Nicodème avait déjà apporté une grande quantité
d'aromates pour embaumer le corps de Jésus, mais ces femmes,
bien intentionnées, pensèrent que ce n'était pas suffisant.Le respect que les autres manifestent envers Christ ne devrait
pas nous empêcher de témoigner le nôtre. Ceux qui sont animés
d’un saint zèle pour rechercher Christ avec assiduité,
trouveront que les difficultés éventuelles auront tendance à
s’amenuiser rapidement.
Lorsque nous subissons des épreuves et que nous souffrons pour
l'amour de Christ, nous serons alors « agréés » favorablement
par ce Dernier, même si nos efforts ne sont pas couronnés de
succès.
L'apparition de l'ange, qui aurait dû, à juste titre,
rassurer ces deux femmes, les effraya en réalité : bien
souvent, ce qui devrait nous réconforter, nous terrorise, à
cause de notre faiblesse spirituelle. Christ a été crucifié,
mais Il fut glorifié. L’ange dit à ces femmes : « Il est
ressuscité, Il n'est pas ici » ; cela signifiait : Jésus n'est
pas mort, mais Il est de nouveau Vivant ! Plus tard vous Le
verrez, mais ici vous ne pourrez voir que le lieu où Il gisait.
Le même genre de réconfort sera ensuite donné, au moment
opportun, à ceux qui se lamenteront sur le Seigneur Jésus.
Dans cette annonce de l’ange, Pierre est spécifiquement
mentionné : ce sera pour lui un encouragement spirituel, car
il souffrait encore d’avoir renié son Maître...
L’apparition spirituelle du Seigneur ne peut être que bienvenue
pour un véritable pécheur, ce dernier sera d’ailleurs toujours
bien reçu devant Lui !
Ces deux femmes s’enfuirent en toute hâte du sépulcre, pour
rejoindre les disciples. Bien souvent, des craintes nous
empêchent d’accomplir notre service pour le Seigneur et pour
les âmes, ce que nous serions capables de faire, si notre foi,
avec la joie qu'elle procure, était conséquente...
On admet généralement que, par ces paroles, Jésus prête à Marie une pensée, une intention qu'elle n'avait pas, afin de donner plus de valeur à son action, et de la justifier entièrement aux yeux des disciples. Nous ne pouvons adopter cette interprétation.
Elle donne aux paroles de Jésus un sens qui ne serait pas entièrement vrai. Sans aucun doute, Marie, dans son âme profonde et aimante, avait pressenti la mort prochaine du Maître.
Elle avait pénétré le sens des prédictions nombreuses que Jésus avait faites de cette mort, tandis que les disciples n'y avaient rien compris. Elle avait vu d'ailleurs la haine de ses adversaires grandir à la suite de la résurrection de son frère. (Jean 12.10)
Et elle remarquait qu'il y avait dans la personne et dans les paroles de Jésus, pendant ce séjour à Béthanie, quelque chose de particulièrement sérieux et solennel.
Il n'en fallait pas davantage pour faire naître dans l'âme d'une Marie ce pressentiment douloureux auquel Jésus donne une expression plus précise. Les paroles qu'il prononce durent être d'ailleurs pour Marie une révélation nouvelle, en même temps qu'une précieuse approbation de ce qu'elle venait de faire