Les croyants ne devraient pas craindre la mort. Les
différentes distinctions extérieures des hommes, quelles que
soit leur grandeur dans la vie, ne sont rien au moment de la
mort ;
mais la différence de l'état spirituel de chacun,
pouvant paraître sans grande valeur dans la vie ici-bas, sera
d'une grande importance après la mort. L'âme est souvent le
propos de la vie. Le Dieu de vie, qui en était tout d'abord le
Créateur, peut et désire en être son Rédempteur éternel. Cela
signifie le salut de l'âme sauvée de la ruine éternelle.Les croyants peuvent tomber dans la grande tentation d'envier
la prospérité des pécheurs. Les hommes clament leur
appartenance à Dieu, pensant être dans ses voies lorsqu'ils
créent un état ou une famille.
Mais que vaut l'approbation des hommes si Dieu nous condamne ?
Ceux qui sont riches en grâce et en réconfort spirituel,
possèdent quelque chose que la mort ne peut atteindre et
qu'elle peut même tendre à renforcer; mais au sujet des biens
terrestres, il est clair que si nous n'avons pu en apporter
lors de notre venue ici-bas, nous ne pourrons de même en
emporter ; nous devons laisser tout aux autres. Le résumé de
tout cela est qu'il n'est d'aucune utilité pour quelqu'un de
gagner le monde entier, de posséder toutes les richesses et les
puissances s'il doit perdre son âme et être ainsi écarté de la
sainte sagesse qui distingue l'homme spirituel de l'homme
animal, durant sa vie et à sa mort.
Est-ce qu'il y a des personnes qui peuvent préférer le sort de
l'homme riche à celui du pauvre Lazare, dans la vie, la mort et
l'éternité ? Assurément il y en a. Quel besoin alors avons-nous
d'enseigner les vertus du Saint-Esprit ; quand nous sommes
aveuglés par toutes nos prétentions nous sommes tentés
naturellement par une telle folie, sans nous soucier alors des
choses importantes qui nous concernent !
Il emprunte pour cela à Osée cette apostrophe hardie : "Où est ton fléau, ô mort ? Où est ta peste, ô enfer ?" Mais l'apôtre modifie l'élan poétique du prophète à un double égard.
D'abord, au terme de ses instructions profondes sur la résurrection, il adresse deux fois son défi à la mort.
La variante du texte reçu, qui lui fait dire : "ô enfer !" (hadès, le lieu invisible, faussement rendu dans nos versions par sépulcre) n'est qu'une correction selon le passage d'Osée. Ensuite, à ces mots du prophète : où est ton fléau, ta peste ? - il substitue ceux-ci : ton aiguillon, ta victoire.
L'aiguillon est l'arme d'un animal venimeux, d'un scorpion, qui pique et tue. (Comparer le verset suivants, note.)