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1 à 11 Pourquoi Paul a retardé son voyage à Corinthe.
C'est-Ă -dire ayant moi-mĂŞme de la tristesse et en donnant aux autres. Voir 2Corinthiens 1.23.
Le texte reçu porte : "retourner vers vous avec tristesse," mais une variante beaucoup plus appuyée change l'ordre des mots et fait porter l'adverbe "de nouveau" sur "avec tristesse," ce qui suppose que l'apôtre a fait, "dans la tristesse" un précédent séjour à Corinthe, dont les Actes n'ont pas conservé le souvenir.
- L'apôtre poursuit ainsi l'explication du retard de son voyage, et il fait allusion au déplorable sujet qu'il avait traité dans la première épître, 1Corinthiens 5, et qui avait dû affliger profondément l'Eglise. Au lieu de retourner à Corinthe tant qu'y existait cette cause de douleur, il avait préféré leur écrire. (versets 3,4)
D'autant plus que le sujet de cette joie, la purification de l'Eglise, concernait les Corinthiens plus directement encore que l'apĂ´tre.
De lĂ sa grande affliction. Avec beaucoup de larmes, ajoute l'apĂ´tre, ce qui, chez un homme fort et courageux, est la marque d'une immense douleur.
Nous voyons par là quelles dispositions du cœur doivent inspirer les représentions chrétiennes.
"Il est d'un vrai pasteur de pleurer lui-même avant de provoquer les larmes des autres, de souffrir en silence dans ses réflexions avant de produire son indignation, de retenir pour lui-même plus de douleur qu'il n'en fait éprouver à d'autres." Calvin.
D'abord, Paul, bien qu'il eût été attristé plus que tous, (verset 4) met à part sa personne, afin que nul ne voie en lui des motifs égoïstes, tels que son autorité méconnue, etc. Quant au reste du verset, il présente trois sens possibles :
1° Mais c'est vous tous qu'il a attristés, en partie, je le dis afin de ne pas vous surcharger, c'est-à -dire vous accuser d'avoir été par votre indifférence les complices de sa faute.
2° C'est vous qu'il a attristés, mais je dis en partie, afin de ne pas le surcharger encore du chagrin qu'il vous a fait.
3° Vous tous, en partie, pour ne rien exagérer (ce verbe a aussi ce sens), et cela signifierait que les membres de l'Eglise n'avaient pas tous été affligés du désordre.
La seconde interprétation paraît le plus en harmonie avec le verset suivant, qui montre évidemment que l'apôtre veut maintenant alléger la position du coupable.
D'autres entendent par ce châtiment quelque acte de discipline autre que celui qui avait été recommandé par l'apôtre, et qui aurait été exercé par le plus grand nombre des membres de l'Eglise, sans qu'ils eussent eu recours au moyen sévère indiqué par Paul.
Quoi qu'il en soit, cet homme s'était repenti ; il courait même le danger de tomber dans le désespoir. En sorte que le but que s'était propose l'apôtre (1Corinthiens 5.5) était pleinement atteint, et que maintenant il demande pour le pénitent le pardon et même la consolation de ses frères !
"Illustre exemple, par lequel les Corinthiens purent voir combien l'apôtre avait horreur d'une trop grande sévérité. Et ce n'est pas seulement pour eux qu'il parle ainsi, mais parce qu'il était lui-même entièrement apaisé, ce en quoi ils pouvaient connaître son immense douceur...Si tu continues à être dur envers une telle âme, ce sera une cruelle insulte, et non plus de la discipline. Rien n'est plus dangereux que de donner prise à Satan (verset 11) sur un pécheur par le désespoir. Nous armons Satan toutes les fois que nous refusons la consolation à ceux qui sont touchés de contrition pour leur péché." Calvin.
Selon d'autres, l'apôtre parle encore, comme à 1Corinthiens 1.3,4, (sa première épître), ce qui est plus probable.
S'ils pardonnent au pécheur repentant, lui aussi l'a fait déjà , et il l'a fait par un double motif : d'abord, pour l'amour d'eux, à qui il voulait donner cet exemple, et dont il a cherché le bien spirituel en tout ceci ; ensuite, pour agir en la présence de Christ, sous son regard, selon sa charité, dans sa communion. On pourrait aussi traduire avec Luther : "à la place de Christ," c'est-à -dire en prononçant en son nom le pardon du coupable, selon la règle qu'il a établie. (Jean 20.23)
A ces motifs, l'apôtre en ajoute un troisième (verset 11) qu'il suppose agissant également sur lui et sur les Corinthiens, à savoir que, s'ils ne suivaient pas cette ligne de conduite, commandée par la sagesse et la charité, ils donneraient à Satan un avantage et sur eux et sur le pécheur pénitent, qui retomberait peut-être, par découragement, dans le paganisme et la souillure. (Voir verset 7, note.)
- Après avoir écrit sa première lettre, l'apôtre alla à Troas, où il eut l'occasion d'annoncer l'Evangile ; mais n'y ayant point trouvé Tite, qu'il attendait de Corinthe avec des nouvelles de l'Eglise et de l'effet produit par son épître, (2Corinthiens 7.5-7) il ne put goûter aucun repos, et il passa en Macédoine, afin de se rapprocher de Corinthe, et sans doute d'en recevoir des nouvelles.
Quel ardent amour des âmes et de leurs intérêts éternels ! Celui qui l'éprouvait avait le droit d'écrire les instructions qui suivent sur le ministère de la Parole.
Dans son empressement à bénir Dieu, il ne mentionne point ici cette heureuse rencontre avec Tite ; il n'y revient qu'à 2Corinthiens 7.6 et suivants A ce nouveau témoignage de la fidélité du Seigneur, Paul est saisi de la grandeur et de la gloire de son ministère ; il donne essor à cette pensée, qu'il expose longuement sous diverses faces.
Cette image est empruntée aux sacrifices, dont la bonne odeur, image elle-même d'un cœur sincère et pieux, montait vers Dieu et lui était agréable. (Genèse 8.21 ; Lévitique 1.9,17 ; Nombres 15.7) C'est ainsi que l'apôtre nomme le sacrifice de Christ, (Ephésiens 5.2) et les dons de la charité. (Philippiens 4.18)
Ici il applique cette image aux fidèles serviteurs de Christ, s'offrant entièrement en sacrifice à Dieu ; la bonne odeur qu'ils répandent, c'est la connaissance de Dieu au sein de notre humanité corrompue et enveloppée de ténèbres.
Grec : "Dans ceux qui..." ou "parmi ceux qui..."
- La connaissance de Dieu par l'Evangile, (verset 14) et de même ceux qui la répandent, (verset 15) sont appelés la bonne odeur de Christ, quel que soit l'effet de cette connaissance.
Dans la nature, comme dans le monde moral, la même influence (celle du soleil, par exemple) peut vivifier, développer certains êtres, tandis que pour d'autres elle est nuisible et hâte leur dissolution.
Telle est aussi la double action de l'Evangile ; il produit la vie ou la mort. La vie de Dieu, manifestée et communiquée en Christ, pénètre le pécheur qui la reçoit, et le ressuscite d'entre les morts ; mais cette puissance divine (Romains 1.16) tue celui qui, résistant à Dieu, se refuse à être abaissé, crucifié, dépouillé de sa vie propre. C'est la même vérité que le Seigneur annonce en d'autres termes. (Matthieu 16.25)
Ainsi, là même où l'Evangile provoque la contradiction, l'irritation, la haine, il n'en est pas moins la bonne odeur de Christ. Ce résultat est inévitable pour plusieurs ; mais ce n'est pas celui que doivent rechercher les serviteurs de Dieu.
Aucun homme, par ses propres forces ou sa propre sagesse, (2Corinthiens 3.5) mais seulement celui qui comprend et pratique verset 17, selon le contraste absolu qu'il exprime. Tels sont les éléments d'après lesquels tous ceux qui veulent entrer dans cette vocation sainte doivent s'examiner eux-mêmes. Un diplôme académique n'est point une réponse à la question redoutable posée par l'apôtre.
Mais ne serait-ce pas plutôt une réflexion inspirée par la vue de ces plusieurs qui falsifient la Parole pour plaire aux hommes, et pensent ainsi se rendre suffisants ? "Ils s'imaginent l'être ; non pas nous, car..."
Falsifier est exprimé dans l'original par un mot emprunté au mélange frauduleux des liqueurs ; ainsi on dit : "frelater du vin." Par opposition à ce crime des faux apôtres, et pour que la Parole de Dieu reste pure, tout en passant par l'homme, Paul expose la manière dont ils doivent l'annoncer (Voir, sur le sens du mot que nous traduisons par sincérité, 2Corinthiens 1.12, note.)
Les trois expressions qui suivent ne sont point une répétition inutile ; Paul parle de par Dieu, source de toute vérité, de toute vie, comme si Dieu parlait par lui ; en la présence de Dieu, sous son regard, l'ayant pour témoin, devant lui rendre compte ; en Christ, en qui seul Dieu est le vrai Dieu, hors de qui nous ne pouvons rien produire, qui est le centre, l'objet de toute prédication évangélique.
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