit. »
      36 Yonadab finissait à peine de parler lorsque les fils du roi arrivèrent. Ils éclatèrent en sanglots. Le roi lui-même et tous ses ministres versèrent d’abondantes larmes.
      37 Absalom s’était enfui ; il se rendit chez Talmaï, fils d’Ammihoud et roi de Guéchour, où il demeura trois ans. Quant à David, pendant tout ce temps, il porta le deuil de son fils Amnon.
      39 Mais son ressentiment à l’égard d’Absalom finit par s’apaiser, lorsqu’il fut consolé de la mort d’Amnon.

      2 Samuel 14

      1 Joab, dont la mère s’appelait Serouia, constata que le roi David était mieux disposé envers Absalom.
      2 Il fit alors venir de Técoa une femme habile et lui dit : « Tu vas faire semblant d’être en deuil : tu mettras des vêtements de deuil, tu ne te parfumeras pas, et tu te comporteras comme une femme qui pleure un mort depuis longtemps.
      3 Tu iras trouver le roi et tu lui diras ce que je vais t’indiquer. » Et Joab lui indiqua ce qu’elle devait dire.
      4 La femme s’adressa au roi ; se jetant le visage contre terre devant lui, elle s’écria : « Il faut que le roi vienne à mon secours ! » –
      5 « Que veux-tu ? » demanda le roi. « Ah, Majesté, répondit-elle, je suis veuve, mon mari est mort.
      6 J’avais deux fils ; ils se sont battus dans les champs et l’un a tué l’autre, car il n’y avait personne pour les séparer.
      7 Alors tous les membres du clan se sont dressés contre moi ; ils m’ont dit : “Livre-nous le meurtrier. Nous le ferons mourir pour venger le meurtre de son frère. – Et du même coup, nous supprimerons l’héritier. –” De cette manière, ils veulent anéantir le peu d’espérance qui me reste, et priver mon mari d’une descendance qui continue de porter son nom sur terre. »
      8 Le roi lui dit : « Rentre chez toi. Je vais donner des ordres à ton sujet. » –
      9 « Majesté, reprit la femme, quoi qu’il arrive, nous sommes prêts, ma famille et moi-même, à porter la responsabilité de cette affaire. Que cela ne retombe ni sur toi ni sur la royauté. » –
      10 « Si quelqu’un te fait des remarques, affirma le roi, tu n’as qu’à me l’amener ! Il ne recommencera plus à s’en prendre à toi ! »
      11 La femme lui dit encore : « Que le roi veuille me faire une promesse au nom du Seigneur son Dieu, afin que l’homme chargé de venger la mort de mon fils ne redouble pas les ravages en faisant mourir celui qui me reste. » – « Par le Seigneur vivant, déclara le roi, je te jure que pas un cheveu de ton fils ne tombera à terre. »
      12 La femme reprit : « Que le roi me permette de dire encore quelque chose. » – « Parle ! » lui dit-il.
      13 « Pourquoi as-tu agi ainsi contre l’intérêt du peuple de Dieu ? dit-elle. En parlant comme tu l’as fait tout à l’heure, tu t’es en quelque sorte déclaré coupable, puisque tu ne fais pas revenir Absalom du pays où il est exilé.
      14 Nous devons tous mourir un jour, et nous sommes alors comme de l’eau qu’on répand par terre et qu’on ne peut plus recueillir. Mais ce n’est pas le sort que Dieu envisage maintenant pour Absalom ; au contraire il a pris des dispositions pour que celui-ci ne reste pas banni loin de lui.
      15 Si je suis venue maintenant dire tout cela au roi, c’est que l’on m’avait fait peur. Je me suis donc dit : “Je parlerai au roi ; alors il fera peut-être ce que je lui propose,
      16 il acceptera de m’arracher à celui qui veut nous éliminer, mon fils et moi-même, du peuple que Dieu s’est choisi.”
      17 En effet, Majesté, je pensais ceci : “Ce que le roi dira contribuera certainement à calmer les esprits. Car le roi est comme un ange de Dieu, il sait discerner le bien et le mal.” Que le Seigneur ton Dieu soit donc avec toi ! »
      18 Le roi dit à la femme : « Je vais te poser une question et tu me répondras sans rien cacher. » – « Que le roi daigne parler ! » répondit la femme.
      19 Le roi demanda : « N’est-ce pas Joab qui a combiné tout cela avec toi ? » – « Aussi vrai que le roi est vivant, c’est la vérité même ! Ton serviteur Joab m’a effectivement dicté toutes les paroles que je devais dire.
      20 Il a agi pour retourner la situation. Mais toi, tu comprends tout ce qui se passe sur terre, car tu es aussi sage que l’ange de Dieu. »
      21 Le roi alla parler à Joab : « J’ai décidé d’agir selon ta suggestion, dit-il. Va chercher le jeune Absalom et ramène-le ici. »
      22 Joab se jeta le visage contre terre devant le roi et le remercia en ces mots : « Je sais maintenant que le roi m’a conservé sa bienveillance, puisqu’il accepte de faire ce que j’ai proposé. »
      23 Joab se releva et partit pour Guéchour. Il en ramena Absalom à Jérusalem.
      24 Le roi déclara : « Qu’il retourne chez lui ! Qu’il ne vienne pas se présenter devant moi ! » Alors Absalom se rendit chez lui, sans avoir vu le roi.
      25 Dans tout Israël, il n’y avait personne d’aussi beau, d’aussi admiré qu’Absalom : de la plante des pieds au sommet de la tête, on ne trouvait aucun défaut en lui.
      26 A la fin de chaque année, il se coupait les cheveux, parce qu’ils devenaient trop lourds. Il pesait alors sa chevelure : elle faisait plus de deux kilos, selon les poids officiels du roi.
      27 Absalom eut trois fils et une fille. La fille s’appelait Tamar, et elle était d’une grande beauté.
      28 Absalom demeura deux ans à Jérusalem, sans être admis chez le roi.
      29 Un jour, il fit appeler Joab, pour l’envoyer auprès du roi, mais Joab refusa de venir chez lui. Une seconde fois, Absalom lui envoya quelqu’un, mais de nouveau Joab refusa.
      30 Alors Absalom dit à ses domestiques : « Vous voyez le champ d’orge qui appartient à Joab, à côté du mien. Allez y mettre le feu ! » Les domestiques exécutèrent son ordre.
      31 Aussitôt, Joab se rendit chez Absalom et lui demanda : « Pourquoi tes domestiques ont-ils mis le feu à mon champ ? » –
      32 « Parce que je t’avais demandé de venir ici et que tu as refusé, dit Absalom. Je voulais t’envoyer chez le roi avec le message suivant : “A quoi bon être revenu de Guéchour ? Il vaudrait mieux pour moi y être encore !” Maintenant, je veux être admis chez le roi. Et si je suis coupable, qu’il me fasse mourir ! »
      33 Joab alla communiquer au roi le message d’Absalom. Le roi fit appeler Absalom, qui accourut et se jeta le visage contre terre devant lui. Alors le roi l’embrassa.

      2 Samuel 15

      1 Par la suite, Absalom se procura un char et des chevaux, ainsi qu’une troupe de cinquante hommes qui couraient devant son char.
      2 Tôt le matin, il se postait au bord de la route à l’entrée de la ville. Chaque fois que passait une personne se rendant chez le roi pour demander justice à propos d’un procès, Absalom l’interpellait et lui demandait : « D’où viens-tu ? » – « Prince, je viens de telle tribu d’Israël. » –
      3 « Bien, disait Absalom. Ton affaire est bonne et tu es dans ton droit ; seulement vois-tu, il n’y aura personne pour t’écouter de la part du roi. »
      4 Et il ajoutait : « Ah, si j’étais juge dans ce pays ! Tous ceux qui ont des querelles ou des procès à régler viendraient me trouver, et moi je leur rendrais justice. »
      5 Si l’homme approchait alors pour s’incliner jusqu’à terre devant lui, Absalom le retenait et l’embrassait.
      6 Absalom agissait de cette manière à l’égard de tous ceux qui venaient demander justice au roi, et il gagnait insidieusement l’affection des Israélites.
      7 Au bout de quatre ans, Absalom dit un jour au roi : « Permets-moi d’aller à Hébron, pour y accomplir la promesse que j’ai faite au Seigneur.
      8 En effet, quand je séjournais à Guéchour, en Syrie, j’ai promis au Seigneur que s’il me ramenait à Jérusalem, je lui offrirais des sacrifices. » –
      9 « Va en paix », répondit le roi. Alors Absalom se rendit à Hébron.
      10 De là, il envoya discrètement ses partisans dans toutes les tribus d’Israël, avec la consigne suivante : « Quand vous entendrez une certaine sonnerie de trompette, vous annoncerez qu’Absalom est devenu roi, à Hébron. »
      11 Deux cents hommes, invités par Absalom, étaient venus avec lui de Jérusalem. Mais ils l’avaient accompagné en toute innocence, ignorant tout de cette conspiration.
      12 Pendant qu’il offrait les sacrifices, Absalom fit encore chercher Ahitofel, conseiller de David, dans la ville de Guilo où il résidait. Ainsi le nombre des partisans d’Absalom augmentait, et la conspiration devint de plus en plus forte.
      13 C’est alors que David fut informé de l’affaire : « Les Israélites ont pris le parti d’Absalom », lui dit-on.
      14 Aussitôt David dit à tous ceux de ses ministres qui étaient avec lui à Jérusalem : « Fuyons, sans quoi Absalom ne nous laissera pas en vie. Et dépêchons-nous, sinon il ne tardera pas à venir nous attaquer et il répandra le malheur dans la ville en massacrant toute la population. » –
      15 « Majesté, répondirent les ministres, quelle que soit ta décision, nous sommes à ta disposition. »
      16 Alors le roi et tous ses proches s’en allèrent à pied. Le roi ne laissa que dix de ses épouses de second rang pour occuper le palais.
      17 Au moment où le roi et tous ceux qui l’accompagnaient sortaient de la ville, ils firent halte près de la dernière maison.
      18 Toutes les troupes de David se mirent à défiler : les Crétois et les Pélétiens de la garde royale, puis les six cents soldats de Gath qui avaient suivi David, tous défilèrent devant le roi.
      19 Celui-ci dit à Ittaï, chef des soldats de Gath : « Pourquoi veux-tu venir avec nous ? Retourne en ville et demeure avec le nouveau roi. Après tout, tu es un étranger, un expatrié.
      20 Il n’y a pas longtemps que tu es arrivé auprès de moi, et aujourd’hui déjà je t’entraînerais avec nous, alors que je ne sais même pas où aller ? Non, retourne en ville et ramènes-y tes compatriotes. Et que le Seigneur agisse envers toi avec bonté et loyauté ! »
      21 Mais Ittaï répondit : « Par le Seigneur vivant et par la propre vie du roi, je le jure : là où sera le roi, je serai, pour y vivre ou y mourir avec lui. » –
      22 « Bien, dit David, passe en avant. » Ittaï passa donc en avant, avec ses soldats et leurs familles.
      23 Tout le monde pleurait et poussait des cris, tandis que la troupe défilait devant David. Le roi lui-même traversa le torrent du Cédron avec sa suite, par la route qui conduit au désert.
      24 Le prêtre Sadoc était aussi là avec les lévites portant le coffre de l’alliance de Dieu. Ceux-ci déposèrent le coffre et le prêtre Abiatar offrit des sacrifices jusqu’à ce que tous ceux qui venaient de la ville aient fini de passer.
      25 Le roi dit alors à Sadoc : « Ramène le coffre sacré en ville. Si le Seigneur me veut du bien, il me fera revenir et me permettra de revoir le coffre et le sanctuaire.
      26 Si au contraire il décide de me retirer sa faveur, eh bien, qu’il me traite comme il le jugera bon. »
      27 Puis le roi ajouta : « Vois-tu, retourne tranquillement en ville, avec ton fils Ahimaas ainsi qu’avec Abiatar et son fils Yonatan.
      28 Pour ma part, je vais attendre dans la région désertique proche des gués du Jourdain, jusqu’à ce que je reçoive des nouvelles de vous. »
      29 Sadoc et Abiatar ramenèrent donc le coffre sacré à Jérusalem et y demeurèrent.
      30 David gravissait le mont des Oliviers tout en pleurant. Il s’était voilé le visage et marchait nu-pieds. Tous ceux qui montaient avec lui avaient aussi le visage voilé et pleuraient.
      31 On informa David qu’Ahitofel se trouvait parmi les conspirateurs, aux côtés d’Absalom ; alors David s’écria : « Seigneur, je t’en prie, rends stupides les conseils d’Ahitofel ! »
      32 Or, au moment où David atteignait le sommet de la colline, là où l’on adore Dieu, il vit venir à sa rencontre son conseiller personnel Houchaï, l’Arkite, la tunique déchirée et de la poussière sur la tête.
      33 David lui dit : « Ne viens pas avec moi, tu serais une charge pour moi.
      34 Retourne plutôt en ville et va dire à Absalom : “Je me mets au service de Sa Majesté le roi. Précédemment j’ai servi son père, mais maintenant c’est lui-même que je veux servir.” De cette manière, tu pourras m’aider en faisant obstacle aux conseils d’Ahitofel.
      35 De plus, tu auras l’appui des prêtres Sadoc et Abiatar. Tu les informeras de tout ce que tu apprendras dans le palais royal.
      36 Ahimaas, fils de Sadoc, et Yonatan, fils d’Abiatar, sont tous deux avec eux ; vous les enverrez m’apporter toutes les nouvelles que vous aurez apprises. »
      37 Houchaï, conseiller de David, rentra donc à Jérusalem au moment où Absalom lui-même y arrivait.

      2 Samuel 16

      1 David venait de dépasser le sommet de la colline lorsque Siba, le serviteur de Mefibaal, arriva à sa rencontre. Il conduisait deux ânes sellés, qui portaient deux cents pains, cent grappes de raisins secs, une corbeille de fruits de saison et une outre de vin.
      2 Le roi lui demanda : « Que veux-tu faire de cela ? » – « Majesté, répondit Siba, les ânes serviront de montures pour ta famille, les pains et les fruits serviront de nourriture pour tes soldats, et le vin servira de boisson pour ceux qui seront fatigués dans le désert. »
      3 Le roi reprit : « Où est donc Mefibaal, le petit-fils de ton maître Saül ? » – « Il est resté à Jérusalem, dit Siba, car il a pensé que maintenant les Israélites allaient lui rendre la royauté de son grand-père. » –
      4 « Eh bien, dit le roi, je te donne tout ce qui appartenait à Mefibaal. » Alors Siba s’inclina jusqu’à terre et dit : « Merci, Majesté, de m’accorder ta faveur. »
      5 Lorsque le roi David arriva près de Bahourim, un certain Chiméi, fils de Guéra, qui était du même clan que Saül, sortit de ce village et se mit à le maudire.
      6 Il lui lançait des pierres, ainsi qu’à ses ministres, malgré la foule et les soldats qui marchaient à droite et à gauche du roi.
      7 Il le maudissait en criant : « Va-t’en, va-t’en, vaurien, assassin !
      8 Le Seigneur te punit de tous les meurtres que tu as commis à l’égard de la famille de Saül. Tu as volé la royauté à Saül, et c’est pour cela que le Seigneur l’a donnée à ton fils Absalom. Et toi, maintenant, tu es dans le malheur, car tu es un assassin ! »
      9 Abichaï, dont la mère s’appelait Serouia, dit au roi : « Majesté, ce chien crevé ne va pas te maudire plus longtemps. Laisse-moi aller lui couper la tête. » –
      10 « Abichaï, répondit le roi, de quoi vous mêlez-vous, toi et ton frère Joab ? Si cet homme me maudit parce que le Seigneur lui a ordonné de me maudire, personne ne peut le lui reprocher.
      11 D’ailleurs, ajouta David à l’intention d’Abichaï et de tous ses ministres, lorsque mon fils, mon propre fils, cherche à me faire mourir, il n’est pas étonnant que ce Benjaminite, lui aussi, agisse ainsi. Laissez-le tranquille ! Qu’il me maudisse, si le Seigneur le lui a ordonné.
      12 Peut-être que le Seigneur verra mon malheur. Alors il changera sa malédiction en bénédiction. »
      13 Tandis que David et ses compagnons poursuivaient leur marche sur la route, Chiméi avançait non loin d’eux, sur le flanc de la montagne ; il continuait à prononcer des malédictions et à leur lancer des pierres et de la terre.
      14 Enfin le roi et ses compagnons arrivèrent au bord du Jourdain. Ils étaient exténués et se reposèrent là.
      15 Absalom était entré à Jérusalem avec toute une foule d’Israélites ; Ahitofel aussi était avec lui.
      16 Lorsque Houchaï l’Arkite, conseiller personnel de David, arriva près d’Absalom, il s’écria : « Vive le roi ! Vive le roi ! »
      17 Absalom lui demanda : « Est-ce là toute ta fidélité à l’égard de ton ami David ? Pourquoi ne l’as-tu pas accompagné ? » –
      18 « Je ne l’ai pas voulu, répondit Houchaï, car je suis du côté de celui que le Seigneur et tout le peuple d’Israël ont choisi comme roi ; je resterai donc avec toi.
      19 D’ailleurs, je n’entre pas ainsi au service de n’importe qui. N’es-tu pas le fils de mon ami ? Tout comme j’ai servi ton père jusqu’à présent, c’est toi que je servirai désormais. »
      20 Absalom dit à Ahitofel : « Discutez entre vous de ce que nous devons faire. »
      21 Ahitofel répondit tout de suite à Absalom : « Va coucher avec les épouses que ton père a laissées pour occuper le palais. Tu te rendras ainsi odieux à ton père, tous les Israélites l’apprendront, et tes partisans en seront encouragés. »
      22 On dressa alors pour Absalom une tente sur le toit en terrasse du palais, et Absalom alla y coucher avec les épouses de son père, à la vue de tout Israël.
      23 En ce temps-là, un conseil donné par Ahitofel était aussi écouté qu’une parole de Dieu lui-même. Autant David qu’Absalom se conformaient à tous ses conseils.

      2 Samuel 17

      1 Peu après, Ahitofel dit à Absalom : « Permets-moi de choisir douze mille hommes et de me lancer à la poursuite de David cette nuit même.
      2 Je le surprendrai au moment où il sera fatigué et démoralisé, et je l’épouvanterai ; tous ceux qui l’accompagnent s’enfuiront, et alors je le tuerai, lui seul.
      3 Ensuite je ramènerai à toi tout le peuple. En effet, dès que l’homme dont tu veux te débarrasser sera mort, tout le peuple reviendra à toi et vivra en paix. »
      4 Cette proposition parut judicieuse à Absalom et à tous les anciens d’Israël.
      5 Cependant Absalom ordonna : « Qu’on appelle également Houchaï l’Arkite, et qu’il nous donne son avis. »
      6 Quand Houchaï arriva, Absalom lui dit ce qu’Ahitofel avait proposé. Puis il lui demanda : « Devons-nous exécuter son plan ? Sinon, fais-nous une autre proposition. »
      7 Houchaï répondit à Absalom : « Cette fois-ci, le conseil donné par Ahitofel n’est pas le meilleur.
      8 Tu connais bien ton père et ses hommes : ce sont tous de vaillants soldats, et ils sont exaspérés, comme une ourse qui aurait perdu son petit dans la campagne. Par ailleurs, ton père, qui est un homme de guerre, ne passera pas la nuit avec les autres.
      9 Actuellement, il est certainement caché dans une grotte ou en quelque autre endroit. Si dès le début il y a des tués dans nos rangs, la nouvelle se répandra que l’armée d’Absalom a subi une défaite.
      10 Alors même les plus braves, ceux qui ont un cœur de lion, perdront courage, car tous les Israélites savent que ton père est un valeureux combattant et que ses compagnons sont pleins de bravoure.
      11 Voici donc ce que je propose : mobilise tous les soldats israélites, d’un bout à l’autre du pays, en aussi grand nombre que les grains de sable au bord de la mer ; ensuite va combattre personnellement avec eux.
      12 Nous atteindrons David où qu’il se trouve, nous lui tomberons dessus comme la rosée sur le sol. De lui et de ses hommes, pas un seul n’en réchappera.
      13 S’ils se réfugient dans une ville, tous nos soldats amèneront des cordes et nous traînerons cette ville dans le torrent voisin, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus le moindre caillou. »
      14 Absalom et les Israélites déclarèrent : « Le conseil de Houchaï est meilleur que celui d’Ahitofel ! » En effet le Seigneur avait décidé de faire échouer le conseil, pourtant valable, d’Ahitofel, afin d’amener le malheur sur Absalom.
      15 Houchaï rapporta aux prêtres Sadoc et Abiatar ce qu’Ahitofel avait proposé à Absalom et aux anciens d’Israël, et ce que lui-même avait ensuite proposé.
      16 Puis il ajouta : « Maintenant, dépêchez-vous d’envoyer un message à David. Faites-lui dire de ne pas passer la nuit dans la plaine du Jourdain. Il doit absolument traverser le fleuve, afin de ne pas se faire exterminer avec tous ses compagnons. »
      17 Yonatan, fils d’Abiatar, et Ahimaas, fils de Sadoc, étaient postés près de la source des Blanchisseurs ; une servante était chargée de leur porter les messages qu’eux-mêmes devaient transmettre au roi David. En effet, il ne fallait pas qu’ils entrent dans la ville, de peur d’être vus.
      18 Pourtant un jeune homme les vit et en informa Absalom. Les deux messagers se hâtèrent alors de partir. Ils se rendirent chez un habitant de Bahourim ; dans la cour de sa maison, il y avait un puits où ils descendirent se cacher.
      19 La maîtresse de maison prit une bâche, l’étendit sur l’ouverture du puits et y répandit du grain, de sorte qu’on ne remarquait rien.
      20 Des envoyés d’Absalom arrivèrent chez cette femme et lui demandèrent : « Où sont Ahimaas et Yonatan ? » – « Ils sont passés par le réservoir d’eau », leur dit-elle. Les envoyés les cherchèrent, mais ils ne les trouvèrent pas ; alors ils rentrèrent à Jérusalem.
      21 Après leur départ, Ahimaas et Yonatan sortirent du puits et allèrent avertir le roi David ; ils lui racontèrent ce qu’Ahitofel avait proposé et lui dirent en conclusion : « Il faut vous hâter de traverser le fleuve. »
      22 Aussitôt, David et ceux qui l’accompagnaient se mirent à traverser le Jourdain. A l’aube, ils avaient tous passé, sans exception.
      23 Quand Ahitofel vit que son conseil n’avait pas été suivi, il sella son âne et retourna dans la ville qu’il habitait ; il donna des ordres à sa famille, puis il se pendit. On l’enterra dans le tombeau de son père.
      24 David avait gagné Mahanaïm, pendant qu’Absalom passait le Jourdain avec toutes les troupes israélites.
      25 Absalom avait désigné Amassa comme chef de l’armée à la place de Joab. Amassa était le fils d’un Israélite nommé Yéter, qui avait épousé Abigal, fille de Nahach et sœur de Serouia, mère de Joab.
      26 Absalom et les Israélites établirent leur camp dans le pays de Galaad.
      27 A son arrivée à Mahanaïm, David fut rejoint par Chobi, fils de Nahach, de Rabba, capitale des Ammonites, par Makir, fils d’Ammiel, de Lo-Dabar, et par Barzillaï, de Roguelim, en Galaad.
      28 Ces hommes apportaient du matériel de couchage, des lainages, de la vaisselle, ainsi que de la nourriture pour David et ses compagnons : blé, orge, farine, grain grillé, fèves, lentilles, miel, beurre, fromages de vache et de brebis. En effet, ils s’étaient dit : « Ces gens doivent être exténués, affamés et assoiffés par leur passage dans le désert. »

      2 Samuel 18

      1 David passa en revue les troupes qui l’accompagnaient, et désigna des commandants de régiments et de compagnies ;
      2 il confia un tiers de l’armée à Joab, dont la mère s’appelait Serouia, un autre tiers à Abichaï, frère de Joab, et le troisième tiers à Ittaï, de Gath. Puis il annonça aux soldats son intention de partir en guerre avec eux.
      3 Mais les soldats s’écrièrent : « Non, tu ne dois pas venir avec nous ! En effet, si nous sommes mis en fuite, nous, les ennemis n’y attacheront pas d’importance. Même si la moitié d’entre nous étaient tués, ils n’y attacheraient pas d’importance. Mais toi, tu vaux dix mille soldats comme nous. Par conséquent, il est préférable que tu restes dans la ville, d’où tu pourras nous envoyer du secours. » –
      4 « Bien, répondit le roi ; je ferai ce que vous jugez préférable. » Alors le roi se plaça près de la porte de la ville, tandis que l’armée sortait, rangée par compagnies et par régiments.
      5 Le roi dit encore à Joab, à Abichaï et à Ittaï : « Je vous en supplie, ne faites pas de mal à mon fils Absalom ! » Tous les soldats l’entendirent donner cette consigne aux chefs.
      6 L’armée de David se mit en route pour aller combattre les troupes d’Absalom, et la bataille eut lieu dans la région des forêts d’Éfraïm.
      7 Les troupes d’Absalom furent battues par celles de David. Leur défaite fut lourde ce jour-là, avec des pertes s’élevant à vingt mille hommes.
      8 La bataille s’étendit à toute la région, et ceux qui perdirent la vie dans la forêt furent plus nombreux que ceux qui moururent au combat.
      9 A un certain moment, Absalom, monté sur un mulet, se trouva face à des soldats de David. Le mulet s’engagea sous les branches enchevêtrées d’un grand arbre. La tête d’Absalom se prit dans les branches et, le mulet continuant sa route, Absalom resta suspendu entre ciel et terre.
      10 Un soldat de David le vit et alla dire à Joab : « J’ai vu Absalom, pris dans les branches d’un arbre. » –
      11 « Comment, dit Joab, tu l’as vu ? Pourquoi ne l’as-tu pas frappé et abattu sur place ? Je t’aurais donné dix pièces d’argent et une ceinture ! »
      12 Mais le soldat répondit à Joab : « Même si tu m’offrais mille pièces d’argent, je refuserais de faire du mal au fils du roi. Nous avons tous entendu le roi vous dire, à toi, à Abichaï et à Ittaï : “Veillez à ce que personne ne fasse du mal au jeune Absalom.”
      13 Si je l’avais tué, prétendant n’avoir rien entendu, le roi aurait fini par découvrir mon mensonge – car il découvre tout – et toi-même, alors, tu te serais bien gardé de prendre ma défense. »
      14 Joab s’écria : « Je ne vais pas perdre mon temps avec toi ! » Il prit trois bâtons pointus et alla les planter dans le cœur d’Absalom qui, pris dans l’arbre, était encore vivant.
      15 Les dix jeunes soldats qui portaient les armes de Joab entourèrent aussitôt Absalom et l’achevèrent.
      16 Ensuite Joab fit sonner de la trompette pour arrêter le combat. Les soldats de David cessèrent donc de poursuivre l’armée d’Absalom.
      17 On prit le corps d’Absalom, on le jeta dans une grande fosse en pleine forêt, et on éleva sur lui un gros tas de cailloux. Pendant ce temps, les soldats d’Absalom fuyaient, chacun rentrant chez soi.
      18 Quand il était encore en vie, Absalom avait fait ériger la grande pierre qui se trouve dans la vallée du Roi, car il s’était dit : « Je n’ai pas de fils pour perpétuer mon nom. » Il avait donc donné son nom à cette pierre, qu’aujourd’hui encore on appelle “monument d’Absalom”.
      19 Ahimaas, fils de Sadoc, dit à Joab : « Permets-moi de courir porter au roi la nouvelle que le Seigneur lui a rendu justice en le délivrant de ses ennemis. » –
      20 « Non, répondit Joab, car aujourd’hui tu ne serais pas un messager de bonne nouvelle. Tu iras porter des nouvelles un autre jour, mais aujourd’hui ne le fais pas, car il s’agit de la mort du fils du roi. »
      21 Puis Joab adressa cet ordre à un esclave éthiopien : « Va, toi, raconter au roi ce que tu as vu ! » L’esclave s’inclina devant Joab et partit en courant.
      22 Cependant Ahimaas insista auprès de Joab en disant : « Peu importe, je veux y courir aussi, à la suite de cet Éthiopien. » – « Mais pourquoi donc, mon ami ? demanda Joab. Pareille nouvelle ne te vaudra aucune récompense ! » –
      23 « Peu importe, répéta Ahimaas, je veux y aller. » – « Bon, vas-y », lui dit Joab. Ahimaas partit en courant par la route de la plaine du Jourdain, et dépassa l’Éthiopien.
      24 A ce moment-là, David était installé entre la porte extérieure et la porte intérieure de la ville. Un guetteur, monté sur la plate-forme dominant la porte, au sommet de la muraille, scrutait l’horizon. Soudain il aperçut un homme isolé qui courait.
      25 Il cria pour en informer le roi. Celui-ci déclara : « S’il est seul, il apporte de bonnes nouvelles. » Le messager se rapprochait,
      26 lorsque le guetteur aperçut un autre homme qui courait. Il cria au portier : « Voici encore un homme isolé, qui arrive en courant. » – « Celui-là également apporte de bonnes nouvelles », dit le roi.
      27 Le guetteur continua : « D’après sa façon de courir, je reconnais le premier : c’est Ahimaas, fils de Sadoc. » – « C’est un garçon de valeur, dit le roi ; il apporte certainement une bonne nouvelle. »
      28 En arrivant, Ahimaas cria au roi : « Tout va bien ! » Il se jeta le visage contre terre devant lui et ajouta : « Je remercie le Seigneur ton Dieu, qui a livré en ton pouvoir ceux qui s’étaient révoltés contre toi. » –
      29 « Et le jeune Absalom, va-t-il bien ? » demanda le roi. Ahimaas répondit : « Au moment où Joab nous a envoyés, cet autre serviteur et moi-même, j’ai remarqué une grande agitation, mais je ne sais pas de quoi il s’agissait. » –
      30 « Bien ! dit le roi. Retire-toi, mais reste à proximité. » Ahimaas se retira de devant le roi et attendit.
      31 A cet instant l’Éthiopien arriva ; il dit au roi : « Voici une bonne nouvelle pour Sa Majesté le roi : Aujourd’hui le Seigneur lui a rendu justice en le délivrant de tous ses adversaires ! » –
      32 « Et le jeune Absalom, va-t-il bien ? » lui demanda le roi. « Majesté, répondit-il, souhaitons que ce qui est arrivé à ce jeune homme arrive également à tes ennemis et à tous ceux qui se révoltent contre toi ! »

      2 Samuel 19

      1 Alors le roi David fut accablé. Il se rendit dans la pièce située au-dessus de la porte de la ville pour pleurer. Et tout en marchant, il criait : « Oh, mon fils Absalom, mon fils, mon fils, oh, mon Absalom ! Pourquoi ne suis-je pas mort à ta place ? Oh, Absalom, mon fils, mon fils ! »
      2 On annonça à Joab que le roi pleurait et se lamentait au sujet d’Absalom.
      3 Et ce jour-là, les soldats, au lieu de célébrer la victoire, furent accablés de tristesse. En effet, ils avaient appris, eux aussi, combien le roi était éprouvé par la mort de son fils.
      4 Ils rentrèrent en ville furtivement, comme des soldats honteux d’avoir abandonné une bataille.
      5 Quant au roi, le visage voilé, il continuait de crier : « Oh, mon fils Absalom, oh, Absalom, mon fils, mon fils ! »
      6 Alors Joab vint trouver le roi et lui dit : « En agissant ainsi aujourd’hui, tu couvres de honte tes soldats, qui t’ont sauvé la vie, ainsi qu’à tes fils, tes filles et toutes tes épouses.
      7 En effet, ton affection va à ceux qui te détestent et ta haine à ceux qui t’aiment. Tu montres que les chefs de ton armée et tous ceux qui te servent fidèlement ne comptent pas pour toi. Oui, je vois : Si aujourd’hui nous étions tous morts, mais qu’Absalom soit encore en vie, tu trouverais cela très bien.
      8 Allons, ressaisis-toi maintenant et va dire à tes soldats quelques mots d’encouragement. Si tu n’y vas pas, je te jure au nom du Seigneur qu’aucun d’eux ne restera un jour de plus à ton service. Ce serait là pour toi un malheur plus grand que tous ceux qui t’ont atteint depuis ta jeunesse. »
      9 Alors le roi alla s’installer près de la porte de la ville. On l’annonça aux soldats, qui vinrent tous se rassembler auprès de lui. Les soldats d’Absalom s’étaient enfuis, et chacun d’eux était rentré chez lui.
      10 Dans toutes les tribus israélites, on se mit à discuter âprement ; on disait : « Le roi David nous avait délivrés de nos ennemis, en particulier des Philistins, et il a dû fuir le pays à cause d’Absalom.
      11 Mais cet Absalom, que nous nous étions donné comme roi, est mort à la guerre. Alors qu’attendons-nous pour faire revenir le roi David ? »
      12 De son côté, David envoya ce message aux prêtres Sadoc et Abiatar : « Adressez-vous aux anciens de Juda et demandez-leur : “Pourquoi seriez-vous les derniers à entreprendre de ramener le roi chez lui, alors qu’il est lui-même au courant des intentions des autres Israélites ?
      13 Vous êtes les frères du roi, ses plus proches parents. Ne soyez donc pas les derniers à le faire revenir.”
      14 Puis vous irez dire de ma part à Amassa : “N’es-tu pas de ma parenté ? Que Dieu m’inflige donc la plus terrible des punitions si je ne te donne pas pour toujours la place de Joab à la tête de mon armée !” »
      15 Les paroles de David convainquirent les gens de Juda. D’un commun accord, ils firent dire au roi : « Reviens ici, avec tous tes serviteurs ! »
      16 Alors le roi prit le chemin du retour et descendit jusqu’au bord du Jourdain. Les gens de Juda étaient venus au Guilgal, à la rencontre du roi, pour l’aider à traverser le fleuve.
      17 Chiméi, fils de Guéra, le Benjaminite de Bahourim, s’était hâté de descendre avec eux pour se présenter devant le roi David.
      18 Il était accompagné de mille Benjaminites, ainsi que de Siba, le serviteur de la famille de Saül, avec ses quinze fils et ses vingt serviteurs. Ceux-ci devaient accourir au Jourdain à la rencontre du roi,
      19 au moment où le radeau transportant la famille royale traverserait la rivière, et ils devaient exécuter les ordres que le roi pourrait donner. Lorsque le roi eut traversé la rivière, Chiméi se jeta à terre devant lui
      20 et lui dit : « Que le roi ne me tienne pas pour coupable ! Qu’il oublie la faute que j’ai commise, le jour où il quittait Jérusalem ; qu’il ne m’en garde pas rancune.
      21 Je sais bien que j’ai commis une faute, mais aujourd’hui, le roi peut le constater, je suis descendu à sa rencontre avant tous les autres Israélites du Nord. »
      22 Abichaï, dont la mère s’appelait Serouia, intervint et dit au roi : « Est-ce un motif suffisant pour ne pas mettre à mort Chiméi, alors qu’il a maudit le roi choisi par le Seigneur ? »
      23 Mais David dit à Abichaï et à son frère Joab : « De quoi vous mêlez-vous, fils de Serouia ? Pourquoi en cet instant vous opposez-vous à mes intentions ? Je ne veux pas qu’on mette à mort quelqu’un d’Israël, en ce jour où j’acquiers la certitude d’être vraiment le roi de ce peuple ! »
      24 Et le roi déclara à Chiméi : « Tu ne seras pas mis à mort, je te le jure. »
      25 Mefibaal, le petit-fils de Saül, était aussi venu à la rencontre du roi. Entre le jour où le roi était parti et celui où il revenait sain et sauf à Jérusalem, Mefibaal n’avait ni taillé sa moustache, ni lavé ses pieds ou ses vêtements.
      26 Lorsqu’il se trouva devant le roi, celui-ci lui demanda : « Mefibaal, pourquoi n’es-tu pas parti avec moi ? » –
      27 « Majesté, répondit-il, c’est que mon serviteur m’a trompé ! Je m’étais pourtant dit : “Puisque je marche difficilement, je vais faire seller mon ânesse, la monter et accompagner ainsi le roi.”
      28 Et mon serviteur est allé te raconter des mensonges à mon sujet. Cependant, toi, tu es comme un ange de Dieu, tu peux faire ce qui te plaît.
      29 Il n’y avait, dans toute la famille de mon grand-père Saül, que des gens dignes de mort à tes yeux ; malgré cela, tu m’as accueilli parmi ceux qui mangent à ta table. Je n’ai donc aucun droit de te demander une autre faveur. » –
      30 « Bon, dit le roi, assez parlé de cela ! Je décide que Siba et toi, vous vous partagerez les terres de Saül. » –
      31 « Siba peut même tout prendre pour lui, déclara Mefibaal. L’essentiel, c’est que le roi puisse rentrer sain et sauf chez lui. »
      32 Barzillaï, de Roguelim, en Galaad, était également descendu au Jourdain ; il l’avait passé avec le roi, avant de prendre congé de lui sur la rive.
      33 C’était un vieillard de quatre-vingts ans ; étant très riche, il avait pu ravitailler le roi lorsque ce dernier se trouvait à Mahanaïm.
      34 Le roi lui dit : « Barzillaï, viens avec moi à Jérusalem, et j’y assurerai ton entretien. » –
      35 « Majesté, répondit-il, combien de temps me reste-t-il à vivre ? Trop peu pour que je monte avec toi à Jérusalem !
      36 J’ai actuellement quatre-vingts ans et je ne suis plus en état de distinguer ce qui est bon de ce qui est mauvais ; je ne peux plus apprécier le goût de ce que je mange et bois, ni les voix des chanteurs et chanteuses. Pourquoi donc serais-je une charge pour toi ?
      37 C’est tout juste si je peux traverser le Jourdain avec toi. D’ailleurs je ne mérite pas une telle récompense !
      38 Laisse-moi donc retourner dans ma ville ; j’y mourrai près du tombeau de mon père et de ma mère. Mais voici mon fils Kimham : c’est lui qui ira avec toi, et tu le traiteras comme tu le jugeras bon. » –
      39 « D’accord, dit le roi, Kimham m’accompagnera, et je le traiterai comme tu le désires. Tout ce que tu solliciteras de moi, je te l’accorderai. »
      40 Toute la foule passa le Jourdain, que le roi avait traversé auparavant. David embrassa Barzillaï et le bénit, puis celui-ci s’en retourna chez lui.
      41 Le roi se rendit au Guilgal, accompagné de Kimham. Tous les Judéens et la moitié des Israélites du Nord accompagnèrent le roi.
      42 Les gens du Nord s’approchèrent de lui et lui demandèrent : « Pourquoi nos frères, les Judéens, t’ont-ils accaparé pour te faire traverser le Jourdain, avec ta famille, alors que tous tes soldats t’accompagnaient ? »
      43 Les Judéens leur répliquèrent : « C’est parce que nous sommes plus proches parents du roi que vous ! Pourquoi vous fâcher à ce sujet ? Avons-nous vécu aux dépens du roi ? ou avons-nous reçu des cadeaux de lui ? »
      44 Aussitôt les Israélites s’écrièrent : « Mais nous avons dix fois plus de droits que vous sur le roi ; oui, même sur David, nous avons plus de droits que vous ! Pourquoi donc nous traitez-vous avec un tel dédain ? C’est pourtant bien nous qui, les premiers, avons parlé de faire revenir notre roi ! » Mais les Judéens se montrèrent plus violents dans la discussion que les Israélites.

      2 Samuel 20

      1 Il y avait là, au Guilgal, un vaurien, un Benjaminite nommé Chéba, fils de Bikri. Il sonna de la trompette et cria : « Nous n’avons rien à faire avec David, nous n’avons rien de commun avec ce fils de Jessé ! Gens d’Israël, que chacun retourne chez soi ! »
      2 Alors les Israélites quittèrent David pour suivre Chéba, et seuls les Judéens restèrent avec leur roi, pour l’accompagner du Jourdain à Jérusalem.
      3 Dès son arrivée au palais, le roi fit chercher les dix épouses de second rang qu’il y avait laissées pour l’occuper. Il les plaça dans une maison bien gardée et pourvut à leur entretien, mais il n’eut plus de relations avec elles. Dès lors, elles furent séquestrées jusqu’au jour de leur mort ; elles étaient comme veuves d’un vivant.
      4 Ensuite le roi dit à Amassa : « Mobilise l’armée de Juda ! Je te donne trois jours pour venir te présenter ici avec eux. »
      5 Amassa alla exécuter cet ordre, mais il dépassa le délai fixé par le roi.
      6 Alors David dit à Abichaï : « A présent, Chéba est plus dangereux pour nous que ne l’était Absalom. Pars donc à la tête de ma garde personnelle et poursuis cet homme avant qu’il trouve abri dans des villes fortifiées et nous échappe. »
      7 La troupe commandée par Joab, ainsi que les Crétois et les Pélétiens de la garde royale, c’est-à-dire tous les soldats de métier, se mirent en campagne avec Abichaï ; ils quittèrent Jérusalem et poursuivirent Chéba.
      8 Ils se trouvaient près de la grande pierre de Gabaon lorsque Amassa les rejoignit. Joab était vêtu de son équipement militaire, avec un ceinturon auquel était fixée l’épée dans son fourreau. Au moment où Joab s’avança, l’épée tomba.
      9 Joab dit à Amassa : « Comment vas-tu, mon frère ? » Et de la main droite il saisit la barbe d’Amassa pour l’embrasser.
      10 Amassa ne prit pas garde à l’épée que Joab avait ramassée de la main gauche. Celui-ci la lui planta en plein ventre. Les intestins d’Amassa se répandirent à terre, et il mourut sans que Joab ait à lui donner un second coup. Ensuite Joab et son frère Abichaï reprirent la poursuite de Chéba.
      11 Un soldat de Joab était resté près du corps d’Amassa et disait : « Que les amis de Joab et les partisans de David suivent Joab ! »
      12 Cependant Amassa s’était roulé dans son sang au milieu du chemin, et le soldat remarqua que tout le monde s’arrêtait. Alors il tira le cadavre à l’écart du chemin, dans le champ voisin, et jeta sur lui un manteau.
      13 Dès qu’il eut fait cela, les soldats passèrent tout droit et continuèrent, derrière Joab, à poursuivre Chéba.
      14 Joab traversa toutes les tribus d’Israël et atteignit la ville d’Abel-Beth-Maaka ; tous les Bérites se réunirent pour le rejoindre eux aussi.
      15 Joab et ses troupes assiégèrent la ville, car Chéba s’y trouvait ; ils élevèrent un remblai de terre jusqu’au niveau de l’avant-mur de la ville, puis ils se mirent à saper la muraille pour la faire s’écrouler.
      16 De la ville, une femme avisée cria : « Écoutez, écoutez donc ! Demandez à Joab de venir jusqu’ici, j’ai à lui parler. »
      17 Joab s’approcha. La femme lui demanda : « Es-tu bien Joab ? » – « Oui, c’est bien moi ! » répondit-il. Elle reprit : « Daigne donc écouter ce que j’ai à te dire. » – « J’écoute », dit Joab.
      18 La femme poursuivit : « On avait coutume de dire autrefois : “Que l’on procède à une consultation à Abel-Beth-Maaka, et l’affaire sera réglée !”
      19 Notre ville est l’une des plus paisibles et des plus fidèles d’Israël. Mais toi, tu cherches à anéantir cette ville, qui est parmi les principales d’Israël ! Pourquoi veux-tu ainsi détruire ce qui appartient au Seigneur ? » –
      20 « Jamais de la vie ! s’écria Joab. Je n’ai aucune intention de saccager ou de détruire quoi que ce soit !
      21 Il n’est pas question de cela. Il s’agit seulement d’un individu de la région montagneuse d’Éfraïm, Chéba, fils de Bikri, qui s’est révolté contre le roi David. Livrez-le-moi, lui seul, et je lèverai le siège. » – « Bien, dit la femme, nous allons te lancer sa tête par-dessus la muraille. »
      22 La femme rejoignit ses concitoyens et leur donna ce sage conseil. On coupa alors la tête de Chéba et on la lança à Joab. Celui-ci fit sonner de la trompette ; aussitôt ses soldats levèrent le siège, puis rentrèrent chez eux. Joab lui-même retourna auprès du roi à Jérusalem.
      23 Joab était chef de toute l’armée d’Israël ; Benaya, fils de Yoyada, commandait les Crétois et les Pélétiens de la garde royale ;
      24 Adoram était responsable des travaux obligatoires ; Yochafath, fils d’Ahiloud, était porte-parole du roi ;
      25 Cheva était secrétaire ; Sadoc et Abiatar étaient prêtres ;
      26 Ira, descendant de Yaïr, était aussi prêtre au service de David.

      2 Samuel 21

      1 Pendant le règne de David, il y eut une famine qui dura trois années. David consulta le Seigneur, qui lui répondit : « Cela arrive à cause des meurtres que Saül et les siens ont commis, lorsque Saül a fait mourir les Gabaonites. »
      2 Le roi convoqua les Gabaonites pour leur parler. Ceux-ci n’étaient pas des Israélites, mais des survivants des Amorites, à qui les Israélites avaient promis la vie sauve ; cependant Saül, dans son zèle pour Israël et Juda, avait cherché à les exterminer.
      3 David leur demanda : « Que dois-je faire pour vous ? Comment puis-je réparer le mal que vous avez subi, afin que vous bénissiez le peuple du Seigneur ? »
      4 Les Gabaonites répondirent : « Notre différend avec Saül et sa famille ne peut pas se régler avec de l’argent ou de l’or, ni en mettant à mort un Israélite. » – « Alors dites-moi ce que vous désirez, reprit David. Je vous l’accorderai. »
      5 Les Gabaonites lui dirent : « Saül avait l’intention d’en finir avec nous, de nous exterminer, de ne laisser subsister aucun de nous dans tout le territoire d’Israël.
      6 Qu’on nous livre donc sept hommes parmi ses descendants, et nous les pendrons en présence du Seigneur, à Guibéa, la ville où résidait Saül, le roi choisi par le Seigneur. » – « Je vous les livrerai », déclara le roi.
      7 David épargna Mefibaal, fils de Jonatan et petit-fils de Saül, à cause du pacte d’amitié qu’il avait conclu avec Jonatan, au nom du Seigneur.
      8 Mais il fit chercher Armoni et Mefibocheth, les deux fils que Rispa, fille d’Aya, avait donnés à Saül, et les cinq fils que Mikal, fille de Saül, avait donnés à Adriel, fils de Barzillaï, d’Abel-Mehola.
      9 Il les livra aux Gabaonites qui les pendirent sur une colline, devant le Seigneur. Tous les sept succombèrent ensemble. Cette exécution eut lieu dans les tout premiers jours de la moisson de l’orge.
      10 Rispa, veuve de Saül, prit l’étoffe grossière qu’elle portait, l’étendit sur le rocher, et demeura là depuis le début de la moisson jusqu’au moment où il se mit à pleuvoir sur les corps. De jour, elle empêchait les oiseaux de se poser sur eux, et de nuit, elle éloignait les bêtes sauvages.
      11 On informa David de ce qu’avait fait Rispa.
      12 Alors il alla reprendre les ossements de Saül et de son fils Jonatan aux citoyens de Yabech, en Galaad. En effet, après avoir vaincu Saül à Guilboa, les Philistins avaient pendu les corps de Saül et de Jonatan sur l’esplanade de Beth-Chéan, où les gens de Yabech étaient venus les dérober.
      13 David emporta de Yabech les ossements de Saül et de Jonatan. Puis on rassembla les ossements des sept pendus
      14 et on alla les déposer, avec ceux de Saül et de Jonatan, dans le tombeau de Quich, père de Saül, à Séla, dans le territoire de Benjamin. Après qu’on eut exécuté tous les ordres du roi, Dieu se montra propice au pays.
      15 Un nouveau conflit éclata entre Philistins et Israélites. David et ses soldats descendirent attaquer les Philistins. Soudain David ressentit de la fatigue.
      16 Ichebi-Benob, un descendant de Harafa, résolut de tuer David. Il était équipé de neuf, et la pointe de bronze de sa lance pesait plus de trois kilos.
      17 Mais Abichaï, dont la mère s’appelait Serouia, se porta au secours du roi et frappa à mort le Philistin. Alors les soldats firent promettre à David de ne plus participer avec eux aux combats, afin que la royauté ne s’éteigne pas en Israël.
      18 Plus tard, il y eut encore un combat contre les Philistins, à Gob ; à cette occasion-là, Sibkaï, de Houcha, tua Saf, un autre descendant de Harafa.
      19 Au cours d’un autre combat contre les Philistins, également à Gob, Élanan, fils de Yari, de Bethléem, tua Goliath, de Gath, dont le bois de la lance était gros comme le cylindre d’un métier à tisser.
      20 Un autre combat encore eut lieu, à Gath. Il y avait là un soldat ennemi, qui avait six doigts à chaque main et à chaque pied, soit un total de vingt-quatre ; il était lui aussi un descendant de Harafa. D’un tempérament bagarreur,
      21 il insulta les Israélites. Alors Yonatan, fils de Chamma et neveu de David, le tua.
      22 Ces quatre soldats philistins, descendants de Harafa, de Gath, tombèrent donc sous les coups de David et de ses soldats.

      2 Samuel 22

      1 David adressa ce cantique au Seigneur quand celui-ci l’eut délivré de tous ses ennemis, en particulier de Saül :
      2 Le Seigneur est pour moi un roc, un refuge où je suis en sûreté.
      3 Mon Dieu est pour moi un rocher où je suis à l’abri du danger, un bouclier qui me protège, une forteresse où je suis sauvé. Je cherche asile auprès de lui pour être délivré des violents.
      4 Qu’on acclame le Seigneur ! Dès que je l’appelle au secours, je suis délivré de mes ennemis.
      5 La Mort faisait déferler ses vagues sur moi, elle m’effrayait comme un torrent destructeur ;
      6 j’étais presque prisonnier du monde des ombres, son piège se refermait sur moi.
      7 Dans ma détresse j’ai appelé le Seigneur, j’ai lancé mes appels vers mon Dieu. De son temple il a entendu ma voix, il a bien voulu écouter mon cri.
      8 Alors la terre fut prise de tremblements, le ciel vacilla sur ses bases ; terre et ciel chancelèrent devant la colère du Seigneur.
      9 Une fumée montait de ses narines, un feu dévorant sortait de sa bouche, accompagné d’étincelles brûlantes.
      10 Le Seigneur inclina le ciel et descendit, un sombre nuage sous les pieds.
      11 Monté sur un chérubin il prit son vol, il apparut sur les ailes du vent.
      12 Il s’enveloppa d’obscurité, se dissimula dans d’épaisses nuées, dans des nuages gonflés d’eau.
      13 Devant lui une vive lumière, d’où jaillissaient des étincelles de feu.
      14 Du ciel le Seigneur fit gronder le tonnerre, le Dieu très-haut fit retentir sa voix.
      15 Il lança des éclairs en tous sens, tira des flèches dans toutes les directions.
      16 Devant ces menaces du Seigneur, devant la tempête de sa colère, le fond des océans fut dévoilé, les fondations du monde apparurent.
      17 Alors du haut du ciel il étendit la main et me saisit, il m’arracha au danger qui me submergeait,
      18 il me délivra de mes puissants ennemis, de mes adversaires trop forts pour moi.
      19 Au jour du désastre ils m’avaient assailli, mais le Seigneur est venu me soutenir,
      20 il m’a dégagé, m’a rendu la liberté. Il m’aime, voilà pourquoi il m’a délivré.
      21 Le Seigneur me traite ainsi parce que je lui reste fidèle ; il me récompense d’avoir toujours agi honnêtement.
      22 J’observe les recommandations du Seigneur, je ne me rends pas coupable envers mon Dieu.
      23 Oui, j’observe les règles qu’il a prescrites, je ne m’écarte pas de ce qu’il a ordonné.
      24 Je veux qu’il n’ait rien à me reprocher, je me garde d’être en faute.
      25 Alors le Seigneur m’a récompensé de lui être resté fidèle et d’avoir fait ce qu’il jugeait honnête.
      26 Seigneur, tu te montres fidèle envers qui t’est fidèle, irréprochable avec l’homme irréprochable.
      27 Tu te montres pur avec qui est pur, mais tu ridiculises l’homme de mauvaise foi.
      28 Tu viens au secours du peuple humilié, mais tu regardes avec mépris les orgueilleux.
      29 Seigneur, tu es pour moi une lampe, oui, Seigneur, tu éclaires la nuit où je suis.
      30 Avec toi, je prends d’assaut une muraille, grâce à toi, mon Dieu, je peux franchir un rempart.
      31 Dieu est un guide parfait, les avis qu’il donne sont sûrs ; il est comme un bouclier pour tous ceux qui se réfugient auprès de lui.
      32 Un seul est Dieu, c’est le Seigneur ; un seul est un rocher pour nous, c’est notre Dieu !
      33 C’est lui, mon puissant protecteur, qui dégage la route devant moi,
      34 qui me donne l’agilité de la gazelle et me maintient debout sur les hauteurs.
      35 C’est lui qui m’entraîne au combat et m’aide à tendre l’arc le plus puissant.
      36 Seigneur, comme un bouclier tu me protèges et me sauves, tu réponds à mes appels et tu me rends fort.
      37 Grâce à toi je cours plus vite sans faire de faux pas.
      38 Je poursuis mes ennemis et les extermine, je ne fais pas demi-tour avant d’en avoir fini avec eux.
      39 Je les taille en pièces, je les achève, ils ne se relèveront plus ; ils sont à terre, je mets le pied sur eux.
      40 Tu me donnes la force de combattre, tu fais plier mes agresseurs, les voici à mes pieds.
      41 Devant moi tu mets en fuite mes ennemis, je peux réduire à rien mes adversaires.
      42 Ils ont beau implorer du regard, personne ne leur vient en aide ; ils s’adressent au Seigneur, mais il ne leur répond pas.
      43 Je les broie, je les réduis en poussière, je les piétine comme la boue des rues.
      44 Tu me mets à l’abri de mon peuple révolté, tu me gardes à la tête des nations. Des gens inconnus se soumettent à moi,
      45 des étrangers viennent me flatter, au moindre mot ils m’obéissent,
      46 ils perdent leur assurance, ils trébuchent, à cause de leurs chaînes.
      47 Le Seigneur est vivant ! Merci à celui qui est mon rocher ! Dieu est grand, il est mon rocher et mon sauveur !
      48 C’est le Dieu qui me donne ma revanche et qui me soumet des peuples.
      49 Seigneur, tu me soustrais à mes ennemis, tu me rends victorieux de mes agresseurs, tu me délivres des hommes violents.
      50 Je veux donc te louer parmi les nations, te célébrer par mes chants.
      51 Le Seigneur fait de grandes choses pour secourir le roi qu’il a choisi, il traite avec bonté celui qu’il a consacré, David, et ses descendants, pour toujours.

      2 Samuel 23

      1 Voici les dernières déclarations de David : Écoutez les paroles de David, fils de Jessé, les paroles de l’homme souverainement élevé, que le Dieu de Jacob a choisi comme roi et que le peuple d’Israël se plaît à chanter :
      2 L’Esprit du Seigneur s’exprime par moi, il place sa parole sur ma langue.
      3 Le Dieu d’Israël a parlé, le protecteur d’Israël m’a déclaré : « Le roi qui gouverne les hommes avec justice et se soumet à Dieu pour les diriger
      4 est pareil au soleil qui se lève, lumineux, dans un ciel matinal sans nuage. A la chaleur de ses rayons, après la pluie, la verdure sort de terre. »
      5 Voici comment Dieu agit avec ma famille : il a conclu avec moi une alliance perpétuelle, fixée par des règles qui la préservent. En toute occasion, il m’assure la victoire, il réalise mes désirs.
      6 Mais tous ceux qui méprisent Dieu sont comme des branches épineuses qu’on élimine. On ne les empoigne pas à main nue ;
      7 celui qui veut y toucher s’arme d’un crochet de fer ou d’un bois de lance, et brûle tout sur place.
      8 Voici la liste des plus vaillants guerriers de David : Ichebaal, le Hakmonite, qui appartenait à l’élite de la garde ; on l’appelait aussi Adino l’Esnite, et c’est lui qui fit huit cents victimes en une seule fois.
      9 Vient ensuite Élazar, fils de Dodo et petit-fils d’un homme d’Ahoa. Il était l’un des trois guerriers accompagnant David, lorsqu’ils défièrent les Philistins rassemblés pour le combat ; l’armée d’Israël battit en retraite,
      10 mais Élazar tint ferme et tua des Philistins jusqu’à ce que sa main se crispe de fatigue sur la poignée de son épée. Le Seigneur accorda ce jour-là une éclatante victoire à Israël ; l’armée ne revint auprès d’Élazar que pour dépouiller les victimes.
      11 Vient ensuite Chamma, fils d’Agué, de Harar. Lorsque les Philistins se rassemblèrent à Léhi, où se trouvait un champ de lentilles, l’armée d’Israël prit la fuite devant eux ;
      12 mais Chamma se posta au milieu du champ, le dégagea et battit les Philistins. Le Seigneur accorda ainsi une éclatante victoire à Israël.
      13 Un jour, au temps de la moisson, trois membres de l’élite de la garde vinrent trouver David à la caverne d’Adoullam, car une troupe de Philistins campait dans la vallée des Refaïtes.
      14 David était dans son refuge fortifié, et un groupe de Philistins occupait Bethléem.
      15 David, pris d’un désir soudain, demanda : « Qui m’apportera à boire de l’eau provenant de la citerne située à la porte de Bethléem ? »
      16 Alors les trois guerriers firent irruption dans le camp philistin, puisèrent de l’eau dans la citerne, l’emportèrent et la présentèrent à David. Mais lui ne voulut pas la boire ; il l’offrit au Seigneur en la versant sur le sol,
      17 et il déclara : « Je n’ai pas le droit, Seigneur, de boire cette eau ! N’est-elle pas comme le sang même des hommes qui sont allés la chercher, au péril de leur vie ? » Il refusa donc de la boire. Tel fut l’exploit de ces trois guerriers.
      18 Abichaï, frère de Joab et dont la mère s’appelait Serouia, appartenait à l’élite de la garde. C’est lui qui, un jour, brandit sa lance contre trois cents adversaires et les tua. Il acquit une renommée semblable à celle du “groupe des Trois” ;
      19 il fut l’un des plus célèbres du “groupe des Trente”, et devint même leur chef, mais il ne fit pas partie du “groupe des Trois”.
      20 Benaya, de Cabséel, fils de Yoyada, lequel était un vaillant soldat, accomplit de nombreux exploits. C’est lui qui tua les deux Ariel de Moab ; lui aussi qui, un jour où il neigeait, descendit dans une citerne pour y tuer un lion.
      21 C’est lui encore qui tua un imposant Égyptien armé d’une lance : il l’attaqua avec un bâton, lui arracha la lance de la main et s’en servit pour le tuer.
      22 Tels furent les exploits de Benaya, qui acquit une renommée semblable à celle du groupe des trois guerriers.
      23 Il fut l’un des plus célèbres du “groupe des Trente”, mais il ne fit pas partie du “groupe des Trois”. David lui confia le commandement de la garde royale.
      24 Le “groupe des Trente” comprenait aussi : Assaël, frère de Joab, Élanan, fils de Dodo, de Bethléem,
      25 Chamma, de Harod, Élica, de Harod,
      26 Hélès, de Péleth, Ira, fils d’Iquèch, de Técoa,
      27 Abiézer, d’Anatoth, Mebounnaï, de Houcha,
      28 Salmon, d’Ahoa, Maraï de Netofa,
      29 Héleb, fils de Baana, de Netofa, Ittaï, fils de Ribaï, de Guibéa, dans le territoire de Benjamin,
      30 Benaya, de Piraton, Hiddaï, des torrents de Gaach,
      31 Abialbon, de Beth-Araba, Azmaveth, de Bahourim,
      32 Éliaba, de Chaalbon, un des fils de Yachen, Yonatan,
      33 Chamma, de Harar, Ahiam, fils de Charar, de Harar,
      34 Éliféleth, fils d’Ahasbaï et petit-fils d’un homme de Maaka, Éliam, fils d’Ahitofel, de Guilo,
      35 Hesraï, de Karmel, Paaraï, d’Arab,
      36 Igal, fils de Natan, de Soba, Bani, de la tribu de Gad,
      37 Sélec, l’Ammonite, Naraï, de Beéroth, porteur d’armes de Joab, dont la mère s’appelait Serouia,
      38 Ira, de la famille de Yéter, Gareb, de la même famille,
      39 et Urie, le Hittite. Au total, ils étaient trente-sept.

      2 Samuel 24

      1 Un jour, le Seigneur se mit de nouveau en colère contre les Israélites. Il poussa David à agir contre leur intérêt, en lui suggérant de dénombrer les Israélites et les Judéens.
      2 Le roi dit à Joab, chef de l’armée, qui accompagnait le roi : « Parcours tout le territoire d’Israël, du nord au sud, et que l’on recense le peuple, car je veux connaître le chiffre de la population. »
      3 Joab répondit au roi : « Majesté, je souhaite que le Seigneur ton Dieu rende le peuple cent fois plus nombreux, et que tu puisses le voir de tes propres yeux ! Mais toi, pourquoi désires-tu faire une chose pareille ? »
      4 Cependant l’ordre du roi était catégorique, de sorte que Joab et les officiers supérieurs durent l’exécuter. Ils sortirent de chez le roi pour aller recenser le peuple d’Israël.
      5 Ils passèrent le Jourdain et commencèrent par la ville d’Aroër et la ville qui se trouve au fond de la vallée. Ils traversèrent la tribu de Gad en direction de Yazer,
      6 pénétrèrent dans le territoire de Galaad, se rendirent dans le pays des Hittites, à Cadès, à Dan-Yaan et aux alentours, puis à Sidon.
      7 Ils continuèrent par la ville fortifiée de Tyr et par toutes les villes qui avaient appartenu aux Hivites et aux Cananéens pour gagner Berchéba, dans le sud du territoire de Juda.
      8 Après avoir parcouru tout le pays, ils regagnèrent Jérusalem, au bout de neuf mois et vingt jours.
      9 Joab communiqua au roi le résultat du recensement : Israël comptait 800 000 soldats en état de se battre, et Juda 500 000.
      10 Soudain, David se sentit coupable d’avoir fait ce recensement, et il dit au Seigneur : « En agissant ainsi, j’ai commis une faute grave. Je reconnais que je me suis conduit comme un insensé ! Seigneur, pardonne-moi ce péché. »
      11 Le Seigneur adressa alors la parole au prophète Gad, conseiller de David : « Va trouver David ! Tu lui diras : “Voici ce que déclare le Seigneur : Je te propose trois châtiments ; je t’infligerai celui que tu choisiras.” » Le lendemain, quand David se leva,
      13 Gad se rendit chez lui et lui communiqua le message de Dieu, puis il lui demanda : « Préfères-tu que ton pays passe par sept années de famine, ou bien que tu aies à fuir pendant trois mois devant l’ennemi lancé à ta poursuite, ou encore que la peste s’abatte pour trois jours sur ton pays ? Réfléchis et dis-moi ce que je dois répondre à celui qui m’envoie. »
      14 David répondit : « Je suis dans une grande angoisse... Mais je préfère tomber entre les mains du Seigneur plutôt qu’entre celles des hommes, car le Seigneur sait avoir pitié. »
      15 Le Seigneur envoya donc une épidémie de peste sur Israël, dès ce matin-là et pour la durée annoncée. D’un bout à l’autre du pays, soixante-dix mille hommes moururent.
      16 Lorsque l’ange du Seigneur, la main dirigée contre Jérusalem, fut sur le point d’y répandre le fléau, le Seigneur renonça à sévir davantage. Il dit à l’ange exterminateur : « Cela suffit ; abaisse ta main ! » A ce moment-là, l’ange du Seigneur se trouvait près de l’endroit où le Jébusite Aravna battait son blé.
      17 David, après avoir vu l’ange qui exterminait le peuple, dit au Seigneur : « Je suis le coupable. C’est moi, le roi, qui ai péché ; eux, les gens de mon peuple, n’ont rien fait de mal. C’est donc moi et ma famille qu’il faut punir. »
      18 Le même jour, Gad vint trouver David et lui dit : « Monte sur l’aire où Aravna bat son blé, et construis là un autel pour le Seigneur. »
      19 David s’y rendit comme le Seigneur le lui avait ordonné par l’intermédiaire de Gad.
      20 D’en haut, Aravna vit le roi et ses ministres qui venaient vers lui. Il s’avança, se jeta le visage contre terre devant le roi
      21 et demanda : « Comment se fait-il que le roi vienne chez moi ? » – « Je désire t’acheter cet emplacement-ci, répondit David. Je veux y construire un autel pour le Seigneur, afin que le fléau qui s’est abattu sur le peuple prenne fin. »
      22 Aravna déclara alors : « Que le roi prenne tout ce qu’il désire, pour faire une offrande à Dieu. Voici mes bœufs pour le sacrifice, ainsi que les chariots et les harnais comme combustible.
      23 Je donne tout au roi. J’espère que le Seigneur son Dieu accueillera cette offrande avec faveur. »
      24 Mais le roi lui dit : « Tu ne me donneras rien ! Je veux acheter cela, te le payer. Je ne vais quand même pas offrir au Seigneur mon Dieu des sacrifices qui ne me coûtent rien ! » David lui paya cinquante pièces d’argent pour l’aire et les bœufs.
      25 Il construisit à cet endroit un autel et offrit au Seigneur des sacrifices complets et des sacrifices de communion. Alors le Seigneur se montra propice au pays et le fléau qui s’était abattu sur Israël prit fin.

      1 Rois 1

      1 Le roi David était devenu très vieux. Même quand on le couvrait de vêtements, il ne parvenait pas à se réchauffer.
      2 Alors les gens de son entourage lui dirent : « Nous allons chercher pour sa Majesté le roi une jeune fille vierge qui sera à son service, qui le soignera et qui couchera auprès de lui pour le réchauffer. »
      3 Ils cherchèrent donc une belle jeune fille dans tout le pays d’Israël ; au village de Chounem, ils en trouvèrent une qui était particulièrement belle ; elle s’appelait Abichag. Ils l’amenèrent au roi, elle entra à son service et le soigna, mais le roi n’eut pas de relations avec elle.
      5 A cette même époque, Adonia, le fils de David et de Haguite, qui était lui aussi un très beau jeune homme, jouait au prince en disant : « C’est moi qui serai le roi ! » – En effet, il était né juste après Absalom. – Il s’était procuré des chars et des chevaux, ainsi qu’une troupe de cinquante hommes qui couraient devant son char. Pourtant, son père ne lui reprocha rien à ce sujet et ne lui demanda même jamais pourquoi il agissait ainsi.
      7 Adonia se mit à comploter avec le général Joab, dont la mère s’appelait Serouia, et avec le prêtre Abiatar, qui devinrent ses partisans.
      8 Par contre, le prêtre Sadoc, Benaya, fils de Yoyada, le prophète Natan, ainsi que Chiméi, Réi et les soldats de la garde personnelle de David, n’étaient pas des partisans d’Adonia.
      9 Un jour, Adonia organisa une grande fête à la “Pierre-qui-Glisse” près de la source des Blanchisseurs ; on y sacrifia des moutons, des taureaux et des bêtes grasses. Il y avait invité les fils du roi David, ses frères, et tous les hommes importants de la région de Juda qui étaient au service du roi,
      10 à l’exception du prophète Natan, de Benaya, des soldats de la garde et de son frère Salomon.
      11 Alors Natan vint trouver Batchéba, la mère de Salomon : « Tu as certainement appris, lui dit-il, qu’Adonia, le fils de Haguite, agit comme s’il était roi ; mais Sa Majesté le roi David n’en sait rien.
      12 Je vais donc te donner un conseil ; si tu le suis, tu pourras sauver ta vie et celle de ton fils Salomon.
      13 Va trouver le roi David et dis-lui ceci : “Sa Majesté le roi m’avait bien promis que mon fils Salomon deviendrait roi après lui et qu’il prendrait place sur son trône. Alors pourquoi est-ce Adonia qui est devenu roi ?” »
      14 Et Natan continua : « Au moment où tu finiras de parler avec le roi, moi aussi j’irai le trouver et je confirmerai ce que tu auras dit. »
      15 Batchéba se rendit donc chez le roi, qui était dans sa chambre à cause de son grand âge. Abichag de Chounem était là pour le servir.
      16 Batchéba s’agenouilla et s’inclina profondément devant le roi, qui lui demanda : « Que désires-tu ? »
      17 Elle répondit : « Sa Majesté le roi m’avait promis devant le Seigneur son Dieu que mon fils Salomon deviendrait roi après lui et qu’il prendrait place sur son trône.
      18 Mais je viens d’apprendre que c’est Adonia qui est devenu roi, sans que tu en saches rien.
      19 En effet, Adonia a organisé une grande fête au cours de laquelle il a sacrifié des quantités de taureaux, de bêtes grasses et de moutons ; il y a invité tous tes fils ainsi que le prêtre Abiatar et le général Joab, mais pas ton fils Salomon.
      20 Maintenant, Majesté, tout le peuple d’Israël attend avec impatience que tu proclames publiquement le nom de celui qui doit te succéder comme roi.
      21 Sinon, quand tu ne seras plus là, on nous traitera, mon fils Salomon et moi-même, comme des coupables. »
      22 Au moment où Batchéba finissait de parler avec le roi, le prophète Natan arriva au palais.
      23 On annonça au roi son arrivée, puis Natan entra et s’inclina devant le roi, le visage contre terre.
      24 Ensuite il dit : « Est-ce bien Sa Majesté le roi qui a décidé qu’Adonia deviendrait roi après lui et qu’il prendrait place sur son trône ?
      25 En effet, Adonia est descendu aujourd’hui à la “Pierre-qui-Glisse”, il a organisé une grande fête au cours de laquelle il a sacrifié des quantités de taureaux, de bêtes grasses et de moutons. Il y a invité tes fils, ainsi que les chefs de l’armée et le prêtre Abiatar ; tous ceux-là sont en train de manger et de boire avec lui, et crient : “Vive le roi Adonia !”
      26 Mais il n’a invité ni le prêtre Sadoc, ni Benaya, fils de Yoyada, ni ton fils Salomon, ni moi-même.
      27 Est-il possible que Sa Majesté le roi ait ainsi décidé de se choisir un successeur sans nous en informer, nous, ses fidèles serviteurs ? »
      28 Alors le roi David ordonna : « Rappelez Batchéba ! » Quand Batchéba fut de nouveau devant lui,
      29 il lui fit ce serment : « Par le Seigneur vivant, qui m’a toujours secouru quand j’étais dans des situations difficiles,
      30 je jure que je vais réaliser aujourd’hui même ce que je t’avais déjà promis devant le Seigneur, le Dieu d’Israël, lorsque je t’ai dit : “Ton fils Salomon deviendra roi après moi et prendra place sur mon trône.” »
      31 Alors Batchéba s’agenouilla, s’inclina jusqu’à terre devant le roi, puis elle s’écria : « Vive Sa Majesté le roi David, pour toujours ! »
      32 Ensuite David fit appeler le prêtre Sadoc, le prophète Natan et Benaya, fils de Yoyada ; lorsqu’ils furent devant lui,
      33 il leur ordonna : « Rassemblez les gens de mon entourage ; puis faites monter mon fils Salomon sur ma mule royale et conduisez-le à la source de Guihon.
      34 Là, le prêtre Sadoc et le prophète Natan verseront de l’huile sur sa tête pour le consacrer roi d’Israël. Alors vous sonnerez de la trompette et vous crierez : “Vive le roi Salomon !”
      35 Ensuite vous remonterez à la ville en marchant derrière lui ; et Salomon viendra prendre place sur mon trône et me succédera comme roi, car c’est lui que j’ai désigné comme chef à la tête des peuples d’Israël et de Juda. »
      36 Benaya répondit au roi : « C’est bien dit, Majesté ! C’est le Seigneur Dieu lui-même qui a parlé par la bouche du roi.
      37 Qu’il soit avec Salomon comme il a été avec toi, et qu’il rende le règne de Salomon encore plus glorieux que le tien ! »
      38 Le prêtre Sadoc, le prophète Natan et Benaya, fils de Yoyada, avec les Crétois et les Pélétiens de la garde royale, se rendirent donc auprès de Salomon ; ils le firent monter sur la mule royale de David et le conduisirent à la source de Guihon.
      39 Le prêtre Sadoc avait pris dans la tente du Seigneur la corne remplie d’huile consacrée ; il en versa sur la tête de Salomon pour le consacrer roi. Alors on sonna de la trompette et tous ceux qui étaient là se mirent à crier : « Vive le roi Salomon ! »
      40 Puis tout le monde remonta à la ville en marchant derrière lui ; les gens jouaient de la flûte et manifestaient une si grande joie que la terre était comme secouée par leurs cris.
      41 Adonia et tous ses invités, qui avaient fini de manger, entendirent du bruit ; Joab distingua même la sonnerie de trompette et demanda : « Que signifie cette agitation bruyante dans la ville ? »
      42 Il finissait de poser cette question quand Yonatan, le fils du prêtre Abiatar, arriva. « Entre, lui dit Adonia, car tu es un homme d’honneur, et tu apportes certainement de bonnes nouvelles. » –
      43 « Hélas non ! répondit Yonatan. Sa Majesté le roi David a désigné Salomon pour lui succéder comme roi.
      44 David a ordonné au prêtre Sadoc, au prophète Natan et à Benaya, fils de Yoyada, avec les Crétois et les Pélétiens de la garde, d’accompagner Salomon ; alors ceux-ci l’ont fait monter sur la mule royale,
      45 puis le prêtre Sadoc et le prophète Natan l’ont consacré roi près de la source de Guihon. Ensuite tout le monde est remonté de là en manifestant sa joie, et la population de la ville est tout excitée ; voilà d’où venait le bruit que vous avez entendu.
      46 De plus, continua Yonatan, Salomon a pris place sur le trône royal,
      47 et les ministres sont venus féliciter Sa Majesté le roi David en disant : “Nous souhaitons que ton Dieu rende la renommée de Salomon encore plus grande que la tienne, et qu’il rende son règne encore plus glorieux que le tien.” Et alors le roi, sur son lit, s’est incliné profondément
      48 et a déclaré : “Je remercie le Seigneur, le Dieu d’Israël, qui m’a donné aujourd’hui un successeur, et qui surtout m’a permis de vivre ces événements.” »
      49 Tous les invités d’Adonia furent effrayés par ces paroles ; ils se levèrent et s’en allèrent chacun de son côté.
      50 Adonia lui-même eut tellement peur de Salomon qu’il alla se réfugier auprès de l’autel des sacrifices.
      51 Quelqu’un vint l’annoncer à Salomon en ces termes : « Adonia a tellement peur de toi qu’il s’est réfugié auprès de l’autel ; là, il a dit : “Je ne quitterai cet endroit que si le roi Salomon me promet de ne pas me faire mourir.” »
      52 Salomon répondit : « S’il se conduit en honnête homme, je ne lui ferai aucun mal ; mais s’il commet la moindre faute, il devra mourir. »
      53 Le roi Salomon envoya quelqu’un chercher Adonia auprès de l’autel ; on le fit descendre de là, et il vint s’incliner jusqu’à terre devant le roi. Alors Salomon lui dit : « Tu peux retourner chez toi ! »

      1 Rois 2

      1 Lorsque David sentit que la mort était proche, il donna ses instructions à son fils Salomon.
      2 « Je vais bientôt quitter ce monde, lui dit-il ; montre-toi donc courageux et conduis-toi en homme responsable.
      3 Sois fidèle au Seigneur ton Dieu ; fais toujours ce qu’il veut, et obéis à ses lois, à ses commandements, à ses ordres et à ses enseignements, à tout ce qui est écrit dans la loi de Moïse ; c’est ainsi que tu réussiras dans tout ce que tu entreprendras.
      4 Alors le Seigneur accomplira ce qu’il m’avait promis en disant : “Si tes descendants font fidèlement ce que je veux, s’ils se conduisent à mon égard avec une entière franchise et avec une totale sincérité, il y aura toujours après toi l’un d’entre eux qui régnera sur le peuple d’Israël.”
      5 Par ailleurs, continua David, tu te souviens de tout le mal que m’a fait Joab, dont la mère s’appelle Serouia ; c’est lui qui a assassiné les deux chefs des armées d’Israël, Abner fils de Ner et Amassa fils de Yéter ; lorsqu’il a fait cela, il a commis un acte de guerre en temps de paix et il en est totalement responsable.
      6 C’est pourquoi, tu agiras avec sagesse en ne le laissant pas mourir tranquillement de vieillesse.
      7 Tu te souviens aussi des fils de Barzillaï, de Galaad, qui sont venus me secourir le jour où je m’enfuyais devant ton frère Absalom ; à cause de cela, tu les traiteras avec bonté et ils mangeront tous les jours à ta table.
      8 Enfin n’oublie pas Chiméi, fils de Guéra, du village de Bahourim dans le territoire de Benjamin : il a prononcé contre moi une terrible malédiction le jour où je fuyais à Mahanaïm ; mais quand j’ai pris le chemin du retour, il est descendu au bord du Jourdain pour m’accueillir ; alors je lui ai promis devant le Seigneur de ne pas le faire mourir.
      9 Mais maintenant, toi qui es un homme sage, tu ne le tiendras pas pour innocent. Tu sais comment le traiter : malgré son grand âge, tu veilleras à ce qu’il soit mis à mort. »
      10 Lorsque David mourut, on l’enterra dans la Cité de David, à Jérusalem.
      11 Il avait régné quarante ans sur le peuple d’Israël, à savoir sept ans à Hébron et trente-trois ans à Jérusalem.
      12 Son fils Salomon lui succéda. Dès lors, l’autorité royale de Salomon s’affermit.
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